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ÉLECTIONS VD Le séisme ! P. 17 VALAIS Bornet blanc et blanc Bornet P. 16 SALON La rage de mieux vivre P. 5 SWISSCOM La taxe pour les nuls P. 4 JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA Vendredi 28 avril 2017 // N o 318 // 8 e année CHF 3.50 // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

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ÉLECTIONS VDLe séisme !P. 17

VALAISBornet blanc et blanc Bornet P. 16

SALONLa rage de mieux vivre P. 5

SWISSCOMLa taxe pour les nuls P. 4

JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA

Vendredi 28 avril 2017 // No 318 // 8e année CHF 3.50 // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

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Enfin, les Français se sont exprimés dimanche dernier,

après un interminable cirque vide de sens. C’est qu’ils

sont toujours en quête d’un roi ou d’une reine, non d’un

président démocratique. 1789 ? Louis XVI guillotiné ?

Un coup de tête passager, si l’on ose dire.

Donc, les sujets doivent désormais trancher entre Macron Ier et

Sa Majesté Le Pen. Paradoxalement, ils ont porté en tête (toujours

prête pour l’échafaud) le dauphin de Hollande-le-Détesté :

Emmanuel Macron, proeuropéen, banquier d’affaires, socio-

démocrate-libéral, acratopège, élastique et flou.

Face à lui, forte d’un soutien en hausse massive, Marine Le Pen

est à la parade. Elle prône la sortie de l’Europe, le retour du franc,

le nationalisme et le repli sur soi… Tiens, un peu comme l’UDC

chez nous en Suisse !

Victimes collatérales d’un scrutin historique, les deux grands

partis qui en toute complicité se sont partagé le pays depuis

plus de 60 ans finissent aux oubliettes. François Mitterrand,

qui était un homme de droite avant de se découvrir de gauche

par opportunisme, peut adouber Macron sans se retourner dans

sa tombe. Machiavel, lui, n’est pas mort.

Reste une lueur d’espérance : celle d’être surpris en bien par

Macron, s’il monte sur le trône. Après tout, il n’est pas un

homme de parti, il est jeune, et s’il ratisse large peut-être saura-

t-il labourer profond. C’est qu’il est urgent de réformer ce pays.

C’est aussi le souhait de ses citoyens, clairement séduits par

les candidats dits « antisystème ». Il est temps d’en finir avec cette

cinquième république créée par de Gaulle, taillée à sa mesure

et pour d’autres temps.

Laissons à Macron le bénéfice du doute, avec le mince espoir d’un

vent nouveau. A défaut, cinq nouvelles années de compromissions

et de déceptions pourraient bien mener au règne de la dynastie

Le Pen. Ceux qui l’espèrent veulent la mort de l’Union européenne :

c’est une insulte à la mémoire de générations sacrifiées dans des

boucheries sans nom au siècle dernier. Nos enfants et nos petits-

enfants méritent mieux que le populisme et le fascisme. Ils ont soif

d’espoir et de lumière. On peut toujours rêver.

A F F A I R E S E N C O U R TC ’ E S T P A S P O U R D I R E ! Q U E L L E S E M A I N E ! 32

LE CHIFFRE

700En francs, c’est le prix à la pièce des épées (une vingtaine au total) que

l’Etat de Genève a commandées pour les officiers supérieurs de la police. Gravées à leurs initiales, ces armes d’apparat complètent élégamment la « grande tenue », celle avec le

bicorne, raconte Le Courrier (20.4). Le syndicat regrette quant à lui cette dépense farfelue pour des épées à l’heure où les budgets sont sabrés.

Le choix du roi

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Larve suprêmeLa découverte fait sensation :

la larve de la fausse teigne de

la cire, qui infeste les ruches,

raffole du plastique. Mieux,

elle semble sécréter une

substance salivaire qui dissout

totalement cette matière, vite

et bien. Voilà donc un moyen

possible d’anéantir proprement

les montagnes de déchets

plastiques qui encombrent

terre et mer (huit millions de

tonnes déversées chaque année

dans les océans). Eliminer

les vieux sacs en plastique ?

L’affaire est dans le sac !

Scalpel… bistouri… selfieLe Matin (24.4) révèle que l’Italie a un problème avec ses chirurgiens : ils ont la manie de se prendre en selfie au bloc, devant leurs patients inconscients et plutôt mal en point, puis de partager les images sur les réseaux sociaux. La ministre de la Santé est furieuse mais impuissante face au phénomène. Quant aux opérés, ils doivent être ravis de découvrir leur intérieur sur Facebook ; du moins s’ils survivent.

Triviales poursuitesPar la faute du système informatique, 60 000 commandements de payer de l’Office des poursuites genevois ne sont jamais partis. Ledit système a aussi généré des doublons et créé 14 000 faux débiteurs : des gens ayant demandé une attestation, par exemple, et qui sont entrés dans la catégorie des poursuivis. Un rapport parlementaire épingle les incroyables dysfonctionnements du service. Pagaille, gabegie ? « Mais non, ce n’est pas le foutoir », rassure Serge Dal Busco, en charge des Finances. Si ce n’est pas le foutoir, ça ressemble quand même à un sacré bordel. Qui va se poursuivre ?

Ne manquez pas

L'exil entre Istraël et PalestineSupplément de 8 pages

La semaine prochaine dans Vigousse

Vendredi 5 mai 2017 // No 319

Tiré à part

Vendredi 5 mai 2017 // No 319

Tiré à part

Au pied du murAprès leurs deux déplacements en Grèce, dans le camp de Cherso,

Barrigue, Pitch et Sjöstedt ont passé en mars une semaine en Israël

et en Palestine. Avec le même espoir : rencontrer des réfugiés, communiquer

à travers le dessin, mettre une identité et un visage sur des destins tragiques. Reportage en images.

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

Dans les boutiques Swisscom, on trouve désormais une fausse ardoise avec une fausse écriture à la craie vantant « Ah oui». Quelques picto-grammes indiquent ce que coûtent les prestations individuelles : 40 francs par tranche de 15 minutes. Et à ce prix vous « bénéficiez en tout temps d’une assistance technique professionnelle ». Manquerait plus que ce ne soit pas professionnel ! A 2 fr. 67 la minute, mieux vaut s’épargner les politesses car le compteur tourne dès la première seconde : boum, 40 francs.

Une porte-parole du géant bleu pré-cise que cette assistance est fournie sur abonnement ou ponctuellement. « Il s’agit de conseils, de l’aide à l’installation ou de la configuration des appareils de télécommunication. » Swisscom vend téléphonie, internet et autres raccor-dements TV dans 122 « shops » en Suisse.Chez Sunrise (82 magasins), tous les conseils sont gratuits. Idem chez Salt (86 « stores ») qui ne facture « en aucun cas le temps de conseil en magasin ». « Les magasins ont pour but de nous rapprocher au maximum de notre clien-tèle et de la servir au mieux », indique un chargé de communication.La Fédération romande des consom-mateurs (FRC) n’a, à ce jour, pas reçu de plaintes pour ces conseils facturés.

Pour Robin Eymann, responsable de la politique économique à la FRC, ce nouveau service « ne paraît pas pro-blématique en soi ». Ce qui pourrait le devenir, c’est que le personnel, au moment de l’achat d’un smartphone, par exemple, soit incité à ne plus don-ner d’indications au client peu à l’aise avec les nouvelles technologies. Comme ce qui était gratuit devient payant, le nombre de personnes âgées larguées et des laissés-pour-compte du numérique va croître. Eux qui n’ont quasiment pas d’autres sou-tiens que les amis ou la famille pour leur permettre de mieux appréhender ces changements. « Pour attirer cette clientèle, les entreprises feraient mieux de bien conseiller ces personnes pour les fidéliser et les faire devenir clients chez elles grâce à la qualité du service », argue Robin Eymann.En juin 2016, la télévision aléma-nique parlait déjà de l’introduction, une année auparavant, de ces ser-vices payants chez Swisscom. La DRS

NON-ASSISTANCE Les conseils dans les magasins Swisscom sont facturés 40 francs par quart d’heure. Les largués du numérique raquent.

Service pas compris

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S4

« Bilan à la hausse », « succès », « tout un programme »… : les journalistes jurassiens et neuchâtelois semblent avoir abandonné tout sens critique à l’égard de la sixième édition du Salon du mieux-vivre, consacrée cette année à « l’estime de soi ». Pourtant, il n’y a pas besoin de chercher très loin pour trouver à y redire. Premièrement, personne ne s’est demandé ce qu’est au juste le « mieux-vivre », ni ce qui le différencie du « bien-être » (par exemple). On a donc posé la question à monsieur André Dunand, président du bastringue, qui l’a trou-vée « un peu vache ». Pour lui, le mieux-vivre est un processus, contrairement au bien-être, qui serait plutôt un état. On en déduit que le mieux-vivre est le processus qui conduit au bien-être. Or si le Salon du mieux-vivre permet-tait d’accéder au bien-être, il s’appel-lerait le Salon du bien-être. Première déception.

Alors qu’ont fait les 110 exposants pour accompagner 5000 visiteurs dans ledit processus ? Déjà, ils ont fait montre d’un art consommé du jeu de mots laborieux : « Art’ôm », « Biodiversanté », « Au plein de sens », « Libelune » ou « l’Essence ciel » étaient bien tentés. Mais la palme revient cette année à monsieur Décosterd de Fleurier pour son « Re Né sens de l’être ». Inégalable. Ensuite, ils ont donné des conférences.

EMPHASE DE RÉDACTION Durant des jours, Le Quotidien Jurassien et L’Impartial ont tartiné à qui mieux mieux sur le Salon du mieux-vivre qui se tenait le week-end dernier à Saignelégier. Une célébration sans nuances, qu’il s’agit de nuancer quand même.

Salon de l’autosatisfaction

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diffusait le témoignage d’une cliente qui venait d’acheter un nouvel iPhone pour près de 900 francs ainsi qu’un abonnement coûteux. Lorsqu’elle a demandé à ce que l’employé transfère ses données de l’ancien au nouvel appareil, ledit employé lui a répondu qu’il le ferait volontiers mais que cela coûterait 40 francs. Ce serait d’ailleurs le même prix pour changer de mot de passe ou créer une adresse courriel. Un client qui ne recevait plus les images sur son smartphone en a fait l’expé-rience. Regardant autour de lui, le technicien a mis quelques secondes pour rétablir la fonction, gratuitement et à l’insu de son supérieur.

Le 19 avril, Swisscom lançait sa nou-velle offre inOne en affirmant : « Nous avons réinventé l’abonnement. » Rien que ça ! L’opérateur historique ne pré-cisait toutefois pas à quel tarif il répon-dait aux questions sur ces « packs tout en un ». Jean-Luc Wenger

Le strip de Vincent

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Depuis le 13 avril, nous savons qu’en-fin les bombes ont une maman. Grâce aux bons soins du Pentagone, elle vient de faire son apparition en pétant au-dessus d’une zone désertique de l’Afghanistan. Cette mère de toutes les bombes, comme elle est qualifiée, s’appelle en réalité GBU-43/13, pour Guided Bomb Unit, suivi de MOAB, qui pourrait effectivement être l’abré-viation de « mother of all bombs » mais qui en réalité signifie « massive ordonnance air blast ». Cette maternité bizarre est certainement due à l’acro-nyme MOAB qui tient davantage de la bible que de l’armement.

Dynetics est l’entreprise qui a construit ce monstrueux suppositoire d’un mètre de diamètre, neuf mètres de long et pesant 11 tonnes. Cette firme qui réalise 3,5 milliards de chiffre d’affaires, avec 1400 employés, a la particularité d’être à 100% entre les mains de ses collaborateurs, ce qui est pour les Etats-Unis d’une connota-tion marxiste rarissime. De plus, elle se donne pour mission « de fournir des produits et des services de qualité supé-rieure et de haute technologie qui sont éthiques, responsables et raisonnables point de vue prix ». On a vu mieux quant à l’éthique et à la responsabilité. Quant au prix, une telle bombe coû-terait 16 millions de dollars l’unité. Sachant que celle qui vient de souffler les tunnels des terroristes de Daech aurait tué 90 personnes, ça revient à 177 777 dollars le macchabée. Reste à savoir qui est allé les compter dans ces grottes écroulées, mais toujours est-il que cette somme correspond à 3,5 fois le salaire moyen annuel d’un Etats-Unien. Le rapport coût/effi-cacité n’est pas le premier souci du Département de la défense, puisque celui-ci vient d’être augmenté de 54 milliards pour atteindre à lui seul l’équivalent du PIB de la Suisse, soit 680 milliards. La Russie, de son côté, possède une bombe qu’elle nomme le « père de toutes les bombes » et qui, masculinité oblige, est deux fois plus puissante que la maman. Nos deux parents ne vont pas copuler ensemble : ils ont plutôt en ce moment des problèmes de ménage. Sans doute continueront-ils à procréer, chacun de leur côté, pour le plus grand malheur de l’hu-manité. André Draguignan*

* chef d’entreprise connu de la rédaction

D U R D ’ O S E I L L E

Chronique familiale

Baume à l’œuvreAu milieu de toute cette soupe ésotérico-naturo-énergétique, un cheveu : placée entre « Le feng shui authentique » et « La numérologie thérapeutique », la conférence « Bail à loyer : solution entre le propriétaire et le locataire » détonne un peu. Sauf que, explique le président du Salon, l’orateur « c’est Jean-Marc Baume, il est très connu dans le Jura et si moi, en tant que Fribourgeois, j’avais refusé sa participation, j’aurais eu personne à mon salon ». Et d’ajouter : « Avoir de bonnes relations avec son propriétaire, c’est aussi bon pour l’estime de soi. » C’est vrai que si on y réfléchit avec un couteau sous la gorge, ça se tient.

Pas moins de 105 en trois jours. Parmi elles, on notera « Profession : chaman d’entreprise », par laquelle David Denis Hertz (nom commun chez les chamans) prouve que l’animisme le plus primal peut rouler des pelles au

libéralisme économique devant tout le monde. On relèvera aussi « Guérir du cancer sans médecine classique » par madame Farine, qui ferait mieux de ne pas prendre son cas particulier pour une méthode thérapeutique et qui, dès lors, serait bien inspirée d’intitu-ler sa conférence « Comment j’ai guéri du cancer sans médecine classique » (grâce aux êtres de Lumière, soit dit en passant). D’ailleurs, comment étaient choisis les intervenants ? André Dunand évoque trois cas de figure. D’abord, les expo-sants : le forfait pour le stand com-prend une intervention d’une heure. Ensuite les personnes qui louent une salle. Enfin les invités vedettes, en partenariat avec Payot, les Editions Jouvence ou Source de Vie. Comme

en rien un manque d’éthique : tout au plus une divergence d’opinion quant à la notion de liberté.

Autre exemple, Les Ailes du Voyageur, « organisateurs et accompagnateurs de voyages de guérison à thèmes », proposent un voyage initiatique à la rencontre de son animal totem. Dans le cadre du voyage en Amazonie sur le thème « Se libérer d’une blessure avec l’aide des Animaux Médecine », l’une des activités proposées consiste à tuer des piranhas au harpon. De nouveau, pas de problème éthique : le piranha n’est l’animal totem de personne, de toute façon. Les deux thérapeutes, forts de leur succès, seront en octobre en Equateur, en janvier au Mexique, en mai en Corée du Sud, en juin au Japon, en juillet dans le Montana, en août au Québec et en septembre en Amazonie. Si l’on ne connaît pas leur animal totem, nul doute que c’est un prédateur naturel à la fois de la couche d’ozone et du pigeon. Si les 5000 visiteurs sont repartis avec un cristal, un bijou contre les ondes électromagnétiques, un CD de musique pour l’âme et un élixir contre le cancer, les journalistes jurassiens avaient raison : cette sixième édition fut un succès, commercial du moins. Qui a profondément amélioré l’« estime de soi » des exposants. Séverine André

Rosette Poletti cette année. Quant à savoir s’il n’y aurait pas dans le lot un charlatan ou deux, André Dunand déclare qu’on n’est jamais à l’abri de rien, mais que la charte « qualité res-pect » aide beaucoup. « Avec une signa-ture, les gens s’engagent à avoir une éthique. » Une technique qui a fait ses preuves.

Prenons l’exemple de Claudio d’Alessio. Thérapeute, il propose un soin appelé « Relation avec un cheval en liberté ». C’est vendeur. Le fait que la liberté dudit cheval soit limitée par « quelques piquets et un ruban » n’est

BONJOUR WELLNESS

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

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Voilà bientôt 20 ans qu’ils sévissent sans discontinuer. Qui se lèvera enfin pour les arrêter une fois pour toutes ? C’est déjà assez dur de vivre avec le spectre du terrorisme, mais est-ce vrai-ment normal de devoir encore se col-tiner les « experts en terrorisme » qui déboulent sur les plateaux, attentat après attentat ?

Dans la mesure où il semble illusoire d’éradiquer à tout jamais le terrorisme – en tant que stratégie violente pour influencer l’ordre social et politique, ça semble être parti pour durer –, il faudrait effectivement plutôt songer à calmer les ardeurs de ceux qui pré-tendent l’expliquer. Ce serait déjà un bon début. Or on n’en voit pas la fin : partout l’expert débarque et balance son… opinion. Le plus frappant concerne habituellement la « psycho-logie » de tel ou tel terroriste, et si pos-sible son « trajet » depuis l’enfance : là, c’est open bar pour Dr Djihad !Paul Gill et Emily Corner, du University College de Londres, viennent de consacrer une étude à la vieille lanterne que constituent les liens entre maladie mentale et terro-risme. Ils dressent un profil historique assez édifiant de l’évolution des idées sur le terroriste et sa psyché. Dans

un premier temps, à partir des années 1970, les psychologues considéraient largement que le terrorisme était le fait de cin-glés, essentiellement des psy-chopathes. Dans les années 1980, on a commencé à mettre l’accent sur l’enfance difficile, le narcissisme et la colère d’indivi-dus en perte de sens, souffrant de troubles de la personna-lité. Une approche psychana-lytique donc : les terroristes projettent leur haine de soi sur le monde. Dans les années 1990-2000, des chercheurs se sont dit qu’il était temps de faire un peu le point, surtout après le 11 septembre 2001. Hélas, ces analyses aboutissaient à une conclusion un peu décevante : en fait, on ne sait que dalle sur les liens entre psychologie et terrorisme. Rien de ce qui a été dit n’a de valeur scien-tifique, il faut donc tout reprendre à zéro. A partir de là, une chose étrange s’est produite : de nombreux psy-chologues ont soudain estimé qu’il n’y avait absolument aucun lien entre terrorisme et maladie mentale, et en gros que les terroristes étaient des gens « comme vous et moi ». Le

HISTOIRE DE FOUS Les terroristes sont-ils cinglés ou normaux ? Quand les psychologues sont ciblés par des attentats à la science, les dégâts sont durs à réparer.

problème étant que cette assertion ne repose elle non plus sur aucune preuve convaincante…

En réalité, la recherche actuelle est beaucoup plus nuancée : des modèles se développent qui distinguent le trajet et la dynamique qui mènent au terro-risme et tiennent comptent des diffé-rents rôles joués dans les organisations terroristes. En gros la maladie mentale,

Terroriste, terreau dingue ?

Six à sept paires de chaussures par an : c’est ce que le Suisse moyen s’offre pour ne pas se sentir à côté de ses pompes. Comme pour les frin-gues, il s’agit désormais de renou-veler souvent sa panoplie tout en accumulant : pour bien des gens, le bonheur se mesure au nombre de souliers dans un placard, ainsi qu’à leur conformité aux dernières tendances. Encore un triomphe du bourrage de crâne mercantile.D’aucuns, dotés d’une conscience, pensent échapper à la vergogne en achetant européen : « Des chaussures fabriquées par des enfants esclaves en Asie ? Pas de ça ! Je tiens à l’éthique, et aussi à la vraie qualité. Je choi-sis du made in Italy ou du made in Germany. » Qu’ils déchantent, car ce sont là des arguments à la petite semelle.

L’organisation suisse Public Eye vient en effet de livrer un dossier accablant sur la filière du soulier de cuir en Europe. Suivons-la en accé-léré. Ça commence par des vaches élevées et abattues aux Etats-Unis, en Chine ou au Brésil par des indus-triels de la bidoche. Les peaux, avec lambeaux de chair, pelage et bouse séchée, sont expédiées par tonnes en Italie. Notamment à Santa Croce sull’Arno, en Toscane, où sont trai-tés les cuirs destinés aux chaussures et sacs Prada, Gucci, Louis Vuitton ou Burberry. Baignant dans une puanteur indicible, la localité abrite 200 tanneries. Des milliers de peaux y barbotent dans d’énormes fûts de

produits chimiques dissolvant les poils. L’atmosphère est toxique : maux de tête, irritations cutanées, troubles respiratoires et cancers des poumons frappent les ouvriers. Peu importe, puisque ce sont des migrants, pour la plupart sénéga-lais, qui au mépris des lois triment jusqu’à 13 heures par jour, sans pro-tection, pour un salaire précaire et dérisoire. Aux émanations nocives s’ajoute une manutention meur-trière : dans l’une des tanneries, deux

Africains soulèvent 1000 peaux soit 20 tonnes par jour. Non, tout ça « n’est pas bon pour la santé », com-mente leur patron en souriant, mais « ils sont costauds ! » Des durs à cuir, quoi. Une chance, sachant que « les Italiens ne veulent plus faire ce genre de boulots », comme dit un autre exploiteur local.Etape suivante, écharner et refendre les peaux. Dans le vacarme infer-nal d’un hangar étouffant où tout suinte de graisse, une machine racle les restes de chair, puis une autre tranche dans l’épaisseur : la couche externe pour le cuir, la couche interne glissant en une masse vis-queuse dans un conteneur marqué « Matière première pour la produc-tion de gélatine alimentaire destinée à la consommation humaine ». Bon appétit. Il arrive que les machines

DANS LE CIRAGE Perçu comme un gage de qualité en matière de chaussures, le label Made in Italy cache une triste réalité où les droits du travail sont foulés aux pieds.

coupent aussi des phalanges, les sys-tèmes de sécurité étant parfois désac-tivés pour augmenter la cadence. Pas grave : il suffit de virer les mutilés et c’est réglé. C’est sans doute ce qu’on appelle prendre en compte les doigts du travail.Une fois les pièces de cuir traitées et mises en rouleaux, elles sont acheminées en Europe de l’Est, où des ouvrières confectionnent les chaussures dans des condi-tions dantesques. Travail abrutis-sant à la chaîne, dans le vacarme et les vapeurs toxiques de colle, sans masque ni autre protection. Salaires de misère : 153 francs suisses par mois en Albanie, soit un quart du minimum vital dans ce pays. D’où l’obligation d’endurer des horaires prolongés au-delà des règles légales, sans pour autant échapper à la misère noire.

Ensuite, les chaussures terminées repartent en Italie, sans droits de douane grâce au merveilleux modèle de production dit « perfectionne-ment passif ». Si ce n’est pas déjà fait en Albanie, en Roumaine ou en Pologne, il ne reste plus qu’à apposer le prestigieux label Made in Italy. Et à indiquer le prix de la paire de luxe, généralement bien plus élevé qu’un mois de salaire dans les usines d’où elle provient. Mais que voulez-vous, la qualité a un prix. Laurent Flutsch

www.publiceye.ch/fr

Coûts de pompes

Q U O I D E N E U F , D O C ? 76

sous des formes très différentes (délire, dépression, état maniaque, anxiété…), pourrait finalement être de la partie, mais à différents moments et niveaux d’une entreprise à but terroriste. Inutile donc de distinguer trop hâti-vement le loup solitaire qui a disjoncté de l’idéologue-poseur de bombe froid et rationnel. D’autre part, l’activité ter-roriste elle-même pourrait induire des troubles mentaux : ben oui, c’est un peu stressant toute cette hiérarchie fantomatique, ces ordres pénibles, cet endoctrinement lourdingue et tous ces morceaux de cadavres. Arrêtons donc de voir la psychologie comme un fac-teur uniquement causal : on peut se radicaliser et devenir dingue après.

Retour à la case départ donc : la recherche montre que les terroristes sont loin d’être totalement sains d’esprit. Il y a certes un côté rassu-rant, mais la mauvaise nouvelle c’est que Dr Djihad va devoir potasser un peu avant son passage à la télé.

Sebastian Dieguez

« There and back again: The study of mental disorder and terrorist involvement », P. Gill & E. Corner, American Psychologist, Vol 72, pp. 231-241, 2017.

Dommage camarade. Ah, ça y était presque, encore quelques jours de remontée intrépide, et on était en prolongations ! On com-prend la déception. Surtout que sans le tocard de socialo, là, c’était carrément dans la poche. Bon évidemment, ça fait un peu mal de devoir s’y mettre à deux pour battre l’autre premier de la classe insipide et sorti de nulle part, mais merde à la fin, tout le monde le disait, le plus cha-rismatique, le meilleur tribun, c’était vous ! A ce compte, si les dix autres candidats s’étaient rendus à votre irrésistible élo-quence, vous auriez fait dans les 100 % les doigts dans le nez.Mais c’est comme ça, faut savoir perdre. Ou pas d’ailleurs : on raconte que vous seriez encore en train d’attendre confirmation des résultats, et que la suite des événements passerait désormais par le bon vouloir de la cabale de fanatiques que vous avez endoc-trinés à l’« insoumission », c’est-à-dire bien au-dessus de votre tête. Certains vendus du capi-tal et autres sociaux-traîtres vous accusent même d’être mau-vais perdant…C’est vraiment mal vous connaître. « Que viennent les jours heureux et le goût du bonheur », chantiez-vous lors de votre phase d’apaise-ment et de rassemblement. C’était beau, mais dans la réalité tout le monde sait que vous êtes plu-tôt « jours pluvieux » et « goût de l’aigreur ». Non, vous avez juste pu – enfin ! – reprendre votre vrai visage. Ouf, c’était moins une !

Sebastian Dieguez

A Jean-Luc MélenchonInsoumis, dix de retrouvés

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

8 M A S S M E R D I A Q U E L L E S E M A I N E ! 9M A S S M E R D I A

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Œufs embrouillésDes coquetiers en porcelaine blanche qu’on peut décorer au feutre noir : pour Pâques, Migros a mis en vente un produit très attraktiv. Dans l’emballage, « 4 Coquetier » (sic) et « 1 Feutre pinceau », avec des instructions limpides : « Le coquetier peinture extérieure avec des marqueurs de porcelaine. Laisser sécher pendant 4 heures après la peinture de l’encre. Cuire au four à 160o pendant 30 minutes dans le four. Préchauffer le four ne fonctionne pas. Pour refroidir dans le four congé. Par la suite, l’eau dure. Lave-vaisselle. » Vu l’ampleur du désastre, on ne peut pas parler de coquilles… Force est donc de constater que Migros n’a toujours pas compris un principe pourtant simple : pour éviter d’afficher son mépris total de la clientèle romande, il suffit de confier les traductions françaises à quelqu’un qui parle français. Une méthode certes hautement sophistiquée. Mais avec les sensibilités culturelles des minorités, mieux vaut marcher sur des œufs. L. F.

Forum des foinsAvec la brutale disparition

de L’Hebdo, d’aucuns

craignaient pour la survie

du fameux « Forum des

100 » qu’organisait le défunt

magazine chaque année.

Mais pas d’inquiétude, Le

Temps a repris le flambeau.

C’est au thème de la santé

qu’il consacre l’édition

2017, où il sera évidemment

question du top du top de

l’avenir de l’innovation :

« médecine personnalisée »,

« Health Valley », « biotech »

et compagnie. Le programme

annonce même, le 11 mai

au matin, une intervention

de Magali Jenny, riche et

célèbre en raison de son

Guide des guérisseurs, au

beau milieu des professeurs,

oncologues, virologues et

neurochirurgiens. La « réalité

virtuelle » gagne décidément

du terrain… S. D.

Belle applicationL’affiche de l’UDC du Jura bernois contre le rattachement de Moutier au canton du Jura a beaucoup fait rire les Jurassiens. Pas parce que le 26e canton y est représenté comme un trou à rats alors que Berne se prélasse dans l’opulence, mais plutôt à cause du style d’un dessin digne de l’école enfantine. Le coloriage aux crayons de couleur, notamment, démontre une réelle application de la part du petit génie graphique qui l’a conçue. Alors l’UDC peut faire valoir les arguments qu’elle veut sur la supériorité bernoise, mais il y a une chose qui est certaine : dans le Jura, au moins, le travail des enfants est interdit. S. Ba.

Donald Trump dément formellement avoir hacké l’hologramme du sosie

de Jean-Luc Mélenchon.

LE FAIT ALTERNATIF

DE LA SEMAINE

Si j’aurais su j’aurais pas écoutéEn vue des votations du 18 juin sur le sort de Moutier, la radio Fréquence Jura opposait deux séparatistes et deux pro-bernois. Parmi ces derniers, Patrick Roehtlisberger, conseiller de ville PLR, s’est surpassé pour défendre le maintien de Moutier dans la canton de Berne : « Je trouve dommage qu’on a résumé… », « les hôpitaux qui disparaîtra… », « je suis un peu surpris que monsieur Zuber a dû attendre… », « si jamais Moutier devrait partir… », entre autres perles. Voilà un radical qui fait du français un usage plutôt libéral. S. A.

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

B I E N P R O F O N D D A N S L ’ A C T U10

Les mille et une façons de s’en tamponnerLES COURS DE SCIENCE POLITIQUE DU PROFESSEUR JUNGE Cette semaine : je décris la rapide montée du « prafisme », le mouvement de ceux qui n’en ont plus rien à foutre, et comment il s’est divisé en de nombreuses factions antagonistes.

C’est en 2017 que le politologue fran-çais Brice Teinturier a identifié une nouvelle force politique avec laquelle il allait falloir compter : « plus rien à faire », qu’il a abrégé en l’acronyme « praf ». Le « prafisme » rassemblait les déçus de la droite, de la gauche, du centre et de partout ailleurs. Ces citoyens dégoûtés par les scandales de corruption et les petits copains étaient arrivés à la même conclusion : ils n’en avait plus rien à faire de la gestion de la chose publique.

Devant l’importance du phénomène, des leaders émergèrent des rangs pour tenter d’organiser ce magma informe. Mais bien vite des dissensions se firent jour au sujet de la signification du prafisme. Les plus radicaux exigèrent que l’acronyme soit interprété comme voulant dire « plus rien à foutre ». Ce à quoi s’opposèrent les partisans d’une version moins grossière, « plus rien à fiche ». Tandis que d’autres encore préféraient qu’on s’en tienne à l’idée de départ. C’est ainsi que trois cou-rants apparurent : le fairisme (ou pra-fisme canal historique), le fichisme et le foutrisme.

Pitc

h

C’est dans la turbulente branche fou-triste qu’éclatèrent les controverses les plus virulentes. Des luttes fratricides opposèrent ceux qui n’en avaient plus rien à secouer à ceux qui n’en avaient plus rien à battre, tandis que, profitant de la confusion, ceux qui n’en avaient plus rien à carrer s’allièrent à ceux qui n’en avaient plus rien à branler et à ceux qui n’en avaient plus rien à cirer pour renverser l’hégémonie de ceux qui n’en avaient plus rien à braire. C’est finalement une coalition secouo-bran-liste qui parvint à prendre les rênes du foutrisme.

Chez les prafistes canal historique, les arguties idéologiques, bien que plus feutrées, n’en étaient pas moins dis-putées. L’aile gauche préconisait qu’il fallait s’en tamponner le coquillard, tandis que l’aile droite prônait plutôt qu’on s’en tamponne le nombril avec une pelle à tarte. Des énergumènes minoritaires défendaient pour leur part l’idée qu’il fallait s’en beurrer le cul. On intima bien vite à ces palto-quets l’ordre d’aller se faire voir chez les foutristes. Du côté des fichistes, certains se déchiraient pour savoir

s’il fallait s’en ficher comme de l’an 40, comme de sa première chemise ou comme d’une guigne, tandis que d’autres palabraient inlassablement pour décider s’il était préférable de s’en taper, de s’en balancer, de s’en moquer ou de s’en cogner.Dépités par ces querelles de langage, des dissidents du tamponnisme du nombril fondèrent une obédience dite « fantaisiste » dont le but était de créer de nouvelles expressions non encore récupérées politiquement pour exprimer le fait qu’on n’en a rien à faire. Parmi leurs réussites, citons « s’en laver les pieds avec du sagex de contrebande », « se décoincer le tugudu à la lime à ongles » et « se cha-touiller les omoplates au chalumeau guatémaltèque ».

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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2

Le 8Le 8ee conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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2

Sinon, j’ai aussi un gaz qui donne un point de côté.

Allô ?

Bonjour Bachar. Je me permets de vous appeler pour vous proposer mes services. Dans quel

domaine ?

J’ai cru comprendre que vous aimiez jouer avec des gaz rigolos.

Je préférerais que ça ne s’ébruite pas, mais à

vous je peux bien le dire, c’est en effet exact.

A la bonne heure ! Figurez-vous que j’ai quelques trucs chimiques de mon invention que je vends pour pas cher.

Ah oui ? Qu’est-ce que

vous avez ?

Eh bien j’ai par exemple un gaz qui fait gagner au backgammon.

Ça sert à quoi ?

Ben je sais pas… A gagner un tournoi de backgammon par exemple.

Avec celle-ci, ce sont les adversaires qui remporteraient

le tournoi…

Ah oui, tiens. J’y avais pas pensé…

Vous n’avez rien de plus…

définitif ?

Mais imaginez : toute une armée pliée en deux en train de se tenir les côtes… Ecoutez, ça

ne m’intéresse pas.

Et il ne me paie qu’avec des billets qui ne valent rien…

Allez, soyez sympa. Sinon je vais devoir encore tout vendre à Jong-un…

Vous savez, les armes chimiques sont utilisées pour

bombarder l’ennemi.

Hein ?

A l’élection présidentielle de 2022, tous les candidats étaient issus des divers courants du prafisme. Jocelyn Différent, un cogniste qui avait adopté le slogan « Peu me chaut », et Steven Chailly-Segal, un beurre-le-culiste dont les affiches s’adornaient de la devise « Ça m’en touche une sans remuer l’autre », furent battus sur le fil par Céladon de Guiveux-Feuque, un première-chemisiste qui avait sans doute le meilleur cri de ralliement : « Qu’importe ! » Evidemment, son élection n’intéressa personne.Pour en savoir plus sur l’histoire du mouvement, on consultera l’ouvrage de référence de J. Manfous intitulé Une belle jambe, aux Editions Ni Chaud Ni Froid. Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

© Frédéric Pajak

www.leseditionsnoirsurblanc.fr

Venez nombreux au Salon du livre de GenèveDu 26 avril 2017 au 30 avril 2017

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

PU

B

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DU VENT DANS LES TOILES Le Wind Band neuchâtelois invite à une séance de cinéma, à l’écoute de bandes-son surtout. Swinguant sur les thèmes de West Side Story, de Batman ou de Star Wars, le grand orchestre met sur le devant de la scène la chanteuse Faby Medina et l’inénarrable Laurent Flutsch. Dimanche 30 avril à 17 heures au Temple du Locle et le 5 mai à Cortaillod. www.wbn.ch et www.fabymedina.com

DESTIN FUNÈBRE « Comment, quand on est employé de pompes funèbres, se lève-t-on ? Comment est-ce qu’on rit ? Comment on touche, et comment est-ce qu’on regarde ses mains ensuite ? » Réponses dans Mourir, dormir, rêver peut-être. Jusqu’au 3 mai, au théâtre de l’Arsenic à Lausanne. www.arsenic.ch

TEMPS DANSE Du 3 au 7 mai, la Fête de la Danse tirera 30 villes de Suisse de leur léthargie. Parmi quelque 450 spectacles et 600 cours, celui qui ne trouve pas son bonheur pourra en conclure qu’il n’aime pas la danse. Le programme complet (1000 pages) est à consulter sur www.fetedeladanse.ch

PAS FOUS CES ROMAINS Les professionnels vaudois de l’archéologie accueillent petits et grands les 29 et 30 avril pour visiter les coulisses des musées sur le thème Au temps des Romains. Lausanne, Palais de Rumine et place de la Madeleine. www.j-v-a.ch

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Payot Libraire vous donne rendez-vous au Salon

du Livre de Genève du 26 au 30 avril 2017

Une grande librairie de 20'000 ouvragessur un stand coloré et pétillant

Des ateliers de bricolage et des jeux malins

pour distraire les petits et les grands

Des rencontres inoubliables avec des auteurs, des illustrateurs, des conteurs et des musiciens

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Notre programme complet est disponible dans toutes les librairies Payot, sur payot.ch et sur notre stand L’îlot jeunesse

Venez rencontrer ceux qui font Vigousse au Salon du livre

Vendredi 28 avril : Barrigue, Caro, Sjöstedt, Roger Jaunin, Jean-Luc Wenger, Sebastian DieguezSamedi 29 avril : Barrigue, Vincent L’Epée, Debuhme, Vincent, Caro, Sjöstedt, Laurent FlutschDimanche 30 avril : Barrigue, Caro, Sjöstedt, Séverine André, Didier Oberson

Venez rencontrer les dessinateurs et les rédacteurs de Vigousse à l’occasion du Salon du livre et de la presse, à Palexpo, Genève, du 26 avril au 30 avril. Les dessinateurs dessineront (cela ils savent faire) et les rédacteurs se feront un plaisir de vous convaincre que vous avez raison de les lire (ils en sont convaincus). Quant à ceux d’entre vous qui ne sont pas encore abonnés, tous tenteront de vous persuader de l’absolue nécessité de découvrir chaque vendredi votre petit satirique dans votre propre boîte aux lettres. Seront présents sur le stand G791 :

Chaque jour deux dessinateurs se livreront à un duel dessiné sur la Scène de la BD, entre 14 h 15 et 15 h 45. Les duels :

Vendredi 28 avril : Caro-SjöstedtSamedi 29 avril : Vincent L’Epée-DebuhmeDimanche 30 avril : Barrigue-Caro

Par ailleurs, trois journalistes de Vigousse participeront à des débats :

Vendredi 28 avril (Espace Médias / 9 h 30-10 h 10) Thème : Presse en détresse ? Quatre expériences de terrain : Roger JauninSamedi 29 avril (Espace Médias / Dès 17 h) Thème : Vulgarisation : faire simple sans être simpliste : Laurent FlutschSamedi 29 avril (CICAD / Stand G731/Dès 15 h) Thème : Rire contre le racisme : Barrigue

Vaudoise née à Sao Paolo, jour-naliste et blogueuse compulsive, Nadine Richon devait bien finir par se prendre au jeu du roman. Publié chez Campiche en 2014, Crois-moi, je mens, son premier ouvrage, s’était taillé mieux qu’un joli succès d’estime, et il n’en avait pas fallu plus pour que l’éditeur urbigène la presse de lui fournir un nouveau manuscrit. Or, ce que l’ami Bernard réclame de « ses » auteurs, généralement il l’obtient. Pour preuve ce récit tout juste sorti de presse dans lequel l’auteure met en scène des personnages à la fois réels et

imaginaires, sur le thème de la trans-mission parents-enfants.

La plume vive et parfaitement maî-trisée, Nadine Richon y évoque ce que l’on appellera « l’héritage », les difficultés qu’il suppose et, plus diffi-cile encore, la quête du soi. Les nom-breux lecteurs qui, trois années plus tôt, avaient cru déceler en elle une « vraie » écrivaine ne seront pas déçus : le texte qu’elle nous offre là est à la fois dense et fort, débordant, pareil à une rivière en crue, d’un authentique plai-sir d’écriture. R. J.

Un ange passe

021 612 02 56 / [email protected] / www.vigousse.ch

Abonnez-vous et recevez en bonus le recueil « Le mieux de Vigousse 2015-2016 »

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96 pages, format

24 x 31 cm, valeur

CHF 25.– En vente chez Payot et Naville

Laisse tomber les anges, Nadine Richon. Ed. Campiche. 168 pages. L’auteure dédicacera son ouvrage sur le stand des Editions Bernard Campiche 

(C368) le vendredi 22 (16 h-18 h) et le samedi 23 avril (16 h 30-18 h).

> Liste et horaires de tous les auteurs publiés chez Campiche présents à Genève sur campiche.ch 

Ainsi donc il ne devrait s’agir que d’« une histoire toute simple, une femme et un homme qui s’aiment, qui vivent et meurent dans le chaos du monde et de l’existence ». Déjà là, on n’y croit plus. D’autant qu’en plus de cinq années d’existence les frérots (pas si frangins que ça, mais bon…) Correa ont largement pris le temps de bou-leverser toutes les règles de l’édition pour, dans ce petit monde-là, se reven-diquer inclassables. Du coup, l’histoire toute simple se complique à souhait. Il y a là une ville, un fleuve, un océan, une autre ville, souterraine, elle, deux corps morts, un inspecteur et, au fil des pages, l’étrange sentiment de tenir le bon bout du fil (de l’histoire) sans jamais apercevoir l’écheveau. Le gros Correa l’avoue, différents textes, venus d’on ne saura pas où, ont été utilisés et se retrouvent ainsi, plus ou moins adaptés au fil du récit. L’exercice, à coup sûr, était périlleux. Qu’il soit raté (ce que l’on se refuse à croire) ou réussi (ce qui est plus

Sang dessus dessousprobable) importe finalement peu. Puisque, en guise de conclusion, l’au-teur nous affirme que « la vie se fout bien des petits humains, qui ne servent à rien d’autre qu’à perpétrer cette vie ».

Roger Jaunin

La nuit d’avant, le gros Correa. Ed. Torticolis et Frères. 167 pages. Dédicace samedi 29 avril, Stand D490.

Inaugurée en novembre 2016, la collection créée conjointement par Vigousse et les Editons G d’Encre accueille son deuxième ouvrage. Après Sjöstedt, c’est au tour de Caro de rassembler ses dessins pré-férés publiés dans le petit satirique romand, agrémentés d’inédits et de croquis.

Il n’y a évidemment pas besoin de présenter la dessinatrice biennoise à nos lecteurs, puisqu’elle participe à l’aventure Vigousse depuis le début. Ce qui distingue le trait de la sati-riste, c’est un aspect de prime abord coloré et bon enfant, une apparence trompeuse qui cache jusqu’au der-nier moment les féroces coups

de griffes que le lecteur se prend en pleine figure. Il suffit pour s’en convaincre de voir son Heidi dont le sourire éclatant contraste de façon abominable avec son visage pustuleux et son troupeau de tiques géantes monstrueuses. Ce style faussement ingénu lui permet de se faufiler partout, d’aborder tous les thèmes en nous prenant par surprise.

Des bouquins

Les coups de griffes de Caro

Son talent méritait bien un recueil, et c’est chose faite. Caro est ven-dredi, samedi et dimanche au Salon du livre de Genève sur le stand Vigousse (G 731) pour y dédicacer son ouvrage. S. Ba.

Les meilleurs dessins de presse de Vigousse, Caro, Editions G d’Encre, 84 pages.

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Vigousse vendredi 28 avril 2017 Vigousse vendredi 28 avril 2017

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Les meilleurs dessins de presse de Vigousse - Nicolas Sjöstedt

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REVENIRElle est revenue telle qu’en elle-même elle avait quitté la scène : belle, arrogante, orgueilleuse et froide. Mais était-elle seulement partie ? Absente des courts, certes, pour avoir été contrôlée positive à une quelconque substance interdite, mais si présente sur d’autres scènes que nombreux étaient ceux et celles qui s’étaient félicités de ne plus être tenus de subir ses cris de jeune suppliciée ou, à choix, d’hystérique et contagieuse péronnelle.

Quinze mois sans solde, pour beaucoup cela peut paraître long. Et s’avérer destructeur. Pas pour qui, comme elle, « pèse » quelque chose comme 270 millions, de dollars ou de francs peu importe. Surtout, ce temps peut être mis à profit pour s’adonner à quelques activités telles que le lancement d’une nouvelle marque russe de smartphones, le support de sa propre collection de prêt-à-porter ou encore la promotion d’un parfum – pardon : une Eau – griffé à son nom.

Ce qui pose problème c’est qu’enfin libre de revenir au jeu la demoiselle a, entre-temps, disparu du classement mondial et qu’elle a désormais besoin d’une wild card (invitation) pour s’inscrire dans le moindre des tournois. Les organisateurs lui en offrent à la pelle, primes de départ en sus, ce qui a pour effet de faire piailler toute la basse-cour. Toutes ces demoiselles hurlent à l’injustice, toutes dénoncent ce qu’elles considèrent comme un traitement de faveur. De son côté, la Women Tennis Association argumente que « le tennis féminin a besoin de joueuses comme elle » et pèse de tout son poids pour qu’à Paris, Roland-Garros lui déroule le tapis ocre.

Savamment orchestrée, l’opération rédemption est lancée. Ave Maria, ceux à qui elle profite te saluent.

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

Des védés

Un ticket pour le quotidien

Pour ceux qui brisent leurs chaînes. Si Dieu est amour, il est aussi Dieu de colère. Noire. Ce n’est pas à Nat Turner qu’on va l’apprendre. Petit – en 1809 en Virginie –, il jouait avec un copain blanc. Lequel est devenu, quelques années plus tard, son maître. A l’aube des années 30, voilà Nat marié, père, esclave et prêcheur, ayant appris à lire la Bible, enfin les extraits qu’on a bien voulu lui laisser lire. Alors que l’insur-rection semble venir, son propriétaire veut tirer parti des talents de prédica-teur de Nat pour calmer les esclaves indisciplinés, regarnir un peu ses poches et redorer un nom qui a perdu de son prestige. L’opération va se révé-ler coton, Nat se replongeant dans la Bible avec un œil neuf et se découvrant peu à peu l’âme d’un leader, d’un libé-rateur. «Pour chaque verset qu’ils uti-lisent pour motiver notre servitude, il y en a un qui plaide notre libération ; pour chaque verset qu’ils utilisent pour justifier nos tortures, il en existe un qui vient les maudire pour leur méchanceté. » Fini donc de tendre l’autre joue… The Birth of a Nation, cela vous dit quelque chose? Ce n’est pas par hasard, le réa-lisateur Nate Parker ayant souhaité utiliser le même titre qu’un célèbre film de D.W. Griffith de 1915 afin d’en dénoncer la vision raciste – les membres du

Ku Klux Klan y étaient des héros, les Noirs, des brutes sanguinaires. Marqué par des scènes terribles, souvent mises en scène à bonne distance, The Birth of a Nation version 2017 est peut-être trop démonstratif, peut susciter la controverse, mais a du caractère, de la fougue, de la force. Entre soumission, discrimination et rébellion, il apparaît aussi comme très actuel.

Pour ceux qui nous les brisent un peu… C’est le retour de l’aventurier à l’air bovin, de la plante verte (Zoe Saldana) et du raton laveur canar-deur (avec, en cadeau bonus, un Schtroumpf). Effets spaciaux, humour un peu spécial, ça marche, mais ça fatigue. Les gardiens de la galaxie 2, c’est du cosmique de répétition!

Bertrand Lesarmes

The Birth of a Nation de Nate Parker (2 h); Les gardiens de la galaxie 2 de James Gunn (2 h 16). En salles. 

À VOUS DE VOIR Dans The Birth of a Nation, les esclaves noirs se révoltent dans la Virginie du XIXe siècle alors qu’au XXIe, Les gardiens de la galaxie continuent d’en voir de toutes les couleurs.

Des films

Douleur de peauSes détracteurs diraient que, quand on a vu un film de Jim Jarmusch, on les a tous vus ! C’est bien sûr un peu vrai, mais également assez faux, car c’est dans d’infimes variations que réside son (grand) art. Paterson est un employé sans histoires, chauffeur de bus dans une petite ville anonyme. Il est marié à une femme un peu fofolle mais éminemment gentille. Paterson aime son travail, son épouse et son chien. On voit une semaine exactement de leurs vies. Il n’y a aucun drame durant cette période, vraiment aucun. Mais durant ces sept tableaux – un par jour – qui défilent sans grande anicroche, on découvre avec une infinie tendresse les subtils micro-événements qui peuplent nos existences et rendent chaque jour unique. En réduisant sa narration au strict minimum possible pour une œuvre de cinéma, Jarmusch touche à une vérité profonde et se place, de manière inattendue, comme héritier spirituel des maîtres japonais. Un grand film !  Michael Frei, Karloff, films culte, rares et classiques, Lausanne

Paterson, Jim Jarmusch, 2016, Impuls, Vf et Vost, DVD & Blu-Ray, 113 min.

LIFESTYLE

Nous avons demandé à nos objets d’amener un invitéPourquoi ? Parce que le choix d’un invité en dit très long sur l’intimité de nos objets. Apprenons ainsi à mieux connaître ces artefacts banals qui traînent parmi nos affaires, et comment un invité particulier a pu les accompagner dans leur passionnant parcours.

AGRAFEUSE DÉFECTUEUSE « J’ai pris DJ Bobo avec moi. C’est quelqu’un qui me suit depuis mon enfance, qui m’a toujours accompagnée. Sans lui, je crois que je n’aurais jamais rien pu agrafer. »

ROULEAU DE SCOTCH « C’est un exercice difficile, il y a tellement d’invités qui

signifient de choses, pour moi ! Mais j’ai finalement amené le chanteur Sarcloret, parce qu’on m’a dit

qu’il a été prof de travaux manuels, c’est donc quelqu’un qui respecte les rouleaux de scotch, ce qui me touche beaucoup. »

CÂBLE EMBERLIFICOTÉ « Sans hésitation, j’ai choisi Massimo Lorenzi. C’est pour moi un invité très important, chaque jour je le regarde intensément avant d’envisager de faire d’autres nœuds. »

GOBELET USAGÉ « J’ai bien un objet fétiche, il n’a l’air de rien pour la plupart des gens, mais pour moi, comment dire, il compte beaucoup : c’est Philippe Ligron. Je l’ai souvent perdu, mais c’est fou, à chaque fois je l’ai retrouvé quelque part ! »

BOUTON DE CHEMISE DE RECHANGE « Cela fait 12 ans que je ne quitte jamais mon Joël Dicker. C’est plus qu’un invité pour moi, une véritable inspiration. Je trouve que chaque bouton de chemise de rechange devrait avoir son Joël Dicker, c’est un conseil que je donne. »

PEOPLE

Le plus grand regret de Johnny : « J’aurais pu devenir un sacré guitariste »Avec plus de 40 ans de succès ininterrompu, on pourrait croire que Johnny Halliday est entièrement satisfait de son extraordinaire carrière. Pourtant, l’idole des jeunes révèle aujourd’hui un immense regret : « Pendant toutes ces années, je me dis que j’aurais pu trouver le temps de m’exercer à la guitare, surtout que j’en avais souvent une sous la main. Même avec seulement une demi-heure d’exercices par jour, imaginez, je devrais vraiment tout déchirer à la gratte aujourd’hui ! » Au lieu de ça, Johnny est toujours aussi nul qu’au premier jour. « En soi c’est une sorte d’exploit quand même : essayez de faire le même truc toute votre vie, et de ne jamais faire le moindre progrès ! Mais bon, ça m’aurait plu de faire un petit solo, juste une fois. »

BUSINESS

Les conseils d’administration devront engager un comiqueKen’Steave est ravi par son nouveau mandat : « Je crois que c’était important que cette loi passe, maintenant on a tous du job et ça apporte aussi beaucoup aux entreprises ! » Un contrat de deux ans pour ponctuer chaque réunion du conseil d’administration de Nestlé, il ne pouvait pas rêver mieux. Stefina elle aussi a obtenu un poste important, puisque Lombard Odier a opté pour la parité. Mais qu’apporte un comique à un conseil d’administration ? « Ça donne une caution sympa et nourrit l’illusion qu’on est capables de supporter la critique. C’est tout bénéf’ ! En plus, ces crève-la-faim ne refusent jamais, vous devriez voir leur tronche quand on leur propose… 2000 balles ! Ah ah ah ! C’est vrai qu’ils sont drôles ! » explique Raymond Bleysandin, expert en analyse de conseil. Une avancée considérable pour les comiques donc, qui contribuera à donner plus de visibilité et à imposer davantage la présence de ces amuseurs dans les plus hautes sphères de la société.

À QUOI S’AJOUTE

Drame Personne ne croyait en lui, il échoue quand même.

Religion Maintenant à la retraite, l’évêque de Coire ne servira plus à rien.

Héros Des chercheurs travaillent d’arrache-pied pour mettre au point un virus mortel qui ne s’attaquera qu’aux gens qui font des cœurs avec les mains.

Révélation Il apprend sur internet que les gens seraient manipulés par la propagande de la télé.

Page 9: Vendredi 28 avril 2017 // No 318 // 8 e SWISSCOM … · ÉLECTIONS VD Le séisme! P. 17 VALAIS Bornet blanc et blanc Bornet P. 16 SALON La rage de mieux vivre P. 5 SWISSCOM La taxe

Vigousse vendredi 28 avril 2017

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« Dieu merci, nous ne sommes pas obligés de nous

farcir le Salon du livre cette année. »

Burki et Mix & Remix 

Ils ont dit la semaine prochaine

(ou du moins ça se pourrait bien)

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Fils d’un conseiller d’Etat PDC valai-san, le petit Jean-Marie naît en 1966 avec le grade de poupon joufflu. A 19 ans, il est promu recrue puis, 1500 jours d’armée plus tard, lieu-tenant-colonel chez les fusiliers de montagne. Sous d’autres képis, il est à 23 ans aspirant poulet pour atteindre ensuite le rang de premier-lieutenant, officier d’état-major, chef information et prévention, et porte-parole de la police cantonale valai-sanne. Une vie toute en grades, qui depuis peu se dégrade.

Si Bornet a eu quelques démê-lés judiciaires pour avoir, en 2012, diffusé des images de l’accident de car dans le tunnel de Sierre (il a été blanchi) puis, en 2015, fourni à son fiston cocu une arme contre son cocufieur et, après coups de feu non sanglants, arrangé un accord à l’amiable entre les rivaux (il a été presque blanchi), c’est désormais

avec le Gouvernement valaisan qu’il a maille à partir. De fait, il est prié de faire ses malles mais il a du mal à partir.

Son crime ? Avec son Rassemblement citoyen valaisan, qui entend rompre avec la politique des clans et des magouilles, Bornet a brigué en vain un siège au Conseil d’Etat en mars dernier. Il était officiellement libéré de ses fonctions durant les trois mois de la campagne électorale. Et durant celle-ci, le candidat Jean-Marie Bornet a vertement critiqué le gou-vernement, la justice et la loi rou-tière Via Sicura, ce qui serait incom-patible avec les devoirs de l’officier de police Bornet Jean-Marie. Au nom de quoi le Conseil d’Etat s’est empressé de virer le trublion comme un malpropre. Curieusement, le même Conseil d’Etat s’était montré bien plus misé-ricordieux envers les mensonges du

chef de la police Christian Varone à propos de son célèbre « caillou » turc, ou envers les entourloupes fis-cales du chef du service de l’ensei-gnement Jean-Marie Cleusix (entre autres frasques de hauts fonction-naires ou de caciques du cru). Les combines mafieuses à Verbier, les discours extrémistes de Freysinger, le mercure de la Lonza ? Des brou-tilles ; rien qui mérite des sanctions. Les propos de campagne de Bornet ? Du poison, du soufre, du fulmico-ton ! Que le maraud soit châtié, sans ménagement ni délai !

Bien sûr, ça ressemble beaucoup à une mesquine vengeance du pou-voir, assortie d’atteinte à la liberté de parole d’un candidat au suf-frage démocratique. Mais c’est sans doute une grossière caricature. Un peu comme la politique valaisanne.

Laurent Flutsch

Bornet, fusillé de montagneCOUP DE VALAIS Jean-Marie Bornet, ci-devant porte-parole de la police, est prié de prendre la porte pour avoir pris la parole.