10
Atelier CERES : "Biodiversité : sciences et société " Valentine Verzat & Justine Schaeffer Sujet : Impacts écologiques et économiques des stratégies de reproduction bovine en France. Introduction Avec la naissance de l'agriculture et de l'élevage, l'homme s'est approprié une partie de la biodiversité naturelle pour créer de nouvelles formes vivantes domestiquées. Ce processus d'élaboration d'une nouvelle diversité génétique s'est poursuivie au cours du temps en suivant le développement des techniques et des marchés. Cependant ce lent processus, s'est brusquement accéléré avec l'incroyable développement des techniques agricoles et la mondialisation de l'agriculture. Aujourd'hui, la production bovine française est très développée et mécanisée : 30% de la viande consommée en France est de la viande bovine, et chaque année un français consomme en moyenne 70 kg de lait [8]. L'élevage bovin est donc une composante majeure de l'économie française. Son influence ne se limite pas à notre pays puisque la France est le premier producteur bovin d'Europe, avec 19 millions de têtes soit plus de 20% de la production européenne totale [8]. Concernant l'impact de cette expansion économique sur la diversité génétique, ce développement agricole a conduit à des variétés très performantes mais s’est accompagné d’une réduction sensible de la diversité génétique. Ainsi, en 2007 Prim’Holstein et Charolais représentaient près de 53% du cheptel de vaches en France [8]. La mise à disposition sur le marché mondial n'a fait qu'amplifier ce phénomène. On peut ainsi se demander quels sont les impacts écologiques et économiques de cette perte de biodiversité au sein des bovins d'élevage. Tout d'abord nous verrons les stratégies économique actuelles de l'élevage bovin français, puis les problèmes économiques et écologiques engendrés par ces stratégies. Enfin nous nous interrogerons sur les possibles solutions à mettre en œuvre. I- Les stratégies économiques actuelles de l'élevage bovin français 1- Evolution jusqu'à nos jours et recherche de productivité L'élevage français représente en valeur 35% de la production agricole nationale [8]. La grande variété des reliefs, des climats et des sols ainsi que les cultures et traditions régionales ont conduit à une grande diversité de l'élevage français. Tout ceci a eu pour effet l'apparition de nombreux terroirs et la sélection par les éleveurs d'une multitude de races pour valoriser ces milieux. Du fait de la diversité des régions françaises et du peu d'échanges qui existaient alors entre ces régions (XVIII° siècle), on a assisté à la constitution de populations locales adaptées aux conditions écologiques de chaque zone et à leur fonction agricole, qui évoluent sans trop se mélanger. C'est pourquoi, on avait alors une biodiversité importante au sein du cheptel bovin, aussi bien entre les races, qu'à l'intérieure d'une même race.

Verzat & Schaeffer - Impacts écologiques et économiques des stratégies de reproduction bovine en France

Embed Size (px)

DESCRIPTION

ateliers CERES biodiversité : sciences et société

Citation preview

  • Atelier CERES : "Biodiversit : sciences et socit " Valentine Verzat & Justine Schaeffer

    Sujet : Impacts cologiques et conomiques des stratgies de reproduction bovine en France. Introduction Avec la naissance de l'agriculture et de l'levage, l'homme s'est appropri une partie de la biodiversit naturelle pour crer de nouvelles formes vivantes domestiques. Ce processus d'laboration d'une nouvelle diversit gntique s'est poursuivie au cours du temps en suivant le dveloppement des techniques et des marchs. Cependant ce lent processus, s'est brusquement acclr avec l'incroyable dveloppement des techniques agricoles et la mondialisation de l'agriculture. Aujourd'hui, la production bovine franaise est trs dveloppe et mcanise : 30% de la viande consomme en France est de la viande bovine, et chaque anne un franais consomme en moyenne 70 kg de lait [8]. L'levage bovin est donc une composante majeure de l'conomie franaise. Son influence ne se limite pas notre pays puisque la France est le premier producteur bovin d'Europe, avec 19 millions de ttes soit plus de 20% de la production europenne totale [8]. Concernant l'impact de cette expansion conomique sur la diversit gntique, ce dveloppement agricole a conduit des varits trs performantes mais sest accompagn dune rduction sensible de la diversit gntique. Ainsi, en 2007 PrimHolstein et Charolais reprsentaient prs de 53% du cheptel de vaches en France [8]. La mise disposition sur le march mondial n'a fait qu'amplifier ce phnomne. On peut ainsi se demander quels sont les impacts cologiques et conomiques de cette perte de biodiversit au sein des bovins d'levage. Tout d'abord nous verrons les stratgies conomique actuelles de l'levage bovin franais, puis les problmes conomiques et cologiques engendrs par ces stratgies. Enfin nous nous interrogerons sur les possibles solutions mettre en uvre. I- Les stratgies conomiques actuelles de l'levage bovin franais

    1- Evolution jusqu' nos jours et recherche de productivit L'levage franais reprsente en valeur 35% de la production agricole nationale [8]. La grande varit des reliefs, des climats et des sols ainsi que les cultures et traditions rgionales ont conduit une grande diversit de l'levage franais. Tout ceci a eu pour effet l'apparition de nombreux terroirs et la slection par les leveurs d'une multitude de races pour valoriser ces milieux. Du fait de la diversit des rgions franaises et du peu d'changes qui existaient alors entre ces rgions (XVIII sicle), on a assist la constitution de populations locales adaptes aux conditions cologiques de chaque zone et leur fonction agricole, qui voluent sans trop se mlanger. C'est pourquoi, on avait alors une biodiversit importante au sein du cheptel bovin, aussi bien entre les races, qu' l'intrieure d'une mme race.

  • partir des annes 60 on rentre dans une stratgies de productivit encourage par l'Etat et l'Europe, avec de grandes exploitations favorises par la PAC [7]. Cependant, ds 1945, une dmocratisation et un dveloppement des techniques de reproduction comme l'insmination artificielle et la vente des semences au niveau national, ont permis l'essor de plusieurs grandes races et donc une productivit plus importante. Aujourd'hui il existe quelques grands reproducteurs qui servent l'insmination de milliers de vaches par l'intermdiaires de centre d'insmination comme par exemple le centre d'insmination artificiel La Crespelle [10].

    2- La slection de critres particuliers : naissance des grandes races Paralllement au dveloppement technique la production s'est organise, des groupes conomiques mergent un peu partout et se proccupent d'organiser la production. Pour cela, ils se soucient d'assurer un approvisionnement rgulier en reproducteurs de qualit. Bnficiant d'un faisceau d'amliorations, l'levage s'affranchi dans une certaine mesure des contraintes du milieu et ses performance s'amliorent. A partir des annes 70 la spcialisation entre systmes cralier, laitier et allaitant s'accentue, par une slection rigoureuse des caractres gntiques des races. La race Holstein devient majoritaire dans la production laitire. Certaines races allaitantes prennent de l'ampleur : Charolaise, Limousine et Blonde d'Aquitaine. Cette slection gntique a notamment t permise par la cration de livres gnalogiques de races ou herd-book. Aucune race ne cumulant tout les avantages, on pourrait penser dans le futur utiliser des mres porteuses forte ouverture pelvienne et bonne production laitire et leur faire porter des embryons issus de race viande. Aujourd'hui les six plus grandes races reprsentent 85% des effectifs de vaches en France [8].

  • 3- Les avantages conomiques de ces stratgies

    Les caractristiques de ces grandes races ont t slectionnes pour leur intrt conomique par exemple le taux de matire grasse et la conservation du lait pour la Prim'Holstein. Pour les races viande, c'est la masse musculaire et la taille qui sont privilgies. Pour les races laitires destines au fromage, on privilgie la richesse du lait en casines. Cette stratgie de slection prsente donc de nombreux avantage conomiques court terme : plus de profit pour un moindre cot, une comptitivit internationale et une baisse du prix des produits. Cette logique court terme s'est traduite par une augmentation de la consanguinit, qui est un effet de cette stratgie de slection.

    Ainsi les races bovines, sont le fruit d'une longue histoire. Cependant la slection s'est brusquement acclre grce au dveloppement des techniques et rduit la variabilit gntique avec par exemple une augmentation de la consanguinit. On peut donc s'interroger sur les consquences de cette rosion de la biodiversit. II- Les problmes conomiques et cologiques engendrs par ces stratgies

    1- Une diminution inquitante de la variabilit gntique

    La gestion de la diversit gntique intra-race est essentielle. Le progrs gntique d'un caractre provient de la reproduction entre eux des meilleurs reproducteurs pour ce caractre, ce qui implique que la population ne soit pas homogne pour ce caractre. Ainsi la slection requiert de la diversit mais elle porte en elle sa rduction. La difficult est donc de slectionner pour un caractre, en conservant de la variabilit sur ce caractre, pour permettre une slection future, c'est--dire faire de la slection durable. L'existence de grands reproducteurs a augment la consanguinit du cheptel donc une baisse de la variabilit et l'apparition de tares hrditaires induites par des gnes rcessifs dont la consanguinit va accrotre la frquence d'extriorisation. Cependant si en 1943, dans le QUITTET, on envisageait la disparition des races locale au profit de races spcialises trs productives, l'dition de 1979, du fait de la perte de

  • variabilit gntique et la recherche de systme conome, prcise par exemple qu il est indispensable que se maintienne des alternatives la frisonne." On a la, la prise de conscience qu'il est essentiel de prserver une marge de manuvre : cela passe par la conservation d'une certaine plasticit du cheptel bovin franais, qui revient prserver tant la diversit des races qu'une variabilit gntique optimale au sein de chacune des ces races [8]. La prservation de la diversit gntique semble difficilement conciliable avec la slection agricole, la diminution de la variabilit gntique n'en est que plus inquitante.

    2- Impact sur les facteurs conomiques

    La perte de variabilit gntique a en effet des consquences nfastes dont on prend la mesure ds aujourd'hui. Plusieurs auteurs ont mesur, dans diverses espces, l'effet dpressif de la consanguinit qui peut se concevoir comme tant l'effet oppos aux avantages de l'htrosis induit par plus de variabilit. Les caractres touchs par cette dpression sont pour la plupart d'intrt directement conomique, comme la quantit de lait, l'indice de consommation ou la vitesse de croissance, mais aussi et surtout plus subtilement, des caractres de rusticit, dont les consquences conomiques ont une importance encore plus grande dans notre contexte actuel (fertilit, rsistance immunologique aux maladies et d'une faon gnrale longvit). En effet ces derniers caractres sont peu hritables et sont donc plus difficiles slectionner dans le cas d'une situation dgrade. Il s'agit d'une perte de variabilit beaucoup plus irrversible. De plus, une mauvaise fertilit entraine des cots d'insmination, moins de veaux, un allongement de l'intervalle entre mise bas, un dcalage des lactations suivantes. La mauvaise fertilit est due la gntique, aux pratiques d'insmination, aux pratiques d'levage, mais aussi la consanguinit [9]. Les graphiques suivants montrent la relation entre consanguinit et mauvaise fertilit chez les gnisses et les vaches.

    !"#$%&'()"(*+(!"#$%&%$'()"#(,&-%'#(*+%$%".#(/(01(2+'-%".(3445!

    !""#$%%'(%)*+,(+-./+/$0%,.1%'(%"#1$/'/$0%2!3455!%6(1%)(76(-+#

    60744

    64754

    64784

    64794

    64734

    4744

    4734

    4794

    4784

    4754

    0744

    0::8 0::; 0::5 0::: 3444 3440 3443 344< 3449 3441 3448

    =(.>?##%$"(@A

    B&'$,>*%+.)" C&.D+')" E&*#$"%'

  • La slection longtemps mene uniquement sur les caractres de production et la morphologie de la mamelle avait laiss de ct les caractres d'importance conomique secondaire tels que la reproduction, la rsistance aux mammites, les facilits de vlage, la longvit. Leur impact conomique paraissait limit au regard des caractres de production laitire. Mais la dgradation de certains d'entre eux est apparue suffisamment problmatique moyen terme pour qu'on les prenne davantage en considration. La baisse de variabilit gntique au sein de la population slectionne, si l'on ne prend pas garde multiplier les origines diffrentes pour les candidats la slection, peut conduire moyen ou long terme et des risques de drives gntiques [11]. Le danger tant de ne pas se centrer que sur les quelques souches les plus intressantes. Ceci aura pour effet de continuer accentuer les problmes de consanguinit dj croissants dans les populations laitires mme grands effectifs. Par exemple, il a t montr que la Prim'Holstein et la limousine sont les plus touches par les schwanomes, une tumeur du cerveau.

    3- Vers un scnario catastrophe ?

    Il y a aujourd'hui un risque d'rosion gntique c'est--dire d'une perte irrversible de la biodiversit non compense par l'apparition de nouvelles formes. Le dveloppement agricole a conduit des varits trs performantes mais s'est accompagn d'une rduction sensible de la diversit gntique exploite. Au sein d'une population, la rduction de la base gntique sur laquelle repose la slection est galement responsable d'un appauvrissement. La mise disposition sur le march mondial amplifie le phnomne. Sans parler d'extinction de l'espce, la situation semble aujourd'hui suffisamment proccupante, notamment en terme d'irrversibilit du phnomne, pour mettre rapidement en uvre des solutions.

    !"#$%&'()"(*+(!"#$%&%$'()"#(,&-%'#(*+%$%".#(/(01(2+'-%".(3445!

    !""#$%%'(%)*+,(+-./+/$0%,.1%'(%"#1$/'/$0%2345!%6(1%)(76(-+#

    60744

    64754

    64784

    64794

    64734

    4744

    4734

    4794

    4784

    4754

    0744

    0::8 0::; 0::5 0::: 3444 3440 3443 344< 3449 3441 3448

    =(.>?##%$"(@A

    B&'$,>*%+.)" C&.D+')" E&*#$"%'

  • III- Quelles solutions ? 1- Sensibilisation des agriculteurs Les premiers impliqus dans la perte de biodiversit chez les bovins sont les leveurs. Mais ce sont aussi ceux qui risquent le plus gros si le systme vient s'effondrer. Une sensibilisation de cette part de la population peut donc tre bnfique. Encore faudrait-il tre capable de leur expliquer ce qu'ils risquent et que l'effort fournir pour enrayer la perte de biodiversit chez les bovins ne soit pas suprieur aux risques encourus. Aucun n'acceptera de diminuer sa production et donc ses revenus pour se protger d'une hypothtique catastrophe. Il faudrait qu'ils aient y gagner. Aujourd'hui le march de l'alimentaire est envahi de labels. De ce ct l se trouve peut-tre un dbut de solution. Mais est-ce vraiment efficace ? Pour rpondre cette question, nous allons tudier l'exemple du label Agriculture Biologique (AB). L'agriculture biologique comporte des cots plus importants que l'agriculture intensive classique puisqu'elle doit suivre un cahier des charges trs stricte : pour l'levage de lapin, les logements autoriss sont uniquement les enclos mobiles sur prairies, les parcours vgtaliss clturs et le semi plein air ; chaque lapin doit disposer au minimum de 2 m2 et doit tre dplac tous les jours ; le nombre de ports par femelle et par an est limit 6 ; ... [3] Quels sont les impacts environnementaux des mthodes utilises en agriculture biologique ? Tout d'abord elles prservent la fertilit des sols et la propret des eaux, diminuent la production de gaz effet de serre, ... [5] Et indirectement, c'est dire mme si ce n'est pas compris dans son cahier des charges, l'agriculture biologique favorise la biodiversit. Pour revenir l'levage de lapins, il faut, pour obtenir le label AB, favoriser les races rgionales et les souches autochtones . En tout cas le label AB plait aux consommateurs : le march de l'alimentation biologique a atteint en 2010 3,38 milliards deuros soit 2% du march alimentaire total. Et les agriculteurs semblent convaincus que produire bio leur apporte quelque chose, puisqu'ils sont de plus en plus nombreux l'adopter : le nombre d'exploitations d'agriculture biologique a augment de 55% entre 2008 et 2010 [2].

    Comme le label AB permet de promouvoir l'agriculture biologique, indiquer sur les produits que l'leveur prserve la biodiversit peut compenser les cots auxquels il a du consentir, et donc encourager le monde de l'levage aller dans ce sens. quand un label

    !"#$ %&''($)($)*+()$,-$.(/'(0$1($./&'&23&4/$)5*6/472)02/($+4&)&6482(9$4:1482(/$;2/$)(;$

    ./&1240; $82($ )5

  • Biodiversit ? Certains n'ont pas attendu de telles mesures pour mettre en valeur la biodiversit. C'est le cas de Monsieur Christophe Durand, prsident de l'association LA RABOUILLERE. Cette association regroupe 25 leveurs bovins du Limousin qui cherchent concilier biodiversit et levage intensif bovin. Le but et de parvenir un quilibre entre gibier, agriculture et foret. Les territoires de ces levages servent de vitrine l'association qui organise des formations, sensibilisations et visites pdagogiques. Cette initiative a t salue par un des trophes rgionaux de l'agriculture durable, dcerns par la prfecture du Limousin [4]. Cela montre que les agriculteurs sont conscients de la ncessit de protger la biodiversit. 2- Mise en valeur de la diversit La diversit est une richesse, et pas seulement en cologie. conomiquement il suffit de savoir l'exploiter. Et si le label Biodiversit n'existe pas, d'autres phnomnes cologiques participent indirectement sa prservation. Les races rgionales qui ont tendance disparatre sont incluses dans un contexte plus gnral : avec les demandes de rentabilit imposes par le systme conomique, les petits producteurs de certaines rgions sont dfavoriss. Mais ce cot supplmentaire est le plus souvent associ des produits, viande ou lait et leurs drivs, ayant des caractristiques particulires ou une qualit suprieure. Ils peuvent donc se vendre plus cher ou en plus grande quantit, ce qui compense le cot dentretien de la race rgionale. Tout cela ne marche bien sr que si leur spcificit est reconnue. Cette reconnaissance est permise en France par les Appellations d'Origine Contrle (AOC) et Appellations d'Origine Protge (AOP). A l'origine rserve aux vins, ces appellations sont dcernes des produits de qualit, dont l'laboration suit un cahier des charges trs strict. Seuls les produits tenant leur authenticit d'une zone gographique spcifique peuvent l'obtenir [3]. C'est le cas du salers, fromage provenant du Cantal. La particularit du salers est qu'il est fait partir du lait d'une vache locale, la salers, et que si cette condition n'est pas respecte alors le fromage ne peut pas porter le nom de salers. Cette AOC permet donc de prserver cette race rgionale: elle est aujourd'hui prsente dans plus de 85 dpartements avec plus de 200 000 ttes [1]. D'autres systmes d'aides gouvernementales ou europennes aident les petits leveurs se maintenir. C'est le cas de la PAC (Politique Agricole Commune), qui a volu ces dernires annes. Lorsqu'elle fut mise en place en 1962, son but tait daccrotre la productivit de lagriculture europenne afin de stabiliser les marchs et les approvisionnements, mais aussi d'assurer un niveau de vie dcent aux agriculteurs et des prix raisonnables aux consommateurs. Mais depuis 1999, une second pilier a t ajout la PAC : celui du dveloppement rural . Il ajoute la PAC initiale les objectifs suivants : amlioration de la comptitivit, promotion de la protection de lenvironnement et participation au dveloppement des territoires ruraux [9]. travers son systme d'aides financire, la PAC

    !"##"$%"&'(()*++)(&"$"+#$,"%-*+"$"($.%)(&"$,)%$ /"+$0,,"//)#*'(+$123%*4*("$!'(#%5/6"$703!8 $ "# $0,,"//)#*'(+ $ 123%*4*(" $ 9%'#646" $ 70398: $0 $ /2'%*4*(" $ %6+"%;6"+ $ ) $ &"+$),,"//)#*'(+$+'(#$16&"%(6"+$?$1"+$,%'1 $ "# $ @

  • encourage une gestion durable du patrimoine agricole europen. Les petits leveurs possdent peu de btail. Peu de btail est souvent associ un systme d'levage extensif avec une reproduction au sein de l'levage. Ces troupeaux forment donc un rservoir d'allles, puisqu'ils ne rentrent pas dans le systme des grands reproducteurs. Ainsi la promotion de produits dits du terroir , favorisant les petits producteurs locaux, permet de prserver une biodiversit gntique et d'espces au sein des bovins franais. 3- Rle du consommateur Quelles que soient les solutions proposes, elles impliquent que le consommateur choisisse prfrentiellement les produits issus d'un levage respectueux de la biodiversit. La prennit du systme conomique tel qu'il est ou sa mutation vers d'autres mthodes de production dpendent tout d'abord du comportement du consommateur, puisque les producteurs quels qu'ils soient produisent selon la demande. Chacun peut donc influer sur l'orientation que va prendre notre systme agroalimentaire. C'est la fois rassurant et inquitant puisqu'on a la possibilit d'agir, mais qu'il est aussi possible que les autres agissent dans le sens inverse. Encore une fois l'information est essentielle si on veut que les consommateurs fassent des choix favorables la biodiversit. La tendance actuelle est plutt dans le sens d'une protection de la biodiversit. En effet les franais sont dans une optique de retour la nature et au terroir . Maisons en bois, toits recouverts de terre et de plantes, jardinage sans produits chimiques, succs des fermes auberges, ... Les exemples de cette nouvelle mentalit ne manquent pas. Ce phnomne a commenc dans nos assiettes, suite aux nombreux scandales alimentaires comme la vache folle, le poulet la dioxine, les OGM, ... Ils ont provoqu une dfiance des populations envers les industries agro-alimentaires, un retour aux sources et aux valeurs sres, et une prfrence pour les produits bio, fermiers, voire achets directement auprs du producteur, si possible rgionaux cause du cot en CO2 des transports. C'est une aubaine pour les petits producteurs qui prfrent le terroir la productivit, dont les leveurs de races locales. Par l'intermdiaire des AMAP (associations qui facilitent l'achat direct au producteur), ils ont dj sduit 200.000 consommateurs [6]. Aux vues de cette tendance, la mise en place de mesures de valorisation commerciale de la biodiversit a toutes les chances d'aboutir. On peut appliquer aux bovins ce qui se fait pour les champs de crales partiellement non cultivs : indiquer sur les produits je prserve la biodiversit .

    !"#$%&'"&(%#"($)%**%#%+$#,*)$-$#'"&+#*%#+%&+#'.)&%#,/0$%($10'%#*"#210'13%/+1$45#6%77%$#*%+#7/"&8"1+#+0&$#'"&+#)&%#0,$19)%#'%#:#/%$0)/#;#*"#&"$)/%#%$#")#$%//01/# # ?"/'1&"@% # +"&+ # ,/0')1$+ # (A1B19)%+> # +)((C+ # '%+ # 7%/B%+#")2%/@%+>#D#!%+#%E%B,*%+#'%#(%$$%#&0)3%**%#B%&$"*1$4#&%#B"&9)%&$#,"+5#F%#,A4&0BC&%#"#(0BB%&(4#'"&+#&0+#"++1%$$%+>#+)1$%#")E#&0B2/%)E#+("&'"*%+#"*1B%&$"1/%+#(0BB% #*"#3"(A%#70**%> # *%#,0)*%$#;# *"#'10E1&%> # *%+#GH=>#D#I*+ #0&$ #,/0309)4#)&%#'471"&(%#'%+#,0,)*"$10&+#%&3%/+#*%+#1&')+$/1%+#"@/0J"*1B%&$"1/%+>#)/%$0)/#")E#+0)/(%+#%$#")E#3"*%)/+#+K/%+#LMN>#%$#)&%#,/474/%&(%#,0)/#*%+#,/0')1$+#210>#7%/B1%/+>#301/%#"(A%$4+#'1/%($%B%&$#"),/C+#')#,/0')($%)/>#+1#,0++12*%#/4@10&")E#;#(")+%#')#(0K$#%FGO#'%+#$/"&+,0/$+5#6$#9)%**%#")2"1&%#,0)/#*%+#,%$1$+#,/0')($%)/+#9)1#,/47C/%&$#*%#$%//01/#;#*"#,/0')($131$4>#'0&$#*%+#4*%3%)/+#'%#/"(%+#*0("*%+5#P"/#*.1&$%/B4'1"1/%#'%+#Q=QP#R"++0(1"$10&+#9)1#7"(1*1$%&$#*."(A"$#'1/%($#")#,/0')($%)/S>#1*+#0&$#'4?;#+4')1$#OTT5TTT#(0&+0BB"$%)/+#LUN5#

    Q)E#3)%+#'%#(%$$%#$%&'"&(%>#*"#B1+%#%,*"(%#'%#B%+)/%+#'%#3"*0/1+"$10(0BB%/(1"*%#'%#*"#210'13%/+1$4#0&$#$0)$%+#*%+#(A"&(%+#'."20)$1/5#G,%)$#",,*19)%/#")E#2031&+#(%#9)1#+%#7"1$ #,0)/#*%+#(A"B,+#'%#(4/4"*%+#,"/$1%**%B%&$#&0()*$134+#V#1&'19)%/#+)/#*%+#,/0')1$+#:#?%#,/4+%/3%#*"#210'13%/+1$4##%**%+#,0)//"1%&$#B%&%/#;#'%+#+(4&"/10+#("$"+$/0,A%+5#6%77%$#*"#,%/$%#'%#210'13%/+1$4#02+%/34%#'%#B"&1C/%#@*02"*%#+)/#$0)$%+#*%+#%+,C(%+#,0)//"1$>#",,*19)4%#")E#2031&+#'.4*%3"@%>#"301/#'%+#(0&+49)%&(%+#4(0&0B19)%+#'4+"+$/%)+%+5#!"#,*)+#,%++1B1+$%#+%/"1$#)%770&'/%B%&$#'%#*"#,/0')($131$4#;#(")+%#'%#*"#,")3/%$4#@4&4$19)%#')#(A%,$%*#7/"&8"1+5#

  • Conclusion Les stratgies actuelles d'levage bovin ont t mises en place dans un contexte conomique et social diffrent de celui que nous connaissons actuellement : la priorit immdiate tait de nourrir la population et donc d'augmenter la productivit. Et le systme d'levage intensif mis en place y tait tout fait adapt. Aujourd'hui nous sommes conscients de ses impacts cologiques, en particulier sur la biodiversit. Si les stratgies d'levage actuelles sont encore trs efficaces sur le court terme, elles pourraient mener des scnarios catastrophes. En effet la perte de biodiversit observe de manire globale sur toutes les espces pourrait, applique aux bovins d'levage, avoir des consquences conomiques dsastreuses. La plus pessimiste serait un effondrement de la productivit cause de la pauvret gntique du cheptel franais. Cependant des solutions existent, et un certain nombre de mesures mises en places dans d'autres optiques contribuent prserver la biodiversit chez les bovins d'levage. L'volution de la socit qui se proccupe de plus en plus des diffrents aspects environnementaux et des produits qu'elle consomme va dans le sens de cette protection de la biodiversit. Pourquoi protger la biodiversit ? La perte de biodiversit est un phnomne plus proche de nous que nous le pensons. Au contraire de la disparition des baleines, l'rosion gntique du cheptel bovin est un problme de socit direct, qui touche l'agriculture franaise notamment d'un point de vue conomique. L'appliquer aux espces d'levage peut convaincre les sceptiques du caractre essentiel de la protection de la biodiversit. En plus de montrer l'importance de la biodiversit dans la conservation de notre qualit de vie, cet exemple illustre un certain nombre de mesures qui, mme si ce n'est pas forcment leur but premier, permettent de prserver la biodiversit sans impliquer de fortes contraintes conomiques. Prserver la biodiversit n'est donc peut-tre pas si difficile qu'il n'y parat.

  • Bibliographie [1] Informatique 15000 & Hippocom, http://www.salers.org/rub2/effectifs.php ; 2003 - UPRA Salers [2] Agence Franaise pour le Dveloppement et la Promotion de l'Agriculture Biologique (Agence BIO), http://www.agencebio.org [3] Ministre de lAgriculture, de lAlimentation, de la Pche, de la Ruralit et de lAmnagement du territoire, http://agriculture.gouv.fr ; 2007 [4] Direction rgionale de lalimentation, de lagriculture et de la fort du Limousin, http://draaf.limousin.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/remisetrophees_COM_20110214_cle01c 412.pdf ; 2012 [5] Philippe Fleury, http://www.synabio.com/doc/synabio-doc-359.pdf ; aot 2010 [6] Sylvie Leboulenger, http://www.lsa-conso.fr/les-francais-fans-de-produits-du-terroir,119575 ; 24/02/2011 [7] http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_agricole_commune, 25/01/2012 [8] Marie Dervill, Stphane Patin, Laurent Avon, Races bovines de France : origine, standard, slection ; Guides France agricole [9] Anne Barbat, Armelle Gion, Vincent Ducrocq, http://www.agroparistech.fr/svs/genere/ger_genetique/csagad/fertilite/fert_5_ab.pdf ; 15/01/08 [10] CIA Crespelle, http://www.cia-crespelle.com/catalogue-taureaux-holstein-noir.php ; 2009 [11] Isabelle Cauty, Jean-Marie Perreau, Conduite du troupeau bovin laitier ; Guides France agricole