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Du 1 er dimanche de l’Avent au 3 ème dimanche du Temps ordinaire (année C). AOÛT 2015 # 96 Prix revue + CD : 17,50 E INCLUS * + 1 CD AUDIO * sauf abonnement spécifique Chant JUBILATE DEO Ensemble, prions AU SERVICE DE LA PRIÈRE COMMUNE Dossier CHANT ET MÉMOIRE ECCLÉSIALE VOiX nouvelles 96 VOiX nouvelles Chant liturgique et musiques sacrées 9 772204 500556 Chant et mémoire ecclésiale

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Du 1er dimanche de l’Avent au 3ème dimanche du Temps ordinaire

(année C).

AOÛT 2015 # 96Prix revue + CD : 17,50 E

INCLUS*

+ 1 CD AUDIO* sauf abonnement spécifique

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Ensemble, prions

AU SERVICE DE LA PRIÈRE COMMUNE

DossierCHANT

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VOiXnouvelles

Chant liturgique et musiques sacrées

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Chant et mémoire ecclésiale

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anco

liLourdes7 et 8 novembre 2015

Renseignements : www.ancoli.com

Pèlerinage national des chorales liturgiques

“Venez,adorons le Seigneur !”

Xe Ancolies

(Ps.94)

Association Nationale des Chorales Liturgiques

Vitrail de Norbert PagéÉglise de Marcé-sur-Esves (Indre-et-Loire)

LES ANCOLIES, CÔTÉ PRATIQUE

(Lieux et horaires)

Un chemin d’adoration

Vendredi soir à 20 h 30 Basilique Saint-Pie-X

Concert en prélude au rassemblement « O magnum mysterium »

avec l’ensemble « Egregor Vocal »

(Ensemble vocal de 8 voix d’hommes)

Samedi à 10 h 00 Basilique Saint-Pie-X

Messe d’ouverture « Venez, le Seigneur nous convoque en ce jour »

Répétition (psaume 99)

À 11 h 45

Angelus devant la grotte

De 14 h 30 à 17 h 00 Basilique Saint-Pie-X

Répétition

À 17 h 15 à la Salle Notre-Dame

Rencontre des chefs de chœur

À 20 h 30 Basilique Saint-Pie-X

Vigiles et adoration « Oui, ‘Venez, adorons-le’, au milieu de nous

se trouve celui qui nous a tant aimés » (Benoît XVI)

Dimanche à partir de 9 h 00 Basilique Saint-Pie-X

Répétition

Messe du 32ème dimanche du temps ordinaire année B

De 14 h 30 à 16 h 00 Basilique Saint-Pie-X

Répétition

Célébration d’envoi « Allez, je suis avec vous

tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20)

Comment s’inscrire ? Comment commander le livret ? C’EST SIMPLE !Vous allez sur le site d’Ancoli www.ancoli.com et vous cliquez sur « formulaire d’inscription », puis, vous vous laissez guider. Attention ! Vous devez remplir tous les champs (sauf le n° adhésion Ancoli si vous n’êtes pas adhérents !)Livrets : idem sur le site, cliquez sur « Bon de commande des livrets ».

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li

Lourdes7 et 8 novembre 2015

Renseignements : www.ancoli.com

Pèlerinage national des chorales liturgiques

“Venez,adorons le Seigneur !”

Xe Ancolies

(Ps.94)

Association Nationale des Chorales Liturgiques

Vitrail de Norbert PagéÉglise de Marcé-sur-Esves (Indre-et-Loire) VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 3

à portée de notesJubilate Deo

21

sommaire

96AOÛT2015

Chant et mémoire ecclésiale

article duP. Louis Groslambert

en page 6

VOTRE

CD AUDIOAvec tous les chants

de ce numéroet leur mise en œuvre

dimanche qui chanteDu 1er dimanche de l’Avent au 3ème dimanche du Temps ordinaire (année C)

12

dossier : chant et mémoire ecclésiale8 La fonction ministérielle

de la musique sacrée 10 Les critères de convenance

d’un répertoire

6

ensemble, prions38 Au service de la prière commune : animer l’assemblée / présider / harpiste / organiste / guitariste / choriste / trompettiste42 Le tropaire

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Jubilate DeoTEXTE PSAUME 65 MUSIQUE LASZLO HALMOS (1945) Éditions Caecilia

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 20154

A l’occasion des 850 ans de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2013, l’association Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris, sous l’impulsion de son directeur musical de l’époque, Lionel Sow, a souhaité passer commande de plusieurs créations musicales. Il s’agit ici d’une commande passée auprès de quinze compositeurs qui sont « des personnalités du monde musical d’esthétiques très différentes, voire opposées ». La sélection ne s’est pas limitée « à des musiciens ayant une grande habitude de la musique liturgique », ni n’a été orientée « vers tel ou tel type de langage musical qui (…) aurait semblé plus adéquat. » Mais il s’agissait de « faire de ce “Livre” un trait d’union, reliant le monde de la création musicale à celui de la musique sacrée. » (L. Sow). L’une des contraintes du cahier des charges fut que ces œuvres devaient être écrites pour chœur d’enfants et orgue, aussi bien la messe brève que les douze motets.

LA MESSE BRÈVEElle comprend un Kyrie, un Sanctus, et un Agnus. Ces trois chants liturgiques ont été confiés respectivement à Edith Canat de Chizy (1950), Thierry Escaich (1965) et Nicolas Bacri (1961), et ils peuvent être interprétés de manière tout à fait indépendante, selon que l’on voudrait mettre en valeur l’un ou l’autre de ces moments rituels au cours d’une célébration eucharistique.

LES MOTETSLe choix de faire écrire douze motets peut surprendre. En effet, le motet n’est pas, a priori, une forme musicale prévue de manière fixe et rituelle au cours de la messe ou dans l’office divin, depuis Vatican II, même s’il peut y trouver sa place (par exemple, à l’offertoire ou à la communion).Ainsi, à Notre-Dame de Paris, il est habituel de chanter un motet en latin aux Vêpres, avant le Magnificat, et à la messe, pendant la communion. Outre l’occasion de faire vivre tout un répertoire de motets anciens au cours de la liturgie, la Maîtrise de Notre-Dame de Paris conserve ainsi à l’honneur un genre musical qui, alors qu’il n’était encore qu’à deux voix, connut en son sein son apogée à la fin du XIIe siècle, avec ses maîtres Léonin et Pérotin.Aujourd’hui, le motet peut bien entendu être chanté aussi dans toutes les liturgies dévotionnelles (adoration du Saint-Sacrement, veillée mariale, processions de pèlerinages, etc.), ainsi que dans des concerts spirituels.

Une originalité supplémentaire de cette commande réside dans le fait que, sur les douze motets, correspondant à différents temps liturgiques, sept ont un texte en français. Comme on puisait autrefois dans la Bible, en particulier dans la poésie des Psaumes pour composer de manière diverse les textes des grands et petits motets, de même a-t-on puisé dans le fonds poétique créé depuis Vatican II pour servir la prière des fidèles en langue vernaculaire, en particulier par la Commission Francophone Cistercienne, afin de trouver des textes adap-tables au genre très libre du motet mais en lien serré avec chaque temps liturgique. Ainsi : - Pour le temps de l’Avent :

En clara vox, hymne ambrosienne du Ve siècle / Jean-Baptiste Robin (né en 1976).

- Pour le temps de Noël :Une aube en clair obscur, d’après un texte de Jean-Yves Quellec, o.s.b. / Bruno Ducol (1949).

- Pour le temps du Carême :Du fond de l’abîme, Sr. Marie-Pierre Faure, o.c.s.o. / Jean-Pierre Leguay (1939).

- Pour le temps de Pâques :Alleluia, Lapi revolutus est, antiennes grégoriennes du temps pascal / Caroline Marçot, (1974).

- Pour l’Ascension :Aujourd’hui, le Créateur des jours, Sr. Françoise Callerot, o.c.s.o. / Eric Lebrun (1967).

- Motet pour la Pentecôte :Un grand vent s’est levé, J. Gelineau et D. Rimaud / Benoît Menu (1977).

- Trois motets pour le Saint-Sacrement :Voici le Sacre du Royaume, Patrice de La Tour du Pin / Pierre-Adrien Charpy (1972) ; Tantum ergo, s. Thomas d’Aquin / Vincent Bouchot (1966) ; De fructu operum, communion grégorienne (Ps 103, 13-15) / Vincent Paulet (1962).

- Trois motets à la Vierge Marie :Femme revêtue de soleil, Sr. Chantal, o.c.s.o. / Michèle Reverdy (1943) ; Sancta et immaculata, répons grégorien du 2ème nocturne de la fête de Noël (Lc 1, 28) / Thomas Lacôte (1982) ; Ô Notre-Dame du soir, Fr. Columba, o.c.s.o. / Yves Castagnet (1964).

Pour conclure, laissons une dernière fois la parole à L. Sow : « Le but de ce Livre de Notre-Dame est aussi d’enrichir le répertoire sacré d’œuvres contemporaines à destination des chœurs d’enfants. La difficulté “moyenne” de ces motets a été une préoccupation essentielle des compositeurs afin d’appréhender au mieux l’appropriation de ce répertoire par de très jeunes chanteurs. Ces motets participent aussi à l’éducation stylistique et culturelle pour la musique d’aujourd’hui à l’attention de jeunes chanteurs, qui sont aussi les futurs musiciens et, ou, mélomanes avertis de demain. »

Souhaitons que les maîtrises et chœurs d’enfants puissent s’en saisir pour élargir leur répertoire liturgique de musique sacrée contemporaine !

→ François-Xavier Ledoux, o.p.(diocèse de Paris)

LE LIVRE DE NOTRE-DAME

kiosque

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 5

éditorial

Serviteurs de la liturgie S’il est un lieu où des tensions peuvent se faire jour

au sein de nos communautés ecclésiales, c’est bien celui des chants liturgiques et de leur choix quand est préparée une célébration. Dans notre dossier, le Père M. Steinmetz nous rappelle opportunément quelle est la fonction ministérielle de la musique sacrée qui dépasse de loin une fonction simplement utilitariste ! Quant au P. Groslambert et à Jo Akepsimas, ils nous invitent à réfléchir à la façon de choisir le répertoire et de constituer ainsi une mémoire commune, propre de chaque communauté célébrante.

En écho à ces problématiques, dans Ensemble, prions les serviteurs de la liturgie que sont le prêtre qui préside, les différents musiciens, les choristes, les chantres-animateurs, nous confient leurs joies et leurs peines quand ils mettent leurs compétences au service de la prière commune.

Une prière qui s’enracine dans l’aujourd’hui de nos vies et du monde et dont les chants, qu’ils soient plus traditionnels et fortement ancrés dans la mémoire commune ou nouvellement écrits disent toute la dimension vivante. La création de douze motets contemporains à l’occasion des 850 ans de Notre-Dame de Paris offre un bel exemple de renouvellement d’un genre traditionnel au service de la prière d’aujourd’hui. Notre rubrique Kiosque rend compte du CD intitulé Le livre de Notre-Dame qui en garde mémoire.

En ces temps où les noëls – dont vous trouverez un choix dans ce numéro – nous invitent à chanter avec allégresse la venue de Celui qui s’est abaissé pour devenir notre semblable, mettons notre joie à revêtir la tenue de service : elle est tenue de louange.

Geneviève Pinault Rédactrice en chef

Tous droits réservés :toute reproduction, même partielle, interdite sans autorisation.Dépôt légal à parution.

Directeur de la publication

André Gilmas

Comité de rédaction

Geneviève PinaultGérard ProustClaire BalanantPaul Craipeau

Tarifs 5 numéros (par an)

France : 52,00 E sans CD 78,00 E avec CDAutres pays : 60,00 E sans CD 89,00 E avec CD

Revue paraissant cinq fois par anéditée par : « Jubilus Voix nouvelles Editions »62 rue Joffre - CS 70249 85006 La Roche-sur-YonTél. 06 43 44 31 49www.voix-nouvelles.com

Mise en page : Maurice BonduImpression : RoudennGrafikImpasse des Longs RéagesBP 467 - 22194 Plérin cedexN° CPPAP : 0918 G 89827N° ISSN : 1277-2895

VOiXnouvelles

Sur notre site : www.voix-nouvelles.com

Sous l’onglet « Ressources », vous trouvez un fichier contenant la liste exhaustive de tous les chants parus dans la revue depuis le n°1. Il comporte trois feuilles, contenant respectivement les chants, les psaumes et les ordinaires de messe. Il est remis à jour à chaque nouvelle parution.

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 20156

ALZHEIMER

La mémoire est une faculté essen-tielle de la personnalité humaine, et donc de la personnalité chré-tienne. Si le Deutéronome répète « souviens-toi », si la Bible insti-tue en mémorial des jours et des lieux, et si Jésus dit « vous ferez en mémoire de moi », c’est pour évi-ter que les fidèles perdent leur identité, et ne sachent plus qu’ils sont le peuple de Dieu. L’ennemi de la foi, c’est l’oubli. Tout ce qui est mis en œuvre dans la liturgie – y compris le chant – se présente comme des outils d’« anamnèse » du Christ et de tout ce que l’on a vécu avec lui. Il s’agit donc de voir que le chant est au service de la mémoire et que, pour qu’il en soit ainsi, il faut prêter la plus grande attention à la manière de program-mer les chants.

CHANT ET MÉMOIRE

Qu’est-ce qui fait qu’un chant s’im-prime dans la mémoire plus qu’une parole parlée, que les paroissiens se souviennent du chant de commu-nion et pas de l’homélie ? On peut citer trois réalités. D’abord, le fait que tout chant digne de ce nom est bâti sur un poème qui, par les images, les rimes et les assonances, se présente déjà comme une mu-sique (que l’on pense aux comp-tines facilement mémorisées : am, stram, gram…). On peut dire aussi que le chant superpose à la musique du texte une mélodie et un débit rythmé (que les anciens se sou-viennent de la table de multiplica-tion dont la musique favorisait la

mémoire). Quand la musique valo-rise le texte, elle le rend beaucoup plus éloquent. Affirmons enfin que les chants sont comme un fil rouge des expériences de foi : en effet, un chant est beaucoup plus qu’une partition – qu’elle soit médiocre ou réussie : quand un chant a été inséré dans un contexte (de retraite, de pèlerinage, de mariage…), tout ce qui a été vécu dans le contexte se trouve agrafé à ce chant ; de sorte qu’entendant la première phrase du chant, le fidèle revit l’expérience spirituelle faite autrefois : il re -trouve son identité.

LA DÉESSE NOUVEAUTÉ : LE RÉPERTOIRE

La production abondante de chants nouveaux a correspondu à la civili-sation du prêt à jeter : certains ont pensé qu’ils participaient à la modernité en introduisant cons-

tam ment des chants nouveaux. Ont-ils mesuré qu’en dépassant une dose acceptable de nouveauté, ils privaient les fidèles du ‘fil rouge’ de leurs expériences spirituelles, et leur faisaient chanter des chants qui ne portent pas d’expérience spirituelle ? Lors d’un anniver-saire, personne n’oserait remplacer le traditionnel « happy birthday » par une tout autre musique, car à l’anniversaire d’aujourd’hui se greffe le souvenir (joies, promesses, convivialité…) de tous les autres anniversaires. Que l’on écoute aussi les musiques diffusées sur les marchés de Noël : pour exploiter le fil rouge des expériences de cadeau, les commerçants diffusent les chants les plus traditionnels imprimés depuis l’enfance. Ce constat montre que loin d’être un élément passager sans lien avec la mémoire, le chant fait partie de l’identité des personnes.

CHANT ET MÉMOIRE ECCLÉSIALE On peut faire une liste des services que le chant rend à la communauté célébrante : il favorise l’unanimité des fidèles, il fait entrer dans le monde de la grâce, il commente les rites etc… Dans cet article, observons le chant en tant qu’il sert la mémoire ecclésiale de la foi.

dossier

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 7

LA MÉMOIRE COMMUNE

On a parlé jusqu’ici de mémoire individuelle. Qu’en est-il de la mémoire commune ? La mémoire de la communauté chrétienne est d’abord faite de ce qui est trans-mis : saint Paul dit que « la foi vient de ce qu’on entend » (Rm 10, 17). C’est donc que nous chan-tons non pas d’abord pour expri-mer notre foi mais pour que la foi « s’imprime » en nous jusqu’à faire partie de nous-mêmes. « Nous proclamons ta mort… » fait partie de notre identité. Et les jeunes enfants – qui souhaitent faire comme les adultes – ne sont pas méprisés si on leur fait entendre et chanter les chants des adultes, pas plus qu’ils ne sont méprisés s’ils entendent des mots nouveaux, des mots d’adultes, qu’ils seront fiers de prononcer.

Ajoutons que la foi a un contenu dogmatique invariable, mais que, selon les époques, l’Église accen-tue certains aspects. Du coup, les chants inscrivent dans la mémoire commune, ce que les spirituels et les théologiens ont réfléchi. Par exemple, jusque dans les années 1950, les catholiques mettaient l’accent doloriste sur les souf-frances du Christ ; quand on a redécouvert le mystère de Pâques (avec notamment le P. Bouyer), cette redécouverte a été vulgarisée par un chant tel que « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité ». Avant le Concile, les catholiques met-taient l’accent sur la relation de chacun avec Dieu et on chantait des chants du genre « je n’ai qu’une âme qu’il faut sauver » ; le Concile a corrigé fondamentale-ment cette conception très indivi-dualiste en parlant de l’Église comme « peuple de Dieu » et « corps du Christ » : ce ne sont pas les documents du Concile qui ont vulgarisé ces idées, mais les chants. Si nous avons une conception communautaire de la foi, c’est parce qu’on nous a fait chanter « nous sommes le corps du Christ, peuple de Dieu marche joyeux, peuple de l’alliance… » etc. Quand on entre dans une commu-

nauté, on se fait une idée de la conscience ecclésiale en portant attention à la proportion de chants en « nous » et de chants en « je » ! On constate ainsi que la personne qui choisit les chants façonne la foi de la communauté ; on voit aussi l’aptitude des chants à impri-mer les accents de l’Église actuelle dans les consciences individuelles et à forger une mémoire commune à tous les membres de la commu-nauté.

LA MÉMOIRE ET AUJOURD’HUI

Le rite est la trame sur laquelle toutes les interventions sont tis-sées, y compris celles du chant. Le missel dit que les chants qui conviennent à la célébration sont ceux qui sont en connexion avec les rites, ceux qui commentent les rites. (Or, il existe énormément de chants qui n’ont aucun lien avec un rite, ni une procession, ni une acclamation, ni une démarche d’offrande ou de communion ; ces chants conviennent à des temps de prière mais pas à des célébra-tions).

Dans le cadre de cette réflexion sur la mémoire, il faut rappeler que les chants portent avec eux le fil rouge des rites vécus, des pro-cessions, des aspersions, des accla-mations, des communions… Un chant n’est pas une partition mais une expérience spirituelle. Alors, la responsabilité pastorale de la personne qui choisit les chants s’exerce avec pertinence quand elle veille à raviver le sens des rites et ce qu’ils ont déjà apporté. Elle faillit quand elle programme un chant pendant un rite, seulement parce que ce chant « plaît ».

RÉPÉTER

La pédagogie évolue sans doute, mais probablement, elle demeure fondée sur la répétition. Les groupes de chant prennent diffici-lement conscience que les assem-blées n’ont pas le même rythme d’apprentissage qu’eux : quand l’assemblée découvre un chant

nouveau, le groupe de chant l’a chanté dix ou vingt fois lors de la répétition hebdomadaire. Pour que l’assemblée soit familière de ce chant, il faut qu’elle puisse le chan-ter 10 dimanches de suite !

GESTION DU RÉPERTOIRE

Quels conseils pratiques faut-il donner ?

• On a lu, ci-dessus, qu’il y a un grand intérêt pour la foi à cultiver la mémoire et à utiliser le chant comme outil de mémoire. Si le chant a une telle importance pasto-rale, il convient qu’il soit défini en concertation avec les responsables de la pastorale.

• Ce plaidoyer pour une stabilisa-tion du répertoire n’exclut pas que l’on introduise des chants nou-veaux. À condition qu’on ait regardé s’ils s’articulent avec un rite ; à condition qu’on ait vérifié qu’ils correspondent aux capacités dont on dispose (accompagnement instrumental, solistes, etc…). À condition aussi qu’on ait une politique à long terme : pour que l’assemblée s’approprie un chant et n’en reste pas au stade du déchif-frage, il faut décider que le chant nouveau sera programmé au moins quatre dimanches de suite. À condi-tion aussi qu’on n’évacue pas sys-tématiquement les chants installés dans les mémoires (Ravive-t-on Noël si on ne chante pas « il est né le divin enfant » ?)

• Les communautés sont diverses ; chaque groupe revendique de pou-voir chanter «ses» chants. Une réu-nion des représentants de ces groupes permet de définir les chants qui pourraient trouver place dans la mémoire commune.

→ P. Louis Groslambert (diocèse de Besançon)

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 20158

dossier

LA FONCTION MINISTÉRIELLE DE LA MUSIQUE SACRÉE

Au cœur de ce document, le cha-pitre sixième De musica sacra

entend envisager la musique en lien avec les rites liturgiques révisés par les Pères, et plus encore avec la théologie de la liturgie enrichie de l’apport des sciences historiques et de la redécouverte du trésor patris-tique et biblique.

« La tradition musicale de l’Église universelle a créé un trésor d’une valeur inestimable qui l’emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. Certes, le chant sacré a été exalté tant par la Sainte Écriture que par les Pères et par les Pontifes romains ; ceux-ci à une époque récente, à la suite de saint Pie X, ont mis en lumière de façon plus précise la fonction ministérielle de la musique sacrée dans le service divin. » (SC 112) (1)

Ces quelques lignes ont été ample-ment commentées et travaillées depuis le Concile. Curieusement, la notion du munus ministeriale (la fonction ministérielle) a été globa-lement oubliée. Elle paraît pourtant susceptible de faire progresser notre approche de la musique en liturgie et la renouveler en l’inscrivant non

plus uniquement dans le domaine d’une pratique mais dans celui d’un enjeu théologique qui en modifie-rait alors la pratique en retour.

LA POSTURE SPÉCIFIQUE DES PÈRES DE L’ÉGLISE AU DÉBUT DU CHRISTIANISME Pour les Pères de l’Église, il convient de se détacher de la musique ins-trumentale pour deux raisons diffé-rentes. Elle établit un lien fort avec le monde païen et les pratiques de débauche que ces musiques accom-pagnent. Parce que participant aux rites juifs du Temple et de la conces-sion faite au peuple de la première Alliance, elle devient caduque en régime chrétien dont le culte d’ail-leurs se développera autour des ins-titutions synagogales. Le chant, lui, occupe une place fon-damentale ; malgré les dangers liés à ses effets, difficilement prévisibles ou maîtrisables, et sa finalité poten-tiellement hédoniste, les Pères voient en lui un vecteur puissant d’harmo-nie, d’unité et d’ordre établissant tout à la fois l’unité spirituelle, fraternelle et ecclésiale, l’harmonie avec le Créateur et sa création, ainsi qu’un ordre sociétal et spirituel. Support d’un texte, il permet encore d’augmenter l’intelligibilité du texte sacré, donc de parfaire son inscrip-tion dans la mémoire des croyants. Demeure sauve la recommandation maintes fois répétée de chanter plus avec son esprit qu’avec sa seule voix.La position patristique déploie une visée théologale et eschatologique. Le chant chrétien s’enracine dans une dimension pneumatologique : il naît du souffle de l’Esprit et en

procède pour crier avec Jésus vers le Père. En tant que tel, il est encore un acte d’offrande au sens où il oriente une authentique disposition spiri-tuelle. Il fait participer au chant nou-veau du Christ et oriente le chant du fidèle en l’intégrant au sacrifice de louange. Bien plus encore, le chant devient une préfiguration de la litur-gie céleste : au travers de sa mise en œuvre, il construit le corps ecclésial comme une réalité théologique qui fait se rencontrer en un même acte de chant le chœur des hommes et le chœur des anges, réalisant déjà, quoi qu’encore de manière impar-faite, l’union du ciel et de la terre, l’union de la cité terrestre et de la cité céleste en une seule et même Église.

UNE MUSIQUE « PARTIE INTÉGRANTE DE LA LITURGIE » COMME RÉPONSE À LA MODERNITÉ Quand Pie X choisit dans son Motu proprio de 1903 d’envisager la musique sacrée comme une « partie intégrante » de la liturgie, il prend place dans un mouvement constant, des Pères jusqu’au début du XXe siècle, de proposer et susciter une posture spécifique du croyant. Le discours de l’Église dépasse les limites de la seule musique pour aborder ce qui par elle est en jeu pour l’Église et sa mission au cœur du monde. Comme ses prédécesseurs, notam-ment Jean XXII au XIVe siècle, les Pères du Concile de Trente (1545-1565) ou Benoît XIV au XVIIIe siècle, Pie X réagit à une contami-nation profane du culte chrétien

S’il est bien un texte à la fois normatif et fondateur de la pratique liturgique et musicale, dont découlent tous les autres textes normatifs produits depuis, c’est la Constitution conciliaire sur la liturgie (1963).

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doublée d’une médiocrité artis-tique. Au-delà d’une simple défini-tion d’ordre liturgique ou musicolo-gique, et de ses ambiguïtés de fait, la réaffirmation d’une musique sacrée envisagée comme « partie intégrante de la liturgie solennelle », archéty-pale et matricielle de l’Église, donne un éclairage nouveau à la dialec-tique « sacré / profane » qui tra-verse l’ensemble du Motu proprio. Il y va d’un rapport plus général de l’Église au monde moderne : tout à la fois d’opposition, de prise de distance et de volonté explicite de régénération.

L’INVENTION DU MUNUS MINISTERIALE DE LA MUSIQUE SACRÉE Rien d’étonnant que le Concile Vati-can II recoure au terme latin munus (fonction, charge, devoir) pour dési-gner la charge de la musique sacrée dans le culte chrétien. Par une telle invention – l’expression ne se trouve d’ailleurs qu’une seule fois dans tout le Concile –, le munus ministeriale (la fonction ministérielle) place la musique sacrée sur un terrain avant tout théologique et ecclésiologique. La « fonction » de la musique n’ap-paraît donc pas dans sa dimension utilitariste mais plutôt dans son devoir de participation au mystère de l’Église.

Ce n’est qu’au cours de l’interses-sion entre la première et la deuxième session du Concile que, à l’initiative de la sous-commission chargée de la rédaction du paragraphe intégrant les amendements exprimés par les Pères, le mot munus a été introduit, remplaçant celui de characterem. Un changement quasiment passé inaperçu !Pourtant, l’ensemble des média-tions repérables et désignées dans le texte conciliaire par le terme munus est fondée sur celle du Christ dans le mystère des relations trinitaires. Cette médiation fondamentale rejoint celle des baptisés dans leur configuration au Christ en passant par celle de l’Église, du mystère de Marie comme figure eschatologique du mystère de l’Église, de la diversité des ministères au sein du corps ecclé-sial. Cette « procession de média-tions » s’enracine dans l’œuvre de salut accomplie par le Christ conti-nuée en son Église et célébrée en sa liturgie. C’est le mystère de l’Église, en sa dimension eschatologique, qui se manifeste dans l’action liturgique comprise comme un lieu du salut.

La réforme liturgique a été marquée par l’urgence pastorale et la traduc-tion immédiate dans les pratiques de directives conciliaires ; cela, sans doute, n’a pas favorisé la poursuite de la réflexion théologique à partir

de cet acquis lourd de sens pour la musique sacrée qu’a été, et reste, sa fonction ministérielle. La fonction ministérielle de la musique autorise à penser cette der-nière dans sa charge (sa mission) théologique. Irréductible à sa seule part de solennisation de la liturgie, dépassant de loin toute visée pure-ment utilitariste, elle mérite l’atten-tion due à tout lieu théologique, dans le respect de sa spécificité et de ses modes d’existence et de produc-tion propres. C’est en son audibilité qu’elle existe et, associée à la liturgie comme en son lieu, qu’elle participe à une authentique sacramentalité. Pour cela, elle nécessite une confes-sion de foi préalable et explicite et appelle à une pareille confession de foi en retour, dans une permanente conversion de vie.Quand Vatican II aborde la musique, il est évident que celle-ci est investie d’une charge qui dépasse son seul aspect esthétique au profit de celui d’une authentique sacramentalité. De quoi renouveler les pratiques actuelles…

→ Père Michel Steinmetz(diocèse de Strasbourg)

1. VATICAN II, Sacrosanctum Concilium, n. 112, traduction française in Concile Œcuménique Vatican II, Paris : Éditions du Centurion, 1967, p. 195-196.

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 201510

1. Selon l’étymologie, ce qui symbolise unit, ce qui diabolise désunit, sépare.

dossier

LES CRITÈRES DE CONVENANCE D’UN RÉPERTOIRE

Nous sommes en présence de deux univers (la musique, la

liturgie), chacun ayant sa logique et ses lois. La musique a sa propre grammaire, la liturgie son propre « cahier des charges », ses rites. Par conséquent, une certaine tension, une dialectique seront inévitables entre ces deux pôles. Le « pour » la liturgie indique clairement la fina-lité que l’on demande à la musique : être au service de la liturgie. Cela ne veut pas dire que la musique doit renoncer à ses propres critères de qualité. Mais, ils ne seront plus les seuls à prendre en considération, lorsqu’il s’agira d’écrire, de choisir et de mettre en œuvre une musique « pour la liturgie ».

UNE FONCTION DE MÉDIATION Dans une liturgie, la musique et le chant ne sont pas un but en soi. Nous n’allons pas à la messe pour écouter de la musique (un chan-teur, un animateur ou un groupe). Nous ne choisissons pas non plus nos chants en fonction du goût du chantre-animateur, de tel groupe ou communauté ou parce qu’ils plaisent à l’assemblée. Sinon, il y aurait « détournement ». Qui dit détournement dit… piratage, chan-gement de direction, de « sens ». Le chant remplit une « fonction minis-térielle » (Sacrosanctum Concilium 112), il fait par conséquent partie des médiations dans l’acte litur-gique. Si l’on abolit sa fonction de médiation, il ne sym-bolise plus, il dia-bolise ! (1)

La musique de film nous offre une intéressante analogie. Le compo-siteur n’a pas à composer seule-ment une bonne musique, mais une musique bonne pour un film. Ce « pour » change tout ! On nomme cette musique « fonctionnelle »,

puisqu’elle se met au service d’un projet esthétique qui n’est pas d’abord ni uniquement musical : elle remplit une fonction. Il en va de même pour toute action musicale dans le cadre d’une litur-gie. Nous ne sommes pas « proprié-taires » des rites pour les modifier comme bon nous semble. Nous choisissons donc musiques et chants en fonction de leur « convenance », de leur capacité à servir la mise en œuvre des rites. « La Musique Sacrée sera d’autant plus sainte qu’elle sera en connexion plus étroite avec l’ac-tion liturgique » (SC 112).Le choix de l’esthétique musicale (musique baroque, palestrinienne, classique, rock, gospel, etc.) vient seulement après. « L’Église approuve et accepte dans la liturgie toutes les formes d’art véritables. » (SC 112).

Quelques exemples :Un très beau chant à la Vierge pen-dant la procession de communion serait « in-convenant » : ses paroles ne sont pas « en connexion étroite » avec l’action rituelle. Un chant « de louange » choisi comme chant d’entrée parce qu’il est entraînant, alors que sa formulation en langage « duel » (je-tu) ne « signifie » pas

l’assemblée réunie (« nous »), et que son texte ne « colle » pas avec le rite d’entrée, est également « in-conve-nant ». La célébration ne commence pas au signe de croix, mais dès le chant d’entrée, qui fait partie inté-grante de la liturgie et qui signifie le « pour-quoi » nous sommes ici ras-semblés. Le Sanctus est un chant-rite : faire chanter un superbe Sanctus uni-quement par une chorale à 4 voix, n’est-ce pas spolier la voix de l’as-semblée et faire acte de « détour-nement », alors que le célébrant exhorte toute l’assemblée à procla-mer « d’une seule voix » les mer-veilles de Dieu ?

UNE ASSEMBLÉE QUI CHANTE Dans la mise en œuvre des chants et de la musique, il faudrait prendre en compte d’autres paramètres, tels que l’assemblée concrète qui célèbre ici et maintenant : les chants qu’on lui propose de chanter sont-ils « chantables » ? Risquent-ils de cho-quer – et donc de « dia-boliser » ? Assemblée constituée uniquement de jeunes ? De personnes âgées ? Mixte ? Le lieu où l’on célèbre (qui doit déterminer le choix du tempo, du volume sonore – micro ou non, intensité, etc.).On le voit bien : ceux qui composent, ceux qui choisissent et mettent en œuvre les chants, sont obligés, par honnêteté, d’avoir un minimum d’initiation liturgique ; de connaître non pas le « protocole » (le « com-ment » faire), mais le sens (la théolo-gie) des rites et le « pour-quoi » des chants.

→ Jo Akepsimas(diocèse de Nanterre)

La question de la convenance comporte trois mots-clés : musique, pour, liturgie.

La célébration commence dès le chant d’entrée.

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Telle une boussole ayant pour centre le Christ, les quatre

dimanches de l’Avent nous invitent à nous recentrer sur Celui qui vient sur terre pour nous sauver. Nous arrivons des quatre points cardinaux de nos paroisses pour préparer nos cœurs à accueillir le « Fils unique de Dieu » et aller le rencontrer au jour de sa naissance.

UN TEMPS LITURGIQUE EN QUATRE DIMANCHES

Lors des rencontres de préparation en équipe liturgique, il est question de définir le message que le temps fort nous fait découvrir, et la manière dont on veut le vivre en communauté. Nous adaptons alors nos attitudes, nos répertoires, et la façon de mettre en valeur ces temps importants (conférences, ateliers, …). Alors, vient le moment difficile des choix, et de la mise en œuvre des actions décidées, malgré les avis parfois partagés.

L’Avent est l’un des temps forts en Église qui permet à nos assemblées de pouvoir se rassembler ; le choix du répertoire est alors primordial ! Il doit à la fois être déjà bien connu par la majorité des fidèles, pour solliciter leur mémoire, mais doit aussi savoir s’ouvrir à quelques nouveautés ; chacun reçoit diffé-remment un chant nouveau ; un mot, une musique peuvent réveiller des émotions nouvelles en chacun.

RÉPERTOIRE UNI OU RÉPERTOIRE CHANGEANT ?

Je suis tenté de dire un peu des deux ! Tout dépend si l’on considère l’Avent comme une suite de dimanches n’ayant rien en commun, ou si l’on voit plus large en estimant que l’Avent ne forme qu’un seul temps liturgique en quatre étapes.

Le choix du répertoire « E » au SECLI (2) est vaste. Prenons quel-ques exemples dans un premier temps pour quelques chants pouvant servir de chant « phare » durant l’Avent. E 245-1 Voici venir les temps (Vn 21) servira d’ouverture à chaque dimanche, une forme développée nécessitant un investissement de la chorale (utilisation sur plusieurs années). Pour un chœur plus modeste, on privilégiera E 260 Berger de Dieu, réveille-nous, qui offre un panel de couplets adaptés aux dimanches. La démarche pénitentielle pourra se faire à l’aide du Kyrie EC 32-28 Seigneur Jésus, lumière des nations (Signes Musiques 95) de Ph. Robert, écrit pour l’Avent. Ajou tons le célèbre E 68 Toi qui viens pour tout sauver. On pourra penser aussi au cantique X 984 [E 135] Le monde ancien s’en est allé (Vn 60, Cna 563) avec son alléluia, ou au traditionnel E 9 Venez divin Messie (Cna 375) ou E 52-47 dans une autre version, ou encore à E 20 Seigneur, venez

(Vn 16, Cna 373). Ces chants peuvent être pris tout au long de l’Avent ce qui permet d’unifier ce temps, mais aussi d’installer durablement le répertoire. D’autres chants sont spécifiques à l’un des dimanches. Pour le premier, pensons au chant EX 10-63 Le Seigneur vient ! (Vn 62, Cna 361), ou E 26-30 Entrons dans l’espérance, d’Akepsimas ; pour le troisième dimanche, le tropaire EX 41-29 Soyez dans la joie (Signes Musiques 89) de Ph. Robert, en chant de méditation après la parole ou après la communion. Enfin pour le dernier dimanche, on peut opter pour EX 420 Voici la demeure de Dieu parmi les hommes (Vn 1) ou encore VP 248-1 Humble servante (Vn 19, Cna 369) par un petit chœur à un moment privilégié de la célébration. Ces chants ‘occasionnels’ peuvent être utilisés comme chants « phares » tels certains chants grégoriens par le passé comme l’introït Gaudete, page 37, pour le troisième dimanche.

Enfin on trouvera, page 16, U 63-87 Alléluia pour l’Avent, de Ph. Robert avec les versets d’évangile du Nouveau Lectionnaire.

→ Charles Savet (diocèse de Beauvais)

répertoire

CHANTER DURANT L’AVENT Le premier dimanche de l’Avent ouvre l’année liturgique. « En célébrant chaque année la liturgie de l’Avent, l’Église actualise cette attente du Messie : en communiant à la longue préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent l’ardent désir de son second avènement » (1).

VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 11

1. Catéchisme de l’Église Catholique (n° 524).2. SECLI : Secrétariat des Éditeurs de Chants

pour la Liturgie.

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« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ! » (Lc 3, 4b)

En ouverture, le chant E 13-95 Préparez le chemin du Seigneur (Vn 1, Cna 371) conviendra particulièrement bien, les paroles se référant directement aux textes de ce dimanche. Un autre chant, plus ancien, inspiré des psaumes 79, 120, 125… gagnera à ne pas être oublié EA 2 Réveille ta Puissance, à moins que l’on ne préfère un tropaire, avec EX 10-63 Le Seigneur vient (Vn 62, Cna 361) dont le texte cite le psaume 24 et invite à la conversion.Comme nous l’avons proposé, pour mar-quer l’unité de l’Avent, nous pourrons reprendre les pièces de l’ordinaire citées au premier dimanche, sans oublier l’ac-clamation à l’Évangile U 63-87 Alléluia pour le temps de l’Avent qui se trouve dans ce numéro, page 16.

Pour le psaume 125, le nouveau Lection-naire nous donne la même antienne que pour le 30ème dimanche du Temps ordi-naire, année B : Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! Elle est parue dans Vn 95.Afin de prolonger la méditation après l’ho-mélie, l’hymne EP 103 Vienne la rosée (Vn 26, Cna 376) trouvera bien sa place : le texte et la musique évoquent l’attente de l’Avent dans une joie toute intérieure, et la fin de la première strophe reprend les mots mêmes de l’Évangile de ce dimanche.

Après la communion, nous pourrons chanter EP 117 Quand le Seigneur se montrera (Vn 70, Cna 581) qui nous invite à nous tenir prêts à accueillir le Seigneur dans la foi et l’Amour.

2ème dimanche de l’Avent

6 décembre 2015

VOIX NOUVELLES N°96 · Août 201512

dimanche qui chante

Temps de l ’Avent ANNÉE C

« Jubilez, criez de joie habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! » (Is 12, 6)

En ce dimanche de la joie, où seront ouvertes les portes saintes de l’année jubilaire de la Miséricorde, nous propo-sons de manifester cette joie avec le chant F 20-52 Danse de joie, cité de paix (Cna 365). Ce chant permettra à l’assemblée de prendre aisément le refrain ; les cou-plets mériteront d’être bien travaillés par le chantre ou un chœur. En alternative possible, et plus connu, le chant EP 130 Aube nouvelle (Cna 363) conviendra aussi, en veillant à respecter le tempo afin de bien exprimer la joie célébrée. On pourra aussi opter pour EA 134 [E 134] Préparez les chemins du Seigneur : les couplets, sur une belle mélodie contras-tant avec le refrain, se réfèrent au livre d’Isaïe sur la joie de l’attente du Sauveur.Pour l’ordinaire et l’acclamation à l’Évan-gile, on se reportera au premier dimanche de l’Avent. Peut-être serait-il intéressant, pour marquer l’entrée dans l’année jubi-laire, de mettre en valeur le rite pénitentiel, par exemple en se tournant tous vers la Croix pendant le chant.Pour le cantique d’Isaïe 12, on prendra Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël page 31.

Un petit groupe de chanteurs peut faire entendre le très bel introït grégorien de ce dimanche Gaudete, page 37 soit à sa place au début de la célébration, soit après l’homélie : on veillera à fournir le texte et sa traduction à l’assemblée.

Après la communion, le chant E 147 Ô viens, Jésus (Vn 36, Cna 370) nous invitera à poursuivre notre action de grâce dans une attente joyeuse « Chantez ! Chantez ! Il vient à notre appel combler nos cœurs ». L’organiste trouvera des variations sur le thème de ce chant dans la revue Préludes n° 52 pour accompa-gner la procession de communion. Convient aussi le très beau YD 22-37-1 Avec ta joie (Vn 4 et Vn 87) dont le refrain est facilement repris par l’assemblée « nous accueillons ta grâce ».

3ème dimanche de l’Avent

13 décembre 2015

« Restez éveillés et priez en tout temps ! » (Lc 21, 36)

Nous pourrons entrer dans l’Avent avec le chant EP 50 Dieu est à l’œuvre en cet âge (Vn 16, Cna 541, Mna 46.16) ou bien X 894 [E 135] Le monde ancien s’en est allé (Vn 60, Cna 563, Mna 31.55) qui, à l’instar des textes de ce dimanche, nous placent dans l’attente du Christ à la fin des temps, établissant un lien intéressant entre la fin de l’année liturgique précé-dente et la nouvelle qui s’ouvre. On pourra aussi choisir E 13-95 Préparez le chemin du Seigneur (Vn 1, Cna 371), qui sera repris le deuxième dimanche. Pour l’ordinaire, il nous paraît intéressant de proposer un même ordinaire pour les 4 dimanches : IEV 14-27 Messe de la Visi-tation (Editions de l’Emmanuel), de L.-E. de Labarthe, pour le rite pénitentiel, Saint le Seigneur et Agneau de Dieu. L’anam-nèse Ta mort, Seigneur C 51 (Cna 270) conviendra bien avec cette proposition. On pourra proposer à l’assemblée de chanter le psaume 24 en alternance avec le psalmiste, en utilisant la mélodie du Cna p. 44 antienne n° 4 avec le ton à 2 incises.Pour marquer l’unité de l’Avent, il pourra être intéressant d’apprendre U 63-87 Alléluia pour le temps de l’Avent page 16, avec les versets pour les 4 dimanches de l’Avent (nouveau Lectionnaire).

Pendant la procession de Communion, l’organiste pourra choisir une des nom-breuses versions du choral Nun komm, der Heiden Heiland (voir la revue Pré-ludes).Après la communion, nous pourrons chanter EP 68 Toi qui viens pour tout sauver (Cna 374) ou bien EP 157-1 Viens bientôt, Sauveur du monde (Vn 66, Mna 31.62).

1er dimanche de l’Avent

29 novembre 2015

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« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » (Lc 1, 42b)

Un vaste choix de chants d’ouverture conviendra pour ce 4ème dimanche : nous proposons l’incontournable E 9 Venez, divin Messie (Cna 375), ou bien, tout aussi connu, E 20 Seigneur, venez (Vn 16, Cna 373). Notons que pour ce chant, harmonisations et accompagne-ments de Christian Villeneuve sont propo-sés dans Vn 16. On pourra aussi choisir E 34 Viens pour notre attente (Cna 377).Pour l’ordinaire et l’acclamation à l’Évan-gile, on se reportera au premier dimanche de l’Avent.Pour le psaume 79, nous proposons une psalmodie soliste avec antienne chantée par l’assemblée. Deux choix ont retenu notre attention : la mélodie du Cna p. 94, antienne n°1, avec le ton à 4 incises ; celle du psautier Eqc C 17.

Afin d’accompagner la procession de communion, l’organiste choisira une pièce dans le répertoire pour l’Avent (voir par exemple Anthologie pour le temps de l’Avent et de Noël publié par l’Anfol).En ce dernier dimanche de l’Avent, les textes nous invitent à méditer avec Marie l’accomplissement des paroles du Sei-gneur : au terme de la célébration, nous pourrons donc nous tourner vers la Mère du Sauveur. Si on dispose d’un chœur, on pourra interpréter à deux voix égales Alma Redemptoris Mater page 19, ou sa version grégorienne (Cna 613). On pourra aussi choisir une hymne mariale, telle VP 136-2 Toi qui ravis le cœur de Dieu (Vn 39, Cna 372) ou bien VP 248-1 [V 248-1] Humble servante (Vn 19, Cna 369).

4ème dimanche de l’Avent

20 décembre 2015

VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 13

« Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. » (2ème lecture)

La veillée n’est pas un concert. Elle sym-bolise « le peuple qui marchait dans les ténèbres ». Ce cheminement, aboutisse-ment du temps de l’Avent, quelle que soit sa durée, fera apparaître un fil, visible jusqu’à l’extériorisation de la joie au moment de l’ouverture de la messe. À l’issue de la veillée, on utilisera comme chant d’entrée le cantique le plus connu et le plus joyeux du répertoire paroissial : ce n’est pas le moment de lancer un nou-veau chant. Par exemple, Il est né le divin enfant (Cna 397) ou F 256 La voici, la nuit de Dieu (Vn 1 ou 41, Cna 398) s’il est déjà connu de la communauté.On choisira une préparation pénitentielle concise pour permettre au Gloire à Dieu de se développer. Certains Gloria adaptent la mélodie des Anges dans nos cam-pagnes AL 589 Messe de Noël du P. Gouzes ou FL 40-83-22 Gloria « pour le temps de Noël » de Jean-René André. Dans tous les cas, préférer un Gloria connu de toutes les générations en privi-légiant le texte liturgique.

Le nouveau Lectionnaire a modifié les ver-sets du psaume 95 Aujourd’hui un Sau-veur nous est né : page 32.Le Sanctus sera choisi parmi les plus connus du répertoire.

Pour le processionnal de communion on peut tenter de trouver un chant que l’on conservera durant le temps de Noël : FD 31-15 [D 31-15] Le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous (Sr Marie-Agnès et Ph. Robert) ou FD 36-01 [D36-01] Terre de Noël (Scouarnec et Akepsimas) ou FD 20-54 [F 20-54] Voici le pain vivant (Bourgeois et Berthier).Pour l’envoi, si l’on choisit de chanter, on privilégiera un noël traditionnel connu de tous : F 2 Aujourd’hui le roi des cieux (Vn 41, Cna 393) ou Douce nuit (Cna 396) ou Les anges dans nos campagnes (Cna 399).

Messe de la Nuit de Noël

24 décembre 2015

« Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu. Venez tous adorer le Seigneur ! Alléluia. » (Verset d’acclamation à l’Évangile)

F 5 Peuple fidèle (Cna 402) convient bien pour ouvrir la messe du jour ou, bien sûr, Il est né le divin enfant (Cna 397). Pour la préparation pénitentielle et le Gloria on pourra reprendre ceux que l’on a mis en œuvre la veille au soir.L’antienne et les versets du psaume 97 ont été modifiés dans le nouveau Lection-naire. On pourra retenir ZL 97-34 du P. Gouzes. Pour l’acclamation de l’Évan-gile on pourra prendre U 31-13 Alléluia « Aujourd’hui la lumière » (Cna 215-2) qui met en musique le verset du Lec-tionnaire ; il nécessite toutefois un bon soliste.

La chorale fera plaisir en chantant après la communion cette adaptation d’un noël anglais EDIT 843 [F 255] L’enfant qui vient de naître aujourd’hui (Vn 31), Gloria, Hosanna (Vn 81), Noël nouvelet (Vn 91), ou l’un des noëls proposés dans ce numéro, ou Jubilate Deo, de Halmos, page 23.Pour l’envoi on n’oubliera pas un grand classique comme Il est né le divin enfant (s’il n’a pas été retenu en ouverture) ou Les anges dans nos campagnes ou un chant marial V 223 Vierge de lumière (Cna 631) avec surtout sa 3e strophe « Vierge de lumière, tu as donné aux hommes le Sauveur du monde : Il a pris chair en notre chair. ».

Messe du Jour de Noël

25 décembre 2015

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14 VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015

« Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanc-tifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de pa tience. » (2ème lecture)

F 180 À pleine voix, chantons pour Dieu (Vn 51) peut ouvrir cette célébration. On peut également reprendre F 5 Peuple fidèle (Cna 402), MY 27 [M 27] Peuples, criez de joie (Cna 579) ou encore, tenter un tropaire écrit spécialement pour cette célébration FX 65-37 Que ta famille, Seigneur Jésus, nous soit une lumière de B. Lienhardt.

L’antienne et les versets du psaume 83 ont été modifiés dans le nouveau Lection-naire. On pourra retenir la version de ce psaume, Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! à la page 33.

On pourra terminer la célébration avec un chant marial comme VP 293-1 [V 293-1] Comme elle est heureuse (Vn 44, Cna 618) aux couplets nous éclairant sur le mystère de l’Incarnation.

Fête de la Sainte Famille

27 décembre 2015

« Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Sei-gneur. Alléluia. » (Verset d’acclama-tion à l’Évangile)

F 57 bis Brillante étoile (Vn 26, Cna 394) ou FP 231 Qui es-tu, roi d’humilité (Cna 403) se sont largement imposés depuis longtemps, ou bien FA 39 Lève-toi, Jéru-salem (Vn 91). On peut tenter d’innover avec À l’Orient, l’étoile a paru sur un texte de Didier Rimaud avec trois versions disponibles FP 47-65-3 (Jean-Marie Vincent) et FP 44 [F44] (Noël Danois) ou FP 557 [F 557] (Carol et Doury, Vn 76), ou F 57-41 Voici le temps où Dieu invite (Vn 81), de Patricia Lebrun. Un tropaire a été écrit par le Père Godard pour cette fête : FX 23-18 Un astre nouveau s’est levé (Vn 11).

L’antienne et les versets du psaume 71 ont été modifiés dans le nouveau Lection-naire. On pourra retenir la version page 34 Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.U 65 Alléluia, nous avons vu son étoile (Deiss) peut nous faire acclamer l’Évan-gile de ce jour.Le processionnal des offrandes pourra revêtir un caractère particulièrement festif avec un chant de l’assemblée B 57-30 Dieu notre Père, voici le pain (Vn 73) ou Voici rassemblée, dans ce pain, dans ce vin (Vn 80), ou encore la chorale seule avec Don que Dieu fait aux hommes (Vn 94) ou B 33-23 Pour son peuple en fête (Vn 24).

D 380 En marchant vers toi, Seigneur (Vn 91) s’imposera pour le processionnal de communion.

Épiphanie du Seigneur

3 janvier 2016

« Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur » (psaume). Ta grâce se manifeste, ta bonté et ta tendresse nous sont données ; ton Esprit Saint est répandu sur les hommes.

En ce dimanche qui célèbre le baptême du Seigneur et la grâce qui nous est faite de vivre de son Esprit, nous pouvons entrer en célébration avec M 27 Peuples, criez de joie (Cna 579, Mna 29.56), ou alors choisir de mettre l’accent sur la démarche baptismale avec K 106 Peuple de baptisés (Cna 573, Mna 52.17), ou I 296 Par le baptême de renaissance (Cna 677, Mna 61.22). Pour vivre ce dimanche en continuité avec le temps de Noël, on peut aussi choisir A 10-20-1 Nous avons marché (Vn 11).Le rite d’aspersion sera proposé et accompagné de I 18-65-11 J’ai vu l’eau vive (Vn 18, Cna 481) ou I 44-62 J’ai vu des fleuves d’eau vive (Vn 43, Ancoli 2011).

Le psaume 103 est proposé dans ce numéro, page 35, avec une mise en œuvre musicale de G. Notebaert. Pour la prière universelle, le refrain peut être un appel explicite à l’Esprit Saint avec KY 48-15-2 Esprit de Dieu, inter-cède pour nous (Vn 13).

On pourra chanter durant la procession de communion D 140-2 Celui qui a mangé de ce pain “chargé de joyeuse espérance” (Vn 49, Cna 321, Mna 29.11). Pour le temps de l’action de grâce, on prendra K 38 Nous chanterons pour toi, Seigneur (Cna 569, Mna 82.20) car “c’est lui qui nous fait revivre”, ou bien K 35 L’Esprit de Dieu repose sur moi (Cna 565) et c’est “Lui qui nous envoie procla-mer les merveilles de Dieu”, ou I 14-66-1 Bien-aimé de Dieu (Vn 26 et 71, Cna 606) qui reprend les mots de l’Évangile et les met en lumière.

Baptême du Seigneur

10 janvier 2016

LES RÉDACTEURS• Temps de l’Avent : Loïc Huguen,

Michel Chauvin, Marie-Agnès Delaunay, Marc Robert, Xavier Saint-Raymond (diocèse de Nantes).

• Temps de Noël : Fabien Barxell (diocèse de Rennes, Dol, et Saint-Malo).

• Du Baptême du Seigneur au 3ème dimanche du Temps ordinaire : Patricia Boillot (diocèse de Nanterre).

Temps ordinaire ANNÉE C

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 15

Tes préceptes, Seigneur, sont droits, ta Parole nous fait vivre. C’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit et cette Bonne Nouvelle nous est confiée pour que nous la portions au monde entier.

Dieu se rend présent au milieu de nous par sa Parole et par son Pain partagé. Au début de la célébration, nous accueillons sa pré-sence pour qu’aujourd’hui s’accomplisse ce qui est annoncé dans l’Évangile. On pourra alors mettre en évidence l’évangé-liaire en le portant dans la procession d’en-trée et en chantant AP 10-00-1 Jour du Seigneur (Vn 35, Cna 562), EA 238-1 Au cœur de ce monde (Mna 82.11) car “le souffle de l’Esprit y fait retentir le cri de la Bonne Nouvelle” ou AX 48-67 Évangile de Dieu (Vn 41).Le Kyrie pourra être chanté avec la messe du Partage A 23-08 De ton peuple ras-semblé par ta Parole (Cna 171).Le psaume 18B sera chanté avec la propo-sition du P. Godard (Vn 78), qui permet à l’assemblée de se joindre au chant en écho. Un Alléluia festif retentira avec U 19-67 Alléluia, louange et gloire à toi (Cna 215-1) ou AL 539 Alléluia, Bonne Nouvelle (Cna 215-3).

Pour la communion : D 105 Nous formons un même corps (Vn 93, Cna 570, Mna 85.16) ou D 140-2 Celui qui a mangé de ce pain (Vn 49, Cna 321, Mna 29.11), D 361-1 La coupe que nous bénissons “est communion au Corps du Christ”.Au moment de l’action de grâce, reprenons KD 14-51-1 Dieu nous a tous appelés (Vn 22, Cna 571), E 164 Les mots que tu nous dis (Mna 46.22), X 548 Ecoute la voix du Seigneur (Cna 761), Pèlerins de la Parole (Vn 94) ou K 42-70 Peuple du Dieu vivant (Vn 29) car on y chante que “sa Parole nous rend libres”.Et pour l’envoi TL 20-76 Allez par toute la terre (Vn 23, Cna 533) ou EDIT 18-29 Allez dans le monde entier.

3ème dimanche du Temps ordinaire

24 janvier 2016

Seigneur, tu nous combles de joie afin que nous sachions dire en tous lieux tes merveilles et manifester le don de ton Esprit pour le bien de tous.

Avec l’entrée dans le Temps ordinaire qui est celui de l’approfondissement de la vie avec le Christ, nous retrouvons une cer-taine simplicité de la liturgie.Pour l’entrée en célébration avec une joyeuse confiance en l’avenir, nous pren-drons IA 20-70-3 Dieu nous éveille à la foi (Vn 24 et 69, Cna 546), Y 243-1 Tenons en éveil (Cna 591, Mna 47.25), A 174 Dieu nous accueille en sa mai-son (Vn 51, Cna 545) ou bien A 55-37-2 Jour de fête, jour de joie (Vn 85).Ce début du Temps ordinaire peut être l’occasion de mettre en œuvre le temps pénitentiel avec la deuxième proposition du Missel : AL 50-64 Prière pénitentielle (Vn 47 et Vn 90) « Seigneur, accorde-nous ton pardon » en prenant soin de le chan-ter plusieurs dimanches de suite. On peut aussi profiter de ce temps pour (re)- découvrir le Gloire à Dieu, avec le Gloire à Dieu (Vn 94) de la Messe pour Notre-Dame de Genève, d’I. Fontaine ou celui de P. Cambourian AL 51-69 Gloire à Dieu (Vn 50, Ancoli 2007 et 2011). Le psaume 95 sera chanté avec la proposition du Cna page 114.

Pour la communion, prenons A 127-1 Dans la joie de partager (Mna 47.13), D 81 Nourris du même pain (Vn 19, Cna 336, Mna 29.21), D 50-07 Voici le pain que donne Dieu (Vn 85), ou en action de grâce, KD 14-56-1 Dieu nous a tous appelés (Vn 22, Cna 571) fait écho à la lecture de s. Paul.Et pour l’envoi K 180 Peuple de Dieu, marche joyeux (Cna 574, Mna 82.23) ou MP 30-79-2 Chantons à Dieu (Vn 24).

2ème dimanche du Temps ordinaire

17 janvier 2016

VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015 15

PRÉSENTATION DES SIGLES

• Cna : Chants notés de l’assemblée.• Mna : Missel noté de l’assemblée.• Cél : Revue Célébrer (promotion épisco-

pale annuelle de chants liturgiques).• Dep : Documents Episcopat (promotion

épiscopale annuelle de chants liturgiques en 1995, 1996, 1997).

• PsA, PsB , PsC, PsFêtes, PsFu : Psautier d’Église qui chante pour les années A, B, C, pour les Fêtes, pour les Funérailles.

• Psaumes-chorals 1 ou 2 : Recueil Psaumes-chorals tome 1 ou 2, Jubilus Voix nouvelles Editions.

• Recueil 3vm 1, Recueil 3vm 2 : Recueil à trois voix mixtes volume 1 ou 2, Jubilus Voix nouvelles Editions.

• Recueil Ord 1 (ou Ord 2, ou Ord 3) : Recueil des chants de l’ordinaire n°1, 2, ou 3, Jubilus Voix nouvelles Editions.

• St-Séverin : Recueil du répertoire de Saint-Séverin, Jubilus Voix nouvelles Editions.

• Vn : revue Voix nouvelles, Vn 32/13 = Voix nouvelles n°32, CD n°13 ; à partir du numéro 36, les CD portent le même numéro que la revue, ils ne sont donc plus précisés.

• Répertoire de l’Emmanuel : la cote Secli si elle existe, sinon la cote IEV (Il est vivant), de l’éditeur.

• Répertoire de Sylvanès : la cote Secli si elle existe, sinon la cote SYL. Les lettres suivant le sigle SYL ne correspondent pas au système d’attribution du Secli par temps liturgique ou par thème ou par rite.

Temps ordinaire ANNÉE C

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201516

→ PROMOTION ÉPISCOPALE 2014

Alléluia pour le temps de l’Avent Acclamation de l’Evangile pour le temps de l’AventTEXTE AELF MUSIQUE PHIL IPPE ROBERT Editions Bayard Liturgie

U 63-87

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 17

(SUITE PAGE SUIVANTE)

VERSETS

ALLÉLUIA POUR LE TEMPS DE L’AVENTVoici une acclamation de l’évangile pour les quatre dimanches de l’Avent des trois années liturgiques ! Une phrase d’introduction précède l’Alléluia chanté par l’assemblée ; cette phrase peut être soit chantée par un chantre, soit jouée par une flûte ou un hautbois, ou à l’orgue, avec souplesse. L’alléluia suit dans un tempo allant, une

pulsation par mesure (blanche pointée à 56). On veillera à la précision ryth-mique de l’hémiole sur l’avant-dernière mesure ; elle vient très naturellement conclure l’alléluia. Cet alléluia existait avec les versets de l’ancien Lection-naire ; il a fait partie de la promotion épiscopale 2014. Le compositeur a retravaillé ces versets en prenant les textes du nouveau Lectionnaire ; chaque dimanche a ainsi son verset confié au chantre. Mélodiquement tous différents,

ils devront donc être préparés attentive-ment. La polyphonie est tout à fait accessible pour un petit groupe de chanteurs ; les ténors chanteront sans appuyer dans l’aigu, et soigneront les do dièse et ré dièse des mesures 7 et 8.On réservera cet alléluia au seul temps de l’Avent, et on le retrouvera ainsi avec joie au début de chaque nouvelle année liturgique.

→ Claire Balanant(diocèse de Nanterre)

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Alma Redemptoris MaterMOTET À DEUX VOIX ÉGALES D’APRÈS L ’ INTONATION L ITURGIQUE

TEXTE DP MUSIQUE CHARLES B ORDES

(SUITE PAGE SUIVANTE)

ERRATUM Erratum Voix nouvelles 95 p. 15 : Une erreur d’altération s’est glissée dans le chant Assemblée des saints à la fin de l’introduction de trompette, 1er système, mesure 3. Il faut jouer un Si bécarre.

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201520

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Halmos a enseigné en tant que professeur au Collège théo-

logique au Conservatoire d’État à Györ, où il a vécu et travaillé après avoir fini ses études Il a également servi comme chef de chœur à la cathédrale de Györ. Il a écrit plu-sieurs centaines d’œuvres : œuvres chorales, chansons, musique de chambre, oratorios, cantates, messes accompagnées à l’orgue et plusieurs œuvres orchestrales.

LE PSAUME 65

Le psaume 65 dont le titre en latin est “le psaume de la résurrection” correspond à une liturgie d’action de grâces pour la communauté qui rappelle par le style et l’horizon universaliste la seconde partie du livre d’Isaïe.

Nous n’avons ici qu’un extrait du psaume, à savoir les versets 1, 2 (incomplet), et le verset 16. Mais il est important de relire tout le psaume pour bien comprendre cette prière. Comme très souvent dans les psaumes et les prières orientales, le dernier verset donne le sens et la clé de l’ensemble et le justifie.

19 – Et pourtant, Dieu a écouté, il entend le cri de ma prière.

20 – Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour !

Si la joie peut éclater, c’est parce que la prière dans l’épreuve n’a pas été vaine, Dieu l’a entendue et il a apporté le salut. Le psalmiste en témoigne (verset 16, présent dans le chant) et c’est ce témoignage qui justifie l’exhortation à la louange !

Dans la liturgie des messes domini-cales et des fêtes, le psaume 65 est chanté le 6ème dimanche de Pâques de l’année A, le 14ème dimanche du Temps ordinaire de l’année C et pour les baptêmes d’adultes.

MISE EN MUSIQUE

Le compositeur utilise deux procé-dés pour faire émerger la polypho-nie :

- Les phrases mélodiques sont presque toujours attaquées par deux grandes sections : les voix de femmes (soprani et alti) et les voix d’hommes (ténors et basses) à l’unisson. La polyphonie naît de ces unissons lorsque le compo-siteur divise les voix de femmes et d’hommes dans leurs pupitres naturels (m. 1 à 17 et 31 à 37).

- La pièce est construite sur la base d’un canon entre les voix d’hommes et les voix de femmes d’un bout à l’autre sauf pour la coda finale.

Ce double procédé donne un effet « d’éventail qui s’ouvre » : chaque phrase mélodique émerge d’un point unique, un unisson, et se déploie progressivement dans une polyphonie riche, par la division des pupitres et le canon. Certai-nement, le compositeur a voulu exprimer que la diversité d’une louange « ajustée », c’est-à-dire juste et vraie, ne peut naître que de l’unité.

Si l’on devait expliquer ce choix d’écriture, l’appellation « canon- carillon » serait certainement la plus appropriée (1). En effet, les lignes mélodiques dynamiques et presque toujours ascendantes, avec de grands sauts d’intervalles, orien-tées vers le ciel, lancées comme des cloches prendraient leur envol avant de faire retentir leur timbre, ainsi que l’écho de l’écriture en canon, évoquant sans aucun doute la volée carillonnante des cloches du matin de Pâques.

La pièce est divisée en 4 sections :

- Section 1 - mesures 1 à 17 : thème de canon 1 initié par les voix de femmes. C’est un thème enlevé, ascendant avec de grands sauts d’intervalles. Le canon présente une polyphonie minimale. C’est une évocation de la joie et des cloches du matin de Pâques.

- Section 2 - mesures 18 à 30 : thème de canon 2. C’est un thème plus scandé, la polypho-nie est plus présente. Il se calme et s’apaise des mesures 25 à 30 pour inviter à l’écoute et l’inté-riorité « audite ». Cela s’accom-pagne d’un decrescendo et d’un point d’orgue qui vise à capter l’attention de l’auditeur, comme pour dire : « vous vous deman-dez pourquoi je vous invite à la louange, et bien, écoutez, je vais vous le dire ».

- Section 3 - mesures 31 à 47. Elle se divise en deux sous-sections. De la mesure 31 à 37, le canon 1 est réexposé en commençant par les voix d’hommes. De la mesure 38 à 47, le canon 2 est réexposé, en suivant la même dynamique, decrescendo et point d’orgue.

László Halmos est un compositeur et un chef de chœur hongrois du XXe siècle (1909-1997). Il est l’un des musiciens d’Église les plus importants en Hongrie.

à portée de notes

JUBILATE DEO

Traduction du Psaume 65Acclamez Dieu, toute la terre ; Fêtez la gloire de son nom.Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :Je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme. Alléluia !

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201522

- Coda - mesures 48 à 57 : un long alléluia paisible sur pédale de fa#. Le compositeur semble nous prendre à contrepied, on pourrait s’attendre à une ex-plosion tonitruante : il n’en est rien. Les alléluias, au contraire, nous ramènent vers une intério-rité, dans un climat moins ryth-mique, plus fluide, plus posé. La joie d’être sauvé s’accompagne d’une jubilation intérieure et pai-sible. Mesures 54 à 57, un rappel du canon 1 est donné aux voix d’hommes avec une longue pé-dale ré/fa# aux voix de femmes.

MISE EN ŒUVRE

Tempo et mesure

Le tempo est plutôt rapide, allant, joyeux. La structure en canon implique une régularité presque métronomique, pour éviter de transformer le carillon en brou-haha incompréhensible et déstruc-turé. On veillera par conséquent à bien travailler les ralentis et les points d’orgue que le chef de chœur n’indiquera pas « à la libre inspira-tion du moment » mais imprimera

comme un changement de tempo intrinsèque à la pièce lors des répétitions.

La mesure changeante peut déconcerter. Il ne faut pas se laisser im-pressionner ni donner beaucoup d’importance à ces changements car le compositeur ne fait que suivre le texte. Il faudra donc se laisser guider par la prosodie latine, que le compositeur respecte à merveille. La musique ne fait que l’épouser. Ainsi, il sera bon de travailler sur la structure rythmique du texte, en « parlant » le chant et imprimer ainsi la dynamique latine. Après cet exercice, la mise en place ne devrait plus poser aucun problème.

Prosodie

Ce travail de phrasé est d’autant plus nécessaire qu’il évitera de transformer ce magnifique carillon en « scandage » haché. En effet, les intervalles disjoints du canon 1 présentent un risque, et on veillera à bien rester sur un legato dyna-mique, léger et timbré, comme l’in-tervalle de sixte fa#-ré des soprani (m. 4).Ce risque est encore plus présent sur les formules répétitives : « psal-mum dicite » (m. 18) et « quanta fecit Dominus » (m. 38) ; le seul moyen de l’éviter est de coller à la prosodie du texte latin. La coda demandera un travail par-ticulier. Le tempo est plus lent, plus souple, plus volatile. Par consé-quent, le chef de chœur devra faire travailler très précisément les attaques des soprani. Cette grande vocalise d’alléluias est construite très progressivement et ne consti-tue en fait qu’une seule grande phrase, même si elle est ponctuée de silences : 4 notes, puis 6 notes, puis 9 notes… Le grand défi est de garder une vraie précision et une légèreté aérienne, sans scander et très legato. Les 4 noires accentuées, dans un mouvement mélodique

descendant finissent de nous rame-ner vers cette paix intérieure qui s’associe à la joie, joie recarillonnée discrètement par les hommes dans les dernières mesures.

Les notes et l’harmonie

Dans le canon 1, les attaques sont toujours à l’unisson Soprani/Alti et Ténors/Basses. On veillera à soigner ces attaques à l’unisson, en particulier le timbre des voix lorsque celles-ci sont à la limite de leur tessiture par exemple pour les alti et basses : « universa terra » (m. 5 et 6) ; « qui timetis » (m. 35 et 36). Dans la section 2, on appor-tera le même soin pour les soprani : « et narrabo vobis » (m. 28 et sui-vantes).Dans le canon 2 (m. 18 et 38), le compositeur utilise des intervalles de quartes parallèles pour donner un effet « d’harmonique de clo-che ». Bien veiller à leur justesse.On retrouve cette écriture en quartes entre les soprani et les altis dans la coda. On y apportera un soin d’autant plus grand que le tempo est lent et le climat aérien et doux.De la même manière, on veillera à la stabilité des notes pédales, stabi-lité d’autant plus nécessaire que les autres voix reviennent par la suite sur cette note pédale :• ré des ténors et basses sur le canon

2 mesures 18, 38 et suivantes.• le ré/fa# des alti/soprani mesures

26-27 et mesures 46-47.• fa# des ténors et basses sur les

alléluias de la coda, mesures 48 et suivantes.

CONCLUSION

Voici une pièce très joyeuse, acces-sible musicalement. Elle fera sans aucun doute le bonheur des cho-rales. Son utilisation peut s’étendre à tout le Temps pascal ainsi que lors d’un concert spirituel.

→ Grégory Notebaert(Vietnam)

1. Cette économie d’écriture n’est pas sans rappeler celle de Benjamin Britten, dans une autre esthétique.

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 23

Jubilate DeoTEXTE PSAUME 65 MUSIQUE LASZLO HALMOS (1945) Éditions Caecilia

→ Voir page 21

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201524

Jubilate Deo(SUITE ET F IN)

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 25

Un soir que les bergersTEXTE ET MUSIQUE NOËL DU BÉARN

4 ÈME COUPLET ET HARMONISAT ION ÉT IENNE DANIEL

Jubilus Voix nouvelles Editions

UN SOIR QUE LES BERGERS Voici un noël traditionnel qui réjouira tous les amateurs de ce riche réper-toire ! Étienne Daniel a souhaité rendre service aux chœurs qui chantent avec une seule voix masculine. Extrait du re-cueil Onze noëls pour trois voix mixtes harmonisés par Étienne Daniel (Jubi-lus Voix nouvelles Éditions), ce noël traditionnel du Béarn ne pose pas de grands problèmes de réalisation. On veillera à l’interpréter avec souplesse et légèreté, sans force, utilisant un tempo allant qui permette toutefois la compré-hension de toutes les syllabes.

Oui, ces textes sont de véritables pe-tites catéchèses populaires et Étienne Daniel a même ajouté un 4e couplet aux paroles plus anciennes, apportant un éclairage complémentaire et essentiel : « Cet enfant tout petit nous apprend qui nous sommes : en venant sur la terre il nous ouvre les cieux ; et, prenant notre chair, se faisant Fils de l’homme il fait de nous des Fils de Dieu. ». Ce n’est donc pas simplement un texte décora-tif et narratif. On peut même supposer que l’avenir de ces noëls repose sur la réactualisation de leurs paroles, renou-velant ainsi cette belle tradition.Attention chez la soprane à chanter bien haut le do dièse succédant au do

bécarre sur la dernière phrase. L’alto sera vigilant pour la justesse du 2e

temps de l’avant-dernière mesure et veillera à ne pas écraser la note finale. Si on a la chance de collaborer avec un organiste créatif, on pourra susciter un jeu d’alternance pour laisser le clavier apporter ses propres couleurs et lais-ser le chant respirer. Hélas, sauf erreur, cette mélodie n’a pas fait l’objet de va-riations ou de fantaisies déjà écrites. À l’unisson ou en polyphonie, ce noël trouvera assurément une belle place lors de la veillée qui précède la messe de la nuit ou lors d’un concert spirituel.

→ Fabien Barxell (diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo)

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VOISIN, D’OÙ VENAIT CE GRAND BRUIT ? Voilà un noël très agréable à interpré-ter et à entendre, léger et dynamique. Disons d’emblée qu’il conviendra pour une veillée de Noël, un concert spirituel. Ce pourra même être l’occasion d’utili-ser les compétences de jeunes flûtistes qui alterneront des interludes avec les trois couplets du chant. N’oublions pas que la veillée de Noël est une occasion de pouvoir rassembler les instrumen-tistes qui viennent rehausser de leur participation ce moment où la musique est privilégiée dans l’année liturgique.C’est un noël polyphonique mais les petites chorales peuvent tout à fait se l’approprier à l’unisson, la voix du chant (soprano) se suffisant à elle-même. La mélodie en Fa Majeur est très facile et très chantante, le fa aigu étant furtif au 4ème système et 4 mesures avant la fin ; mais on trouve la même chose dans le noël classique Douce nuit.

Pour aborder la polyphonie, il convient d’observer l’entrée progressive des voix, comme une sorte de fugue. On pourra ainsi travailler en deux parties distinctes : les 2 premiers systèmes, puis les 3 suivants. 1er et 2e systèmes, travailler la voix de soprano et celle de basse en même temps : départ en dé-calage de 2 mesures une quarte plus bas avec le même rythme comme un canon. Au 2e système, cela donnera un aperçu des dialogues, des conver-sations, des chuchotements, mar-qués par le piano du 1er système. Les mesures 8 à 11 font se retrouver les sopranes et les basses sur le même rythme et surtout les mêmes paroles. Lorsque ces deux voix sont bien en place, on remarquera que les alti et les ténors répondent exactement aux sopranes avec un départ décalé. Une fois que le départ des alti et des té-nors est bien en place pour ce premier système, on poursuivra jusqu’aux me-sures 8 à 11 qui voient les sopranes et

les alti se rejoindre avec les mêmes pa-roles tandis que les ténors continuent de babiller pendant les deux blanches. On ajoute à ce moment les basses pour ces deux premiers systèmes. Le gros du travail est fait. On retrouvera au 3e système un départ décalé d’une mesure pour les quatre voix (SATB). Ce sera l’occasion de faire un exercice de diction pour que le texte soit vraiment audible et bien articulé, la plupart des notes étant piquées. Bien remarquer à quel moment les quatre voix disent les mêmes mots en même temps à partir de « bergers… » puis, il faudra attendre les 4 dernières mesures de ce noël pour terminer en apothéose avec le for-tissimo : « réveillez-vous »…

→ Bertrand Retail(diocèse de Luçon)

(Un recueil complet de noëls très bien harmo-nisés par Gevaert est disponible sur internet, libre de droit).

(SUITE ET F IN)

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 27

→ Voir page 26

Voisin, d’où venait ce grand bruit ?MUSIQUE NOËL POPULAIRE

HARMONISAT ION FRANCOIS -AUGUSTE GEVAERT (1828-1908)

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Voisin, d’où venait ce grand bruit ?(SUITE ET F IN)

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 29

VOISINS ET VOISINESVoici une pièce qui viendra enrichir le répertoire des veillées ou des concerts spirituels du temps de la Nativité. Elle est destinée à être écoutée par l’assemblée et doit être chantée a cappella, ce qui n’empêche pas l’orgue d’improviser un prélude et/ou un postlude. On y retrouve la joie et l’empressement de tous ceux qui, à la suite des bergers, sont venus adorer l’Enfant-Jésus à la crèche. La mé-lodie originale est extrêmement simple, en accord avec toute la fraîcheur qui se dégage du texte. C. Villeneuve en pro-pose un riche habillage.Dans les strophes impaires, cette mélo-die est confiée aux soprani. Les basses donnent la ponctuation harmonique, tandis que les ténors apportent un élé-

ment contrapuntique. Les alti, elles, ont un rôle quasiment instrumental, avec des arpèges assez inhabituels : l’articulation devra être particulièrement travaillée, tout en maintenant la légèreté nécessaire, sans accentuer les syllabes finales des mots « merveilles » et « divines » (m. 5 et 6). On mettra également en valeur les motifs à base de doubles-croches (m. 9-10 et 11 notamment).Dans les strophes paires, le chant est confié aux ténors, les parties supérieures sont en imitations. Les dernières mesures apportent un élément rythmique nou-veau, avec les syncopes des alti, qu’il conviendra de faire ressortir. Notons aussi quelques particularités harmoniques avec le dédoublement facultatif des sopranes (arrivée du si bémol), et la belle ligne de basse dans la dernière phrase. Cette har-

monisation est plus délicate et peut être confiée à quelques solistes. Des indications précises de nuances sont données : le respect de celles-ci permet-tra de donner un rôle à chaque pupitre et de rechercher, malgré les décalages rythmiques, une certaine intelligibilité du texte.La phase d’apprentissage gagnera à être effectuée avec méthode :- travailler d’abord très lentement chaque

partie avec une grande précision ryth-mique ; l’accélération du tempo viendra plus tard.

- puis travailler en binômes (S-A, S-B, A-B, T-B, A-T), avant d’ajouter une 3ème, puis une 4ème voix.

→ Isabelle Fontaine(diocèse de Soissons, Laon

et Saint-Quentin)

Voisins et voisinesMÉLODIE JOHAN ABRAHAM PETER SCHULZ (1747-1800)

TEXTE CHRISTOPH VON SCHMID HARMONISAT ION CHRIST IAN V ILLENEUVE

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201530

Voisins et voisines(SUITE ET F IN)

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 31

Cantique d’IsaïeJubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.TEXTE AELF MUSIQUE GUILLAUME MARIONNEAU

3ème DIMANCHE DE L’AVENT

Jubilus Voix nouvelles Editions

→ Voir page 36

Voici le Dieu qui me sauve :j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;il est pour moi le salut.Exultant de joie, vous puiserez les eauxaux sources du salut.

Rendez grâce au Seigneur,proclamez son nom,annoncez parmi les peuples ses hauts faits !Redites-le : « Sublime est son nom ! «

Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,et toute la terre le sait.Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

Psaumes de l’année C

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201532

Psaume 95Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur !TEXTE AELF MUSIQUE ALEXIS DUFFAURE

MESSE DE LA NUIT DE NOËL

Jubilus Voix nouvelles Editions

→ Voir page 36

(1) Chantez au Seigneur un chant nouveau,chantez au Seigneur, terre entière,chantez au Seigneur et bénissez son nom !

(2) De jour en jour, proclamez son salut,racontez à tous les peuples sa gloire,à toutes les nations ses merveilles !

(3) Joie au ciel ! Exulte la terre !Les masses de la mer mugissent,la campagne tout entière est en fête.

(4) Les arbres des forêts dansent de joieDevant la face du Seigneur, car il vient,car il vient pour juger la terre.

(5) Il jugera le monde avec justice,et les peuples selon sa vérité !

Psaumes de l’année C

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 33

Psaume 83Heureux les habitants de ta maison, Seigneur !TEXTE AELF MUSIQUE GREGORY NOTEBAERT

LA SAINTE FAMILLE

Jubilus Voix nouvelles Editions

→ Voir page 36

(1) De quel amour sont aimées tes demeures,Seigneur, Dieu de l’univers.Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant.

(2) Heureux les habitants de ta maison :ils pourront te chanter encore !Heureux les hommes dont tu es la force :des chemins s’ouvrent dans leur cœur !

(3) Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;écoute, Dieu de Jacob.Dieu, vois notre bouclier,regarde le visage de ton messie.

Psaumes de l’année C

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201534

Psaume 71Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi. TEXTE AELF MUSIQUE ALEXIS DUFFAURE

ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

Jubilus Voix nouvelles Editions

→ Voir page 36

Psaumes de l’année C

(1) Dieu, donne au roi tes pouvoirs,à ce fils de roi ta justice.Qu’il gouverne ton peuple avec justice,qu’il fasse droit au malheureux !

(2) En ces jours-là, fleurira la justice,grande paix jusqu’à la fin des lunes !Qu’il domine de la mer à la mer,et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

(3) Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents.Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.Tous les rois se prosterneront devant lui,tous les pays le serviront.

(4) Il délivrera le pauvre qui appelleet le malheureux sans recours.Il aura souci du faible et du pauvre,du pauvre dont il sauve la vie.

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 35

Psaumes de l’année C

Psaume 103Bénis le Seigneur, ô mon âme, Seigneur mon Dieu, tu es si grand !TEXTE AELF MUSIQUE GREGORY NOTEBAERT

BAPTÊME DU SEIGNEUR

Jubilus Voix nouvelles Editions

→ Voir page 36

(1) Revêtu de magnificence,tu as pour manteau la lumière !Comme une tenture, tu déploies les cieux,tu élèves dans leurs eaux tes demeures.

(2) Des nuées, tu te fais un char,tu t’avances sur les ailes du vent;tu prends les vents pour messagers,pour serviteurs, les flammes des éclairs.

(3) Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens.Voici l’immensité de la mer,son grouillement innombrable d’animaux grands et petits.

(4) Tous, ils comptent sur toipour recevoir leur nourriture au temps voulu.Tu donnes : eux, ils ramassent ;tu ouvres la main : ils sont comblés.

(5) Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ;tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;tu renouvelles la face de la terre.

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201536

Psaumes de l’année C

C O M M E N T A I R E S

Les antiennes proposées dans ce numéro de Voix nouvelles sont celles du nouveau Lectionnaire des dimanches. Les polyphonies proposées pour l’antienne ne sont pas obligatoires, mais peuvent convenir à une chorale.

Cantique d’Isaïe - 3ème dimanche de l’AventCe cantique AT 19 tiré de l’Ancien Testament (Isaïe 12), aussi appelé « chant des rachetés », est un chant d’action de grâce, chanté chaque année à la Veillée pascale. En ce 3ème dimanche de l’Avent, il répond à la lecture de Sophonie : « Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie » car le Seigneur est à l’œuvre : il rassemble son peuple et fait disparaître toute peur. Ce dimanche, « dimanche de la joie » ou « de Gaudete » en raison du premier mot de l’introït grégorien, est celui où la joie s’exprime dans la liturgie de la Parole (s. Paul : « soyez dans la joie ») et dans les chants : le Seigneur est proche !

Psaume 95 - Messe de la nuit de NoëlL’antienne de ce psaume reprend la proclamation de l’ange dans l’évangile (Lc 2, 11) de la nuit de Noël : « je vous annonce une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, vous est né un Sauveur… ». Les psaumes 95 (Messe de la nuit), 96 (Messe de l’aurore) et 97 (Messe du Jour de Noël) nous invitent à rendre grâce pour cette bonne nouvelle. La création entière est en fête et danse de joie ! Que vos chants se joignent à ceux des anges pour chanter un chant nouveau.

Psaume 83 - Fête de la Sainte FamilleCe psaume n’apparaît qu’une fois dans le Lectionnaire dominical sur les trois années. C’est le chant d’un croyant prêt à servir le Seigneur tous les jours de sa vie, dont le cœur et la chair sont entièrement tournés vers lui. « Heu-reux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur ! ». D’ailleurs ce psaume est souvent chanté lors des ordinations. Antienne et psalmodie seront chantées avec douceur dans un tempo paisible, propre à manifester la paix et la confiance du psalmiste envers son Seigneur. La chorale n’introduira la polyphonie qu’à la toute fin du psaume en raison des départs successifs.

Psaume 71 - Fête de l’ÉpiphanieDans ce psaume, s’exprime la prière du peuple pour son nouveau roi : qu’il gouverne avec justice… qu’il ait souci du faible et du pauvre… C’est un règne idéal de paix et de justice qui est ainsi présenté et qui pour nous chrétiens évoque bien sûr le Règne de Dieu. C’est la même espérance à travers les siècles. Le lien avec la première lecture est clair : la servitude et l’engourdissement cèdent la place à la vie nouvelle, la lumière succède aux ténèbres ; toutes les nations viennent adorer le Seigneur, roi de l’univers. La mélodie de l’antienne est particulièrement figurative puisqu’elle reproduit, par son mouvement descendant, la prosternation des nations devant le roi.

Psaume 103 - Baptême du SeigneurCe psaume 103 est chanté à la Veillée pascale et à la Pentecôte, ce qui relie clairement la fête du Baptême du Seigneur à ces deux fêtes. D’ailleurs dans l’Évangile de ce dimanche, l’Esprit Saint est bien présent puisqu’il est d’abord annoncé par Jean-Baptiste « lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » et qu’il descend ensuite sur Jésus sous la forme de la colombe. La création entière rend grâce à Dieu : « Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait », puis « Tu envoies ton souffle : ils sont créés ». Musicalement, n’ayons sur-tout pas peur des 5 bémols ! La mélodie de l’antienne est tout en souplesse et très facile à chanter. En cas de doute, ne pas hésiter à demander à l’organiste ou un musicien de la jouer pour vous la mettre dans l’oreille. Le psalmiste veillera à la justesse des intervalles au 3ème et 4ème stiques.

→ Claire Balanant (diocèse de Nanterre)

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Gaudete

page grégorienne

Introït du 3ème dimanche de l’Avent

Cet introït tient une place un peu par-ticulière dans le répertoire grégo-

rien. Outre sa longueur tout à fait inha-bituelle, son origine scripturaire non psalmique (Ph 4, 4-5) est également très exceptionnelle. Le texte de s. Paul nous exhorte à la joie : Gaudete, exhortation qui devient presque un commandement par la réitération : iterum dico, gaudete. Il s’agit de cette joie ressentie à l’ap-proche de Noël, joie qui nous allège du poids de tous nos soucis : Le Seigneur est proche, ne vous souciez de rien, nous invitant à nous remettre entre les mains de Dieu, en lui adressant nos prières.

Il est composé de deux phrases parfaite-ment identifiables.La 1ère phrase expose l’exhortation à la joie. Elle commence et se termine par le mot gaudete. Le 1er, de RÉ à FA, est le point de départ d’une grande intonation ornée (Gaudete in Domino semper) qui va mener la mélodie jusqu’au LA modal du 1er mode grégorien, tandis que le 2nd, de FA à RÉ, coïncide avec la cadence conclusive de la phrase sur RÉ, après une courte récitation sur FA (iterum dico, gaudete) ; notez le redoublement du FA sur –rum, exprimant bien l’in-sistance de l’Apôtre. Entre les deux, au sommet mélodique et expressif de la phrase (Sib chanté au-dessus du LA modal), sont exprimés l’objet de la joie (in Domino, dans le Seigneur) et le cadre temporel (semper, toujours).La 2nde phrase est bâtie sur le même modèle que la 1ère mais, beaucoup plus développée, elle est construite en 3 sec-tions tout en restant parfaitement uni-fiée.On retrouve donc une intonation de RÉ à LA qui, en deux temps, fait également entendre le palier FA (Modestia ves-tra). Puis, un développement mélodique autour du LA fait réentendre le mou-

vement intona-toire FA-SOL-LA : nota sit omnibus (cf. in Domino…, vestra…) avant la cadence pro-visoire sur FA (descente douce et progressive sur hominibus) ponctuant ainsi cette 1ère section en un palier important vers le sommet de l’introït ; l’in-flexion mélo-dique de la cadence per-mettra dans la 2ème section une plus grande amplitude vers le sommet.

La 2ème section est constituée par ce sommet mélodique, véritable climax de la pièce entière. Elle reprend l’idée qui était exprimée au sommet de la 1ère phrase (in Domino semper). Dominus renvoie bien sûr à Domino, le Seigneur comme motif et cause de la joie. Mais cette joie, qui par le mot semper était exprimée dans une idée d’intemporalité, prend corps dans l’instant à venir (prope : il est proche) ; le Verbe éternel est sur le point de s’incarner dans notre temporalité ! La montée mélodique procède alors par marches successives : SOL-FA-SOL-SOL / LA-SOL-LA-LA (variation ornemen-tale de la cellule mélodique FA-SOL-LA déjà citée) et se prolonge au-dessus du LA par la broderie/appogiature SI : SI-LA-SI-SI, pour amener le point culmi-nant DO redoublé sur l’accent de nihil, car rien, aucune inquiétude ni aucune angoisse, ne saurait entraver la venue de notre Rédempteur… Cette 2ème section s’achève par la même formule caden-tielle que la 1ère (comparez hominibus et solliciti sitis), mais la cadence est ici inversée (FA-SOL au lieu de SOL-FA) et donc suspensive, retardant ainsi, tout en lui donnant plus d’ampleur, la chute au grave de la mélodie.

La 3ème section exploite donc le grave du mode. À partir du DO grave, la mélodie se développe par une montée en deux temps (DO-RÉ-FA / DO-RÉ-SOL), jusqu’au SOL mis en relief par la for-mule de oratione, sommet de cette sec-tion. La conclusion quant à elle se fait de FA à RÉ comme lors de la 1ère phrase, mais de manière plus développée. Après une brève récitation sur FA, une marche mélodique amène le DO grave (peti-tiones vestræ, résonnance du DO initial de sed in omni) avant de revenir au RÉ par un bref rappel du FA sur l’accent de innotescant. La proximité de la venue du Sauveur s’accomplit également dans le cœur de chaque homme et va se réa-liser sacramentellement, au cours de la célébration de la messe introduite par ce chant, dans la communion eucharis-tique. Et c’est dans l’intimité de notre cœur que s’opère cette rencontre et ce dialogue au cours duquel nous pouvons « adresser nos demandes à Dieu ».

→ Sylvain Dieudonné(Maître de chœur à la cathédrale

Notre-Dame de Paris)

Traduction

« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis, soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, par la prière faites connaître à Dieu vos demandes. » (Ph 4, 4-5)

Verset : « Tu as béni, Seigneur, ta terre ; tu as fait revenir Jacob de captivité. » (Ps 84, 2)

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Le chant révèle l’âme d’une communauté qui exprime son

unité dans la diversité. Il est le rythme d’une âme commune qui donne une densité à la prière. À l’Eucharistie, le peuple de Dieu confesse « le mystère de la foi » par son chant.

CHANTER D’UNE SEULE VOIXFaire d’une assemblée disparate un chœur, c’est à ce travail qu’est confronté l’animateur. Les mots ont un sens, il faut le découvrir. La musique a un rythme, il faut le respecter. Le chant exprime la supplication, l’expression de la foi, la louange, la joie. Musique et foi s’unissent pour chanter le Sei-

gneur. La prière devient joyeuse et grave, légère et profonde.Détendu, souriant, efficace et dis-cret, l’animateur s’investit. Par la pulsation, il assure le rythme. Le geste, utile, doit rester discret. L’assemblée doit s’entendre chan-ter, elle est un « chœur » et l’Esprit d’unité la travaille. L’animation demande une formation qui per-met d’apprendre et de vérifier, par exemple, l’attitude devant un mi-cro. Si l’animateur chante à pleine voix devant son micro, l’assem-blée n’a plus qu’à se taire.

SE FORMERUn stage ANCOLI sur une semaine est d’une grande richesse pour cha-cun. Les différents ateliers proposés

et choisis nous aident beaucoup. L’écoute, l’expérience des uns enri-chit celle des autres. Devant les dif-ficultés exprimées, des moyens nous sont donnés. À nous d’essayer de les mettre en œuvre par la suite. Une réflexion sur la liturgie est aussi très précieuse.Mais un stage ne suffit pas. Nous avons sans cesse besoin de nous renouveler pour un meilleur ser-vice de l’assemblée et pour ne pas tomber dans la « routine » : cette absence de nous-même dans ce que nous faisons.

« Heureux ceux qui t’acclament et chantent ton Nom » (Ps 97,4).

→ Sr. Marie-Françoise(diocèse de Laval)

Une assemblée dominicale est composée de personnes diverses venues pour écouter la Parole de Dieu et entrer dans le don que Jésus fait de sa vie. Le chant qui exprime sa foi, s’épanouira en béatitude dans le ciel. « Alors sortit du trône une voix qui disait : louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands. » (Ap 19, 5).

ensemble, prions

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 39

au service de la prière commune

PRÉSIDER

LOUER LE SEIGNEUR SUR LA HARPE

Entrer en liturgie, la vivre, la servir en nous laissant porter

par elle, dans le respect des mys-tères célébrés et de l’assemblée convoquée : voici l’essentiel du ministère de la présidence. Pour éviter les tensions, qu’elles soient dues au manque d’expérience, à la timidité, ou au contraire au senti-ment de routine et à une pratique devenue mécanique, l’exercice de la présidence requiert une quête d’équilibre et de liberté.

LIBERTÉUne liberté vis-à-vis des axiomes « in persona Christi », et « in per-sona Ecclesiae », tous deux lourds d’une responsabilité, en ajoutant une troisième posture intéres-sante : celle selon laquelle le prêtre prie aussi au cœur de sa propre vocation. Il faut alors se souvenir de ce qui a pris la forme d’un proverbe : « un

préside et tous célèbrent », pour ne pas oublier l’Église, sacrement de l’unité, où chaque ministère, chaque charisme se déploie.

La parabole de Jean-Baptiste sur les noces du Christ et de l’Église (Jn. 3) : prend un relief particulier pour le prêtre, ami de l’Époux, qui invite au repas du Seigneur en re-prenant les paroles du Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu… ». Il n’y a en réalité qu’une Présidence : celle du Christ, et nos actions sont à l’origine celles de l’Esprit-Saint. Nous ne sommes pas l’origine de la Grâce, nous en sommes les ins-truments. Le savoir remet toutes choses à leur juste place.

ASCÈSEL’ascèse marque particulièrement la présidence. Le célébrant doit ré-sister à deux tendances, deux pen-chants fort différents mais qui ont la séduction d’être rassurants : le rubricisme et la maîtrise subjective de la liturgie. Le premier se réfugie

derrière des règles et des lois litur-giques, s’enferrant dans une rigidité, allant jusqu’à la déshumanisation, la désincarnation de la liturgie. La seconde, sous prétexte de liberté, prend ses distances avec les règles liturgiques, dans une fantaisie où la seule référence est le célébrant lui-même, allant ainsi jusqu’à suppri-mer ce qui constitue un rite et som-brant souvent dans la forme d’un animateur.

Une bonne connaissance des livres liturgiques et des rituels est néces-saire, afin d’utiliser au mieux leur langage, et leurs normes, les tradui-sant en gestes et actions dans des es-paces liturgiques divers. Pour le bien des fidèles, ils seront toujours d’effi-caces chemins de la communion de la communauté avec Dieu, dans la vérité et dans la liberté, car en litur-gie aussi l’obéissance rend libre !

→ P. Éric Jacoulet (diocèse d’Aix-en-Provence

et Arles)

Depuis quelques années déjà, je participe aux messes au sein de

ma paroisse ou de mon lycée en tant que musicienne. Le plus souvent, il s’agit d’animer les chants ou de pré-parer et d’organiser les répétitions de chants avant la messe. D’autres fois, j’accompagne la célébration à la harpe, en particulier pendant l’offertoire ou en action de grâce, car cet instrument se prête bien à l’intériorisation, l’objectif étant de porter les fidèles dans la prière. J’ai par exemple joué à deux re-prises pour des ordinations à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Je vis chacune de ces expériences comme un service rendu pour la beauté de la liturgie. En effet, même si jouer pendant la messe rend parfois moins facile pour moi la prière, ou si la préparation me demande du temps, ce service rendu ne sera pas fait par un autre et il aide les fidèles à prier. C’est cela qui est le plus important : aider les autres à prier. On dit souvent que

bien chanter, c’est prier deux fois. Alors, si l’équipe de musiciens porte l’assemblée dans la prière par le chant, l’objectif est atteint !En participant à l’organisation de la messe, on devient plus attentif au déroulement de la célébration, on fait davantage attention à tous ceux qui ont contribué, chacun à leur manière, à la beauté de cette messe : l’équipe des fleuristes, l’organiste, les sacristains … Me mettre au ser-vice de la liturgie me permet donc de m’ouvrir aux autres, qui sont comme moi membres de l’Église et enfants de Dieu, rassemblés chaque dimanche pour le louer par la prière et par le chant. Je peux ainsi me rapprocher de Dieu en apprenant à contempler, en tous ceux qui m’en-tourent, le Christ présent au milieu de nous et qui vient se donner dans sa sainte Eucharistie.

→ Marguerite Leger, 17 ans(diocèse de Luçon)

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 201540

ensemble, prions

UNE VOCATIONTrès jeune, j’ai su que je voulais être organiste. A l’âge de 12 ans, fort de quelques stages auprès de l’ANFOL, je commençais à accompagner mes premières messes. En faire mon mé-tier ? Je n’y pensais pas vraiment. C’est devenu comme une évidence au fil des formations et de mes ex-périences. Aujourd’hui, mon poste de musicien d’Église comme orga-niste et chef de chœur m’occupe à mi-temps. Travailler pour l’Église n’est pas toujours aisé, la frontière entre bénévolat et salariat n’étant pas nécessairement nette, pour soi (en tant que croyant) comme pour les autres. Je travaille quasi exclu-sivement avec des bénévoles qui ne comptent pas leur temps ! L’exi-gence – souhaitable – du musicien liturgique doit parfois savoir se sa-tisfaire de compétences variables ou de choix qui lui sont imposés, tant musicaux que liturgiques, car notre rôle est d’abord d’être au service.

UNE MISSION Au quotidien, mon métier que je vis comme une mission d’Église me permet d’approfondir et d’exprimer ma foi, dans l’accompagnement

des liturgies, les rencontres avec les familles en deuil, ceux qui se pré-parent au mariage ou à un autre sacrement. C’est une grande joie ! Même si cette mission comporte une part technique importante, je veille à rester le plus présent pos-sible et à m’adapter au mieux à la liturgie, n’hésitant pas à changer au dernier moment un morceau pour l’offertoire, par exemple. Savoir improviser, même modestement, est aussi une ressource qui permet cet ajustement indispensable aux rites.

L’EXIGENCE DE BEAUTÉ La beauté de la musique, comme celle des lieux, sont des éléments qui peuvent, au-delà d’une émo-tion, nous rapprocher de Dieu. Je

garde toujours en mémoire cette idée : si quelqu’un entrait dans l’église maintenant, la musique que je joue pourrait-elle le toucher et lui donner envie de rester, de décou-vrir ce qui fait notre foi ? Même si d’excellents musiciens exercent bé-névolement, c’est une chance pour l’Église de pouvoir aussi disposer de professionnels qui peuvent, par leurs compétences et leur action, aider à maintenir une certaine exi-gence de beauté pour nos liturgies, être force de proposition et contri-buer à la formation des bénévoles tout autant indispensables.

→ Loïc de Lacombe (diocèse de Nanterre)

Patrice est modeste. « Je ne suis pas musicien, je sais juste jouer

des accords. » On lui a demandé d’accompagner les messes des fa-milles, ou des soirées des Équipes de Dirigeants Chrétiens. « La guitare est appréciée comme un instrument qui rend vivant le chant liturgique. Jouer à la messe est un service. Il ne s’agit pas de se montrer, mais d’être à la hauteur. Quand plusieurs mu-siciens sont réunis pour les grandes fêtes, cela prend du temps. Il faut répéter, s’accorder, être en rythme.

Avec l’orgue qui est loin, ce n’est pas toujours facile. C’est un engagement exigeant, mais enrichissant. » Comment vit-il la messe comme guitariste ? « C’est une autre façon de prier. Concentré sur la tâche à accomplir, on a peu de temps pour se recueillir. L’acte de jouer est en lui-même une prière pour le Christ, pour que la célébration soit belle, au service de l’assemblée. D’une cer-taine manière quand je suis diacre, c’est un peu la même chose. La préoccupation du déroulement ne

laisse pas beaucoup de place à la méditation. Le temps du recueille-ment est dans la préparation. Le té-moignage que l’on rend, c’est la vie de l’Église. En aube, ou à la guitare, je suis reconnu comme garagiste, et ça interroge. J’aime aussi beaucoup participer à la messe dans l’assem-blée. Après de longues journées de travail, en simple fidèle, j’y trouve plus de repos. »

→ Isabelle Schiffmann (diocèse de Besançon)

Patrice a 50 ans. Dans la vie, il est père de famille, et dirige une entreprise familiale reçue de son père garagiste. À l’église, il joue parfois de la guitare, et depuis quelques années, il est diacre permanent.

ORGANISTE

UN GUITARISTE

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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015 41

UNE COMMUNION Comme le corps est constitué de tous ses membres, le chœur est composé de nombreux choristes, plus ou moins remarqués mais tous indispensables à l’ensemble. C’est ce qui en fait la beauté : la partie d’un tout. À la fois l’école de l’humilité individuelle et un grand bonheur collectif. Comme beaucoup, j’aime la musique et j’aime chanter. Mettre ce talent au service de ma foi, lui donne une di-mension sacrée et me permet d’en faire don aux autres. Au départ, c’est un plaisir simple immédia-tement renvoyé par la musicalité du chant et par votre propre voix, puis vient l’étape du chœur. Votre voix n’existe plus pour elle-même, elle se met au diapason, elle se confond à celles de vos voisin(e)s,

elle se nourrit de celles des autres, elle s’oublie mais devient commu-nion aux autres voix.

AU SERVICE DE LA BEAUTÉ Parfois, comme d’autres, j’arrive en répétition, fatiguée par ma se-maine et plus ou moins en forme, mais malgré tout, motivée par le plaisir de retrouver le chœur. Mon plaisir et mon énergie reviennent au fil des partitions et des voix qui montent. Le chef dirige, la musique joue, les choristes s’échauffent, s’accordent et chantent ; alors ces respirations, ces souffles partagés deviennent votre respiration, votre souffle et vous régénèrent. Ceci est très certainement commun à tous les chœurs, mais la singularité du chœur liturgique lui donne réelle-

ment une toute autre dimension. Si la beauté des chants liturgiques est le fruit d’une rencontre de textes et de musique sacrés, cette beauté est avant tout au service d’un message qui dit l’Amour de Dieu pour l’hu-manité ; le choriste n’en est que le modeste serviteur mais indispen-sable et heureux de cette beauté qui dit Dieu. Je garde en mémoire de ces instants de communion lors de célébrations intimistes ou gran-dioses, comme des parcelles d’éter-nité qui nous laissent entrevoir un morceau de paradis. « C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire en chantant d´une seule voix: saint, saint, saint le Seigneur ! »

→ Valérie Guibray,(diocèse de Tours)

UNE CHORISTE

au service de la prière commune

TROMPETTISTE : UN ENLUMINEUR SONORE C’est toujours pour moi une

grande joie, en tant que trompettiste, comme en tant que catholique, de participer à la li-turgie de la messe. Je me sens là comme un enlumineur sonore à qui est donnée la grâce de pouvoir rendre à Dieu une part de ce don qu’il fait à tout artiste. Qu’est-ce que l’art, sinon l’incarnation de la beauté ? Et qu’est-ce que la beauté, sinon le reflet de Dieu dans sa création ?

MUSIQUE SACRÉEC’est en cela, à mon sens, que la musique sacrée ne peut se réduire à la seule musique liturgique. Certes, la musique liturgique est une part essentielle de la musique dite “sacrée”, mais elle ne saurait épuiser le sacré. Un instrumen-tiste ne peut en général offrir sa musique que sous la forme instru-mentale, qui, hormis la musique d’orgue ou la musique vocale n’est pas spécifiquement liturgique. La musique liturgique est sacrée “par ascendance” car elle s’offre à Dieu,

mais la musique peut être aussi sa-crée “par descendance” parce que l’inspiration vient de Dieu, et il est juste et bon de “sacraliser le pro-fane” en l’offrant à Dieu, comme une prière devenue sacrée avec des mots quotidiens devenus offrande au Seigneur. Ainsi, je crois vraiment que toute démarche artistique véritable est sacrée parce qu’elle trouve sa source, que l’artiste en soit ou non conscient, en Dieu.

UNE OCCASION DE DÉCOUVERTE La trompette a également toute sa place dans la liturgie par ses caractéristiques extrêmes, souvent méconnues des fidèles, et c’est là l’occasion de révéler toutes les pos-sibilités de l’instrument, ou plutôt de toute la famille des trompettes, depuis la trompette piccolo, à la sonorité éclatante, jusqu’à son cousin le bugle, au timbre velouté et mélancolique, en passant par la trompette que chacun connaît. C’est aussi l’opportunité d’en faire en-

tendre toutes les nuances si contras-tées, du pianissimo au fortissimo, solennelle ou méditative, osmose parfaite avec l’orgue.Enfin, l’exercice est également très formateur, avec la part d’improvisa-tion inhérente à la célébration, et la réactivité qu’elle impose.

→ P. Yves Gersant (diocèse de Nanterre)

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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 201542

UNE AMPLIFICATION TEXTUELLE ET/OU MÉLODIQUE

Ces amplifications textuelles et/ou mélodiques avaient surtout lieu au début de la messe (Introït et Kyrie) ; seul le Credo ne pouvait être tropé en tant que « confession de foi prescrite ». Les tropes furent en grande fa-veur pendant les IXe-XIe siècles et produits en grande quantité entre le XIIe et le XVIe siècles, jusqu’au concile de Trente. On en forma des livres entiers appelés « tro-paires » (1). Tous les chants de l’Or-dinaire de la messe furent alors ornés de tropes qui en paraphra-saient le texte et/ou en allongeaient la mélodie. Certains restèrent en usage jusqu’au XVIIIe siècle.

DES COMMENTAIRES OU DES ENLUMINURES

Les tropes peuvent être définis comme des « commentaires poé-tiques et musicaux des chants li-turgiques fixés par la tradition », ceux notamment des jours de fête. Ils illustrent « ce sens intarissable qu’avait le Moyen Âge pour le commentaire et l’enluminure. » (2) On peut en effet les considérer comme des « enluminures musi-cales » (3). Ainsi, de même que sur le manuscrit la majuscule initiale s’orne d’un dessin représentant un épisode biblique en rapport avec la fête, le trope paraphrase sur un ton lyrique ou descriptif ce que les paroles du chant énoncent de ma-nière succincte. Cependant, la ten-dance à amplifier d’une vocalise les mots Kyrie ou Christe, au mo-ment du rite pénitentiel, était en-trée à ce point dans l’usage qu’on

en oubliait que le Kyrie primitif était particulièrement bref… Par exemple, le Kyrie IV dit Cuncti-potens genitor Deus pour les fêtes des apôtres, ou le Kyrie I dit Lux et origo pour le Temps pascal.

Voici par exemple comment a été tropé l’introït de Noël Puer natus est (en italique) :

Réjouissons-nous aujourd’hui car Dieu descend des cieux sur terre, et à cause de nous. Un enfant nous est né : longtemps les pro-phètes l’ont annoncé. Et un fils nous est donné. Cet enfant, main-tenant nous le savons, c’est le Père qui l’a envoyé au monde. Sur son épaule reposera le comman-dement ; il sera appelé Conseiller admirable, Dieu fort, Prince de la Paix, Envoyé de l’auguste assem-blée. Aujourd’hui la figure vraie du Dieu Père a revêtu pour notre salut la figure humaine. En son honneur jouez des instruments, chantez, poussez des cris de joie ! La gloire soit au Père avec son Fils unique !

UNE DIFFÉRENCIATION AU NIVEAU DU SON

Au Moyen-Âge, les excroissances mélodiques et textuelles des tropes ont un style bien calqué sur celui des chants eux-mêmes : le trope fait corps, musicalement, avec le chant auquel il se greffe. Mais la manière de chanter les uns et les autres les distinguait. En effet, les tropes étaient chantés d’ordinaire par un ou deux solistes, le chant où ils s’intercalaient par le chœur à l’unisson. De ce fait, le change-ment d’effectif, de volume sonore et de localisation dans la nef diffé-

renciait, pour l’oreille, le chant de ses adjonctions.

ET AUJOURD’HUI ?

Le manuel des Chants notés de l’assemblée (Cna) présente deux exemples de chants tropés, qui in-tègrent très heureusement du chant grégorien et des ajouts en français. Il s’agit de Fils du Père éternel (sur le Kyrie XI) (Cna 169) et de Prends pitié de ma misère (Ky-rie X) (Cna 170). Conservons-les précieusement au répertoire de nos paroisses ! Le respect des droits d’auteur permettrait difficilement aujourd’hui que des chants connus soient ainsi tropés par des auteurs et des compositeurs autres que les auteurs et compositeurs originaux, mais l’idée de l’amplification re-trouvera peut-être une forme nou-velle.

→ Agnès Buffard(religieuse xavière)

Le trope est une forme liturgique dans laquelle des paroles et/ou des notes nouvelles ont été ajoutées à des chants liturgiques préexistants de la messe ou de l’office.

ensemble, prions

LE TROPE

1. Attention, le mot « tropaire » a aussi une autre signification. Dans le rite byzantin, par exemple, il s’agit d’une courte hymne, ou d’une strophe, ou d’une courte série de strophes chantées. De là vient le tropaire dans sa forme actuelle qui articule une stance, un refrain et des versets (cf. Vn 92).

2. Marcel Pérès, notice de Cds Pérès 1989.3. Jacques Viret, Le chant grégorien et la tradition

grégorienne, Ed. L’Age d’Homme, 2001, p.222.

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Un recueil de Noëls pour chœurs,à portée de la plupart des chorales.

Christian Villeneuve a réalisé cet ouvrage en quatre parties :- 15 mélodies de noëls traditionnels harmonisés- 8 noëls variés- 5 intermèdes pour orgueet 2 chants inédits sur des textes de Didier Ri-maud.

Douce vierge Marie - Lorsqu’en la saison de glace - Le Christ est né - J’entends notre rue - C’est le jour de la Noël - Où t’en vas-tu donc si vite ? - Un soir que les bergers - On entend partout carillon - Claire fontaine - D’où viens-tu mon berger ? - Nous étions 3 bergerettes - Sainte nuit pour les bergers - D’où viens-tu, belle bergère ? - Voisins et voisines - etc.

Jubilus Voix nouvelles Éditions vous propose un ordinaire de messe ajusté à ce temps d’action de grâce.

Harmonisés par Christian Villeneuve Jubilus Voix nouvelles Éditions

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EN PROMOTION ACTUELLEMENT jusqu’au 31-12-2015

Noëls populaires pour chœur

Messe de la Miséricorde

• « Un soir que les bergers » CD Noëls anciens et modernes = 12 e au lieu de 17 e + participation aux frais de port 3,50 e

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Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Église catholique célébrera une Année Sainte extraordinaire. Ce Jubilé de la Miséricorde débutera par l’ouverture de la Porte Sainte à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occa-sion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solennité du Christ Roi.

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PROCHAIN NUMÉROLes Rameaux, porche vers la Semaine sainte

Prier et chanter la Passion

VOiXnouvelles

Chant liturgique et musiques sacrées

C H A N T S P U B L I É S D A N S C E N U M É R O 9 6

1. Jubilate Deo 3’05 Texte Psaume 65 | Musique Laszlo Halmos (1909-1997) | Éditions Caecilia

→ p. 23

2. Alléluia pour le temps de l’Avent 2’10 U 63-87 Texte Aelf (Nouveau Lectionnaire) | Musique Philippe Robert |

Éditions Bayard-Liturgie

→ p. 16

3. Gaudete 3’30 Introït du 3ème dimanche de l’Avent | Chant grégorien

→ p. 37

4. Alma Redemptoris Mater 1’50 Texte Domaine public | Musique Charles Bordes (1863-1909)

→ p. 19

5. Un soir que les bergers 3’55 Texte et musique Noël Béarnais (couplet 4, Étienne Daniel) |

Harmonisation Étienne Daniel | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 25

6. Voisin, d’où venait ce grand bruit ? 3’30 Texte et musique Noël angevin (15ème siècle) | Harmonisation F.-A. Gevaert (1828-1908)

→ p. 27

7. Voisins et voisines 2’15 Texte Christoph von Schmid (1768-1854) | Mélodie Johan Abraham Peter Schülz

(1747-1800) | Harmonisation Christian Villeneuve | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 29

Psaumes : Temps ordinaire de l’année C

8. 3ème dimanche de l’Avent : cantique d’Isaïe 3’02 Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.

Texte Aelf | Musique Guillaume Marionneau | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 31

9. Messe de la Nuit de Noël : psaume 95 3’54 Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur !

Texte Aelf | Musique Alexis Duffaure | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 32

10. Fête de la Sainte Famille : psaume 83 2’52 Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! Texte Aelf | Musique Grégory Notebaert | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 33

11. Fête de l’Épiphanie : psaume 71 3’53 Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi. Texte Aelf | Musique Alexis Duffaure | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 34

12. Fête du Baptême du Seigneur : psaume 103 4’35 Bénis le Seigneur, ô mon âme, Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Texte Aelf | Musique Grégory Notebaert | Jubilus Voix nouvelles Éditions

→ p. 35

U N D O S S I E R

E N S E M B L E , P R I O N S