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http://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be Valorisation par digestion anaérobie des déchets organiques ménagers de la ville de Cuenca, Équateur Auteur : Nieto Orellana, Christian Ricardo Promoteur(s) : 2539 Faculté : Faculté des Sciences Diplôme : Master en sciences et gestion de l'environnement, à finalité spécialisée en énergies renouvelables Année académique : 2018-2019 URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/7250 Avertissement à l'attention des usagers : Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite. Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.

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http://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be

Valorisation par digestion anaérobie des déchets organiques ménagers de la

ville de Cuenca, Équateur

Auteur : Nieto Orellana, Christian Ricardo

Promoteur(s) : 2539

Faculté : Faculté des Sciences

Diplôme : Master en sciences et gestion de l'environnement, à finalité spécialisée en énergies renouvelables

Année académique : 2018-2019

URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/7250

Avertissement à l'attention des usagers :

Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément

aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger,

copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les

indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation

relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite.

Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre

et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira

un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que

mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du

document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.

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Faculté des Sciences Département des Sciences et Gestion de l’Environnement

Faculté des Sciences, de la Technologie et de la

Communication

[2018-2019]

Valorisation par digestion anaérobie des déchets organiques ménagers de la ville de

Cuenca, Équateur

Mémoire présenté par Christian NIETO

en vue de l’obtention des diplômes de

Master en Sciences et Gestion de l’Environnement – finalité Energies Renouvelables

(ULiège)

Master en Développement Durable – finalité Énergie-Environnement (Uni.lu)

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ii

Promoteur : Professeur Manfred GREGER

Comité de lecture :

• Professeur Frank SCHOLZEN

• Professeur Philippe ANDRE

« Copyright »

« Toute reproduction du présent document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être réalisée qu'avec

l'autorisation de l'auteur et de l'autorité académique* de l’Université de Liège et de l’université du Luxembourg

* « L'autorité académique est représentée par le(s) promoteur(s) membre(s) du personnel enseignant de

l’ULiège et l’Université du Luxembourg »

« Le présent document n'engage que son auteur. »

« Auteur du présent document : NIETO Christian, [email protected]

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Dédicaces

A toute ma famille qui a toujours soutenu mes projets.

A ma femme qui avec sa patiente, son courage, sa confiance mais surtout grâce à son amour m’ont soutenu pour

culminer ce grand défi.

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iv

Remerciements

A Dieu, de m’avoir donné la force et de me protéger pendant tout cette étape.

Je remercie premièrement au Secrétariat National de l’Education Supérieure, Science et Technologie pour leur

soutien économique qui m’a permis de réaliser cette formation académique.

A madame Andrea Arteaga, directrice générale de l’entreprise EMAC pour me permettre d’utiliser

l’information nécessaire pour la réalisation du présent travail.

Je veux bien remercier au Professeur Manfred GREGER, encadrant de l’Université du Luxembourg pour sa

patiente et sa guidance dans la révision du présent travail.

Je tiens un grand remerciement à tout l’équipe de travail de la firme L.E.E. à Junglinster, qui m’ont bien accueilli

pendant mon travail de stage, surtout à Mannu HANNICK pour toujours partager ses connaissances qui m’ont

bien aidé pour le développement du présent travail de fin d’études.

A Madame Françoise et Lucia qui m’ont donné leur soutenance morale pendant mon séjour à Arlon et leur

patiente pour toujours me guider.

Un grand merci à tous mes collègues de la maison communautaire qui, avec leur bonne humeur, m'ont permis

de passer un séjour plus agréable à Arlon.

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v

TABLE DES MATIÈRES 1 Introduction ................................................................................................................................................ 1

2 Contexte Équateur ...................................................................................................................................... 3

2.1 Gestion de déchets ............................................................................................................................ 3

2.2 Electricité en Équateur ...................................................................................................................... 4

3 Contexte local ............................................................................................................................................. 6

3.1 Généralités ........................................................................................................................................ 6

3.2 Production et composition des déchets ............................................................................................. 7

3.3 Collecte et gestion des déchets .......................................................................................................... 8

3.4 Décharge de la ville de Cuenca ....................................................................................................... 10

3.5 Tarif de collecte et gestion .............................................................................................................. 10

3.6 Coûts pour l’entreprise .................................................................................................................... 11

3.7 Lixiviat ............................................................................................................................................ 11

3.8 Captation du gaz ............................................................................................................................. 11

3.9 Emissions de GES dans la décharge ............................................................................................... 11

3.10 Production du compost ................................................................................................................... 14

4 Digestion anaérobie .................................................................................................................................. 15

4.1 Mécanismes .................................................................................................................................... 15

4.2 Paramètres ....................................................................................................................................... 16

4.2.1 Température ................................................................................................................................ 16

4.2.2 Taille particules .......................................................................................................................... 16

4.2.3 Teneur en matière sèche ............................................................................................................. 16

4.2.4 Taux de charge et temps de séjour .............................................................................................. 17

4.2.5 Type du substrat ......................................................................................................................... 17

4.3 Méthanisation de déchets ménagers ................................................................................................ 18

5 Systèmes de méthanisation et technologies .............................................................................................. 19

5.1 Selon la teneur en matière sèche ..................................................................................................... 19

5.2 Selon le fonctionnement du digesteur ............................................................................................. 19

5.3 Technologies disponibles ................................................................................................................ 20

5.3.1 Valorga ....................................................................................................................................... 21

5.3.2 Dranco ........................................................................................................................................ 22

5.3.3 Kompogas ................................................................................................................................... 23

5.3.4 BEKON ...................................................................................................................................... 24

5.4 Avantages et désavantages .............................................................................................................. 25

5.5 Analyse des technologies ................................................................................................................ 26

5.5.1 Analyse technique ...................................................................................................................... 27

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vi

5.5.2 Analyse économique................................................................................................................... 28

5.5.3 Analyse environnementale ......................................................................................................... 29

5.6 Sélection de la technologie la mieux adaptée .................................................................................. 29

6 Évaluation de la technologie choisie ........................................................................................................ 30

6.1 Données de base .............................................................................................................................. 30

6.2 Digestion anaérobie selon la technologie ........................................................................................ 31

6.3 Dimensionnement de l’installation ................................................................................................. 32

6.4 Production de compost .................................................................................................................... 34

6.5 Production de biogaz ....................................................................................................................... 37

6.6 Production d’énergie ....................................................................................................................... 37

6.7 Bilan énergétique ............................................................................................................................ 39

6.8 Production de sous-produits ............................................................................................................ 41

6.9 Transport des déchets ...................................................................................................................... 41

7 Analyse économique ................................................................................................................................ 42

7.1 Investissements ............................................................................................................................... 42

7.2 Coût d’exploitation ......................................................................................................................... 42

7.3 Recettes ........................................................................................................................................... 44

7.4 Coût de traitement des déchets ........................................................................................................ 45

8 Analyse de résultats .................................................................................................................................. 46

8.1 Influence sur la production d’électricité ......................................................................................... 46

8.2 Reduction des GES ......................................................................................................................... 48

8.3 Influence sur le coût de traitement .................................................................................................. 51

8.4 Reduction de déchets déposés ......................................................................................................... 52

9 Conclusions .............................................................................................................................................. 53

10 Références ........................................................................................................................................... 54

11 Annexes ............................................................................................................................................... 58

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Liste des abréviations

ARCONEL : Agencia de Regulación y Control de Electricidad

CHP : Combined Heat and Power

CONELEC : Consejo Nacional de Electricidad

EMAC : Empresa Municipal de Aseo Cuenca

EPA : Environmental Protection Agency

FNR : Fachagentur Nachwachsende Rohstoffe e.V.

FODM : Fraction Organique Déchet Ménager

GES : Gaz à Effet de Serre

GHG : Greenhouse Gas

L.E.E. : Landwirtschaft, Energie, Emwelt

MAE : Ministerio de Ambiente y Agua del Ecuador

OLADE : Organización Latinoamericana de Energía

SENPLADES : Secretaría Nacional de Planificación y Desarrollo

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viii

Liste de Tableaux

Tableau 1. Tarifs d’achat de l’unité d’électricité par source (CONELEC, 2014) ............................................. 5 Tableau 2. Production estimé de déchets dans la ville de Cuenca, année 2019 ................................................. 7 Tableau 3. Estimation de production des déchets organiques, année 2019 ....................................................... 8 Tableau 4. Matériels qui doivent être déposés dans chaque fraction des déchets pour la collecte d’après

l’entreprise EMAC ............................................................................................................................................. 8 Tableau 5. Distribution hebdomadaire de jours pour la collecte des déchets ménagers .................................... 9 Tableau 6. Production de déchets non recyclables déposés dans la décharge, année 2018 ............................... 9 Tableau 7. Estimation de déchets ménagers additionnels dans la décharge et ses fractions entre les années 2019

et 2031 .............................................................................................................................................................. 10 Tableau 8. Paramètres pour le calcul des émissions de méthane de la décharge, année 2019 ......................... 12 Tableau 9. Donnés pour le calcul des émissions d'après Lee et al. 2017 ......................................................... 14 Tableau 10. Rendement de production de biogaz à partir de différents types de matière organique (Achinas et

al. 2017) ............................................................................................................................................................ 17 Tableau 11. Principaux procédés utilisés pour la méthanisation de déchets, adapté de (Rapport et al. 2008)

(Harzevili and Hiligsmann, 2017) .................................................................................................................... 20 Tableau 12. Avantages et désavantages des systèmes de digestion anaérobie, adapté de (Mata-Alvarez, 2003)

.......................................................................................................................................................................... 26 Tableau 13. Procédés regroupes en fonction des critères de fonctionnement ................................................. 27 Tableau 14. Production estimée de déchets ménagers dans la ville de Cuenca, année 2019 ........................... 30 Tableau 15. Quantité de déchets organiques ménagers que valorise chaque scénario .................................... 30 Tableau 16. Paramètre pour le fonctionnement du procédé choisi .................................................................. 31 Tableau 17. Quantité de matière pour le démarrage du procédé de méthanisation ......................................... 32 Tableau 18. Dimensions pour un digesteur BEKON ....................................................................................... 32 Tableau 19. Volume du substrat pour le procédé de méthanisation ................................................................ 33 Tableau 20. Nombre de cycles par an réalisé pour un digesteur ..................................................................... 33 Tableau 21. Calcul du nombre de digesteurs pour traiter le substrat pendant 1 an ......................................... 33 Tableau 22. Compostage du digestat après le procédé de méthanisation ........................................................ 34 Tableau 23. Matière entrante pour procédé de compostage ............................................................................ 34 Tableau 24. Taille et fonctionnement d’un tunnel de compostage .................................................................. 35 Tableau 25. Calcul du nombre des tunnels de compostage ............................................................................. 35 Tableau 26. Dimensions et temps de fonctionnement d’un andain de maturation .......................................... 36 Tableau 27. Affinage du compost obtenu ........................................................................................................ 36 Tableau 28. Production estimée du biogaz et du méthane par digestion anaérobie ......................................... 37 Tableau 29. Énergie contenue dans le biogaz disponible ................................................................................ 38 Tableau 30. Consommation électrique pour l’installation de méthanisation ................................................... 39 Tableau 31. Bilan électrique pour l’installation de méthanisation .................................................................. 40 Tableau 32. Bilan thermique pour l’installation de méthanisation .................................................................. 40 Tableau 33. Sous-produits générés dans l’installation de méthanisation ........................................................ 41 Tableau 34. Coûts pour l’investissement de l’installation de méthanisation ................................................... 42 Tableau 35. Coûts pour l’annuité de l’installation de méthanisation............................................................... 42 Tableau 36. Électricité d’appoint achetée pour le fonctionnement de l’installation ........................................ 43 Tableau 37. Dépenses pour la maintenance de l’installation ........................................................................... 43 Tableau 38. Coût pour l’exploitation de l’installation de méthanisation ......................................................... 43 Tableau 39. Recettes pour le fonctionnement de l’installation ........................................................................ 44 Tableau 40. Coût de traitement des déchets par le procédé de méthanisation envisagé .................................. 45 Tableau 41. Emissions estimés de GES de la décharge dans chacun des scénarios ........................................ 48 Tableau 42. Emissions estimés de GES de l'installation de méthanisation dans chacun des scénarios ........... 48 Tableau 43. Estimation d'émission des GES dans chacun des scénarios pour le fonctionnement ensemble de la

décharge et de l'installation de méthanisation .................................................................................................. 49

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ix

Liste de Figures Figure 1. Composition moyenne des déchets en Équateur (ENYA, 2015) ........................................................ 3 Figure 2. Sources de production d’électricité en Équateur (ARCONEL, 2018a) .............................................. 4 Figure 3. Localisation de la ville de Cuenca (Sobieraj, 2013) ........................................................................... 6 Figure 4. Température moyenne dans la ville de Cuenca (Pesántez, 2012) ...................................................... 6 Figure 5. Composition des déchets ménagers de la ville de Cuenca, année 2015 (Muñoz, 2016) .................... 7 Figure 6. Disposition finale de la fraction recyclable (a) et de la fraction non recyclable (b) ........................... 9 Figure 7. Schéma du processus de méthanisation (Harzevili and Hiligsmann, 2017) ..................................... 15 Figure 8. Schéma du procédé Waasa (Remy, 2018) ........................................................................................ 21 Figure 9. Schéma du procédé Valorga (Harzevili and Hiligsmann, 2017) ...................................................... 22 Figure 10. Schéma du procédé DRANCO (Remy, 2018) ................................................................................ 23 Figure 11. Schéma du procédé KOMPOGAS (Goswami and Kreith, 2007) ................................................... 24 Figure 12. Schéma du procédé BEKON (BEKON, 2018a) ............................................................................. 25 Figure 13. Schéma du démarrage du procédé de méthanisation ...................................................................... 31 Figure 14. Quantité de biogaz disponible pour le Scénario 1 .......................................................................... 37 Figure 15. Quantité de biogaz disponible pour le Scénario 2 .......................................................................... 38 Figure 16. Électricité produite pour chaque système dans chacun de scénarios .............................................. 46 Figure 17. Production électrique de la décharge et de l'installation de méthanisation par rapport à la demande

électrique de la ville ......................................................................................................................................... 47 Figure 18. Émissions totales des GES, émis pour l'installation de méthanisation et pour la décharge dans chacun

des scénarios ..................................................................................................................................................... 49 Figure 19. Changement sur le prix de traitement ............................................................................................. 51 Figure 20. Quantité de déchets cumulés dans la décharge entre les années 2019 et 2031 dans de différent

Scénarios .......................................................................................................................................................... 52

Liste d’Annexes

Annexe 1. Consignes pour les ménages pour la séparation de leurs déchets d'après l'entreprise EMAC ........ 58 Annexe 2. Bilan massique du procédé de méthanisation pour l’installation avec une capacité de 30 000

tonnes/an ........................................................................................................................................................... 59 Annexe 3. Bilan massique du procédé de méthanisation pour l’installation avec une capacité de 60 000

tonnes/an ........................................................................................................................................................... 60 Annexe 4. Localisation de la décharge de Cuenca et les centres habités les plus proches ............................... 61 Annexe 5. Calcul pour les estimations d'émissions des GES dans chacun des scénarios ................................ 62

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x

Résume La gestion de déchets organiques ménagers basée sur le fonctionnement de décharges ne fait que les confiner

sous le sol, ce qui entraine de plusieurs impacts environnementaux comme l’utilisation de grandes surfaces de

sol, mais aussi le dégagement de polluants gazeux comme le méthane. Les décharges sont considérées comme

la deuxième source d’émission du méthane, lequel a une puissance de réchauffement climatique 25 fois plus

puissante que le dioxyde de carbone.

Les systèmes de captage dans les décharges peuvent récupérer que 60% du biogaz généré, tandis que les

technologies de procédés de digestion anaérobie produisent la dégradation de la matière organique dans de

conditions contrôlées, empêchent complètement l’échappement du biogaz vers l’atmosphère, produisent de

l’énergie et de sous-produit valables comme le compost.

Ce travail s’encadre sur le choix de la technologie de digestion anaérobie la plus adéquate pour la ville de

Cuenca où il est produit annuellement environ 67 421 tonnes de déchets organiques lesquels sont déposés

directement dans la décharge de la ville. Les principaux bénéfices qu’entrainerait le fonctionnement d’une

installation de méthanisation avec la valorisation de 30 000 tonnes de déchets sont la production 4.60 GWh/an

d’électricité et une réduction en 37% des émission des GES comme le méthane.

Mots clés : déchets organiques, digestion anaérobie, biogaz, gaz à effet de serre

Abstract The management of household organic waste based on the operation of landfills only confines it under the

ground, which leads to several environmental impacts such as the use of large areas of land, but also the release

of gaseous pollutants such as methane. Landfills are considered the second largest source of methane emissions,

which has a global warming potential 25 times more powerful than carbon dioxide.

Landfill capture systems can recover only up to 60% of the biogas produced, while anaerobic digestion process

technologies produce the degradation of organic matter under controlled conditions, avoids the emission of

biogas to the atmosphere, produce energy and valuable by-products such as compost.

This work is based on the choice of the most appropriate anaerobic digestion technology for the city of Cuenca,

where approximately 67.421 tonnes of organic waste are produced annually and deposited directly in the city’s

landfill. The main benefits that would result from the operation of an anaerobic digestion plant with the recovery

of 30.000 tonnes of waste are the production of 4.60 GWh/year of electricity and a 37% reduction in GHG

emissions such as methane.

Keywords: organic waste, anaerobic digestion, biogas, greenhouse gas

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1

1 Introduction

Actuellement la planète traverse une étape critique avec les conditions de réchauffement climatique, fortement

liée aux émissions des gaz à effet de serre. Malgré les compromis adoptés en 2015 dans la Conférence de Climat

de Paris pour limiter l’élévation de la température en dessous de 2 °C, il existe d’évidences scientifiques qui

indiquent les températures moyennes atteignent déjà plus un dégrée d’augmentation à niveau préindustriel

(CLIMAT.BE, 2018).

Les principales causes du phénomène de réchauffement climatique sont les émissions du dioxyde de carbone ;

néanmoins, les émissions du méthane participent aussi dans cette problématique environnementale. Ce gaz

possède une puissance de réchauffement climatique 25 fois plus fort que celle du dioxyde de carbone (EPA,

2018). Le méthane est émis en grand quantités en activités comme l’extraction de combustibles fossiles (Global

Methane Initiative, 2011) et les activités agricoles ; mais, la gestion des déchets est aussi une source importante,

cette activité contribue entre 6 et 18% du méthane émit (Pierini and Ratto, 2015), soient la troisième source

d’émission de ce polluant gazeuse.

Les décharges sont une alternative rapide et économique appliqué pour les gouvernements pour la gestion de

leurs déchets ménagers ; néanmoins, leur fonctionnement entraine d’impacts environnementaux comme la

demande de larges surfaces de sol, la génération de grands volumes de lixiviats et les émissions de polluants

gazeux comme est le méthane. La principale cause de ses impacts, est le fait que la matière organique compose

une grande partie des déchets qui sont déposés dans les décharges, où les conditions de dégradation ne peuvent

pas être contrôlés, ce qui permet l’échappement du méthane vers l’atmosphère.

L’application du procédé de digestion anaérobie est une alternative pour la gestion des déchets ménagers étant

donné que les conditions de dégradation de la matière organique peuvent être contrôlés ce qui permet réduire

les impacts environnementaux issus aux émissions du méthane mais aussi de la production énergétique qui peut

être valorisé.

Objectif

L’objectif du présent travail d’études s’encadre en estimer la quantité du biogaz qui peut et la production

d’électricité qui peuvent être obtenus pour la valorisation de la fraction organique ménager (FODM) de la ville

de Cuenca. On partira d’une analyse des technologies de digestion anaérobie utilisé à l’échelle industrielle pour

la méthanisation de la FODM et on choisira celle qui s’adapterait le mieux au contexte de la ville. Les résultats

de cette analyse permettront d’identifier les bénéfices environnementaux et énergétiques issus au

fonctionnement d’une installation de méthanisation pour les déchets organiques ménagers.

Méthodologie

Le présent travail de fin d’études a été réalisé dans le cadre de mon stage dans la firme L.E.E. qui a donné de

recommandations basées sur leur expérience en projets similaires pour la valorisation énergétique de déchets

organiques.

Les données de production et composition des déchets utilisés correspondent à la dernière étude de

caractérisation réalisé pour la ville de Cuenca réalisé en 2015. Par recommandation de la firme L.E.E. les calculs

se basent sur l’utilisation d’une fraction des déchets générés dans la ville étant donné qu’il existe toujours de

limites techniques qui ne permettent pas la valorisation de tous les déchets d’une ville.

La méthodologie pour ce travail se base sur l’analyse des technologies de digestion anaérobie existantes

envisagés à l’application pour la gestion de déchets ménagers, cette analyse sera basée dans un cadre technique

et économique en prenant en compte le contexte de la ville de Cuenca. La sélection de la technologie sera en

fonction de celle qui puisse mieux s’adapter au contexte de la ville et au type des déchets organiques générés.

Page 13: Valorisation par digestion anaérobie des déchets ... · Département des Sciences et Gestion de l’Environnement Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication

2

À partir de la sélection de la technologie il sera possible de calculer les produits à obtenir selon son procédé et

permettra dimensionner l’installation requis. L’analyse économique prendra en considération les coûts

d’investissement, les coûts d’exploitation et les revenus issus au fonctionnement d’une installation de digestion

anaérobie de tels dimensions.

L’analyse économique ne prend en compte les valeurs issues à la collecte et le transport des déchets étant donné

que le présent travail s’encadre dans l’objectif d’entrevoir un traitement alternatif de la FODM et à la fois

d’obtenir de valorises un sous-produit valable à niveau énergétique comme est l’éthane.

Page 14: Valorisation par digestion anaérobie des déchets ... · Département des Sciences et Gestion de l’Environnement Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication

3

2 Contexte Équateur

2.1 Gestion de déchets

La gestion des déchets en Équateur a été toujours une problématique environnementale caractérisée par de

pratiques inadéquates comme la présence de décharges clandestins, l’incinération non-contrôlée et inclus par la

disposition des résidus dans de rivières (Lalvay and Vidal, 2013). Seulement 19% des déchets produits sont

déposés dans de décharges contrôlées (Solíz, 2015), tandis que le reste est encore déposé dans de zones non

autorisées sans de mesures adéquates, ce qui montre l’absence de contrôle de part des autorités, mais aussi d’un

manque de procédés alternatives pour améliorer le traitement des déchets.

Dans les pays de l’Amérique Latine, la matière organique compose entre 50 et 70% du total de leurs déchets

ménagers (Sáez and Urdaneta, 2014). L’Équateur produise environ 4 000 000 tonnes de déchets par an, dont

61% sont d’organiques (Figure 1). Seulement 28% des villes équatoriennes réalisent de procédés de traitement

pour ce type de déchets (Solíz, 2015), mais ces procédés gèrent seulement qu’une partie du total des organiques

produits, le reste n’est pas récupérée et est placé dans de décharges.

Figure 1. Composition moyenne des déchets en Équateur (ENYA, 2015)

De circonstances comme le pourcentage de matière organique présent dans déchets ménagers, le manque d’une

habitude de séparation à la source des déchets et un système de gestion basé sur le fonctionnement de décharges,

font estimer que l’Équateur a un potentiel d’émission du méthane. En 2012, ces émissions furent 11 724 tonnes

d’équivalent CO2, dont le 26% est provenu des décharges (MAE, 2016), quantité qui a fait partie des émissions

de gaz à effet de serre qui contribuent aux impacts environnementaux.

Dans les dernières années, il y a eu une amélioration dans la gestion des déchets en Équateur avec

l’implémentation de mécanismes pour diminuer l’impact liée au fonctionnement des décharges, ces mécanismes

se basent sur la récupération du biogaz produite dans les décharges. Actuellement, les villes de Cuenca et Quito

réalisent le captage et la valorisation énergétique du biogaz produit dans leurs décharges, cette valorisation

consiste en la combustion dans d’unités de cogénération pour la production d’électricité laquelle est injectée au

réseau national. Ces projets ont été conçus pour réduire les émissions du méthane provenant des décharges,

mais aussi comme une option de profiter le potentiel énergétique contenu dans ce gaz dégagé.

Organiques61%Plastique

11%

Papier et carton10%

Verre3%

Métal2%

Autres13%

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4

Le captage du biogaz dans ces deux décharges permet de réduire les émissions de méthane ; toutefois, comme

remarque (Abbasi, Tauseef, & Abbasi, 2012) ce type de procédé présente de limites techniques qui ne rendent

possible de récupérer qu’environ 60 % du biogaz produit, tandis que le pourcentage restant continue à

s’échapper vers l’atmosphère. La digestion anaérobie se déroule dans de conditions contrôlées à l’intérieur d’un

digesteur ce qui empêche l’échappement du gaz et permet de capter le sous-produit comme est le biogaz lequel

peut être valorisé pour la production d’électricité.

Des études telles que celles réalisés par (Orbe, 2016) et (Lalvay and Vidal, 2013) analysent le potentiel du

procédé de digestion anaérobie des déchets organiques ménagers dans deux villes en Équateur qui possèdent

déjà une gestion sélective d’une partie des leurs déchets. Ces études soulignent les bénéfices environnementaux

et l’apport à la matrice énergétique qu’amènerait une installation de digestion anaérobie pour la production

d’électricité à partir du biogaz.

2.2 Electricité en Équateur

En Amérique Latine, environ 55% de l’électricité produite provienne d’énergies renouvelables (Oxilia, 2012),

dans certains pays de la même région cette participation dépasse le 95% de leur matrice énergétique (OLADE,

2018).

En 2017, la production d’électricité en Équateur était de 28 032 GWh/an, dont 74% est provenu d’énergies

renouvelables, tandis que le 26% restante fut produite à partir de centrales thermiques qu’utilisent de

combustibles fossiles (Figure 2). La fraction d’énergies renouvelables est comprise par de centrales

hydroélectriques, d’éoliennes, de photovoltaïques, de la biomasse et du biogaz ; dont la filière hydroélectrique

a la participation la plus grande. Dans la même année, les hydroélectriques ont produit 20 000 GWh/an,

l’équivalent au 72% de l’électricité produite.

Figure 2. Sources de production d’électricité en Équateur (ARCONEL, 2018a)

La production d’électricité à partir du biogaz se base sur la combustion par cogénération du méthane produit

dans les décharges municipales des villes de Quito et Cuenca ; la puissance totale installée des deux villes est

de 7.26 MW et apporte 28 GWh/an, desquels 3.55 GWh/an sont produits dans la décharge de Cuenca

(ARCONEL, 2018a).

Renouvelables74%

Non Renouvelables

26%

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5

Entre ses objectifs pour développer une matrice énergétique plus durable, l’Équateur prévoit qu’en 2021, 90%

de la production d’électricité soit à partir de sources renouvelables (SENPLADES, 2017). Le gouvernement a

émis la réglementation No. CONELEC 001/13 (CONELEC, 2014) laquelle fixe les conditions pour la

commercialisation d’électricité produite à partir de différentes technologies d’énergie renouvelable ; ce

document législatif donne de bases pour le développement de projets énergétiques renouvelables. Le Tableau

1 résume les tarifs en vigueur, depuis l’année 2014, pour l’achat d’électricité produite par les types

d’installations encodés dans le document en mention.

Tableau 1. Tarifs d’achat de l’unité d’électricité par source (CONELEC, 2014)

Type de centrale Tarif

¢€ / kWh

Marémotrice 39.40

PV 35.23

Géothermique 11.62

Biomasse 8.51

Eolienne 8.03

Biogaz 6.44

Hydroélectrique < 30 MW 5.79

Hydroélectrique 30 > P < 50 MW 5.46

Parmi les définitions des filières d’énergie renouvelables, la réglementation No. CONELEC 001/13 inclut celle

du biogaz, laquelle est défini comme le combustible gazeux obtenu à partir de la dégradation anaérobie de la

matière organique. En conséquence, les technologies pour la digestion anaérobie de déchets ménagers entrent

dans le contexte de centrales électriques basés sur d’énergies renouvelables.

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6

3 Contexte local

3.1 Généralités

Cuenca est une ville avec une surface de 72 km2, localisé à 2 600 mètres d’altitude au sud de la région

montagneuse l’Équateur. En 2015, la population de cette ville est estimée en 580 706 habitants (Muñoz, 2016).

Elle est considérée comme la troisième la ville la plus importante du pays en fonction de ses activités

économiques et sa population.

Figure 3. Localisation de la ville de Cuenca (Sobieraj, 2013)

Par la position du pays dans la zone équatoriale, la ville a de températures régulières et quasiment stables

pendant l’année, la température moyenne se situe entre 14 et 17 °C (Figure 4).

Figure 4. Température moyenne dans la ville de Cuenca (Pesántez, 2012)

12,00

13,00

14,00

15,00

16,00

17,00

18,00

19,00

20,00

°C

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7

3.2 Production et composition des déchets

La dernière étude de caractérisation mené par l’Universidad Católica de Cuenca estime que la production per

capita des déchets ménagers est de 0.494 kg/hab*jour (Muñoz, 2016). Basé sur un taux de croissance

démographique de 1.96% (EL TIEMPO, 2019) et la population en 2015, on peut estimer que la production

actuelle de déchets ménagers est de 113 161 tonnes/an (Tableau 2).

Tableau 2. Production estimé de déchets dans la ville de Cuenca, année 2019

Production de déchets ménagers Quantité

Population 627 589 habitants

Production per capita 0.494 kg/hab*jour

Production de déchets 310 tonnes/jour

Production de déchets 113 161 tonnes/an

Comme indiqué dans le Chapitre 2, en Équateur les déchets organiques composent 61% des déchets ménagers.

Dans la ville de Cuenca, cette composition est similaire, la Figure 5 montre que la matière organique compose

64% des déchets produits dans la ville.

Figure 5. Composition des déchets ménagers de la ville de Cuenca, année 2015 (Muñoz, 2016)

Basées sur la quantité de déchets générés (Tableau 2), et la teneur de matière organique égale à 65%, on peut

estimer que la quantité de déchets organiques ménagers produits dans la ville de Cuenca en 2018 était égale à

72 140 tonnes.

Fraction Organique65%

Déchets toilette10%

Plastique recyclable7%

Papier et carton6%

Plastique non recyclable

3%

Verre2%

Tetra Brik2%

Metal1%

Autres4%

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Tableau 3. Estimation de production des déchets organiques, année 2019

Production de déchets organiques Quantité

Production de déchets ménagers 113 161 tonnes

Pourcentage de matière organique 65 %

Production de déchets organiques 73 554 tonnes

Compte tenu, que l’étude de caractérisation des déchets de la ville ne contienne pas d’information concernant

aux caractéristiques de la FODM et qu’il n’existe pas d’études empiriques qui ont analysé cette fraction des

déchets de Cuenca, on prend en compte le critère de Tchobanoglous and Kreith (2002) lequel indique que la

teneur en matière sèche pour ce type de déchets est de 31%.

3.3 Collecte et gestion des déchets

La collecte et la gestion des déchets de la ville de Cuenca est réalisée par l’Entreprise Municipale

d’Assainissement de Cuenca (EMAC, selon les initiales en espagnol), laquelle est une entreprise publique qui

a été créée en 1998 avec de l’autonomie juridique et économique.

Par disposition d’une ordonnance municipale, chaque ménage doit réaliser la séparation de leurs déchets à la

source en concordance au système de collecte réalisé par l’entreprise EMAC (Annexe 1), laquelle consiste en

séparer les déchets en deux fractions : fraction recyclable et fraction non recyclable. Les matériels considérés

comme recyclables sont déposés dans un sac de couleur bleue, tandis que les matériels non recyclables sont mis

dans de sacs plastiques de couleur noire.

Le détail des matériels dans chacun de ces deux fractions sont indiqués dans le Tableau 4.

Tableau 4. Matériels qui doivent être déposés dans chaque fraction des déchets pour la collecte d’après l’entreprise EMAC

Source : EMAC, n.d.

Fraction Matériel

Recyclable

• Plastique recyclable

• Papier et carton

• Verre

• Tetra Brik

• Métal

Non Recyclable

• Fraction Organique

• Déchets de toilette

• Plastique non recyclable

• Autres

La collecte et le transport des déchets est réalisé sur la modalité de porte-à-porte dans trois jours de la semaine

avec le fonctionnement des camions à ordures de l’entreprise EMAC. La fraction non recyclable est collectée

pendant les trois jours du service de collecte, tandis que la fraction recyclable est collectée le deuxième jour

dans le même camion avec la fraction non recyclable (Tableau 5).

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Tableau 5. Distribution hebdomadaire de jours pour la collecte des déchets ménagers

Source : EMAC, n.d.

Jour de collecte Fraction collectée

Jour 1 • Non recyclables

Jour 2 • Non recyclables

• Recyclables

Jour 3 • Non recyclables

Les camions suivent une route de collecte déjà établi et transportent les déchets vers le site où se trouve la

décharge de la ville. Les sacs avec la fraction recyclable sont déposés dans un hangar où d’ouvriers réalisent le

triage manuel de chaque matériel qui sera après commercialisé dans de centres de recyclage (Figure 6-a). La

fraction non recyclable est pesée et versé directement dans la décharge sans aucun type de triage ou de

prétraitement (Figure 6-b).

(a)

(b)

Figure 6. Disposition finale de la fraction recyclable (a) et de la fraction non recyclable (b)

Basés sur le système de gestion que réalisé l’entreprise EMAC (Tableau 4) et la composition des déchets (Figure

5), on peut estimer la quantité des déchets non recyclables qui ont été déposés dans la décharge dans l’année

2018, comme indique le tableau ci-dessous

Tableau 6. Production de déchets non recyclables déposés dans la décharge, année 2018

Production de déchets Valeur

Production de déchets ménagers 110 985 tonnes

Pourcentage non recyclable 82 %

Déchets déposés dans la décharge 91 008 tonnes

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10

3.4 Décharge de la ville de Cuenca

La décharge municipale est localisée à 21 km de distance de la zone urbaine de la ville de Cuenca, et occupe

une surface d’environ 123 hectares. Les déchets non recyclables sont déposés directement dans la décharge,

après une pelle mécanique et un tracteur type bulldozer font la distribution et la compaction des déchets,

finalement les déchets sont couverts avec de la terre type argileuse. Ce site d’enfouissement a été mis en

fonctionnement en 2001 avec une de durée de vie prévu de 30 ans (Conto and Tipan, 2018) ; ainsi, il est estimé

que la décharge continue à recevoir de déchets jusqu’à l’année 2031.

Compte tenu les données des déchets comme leur production per capita des déchets, leur composition et leur

système de gestion, et aussi le taux de croissance démographique, on peut estimer les quantités des deux

fractions de déchets qui seraient produits entre les années 2019 et 2031 (Tableau 7).

Tableau 7. Estimation de déchets ménagers additionnels dans la décharge et ses fractions entre les années 2019 et 2031

Année

Production de

déchets

Fraction

recyclable

Fraction non

recyclable

Cumulé dans la

décharge

(tonnes/an) (tonnes/an) (tonnes/an) (tonnes)

2019 113 161 20 369 92 792 92 792

2020 115 379 20 768 94 610 187 402

2021 117 640 21 175 96 465 283 867

2022 119 946 21 590 98 356 382 223

2023 122 297 22 013 100 283 482 506

2024 124 694 22 445 102 249 584 755

2025 127 138 22 885 104 253 689 008

2026 129 630 23 333 106 296 795 304

2027 132 170 23 791 108 380 903 684

2028 134 761 24 257 110 504 1 014 187

2029 137 402 24 732 112 670 1 126 857

2030 140 095 25 217 114 878 1 241 735

2031 142 841 25 711 117 130 1 358 865

3.5 Tarif de collecte et gestion

Il existe un accord institutionnel entre l’entreprise EMAC et l’entreprise qui réalise la distribution de l’électricité

dans la ville, pour que chaque ménage réalise le paiement du service de collecte et gestion des déchets à travers

de la facture du service d’électricité.

Les frais que paye mensuellement chaque ménage pour la collecte de ses déchets ne sont pas basés sur le nombre

de personnes qui composent le ménage ou la quantité de déchets générés ; ces frais sont calculés en fonction

d’une formule développé par l’entreprise EMAC. Cette formule prend en compte de différents variables issus

au fonctionnement de l’entreprise mais aussi prend en compte la consommation électrique du ménage ; ainsi,

plus de consommation d’électricité par le ménage, plus est le frais mensuel payé pour le service a collecte et la

gestion des déchets.

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3.6 Coûts pour l’entreprise

Pour l’entreprise EMAC, le coût issu à la collecte et transport des déchet ménagers vers la décharge est de 44

€/tonne (P. Crespo, communication personnelle, 22 novembre 2018), le détail des items qui composent ce coût

ne sont pas indiqués par l’entreprise et il n’existe pas de l’information secondaire qui indique ce détail.

Le coût pour la mise et l’arrangement des déchets dans la décharge de Cuenca est de 15 € par tonne (Barrera

and Otacoma, 2017). Ce coût n’inclut pas les montants liés à la construction ni à l’investissement de ce site

d’enfouissement.

3.7 Lixiviat

Les lixiviats sont de liquides résiduels inhérents au fonctionnement des décharges, ces sous-produits sont issus

de la décomposition des déchets stockés. S’il n’est pas conçu un système pour leur captage, ces résidus liquides

peuvent provoquer de problèmes de pollution dans la zone où se trouve la décharge.

La base de la décharge de Cuenca, est imperméabilisée avec une membrane plastique de polyéthylène. Un

système de canalisation avec du pente, draine les lixiviats vers deux bassins localisés à côté de la décharge où

ils sont stockés temporellement jusqu’à l’arrivée d’un camion-citerne qui transporte les lixiviats vers la station

d’épuration des eaux usées de la ville. La génération moyenne de lixiviats dans la décharge est d’environ 100

m3 par jour (Inga and Romero, 2011).

3.8 Captation du gaz

En 2007, il était réalisé une étude d’avant faisabilité pour le captage du biogaz qui est produit dans la décharge

pour sa valorisation énergétique. Les résultats de l’étude ont estimé que la production du biogaz à partir des

déchets stockés serait jusqu’à l’année 2045 avec un taux maximal de production de 2 246 m3/h pour l’année

2022 (Eastern Research Group and Carbon Trade, 2007).

Actuellement il existe déjà une installation pour la valorisation énergétique du méthane produit dans la décharge

de Cuenca, cette installation consiste en 23 puits qui captent le biogaz des zones fermées de la décharge, ensuite

il est conduit vers un système d’épuration et condensation avant de sa combustion dans un moteur de

combustion (Conto and Tipan, 2018). Cette installation a une puissance de 1MW, et a été mis en opération en

2017 avec une production électrique de 3.55 GWh/an (ARCONEL, 2018a) qui été injectée au réseau national.

Un consortium entre l’entreprise EMAC et l’entreprise néerlandaise BGP Engineers, gère la production et la

vente de l’électricité à partir du biogaz récupéré de la décharge.

3.9 Emissions de GES dans la décharge

Il n’existe pas un système de mesure périodique des émissions de GES provenant de la décharge, l’information

disponible dans ce domaine se base sur d’estimation réalises par d’études de thèse qui utilisent de modélisations

basées sur de fichier Excel. Les calculs ici réalisés sont d’estimation pour calculer la quantité potentiel du

méthane qui peut être dégagé pour le fonctionnement de la décharge.

Pour évaluer cette réduction on utilise la méthode « Default model – Tier 1 » indiqué dans le document

développé par le GIEC (IPCC, 2000), cette méthode permet d’estimer les émissions du méthane issus aux

déchets pendant une année. L’équation utilisée pour réaliser le calcul est comme indiqué suivant :

É𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (1 − 𝑂𝑋)

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12

Émissions de méthane = est la quantité de méthane émis pour l’année spécifique (Gg1/an)

MSWT = est la quantité générée de déchets pour l’année spécifique (Gg/an)

MSWF = est la fraction de déchets déposée dans la décharge

L0 = potentiel de production du méthane (Gg CH4/Gg de déchet)

R = la fraction captée du méthane (Gg/an)

OX = le facteur d’oxydation

Pour le calcul, on part du cas du scénario actuel de la décharge de Cuenca, dont les données sont indiquées dans

le Tableau 8.

Tableau 8. Paramètres pour le calcul des émissions de méthane de la décharge, année 2019

Paramètre Valeur Explication Référence

MSWT 113 161

C’est la quantité totale de déchets ménagers projeté pour l’année

2019 basé sur la production de déchets per capita et le taux de

croissance démographique.

Tableau 7

MSWF 0.82

C’est égal à la division entre 92 792 Gg et 113 161 Gg, qui

correspondent à la quantité de déchets qui seraient déposés dans

la décharge et la quantité totale produite respectivement.

Tableau 7

L0 87

On utilise la valeur issue aux résultats de mesures réalisées dans

l’année 2007 comme procédé de l’étude de faisabilité pour le

projet de captage du biogaz de la décharge

(Siliezar and

Urquizo, 2009)

R 0.6 C’est la valeur recommandée en fonction des systèmes de

captage du biogaz existantes dans les décharges en Équateur.

(Siliezar and

Urquizo, 2009)

OX 0.36

Par la méthode recommande la valeur par défaut de 0.1, mais on

utilise la valeur de 0.36 aussi utilisé par Lee et al. (2017), étant

donné que c’est une valeur moyenne basé sur une série de

mesures réalisés dans des autres décharges.

Lee et al. 2017

En remplaçant les valeurs dans la formule on obtient une valeur de 2 066 657 m3 de CH4, qu’avec une densité

de 0.668 kg/m3 donne est égal à 1 381 tonnes de CH4. Compte tenu que le méthane a un potentiel de

réchauffement global 25 fois2 plus puissant que le dioxyde de carbone on obtienne une équivalence de 34 513

tonnes CO2 qui sont émis de la décharge comme résultat de la fraction du méthane qui n’est pas récupéré pour

le système de captage.

Comme remarque Lee et al. (2017), les émissions de GES issues aux déchets dans les décharges comprennent

aussi d’autres components comme sont : (1) les émissions du CO2 par la combustion du méthane capté, (2) les

émissions du CO2 par oxydation du méthane qui n’est pas récupéré par le système de captage, et (3) les

émissions du CO2 produit par la dégradation de des déchets.

Pour le calcul des autres fractions des GES émis de la décharge, on se base sur l’équation auparavant utilisée,

en considérant que le biogaz produit dans la décharge a une teneur en méthane du 50% (IPCC, 2000).

1 1 Gg = tonne métrique, compte tenu que les valeurs dans le rapport de caractérisation de déchets de la ville de Cuenca

sont exprimées en kg 2 Une tonne de méthane a une puissance de réchauffement équivalent à 25 tonnes de CO2 (EPA, 2018)

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Emissions de la combustion du méthane

La quantité de méthane récupéré para le système de captage peut être calculé par :

É𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (1 − 𝑂𝑋)

𝑀é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 𝑟é𝑐𝑢𝑝é𝑟é = (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)

On calcule une quantité de 2 071 tonnes de méthane récupéré. Ce méthane capté est brûlé dans le moteur de

combustion pour la production d’électricité comme réalisé actuellement dans la décharge. On prend en compte

le facteur d’émission de CO2 de 2.75 pour l’oxydation de chaque unité de méthane (Engineeringtoolbox.com.

2019) et on considère un rendement du moteur de 35%. Ainsi la combustion du méthane capté émet une quantité

de 5 695 tonnes de CO2.

Emissions du méthane oxydé

Pour le calcul de la fraction du méthane qui oxyde

𝑀é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 𝑜𝑥𝑦𝑑é = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (1 − 𝑂𝑋)

𝑀é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 𝑜𝑥𝑦𝑑é = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (𝑂𝑋)

𝑀é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 𝑜𝑥𝑦𝑑é = [(113 161 × 0.82 × 87) − (113 161 × 0.82 × 87 × 0.6)] × (0.36)

On calcule que 777 tonnes de méthane oxydent dans la décharge, en considérant le même facteur d’émission

de 2.75 pour l’oxydation du méthane, on obtient une quantité de 2 136 tonnes de CO2 qui sont émis par

oxydation du méthane.

Emission du méthane par décomposition des déchets

La décomposition de la FODM dans la décharge produise du biogaz, dont 50% de son volume est du méthane

et le 50% restante est du CO2. Ainsi, en calculant la quantité du méthane qui est formé par la décomposition de

la matière on calcule aussi quantité du CO2

É𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (1 − 𝑂𝑋)

É𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 = [(𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0) − (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0 × 𝑅)] × (1 − 𝑂𝑋)

𝐹𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑚é𝑡ℎ𝑎𝑛𝑒 = (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0)

Ce qui peut être interprété comme

𝐹𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝐶𝑂2 = (𝑀𝑆𝑊𝑇 × 𝑀𝑆𝑊𝐹 × 𝐿0)

La quantité du dioxyde de carbone produite para la décomposition de la FODM dans la décharge est égale à 8

072 881 m3, lesquels avec une densité de 1.98 est égale à 15 984 tonnes du CO2.

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14

En conséquence, la quantité estimée des GES qui seraient émis pour le stockage de 113 161 tonnes de déchets

ménagers dans la décharge de Cuenca en 2019 est égale à 58 328 tonnes de CO2.

Lee et al. (2017) ont calculé un facteur d’émission de 2 708 kg CO2 équivalent pour chaque tonne de déchet

organique sec déposé dans la décharge ; dans cette étude, les auteurs ont pris en compte les émissions des GES

de l’ensemble du fonctionnement de la décharge. Dans le tableau 9 on prend ce facteur de référence pour

calculer les émissions des GES de pour le même période dans la décharge de Cuenca ; on obtient une valeur

d’émission de 61 747 tonnes d’équivalent, près à la valeur auparavant calculée.

Tableau 9. Donnés pour le calcul des émissions d'après Lee et al. 2017

Paramètre Valeur Référence

Production de déchets ménagers 113 161 Tonnes Tableau 3

Teneur en organiques 65 % Tableau 3

FODM 73 554 tonnes

Teneur en matière sèche 31 % (Tchobanoglous and Kreith,

2002)

FODM sèche 22 066 Tonnes

Facteur d’émission 2 708 kg CO2/tonne FODM sèche Lee at al. 2017

Émissions totales 61 747 Tonnes CO2 é

3.10 Production du compost

L’entreprise EMAC réalise aussi la collecte et la gestion des déchets organiques générés dans les marchés

municipaux de la ville de Cuenca, ces déchets reçoivent une gestion différente à celle réalisée aux déchets

ménagers. Les véhicules et les coûts liés à ce procédé sont indépendants à ceux qui sont appliqués pour les

déchets ménagers.

Ces déchets des marchés sont transportés dans de bennes à ordures vers un centre de compostage localisé hors

du site de la décharge. Le procédé de compostage est réalisé de façon manuelle par intervention des ouvriers de

la même entreprise EMAC. Le compost produit est commercialisé à la population de la ville de Cuenca, et son

prix de vente est de 101 € par tonne de compost (Barrera and Otacoma, 2017).

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15

4 Digestion anaérobie

4.1 Mécanismes

La digestion anaérobie, aussi appelé méthanisation, est un processus qui transforme la matière organique en

biogaz et en digestat. Cette transformation se déroule à l’intérieur d’un digesteur en absence de l’oxygène et

par action de bactéries anaérobies. La méthanisation comprend de quatre étapes séquentielles (Figure 7) dont

les produits de chacun servent comme du substrat pour l’étape subséquente ; ces étapes sont : l’hydrolyse,

l’acidogenèse, l’acétogenèse et la méthanogenèse.

La première étape est l’hydrolyse. Ici les polymères qui component la matière initiale se fragmentent en

composants plus simples appelés monomères, ces composants sont tels comme des acides gras simples, des

aminoacides et de sucres, des acides aminés.

L’étape suivante est l’acidogenèse, dans laquelle de bactéries acidogènes utilisent les monomères produits dans

la première étape et les transforment en acides volatile organiques et en alcools.

Dans l’acétonogenèse intervienne l’action de bactéries, qui utilisent les acides et les alcools de l’étape précédent

pour les transformer en acide acétiques, en hydrogène et en dioxyde du carbone.

La dernière étape est la méthanogenèse dans laquelle se produisent les produits finaux qui composent le biogaz.

Pendant cette transformation interviennent deux groupes de bactéries, sont les bactéries méthanogènes

acétoclastes et les bactéries méthanogènes hydrogénoptrophes. Ces bactéries transforment les produits

intermédiaires en méthane, en dioxyde de carbone, et en traces du soufre.

Figure 7. Schéma du processus de méthanisation (Harzevili and Hiligsmann, 2017)

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16

L’autre sous-produit issu de la méthanisation est le digestat, lequel comprenne de la matière organique qui ne

peut pas se dégrader par action des bactéries anaérobies. La composition de ce produit solide dépend de la

composition matière organique utilisé comme substrat (Mata-Alvarez, 2003).

4.2 Paramètres

Le principal facteur pour le déroulement de la méthanisation est l’absence de l’oxygène, mais il existe d’autres

paramètres qui détermineront la performance de ce processus et par conséquence la quantité de biogaz qui peut

être produit.

4.2.1 Température

La température est l’un des paramètres les plus importantes parce qu’elle influence directement sur la cinétique

chimique de la dégradation de la matière organique. Les bactéries issues de la formation du méthane peuvent

se développer entre les 10 et les 65°C (Abbasi and Tauseef, 2012). Généralement, la digestion anaérobie des

déchets organiques se déroule dans deux plages de température : le rang thermophile et le rang mésophile (Mata-

Alvarez, 2003).

La plage mésophile se déroule dans de températures entre 35 et 40 °C. Cette plage de température est utilisée

dans la plupart de processus de digestion anaérobie (Harzevili and Hiligsmann, 2017) parce qu’elle dépense

moins d’énergie pour le fonctionnement du digesteur et donne de conditions plus stables qui peuvent être

contrôlées. Ici, la production du biogaz se déroule à de vitesses modérées.

La plage thermophile comprend de températures entre 50 et 55°C, dans lesquelles l’activité de bactéries

augmente et mène une formation plus vite du méthane. Cette plage est utilisée plus souvent pour la digestion

anaérobie des déchets ménagers (Mata-Alvarez, 2003), parce que ces températures aident à l’inactivation de

pathogènes et parce qu’il y a une production plus rapide de biogaz. Néanmoins, les bactéries du processus de

méthanisation sont plus sensibles aux changements hors de ce rang de température, cela demande un contrôle

plus strict pour maintenir ces conditions.

4.2.2 Taille particules

La matière organique possède de formes très hétérogènes et pourtant la taille de ses particules est aussi variée,

cette taille affecte au déroulement du processus de méthanisation.

De tailles trop grandes rendent plus difficile la fragmentation de la matière organique dans l’étape de l’hydrolyse

ce qui ralentisse le développement des étapes subséquentes. Une taille minimale donne aux particules une

surface spécifique plus adéquate pour l’action des bactéries lors de la transformation de la matière organique

(Harzevili and Hiligsmann, 2017).

Il n’existe pas de taille spécifique pour les particules lors le procédé de digestion anaérobie parce celle-ci dépend

directement des conditions de fonctionnement du digesteur utilisé ; sur base de références des technologies

existantes, cette taille est comprise entre 15 et 40 mm. (Abbasi and Tauseef, 2012).

4.2.3 Teneur en matière sèche

La teneur en matière sèche est aussi interprétée comme l’inverse à l’humidité, cela est défini par les

caractéristiques de la matière organique utilisé comme substrat. Ce paramètre détermine le type de technologie

à utiliser pour réaliser la digestion anaérobie. La matière organique ayant une teneur jusqu’à 10% est considérée

comme de la biomasse humide, tandis celle qui présente une teneur entre 10 et 50% est considérée comme de

la biomasse sèche (Harzevili and Hiligsmann, 2017).

La présence de l’eau permet un meilleur flux du substrat dans le digesteur et aussi mène la dilution des

nutriments ce qui favorise leur disponibilité pour les bactéries pendant le procédé de méthanisation (Harzevili

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17

and Hiligsmann, 2017). Mais ce De références comme (Beevi et al. 2013), lesquelles analysent la digestion

anaérobie de déchets ménagers, indiquent que la production de biogaz augmente tant que la teneur en matière

sèche diminue.

4.2.4 Taux de charge et temps de séjour

Ces sont deux paramètres qui sont toujours analysés ensemble étant donné leur corrélation. Le taux de charge

indique la quantité du substrat qu’est introduit dans le digesteur par unité de temps. Le temps de séjour indique

le temps que la matière organique reste à l’intérieur du digesteur.

Le nombre de bactéries issus au processus de méthanisation commence à doubler environ 10 jours après

l’introduction du substrat dans le digesteur (FNR, 2013), cela indique que la matière organique doit rester un

minimum de temps à l’intérieur du digesteur pour permettre la formation du méthane, sinon il risque de

perturber l’activité des bactéries et de réduire la production du biogaz. Généralement, le temps de séjour varie

entre 10 et 40 jours, ce dépend des caractéristiques et de la composition du substrat, mais aussi de la technologie

utilisée pour le procédé de méthanisation.

Si le substrat demande beaucoup de temps pour se dégrader, la quantité de matière qui est introduite dans le

digesteur chaque jour se réduise. Dans l’autre sens, du substrat avec un temps de séjour court, le taux de charge

augmente, ce permet d’introduire dans le digesteur plus de matière organique par jour.

4.2.5 Type du substrat

Bien que la plupart de matières organiques soient capables de se dégrader et de produire du méthane, de certains

possèdent plus de potentiel que par rapport à des autres. La composition du substrat va définir la quantité de

biogaz qui peut être produite par action des bactéries anaérobies.

La biomasse lignocellulosique peut se dégrader et former du méthane, mais la vitesse à laquelle se produise sa

décomposition est lente en raison de la configuration de ses molécules, lesquelles sont plus résistantes à l’action

des bactéries (Mata-Alvarez, 2003). La matière grasse contienne plus de molécules de carbone et d’hydrogène

qui peuvent produire du biogaz avec une teneur plus riche en méthane, ce type de substrat demande aussi de

long temps de séjour pour sa dégradation (FNR, 2010).

Les résidus d’origine animale peuvent aussi produire du biogaz mais leur potentiel est limité étant donné qu’ils

contiennent plus d’azote que par rapport à des autres types de biomasse utilisées, une teneur élevée de cet

élément perturbe l’activité de bactéries pendant la digestion anaérobie et diminue la formation du biogaz

(Abbasi, Tauseef, & Abbasi, 2012).

Tableau 10. Rendement de production de biogaz à partir de différents types de matière organique (Achinas et al. 2017)

Substrat Production de biogaz

(m3/tonne)

Matière graisse 826 – 1 000

Déchets alimentaires 110

Fumier de cheval 56

Maïs 200 - 220

Déchets ménager 102

Boues d'épuration 47

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4.3 Méthanisation de déchets ménagers

Le procédé de la méthanisation est inclus dans les systèmes de gestion des déchets ménagers pour utiliser sa

teneur en matière organique comme substrat pour la production de biogaz, cela favorise à diminuer la quantité

de déchets qui sont déposes dans les décharges. Selon Wellinger, Murphy & Baxter (2013), la digestion

anaérobie semble comme le procédé le plus approprié pour le traitement des déchets organiques ménagers. Les

mécanismes et les conditions qui se déroulent dans la méthanisation inhibent l’activité de pathogènes présents

dans les déchets, ce qui réduise le risque de contamination du sous-produit solide comme est le digestat.

La méthanisation de déchets organiques ménagers peut produire entre 100 et 150 m3 de biogaz par tonne de ce

type de substrat (Mata-Alvarez, 2003). Comme ce procédé se déroule dans d’installations fermées, le méthane

n’échappe pas vers l’atmosphère, ce qui favorise son captage et son application pour la production d’énergie.

L’utilisation de déchets organiques dans la digestion anaérobie ne provoque pas de la concurrence pour la terre

comme le cas des cultures énergétiques (Wellinger, Murphy & Baxter, 2013).

La performance du triage et de la collecte influence sur les caractéristiques de ce type de déchets ; si ces activités

ne sont pas adéquates, le substrat peut contenir beaucoup de matière inorganique laquelle ne se dégrade pas

pendant la méthanisation et réduise la production de biogaz (Wellinger, Murphy & Baxter, 2013).

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5 Systèmes de méthanisation et technologies

Comme indiqué auparavant, il existe de paramètres qui influencent la digestion anaérobie ce qui donne lieu à

l’apparition de plusieurs configurations possibles dans lesquelles le processus de digestion anaérobie peut se

développer. Néanmoins, sont deux critères les plus importants sur lesquels se base la classification du processus

de digestion anaérobie : la teneur en matière sèche et le mode de fonctionnement du digesteur.

5.1 Selon la teneur en matière sèche

Le système de digestion anaérobie sont classifiées en se basant sur la matière sèche présente dans la matière

organique utilisé comme substrat. Ces systèmes peuvent être humides ou sèches.

Systèmes humides

Sont de systèmes qu’utilisent de substrats avec une teneur en matière sèche entre 2 et 12% (Wellinger, Murphy

& Baxter, 2013), ce qui donne à eux une consistance liquide et homogène. La biomasse utilisée avec tels

caractéristiques sont les eaux usées et les lisiers. Il est possible d’utiliser de la biomasse avec une teneur de 15%

ou plus (Harzevili and Hiligsmann, 2017), mais il demanderait de l’ajout de l’eau pour ajuster cette teneur aux

conditions pour le fonctionnement du digesteur.

Dans ce type de systèmes, le prétraitement est strict pour éviter de perturbations à l’entrée du substrat dans le

digesteur, mais aussi pour assurer le bon fonctionnement de l’équipement pendant le procédé.

Systèmes secs

La biomasse utilisée dans ce type de systèmes possède une teneur en matière sèche entre 15% et 40%, dans

quelques cas cette teneur peut être de 50% (Mata-Alvarez, 2003). Dans ces conditions, la biomasse ne demande

pas un prétraitement très strict, ceci se base sur la séparation des particules avec un diamètre de plus de 40 mm

(Mata-Alvarez, 2003).

La taille des digesteurs utilisés dans ces systèmes est plus réduite que celle utilisé pour les systèmes humides

étant donné une mineure volume du substrat. Le procédé de méthanisation dans ce type de systèmes demande

moins de consommation d’énergie thermique étant donné qu’il y a moins de présence de l’eau dans le substrat

(Lima, 2010).

5.2 Selon le fonctionnement du digesteur

Les systèmes peuvent se classifier en fonction du mouvement du substrat pendant le procédé de méthanisation,

autrement dit la façon dont la matière organique est introduite au digesteur. Ils sont les systèmes continus et les

systèmes discontinus.

Continus

Dans ce type de systèmes l’introduction de la matière se réalise de façon continue ; ainsi, pour chaque quantité

de matière entrante une fraction avec le même volume sort du digesteur.

Il faut un prétraitement de la biomasse pour l’adapter aux conditions de fonctionnement du réacteur (Lima,

2010). Ce prétraitement du substrat consiste en ajuster la taille de ses particules et en enlever de matériels

inorganiques pour assurer son mouvement au cours de la méthanisation. Le prétraitement est réalisé avec

l’utilisation d’équipements comme de broyeurs et de mixeurs.

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La production du biogaz est constante étant donné que le flux et le taux de charge du substrat dans le digesteur

sont aussi continus.

Discontinus

Sont aussi appelés systèmes batch. Leur principe de fonctionnement semble comme celui d’une décharge

(Mata-Alvarez, 2003), avec la différence dans les systèmes batch, les conditions du procédé de méthanisation

sont contrôlées ce qui permettent une meilleure performance de production du biogaz. Le substrat utilisé dans

ces systèmes possède une teneur en matière sèche entre 30 et 40%. (Wellinger, Murphy & Baxter, 2013)

Dans ces systèmes, le digesteur est alimenté avec un volume fixe de substrat et après est fermé hermétiquement.

A l’intérieur il n’existe pas de parties mobiles et le substrat reste immobile pendant se produisent les étapes de

la digestion anaérobie en périodes de temps différent ; en conséquence, la production de biogaz est intermittente.

Il est possible une production constate du biogaz avec l’installation en parallèle de plusieurs digesteurs.

5.3 Technologies disponibles

La recherche dans le domaine de la méthanisation de déchets a été en constante développement depuis les

années 80 (Mata-Alvarez, 2003) cela a permis le développement d’une variété de procédés et de technologies

de taille commerciale qui sont actuellement appliqués pour le traitement de déchets organiques ménagers. Le

Tableau 11 résume quelques technologies existantes à l’échelle industrielle

Tableau 11. Principaux procédés utilisés pour la méthanisation de déchets, adapté de (Rapport et al. 2008) (Harzevili and

Hiligsmann, 2017)

Procédé Teneur en matière

sèche Rang de température

Type de

fonctionnement

BEKON Sèche Mésophile Discontinu

Waasa Humide Mésophile ou Thermophile Continu

Krüger Humide Mésophile Continu

Citec Humide Thermophile Continu

Ros Roca Process Humide Mésophile Continu

Dranco Sèche Thermophile Continu

Kompogas Sèche Thermophile Continu

Valorga Sèche Mésophile ou Thermophile Continu

Strabag Humide Mésophile ou Thermophile Continu

Schwarting–Uhde Humide Thermophile Continu

BTA Humide Mésophile Continu

ISKA Humide Mésophile Continu

Malgré la variété de technologies de méthanisation, seulement certains d’eux sont plus répandu dans

d’applications industrielles. Basées sur la bibliographie disponible, on détaille ci-dessous ceux qui ont plus de

références commerciales.

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Waasa

Est une des premiers procédés conçus à échelle commerciale. Le nom de cette technologie fait référence à la

ville finlandaise où elle a été développée.

Cette technologie fonctionne par la voie humide continu ; elle est composée principalement de deux digesteurs

verticaux (Figure 8). À l’intérieur du premier digesteur se réalise le prétraitement du substrat par son

homogénéisation et l’élimination des particules les plus denses ; dans le deuxième digesteur se développe la

digestion anaérobie.

Le réacteur du prétraitement est équipé avec un pulpeur qui réalise l’ajustement de la teneur en matière sèche

dans biomasse à de valeurs entre 10 et 15% (Lima, 2010). Le deuxième réacteur possède de parties mobiles qui

servent à maintenir les particules solides en suspension pendant le procédé de digestion anaérobie. Le rendement

de production du biogaz avec cette technologie est entre 100 et 150 m3 par tonne de déchets entrant (Rapport et

al. 2008).

Figure 8. Schéma du procédé Waasa (Remy, 2018)

5.3.1 Valorga

Celle-ci est une des premières technologies appliquées à l’échelle commerciale pour le traitement des déchets

ménagers. Est d’origine française, et la plupart de ses références sont installées dans ce pays avec environ 12

infrastructures installées (ADEME, 2012).

Une de ses premières références est l’installation de méthanisation localisé dans la ville d’Amiens, en France.

Malgré cette installation a été construite et mis en marche en 1988, elle continue en fonctionnement avec une

capacité de 67 000 tonnes par an des déchet organiques, et une production d’environ 9 500 000 m3 de biogaz

pendant le même période, l’équivalent à 54 600 MWh d’énergie (ADEME, 2012).

Le réacteur possède une configuration verticale, à l’intérieur il est installé une paroi qui occupe deux tiers du

diamètre et lui divise en deux sections (Figure 9). Par une section, de la biomasse fraîche est introduite par de

mouvement piston, une fois à l’intérieur elle est homogénéisée par action du biogaz qui est réinjecté dès la base

du réacteur. Dans l’autre section, le digestat sort après de circuler autour de la paroi.

Pour assurer l’homogénéisation, la teneur en matière sèche de la biomasse est ajustée entre 25 et 30% (Rapport

et al. 2008), si ce pourcentage est inférieur à 20% les particules plus denses peuvent sédimenter et s’accumuler

dans la base du réacteur, ce qui peut boucher le système d’injection.

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Le temps de séjour du substrat à l’intérieur du digesteur est d’environ trois semaines. Selon les références de ce

type de réacteur, le rendement de production du biogaz est entre 120 et 150 m3 par tonne de biomasse avec une

teneur en méthane du 52% (ADEME, 2012). Ce type de technologie peut fonctionner dans deux plages de

température, soit le rang mésophile soit le rang thermophile.

Figure 9. Schéma du procédé Valorga (Harzevili and Hiligsmann, 2017)

5.3.2 Dranco

Cette technologie a été développé en coopération entre l’Université de Gand et l’entreprise OWS (Mata-

Alvarez, 2003). La première référence commerciale de ce type de réacteur était construite en 1991 dans la ville

de Brecht en Belgique, avec une capacité de traitement de 20 000 tonnes de déchets par an, et une production

approximative de 110 m3 par tonne de matière fraîche, ce qui est l’équivalent à 630 kWh d’énergie.

Le substrat utilisé dans ce type de technologie peut avoir une teneur en matière sèche jusqu’au 40% et sa taille

de ses particules doit être ajusté à un diamètre maximal de 40 mm (De Baere 2012). La présence de matière

inorganique dans le substrat n’empêche pas le développement du procédé de digestion anaérobie, ce qui permet

que l’étape de prétraitement du substrat ne soit pas très stricte.

L’introduction de la matière organique se produise par pompage du type piston ; de la matière fraîche est

poussée à travers de trois tuyaux qui traversent le fond du réacteur et montent jusqu’au un mètre avant le toit

du réacteur (Figure 10). Déjà à l’intérieur, la biomasse descend par la force de gravité, ce qui produise l’effet

d’homogénéisation étant donné que ce type de réacteurs ne possède de parties mobiles à l’intérieur.

Pour chaque volume de matière fraîche, sept volumes similaires de matière digérée sortent du réacteur, dont six

sont recirculés sous forme d’inoculum avec de la matière entrante et la fraction restante est dirigée vers le

module de compostage. Ce procédé se réalise chaque fois que de la matière fraîche arrive, ce qui donne à la

biomasse un temps de séjour 20 jours à l’intérieur du digesteur (De Baere 2012).

La digestion anaérobie dans ce type de technologie se déroule avec une température de 55°C, l’équivalent au

rang thermophile (De Baere 2012). Pour augmenter la température, de la vapeur de l’eau est ajouté pendant

l’inoculation de la fraction entrante. Le réacteur et les parties où circule de la biomasse ont de l’isolation

thermique ce qui évite la nécessité d’un système de chauffage permanent.

Le rendement de production du biogaz c’est dans l’ordre d’entre 100 et 170 m3 par tonne de matière organique.

Pour son fonctionnement, le système consomme entre 30 et 40% de l’électricité produite à partir du biogaz

obtenu.

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Figure 10. Schéma du procédé DRANCO (Remy, 2018)

5.3.3 Kompogas

Est une technologie suisse développé par l’entreprise Hitachi Zosen Corporation. Jusqu’aujourd’hui il y a

installé 38 réacteurs de ce type de technologie, dont la plupart en Europe (Rapport et al. 2008). La référence

avec la taille la plus grande se trouve à Qatar, laquelle est composée de 15 réacteurs qui fonctionnent en parallèle

pour avoir une capacité totale de traitement de 270 000 tonnes par an (Hitachi Zosen INOVA, n.d.).

La caractéristique la plus particulière avec cette technologie est la configuration horizontale du réacteur et la

présence de parties mobiles à l’intérieur (Figure 11). Cette configuration améliore le déplacement de la matière

organique à travers du réacteur et le mouvement des pales à l’intérieur maintiennent les conditions

d’homogénéisation.

La teneur en matière sèche du substrat doit être ajustée dans un rang entre 23 et 30% (Harzevili and Hiligsmann,

2017) ; au-dessous de cette plage, les particules lourdes peuvent sédimenter et colmater la base du réacteur,

tandis qu’au-dessus de cette plage il y a le risque d’empêcher le flux de la matière à travers du réacteur. Il est

recommandable que les particules du substrat aient un diamètre maximal de 50 mm (Harzevili and Hiligsmann,

2017).

La digestion anaérobie se déroule dans un rang de température thermophile entre 55 et 60°C, et un temps de

séjour du substrat de 14 jours (Harzevili and Hiligsmann, 2017) ; ces conditions permettent l’inactivation de

pathogènes présents dans le substrat, ce qui réduise les activités de posttraitement du digestat à la sortie du

digesteur.

Comme les autres technologies de digestion continu, une partie de la matière digérée est recirculée sous forme

d’inocule et l’autre partie suivre un posttraitement. Ce posttraitement consiste de la déshydratation mécanique

qui sépare le digestat ses fractions solide et liquide, lesquelles peuvent être appliqués comme d’engrain sur le

sol.

Sur basse d’information des installations en fonctionnement, le rendement de production de biogaz est entre

140 et 160 Nm3 par tonne de matière organique utilisée (ADEME, 2012), avec une teneur en méthane en

moyenne de 55%.

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Figure 11. Schéma du procédé KOMPOGAS (Goswami and Kreith, 2007)

5.3.4 BEKON

Cette technologie est d’origine allemand. Parmi les technologies auparavant mentionnées, celle-ci est la plus

récente dans d’applications à l’échelle commerciale. Sa première installation datte de l’année 2003 ; néanmoins,

il y a déjà installé environ 33 digesteurs de ce type de procédé.

De la matière fraiche est inoculée et mélangée avec de la matière déjà dégradé provenant du même procédé. Un

chargeur sur pneus introduise ce mélange à l’intérieur du réacteur jusqu’au remplir environ deux tiers de son

volume, après le digesteur est fermé hermétiquement pour assurer les conditions anaérobiques.

Pendant la dégradation du digestat à l’intérieur du digesteur, il se produise du percolât, lequel est un liquide qui

contienne de nutriments et de bactéries ; il est capté et recirculé par aspersion sur le même substrat. L’objectif

de cette recirculation est de disperser les nutriments et de réaliser un type d’homogénéisation étant donné que

ce type de procédé n’utilise pas de parties mobiles à l’intérieur du digesteur.

La matière reste à l’intérieur pendant un temps de séjour d’entre 21 et 28 jours (BEKON, 2018a) dans lesquels

se produise de la méthanisation ; le biogaz produit est capté par l’haute du digesteur. Après ce période, le

digesteur est vidé et rerempli avec du substrat frais pour commencer un nouveau cycle de méthanisation. Le

digestat sortant suivre un procédé de stabilisation par compostage pendant trois semaines (BEKON, 2018a).

La digestion anaérobie se déroule dans un rang de température mésophile entre 34 et 37 °C (BEKON, 2018a).

Cette température est contrôlée par action d’un planché et des parois chauffantes à l’intérieur du réacteur ; en

adition, le percolât est aussi chauffé avant d’être recirculé.

Le fonctionnement du procédé BEKON a de faibles besoins énergétiques lesquels sont environ 10% de

l’électricité produite. D’autre part, son rendement de production de biogaz est faible par rapport aux systèmes

continus, soient 90 m3 par tonne de matière fraîche (BEKON, 2018b).

Cette technologie fonctionne comme les systèmes discontinus, par conséquence la production du biogaz n’est

pas constante. Cependant, plusieurs digesteurs peuvent être installés en parallèle pour avoir une production

constante de biogaz. En adition, ce fonctionnement en parallèle permet une augmentation progressive de la

capacité de l’installation en cas de besoin.

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Figure 12. Schéma du procédé BEKON (BEKON, 2018a)

5.4 Avantages et désavantages

Les technologies auparavant détaillées sont lesquelles ont le plus d’expérience à l’échelle commerciale pour la

digestion anaérobie de déchets organiques ménager. Il n’existe pas une technologie exclusive pour la digestion

anaérobique des déchets en raison que de plusieurs facteurs vont déterminer sont pris en compte pour la

sélection de la technologie.

Le Tableau 12 résume les principales avantages et désavantages dans le fonctionnement des systèmes de

digestion anaérobie, ce qui donne une notion générale de leur faisabilité pour d’applications à l’échelle

industrielle.

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Tableau 12. Avantages et désavantages des systèmes de digestion anaérobie, adapté de (Mata-Alvarez, 2003)

Système Avantages Désavantages

Humide, continu

• Bon rendement de production de biogaz par

tonne de déchet.

• Ecoulement plus douce du substrat.

• Meilleure dilution des nutriments dans le

substrat.

• Consommation de l’eau.

• Prétraitement stricte du substrat.

• Grands besoins thermiques pendant la

digestion anaérobie.

• Réacteurs de grand volume.

Sec, continu

• Surface réduite pour l’installation du

réacteur.

• Peu d’utilisation de l’eau pour ajuster la

matière fraîche.

• Production constante du biogaz.

• Peut accepter des impropres dans la matière

organique.

• Faible demande thermique.

• Grand investissement économique.

• Risque de bouchonnage si le substrat n’est

pas prétraité.

• Haute consommation électrique pour

l’équipement de pompage.

• Susceptibilité de l’usure pour la présence

d’indésirables.

• Besoin d’équipements de post traitement

pour le digestat.

Sec, discontinu

• Peut utiliser de la biomasse avec haute

teneur en matière sèche.

• Ne demande pas de maintenance très

stricte.

• Possibilité d’augmenter sa capacité avec le

couplage des nouveaux réacteurs.

• Faible consommation d’énergie.

• Les digestat produit ne demande du post

traitement très stricte.

• Moins de production de biogaz que par

rapport aux systèmes continus.

• Demande plus de surface pour son

installation.

5.5 Analyse des technologies

Une comparaison des technologies auparavant indiquées permet de faire une analyse objective des avantages

et les désavantages de leur application pour la gestion et la valorisation énergétique des déchets organiques.

Faire une comparaison en se basant sur chacun des caractéristiques de fonctionnement cela demanderait une

évaluation trop détaillée sans arriver à une sélection.

Compte tenu les deux principaux critères de fonctionnement des systèmes de digestion anaérobie, tels que la

teneur en matière sèche et le flux de la biomasse, il est possible de regrouper les procédés en trois catégories

principales comme indiqué dans le Tableau 13, ce qui facilite l’analyse envisagé.

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Tableau 13. Procédés regroupes en fonction des critères de fonctionnement

Selon la teneur en

matière sèche

Selon le

fonctionnement Catégorie Procédé

Humide Continu Humide continu Wasaa

Sec Continu Sec continu

Valorga

Dranco

Kompogas

Discontinu Sec discontinu BEKON

Comme le choix de la technologie envisage son application pour la digestion anaérobie de la fraction organique

des déchets ménagers, l’option de sélectionner un système humide est écartée de l’analyse car ce type de

technologie accepte que de la biomasse avec un teneur maximale en matière sèche de 15%, tandis que la teneur

en matière sèche des déchets organiques ménagers est généralement entre 20 et 31% (Mata-Alvarez, 2003).

L’analyse sera basée sur trois aspects, toujours basés sur le contexte de la ville de Cuenca, ces sont l’aspect

technique, l’aspect économique et l’aspect environnemental.

5.5.1 Analyse technique

Production d’énergie

Un des principaux objectifs des systèmes anaérobies est la production d’énergie à partir du biogaz obtenu ;

ainsi, un critère à évaluer est la quantité nette d’électricité qui est possible d’obtenir d’après le fonctionnement

de la technologie de méthanisation ; selon Mata-Alvarez (2003) ce critère est plus important dans de pays en

voie de développement.

La production de biogaz par tonne de déchet est majeure dans de systèmes continus, que celle produite par les

systèmes batch (Mata-Alvarez, 2003). Cependant, étant donné que les systèmes continus utilisent

d’équipements de flux de grande puissance, leur fonctionnement demande une grande consommation

d’électricité, laquelle est pris de celle produite par cogénération dans la même installation.

Même si le rendement de production de biogaz est plus faible, l’absence de pompes de flux et de parties mobiles

dans les systèmes batch demande moins de consommation d’électricité, ce qui permet d’obtenir un montant

d’énergie net comparable à celle obtenu dans de systèmes continus.

Fonctionnement

Pour les systèmes continus, en fonction de la technologie, la taille des particules du substrat ne doit pas dépasser

une valeur maximale pour assurer leur flux, ce qui demande du prétraitement constant ; si n’est pas bien réalisé,

le système risque du blocage pendant le flux de la biomasse. Dans les systèmes batch, la matière organique reste

immobile à l’intérieur du réacteur ; en conséquence, la taille des particules peut être plus hétérogène ce qui

demande d’un prétraitement moins exigeant qui consiste en enlever de particules de taille trop grosse par

l’utilisation d’un trommel.

Habituellement, les déchets organiques ménagers présentent une teneur de 25% en matériaux impropres (Mata-

Alvarez, 2003). Dans les systèmes continus, cette teneur peut produire de l’usure à l’intérieur du réacteur et des

parties de canalisation pendant le flux de la biomasse. Tandis que pour les systèmes batch, ce risque est presque

négligeable en raison de l’absence de mouvement de la biomasse à l’intérieur du réacteur.

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28

Les systèmes continus sont dessinés pour que la méthanisation se produise dans un seul réacteur en réduisant

la surface requis pour son installation ; cependant, en cas de panne il existe le risque de perturber le procédé de

méthanisation et d’arrêter la production du biogaz. Si le panne est majeure cela peut demander la vidange de la

biomasse du réacteur (Edelmann and Engeli, 2005) (Harzevili and Hiligsmann, 2017). Pour les systèmes batch

la maintenance de l’équipement est plus facile à gérer. S’il faut de la réparation d’un des digesteurs, son

fonctionnement est arrêté, mais la marche des autres réacteurs est ajustée et synchronisée pour maintenir une

production constante du biogaz.

Surface requise

Les systèmes batch demandent plus de surface pour leur installation ; néanmoins, ils peuvent être adaptés à

d’infrastructures déjà existantes ou peuvent être placés dans de zones de décharges déjà fermées. Malgré les

systèmes continus économisent de l’espace avec le fonctionnement d’un seul digesteur, le digestat obtenu doit

encore être stabilisé par de procédés de compostage ce qui demande de la surface comme les systèmes

discontinus.

En cas d’envisager une augmentation de la production du biogaz, pour les systèmes batch il faudrait

l’installation graduelle des réacteurs et leur synchronisation avec ceux déjà installés. Tant que pour un système

continu, il demanderait l’installation d’un réacteur complète avec une taille maximale, ce qui demande de grands

investissements.

Digestat

Le digestat produit dans les systèmes continus possède une consistance pâteuse, ce qui indique la présence

d’humidité laquelle doit être enlevé, soit par de traitements thermiques soit par l’ajout de beaucoup de déchets

verts. Avant la sortie de la biomasse dans les systèmes batch, la recirculation du percolât est arrêtée, ce fournisse

un digestat avec moins d’humidité qui demande de procédés de posttraitement plus simples comme c’est le

compostage.

5.5.2 Analyse économique

Les technologies utilisées par les systèmes continus sont brevetées, cela demande un payement additionnel pour

l’installation de ce type de digesteurs ; en conséquence, les coûts d’investissement augmentent. Les systèmes

discontinus sont de procédés simples qui ne demandent pas la construction d’infrastructures trop techniques,

ainsi leur coût d’investissement est plus abordable.

En Équateur, le prix de vente d’électricité produit à partir centrales du biogaz est de 6.44 ¢€/kWh (CONELEC,

2014) ; à ce prix de commercialisation, le temps de retour de l’investissement pour une installation du type

continu serait long. Pour une installation du type discontinu, ce temps de retour serait plus abordable, étant

donné que leurs montants d’investissement sont moins élevés que ceux pour les systèmes continus.

Les matériaux utilisés pour la construction des digesteurs des systèmes continus sont résistants à l’usure ; ce

type de matériaux ne sont pas disponibles dans le marché équatorien ce qui demanderait de leur importation.

Pour l’installation des digesteurs discontinus, il est possible d’utiliser d’infrastructures et de matériaux présents

dans le milieu équatorien, ce qui diminuerait la quantité d’équipements nécessaires d’importer.

Les équipements de flux utilisés pour les systèmes continus sont de technologies spéciales sans de références

appliqués dans le milieu équatorien ; en cas de panne ou de casse ces devraient être remplacés ce qui mènerait

de dépenses élevées. Étant donné l’absence de parties mobiles dans les digesteurs des systèmes discontinus,

leur maintenance est moins coûteuse, et cas de remplacement de l’équipement dans ce type de digesteurs, son

coût serait plus accessible.

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29

5.5.3 Analyse environnementale

Quelque soient les différences techniques ou économiques entre les différents types de technologies,

l’application d’un système de digestion anaérobie amène toujours de plusieurs profits environnementaux surtout

par rapport au traitement des déchets. L’incorporation d’un digesteur à l’actuel système de gestion de la ville

de Cuenca permettra réduire la quantité de déchets versés dans la décharge, étant donné qu’ils composent 64%

de l’ensemble de déchets produits.

Une installation de digestion anaérobie empêche que les déchets soient exposés aux précipitations ce qui réduise

la formation de lixiviats. Le seul résidu liquide produit est le percolât, lequel est plus facile de collecter et de

stocker pour suivre de procédés d’épuration.

Il est bien connu que le méthane a une puissance de réchauffement 25 fois plus grand que celle du dioxyde de

carbone (EPA, 2005). Les décharges sont une grande source d’émission de ce type de gaz, même si sont

contrôlés. Comme indiqué par (Remy, 2018), implémenter de la digestion anaérobie empêche complètement

l’émission des gaz à effet de serre ; pour la ville de Cuenca cette quantité serait considérable étant donné le

pourcentage de matière organique présent dans les déchets ménagers.

Un grand profit environnemental est la diminution de grandes surfaces de terrain requis pour le fonctionnement

d’une décharge et aussi la diminution des efforts liées pour neutraliser l’effet négatif des pathogènes quand il

est enfoui des grands volumes de déchets organiques.

5.6 Sélection de la technologie la mieux adaptée

En concordance avec le critère de Mata-Alvarez (2003), les systèmes discontinus sont plus appropriés pour de

pays en voie de développement, comme l’Équateur dans le cas de la présente étude. Ce critère peut être renforcé

sur le fait que le transport de la biomasse avec l’utilisation d’un chargeur sur pneus ou la construction d’une

installation avec les caractéristiques des systèmes discontinus ne sont pas de procédés trop techniques et que

peuvent s’adapter facilement au contexte équatorien.

Même si les ménages dans la ville de Cuenca ont déjà l’habitude de réaliser la séparation de leurs déchets,

l’implémentation d’une collecte sélective de la FODM présenterait de défauts au début comme la présence

d’impropres, ce qui occasionnerait de fonctionnement pour une technologie du type continu. Une technologie

discontinue est plus tolérante à la présence d’impropres et peut s’ajuster à une amélioration progressive de la

séparation à la source de la FODM dans la ville de Cuenca.

Considérer la digestion anaérobie de toute la fraction organique produite dans la ville de Cuenca demanderait

un grand investissement dans le court terme, ce qui est un facteur limitant pour une entreprise publique en

Équateur. Etant donné le fonctionnement modulaire d’un système discontinu, sa capacité d’installation initiale

peut être réduite et en conséquence son coût d’investissement. La capacité de l’installation peut être augmentée

progressivement autant que le système de collecte sélective de la ville augmente.

Sur base des analyses auparavant réalisés, un système de digestion anaérobie du type discontinu se présente

comme l’option la plus approprié pour la valorisation énergétique des déchets organiques ménagers de la ville

de Cuenca. Parmi les technologies commerciales auparavant détaillées, la technologie BEKON est laquelle du

type discontinu et sur laquelle sont basés les calculs subséquents.

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30

6 Évaluation de la technologie choisie

6.1 Données de base

On évalue la valorisation de la FODM de la ville de Cuenca avec le procédé de méthanisation selon la

technologie choisie, dans le cas de la présente étude par l’utilisation de la technologie BEKON. Pour réaliser

les calculs des produits à obtenir pour ce procédé on part des données de la dernière étude de caractérisation

des déchets ménagers de la ville de Cuenca, réalisée en 2015 par l’Universidad Católica de Cuenca. Le tableau

13 résume les données de base en considérant un taux de croissance démographique de 1.96% et une teneur en

matière organique de 65%

Tableau 14. Production estimée de déchets ménagers dans la ville de Cuenca, année 2019

Production de déchets Valeur

Population 627 589 habitants

Production per capita 0.494 kg/hab*jour

Production de déchets 113 161 tonnes/an

Teneur en matière organique 65 %

FODM 73 554 tonnes/an

Par recommandation et critère conjoint avec la firme L.E.E., on considère la valorisation d’une partie des

déchets organiques ménagers produits dans la ville. Ce critère fut pris en compte étant donné qu’en Équateur il

n’existe pas d’expérience ou de références pratiques pour ce type de technologies ; en plus, considérer la

valorisation du total des déchets organiques dans le court terme ne permettrait à la population de la ville de

s’adapter au

Pour réaliser une analyse plus objective des résultats d’une installation de méthanisation avec le procédé

discontinu dans la ville de Cuenca, on établisse deux scénarios, chacun d’eux réalise la valorisation d’une partie

de la FODM comme indique le tableau 14.

Tableau 15. Quantité de déchets organiques ménagers que valorise chaque scénario

Scénario Quantité de déchets

(tonnes/an)

Scénario 1 30 000

Scénario 2 60 000

Les paramètres pour le processus de méthanisation des déchets doivent être en concordance avec la technologie

sélectionnée. Le Tableau 14 indique les valeurs pour ces paramètres, lesquels sont basés sur l’information pour

le fonctionnement du procédé BEKON et aussi sur de recommandations en projets similaires analysés par la

firme L.E.E. (Hannik 2018, communication personnelle, Décembre 10).

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31

Tableau 16. Paramètre pour le fonctionnement du procédé choisi

Paramètre Valeur

Temps de séjour 28 jours

Temps de vidange 1 jour

Plage de température Mésophile

Type de fonctionnement Discontinu

Ainsi, les calculs subséquents du procédé de méthanisation se basent sur ces deux scénarios établis. L’Annexe

2 et l’Annexe 3 détaillent le bilan massique relatif à la valorisation annuelle de 30 000 tonnes et de 60 000

tonnes des déchets organiques respectivement, avec l’utilisation du procédé BEKON.

6.2 Digestion anaérobie selon la technologie

Selon le procédé BEKON, une quantité de déchets verts doit être ajoutée à la FODM pour obtenir de la matière

fraîche. La quantité additionnelle de cette matière verte correspond au 15% des déchets organiques (Hannick

2018, communication personnelle Décembre 4). Ensuite, la matière fraîche est inoculée avec du digestat

recirculé du même procédé de méthanisation (Figure 13). La quantité du digestat ajouté est égale au 40% du

substrat qui est introduit dans le digesteur (BEKON, 2018a).

Un chargeur alimente le digesteur avec le substrat, lequel reste à l’intérieur pendant un temps de séjour de 28

jours. Le procédé de méthanisation se déroule à de températures mésophiles par le chauffage du percolât

recirculé.

Figure 13. Schéma du démarrage du procédé de méthanisation

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Le résume des quantités de la matière utilisé pour le démarrage du procédé de méthanisation sont indiqués dans

le tableau suivant.

Tableau 17. Quantité de matière pour le démarrage du procédé de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

FODM tonnes/an 30 000 60 000

Pourcentage additionnel de déchets verts % 15 15

Déchets verts additionnels tonnes/an 4 500 9 000

Total matière fraîche tonnes/an 34 500 69 000

Digestat recirculé tonnes/an 23 000 46 000

Substrat tonnes/an 57 500 115 000

6.3 Dimensionnement de l’installation

Pour calculer le nombre de digesteurs requis pour la méthanisation du substrat, on part des dimensions d’un

digesteur du procédé BEKON, ce qui nous permet d’obtenir son volume. On considère un taux de remplissage

de 80% ce qui nous permet de connaitre le volume utile pour le digesteur. Les valeurs indiquées dans le tableau

au-dessous correspondent à ceux signalés dans de références de cette technologie (BEKON, 2018b).

Tableau 18. Dimensions pour un digesteur BEKON

Paramètre Valeur

Long 35 mètres

Largeur 7 mètres

Haut 5 mètres

Volume 1 225 m3

Taux de remplissage 80 %

Volume utile 980 m3

On prend en compte la valeur de 0.67 tonne/m3 (Annexes 2 et 3) comme la densité du substrat pour calculer

son journalier, ce qui ajouté au volume utile du digesteur nous permet de calculer le nombre de jours pour le

remplissage d’un digesteur

𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑖𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 =𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑔𝑒𝑠𝑡𝑒𝑢𝑟

𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑢𝑏𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑗𝑜𝑢𝑟

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33

Tableau 19. Volume du substrat pour le procédé de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Volume utile du digesteur m3 980 980

Quantité du substrat tonnes/an 57 500 115 000

Densité tonne/m3 0.67 0.67

Volume du substrat m3/an 85 821 171 642

Volume du substrat m3/jour 235 470

Temps de remplissage du digesteur jours 4 2

Le temps de remplissage d’un digesteur calculé pour chacun de scénarios, avec le temps de séjour de 28 jours

et 1 jour pour la vidange du digesteur donne les temps d’un cycle de digestion pour un digesteur. Le nombre

de cycles que peut réaliser un digesteur pendant 1 an est calculé avec la formule suivante :

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑦𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡 1 𝑎𝑛 =365 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠

𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 1 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑑𝑖𝑔𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛

Tableau 20. Nombre de cycles par an réalisé pour un digesteur

Scénario 1 Scénario 2

Temps de remplissage jours 4 2

Temps de séjour jours 28 28

Temps de vidange jours 1 1

Temp 1 cycle de digestion jours 33 31

Nombre de cycles cycle/an*digesteur 11 12

Ainsi, pour déterminer le nombre de digesteurs nécessaires, on divise le volume total du substrat pendant un an

par le volume utile d’un digesteur et le nombre de cycles qui peut réaliser pendant le même période. Les résultats

dans le Tableau 19 montrent le nombre de digesteurs requis pour chaque scénario.

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑑𝑖𝑔𝑒𝑠𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 =𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑢𝑏𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑎𝑛

𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑔𝑒𝑠𝑡𝑒𝑢𝑟 × 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒𝑠 𝑢𝑛 𝑑𝑖𝑔𝑒𝑠𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑎𝑛

Tableau 21. Calcul du nombre de digesteurs pour traiter le substrat pendant 1 an

Scénario 1 Scénario 2

Volume du substrat m3/an 85 821 171 642

Volume utile d’un digesteur m3 980 980

Nombre de cycles par digesteur cycles/an*digesteur 11 12

Nombre de digesteurs 8 15

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34

6.4 Production de compost

Comme indique Mata-Alvarez (2003), il est recommandable que le digestat obtenu de la méthanisation de

déchets organiques suivre de procédés aérobiques, comme le compostage, pour améliorer ses caractéristiques

et postérieur utilisation. De déchets verts sont aussi ajoutés et mélangés avec le digestat, avant d’être introduits

dans de tunnels de compostage (Figure 19). La quantité additionnée des déchets verts correspond au 40% du

volume du digestat.

Tableau 22. Compostage du digestat après le procédé de méthanisation

Pour le calcul du nombre de tunnels on réalise la même méthodologie que celle réalisée auparavant pour le

calcul du nombre de digesteurs. Ainsi, les données de départ sont indiquées dans le tableau suivant

Tableau 23. Matière entrante pour procédé de compostage

Scénario 1 Scénario 2

Digestat après méthanisation3 tonnes/an 27 830 55 660

Densité du digestat tonnes/m3 0.8 0.8

Volume du digestat m3/an 34 788 69 575

Pourcentage additionnel de déchets % 40 40

Déchets verts additionnels m3/an 13 915 27 830

Mélange pour le procédé de compostage m3/an 48 703 97 405

Mélange pour le procédé de compostage m3/jour 133 267

Les dimensions pour un tunnel de compostage sont aussi en fonction du procédé BEKON. On considère un

taux de remplissage de 40%, un temps de séjour de 10 jours (Hannick 2018, communication personnelle,

Décembre 4) et un temps de vidange de 1 jour. Les résultats montrés dans le tableau ci-dessous sont relatifs

pour le fonctionnement d’un tunnel de compostage

3 Les valeurs du digestat obtenu pour chaque scénario sont détaillés dans l’annexe 2 et l’annexe 3

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35

Tableau 24. Taille et fonctionnement d’un tunnel de compostage

Scénario 1 Scénario 2

Dimensions du tunnel de compostage

Long mètres 20 20

Largeur mètres 5.9 5.9

Haut mètres 5 5

Volume m3 590 590

Taux de remplissage % 40 40

Volume utile m3 236 236

Fonctionnement du tunnel de compostage

Temps de remplissage jours 2 1

Temps de séjour jours 10 10

Temps de vidange jours 1 1

Temps pour 1 cycle de compostage jours 13 12

Nombre de cycles cycles/an 29 31

Volume de mélange traité m3/an*tunnel 6 746 7 248

De cette façon, le nombre calculé de tunnels nécessaires pour le procédé de compostage du digestat sortant est

de 8 tunnels.

Tableau 25. Calcul du nombre des tunnels de compostage

Scénario 1 Scénario 2

Volume du mélange pendant 1 an m3/an 48 703 97 405

Volume du mélange traité pendant 1 an m3/an*tunnel 6 746 6 958

Nombre de tunnels tunnels 8 14

Maturation

Après le séjour dans les tunnels, le compost est disposé en andains pour suivre l’étape de maturation. Cette

étape sert pour inactiver de microorganismes encore présents dans le compost.

Un andain ne doit pas dépasser les 3 mètres de hauteur, et ses dimensions habituelles pour la largeur et la

longueur sont 8 et 18 mètres respectivement (n.d.), ce qui donne un volume de 432 m3. Les valeurs utilisées

pour le procédé de maturation sont indiquées dans le Tableau 24

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36

Tableau 26. Dimensions et temps de fonctionnement d’un andain de maturation

Scénario 1 Scénario 2

Dimensions d’un andain

Long mètres 18 18

Largeur mètres 8 8

Haut mètres 3 3

Volume m3 432 432

Fonctionnement d’un andain

Temps de remplissage jours 4 2

Temps de séjour jours 60 60

Temps de vidange jours 1 1

Temps pour 1 cycle de maturation jours 65 63

Nombre de cycles cycles/an 6 6

Volume de que peut traiter m3/an*andain 432 432

Le calcul de la surface requise se base sur le même principe que celui réalisé auparavant pour les digesteurs et

les tunnels de compostage ; ainsi, la surface calculée est de 2 339 m2, mais en prenant 20% de surface plus

nécessaire à la circulation on obtient une surface totale de 2 807 m2.

Affinage

Etant donné que le prétraitement dans de systèmes discontinus n’est pas exigeant, les particules du compost

obtenu auront de tailles hétérogènes, ce qui demande l’application d’un procédé d’affinage qui consiste en

séparer les particules de grosse taille avec l’utilisation d’un crible.

Basés sur l’expérience en procédés similaires analysés par la firme L.E.E. et un critère conjoint, on estime

qu’après l’étape d’affinage 50% du compost est refusé et 50% est considéré comme valable pour son utilisation.

Tableau 27. Affinage du compost obtenu

Scénario 1 Scénario 2

Compost mûr tonnes/an 26 377 52 754

Compost affiné tonnes/an 13 189 26 377

Compost refusé tonnes/an 13 189 26 377

Utilisation du compost

Le facteur humain intervienne sur propriétés du compost obtenu à partir de la FODM. La matière organique

fraiche utilisé dans le départ du procédé de méthanisation peut présenter de contaminants comme de métaux

lourds ou de matières inorganiques à cause d’un faible triage à la source de part des ménages (Mata-Alvarez,

2003), ce qui réduise la qualité du compost et peut limiter son utilisation. En conséquence, il faudra mener

d’analyses des caractéristiques du compost pour bien prévoir son application.

Comme indiqué auparavant dans le point 3.10, l’entreprise EMAC déjà réalise d’activités de commercialisation

du compost élaboré à partir des déchets organiques ; de cette façon il semble judicieux de réaliser le même

modèle de vente aux particuliers avec le compost obtenu après la méthanisation et compostage de la FODM.

Les recettes estimées de sa commercialisation sont analysées dans le chapitre 7 qui correspondent à l’analyse

économique de l’installation de méthanisation.

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37

6.5 Production de biogaz

Le rendement de production du biogaz peut être calculé en fonction de la quantité du substrat introduit dans le

digesteur. Selon les références commerciales de la technologie BEKON, la valeur moyenne de ce rendement

est de 90 m3 par tonne du substrat (BEKON, 2018b).

Dans le biogaz produit, une fraction de son volume est du méthane et la fraction restante est du dioxyde du

carbone, avec de traces des autres components. D’études de recherche comme ceux réalisés par Banks et al.

(2011) et Wu (2014), ont calculé une teneur en méthane d’environ 60% dans le biogaz obtenu à partir de la

digestion anaérobie de la FODM. Ainsi, on prend en compte cette valeur comme référence pour estimer la

quantité du méthane qu’on peut obtenir par le procédé choisi comme indique le tableau suivant

Tableau 28. Production estimée du biogaz et du méthane par digestion anaérobie

Scénario 1 Scénario 2

Matière fraiche tonnes/an 34 500 69 000

Rendement production biogaz m3/tonne 90 90

Biogaz produit m3/an 3 105 000 6 210 000

Teneur en méthane % 60 60

Méthane produit m3/an 1 863 000 3 726 000

6.6 Production d’énergie

L’application envisagé pour le biogaz obtenu est la production d’énergie par combustion dans un moteur de

cogénération ; néanmoins, cette application ne peut pas être réalisé directement, parce que comme indiqué

auparavant, le biogaz contienne de traces d’autres composants comme le sulfure d’hydrogène lequel est

corrosive et peut causer de problème technique dans le moteur. Ainsi le biogaz doit suivre de procédés

d’épuration pour enlever ces traces ; ce procédé d’épuration ne produise de changement dans la teneur en

méthane.

On considère un facteur de charge de 0.9 pour le moteur de cogénération (CEREMA, 2017) (Hannick 2018,

communication personnelle, Décembre 7), c’est l’équivalent à une fonctionnement de 7 884 heures/an.

Autrement dit, 90% du biogaz produite et épuré peut être utilisé, tandis que le 10% restante doit être brûlé dans

une torchère (Figures 14 et 15).

Figure 14. Quantité de biogaz disponible pour le Scénario 1

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38

Figure 15. Quantité de biogaz disponible pour le Scénario 2

La valorisation énergétique du biogaz sera réalisée par combustion dans une unité de cogénération pour

l’obtention de l’énergie électrique et de l’énergie thermique, dont le rendement est de 38% et 40%

respectivement. En considérant le pouvoir calorifique du méthane en 39.8 MJ/m3 (Engineering ToolBox,

2003a), on évalue la quantité d’énergie contenu dans le biogaz et les quantités d’énergie qui peuvent être

obtenus par cogénération comme la suite

Tableau 29. Énergie contenue dans le biogaz disponible

Scénario 1 Scénario 2

Énergie contenue dans le biogaz

Méthane disponible m3/an 1 676 700 3 353 400

Pouvoir calorifique du méthane MJ/m3 39.8 39.8

Energie contenu dans le biogaz MJ/an 66 732 660 133 465 320

Energie contenu dans le biogaz MWh/an 18 537 37 074

Valorisation par cogénération

Rendement électrique CHP % 38 38

Energie électrique MWh/an 7 044 14 088

Rendement thermique CHP % 40 40

Energie thermique MWh/an 7 415 14 829

Pour le calcul de la puissance de l’unité de cogénération on utilise (1) l’énergie contenu dans le biogaz, (2) le

rendement électrique du moteur de cogénération et (3) le nombre de heures de fonctionnement selon le facteur

de charge de l’unité en 0.9, à partir de la formule suivante

𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝐶𝐻𝑃 =é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑏𝑖𝑜𝑔𝑎𝑧 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒 × 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝐶𝐻𝑃

ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡

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39

Scénario 1 Scénario 2

Energie contenu dans le biogaz MWh 18 537 37 074

Heures de fonctionnement heures 7 884 7 884

Rendement électrique CHP % 38 38

Puissance électrique CHP kWh 893 1 787

6.7 Bilan énergétique

Il est prévu qu’une fraction de l’énergie, électrique et thermique, obtenus de l’unité de cogénération sera utilisée

pour satisfaire les besoins du procédé de méthanisation des digesteurs. Un bilan des fraction énergétiques nous

indique la quantité nette d’énergie qu’on obtient de l’installation de méthanisation.

Fraction électricité

La consommation électrique est comprise principalement dans trois étapes : (1) le prétraitement issu à l’arrivé

des déchets, (2) la méthanisation et (3) le posttraitement qui comprenne le procédé de compostage.

Pour l’étape de prétraitement, on utilise la capacité de fonctionnement de l’équipement de cette étape et leur

électrique puissance (Hannick 2018, communication personnelle, Décembre 7).

Pour l’étape de méthanisation avec le procédé BEKON, la consommation électrique des digesteurs est 10% de

l’électricité produite par l’unité de cogénération.

L’équipement issu à l’étape de posttraitement pour ce type d’installation fonctionne avec une puissance de 135

kW de manière continue (Hannick 2018, communication personnelle, Décembre 7), autrement dit 24 heures

pendant tout l’année ; sa consommation a été calculé en 1 183 MWh/an.

Tableau 30. Consommation électrique pour l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Procédé prétraitement

Puissance kW 62 62

Capacité de fonctionnement tonnes/heure 8 8

Quantité de déchets organiques tonnes/an 30 000 60 000

Heures de fonctionnement heures/an 3 750 7 500

Consommation électrique MWh/an 233 465

Procédé méthanisation

Electricité du CHP MWh/an 7 044 14 088

Consommation du digesteur % 10 10

Consommation électrique MWh/an 704 1 409

Procédé posttraitement

Puissance kW 135 135

Heures de fonctionnement heures/an 8 760 8 760

Consommation électrique MWh/an 1 183 1 183

Consommation totale d’électricité MWh/an 2 120 3 057

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40

Comme indiqué dans le point 6.6, l’unité de cogénération fonctionne avec un facteur de charge de 0.9. En

conséquence, pendant les heures que le moteur ne travaille pas, il faudra acheter de l’électricité au réseau pour

assurer le fonctionnement du reste de l’équipement. La quantité de cette électricité d’appoint est égale au 10%

de la consommation totale électrique de l’installation de méthanisation (Hannick 2018, communication

personnelle, Décembre 4).

Tableau 31. Bilan électrique pour l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Consommation totale d’électricité MWh/an 2 120 3 057

Électricité d’appoint % 10 10

Électricité d’appoint MWh/an 212 306

Électricité du CHP MWh/an 7 044 14 088

Consommation totale d’électricité MWh/an - 2 120 - 3 056

Énergie électrique nette MWh/an 5 136 11 337

L’électricité nette est envisagée d’être injecté au réseau électrique national, ce qui contribuera au pourcentage

d’énergies renouvelables produites en Équateur, mais aussi comme de revenus économiques pour le

fonctionnement de l’installation de méthanisation. Les recettes estimées cette commercialisation est détaillée

dans le chapitre 8 qui correspondent à l’analyse économique de l’installation.

Fraction thermique

Référent à la consommation thermique pour le procédé BEKON, le digesteur utilise 20% de l’énergie thermique

brute produite par l’unité de cogénération (BEKON, 2018b), ce qui laisse une quantité nette d’énergie thermique

comme indique la table suivante

Tableau 32. Bilan thermique pour l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Énergie thermique brute MWh/an 6 797 13 594

Consommation thermique digesteur MWh/an 1 359 2 719

Énergie thermique nette MWh/an 5 437 10 875

Bien que la ville de Cuenca soit à 2 600 mètres d’altitude, les températures restent modérées entre 14 et 17°C

avec l’absence de températures extrêmes pendant l’année ; ces conditions ne créent pas de saison d’hiver et non

plus une demande de chauffage pour les bâtiments (Baquero et Quesada, 2016). Sur base de cette réalité, la

commercialisation de l’énergie thermique produite par l’unité de cogénération a de limites.

Dans le cas échéant d’une demande thermique, cette option aurait aussi de limitations pour de raisons

géographiques. La décharge se trouve dans une zone rurale avec une faible densité de population, où le centre

habité le plus proche se trouve à 750 mètres (Annexe 4) lequel possède une population d’environ 328 habitants

(Gómez, 2015). Cette faible demande d’énergie thermique en fonction des ménages localisés dans la zone ne

justifierait pas les coûts d’investissement qu’entraîne l’installation d’un réseau de chaleur. L’absence de

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41

bâtiments industriels ou commerciales dans la zone où se trouve la décharge contribue aussi au manque d’une

demande thermique.

Ainsi, l’application de la fraction thermique est écartée des subséquents analyses, sauf pour le besoin thermique

du réacteur comme analysé auparavant.

6.8 Production de sous-produits

Il existe de sous-produits issus du procédé de méthanisation ; ces sont le percolât qui ne peut pas être plus

recirculé à l’intérieur du digesteur, et le compost refusé après de son étape d’affinage. Ces sous-produits ne

peuvent pas être valorisés et doivent être gérés par de procédés adéquats.

Étant donné que le compost refusé est le résultat d’une série d’étapes comme le compostage et la maturation, il

est considéré comme de la matière stable qui ne peut pas produire de pollution dans le sol (Mata-Alvarez,

2003) ; ainsi, il peut être déposé dans la décharge comme matériel de couverture.

Le percolât excédentaire du procédé de méthanisation contienne de nutriments et d’autres éléments, lesquels

peuvent être appliqués comme engrais dans de cultures, mais avant de suivre de procédés de prétraitement

(Mata-Alvarez, 2003). En Équateur, il existe une méconnaissance des propriétés ce sous-produit ce qui limite

sa possible utilisation dans d’activités agricoles. Dans le présent cas d’étude, l’application envisagé pour ce

liquide est de l’envoyer vers la station d’épuration de la ville comme réalisé pour les lixiviats produits dans la

décharge (Point 3.6). Les coûts liés pour la gestion de ces sous-produits sont basés sur l’analyse réalisé par

(Barrera and Otacoma, 2017).

Les quantités des sous-produits et les coûts pour leur traitement sont indiqués dans le tableau ci-dessous.

Tableau 33. Sous-produits générés dans l’installation de méthanisation

Sous-produit Scénario 1 Scénario 2

Percolât excédentaire m3/an 3 726 5 888

Refus de compost tonne/an 13 189 26 377

6.9 Transport des déchets

L’analyse de la présente étude s’encadre dans la valorisation des déchets et fonctionnement de l’installation de

méthanisation, on ne prend pas en compte les coûts issus au transport des déchets étant donné que les déchets

doivent être transporté pour leur traitement quelque soit le procédé utilisé.

On considère que l’installation de méthanisation sera localisée dans le même site où se trouve la décharge étant

donné que la fraction des déchets qui ne sera pas valorisée sera traitée avec le même procédé d’enfouissement

comme réalisé dans la décharge.

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42

7 Analyse économique

7.1 Investissements

Les données issues à l’investissement d’une installation de méthanisation comme celle pour chacun des

scénarios dans la présente étude, sont basés sur références en projets similaires réalisés par la firme L.E.E. Le

détail des montants issus à l’investissement sont indiqués dans le Tableau 33.

Tableau 34. Coûts pour l’investissement de l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Infrastructure € 1 800 000 2 550 000

Équipement € 3 900 000 6 250 000

Unité de cogénération € 800 000 1 600 000

Génie civil € 6 100 000 11 850 000

Chargeur sur pneus € 300 000 450 000

Sous-total € 12 900 000 22 700 000

Planification4 € 1 032 000 1 816 000

Imprévus5 € 1 935 000 3 405 000

Total € 15 870 000 27 921 000

Pour le calcul de l’annuité on considère une durée de vie de 13 ans, un taux d’intérêt du 3%, et une subvention

de 30% du montant de l’investissement. Le tableau suivant montre le détail du calcul de l’annuité.

Tableau 35. Coûts pour l’annuité de l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Capital €/an 854 400 1 50 000

Intérêt €/an 179 500 310 000

Annuité €/an 1 030 900 1 810 000

7.2 Coût d’exploitation

Les coûts issus à l’exploitation de l’installation de méthanisation sont ceux comme la consommation électrique,

sa maintenance, des inputs pour sa conduite, son assurance et des activités de monitoring environnemental.

Les coûts de consommation électrique correspondent à l’achat de l’électricité d’appoint comme indiqué et

calculé auparavant dans le point 6.7. Le prix pour l’achat au réseau de cette fraction d’électricité de 79 €/MWh

(ARCONEL, 2018b).

4 C’est 8% du sous-total du coût d’investissement 5 C’est 15% du sous-total du coût d’investissement

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43

Tableau 36. Électricité d’appoint achetée pour le fonctionnement de l’installation

Scénario 1 Scénario 2

Électricité d’appoint MWh/an 212 306

Prix d’achat au réseau €/MWh 79 79

Coûts consommation électrique €/an 16 700 24 000

Les coûts pour la maintenance sont pour l’installation de méthanisation, pour l’unité de cogénération et pour

les chargeurs sur pneus comme indique le tableau suivant

Tableau 37. Dépenses pour la maintenance de l’installation

Scénario 1 Scénario 2

Maintenance

Maintenance installation6 €/an 114 800 176 000

Coût maintenance CHP €/kWh 0.015 0.015

Électricité brute du CHP kWh/an 7 044 003 14 088 006

Maintenance CHP €/an 106 000 211 500

Maintenance chargeurs €/an 30 000 45 000

Total maintenance €/an 250 800 432 500

Les frais totaux pour l’exploitation de l’installation sont la somme des coûts de consommation électrique,

maintenance et des autres indiqués dans le tableau ci-dessous

Tableau 38. Coût pour l’exploitation de l’installation de méthanisation

Scénario 1 Scénario 2

Coûts d’exploitation

Consommation électrique €/an 16 700 24 000

Conduite €/an 269 300 531 000

Monitoring environnemental €/an 47 000 47 000

Maintenance €/an 250 800 432 500

Assurance7 €/an 126 000 222 500

Sous total €/an 709 800 1 257 000

Divers8 €/an 70 980 125 700

Total €/an 780 780 1 382 700

6 C’est 2% du sous-total de l’investissement hors l’unité de cogénération, génie civil et les chargeurs 7 C’est 1% du sous-total de l’investissement hors les chargeurs 8 C’est 10% du sous-total du coût d’exploitation

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44

7.3 Recettes

Les recettes prévues pour le fonctionnement de l’installation de méthanisation se basent sur la vente d’électricité

nette, la vente de compost et le traitement des déchets verts. Le Tableau 37 résume les recettes estimées pour le

fonctionnement de l’installation de méthanisation pour les deux Scénarios.

Vente d’électricité

L’électricité nette produite par le moteur de cogénération sera vendu et injecté au réseau national, la quantité

d’énergie pour sa commercialisation est celle disponible après le bilan électrique (Tableau 29).

La réglementation équatorienne No. CONELEC 001/13 (CONELEC, 2014) établisse les tarifs de rachat de

l’électricité provenant d’installations d’énergie renouvelables ; pour la filière biogaz cette tarif est de 6.44

¢/kWh, l’équivalent à 64.42 €/MWh.

Vente du compost

On envisage la commercialisation du compost comme le modèle de commercialisation déjà réalisé par

l’entreprise EMAC, lequel consiste en la vente directe aux particuliers. La quantité du compost qui sera vendue

est celle obtenue après le procédé d’affinage (Tableau 25).

Basé sur les références (Tipán, 2016) (Barrera and Otacoma, 2017), lesquelles analysent la vente de compost

élaboré à partir des déchets organiques ménagers en autres villes en Équateur, et le critère en conjoint avec la

firme L.E.E. on a considéré qu’un prix de vente de 40 € par tonne de compost obtenu de l’installation de

méthanisation semble raisonnable comme une valeur de départ.

Déchets verts

Pour le traitement des déchets verts qui sont utilisés comme substrat pour l’étape de méthanisation, on a établi

un prix de 20 € par tonne de déchet vert, basé en recommandations dans l’analyse de projets similaires réalises

par la firme L.E.E.

Tableau 39. Recettes pour le fonctionnement de l’installation

Scénario 1 Scénario 2

Électricité nette MWh/an 5 136 11 337

Prix €/MWh 64 64

Recettes pour vente d’électricité €/an 330 000 730 000

Production de compost affinée tonnes/an 13 189 26 377

Prix €/tonne 40 40

Recettes pour vente de compost €/an 528 000 1 055 000

Traitement des déchets verts tonnes/an 4 500 180 000

Prix €/tonne 20 20

Recettes pour traitement des déchets €/an 90 000 180 000

Recettes totales €/an 948 000 1 965 000

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45

7.4 Coût de traitement des déchets

La différence entre les recettes totales et les dépenses pour le fonctionnement de l’installation, permet de

calculer le coût de traitement des déchets organiques ménagers avec le processus de méthanisation pour chacun

des deux scénarios.

Tableau 40. Coût de traitement des déchets par le procédé de méthanisation envisagé

Scénario 1 Scénario 2

Coût d’exploitation €/an 780 780 1 382 700

Annuité €/an 1 030 900 1 810 000

Recettes €/an - 948 000 - 1 965 000

Coût total de traitement €/an 898 500 1 227 700

Déchets organiques traités tonne 30 000 60 000

Coût de traitement €/tonne 29 21

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46

8 Analyse de résultats

Dans le présent chapitre on analyse les résultats des calculs précédents pour les deux Scénarios et on compare

avec un Scénario 0, lequel ne considère pas le fonctionnement de l’installation de méthanisation.

Pour l’analyses sur la production d’électricité et sur les émissions des GES, les valeurs de la décharge dans les

trois scénarios sont calculées avec la même méthodologie utilisée dans le point 3.9, ce qui permet d’estimer la

quantité du méthane qui serait émis de la décharge mais aussi la fraction du récupérée pour la production

d’électricité.

8.1 Influence sur la production d’électricité

Le Scénario 0 n’envisage pas l’installation de méthanisation, ainsi l’électricité produite dans le site de la

décharge serait celle du système de captage lequel serait de 12 GWh/an. Pour le Scénario 1, l’électricité

produite par la décharge serait de 8 GWh/an tandis que l’installation de méthanisation produirait 5 GWh/an, les

deux systèmes ensemble produiraient 13 GWh/an d’électricité. Dans le Scenario 2, la décharge arrive à

produire 4 GWh/an, tandis que l’installation de méthanisation produise 11 GWh/an ; l’électricité ensemble des

deux systèmes est l’équivalent à 15 GWh/an.

Dans la Figure 16 on peut regarder que la quantité d’électricité produite par la décharge diminue dans le

Scénario 1 et aussi diminue pour le Scénario 2 c’est pour le fait que plus de déchets on valorise dans l’installation

de méthanisation, moins de déchets seront déposés dans le site et par conséquence moins du méthane qui est

récupéré pour le système de captage de la décharge.

Dans la même figure 16 on peut remarquer que l’électricité produite par l’installation de méthanisation qui

valorise 60 000 tonnes de déchets est inférieure que celle produite para la décharge seule dans le scénario 0. Ce

peut être justifié par le fait que tous les déchets produits ne sont pas valorisés par l’installation dans le Scénario

2.

Figure 16. Électricité produite pour chaque système dans chacun de scénarios

12

8

4

0

5

11

0

2

4

6

8

10

12

14

Scénario 0 Scénario 1 Scénario 2

GW

h/a

n

Produite par la décharge Produite par l'installation de méthanisation

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47

La consommation per capita d’électricité dans la ville de Cuenca est de 1 147 kWh/hab*an (ARCONEL, 2017),

compte tenu la population de la ville en 627 589 habitants, on peut calculer que la consommation électrique

dans la ville de Cuenca est de 720 GWh/an.

Par rapport à la demande électrique de la ville (Figure 17) ; dans le scénario 0, la décharge seule peut couvrir

le 1.67% de cette demande. L’électricité produite par l’installation de méthanisation et par la décharge dans le

Scénario 1, pourraient couvrir 1.84% de l’électricité demandé. Et dans le Scénario 2, l’électricité produite

ensemble par l’installation et la décharge augmenterait à couvrir 2.13% de la demande.

Figure 17. Production électrique de la décharge et de l'installation de méthanisation par rapport à la demande électrique

de la ville

0

100

200

300

400

500

600

700

800

0

5

10

15

20

25

30

Scénario 0 Scénario 1 Scénario 2

GW

h/a

n

GW

h/a

n

Prod élec décharge Prod élec installation méthanisation Demande électrique de la ville

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48

8.2 Reduction des GES

La valorisation de la FODM dans l’installation de méthanisation entraine que moins de déchets organiques

seront déposées dans la décharge ; ainsi, il y aura moins de déchets qui vont se décomposer et de produire de

GES. Les calculs des émissions issus à la décharge dans le Scénario 1 et le Scénario 2, prennent en compte la

diminution de déchets déposés dans la décharge

Tableau 41. Emissions estimés de GES de la décharge dans chacun des scénarios

Scénario 0 Scénario 1 Scénario 2

Émis de la décharge tonne CO2 é 34 513 23 355 11 533

Émis par combustion du méthane capté tonnes CO2 5 695 3 854 1 903

Émis par oxydation du méthane tonne CO2 2 136 1 445 714

Émis par décomposition des déchets tonne CO2 15 984 10 817 5 341

Émission totale de la décharge tonne CO2 58 328 39 470 19 491

Etant donné que pour les estimations d’émission des GES de la décharge on prend en compte la fraction émis

de la combustion du méthane récupérée, il est judicieux de prendre de aussi considérer les émissions issues à la

combustion du méthane obtenu dans l’installation de méthanisation. Pour ce calcul on se basse sur les résultats

obtenus auparavant de production du biogaz dans chacun des scénarios.

Les émissions de GES issus de la combustion du biogaz obtenu dans l’installation de méthanisation dans chacun

des scénarios est indiqué dans le tableau ci-dessous

Tableau 42. Emissions estimés de GES de l'installation de méthanisation dans chacun des scénarios

Scénario 0 Scénario 1 Scénario

Biogaz produit dans l’installation m3/an 0 3 105 000 6 210 000

Teneur en méthane % 0 60 60

Densité CH4 kg/m3 0 0,668 0,668

Méthane tonne 0 1 244 2 489

Combustion 1 tonne CH4 tonne CO2 0 2,75 2,75

CO2 après combustion CH4 tonne CO2 0 3 422 6 845

Teneur en CO2 % 0 40 40

Densité CO2 kg/m3 0 1,98 1,98

CO2 tonne 0 2 459 4 918

Émission totale de l’installation tonne CO2 0 5 881 11 763

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49

Ainsi, la quantité estimée d’émission des GES pour chaque scénario est indiqué dans le tableau ci-dessous

Tableau 43. Estimation d'émission des GES dans chacun des scénarios pour le fonctionnement ensemble de la décharge et

de l'installation de méthanisation

Scénario 0 Scénario 1 Scénario

Émission totale de la décharge tonne CO2 58 328 39 470 19 491

Émission totale de l’installation tonne CO2 0 5 881 11 763

Emission total des deux systèmes tonne CO2 58 328 45 352 31 254

La Figure 18 montre que les émissions de la décharge du scénario 0 diminuent par rapport à ceux de la décharge

dans le Scénario 1 et le Scénario 2, en raison que moins de déchets sont déposés dans la décharge et moins

FODM va se dégrader et produire du méthane.

Dans la même figure, on peut regarder que les émissions issues de l’installation de méthanisation augmentent

entre le scénario 1 et le scénario 2, comme conséquence d’une augmentation du biogaz produite et qui est

valorisé par cogénération ; mais, ces émissions sont au-dessous des émissions provenant de la décharge en

raison que le procédé de méthanisation capte l’ensemble du méthane obtenu et empêche son dégagement vers

l’atmosphère. Tandis que dans la décharge, il y a toujours une fraction du méthane qui ne peut pas être récupéré

par les limites techniques du système de captage (Abbasi, T., Tauseef, S., & Abbasi, S. 2012), ce qui permet

son dégagement vers l’atmosphère et est considéré comme GES.

Figure 18. Émissions totales des GES, émis pour l'installation de méthanisation et pour la décharge dans chacun des

scénarios

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

Scénario 0 Scénario 1 Scénario 2

ton

nes

CO

2

Émissions de la décharge

Émissions de l'installation deméthanisation

Émissions totales

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50

Quand on analyse l’ensemble du fonctionnement des scénarios (Figure 18) on peut noter qu’il y a une

diminution du total des émissions, spécialement pour le fonctionnement de l’installation de méthanisation qui

évite l’émission directe du méthane (Aristizábal et al. 2015), qui dans l’atmosphère a un potentiel de

réchauffement 25 plus puissante que le CO2.

La réduction des émissions des GES entre le scenario 0 et le scenario 1 est de 22%, dans le scenario 2 la

réduction est de 44%.

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

Scénario 0 Scénario 1 Scénario 2

ton

nes

CO

2

Émissions de la décharge Émissions de l'installation de méthanisation Émissions totales

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51

8.3 Influence sur le coût de traitement

Pour l’entreprise EMAC, le coût de traitement de chaque tonne de déchet ménager est de 15 €, ce traitement

comprenne l’enfouissement des déchets dans la décharge comme réalisé actuellement.

La Figure 19 montre que le traitement de chaque tonne de la FODM dans une installation de méthanisation avec

une capacité de 30 000 tonnes, a un coût de 29 €/tonne. Tandis que le traitement dans une installation avec une

capacité de 60 000 tonnes le traitement de ce déchet serait de 21 €/tonne, ce qui peut être interprété comme un

effet d’économie d’échelle, lequel indique qu’avec une augmentation de la capacité de l’installation certains

coûts fixes n’augmente proportionnellement à la taille de l’installation (Rubab and Chandra, 1995), mais

l’augmentation des recettes issus de la vente d’électricité diminuent les coût d’opération de ‘installation.

Figure 19. Changement sur le prix de traitement

Le coût de traitement des déchets par le procédé de méthanisation comprenne l’ensemble du processus, mais

aussi la construction de l’installation. Tandis que le coût du traitement basé sur l’enfouissement des déchets

n’inclus pas ce component issu à la construction de la décharge. Ce prix n’était pas considéré étant donné le

manque d’information disponible de part de l’entreprise EMAC et aussi le manque d’information secondaire

disponible.

0

3

6

9

12

15

18

21

24

27

30

€/t

on

ne

déc

het

décharge installation de 30 000 tonnes installation de 60 000 tonnes

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52

8.4 Reduction de déchets déposés

Dans le même raisonnement réalisé que celui réalisé pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le

traitement d’une fraction des déchets organiques entrainera aussi une réduction des déchets qui seront déposés

dans la décharge. Pour cette analyse on considère la production annuelle de déchets dans le période compris

entre les années 2019 et 2031 ce que nous permettra de calculer la quantité de déchets qui seraient cumulés dans

le site de la décharge.

Sans aucune valorisation de déchets comme dans le Scénario 0, la quantité totale de déchets cumulés dans la

décharge serait de 1 063 500 tonnes. Pour le Scénario 1, les déchets cumulés dans la décharge seraient 673 500

tonnes, l’équivalent à une réduction de 36.67%. Dans le cas du Scénario 2, les déchets cumulés seraient 283

500 tonnes, ce qui est égal à une réduction du 73.34% des déchets cumulés dans la décharge.

Figure 20. Quantité de déchets cumulés dans la décharge entre les années 2019 et 2031 dans de différent Scénarios

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000

1 000 000

1 100 000

ton

nes

de

déc

het

s

Scénario 0

Scénario 1

Scénario 2

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53

9 Conclusions

En Équateur, l’enfouissement dans de décharges est la technique qui domine le traitement des déchets ménagers,

dont plus de 60% de leur composition est de la matière organique. Cela indique que chaque année une quantité

considérable matière organique valorisable est écartée et confinée sous la terre, ce qui ajouté au manque contrôle

pendant leur décomposition contribuera aux émissions de GES.

Le pourcentage de la FODM, dans cette ville, est de 64%. Cette caractéristique a permis de développer

d’initiatives énergétiques comme celle installé dans la décharge de la ville, basé sur la récupération et

valorisation du biogaz pour la production d’électricité. Ces conditions permettent entrevoir la possibilité de

mettre en œuvre de initiatives plus techniques comme une installation de méthanisation pour une meilleur

récupération du potentiel énergétique des déchets organiques, ce qui encouragerait à améliorer le système de

gestion des déchets avec collecte sélective de la FODM pour obtenir un substrat adéquat pour de procédés de

méthanisation.

L’actuelle installation de récupération et valorisation du biogaz de la décharge de Cuenca, a produit environ 4

GWh/an d’électricité en 2017 ; mais, son potentiel est estimé en 12 GWh/an. La valorisation de 30 000 tonnes

de déchets organiques ménagers dans une installation de méthanisation, peut produire 5 GWh/an d’électricité

et augmenter la production des deux systèmes jusqu’au 13 GW/h. Avec la valorisation de 60 000 tonnes de

déchets, la production d’électricité des deux sites serait de 15 GW/h, dont 11 GW/h seraient de l’installation de

méthanisation de tel capacité.

Le système de traitement de déchets organiques de la ville de Cuenca se base sur la mise en décharge, donc le

coût de cette opération est de 15 €/tonne de déchet. Le traitement par le procédé de méthanisation de 30 000

tonnes de ces déchets aurait un coût de 29 €/tonne, tandis que la valorisation de 60 000 tonnes, ce coût

augmenterait jusqu’au 21 €/tonne, comme une conséquence de l’économie d’échelle.

Les bénéfices environnementaux pour le fonctionnement d’une installation comme tel du Scénario 1,

empêcherait l’émission d’environ 13 000 tonnes de CO2 vers l’atmosphère, l’équivalent à une réduction du 22%

des émissions de GES par rapport aux émissions estimés pour la décharge. La méthanisation de 60 000 tonnes

de déchets organiques ménagers par an éviterait l’émission de 27 000 tonnes de CO2 pour le même période,

l’équivalent à une réduction 44% des GES émis seulement pour la décharge.

Dans le même sens, il y aurait une diminution de la quantité de déchets qui seraient déposés dans la décharge.

Sans la valorisation de déchets, la quantité de déchets qui seraient déposés dans la décharge jusqu’au l’année

2031, serait 1 063 500 tonnes de déchets, mais avec la valorisation de déchets cette quantité se réduirait à 673

500 tonnes et à 283 500 tonnes pour les Scénarios 1 et 2 respectivement.

En Équateur, il manque de l’information plus détaillée référent à la composition et la quantité produite des

déchets organiques, c’est pourquoi l’absence de plus références pratiques de la valorisation énergétique ce type

de déchets. En perspective, il est de grande importance commencer à créer une base de données national issu

aux déchets ménagers, ce qui permettrait de réaliser plus de recherches dans ce métier et d’avoir de estimations

plus précises aux contextes des villes en Équateur.

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11 Annexes

Annexe 1. Consignes pour les ménages pour la séparation de leurs déchets d'après l'entreprise EMAC

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Annexe 2. Bilan massique du procédé de méthanisation pour l’installation avec une capacité de 30 000 tonnes/an

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Annexe 3. Bilan massique du procédé de méthanisation pour l’installation avec une capacité de 60 000 tonnes/an

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Annexe 4. Localisation de la décharge de Cuenca et les centres habités les plus proches

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Annexe 5. Calcul pour les estimations d'émissions des GES dans chacun des scénarios