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Moldavie Relever le défi | Banque bétail Se libérer de la pauvreté grâce à une vache | Traite de femmes et d’enfants Vendu pour tuer SE LIBÉRER DE LA PAUVRETÉ GRÂCE À UNE VACHE 523 | DEZ 15 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l‘Est

Vision Est - Décembre 2015

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Page 1: Vision Est - Décembre 2015

Moldavie Relever le défi | Banque bétail Se libérer de la pauvreté grâce à une vache | Traite de femmes et d’enfants Vendu pour tuer

SE LIBÉRER DE LA PAUVRETÉ

GRÂCE À UNE VACHE

523 | DEZ 15 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne

pour les pays de l‘Est

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ostvision

editorial

Mario Brühlmann président

visionest décembre 2015

La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d’honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

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Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L‘EST (MCE Suisse)

N° 523 : Décembre 2015Abonnement annuel : CHF 15.–

Rédaction : Georges Dubi

Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BETéléphone : 021 626 47 91Fax : 031 839 63 44E-mail : [email protected] : www.ostmission.ch

Compte Mission chrétienne pourpostal : les pays de l‘Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité :UNICO, Berthoud

Tous les cantons admettent la défal cation des dons. Renseignements au se crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si mi lai res.

Source d‘images : MCESans mention, les personnes photo-gra phiées n‘ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin

Impression : Stämpfli AG, Berne

Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l‘entreprise :Georges Dubi, directeur de la missionGallus Tannheimer

Conseil de fondation :Mario Brühlmann, Orpund, présidentThomas Hurni, pasteur, Leutwil, vice-président Lilo Hadorn, SelzachMatthias Schüürmann, pasteur, ReitnauChristian Bock, Seedorf Thomas Haller, LangenthalJürg Maurer, pasteur, Hirschthal

Mandataire du Conseil de fondation :Günther Baumann

visionest

Chers Amis de la mission,

Aujourd’hui, j’ai oublié durant quelques heures la grande détresse dont nous de-vons souvent témoigner dans notre maga-zine VisionEst. Des vacances-éclairs, en compagnie de mon épouse, dans l’Ober-land bernois ont permis cela. Rien que le nom de notre hôtel était riche en pro-messes : Hôtel Eden. Une balade à vélo électrique à travers l’Oberland automnal nous a transportés dans un monde magni-fique et parfait. Par un ciel bleu éclatant, les feuilles d’automnes brunes, jaunes et rouges brillaient dans la lumière du soleil, comme des pierres précieuses. Les pâ-turages beaux verts, les fermes ornées de fleurs et les ruisseaux idylliques qui longeaient notre route nous ont enchan-tés et enthousiasmés et nous ont permis de nous émerveiller. Le paradis pourrait-il ressembler à cela ? Ou est-il encore plus beau ?

Ce jour-là, Dieu nous a donné un minus-cule aperçu de sa magnifique force de Créateur. Parfois, il est bon de nous lais-ser consoler et fortifier par de telles pen-sées. Le livre d’Esaïe nous relate déjà com-ment Dieu console son peuple, alors qu’il se trouvait, par sa propre faute, dans une grande détresse. Dieu seul peut donner un tel espoir. Le jardin d’Eden a été une réalité. Le paradis est une réalité. Dieu l’a créé pour les hommes qui le cherchent sincèrement et acceptent l’offre de ré-demption de Jésus-Christ.

Réfléchir à la puissance de Dieu qui change tout, à la beauté de sa création, à son amour pour ses créatures et à sa tristesse à propos du monde déchu nous console et encourage – en particulier dans des temps marqués par la souffrance et le désespoir.

Avec votre fidèle soutien, nous, Mission chrétienne pour les pays de l’Est, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ai-der de nombreuses personnes démunies. Dans ce magazine, vous lirez comment nous aidons et ce que provoque notre aide chez les personnes concernées. Mais comme chrétiens, nous pouvons faire beaucoup plus qu’offrir de l’aide ma-térielle. Jésus-Christ invite à une vie épa-nouie et éternelle. Dans sa communion. Au paradis – un lieu où résonnent la joie et l’allégresse. Dans la communion avec lui, nous participons à son œuvre, déjà sur cette terre. Dans les jours sombres et lu-mineux. C’est ça le véritable message de Noël.

Bien à vous en Christ,

En effet, l’Eternel console Sion, il a pitié de toutes ses ruines ; il rendra son désert pareil au jardin d’Eden, sa plaine aride pareille à un jardin de l’Eternel. On trouvera au milieu d’elle la joie et l’allégresse, la reconnais-sance et le chant des cantiques. Esaïe 51 : 3

Le rêve du paradis

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Deux ans plus tard, j’ai compris que je de-vrais suivre une formation théologique. Je me suis installé à Chisinau pour mes études. Après mon diplôme, mon premier travail a été d’expliquer aux jeunes gens des sujets tels que la traite d’êtres humains et la toxi-comanie. En contact avec des élèves du se-condaire, d’enseignants et de parents, j’avais d’innombrables possibilités de présenter des chemins vers une vie réussie.

Au cours du temps, j’ai eu l’impression que mon chemin n’était pas encore terminé. J’ai donc ressenti mon élection de gestionnaire de « Nous, enfants de Moldavie » comme une confirmation. Je souffre avec mon pays face à la situation des enfants dans les villages. Jus-tement les plus faibles sont très vulnérables de tomber encore plus bas par la toxicoma-nie ou des offres d’emplois tentantes. Je suis enthousiasmé par cette possibilité de pou-voir, avec ce nouveau projet, leur tendre une main et leur donner une impulsion décisive afin que leur vie prenne un tour favorable. Et je me réjouis de former et motiver les églises locales, afin qu’elles créent des structures de jour pour enfants vulnérables et s’occupent d’eux selon leur âge. Les enfants n’y obtien-dront pas seulement une alimentation saine, mais également un renforcement pour la vie. Je suis régulièrement motivé par la promesse de Jésus que rien n’est impossible à ceux qui croient en lui. C’est ce que j’aimerais tant transmettre aux enfants.

Je suis né, en plein milieu de l’éclatement de l’Union soviétique, en 1991 au nord de la Moldavie. Mes parents voulaient m’offrir un meilleur avenir et travaillaient donc en Rus-sie. J’ai grandi chez mes grands-parents, je ne voyais mes parents qu’une fois par année. Mon père est décédé lorsque j’avais onze ans. Déjà avant, je souffrais de cette situation mais, après, mon estime de moi diminua en-core plus. Je n’osais plus rien entreprendre.

C’est seulement dans l’adolescence que j’ai fait connaissance de chrétiens dans notre vil-lage. Pour moi, le groupe des jeunes chrétiens a remplacé ma famille, j’y ai appris beaucoup sur la vie. Après un accident, j’ai décidé de mener ma vie avec Dieu. J’ai alors intensifié mes contacts avec la communauté chrétienne et m’engageais pendant mes loisirs dans les activités de notre église : j’aidais dans les co-lonies d’enfants et travaillais dans le groupe des jeunes. Après un certain temps, j’en ai re-pris la présidence. Soutenu par notre pasteur, j’ai également commencé à prêcher.

Mihail Chisari

« Je souffre avec mon pays face à la situation des enfants dans les villages. »

personnel

DES PERSONNES partagent notre chemin

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RELEVER LE DÉFINOUS, ENFANTS DE MOLDAVIE

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RELEVER LE DÉFI

250 000 orphelins sociaux vivent en Moldavie. Il s’agit d’enfants délais-sés n’ayant pas assez à manger et presque pas de vêtements. Leurs conditions de vie sont désastreuses, leur avenir sans espoir. Changer cela est l’objectif du projet « Nous, enfants de Moldavie ».

Surtout dans les régions rurales, il n’y a presque pas d’emplois dans le plus pauvre pays d’Europe. Qui a du travail est très mal payé. Deux adultes sur cinq capables de tra-vailler ont quitté le pays, la population s’ap-pauvrit de plus en plus. La société est mar-quée par la misère et l’alcool. Les enfants en sont les premières victimes : Beaucoup gran-dissent sans protection et doivent se débrouil-ler seuls.

Il existe une chanceEst-ce possible de mener à bien le destin de ces enfants ? C’est une immense tâche irréali-sable pour autant qu’on puisse en juger. Mais la grande chance est justement là. Si nous nous confions pleinement à Dieu et mobili-sons toutes nos forces, le projet peut réus-sir. Nous avons besoin de paroisses locales ouvrant leurs portes aux enfants et leur of-frant un endroit sûr où ils peuvent passer leur temps et y obtenir un repas et de l’affection. Les chrétiens occidentaux accompagnant et soutenant le projet par leurs prières et leurs dons sont tout aussi importants. « Nous, en-fants de Moldavie » ne cause pas de dépen-dances. Le projet réussit si tous ensemble font un effort extraordinaire. C’est une grande chance pour les 250 000 orphelins sociaux, l’Eglise et la société moldaves.

Sacha et ses frèresLora, la mère de Sacha, ne s’intéresse pas à ses trois enfants. Elle n’avait que 16 ans lorsque Sacha est venu au monde. Elle ne sait pas qui sont les pères de ses enfants. L’alcool et les hommes sont le but dans la vie de Lora.

Georges Dubiresponsable de la mission

Sacha et ses frères vont très mal. Ils ne re-çoivent pas assez à manger, ne sont pas soi-gnés et n’ont presque pas de vêtements et chaussures. Lors d’une fête à l’école, lorsque tous les enfants étaient joyeux et heureux, Sacha s’est évanoui. L’ambulance l’a trans-porté à l’hôpital où il est resté quelques jours. Que s’était-il passé ? Sacha n’avait rien reçu à manger depuis deux jours.

Lorsqu’on lui a dernièrement offert un pa-quet avec des petits pains et des douceurs, il était effrayé et s’est mis à pleurer. Il a dit que sa mère lui demanderait d’où ça venait et pourquoi il l’avait accepté. Elle le gronde-rait ou le battrait même. Sacha s’est enfui en courant sans le paquet.

Sacha est l’un des 250 000 orphelins sociaux en Moldavie. Quelle sera la suite pour lui ? Quel est son avenir ? Ensemble avec les Amis de la mission en Suisse et avec les paroisses en Moldavie, nous nous engageons pour que Sacha et les autres enfants délaissés de Mol-davie aient une meilleure vie et un avenir plein d’espoir.

Si nous chrétiens n’entrepre-nons rien, alors qui d’autre ?

Des paroisses locales offrent un endroit sûr à des enfants délaissés.

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CROISSANCEsoutenons la formation et

l’économie de proximité

SE LIBÉRER DE LA PAUVRETÉ GRÂCE

À UNE VACHE

Surprenant : grâce au projet banque bétail, des habitants fondent des en-treprises assurant leur existence et se libèrent ainsi de la pauvreté. En-core plus surprenant : après seule-ment cinq ans, le projet vole de ses propres ailes et transforme des vil-lages et des régions entières.

Nguyen Thi Lieu vit à Long Nghe. Elle s’est mariée en 1992 à l’âge de 22 ans. Ensuite, elle vivait avec son mari dans une simple mai-sonnette en ruine. Leurs deux enfants sont bientôt venus au monde. Le couple travail-lait durement pour faire subsister la famille. Plus tard, le destin les a frappés : le mari de Nguyen Thi Lieu est décédé du cancer des poumons, seulement trois ans après leur ma-riage. A côté de son deuil, elle portait le far-

Georges Dubiresponsable de la mission

BANQUE BÉTAIL, VIETNAM

Grâce à la banque bétail, Nguyen Thi Lieu s’est construit une existence avec un avenir.

deau de s’occuper seule de leurs deux en-fants.

Deuil et peur existentielleLa veuve faisait tout pour nourrir et bien édu-quer ses enfants. Elle travaillait dans sa pe-tite exploitation agricole et gagnait en plus un peu d’argent comme journalière. Les en-fants l’aidaient autant que possible. Mais cela suffisait juste pour survivre. Elle n’avait pas les moyens pour acheter des semences, des plants et des engrais. Le revenu diminua ainsi de plus en plus.

En 2010, Nguyen Thi Lieu a été admise dans le projet banque bétail de la mission. Cela a fondamentalement changé la vie de la fa-mille. En cinq ans, la petite exploitation agri-cole est devenue une entreprise garantissant

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La nouvelle maison de Nguyen Thi Lieu

une vie convenable à la famille et offrant des perspectives d’avenir aux enfants. L’agricul-trice raconte :

« Je suis très heureuse de bénéficier de ce pro-jet. La vache de la banque bétail m’a permis d’acheter des poules et des porcs et de com-mencer à cultiver des pommes de terre, des oignons et des légumes. Jusqu’à présent, la vache a mis bas trois veaux. Comme convenu, le premier a été rendu à la banque bétail. J’ai pu vendre les deux autres. Après cinq ans de dur labeur, j’avais assez d’argent pour construire une nouvelle maison. »

Rayée de la liste des ménages pauvresLe projet offre une aide multiple : elle com-mence avec une vache, mais comprend éga-lement formation, consultations et emprunts. Les bénéficiaires obtiennent un petit capi-tal – et apprennent à l’utiliser efficacement.

Nguyen Thi Lieu a profité de cette chance et a investi dans l’élevage de porcs et de poules, ainsi que dans la culture de légumes. Ses ef-forts ont été récompensés : l’année passée, elle a remboursé ses dernières dettes. Au-jourd’hui, elle fait partie de l’équipe de pro-duction qui conseille d’autres agriculteurs et leur aide également à se fonder une exis-tence assurant leur avenir. Nguyen Thi Lieu est particulièrement fière que la commune l’a rayée de la liste des ménages pauvres.

500.–

Un capital initial de 500 francs pour la banque bétail – financé par des dons de Suisse – est nécessaire pour admettre une famille dans le projet.

La famille reçoit une vache, ainsi qu’une formation et des conseils pour l’élevage du bétail et l’agrandissement de leur exploitation agricole.

La première génisse que la vache met au monde est rendue à la banque bétail. Ainsi, le projet continue et se développe constamment ; d’autres familles d’agriculteurs démontrent leurs capacités dans le cours d’introduction et obtiennent une vache.

Ce projet ne crée pas de dépendances ! Après environ cinq ans, une banque bétail travaille par ses propres moyens, les habitants du village peuvent la gérer sans aide financière de la mission. Les agriculteurs suivent une formation dans des équipes de production, ce qui leur permet de donner eux-mêmes des instructions et des conseils sans la mission.

La banque bétail fonctionne ainsi :

Banque bétail

Banque bétail

Banque bétail

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PROTECTION mettons fin à la traite des

femmes et des enfants

Regard vers un avenir incertain

VENDU POUR TUER

Qui sont les personnes qui com-mettent des attentats suicides ? Nous supposons qu’il s’agit de fana-tiques pervers, mais en réalité, ce sont aussi des enfants forcés à le faire. L’histoire de Mustafa, 14 ans, montre la cruauté des marchands d’êtres humains.

Nous voyons régulièrement dans nos projets que les victimes de trafiquants d’êtres hu-mains sont exploitées sexuellement et for-cées à travailler ou mendier. Par Mustafa*, 14 ans, nous sommes pour la première fois confrontés à une autre forme d’exploitation. Des enfants et des jeunes sont enlevés, ven-dus et forcés à commettre des attentats sui-cides. Qui est une fois piégé n’a presque au-cune chance de s’en sortir, comme nous le montre l’histoire de Mustafa.

« Je viens d’une famille nombreuse. Mon frère aîné est décédé il y a deux ans dans un atten-tat suicide. Il était fiancé et c’était donc à moi

Beatrice Käufelerresponsable du projet

AFGHANISTAN

d’épouser sa fiancée. J’allais encore à l’école. Un jour, un collègue de l’école m’a invité pour un tour au Pakistan. ‹ Le Pakistan est un pays si propre, il n’y a pas d’ordures ! › Le garçon de 16 ans était enthousiasmé. Il disait y devoir rembourser un emprunt, ensuite nous regar-derions des attractions et rentrerions le len-demain. J’ai accepté. Je suis donc parti avec lui et nous avons passé une nuit au Pakistan. Une voiture est arrivée le lendemain matin. Mon collègue m’a dit de monter, que l’on me ramènerait à la maison.

PiégéDans la voiture, il y avait des adultes mas-qués et armés. Ils ne m’ont pas amené en Af-ghanistan, mais dans une école religieuse. Là, on semblait déjà m’attendre. Les hommes armés m’ont livré et ont en contrepartie ob-tenu une enveloppe. Ensuite, ils ont disparu.

J’ai été retenu pendant quatre mois dans cette école. Je n’ai pas reçu une instruction religieuse islamique, mais je devais regarder

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Regard vers un avenir incertain

avec d’autres garçons des films sur des atten-tats suicides des Talibans. ‹ Qui commet un tel attentat va directement au paradis ›, disaient nos gardes.

J’ai été retenu dans une chambre avec sept autres garçons, trois venaient de ma pro-vince. Mais il y avait encore d’autres jeunes. Je ne pouvais pas les voir, mais j’entendais leurs cris et leurs sanglots. Après le repas du soir, nous devions prendre des médicaments. Je ne sais pas ce qui s’est passé après. Je sais seulement que j’étais toujours très fatigué. Une fois, des hommes sont venus et ont em-mené un des garçons. Ils ont dit que c’était maintenant à son tour de commettre un at-tentat suicide. Ils lui ont fait une injection avec un produit euphorisant. Ainsi, il était prêt pour l’attentat.

J’étais le prochainUn jour, ce fut mon tour. Ils m’ont amené à un endroit où je devais faire exploser une bombe. Malgré que j’étais entouré de fil de fer

barbelé, je me suis enfui. Je me suis blessé à une jambe, mais ma fuite a réussi ! J’ai vendu mon portable et avec cet argent, je suis arrivé à retourner en Afghanistan.

Par peur de mon père, je ne suis pas rentré à la maison. Il est un homme agressif ayant beaucoup d’influence. Je suis allé chez mon oncle qui sait parler positivement à mon père. Après quelques semaines, ma mère est venue me chercher. En route, nous avons fait une halte chez ma sœur. Nous voulions y passer la nuit. Mais peu après notre arrivée, les ser-vices secrets sont apparus et m’ont arrêté. Les fonctionnaires m’ont amené dans leur bureau et quatre jours plus tard dans une autre ville. J’ai été interrogé et aussi battu plusieurs fois. Ils m’ont forcé de déclarer que c’était le vœu de mon père de m’envoyer dans une école re-ligieuse au Pakistan. Finalement, ils m’ont amené dans cette maison protectrice.

Avenir incertainJe ne sais pas combien de temps je resterai ici. Ma famille ne sait probablement pas où je suis. J’aimerais rentrer à la maison et retour-ner à l’école. Mais j’ai peur. Je redoute que mon père me fasse assassiner. Et je crains aussi la réaction de mes camarades de classe. »

Nous nous occupons de Mustafa dans la mai-son protectrice. Il est traumatisé et a besoin d’une aide psychologique. Nos collaborateurs locaux préparent avec lui les prochaines étapes et les options. Il ne sait pas s’il pourra, à moyen terme, retourner dans sa famille ou sa parenté sans risquer sa vie.

« J’entendais leurs cris et leurs sanglots. »

*Nom fictif pour des raisons de sécurité

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Grâce à votre solidarité, vos prières et vos dons, de nombreuses destinées douloureuses prennent un tour favorable.

Des personnes en indigence obtiennent une aide pratique et concrète. Cette aide n’at-ténue pas seulement la misère matérielle. Les habitants reprennent courage et espoir par le fait que quelqu’un pense à eux et les soutient. Par cela, beaucoup arrivent à re-prendre pied, à se fonder une nouvelle existence et à se libérer de la pauvreté. Ils de-viennent ainsi capables de s’occuper d’autres nécessiteux et de les encadrer sur leur difficile chemin pour surmonter la pauvreté.

Au nom des nombreux bénéficiaires, je vous remercie de tout cœur pour votre grande fidélité, votre solidarité et votre aide.

Galina Melenti

responsable du travail auprès des enfants et des jeunes, ainsi que des colonies d’étéMoldavie

Ilie Coada

pasteur et responsable de la société BethanieMoldavie

Vuong Tri Lam

directeur Tung Lam Production & Trading CompanyVietnam

Dmitrij Matiuchin

centre d’entraide de SaporochieUkraine

« Nous remercions cordialement tous les donateurs pour leur aide. Nous sommes très émus que tant de personnes ouvrent leur cœur à la misère et aux problèmes des enfants moldaves. Merci de tout cœur ! Votre soutien apporte espoir et lumière dans de nombreuses situations désespérées. Nous aimons travailler avec la MCE, beaucoup de choses seraient impossibles sans elle. »

« Les formations nous ont carrément réveillés. Nous avons reconnu nos points forts, mais aussi nos points faibles. A la suite, nous avons pris plusieurs décisions courageuses et radicales dans notre entreprise. Cela nous a transformés et nous avons pris beaucoup plus confiance en nous. Aujourd’hui, nous sommes fiers de notre production et de l’objectif atteint. »

« Les nombreux réfugiés en Ukraine de l’Est ont besoin de notre soutien aujourd’hui et maintenant. Merci de tout cœur de nous aider à faire ce que nous pouvons : transmettre des aliments, des vêtements et montrer de la compassion. »

MERCI !

« La constance et la diversité des prestations d’entraide de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est m’impressionnent beaucoup. C’est particulièrement beau que des enfants obtiennent une chance d’avoir une meilleure vie. J’observe une véritable transformation ! Merci de tout cœur !

Particulièrement dans des moments critiques, la MCE nous permet d’aider avec efficacité des habitants en grande indigence. Je vous en remercie tous profondément. »

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Dessiné avec tendresse par des enfants de l’Ukraine. Joyeuses Fêtes !

Nguyen Duy Phuong

directeur Thai Duong Joint Stock CompanyVietnam

Isaac Ambrose

délégué pour le développement social, GEMSInde

« Les connaissances des conseillers suisses sont décisives pour nous. En tant que petite entreprise familiale, nous ne savions dans le passé pas beaucoup sur le management et avions beaucoup de peine à gérer l’entreprise. Les entraîneurs suisses nous ont aidés dans ce point et nous avons ainsi pu nous développer. Nous en sommes très reconnaissants. »

« La traite d’êtres humains est un grand danger dans notre région. L’aide de la MCE nous permet de soutenir des enfants vulnérables dans leur scolarité et leur évolution personnelle. Des groupes de prières se sont formés dans des familles vivant jusque-là de la prostitution. Quelques mères veulent s’en sortir, elles se sont mises dans un groupe d’aide autogérée. Les villages se développent. Tout cela ne serait pas possible sans l’aide de la Suisse. Nous sommes très reconnaissants que la MCE nous accompagne et nous soutient dans ce processus. »

Merci!Merci!

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Histoire de Noël

A l’époque, Katia avait douze ans lorsqu’elle a parti-cipé pour la première fois à une colonie de vacances. Ses parents travaillaient et avaient peu de temps pour elle et son frère. Katia était très originale et indépen-dante pour son âge. Malgré cela, elle s’intégra bien dans la vie quotidienne de la colonie.

L’année suivante, Katia a de nouveau été invitée à la colonie, mais la fille de 13 ans avait d’autres intérêts. Elle se rappelle : « J’avais de nombreux amis et sor-tais presque chaque soir. » Mais ce n’étaient pas de vrais amis et ils ont attiré Katia au bord du gouffre. Elle avait de nombreux gars, toujours d’autres, et ils avaient tous au moins cinq ans de plus qu’elle.

Lorsqu’elle eut presque quinze ans, Katia a de nouveau reçu une invitation à la colonie. Entre-temps, elle en avait assez de sa vie malpropre et instable. Elle est ve-nue en pensant que cela ne lui ferait pas de mal de vivre une fois autre chose.

L’équipe de la colonie a remarqué que Katia était dis-traite et semblait un peu absente. Elle était toujours très maquillée et ne ressemblait pas à une fille de quinze ans, mais à une femme avec un lourd passé. L’équipe se faisait beaucoup de soucis, tentait de ga-gner sa confiance et de l’approcher. Katia se défendait contre toute tentative.

Mais Katia observait et réalisait ce qui se passait autour d’elle : « Je sentais que les personnes ici avaient quelque chose que je n’avais pas, dont j’étais très éloignée. Tout me semblait lumineux ici à la colonie. En comparai-son, ma vie semblait terne, désespérée et inutile. »

« Ce jour a complètement transformé ma vie. » Katia

La dernière journée de la colonie, un moniteur lui a re-mis une carte qui disait qu’elle était une personne par-ticulière aux yeux de Dieu et qu’Il avait un plan pour elle. Cette affirmation a touché Katia. « J’ai pleuré toute la nuit et ne voulais plus reprendre mon an-cienne vie. »

Lorsque Katia est rentrée à la maison, elle n’est plus retournée à la discothèque et ne fréquentait plus les gars. Elle n’en avait tout simplement plus envie. Après un mois, elle a fait de l’ordre dans sa bibliothèque et a trouvé un Nouveau Testament. Il avait été distribué une fois à l’école. Ce qu’elle y lisait était exactement ce qu’elle recherchait !

A cette époque, Katia a été invitée à un culte. Elle y est allée et a rencontré des gens de l’équipe de la colo-nie. Elle leur a alors raconté comment elle allait et ils lui ont offert de prier avec elle. « Ce jour a complète-ment transformé ma vie », nous dit Katia. Elle est en-suite régulièrement allée au culte. Deux ans plus tard, elle s’est fait baptiser et a été admise comme membre du groupe. « J’ai vécu comment Dieu a transformé ma vie. J’ai trouvé la joie de vivre et me réjouis de l’avenir, car je sais que Dieu a un plan pour moi. »

Katia suit aujourd’hui une formation d’éducatrice de jardin d’enfants. Elle est très active dans sa commu-nauté et s’engage à l’école du dimanche et dans le tra-vail auprès des jeunes. En plus, elle est une moni-trice enthousiaste dans les colonies d’été. Katia est un exemple merveilleux montrant la véritable transfor-mation offerte par Dieu.