1
54 L’ECHO SAMEDI 27 AVRIL 2019 Vie & Culture D’ est en ouest, Emma- nuel Ruben a pédalé le long du Danube, du delta à sa source, à rebours de l’Europe de Bruxelles et de Strasbourg, son point de chute. En quarante-huit jours et dix pays, il a entendu une douzaine de langues, fui les frontières, préféré les passages et les passerelles d’une histoire commune, romaine ou thrace, balkanique ou slave. Sous l’herbe de la steppe, temples en- fouis, grues rouillées, chancres in- dustriels témoignent d’erreurs d’ai- guillage d’impérialismes successifs. Dessous, on y entend désormais les oies sauvages et le sabir local de po- pulations qui plantent des go- guettes sur les rives d’un avenir en panne ou tractent des Trabant inu- tilisables avec une charrette à che- vaux. Symboles qui n’échappent pas à l’écrivain-voyageur. «J’aime les confins qui servent de re- fuge à des peuples en voie de dispari- tion, des peuples privés de nation, mais conservant leurs coutumes ancestrales. J’éprouve une tendresse naturelle pour ces peuples que l’histoire a piégés dans l’avalanche des empires…» Ce chant de course déroule les kilomètres d’une épopée moderne qui confronte son héros à la réalité chatoyante d’une mosaïque mena- cée par la novlangue et la sous-cul- ture occidentale. De l’Ukraine à l’Al- sace, l’érudit roule sur les bas-côtés des grandeurs passées et des nos- talgies dangereuses pour s’écarter des récits qui goudronnent l’éten- due. Il préfère les écrivains paneu- ropéens qui rêvaient dans une langue, parlaient une autre et écri- vaient dans une troisième, ces Kafka, Paul Celan, Joseph Roth, chantres meurtris par les suprémacistes à poils ras. Les haltes sont pour réparer un rayon qui vient de claquer ou visiter les monastères, grimper jusqu’à un château, pousser la porte d’une an- cienne mosquée, d’églises chré- tiennes, orthodoxes, arméniennes et de synagogues désertées. Emma- nuel Ruben, directeur de la Maison Julien Gracq, nous guide sur le ri- vage des Scythes, nez au vent, flâ- neur des berges de Nations qui se sont bâties grâce aux migrations et à la mixité culturelle. Là où la mo- noculture est passée, elle a tout ar- raché, n’y passent plus que des ca- mions en route pour l’ailleurs. Ceux-là manquent de renverser no- tre cycliste «qui rêve de pédaler roue dans la roue avec les Roumains, les Bul- gares, les cyclistes serbes, croates, hon- grois, slovaques, pédaler vers Schengen, rageusement contre les traités et les trahisons, pédaler avec des cohortes de réfugiés dans notre sillage, pédaler à contre-courant de cette Europe qui n’a pas fait le solde de tous ses démons.» Les particularismes Claudio Magris dans «Danube» avait la nostalgie d’une ère austro-hon- groise, douceur d’antan d’une cul- ture d’hier, commune certes mais à des peuples soumis. Emmanuel Ru- ben cherche les particularismes, et «bute sur les barbelés hongrois», s’en détourne pour choisir «l’utopie du pont célébrée par Ivo Andric», lève le coude avec des Tziganes, se tait avec des Kosovars chassés de Yougoslavie par la guerre, se rince le gosier à la tuica qui change de nom avec les contrées mais n’en beurre pas moins, baragouine en serbo-croate, en turc et se fait comprendre par- tout. Il préfère les longs détours aux autoroutes rapides, «il suffit d’avoir la patience épaisse et le caprice tenace». Ébloui, le lecteur avale ces pages au rythme des bornes, se rince l’œil aux paysages, s’épargne les nuées de moustiques, regrette de n’avoir nul pneu à réchapper dans un no man’s land, auprès de démunis qui s’of- fusquent à l’idée de faire payer. En- fant, Emmanuel Ruben s’inventait un tracé, se domiciliait en Zyntarie, sa Syldavie à lui, il récidive sans es- prit de conquête si ce n’est celle d’une toponymie du cœur et de l’âme, du jarret et du regard. Sa géo- graphie physique et humaine est d’une Europe à réinventer; il lui donne vie souplement, malicieuse- ment, élégamment, avec dans le dé- hanché quelque chose d’un condot- tiere pacifique muni de rustines en guise de picotin. SOPHIE CREUZ L’Europe en selle Avec audace et intelligence, Martin Page s’empare de l’ultime tabou de nos socié- tés supposées ultra libérées en interro- geant la nécessité absolue de la pénétra- tion dans les pratiques sexuelles. «Tout commence par ce qui ressemble à une bonne nouvelle. Nous héritons de la sexualité comme nous héritons d’une maison en béton armé. C’est une aubaine, nous n’allons pas refuser ce cadeau, nous nous y glissons, bien contents (ça semble solide), bien rassurés aussi de vivre là où nos parents et nos ancêt- res vivaient. Nous reprenons leurs gestes, nous habitons leurs positions et leurs actions, c’est une manière de continuer à tisser un lien et à être avec eux.» Poursuivant un mouvement ancestral, nous osons peu faire varier la norme sexuelle, constate l’auteur de «Manuel d’écriture et de sur- vie» (Seuil, 2014). «Nous faisons mine de croire à la subversion, nous prenons des airs amusés, mais le conservatisme règne, nous répétons ce dont nous avons hérité.» Ainsi en va-t-il de la pénétration, sa- cro-saint pilier que personne ne songerait à dénoncer comme socialement construit, encore moins à remettre en cause! Les mâles pénètrent les femelles, les corps s’emboîtent, c’est la marche du monde, dirait-on. Et pourtant… Serait-il vraiment impensable de se soustraire un instant du mainstream? De s’interroger honnêtement sur ce qui est en jeu? Le plaisir, cet étendard incontournable de nos sexualités contemporaines, est-il vrai- ment l’objectif de la pénétration? Ne s’agirait-il pas davantage de la reconduc- tion tacite d’une énième forme de domi- nation des hommes sur les femmes? Comment dévier du discours dominant quand il s’agit de parler de sexe? Admettant ses propres limites d’homme «hétéronormé», Martin Page a choisi d’enquêter. Adepte de l’intelli- gence collective, il est allé jusqu’à créer une boîte mail sécurisée invitant tous ceux et celles qui le souhaitaient à s’ex- primer anonymement à ce sujet, publiant ensuite leurs témoignages dans la se- conde partie de son opus. Un livre autoé- dité – il ne s’en cache pas – par Monstro- graph, structure portée à bout de bras par Coline Pierré et lui-même. Car le sujet fait peur, y compris chez les éditeurs. Avec humour mais aussi aga- cement, Page s’attaque à la peur viscérale du mâle hétérosexuel d’aborder la péné- tration autrement que comme «actant». Rares sont ceux, même dans les témoi- gnages rassemblés, qui osent aborder cette question. Pourtant, il ne s’agit pas tant de sexe que de civilisation, d’évolu- tion et de tolérance entre les êtres – et en cela, le pari du livre est réussi! «Peut-être que s’ils jouissaient par d’autres voies, les hommes seraient moins insupportables et arrogants, peut-être qu’ils cesseraient de croire à leur supériorité sur les femmes (et le monde) (…) Les hommes ne sont pas encore nés. Ils sont un territoire à découvrir (…) Ça va bouleverser les rôles dans les re- lations hommes-femmes. Ça va mettre du bazar. Tant mieux.» ALIÉNOR DEBROCQ Outil pratique incontournable des scé- naristes et des dramaturges, devenu culte dans les milieux professionnels depuis vingt ans, La dramaturgie d’Yves Lavandier se présente comme un traité contemporain sur les méca- nismes du récit, leur raison d’être et leur signification – souvent comparé à «La poétique d’Aristote». Paru pour la première fois en 1994, il fait l’objet d’une attendue réédition aux Impres- sions Nouvelles. Pour l’occasion, l’au- teur a révisé son ouvrage, s’appuyant sur un vaste répertoire d’œuvres pui- sées dans les domaines du cinéma, du théâtre, des contes, de la bande dessinée et de la télévision. Il s’adresse en priorité aux drama- turges et aux scénaristes – débutants comme professionnels –, mais il inté- ressera plus largement tous les parte- naires des arts du récit (écrivains, ac- teurs, producteurs, metteurs en scène, dessinateurs), et même les specta- teurs curieux de mieux comprendre le théâtre, le cinéma ou la bande dessi- née, et les rapports que ces arts entre- tiennent avec la vie. Une somme qui se dévore sans effort… A.D. Essai Du neuf sous la couette «Peut-être que s’ils jouissaient par d’autres voies, les hommes seraient moins insupportables et arrogants.» MARTIN PAGE AUTEUR Le choix de Sophie «Au-delà de la péné- tration» – Martin Page Monstro- graph, 160 p., 12 euros. Premières phrases Emmanuel Ruben © DOC «Sur la route du Danube» – Emmanuel Ruben Éd. Rivages, 600 p., 23 euros. Le plus dur, c’est de trouver le bon rythme, disait Vlad, si tu ne trouves pas d’emblée ton propre rythme, c’est fichu, tu chopes un point de côté, tu te mets dans le rouge… Traité «La dramaturgie – L’art du récit» – Yves Lavandier Les Impressions Nouvelles, 704 p., 36 euros. LIVRES

Vie & Culture - CanalBlog · 2019. 8. 25. · d’Yves Lavandier se présente comme un traité contemporain sur les méca-nismes du récit, leur raison d’être et leur signification

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • 54 L’ECHO SAMEDI 27 AVRIL 2019

    Vie & Culture

    D’est en ouest, Emma-nuel Ruben a pédaléle long du Danube,du delta à sa source,à rebours de l’Europe de Bruxelleset de Strasbourg, son point de chute.En quarante-huit jours et dix pays,il a entendu une douzaine delangues, fui les frontières, préféréles passages et les passerelles d’unehistoire commune, romaine outhrace, balkanique ou slave. Sousl’herbe de la steppe, temples en-fouis, grues rouillées, chancres in-dustriels témoignent d’erreurs d’ai-guillage d’impérialismes successifs.Dessous, on y entend désormais lesoies sauvages et le sabir local de po-pulations qui plantent des go-guettes sur les rives d’un avenir enpanne ou tractent des Trabant inu-tilisables avec une charrette à che-vaux. Symboles qui n’échappent pasà l’écrivain-voyageur.

    «J’aime les confins qui servent de re-fuge à des peuples en voie de dispari-tion, des peuples privés de nation, maisconservant leurs coutumes ancestrales.J’éprouve une tendresse naturelle pources peuples que l’histoire a piégés dansl’avalanche des empires…»Ce chant de course déroule les

    kilomètres d’une épopée modernequi confronte son héros à la réalitéchatoyante d’une mosaïque mena-cée par la novlangue et la sous-cul-ture occidentale. De l’Ukraine à l’Al-sace, l’érudit roule sur les bas-côtésdes grandeurs passées et des nos-talgies dangereuses pour s’écarterdes récits qui goudronnent l’éten-due. Il préfère les écrivains paneu-ropéens qui rêvaient dans une

    langue, parlaient une autre et écri-vaient dans une troisième, ces Kafka,Paul Celan, Joseph Roth, chantresmeurtris par les suprémacistes àpoils ras.Les haltes sont pour réparer un

    rayon qui vient de claquer ou visiterles monastères, grimper jusqu’à unchâteau, pousser la porte d’une an-cienne mosquée, d’églises chré-tiennes, orthodoxes, arménienneset de synagogues désertées. Emma-nuel Ruben, directeur de la MaisonJulien Gracq, nous guide sur le ri-vage des Scythes, nez au vent, flâ-neur des berges de Nations qui sesont bâties grâce aux migrations età la mixité culturelle. Là où la mo-noculture est passée, elle a tout ar-raché, n’y passent plus que des ca-mions en route pour l’ailleurs.Ceux-là manquent de renverser no-tre cycliste «qui rêve de pédaler rouedans la roue avec les Roumains, les Bul-gares, les cyclistes serbes, croates, hon-grois, slovaques, pédaler vers Schengen,rageusement contre les traités et lestrahisons, pédaler avec des cohortes deréfugiés dans notre sillage, pédaler àcontre-courant de cette Europe qui n’apas fait le solde de tous ses démons.»

    Les particularismesClaudio Magris dans «Danube» avaitla nostalgie d’une ère austro-hon-groise, douceur d’antan d’une cul-ture d’hier, commune certes mais àdes peuples soumis. Emmanuel Ru-ben cherche les particularismes, et«bute sur les barbelés hongrois», s’endétourne pour choisir «l’utopie dupont célébrée par Ivo Andric», lève lecoude avec des Tziganes, se tait avecdes Kosovars chassés de Yougoslaviepar la guerre, se rince le gosier à latuica qui change de nom avec lescontrées mais n’en beurre pasmoins, baragouine en serbo-croate,en turc et se fait comprendre par-tout. Il préfère les longs détours auxautoroutes rapides, «il suffit d’avoirla patience épaisse et le caprice tenace».Ébloui, le lecteur avale ces pages

    au rythme des bornes, se rince l’œilaux paysages, s’épargne les nuées demoustiques, regrette de n’avoir nulpneu à réchapper dans un no man’sland, auprès de démunis qui s’of-fusquent à l’idée de faire payer. En-fant, Emmanuel Ruben s’inventaitun tracé, se domiciliait en Zyntarie,sa Syldavie à lui, il récidive sans es-prit de conquête si ce n’est celled’une toponymie du cœur et del’âme, du jarret et du regard. Sa géo-graphie physique et humaine estd’une Europe à réinventer; il luidonne vie souplement, malicieuse-ment, élégamment, avec dans le dé-hanché quelque chose d’un condot-tiere pacifique muni de rustines enguise de picotin. SOPHIE CREUZ

    L’Europe en selle

    Avec audace et intelligence, Martin Pages’empare de l’ultime tabou de nos socié-tés supposées ultra libérées en interro-geant la nécessité absolue de la pénétra-tion dans les pratiques sexuelles. «Toutcommence par ce qui ressemble à une bonnenouvelle. Nous héritons de la sexualitécomme nous héritons d’une maison en bétonarmé. C’est une aubaine, nous n’allons pasrefuser ce cadeau, nous nous y glissons, biencontents (ça semble solide), bien rassurésaussi de vivre là où nos parents et nos ancêt-res vivaient. Nous reprenons leurs gestes,nous habitons leurs positions et leurs actions,c’est une manière de continuer à tisser unlien et à être avec eux.» Poursuivant unmouvement ancestral, nous osons peufaire varier la norme sexuelle, constatel’auteur de «Manuel d’écriture et de sur-vie» (Seuil, 2014). «Nous faisons mine decroire à la subversion, nous prenons des airsamusés, mais le conservatisme règne, nousrépétons ce dont nous avons hérité.»

    Ainsi en va-t-il de la pénétration, sa-cro-saint pilier que personne ne songeraità dénoncer comme socialementconstruit, encore moins à remettre encause! Les mâles pénètrent les femelles,les corps s’emboîtent, c’est la marche dumonde, dirait-on. Et pourtant… Serait-ilvraiment impensable de se soustraire uninstant du mainstream? De s’interrogerhonnêtement sur ce qui est en jeu? Leplaisir, cet étendard incontournable denos sexualités contemporaines, est-il vrai-ment l’objectif de la pénétration? Nes’agirait-il pas davantage de la reconduc-tion tacite d’une énième forme de domi-nation des hommes sur les femmes?Comment dévier du discours dominantquand il s’agit de parler de sexe?

    Admettant ses propres limitesd’homme «hétéronormé», Martin Page achoisi d’enquêter. Adepte de l’intelli-gence collective, il est allé jusqu’à créerune boîte mail sécurisée invitant tousceux et celles qui le souhaitaient à s’ex-primer anonymement à ce sujet, publiantensuite leurs témoignages dans la se-conde partie de son opus. Un livre autoé-dité – il ne s’en cache pas – par Monstro-graph, structure portée à bout de braspar Coline Pierré et lui-même.Car le sujet fait peur, y compris chez

    les éditeurs. Avec humour mais aussi aga-cement, Page s’attaque à la peur viscéraledu mâle hétérosexuel d’aborder la péné-tration autrement que comme «actant».Rares sont ceux, même dans les témoi-gnages rassemblés, qui osent abordercette question. Pourtant, il ne s’agit pastant de sexe que de civilisation, d’évolu-tion et de tolérance entre les êtres – et encela, le pari du livre est réussi! «Peut-êtreque s’ils jouissaient par d’autres voies,les hommes seraient moins insupportableset arrogants, peut-être qu’ils cesseraient decroire à leur supériorité sur les femmes(et le monde) (…) Les hommes ne sont pasencore nés. Ils sont un territoire à découvrir(…) Ça va bouleverser les rôles dans les re-lations hommes-femmes. Ça va mettre dubazar. Tant mieux.» ALIÉNOR DEBROCQ

    outil pratique incontournable des scé-naristes et des dramaturges, devenuculte dans les milieux professionnelsdepuis vingt ans, La dramaturgied’Yves Lavandier se présente commeun traité contemporain sur les méca-nismes du récit, leur raison d’être etleur signification – souvent comparé à«La poétique d’Aristote». Paru pourla première fois en 1994, il fait l’objetd’une attendue réédition aux Impres-

    sions Nouvelles. Pour l’occasion, l’au-teur a révisé son ouvrage, s’appuyantsur un vaste répertoire d’œuvres pui-sées dans les domaines du cinéma,du théâtre, des contes, de la bandedessinée et de la télévision.Il s’adresse en priorité aux drama-turges et aux scénaristes – débutantscomme professionnels –, mais il inté-ressera plus largement tous les parte-naires des arts du récit (écrivains, ac-teurs, producteurs, metteurs en scène,dessinateurs), et même les specta-teurs curieux de mieux comprendrele théâtre, le cinéma ou la bande dessi-née, et les rapports que ces arts entre-tiennent avec la vie. Une somme quise dévore sans effort… A.D.

    EssaiDu neuf sousla couette

    «Peut-être que s’ilsjouissaient par d’autresvoies, les hommes seraientmoins insupportables etarrogants.»

    MARTIN PAGEAUTEUR

    Le choix de Sophie

    «Au-delà de la péné-tration» –Martin PageMonstro-graph, 160 p.,12 euros.� � � � �

    Premières phrases

    Emmanuel Ruben © doc

    «Sur la route du Danube» –Emmanuel RubenÉd. Rivages, 600 p., 23 euros.� � � � �

    Le plus dur, c’est detrouver le bon rythme,disait Vlad, si tu netrouves pas d’embléeton propre rythme,c’est fichu, tu chopesun point de côté, tu temets dans le rouge…

    Traité«La dramaturgie – L’art du récit» – Yves LavandierLes Impressions Nouvelles, 704 p., 36 euros.� � � � �

    LIVRE

    S