24
TRIMESTRIEL - SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2017 #140 P900090 - Bureau de dépôt : Namur Masspost Université de Paix ASBL GESTION DES CONFLITS QUELS OUTILS UTILISER DANS MA CLASSE ? CROYANCES « JE N’ACCEPTE PAS D’AVOIR TORT » HARCÈLEMENT SCOLAIRE PRÉSUPPOSÉS MORAUX DES MÉTHODES D’INTERVENTION LES JEUNES S’ÉCOUTENT À L’ATHÉNÉE ROYAL LUCIE DEJARDIN

Université de Paix · « Le meilleur moyen de se faire des amis dans un ... c’est d’adopter les ennemis des autres » ... nos croyances peuvent influencer nos manières d’agir

  • Upload
    lyhuong

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

TRIMESTRIEL - SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2017 #140

P900090 - Bureau de dépôt : Namur Masspost

Université de PaixASBL

GESTION DES CONFLITS QUELS OUTILS UTILISER DANS MA CLASSE ?

CROYANCES « JE N’ACCEPTE PAS D’AVOIR TORT »

HARCÈLEMENT SCOLAIRE PRÉSUPPOSÉS MORAUX DES MÉTHODES D’INTERVENTION

LES JEUNES S’ÉCOUTENT À L’ATHÉNÉE ROYAL LUCIE DEJARDIN

2 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

« Le meilleur moyen de se faire des amis dans un univers inamical, c’est d’adopter les ennemis des autres » (GIRARD, R.) Nous pourrions postuler que l’être humain est bon ou mauvais « par nature », dans son essence, qu’il est « comme ça » et que nous ne pouvons rien y changer. Il y a les « gentils » et les « méchants ». Une autre approche consiste à poser qu’il existe des circonstances qui font que des femmes et des hommes peuvent sombrer dans la violence, ou au contraire s’élever et vivre en harmonie. Bien qu’il y ait des contextes et des condi-tions plus ou moins favorables à tel ou tel comportement, l’être humain n’est donc pas prédéterminé au « bien » ou au « mal ». Ceci est un pari nécessaire en éducation à la paix et en for-mation à la gestion de conflits. Nos actes ne sont pas définis à l’avance, donc nous pouvons avoir un impact sur eux. Cela veut dire aussi qu’éduquer est possible, tout simplement. Par rapport à tout phénomène relationnel, d’une part, il existe des méthodes et outils pour mieux communiquer, pour se sen-tir mieux avec soi-même et avec autrui. D’autre part, il existe un terreau fertile à plus de compréhension mutuelle et à un meilleur vivre-ensemble. À l’Université de Paix, nous dévelop-pons des approches intrapersonnelles et interpersonnelles (es-time de soi, croyances et représentations, gestion du stress et des émotions, CNV, négociation, médiation…), mais aussi des réflexions groupales, organisationnelles et institutionnelles (dynamiques de groupes, règles et sanctions, climat scolaire, politiques « vivre-ensemble », etc.).Pages 10 à 12, nous approfondissons ces « présupposés mo-raux », sur lesquels reposent notamment les méthodes d’inter-vention efficace par rapport au harcèlement. En effet, celles-ci misent sur une responsabilisation des jeunes. Les jeunes, y compris ceux qui harcèlent, ne sont pas des intimidateurs une fois pour toutes, comme si cela était inscrit dans leur identité. Girard écrit notamment que « le meilleur moyen de se faire des amis dans un univers inamical, c’est d’adopter les ennemis des autres ». La violence peut émerger de différentes frustrations, mais aussi être le résultat de dynamiques sociales qui visent à désigner un bouc-émissaire…Pour les éducateurs, animateurs, enseignants et autres per-sonnels du monde éducatif au sens large, les outils présentés peuvent être complétés de techniques de gestion d’un groupe d’enfants ou de jeunes (pp. 3-5) ou encore de programmes éducatifs de fond (p. 13). Dans des situations problématiques, il arrive néanmoins que le changement escompté ne suive pas la volonté de changer. Comme dans le cas des dynamiques de groupe qui « conditionnent » en partie les réactions indivi-duelles, nous sommes tributaires de certains « automatismes ». Ainsi, nos croyances peuvent influencer nos manières d’agir et de réagir, comme c’est le cas pour les personnes qui ne sup-portent pas d’avoir tort, par exemple (pp. 6-9). En parallèle de ces réflexions, l’Université de Paix continue – et continuera – à produire, partager et diffuser des ressources pédagogiques (pp. 14 à 16) et des contenus et méthodes de formation (pp. 17 à 21) afin d’outiller chaque personne qui le souhaite à résoudre ses conflits positivement. Enfin, nous tenons à remercier toutes celles et tous ceux qui ont répondu à notre précédent appel relatif à l’avenir de la revue, soit en complétant notre sondage, soit en renouve-lant leur cotisation « membre ». Nous mentionnons quelques réflexions reçues dans ce numéro (p. 23). Davantage à venir dans le prochain numéro ! Bonne lecture !

Julien Lecomte

ÉD

ITO

SommaireARTICLES DE FOND

Gestion des conflits : quels sont les outils que je vais utiliser dans ma classe suite à la formation ? Qu’ai-je retenu ? 3

« Je n’accepte pas d’avoir tort ». Une approche par les croyances 6

Les présupposés moraux des méthodes d’intervention efficaces face au harcèlement scolaire. Le cas de la « méthode Pikas » 10

Les jeunes s’écoutent à l’Athénée Royal Lucie Dejardin 13

ESPACE DOCUMENTATION 14

BOÎTE À OUTILS

Fiche d’activités : « JEU… te connais mieux » 16

AGENDA

Formations, conférences et ateliers des 3 mois à venir 17

MODULE DE FORMATION GRATUIT 21

OUVRAGES EN LIBRAIRIE 22

AVENIR DE LA REVUE : MERCI ! 23

Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs respectifs

Publié avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Trimestriel n°140 de l’Université de Paix Bd du Nord, 4 - 5000 Namur

Editeur responsable : Isabelle Brouillard

Contributeurs : Johanna De Geest, Christelle Lacour, Julien Lecomte

Imprimeur : Mediascreen

Mise en page : Diana Lucic, COJ asbl

Photo de couverture : © Eric Ward (Street Art de Banksy)

14 1613 COMMUNICATION ESPACE DOCU BOÎTE À OUTLIS

6 10 GESTION DE CONFLITS CROYANCES HARCÈLEMENT3

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 3

Gestion des conflits : quels sont les outils que je vais utiliser dans ma classe suite à la formation ? Qu’ai-je retenu ?

GE

STIO

N D

E C

ON

FLITS

LA « MÉTÉO DU MORAL » [MÉTÉO DES ÉMOTIONS]

Généralement, je prends le temps d’écouter les enfants afin qu’ils expriment leurs émotions. Il est primordial de savoir dans quel état d’esprit ils commenceront leur journée. C’est un rituel qui a lieu tous les matins. Cependant, il prend généralement pas mal de temps et n’a lieu qu’une seule fois par jour. Cela vaudrait la peine d’instaurer la météo du moral car c’est un moyen rapide et efficace de connaitre l’état d’esprit des enfants. Ce rituel pourrait aussi avoir lieu après une récréation où un temps de midi car l’état émotionnel de l’enfant pourrait changer au cours de la journée.

LES OUTILS DE TEMPS

La règle des cinq secondes : plutôt que de réagir « du tac au tac », il s’agit d’attendre cinq secondes avant de répondre, en gardant une posture stable, pour se montrer imperturbable et éventuellement prendre le temps de respirer. J’ai testé cet outil. Au départ, cela me paraissait interminable mais c’est efficace !

Il faut plusieurs minutes pour qu’une émotion « retombe » en intensité : je laisse maintenant un laps de temps à l’enfant avant d’entamer une discussion avec lui. Lorsque l’enfant est très énervé ou très triste, je lui laisse davantage de temps pour se calmer.

LE SIREP

J’avais besoin d’une aide écrite pour m’aider à gérer les conflits entre enfants. Cette méthode du « SIREP » (STOP - Identification du problème - Recherche de solutions - Evaluation des solutions proposées - Planification concrète) me parle beaucoup. C’est clair et concis. Il y a juste l’étape « J’exprime mes besoins » que j’hésite à mettre en place car je trouve que pour un enfant ce n’est pas toujours évident à exprimer.

LA CONCEPTION ET LE RESPECT DE RÈGLES

Ce n’est pas parce qu’un individu ne respecte pas la règle que c’est voulu. C’est pourquoi, lorsque je définirai des règles de vie avec les enfants, je veillerai à respecter les 6C (claire-connue-comprise-constante-congruente-conséquente). L’idée de placer des pictogrammes dans la cour de récréation me plait beaucoup. Elle donne un rappel visuel de la règle. Mais il ne faut pas en donner de trop sinon cela devient flou.

Je tiendrai évidemment compte des 6S de la règle (scinde l’acte et la personne-sensée- situationnelle-suffisamment inconfortable-solution-suivie de communication) en lien avec les 6C.

Les règles sont au service du bon fonctionne-

JOHANA DE GEEST A SUIVI UN MODULE DE FORMATION CONSACRÉ À LA GESTION DE CONFLITS EN CLASSE (THÈMES ABORDÉS : TECHNIQUES D’ÉCOUTE, RÈGLES ET SANCTIONS, MÉTHODE DU « SIREP »…). ELLE NOUS LIVRE SA RÉFLEXION DE FOND SUR LES OUTILS PARTAGÉS, EN LIEN AVEC SES EXPÉRIENCES « SUR LE TERRAIN ».

PAR JOHANA DE GEEST, ENSEIGNANTE.

4 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

GE

STI

ON

DE

CO

NFL

ITS

ment dans un groupe. Elles sont en lien avec nos valeurs. Il est primordial de communiquer lorsqu’on applique des sanctions. Pour établir une règle, il est intéressant de s’interroger sur nos valeurs. À partir de celles-ci, on peut éta-blir des comportements à avoir. Ce n’est pas si évident que cela en a l’air car la charte doit être établie en tenant compte de comportements observables. Je vais donc faire part à mes col-lègues de l’importance de la conception des «règles».

LE STOP (ISSU DU CODE DE VIE)

Il est présent dans la classe. J’ai expliqué aux élèves que s’ils n’avaient pas envie de faire quelque chose, c’était leur droit, mais qu’ils ne devaient pas perturber les autres. Ils savent qu’ils peuvent faire une autre activité décidée à l’avance s’ils utilisent leur droit de dire « stop ».

LES COMPORTEMENTS VIOLENTS, ÉMOTIONS

Je retiens le schéma des comportements violents chez la personne (« cercle de la frustration »). En effet, j’ai tendance à être intolérante face à un enfant violent. Ce schéma me permet de prendre du recul sur l’origine de

cette violence et sur les outils qui permettraient de l’éviter. J’ai tendance à ne voir que l’acte. J’apprends maintenant à remonter jusqu’à l’émotion, jusqu’au besoin. Je distingue mieux l’acte violent du besoin et des émotions qu’il y a derrière.

J’ai également appris à identifier plus facilement des violences chaudes (impulsivité, agressivité, coups) et froides (dominance). Ne sachant pas toujours comment réagir face à celles-ci, j’ai compris, grâce au module qu’avoir une attitude impassible face à ce comportement « froid » montre à l’enfant qu’il n’a pas d’emprise sur nous. J’ai pu observer cela lors de la projection du petit film lors de la formation. J’avoue m’être mise à la place de l’enseignant qui a réagi de la bonne manière face à l’attitude de certains de ses nouveaux élèves... Tous les enseignants devraient être au courant des « attitudes à avoir » dans des situations difficiles. On aurait moins de profs détruits, déprimés, dépassés par leurs élèves...

Il est essentiel de valoriser un enfant sur ses comportements positifs afin qu’il soit conscient de la valeur de son geste. Cela va nourrir l’estime de soi. Cela s’appelle la reconnaissance positive. Cette attitude positive est souvent utilisée dans notre école. Je n’hésite pas à

Illustration : Emotions du film «Vice Versa»

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 5

féliciter un enfant pour une toute petite chose. Le fait de réparer un comportement inadéquat permet à l’enfant d’assumer ses responsabilités et de se sentir moins coupable. J’utilise la « réparation » lorsqu’un enfant a causé du tort à quelqu’un. J’essaye que celle-ci ait un lien direct avec le comportement inadéquat. La victime décide alors d’accepter ou non la proposition de réparation.

L’ÉCOUTE

Pour aider l’autre à communiquer et prendre en compte son émotion, j’ai appris qu’il existait l’écoute « passive ». Il s’agit d’adopter une posture particulière (contact visuel, hochement de tête, sourire...) accompagnée de courtes interventions verbales (« Je vois », « mmh »). Il est important de ne pas couper la parole à l’autre. Il faut que l’autre personne se sente écoutée (se mettre à la hauteur de l’enfant par exemple). Attention, ce type d’écoute est limité dans le temps.

En fonction de ma posture, je suis présent ou pas. Lorsque je parle, la personne peut se synchroniser (être dans l’imitation) ou se désynchroniser (ne pas me regarder).

L’écoute « active », c’est la reformulation du message et l’écoute de l’émotion. Pour cela, il est nécessaire de reformuler le contenu verbal, de faire une hypothèse sur l’émotion de l’autre sous forme de question, attendre une correction ou une confirmation par l’autre. Ce type d’écoute permet d’avoir confiance, d’aider l’autre à clarifier ses idées et à trouver des solutions, à diminuer la tension et à ressentir les émotions.

Elle ne doit cependant pas être utilisée si on manque de temps, si on n’a pas confiance en l’autre, s’il y a de la manipulation...

Certaines émotions sont visibles sans même que la personne ne dise un mot. Il suffit de regarder son visage. Il y a des moyens mnémotechniques pour les distinguer :

• joie (vers le haut) • tristesse (vers le bas)• peur (en arrière) • colère (en avant) • dégoût (se boucher les orifices)

LA REFORMULATION DU MESSAGE

Il s’agit de redire l’essentiel du message. Il y a différents indices qui permettent de repérer ce qui est le plus important : la voix de la personne lors de certains passages (intonation), la fin du

message est souvent essentiel, la répétition de l’information dans le message. Il faut redire le message en utilisant des mots comme « si je te comprends bien... », « donc, pour toi... »...

On ne peut pas se tromper car en reformulant on peut poser une question à la personne. La reformulation donne le sentiment à la personne qui parle d’être écoutée. D’habitude, je ne reformulais pas vraiment ce que l’élève me racontait. J’avais tendance à donner une réponse « solution ». Je crois que reformuler est fort important car cela permet de mieux comprendre la personne pour pouvoir l’aider au mieux par la suite.

LES RÉACTIONS FACE À UNE SITUATION DÉSAGRÉABLE

Lors d’une discussion, je ne me rendais pas toujours compte de l’impact que pouvaient avoir mes réponses ou mes réflexions. Lors de l’activité proposée au cours, j’ai appris à identifier des réponses « solutions » (quitte-le, tu n’aimes pas le jardinage...), des réponses « jugements » (j’ai mieux à faire, tu perds ton temps...) et des réponses « diversion » dans le but de contourner le message (pas maintenant, poser des questions...). La communication non violente est basée sur les faits. Je serai dorénavant plus attentive aux «réponses» que je fournirai à mes élèves lors de la gestion d’un conflit.

Lors du « test » de Thomas et Kilmann, il s’avère que lors d’une situation de désaccord, je suis plutôt dans le compromis (partager).

EN BREF...

Ce module m’a apporté des apports théoriques et des pistes pratiques pour mieux gérer les conflits dans ma classe. Il m’a appris à me recentrer sur moi-même, sur mes pratiques.

Cela a été très intéressant d’entendre et d’écouter les situations des autres personnes présentes. J’ai appris à les analyser pour réagir de façon plus adéquate qu’à mon habitude.

Certains principes d’éducation me parlent beaucoup (privilégier les actes plutôt que les paroles, agir, les silences, la position stoïque...). Je n’hésiterai pas à les utiliser, aussi bien dans ma vie professionnelle que personnelle. Cette formation devrait être donnée à l’école normale afin que les nouveaux enseignants soient davantage armés face à des situations conflictuelles.

Merci pour ces échanges...

GE

STIO

N D

E C

ON

FLITS

6 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

CR

OY

AN

CE

S

« Je n’accepte pas d’avoir tort »Une approche par les croyances

Dans cet article, nous vous proposons de réflé-chir à ces attitudes en fonction des croyances qui les sous-tendent. L’approche par les croyances (ou représentations) est une grille de lecture parmi d’autres. L’idée ici est de ques-tionner les origines des comportements de refus d’avoir tort (les comprendre, en prendre conscience). Sur cette base, nous envisageons des pistes d’action pour « assouplir » ceux-ci et regagner du « pouvoir d’agir ».

COMMENT SE FORME UNE CROYANCE (OU REPRÉSENTATION DU MONDE) ?

Nous évaluons plus ou moins constamment les situations auxquelles nous sommes confrontés. Nous percevons le monde à travers le filtre de nos sens et construisons des représentations nous permettant de réagir de manière adaptée en fonction des situations. Ce faisant, plusieurs biais cognitifs sont à l’œuvre. Nous procédons par distorsion (lorsque nous faisons des interprétations hâtives), omission (sélection d’éléments de la réalité au détriment d’autres) ou généralisation de nos observations. Nous « réduisons » la réalité à certains de ses aspects, nous la simplifions et opérons des « raccourcis » cognitifs. Face à la

quantité d’informations à gérer au quotidien, c’est probablement une nécessité.Ce n’est pas tout. En général, ces « construc-tions  » mentales sont liées à nos émotions et aux comportements que nous adoptons dans la situation. Une croyance va d’ailleurs être d’autant plus ancrée qu’elle est liée à de fortes émotions. Il suffit parfois d’avoir une seule ex-périence négative d’une situation pour dévelop-per une croyance « bloquante ». Par exemple, si une personne fait un accident de voiture où elle a pensé qu’elle allait mourir, elle va probable-ment développer une peur de conduire, en lien avec la croyance sous-jacente que « conduire est dangereux ». Il s’agit d’une généralisation abusive. Ce n’est pas rationnel, néanmoins il va être très difficile de persuader la personne du contraire.

Dans le cas qui nous occupe, cela veut dire que si des expériences liées au fait « d’avoir tort » ont été vécues négativement, elles ont peut-être « coloré » la représentation du fait d’avoir tort de manière négative. Plusieurs exemples existent : « quelqu’un s’est moqué de moi quand je me suis trompé », « petit, je me faisais gron-der quand je faisais des erreurs », « je me fai-sais rabaisser et devais dire que j’étais en tort

VOUS CONNAISSEZ PROBABLEMENT DES PERSONNES DANS VOTRE ENTOURAGE QUI ACCEPTENT DIFFICILEMENT DE SE REMETTRE EN QUESTION, ET ENCORE MOINS DE RECONNAÎTRE QU’ELLES SE TROMPENT, MÊME LORSQU’IL Y A DES PREUVES ÉVIDENTES QU’ELLES SONT DANS L’ERREUR. VOUS-MÊME PEUT-ÊTRE RESSENTEZ-VOUS PARFOIS DES DIFFICULTÉS À ADMETTRE QUE VOUS AVEZ TORT, OU ENCORE À PRÉSENTER VOS EXCUSES À QUELQU’UN. COMMENT EXPLIQUER CES ATTITUDES ? COMMENT LES SURMONTER ?

PAR JULIEN LECOMTE

Règle n°1 : J’ai toujours raisonRègle n°2 : Si jamais j’ai tort, voir règle n°1

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 7

CR

OY

AN

CE

S

même si je ne l’étais pas : c’était un moyen d’exercer de la domination sur moi »… Ces expériences accompagnées d’émotions désa-gréables peuvent avoir contribué à développer des représentations dans lesquelles « il est hu-miliant de se tromper », « si je reconnais que j’ai tort, on va se moquer de moi » ou encore « si je dis que j’ai tort, alors je suis faible, je « perds » la confrontation, voire on va me dominer ».Nous pourrions multiplier les possibilités d’ex-périences désagréables : quid des situations où une seule des deux personnes adresse ses excuses à l’autre si elles se répètent ? Quid des cas où l’une a insisté pour obtenir des excuses, pour finalement les rejeter ou n’y adresser aucune importance ? Pour peu que les expériences de « demander pardon » ou de « se tromper » aient été teintées d’un sentiment d’injustice, d’impuissance, d’humiliation, il est fort probable qu’elles influencent notre rapport au monde aujourd’hui.

TRIANGLE ÉMOTION – COMPORTEMENT – PENSÉE

Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous faire des représentations de la réalité. Ce n’est pas un mal en soi. Un problème réside dans le fait que l’image que nous nous faisons est souvent « réductrice », parfois biaisée, voire fausse. Dans ce cas, il importe de pouvoir « assouplir » sa croyance, la remettre en ques-tion (ce qui peut être d’autant plus difficile lorsque nous n’aimons pas avoir tort !). Un autre souci réside dans le biais de confir-mation. Concrètement, nous avons tendance à être plus attentifs et à accorder plus d’impor-tance aux éléments qui confirment ce que nous pensons plutôt qu’à ce qui l’infirme. Disons que je crois que « présenter mes excuses revient à m’agenouiller face à mon interlocu-

teur, au risque qu’il en profite pour m’écraser ». Si jamais par malchance l’expérience d’être écrasé quand je demande pardon venait à se produire, cela va renforcer ma méfiance, alors que je ne vais peut-être pas noter les fois où présenter mes excuses n’a pas eu cet impact. Pire, peut-être que si la personne à qui j’adresse mes excuses sourit, par exemple, je vais l’inter-préter par le prisme de ma croyance  : « elle éprouve du plaisir à m’humilier ». Les éléments « neutres » ou qui pourraient infirmer mes re-présentations sont eux-mêmes interprétés en fonction de celles-ci.Un dernier inconvénient d’une croyance liée à des émotions désagréables est lorsqu’elle nous empêche d’adopter des comportements. Dans certains cas, reconnaître ses torts peut per-mettre d’apaiser la relation. Demander pardon peut aider à rétablir la communication. Souvent, les personnes qui ont des difficultés à le faire en sont conscientes, mais elles n’y arrivent pas, c’est plus fort qu’elles. Elles sont comme « blo-quées ». Autrement dit, c’est quand la croyance est « bloquante », qu’elle nous « fige », qu’il est important de travailler dessus. Dès lors, com-ment faire ?

AGIR SUR LA PENSÉE : LE RECADRAGE DE POINT DE VUE

Une manière d’assouplir une croyance « blo-quante  » consiste à essayer de la voir selon d’autres points de vue, de « changer le cadrage » de la réalité pour la percevoir autrement. Pour cela, c’est d’abord important d’identifier la croyance qui nous bloque : au final, pourquoi est-ce que je n’accepte pas d’avoir tort ? Quelle est la pensée que j’associe au fait de dire que je suis désolé ? Que veut dire « avoir tort » pour moi ? En quoi est-ce mal ?Lorsque la pensée est identifiée (par exemple « dire que j’ai tort, c’est être faible » ou « se tromper, c’est mal, il faut être sans faille »), le recadrage consiste à changer de perspective par rapport à la situation. Il y a plusieurs formes de recadrage. Tout d’abord, le recadrage de sens : il s’agit de chercher une autre signification, de donner un nouveau sens à la situation. Par exemple, voir dans le fait de se tromper ou de reconnaître ses torts le fait de pouvoir s’enrichir, d’être plus nuancé. D’un certain point de vue, « dire que j’ai tort » est également un signe de force : il en faut, du courage, pour admettre ses torts ! De plus, ceux qui arrivent à le dire sans s’éner-ver ou en souffrir ont l’air vraiment plus déten-dus, plus « sereins » par rapport au fait de se tromper : « cela arrive à tout le monde », et pas

ÉMOTION

PENSÉE COMPORTEMENT

8 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

CR

OY

AN

CE

S

seulement à des personnes moins « douées ». Ainsi, un comportement perçu comme négatif peut être vu comme positif. Face à quelqu’un qui a du mal à reconnaître qu’il se trompe en dépit des preuves, on peut procéder aussi à un recadrage de point de vue. En effet, on peut penser que cet individu est « borné » ou « trop fier », « a trop d’égo » pour ad-mettre ses torts. On peut aussi voir cela comme une force de caractère, comme un souci de ne pas se faire dominer, etc. De plus, détester d’être en tort le pousse à faire le maximum pour ne pas l’être : ainsi, il s’informe et se docu-mente beaucoup, il réfléchit avant de parler, il prend beaucoup de précautions… Bref, plutôt que de voir la personne comme quelqu’un de « fermé », je vois en elle ses facultés à se pro-téger et à analyser des situations. Je prends en compte finalement ce que pourrait être son propre point de vue, les « raisons » profondes et positives de son comportement. Pour faire des recadrages de sens par rapport à un comportement qui nous énerve ou nous bloque, il peut être utile de passer par une tierce personne, ne serait-ce que symboliquement. On peut par exemple demander observer une personne qui a l’air de penser totalement diffé-remment de nous, ou encore lui demander son avis : « Que pense une personne qui arrive à de-mander pardon ? En quoi est-ce utile pour elle ? Comment se sent-elle  ? Qu’y gagne-t-elle  » ? On peut aussi se demander ce que penserait le Dalaï-Lama, Superman, Simone de Beauvoir ou encore la Schtroumpfette de ce comportement. Qu’en diraient-ils ? Le but est de « sortir de son cadre » de représentations pour voir la réa-lité autrement. On ne change pas la réalité, on change simplement le regard que l’on porte sur elle. Une autre manière de faire du recadrage consiste à trouver des contextes dans lesquels ce comportement est positif, adapté. C’est une force de ne pas accepter de dire « j’ai tort  » lorsque j’ai raison, par exemple : je ne me fais pas influencer par des pressions ou par le groupe, je ne suis pas « conformiste ». Cela peut être très utile lorsque l’interlocuteur veut me pousser à la culpabilisation, qu’il utilise cela pour avoir l’ascendant sur moi, pour me mani-puler, s’il essaie de me « mettre en tort » pour que je me sente mal à l’aise. L’élargissement à différents contextes permet en général de comprendre la fonction utile d’un comportement ou d’une pensée. Tous les comportements ont une utilité, ils ne sont pas « mauvais » dans l’absolu. Souvent ils ont une raison d’être. Pouvoir reconnaître que nos pensées « bloquantes » ne sont pas totalement irrationnelles en toute circonstance est un pas

pour mieux les accepter également. C’est dif-ficile de « forcer » des changements radicaux, surtout s’ils vont à l’encontre de quelque chose qui nous semble adapté et opportun. En guise de prolongement, notons que l’accep-tation (« l’accueil bienveillant ») d’une pensée « stressante » fait aussi partie du travail des thérapies de pleine conscience, notamment. On sort alors d’une réactivité et de la « pen-sée automatique », des ruminations ou de la « lutte  » pour éviter les pensées qui nous crispent. Je peux observer et accueillir ma tendance à éviter de reconnaître quand je me trompe, sans reproche envers moi-même. C’est là, et c’est ok.

CROYANCES ET ÉMOTIONS : LA RATIONALISATION

Un pas plus loin par rapport au recadrage, la rationalisation. Cette méthode a été opération-nalisée notamment en thérapies cognitives et comportementales. Il s’agit de noter la situation qui nous met en tension, qui nous stresse, nous met en colère ou nous fait peur. Après cela, il s’agit d’identifier la pensée « automatique » liée à cette situation (exemple : « si je présente mes excuses, je vais me faire humilier injus-tement  »). Ensuite, de noter l’émotion (ou les sensations physiques) vécue(s) sur le moment, ainsi que son intensité sur 10 (par exemple, la colère à 8/10). La rationalisation vient après : il s’agit de noter tous les faits et tous les reca-drages qui vont à l’encontre de cette pensée automatique.Par exemple, la proportion des fois où présen-ter ses excuses n’a pas impliqué une humilia-tion (cela n’est arrivé qu’avec une certaine personne, par exemple), le fait que la personne en face de soi ne nous a jamais humilié aupa-ravant, que d’autres personnes ont déjà admis leur tort avec lui ou elle et qu’ils n’ont pas été rabaissés, etc. Bref, il s’agit de lister tous les éléments qui font que notre pensée initiale reste probable, mais qu’en fait elle n’est qu’une possibilité parmi d’autres. Enfin, il s’agit de no-ter l’émotion qui en résulte et son intensité sur 10 (par exemple, la colère à 6/10). C’est donc aussi une manière de réduire la réactivité émo-tionnelle liée à la pensée automatique.

Situation :

Pensée automatique (si identifiée) :

Sensations physiques, émotions : ( /10)

Rationalisations :

Sensations, émotions : ( /10)

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 9

CR

OY

AN

CE

S

Pour que la rationalisation fonctionne, elle doit être répétée régulièrement. En effet, une pensée « automatique » ne « s’efface » pas. Au début, c’est un effort de la nuancer avec des faits, tout en abaissant un peu la charge émo-tionnelle. Ce n’est qu’avec de la pratique que l’on développe d’autres automatismes de pen-sée parallèles.

AGIR SUR LES COMPORTEMENTS : LES RÈGLES ANTIDOTE (COMPORTEMENTS)

Une autre manière d’assouplir ou de nuancer une croyance « bloquante » consiste à identifier des changements de comportements concrets et réalisables qui vont à l’encontre de nos pensées « bloquantes ». Ainsi, si je me dis que « demander pardon » implique un danger, je peux me fixer l’objectif de demander une fois « pardon » à une personne en qui j’ai confiance si j’en ai l’occasion. Si cela est trop difficile, cela peut passer par des étapes intermédiaires : je m’esseule afin de ne pas envenimer la situation en rejetant les torts sur l’autres, je lui demande pardon par écrit si je me sens mal à l’aise en face à face, voire j’écris mon ressenti pour moi-même sans le lui communiquer dans un premier temps. D’autres pistes consistent à se dire que l’on se pardonne soi-même, à refuser de culpa-biliser d’être en tort, à se dire que « les erreurs arrivent à tout le monde », etc. Il est également possible de tenter la dérision, par exemple.Ces micro-changements sont autant de « prises de risques » et de « petits pas » qui peuvent amener à récupérer du pouvoir d’agir. En pre-nant l’habitude progressive d’agir autrement, nous pouvons avoir un impact sur notre repré-sentation du monde : « finalement, j’arrive à re-connaître mes torts, à les communiquer, et il ne m’arrive rien de grave ensuite (voire cela a un effet positif sur certaines de mes relations)  ». L’idée est de se créer des opportunités de réussite. Pour reprendre l’illustration de la conduite automobile, c’est comme reprendre la route après un accident de voiture, petit à petit. Ce n’est pas que conduire n’est pas risqué, c’est que ce n’est pas que dangereux. Si l’image est

traumatique, il faudra peut-être passer par une thérapie, mais dans le cas contraire, la per-sonne va pouvoir observer que les accidents n’arrivent heureusement pas tous les jours, et qu’un certain nombre de trajets se fait sans encombre.

PROLONGEMENTS : CROYANCES, VALEURS ET IDENTITÉ

Dans l’apprentissage, l’imitation a un rôle fondamental. Il arrive que certaines croyances soient liées à des valeurs, voire à une identité partagée. Par exemple, dans des familles, « ce n’est pas bien de pleurer », « il faut être fort » ou encore, dans le cas étudié, « demander par-don est un signe de faiblesse ». Sans être dit de manière explicite, cela peut se manifester à tra-vers les comportements d’un parent ou autre. De ce fait, l’enfant peut développer cette croyance en lien avec toute une vision du réel et des comportements à adopter dans le monde. Ce type de croyance est d’autant plus ancré qu’il touche aux valeurs et à l’identité de la personne. Ce n’est pas difficile de remettre en cause une croyance fausse si celle-ci ne nous touche pas. Par exemple, la plupart d’entre nous peut admettre qu’il n’y a aucun risque de tuer un somnambule en le réveillant1. Par contre, si une croyance est telle qu’elle nous fait adopter un certain comportement au quo-tidien, nous aurons beaucoup plus de mal à la remettre en cause… Par conséquent, cela peut être intéressant d’effectuer un travail individuel sur les capacités et les valeurs que supposent un comportement. Par exemple, la volonté de ne jamais être en tort peut correspondre à des capacités de pensée autonome, de « force de caractère » ou encore de prudence. Tout cela n’est pas neutre par rapport à l’image que nous voulons communiquer ou que nous avons de nous-même (des composantes de notre « iden-tité ») : puis-je garder un « caractère fort », une « pensée autonome » et puis-je « rester pru-dent » tout en apprivoisant les situations où je commets des erreurs ?

1.Cf.https://www.youtube.com/watch?v=ucddttjEULw

10 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

Les présupposés moraux des méthodes d’intervention efficaces face au harcèlement scolaireLe cas de la « méthode Pikas »

D’entrée, Jean-Pierre Bellon lance un pavé dans la mare : « à mon avis, le mot « harcèlement » est mal choisi ». Un problème est que c’est un terme fourre-tout. Il est utilisé pour parler de réalités différentes : harcèlement familial, sexuel, professionnel, scolaire, « cyber » har-cèlement, etc. De plus, il implique une confu-sion entre des phénomènes « grégaires » entre jeunes, voire entre enfants, et des situations de violence entre adultes. Cela renforce d’ailleurs l’image du jeune harceleur qui serait un criminel en puissance, par nature…

EXISTENTIALISME : L’INTIMIDATEUR D’AUJOURD’HUI N’EST PAS LE CRIMINEL DE DEMAIN

Bellon préfère parler d’« intimidation » plutôt que de harcèlement entre jeunes. Du reste, sa définition rejoint celles qui font consensus en Belgique : le harcèlement entre jeunes – ou inti-midation – implique une disproportion de forces (souvent incarnée par la pression d’un groupe contre une seule personne) et une incapacité à se défendre de la part du jeune en situation de « victime ». Bellon émet des réserves quant à l’intention de nuire du ou des intimidateurs : celle-ci n’est pas toujours avérée, et sa prise en compte n’est finalement pas utile pour résoudre les situations de crise.

Ceci révèle l’un des présupposés fondamentaux des méthodes « Pikas » et du « Groupe d’en-traide ». Dans l’imaginaire collectif, le « harce-leur » est un « sale gamin », criminel en puis-sance. Il y a une approche simple et caricaturale qui voit dans celui qui harcèle un « méchant » : il a moins d’empathie, il aime faire souffrir, il va à l’encontre des lois et aime mettre le désordre. Aucun parent ne voudrait que son enfant soit auteur d’intimidations envers un autre individu. Or, on pourrait se demander s’il existe des pro-fils d’intimidateurs, et si ceux-ci sont davantage prédestinés à devenir des criminels à l’âge adulte. Pour Dan Olweus1, les faits de harcèle-ment scolaire constituent un indicateur prédic-tif de la criminalité future d’un individu. L’ennui est que ceci est une prophétie autoréalisatrice : lorsque l’on étiquette ou stigmatise des individus ou catégories d’individus, ceux-ci ont tendance à se conformer à leurs étiquettes2. Les obser-vations actuelles ont plutôt tendance à montrer qu’il n’existe pas un profil-type de harceleur, si ce n’est en fonction de variables contextuelles (place dans le groupe, climat de classe, etc.). Il existe des individus-intimidateurs qui ont un parcours scolaire exemplaire, qui sont engagés pour des causes bienfaisantes, etc. De ce fait, en réalité, voir en eux des criminels potentiels ou avérés aurait un effet plus contreproductif qu’autre chose. Dans Les conduites déviantes des lycéens (2000), Robert Ballion montre d’ail-leurs que les sensibilisations moralisantes ont un effet négatif quant aux addictions aux dro-gues. Voir dans la jeunesse des « violents » ou « drogués » potentiels et s’adresser à elle sur cette base n’est donc pas efficace, au contraire. En philosophie, il s’agit d’un présupposé exis-tentialiste3. Aucun enfant ou adolescent n’est un « harceleur » ou un criminel par nature, dans son « essence ». Personne n’est « agressif  » ou « méchant » par nature. Ceci dépend des contextes, des situations, du groupe. Attention, cela ne veut aucunement dire que les actes d’intimidation ne sont pas violents. Ca signifie simplement qu’il est plus efficace de considérer

Jean-Pierre Bellon est professeur de phi-losophie dans un lycée. Avec Bertrand Gardette, il est l’un des précurseurs des méthodes d’intervention face au harcèle-ment scolaire en France. En mai 2017, il est venu partager son expérience à la fois spéculative et de terrain avec les forma-teurs de l’Université de Paix. Dans cet article, nous vous proposons un focus sur les fondements philosophiques communs entre l’approche dite des « Préoccupations partagées » (ou « Pikas ») et celle dite du « Groupe d’entraide » (ou « NoBlame »).

PAR JULIEN LECOMTE, SUR BASE D’UN MODULE DE FORMATION DE JEAN-PIERRE BELLON

HA

RC

ÈLE

ME

NT

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 11

que le jeune peut être autre chose qu’un inti-midateur si l’on veut que le harcèlement cesse. Bellon ajoute : « jamais une punition à elle seule n’a réglé une situation de harcèlement ». On n’est par ailleurs jamais assuré que celle-ci soit ni juste, ni efficace.Ce présupposé existentialiste rejoint un fonde-ment humaniste que l’on retrouve aussi dans la Communication NonViolente de Rosenberg (CNV) par exemple. Dans la CNV, un individu n’est « violent » qu’en fonction de circonstances qui font que ses besoins ne sont pas assouvis. Personne ne « nait » intrinsèquement mauvais ou belliqueux. Un comportement violent est la conséquence de la frustration résultant d’un besoin non-assouvi, d’une émotion qui n’a pas été exprimée ou entendue. A l’origine de la vio-lence, il y aurait donc avant tout un besoin uni-versel, qu’il s’agisse d’un besoin vital (manger, boire, se reposer…) ou social (sécurité, appar-tenance, calme, etc.). Cela rejoint également les propos d’Hannah Arendt, qui a suivi de très près le procès du cri-minel de guerre nazi Adolf Eichmann. Eichmann n’avait pas de haine (animosité ou hostilité) particulière envers les juifs. Il n’avait pas non plus de motif, de motivation particulière. Il ne s’agit donc ni d’une intention hostile, ni d’une vision idéologique. Selon ses dires, Eichmann n’a fait que « suivre les règles ». Eichmann n’était pas stupide : il ne se sentait simplement

pas « touché » par ses actes. C’est sur cette base qu’Arendt développe l’idée de « banalité du mal » : n’importe quelle personne (tout être humain « banal », ordinaire) peut commettre le mal le plus atroce si cette personne n’exerce pas son jugement moral.

L’INDIVIDU ET LE GROUPE : CONFORMISME ET DILUTION DE RESPONSABILITÉ

Pour Jean-Pierre Bellon, cette notion de « banalité du mal » permet de bien comprendre la plupart des phénomènes d’intimidation. Un certain nombre d’expérimentation en psycho-logie sociale corroborent d’ailleurs le fait de considérer qu’un individu est souvent influencé par des variables extérieures dans sa prise de décision. Dans les cas de harcèlement scolaire, les dynamiques de groupe sont d’ailleurs très puissantes : « effet témoin » (ou « effet specta-teur »), dilution de responsabilité, conformité au groupe, etc.Cela soulève d’ailleurs une question éthique par rapport aux approches « punitives » : qui punir  ? S’agit-il juste de sanctionner unique-ment les faits violents perpétrés par des har-celeurs ? Quid de ceux qui ont rigolé ou qui ont détourné le regard ? Quid de ceux qui ont utilisé un surnom moqueur ? Quid de ceux qui n’ont pas pris conscience que leur attitude nuisait à la victime ?

HA

RC

ÈLE

ME

NT

12 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

HA

RC

ÈLE

ME

NT Bellon s’appuie également sur les écrits du phi-

losophe René Girard (Le bouc émissaire, 1982) :

« Le meilleur moyen de se faire des amis dans un univers inamical, c’est d’épouser les inimitiés, c’est d’adopter les ennemis des autres. Ce qu’on dit à ces autres, dans ces cas-là, ne varie jamais beaucoup : nous sommes tous du même clan, nous ne for-mons qu’un seul et même groupe, puisque nous avons le même bouc émissaire ».

Pour Bellon, il y a donc un travail à faire sur le groupe, et sur cet « univers inamical ». Cela rejoint les travaux de Johan Declerck pour qui les approches curatives et préventives face à la violence sont d’autant plus efficaces qu’elles s’ancrent dans des politiques de prévention générale « orientées bien-être ».

HYPOTHÈSE DE TRAVAIL : METTRE LES INDIVIDUS EN SITUATION DE RÉPARATION

Un des points communs des méthodes « Pikas » et du « Groupe d’entraide » est de mettre les in-dividus en situation de réparation, qu’il s’agisse des « intimidateurs » ou de témoins plus ou moins impliqués dans la dynamique. Indépendamment des comportements passés (et pour lesquels il y aura peut-être une sanction d’une autre nature), il y a un ou plusieurs jeunes qui sont en souffrance, il y a une situation à résoudre. À chaque jeune désigné, il s’agit de demander ce qu’ils sont d’accord de mettre en place pour que la situation s’améliore, pour que chacun puisse se sentir mieux dans le groupe. Il s’agit de « partager la préoccupation » : l’adulte fait part du fait que la souffrance des jeunes dont il a la charge le préoccupe. Ce faisant, il envoie le message qu’il est préoccupé aussi par les jeunes qu’il a en face de lui. L’effet souhaité est de les sortir d’une situation de dérespon-sabilisation : eux aussi peuvent s’en préoccu-per, sortir d’un « état agentique », soumis aux normes implicites d’un groupe inamical. Il s’agit de les rendre responsables.Les fonctionnements des méthodes des préoc-cupations partagées et du groupe d’entraide (NoBlame) diffèrent sensiblement entre elles. Avec « Pikas », l’adulte rencontre chaque jeune individuellement, en commençant par la vic-time, sur base de convocations. Avec « No-Blame », l’adulte constitue un groupe d’environ 8 jeunes et les rencontre tous en même temps, à l’exception de la victime. Dans les deux cas, le postulat fondateur consiste à considérer que les jeunes sont capables – voire sont volontaires – pour sortir de la situation d’intimidation. Ces présupposés constituent un pari. Néan-moins les résultats de terrain semblent confor-

ter leur pertinence. Il ne s’agit pas d’une pos-ture candide, où l’on décrète que « personne n’est méchant » ! À l’Université de Paix, nous partageons ces approches avant tout parce qu’elles fonctionnent. À ce titre, Bellon s’est d’ailleurs penché éga-lement sur la victimologie. Il en ressort entre autres que plus l’agresseur est proche de sa victime, plus son comportement laisse des séquelles ou encore que les symptômes post-traumatiques sont moins importants s’il y a un soutien (rapide) des pairs. Bref, ceci conforte d’autant plus l’importance d’impliquer les jeunes dans le processus de réparation, ainsi que dans le travail de prévention.

PROLONGEMENTS

La finalité des approches et programmes pour faire face au harcèlement converge vers l’idée que « cela doit cesser ». Qu’il s’agisse des méthodes Pikas, NoBlame ou même de Kiva-Koulu et d’Olweus, elles sont avant tout guidées par cet objectif. Considérer que les jeunes, y compris les « harceleurs », peuvent être des ac-teurs responsables du changement est un pari particulièrement efficace en ce sens. En guise de prolongement, nous avons laissé entendre qu’il est réducteur de se limiter à des approches « curatives » en ce sens. Avec les jeunes, il est possible d’opérer un sérieux travail de préven-tion en les sensibilisant au phénomène, mais aussi en développant au maximum un climat positif et des actions orientées « bien-être », notamment au sein des écoles. Le travail de responsabilisation implique aussi des réflexions partagées quant à l’impact de certains actes aujourd’hui anodins, comme celui de partager la photo d’un pair sans son consentement sur les médias sociaux. À ce sujet, Bellon est très ferme : « un jeune dont des photos dégradantes et/ou à caractère sexuel sont relayées sur le web est en danger de mort »…

1. Psychologue suédo-norvégien qui travaille sur le phénomène de « school-bullying ». Contrairement aux études sur le « mobbing » (intimidation), celles sur le « bullying » (harcèlement) mettent davantage l’accent sur les comportements et profils individuels des « harceleurs ».2. Ceci est un phénomène bien connu en psychologie, en sociologie, en psychologie sociale… Cf. les études sur la stigmatisation et l’étiquetage, notamment chez Serge Paugam, Edgar Morin, Françoise Kourilsky, ou encore le concept d’effet pygmalion (ou effet Rosenthal).3. Cf. Jean-Paul Sartre.

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 13

Les jeunes s’écoutent à l’Athénée Royal Lucie Dejardin

Dans chacune des implantations de l’école (Ougrée et Seraing), les écoutants proposent désormais des permanences et des séances d’écoute sur rendez-vous pendant des temps de midi. Un local discret et accueillant est amé-nagé pour recevoir les confidences des élèves qui souhaitent déposer tout ce qu’ils souhaitent de pénible, de drôle ou de douloureux dans leur vie scolaire et extra-scolaire.

Le mandat de l’écoutant est clair : il n’est ni juge, ni médiateur, ni psychologue, ni éduca-teur ! Son rôle consiste à accueillir le vécu émo-tionnel même le plus honteux, inavouable ou immonde, sans aucun jugement et sans propo-ser de solution. Par cette posture particulière, l’écoutant autorise l’écouté à ressentir ce qu’il ressent en étant compris et reflété par le corps et les mots. C’est parfois le seul endroit et le seul moment où un élève peut dire tout ce qui le traverse sans aucun jugement de valeurs…

Une séance d’écoute classique se déroule comme suit : l’écoutant accueille l’écouté à la porte du local, l’installe et explique le dérou-lé de la séance et son rôle. Ensuite, il invite l’écouté à parler et l’écoute silencieusement en se mettant en empathie, en syntonie, dans le même tonus musculaire que lui, pour ressentir au plus près ce qui le traverse. Quand l’écou-té a terminé son propos, l’écoutant tente de déployer le vécu éprouvé en questionnant les zones d’ombre, les non-dits évoqués ou sous-entendus avec émotion (hésitations, larmes aux yeux, tremblements dans la voix, agitation…).

L’écoutant se contente de clarifier et évite les questions d’enquête, de curiosité, les juge-ments ou les solutions déguisés en questions. À chaque éprouvé exploré, l’écoutant reformule l’essence du message de son vis-à-vis, et pra-tique l’écoute active en émettant une hypothèse

sur son émotion. Après un temps défini préa-lablement (20 minutes maximum à la Cellule Écoute de Seraing), l’écoutant clôt l’entretien en remerciant l’écouté de sa « dépose » et en le raccompagnant chaleureusement aux portes du local. L’invitation est faite de reprendre ren-dez-vous par la suite, s’il souhaite se confier à nouveau.

En cas de force majeure (si le jeune se met ou met l’autre en danger), d’autres services com-pétents sont sollicités : CPMS, éducateur, mé-diateur scolaire, direction, responsable « Har-cèlement »… Au terme de la séance, l’écoutant oriente l’écouté vers des services qui offrent des solutions aux problèmes parfois graves qu’il rencontre. Parallèlement à la prise en charge par ces services, les écoutants conti-nuent de recevoir les écoutés qui en expriment le souhait.

DE JANVIER À MAI 2017, J’AI PROPOSÉ 4 JOURNÉES DE FORMATION « CELLULE ÉCOUTE » À L’ATHÉNÉE ROYAL LUCIE DEJARDIN À SERAING. MADAME DE VOS, DIRECTRICE DE L’ÉCOLE, A REÇU L’AVAL ET LES SUBSIDES DU MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION POUR RÉALISER CE PROJET-PILOTE AVEC 12 JEUNES ÉCOUTANTS ET 8 ADULTES VOLONTAIRES.

PAR CHRISTELLE LACOUR

CO

MM

UN

ICA

TION

14 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

Espace documentationDANS CETTE RUBRIQUE, RETROUVEZ DES RÉSUMÉS ET RÉFÉRENCES DE RES-SOURCES DOCUMENTAIRES « VUES AILLEURS » (ARTICLES, VIDÉOS, ETC.) SUR LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE, LA COMMUNICATION ET LA GESTION DES CONFLITS.

Le livre du consultant en organisations Frédé-ric Laloux, Reinventing Organizations, vers des communautés de travail inspirées est devenu l’une des Bibles des livres de management sur les entreprises libérées. Et effectivement c’est un longseller très inspirant, riche en exemples et en détails qui rendent l’ensemble vivant. Pour autant, pas plus que le livre de Getz ou de Robertson, on n’y trouvera pas une méthode à appliquer pas à pas pour transformer son organisation, d’abord et avant tout parce que ces transformations sont expérientielles : leur réussite dépend de leur appropriation et de leur adaptation.

Lire l’article : http://www.internetactu.net/2017/03/08/lautogouvernance-peut-elle-devenir-un-modele-de-societe/ watch?v=bfPBmowRRN4

Les gestes de secours et de réconciliation que l’on observe chez de nombreux animaux sont déclenchés, selon Frans de Waal, par la compassion. Cette aptitude spon-tanée serait le pré-curseur du sens moral chez l’être humain.

La notoriété croissante de Frans de Waal se mesure facilement au délai qui sépare la pa-rution de l’un de ses livres du moment de sa traduction : treize ans en 1989 (De la réconci-liation chez les primates, Flammarion, 2002), quelques mois en 2010. Né en 1948 aux Pays-Bas, Frans de Waal a mené une brillante car-rière de spécialiste du comportement animal qui l’a propulsé, depuis 1997, à la tête du Living Links Center de l’université Emory à Atlanta (États-Unis), spécialisé dans l’étude des pri-mates. Son programme est explicite : explorer les traits génétiques, anatomiques et cognitifs communs aux grands singes et à l’homme. De fait, c’est sa capacité à tirer des leçons de cette comparaison qui a fait de de Waal un penseur de la sociabilité humaine comme animale.

Lire l’article : https://www.scienceshumaines.com/rencontre-avec-frans-de-waal-l-empathie-des-animaux-aux-humains_fr_26655.html

L’empathie n’est pas uniquement de la contagion émotionnelle, mais c’est aussi distinguer soi de l’autre et réguler ses propres émotions. Et cela va dépendre de plusieurs facteurs. Quelle est notre capacité à comprendre l’autre ? Peut-on partager l’émotion d’autrui ? Peut-on partager l’émotion d’autrui ?Une conférence enregistrée en 2014. Julie Grèzes, directrice de Recherche INSERM, dirige l’équipe « Cognition Sociale » au Laboratoire de Neurosciences Cognitives de l’École normale supérieure de Paris.

Lire l’article : https://www.franceculture.fr/conferences/ecole-normale-superieure/comprendre-lempathie

L’AUTOGOUVERNANCE PEUT-ELLE DEVENIR UN MODÈLE DE SOCIÉTÉ ?

RENCONTRE AVEC FRANS DE WAAL. L’EMPATHIE, DES ANIMAUX AUX HUMAINS

PEUT-ON PARTAGER L’ÉMOTION D’AUTRUI ?

VE

ILLE

DO

CU

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 15

Vous pensez que la formation est coûteuse et n’aide pas à trouver un emploi ? Consultez l’infographie de topformation.fr pour vous défaire de ces clichés.

Lire l’article : https://www.topformation.fr/guide/articles/infographie-idees-recues-formation-professionnelle-11396

« AVERTISSEMENT : cette vidéo peu changer ta vie - Ton cerveau te parle en émotions, mais la plupart du temps, tu n’y com-prends rien » !

Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_DakEvdZWLk

A priori, c’est un cours de pri-maire classique. Sauf qu’ici dans cette classe de Trappes (Yve-lines), quand on aide son voisin, la maîtresse ne dit rien. À tout moment, les élèves peuvent se lever et venir exprimer leurs émotions sur un panneau. Un défouloir et un lieu d’expres-sion publique qui remporte un succès fou.

Lire l’article : http://www.francetvinfo.fr/societe/trappes/education-l-exemple-d-une-ecole-bienveillante-a-trappes_2194127.html

INFOGRAPHIE : 10 IDÉES REÇUES SUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE

ET TOUT LE MONDE S’EN FOUT #3 - LES ÉMOTIONS

ÉDUCATION : L’EXEMPLE D’UNE ÉCOLE BIENVEILLANTE À TRAPPES

VE

ILLE D

OC

U

16 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

DISPOSITION

Les participants sont installés, par petits groupes, autour de tables.

DEROULEMENT

Les participants forment des petits groupes de 5 à 6 personnes et s’installent autour des plateaux de jeu.L’animateur donne les règles du jeu. C’est le plus jeune qui commence. On tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Chacun répond à la question sur laquelle son pion arrive. La partie est terminée quand on re-joint exactement la case centrale. L’anima-teur explique aux participants qu’il est inté-ressant de répondre de façon détaillée. Les autres participants peuvent donc poser des questions pour mieux comprendre. Après 10-15 minutes (quand plusieurs joueurs sont déjà arrivés au bout du parcours), les groupes changent, en s’arrangeant pour mélanger les participants, briser les associations spon-tanées. L’animateur propose trois ou quatre tournantes.

VARIANTE

En lieu et place des règles indiquées, l’ani-mateur invite les joueurs à construire eux-mêmes les règles du jeu. Celles-ci sont no-tées sur une affiche. Lorsque les participants changent de table, ils respectent les règles en vigueur à cette table.

MATÉRIEL

• Un plateau de jeu par groupe (plateau de jeu en regard), disponible dans l’ouvrage Graines de médiateurs II.

• Un dé par groupe.• Un pion de couleur par participant.

JEU... te connais mieux

PISTES DE RÉFLEXION...

L’animateur demande à chaque participant d’énoncer un aspect qu’il a découvert chez un autre et qui l’a marqué. Il lui propose de s’en expliquer et permet à ceux qui le souhaitent d’exprimer comment ils ont vécu la découverte du vécu de chacun.L’animateur suscite le débat autour de questions telles que : • Les participants sont-ils parvenus à un

accord sur des règles ? Comment ont-ils procédé pour y parvenir ? Cela a-t-il été facile, difficile, satisfaisant pour tous ?

• Quelles sont les différences et les ressemblances entre les règlements ?

• Quelles sont les règles qui me conviennent le mieux, le moins et pourquoi ?

NOTES À L’ANIMATEUR

Cette activité est impliquante et se révèle d’autant plus efficace si un climat de cohésion et de confiance suffisant a été installé. Il convient dès lors de ne pas la proposer trop rapidement.Il est conseillé à l’animateur de participer.Avec certains participants, celui-ci peut susciter le débat ou le cadrer quand cela devient trop enthousiaste. Il est particulièrement attentif à l’écoute et au non jugement au cas où certains participants révéleraient des aspects intimes et méconnus de leur personnalité.

OBJECTIFS

• Apprendre à mieux se connaître.• Découvrir les autres sous différentes

facettes.• Construire des règles ensemble

(variante).

BO

ÎTE

À O

UTI

LS

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 17

Les rendez-vous du trimestreLes formations, conférences et ateliers ont lieu à l’Université de Paix asbl, Boulevard du Nord, 4 à 5000 Namur, sauf indication contraire. Il arrive que des activités soient annulées, reportées ou ajoutées. Pour disposer de toutes les informations actualisées ou pour consulter les descriptifs détaillés des formations, conférences et ateliers à venir, rendez-vous sur www.universitedepaix.org/formations

AG

EN

DA

TYPE D’ACTIVITÉ

NOM ET DESCRIPTION DE LA FORMATIONCONDITIONS

PRÉFÉRENTIELLES

Module de formation

Développer l’estime de soiMardi 5, 12, 19, 26 septembre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1753

Module de formation

Introduction Communication NonviolenteJeudi 14 et vendredi 15 septembre 2017Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1754

Module de formation

Il n’y a pas que les mots pour le direLundi 25 et vendredi 29 septembre 2017Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1755

Conférence

Introduction à la pleine conscienceMardi 26 septembre 2017Référence : 1760

Module de formation

Médiation créative à travers les artsLundi 2 et mercredi 4 octobre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1744

Module de formation

Introduction Communication NonviolenteMardi 10 et jeudi 12 octobre 2017Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1761

Module de formation

Du « je d’ego » au « jeu d’égaux » : comment vivre les jeux de pou-voir ?Mercredi 11 et mardi 17 octobre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1762

Module de formation

Comprendre et expérimenter les attitudes en conflitVendredi 13 et lundi 23 octobre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1763

Module de formation

Règles et sanctions dans les groupes d’adolescentsLundis 16 et 23 octobre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1764

SEPTEMBRE 2017

OCTOBRE 2017

18 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

AG

EN

DA

TYPE D’ACTIVITÉ

NOM ET DESCRIPTION DE LA FORMATIONCONDITIONS

PRÉFÉRENTIELLES

Module de formation

Développer un regard positif sur l’enfantLundis 16 et 23 octobre 2017Lieu : Mundo-N (Namur)Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1765

Ateliers de pleine

conscience (cycle)

Réduire son stress et apprivoiser ses émotions par la pleine conscience (cycle matinée)Mercredis 18, 25/10/2017 & 8, 15, 22, 29/11/2017 & 6, 13/12/2017 & Samedi 2/12/2017 (journée)Lieu : UP & Salle « Le Chat à 7 pattes » (Namur) Prix : 300 euros | Membre 270 euros | Référence : 1766

Ateliers de pleine

conscience (cycle)

Réduire son stress et apprivoiser ses émotions par la pleine conscience (cycle soirée)Mercredis 18, 25/10/2017 & 8, 15, 22, 29/11/2017 & 6, 13/12/2017 & Samedi 2/12/2017 (journée)Lieu : UP & Salle « Le Chat à 7 pattes » (Namur) Prix : 300 euros | Membre 270 euros | Référence : 1767

Module de formation

Graines de médiateurs (5-12 ans)Mercredis 25/10/2017, 08/11/2017, 15/11/2017, 06/12/2017 et 10/01/2018Prix : 210 euros | Membre 190 euros | Organisation : 300 eurosRéférence : 1768

Module de formation

Systémique & changementJeudi 26 & vendredi 27 octobre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1769

Conférence interactive

Mindfulness et communicationMardi 7 novembre 2017Référence : 1770

Module de formation

Etre superviseur !Vendredis 10/11/2017, 01/12/2017, 15/12/2017 et 02/03/2018Lieu : Mundo-N (Namur)Prix : 380 euros | Membre 340 euros | Organisation : 500 eurosRéférence : 1771

Module de formation

Pratiquer l’affirmation de soiLundis 13 et 20 novembre 2017Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1772

Module de formation

Se protéger et prendre du reculLundis 13 et 20 novembre 2017Lieu : Mundo-N (Namur)Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1773

Module de formation

Ni éponge ni autruche : comment activer mes neurones miroirs ?Mardis 14, 21 et 28 novembre 2017Prix : 260 euros | Membre 230 euros | Organisation : 360 eurosRéférence : 1774

OCTOBRE 2017 (suite)

NOVEMBRE 2017

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 19

AG

EN

DA

TYPE D’ACTIVITÉ

NOM ET DESCRIPTION DE LA FORMATIONCONDITIONS

PRÉFÉRENTIELLES

Module de formation

Créer la cohésion de groupe par l’expression corporelleMardis 14 et 21 novembre 2017Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1775

Module de formation

Marionnettes et conflitsVendredis 17/11/2017 et 01/12/2017Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1776

Module de formation

Développer vos compétences relationnellesVendredis 17 et 24 novembre 2017Lieu : Mundo-N (Namur)Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1777

Module de formation

Méthode du SAP pour accompagner l’enfant ou l’ado en difficulté émotionnelleJeudi 23, vendredi 24/11 & mardi 5/12Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 260 euros | Membre 230 euros | Organisation : 360 eurosRéférence : 1778

Module de formation

Acquérir des outils pour réussir une négociationLundis 27 novembre et 4 décembre 2017Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1779

Module de formation

L’intelligence collective : les fondementsJeudi 7 & vendredi 8 décembre 2017Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 190 euros | Membre 170 euros | Organisation : 250 eurosRéférence : 1780

Module de formation

Développer l’intelligence émotionnelleLundi 11 & mercredi 20 décembre 2017Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1781

Module de formation

Faire face à l’agressivitéMardi 19/12/2017 et lundi 08/01/2018Lieu : La Marlagne (Wépion)Prix : 170 euros | Membre 150 euros | Organisation : 240 eurosRéférence : 1782

NOVEMBRE 2017 (suite)

DÉCEMBRE 2017

Dès le prochain numéro de la revue, les formations à venir seront regroupées en une page.Pour plus d’informations quant à nos modules de formations (programme, objectifs, contenus, forma-teurs, conditions pratiques, modalités d’inscriptions, etc.), consultez le site http://www.universitedepaix.org/formations Vous pouvez également demander à recevoir notre catalogue d’activités (agenda) par courrier postal.

20 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

AG

EN

DA

LÉGENDE DES PICTOS

Formation gratuite pour les professionnels de l’accueil de la petite enfance (0-3 ans) et ou de l’enfance (3-12 ans) - Infos et brochures ONE sur simple demande au 02 542 13 90. Les inscriptions se font également via l’Office de la Naissance et de l’Enfance - www.one.be

Les formations reprenant ce logo sont gratuites pour les travailleurs des associations qui relèvent des commissions paritaires 319.02, 327.02, 329.02 & 329.03 et 332. Pour ces formations et dans ces conditions uniquement, inscriptions : http://www.apefasbl.org

Vous pouvez devenir membre adhérent (individuel) de l’Université de Paix pour une somme de 25 € (sur base annuelle, de date à date). En plus de témoigner votre soutien aux actions de l’Université de Paix asbl, vous avez accès à des prix préférentiels et des réductions par rapport à la plupart de nos formations et certains ouvrages pédagogiques. Vous êtes également tenu-e- au courant de nos actions et des avancées dans le domaine de la prévention de la violence et la gestion de conflits, par l’intermédiaire de notre catalogue d’activités (agenda annuel) et notre périodique trimestriel. Le versement de 25 euros s’effectue sur notre compte Fortis [ BE73 0010 4197 0360 ], avec la communication « affiliation individuelle + [vos coordonnées] ».

Toute personne ayant un contrat PTP (programme de transition professionnelle) via le Forem peut suivre gratuitement cette formation via le Forem. Infos et inscriptions via le Forem : 0800 93 947 – https://www.leforem.be/particuliers/aides-financieres-programme-transition-professionnelle.html

Ces conférences sont accessibles avec le ticket Article 27 pour la somme de 1,25 euros.

COMMISSION FÉDÉRALE DE MÉDIATION (CFM)Afin de conserver leur agrément, les médiateurs agréés par la CFM doivent se soumettre à une formation permanente de 18 heures, étalées sur deux années. Les formations suivantes de l’Université de Paix sont agréées par la CFM :

• De la déconstruction des préjugés au vivre ensemble - 12h• Comprendre les relations sur les médias sociaux - 6h• Reconnaître nos croyances limitantes et les dépasser - 12h• Communication & Systémique - 12h• Des conflits et des groupes - 12h• Pratiquer l’écoute - 12h• Introduction à la Communication Nonviolente - 12h• Aller plus loin dans la Communication Nonviolente - 12h• Du ressentiment au ressenti - 14h• Communication non verbale : il n’y a pas que les mots pour le dire - 12h• Mieux communiquer en osant s’affirmer – développer son assertivité

- 12h• Faire face à l’agressivité - 12h• Faire face à la manipulation - 18h• Dire Non - 12h• Développer l’intelligence émotionnelle - 12h• Réduire son stress et apprivoiser ses émotions par la pleine conscience• Communiquer en pleine conscience• La valise du médiateur : outils et attitudes - 18h• Médiation créative à travers les arts - 14h• Se protéger et prendre du recul - 18h• Développer vos compétences relationnelles : approche ludique et

réflexive par l’impro-relationnel - 12h• Renforcer ses capacités de présence et d’écoute en médiation par la

pleine conscience - 12h

Les médiateurs peuvent également introduire une demande de reconnaissance au cas par cas.

AUTRES CONDITIONS PRÉFÉRENTIELLES

Les institutions relevant des CP 329.02 et 329.03 peuvent demander le rem-boursement des frais d’inscription pour les formations de l’Université de Paix au « Fonds social socioculturel et sportif » (www.fonds-4s.org/remboursement).

La plupart des formations, conférences et ateliers de l’Université de Paix sont également accessibles à des conditions préférentielles pour les jeunes de moins de 26 ans.

POUR TOUTE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE

Boulevard du Nord, 4 - 5000 NamurTél. +32(0) 81-55 41 40 - [email protected]

http://www.universitedepaix.org

BE73 0010 4197 0360

POUR VOUS INSCRIRE AUX ACTIVITÉS DE L’UNIVERSITÉ DE PAIX

Complétez en ligne ou impri-mez le formulaire disponible sur notre site (Onglet « formations » > « Inscriptions », également accessible à www.universitedepaix.org/inscrip-tions), et renvoyez-le nous.

Un accusé de réception vous est envoyé immédiatement lorsque vous complétez le formulaire en ligne (vérifiez votre dossier « Courrier indésirable » le cas échéant). Si vous souhaitez d’autres nouvelles de votre inscription, vous pouvez téléphoner au 081/554140.

Les questions financières ne peuvent constituer un obstacle. Toute per-sonne ayant des difficultés est invitée à nous en faire part dès l’inscription.

(3-12 ans) (0-3 ans)

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 21

ÉV

ÈN

EM

EN

TS

[Module de formation] Développer l’esprit critique face au complotismeOBJECTIFS DU MODULE

• Apprendre à identifier les « logiques » complotistes et à les « décoder »

• Développer un réflexe de questionnement, non seu-lement à l’encontre des « théories du complot  », mais plus largement à l’encontre de tout document mé-diatique (habitudes de questionnement, d’enquête, d’« investigation »). Par exemple, interroger la source d’un document, se renseigner quant à son ou ses auteurs et à leurs intentions, le croiser avec d’autres sources d’un autre type…

• Prendre conscience de la pluralité et de la diversité des croyances, des points de vue et des perspectives

• Émettre des hypothèses quant aux intentions qui constituent un message, et à la multiplicité des interprétations et réappro-priations qu’il peut susciter

• Comprendre les dynamiques sociales derrière la propagation d’« informations », de nouvelles (qu’elles soient « vraies » ou « fausses »)

• Développer une réflexion sur les usages et enjeux des techno-logies et des réseaux en ligne

• Élaborer des pistes d’argumentation constructive face à des attitudes complotistes

RÉSUMÉ DU PROJET

Le projet vise à créer, tester et diffuser un module de formation pour développer l’esprit critique par rapport aux attitudes conspirationnistes (« théories du complot »), à l’intention de deux groupes cible (un groupe de jeunes et un groupe d’adultes chargés de les encadrer). Plus largement, il s’agit de susciter et développer une analyse méthodique et autonome par rapport à des documents médiatiques, à travers des « réflexes de questionnement ». Dans le cadre de sa mission de développer un climat de gestion constructive des conflits, l’Université de Paix s’intéresse au rapport des individus aux « informations » et aux « faits ». « Un mensonge pose-t-il problème s’il n’y a personne pour y croire » ? Plus largement, il s’agit de la question de nos croyances et de la gestion de nos désaccords. Il s’agit de s’accorder sur les faits et de décider d’un vivre-ensemble commun. En l’occurrence, dans l’Histoire, des complots à différentes échelles ont existé et ont pu être observés. Il s’agit de faits de manipulation avérés. Les « théories du complot » concernent quant à elles des thèses qui postulent qu’un individu ou un groupe d’individus « tire les ficelles dans l’ombre », notamment par rapport à un événement spécifique. Le « complotisme » désigne quant à lui l’attitude qui implique la recherche systématique des complots, partout, tout le temps. C’est une posture de méfiance systématique envers les infos provenant d’institutions dites « officielles », par exemple. Dans ce module, nous choisissons de nous pencher sur la « logique » et la rhétorique complotistes : comment une théorie du complot est-elle construite ? Comment développer des « habitudes de questionnement critique  » à l’égard d’un document qui relève d’une « logique complotiste », mais aussi à l’égard des informations « officielles » ? En bref, il s’agit de fournir des outils et des clés aux participants afin qu’ils puissent se construire un jugement de manière autonome à l’égard des documents auxquels ils sont confrontés. Cet enjeu rejoint parfaitement un des objectifs de l’éducation aux médias. C’est la raison pour laquelle nous avons soumis le projet suivant à la CFWB suite à l’Appel à projet d’éducation aux médias 2017.

PRÉINSCRIPTION OBLIGATOIRE

Pour inscrire votre groupe (groupe de jeunes de 8 à 18 personnes pour la formation du 31/10 – groupe d’adultes travaillant avec des jeunes pour la formation du 02/11), envoyez un mail à [email protected] en expliquant vos motivations à suivre ce module.

Pour lire le descriptif détaillé du module : http://www.universitedepaix.org/developper-lesprit-critique-face-au-complotisme-module

MODULE DE FORMATION GRATUIT D’UNE JOURNÉE

Module 1 : Groupe de jeunes de 16 à 22 ans (accompagné d’un ou deux animateurs), le 31/10/2017, de 9h30 à 16h30

Module 2 : Groupe d’adultes encadrant des jeunes adolescents, le 02/11/2017, de 9h30 à 16h30

Formateurs : Julien Lecomte et Carmen Michels

Lieu(x) des activités : Université de Paix, Namur

22 n°140 Septembre 2017 - Université de Paix asbl

LIB

RA

IRIE

RETROUVEZ-NOUS LORS DE SALONS EN SEPTEMBRE ET OCTOBRE !

L’Université de Paix sera présente comme chaque année au Salon « bio » Valériane, du 1 au 3 septembre à Namur Expo, et au Salon de l’éducation, du 18 au 22 octobre 2017 à Charleroi Expo !

Infos : http://www.valeriane.be et https://www.salon-education.be/

100 questions-réponses pour éduquer à la non-violence Rédigé par la Coordination à la non-violence et à la paix

Comment éduquer à la non-violence ? Quels objectifs un tel

enseignement peut-il se fixer  ? Qui peut s’en occuper ? Comment former les enseignants à la nonviolence ? Comment associer les parents à cette tâche ? Quelle est la place de la sanction dans une telle perspective ? Comment évaluer l’évolution des comportements par rapport aux objectifs fixés  ? 100 questions auxquelles cet ouvrage se propose d’apporter des réponses argumentées. Ce livre s’adresse aux personnes inquiètent par la montée des violences en milieu scolaire, sous toutes leurs formes, y compris le harcèlement, et qui pensent qu’il existe des moyens de la prévenir.

Éd. Chronique sociale - 240 pages Prix : 16,10 euros

La violence à l’écoleComprendre pour changerRédigé par des formateurs de l’Université de Paix

Quels sont les constats ? Comment éviter la violence ? Comment

initier d’autres types de comportements ? Une approche originale de la violence au travers du photolangage, d’un test individuel, de témoignages directs et d’analyses fouillées. Pour opérer des changements, il faut d’abord comprendre.

Éd. Averbode - ActualquartoPrix : 4 euros

Ouvrages en librairiePrévenir le harcèlement à l’école : oui mais comment ?Travail collaboratif sous la coor-dination de Benoît Galand

Cet ouvrage cherche à compren-dre quelles sont les conditions

qui favorisent la mise en place de projets de prévention.

UCL Presses Universitaires de Louvain 109 pagesPrix : 12 euros

Outils et pratiques de la médiationde Jean-Luc Chavanis et Marié-José Gava

Ce manuel livre une méthodologie adaptable à toutes les situations

de médiation (familiale, de voisinage, scolaire, médiation interne au sein de l’entreprise, etc.) et aborde les quatre formes de médiation : curative, préventive, rénovatrice et créatrice.L’ouvrage détaille plusieurs méthodes : méthode des 7 C, méthode D.CO.D adaptée aux équipes,… Résolument pratique, il propose des fiches mémo, un carnet d’entraînement, des guides d’entretien, un jeu de cartes créatif et des conseils clés.

InterEditions - 304 pagesPrix : 30,30 euros

Calme et attentif comme une grenouille :La méditation pour les enfants... avec leurs parentsde Elie Snel

Ce livre explique comment amener les enfants dès 5 ans à pratiquer

la pleine conscience. Un CD d’exercices est joint à cet ouvrage… une véritable boîte à outils pour les parents et les enfants.

Éd. Les Arènes - 160 pagesPrix : 24,80 euros

L’ouvrage

Le harcèlement à l’école touche de nombreux élèves et constitue une source de souffrance qui peut avoir des conséquences néfastes jusqu’à l’âge adulte. Il est donc important de savoir comment faire pour éviter les drames auxquels peut conduire le harcèlement.Cet ouvrage cherche à comprendre quelles sont les conditions locales qui favorisent la mise en place de projets de prévention. Il vise, en partant de l’analyse d’expériences de terrain, à donner des repères pour la mise en œuvre d’actions de prévention au sein des écoles. Pour ce faire, cet ouvrage présente :• unétatdeslieuxconcernantlapréventionduharcèlementenmilieuscolaire ;• desexemplesconcretsdeprojetsdeprévention ;• uneanalysedesconditionsfavorablesàlamiseenœuvredecesprojets ;• desrecommandationspourunepolitiquedepréventionplusefficace.

Ce texte s’adresse d’abord aux personnes concernées par la mise en place et le suivi de projets de prévention du (cyber)harcèlement en milieu scolaire : directions, équipes éducatives, psychologues scolaires, médiateurs, profes-sionnels de la santé, associations de parents, services d’aide à la jeunesse, travailleurs sociaux, formateurs, etc., et futurs professionnels de ces secteurs. Il intéressera également les décideurs politiques et toute personne concernée par la prévention du harcèlement en milieu scolaire.

Les auteurs

Cet ouvrage est le fruit d’un travail collaboratif regroupant des acteurs de différents secteurs : enseignement, promotion de la santé, égalité des chances, jeunesse et aide à la jeunesse. Il a été coordonné par Benoît Galand, docteur en psychologie et professeur en sciences de l’éducation à l’UCL, qui a notamment codirigé Prévenir les violences à l’école (PUF, 2012) et Violences en milieu scolaire : définir, prévenir, agir (PULaval/Hermann, 2015).

Avec le soutien du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Prév

enir

le h

arcè

lem

ent à

l’éc

ole.

Oui

, mai

s co

mm

ent ?

Prévenirle harcèlementà l’école

Sous la coordination de Benoît GalandPréface de Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette

Beno

ît G

alan

d (c

oord

.)

Oui, mais comment ?

Imag

e de

cou

vert

ure

: wav

ebre

akm

edia

- Sh

utte

rsto

ck

Couv-Harcelement.indd 1 21/03/17 17:44

n°140 Septembre - Université de Paix asbl 23

CO

TISA

TION

MERCI

Suite à l’appel lancé dans le précé-dent numéro de notre revue, vous êtes plusieurs dizaines à nous avoir donné votre avis quant à l’avenir de ce périodique, et plusieurs d’entre vous ont renouvelé leur cotisation « membre ».

À ceux avec qui nous avons pu prendre contact par téléphone ou par mail, nous vous disons encore un grand « merci  » pour cela. À celles et ceux à qui nous n’avons pas pu témoigner individuelle-ment de notre reconnaissance, nous vous remercions chaleureusement.

Vos retours nous sont utiles dans la réflexion quant à l’avenir de la revue.

La plupart des répondants ayant manifes-té un attachement à ce support, et dans l’optique de continuer à remplir notre mission de communication des connais-sances et de sensibilisation, nous allons maintenir ce canal tout en rationalisant les dépenses qui y sont liées.

En corollaire, nous supprimons le prin-cipe « d’abonnement » (dans les faits, plusieurs personnes reçoivent déjà ce support sans être abonnées), et encoura-geons davantage les dons et cotisations « membre » individuelles volontaires. Tous les sympathisants qui le souhaitent reçoivent le trimestriel gratuitement, en tant que support d’information et outil de sensibilisation.

En contrepartie, si vous souhaitez sou-tenir nos actions de fond et contribuer à leur pérennité, vous pouvez effectuer un don (déductible fiscalement à partir de 40 euros / an) ou participer à nos activi-tés en bénéficiant de prix préférentiels en payant une cotisation membre annuelle (25 euros / an).

Renouveler ma cotisationChère amie, Cher ami,

Pour garantir notre indépendance et la qualité de nos outils, l’Université de Paix s’appuie sur les cotisations et les dons versés par ses sympathisants.

Beaucoup d’entre vous contribuent d’ores et déjà à ce travail de fond, et nous vous en remercions très chaleureusement.

Votre cotisation représente une aide précieuse pour nos actions éducatives pour diminuer la violence et résoudre les conflits, en favorisant l’écoute et le respect mutuel.

En contrepartie de votre cotisation, et ce en plus de témoigner votre soutien aux actions de l’Université de Paix asbl,

> vous avez accès à des prix préférentiels pour la plupart de nos formations

> vous bénéficiez de réductions sur certains ouvrages de la boutique

> vous recevez notre revue et le catalogue d’activités (sauf contre-indication). Ces supports sont envoyés également gratuitement sur simple demande.

Le montant des cotisations est de 25 euros.

Pour effectuer votre cotisation, versez ce montant sur le compte Fortis de l’Université de Paix [ BE73 0010 4197 0360 ] avec la communication « cotisation 2017 - 2018 ».

Nous vous remercions d’ores et déjà pour votre geste !

Votre avis est important pour nous.

N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande, remarque ou suggestion.

Isabelle Brouillard, Secrétaire générale

PS : Vous pouvez effectuer un don en parallèle à votre cotisation annuelle. Tout don annuel de 40 euros et plus donne droit à une exonération fiscale. Cette somme peut être versée en une ou plusieurs fois. Afin d’en bénéficier, inscrivez « Don + année » en communication de votre virement bancaire.

W W W . U N I V E R S I T E D E P A I X . B E

Boulevard du Nord, 4 • 5000 Namur • BelgiqueTél + 32(0)81 55 41 40 • Fax + 32(0)81 23 18 82 n° de compte Fortis BE73 0010 4197 0360

[email protected] • n° national : 4161339-58

Éd.

res

pons

able

: Is

abel

le B

roui

llard

- B

d du

Nor

d, 4

- 5

000

Nam

ur

TRIMESTRIEL - SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2017 #140