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1 Colloque mondial de Nouvelle économie 2001 Congrès placé sous le haut patronage de, Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, et le parrainage de la Commission Européenne, du Ministère de l’économie et des finances, du Ministère de l’Education Nationale, du Ministère de la Fonction Publique, du Sénat, du MEDEF, de la Chambre de Commerce, de l’Assemblée des Chambres de Commerce Françaises, du CIGREF et de la Mission pour les Technologies de Information et de la Communication auprès du Premier Ministre (MTIC), Cité des Sciences et de l’Industrie . UNIVERSITÉ VIRTUELLE: LES STRATÉGIES EUROPÉENNES FACE AUX STANDARDS AMÉRICAINS GESTION ET ÉCHANGE DE CONNAISSANCES 1. Partage des savoirs et nouvel horizon culturel 2. De nouvelles formes de partage de savoirs 3. La gestion des connaissances dans le domaine du patrimoine PARITÉ ET ÉGALITÉ DES CHANCES 1. Une réflexion prospective 2. La femme et la Net économie 3. Femmes et études scientifiques COLLECTIVITÉS TERRITORIALES 1. Collectivités territoriales et réseaux : usages et contenus 2. L'offre de services à haut débit: les opérateurs de télécommunication 3. Cybercentres et cyberbases: les espaces multimédia.

UNIVERSITÉ VIRTUELLE: LES STRATÉGIES … · Por su parte, la sociedad de la información tiene en la cultura uno de sus recursos estratégicos. ... industria de la cultura y el

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Colloque mondial de Nouvelle économie 2001 Congrès placé sous le haut patronage de, Monsieur Jacques Chirac, Président de la République française, et le parrainage de la Commission Européenne, du Ministère de l’économie et des finances, du Ministère de l’Education Nationale, du Ministère de la Fonction Publique, du Sénat, du MEDEF, de la Chambre de Commerce, de l’Assemblée des Chambres de Commerce Françaises, du CIGREF et de la Mission pour les Technologies de Information et de la Communication auprès du Premier Ministre (MTIC), Cité des Sciences et de l’Industrie .

UNIVERSITÉ VIRTUELLE: LES STRATÉGIES EUROPÉENNES FACE AUX STANDARDS AMÉRICAINS

GESTION ET ÉCHANGE DE CONNAISSANCES

1. Partage des savoirs et nouvel horizon culturel 2. De nouvelles formes de partage de savoirs 3. La gestion des connaissances dans le domaine du patrimoine

PARITÉ ET ÉGALITÉ DES CHANCES

1. Une réflexion prospective 2. La femme et la Net économie 3. Femmes et études scientifiques

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

1. Collectivités territoriales et réseaux : usages et contenus 2. L'offre de services à haut débit: les opérateurs de

télécommunication 3. Cybercentres et cyberbases: les espaces multimédia.

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UNIVERSITE VIRTUELLE - LES STRATÉGIES EUROPÉENNES FACE AUX STANDARDS

AMÉRICAINS

Le 30 mars (9h. 30 - 12 h. 30)

Sous la direction d'André Jean-Marc Loechel , Cité des Sciences et de l'Industrie/ARENOTECH

et Grégoire Besnier, Bureau de la Recherche International et de la Coopération

Technologique, Vienne (Autriche)

Le marché de la "web-education" est considéré par de nombreux experts comme la "killer

application" des dix années à venir. Comment les institutions d´enseignement et l´industrie

européennes peuvent-elles se positionner sur un marché décisif où l´Amérique du Nord

risque de s´imposer? L´atelier mettra l´accent sur l´échange d´expertises entre institutions

(Universités et Grandes Ecoles), les plate-formes d´enseignement en ligne et les contenus

virtuels. Il insistera également sur la politique et les subventions communautaires.

Intervenants :

4. Mr. Rodrigues-Luis Rosello, Chef d'unité "Education et Formation", Commission

Européenne

5. Michel Moreau-Belliard, Bureau des TIC, Enseignement Supérieur, Ministère de

l'Education

6. Laura García Vitoria, Présidente ARENOTECH

7. Roland Seneor, Directeur des relations extérieures, Ecole Polytechnique (Paris)

8. Jacques Dang, Directeur Technologique, HEC (Paris)

9. Prof. Johann Günther, Directeur du Dép. Télématique et Télécom., Université Donau

(Autriche)

10. Maher Kassir, Directeur Europe de Unext.com (Etats Unis)

11. Prof. Paul Lefrere, Directeur de l'Institut of Technology, Open University of England

(Grande Bretagne)

12. Jarmo Hallikas, Directeur de l'Inst. Formation tout au long de la vie, Université

Technologique d'Helsinki

13. Antoine Dubost, Co-fondateur de Campus of Europe (Paris)

14. Jean Michel Saillant, Université de Paris X, Laboratoire CRIS (Nanterre)

15. Bruno Carrier, Président de l'Université Européenne Francophone (Paris)

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GESTION ET ECHANGE DES CONNAISSANCES

Deux tables-rondes sous la direction de Laura Garcia Vitoria (ARENOTECH)

Au-delà des formes les plus sophistiquées du knowledge management mises en place dans

certaines entreprises, s'imposent les questionnements autour de l'axiome de toute

organisation sociale : le statut du partage des savoirs et des connaissances dans l'action des

structures et institutions qui ont pour mission de formuler l'organisation de la société et de

la représenter au quotidien. Ceci à l'échelle tant de la diversité des champs sociaux et

linguistiques que de la gestion territoriale et patrimoniale.

1 - DE NOUVELLES FORMES DE PARTAGE DE SAVOIRS

1. Aurora Martin de Santa Eulalia, Instituto Cervantes (Espagne)

2. Anne Kerloc'h, revue "Futur(e)s"

3. Gaëtan Lazzara, ARENOTECH MEDITERRANEE

4. Roger Gimenez, Cirius e.concep q Didier Grandcolas, Pdg COPRA

5. Jean-François Steunou, D R H, Entreprise et Décisions Méditerranée

6. Sophie Delouis, INSA, Lyon

7. Maribel Garrido y Ricardo Martinez, Mairie d'Arnedo (Espagne)

8. Jea-Yves Chasle, (professeur Education Nationale)

9. Jean-Marc Binaut, Inser@ctif

2 - LA GESTION DE LA CONNIASSANCE DANS LE DOMAINE DU PATRIMOINE

1. Amparo Sebastian, Muséo de Ciencia y Tecnología de Madrid (résumé) (Espagne)

2. Alain Massé, lab)idéeclic! (Canada)

3. Guillermo Cisneros, ETSIT Universidad Politécnica de Madrid (Espagne)

4. María Julia Grifo, MIDE, (pdf) Universidad de Castilla La Mancha, Cuenca (Espagne)

5. Regis Cazenave, TISSAT, Valencia (Espagne)

6. Juan Nieto, Alcotel, La Rioja Tierra Abierta ", Madrid, Espagne

7. Frédéric Frei, Directeur Artistique, Le Chalet

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PARTAGE DES SAVOIRS ET NOUVEL HORIZON CULTUREL

Animateurs : André Jean-Marc LOECHEL et Laura Garcia Vitoria

Table ronde 1: De nouvelles formes de partage des savoirs

Table ronde 2 : La gestion des connaissances dans le domaine du patrimoine

TABLE RONDE 1 : DE NOUVELLES FORMES DE PARTAGE DES SAVOIRS

La table ronde est animée par Laura GARCIA VITORIA

Intervenants :

• Aurora MARTIN DE SANTA EULALIA, Instituto Cervantes (Espagne)

• Didier GRANDCOLAS, Président-Directeur général COPRA Provence

• Gaëtan LAZZARA, Président de Cirius e-concept, ARENOTECH Méditerranée

• Jean-François STENOU, Directeur des Ressources Humaines Entreprise et Décisions Méditerranée

• Maribel GARRIDO Y RICARDO MARTINEZ, Mairie d’Arnedo (Espagne)

• Roger GIMENEZ, Directeur technique Cirius e-concept

• Jean-Marc BINAUD, Inser@ctif

RÉSUMÉ

Laura Garcia Vitoria

Il est un très célèbre proverbe chinois qui nous permet de formuler une première approche du concept même de partage des savoirs : « Plutôt que de donner un poisson à quelqu’un, apprenez-lui à pêcher ».

Cet atelier vous propose de partir d’une telle formulation avant que de l’étendre à d’autres horizons et à une vraie polysémie et une sémantique plus riche.

Instituto Cervantes: Aurora Martin De Santa Eulalia

Antes de todo quiero agradecerles de haber invitado al Instituto Cervantes a estas jornadas. Quiero añadir que el español es un idioma muy bonito y que además es el segundo idioma internacional. Somos más de 400 000 millones de hablantes y me parece que es el gran momento de la lengua española.

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Mi intervención en esta mesa redonda tratará de la gestión del conocimiento, y en particular del concepto de « capital intelectual » en relación con la gestión del conocimiento, así como de la posición de España en esta nueva sociedad de la información.

El Instituto Cervantes tiene como misión la difusión de la lengua y de la cultura española, en español, en el mundo. El texto que presentaré está basado sobre el artículo de Eduardo Bautista García, presidente del consejo de dirección de la Sociedad General de Autores y Editores (SGAE) de España, titulado « el capital intelectual, la ventaja comparativa de España », que se publicará el en Anuario 2001 del Instituto Cervantes.

1. Definiciones y contexto

a. La gestión del conocimiento

Como todos sabéis, la gestión del conocimiento se puede definir como « la identificación de categorías de conocimiento necesaria para apoyar la estrategia empresarial global, evaluando el estado actual de la empresa y la transformación de la base de conocimiento actual en una nueva y poderosa base de conocimientos ». Por otra parte, el concepto de capital intelectual se ha incorporado, hace tres o cuatro años, a la jerga de consultores y de expertos corporativos con el objeto de definir el conjunto de aportaciones no materiales que en la denominada « era de la información » se considera como el principal activo de las empresas.

B. El capital intelectual

Según Eduardo Bautista, el capital intelectual se puede definir como « la forma más acertada para describir un universo de contenidos inmateriales que constituye la oferta sin la cual el formidable entramado de redes informáticas, telemáticas, hertzianas y terrestres no existirían en el milenio digital ». Serían simplemente redes fantasmas exponentes de una tecnología de vanguardia, pero inútil y vacua. Sin el capital intelectual, estaríamos rodeados de continentes de lujo sin contenidos.

Una vez que el gran dinero fluye hacia la economía del ocio, de la educación, del entretenimiento y de la cultura, lo que conforman les llamadas Industrias culturales, las grandes empresas de comunicación, las cadenas de televisión generalistas y temáticos y las fabricantes de ordenadores y programas informáticos se lanzan a una carrera desenfrenada de fusiones y adquisiciones para estar en todos los nichos de este mercado emergente. La finalidad es clara: disponer de una gran cantidad de contenidos de todo tipo para integrarlos en los canales de difusión y comercialización. Quien controle los contenidos mantendrá una posición estratégica sobre el futuro. Las industrias culturales y las tecnologías de la información y la comunicación van juntas.

Si uno de los presupuestos básicos de la cultura siempre ha sido su difusión, ésta es hoy inseparable de las oportunidades que le ofrecen las nuevas tecnologías. Por su parte, la sociedad de la información tiene en la cultura uno de sus recursos estratégicos. Pocas industrias se encuentran mejor preparadas para afrontar el mundo de las redes que las industrias culturales. Según la Comisión Europea, la industria de creación de contenidos,

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programas y servicios es el resorte estratégico para la era digital. Por ello, la inversión en este campo constituye una inversión de futuro de gran efecto multiplicador.

2. La situación de España en la UE y en Iberoamérica

Sin el ánimo de ser exhaustivos ni sistemáticos, me gustaría ofrecer algunas cifras que se refieren al impacto de las industrias culturales en el producto interior bruto.

Estos datos permiten avanzar una hipótesis de trabajo en una dirección bien definida: las industrias de la cultura en España son un activo importante. Es más son más bien un sector estratégico que hay que potenciar sabiendo que su rentabilidad –no sólo económica, sino también social y cultural- puede producir resultados espectaculares.

Por ejemplo, según la Sociedad General de Autores y Editores (SGAE), la contribución de la industria de la cultura y el ocio al PIB suponen en España el 4,5 % –unos nueve billones de pesetas- (la cuarta más importante, unos 54 100 millones de euros), lo que representa un porcentaje similar a lo que ocurre en otros países como EE.UU. (4,3 %), Reino Unido o Alemania. Es, por tanto, el cuarto sector más importante de la economía española y cuenta con casi 760 000 trabajadores (en Estados Unidos siete millones de empleos) distribuidos en 92 600 empresas. Las exportaciones fueron de 800 000 millones de pesetas en 1997.

Laura Garcia Vitoria

Lo que dices es interesante, pero podemos obtenerlo en las actas; ahora me gustaría que contestaras a algunas preguntas y que nos dijeras lo que hace el Instituto Cervantes lo que desarrolla en el campo de le gestión del conocimiento.

Aurora Martin De Santa Eulalia

El Instituto Cervantes se ha propuesto aumentar su presencia en Internet. En este sentido, creó en 1997 un centro virtual.

Laura Garcia Vitoria

• En matière de partage de savoir, l’Espagne dispose de la plus grande bibliothèque virtuelle d’Europe. Pouvez-vous nous en parler ?

• Quelle analyse faites-vous de cette bibliothèque Cervantes dont le nombre des textes en ligne augmente chaque semaine ?

Aurora Martin De Santa Eulalia

Je connais cette réalisation mais elle est sans lien avec notre institution.

Laura Garcia Vitoria

Je vous rappelle l’adresse de la bibliothèque del Instituto Cervantes : www.cervantes.com.es.

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II. Cirius e-concept : Gaëtan LAZZARA

Notre projet est une application concrète de la mise en place de nouvelles technologies et d’usages sur un territoire donné (Marseille) regroupant des écoles, des entreprises et des ensembles d’habitation. Trois organismes sont représentés dans ce projet :

• La société Cirius e-concept qui a pour vocation d’intégrer des réseaux de haute technologie dans l’habitat ;

• Didier Grandcolas, promoteur d’un ensemble d’habitations en construction sur le site ;

• Jean-François Steunou, qui, par l’intermédiaire de sa société de ressources humaines, développe certaines applications vers le monde des entreprises.

• Jean-François Steunou

Nous avons choisi de mener notre expérience pilote sur la technopôle de Château-Gombert à Marseille. Ce pôle a été construit il y a dix ans selon un concept fort des années 80 consistant à rassembler sur un seul lieu l’ensemble des intervenants d’un projet (universités, centres de recherche, entreprises de haute technologie et de services).

Or ces lieux sont souvent éloignés des villes et de leur animation. De plus, ce sont plutôt des lieux de travail que des lieux de rencontre. Par ailleurs, ils n’utilisent pas souvent le partage et les synergies qui pourraient émaner des acteurs présents sur le site.

Nous entendons donc introduire dans ces zones d’activité une vie de quartier et des expériences de partage en construisant progressivement des tissus relationnels.

Gaëtan Lazzara

Nous avons nommé ce projet de modèle « Du technopôle au cyberpôle ». Nous travaillons donc sur un territoire donné en utilisant l’ADSL, technologie de l’Internet à haut débit qui utilise les réseaux téléphoniques. Nous souhaitons apporter un usage personnalisé à chacun des acteurs des différentes communautés : étudiants, ménages résidant sur place, salariés et entreprises.

Pour ce faire, nous utilisons le concept Majordhome, portail d’accès à l’Internet à haut débit. L’Internet à haut débit, souvent utilisé dans les entreprises, nécessite, dans l’habitat des particuliers, un réseau intégré que nous avons appelé Résiduntel.

Majordhome permet ou permettra :

• l’accès illimité au Web à travers l’Internet à haut débit ;

• l’audiovisuel numérique ;

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• l’intégration d’applications « domotiques » permettant de piloter des équipements dans son habitat, avec confort et sécurité

Grâce à la mutualisation, l’abonnement de base à notre système se monte approximativement à 20 euros alors qu’un particulier aurait dépensé entre 40 et 50 euros pour avoir accès aux mêmes services.

Le système Majordhome, axé sur les usages, a pour vocation de faciliter la vie quotidienne : messagerie unifiée, services de proximité, adhésion systématique à un réseau-club de proximité.

Un intervenant : La messagerie unifiée se limite-t-elle au courrier électronique ?

Gaëtan Lazzara

Même si nous ne faisons aujourd’hui allusion qu’au courrier électronique et aux messages audio, nous visons à terme des messages visiophoniques.

De plus, Majordhome a pour but d’apporter des informations locales. Par ailleurs, on peut ajouter à ce bouquet de services des modules personnalisés en fonction des différentes attentes: options assistance santé pour les personnes âgées, malades ou handicapées ; module d’éducation pour les enfants, etc. Enfin, Majordhome propose l’accès à une chaîne « confortique ».

Ce dispositif est multi-accès ; il peut être consulté à partir d’un micro-ordinateur, d’un téléviseur (Setobox)ou du Minitel (Webtouch). Enfin, il est possible d’accéder à Majordhome aussi bien chez soi que sur son lieu de travail ou de vacances.

L’interface conviviale Majordhome apporte l’Internet communautaire, la possibilité de communiquer d’une communauté à une autre, des échanges entre les hommes, les services et le savoir et une influence sur le développement local. Ainsi, notre projet s’inscrit dans l’ère habitat qui permettra de vivre différemment en utilisant concrètement les nouvelles technologies au quotidien.

Notre projet est axé sur trois thèmes :

• l’installation de Majordhome et d’un système mutualisé à haut débit dans une résidence pour étudiants de 210 logements géré par un organisme collecteur du 1 % patronal ;

• la poursuite d’un programme privé d’une cinquantaine de logements neufs réalisé par COPRA Provence ;

• l’ouverture vers le monde de l’entreprise en collaboration avec la collectivité (syndicat mixte), le club des entreprises existantes et Entreprise et Décisions Méditerranée.

Jean-François Steunou

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J’ai constaté la forte compétition régnant entre les sociétés de haute technologie pour recruter leurs collaborateurs, en raison d’un marché du travail extrêmement tendu. De plus, les échanges entre les entreprises rassemblées sur un technopôle sont généralement peu fructueux.

Partant de ces deux constats, nous avons souhaité offrir, au-delà des services visant à faciliter la vie quotidienne, d’une part des services généralement rendus par un comité d’entreprise, d’autre part, un comité de soutien aux dirigeants et aux salariés sur des questions professionnelles (information juridique, recherche de compétences, etc).

Roger Gimenez

En janvier, nous avons lancé une expérience dans une résidence existante, en partenariat avec France Telecom, afin d’évaluer la nature des besoins d’information des citoyens.

Les freins à la pénétration de l’Internet haut débit chez les particuliers résident tout d’abord dans son prix, de l’ordre de 300 francs le pack. De plus, se pose le problème de l’accessibilité: tout le monde ne disposant pas d’un micro-ordinateur, il convient d’imaginer d’autres types de périphériques. Par ailleurs, beaucoup considèrent encore Internet comme une suite logique du milieu professionnel ou étudiant.

Dans la résidence de 25 logements où nous avons mené l’expérience, seuls 5 logements étaient occupés par des personnes averties. Malgré cette faible proportion, nous avons réussi à valider le principe d’une desserte collective qui permettait de réduire considérablement les coûts d’accès pour les utilisateurs. De plus, tous les résidants ne disposant pas de micro-ordinateurs, nous les avons équipés en set up box leur offrant l’accès à Internet via leur téléviseur. Par ailleurs, afin de mettre en exergue l’intérêt de l’Internet, nous avons insisté sur l’accès aux services de proximité grâce au portail Majordhome.

L’ergonomie et les contenus du portail Majordhome s’améliorent grâce aux critiques des usagers. Notre expérience a amené de nombreuses personnes à revoir leur point de vue sur Internet de façon positive. De plus, des résidents, qui au départ s’ignoraient presque, se sont regroupés pour effectuer des commandes ensemble.

Gaëtan Lazzara

La première version commerciale de notre projet apparaîtra dans le programme de construction des Jardins Lécuyer dont Monsieur Grandcolas est le promoteur.

Didier Grandcolas

Bien que l’on distingue différentes approches culturelles du logement, le logement évolue très peu. Les fonctionnalités des pièces se sont établies progressivement et les gens se montrent très conservateurs. Depuis la guerre, la population française a augmenté de taille d’environ 20 centimètres. Pourtant, la hauteur des plafonds demeure fixée à 2 mètres 50.

De plus, la climatisation des logements n’est pas encore entrée dans les mœurs, mais elle suivra bientôt l’exemple de la climatisation des voitures.

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Ainsi, l’informatique étant devenu incontournable, nous avons décidé de généraliser les prises de télévision et de téléphone dans toutes les pièces.

Le programme poursuivi à Château-Gombert s’inscrit dans un contexte sociologiquement porteur puisqu’il s’agit d’une population jeune, achetant souvent pour la première fois. Nous avons donc décidé de câbler les 55 logements de la résidence de façon à faire bénéficier les résidents du haut débit et du portail Majordhome.

Je ne me servirai pas de ce projet comme argument publicitaire. En effet, alors que nous avions imaginé contraindre les résidents à payer un abonnement mensuel de 150 francs pendant 3 ans, la nécessité de trouver une autre formule nous paraît évidente. Les vendeurs estiment que l’offre doit être globale.

III. Mairie d’Arnedo: Ricardo Martinez

Cuando me comunicaron el programa de la conferencia sobre las nuevas formas de participar y de saber, me pregunté qué título se le podría dar. Pensé que un título adecuado podría ser «nuevos tiempos, nuevas formas de saber ».

En la ciudad de Arnedo, llegó un momento en que nos sentamos para reflexionar sobre nuestro objetivo al seno de la sociedad de la información.

Lo que tenemos que tener ante todo es un plan estratégico de las nuevas tecnologías en temas de ofertas de empleo, de calidad de vida, de cultura y ocio, de administración, es decir en todo lo que compone el bienestar social de la vida de los cuidadanos. Este plan estratégico se ha basado sobre un estudio sociológico realizado por la Universidad de Zaragoza. Sin embargo un plan no basta, también hay que transmitir y llegar a los cuidadanos. Para ello necesitamos infraestructuras, tarifas y servicios. Consulté una página web de la Unión Europea y encontré todas las respuestas a mis preguntas y una iniciativa europea llamade e-europe. Por ahora estamos creando servicios y paginas web, pero necesitamos medios veloces para comunicarlos a los cuidadanos a un precio razonable. Esto es lo que indica el programa e-europe. Como se ha dicho aquí, las infraestructuras pueden ser varias (cable, ADSL), en función de la evolución tecnológica de cada país. En España necesitamos unos canales màs grandes para navegar a mayor velocidad que aquellas que prometen las empresas de telecomunicación. Además, éstas deben invertir para que dispongamos de estas infraestructuras.

En cuanto a las tarifas, el Ayuntamiento de Arnedo ayudó a las empresas para que tengamos tarifa plana las 24 horas del día a un precio asequible y a una velocidad de 64 K. Encontramos la forma jurídica de llevar este proyecto a cabo, pero cuando la comunicamos al Mercado Nacional de Telecomunicaciones, nos dijo que no podíamos aprobar un precio público para establecer tarifas planas y que necesitábamos una licencia. La administración municipal contestó que pensábamos recibir une ayuda por parte de las empresas. En definitiva, al final hemos conseguido dos cosas: ninguna empresa se ha presentado al concurso, pero en Arnedo se está implantando la tarifa plana y además hemos conseguido el ADSL. Nuestra primera experiencia es que esta tarifa plana funciona a través del cable. Queremos tener acceso a Internet, pero también queremos crear una Intranet en la cuidad de Arnedo, para que todos aporten sus conocimientos.

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¿En que servicios vamos a centrarnos? Somos una cuidad de 13 000 habitantes y tenemos que marcar un orden de prioridades. Hemos pensado en la administración, el turismo, la educación, la cultura y el ocio. No podemos crear un servicio de salud porque necesitaríamos la colaboración de otras administraciones. Por lo tanto, hemos escogido los sectores en los que tenemos autonomía y que preocupan a los ciudadanos de manera cotidiana.

Laura Garcia Vitoria

A l’évidence, partage et gestion des savoirs constituent des champs bien plus larges que celui de l’impact des info technologies et relève tout autant des horizons mentaux et des modes de vie.

Ricardo Martinez

Iba a comentar este punto, pero en Arnedo nos gusta construir las cosas por los cimientos y no por los tejados.

La página web de la Administración comunica e informa, pero no estoy satisfecho de ella. Para 2001, tenemos en proyecto de realizar una web interactiva en la que se pueda tramitar con la Administración y en la que figuren informaciones culturales, sociales o deportivas. También queremos interconectar los centros municipales para que la comunicación beneficie a los ciudadanos y potencie el turismo (kiosco interactivo en la Oficina de turismo) para que la gente conozca las oportunidades que tiende Arnedo.

Laura Garcia Vitoria

Arnedo était la première ville numérique d’Espagne puisqu’elle poursuivait déjà en 1994 un projet communautaire d’Internet à haut débit. Internet n’est pas et ne saurait être un moyen unique de communication.

Ricardo Martinez

Respeto tu reflexión, pero no la comparto. Hemos creado un centro multimedia gratuito en Arnedo con la ayuda de la biblioteca. Cuando se crea un proyecto como éste, no se puede saber de antemano cual va a ser el resultado. Resulta que el centro multimedia se llena todos los días, que lo tenemos que ampliar o crear otros. Antes sólo venían los jóvenes, ahora les acompañan sus padres. Todo esto no sería posible si nos diéramos una formación a la gente, y esto es lo que hacemos. Todo esto para decir que Arnedo no renuncia a las nuevas tecnologías.

IV. Inser@ctif : Jean-Marc Binaud

J’ai fondé, il y a deux ans, dans la région des Pays de la Loire, une association de sensibilisation à la société de l’information. Les initiatives d’acteurs économiques et institutionnels présentées ce matin s’avèrent très intéressantes.

Nous constatons que l’outil Internet se simplifie mais demeure fragile. De plus, Internet reste complexe à comprendre au quotidien. Afin de faire preuve de vigilance et de saisir

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l’intérêt de l’Internet au quotidien, les habitants et les acteurs associatifs d’un même territoire doivent se concerter en amont. Il est notamment important d’ouvrir les projets sur le développement territorial.

Laura Garcia Vitoria

Quelle action mène Inser@ctif pour le partage des savoirs ?

Jean-Marc Binaud

Inser@ctif rassemble des bénévoles apolitiques afin de faire de l’ingénierie de projet. Nous répercutons localement l’information nationale en évoquant, par exemple, la mise en place d’un forum des droits de l’Internet. De plus, nous installons des espaces multimédia éphémères. Par ailleurs, nous organisons des tables rondes aux thèmes légèrement provocateurs, comme « Internet, facteur d’insertion ou source d’exclusion ? ». Enfin, nous tentons de créer un observatoire local des usages, dans la logique d’un centre ressources sur les enjeux sociétaux de l’Internet.

TABLE RONDE 2 : LA GESTION DES CONNAISSANCES DANS LE DOMAINE DU

PATRIMOINE

La table ronde est animée par Laura GARCIA VITORIA, Présidente d’Arenotech Europe.

Intervenants :

• Amparo SEBASTIAN, Directrice du Musée des Sciences et de la Technologie de Madrid

(Espagne)

• Frédéric FREI, Directeur artistique Le Chalet

• Maria Julia GRIFO, MIDE, Universidad de Castilla La Mancha, Cuenca (Espagne)

• Guillermo CISNEROS, ETSIT Universidad Politecnica de Madrid (Espagne)

• Juan NIETO GARCIA, Alcotel, « La Rioja Tierra Abeierta », Madrid (Espagne)

• Sophie DelouiS, INSA, Lyon

• Alain MASSE, lab)idéeclic ! (Canada)

• Régis CAZENAVE, TISSAT, Valencia (Espagne)

• Jean-Yves CHASLE, enseignant

Résumé

Laura GARCIA VITORIA

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S’il est un domaine où la gestion de connaissances s’avère stratège c’est bien dans le domaine patrimonial et identitaire. C’est la raison pour laquelle nous a semblé hautement symbolique la problématique que nous avons voulu aborder ensemble.

I. Museo de Ciencia y Tecnologia de Madrid: Amparo SEBASTIAN

Je vous communique au préalable l’adresse Internet du Musée : www.mnct.mcu.es.

L’expérience que j’ai acquise dans le secteur privé me sert considérablement depuis que je travaille dans le secteur public. C’est notamment le cas lorsque je tente de concilier les différents environnements qui participent à la gestion d’un musée : administration publique, musées, relations, mécènes et sponsors, chercheurs.

Bien que beaucoup continuent à le faire, les musées ne peuvent plus travailler seuls, mais doivent coopérer avec l’Etat. Bien que le souci de rentabilité de l’Etat envers le service public soit compréhensible, il ne doit pas être le seul critère. Cependant, la rentabilité dégagée par les musées doit servir à améliorer la gestion des institutions et à ouvrir de nouvelles voies de recherche.

Certes, le fonctionnement des musées coûte très cher, mais pas plus que d’autres activités. De plus, les collections ont une valeur économique. En tout cas, la valeur éducative et récréative d’un musée sera, au même titre qu’une université ou un hôpital, proportionnelle aux ressources financières et humaines disponibles. La rentabilité générée est proportionnelle aux investissements réalisés.

Enfin, il convient de tenir compte de l’importante économie privée (tourisme, commerces, hôtels) qui s’organise autour des musées et génère une rentabilité indirecte.

Laura GARCIA VITORIA

L’ambition que révèle ce qui tu nous présentes est exceptionnelle, ceci d’autant plus que le musée s’est révélé en la matière un acteur pionnier. Néanmoins, il serait intéressant que tu nous parles de ton expérience personnelle.

Amparo SEBASTIAN

Todo nuestro trabajo está en nuestra página web. En ésta, les presentamos informaciones sobre el Museo, sobre el museo virtual que se llama Museo Hispano de Ciencia y Tecnología, sobre un museo virtual para niños, Pequemuseo, y sobre todas las creaciones del Museo (boletin, información acerca de los ciclos de conferencias, maratones de ciencias y tecnologías).

De lo que no se habla es de la política de la gestión del conocimiento, por eso pensaba que era interesante hablar de ello. En definitiva, me podeis preguntar lo que querais porque he trabajado desde la administración como responsable de todos les museos españoles. En mi puesto del Museo nacional, hemos creado recientemente una Fundación de apoyo al Museo de Ciencias y Tecnologías. Esto significa que el trabajo virtual es sólo una parte del trabajo al

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nivel nacional. Los museos tienen otros problemas reales y tienen muchas dificultades para hacer evolucionar hacia la cultura virtual.

La Fundación comienza pisando muy fuerte en un momento en que el Museo va a depender de otro ministerio, el de Ciencia y Tecnología, gracias al cual tendremos medios más importantes. Para concluir, les informo que el presidente del Consejo científico de la Fundación es el presidente de la Real Academia de Ciencias y entre los consejeros se encuentra una representación nacional e internacional importante : por ejemplo el director del British Museum, un representante de la Fundación europea de las ciencias, y Paolo Brenni.

Un Museo como el nuestro lo ha tenido muy difícil, especialmente en un país como el nuestro donde el arte es magnífico y es una competencia para la ciencia. Si hemos llegado a tales resultados, es porque hemos creido en un proyecto y tengo el honor de haberlo liderado desde hace diez años.

II. « La Rioja Tierra Abierta »

Laura GARCIA VITORIA

Juan Nieto, de la société Alcotel, vous présente maintenant une expérience conjuguant avec succès exposition virtuelle et exposition réelle. Cette exposition a eu lieu dans la cathédrale de Calahorra, Rioja.

Juan NIETO

Although I am not an expert in museums, I worked for seven months in one. In Spain, we are implementing a new form of museum, which is located in unusual settings and concentrates more on a theme than on a specific painter. For example, the exhibition on ‘La Rioja Tierra Abierta’ took place in a cathedral, where we changed the initial architectural form for the duration of the exhibition. This sort of exhibition is aimed at tourism more than culture. In the Castilla y Leon region, this exhibition has evolved into a foundation, which presents a new exhibition every couple of years.

The ‘La Rioja’ exhibition was sponsored by a local bank and the regional government, who succeeded in recruiting Telefonica to organise the new technology aspect. Our technology included video conferencing and a video screen to project presentations. Since the exhibition was designed to attract tourists, we decided against creating a virtual exhibition on the official web page. Instead, it contained a few items on show, instructions on visiting the exhibition, local information and accommodation details. Unfortunately, the exhibition only offered ticket facilities by telephone.

Regarding e-commerce, instead of offering Internet sales facilities, we simply informed visitors of goods on sale in our shop. In addition, we wanted new technology to enlarge the exhibition’s scope and provide a window toward other exhibitions. Therefore, on-site computers connected to other related exhibition sites. We also used two types of video conferencing. The first one linked university professors in La Rioja to other intellectuals

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located in other Spanish regions, such as Madrid and Barcelona. The second type linked local people to their relatives in South America.

In my experience visiting such exhibitions, the Internet is only viewed as another medium to store information. Therefore, their web pages do not include FAQs, forums or interactivity.

Laura GARCIA VITORIA

Guillermo Cisneros de l’ETSIT a prévu, de son coté, de vous entretenir de ses projets européens dans ce même domaine. Celui-ci nous est bien connu, puisqu’il m’a permis, il y a de cela six ans de me pencher sur la question que nous évoquons ensemble aujourd’hui à travers de mon experience de tele-enseignement à distance par satelite

III. Ecole Supérieure des Télécommunications espagnoles (ETSIT): Guillermo CISNEROS

I would like to invite you to reflect on knowledge management. For over 10 years, I have been involved in the promotion of various European projects. I would like to highlight some initiatives on cultural heritage and broadcasting and content provision industry.

The first initiative is called the European museums network (EMN), which was supported by the European Commission’s RACE programme from 1989 to 1992. It aimed to provide universal access to museum archives. Later, the remote access to museum archives programme (RAMA) catered for professional people. Content management for universal access became a problem. We discovered that meta-data for lay and professional search mechanisms was required as part of the service interface. In addition, we required indexing tools and virtual instructions. In 1995, we finalised the RAMA initiative and moved to apply it to reality in Spain.

The hyper media project ran from 1998 to 2000 and aimed to provide universal access for professionals within the broadcast and content provider industry. Again, content management for professional universal access posed a serious problem. Indexing and virtual instruction and labelling tools were again on the table. In general, despite the fact that cultural heritage does not enjoy the same resources as broadcast and content providers, both areas display parallels: similar tools, problems and requirements.

In conclusion, these experiences show that common access points hosted by service providers supporting the creation of new contents and services based on existing content are essential. Furthermore, we also require the design of a standard service interface, based on standards for seamless end to end services, through those common access points. Investment in research must not just be limited to areas through which large volumes of money pass. Cultural heritage should not occupy second place to the broadcast and service content industry.

Laura GARCIA VITORIA

Évoquer le projet le projet de Sophie Delouis n’est pas non plus sans résonances personnel. En effet, ce projet, d’une grande générosité, animé par une femme de convictions, a reçu, de que nous avons pris connaissance le soutien d’ARENOTECH.

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IV.OLIVIER : Sophie DELOUIS

Notre projet est un cas appliqué d’ingénierie informatique résolument centrée sur l’utilisateur; la technique est mise au service d’un usage sans appauvrir néanmoins la réalité non-informatique.

Notre action a été baptisée OLIVIEL: Ouverture d’un LIeu VIrtuel d’Echange de Ressources. Ce lieu virtuel est un pilote reliant cinq établissements spécialisés du Rhône hébergeant chacun une centaine de jeunes. Accueillant des jeunes malades en difficulté sociale et juridique, ces centres, soumis à la loi de 1901, ont développé une pédagogie particulière qui les place en marge de l’Education Nationale et du milieu médical. Par conséquent, ils ne bénéficient pas de financement spécifique pour s’équiper en matériel informatique.

Le dictionnaire indique que l’enseignement a pour mission de transmettre des connaissances et l’éducation d’élever et d’épanouir les jeunes à travers l’acquisition de connaissances. La télépédagogie s’intéresse à la façon d’intégrer les possibilités des outils informatiques à la pédagogie classique.

L’INSA de Lyon est à l’origine de ce projet qui a ensuite été présenté à Vienne puis à Paris. Une convention a été signée entre Handicap International, l’INSA, le Conseil Général. Le travail n’a pas été institutionnalisé ; nous travaillons en tant que chercheurs.

OLIVIER permet de faire travailler ensemble des établissements ruraux distants les uns des autres. De plus, la coopération s’étend à des centres de recherche appliquée dans le multimédia tel Erasme, centre de partage de ressources multimédia du Conseil Général. Par ailleurs, le programme France d’Handicap International favorise notre communication externe. Enfin, l’INSA est chargé de la logistique, donc de la télépédagogie.

Pour cette action pilote dont la durée a volontairement été limitée à un an, nous poursuivrons cinq mois de partage assisté et cinq mois de généralisation assistée. Afin d’établir un « schéma-mental collectif » face à l’informatique, nous avons prévu quatre actions de base :

un journal sur Internet, créé par les utilisateurs et commun à tous les établissements; la pratique de la visio-coopération à distance entre un pédagogue et un jeune quel

que soit son lieu de résidence ; la pratique de la visio-coopération de groupe classe à groupe classe ; la création musicale par les jeunes en coopération à distance.

Dans la partie « institutionalité » de notre projet, nous avons passé beaucoup de temps avec les pédagogues et avec les directeurs des établissements, pour leur apprendre à communiquer entre eux et avec nous via Internet.

Par rapport à l’informatique industrielle, nous appelons « informatique de service » l’informatique qui favorise les échanges sans les appauvrir. Or la mise en place de l’informatique de service nécessite de travailler simultanément sur les contraintes techniques, le contenu et le contexte organisationnel.

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En ce qui concerne les aspects techniques, il faut garder à l’esprit que la communication comprend à la fois le synchrone à la fois l’asynchrone. C’est pourquoi nous avons besoin de réseaux haut débit. Néanmoins, notre implantation rurale nous oblige pour l’instant à recourir au Numeris. En revanche, l’IP et Netmeeting version 3 fonctionnent bien, ce qui permet d’avancer.

La richesse du projet OLIVIER réside avant tout dans la mise en réseau des pédagogues. Afin de les décomplexer face à l’informatique, nous cherchons à leur démontrer qu’Internet n’est qu’un moyen permettant de démultiplier les actions qui leur tiennent à cœur. Concrètement, nous travaillons avec trois pédagogues dans chacun des établissements qui se rassemblent en réseau avec un pédagogue spécialisé technique, un pédagogue spécialisé communication et un pédagogue spécialisé métier.

Laura GARCIA VITORIA

Parler du MIDE de Cuenca équivaut à mille évocations : il résume, en effet, à lui tout seul ce qui est dit içi la hardiesse de l’innovation, le talent de la présentation et l’ampleur de réalisations.

V. MIDE: Maria Julia GRIFO

El Museo Internacional de Electrografía pertenece a la Universidad Castilla La Mancha. Sus objetivos básicos son la investigación entorno a la que es propia al Museo y a la invitación hecha a artistas del mundo entero para que desarrollen sus proyectos en el Museo. El proyecto que les voy a presentar es un proyecto en colaboración con un programa de la cuidad de Nueva York. Se basa en la aplicación de las nuevas tecnologías para obtener distintos resultados. Hablamos de prioridades fundamentales en áreas en vía de desarrollo. En el ámbito americano hablaríamos de la integración de emigrantes y de clases desarraigadas. En el ámbito europeo, el nuestro, hablaríamos de les zonas consideradas como prioridad uno según les criterios de la UE. Esperamos de la puesta en funcionamiento de las nuevas tecnologías que demuestren su eficacia como motores que impulsen definitivamente el desarrollo, tanto económico y social, como cultural. Tambien esperamos que posibilitará el acceso al conocimiento a los jóvenes en las zonas rurales.

En el ámbito americano, el proyecto se basa en la recuperación de la autoestima de las personas de las que os he hablado. En el intento de compaginar esta conversión cultural, lo ideal seriá recuperar les señas de identidad primera de estas personas. Las dificultades que encuentran son principalmente el desarraigo y en consecuencia, un desinterés por el aprendizaje y la pérdida de la autoestima social y humana. La experiencia que se hace con ellos es trasladarlos temporalmente a una granja escuela donde se les enseña a trabajar y a funcionar según principios básicos enfocados en dos direcciones: conocer el funcionamiento automatizado de una granja además del conocimiento de las nuevas tecnologías. El objetivo de este aprendizaje sería que posteriormente llegasen a controlar la granja a distancia (por la telemática), que se interesen a su trabajo y que recuperen su autoestima. Los americanos quisieron comunicar su proyecto y aquí es donde intervenimos. El MIDE a formado a unos jóvenes de 9 a 14 años con el objetivo de romper el aislamiento social y cultural de las zonas rurales, promover experiencias mulitculturales, romper la visión localista de la cultura y generar una experiencia inédita en cuanto a aprendizaje e intercambio de conocimientos. El

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MIDE trabaja con los alumnos cada sábado, intercambia conocimientos con los alumnos americanos pero también con un colegio francés.

Laura GARCIA VITORIA

Je ne redirais pas les adjectifs qui mon servi à la présentation des autres intervenants.

VI. Autres expériences : Jean-Yves Challe

Je vous invite à rechercher des informations sur mes travaux sur le site Internet www.escritor.eu.org. Il y est question de la pédagogie des enseignants qui se servent des outils informatiques non pas comme une fin mais comme un simple outil.

De plus, je mets en place une méthode d’analyse de données sur les travaux des élèves de façon à déterminer la meilleure façon de m’adresser à eux pour qu’ils comprennent le message que j’essaie de faire passer.

Philippe VACHAYROUT

Je vous recommande l’adresse www.capucine.net. Ce projet se veut la synthèse de ce que peuvent apporter les nouvelles technologies aux citoyens. Capucine.net est une carte à puce multi-fonctions visant à apporter d’une part la sécurisation de l’accès à l’information, d’autre part du lien social.

En effet, l’authentification du citoyen permise par cette carte offre au citoyen la possibilité d’échanger en toute sécurité avec les administrations, son employeur, etc. Plutôt que de connecter son micro-ordinateur, on glissera sa carte dans le lecteur pour accéder à son portail, personnalisé au préalable. De plus, ce système peut être appliqué sur n’importe quelle carte à puce, notamment les cartes bancaires.

Frédéric FREI

Notre projet, Le Chalet, a été repris par une association au niveau de la France et par la Coface au niveau européen. Il est présenté à la Commission Européenne avec l’espoir d’obtenir le financement de son étude de faisabilité. Dans la mesure où je considère que c’est le citoyen qui doit déterminer ses besoins, a été créée, en parallèle, une association à laquelle tout citoyen peut adhérer pour soutenir le projet.

Alain MASSE

Lab)idéeclic ! S’intéresse aux apprentissages et à la mise en valeur du patrimoine en plaçant les usagers au cœur de toutes nos actions. Nous développons des expositions virtuelles et des jeux éducatifs. De plus, nous travaillons sur un projet de recherche et de développement, le MIDE, outil moduleur d’intégration de contenus. Ce projet vise, grâce à l’interopérabilité, à formater des expositions virtuelles selon les propositions des usagers.

Je pourrais vous présenter le projet que nous avons mené sur les archives nationales du Canada ou notre projet de musée virtuel des Amériques.

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Régis CAZENAVE

Le projet Infoville est un portail de services aux citoyens fonctionnant avec une structure régionale de façon à réaliser des économies d’échelle. Depuis 1995, nous avons rallié 19 villes de la région de Valence et 35 villes dans le reste de l’Espagne. Le projet devrait s’étendre prochainement à l’Angleterre. De plus, nous travaillons avec des promoteurs pour proposer à la moitié des logements de Mexico l’accès aux services de plomberie, d’électricité, etc.

Par ailleurs, nous nous sommes spécialisés dans les portails offrant des services aux citoyens. De nombreux portails horizontaux ont été créés : santé, échange entre petites et moyennes entreprises, mise en réseau de collèges, universités virtuelles.

En outre, le portail de la Ville de Berlin, plus gros portail européen (60 000 utilisateurs) passera sur notre technologie en juillet. Enfin, d’autres projets sont en cours de négociation en Turquie, en Australie ou en Israël.

Enfin, alors que les certificats numériques sont déjà en place en Espagne, la France réfléchit encore aux modalités d’application.

Laura GARCIA VITORIA

Nous avons tenu à conclure sur une telle expérience. Celle-ci montre en effet à merveille ce que peut apporter une gestion de la connaissance, configurée de manière pertinente, à un domaine aussi complexe que celui des connaissances et de la valorisation du patrimoine. Le champ du knowledge management est aujourd’hui largement ouvert à des considérations comme celles que nous venons d’entendre : il convient donc de ne point l’enfermer dans d’insipides théorisations, mais bien au contraire d’en faire un véritable objet de réflexion en ce qui concerne les impacts sociétaux de l’usage de réseaux. http://www.arenotech.org

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Christian Bérad, enseignant chercheur

à l'université de Bordeaux

Le RVN a reçu du Secrétariat d'État aux personnes handicapées auprès du Ministre de la santé le label de

l'Année Européenne des Personnes Handicapées

Projet collectif pour Année Européenne du Handicap

Journées de réflexion autour de 2003 Année Européenne du Handicap sur le thème de l'Accès à l'information pour les personnes sourdes à France Télécom Recherche et

Développement

Présents :

- ARENOTECH - EDF et GDF - France Télécom - Info-Fax - la Fédération Nationale des Sourds de France

- - la CNAF et la CAF de la Mayenne - la Cité des Sciences et de l'Industrie - le Mouvements des Sourds de France - le Réseau Européen des Villes Numériques - WebSourd

PARITÉ ET ÉGALITÉ DES CHANCES : REPORTAGE PHOTOGRAFIQUE

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Madame La Présidente d'ARENOTECH au micro avec Maria del Carmen Mateos Gil,

Ibercaja (Espagne), Madame Chamontin, Internenettes et Iseulys Costes, Mil mercies

Madame Florence Tressols, membre du Comité Scientifique ARENOTECH et Bénédicte Berner; Directrice des Relations Extérieures, Institut Européen de la Communication

Isabel Arenas, membre du Conseil Scientifique ARENOTECH, lors de son intervention, elle

est membre du Conseil d'administrations de l'Observatoire européen des Espaces Multimedia, Asia Nokhtari, la regarde, elle est membre du Conseil scientifique

ARENOTECH, Carmen Méndez Muñoz, IES Manuel Bartolomé Cossio, Haro, Rioja (Espagne)

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Teresa Rojo, Pax Meditrerranea et Chony Garcia, ARENOTECH

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET RÉSEAUX : USAGES ET CONTENUS

LE 28 MARS (14 H. - 17 H.)

Deux tables rondes sous la direction d'André Jean-Marc Loechel (Cité des Sciences

et de l’Industrie/ AVN) et Gabrielle Gauthey (CDC-TIC)

Usages, offres et lieux d’accès: tel apparaît aujourd’hui le triptyque des interrogations territoriales au moment où l’impact des réseaux sur les territoires se fait manifeste. Au-delà des rhétoriques creuses faisant abstraction des identités locales et du nécessaire dimensionnement européen des analyses, ces trois champs imposent aujourd’hui dans leur approche tout à la fois une méthodologie rigoureuse et renouvelée et une réelle prise en compte des réalités du terrain. Les usages nécessitant une transmission à haut débit constituent un premier champ de débats.

Introduction: Gerhard Yakisch (Adjoint au Maire de la ville de Vienne, Autriche)

1. Les Pôles de développement territorial

Christophe Pannetier(Agence de Dévelop. et Urbanisme de Lille Métropole, DigiPort)

Olaf Malgras (IVT, Rennes) Daniel Ivanier (Dexia CLF) Erik Poskin, (Vi(ll)e en Réseaux, Bruxelles)

2. Industries de contenus et territoires

Vincent Gaulain (IAURIF) Barthélemy Martinon (PRISM, Aubervilliers) Bernard Corbineau (Directeur du DESS MITIC, Université de Marne la

Vallée) Jean Marie Boyer (Epamarne-Epafrance)

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Eric Legale (Issy-les-Moulineaux) Alain Magnian (Angoulème) Jacques-François Marchandise (Directeur du développement, Fondation

Internet Nouvelle Génération)

Collectivités Territoriales et Réseaux: Usages et Contenus

La table ronde est animée par : André Loechel, AVN et Gabrielle Gauthey, Caise de Depots et de Consignation

Intervenants :

Barthélemy Martinon, PRISM, Aubervilliers Eric Poskin, Ville en réseaux, Bruxelles Gerhard Yakisch, Adjoint au Maire, Vienne, Autriche Christophe Pannetier, Agent de développement et d’urbanisme de

Lille Méropole, Digiport, Lille Olaf Malgras, IVT, Rennes Eric Legale Issy-les-Moulineaux Vincent Gollain, IAURIF Jacques-François Marchandise, directeur du développement, FING Alain Magnian, Angoulême Bernard Corbineau, université de Marne-la-Vallée

Résumé

André LOECHEL

Cet après-midi, nous réfléchirons aux usages et aux contenus des réseaux dans les collectivités territoriales.

Gabrielle GAUTHEY

La CDC est impliqué depuis plusieurs mois dans l’assistance à la numérisation des territoires auprès des collectivités territoriales. Celles-ci représentent les interlocuteurs naturels de la CDC.

La Caisse des dépôts souhaite s’impliquer plus en avant dans cette démarche, en y consacrant des fonds plus importants. Nous sommes donc particulièrement attachés aux réflexions concernant les usages, les infrastructures et les services à destination des citoyens et des entreprises. Nous devons donc réfléchir à l’attractivité des territoires et à l’appropriation par les citoyens des nouvelles technologies.

En outre, la CDC remplit une fonction d’assembleur de contenus à destination des collectivités et des territoires, à travers le développement d’un portail appelé Mercure. Nous développons également des portails à destination des citoyens.

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André LOECHEL

L’association des villes numériques a pour objectif de revenir aux acteurs du territoire. Pendant trois ans, nous avons rencontré de nombreux acteurs, et nous avons examiné des projets. Aujourd'hui, le moment est venu de clarifier le paysage pour identifier les acteurs, et, évidemment, clarifier les objectifs. Aujourd'hui, plusieurs projets sont en cours de réflexion

En fait, nous sommes persuadés que le terrain a besoin d’un accompagnement des expertises. Autrement dit, les collectivités territoriales ont besoin de concret. Par exemple, la mise en ligne du patrimoine nécessite avant tout de l’expertise et de la convergence.

Je laisse aux participants de cette table ronde le soin de se présenter.

Barthélemy MARTINON

Je dirige le pôle PRISM. Nous voulons développer un pôle d’excellence dédié aux NTIC à une échelle régionale. Ce pôle est localisé dans l’Est francilien.

Eric POSKIN

Je dirige une plate-forme de rencontres où nous réfléchissons aux sens des usages des NTIC. Nous favorisons également l’échange des expériences.

Gerhard YAKISCH

Je suis responsable d’un projet européen consacrée à la nouvelle économie. Une de nos problématiques concerne la place du citoyen dans cette économie.

Christophe PANNETIER

Je dirige Digiport, qui constitue le programme de Lille Métropole sur le développement des NTIC. Nous travaillons beaucoup sur le e-business, l’image numérique et la télémédecine.

Olaf MALGRAS

Je travaille dans une société privée qui modélise des territoires de manière automatique. Nous aurons modélisé une centaine de villes à la fin de l’année. Notre expérience s’appuie sur l’usage fait par les collectivités territoriales de cette modélisation.

Gabrielle GAUTHEY

Digiport commence à bénéficier d’une réelle notoriété, à l’échelle d’une grande métropole. Les actions envisagées couvrent une grande variété de sujets, en termes d’attractivité des entreprises, d’appropriation des usages par les collectivités. Monsieur Pannetier va nous en parler plus longuement.

Christophe PANNETIER

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Nous sommes engagés dans le développement des NTIC, à travers l’Initiative régionale pour la société de l’information. Ce projet a été financé par le Conseil régional.

Cette initiative a étonné de nombreuses personnes au moment de son lancement : nous avons tous une image traditionnelle du Nord-Pas-de-Calais, où la sidérurgie et le textile occupent une place dominante. Nous avons des difficultés à concevoir que des projets innovants se tiennent dans cette région.

Aujourd'hui, ce territoire se positionne sur trois axes de développement. Tout d’abord, le e-business sous ses différentes formes bénéficie de nombreuses initiatives. La présence de grands groupes de vente par correspondance ou de groupes de distribution a facilité le développement du e-business. Pour nous, celui-ci représente donc un enjeu et un excellent terrain d’exploitation.

Le domaine de l’image constitue un deuxième axe de développement. La région Nord-Pas-de-Calais est aujourd'hui la troisième région productrice de films et d’images numériques. En effet, un pôle de production en ligne, orientée autour du jeu et du film sur Internet est en train de se constituer. En ce moment, le festival international du film sur Internet se déroule d’ailleurs à Lille.

Le troisième axe de développement est celui de la télémédecine et de la e-santé. De nombreuses expérimentations sont mises en œuvre, autour du dossier du patient par exemple. Récemment, l’entreprise Planète a été créée. Elle vise à industrialiser les applications développées par le CHU de Lille.

Ce type d’expérience constitue un exemple révélateur de notre motivation. En effet, nous souhaitons développer un partenariat fort entre le secteur public et le secteur privé.

Aujourd'hui, Digiport contribue à la naissance l’agence de développement des TIC, qui est en cours de constitution. Ce projet est soutenu par Lille Métropole, la région et les municipalités concernées. L’Union européenne nous apporte également son concours.

En fait, nous souhaitons positionner Lille Métropole sur l’ensemble européen à partir de ses points forts. En outre, nous avons l’ambition de créer 10 000 emplois autour des NTIC. Enfin, nous voulons créer une véritable industrie numérique, en évitant de nous concentrer uniquement sur les start-ups.

Nous exerçons aujourd’hui deux métiers au sein de Digiport. Tout d’abord, nous remplissons une fonction d’expertise auprès et des collectivités locales. Nous avons bâti une stratégie, qui est axée autour de quatre points :

développement de l’industrie numérique ; appropriation des TIC par tous, à travers le développement des cybercentres et des

villes numériques et multiplication des téléprocédures et téléadministrations ; éveloppement des réseaux et services de télécommunications en attirant le plus

grand nombre d’opérateurs de télécommunications ; ouverture vers l’étranger à travers une insertion dans les réseaux européens et dans

les initiatives internationales.

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En outre, nous organisons des rassemblements internationaux, afin de faciliter le business pour les entreprises dans cette région.

Notre second métier réside dans la création d’un business park dédié aux NTIC. Nous voulons à ce titre créer un centre de services favorisant le développement de services pour les entreprises. Aujourd'hui, quatre types de services aux entreprises sont en cours de développement :

accompagnement pour les entreprises appartenant au secteur des NTIC ; accompagnement autour de projet collectif ; accompagnement autour de l’ingénierie de projets ; accompagnement des entreprises utilisatrices des NTIC dans leur stratégie Internet.

Enfin, nous développons des systèmes d’accueil d’entreprises autour de cinq sites.

A l’issue des premiers mois de cette expérience, j’ai le sentiment que nous tentons d’inverser la logique des collectivités locales. Celles-ci ont en effet tendance à attendre les entreprises. Aujourd'hui, nous agissons en fonction d’une logique proactive en accompagnant les entreprises dans leur démarche vers les collectivités locales et des acteurs mixtes. Nous constatons que les premiers effets de cette logique se font déjà sentir, dans la mesure où des entreprises gagnent des marchés.

Par ailleurs, la mondialisation et la généralisation des NTIC supposent l’adoption d’une logique proactive. Nous travaillons quotidiennement à la diffusion de ce nouveau mode de pensée.

Nous nous trouvons dans un positionnement particulier, aux confins du public et du privé. D’un côté, nous développons des actions collectives, et nous sommes d’un autre côté conduits à vendre des services. Nous nous heurtons donc à des barrières juridiques. Ainsi, le modèle juridique, tout comme le modèle économique, reste encore à inventer.

Gabrielle GAUTHEY

Les initiatives centrées autour des acteurs d’un territoire sont souvent mixtes, dans la mesure où elles associent le secteur privé et le secteur public. Cette logique doit être expliquée aux collectivités, qui ont tendance à ne s’adresser qu’aux citoyens. Ce partenariat public-privé est absolument essentiel.

Gerhard YAKISCH

In our city we have created something which we call Citizen Relationship Management to ensure that not a single citizen is excluded. In order to facilitate this civic initiative, we are currently participating in two major European projects to create online portals. In 10 or 15 years, we aim to deliver all public services, including elections, on an electronic platform. At the same time, building an e-government means that we must identify and recognise each inhabitant as a citizen. Consequently, we must work to develop methods of compiling information that are independent of the data collection conducted by private enterprises.

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André LOECHEL

Dès que nous parlons de l’Autriche, il faudrait évoquer les pôles d’excellence territoriale, Linz par exemple.

Barthélemy MARTINON

Monsieur Pannetier, pouvez-vous nous préciser quel est votre budget ?

Christophe PANNETIER

Ce budget est inscrit à plusieurs endroits dans le contrat de plan état-région. 56 millions de francs sont consacrés à la réalisation du centre de services.

En outre, la Communauté urbaine de Lille a voté un budget de 8, 2 millions de francs, qui est consacré à des expertises et à des études. Ce budget augmentera nettement l’année prochaine, et s’élèvera à une trentaine de millions de francs.

Je ne compte pas les investissements réalisés dans les sites d’accueil aux entreprises. En effet, nous sommes en train de les évaluer.

Gabrielle GAUTHEY

Tous les problèmes d’identification et de marquage et du citoyen sont importants. Je suggère de passer la parole à Eric Poskin, dans la mesure où cette question lui tient à cœur.

Eric POSKIN

Nous avons créé une plate-forme de rencontres à Bruxelles, afin de nous interroger sur les enjeux des villes en réseau. Ces rencontres ont duré trois jours.

Poser la problématique de la ville en réseau revenait à s’interroger sur la vie en réseau. Les réseaux n’ont pas de sens en eux-mêmes : ils doivent avoir un contenu, une conscience et un sens. Ainsi, si nous voulons que la ville en réseau soit bâtie dans une perspective démocratique, nous ne devons pas écarter cette dimension du sens et de la conscience.

Nous nous sommes également interrogés sur le cadre de ce projet. Ce cadre doit être non-limitatif et dynamique. Par ailleurs, nous avons voulu clarifier les enjeux posés par les NTIC en termes d’individualisation. En facilitant l’accès au plus grand nombre à la vie démocratique, nous devons en effet éviter de nous cantonner à une simple juxtaposition des individus, où aucune interaction n’existerait.

Nous avions invité Jeremy Rifkin, qui a mené une réflexion particulièrement aboutie sur les enjeux sociétaux des NTIC. Monsieur Rifkin estime que nous passons d’une société de consommation de produits à une société de consommation de services. Pour contrer les effets pervers de ce passage, il faut revenir à une défense de la culture, ce dernier terme étant pris au sens large.

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Nous nous sommes également interrogés sur la notion de droit. Jusqu’à aujourd'hui, la propriété était réputée comme étant inviolable. Cette notion était universellement répandue dans les sociétés démocratiques. Aujourd'hui, nous vivons dans une société où la propriété privée devient négociable. Par ailleurs, le recul de la sphère privée entraîne un changement évident dans la conception de la vie privé elle-même, qui devient également négociable.

En outre, nous souhaitons être attentifs aux préoccupations quotidiennes de chacun. Nous voulons donner aux citoyens une réelle liberté d’usage des sites culturels et publics. Ainsi, nous avons beaucoup réfléchi à l’attitude d’un acteur public qui décide de s’investir dans les NTIC. Surtout, nous avons tenté d’imaginer quelles conséquences les NTIC auraient à l’avenir.

André LOECHEL

Effectivement, ces trois journées ont remis la prospective au premier plan.

Gabrielle GAUTHEY

Par ailleurs, je crois que nous devons nous demander pourquoi certains espaces publics fonctionnent, alors que d’autres sont confrontés à de nombreuses difficultés. Il semblerait que les espaces publics organisés de manière verticale fonctionnent moins bien que les autres. La CDC tente de développer des espaces publics ouverts, neutres, s’inscrivant dans la durée.

Nous pouvons maintenant nous pencher sur la modélisation des villes, en nous interrogeant sur le contenu de ces initiatives et sur leurs usages dans les collectivités locales. Je laisse la parole à Monsieur Malgras.

Olaf MALGRAS

A l’occasion des manifestations liées au passage à l’an 2000, la ville de Rennes a souhaité construire une maquette numérique. La société à laquelle j’appartiens a proposé de modéliser la ville à partir des données fournies par l’IGN ou par des photographies satellitales. L’intérêt d’une telle logique est double : tout d’abord, la modélisation est extrêmement rapide. En effet, la modélisation 3D peut être réalisée en l’espace d’une journée. Par ailleurs, elle crée une image vraisemblable : les bâtiments sont à la bonne place, mais leurs façades ont été inventées en fonction de la date de construction du bâtiment et en ayant recours à des livres d’histoire.

Le logiciel auquel nous avons recours présente l’avantage de ne pas introduire de limites de territoire. Ainsi, la modélisation réalisée sur une ville peut parfaitement être étendue à un département ou à une région.

Se pose ensuite la question de l’utilisation de ces maquettes. Pour Rennes, 35 000 personnes se sont promenées virtuellement dans leur ville en cherchant leur maison. Les élus ont ainsi exprimé la volonté de s’approprier le territoire : chaque habitant de Rennes devait pouvoir se retrouver dans cette maquette, en allant chercher son quartier et sa maison. Cette

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expérience a été passionnante, et a conduit les services de la ville à disposer d’un outil commun de communication entre eux.

En général, personne ne sait lire une carte. Grâce à la modélisation d’une ville, nous disposons d’images où il est particulièrement facile de se repérer. Ainsi, le repérage dans l’espace constitue la première utilisation de la modélisation des territoires.

Une photo aérienne n’est pas manipulable. La modélisation permet au contraire de manipuler le territoire et de détenir un réel recul par rapport à la réalité. En ce sens, il devient possible d’y insérer des projets, dans la mesure où nous détenons d’une vue globale du territoire. Ainsi, la modélisation d’un espace permet de développer des actions de communications et de faciliter le repérage géographique.

Gabrielle GAUTHEY

Vous avez parlé de l’usage fait par les collectivités territoriales. Peut-on aller plus loin dans les relations avec les citoyens et les entreprises, en leur offrant les mêmes services ?

Olaf MALGRAS

Technologiquement parlant, nous ne pouvons pas insérer ces modélisations sur Internet. Par exemple, la modélisation d’un département « pèse » un demi terra octet.

Aujourd'hui, la maquette est disponible dans un centre d’information. Rien ne s’oppose à son découpage, et à rendre chaque morceau accessible dans différents quartiers. 50 % des données que nous utilisons sont fournies par l’IGN. Les autres sont livrées par la collectivité.

Aujourd'hui, nous menons une réflexion avec les collectivités locales de Bretagne : les données sont publiques, mais la technologie est privée. Par exemple, la ville de Rennes ne dispose pas des moyens technologiques lui permettant d’abriter sa propre base. Des lieux d’hébergement sont donc encore à inventer, où le caractère public des données et la dimension privée de la technologie seraient garantis.

André LOECHEL

La question des usages est absolument fondamentale. Par exemple, la modélisation de la ville de Bobigny a permis de se rendre compte de certains aspects particulièrement simples, ce qui aurait cependant été impossible sans l’utilisation de ces outils.

A Bologne, des universitaires et des conservateurs de musées se sont regroupés dans un projet où la ville est perçue comme un musée. L’utilisateur peut se promener dans la ville à une époque qu’il aura choisie. Les usages de ce système sont quasiment illimités.

Olaf MALGRAS

Nous avons mené le même projet pour la ville de Rennes.

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Par ailleurs, je tiens à signaler que nous devons progressivement envisager un territoire dans son ensemble. Autrement dit, nous ne pouvons plus réfléchir de manière locale.

André LOECHEL

Si cet outil est mis à disposition des habitants, il est possible ensuite de recueillir leur opinion. En effet, nous leur donnons ainsi les éléments de réflexion nécessaires, et ils peuvent s’investir plus profondément dans la vie publique.

Je laisse maintenant la parole à Jacques-François Marchandise.

Jacques-François MARCHANDISE

Les projets évoqués aujourd'hui sont pour la plupart particulièrement ambitieux. Ils se déploient sur plusieurs années, et sont caractérisés souvent par une vision prospective de la vie de demain. Autrement dit, nous imaginons le monde dans lequel nous voulons vivre. Pour ma part, j’ai tendance à penser que le réseau est avant tout constitué par ses acteurs.

Nous pouvons envisager la société de l’information et la société du réseau de deux manières. Nous pouvons tout d’abord nous contenter de déployer des infrastructures, en considérant que les utilisateurs subiront ce déploiement. Mais nous pouvons également adopter une logique participative où chaque utilisateur est considéré comme un acteur. Nous utilisons des outils accessibles à tous, afin d’élargir le plus possible la concertation.

A mon avis les problèmes technologiques ou financiers sont secondaires. La principale difficulté réside dans l’usage. Autrement dit, nous devrons de plus en plus partir des questions qui concernent les usagers et le citoyen.

Nous devons donc nous appuyer sur la demande, tout en prenant compte la rapidité de l’évolution technologique. En effet, l’Internet de demain n’aura rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui. Cependant, nous devrons assurer une certaine continuité technologique.

Les usages, quels qu’ils soient, sont pour la plupart réalisés dans la continuité. Par exemple, nous nous posons de plus ne plus la question de l’accès aux données relatives à la santé publique. En effet, certains territoires, comme la Corse, ne bénéficient pas d’un accès facile à ces données. Ils se doivent donc de se doter d’un système d’informations le plus modulé et le plus atomisé possible permettant de répondre à ce défi.

La FING tente de dépasser le niveau de l’infrastructure dans ses réflexions à propos de la mise en réseau. Nous réalisons actuellement un état des lieux des interrogations et des angoisses des territoires face à l’Internet de demain. Nous réalisons cette tâche aujourd'hui pour pouvoir à l’avenir poser de nouvelles questions et surtout stimuler la mise en place de projets expérimentaux.

André LOECHEL

Nous allons maintenant nous intéresser à la situation en Ile-de-France.

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Barthélemy MARTINON

Nous allons effectivement tenter de dresser un tableau du territoire francilien, à travers la présentation des acteurs et des initiatives développées.

Vincent Gollain va maintenant nous présenter les entreprises du multimédia et de l’Internet en Ile-de-France.

Vincent GOLLAIN

Je vous présenterai les résultats d’une enquête réalisée auprès des entreprises développant des activités liées au multimédia et à l’Internet en Ile-de-France.

Malheureusement, nous ne disposions pas de codes statistiques pour ces entreprises. Nous sommes donc partis de la nature de leur activité, à savoir le multimédia et l’Internet. Nous avons défini 18 produits et services proposés par ces entreprises en région Ile-de-France. Ces activités peuvent être centrées autour de la création de CD Roms ou de jeux vidéos, de la production de bornes interactives… Nous n’avons par contre pas retenu les entreprises dont l’activité était axée sur le e-commerce.

Nous avons ainsi recensé 2 150 entreprises. Les trois quarts sont situées à Paris, qui semble leur offrir le meilleur environnement. 19 % des sociétés sont installées dans les Hauts-de-Seine.

Paris est privilégiée car cette ville est parfaitement desservie par les transports en commun et est donc très accessible. Il est important pour ces sociétés de rester proches de leurs clients et des investisseurs. En outre, ces entreprises emploient essentiellement des jeunes, et la localisation intra muros constitue parfois un avantage déterminant pour attirer les salariés.

Si Paris concentre la majorité des entreprises, les communes de banlieue limitrophes sont également privilégiées. Plus la distance avec Paris est grande, moins le nombre d’entreprises dont les activités sont liées au multimédia et à l’Internet sont nombreuses.

En outre, ces entreprises sont particulièrement mobiles. Deux entreprises sur trois ont déménagé au moins une fois au cours des cinq dernières années. Cette forte mobilité s’explique essentiellement par le fait que ces sociétés grandissent rapidement.

L’Ile-de-France bénéficie d’une position concurrentielle évidente. Les chefs d’entreprise estiment d’ailleurs que cette localisation facilite grandement le développement économique de leurs sociétés. Mais ils reconnaissent néanmoins que l’Ile-de-France ne constitue pas encore un pôle mondial dans le domaine de l’Internet. Les Etats-Unis demeurent par ailleurs perçus comme le principal concurrent des entreprises françaises. Les chefs d’entreprise estiment toujours que New York et la Silicon Valley représentent les principaux foyers de concurrence pour leurs activités.

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En Europe, Londres est perçue comme le principal adversaire pour les sociétés localisées en Ile-de-France. Tête de pont pour les sociétés américaines, cette ville a connu une forte croissance de ses activités liées à l’Internet.

Enfin, les chefs d’entreprise estiment que l’avenir des sociétés du multimédia et de l’Internet est particulièrement bon en Ile-de-France. Ils demandent cependant aux pouvoirs publics de les aider afin de consolider leur position.

Gabrielle GAUTHEY

Je passe la parole à Eric Legale, qui va nous présenter l’expérience menée par la municipalité d’Issy-les-Moulineaux.

Eric LEGALE

Seulement 53 000 personnes habitent à Issy-les-Moulineaux. Mais cette commune fait partie du club très fermé des villes ayant d’avantage d’emplois que d’habitants. Par ailleurs, nous bénéficions d’une forte implantation d’entreprises dont l’activité est liée aux NTIC.

L’expérience d’Issy-les-Moulineaux en matière de NTIC a été lancée en 1996. Depuis, nous avons essayé de mettre en place des équipements et des services à destination de la population. Nous disposons donc aujourd'hui d’un recul suffisant pour identifier les problèmes rencontrés.

Internet est évidemment le cœur de notre stratégie, dans la mesure où il représente l’endroit où toutes les informations relatives à Issy-les-Moulineaux sont disponibles. Le site de la ville d’Issy-les-Moulineaux a été visité par 200 000 personnes en l’espace d’une année. Cela peut sembler peu par rapport à la fréquentation d’autres sites, mais ce chiffre est très satisfaisant si nous le comparons à la taille de la population.

Depuis 1998, la ville d’Issy-les-Moulineaux est irriguée par plusieurs boucles locales optiques. Nous bénéficions ainsi du haut débit, ce qui constitue un facteur clé permettant de convaincre les entreprises de venir s’installer sur notre territoire. Depuis 1999, grâce à l’ADSL, les PME et les particuliers peuvent également bénéficier du haut débit.

En tant que municipalité, nous devions proposer aux entreprises et aux habitants un contenu en adéquation avec les possibilités offertes par le haut débit. La WebTV locale a donc été conçue comme un outil multimédia, permettant de recueillir de l’information sous la forme de textes, de sons et d’images. Les prochaines années seront consacrées au développement de l’administration électronique. Nous souhaitons que tous les habitants puissent trouver sur notre site l’ensemble des services leur permettant d’effectuer toutes les démarches administratives.

Nous avons choisi d’externaliser notre service informatique, dans la mesure où nous ne pouvions plus assurer en interne le développement de ces services et la fonction de veille technologique. Par ailleurs, le recours à un prestataire privé nous permet de nous concentrer sur les services et leurs usages pour l’habitant.

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Évidemment, nous avons dû créer de nouveaux services afin que l’appropriation des NTIC par les habitants soit effective. Par exemple, nous avons mis en place des visioconférences avec nos colonies de vacances. Les parents peuvent ainsi dialoguer avec leurs enfants, en le voyant. Par ailleurs, nous avons développé des « cybercrèches », afin de donner la possibilité aux parents de mieux comprendre les activités pédagogiques qui sont dispensées à leurs enfants. Nous sensibilisons les personnes âgées à l’utilisation de l’outil Internet. Enfin, je signale que nous nous intéressons à l’art numérique. Nous ouvrirons d’ailleurs un centre consacré à la culture et au multimédia au cours de l’été prochain.

Les trois quarts de la population d’Issy-les-Moulineaux ne disposent pas d’un accès à Internet à domicile. Nous voulons donc multiplier les lieux où la connexion au Web est possible. Nous souhaitons que l’accès à l’Internet soit situé dans les endroits où la population se rend naturellement : la médiathèque, le centre administratif, les ensembles commerciaux par exemple.

André LOECHEL

Monsieur Boyer, pouvez-vous nous donner un aperçu de vos projets pour l’Est parisien ?

Jean-Marie BOYER

L’intervention de Monsieur Legale montre parfaitement que nous sommes amenés à réfléchir sur les articulations ente les territoires lorsque nous mettons en place des politiques liées aux NTIC.

Marne-la-Vallée est une ville nouvelle où de nombreuses entreprises, dont Disney, se sont implantées. La municipalité remplit une fonction d’aménageur et de développeur du tissu économique et des relations sociales. Nous travaillons dans une logique de partenariat, tant avec les collectivités locales qu’avec le secteur privé.

Le volet économique

Nous nous sommes demandés si les entreprises liées aux NTIC avaient une approche du territoire et un fonctionnement différents par rapport aux entreprises dont les activités sont plus traditionnelles. Nous nous sommes rendus compte que les logiques n’étaient pas radicalement différentes. Par exemple, la facilité d’accès aux marchés, les relations avec les bassins de main d’œuvre constituent toujours des critères déterminants.

Nous nous sommes rendus compte que les entreprises du multimédia et de l’Internet développent des activités entraînant des implications sur le territoire. Nous abordons donc cette question en observant les activités de ces compagnies et en accompagnant les initiatives prises dans la société civile. Nous tentons de créer des dynamiques autour de ces deux aspects.

En effet, nous souhaitons adopter des solutions très souples. Les NTIC sont des technologies partagées, qui concernent tout le monde. Nous devons donc partir des nombreuses initiatives prises pour créer des dynamiques.

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Le volet économique de notre politique réside dans la mise en place de réseaux capables d’offrir une excellente capacité d’accès à Internet. En outre, nous envisageons de développer un pôle consacré à l’industrie de l’image, étant donné que Disney va construire un parc d’attractions dédié au cinéma.

Par ailleurs, l’INA est présente sur le territoire de notre commune. Nous bénéficions d’un fort potentiel de recherche avec l’école Louis Lumière qui forme des techniciens de l’audiovisuel. D’autres lieux de formation se sont également installés dans notre technopôle.

Ces multiples activités donnent un patchwork que nous essayons de dynamiser, en développant les contacts entre les acteurs. A travers l’organisation de carrefours et de rencontres, nous atteignons cet objectif.

Dans le domaine de l’industrie, nous réfléchissons à la mutation de l’imprimerie. Ce secteur d’activité a connu une forte mutation, et nous essayons de voir quelles sont les formations que nous pouvons attirer dans notre environnement économique.

Autrement dit, dans le domaine des NTIC, nous voulons identifier clairement la nature de notre tissu économique afin de le faire fructifier. Nous lui donnons ainsi la possibilité d’entrer en contact avec d’autres pôles.

La société civile

Des initiatives existent également dans ce domaine. Par exemple, France Télécom a décidé d’installer l’ADSL dans les lycées de Noisy-le-Grand, afin de faciliter l’initiation des jeunes à Internet. Nous devons nous y intéresser, dans la mesure où la population de ces établissements scolaires sera parfaitement sensibilisée aux NTIC.

Par ailleurs, les radiologues de plusieurs villes se sont mis d’accord pour réaliser des diagnostics partagés grâce à Internet. Nous leur avons apporté notre soutien lorsqu’ils ont sollicité une aide auprès de la région. Enfin, une télévision locale a été créée. Elle a passé un accord avec un câble-opérateur, et cette télévision fonctionne particulièrement bien.

Ainsi, nous développons une stratégie d’accompagnement en nouant des partenariats lorsque le besoin se fait sentir. Nous nous appuyons sur des émergences.

Nous sommes tous persuadés que les NTIC trouveront un nombre croissant d’applications sophistiquées et efficaces. Les acteurs locaux doivent donc créer le réceptacle permettant ce développement.

Gabrielle GAUTHEY

Nous allons poursuivre notre panorama de l’Est parisien avec l’intervention de Monsieur Martinon.

Barthélemy MARTINON

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La municipalité de Montreuil est partie prenante de l’axe Est, qui part de Paris intra muros et qui s’achève à Marne-la-Vallée.

Près de 300 entreprises dont l’activité est liée aux NTIC sont présentes sur le territoire de Montreuil. Nous avons identifié deux dominantes : 40 % de ces sociétés développent une activité en rapport avec l’animation, et il existe une forte proportion d’entreprises appartenant à la chaîne graphique.

Je brosserai un rapide tableau du Nord et de l’Est parisien. Autour de la Cité des Sciences de La Villette, quelques gros acteurs du multimédia se sont installés. Hachette Multimédia en est de toute évidence le meilleur exemple. Par ailleurs, de nombreux équipements installés dans le Nord de Paris ont un poids culturel et économique fort. Ils contribuent à la création d’une dynamique et d’une image de marque.

Au-delà du périphérique, la Plaine Commune, qui regroupe cinq agglomérations, tente de faire émerger un axe de développement en rapport avec la production d’images. Une charte a été signée, et des opérations se préparent. En effet, il existe une forte concentration de prestations techniques nécessaires à la production audiovisuelle, permettant une cristallisation des activités audiovisuelles particulièrement significative. De nombreux prestataires et des créatifs viennent travailler dans ce secteur, sans pour autant y habiter.

Au-delà du Stade de France, les studios Eclair, basés à Epinay, contribuent à la création d’une dynamique autour des activités liées au cinéma. Par ailleurs, le projet d’exposition internationale consacrée à l’image, prévue pour 2004, permettrait de créer des infrastructures exploitables notamment pour les professionnels de l’image. Cet axe Nord se prolonge jusqu’à l’aéroport de Roissy.

Il existe une volonté de la part des collectivités locales et du département de mettre l’accent sur ce type d’industrie en profitant des dynamiques existantes. L’exposition de 2004 et les Jeux Olympiques de 2008 représenteraient d’excellentes opportunités permettant d’accélérer ce processus et de dynamiser le territoire.

Je crois que nous ne devons pas réfléchir en termes de concurrence entre le Nord et l’Est parisien. Au contraire, nous devons nous appuyer sur des zones identifiées – Saint-Denis, Marne-la-Valllée par exemple – pour créer d’excellentes conditions d’accueil pour les entreprises. Nous attirerons ainsi de nouvelles sociétés et nous contribuerons à l’appropriation par des entreprises plus classiques des outils Internet.

Il existe trois systèmes de production localisés. Ils sont basés à Montreuil, à la Plaine-Saint-Denis et à l’intérieur de Paris. Ces systèmes rassemblent des entreprises appartenant au même secteur d’activité. Ces sociétés voient parfaitement leur intérêt à travailler ensemble et à développer des outils communs. Nous devons nous mettre de leur côté afin de développer des dispositifs pertinents. Autrement dit, nous devons réfléchir collectivement, de manière à répondre précisément à leurs besoins.

André LOECHEL

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Je crois qu’il ne peut pas exister de pôles pertinents sans un accompagnement d’une mise en réseau. Je crois que Monsieur Corbineau sera d’accord avec ce point de vue, n’est-ce pas ?

Bernard CORBINEAU

Effectivement, la mise en réseau s’avère être une nécessité absolue.

Les acteurs de l’Est et du Nord parisiens ont analysé les potentialités de leur territoire en termes d’industries de contenus et d’industries de l’image. Rapidement, nous nous sommes rendus compte que ces territoires bénéficiaient d’une véritable identité, tant au niveau culturel qu’au niveau des segments de métiers. D’un autre côté, nous devons encore définir les frontières de ces territoires. Nous devons maintenant identifier les synergies que nous pouvons développer entre eux.

Dans le même temps, nous devons prendre en compte des réalités diverses. Nous sommes donc pris entre une nécessité de s’ouvrir à l’extérieur tout en conservant nos identités spécifiques.

Par ailleurs, nous nous sommes rendus compte que nous ne devions pas seulement développer des actions dans le Nord et l’Est parisiens. Des coopérations doivent être développées avec d’autres pôles et d’autres territoires où l’image détient une place importante.

Nous avons voulu développer des stratégies alliant à la fois coopération et compétition. Nous réfléchissons donc aujourd'hui à la mise en place d’actions à géométrie variable, permettant de répondre aux besoins qui s’expriment.

Par ailleurs, nous avons tenté de déterminer quelles trajectoires nous devions emprunter. Par exemple, nous avons vu que l’Est parisien avait besoin de compétences en termes de management de l’intégration des NTIC dans les métiers de l’imprimerie et de l’édition. Nous avons donc créé un DESS afin de répondre à ces attentes.

Le rapport entre les collectivités locales et le secteur privé doit être pris en compte. Nous devons nous intéresser aux articulations entre ces deux catégories d’acteurs.

Gabrielle GAUTHEY

A travers une action en faveur de la numérisation des territoires, la CDC s’est intéressée au maillage des territoires. La Caisse des dépôts envisage les territoires à travers la notion de réseaux, organisés autour des cyberbases.

Ces cyberbases sont perçues comme des centres de vie, notamment dans les petites et les moyennes villes. Ils peuvent être perçus comme le cœur d’une fleur autour de laquelle s’organisent des pétales. Les Communautés de communes et les réseaux d’écoles constituent par exemple ces pétales.

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Les cyberbases développent des activités et des portails quotidiennement actualisés, qui renvoient à la vie locale. Le maillage des territoires représente donc un concept particulièrement fort, même s’il est parfois difficile à cerner.

André LOECHEL

Monsieur Magnian va maintenant nous présenter l’expérience qui a été conduite à Angoulême.

André MAGNIAN

40 entreprises développent une activité en rapport avec les NTIC à Angoulême. Cette activité génère 800 emplois directs à temps plein, auxquels il faut ajouter environ 400 intermittents du spectacle.

Nous bénéficions de la présence d’entreprises produisant des dessins animés en 2D et en 3D. Par ailleurs, des sociétés de jeux vidéo en ligne sont également présentes à Angoulême. Enfin, le secteur de la simulation en temps réel et de l’image industrielle est également représentés.

En 1997, le constat était simple. Les industries du secteur de la défense déclinaient, et nous devions absolument trouver des solutions pour amorcer la reconversion économique d’Angoulême.

Nous bénéficiions de la présence du CNBDI et du festival de la bande dessinée. Par ailleurs, Angoulême était marquée par une longue tradition d’activités à la papeterie. Nous avons décidé de partir de ces pôles pour développer des formations. Nous avons créé cinq écoles orientées vers les activités liées à l’image. Par ailleurs, nous apportons désormais une aide aux entreprises qui conçoivent des pilotes de dessins animés. Ces entreprises arrivent désormais à conquérir des marchés. Le dessin animé « Kirikou et la sorcière » en est la meilleure preuve. La ville d’Angoulême a en effet accordé une aide importante pour accompagner les studios ayant réalisé ce film d’animation. A terme, nous espérons que notre pôle pourra employer entre 1 500 et 1 800 personnes.

La moitié des entreprises qui décident de s’installer à Angoulême sont originaires d’Ile-de-France. Leurs dirigeants regrettent que la région Ile-de-France n’accorde pas assez d’efforts à l’industrie de l’image, en particulier au niveau de la communication. Je suis persuadé que la capitale doit développer une politique ambitieuse autour de ce secteur, en accordant un effort tout particulier à la communication : l’Ile-de-France doit parler à ses entreprises et parler au monde. Par ailleurs, Paris souffre de fortes carences en termes de formation. Là aussi, la région Ile-de-France devrait accorder un effort important.

En outre, je suis persuadé que nous pouvons développer un pôle français de l’image où la capitale jouerait un rôle majeur. En outre, je tiens à rappeler nous souffrons d’une extrême faiblesse dans le domaine du jeu vidéo. En ce sens, une vraie stratégie reste encore à inventer.

Gabrielle GAUTHEY

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L’expérience d’Angoulême montre qu’il existe des pôles de compétences en province même si la concentration est forte en Ile-de-France

André MAGNIAN

De toute façon, nous n’avions pas le choix. Le chômage était particulièrement élevé et les industries de la défense étaient moribondes. La reconversion vers des activités porteuses apparaissait comme une nécessité.

Malheureusement, nos moyens demeurent limités. Les autres pôles dédiés à l’image en province souffrent généralement des mêmes problèmes. Dans ce domaine, l’Ile-de-France fait encore figure de région nantie.

Par ailleurs, je tiens à signaler que de nombreux employés partent travailler aux Etats-Unis dans des sociétés de jeux vidéos ou dans des entreprises dont l’activité est axée autour de l’image. Dans ce domaine également, nous devons relever le défi en essayant de garder en France les compétences hexagonales.

Eric LEGALE

Je tiens à rappeler que nous ne sommes pas tous des nantis en Ile-de-France. Issy-les-Moulineaux a connu les mêmes difficultés qu’Angoulême. Cette ville bénéficiait d’une mauvaise image et ne jouissait pas d’un climat économique favorable. Nous avons dû nous battre, au même titre que les régions du Nord et de l’Est de l’Ile-de-France.

Il est vrai que Paris ne bénéficie pas d’une politique spécifique consacrée au secteur des NTIC. En ce sens, il est juste de dire que nous n’existons pas pour le reste du monde.

Issy-les-Moulineaux a pu se développer en profitant du déplacement des entreprises vers le centre de Paris. Nous avons pu les attirer en adoptant une politique dynamique, mais nous n’avons pas du tout bénéficié d’une aide de la part de la région Ile-de-France, cette dernière n’ayant tout simplement pas développé d’actions spécifiques pour les NTIC. Il n’y a eu aucune planification. En outre, nous avons dû nous-mêmes développer nos pôles de formation.

Barthélemy MARTINON

Il est intéressant de se demander comment l’implantation de ce type d’entreprises bénéficie à la ville et aux habitants.

Par ailleurs, je tiens à signaler que les villes de la banlieue Nord éprouvent des difficultés à attirer des entreprises, dans la mesure où elles ne bénéficient pas d’une excellente image. Nous avons décidé d’axer notre effort sur l’offre immobilière et sur les infrastructures de télécommunication. En effet, si ces infrastructures sont insuffisantes, les entreprises innovantes peuvent être tentées de déménager. Nous avons donc décidé de développer des politiques volontaristes, afin de faire un maximum d’offres aux entreprises. Les habitants et les petites entreprises en bénéficient également.

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En outre, nous devons réfléchir à l’offre de service, en s’inspirant des expériences d’Angoulême ou de Montréal par exemple. En effet, le développement de projets ne bénéficie toujours pas d’une réflexion globale menée à l’échelle de la région Ile-de-France, et certains équipements brillent encore par leur absence. Nous sommes clairement en retard par rapport à d’autres régions françaises.

Ces chantiers à mener supposent l’utilisation d’outils dont les retombées pourraient bénéficier à la population. Une initiative de la part des pouvoirs publics est nécessaire afin d’amorcer une réflexion sur l’utilisation et la récupération de ces outils par les habitants. Evidemment, nous devons faire en sorte que les professionnels se les approprient et les développent. Quoi qu’il en soit, je crois que les pouvoirs publics d’Ile-de-France ont pris conscience du défaut d’image de marque qui a été évoqué précédemment.

J’insisterai sur le facteur humain : les entreprises doivent pouvoir trouver les ressources humaines dont elles ont besoin. En ce sens, un réel effort au niveau de la formation doit être réalisé. Par ailleurs, un rapprochement entre les besoins des sociétés et les ressources des habitants doit également être effectué. Malheureusement, les gisements en ressources humaines ne correspondent pas toujours aux gisements d’emploi. En créant un environnement favorable, nous parviendrons à attirer les talents et à faire venir toutes les personnes qui ont choisi de partir travailler aux Etats-Unis.

André MAGNIAN

Je crois par ailleurs que nous devons travailler sur le contenu des projets, qui doit être excellent. Si nous développons des projets intéressants, nous attirerons des personnes compétentes. Je reste persuadé que les pouvoirs publics doivent provoquer des avantages concurrentiels permettant d’attirer les entreprises. Nous avons besoin de créer un différentiel compétitif, en agissant sur les contenus.

André LOECHEL

Je laisse Monsieur Martinon nous présenter le dispositif PRISM.

Barthélemy MARTINON

Ce projet est constitué d’un ensemble de propositions qui a été présenté aux tutelles des villes de la Seine-Saint-Denis. Aujourd'hui, une association de préfiguration et de promotion du pôle réseau « images-son-multimédia » a été fondé.

Nous voulons nous développer sur un secteur précis à travers une logique de travail en réseau. Je tiens à signaler que nous ne sommes pas dans une logique de concurrence avec les pôles situés en province. Au contraire, nous voulons adopter une logique de complémentarité.

Les fonds structurels européens et le contrat de plan état-région devraient être mis à contribution, afin de rattraper le retard de la région parisienne dont nous avons parlé. L’état, l’Europe et les collectivités locales ont décidé de soutenir ce projet.

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Travailler en réseau permettra de bénéficier d’un territoire pilote ouvert aux personnes qui réfléchissent à la mise en place de dispositif permettant de travailler en partenariat. A ce titre, l’industrie des contenus présente l’avantage d’être flexible, et d’être ouverte à cette logique de partenariat. Cela se traduit par l’existence de nombreux réseaux de travail.

Autrement dit, nous voulons préfigurer l’avènement de la société en réseau. Evidemment, nous ne pourrons pas tout faire dans un même lieu. Nous voulons favoriser l’échange et la capitalisation des expériences, afin d’éviter que les mêmes erreurs ne soient pas répétées.

Une réelle volonté politique a été exprimée. Il ne nous reste plus qu’à travailler.

Vincent GOLLAIN

L’Ile-de-France éprouve des difficultés à être visible au niveau international, mais une agence régionale de développement a été créée afin de mettre en valeur et de faire connaître le potentiel francilien.

Gabrielle GAUTHEY

Il est vrai que l’Ile-de-France souffre d’un certain retard, mais de telles initiatives montrent que celui-ci est progressivement comblé.

Un développement efficace supposer la présence de plusieurs ingrédients :

l’existence de réseaux ; l’attractivité des territoires ; une bonne capacité de formation ; un partenariat entre le secteur public et le secteur privé.

Ce dernier point constitue un des principaux axes de travail de la CDC, dans la mesure où nous sommes persuadés que le développement d’un territoire suppose une excellente capacité de coopération entre tous les acteurs.

André LOECHEL

Je vous remercie d’avoir participé à cette table ronde. http://www.arenotech.org

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET RÉSEAUX

L'OFFRE DE SERVICES À HAUT DÉBIT, LES OPÉRATEURS DE TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LES

COLLECTIVITÉS LOCALES

LE 29 MARS (14 H. - 17 H.)

Sous la direction d'André Jean-Marc Loechel, Cité des Sciences/AVN et de l’Industrie Alain

Ducass, Ministère de l’Économe, des Finances et de l’Industrie.

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Le champ de l’offre, tout comme celui des usages, apparaît aujourd’hui bien complexe aux

yeux des acteurs locaux. L’exigence première est donc, là aussi, celle d’une réelle visibilité.

Intervenants :

• Jean Paul Guérin, (Responsable du Dpt appui aux projets locaux TIC, CDC)

• Olivier de Baillenx (AFORM)

• Jean Philippe Walrick (AFOPT)

• Emmanuel Tricaud (COLT)

• Patrick Valette (Tachyon europe B.V.)

• Représentant de France Télécom

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET RÉSEAUX : USAGES ET CONTENUS

Table ronde

La table ronde est animée par : André Loechel, AVN et Gabrielle Gauthey, Caise de Depots

et de Consignation

Intervenants :

• Barthélemy Martinon, PRISM, Aubervilliers

• Eric Poskin, Ville en réseaux, Bruxelles

• Gerhard Yakisch, Adjoint au Maire, Vienne, Autriche

• Christophe Pannetier, Agent de développement et d’urbanisme de Lille Méropole,

Digiport, Lille

• Olaf Malgras, IVT, Rennes

• Eric Legale Issy-les-Moulineaux

• Vincent Gollain, IAURIF

• Jacques-François Marchandise, directeur du développement, FING

• Alain Magnian, Angoulême

• Bernard Corbineau, université de Marne-la-Vallée André LOECHEL

Cet après-midi, nous réfléchirons aux usages et aux contenus des réseaux dans les collectivités territoriales.

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Gabrielle GAUTHEY

La CDC est impliquée depuis plusieurs mois dans l’assistance à la numérisation des territoires auprès des collectivités territoriales. Celles-ci représentent les interlocuteurs naturels de la CDC.

La Caisse des dépôts souhaite s’impliquer plus en avant dans cette démarche, en y consacrant des fonds plus importants. Nous sommes donc particulièrement attachés aux réflexions concernant les usages, les infrastructures et les services à destination des citoyens et des entreprises. Nous devons donc réfléchir à l’attractivité des territoires et à l’appropriation par les citoyens des nouvelles technologies.

En outre, la CDC remplit une fonction d’assembleur de contenus à destination des collectivités et des territoires, à travers le développement d’un portail appelé Mercure. Nous développons également des portails à destination des citoyens.

André LOECHEL

L’association des villes numériques a pour objectif de revenir aux acteurs du territoire. Pendant trois ans, nous avons rencontré de nombreux acteurs, et nous avons examiné des projets. Aujourd'hui, le moment est venu de clarifier le paysage pour identifier les acteurs, et, évidemment, clarifier les objectifs. Aujourd'hui, plusieurs projets sont en cours de réflexion

En fait, nous sommes persuadés que le terrain a besoin d’un accompagnement des expertises. Autrement dit, les collectivités territoriales ont besoin de concret. Par exemple, la mise en ligne du patrimoine nécessite avant tout de l’expertise et de la convergence.

Je laisse aux participants de cette table ronde le soin de se présenter.

Barthélemy MARTINON

Je dirige le pôle PRISM. Nous voulons développer un pôle d’excellence dédié aux NTIC à une échelle régionale. Ce pôle est localisé dans l’Est francilien.

Eric POSKIN

Je dirige une plate-forme de rencontres où nous réfléchissons aux sens des usages des NTIC. Nous favorisons également l’échange des expériences.

Gerhard YAKISCH

Je suis responsable d’un projet européen consacrée à la nouvelle économie. Une de nos problématiques concerne la place du citoyen dans cette économie.

Christophe PANNETIER

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Je dirige Digiport, qui constitue le programme de Lille Métropole sur le développement des NTIC. Nous travaillons beaucoup sur le e-business, l’image numérique et la télémédecine.

Olaf MALGRAS

Je travaille dans une société privée qui modélise des territoires de manière automatique. Nous aurons modélisé une centaine de villes à la fin de l’année. Notre expérience s’appuie sur l’usage fait par les collectivités territoriales de cette modélisation.

Gabrielle GAUTHEY

Digiport commence à bénéficier d’une réelle notoriété, à l’échelle d’une grande métropole. Les actions envisagées couvrent une grande variété de sujets, en termes d’attractivité des entreprises, d’appropriation des usages par les collectivités. Monsieur Pannetier va nous en parler plus longuement.

Christophe PANNETIER

Nous sommes engagés dans le développement des NTIC, à travers l’Initiative régionale pour la société de l’information. Ce projet a été financé par le Conseil régional.

Cette initiative a étonné de nombreuses personnes au moment de son lancement : nous avons tous une image traditionnelle du Nord-Pas-de-Calais, où la sidérurgie et le textile occupent une place dominante. Nous avons des difficultés à concevoir que des projets innovants se tiennent dans cette région.

Aujourd'hui, ce territoire se positionne sur trois axes de développement. Tout d’abord, le e-business sous ses différentes formes bénéficie de nombreuses initiatives. La présence de grands groupes de vente par correspondance ou de groupes de distribution a facilité le développement du e-business. Pour nous, celui-ci représente donc un enjeu et un excellent terrain d’exploitation.

Le domaine de l’image constitue un deuxième axe de développement. La région Nord-Pas-de-Calais est aujourd'hui la troisième région productrice de films et d’images numériques. En effet, un pôle de production en ligne, orientée autour du jeu et du film sur Internet est en train de se constituer. En ce moment, le festival international du film sur Internet se déroule d’ailleurs à Lille.

Le troisième axe de développement est celui de la télémédecine et de la e-santé. De nombreuses expérimentations sont mises en œuvre, autour du dossier du patient par exemple. Récemment, l’entreprise Planète a été créée. Elle vise à industrialiser les applications développées par le CHU de Lille.

Ce type d’expérience constitue un exemple révélateur de notre motivation. En effet, nous souhaitons développer un partenariat fort entre le secteur public et le secteur privé.

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Aujourd'hui, Digiport contribue à la naissance l’agence de développement des TIC, qui est en cours de constitution. Ce projet est soutenu par Lille Métropole, la région et les municipalités concernées. L’Union européenne nous apporte également son concours.

En fait, nous souhaitons positionner Lille Métropole sur l’ensemble européen à partir de ses points forts. En outre, nous avons l’ambition de créer 10 000 emplois autour des NTIC. Enfin, nous voulons créer une véritable industrie numérique, en évitant de nous concentrer uniquement sur les start-ups.

Nous exerçons aujourd’hui deux métiers au sein de Digiport. Tout d’abord, nous remplissons une fonction d’expertise auprès et des collectivités locales. Nous avons bâti une stratégie, qui est axée autour de quatre points :

développement de l’industrie numérique ; appropriation des TIC par tous, à travers le développement des cybercentres et des

villes numériques et multiplication des télé procédures et télé administrations ; développement des réseaux et services de télécommunications en attirant le plus

grand nombre d’opérateurs de télécommunications ; ouverture vers l’étranger à travers une insertion dans les réseaux européens et dans

les initiatives internationales.

En outre, nous organisons des rassemblements internationaux, afin de faciliter le business pour les entreprises dans cette région.

Notre second métier réside dans la création d’un business park dédié aux NTIC. Nous voulons à ce titre créer un centre de services favorisant le développement de services pour les entreprises. Aujourd'hui, quatre types de services aux entreprises sont en cours de développement :

accompagnement pour les entreprises appartenant au secteur des NTIC ; accompagnement autour de projet collectif ; accompagnement autour de l’ingénierie de projets ; accompagnement des entreprises utilisatrices des NTIC dans leur stratégie Internet.

Enfin, nous développons des systèmes d’accueil d’entreprises autour de cinq sites.

A l’issue des premiers mois de cette expérience, j’ai le sentiment que nous tentons d’inverser la logique des collectivités locales. Celles-ci ont en effet tendance à attendre les entreprises. Aujourd'hui, nous agissons en fonction d’une logique proactive en accompagnant les entreprises dans leur démarche vers les collectivités locales et des acteurs mixtes. Nous constatons que les premiers effets de cette logique se font déjà sentir, dans la mesure où des entreprises gagnent des marchés.

Par ailleurs, la mondialisation et la généralisation des NTIC supposent l’adoption d’une logique proactive. Nous travaillons quotidiennement à la diffusion de ce nouveau mode de pensée.

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Nous nous trouvons dans un positionnement particulier, aux confins du public et du privé. D’un côté, nous développons des actions collectives, et nous sommes d’un autre côté conduits à vendre des services. Nous nous heurtons donc à des barrières juridiques. Ainsi, le modèle juridique, tout comme le modèle économique, reste encore à inventer.

Gabrielle GAUTHEY

Les initiatives centrées autour des acteurs d’un territoire sont souvent mixtes, dans la mesure où elles associent le secteur privé et le secteur public. Cette logique doit être expliquée aux collectivités, qui ont tendance à ne s’adresser qu’aux citoyens. Ce partenariat public-privé est absolument essentiel.

Gerhard YAKISCH

In our city we have created something which we call Citizen Relationship Management to ensure that not a single citizen is excluded. In order to facilitate this civic initiative, we are currently participating in two major European projects to create online portals. In 10 or 15 years, we aim to deliver all public services, including elections, on an electronic platform. At the same time, building an e-government means that we must identify and recognise each inhabitant as a citizen. Consequently, we must work to develop methods of compiling information that are independent of the data collection conducted by private enterprises.

André LOECHEL

Dès que nous parlons de l’Autriche, il faudrait évoquer les pôles d’excellence territoriale, Linz par exemple.

Barthélemy MARTINON

Monsieur Pannetier, pouvez-vous nous préciser quel est votre budget ?

Christophe PANNETIER

Ce budget est inscrit à plusieurs endroits dans le contrat de plan état-région. 56 millions de francs sont consacrés à la réalisation du centre de services.

En outre, la Communauté urbaine de Lille a voté un budget de 8, 2 millions de francs, qui est consacré à des expertises et à des études. Ce budget augmentera nettement l’année prochaine, et s’élèvera à une trentaine de millions de francs.

Je ne compte pas les investissements réalisés dans les sites d’accueil aux entreprises. En effet, nous sommes en train de les évaluer.

Gabrielle GAUTHEY

Tous les problèmes d’identification et de marquage et du citoyen sont importants. Je suggère de passer la parole à Eric Poskin, dans la mesure où cette question lui tient à cœur.

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Eric POSKIN

Nous avons créé une plate-forme de rencontres à Bruxelles, afin de nous interroger sur les enjeux des villes en réseau. Ces rencontres ont duré trois jours.

Poser la problématique de la ville en réseau revenait à s’interroger sur la vie en réseau. Les réseaux n’ont pas de sens en eux-mêmes : ils doivent avoir un contenu, une conscience et un sens. Ainsi, si nous voulons que la ville en réseau soit bâtie dans une perspective démocratique, nous ne devons pas écarter cette dimension du sens et de la conscience.

Nous nous sommes également interrogés sur le cadre de ce projet. Ce cadre doit être non-limitatif et dynamique. Par ailleurs, nous avons voulu clarifier les enjeux posés par les NTIC en termes d’individualisation. En facilitant l’accès au plus grand nombre à la vie démocratique, nous devons en effet éviter de nous cantonner à une simple juxtaposition des individus, où aucune interaction n’existerait.

Nous avions invité Jeremy Rifkin, qui a mené une réflexion particulièrement aboutie sur les enjeux sociétaux des NTIC. Monsieur Rifkin estime que nous passons d’une société de consommation de produits à une société de consommation de services. Pour contrer les effets pervers de ce passage, il faut revenir à une défense de la culture, ce dernier terme étant pris au sens large.

Nous nous sommes également interrogés sur la notion de droit. Jusqu’à aujourd'hui, la propriété était réputée comme étant inviolable. Cette notion était universellement répandue dans les sociétés démocratiques. Aujourd'hui, nous vivons dans une société où la propriété privée devient négociable. Par ailleurs, le recul de la sphère privée entraîne un changement évident dans la conception de la vie privé elle-même, qui devient également négociable.

En outre, nous souhaitons être attentifs aux préoccupations quotidiennes de chacun. Nous voulons donner aux citoyens une réelle liberté d’usage des sites culturels et publics. Ainsi, nous avons beaucoup réfléchi à l’attitude d’un acteur public qui décide de s’investir dans les NTIC. Surtout, nous avons tenté d’imaginer quelles conséquences les NTIC auraient à l’avenir.

André LOECHEL

Effectivement, ces trois journées ont remis la prospective au premier plan.

Gabrielle GAUTHEY

Par ailleurs, je crois que nous devons nous demander pourquoi certains espaces publics fonctionnent, alors que d’autres sont confrontés à de nombreuses difficultés. Il semblerait que les espaces publics organisés de manière verticale fonctionnent moins bien que les autres. La CDC tente de développer des espaces publics ouverts, neutres, s’inscrivant dans la durée.

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Nous pouvons maintenant nous pencher sur la modélisation des villes, en nous interrogeant sur le contenu de ces initiatives et sur leurs usages dans les collectivités locales. Je laisse la parole à Monsieur Malgras.

Olaf MALGRAS

A l’occasion des manifestations liées au passage à l’an 2000, la ville de Rennes a souhaité construire une maquette numérique. La société à laquelle j’appartiens a proposé de modéliser la ville à partir des données fournies par l’IGN ou par des photographies satellitales. L’intérêt d’une telle logique est double : tout d’abord, la modélisation est extrêmement rapide. En effet, la modélisation 3D peut être réalisée en l’espace d’une journée. Par ailleurs, elle crée une image vraisemblable : les bâtiments sont à la bonne place, mais leurs façades ont été inventées en fonction de la date de construction du bâtiment et en ayant recours à des livres d’histoire.

Le logiciel auquel nous avons recours présente l’avantage de ne pas introduire de limites de territoire. Ainsi, la modélisation réalisée sur une ville peut parfaitement être étendue à un département ou à une région.

Se pose ensuite la question de l’utilisation de ces maquettes. Pour Rennes, 35 000 personnes se sont promenées virtuellement dans leur ville en cherchant leur maison. Les élus ont ainsi exprimé la volonté de s’approprier le territoire : chaque habitant de Rennes devait pouvoir se retrouver dans cette maquette, en allant chercher son quartier et sa maison. Cette expérience a été passionnante, et a conduit les services de la ville à disposer d’un outil commun de communication entre eux.

En général, personne ne sait lire une carte. Grâce à la modélisation d’une ville, nous disposons d’images où il est particulièrement facile de se repérer. Ainsi, le repérage dans l’espace constitue la première utilisation de la modélisation des territoires.

Une photo aérienne n’est pas manipulable. La modélisation permet au contraire de manipuler le territoire et de détenir un réel recul par rapport à la réalité. En ce sens, il devient possible d’y insérer des projets, dans la mesure où nous détenons d’une vue globale du territoire. Ainsi, la modélisation d’un espace permet de développer des actions de communications et de faciliter le repérage géographique.

Gabrielle GAUTHEY

Vous avez parlé de l’usage fait par les collectivités territoriales. Peut-on aller plus loin dans les relations avec les citoyens et les entreprises, en leur offrant les mêmes services ?

Olaf MALGRAS

Technologiquement parlant, nous ne pouvons pas insérer ces modélisations sur Internet. Par exemple, la modélisation d’un département « pèse » un demi terra octet.

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Aujourd'hui, la maquette est disponible dans un centre d’information. Rien ne s’oppose à son découpage, et à rendre chaque morceau accessible dans différents quartiers. 50 % des données que nous utilisons sont fournies par l’IGN. Les autres sont livrées par la collectivité.

Aujourd'hui, nous menons une réflexion avec les collectivités locales de Bretagne : les données sont publiques, mais la technologie est privée. Par exemple, la ville de Rennes ne dispose pas des moyens technologiques lui permettant d’abriter sa propre base. Des lieux d’hébergement sont donc encore à inventer, où le caractère public des données et la dimension privée de la technologie seraient garantis.

André LOECHEL

La question des usages est absolument fondamentale. Par exemple, la modélisation de la ville de Bobigny a permis de se rendre compte de certains aspects particulièrement simples, ce qui aurait cependant été impossible sans l’utilisation de ces outils.

A Bologne, des universitaires et des conservateurs de musées se sont regroupés dans un projet où la ville est perçue comme un musée. L’utilisateur peut se promener dans la ville à une époque qu’il aura choisie. Les usages de ce système sont quasiment illimités.

Olaf MALGRAS

Nous avons mené le même projet pour la ville de Rennes.

Par ailleurs, je tiens à signaler que nous devons progressivement envisager un territoire dans son ensemble. Autrement dit, nous ne pouvons plus réfléchir de manière locale.

André LOECHEL

Si cet outil est mis à disposition des habitants, il est possible ensuite de recueillir leur opinion. En effet, nous leur donnons ainsi les éléments de réflexion nécessaires, et ils peuvent s’investir plus profondément dans la vie publique.

Je laisse maintenant la parole à Jacques-François Marchandise.

André LOECHEL

Nous allons maintenant nous intéresser à la situation en Ile-de-France.

Barthélemy MARTINON

Nous allons effectivement tenter de dresser un tableau du territoire francilien, à travers la présentation des acteurs et des initiatives développées.

Vincent Gollain va maintenant nous présenter les entreprises du multimédia et de l’Internet en Ile-de-France.

Vincent GOLLAIN

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Je vous présenterai les résultats d’une enquête réalisée auprès des entreprises développant des activités liées au multimédia et à l’Internet en Ile-de-France.

Malheureusement, nous ne disposions pas de codes statistiques pour ces entreprises. Nous sommes donc partis de la nature de leur activité, à savoir le multimédia et l’Internet. Nous avons défini 18 produits et services proposés par ces entreprises en région Ile-de-France. Ces activités peuvent être centrées autour de la création de CD Roms ou de jeux vidéos, de la production de bornes interactives… Nous n’avons par contre pas retenu les entreprises dont l’activité était axée sur le e-commerce.

Nous avons ainsi recensé 2 150 entreprises. Les trois quarts sont situées à Paris, qui semble leur offrir le meilleur environnement. 19 % des sociétés sont installées dans les Hauts-de-Seine.

Paris est privilégiée car cette ville est parfaitement desservie par les transports en commun et est donc très accessible. Il est important pour ces sociétés de rester proches de leurs clients et des investisseurs. En outre, ces entreprises emploient essentiellement des jeunes, et la localisation intra muros constitue parfois un avantage déterminant pour attirer les salariés.

Si Paris concentre la majorité des entreprises, les communes de banlieue limitrophes sont également privilégiées. Plus la distance avec Paris est grande, moins le nombre d’entreprises dont les activités sont liées au multimédia et à l’Internet sont nombreuses.

En outre, ces entreprises sont particulièrement mobiles. Deux entreprises sur trois ont déménagé au moins une fois au cours des cinq dernières années. Cette forte mobilité s’explique essentiellement par le fait que ces sociétés grandissent rapidement.

L’Ile-de-France bénéficie d’une position concurrentielle évidente. Les chefs d’entreprise estiment d’ailleurs que cette localisation facilite grandement le développement économique de leurs sociétés. Mais ils reconnaissent néanmoins que l’Ile-de-France ne constitue pas encore un pôle mondial dans le domaine de l’Internet. Les Etats-Unis demeurent par ailleurs perçus comme le principal concurrent des entreprises françaises. Les chefs d’entreprise estiment toujours que New York et la Silicon Valley représentent les principaux foyers de concurrence pour leurs activités.

En Europe, Londres est perçue comme le principal adversaire pour les sociétés localisées en Ile-de-France. Tête de pont pour les sociétés américaines, cette ville a connu une forte croissance de ses activités liées à l’Internet.

Enfin, les chefs d’entreprise estiment que l’avenir des sociétés du multimédia et de l’Internet est particulièrement bon en Ile-de-France. Ils demandent cependant aux pouvoirs publics de les aider afin de consolider leur position.

Gabrielle GAUTHEY

Je passe la parole à Eric Legale, qui va nous présenter l’expérience menée par la municipalité d’Issy-les-Moulineaux.

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Eric LEGALE

Seulement 53 000 personnes habitent à Issy-les-Moulineaux. Mais cette commune fait partie du club très fermé des villes ayant d’avantage d’emplois que d’habitants. Par ailleurs, nous bénéficions d’une forte implantation d’entreprises dont l’activité est liée aux NTIC.

L’expérience d’Issy-les-Moulineaux en matière de NTIC a été lancée en 1996. Depuis, nous avons essayé de mettre en place des équipements et des services à destination de la population. Nous disposons donc aujourd'hui d’un recul suffisant pour identifier les problèmes rencontrés.

Internet est évidemment le cœur de notre stratégie, dans la mesure où il représente l’endroit où toutes les informations relatives à Issy-les-Moulineaux sont disponibles. Le site de la ville d’Issy-les-Moulineaux a été visité par 200 000 personnes en l’espace d’une année. Cela peut sembler peu par rapport à la fréquentation d’autres sites, mais ce chiffre est très satisfaisant si nous le comparons à la taille de la population.

Depuis 1998, la ville d’Issy-les-Moulineaux est irriguée par plusieurs boucles locales optiques. Nous bénéficions ainsi du haut débit, ce qui constitue un facteur clé permettant de convaincre les entreprises de venir s’installer sur notre territoire. Depuis 1999, grâce à l’ADSL, les PME et les particuliers peuvent également bénéficier du haut débit.

En tant que municipalité, nous devions proposer aux entreprises et aux habitants un contenu en adéquation avec les possibilités offertes par le haut débit. La WebTV locale a donc été conçue comme un outil multimédia, permettant de recueillir de l’information sous la forme de textes, de sons et d’images. Les prochaines années seront consacrées au développement de l’administration électronique. Nous souhaitons que tous les habitants puissent trouver sur notre site l’ensemble des services leur permettant d’effectuer toutes les démarches administratives.

Nous avons choisi d’externaliser notre service informatique, dans la mesure où nous ne pouvions plus assurer en interne le développement de ces services et la fonction de veille technologique. Par ailleurs, le recours à un prestataire privé nous permet de nous concentrer sur les services et leurs usages pour l’habitant.

Évidemment, nous avons dû créer de nouveaux services afin que l’appropriation des NTIC par les habitants soit effective. Par exemple, nous avons mis en place des visioconférences avec nos colonies de vacances. Les parents peuvent ainsi dialoguer avec leurs enfants, en les voyants. Par ailleurs, nous avons développé des « cybercrèches », afin de donner la possibilité aux parents de mieux comprendre les activités pédagogiques qui sont dispensées à leurs enfants. Nous sensibilisons les personnes âgées à l’utilisation de l’outil Internet. Enfin, je signale que nous nous intéressons à l’art numérique. Nous ouvrirons d’ailleurs un centre consacré à la culture et au multimédia au cours de l’été prochain.

Les trois quarts de la population d’Issy-les-Moulineaux ne disposent pas d’un accès à Internet à domicile. Nous voulons donc multiplier les lieux où la connexion au Web est possible. Nous souhaitons que l’accès à l’Internet soit situé dans les endroits où la

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population se rend naturellement : la médiathèque, le centre administratif, les ensembles commerciaux par exemple.

André LOECHEL

Monsieur Boyer, pouvez-vous nous donner un aperçu de vos projets pour l’Est parisien ?

Jean-Marie BOYER

L’intervention de Monsieur Legale montre parfaitement que nous sommes amenés à réfléchir sur les articulations ente les territoires lorsque nous mettons en place des politiques liées aux NTIC.

Marne-la-Vallée est une ville nouvelle où de nombreuses entreprises, dont Disney, se sont implantées. La municipalité remplit une fonction d’aménageur et de développeur du tissu économique et des relations sociales. Nous travaillons dans une logique de partenariat, tant avec les collectivités locales qu’avec le secteur privé.

Le volet économique

Nous nous sommes demandé si les entreprises liées aux NTIC avaient une approche du territoire et un fonctionnement différents par rapport aux entreprises dont les activités sont plus traditionnelles. Nous nous sommes rendu compte que les logiques n’étaient pas radicalement différentes. Par exemple, la facilité d’accès aux marchés, les relations avec les bassins de main d’œuvre constituent toujours des critères déterminants.

Nous nous sommes rendus compte que les entreprises du multimédia et de l’Internet développent des activités entraînant des implications sur le territoire. Nous abordons donc cette question en observant les activités de ces compagnies et en accompagnant les initiatives prises dans la société civile. Nous tentons de créer des dynamiques autour de ces deux aspects.

En effet, nous souhaitons adopter des solutions très souples. Les NTIC sont des technologies partagées, qui concernent tout le monde. Nous devons donc partir des nombreuses initiatives prises pour créer des dynamiques.

Le volet économique de notre politique réside dans la mise en place de réseaux capables d’offrir une excellente capacité d’accès à Internet. En outre, nous envisageons de développer un pôle consacré à l’industrie de l’image, étant donné que Disney va construire un parc d’attractions dédié au cinéma.

Par ailleurs, l’INA est présente sur le territoire de notre commune. Nous bénéficions d’un fort potentiel de recherche avec l’école Louis Lumière qui forme des techniciens de l’audiovisuel. D’autres lieux de formation se sont également installés dans notre technopôle.

Ces multiples activités donnent un patchwork que nous essayons de dynamiser, en développant les contacts entre les acteurs. A travers l’organisation de carrefours et de rencontres, nous atteignons cet objectif.

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Dans le domaine de l’industrie, nous réfléchissons à la mutation de l’imprimerie. Ce secteur d’activité a connu une forte mutation, et nous essayons de voir quelles sont les formations que nous pouvons attirer dans notre environnement économique.

Autrement dit, dans le domaine des NTIC, nous voulons identifier clairement la nature de notre tissu économique afin de le faire fructifier. Nous lui donnons ainsi la possibilité d’entrer en contact avec d’autres pôles.

La société civile

Des initiatives existent également dans ce domaine. Par exemple, France Télécom a décidé d’installer l’ADSL dans les lycées de Noisy-le-Grand, afin de faciliter l’initiation des jeunes à Internet. Nous devons nous y intéresser, dans la mesure où la population de ces établissements scolaires sera parfaitement sensibilisée aux NTIC.

Par ailleurs, les radiologues de plusieurs villes se sont mis d’accord pour réaliser des diagnostics partagés grâce à Internet. Nous leur avons apporté notre soutien lorsqu’ils ont sollicité une aide auprès de la région. Enfin, une télévision locale a été créée. Elle a passé un accord avec un câble-opérateur, et cette télévision fonctionne particulièrement bien.

Ainsi, nous développons une stratégie d’accompagnement en nouant des partenariats lorsque le besoin se fait sentir. Nous nous appuyons sur des émergences.

Nous sommes tous persuadés que les NTIC trouveront un nombre croissant d’applications sophistiquées et efficaces. Les acteurs locaux doivent donc créer le réceptacle permettant ce développement.

Gabrielle GAUTHEY

Nous allons poursuivre notre panorama de l’Est parisien avec l’intervention de Monsieur Martinon.

Barthélemy MARTINON

La municipalité de Montreuil est partie prenante de l’axe Est, qui part de Paris intra muros et qui s’achève à Marne-la-Vallée.

Près de 300 entreprises dont l’activité est liée aux NTIC sont présentes sur le territoire de Montreuil. Nous avons identifié deux dominantes : 40 % de ces sociétés développent une activité en rapport avec l’animation, et il existe une forte proportion d’entreprises appartenant à la chaîne graphique.

Je brosserai un rapide tableau du Nord et de l’Est parisien. Autour de la Cité des Sciences de La Villette, quelques gros acteurs du multimédia se sont installés. Hachette Multimédia en est de toute évidence le meilleur exemple. Par ailleurs, de nombreux équipements installés dans le Nord de Paris ont un poids culturel et économique fort. Ils contribuent à la création d’une dynamique et d’une image de marque.

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Au-delà du périphérique, la Plaine Commune, qui regroupe cinq agglomérations, tente de faire émerger un axe de développement en rapport avec la production d’images. Une charte a été signée, et des opérations se préparent. En effet, il existe une forte concentration de prestations techniques nécessaires à la production audiovisuelle, permettant une cristallisation des activités audiovisuelles particulièrement significative. De nombreux prestataires et des créatifs viennent travailler dans ce secteur, sans pour autant y habiter.

Au-delà du Stade de France, les studios Eclair, basés à Epinay, contribuent à la création d’une dynamique autour des activités liées au cinéma. Par ailleurs, le projet d’exposition internationale consacrée à l’image, prévue pour 2004, permettrait de créer des infrastructures exploitables notamment pour les professionnels de l’image. Cet axe Nord se prolonge jusqu’à l’aéroport de Roissy.

Il existe une volonté de la part des collectivités locales et du département de mettre l’accent sur ce type d’industrie en profitant des dynamiques existantes. L’exposition de 2004 et les Jeux Olympiques de 2008 représenteraient d’excellentes opportunités permettant d’accélérer ce processus et de dynamiser le territoire.

Je crois que nous ne devons pas réfléchir en termes de concurrence entre le Nord et l’Est parisien. Au contraire, nous devons nous appuyer sur des zones identifiées – Saint-Denis, Marne-la-Valllée par exemple – pour créer d’excellentes conditions d’accueil pour les entreprises. Nous attirerons ainsi de nouvelles sociétés et nous contribuerons à l’appropriation par des entreprises plus classiques des outils Internet.

Il existe trois systèmes de production localisés. Ils sont basés à Montreuil, à la Plaine-Saint-Denis et à l’intérieur de Paris. Ces systèmes rassemblent des entreprises appartenant au même secteur d’activité. Ces sociétés voient parfaitement leur intérêt à travailler ensemble et à développer des outils communs. Nous devons nous mettre de leur côté afin de développer des dispositifs pertinents. Autrement dit, nous devons réfléchir collectivement, de manière à répondre précisément à leurs besoins.

André LOECHEL

Je crois qu’il ne peut pas exister de pôles pertinents sans un accompagnement d’une mise en réseau. Je crois que Monsieur Corbineau sera d’accord avec ce point de vue, n’est-ce pas ?

Bernard CORBINEAU

Effectivement, la mise en réseau s’avère être une nécessité absolue.

Les acteurs de l’Est et du Nord parisiens ont analysé les potentialités de leur territoire en termes d’industries de contenus et d’industries de l’image. Rapidement, nous nous sommes rendus compte que ces territoires bénéficiaient d’une véritable identité, tant au niveau culturel qu’au niveau des segments de métiers. D’un autre côté, nous devons encore définir les frontières de ces territoires. Nous devons maintenant identifier les synergies que nous pouvons développer entre eux.

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Dans le même temps, nous devons prendre en compte des réalités diverses. Nous sommes donc pris entre une nécessité de s’ouvrir à l’extérieur tout en conservant nos identités spécifiques.

Par ailleurs, nous nous sommes rendus compte que nous ne devions pas seulement développer des actions dans le Nord et l’Est parisiens. Des coopérations doivent être développées avec d’autres pôles et d’autres territoires où l’image détient une place importante.

Nous avons voulu développer des stratégies alliant à la fois coopération et compétition. Nous réfléchissons donc aujourd'hui à la mise en place d’actions à géométrie variable, permettant de répondre aux besoins qui s’expriment.

Par ailleurs, nous avons tenté de déterminer quelles trajectoires nous devions emprunter. Par exemple, nous avons vu que l’Est parisien avait besoin de compétences en termes de management de l’intégration des NTIC dans les métiers de l’imprimerie et de l’édition. Nous avons donc créé un DESS afin de répondre à ces attentes.

Le rapport entre les collectivités locales et le secteur privé doit être pris en compte. Nous devons nous intéresser aux articulations entre ces deux catégories d’acteurs.

Gabrielle GAUTHEY

A travers une action en faveur de la numérisation des territoires, la CDC s’est intéressée au maillage des territoires. La Caisse des dépôts envisage les territoires à travers la notion de réseaux, organisés autour des cyberbases.

Ces cyberbases sont perçues comme des centres de vie, notamment dans les petites et les moyennes villes. Ils peuvent être perçus comme le cœur d’une fleur autour de laquelle s’organisent des pétales. Les Communautés de communes et les réseaux d’écoles constituent par exemple ces pétales.

Les cyberbases développent des activités et des portails quotidiennement actualisés, qui renvoient à la vie locale. Le maillage des territoires représente donc un concept particulièrement fort, même s’il est parfois difficile à cerner.

André LOECHEL

Monsieur Magnian va maintenant nous présenter l’expérience qui a été conduite à Angoulême.

André MAGNIAN

40 entreprises développent une activité en rapport avec les NTIC à Angoulême. Cette activité génère 800 emplois directs à temps plein, auxquels il faut ajouter environ 400 intermittents du spectacle.

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Nous bénéficions de la présence d’entreprises produisant des dessins animés en 2D et en 3D. Par ailleurs, des sociétés de jeux vidéo en ligne sont également présentes à Angoulême. Enfin, le secteur de la simulation en temps réel et de l’image industrielle est également représentés.

En 1997, le constat était simple. Les industries du secteur de la défense déclinaient, et nous devions absolument trouver des solutions pour amorcer la reconversion économique d’Angoulême.

Nous bénéficiions de la présence du CNBDI et du festival de la bande dessinée. Par ailleurs, Angoulême était marquée par une longue tradition d’activités à la papeterie. Nous avons décidé de partir de ces pôles pour développer des formations. Nous avons créé cinq écoles orientées vers les activités liées à l’image. Par ailleurs, nous apportons désormais une aide aux entreprises qui conçoivent des pilotes de dessins animés. Ces entreprises arrivent désormais à conquérir des marchés. Le dessin animé « Kirikou et la sorcière » en est la meilleure preuve. La ville d’Angoulême a en effet accordé une aide importante pour accompagner les studios ayant réalisé ce film d’animation. A terme, nous espérons que notre pôle pourra employer entre 1 500 et 1 800 personnes.

La moitié des entreprises qui décident de s’installer à Angoulême sont originaires d’Ile-de-France. Leurs dirigeants regrettent que la région Ile-de-France n’accorde pas assez d’efforts à l’industrie de l’image, en particulier au niveau de la communication. Je suis persuadé que la capitale doit développer une politique ambitieuse autour de ce secteur, en accordant un effort tout particulier à la communication : l’Ile-de-France doit parler à ses entreprises et parler au monde. Par ailleurs, Paris souffre de fortes carences en termes de formation. Là aussi, la région Ile-de-France devrait accorder un effort important.

En outre, je suis persuadé que nous pouvons développer un pôle français de l’image où la capitale jouerait un rôle majeur. En outre, je tiens à rappeler nous souffrons d’une extrême faiblesse dans le domaine du jeu vidéo. En ce sens, une vraie stratégie reste encore à inventer.

Gabrielle GAUTHEY

L’expérience d’Angoulême montre qu’il existe des pôles de compétences en province même si la concentration est forte en Ile-de-France

André MAGNIAN

De toute façon, nous n’avions pas le choix. Le chômage était particulièrement élevé et les industries de la défense étaient moribondes. La reconversion vers des activités porteuses apparaissait comme une nécessité.

Malheureusement, nos moyens demeurent limités. Les autres pôles dédiés à l’image en province souffrent généralement des mêmes problèmes. Dans ce domaine, l’Ile-de-France fait encore figure de région nantie.

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Par ailleurs, je tiens à signaler que de nombreux employés partent travailler aux Etats-Unis dans des sociétés de jeux vidéos ou dans des entreprises dont l’activité est axée autour de l’image. Dans ce domaine également, nous devons relever le défi en essayant de garder en France les compétences hexagonales.

Eric LEGALE

Je tiens à rappeler que nous ne sommes pas tous des nantis en Ile-de-France. Issy-les-Moulineaux a connu les mêmes difficultés qu’Angoulême. Cette ville bénéficiait d’une mauvaise image et ne jouissait pas d’un climat économique favorable. Nous avons dû nous battre, au même titre que les régions du Nord et de l’Est de l’Ile-de-France.

Il est vrai que Paris ne bénéficie pas d’une politique spécifique consacrée au secteur des NTIC. En ce sens, il est juste de dire que nous n’existons pas pour le reste du monde.

Issy-les-Moulineaux a pu se développer en profitant du déplacement des entreprises vers le centre de Paris. Nous avons pu les attirer en adoptant une politique dynamique, mais nous n’avons pas du tout bénéficié d’une aide de la part de la région Ile-de-France, cette dernière n’ayant tout simplement pas développé d’actions spécifiques pour les NTIC. Il n’y a eu aucune planification. En outre, nous avons dû nous-mêmes développer nos pôles de formation.

Barthélemy MARTINON

Il est intéressant de se demander comment l’implantation de ce type d’entreprises bénéficie à la ville et aux habitants.

Par ailleurs, je tiens à signaler que les villes de la banlieue Nord éprouvent des difficultés à attirer des entreprises, dans la mesure où elles ne bénéficient pas d’une excellente image. Nous avons décidé d’axer notre effort sur l’offre immobilière et sur les infrastructures de télécommunication. En effet, si ces infrastructures sont insuffisantes, les entreprises innovantes peuvent être tentées de déménager. Nous avons donc décidé de développer des politiques volontaristes, afin de faire un maximum d’offres aux entreprises. Les habitants et les petites entreprises en bénéficient également.

En outre, nous devons réfléchir à l’offre de service, en s’inspirant des expériences d’Angoulême ou de Montréal par exemple. En effet, le développement de projets ne bénéficie toujours pas d’une réflexion globale menée à l’échelle de la région Ile-de-France, et certains équipements brillent encore par leur absence. Nous sommes clairement en retard par rapport à d’autres régions françaises.

Ces chantiers à mener supposent l’utilisation d’outils dont les retombées pourraient bénéficier à la population. Une initiative de la part des pouvoirs publics est nécessaire afin d’amorcer une réflexion sur l’utilisation et la récupération de ces outils par les habitants. Evidemment, nous devons faire en sorte que les professionnels se les approprient et les développent. Quoi qu’il en soit, je crois que les pouvoirs publics d’Ile-de-France ont pris conscience du défaut d’image de marque qui a été évoqué précédemment.

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J’insisterai sur le facteur humain : les entreprises doivent pouvoir trouver les ressources humaines dont elles ont besoin. En ce sens, un réel effort au niveau de la formation doit être réalisé. Par ailleurs, un rapprochement entre les besoins des sociétés et les ressources des habitants doit également être effectué. Malheureusement, les gisements en ressources humaines ne correspondent pas toujours aux gisements d’emploi. En créant un environnement favorable, nous parviendrons à attirer les talents et à faire venir toutes les personnes qui ont choisi de partir travailler aux Etats-Unis.

André MAGNIAN

Je crois par ailleurs que nous devons travailler sur le contenu des projets, qui doit être excellent. Si nous développons des projets intéressants, nous attirerons des personnes compétentes. Je reste persuadé que les pouvoirs publics doivent provoquer des avantages concurrentiels permettant d’attirer les entreprises. Nous avons besoin de créer un différentiel compétitif, en agissant sur les contenus.

André LOECHEL

Je laisse Monsieur Martinon nous présenter le dispositif PRISM.

Barthélemy MARTINON

Ce projet est constitué d’un ensemble de propositions qui a été présenté aux tutelles des villes de la Seine-Saint-Denis. Aujourd'hui, une association de préfiguration et de promotion du pôle réseau « images-son-multimédia » a été fondé.

Nous voulons nous développer sur un secteur précis à travers une logique de travail en réseau. Je tiens à signaler que nous ne sommes pas dans une logique de concurrence avec les pôles situés en province. Au contraire, nous voulons adopter une logique de complémentarité.

Les fonds structurels européens et le contrat de plan état-région devraient être mis à contribution, afin de rattraper le retard de la région parisienne dont nous avons parlé. L’état, l’Europe et les collectivités locales ont décidé de soutenir ce projet.

Travailler en réseau permettra de bénéficier d’un territoire pilote ouvert aux personnes qui réfléchissent à la mise en place de dispositif permettant de travailler en partenariat. A ce titre, l’industrie des contenus présente l’avantage d’être flexible, et d’être ouverte à cette logique de partenariat. Cela se traduit par l’existence de nombreux réseaux de travail.

Autrement dit, nous voulons préfigurer l’avènement de la société en réseau. Evidemment, nous ne pourrons pas tout faire dans un même lieu. Nous voulons favoriser l’échange et la capitalisation des expériences, afin d’éviter que les mêmes erreurs ne soient pas répétées.

Une réelle volonté politique a été exprimée. Il ne nous reste plus qu’à travailler.

Vincent GOLLAIN

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L’Ile-de-France éprouve des difficultés à être visible au niveau international, mais une agence régionale de développement a été créée afin de mettre en valeur et de faire connaître le potentiel francilien.

Gabrielle GAUTHEY

Il est vrai que l’Ile-de-France souffre d’un certain retard, mais de telles initiatives montrent que celui-ci est progressivement comblé.

Un développement efficace supposer la présence de plusieurs ingrédients :

l’existence de réseaux ; l’attractivité des territoires ; une bonne capacité de formation ; un partenariat entre le secteur public et le secteur privé.

Ce dernier point constitue un des principaux axes de travail de la CDC, dans la mesure où nous sommes persuadés que le développement d’un territoire suppose une excellente capacité de coopération entre tous les acteurs.

André LOECHEL

Je vous remercie d’avoir participé à cette table ronde. http://www.arenotech.org

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET RÉSEAUX

L'OFFRE DE SERVICES À HAUT DÉBIT, LES OPÉRATEURS DE

TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES

LE 29 MARS (14 H. - 17 H.)

Sous la direction d'André Jean-Marc Loechel, Cité des Sciences/AVN et de l’Industrie Alain

Ducass, Ministère de l’Économe, des Finances et de l’Industrie.

Le champ de l’offre, tout comme celui des usages, apparaît aujourd’hui bien complexe aux

yeux des acteurs locaux. L’exigence première est donc, là aussi, celle d’une réelle visibilité.

Intervenants :

• Jean Paul Guérin, (Responsable du Dpt appui aux projets locaux TIC, CDC)

• Olivier de Baillenx (AFORM)

• Jean Philippe Walrick (AFOPT)

• Emmanuel Tricaud (COLT)

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• Patrick Valette (Tachyon europe B.V.)

• Représentant de France Télécom

COLLECTIVITÉS TERRITOXRIALES ET RÉSEAUX :

L’OFFRE DE SERVICES À HAUT DÉBIT, LES OPÉRATEURS DE

TÉLÉCOMMUNICATIONS ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES

La table ronde est animée par :

André LOECHEL, Cité des Sciences et de l’Industrie, AVN et Alain DUCASS, Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

Intervenants :

Gérard LANTIER, Responsable Marketing au sein de la Direction des Collectivités locales, France Telecom

Emmanuel TRICAUD, COLT Olivier DE BAILLENX, AFORM Jean-Philippe WALRICK, AFOPT Jean-Paul GUERIN, Caisse des Dépôts et des Consignations

Résumé

Introduction para Alain DUCASS Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie

Si les collectivités locales et les opérateurs se rencontrent à l’occasion de nombreux colloques, l’originalité de cet atelier est de permettre aux opérateurs de présenter aux collectivités l’ensemble de leurs offres à destination de l’administration, des administrés et des entreprises. Nos invités vont parler en leur nom, mais chacun d’entre eux représente également un type d’offres qui répond à des besoins différents. Cet atelier fait suite à celui qui s’est tenu hier et lors duquel différentes collectivités locales ont exprimé leurs besoins.

I. Bilan des travaux de la veille par André LOECHEL

Nous avons pour objectif que ces différentes réunions soient des lieux de rencontre et d’échanges qui permettent de découvrir l’offre, la demande et en particulier leurs nouveaux champs d’action. Afin que les informations qui y seront dévoilées circulent, les actes de ce colloque seront publiés d’ici trois mois. Nous espérons également que ces échanges se concrétiseront à travers vos futures réalisations.

Nous avons donc abordé hier les besoins des collectivités et certaines de leurs réalisations. Par exemple, nous avons assisté à la présentation d’un pôle Image qui est en train de se constituer dans le nord-est de la région parisienne. A cette occasion, nous nous sommes posés diverses questions :

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comment mobiliser des industries culturelles ? comment le privé et le public peuvent-ils travailler ensemble ? comment se mettre en réseau avec d’autres pôles, comme Angoulême, Lyon, Lille ou

Marseille ?

Certains d’entre vous ont exprimé la volonté de travailler en commun pour adapter ce modèle à d’autres situations, ce qui est une démarche est relativement nouvelle.

II. Les missions des pouvoirs publics

Alain DUCASS

Quelles missions en matière de communication ont-elles été confiées par le législateur aux pouvoirs publics ?

Le Code des Postes et Télécommunications et la loi du 16 juillet 1996 nous fournissent la réponse à cette question. Premièrement, ils énoncent le principe selon lequel les activités de télécommunications s’exercent librement. Deuxièmement, un service public des télécommunications est garanti pour éviter de trop grandes disparités. Troisièmement, les autorités nationales de la régulation, soit, en France, le Ministre et l’autorité de régulation des télécommunications, veillent au respect d’un certain nombre de principes. Ces dispositions visent à éviter que ne se reproduisent des situations comme celle que Monsieur Walrick a soulignée devant moi.

Jean-Philippe WALRICK

En effet, aujourd’hui, 35 % de la population américaine n’a pas accès à des lignes à haut débit. Il faut dire que les Etats-Unis ont mis en œuvre la dérégulation bien avant l’Europe.

Alain DUCASS

Les pouvoirs publics français doivent veiller :

au maintien d’un service minimum ; au respect d’une concurrence effective et loyale ; au développement du secteur des télécommunications ; aux conditions d’interconnexion entre les opérateurs ; au respect des correspondances privées ; aux respect des obligations de défense et de sécurité qui sont fixées aux opérateurs.

De plus, ils sont chargés de prendre en compte l’intérêt des territoires et des utilisateurs dans l’accès aux services et aux équipements.

III.Etat des lieux des opérateurs en France

Les grands opérateurs doivent solliciter l’avis de l’ART et l’autorisation du Ministre, qu’il s’agisse d’installer des réseaux de télécommunications sur la voie publique ou de proposer des services téléphoniques au public. En France, 60 opérateurs ont déjà obtenu une

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autorisation pour assurer ces deux types de service, 46 pour assurer seulement le premier type de service et 22 pour assurer uniquement le second. Il est impossible de laisser s’exprimer la centaine d’opérateurs de communication existante, mais nous avons tenté de convier des représentants de différentes catégories.

Par ailleurs, l’offre n’est pas homogène du point de vue géographique. Il est donc fondamental de déterminer quels sont les types de besoins sur un territoire donné. Nous menons cette réflexion, qui nous permet de conseiller utilement les collectivités.

Certains types de télécommunications sont accessibles sur tout le territoire :

le service public des télécommunications représenté par France Télécom, qui comprend l’accès au réseau RTC et à des lignes Numéris ;

le satellite ; les technologies basées sur la paire téléphonique.

En ce qui concerne ces dernières, il est nécessaire d’une part, que les lignes ne soient ni trop longues, ni trop vieilles et d’autre part, que le nombre de clients suffise à rentabiliser l’investissement. Ces technologies sont donc réservées à des zones urbaines ou semi-urbaines, soit la moitié du territoire.

A terme, des opérateurs de boucle locale radio devraient implanter des équipements et offrir leurs services aux villes dynamiques sur le plan économique. Le câble est également un vecteur de télécommunication. Par ailleurs, certains quartiers dans un nombre de villes restreint sont équipés de réseaux de fibres optiques.

Quels sont les partenariats envisageables entre une collectivité locale et un opérateur ? Au préalable, les pouvoirs publics doivent définir ses besoins en termes d’usages, de volume, de débit et de technologies au regard des équipements disponibles. Ils doivent également évaluer leurs coûts fixes et le volume de clientèle nécessaire pour rentabiliser le service.

Les différents opérateurs vont maintenant nous présenter leurs offres. Au vu de la position particulière de France Telecom dans le secteur, son représentant, Gérard Lantier, nous présentera les différentes offres disponibles sur le marché. Jean-Paul Guérin conclura cet atelier.

Les différents vecteurs de communication

Gérard LANTIER, Responsable Marketing au sein de la Direction des Collectivités locales, France Telecom

Afin de ne pas faire double emploi avec les différents intervenants, je me contenterais d’effectuer une présentation globale des offres d’un point de vue technologique. En effet, le service public, assuré par France Telecom recouvre plusieurs notions dont celle de service universel, qui comprend le réseau téléphonique et celle de service obligatoire, qui contrairement au précédent, n’est pas soumis à une obligation de péréquation.

I. L’augmentation de la puissance et de la vitesse de transmission

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Il n’existe pas de définition officielle du haut débit en France. Néanmoins, la FCC fixe sa limite inférieure à 200 kilobits. En Angleterre, ce seuil est fixé à 384 kilobits, vitesse à partir de laquelle il est possible de transmettre des vidéos de qualité VHS.

La notion de haut débit varie excessivement dans le temps : alors qu’il y a vingt ans, transmettre un signal vidéo nécessitait 140 mégabits, il n’en faut plus que 7 aujourd’hui. De la même façon, le modem du minitel avait une puissance de 12 000 bits par seconde contre un méga bit actuellement. D’un côté, la capacité de compression a augmenté tandis que de l’autre, on réduit considérablement la bande passante nécessaire.

II.Les vecteurs de communication

J’ai recensé plusieurs vecteurs de communication :

Le courant porteur sur ligne électrique

Bien qu’il ait été abandonné par un certain nombre de constructeurs, il reste un excellent vecteur de transmission à l’intérieur du même bâtiment.

La boucle locale en cuivre

La ligne téléphonique reste l’accès le plus classique. Ses capacités de transmission augmentent alors que le dégroupage va permettre aux concurrents de France Telecom d’offrir des accès ADSL sur l’ensemble du territoire.

Le réseau mixte fibre optique et ligne téléphonique

Une autre solution consiste à installer un sous-répartiteur au milieu d’un groupe de clients potentiels et à se relier aux clients en utilisant la paire téléphonique, qui supporte d’importants débits.

Le réseau câblé

Il touche un grand nombre d’abonnés, mais connaît des limites en termes de quantité d’informations échangées.

Le laser

Cette technique présente un inconvénient : le simple mouvement des bâtiments oblige à effectuer de fréquents recalages du laser.

III.L’utilisation

Il ne faut pas négliger l’existence d’un marché pour les transferts asymétriques. Il est par exemple possible d’organiser des visioconférences avec une transmission à 384 kilo bits. Le réseau câblé vise le marché résidentiel et les PME tandis que l’ADSL uniquement les PME. La fibre optique couvre tout le spectre du marché. Il s’agit d’une analyse purement technologique.

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La tendance à se focaliser sur la question des hauts débits pourrait faire oublier que l’accès au réseau n’est qu’un des maillons de la chaîne d’accès à Internet. En effet, le client, le fournisseur d’accès et le prestataire de contenu y appartiennent également et participent à l’optimisation du réseau à part égales avec le vecteur d’accès.

D’après la FCC, le taux de pénétration des services trois ans après leur introduction s’élevait à 0,2 % pour le téléphone, 2 % pour la télévision et 8 % pour les services de diffusion de télévision par satellite. On estime que ce taux s’élèvera à 33 % pour l’ADRL et à 65 % pour l’ADSL. Néanmoins, ces taux ne reflètent pas les disparités géographiques qu’il faudra résoudre en trouvant des solutions transitionnelles.

Certains opérateurs ont une approche de la commercialisation purement technologique et ne proposant qu’une offre de base. D’autres tentent de combiner l’infrastructure et l’usage en offrant des « tickets de services », ce qui leur permet de générer une demande suffisamment importante pour développer l’offre.

Les collectivités locales doivent donc dans un premier temps, avoir une approche complète afin de faire un état des lieux du marché et dans un second temps, travailler simultanément sur l’usage et les services en collaboration avec les opérateurs.

Alain DUCASS

Nous avons négligé intentionnellement la téléphonie mobile dans nos propos car celle-ci fera l’objet d’une réflexion particulière.

Alfred PHILIPS, Consultant en télétravail et cybercommunes à Bruxelles

Il faut mener une stratégie d’ensemble : même le bouquet de service implique l’existence d’un développement économique local induit par une stratégie. La nature de ces cercles vertueux dépend des niveaux et des zones, leur efficacité est accrue par les lois sur l’intercommunalité.

Gérard LANTIER

En effet, il faut effectuer une forte différenciation entre les collectivités locales. En particulier, France Telecom propose une offre à destination des citoyens, des entreprises (sous la forme de conseil juridique ou d’aide au montage de business plan) et des collectivités elles-mêmes (par exemple, la gestion de courrier ou la remontée d’interventions techniques). Les communes nous opposent souvent le fait que seulement 3 % de leurs administrés possèdent un équipement informatique.

Les fibres optiques

Emmanuel TRICAUD, COLT

COLT est un opérateur à vocation européenne orienté vers les entreprises : ma vision sera donc restreinte à ce périmètre. Notre entreprise est connue pour avoir déployé des boucles

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locales de fibres optiques dans les villes européennes de plus d’un million d’habitants. Nous allons désormais passer au dégroupage.

I.La couverture géographique

En peu de temps, le métier des télécommunications ont évolué du génie civil à l’électronique. Dans ce contexte, la boucle locale et les réseaux longue distance en fibres optiques s’étendent sur les mêmes territoires que le TGV et le Métro. Or la technologie ADSL a émergé : elle consiste à utiliser le réseau capillaire des opérateurs historiques pour l’exploiter à un niveau beaucoup plus haut qu’il ne l’était. Ce projet technologique permet de toucher des zones beaucoup plus étendues que la fibre optique, ce qui est d’autant plus intéressant dans un pays comme le nôtre qui compte peu de villes importantes. Aujourd’hui, environ 800 immeubles sont connectés à Paris, Lyon et Marseille contre 5800 en Europe.

II.Notre offre

Nous proposons des services de liaison spécialisée de tous débits, surtout à partir de 2 mégabits, ce sous des formes innovantes. Nos clients cherchent avant tout à étendre l’espace du réseau local, tant par les technologies fibres que DSL. Nous leur proposons l’usage de serveurs installés sur des sites distants. En outre, nous hébergeons des sites Internet de façon performante afin d’assurer les meilleurs temps de réponse à leurs usagers, quel que soit leur fournisseur d’accès.

Nous espérons aujourd’hui pouvoir proposer notre offre non seulement aux grandes entreprises, mais aux PME, ce qui induit un développement dans un nombre croissant de villes françaises. Ainsi avons-nous l’intention d’ouvrir progressivement les services de dégroupage, ce qui nous permettra de leur offrir un accès à Internet à haut débit et aux applications correspondantes.

Par ailleurs, je tiens à souligner qu’il est très difficile de faire jouer à une société le double rôle de fournisseur de services numériques en concurrence et d’opérateur du monopole naturel du réseau de cuivres d’accès. De ce fait, France Telecom est soumis à une situation schizophrénique. Il remplit ses nouvelles missions avec une lenteur compréhensible.

Depuis 1997, notre investissement en France a atteint 2,2 milliards de francs. Cette année, nous testons la viabilité de dégroupage à Lyon et à Marseille. L’an dernier, notre chiffre d’affaires s’est élevé à un milliard de francs. Tant que le dégroupage n’est pas opérationnel, nous nous appuyons sur Turbo DSL de France Telecom afin d’offrir un débit garanti. Néanmoins, le succès de ce produit et les flux que cela induit ne doit pas se répercuter sur les délais.

III.Nos relations avec les collectivités locales

Si nous ne réclamons pas de subventions aux pouvoirs publics locaux, nous leur demandons la possibilité de déployer nos câbles, en particulier par la mise à disposition de fourreaux. Nous avons déjà été confrontés à des collectivités qui désiraient nous louer et non nous vendre les infrastructures dont elles considéraient qu’elles appartenaient au domaine public.

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Le Conseil Général de l’Essonne, ayant pris conscience des enjeux du déploiement des technologies DSL et de la lenteur de dégroupage, s’est intéressé à la mise en œuvre de cette nouvelle modalité juridique que représente ce dernier. En effet, les collectivités locales ont tout intérêt à lotir leurs appels d’offres en fonction du marché. En dialoguant avec les opérateurs, elles pourront distinguer les lots pouvant faire l’objet d’un appel à la concurrence des lots qui ne peuvent qu’être attribués à l’opérateur historique.

IV. alain Ducas

J’ai noté vos remarques concernant l’intérêt des fourreaux et celui de favoriser le dégroupage. En tant qu’opérateur, constatez-vous des différences en matière de développement des usages ?

Emmanuel TRICAUD

Nous expérimentons davantage les usages en tant qu’hébergeurs qu’en tant que fournisseurs d’accès. Nous pouvons constater par exemple quels sont les sites qui génèrent un débit beaucoup plus élevé que les autres, comme les sites sportifs ou média. En tant que fournisseurs d’accès, nous dialoguons avec l’architecte des systèmes d’information ou le directeur informatique du client : le haut débit leur permet d’effacer les distances entre les sites en termes de réseaux informatiques.

Alain DUCASS

Connaissez-vous les taux de croissance des débits pour les clients grands comptes ?

Emmanuel TRICAUD

Ces taux sont difficiles à déterminer. Les entreprises françaises accusent un retard important en matière de connaissance des réseaux longue distance. Dans les années 90, certaines d’entre elles ont connu de graves désappointements en utilisant des modèles clients serveurs américains sur un réseau français de moindre qualité. Aujourd’hui, l’ADSL et l’ADLR se répandent dans les grandes villes, qui seront toutes équipées d’ici trois à cinq ans. Cela va enfin permettre de développer cet informatique client/serveur.

L’Internet haut débit par le câble

Olivier DE BAILLENX , AFORM

Noos est le premier câble opérateur français. La Société Lyonnaise de communication, qui a été créée depuis quinze ans, a été rebaptisée Noos en mai 2000 afin de marquer le nouvel élan de la société vers les contenus numériques. Nous couvrons une centaine de communes, comme Paris et les communes de la région parisienne, Cannes, Montauban, Clermont-Ferrand... Nous sommes arrivés sur ce marché via l’audiovisuel, notre clientèle est donc essentiellement résidentielle. En France, le nombre de foyers raccordables s’élève à 2,5 millions, dont un tiers utilisent au moins un des services proposés par Noos.

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Noos a lancé sa première offre d’Internet à haut débit, cybercâble, en 1996. A la fin du mois de décembre 2000, 80 % des foyers raccordables avaient la possibilité d’accéder à une offre Internet haut débit et Noos recensait 63 000 abonnés sur les 100 000 abonnés existants. Ainsi, le câble est-il le premier vecteur de l’Internet haut débit devant l’ADSL. Néanmoins, il a essentiellement une vocation à se développer sur un parc de 8,3 millions de prises. Les fournisseurs d’accès sur le câble ont émergé à partir de 1997. On peut citer par exemple l’opérateur local alsacien Svidéo Communication.

A la fin de l’année 2000, Internet sur le câble est présent dans plus de 150 communes françaises, soit 5 millions de foyers et 120 000 abonnés. La progression de ce vecteur est donc réelle et concerne notamment le parc résidentiel. Il est vrai qu’il présente plusieurs avantages :

la rapidité avec des débits à 512 kilobits par seconde en voie descendante ; la connexion permanente à un tarif forfaitaire depuis ses origines ; la disponibilité de la ligne téléphonique.

L’Internet haut débit donne de la profondeur au PC en tant qu’outil de communication. En décembre 2000, nous avons lancé le multicast, qui permet une diffusion audiovisuelle de très bonne qualité sur le net, en flux continu. Notre technologie induit donc des usages audiovisuels divers, comme les jeux en ligne, la musique numérique ou la télévision à la demande.

Notre vocation grand public ne nous détourne pas pour autant des collectivités locales, qui sont conscientes que notre offre change le quotidien de leurs administrés. En revanche, nous sommes peu présents sur les entreprises. Nous menons néanmoins des opérations particulières: nous avons déjà travaillé au raccordement d’écoles ou de bâtiments municipaux entre eux. En France, 1 500 communes sont câblées : à terme, nous devrions être présents dans 75 % des foyers français.

De la salle

Comment voyez-vous votre évolution par rapport à la convergence réglementaire qui se profile grâce à la loi sur la société de l’information ?

Olivier DE BAILLENX

Nous nous préoccupons de cette loi et des directives communautaires. Nous attendons avec impatience l’harmonisation des régimes juridiques applicables au réseau afin que ce dernier soit assimilé à un réseau de télécommunication.

Alain DUCASS

Je vous remercie de nous avoir présenté un large panorama des technologies et des acteurs, au-delà de votre seule entreprise. Comme nous allons maintenant aborder les offres satellitaires, je vous rappelle que l’audiovisuel comprend toutes les transmissions de signaux qui n’ont pas de caractère privé.

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Le satellite

Jean-Philippe WALRICK, AFOPT

Notre société a été créée en 1997 par la réunion de deux équipes techniques, celles de Manstat et de Netscape. Actuellement, le secteur du satellite vit principalement de la téléphonie et de la télévision et ne maîtrise pas les technologies IP.

I.Technologies et marché

Si certains opérateurs de flotte tentent de proposer des services, ils ne possèdent pas les compétences adéquates. Ces derniers réalisent 70 % de leur chiffre d’affaires sur les services de télévision numérique. En outre, un transpondeur 36 mégahertz coûte deux à trois millions de dollars par an. Internet via le satellite ne s’adresse donc pas au grand public, qui n’a pas besoin de volumes importants.

En revanche, les professionnels désirent recevoir leurs documents rapidement. Dans cette optique, il est utile de comprendre que le temps de latence de la bande passante est un élément de prix essentiel. Les applications en matière de télécommunications doivent tenir compte de cette problématique sous peine d’échec. L’émergence de Java a mis à l’arrière plan le temps de latence pour se centrer autour de la bande passante.

Jusqu’à présent, le marché du satellite est assez éclaté. La technologie B-SAT n’est pas adaptée aux mondes IP et TCP/IP car elle a été développée pour la téléphonie. Premièrement, elle nécessite des temps de latence fixes. Deuxièmement, elle est très sensible aux variations de temps et n’est donc pas stable. Troisièmement, l’IP nécessite des compétences très différentes de celles du monde de la télévision.

Le secteur du satellite a été le terrain de nombreuses expériences et de nombreux échecs, bien qu’il soit très médiatisé. Le satellite permet de faire du broadcast IP en utilisant une trame DVD, ce qui permet d’envoyer des milliers d’informations pour un très faible coût. Il permet également de faire du multicast IP, du multicast sécurisé et de l’unicast. Cette dernière technologie a été testée en 1999 par France Telecom, mais elle ne permet pas de contrôler l’operating system qui fonctionne sur le PC du client. Elle peut être mise en œuvre soit par le DVD RCS et Gilat Sky Blaster, qui visent les très petites entreprises, soit par Tachion qui touche plutôt les PME-PMI.

Notre société fournit donc partout dans le monde des services abordables de connexion IP haut débit par satellite disposant de QS et de SAV. En France, nous travaillons avec Clemessy, Internect, Groupe Primus, Ision Internet et Bull.

II.Description du service

Nous fournissons un service de boucle locale. Nous avons installé à Amsterdam une antenne de 4,80 mètres qui est nommée la Gate Way. Les sites distants sont également équipés d’une antenne de 98 centimètres et « d’une boîte noire ». Il s’agit d’un PC industriel fonctionnant sous Unix et accueillant les softwares propriétaires ainsi que la gestion de TCIP

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sous le protocole XTP satellite. Nos partenaires disposent d’un centre d’appel de support de deuxième niveau. Enfin, nous utilisons les infrastructures satellites existantes.

Nous n’avons pas utilisé de technologies V-Sat pour faire de l’IP par satellite. En effet, utiliser V-Sat et le TCP/IP nous contraint à mettre en œuvre un certain nombre d’artifices logiciels car le TCP/IP n’apprécie pas les connexions qui comprennent un fort temps de latence. Nous avons dû nous équiper afin d’éviter les collisions sur V-Sat, ce qui nous permet d’obtenir 80 % d’IP utiles sur la bande passante du satellite. Par ailleurs, les solutions de catching nous permettent de combattre les problématiques de temps de latence.

Nous ne sommes pas compétitifs pour répondre à un simple besoin de connexion à Internet. En revanche, nous sommes plus abordables pour les entreprises éloignées des POP qui souhaitent une connexion à haut débit. En effet, dans ce cas, la plupart des opérateurs ne peuvent leur garantir un débit stable d’un site à un autre quelle que soit leur localisation géographique. Le satellite permet de partager la bande passante et le volume d’utilisation. Il s’adapte donc particulièrement bien aux architectures multitiers qui sont très prisées actuellement par les directions informatiques.

Le satellite permet de diffuser une vidéo, de répliquer toutes les bases de données de l’entreprise et y accéder par la suite et de déployer des logiques métiers avec les sites éloignés. Si nous travaillons avec très peu d’entreprises françaises, il existe actuellement un certain nombre de sites tests, notamment à Savernes. En revanche, aux Etats-Unis, de nombreux projets de e-government utilisent notre solution et l’US Air Force est notre cliente. Je peux également vous citer un ASP comme Main Market, qui fournit tous les logiciels nécessaire pour gérer une pharmacie et orienter les pharmaciens vers les médicaments génériques.

III.De la salle

Pourriez-vous me fournir des exemples de prix ?

Jean-Philippe WALRICK

Le matériel nécessaire à une installation unitaire coûte 30 000 francs. Le prix de la connexion, qui comprend la boucle locale et l’accès à Internet, est inférieur à 20 000 francs.

André DUCASS

En matière de boucle locale radio, la France présente deux particularités. D’une part, le spectre des fréquences est homogène sur tout le territoire et il est relativement étendu. D’autre part, l’ART et les Ministres se sont basés sur des critères d’aménagement du territoire pour choisir les opérateurs nationaux et régionaux.

La boucle locale radio permet d’établir des liaisons point par point, jusqu’à 65 mégabits par seconde dans certaines conditions. Le mode d’accès privilégié reste l’antenne, qui doit être située à la vue du client.

La téléphonie mobile Le représentant de Cegetel

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Les précédents orateurs ont déjà abordé de nombreux sujets qui nous concernent. En effet, nous avons lancé notre première offre ADSL la semaine dernière. En outre, nous détenons une boucle locale radio aux Antilles. Néanmoins, il est important de présenter la téléphonie mobile et les perspectives qui y sont liées.

I.Présentation de SFR

SFR possède plus de 10 millions de lignes, dont 35 000 appartiennent à des collectivités publiques et à des administrations. Cela représente 35 % du marché pour un taux de couverture de 98 % de la population et de 87 % du territoire. Nous consentons à un effort particulier d’extension sur les axes TGV ainsi que sur les stations balnéaires et de sports d’hiver.

En 1999, SFR a annoncé la sortie du SMS, qui représente 8 % de notre chiffre d’affaires, soit 2 millions de SMS par jour. L’an dernier, le lancement du WAP a rencontré un succès mitigé, faute de haut débit. Enfin, le GPRS et l’UMTS constituent l’offre du futur. Le GPRS utilise la norme GSM mais exige de nouveaux terminaux, ce qui a retardé son lancement jusqu’à la fin de l’année 2 001.

II.Le pari de l’UMTS

Nous avons déposé notre licence UMTS le 30 janvier dernier. A partir de juin 2002, nous développerons le taux de couverture et le débit des premiers services UMTS. Le succès de ces technologies très coûteuses est en grande partie conditionné par l’ergonomie des terminaux. La licence a coûté 32,5 milliards de francs et SFR estime le coût du déploiement du réseau à 30 milliards.

En 2000, nous avons investi 6 milliards de francs, acheminé 27 milliards de minutes et 16 milliards d’appels. Nous sommes convaincus que le téléphone fixe va se tourner de plus en plus sur la DATA et que la mobilité va prendre le dessus sur la voix. En conséquence, nous avons constitué une branche fixe en regroupant le 7 et Cegetel Entreprises.

La seconde génération de GPRS devrait être opérationnelle vers 2002 et permettre le développement des débits de 100 à 300 kilo bits. L’UMTS passera de 140 kilo bits à 2 mégabits par seconde. Le délai d’amortissement de ces technologies dépendra de leur déploiement.

Nous assisterons à une évolution progressive des usages parallèlement à l’évolution des débits. Si dans un premier temps, les usages seront tournés vers l’information, l’organisation personnelle va se développer rapidement. Dans le cadre de son travail sur les nouveaux usages, SFR est prête à s’investir avec les collectivités locales pour satisfaire leurs besoins, ceux de leurs administrés et des entreprises. Nous nous engageons à couvrir en haut débit les grandes agglomérations d’ici à juillet 2003 et la majeure partie de la population d’ici à 2006.

III.Questions

Pierre MASTIN, Consultant

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Quelqu’un connaît-il le support que constitue la distribution électrique basse tension ?

De la salle

Comment va évoluer la densification ?

Le représentant de Cegetel

Dans les grandes agglomérations, nous recherchons des points de réception situés à mi-hauteur sur les bâtiments et qui ne remettent pas en cause nos engagements en matière de sécurité et d’esthétique. Nous réutiliserons les points existants pour l’UMTS, sachant qu’il faudra y ajouter de nouveaux équipements. Nous tentons donc de préserver nos relations avec les propriétaires des bâtiments concernés.

Par ailleurs, nous nous efforçons d’établir des points multiopérateurs dans les zones qui restent à couvrir, afin d’accélérer le taux de couverture.

Alain DUCASS

Le GPRS induit des innovations pour les opérateurs, tandis que l’UMTS concerne davantage les clients.

De la salle

Le ralentissement des ventes des téléphones mobiles est symptomatique du ralentissement de l’économie des télécommunications. Les Français sont désormais des consommateurs matures et exerceront une forte pression sur le rapport qualité-prix. La richesse des contenus devra pallier l’augmentation des prix liées à la diffusion de l’UMTS. Quelles sont les perspectives de Cegetel dans ce contexte ?

Le représentant de Cegetel

Ce ralentissement explique les hésitations des autres opérateurs face à l’acquisition de la licence UMTS. SFR a fait un pari, sachant que la facture moyenne par abonné ne peut augmenter perpétuellement. Néanmoins, le développement de la génération GSM a dépassé toutes les espérances, ce qui nous laisse tous les espoirs.

Catherine LEPONT, Conseil Général de Seine-Saint-Denis

Les divers intervenants nous ont présenté des exposés assez techniques qui ont peu abordé le terrain des collectivités locales. Comment ces dernières peuvent-elles exploiter ces informations afin de choisir le système le plus adapté à leur problématique ? Par exemple, certaines collectivités locales de mon département sont confrontées à l’émergence d’activités économiques très porteuses, à la nécessité de valoriser d’autres activités et à des populations assez éloignées de la clientèle habituelle des opérateurs. Par ailleurs, comment l’Etat et les institutionnels peuvent-ils obtenir des opérateurs la réponse adaptée à leurs réels besoins ?

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Alain DUCASS

Votre question constitue une excellente transition vers la conclusion assurée par Jean-Paul Guérin. Ce représentant de la Caisse des dépôts ne manquera pas de vous proposer de financer vos projets et de mettre de l’ingénierie à votre disposition.

Si les sociétés pétrolières ont déjà commencé à utiliser leurs réseaux de fibres optiques pour les mettre à dispositions des opérateurs, l’électricité comprend un acteur supplémentaire, la Commission de Régulation de l’Electricité. Les régulateurs souhaitent que les éventuels investissements ne soient pas à la charge des clients d’EDF. Pour l’instant, il est donc plus facile de mutualiser les infrastructures existantes.

Les compétences locales de l’Etat sont désormais concentrées par les Préfectures, qui peuvent prendre des initiatives en faveur du e-gouvernement et par les DRIRE, qui sont compétentes en matière d’équipement. Des rencontres mensuelles sont organisées tous les mois entre la DATAR, les Conseils Régionaux, les DRIR et les préfectures. En outre, les colloques nationaux et régionaux sont des sources importantes d’information. Enfin, les associations d’élus sont toutes dotées d’animateurs NTIC qui centralisent l’information.

Alain DUCASS

Les élus ne disposent pas de suffisamment de temps pour s’informer largement sur les évolutions de l’offre. Nous réfléchissons à une manière de mettre à disposition des collectivités des matériaux de réflexion.

Catherine LEPONT

Envisagez-vous de donner un rôle central à la DATAR dans ce cadre ?

Alain DUCASS

Chaque organisme y contribue qu’il s’agisse de la DATAR, du Ministère de l’industrie ou du cabinet du premier Ministre.

Catherine LEPONT

La DATAR pourrait effectuer un travail plus pointu.

Alain DUCASS

La cartographie fait partie des axes de travail de la DATAR, qui est également un des acteurs moteurs de l’animation. Il existe plusieurs lieux de discussion, par exemple l’observatoire des télécommunications dans la ville ou l’AMF… La DATAR a aussi des services déconcentrés, les commissaires de Macif, dont certains s’intéressent aux NTIC.

Conclusion

Jean-Paul GUERIN, Caisse des Dépôts et des Consignations

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Les deux dernières questions viennent à propos pour m’aider à recadrer notre propos. En collaboration avec Monsieur Ducass, j’ai dégagé des questions concernant les usages, les technologies, les débits et les équipements.

La Caisse des dépôts s’implique auprès des collectivités en matière de NTIC, notamment via le quotidien en ligne Mercure. Nous sommes partenaires de la Cité des Sciences dans le lancement des cyber bases qui sont des espaces publics numériques. Nous participons également à la réflexion de l’Etat sur la dématérialisation de la relation entre administration, fournisseurs et administrés.

L’offre de services à haut débit n’est heureusement pas définie par la loi. En effet, cette notion est très évolutive. Nous avons recherché un cercle vertueux au sein du marché. Le champ de l’offre est complexe : bien que les différentes technologiques soient complémentaires, les collectivités éprouvent des difficultés à se positionner. J’ai donc identifié des champs d’intervention des collectivités.

Ces dernières sont utilisatrices des NTIC en fonction de leurs besoins propres. Elles ont un rôle incitateur et facilitateur du déploiement des opérateurs. Certaines collectivités mettent en place des Comités de pilotage afin de dialoguer avec les opérateurs. L’investissement n’est pas un champ très facile à aborder. Il n’en existe pas de modèle. L’ingénierie du prestataire de service est alors essentielle.

Les collectivités doivent dégager une expertise afin de conserver la maîtrise d’ouvrage de ses initiatives. Par ailleurs, il faut relativiser le rôle du haut débit dans la réduction du fossé numérique : les investissements sont lourds, c’est pourquoi la collectivité peut légitimement intervenir pour réduire le délai d’installation.

L’accès à la Net société nécessite donc une forte implication des acteurs locaux, d’autant qu’en matière d’utilisation de l’informatique et de la téléphonie mobile, la France n’est pas très bien positionnée en Europe. Dans ce cadre, les espaces publics numériques jouent un rôle essentiel. En outre, certaines collectivités ont pris l’initiative d’autoréguler leur accès à Internet. Les acteurs locaux ont également une responsabilité en matière de développement de contenus à vocation éducative.

On est souvent conduit à accéder aux hauts débits par l’usage. L’approche des NTIC doit être globale en réfléchissant aux usages, aux services et aux infrastructures en collaboration avec les opérateurs et les autres collectivités. Les échelons départementaux ou régionaux me paraissent être adaptés à cette démarche. Néanmoins, l’implication des élus et non seulement des techniciens est également indispensable. Enfin, il ne faut pas non plus négliger la téléphonie mobile, qui a connu un succès surprenant au Japon.

André LOECHEL

Je tiens à remercier Alain Ducasse et tous nos intervenants

CYBERCENTRES ET CYBERBASES

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LES ESPACES PUBLICS MULTIMÉDIA, OUTILS POUR LA CRÉATION D’EMPLOIS ET

D’ENTREPRISES

Le 30 mars (14 h. - 17 h.)

Sous la direction d’André Jean-Marc Loechel, Cité des Sciences et de l’Industrie/AVN

Les lieux d’accès à Internet constituent aujourd’hui un enjeu majeur dans de nombreux

domaines, et ce pour la plupart des acteurs territoriaux. Les interrogations s’avèrent

multiples, qu’il s’agisse des liens avec le tissu économique innovant, de la formation à

d’autres pratiques de travail et des nouveaux horizons culturels. Une réelle démarche

prospective s’avère indispensable.

Intervenants

• Alain Giffard, Président de la mission interministérielle pour l’accès publics à Internet

• Jean François Ferraille, Observatoire des Espaces Multimédia

• Olivier Barnerias, Responsable de l’activité Espaces Multimédia dans la Ville, France

Télécom

• Philippe Probst, CDC

CYBERCENTRES ET CYBERBASES:

LES ESPACES PUBLICS MULTIMÉDIA, OUTILS POUR LA CRÉATION D’EMPLOIS ET

D’ENTREPRISES

Table ronde La table ronde est animée par : André Jean-Marc LOECHEL , Cité des Sciences et de l’Industrie/ARENOTECH/AVN.

Intervenants :

• Alain GIFFARD, Président de la mission interministérielle pour l’accès public à Internet

• Philippe PROBST, Chef de projet, Caisse des Dépôts et Consignations

• Jean-François FERRAILLE, Observatoire des Espaces Multimédia

• Eric RENAULT, Régie T, France Télécom

Résumé

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André Jean-Marc LOECHEL

La manifestation net 2001 a pour ambition d’offrir une vrai visibilité sur tous les aspects de la net-économie. Pour y parvenir, ces trois journées constituent un temps de rencontre et d’échanges au cours duquel nous pouvons partager nos expériences et commenter nos réalisations. Les actes écrits auront pour fonction de traduire l’ensemble de ces échanges en un matériau qui servira de base de travail pour l’ensemble de nos projets. Notre ambition doit être, par ailleurs, d’optimiser les échanges et de favoriser les synergies entre les différents projets existants. Avec ce type de rencontres comme avec les séminaires de spécialistes il s’agit d’obtenir une réelle radiographie du terrain et faire connaître les projets innovants en Europe. L’objet est donc ici de rassembler l’ensemble de nos réalisations afin d’en tirer un profit mutuel.

Le projet « e-Norvège. »a été ainsi évoqué hier : il s’agit d’un projet dont l’objectif est d’accueillir les adultes dans les salles de classe des écoles, le soir, lorsque celles-ci se vident de leurs élèves ; contrairement à d’autres projets, ce sont ici des étudiants qui jouent le rôle d’enseignants et qui essayent d’initier ces adultes aux nouvelles technologies. Ce projet norvégien constitue de manière incontestable une référence et une expérience à prendre en compte. D’autres exemples existent qui démontrent, si besoin en était qu’une vision globale de l’ensemble des réalisations est totalement indispensable pour la mise sur pie de projets nouveaux.

Alain GIFFARD

Il est important de rappeler que, même dans la société dite de l’information, les mots ont une importance certaine. Il est donc nécessaire de découvrir ce qui se cache derrière les termes d’accès publics. En guise d’introduction, je souhaite véritablement vous faire réfléchir à la signification de ces mots. Mon intervention portera sur les trois termes suivants : « accès », « accès public » et « accès publics ».

I. L’accès

D’après une théorie économique encore à la mode, la nouvelle économie est définie comme l’économie de l’accès. Que signifie alors avoir accès à une économie d’accès ? Le fossé numérique s’explique, pour certains, comme le fait de se trouver à l’extérieur d’une société. Leur théorie est donc d’opposer un « dedans » et un « dehors ». D’autres experts affirment, au contraire, que les exclus de la société de l’information sont les personnes qui ne sont pas en mesure de définir leur propre usage. Les premiers mettent donc l’accent sur l’unité tandis que les seconds mettent l’accent sur la nécessité d’une pluralité. Par conséquent, si nombreuses sont les personnes qui utilisent les termes d’accès et de fossé numérique, l’interprétation qu’ils font de ces concepts est contradictoire. Ces deux philosophies animent pourtant différents acteurs de l’accès public.

L’accès peut néanmoins être défini simplement comme la participation à la société de l’information. Cependant l’accès public n’est pas un moyen d’obtenir cette participation. C’est, en fait, uniquement une forme de cette participation. L’accès public est une manière d’être de la société de l’information. Toutefois, sur le plan politique, elle peut sembler légitime lorsqu’il s’agit de lutter contre le fossé numérique.

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II. L’accès public

Aujourd'hui, les tarifs des ordinateurs et des connexions et des infrastructures sont censés réduire le fossé numérique. Toutefois, cette disposition ne suffit pas, loin s’en faut. Certes, la baisse des tarifs reste incontestablement l’une des solutions pour élargir l’accès. Toutefois, il n’est pas certain que l’ordre de cause à effet soit correct. Effectivement, pour quelles raisons pourrions-nous affirmer avec certitude que, lorsqu’il n’y a pas d’accès public, il existe un fossé numérique ? Si vous observez les pays qui comptent le plus grand nombre de connexions, vous constaterez que ceux-ci ont mené des politiques d’investissement publics très importantes en matière d’accès public, dès le départ.

L’accès public joue un rôle fondamental dans le développement propre de la société de l’information. Cependant, ce n’est pas uniquement un moyen destiné aux personnes les plus pauvres. C’est un élément fondamental pour que la société de l’information puisse prendre son essor.

Le terme d’accès public est aussi très ambigu. Il s’agit en fait d’un anglicisme. Si public access signifie « entrée libre » en français, le terme « accès public » signifie tout autre chose. Ce terme véhicule notamment des notions de service public. Pourtant sous le même vocable « accès public », nous comptons deux activités différentes. D’une part, nous trouvons le secteur des Cybercafés et des Cyberdecks et d’autre part, nous trouvons des activités réalisées à l’initiative des collectivités territoriales ou des associations. Contrairement aux Cyberbases et aux Cybercentres, les Cybercafés proposent un accès intensif. Ils s’adressent à des publics d’internautes aguerris. En revanche, les Cyberbases proposent un accès public que nous pourrions qualifier d’extensif et davantage destiné à la formation. Par conséquent, nous voyons, bel et bien, une différence entre ces deux activités et ces deux formes d’accès public. Toutefois, il est nécessaire de se garder d’adopter une vision simpliste de la situation. Par exemple, si les statistiques des bornes Cyberdecks du métro montrent que 50 % des utilisateurs sont des internautes confirmés., les 50 % restants, en revanche, ne sont pas bien définis.

Ces deux activités ont tout de même une similitude. Ce sont deux approches collectives. Si le PC propose un mode d’appropriation individuelle, cette approche reste du domaine de la fiction quand il s’agit d’apprentissage car très peu de personnes ont appris à utiliser Internet sur une base individuelle. Avec l’essor du réseau, nous avons continué de penser, de façon paradoxale, que l’appropriation continuerait à se faire sur un mode individuel. Or les différents espaces d’accès public révèlent que l’appropriation de l’informatique et du réseau n’est jamais purement individuelle ni jamais purement collective. C’est manifestement une combinaison des deux.

III. Les accès publics

Ces accès publics sont multiples. Nous comptons les Cyberbases, les Cybercentres ou encore les Espaces de Culture Multimédia et les Cybercommunes. Il existe une profusion de noms et de labels qui compliquent la visibilité de ces dispositifs. Néanmoins, nous pouvons distinguer deux grandes catégories d’accès publics : d’une part, les points d’accès subordonnés à la finalité d’organismes existants ; d’autre part, des points généralistes soit créés ex-nihilo soit issus des organismes. La première catégorie correspond plus ou moins à une extension de

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l’administration électronique. La seconde pose d’autres questions plus fondamentales notamment en termes d’institutions. Elle pose notamment la question de la pérennisation de ces organismes. En effet, leur objectif est-il uniquement de réduire la fracture digitale ou répondent-ils à un réel besoin de structuration de l’accès public ?

Il existe également différents réseaux. Certains sont des réseaux d’ingénierie de projets et de coopération. Tel est le cas du réseau de la CDC. D’autres sont politico-administratifs. C’est le cas notamment du réseau des Espaces Culture Multimédia. Les réseaux qui se mettent en place autour des différentes catégories d’espaces publics sont pour le moment des réseaux de type territorial. L’Etat, à une ou deux exceptions près, est intervenu, quant à lui, après les initiatives des collectivités locales.

La mission interministérielle a pour but de multiplier les points d’accès et de créer un label d’espaces publics numériques. Aujourd'hui, la discussion sur cette labelisation s’achève. Elle donnera lieu à la rédaction d’une charte qui portera essentiellement sur les efforts d’initiation et de formation du public. En effet, les bénéficiaires de ce label ne devront pas uniquement proposer des ordinateurs et des connexions mais délivrer aussi une formation. Au niveau interministériel, il sera nécessaire de coordonner ces actions. Une activité de conseil et d’expertise devra également être menée auprès des élus et des membres des associations. Depuis environ un an, les élus sont de plus en plus nombreux à identifier les points d’accès publics à l’Internet comme un élément clé d’une politique. Nous sommes passés d’une phase de pionniers, concernant surtout les informaticiens, à une phase, non pas de généralisation, mais plutôt d’extension de la couverture Internet.

De la salle

Aujourd'hui, il existe un réel problème de maîtrise du contenu. Je regrette, pour le moment, que les contenus des Cybercentres et des Cyberbases soient ni identifiables, ni identifiés ni disponibles.

De la salle

Vous avez omis de parler des initiatives citoyennes. Dans certaines villes, même si la municipalité n’est pas d’accord pour mettre en place un espace d’accès à Internet, un certain nombre d’associations et d’individus se regroupent pour initier une certaine dynamique. Que pensez-vous de ce type d’initiatives ?

Alain GIFFARD

Certes, les élus peuvent parfois avoir la tentation de créer un réseau tout à fait individuel. Il nous faudra réfléchir à ces questions. La donnée publique ne doit en aucun cas être confondue avec l’information politique.

De la salle

Des élus qui craignent qu’une initiative soit un contre-pouvoir peuvent décider de couper toute subvention publique. Par conséquent, pour vivre, ces espaces doivent entreprendre des activités dites para-commerciales. Le Maire peut alors rétorquer que ce n’est plus du

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ressort du domaine associatif mais du ressort du domaine commercial. Cette situation peut être dramatique.

Laura Garcia Vitoria

Encore ne faut il pas confondre le rôle des associations et celui des sociétés, en ce domaine comme en d’autres. Il ne faut plus accepter que des associations qui se disent citoyennes se comportent comme des entités marchandes !

De la salle

La philosophie de la mission est-elle très différente de la philosophie de l’ancien projet X 2000 lancé au début des années 80 par Monsieur Laurent Fabius, projet qui a débouché sur le plan de « Informatique pour tous » ?

Le problème de sémantique que vous posez se posait déjà alors. Il avait été décidé, à l’époque, d’utiliser les lieux publics pour installer des postes informatiques et ainsi informatiser la société. Je souhaiterais savoir si cette initiative a inspiré votre projet.

Alain GIFFARD

La réponse est mitigée. L’expérience « Informatique pour tous » n’a pas véritablement référencé notre mission. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois, comme vous le savez, que la génération Internet travaillent sans aucune base de référence. Cependant, la question de l’appropriation par un large public des technologies de l’information est aujourd'hui un vieux thème de débat. Cette question avait déjà été posée au moment du lancement du Minitel.

A l’époque du plan « Informatique pour tous », nous avions le sentiment de savoir ce que nous avions à apprendre. Aujourd'hui, la donne est différente : soit nous ne savons pas ce que nous avons à apprendre, soit nous apprenons n’importe quoi !

De la salle

Les Nanoréseaux et les Tortues placés dans les écoles datent de cette époque. Tout un travail avait été fait à cette époque sur l’appropriation.

Alain GIFFARD

Cependant, à cette époque, nous connaissions exactement le savoir que nous devions transmettre. Aujourd'hui, la situation est différente. Personne n’est entièrement satisfait des formules de formation destinées au large public.

De la salle

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’esprit de l’attribution des labels « Espace public numérique»? Y aura-t-il une négociation, au cas par cas, avec chaque collectivité territoriale?

Alain GIFFARD

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J’ai demandé que nous ne rédigions pas la circulaire de la charte avant d’avoir pu rencontré suffisamment d’élus ou avant d’avoir pu prendre conseil auprès des acteurs de terrain. Nous aurons donc véritablement des éléments de concertation même s’il ne s’agit pas d’une large concertation.

Des éléments de la charte sont connus et sont disponibles sur le site Internet de la mission interministérielle. Je tiens à vous rappeler que c’est au cours du mois de juillet dernier que l’idée de la charte a été trouvée. Les personnes qui géraient les différents réseaux des ministères ont décidé, sans concertation, qu’ils pourraient proposer une forme de label collectif. Le contenu de la charte comporte les éléments suivants :

les organisations doivent être à but non lucratif ; ils ont pour objectif la diffusion de l’accès à Internet pour transformer les non-

internautes en internautes aguerris ; l’utilisation se doit d’être gratuit ; les projets doivent s’orienter vers la formation.

Il n’existe pas de catégorie pure d’Espace Public Numérique. Le système est certes compliqué. Cependant, la vocation de ce label est clairement d’intégrer et d’être repris par les espaces publics.

De la salle

J’interviens sur deux régions, celle de Lyon et celle du Nord Pas-de-Calais. Votre discours et vos actions peuvent être porteuses dans le cadre de ces régions. Toutefois, la notion d’Espace Public Numérique, sur les deux territoires que je viens de vous citer, peut être extrêmement différente. En effet, lorsque vous êtes dans une commune de 300 habitants et lorsque vous êtes dans une ville de 30 000 habitants, la donne est radicalement différente. Par conséquent, il me semble intéressant d’associer le travail des équipes territoriales aux équipes en charge de la rédaction de la charte afin d’identifier au cas par cas les difficultés du terrain.

Alain GIFFARD

Certes, c’est un point important. J’ai l’intention de constituer la mission interministérielle sur la base d’un partenariat avec les collectivités locales. Je souhaite rompre avec l’initiative unilatérale des ministères. Dans le groupe de travail de la mission, je peux vous affirmer que nous comptons des représentants des réseaux.

De la salle

Force est de reconnaître que les problèmes sont très différents suivant les communes. Il me paraît important de pérenniser les actions. Toutefois, la pérennisation recouvre deux dimensions : d’une part, il est nécessaire de pérenniser les projets sur le plan financier et d’autre part, il est nécessaire de suivre l’évolution. Cependant, cette dernière action est parfois difficile à mener.

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Je crois que de nouveaux problèmes continueront d’apparaître et que l’évolution des individus et des entreprises restera dissociée de l’évolution des systèmes. Il faut donc répondre aux questions portant sur le bon usage des réseaux et des applications nouvelles. Il incombera également de prendre en charge un certain nombre de projets locaux émanant de la base. Beaucoup de modèles existent. C’est la raison pour laquelle je souhaite que nous introduisions autant de souplesse que possible dans l’attribution d’un label.

De la salle

Je viens d’un pays, le Maroc, où le nombre de Cybercentres ou de Cybercafés est relativement élevé. Dans les quartiers même les plus reculés, vous pouvez trouver des personnes qui naviguent sur Internet. Je crois d’ailleurs que le Maroc est l’un des pays africains qui a le taux de pénétration le plus élevé via les Cybercentres. Cependant, les utilisateurs n’ont pas accès à des sources et à des contenus. Ils n’ont pas accès, par exemple, à des centres de données ou à des services en ligne. C’est un défaut du système. Pourtant, il semble nécessaire que les autorités publiques accompagnent la société de l’accès en obligeant toutes les structures publiques à offrir un contenu actualisé et renouvelé. Mettre des informations en ligne oblige à faire un effort de synthèse, à clarifier son action et à revoir son mode d’organisation. C’est à ce niveau que se situe la révolution de l’Internet. Il faut donc revoir la méthode de travail pour fournir de l’information. Nous souhaiterions bénéficier de l’expérience développée dans d’autres pays. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons savoir de quelle façon les pouvoirs publics vont pouvoir mettre en place ce cahier des charges obligatoire.

Alain GIFFARD

C’est une question qui porte sur le lien entre le contenu et les espaces. En France, je ne pense pas que le problème principal se situe au niveau d’une insuffisance de contenus. Nous comptons des points forts et des points faibles mais force est de reconnaître que nos réalisations sont loin d’être ridicules. Par exemple, le site du Louvre.edu est excellent. Nous nous dirigeons également vers un service d’informations juridiques nationales qui, compte tenu de la complexité du droit français, est fort difficile à réaliser. Ces exemples illustrent que le contenu existe. Nous pouvons certes regretter que ces contenus ne soient pas suffisants étoffés. A la BNF, la communication électronique est pourtant plus importante que la communication sur le site. Toutefois, ces services se destinent à un certain public mais ne permettent pas de réduire le fossé numérique. Or l’une des fonctions des points d’accès publics sera de voir dans quelles conditions pourront être adaptés les contenus selon la nature de la population concernée.

De la salle

Je souhaiterais que nous parlions de la formation des animateurs chargés de ces espaces publics d’accès. A l’Université de Limoges, nous avons mis en place un programme de formation. Il s’agit du DU MMMI (Médiation Multimédia Monitorat d’Internet) qui a pour objectif de former des animateurs des Cyberespaces. Toute personne intéressée par ces formations peut consulter le site www. tic-unilim.fr. Je tiens à souligner que ces formations sont disponibles à distance via Internet.

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André Jean-Marc LOECHEL

La ville de Valence en Espagne est souvent présentée comme un modèle en termes d’accès au Net. Il serait souhaitable que son représentant nous fasse part de ses commentaires.

Régis CAZENAVE

Cet exemple espagnol m’amène, en effet, à me poser certaines questions. Je me demande, en effet, comment dans une ville de 30 000 habitants, comme Valence, il est possible de consulter ses impôts en ligne, comment il est possible de consulter les notes de ses enfants au collège ou encore comment il est possible de réserver des livres à la bibliothèque municipale. Pour quelles raisons ces services ne sont-ils pas disponibles dans les municipalités françaises ?

Alain GIFFARD

Je plaide pour l’accès public à Internet. Je sais pertinemment que ceci est loin d’être suffisant. En effet, s’il n’existe pas d’administration électronique, si nous ne travaillons pas en communauté, s’il n’existe pas de portails, alors l’accès public ne sera pas optimisé. Je vous l’accorde. Cependant, le thème de notre débat porte sur l’accès public à Internet. C’est une nécessité que d’approfondir ce thème que nous ignorons encore. La France ignore malheureusement cette question de l’accès public et de la formation à Internet. En outre, la reconnaissance par les pouvoirs publics nationaux, par les Régions et par les Villes des espaces publics d’accès est, somme toute, assez récente.

De la salle

Je souhaite rebondir sur les propos de Monsieur Giffard. Il est difficile d’être à la fois une mission de service public et de participer pleinement à ce grand marché potentiel. La Cité des métiers a mené une opération dans le cadre d’un programme européen dont l’objectif était de réduire la fracture numérique. La vocation de ce programme n’était pas de se substituer aux acteurs de la formation professionnelle. Néanmoins, notre mission peut être aussi de rendre le grand public responsable et d’orienter leurs recherches. Nous souhaitons ainsi rendre l’usager acteur de sa vie professionnelle grâce à ce programme d’Université Ouverte.

La question est de savoir ce que l’homme peut faire avec ces machines et ce quelles seront ses marges de manœuvre et son avenir professionnelle. Il est important de préparer les populations afin qu’elles sachent ce qu’elles peuvent devenir dans la société de l’information. Nous avons souhaité créer des espaces d’échange et de débats publics afin de favoriser la participation citoyenne. Nous essayons aujourd'hui de construire une offre de formation en réunissant des partenaires institutionnels.

André Jean-Marc LOECHEL

Il serait souhaitable d’évoquer les Cyberbases et leur avenir. On parle souvent de maillage du territoire à leur propos. Comment, Philippe Prost, voyez-vous s’inscrire ces lieux dans le paysage national ?

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Philippe PROBST

Nous avons déterminé des éléments clés du concept et nous avons axé notre système sur les animateurs afin de rendre pérenne le projet. Une Cyberbase ne peut vivre refermée sur elle-même. Elle doit, au contraire, s’ouvrir sur un tissu associatif plus large, sur les collectivités et éventuellement s’ouvrir vers les collèges, les lycées et les écoles. L’animateur a donc pour rôle d’ouvrir la Cyberbase sur la collectivité locale.

Pour rebondir sur les propos de Monsieur Giffard, le point fort de notre projet est la mise en réseau, même si celle-ci reste humble. Je vous concède que nous n’avons pas encore réussi le maillage de l’ensemble du territoire. Néanmoins, la mise en réseau des expériences reste l’une des clés de voûte du concept. Les Cyberbases doivent véritablement assurer une mutualisation des expériences. Enfin, l’équipement constitue un autre point fort. Il ne s’agit pas uniquement d’initier à Internet mais de faire découvrir l’ensemble des outils des nouvelles technologies de la communication.

Nous concevons la Cyberbase comme une clé d’entrée pour une numérisation du territoire. Nous sommes actuellement en phase de négociation avec les collectivités pour assurer le déploiement du projet. Nous cherchons à nous approprier des contenus afin d’être en mesure de concevoir un portail propre aux Cyberbases sur des thèmes multiples et fort vastes tels que l’emploi, la formation et la production locale. Cet espace pourra également servir comme lieu de télétravail.

De la salle

Est-ce un centre de proximité dédié au télétravail ? Ce lieu sera-t-il, au contraire, ouvert ?

Philippe PROBST

Ces lieux se déploieront essentiellement en milieu semi-rural. L’objectif est de faire venir les travailleurs sur un lieu dédié au télétravail. Cependant, l’espace, en tant que tel, est ouvert à tous les usages. La commune devra prévoir quelques demi-journées consacrées au télétravail.

De la salle

C’est par conséquent du télétravail que nous pourrions qualifier de nomade ou à temps partiel.

Philippe PROBST

Absolument.

De la salle

Quelles sont les autres pistes de contenus en dehors de l’emploi ?

Philippe PROBST

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Nous disposons d’une palette de contenus. Ces contenus iront de la production locale à l’éducation et à l’emploi notamment. Je vous invite à consulter le site de la Cyberbase pour connaître l’ensemble de nos contenus.

De la salle

Pouvez-vous nous parler du projet Mercure ?

Philippe PROBST

Nous n’intégrons pas le contenu de Mercure sur la Cyberbase. Je vous rappelle que la Cyberbase est un lieu d’initiation ou d’approfondissement. par ailleurs, les six sites existant actuellement se trouvent à Conflans, Vesoul, Saint-Denis, Toulouse, Montpellier et Saverne. Les 500 autres lieux seront déployés au cours des cinq années à venir. Notre projet est donc fort ambitieux.

De la salle

Compte tenu de l’ouverture de nombreux centres d’accès comme ceux de la Poste ou de France Télécom, pensez-vous que la population va continuer à se diriger vers les centres multimédias ?

Philippe PROBST

Je ne peux pas me projeter dans l’avenir. Toutefois, nous constatons que le phénomène de bouche-à-oreille fonctionne parfaitement. Les animateurs tissent des liens avec les milieux associatifs, éducatifs ou encore les entreprises. Ces relations conduisent naturellement ces espaces à grandir en termes d’usage et de fréquentation. Nous sommes aujourd'hui en phase de croissance exponentielle puisque nous comptons même des listes d’attente.

De la salle

Quels commentaires pourriez-vous faire sur l’évolution de la demande des utilisateurs ?

Philippe PROBST

Nous proposons des ateliers d’initiation et des ateliers d’approfondissement quoique nous continuions de rester dans un domaine relativement basique. Pour les jeunes, l’utilisation du chat est fréquente. L’objectif est, bien entendu, de développer d’autres usages notamment l’usage de Web Cam ou encore de Scanner voire d’autres appareils numériques.

De la salle

Disposez-vous de statistiques sur le type d’utilisateurs qui visitent les Cyberbases ?

Philippe PROBST

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Nous ne disposons pas encore de statistiques exploitables. Nous connaissons le taux de fréquentation. De plus, nous avons installé, sur le nouveau portail un outil statistique qui permettra de préciser ces données. Toutefois, je peux affirmer que nous ciblons une population très large.

De la salle

Vous définissez donc des cibles en fonction des différentes communautés.

Philippe PROBST

Je vous rappelle qu’il existe à la fois des ateliers et des sessions de libre accès au cours desquels les populations se mélangent. Une Cyberbase compte en moyenne 12 postes informatiques. Cependant, ce chiffre est peu pertinent dans la mesure où nous adapterons la taille de la Cyberbase à la zone considérée.

Alain GIFFARD

Il est souvent reproché à la Caisse des Dépôts de proposer un format parfois trop contraignant. Pourriez-vous préciser votre vision par rapport au format adopté dans le cadre des Cyberbases?

Philippe PROBST

Nous convenons certes d’un cahier des charges initial. En effet, notre souhait est d’apporter un label de sécurité et de qualité à nos espaces. Toutefois, rien n’est imposé.

De la salle

Je constate que l’utilisation d’un ordinateur à partir d’un lieu partagé transforme la relation entre l’utilisateur et l’accès à l’information et à la communication. Dans ces conditions, l’utilisateur peut difficilement sauvegarder sur disquette et doit souvent imprimer et donc avoir, de nouveau, recours au support papier. Ce rapport me semble quelque peu rétrograde. Je conçois qu’il soit difficile de répondre à ces problématiques. Toutefois, je souhaiterais savoir si vous avez réfléchi à d’autres formules de points d’accès public. Avez-vous pensé à des pistes intermédiaires ?

Philippe PROBST

Dans le cadre des Cyberbases, nous proposons une personnalisation de l’espace. Chaque usager peut disposer de son espace et de sa production personnelle. Toutefois, il n’existe pas de coupure entre l’espace et l’usage au domicile ou à l’école. Par ailleurs, nous nous concentrons sur l’initiation. Par conséquent, nous rencontrons des populations qui le plus souvent ne sont pas équipées à domicile. La problématique ne se pose donc pas dans les mêmes termes.

De la salle

84

Pouvons-nous avoir une idée du montage financier qui existe entre la commune et la Cyberbase ?

Philippe PROBST

La CDC est partie prenante dans le financement. Celui-ci peut s’élever à hauteur de 30 % de l’investissement total. La fourchette d’investissement s’étale en moyenne de 400 à 800 kF. Le budget de fonctionnement est, quant à lui, assuré par les communes.

Eric RENAULT

Je vais vous présenter l’offre portée par France Télécom. Nous bénéficions d’une expérience certaine sur le terrain grâce à nos 62 sites actuels. Nous avons ainsi pu accueillir 700 000 visiteurs l’an passé.

Notre rôle est multiple. Nous proposons des services d’ingénierie pour les communes sans expérience et nous proposons un accompagnement dans le projet jusqu’à l’ouverture de l’espace multimédia. La plus-value de notre offre est résumée dans une charte. Nous accueillons tous les publics. Cet accueil passe, bien entendu, par une formation des emplois jeunes grâce à des formations à la fois technique, pédagogique et humaine. Nous proposons aussi des accompagnements grâce à des modules d’accompagnement en ligne. L’appropriation se fait ensuite par un usage et suivant la demande des clients. Nous favorisons un ancrage au niveau local et nous nous adoptons au lieu géographique. Enfin, l’appartenance à un réseau et l’organisation de congrès permettent de mutualiser les expériences. Si vous souhaitez plus de détails, je vous convie à consulter le site Internet www. espace-multimedia.com où vous trouverez toutes les informations utiles.

André Jean-Marc LOECHEL

Il est important de prendre du recul pour appréhender l’ensemble de ces projets. Au travers de l’Observatoire Européen des Espaces Multimédia il est possible d’avoir une visibilité sur ces différentes actions. Jean-François, pouvez-vous nous dresser le panorama de ces différents projets ?

Jean-François FERRAILLE

Le paysage est plus complexe que le simple clivage entre les espaces publics et les espaces privés. Je vous citerai uniquement quelques projets même s’il en existe bien d’autres. La Fondation de France a lancé trois appels à projet. Ces projets cherchent aujourd'hui à assurer la mise en réseau des acteurs d’espaces multimédias ou de réseaux nationaux. Les espaces Cyber Jeunes sont au nombre de 274. Il est prévu d’en créer 600 autres. Ces projets sont portés par le ministère de la Jeunesse et des Sports. La Poste a installé aussi des bornes Cyber Poste. La RATP a mis en place, quant à elle, 12 bornes d’accès en collaboration avec la société Cyberdeck. Le service mécénat de Carrefour a mis en place une trentaine de plates-formes multimédias essentiellement dans des centres sociaux. Auchan a suivi la même voie sans construire de véritable programme. France Télécom conduit des programmes autres que celui des Espaces Multimédias dans la Ville, notamment celui des stations Internet centrés sur la formation professionnelle et la création de points d’informations multimédias

85

qui s’adressent aux personnes résidant dans les zones rurales. La Fondation France Télécom prévoit d’initier d’autres projets. Si vous souhaitez en savoir plus, ces derniers sont décrits sur le site de cette entreprise. De plus, France Télécom vient de passer un partenariat avec l’Union Nationale des HLM pour doter les bâtiments d’accès multimédia. Plusieurs Cyber Bus sont également en projet. La Fondation Vivendi, quant à elle, entreprend divers projets depuis 1997. Elle a ainsi permis d’aider de nombreux espaces multimédias. Elle intervient essentiellement au travers de la création d’emplois. Le Comité National des régies de quartier contrôle vingt pôles multimédia. D’autres exemples pourraient être cités, tels que la Fondation Boulanger ou encore la Maison Orangina à Marseille qui fait un travail très intéressant depuis longtemps. Il en va de même pour la MAIF, IBM ou Microsoft qui fournit un certain nombre de CD-Rom à des espaces multimédia.

Au niveau des régions, la Bretagne est une des plus actives avec 211 cyber-communes mises en place. La région du Limousin compte, elle, 21 points d’accès multimédia. Dans le Pas-de-Calais, enfin, 89 cyber-centres sont financés et une quarantaine d’entre eux sont réellement fonctionnels actuellement.

En ce qui concerne les départements, le Plan NET de Sèvres est particulièrement intéressant. Il faut également citer d’autres départements actifs : Ardèche, l’Allier, l’Aisne, le Cantal, la Lozère, etc.

De la salle

Pouvez-vous donner des précisions sur le département de l’Aisne ?

Jean-François FERRAILLE

Ce département a créé des Maisons de la Communication. Elles ont d’ailleurs été développées avec la Caisse des Dépôts.

Au regard de ces dispositifs nationaux ou locaux et de ces partenariats publics-privés, je pense qu’un certain nombre de fédérations continueront de travailler sur le sujet. Je songe, par exemple, aux fédérations d’Education populaire et aux importantes associations (telles que UFCV, Semea Start, etc) qui commencent à s’impliquer dans l’affaire à travers la formation d’aides d’animateurs.

En outre, nous pouvons compter sur l’intérêt des entreprises pour le phénomène des espaces multimédia. Parmi les entreprises susceptibles d’engager des actions dans ce sens, on peut évoquer :

les éditeurs de logiciels qui ont besoin de plus de proximité avec les utilisateurs ; les groupes de presse qui doivent être plus proches, eux aussi, de leurs lecteurs ; Vivendi mettra prochainement en place une action plus ciblée et structurée ;

Carrefour veut également développer son offre dans tous les pays où elle est implantée (Espagne, Brésil, etc).

De la salle

86

Votre présentation du panorama des cyber-centres figure-t-elle sur votre site Internet ?

Jean-François FERRAILLE

La deuxième version du site web de l’Observatoire européen des Espaces Multimédia est en ligne depuis très peu de temps, et on peut la retrouver sur : www.espaces-multimédia.org.

Nous avons, par ailleurs, commencé à recenser les dispositifs similaires dans les différents pays. Au Canada, 5000 espaces multimédia sont accessibles dans des centres communautaires en milieu rural et en milieu urbain, mais aussi dans des médiathèques et dans les écoles. Au Luxembourg, en Allemagne et en Angleterre, les programmes sont comparables. En France, nous avons en quelque sorte été des précurseurs, mais les structures n’étaient pas de même nature (centres culturels). Néanmoins, les autres pays commencent à s’aligner sur nos pratiques. Par exemple, en Belgique où nous avons participé à un colloque, les espaces multimédia commencent à prendre le pas sur les médiathèques et les écoles. Vous retrouverez toutes ces informations sur notre site web, ainsi que des liens sur les pratiques des autres pays.

De la salle

Dans votre énumération, vous n’avez pas mentionné l’échelon de la ville ou du district. Or il existe des points d’accès multimédia dans les villes, qui ne sont pas le résultat des actions menées par la Caisse des Dépôts ou France Télécom. Par exemple, la ville de Lorient a pris l’initiative de créer, d’elle-même, des centres multimédia. Sur le site internet.fr, nous avons effectué un recensement des point d’accès publics qui détaillent les différents labels : nous comptons 1 700 points d’accès actuellement et dans un ou deux mois, nous en recenserons entre 2 000 et 2 500. A travers ce recensement, nous nous sommes aperçus que certaines villes moyennes ont réussi à implanter un nombre considérable de points d’accès, alors que des villes plus importantes sont désertes à ce niveaux. Il en va de même pour les départements ou les régions : la répartition des cyber-centres est très hétérogène.

Par ailleurs, on m’a déclaré que la région Midi-Pyrénées comptait 300 points d’accès. Or, je n’ai pu en recenser qu’une vingtaine. Avez-vous des données fiables sur cette région ?

Jean-François FERRAILLE

En effet, la région n’est pas très active à ce niveau-là et même la ville de Toulouse est très peu équipée.

De la salle

Nous avons essayé de recenser les points d’accès en Midi-Pyrénées et nous sommes très loin des 300 sites mentionnés.

Jean-François FERRAILLE

Ce chiffre est apparu suite aux appels à projet du Ministère de la Culture. Une profusion de projets est alors apparue, mais il est vrai que les régions se sont montrées plus ou moins

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dynamiques. En outre, il est regrettable que la population ne soit pas au courant des points d’accès à Internet qui existent.

De la salle

Il est vrai que les gens ne connaissent pas forcément les lieux publics d’accès à Internet, d’autant que certains grands magasins ou des associations ont également des bornes d’accès public.

Jean-François FERRAILLE

Pendant un mois, nous nous sommes attachés à faire une étude sur les espaces multimédia sur l’agglomération de Nantes et j’ai constaté que les différents centres n’étaient pas au courant de l’évolution des autres centres. Il convient donc de travailler plus en profondeur sur la stratégie d’implantation des sites et sur leurs spécificités. Les mairies devraient fournir aux habitants des radiographies précises des infrastructures dédiées à Internet.

De la salle

Je voudrais signaler que pour une demi-douzaine de cas, j’ai mis en relation des maires et le chargé de mission du département. Il me semble en effet nécessaire de procéder au maillage du territoire.

De la salle

Le besoin d’information et de lisibilité est considérable. Lors des réunions d’un séminaire organisé à la Maison des Sciences de l’Homme, sur le sujet des espaces multimédia, nous nous sommes rendus compte que dans une grande région française, nous avons dû informer certains responsables de la région de la présence d’espaces multimédia sur leur propre territoire.

De la salle

La région Ile-de-France était déplorable à ce niveau-là jusqu’à une date très récente. A l’heure actuelle, je ne peux citer aucun département de l’Ile-de-France qui soit à la hauteur des actions qui ont été menées dans départements précédemment évoqués.

De la salle

Avez-vous fait des études sur la superposition ou non des réseaux traditionnels ? Les nouveaux réseaux (ADSL) prennent-ils le pas sur les anciens ?

Jean-François FERRAILLE

Je remarque que certains maires qui estiment qu’ils n’ont pas accordé suffisamment d’importance aux anciens réseaux rattrapent leur retard. Les discours de deux responsables de programmes d’espaces multimédia (Amiens et Vesoul) montrent bien que ces initiatives

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mettent en valeur le territoire, attirent les entreprises et permettent de former les habitants aux nouvelles technologies.

De la salle

Ces démarches sont très positives. Toutefois, il faut souligner que les hommes politiques qui sont allés trop loin dans la démarche, sans laisser aux citoyens le temps d’adaptation et d’appropriation nécessaire, ont vécu des déboires.

De la salle

Vous voulez dire qu’au niveau des élections, ces hommes politiques se sont fait battre…

De la salle

En effet, je pense au cas d’un maire (battu au premier tour) qui s’est vu reprocher d’avoir créé trop de points d’accès dans sa ville.

De la salle

Toutefois, lorsque l’on analyse le résultat des élections, on constate que les citoyens souhaitent avant tout de la transparence, de la proximité et du service. Or ces trois notions sont souvent liées à Internet. Tout cela est donc contradictoire.

De la salle

Le sujet de notre débat n’est pas le résultat et l’analyse des élections, mais il est vrai que les médias étrangers ont mis en évidence que certains échecs étaient dus à un manque de transparence, de proximité ou de service.

André Jean Marc Loechel

Je tiens à remercier Alain Giffard pour sa présence à nos côtés pendant l’ensemble de cet atelier, ainsi que tous les participants. Le sujet que nous avons abordé aujourd’hui, nous l’avons vu clairement au travers des diverses interventions, requiert avant tout un ensemble d’expertises et une vraie connaissance, en la matière, du terrain européen et international. Sans connaissance intime des mécanismes de transmission de savoirs, sans étude approfondie des territoires, il ne saurait plus être question aujourd’hui d’évoquer les lieux d’accès à Internet et surtout leur développement futur. Je vous propose de considérer une telle affirmation comme un élément de conclusion de cette rencontre. Le fossé numérique ne doit plus être à ce jour un objet de rhétorique, mais un chantier où tous les acteurs de terrain mutualisent les résultats issus de leurs réalisations. http://www.arenotech.org