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UNE HISTOIRE DE L'OCCULTISME
LES OUVRAGES DE JACQUES MARCIREAU SONT EN VENTE CHEZ LES PRINCIPAUX LI- BRAIRES. A DÉFAUT, ON PEUT LES COMMANDER A LA
S O C I É T É E. L. J. M., 79, GRAND'RUE, POITIERS '
(VIENNE) FRANCE
Une. HISTOIRE DE L'
O C C U L T I S M E
P A R
JACQUES MARCIREAU 1 -
SOCIÉTÉ E. L. J . M.
SOCIÉTÉ EvjkJ J. M., ÉDITEUR 79, Grand'Rue, I oitieÉS. (Yienne) France.
Copyright by Société E. L. J. M. I 9 4 9
I N D E X
CHAPITRE 1 : Les sources de l 'occult isme.
1. — La source de la vie. 2. — Fillettes-propbètesses, Reines-vierges, Rois. 3. — La Voluspa. 4. — Les Bersègues. 5. — Les 3 initiations. 6. — Le druidisme. 7. — Le rite du balancement. „ 8. — Les Derviches. 9. — Les Aïssaouhas.
10. — Les Hommes de Dieu. 11. — Les Skoptsy. 12. — L'initiation des Peaux-rouge. 13. — Le Chamanisme. 14. — En Amérique. 15. — Le Vaudou. 16. — En Afrique. 17. — En Europe. 18. — Les Contes de Fées. 19. — L'âme populaire et les plans intermédiaires.
CHAPITRE II : L 'occul t isme en A f r i q u e e t en Asie. 20. — Histoire de l'Atlantide. 21. — Cultes anciens. 22. — Isis et Osiris. 23. — L'animation des dieux. 24. — Le style talismanique. 25. — Les druzes, les Assassins. , 26. — Les sociétés secrètes musulmanes. 27. — Le Zend-Avesta. 28. — Les textes traditionnels hindous. • 29. — La Cosmogonie hindoue. 30. — Mythologie hindoue. 31. - Le mythe est rite (histoire de Krischna). 32. — Cérémonial manuel boudhique. 33. — Le Boudhisme. 34. — Le Roi du monde et sa prophétie. 35. — Les livres chinois. 36. — Orient et Occident. 37. — Une coutume des lamas de Tartarie. 38. — Les Tapas.
CHAPITRE III : L 'occul t isme gréco- la t in .
39. — Initiation grecque. 40. — Pythagore. - 41. — Les Mystères. 42. — Les oracles 43. — Rome. 44. — Les éléments psychiques de l'homme d'après les latins. 45. — Les Livres Sybillins. 46. — Les 3 grands philosophes de la Grèce. 47. — Esotérisme Gréco-latin. 48. — Le grand Pan est mort. 49. — Pratique magique. 50. — Les gnostiques. 51. — La gnose. 52. — Le néo-platonisme. 53. — Plotin. 54. — Porphyre. 55. — Jamblique. 56. — Proclns. 57. — Julien l'Apostat.
CHAPITRE IV : Occult isme ép idémique et démoniaque .
58. — 59. — Les Flagellants. 60. — Les épidémies démoniaques aux XVe et XVIe siècle. 61. — Les sorciers. 62. — Les démonologues. 63. — Les exorcistes. 64. — Les prophètes. 65. — Berbiguier et ses farfadets. 66. — L'épidémie de Morzine. 67. — Les phénomènes de Cideville. 68. — Autres phénomènes au XIXe Siècle.
CHAPITRE V : L'occultisme r e l i g i e u x .
69. — Religion, sacrement, culte. 70. — Esotérisme biblique. 71. — La hiérarchie dans l'église primitive. 72. — Schéma historique du christianisme. 73. — L'enseignements de Saint-Bernard. 74. — Jetzer et l'immaculée Conception 75. — Le Jansénisme. , 76. — Les convulsionnaires de Saint-Médard. 77. — Le crucifiement de Sœur Françoise 78. — Les ascètes. 79. — Ruysbroëck. 80. — Thomas A. Kempis.
- 81. — Jacob Boëhme. " 82. — Le curé d'Ars. 83. — Sainte Lydwine de Schiedam. 84. — Sainte Hildegarde. 85. — Madame Guyon. 86. - Marie d'Agréda.
^87. — Anne Catherine Emerich. 88. — Marie Ange, de Llgnan. 89. — Le mysticisme catholique au XIXe siècle.
,90. — Sainte Thérèse de Lisieux. 91. — Lourdes. 92. — Le christ-Roi. 93. — La pensée ésotérisme du Christianisme. 94. — L'Église de Jean.
' 95. — Le Manichéisme. 96. — Le montanisme.
4 97. — Albigeois, Vaudois, Cathares. 98. — Joseph François Borri et le culte de la Vierge. 99. — Jules Doinel et la gnose. 100. — L'inquisition. 101. — Dom Balthazar Orobio. 102. — Napoléon et l'Inquisition. 103. — Vintras. 104. — Cabbé Chatel, son église, et les Templiers. 105. — L'abbé Verger. 106. — Le chanoine Roca. 107. — L'abbé Boullan. 108. — L'abbé Julio. 109. — L'Église Johannique. 110. — Croyances païennes et doctrines chrétiennes.
CHAPITRE VI : Occult isme kaba l i s t ique et a l ch imique .
r ' 111. — La Kabale (Ésotérisme Juif). - 112. — Le Schem. 1%113. — Les Kabalistes.
114. — Écrits alchimiques. 115. — Alchimistes. 116. — Dante et les Fidèles d'amour. 117. — Pic de la Mirandole. 118. — Les néo-platoniciens. 119. — La Renaissance. 120. — Adeptes errants et Occultistes de cour.
^T21. — Nostradamus. 122. — L'alchimiste Lascaris. 123. — Gaffarel et Campanella. 124. — Pierre d'Alban. 125. — Les grimoires. 126. — L'alchimiste Cambriel et autres.
CHAPITRE VII : Occultisme médical .
127. — 128. — Médecine magique. 129. — Artephius. ' 130. -+ Avicenne. 131. — Picatrix.
« 132. — Arnauld de Villeneuve. 133. — Paracelse.
-134. — Jead-Baptiste Van Helmont. 135. — Digby.
'136. — De Mesmer à l'hypnotisme. 137. — Louis-Michel de Figanières. 138. — La thaumaturgie. 139. — Vignes.
CHAPITRE VIII : Occult isme pol i t ique.
140. — L'organisation sociale originelle. 141. — Les ;tfonctions primordiales 142. — Le totem est une signature. 143. — Les 12 empires du monde. 144. — Juda et Ganelon. 145. — Les rondes de civilisation. 146. — Le milieu de la vie de notre monde.
• 147. — La .Table Ronde. . 148. — Les Templiers.
149. — L'occultisme dans l'Histoire de France. 150. — Les chevaliers teutoniques. 151. — Les chevaliers de Malte. 152. — Le Compagnonnage. 153. — La Charbonnerie.
■" 154. — La Messe de sang de Charles IX. * 155. — Occultisme- et Révolution. J156. — Le Père Enfantin. ' 157. — Les socialistes mystiques.
158. — Pierre Leroux. >159. — La baronne de Krudener.
v 160. — Les Romanoff et l'occultisme. 191. — Occultisme féministe. 162. — Vraies et fausses sociétés secrètes.
CHAPITRE IX : Occult isme spéculat i f .
- 163. — Vérité et philosophie. -164.. — Le Panthéisme. 165. — Jérôme Cardan. 166. — Lavater.
" '"-'167. — La théorie de la balance. 168. — La graphologie.
..169. — Le capitaine d'Arpentigny.
170. — Azaïs. 171. — L'Unitisme.
(7172. — Hoené Wronski . 173. — Le positivisme.
r-174, — Malfati de Montereggio. ^175. — Lacuria.
176. — Michel Savigny et Albert Caillet. 177. — Les astrologues s c i e n t i f i q u e s .
CHAPITRE X : L ' o c c u l t i s m e a u ^ T / / e s i è c l e . x y ' M e- 178. — '
— Leibnitz. 180. — Le comte de Boulainvilliers.
.rl 8 1. — Benjamin Franklin. -182. — La Bohëmerie.
....183. — Swedenborg. 184. — L'eglise Swedenborgienne.
"I!"185. — La Franc-Maçonnerie. ;:-188. — Le comte de Saint-Germain.
j-187. — Martinez de Pasqualis. 188. — Ses opérations. 189. — Jean-Bapt is te Wil lermoz. 190. — Le prince Charles de Hesse.
- H H . — Le trai té de la Réintégrat ion. " 1 9 2 . — Louis Claude de Saint-Martin.
193. — L'abbé Fournier.. 194. -r- Les homonculi du comte Kueffstein. '
195. — Le kabaliste Touzey du Chanteau. — 196. — La Palingéuesie.
197. — Cagliostro. 198. — Cagliostro et ses Pupilles.
r 199. — Origine du terme I l luminé. 200. — Les Il luminés de Bavière.
...... 201. — Jacques Cazotte. r- 202. — La prédiction de Cazotte.
203. — Le marquis de Luchet e t l 'abbé Barruel. 204. — Les Templiers et la Révolution.
("'205. — Eckprtbausen.
CHAPITRE X I : L ' o c c u l t i s m e d e s é r u d i t s ,
«r 206. — I£irçher, Costadeau, Calmet. ** 207. — Dom Antoine Peniety .
- 208. — Antoine Court de Gébelin.
509. — Anquetil Duperron. 210. — Prosper Leblanc d 'Ambonne. 211. — L'homme rouge des Tuileries.
P"212. — Fabre d'Olivet.
T-213. — Jean-Marie Ragon. 214. — Érudits du XIXe siècle.
" 215. '— La Haute-Science. 216. — Jean de Pauly. 217. — Érudits modernes.
218. — De Durkbeim à Georges Dumézil. 219. — Auguste Sigris t .
CHAPITRE X I I : L ' o c c u l t i s m e c h e z les r é f o r m é s .
-220. — Les Vaudois. 221. — Jean Tauler.
222. — La réforme en Angleterre. 223. — Les Quakers.
- 224. — Wil iam Penn. r-225. — Les frères moraves. "226. — Les réformés.
- - 2 2 7 . — La Rose Croix. ^ 2 8 . — Les Mormons.
229. — L'occultisme protestant. ,^-£30. — Madame Blavatsky et la Théosophie.
231. — La société théosophique. 232. — Le spir i t isme en Amérique. 233. — Henri Lacroix. 234. — Printice Mulford. 235. ' - Frantz Hartmann.
- - 2 3 6 . — Rudolf Steiner. 237. — Max Heindel. 238. — Elsa Prozor. 239. — Maximilien de Meck.
CHAPITHE X I I I : O c c u l t i s m e e x p é r i m e n t a l .
-r-240. — Phénoménisme et phraséologie. 241. — Forces et Personnalités. 242. — La perception extra-sensible.
-243. — Différence entre le Magicien et le Médium. 244. — Les plans intermédiaires.
- 245. — Forme et matiere. * 246. — Poltergeits. 247. — Hàntise personnelle.
t . 248 . — Le Magnétisme. — 249. — La Radiesthésie. ~K250. — Où et comment nait le spiri t isme?
251, — Le spir i t isme en Europe et en France. 252- — Le Spir i t isme mystique.
-">2153. — Allan Kardec. , 2 5 4 . — W i l l i a m Crookes.
255. — Les différentes catégories de phénomènes métapsychiques. ■"256. — Dunglas Home. -257. — Wil l iam James.
258. — Le procès des Spirites. -2:;9. — Init iat ion métapsychique.
260. — Le Cabinet des médiums. r-QM. — Les Médiums. 262. — La société des recherches psychiques. 263. — La fraude dans les phénomènes médiumniques. 264. — La science psychique. 265. — L'expérience de Mayo. 266. — La vie considérée en soi peut-elle être extériorée? 267. — Appareils de métapsychie. 268. — Hypolyte Baraduc, Albert de Rochas, Charles Lancelin,
Carl du Prel. 269. — Le docteur J. Grasset. 270. — Ludwig Kahn.
.....-.271. — Fakirs et fumistes. 272. — Le 'fakirisme et Mirin Dajo.
CHAPITRE XIV : L 'occu l t i sme l i t t é r a i r e mode rne .
-Ql'd. — Gérard de Nerval. ^£74. — Eliphas Lévy.
275. — Marie-Henri Delaage. 276. — Ernest Hello.
«277. — Léo Taxil et Diana Vaughan. -,-1278. — Stanislas de GnaÏta. / ,279. — Edouard Dubus.
'280. — René Caillé. **281. — Saint Yves d'Alveydre. -282. — L'archéomètre.
283. — W.T. Stead, Borderland, Tautriadelta et le Bureau Julia. 284. — S.U. Zanne.
f&285. — Papus. ..('286. — Péladan.
287. — Associations et Revues. «-288. — Barlet. r- 289. — Ernest Bosc. „290. — Jules Bois. .291. — J.K. Huysmans.
r-292. — Sédir. 293. — Léonce de Larmandie
— Maurice Maeterlinck. t 295. — Le docteur Lucien-Graux. 296. — Cabarel.
"*~297. — Nicolas Berdiaeff. 298. — Les Polaires. 299. — Madame Lotus de Paini. 300. — Maurice Magre. 301. — Geneviève Zaepffel.''
. 302: — Maryse Choisy. 303. — Lanza del Vasto, - . ,
\r 304. — Conclusion.
La même différence existe entre la jungle et nos jardins ang- lais qu'entre les livres saints et les manuels de science mo- derne. La plupart des ouvrages occultes ressemblent à des forêts vierges et font le désespoir de tous les explorateurs qui ont voulu s'y engager. Leur plan est si bien enfoui sous les végétation exubérantes, qu'il est impossible de le décou- vrir. Et ceux-la seuls qui ont exploré dans tous les sens et à plusieurs reprises ces bois de Dodone, savent que ce ne sont pas des livres qu'il faille fermer après en avoir lu la lettre morte, mais des ouvrages toujours ouverts, vivants et magiques : domaine d'où l'on rapporte, après chaque excur- sion à travers les fourrés du mystère, les lianes de l'allégorie et les ronces de la métaphysfque, de nouvelles découvertes, de nouvelles vérités mentales, morales et spirituelles. Nous connaissons l'étendue de certaines parties de ces forêts, et nous avons voulu, comme le Petit Poucet, semer le long du chemin, pour nos frères, des miettes de pain que les moi- neaux dévoreront peut-être : « J'ai fait un bouquet de fleurs choisies et n'ai rien fourni de mien que la corde qui les attache ! » Nous pourrions ajouter, comme devise au présent livre : « Nous n'avons fait qu'arranger ces fleurs touffues en un bouquet régulier comme les aiment nos frères d'Occident, Que l'art occulte nous pardonne ! Il
... En étudiant la marche d'un mouvement occultiste, en observant la manière d'agir d'occultistes vivants, en interrogeant la biographie de Cagliostro, des Paracelse et tant d'autres, on est frappé de leur incohérence apparente, appréciée au point de vue du vulgaire bon sens, et l'on ne tarde pas à voir com- bien il est difficile d'analyser leurs motifs ou d'apprécier des principes si peu connus. En théorie comme en pratique, en morale comme en symbolisme, en enseignement comme en art, la science occulte possède ses méthodes à elle, plutôt ineomprises que spéciales.
AMARAVELLA
(L'Init iation, Octobre 1896, pages 42 et43)'
UNE HISTOIRE DE L'OCCULTISME
C h a p i t r e P r e m i e r
L E S SOURCES D E L'OCCULTISME
1. — LA. SOURCE DE LA VIE. — Le Mana — mot australien - — est à la fois une force, un être. une action, une qualité et un état. Il est substantif, adjectif et verbe.
Le Mana est « une qualité ajoutée aux choses », « une chose surajoutée aux choses ». Il est c la valeur > de la chose ou de la personne, et, en même temps, cette person- ne ou cette chose. Tel objet est « Mana ».
Le Mana est une valeur à la fois magique, religieuse, so- ciale.
Le but de la vie est d'accumuler en soi le maximum de Mana. Le Mana peut être amené en tout : tel est le but des pratiques religieuses et rites.
Le Mana est, chez l 'homme, l'agent de la transforma- tion psychique, qui s'accomplit dans et par le Mana.
Le Mana n'est pas matériel. Mais, pouvant être capté par les sens, il n'est pas absolument immatériel. On le dé-
• finit « une substance d'intelligence ». Le Mana est ce que les catholiques appellent l 'Esprit-
Saint : une effluve ignée. Loi Feu est l 'élément par l ' intermédiaire duquel on
prend conscience du Mana. Le Mana est ressenti par l'in- dividu humain comme une eau de feu opalescente, un ruissellement indéfinissable, � flamboyant qui nimbe le corps.
Le Mana provient de l'époque où l'âme était dilatée à l'extrême.
La répartit ion des fonctions sociales dérive du Mana. Elaboré dans l 'épine dorsale, si le Mana peut s'échap-
per par tous les points du corps, il a des points d'intensi- té : les parties génitales et rectales, le cervefau.
La circoncision est une incision qui a pour but d'orien- ter la force sexuelle.
Des incisions autour de la tête (donc autour du cer- veau) sont parfois pratiquées (tonsure, couronne).
Les incisions sur certaines parties du corps, en usage chez les peuples noirs, facilitent l 'écoulement du Mana.
Le STIGMATE s'explique par le Mana : il commence par une cloque, laquelle finit par suppurer, puis sei termine par un ruissellement. Ce ruissellement est de la force ma- nasique. Le stigmate est un signe de sainteté. La Sainteté est un ETAT physiquement décelable.
...Le même mot, dans le Sanscrit, s'applique à la force qui émane du cerveau. Sa signification australienne est plus générale.
La vie religieuse a pour but d'intensifier la production du Mana. Les Saints sont caractérisés par des stigmates, des écoulements lumineux ou sanglants, des rayons de lu- mière, des auréoles autour de la tête (cerveau), autour du cœur, autour des mains.
La force manasique s'échappe en abondance par les mains. (Ce qui Explique les phénomènes magnétiques et hypnotiques). Les images de Dieux hindous multiplient les mains, pour montrer qu'elles répandent une force ma- nasique intense.
L'accumulation manasique finit par former une matière. De cette matière est fait « le corps des Dieux », substance lumineuse, intelligente, Esprit-Saint.
Les expérimentateurs psychiques n'ont fait que retrou- ver, enregistrer et capter un des aspects de la force mana- sique. Au lieu de voir dans cette formel la source de toute vie, ils la considèrent comme une « propriété du corps ».
Les Traditions parlent d'échanges qui auraient eu lieu jadis entre Ciel et Terre.
Les Forces, qui se sont matérialisées pour former notre monde, ont peu à peu leurs potentialités, après être res- tées longtemps 6fn suspens entre ciel et terre. Entre la ma- tière déjà née, et les puissances spirituelles, avaient lieu
des échanges. Le spirituel, en s'incai nant, a produit l'homme.
Par l ' intermédiaire de l'ARBRE s'accomplirent de tels échanges.
L'ÉPINE DORSALE est la partie fondamentale de l'hom- me : Par là l 'Etre commence. Toute force, toute vie, inclu- se dans l 'épine dorsale, se dirige de là vers l 'extérieur.
A ses deux exprémités, il y a, en haut, le Cerveau, en bas, le Sexe.
Tel est l'essentiel- Le reste est surajouté, accessoire. L'épine dorsale est habitée par un « être mystérieux
et tout puissant » (le Serpent Kundalini). L'épine dorsale est « le porteur du Moi ». Toute la force
de la vie se trouve condensée dans l 'épine dorsale et ses deux annexes.
Cette Force, l 'homme ne peut en avoir conscience qu'à la condition qu'elle s'extériorise.
2 . — F I L L E T T E S - P R O P H É T E S S E S , R E I N E S - V I E R G E S , R O I S .
Les phénomènes de hantise se produisent généralement par l ' intermédiaire des fillettes devenant nubiles, car, au moment de sa nubilité, la femme est particulièrement ri- che en Mana.
Certains peuples utilisent cette particularité en soumet- tant la fillette nubile à des pratiques rituelles :
Le sujet est isolé dans des conditions telles que sa force manasique s'accumule au point de produire certains ré- sultats : chez les Indiens, les fillettes sont prophétesses.
Certaines sociétés anciennes sont gouvernées par des Reines parce que la femme est plus riche quej 'hQmme en force manasique. '
La Reine n'a d'autre rôle que de laisser le Mana se con- denser en elle au profit de ses sujets. Elle est installée au- dessus d'une cavité ou d'un trou pratiqué dans le sol et communiquant avec le Centre de la Terre.
De telles cavités existant dans des grottes, là vit la Rei- ne, dans l'obscurité et l 'immobilité absolue.
Installée sur un Trépied, il lui est interdit de toucher terre.
Des prêtres émasculés desservent la Rejine-Yierge. Le Mana s'accumule lentement dans son plexus solaire,
dans le ventre, où cette force forme habituellement l'en- fant.
La Vierge finit par créer effectivement un enfant au sens spirituel : un être divin lumineux.
Un te'rme de vie est fixé à la Reine. Ce terme atteint, les prêtres émasculés la conduisent
jusqu'à un arbre creux, où elle est enfermée. Elle se fond alors dans cet arbre. Cet arbre (qui est Elle) devient le Tabou de son peuple. Au cours de la cérémonie, le peuple se purifie en char-
geant la reine de ses propres péchés, dont la reine, par sa mort, a pour mission de le débarrasser.
L'arbre sert de lien entre Ciel et Terre; il est un pont entre l 'humanité terrestre et la vie spirituelle.
Dans la Colonne Vertébrale et dans l'Arbre sont enclo- ses les forces spirituelles.
...L'arbre des origines, l'ARBRE DU PARADIS TERRESTRE se dessèche au cours des âges, et devient alors LA CROIX sur laquelle agonise le Christ.
...A l ' intérieur de l'Arbre est enfermée la déesse Egyp- tienne Isis.
...Chez les indigènes australiens, l 'arbre Tabou contient le Grand Ancêtre de la tribu.
...Les Rois, en remplaçant les Reines, assurent leur rôle. Le Roi est l ' intermédiaire entre le ciel et son peuple. Chargé de force spirituelle, il est source de vie.
Il est responsable des calamités terrestres. Lorsqu'un cataclysme se produit, le Roi est mis à mort.
Le pouvoir de guérir par imposition des mains est pri- vilège de la royauté.
...Le SCEPTRE que tient le Roi est une figuration de l 'arbre du paradis terrestre et de la colonne vertébrale. La puissance manasique circule dans le Sceptre.
La couronne royale, analogue à la tonsure du prêtre, si- gnifie que la tête royale est OUVERTE à l'influence divine.
Le Roi est sacrifié au cours d'une Fête lorsqu'arrive son terme de vie.
...Lorsque le Roi refuse le sacrifice, on lui substitue un Roi de circonstance.
.,..Par la suite ce roi lui-même est remplacé par une image. La cérémonie ayant pour but de débarrasser le peuple de ses fautes change alors de signification. Elle
devient, pour le peuple, l'occasion d'une liberté licen- cieuse, qui se manifeste en cette seule occasion.
Pour quelques heures, toute la hiérarchie sociale est renversée. Les Elites se mettant au service des Forces Po- pulaires déchaînées.
C'est là encore une sorte de purification (au sens de dé- livrance). Le monarque sacrifié ou brûlé en effigie cesse d'être une doublure royale pour devenir une sorte de Mo-" narque Infernal.
...Ainsi les mêmes pratiques unissent DEUX conceptions distinctes et pourtant parentes, que les érudits ont dési- gnées par ces deux termes : LE BOUC ÉMISSAIRE — LA PART DU FEU.. dont les ultimes vestiges sont recueillis par notre Carnaval...
3. — LA VOLUSPA. — Ce livre sacré, longtemps conservé par tradition mnémonique, écrit en caractères runiques, traduit en saxon et en latin au XIe siècle, et pour la pre- mière fois imprimé en 1665 par Resenius, professeur à Copenhague, comprend L'Haavamaal, préceptes de mora- le, et Le chant runique, où il est dit à quelle puissance peuvent atteindre les chants magiques ou runes.
La Voluspa est complétée par l 'Edda de Resenius, com- posée au XIIe siècle d'après des chants populaires et tra- ditions.
Ces livres proviennent d'un Centre établi dans les temps primitifs en Islande et leur origine est attribué à une religion de l'extrême-Nord.
4. — LES BERSEGUES. — Ce sont des guerriers scandina- ves qui, par moments, au cours des combats, comme pris d'une rage folle, grincent des dents, écument, mordent leur bouclier, détruisent et se battent en déployant une force surhumaine, sans craindre, le fer ni le feu... puis tombent dans un état de faiblesse et de prostration extrê- me.
Le Bersègue (Berseikr), quand il entre en crise, change sa nature contre celle d'un fauve : ours, taureau, loup ou chien... Il court avec vélocité en tous sens, massacre l 'ami aussi bien que l'ennemi, et aucune arme ne peut venir à bout de lui.
Des guerriers de ce genre ne peuvent déployer leurs qualités que dans des combats singuliers. Dans les épo-
ques anciennes, soit au cœur de la mêlée, soit en marge,, soit avant, interviennent un ou, plusieurs héros qu'anima cette fureur qui ne connaît aucun obstacle. Ajax, Achille, Hector, dans la tradition Grecque; Horace et les Curiaces. dans la tradit ion romaine, correspondent aux Bersègues.
5. — LES TROIS INITIATIONS. — L'issue du combat dé- pend des réserves d'une Force (Mana), et dans l 'aptitude du guerrier à la « projeter » au cours d'une CRISE effi- cace.
Dans son secteur propre, la FUREUR du Guerrier corres- pond au DÉLIRE SACRÉ qui, dans le domaine Magico-Reli- gieux, agite le Devin (prêtre, sorcier, sybille, etc...)-
En ce qui concerne la troisième FONCTION (ou Caste), la plus basse, à laquelle est assignée pour seul rôle la FÉCONDITÉ, sa réserve de Force, de Vitalité, son Mana, s'extériorise au cours des Fêtes Périodiques, pendant les- quelles sont magnifiées les forces de Création : terres- tres, animales, humaines. Ce sont alors d'extraordinaires déchaînements où le Sexe et le Vin jouent le principal rôle.
A chaque Fonction, celle du Prêtre, celle du Guerrier, celle du Reproducteur, correspond donc une Initiation particulière, dont les deux premières sont individuelles, et dont la troisième est collective : plus qu'une initiation proprement dite, c'est alors un « sacrement », un « rite d'agrégation ».
6 . — L E D R U I D I S M E .
Le Druidisme forme un collège sacerdotal. Près de Chartres ont lieu des Conciles. Les druides de la Narbon- naise se réunissent à Marseille. Le chef des Druides de Grande-Bretagne habite dans une île.
La période d'initiation dure 20 ans. Une classe secondaire de druides s'occupe de magie. Les druidesses, qui -se divisent en Alminars, Volurs,
Spalkomurs, et ont leur principal sanctuaire dans l'île de Sein (Finistère), commandent à la mer et aux vents.
Les bardes, vêtus de bleu, sont les gardiens des paroles et des chants. Les ovates, dont la robe est verte, sont les conservateurs des symboles. Les druides, dont la tunique est blanche, sont les dépositaires des sciences divines 'et de la sagesse.
Pendant la cérémonie, un héros placé à la porte du temple, porte le titre de 'Koer, ou surveillant. A la fin, on adresse aux Initiés deux Paroles : Konx et Ompax.
L'Ecole Celtique de Glannorgan (pays de Galles) a pu- blié d'après un manuscrit du XVIIe siècle les Triades Bar- diques, où l 'on trouve, à côté de notions propres au drui- disme (dont "l'initiation avait pour but de réaliser le Sa- voir et la Forcei) des Infiltrations chrétiennes (l'Amour), et même l'influence de la réforme, la Bible ayante été tra- duite en gallois vers 1660.
Le Celtisme a fait l'objet de nombreuses tentatives de restauration. En 1898, le docteur Maurice Adam, auteur d'un travail sur l'Idée religieuse chez les Celles préhisto- riques, crée un Ordre Celtique.
7 . — L E R I T E DU B A L A N C E M E N T .
Le paysan de Lithuanie a l 'habitude de se balancer pour faire pousser les récoltes. Au printemps, il emploie ainsi ses.loisirs. Plus il se balance haut, plus les tiges de lin seront hautes.
...Dans l'Inde, les Brahmanes se balancent debout, ou sur un pied, et plus le prêtre s'élève, plus les tiges de riz se- ront fortes.
...Chez les Dayalks, à la fêtel de la moisson, les vieilles femmes s'installent sur une balançoire suspendue aux poutres de leur maison en chantant une invocation aux es- prits.
...Dans l 'Inde orientale, une prêtresse; héréditaire, tout en respirant de la fumée d'encens, est conduite à une ba- lançoire garnie de clochettes.
...Dans le Nord-Ouest de l'Amérique, un jeune homme li- goté, est suspendu par la tête ou par les pieds au plafond , d'une hutte. 1
...Chez les Hindous, le soleil est appelé « la balançoire ... dorée du ciel », et au cours d'une cérémonie, le prêtre s'assoie dans une balançoire, la main droite tendue. Il touche à la fois le sol et le siègel en disant : « Le Dieu s'est uni à la Déesse. »
...A Bornéo, les prêtres disent qu'en se balançant ils sont mieux placés pour saisir le souffle divin. Le balance- raient y est employé pour la guérison des maladies. Le mé- decin se place dans une balançoire devant la maison du ' malade pour chasser le mal qui rôde dans le voisinage.
...A Athènes, la fête des balançoires est rattachée au my- the de Bacchus et à la croissance des récoltes.
...En Allemagne, les 4 dimanches avant Pâques, les vil-- lageois se rassemblent et les femmes se balancent en chan- tant une complainte funèbre.
...En Calabre, à Noël, les paysannes attachent des cordes aux anneaux de fer de leur plafond et se balancent 'en chantant pour aider le soleil dans sa course.
8. — LES DERVICHES
Au XIIIe siècle, à la cour de Konia, en Perse, il y a ef- fervescence de civilisation et d'intelligence. Les Dervi- ches (pauvres) tourneurs s'y introduisent et y reçoivent leur règle. Ils proviennent d'ordres religieux nés en Asie Centrale.
A diverses époques des groupes se détachent de la Com- munauté-mère : les Bertamis en 873, les Kadris en 1161, les Roufagis en 1182.
...Le fondateur des Derviches, Djellal Eddin ' Roumi, thaumaturge et poète mystique, né à Balkh en 1207, mort en 1274, est appelé « le rossignol de la vie contemplati- ve ». Son père) l'a habitué aux contemplations mystiques. Son principal ouvrage est un poème allégorique de 40.000 strophes.
...Qui veut devenir Derviche doit se mettre au service domestique de ses futurs confrères pendant 2 ans et 9 mois : pendant 40 jours en pansant les bêtes, 40 jours en balayant, 40 jours en tirant de l'eau, etc...
...Après la prière, les Derviches, d'un geste brusque, re- jettent leur manteau, élèvent les bras, se mettent à tourner sur eux-mêmes. Par la force du mouvement, leur jupe blanche s'écarte et forme une large cloche.
Leur chef les encourage- Ils tournent de plus en plus vi- te, sans dépasser une certaine mesure, s'inclinant de haut en bas d'un mouvement rythmique en fredonnant une lon- gue mélopée ininterrompue.
Soudain, dans une période d'extase où chacun regarde la paume de se,s mains, la prière devient plus vibrante. Des gosiers sortent des cris rauques. Les torses s'incli- nent de haut en bas dans un mouvement de plus en plus rapide.
La prière continue avec des oscillations du tronc de droite à gauche. Les Derviches halètent. Ce sont mainte-
nant des cris de fauve toujours rythmés. Ils se prosternent à droite et à gauche 40 fois par minute.
L'un d'eux bat la mesure d 'un coup de pied, d'un batte- ment de mains. Certains deviennent hideux, et leur tête convulsée tourne dans tous les sens. Ils sautent sur place, hochant et baissant la tête avec une, rapidité folle.
Cela dure plus d'une heure. A la suite de ces exercices, endurcis qu'ils sont par un long entraînemelnt, ils sem- blent calmes. On leur amène alors des malades qui s'éten- dent par terre à plat ventre1, et le chef des Derviches mon- te debout sur eux, pour dire une prière.
9. — LES AISSAOUHAS
Cette confrérie, fondée par Sidi-Mohamed-Ben-Aîssa, n'admet pas les femmes. Grâce à des paroles secrètes et des pratiques transmises de génération en génération, ses membres peuvent dominer la souffrance physique.
Six Aïssaouhas sont assis en demi-cercle, faisant la priè- re, la paume de la main tournée en dehors. La musique des grands tambours plats, sur lesquels ils frappent avec leurs doigts, d'un rythme d'abord lent, puis accentué, en- traîne progressivement le cerveau dans un vertige.
Des litanies monotones, des psalmodies du Koran, la récitation des formules secrètes de l 'ordre accompagnent cette musique.
Un Aïssaouha sort du demi-cercle et s 'accroupit devant un réchaud contenant du charbon allumé sur lequel est ré- pandu du benjoin. Il aspire violemment la fumée, ralentit l 'expiration.
Le chef lui donne un attachement. L'exécutant se relève, soutenu par les chants et la musi-
que. Il danse en secouant la tête et le corps d'avant en arriè-
re. L'état d'insensibilité est obtenu après quelques minutes ' et marqué par un cri.
L'Aïssaouha se traverse la peau du ventre avec une pointe effilée, mange, un morceau de feuille piquante et
: une figue de barbarie, se couche sur un sabre, introduit une lame dans son œil, se laisse enfoncer un sabre dans son ventre, arrache avec ses dents la tête d'un serpent vi- vant, mange du verre ou des cailloux, éteint dans, sa bou-
; che des torches, enfonce dans sa tête une longue pointe d'acier, etc...
Au c o u r s de te ls e x e r c i c e s il p e u t à vo lonté a r r ê t e r son s a n g ou le l a i s s e r couler . Les p la ies se f e r m e n t p ro - g r e s s i v e m e n t .
...Les A ï s s a o u h a s son t ass is tés d ' en t i t é s f a r o u c h e s a lu- m i è r e rouge, e s p r i t s de bata i l le , de ha ine , de d i sco rde , a y a n t a s p e c t d ' a n i m a u x . C h a c u n d ' eux a u n e s p r i t p a r t i - c u l i e r .
. . . .Sous l ' i n f luence de la mus ique , des p sa lmod ie s , des p a r o l e s mag iques , u n e v a p e u r b l a n c h â t r e m o n t e des cen- t r e s t e r r e s t r e s , s ' i n s i n u e le long de la c o l o n n e v e r t é b r a l e et gagne le cerve le t .
Le sang qu i ne coule p a s s u r le p l a n p h y s i q u e coule en a s t r a l . Les A ï s saouhas en son t i n o n d é s .
L ' e x p é r i e n c e t e r m i n é e , u n e v a p e u r n o i r e d e s c e n d du c e r v e l e t et gagne les c e n t r e s t e r r e s t r e s en s u i v a n t la moel le é p i n i è r e et les p l e x u s s y m p a t h i q u e s .
10. — « LES HOMMES DE DIEU ». — Cette secte a p p a r a î t en Russie , au XVIIe siècle, d a n s la p r o v i n c e de Kouban . Son cul te cons i s t e à c h a n t e r des c a n t i q u e s en se l i v r a n t à d e r a p i d e s m o u v e m e n t s de r o t a t i o n e t à des courses e n r o n d .
On a p p e l l e F e r v e u r s ce t te success ion p r é c i p i t é e de mou- v e m e n t s r a p i d e s : a ins i l a f e r v e u r sa lu ta i re , la f e r v e u r p a r couple , la f e r v e u r de toute la nef, l a f e r v e u r c i r cu la i re , l a f e r v e u r en c ro ix , la f e r v e u r d e la f l eù r et du repos , la f e r v e u r des coins , la f e r v e u r des 12 couple t s .
D a n s c h a q u e cas, u n sec ta i re s ' avance au mi l i eu de la p i è c e et se m e t à t o u r n e r de d ro i t e à gauche , e n p i v o t a n t s u r le t a lon d u p i e d dro i t , et e n p r e n a n t p o i n t d ' a p p u i su r la p o i n t e du p i e d gauche , p o u r p r o v o q u e r u n mouve- m e n t de r o t a t i o n t rès r a p i d e .
Les F e r v e u r s son t que lque fo i s si longues eit si i n t e n s e s qu ' i l faut e s suye r le p l a n c h e r moui l l é p a r la sueur . Q u a n d la f e r v e u r a t t e in t son m a x i m u m , c e r t a i n s défa i l lent , se re- lèvent , r e c o m m e n c e n t en c r i a n t : « Oh espr i t , e s p r i t sa int , e s p r i t ro i ! » et p r o f è r e n t des sons ina r t i cu lé s .
E x t é n u é s de fat igue, pâ l e s et r u i s s e l an t s de sueur , i ls r e p r e n n e n t p lace su r les b a n c s r angés le long des m u r s .
La p r é s e n c e de l ' E s p r i t se c o n n a î t à l ' iv resse qu i résul- te de ce t te ag i ta t ion .
C h a q u e c o m m u n a u t é est appe lée u n Nav i r e ou Nef, et
est dirigée par un Christ, ou une Mère de Dieu, ou à dé.' faut un Timonier ou un Prophète.
...L'Eglise orthodoxe accuse les Hommes de Dieu de pra- tiquer l 'amour libre selon les rites orgiaques et de se fla- geller entre eux.
...Le Ciel et la Terre sont en communication constante disent les (Khystys, Dieu s ' incarnant dans certains hom- mes, ou en inspirant certains autres.
...Danilo Philippov a publié 12 Commandements entre autres : « Je suis Dieu. — Ne buvez pas. — Ne vous ma- riez pas. — N'assistez à aucune fête. — Ne volez pas. »
Danilo rencontre un jour le paysan Souslov et reconnaît en lui son fils le Christ. Souslov choisit 12 apôtres, décou- vre une Mère-de-Dieu, e,t fait du psosélytisme. Persécuté, il meurt en 1714. 1
Le Christ se réincarne en Loupikine, qui, arrêté en 1717, répand la doctrine dans les monastères -et meurt en 1732.
Les Hommes de Dieu sont alors persécutés, décapités, crucifiés, battus du knout et déportés (1733-1745).
11. — LES SKOPTSY (Castrats). — Cette secte mystique russe a une extraordinaire vitalité; toujours combattue par les autorités officielles, elle renaît sans cesse de ses cendres; le premier procès qu'on lui a fait datej de'1732, le dernier de 1930.
L'émasculation rituelle de certains cultes orientaux an- ciens passa à Rome, puis à Byzanca, et de là dans l'église orthodoxe.
La Castration est une purification en plusieurs degrés : 1°) Ablation des testicules, qui sont appelés, dans leur
vocabulaire, les pommes de terre ou les jumeaux. C'est le « petit sceau ». Autrefois les testicules étaient brûlés au feu rouge. Aujourd'hui on se sert d'un rasoir ou d'un cou- téau.
2°) Ablation de tous les organes externes de l 'appareil génito-urinaire. C'est le Sceau Royal. L'organe de la géné- ration est appelé « la clé de l 'enfer ».
Quand un slkoptsy du premier degré passe au second, il est dit « qu'il change un cheval pis contre un cheval blanc •
Pour les femmes, le premier degré consiste dans l'abla- tion des mamelons ; le second dans celle des seins, du clitoris, des petites lèvres. 1
J A C Q U E S MARCIREAU
LA FEMME ET L'AMOUR
L'ART DE VOULOIR
JE SUIS UN INITIE -
CATECHISME DE L AMOUR
ART D AtMER
VIEILLE GAIETÉ
MEDECIN DES CŒURS
Etc,,,.
C H E Z V O T R E L I B R A I R
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