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SURMONTER L’HIVER GRÂCE À DES POMMES DE TERRE Personnel Lena Kumanova | Moldavie Sans aucune aide, Lidia et Vika ne passent pas l’hiver. | Inde Les enfants ont besoin de nous | Qui suis-je...? Markus Iten 520 | SEPT 15 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

Vision est - septembre 2015

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SURMONTER L’HIVER GRÂCE À DES

POMMES DE TERREPersonnel Lena Kumanova | Moldavie Sans aucune aide, Lidia et Vika ne passent pas l’hiver. | Inde Les enfants ont besoin de nous | Qui suis-je...? Markus Iten

520 | SEPT 15 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne

pour les pays de l’Est

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ostvision

editorial

Thomas Hurnivice-président

Chers Amis de la mission,

La détresse est grande dans le monde ; oui, elle semble même s’aggraver et de-venir invincible. Il y a de quoi désespérer.

L’image du rentier grec désespéré qui pleu-rait assis devant une banque a fait le tour du monde. C’est une image symbolique de notre époque. Le désespoir marque de nombreux visages. Nous voyons des réfu-giés désespérés, des personnes persécu-tées désespérées qui vivent dans des ré-gions étant dans les mains du Daesh (EI), des personnes désespérées dans des ré-gions dévastées par des tremblements de terre, des victimes désespérées de la traite d’êtres humains.

Comment pouvons-nous nous opposer à ce désespoir ? Un exemple clé est celui du grec mentionné plus haut : un Australien s’est déclaré d’accord de lui payer la rente. Il s’oppose ainsi au désespoir du rentier et le transforme en joie.

S’opposer à la détresse et libérer des per-sonnes du désespoir, redonner le sourire, laisser germer l’espoir, aider de manière

durable – c’est ce que cherche à faire la Mission chrétienne pour les pays de l’Est à travers toutes ses activités. Grâce à Dieu, elle vit des succès.

Dans ce numéro de notre magazine, vous lirez comment nous nous opposons avec l’aide alimentaire à une grande détresse et un immense désespoir et comment en Inde des femmes et des enfants reçoivent de l’aide – grâce à votre soutien !

Nous vous remercions de tout cœur pour votre soutien du travail de la Mission chré-tienne pour les pays de l’Est.

Grâce à votre soutien, le désespoir se transforme en joie et espérance.

Cordialement,

Mon cœur est dans l’angoisse, délivre-moi de mes tourments ! Psaume 25 : 17

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La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d‘honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

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Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

N° 520 : Septembre 2015Abonnement annuel : CHF 15.–

Rédaction : Georges Dubi

Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BETéléphone : 021 626 47 91Fax : 031 839 63 44E-mail : [email protected] : www.ostmission.ch

Compte Mission chrétienne pourpostal : les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité :UNICO, Berthoud

Tous les cantons admettent la défal cation des dons. Renseignements au se crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si mi lai res.

Source d’images : MCESans mention, les personnes photo-gra phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin

Impression : Stämpfli AG, Berne

Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l’entreprise :Georges Dubi, directeur de la missionGallus TannheimerStephan Schär

Conseil de fondation :Mario Brühlmann, Orpund, présidentThomas Hurni, pasteur, Leutwil, vice-président Lilo Hadorn, SelzachMatthias Schüürmann, pasteur, ReitnauChristian Bock, Seedorf Thomas Haller, LangenthalJürg Maurer, pasteur, Hirschthal

Mandataire du Conseil de fondation :Günther Baumann

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dans un atelier de couture. J’allais très mal psychiquement et n’allais plus au culte. C’est à cette époque que j’ai fait connaissance de Julia, de l’organisation « Beginning of Life ». Elle m’a offert des consultations psycholo-giques régulières. J’ai accepté et lentement j’allais mieux.

J’aurais aimé devenir assistante sociale pour pouvoir aider des enfants et des jeunes dans des situations familiales difficiles. Mais je n’avais aucune chance, car nous pouvions à peine survivre avec la rente minimale de ma mère et mon faible revenu. Pourquoi tout était si compliqué dans la vie ? Je ne pouvais pas le comprendre.

Avec le temps, j’allais mieux. En 2010, on m’a offert une bourse pour la formation d’assis-tante sociale à l’université chrétienne (UDG). Je ne pouvais presque pas croire à mon bon-heur ! J’ai énormément apprécié cette forma-tion. En 2013, juste après mon diplôme, j’ai obtenu un emploi chez « Beginning of Life ». Au début, j’ai collaboré à divers projets. De-puis 2014, je suis responsable des projets hu-manitaires que nous menons en collabora-tion avec la Mission chrétienne pour les pays de l’Est : la distribution de matériel d’entraide et d’aliments.

Mon rêve s’est réalisé ! Je fais le métier dont je rêvais, je suis indépendante et peux éga-lement m’occuper de ma mère qui vit depuis deux ans chez moi à Chisinau.

Je m’appelle Lena Kumanova et j’ai 26 ans. J’ai grandi dans un village au sud de la Mol-davie. Mes parents travaillaient dans un kolk-hoze. Ainsi se nommaient les exploitations agricoles sous l’ère soviétique.

Mon père a toujours bu beaucoup d’alcool. Lorsque j’avais sept ans, il a été très malade. A cette époque, son ami d’enfance était le pas-teur d’une petite communauté privée dans notre village. Lorsque mon père allait très mal, il a demandé à ma mère d’aller au culte, mais il n’y a jamais été lui-même. Après un certain temps, ma mère s’est convertie. Mon père est devenu furieux. Il la battait souvent et elle s’est fait baptiser en secret.

Mon père est décédé en 2001. Nous étions maintenant seuls avec mon frère aîné égale-ment alcoolique. Un jour, notre maisonnette en bois a brûlé. Ma mère a subi une très grave intoxication par la fumée et fut ensuite long-temps malade. Elle ne s’est jamais complète-ment remise de l’intoxication et du choc. Cet accident a déclenché un dérangement psy-chique menant à la schizophrénie.

Je n’ai pas pu suivre de formation, car je de-vais soigner ma mère. Afin de pouvoir le faire, j’acceptais des emplois occasionnels dans notre village. En 2008, je travaillais

Lena Kumanova

« Mon rêve s’est réalisé ! »

personnel

DES PERSONNES partagent notre chemin

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ENTRAIDE surmontons ensemble les

urgences et catastrophes

Lidia (à droite) et Vika ne peuvent pas vivre de leurs rentes.

SANS AUCUNE AIDE, LIDIA ET VIKA

NE PASSENT PAS L’HIVER.

MOLDAVIE

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cette facilité nous ne pourrions en aucun cas assumer. Nous n’avons plus de parents qui pourraient nous aider. Pour nous, la seule consolation est que vous nous aidez, même si vous ne nous connaissez pas du tout !

Un grand merci pour les pommes de terre que vous nous aviez offertes l’hiver der-nier. Bien des jours nous étions là, assises, absolument sans le sou, la prochaine rente n’étant de loin pas encore échue. Ce n’est que grâce à ces merveilleuses pommes de terre que des gens de Suisse nous avaient offertes que nous avions tenu le coup. Elles avaient été récoltées en Moldavie mais nous les appelions les ‹ pommes de terre suisses ›, parce que des gentilles personnes de Suisse avaient versé de l’argent et nous avaient acheté des pommes de terre pour l’hiver. Un tout grand merci ! C’est ainsi que, malgré tout, nous avions passé un bel hiver. Et un grand merci de penser à nous encore pour cet hiver. »

Juste à temps, avant le début de l’hi-ver, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est veut distribuer, dans les pays d’Europe de l’Est où elle a des projets, 400 tonnes de pommes de terre. Grâce à un partenariat éprou-vé avec les services sociaux et les paroisses, il est vrai que les pommes de terre parviennent réellement aux plus démunis. Parmi eux on compte des malades, des handicapés, des personnes âgées, des mères céliba-taires, des familles nombreuses et des retraités dont beaucoup doivent encore s’occuper de leurs petits-enfants. Grâce aux pommes de terre, ces personnes pourront passer l’hi-ver.

Lidia a un certain âge et vit avec sa fille Vika. Vika aussi a l’âge de la retraite. Toutes les deux vivent de leurs rentes, soit en tout 60 francs par mois. C’est insuffisant pour vivre – même pas en Moldavie. Dans le cadre de l’« action secours d’hiver » la Mission les a déjà aidées, l’an passé, à surmonter les affres de l’hiver.

Lidia raconte : « J’ai des douleurs dans les mains et dans les jambes et je dois mar-cher avec une canne, mais je ne veux pas me plaindre. Du travail, on n’en trouve pas. A notre âge, plus personne ne veut de nous.

Nos rentes ne suffisent pas pour payer la nourriture et le chauffage en hiver. Il faut re-lever, toutefois, que les autorités nous per-mettent de payer le charbon par acomptes jusqu’à la prochaine période de chauffe. Sans

Georges Dubiresponsable de la mission

« Nous les appelons les pommes de terre suisses ! »

Merci de tout cœur pour votre aide pour l’hiver !

CHF 25.– CHF 95.–

Avec 25 francs vous offrez à une personne seule 100 kilos de pommes de terre.

Avec 95 francs vous offrez à une famille 400 kilos de pommes de terre.

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PROTECTION mettons fin à la traite des

femmes et des enfants

De nombreux enfants ne sont pas enregistrés officiellement.

LES ENFANTS ONT BESOIN DE NOUS

INDE

Pooja et Rahim vivent dans le plus vaste quartier chaud d’Asie, en plein milieu de la criminalité et de l’exploi-tation. Comme des milliers d’autres enfants également. Beaucoup ne sont même pas enregistrés – et ainsi ex-trêmement vulnérables. La Mission chrétienne pour les pays de l’Est s’engage pour leur protection.

Pooja* a onze ans. Elle vit avec sa mère dans les rues du quartier chaud Kamathipura. La mendicité est son pain quotidien. C’était d’ailleurs toujours ainsi. Son père était égale-ment mendiant. Il a quitté la famille lorsque Pooja avait huit ans. Il est décédé deux ans plus tard du SIDA. Pooja a quatre frères et

Beatrice Käufelerresponsable du projet

sœurs, une sœur aînée est déjà mariée. Ils vivent tous dans la rue et mendient.

Nos collaborateurs indiens ont rencontré Pooja et ses frères et sœurs cadets dans la rue. Les enfants n’avaient rien à manger. Notre équipe les a invités au centre de jour où ils ont pu se doucher et manger à leur faim. Ils y viennent régulièrement depuis.

Ils sont en dangerAu centre, nous soutenons Pooja dans sa sco-larité, elle est très motivée. Avant, elle n’avait jamais été à l’école et ne savait pas comment tenir correctement un crayon pour écrire. Elle parle ouvertement de ses sentiments, dit par exemple qu’elle a peur de dormir dans la

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rue la nuit. Que c’est beaucoup trop dange-reux pour une fille ! Quand elle rentre à l’en-droit où elle passe la nuit, elle se sent obser-vée par des hommes et des femmes.

Dans la crèche de nuit, elle se trouverait en toute sécurité. Mais la mère de Pooja ne se préoccupe pas des angoisses de sa fille. Nous devons commencer par la persuader de faire ce pas.

Pas un endroit pour des enfantsRahim* a sept ans. Il a deux sœurs cadettes. Son père fait des nettoyages et gagne 5000 roupies indiennes par mois, ce qui corres-pond à 75 francs. Sa mère est femme au foyer. Lorsque ses parents sont partis à Mum-bai il y a cinq ans, ils ont laissé Rahim chez des connaissances au village. Ils voulaient lui épargner une vie dans le quartier chaud. Mais il avait de plus en plus de problèmes à l’école et ses parents l’ont alors quand même pris chez eux. Son père était gêné de cette situation. Il a été très content lorsqu’il a en-tendu parler du centre de jour et y a amené Rahim et sa fille.

Rahim s’occupe bien de sa sœur, mais il a be-soin de beaucoup d’aide pour apprendre à l’école. La vie dans le quartier chaud, où des femmes se prostituent et des toxicomanes et des alcooliques traînent, lui fait peur. Il dit qu’il y a aussi beaucoup de conflits dans la rue. Il a appris à lire et à écrire depuis qu’il vient au centre de jour. Il aime prier, chan-ter, danser et jouer au football. Il rêve de de-venir une fois médecin.

Notre équipe cherche un endroit pour Ra-him où il serait suivi 24 heures sur 24. Il au-rait ainsi la protection nécessaire et pourrait être soutenu plus intensivement sur le plan scolaire. Ce serait également l’idée de ses pa-rents.

Protection et accompagnementLe centre de jour est connu dans le quar-tier chaud et a une bonne renommée. De nombreux enfants y vont et viennent de- Ils sont bien suivis dans le centre de jour.

puis bientôt quatre ans et évoluent bien. Ils savent qu’ils sont bien soignés et épaulés pour l’école. Des enfants n’allant pas à l’école sont intégrés dans l’école publique. Les plus jeunes se préparent à la scolarité sous forme de jeux. 14 filles dorment à la crèche de nuit où elles sont en sécurité face aux dangers.

Grâce à Dieu et à la grande expérience de nos partenaires, les enfants sont protégés de l’ex-ploitation et de la criminalité et ont une vé-ritable chance de mener leur propre vie. Là, la coopération de leurs mères – la plupart sont sans partenaire – est décisive. Elles le font souvent parce qu’elles désirent profon-dément que leurs enfants ne subissent pas les mêmes supplices qu’elles-mêmes.

« Mes enfants ne doivent pas subir les mêmes supplices que moi. »

*Noms fictifs pour des raisons de sécurité

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En Europe, nous nous portons relativement bien – souvent même très bien. Nous ne possédons pas tout à la naissance. Nos conditions géographiques et climatiques sont données, le reste a été acquis par nos ancêtres et notre génération y travaille également. De nombreux millions d’habitants de notre planète ne partagent pas de telles conditions.

Que ce soit la Mission chrétienne pour les pays de l’Est (MCE) ou une autre organisation certifiée n’est pas si important pour moi – ce qui compte est l’aide en commun !

Je pensais à l’aide humanitaire déjà avant ma retraite. Grâce à mon voisin également retraité, qui travaille depuis des années pour la MCE, je vais avec lui comme coéquipier, chargeur et « navigateur » chercher, souvent avec une remorque, du matériel d’entraide. En outre, je collabore à l’Action paquets de Noël ou à d’autres engagements.

Je suis toujours très satisfait quand le travail est terminé et que nous avons fait quelque chose de sensé et d’utile. Je suis surpris de l’immense engage-ment de tous les bénévoles dans toute la Suisse. Je m’en réjouis et y parti-ciperai volontiers aussi dans le futur.

Markus Iten, Worb

WWW.OSTMISSION.CH/MOLDAVIE

ECRIVONS L’HISTOIRE ENSEMBLE !

Il s’agit de l’avenir de 250 000 enfants – et de l’avenir de la Moldavie !

visionest personnel

QUI SUIS-JE... ?