Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Janvier - Février 2017
Une TO(u)RNAD(r)E à Manille
LAURA SQUAT
3
Chers famille et amis,
Voilà…je suis passée dans la deuxième moitié de ma mission! Le temps passe vite et on a rarement
le temps de regarder en arrière. Cette moitié de mission a été aussi l’occasion d’un bilan de mi-
mission avec le siège Enfants du Mékong. Ces six mois ont été riches comme le seront sûrement les
six prochains. Chaque journée apporte son lot d’aventures et j’essaye d’être toujours à même de
pouvoir les recevoir.
« Je te le dis, la grande erreur est d'ignorer que recevoir est bien autre chose qu'accepter. Recevoir est d'abord
un don, celui de soi-même. Avare non pas celui qui ne se ruine pas en présents, mais celui qui ne donne point la
lumière de son propre visage en échange de ton offrande. » A de St Exupery
Les mois de janvier et février ont été l’occasion de mettre en place un dîner des collèges afin de
discuter ensemble de divers sujets, de prendre du temps pour eux et faire quelques jeux. Les
philippins sont très joueurs et c’est toujours un plaisir lors d’évènement de voir toutes les
générations jouer ensemble avec une joie exubérante. Les activités déjà régulières de Laura ont
repris, et j’ai eu la joie de rencontrer l’association Damayan qui cherche à développer des
parrainages dans un grand bidonville de Manille, près du port.
Agnès de TOURNADRE
Contact: [email protected]
Jesus of Nazareth Parish
555 block 3 lot 1
Villa Beatriz - Old Balara
1168 Quezon City - Metro
Manila
PHILIPPINES 1
La pauvreté y est criante, et l’association se donne corps
et âme pour apporter un peu d’éducation à ces jeunes
défavorisés. Je prospecte donc avec eux les familles pour
peut être ouvrir un programme EDM.
Nous sommes ici bientôt en vacances d’été, je prépare
donc des camps d’étés pour tous mes programmes.
Je vous remercie de votre soutien dans cette année de
mission.
Minsan mabuti, minsan hindi!
N°3
2
Les joies quotidiennes La vie en immersion dans un quartier pauvre est pleine de petites joies, qui amènent à un large sourire
même lorsque la journée a été difficile. J’aime marcher dans le quartier au lieu de prendre un tricycle,
afin, de rencontrer des filleuls dans la rue et discuter avec eux. C’est lorsqu’on sort des visites officielles
et des activités organisées qu’on a les plus belles discussions avec les filleuls. C’est avec un grand sourire
que j’ouvre ma porte le matin devant les enfants entre 3 et 6 ans de ma rue qui me guettent pour que je
les fasse tourner ou organise un jeu. Comment ne pas fondre devant une petite fille de 6 ans fière de
m’offrir une rose un peu fanée et encore plus fière de me voir la mettre dans mes cheveux. Des sourires,
des gestes, des discussions: des petites joies qui pourraient paraitre insignifiantes à regard profane mais
qui font la richesse de ma mission.
Les difficultés quotidiennes Mais bien entendu, être en immersion dans un quartier entraine des difficultés. Tout d’abord, même en
vivant dans un quartier pauvre depuis 6 mois, on reste un étranger avec tout ce que cela implique ici.
Même si cela fait déjà plusieurs fois qu’on rencontre quelqu’un l’éternel « Americano? » est inévitable.
Il suffit d’être blanc pour être américain. Être blanc veut aussi dire qu’on est surement très riche et
qu’on peut payer le double du prix normal. Vivre proche des gens, et leur donner du temps permet de
connaitre bien les jeunes mais amène des déceptions lorsqu’ils font des écarts, où qu’ils décident
d’arrêter l’école. A Manille, la pauvreté est partout et l’impuissance que l’on a devant tous ses gens
qu’on aimerait pouvoir aider est assez frustrante. Enfin, je me heurte souvent à mes propres limites.
Le tagalog Mon quotidien, c’est aussi le Tagalog. Aux Philippines, suivant les endroits on parle une langue
différente, Cebuano, Waray-Waray… Le tagalog est la langue officielle avec l’anglais.
Si les philippins dans l’ensemble parlent bien anglais, ce n’est pas le cas des enfants et des familles
pauvres. Il ne reste donc qu’une solution pour pouvoir les comprendre, et sortir des banalités du
quotidien: Apprendre le Tagalog. J’ai eu 2 cours par semaines pendant 3 mois pour essayer d’avoir les
bases du Tagalog. Heureusement, l’alphabet est le même que le notre, il n’y a donc pas de difficultés en
plus! La petite difficulté est la lettre NG qui se prononce de manière spéciale un peu difficile de
retranscrire à l’écrit. La grosse difficulté est la construction des phrases, et de certains mots. Mais c’est
toujours un plaisir de pouvoir surprendre les gens en baragouinant tagalog!
La démesure!
N°3
3
Election de Miss Univers
Oui, cette année Miss Univers est française, et il se trouve que
l’élection avait lieu aux Philippines. En revanche je ne
connaissais même pas l’existence d’une Miss Univers avant
cette année! Ici, c’est une institution. J’ai eu le malheur d’avoir
programmé une visite d’un programme ce matin là, mais aucun
jeune n’est venu! Ils étaient tous à regarder la télévision, et
certains professeurs ont même autorisés les absences ce jour là!
Une fois l’annonce officielle faite, dans la rue l’effervescence est
complète, tout le monde ne parle plus que de ça, et je me fait
arrêter tous les mètres pour savoir si je viens du même pays
que Miss Univers. Encore aujourd’hui annoncer ma nationalité
me permet d’avoir les félicitations de mon interlocuteur!
Un mariage
J’ai eu la chance en janvier d’assister à un mariage philippin.
Le mariage d’une responsable EDM du quartier, tous les
bénévoles EDM du quartier ont donc aidés à l’organisation.
Maquillés comme des poupées de cire, nous avons commencé
le mariage avec une messe. Le marié , lui, porte une chemise
traditionnelle brodée d’un blanc cassé comme presque tous
les hommes présents. Puis après quelques milliers de photos,
une réception à suivi animée par une personne du lieu de
réception. Les mariés avaient préparés une entrée en
dansant, suivi des témoins et enfants d’honneurs. Les mariés
sont ensuite placés seuls à une table d’où ils surplombent la
salle, alors que les sponsors qui aident à payer le mariage et
sont sensé être des sortes de parrains du couple sont sur une
table d’honneur. Des jeux et des discours précèdent un repas
buffet philippin pendant lequel chaque table doit aller se faire
photographier avec les mariés. J’ai eu ensuite la « chance »
d’être mise à l’honneur pour le jeu clou de la soirée: créer un
couple…! Enfin vers 20H30, une fois le repas fini les invités
repartent chez eux!
Le programme
A 5h de Manille environ, Magata est un village perdu en
montagne, sans eau ni électricité courante. On y accède
après 5 moyens de transports différents: le métro, les
jeepneys, le habal-habal (moto), une barque et enfin un peu
de marche! C’est un couple Ate Carmen et Kuya Omon qui
sont responsables du programme de Laiban ouvert en
septembre. Ils sont venus habiter avec la population locale,
d’indigènes, pour les aider et ont ouvert une bibliothèque
dans le village qui est un succès auprès des enfants. Le
programme compte actuellement une dizaine de filleuls et
ma prochaine visite sera pour ajouter de nouveaux filleuls.
Mon programme coup de cœur!
N°3
4
Michelle
Michelle à 2O ans, elle vit seule avec son père agriculteur malade car sa maman
est morte quand elle était petite. Leur maison, un peu à l’écart est une minuscule
pièce tout en bois où son père peu juste s’allonger, elle, elle préfère dormir dans
une autre famille. Ils cuisinent sur une sorte de terrasse qui surplombe une
petite mare. Le lycée de Michelle est à environ 1h30 de marche mais il faut
traverser des rivières et le chemin n’est pas toujours praticable. Elle dort donc
dans une maison d’étudiants près de son école avec les autres filleuls du
programme et ne rentre que le vendredi soir à la maison. Le parrainage lui
permet de payer son logement et du riz en plus des dépenses scolaires. Son père
lui fournit des légumes. Michelle est très studieuse, c’est une jeune fille
responsable et leader dans le programme. Elle aime organiser des jeux pour les
plus jeunes. Elle est actuellement en grade 11 (1ère) et s’oriente pour le moment
vers des études d’hôtelleries.
Les conditions de vie
Le village compte une centaine de familles qui vivent principalement de l’agriculture (gingembre,
bananes, noix de coco, maïs, légumes…) ou de la pèche dans la rivière qui longe le village. Les maisons
sont toutes en bois, ou en feuilles tressées appelé « sawalis ». Après les récoltes, ils descendent dans la
vallée pour vendre leurs produits et en acheter d’autres. Il y a à proximité deux écoles élémentaires en
revanche dès Grade 7 (High School) l’école est à Laiban et les enfants doivent dormir en dortoirs près
de leurs écoles car il n’est pas possible de rentrer chaque jour. L’accès à l’éducation est extrêmement
difficile pour ses familles qui n’ont rien, même la terre ne leur appartient pas, et beaucoup arrêtent très
jeune d’aller à l’école.
Un aperçu en image!
N°3
Jeu dans la rue
Atelier de dance à
l’ambassade
Cupcake
Chandeleur avec les étudiants
Sport
Merci!
N°3
Pour en savoir plus sur Enfants du Mékong
www.enfantsdumekong.com
Vous souhaitez parrainer un enfant de Laura Squat ou Laiban
6