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Article « À la recherche de la traduction perdue : la traduction dans la didactique des langues »
de Lucilla Lopriore, Université de Cassino (Italie).
Revue ELA janvier-mars 2006 ; site CAIRN. info
Traduction abandonnée ou reléguée à des situations extrêmes (et culpabilisantes) par l’enseignement des
langues vivantes :
« L’un des arguments les plus fréquemment indiqués par les enseignants est la constatation que
l’inévitable recours à la traduction à l’intérieur de la classe est autant de temps soustrait à l’usage de la
L2 de la part des apprenants, ne favorisant pas le développement d’une communication réelle et efficace
en L2, et ce surtout dans un contexte de classe où l’enseignant, ne disposant que d’un nombre d’heures
limité, devrait au contraire tenter de multiplier les occasions d’exposition de ses étudiants à la L2. » (
Autre argument (même source) : recours à la langue maternelle empêche le développement de la L2 –
L1 considérée comme « interférence inutile » dans l’apprentissage de la L2 – Lucilla Lopriore explique
aussi que le développement de la Méthode Directe vient de l’enseignement de l’anglais dans le monde
par des locuteurs anglais L1 qui ne connaissent pas la langue maternelle des apprenants. (+ méthode
manuel+supports audio, vidéo fabriqués par des éditeurs qui vendent ainsi un seul produit dans le
monde entier)
Article de L. Lopriore explique que, de fait, très peu de recherches approfondies sur le rôle de la traduction dans
l’apprentissage de la L. Mais développement des recherches sur la traduction en contexte universitaire et
professionnel, quand traduction = objet de la formation (écoles de traducteurs...)
« C'est pourquoi il serait désormais utile de revoir le rôle de la traduction en s'appuyant sur les études réalisées
dans l'acquisition d'une seconde langue afin de réintroduire de façon raisonnée cette pratique dans la classe de
langue, si ce n'est comme cinquième habileté, du moins comme compétence complexe qui permet d'observer
la potentialité des deux systèmes linguistiques. » (c moi qui souligne)
On trouve aussi dans l’article des explications sur le fait que la traduction, et l’analyse du geste de traduction
permet la conscientisation des procédures employées pour passer d’une langue à l’autre. Cette conscientisation
renforce l’apprentissage de la L2. Donc aussi la meilleure maîtrise de la L1.
Conclusion de l’article :
« Ces dernières années, on a ainsi assisté à l'émergence d'un besoin qui jouit désormais de reconnaissance selon
plusieurs perspectives, celui de réintroduire la traduction en classe de L2. Les recherches et études du domaine
de l'enseignement professionnel de la traduction et de celui de la linguistique appliquée ont développé de
multiples approches de la traduction, et ont démontré qu'elle constitue l'un des principaux instruments de la
prise de conscience linguistique. Cette capacité métalinguistique ne concerne pas exclusivement les structures
grammaticales, mais inclut des aspects pragmatiques et stylistiques, ainsi que les effets qu'ils peuvent créer. Ce
type d'approche sert non seulement à renforcer chez l'étudiant la conscience des potentialités de la langue, des
ressemblances et différences entre les langues, mais aussi à construire une meilleure connaissance de la langue
maternelle et, par conséquent, une meilleure efficacité communicative aussi bien dans l'une que dans l'autre
langue. »