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ENREGISTRÉ SOUS POSTE PUBLICATION N° 40065633 VOL. 30 I N° 2 I AVRIL-MAI 2013 I 7,95 $

VOL. 30 I N° 2 I AVRIL-MAI 2013 I 7,95$ - APCHQ · 2018. 10. 30. · es travaux de recherche effec-tués depuis quelques décennies par les manufacturiers et cer-taines industries

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VOL. 30 I N° 2 I AVRIL-MAI 2013 I 7,95 $

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AVRIL-MAI 2013 5

À LIRE DANS CE NUMÉRO…

Les travaux de recherche effec-tués depuis quelques décenniespar les manufacturiers et cer-taines industries œuvrant dans la

transformation ont mené à la fabricationet préfabrication de plusieurs nouveaux

matériaux et produits destinés à l’industrie de la construc-tion. Les matériaux composites et les plastiques, par exemple,se sont retrouvés sous plusieurs formes dans les élémentsconstituants des habitations. On n’a qu’à penser aux revête-ments extérieurs, aux membranes et produits isolants, auxportes et fenêtres et aux produits de finition, pour ne nom-mer que ceux-là.

La prolifération des nouveaux matériaux, parallèlementau développement d’une préoccupation plus grande à l’égardde l’environnement et des critères esthétiques ou des règlesd’urbanisme, a évidemment compliqué la tâche des spécifi-cateurs dans la préparation de leurs devis. Celle des construc-teurs aussi dans leur recherche d’une meilleure productivitéet profitabilité.

La certification de conformité des nouveaux matériauxquant à leurs propriétés et à la sécurité de leur utilisation,ajoutée à l’établissement successif des nouvelles exigencesaux codes de construction, a accéléré leur adoption en rem-placement de ceux en usage. Dans bon nombre de cas, il afallu aussi changer les méthodes d’assemblage en rompantavec les méthodes traditionnelles de construction. C’est lecas, entre autres, de tous les matériaux entrant dans la com-position de l’enveloppe d’une maison unifamiliale à ossaturede bois. Quel constructeur accepterait de construire unemaison en carré de madriers, sans isolant ni membraned’étanchéité, dans le contexte de recherche d’efficacité énergé-tique d’aujourd’hui ?

Notre dossier thématique vise justement à aider les cons-tructeurs d’habitations à y voir plus clair en ce qui concerneles nouvelles exigences du Code de construction du Québecconcernant les matériaux et leur assemblage. Il en va de mêmeen ce qui concerne la conception et la construction d’unedalle antiradon qui fait maintenant partie des exigences pourla construction de toutes les nouvelles habitations.

Nous vous invitons donc à lire attentivement nos dossiersqui regorgent de renseignements techniques et d’illustrationsschématisées des différents assemblages de matériaux.

Bonne lecture !

Jean Garon, rédacteur en [email protected] ou [email protected]

VOL. 30 I N° 2 I AVRIL-MAI 2013

DOSSIER THÉMATIQUE :

LES MATÉRIAUX

INNOVATIONUne évolution qui a transformé la maison unifamiliale ....................................12

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUESDes exigences normatives qui dictent certains choix d’assemblages ....................14

ENVIRONNEMENTDes critères esthétiques et écologiques à considérer ................................................18

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUEDes nouvelles exigences en matière d’isolation thermique ..................................20

Les brèves 7

Les échos de l’industrie 8

Le pouls de l’industrie/ À l’agenda 10

Santé et sécurité au chantier/Le conseil du beau-frère 32

Droit au chantier 38

RUBRIQUES

SOMMAIRE CRÉDIT PHOTO : iSTOCK

www.quebec-habitation.com

DOSSIER TECHNIQUE 25

La conception et la construction d’une dalle antiradon efficace

RÉNOVATION 28

Les stratégies à adopter pour la consolidation des fondations

CONSTRUIRE VERT 30

L’approche prometteuse des écoquartiers

OUTILLAGE 34

Les indispensables génératrices portatives de chantier

ÉQUIPEMENT 36

Les nouveautés offertes dans les camionnettes et fourgonnettes 2013

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6 AVRIL-MAI 2013

RÉDACTION :

Éditeur : Jean-Paul Filion

Rédacteur en chef : Jean Garon

Collaborateurs : Me Marc Bergeron, Benoit Bissonnette, Marie Gagnon, Louise A. Legault, Roberpierre Monnier, Bruno Nantel, Me Jacinthe Savoie, Pierre Vaillancourt.

PRODUCTION :

Coordonnatrice : Sylvie Paquin

Direction artistique : Service du marketing, des communications et de l’Internet de l’APCHQ

Concepteur graphique et couverture: Joëlle Lavoie-Vivier

Révision: Isabelle Boucher et Jean Garon

Traitement numé rique : Solisco

Impression : Solisco

Préparation postale : CITÉ POSTE

ADMINISTRATION, TIRAGE ET ABONNEMENTS: 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

PUBLI CITÉ : Alain Ledoux

Québec habitation est publié par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) afin de refléter l’actualité de l’industrie de l’habitation et faire valoir ses artisans et leur travail.

TIRAGE: 41994 exemplaires (moyenne de la circulation qualifiée, période se terminant en décembre 2011). Publication bimestrielle (six fois/an).

ABONNEMENT PAYANT : 44,98$ pour un an (taxes incluses)

POUR MODIFIER VOTRE ABONNEMENT :

[email protected] • 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

Les textes et illustrations ne peuvent être reproduits sans l’autorisation de l’éditeur. Les opinionsexprimées dans Québec habitation ne reflètent pas nécessairement celles de l’APCHQ.

Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec et à la Bibliothèque nationale du CanadaISSN 083 5-4995

Posté à Montréal, imprimé au Canada. CCAB inc.

Membre du Canadian Business Press

Le magazine de la construction et de la rénovation

FORMULAIRE D’INSCRIPTION - Retournez-nous ce coupon par la poste ou par télécopieur

Nom __________________________________________________ Prénom __________________________________________

Titre ____________________________________________________________________________________________________

Société ____________________________________________________________________________________________________________

Adresse de l’employeur Adresse personnelle Oui, je veux recevoir Québec habitation

Adresse________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Ville __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Province ______________________________________________________________________________________ Code postal ________________________________________________________________________

Tél. _________________________________________________ Poste ______________________________ Téléc.______________________________________________________________________________

Courriel ______________________________________________________________________________________ Site Internet ______________________________________________________________________

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L’UNITÉ 7,95 $* . . . . . . . .1 AN 44,98 $* . . . . . . . . .2 ANS 79,97 $* . . . . . . . .

* Taxes incluses / TPS 5% R106733363–TVQ 9,5% 1006116872 TQ0001

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5930, boul. Louis-H.-La Fontaine Anjou (Québec) H1M 1S7 Télécopieur : 514 353-4825

VOL. 30 I N° 2 I AVRIL-MAI 2013

QUOI DE NEUF SUR LE MARCHÉ?Faites-le savoir aux constructeurs

et rénovateurs par Québec habitation, la voix du monde de l’habitation.

RÉDACTION

Québec habitation

5930, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) H1M 1S7

Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 356 • Télécopieur : 514 353-4825

www.quebec-habitation.com • [email protected]

PUBLICITÉ

Conseiller sénior - Service du développement des affaires : Alain Ledoux

Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 144 • Télécopieur : 514 353-4825

[email protected][email protected]

Acceo Solution – acomba.com ......................................33

Annexe M – apchq.com/travail ..........................................39

Bell Mobilité – bell.ca/mobilite ......................................11

Cabinet MRA – www.cabinetmra.com ..............................4

Dodge Ram – ramtruck.ca ..................................................40

Goodfellow – goodfellowinc.com........................................17

Home Dépôt / Dimplex – homedepot.ca ou dimplex.com ......9

Owens Corning – owenscorning.ca ......................................2

Permacon – permacon.ca ....................................................3

Québec habitation – quebec-habitation.com ......................8

SquareDecko – squaredecko.com......................................24

INDEX

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AVRIL-MAI 2013 7

Les brèvesPar Jean Garon

Un guide pour comprendre le marché des plus de 50 ans Pour aider les promoteurs du secteur de l'habitation à mieux comprendre ce marché en expansion et à

répondre aux besoins changeants des Canadiens d'âge mûr, la Société canadienne d'hypothèques et de loge-ment (SCHL) a entrepris la publication d'une série de documents d'information en plusieurs volumes intituléeLe logement des aînés au Canada : Le guide du marché des plus de 55 ans. Le premier volume de la série,Comprendre le marché, dresse un panorama du marché du logement ciblé, à la fois à l'échelle nationale et àcelle des provinces et des territoires. On y trouve des réponses à des questions sur des sujets comme la tailledu marché et les endroits au pays où vivent les personnes de cette tranche d'âge.

Pour télécharger la publication, visitez le site schl.ca.

Un site mobile pour trouver un rénovateur Le Service Réno-Maître et Garanties rénovation de l’Association provinciale des constructeurs d’habi-

tations du Québec (APCHQ) vient de lancer le site mobile Réno-Maître (m.renomaitre.apchq.com),un mini site Internet formaté pour les tablettes et téléphones intelligents. Rapide d’accès et convivial, cenouveau site mobile permet de dénicher un entrepreneur en rénovation par région et par spécialité. D’unsimple clic sur son nom, le site mobile Réno-Maître permet d’appeler un entrepreneur en rénovation oud’être redirigé vers son courriel ou son site Internet. De plus, on y trouve des conseils de rénovation etdes renseignements sur la Garantie rénovation de l’APCHQ, ainsi que sur la Garantie rénovation toiture de l’APCHQ.

Victoriaville lance un programmede subvention pour la rénovation

Dans la foulée de son Programme Victoriaville - Habitation DURABLE, qui offre une aide financièrepouvant atteindre 8 000 $ pour la construction d’une habitation écologique et écoénergétique, la Ville deVictoriaville vient de lancer le Programme Rénovation pour inciter et aider financièrement ses citoyens àrénover leurs propriétés de façon durable. Divisé en trois volets complémentaires pouvant être combinés,ce programme inédit offre maintenant des subventions pouvant aller de 200 $ à 3 000 $ pour des projetsde rénovation durable.

En guise d’appui à la Ville, l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec(APCHQ) a récemment annoncé qu’elle s’engageait à faire connaître ce nouveau programme auprès deses 16 000 membres. Le président de la Garantie rénovation de l’APCHQ, Alain Turgeon, a salué l’initiativede la Ville en affirmant qu’elle contribuera à accroître la performance de Victoriaville, de ses citoyens et deses entrepreneurs sur le plan du développement durable. Il a dit également souhaiter que le lancementde ce nouveau programme de subvention et d’attestation à Victoriaville incitera d’autres municipalités àse doter d’un tel programme.

Rappelons que le Programme Victoriaville - Habitation DURABLE connaît un vif succès depuis sonlancement en 2011, avec un total de 60 habitations durables construites par quatorze constructeurs de larégion et quinze autres demandes reçues pour 2013. On se souviendra aussi que l’APCHQ s’était associéeau programme en offrant l’enregistrement gratuit à la Garantie Abritat aux dix premières unités construitespar un entrepreneur certifié, ce qui représente une contribution financière de 10 000 $.

Pour en savoir plus sur les programmes de construction et de rénovation durables de Victoriaville, visitezle site habitationdurable.com.

Plus de 100 projets résidentiels offerts envisites libres

Lors de la 17e édition des Week-ends visiteslibres, en mars dernier, ce sont plus de 100 projets résidentiels neufs que les acheteurs ontpu découvrir à Montréal, en banlieue ou à lacampagne. Cette année encore, l’événement offrait un vaste choix d'habitations neuves pourtous les goûts et toutes les bourses, soit desunités très luxueuses offertes à plus de 750 000 $à des unités de prix moyen vendues moins de235 000 $. Pour les aider dans leur recherche, lesvisiteurs pouvaient se procurer gratuitement surplace le Guide de l’acheteur 2013, qui regroupede nombreux conseils sur les divers aspects del’acquisition d’un bien immobilier ou visiter lesite monhabitationneuve.com.

Nouveau sondage sur les intentionsd’achat de propriétés

Selon un sondage de la firme Léger Marke-ting pour le compte des Services immobiliersRoyal LePage, 40,6 % des baby-boomers (nésentre 1947 et 1966) songent à déménageréventuellement dans une autre maison unifa-miliale de banlieue parce que les enfants de lagénération Y demeurent plus longtemps aveceux. Près de la moitié d’entre eux (43,5 %)désirent acheter une autre résidence principalede la même grandeur ou plus grande que celle qu’ils possèdent actuellement. Parmi lesréponses obtenues, 66,8 % d’entre eux ont affirmé être prêts à le faire au cours des cinqprochaines années.

Pour leur part, les membres de la générationY (nés entre 1980 et 1994) qui prévoient acheterune prochaine propriété sont plus intéresséspar une maison unifamiliale à plusieurs étages(50,6 %) ou par une maison de type plain-pied(19,0 %). Seulement 15,7 % des personnes de lagénération Y songent à acheter un appartementen copropriété ou un appartement. Autre inten-tion à noter, la moitié des personnes de lagénération Y ont l’intention d’acheter leurprochaine propriété en banlieue (55,7 %), com-parativement à une propriété située en pleincœur du centre-ville (21,7 %).

Pour en savoir davantage, consultez le siteroyallepage.ca.

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8 AVRIL-MAI 2013

Les brèvesPar Jean Garon

NOUVEAU PARTENARIAT ENTRE GOODFELLOW ET CERTAINTEEDLa compagnie Goodfellow distribue maintenant en exclusivité les bardeaux de toitures CertainTeed au Québec et dans les Provinces de l’Atlantique. Ces produits sont offerts dans un vaste choix de couleurs et de styles, et ils rencontrent les normes établies de qualité et de résistance au feu, au vent et à la rupture. De plus, ils sont supportés par l’une des meilleures garanties de l’industrie. (goodfellowinc.com ou certainteed.com)

GARAGA LANCE UN CONCOURS AUPRÈS DES PROPRIÉTAIRES DE MAISONSLe manufacturier Garaga vient de lancer le concours « Mon garage de rêve » destiné aux propriétaires canadiensqui prévoient acheter une nouvelle porte de garage d’ici le 21 juin 2013. Pour y participer, il suffit de se rendresur le site Internet de Garaga et de choisir sa porte de garage de rêve. En plus de remporter l’achat d’un systèmede porte de garage, le gagnant recevra une somme supplémentaire de 5 000 $ pour transformer ou meublerl’intérieur de son garage. Le tirage aura lieu le 27 juin. (garaga.com)

SOLENO MODERNISE SES INSTALLATIONS DE FABRICATIONLe fabricant de systèmes de gestion des eaux pluviales Soleno a annoncé au début de l’année qu’il investirait 4 millions $ au cours des prochains mois pour la modernisation de ses installations à Saint-Jean-sur-Richelieuafin de répondre à la demande croissante de ses clients. Du même coup, l’entreprise déplacera une chaîne deproduction de Saint-Jean-sur-Richelieu vers son usine de McAdam, au Nouveau-Brunswick, afin d’augmenter sa capacité de production annuelle dans les Provinces de l’Atlantique. (soleno.com)

PEINTURE LAURENTIDE REMPORTE UN PRIX DE L’AQMATLe manufacturier Peinture Laurentide a remporté le Prix Vert dans la catégorie Fournisseurs du 1er Gala Reconnaissance de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction(AQMAT), qui avait lieu en janvier au Château Frontenac à Québec. Elle s’est distinguée en étant la premièreau Canada à offrir un système de coloration sans composé organique volatil (COV) pour toutes ses gammes de produits. (peinturelaurentide.com)

PROLAV OBTIENT LA CERTIFICATION ECOLOGOLa compagnie lavaloise Prolav a récemment obtenu la certification EcoLogo pour son produit nettoyantbiodégradable Prolav Brille, dont la formule ultra concentrée ne contient aucun phosphate ni solvant. Cette certification écologique atteste l’efficacité du produit ainsi que le respect de la norme environnementale la plus importante en Amérique du Nord. (prolav.com)

TIMBERTECH FÊTE LES DIX ANS DE SON PRODUIT TWINFINISHLe fabricant TimberTech souligne cette année le dixième anniversaire de la mise en marché de ses planches deterrasse TwinFinish, fabriquées en bois composite et finies sur deux faces. Selon la compagnie, les entrepreneurset les propriétaires auraient construit quelque 500 000 patios avec son produit en dix ans. (timbertech.com)

NOMINATION D’UN NOUVEAU VP CHEZ PRODUITS DE BÂTIMENT ROYAL La compagnie Produits de bâtiment Royal vient d’annoncer la nomination de Chris Bitsakakis au poste de vice-président et directeur général de sa division Profilés de portes et fenêtres. Misant sur l’expérience de sonnouveau VP, l’entreprise croit qu’il l’aidera à positionner sa division afin de profiter de la reprise qui s’amorcedans le marché de l’habitation. (royalbuildingproducts.com)

Les échos de l’industrie

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EXPOSITION COMMERCIALE ET 27e CONGRÈS DE L’AQMEDu 8 au 10 mai 2013Hôtel Universel, Rivière-du-Loup (Québec)Tél. : 418 838-2040aqme.org

FORMATION CONTECH – BÂTIMENT PERFORMANT ET DURABLELe 9 mai 2013Hôtel Classique, Québec (Québec)Tél. : 450 646-1833contech.qc.ca/formation

SALON SIDIM 2013Du 23 au 26 mai 2013Place Bonaventure, Montréal (Québec)Tél. : 514 284-3636sidim.com

FOIRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ÉCOHABITATIONLes 25 et 26 mai 2013Esplanade du Parc olympique, Montréal (Québec)Tél. : 450 538-5005projetecosphere.org

SALON INTERNATIONAL DE L’ÉCLAIRAGE INTÉRIEUR LUMIBATDu 28 au 30 mai 2013Eurexpo Lyon, Lyon (France)Tél. : 04 37 40 31 64lumibat.com

52e CONGRÈS ANNUEL DE L’APCHQDu 19 au 21 septembre 2013Hôtel Hilton Lac-Leamy, Gatineau (Québec)Tél. : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 176apchq.com /congres

SALON MAISON BOISDu 20 au 23 septembre 2013Parc des expositions d’Angers, Angers (France)Tél. : 02 41 93 40 40salon-maison-bois.com

BATIRENO 2013Du 21 au 29 septembre 2013Namur Expo, Namur (Belgique)Tél. : 043 68 58 28batireno.be

CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES MUNICIPALITÉSDu 25 au 28 septembre 2013Centre des congrès de Québec, Québec (Québec)Tél. : 418 644-4000fqm.ca

SALON RÉNO & DÉCODu 26 au 29 septembre 2013Centre de Foires d’ExpoCité, Québec (Québec)Tél. : 418 681-9890salon.renodeco.com

EXPO TECHNOLOGIES DES BÂTIMENTS INTELLIGENTSLes 22 et 23 octobre 2013Place Bonaventure, Montréal (Québec)Tél. : 514 686-3099tbix.ca

SALON INTERNATION DE LA CONSTRUCTION BATIMATDu 4 au 9 novembre 2013Parc des expositions, Paris Nord Villepinte (France)Tél. : 33 01 40 68 22 22batimat.com

À L’AGENDA

10 AVRIL-MAI 2013

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.FÉVRIER

2012 2013

Logements collectifsFÉVRIER

2012 2013

Total ind. et coll.FÉVRIER

2012 2013

Variation (%)FÉVRIER

2012/2013CU Drummondville 14 12 8 16 22 28 27,3 %CU Granby 15 13 18 14 33 27 -18,2 %CU Saint-Hyacinthe 7 2 32 14 39 16 -100 %CU Saint-Jean-sur-Richelieu 20 11 2 3 22 14 -36,3 %CU Shawinigan 1 2 3 - 4 2 -50,0 %RMR Gatineau 65 19 160 12 225 31 -100 %RMR Montréal 305 164 802 706 1 107 870 -21,4 %RMR Québec 62 85 170 171 232 256 10,3 %RMR Saguenay 7 7 8 22 15 29 93,3 %RMR Sherbrooke 23 35 25 14 48 49 2,0 %RMR Trois-Rivières 12 16 16 - 28 16 -42,8 %TOTAL* 474 326 1 181 925 1 655 1 251 -24,4 %

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.FÉVRIER

2012 2013

Logements collectifsFÉVRIER

2012 2013

Total ind. et coll.FÉVRIER

2012 2013

Variation (%)FÉVRIER

2012/2013

CU Drummondville 24 24 - - 24 24 -0 %CU Granby 7 12 8 4 15 16 6,6 %CU Saint-Hyacinthe - 4 6 8 6 12 100 %CU Saint-Jean-sur-Richelieu 8 14 8 - 16 14 -12,5 %CU Shawinigan 5 6 - - 5 6 20,0 %RMR Gatineau 92 55 73 62 165 117 -29,1 %RMR Montréal 324 305 552 951 876 1 256 43,4 %RMR Québec 122 94 20 34 142 128 -9,8 %RMR Saguenay 28 40 - 16 28 56 100 %RMR Sherbrooke 225 196 8 86 233 282 21,0 %RMR Trois-Rivières 18 40 16 8 34 48 29,2 %TOTAL* 809 730 669 1 157 1 478 1 887 27,7 %

Régions métropolitaines de recensement (RMR) JANVIER2012

DÉCEMBRE 2012

JANVIER2013

Variation (%)JANVIER 2012 / 2013

RMR Gatineau 38,5 76,2 34,6 -10,3 %RMR Montréal 554,9 759,8 616,1 11,0 %RMR Québec 147,0 93,7 110,8 -24,6 %RMR Saguenay 17,4 31,2 10,3 -41,1 %RMR Sherbrooke 36,0 38,9 47,2 31,3 %RMR Trois-Rivières 18,0 20,2 29,9 66,3 %TOTAL POUR LE QUÉBEC (résidentiel) 826,9 807,6 740,1 -10,5 %TOTAL POUR LE QUÉBEC (non résidentiel) 346,8 577,7 458,0 32,1 %

Régions métropolitainesde recensement (RMR)

JANVIER 2012 DÉCEMBRE 2012 JANVIER 2013 Variation (%)JANVIER 2012 / 2013

RMR Montréal 115,0 116,2 116,2 1,0 %RMR Ottawa-Gatineau 114,1 116,8 116,6 2,2 %RMR Québec 119,4 122,6 122,6 2,7 %CANADA 106,9 109,0 109,1 2,2 %

Régions métropolitaines derecensement (RMR)

DÉCEMBRE 2011 2012

JANVIER 2012 2013

FÉVRIER 2012 2013

RMR Gatineau 284 697 $ 300 342 $ 286 648 $ 301 149 $ 290 827 $ 302 857 $RMR Montréal 332 713 $ 360 374 $ 331 467 $ 358 267 $ 337 233 $ 361 599 $RMR Québec 256 875 $ 275 213 $ 252 171 $ 271 135 $ 254 711 $ 268 091 $RMR Saguenay 180 789 $ 219 650 $ 173 438 $ 199 648 $ 175 389 $ 197 738 $RMR Sherbrooke 170 352 $ 205 612 $ 169 024 $ 205 398 $ 169 921 $ 196 404 $RMR Trois-Rivières 198 818 $ 193 272 $ 192 800 $ 193 484 $ 196 402 $ 185 231 $

Prêts hypothécaires ordinaires FÉVRIER 2012 JANVIER 2013 FÉVRIER 20131 an 3,20 % 3,50 % 3,00 %3 ans 3,95 % 4,05 % 3,65 %5 ans 5,24 % 5,29 % 5,24 %Taux d’escompte officiel 1,25 % 1,25 % 1,25 %Taux de base des prêts aux entreprises 3,00 % 3,00 % 3,00 %

Indicateurs JANVIER 2012 DÉCEMBRE 2012 JANVIER 2013Taux de chômage au Québec 8,4 % 7,3 % 7,3 %Indice des prix à la consommation auQuébec (2002 = 100)

120,4 120,4 122,1

Dollar canadien (CAD) De 1,00 $ à 1,00 $ (USD) De 0,99$ à 1,02$ (USD) De 0,97$ à 1,00$ (USD)

Logements mis en chantier dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Logements achevés mais non écoulés dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Valeur des permis de bâtir pour le secteur résidentiel dans les RMR **

** Valeur en millions de dollars désaisonnalisés

Prix moyen des maisons individuelles et jumelées nouvellement achevées mais non écoulées dans les RMR

Taux d’intérêt et hypothécaires

Autres indicateurs économiques

Sources : SCHL, Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Banque du Canada

Indice des prix des logements neufs (maison et terrain) (1997 = 100)

LE POULS DE L’INDUSTRIE

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Par Louise A. Legault

Pour Luc Bédard, directeur général de l'Asso-ciation Béton Québec (ABQ), c'est la pompeà béton qui a le plus marqué l'avancementdans son secteur d’activité. « On peut ainsi

couler le plus près possible du lieu final, dit-il. Il y aun gain de temps important, mais aussi un gain enmatière de santé-sécurité. » L'ajout de superplastifiantsa rendu la tâche des coffreurs plus facile : « Ces additifsfacilitent la mise en place et évitent la formation denids d'abeille et l'ajout d'eau, la pire engeance dans lerésidentiel », selon le directeur général.

Selon lui, un grand pas dans l'amélioration de laqualité du béton aura été la mise en place de la certifi-cation par l'ABQ dans les années 1980, assurée depuis1996 par le Bureau de normalisation du Québec(BNQ). La plus récente version, celle de 2012, s'est arrimée à la norme canadienne (CSA 23.1) et inclutmaintenant la livraison.

Les considérations environnementales ont aussi vule remplacement du ciment par des matières recycléescomme les cendres volantes et le laitier de haut fourneau,détournant du même coup ces matières de l'enfouisse-ment. Le verre a récemment fait son apparition commeajout cimentaire - une usine devrait d’ailleurs voir le joursous peu - et on étudie la possibilité d'utiliser le bétoncomme granulat. «En Europe, il est utilisé jusqu'à hauteurde 60 %, ce qui pousse un peu l'enveloppe. Un pour-centage de 20 % serait un bon début, fait remarquer Luc Bédard, mais il faudrait alors s'assurer de ne pasutiliser de béton de mauvaise qualité. »

La filière boisLe bois se retrouve dans pratiquement tous les sous-systèmes de la maison. Il se décline maintenant en unepanoplie de produits qui ont « optimisé l'utilisation dela matière, notamment des sous-produits », selonRichard Desjardins, directeur de recherche, produits debois d’ingénierie chez FP Innovations.

Il y a d'abord la poutrelle ajourée, issue de la tech-nologie des fermes de toit, qui a remplacé le traditionnel2 X 10 (introuvable au Québec). Elle a été suivie par lepanneau à lamelle orientée (OSB) fait de tremble, uneessence négligée à croissance rapide. Le mariage des deuxa donné naissance à une industrie complète : la poutrelleen I. « La géopolitique a été un élément déclencheur, enforçant l'innovation, note Richard Desjardins. Confron-tés à la guerre du bois d'œuvre, les producteurs se sontorientés vers les produits de bois qui profitaient durégime hors taxe de l'ALENA. »

De l'OSB, on passe au bois de placage lamellé(LVL) utilisé pour les poutres, linteaux et poutres derive. Pour faire le même travail moins cher, on y vaavec le bois lamellé orienté (OSL). Plus récemmentencore, c'était au tour du bois lamellé croisé (CLL) defaire son apparition.

Que réserve ce secteur pour l'avenir ? Les chercheursplanchent sur la modification des surfaces afin d'enaugmenter la dureté. Ils cherchent aussi à améliorer lespropriétés acoustiques des revêtements de planchersans avoir recours au caoutchouc, mais en se servantplutôt de fibres de bois pour couper la transmission duson. Ils auraient également dans leurs cartons ledéveloppement d’un isolant vert à base de fibres debois qui pourrait remplacer la fibre de verre.

Les isolantsLes isolants ont largement évolué à la faveur des con-sidérations énergétiques et environnementales. L'indus-trie de la fibre de verre, notamment, a su répondre auxexigences d'efficacité énergétique en proposant pourune même épaisseur des produits affichant des valeursR différentes. « Pour les cavités de 2 X 6, nous proposonsR-20, R-22 et R-24 et dans le cas des structures en 2 X 4,R-12, R-13 et R-14. Les constructeurs peuvent donc optimiser l'isolation sans devoir empiéter sur l'espacehabitable », explique Salvatore Ciarlo, directeur du service technique chez Owens Corning.

Innovation

Une évolutiondans les matériaux deconstruction qui a transforméla maison unifamiliale Ph

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Depuis la fin des années 1980, la prolifération des nouveaux matériauxcomposites et en plastique a incité lesconstructeurs à transformer la maisonunifamiliale qui se construisait toujoursde la même façon depuis les années1950. Regard rétrospectif sur l'innovationdans les matériaux de construction.

En plus de servir de pare-vent, de pare-vapeur et d’isolant, les coffrages isolants réduisent le temps de construction d’une structureen évitant, entre autres, le retrait des formes après le séchage.

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Toujours dans le cas de la fibre de verre, « le con-tenu recyclé est passé de 30 % à 70 % et plus, même 90 %dans certains cas », poursuit-il. La fibre de verre et lafibre de roche sont toutes deux certifiées Greenguard,une certification indépendante en matière de qualitéde l'air intérieur : ces produits utilisent en effet un liantsans formaldéhyde. L'industrie a aussi mis de l'avantune technologie d'ensachage qui économise l'espaceet réduit le nombre de sacs requis sur un chantier, cequi diminue le transport pour les distributeurs et lesdéchets sur le chantier.

Le polyuréthane a dû lui aussi se plier aux exi-gences environnementales, l'agent de gonflement passant des chlorofluorocarbures (CFC) aux hydrochlo-rofluorocarbures (HCFC) et maintenant aux hydro-fluorocarbures (HFC), tandis que la valeur R allait endiminuant. Au polystyrène expansible (EPS), certainsfabricants ajoutent maintenant du graphite afin d'aug-menter la valeur R.

L'avancement en matière d'isolation a donné lieuau coffrage isolant et maintenant au panneau sous vide.

Portes et fenêtresSelon Jean Marois, directeur développement de pro-duits chez Produits de bâtiment Royal, la fenestration aaussi connu une évolution intéressante au cours decette période. « On en était encore au coulissant surcadre de bois dans les années 1980 », dit-il. Puis, il y aeu le verre thermos et avec les exigences en efficacitéénergétique, « le double verre scellé avec gaz inerte etenduit à faible émissivité (low-e) est devenu la norme ».Au niveau du cadre, PVC, aluminium, bois, fibre de verre,tout y est passé.

« Nous pouvons maintenant utiliser les forces desdivers matériaux et les combiner pour concevoir desproduits très sophistiqués qui offrent une meilleureperformance énergétique et structurale. »

Du double vitrage, on est passé au triple vitrage quipourrait devenir une exigence dans certaines localitéscanadiennes lors de la prochaine édition du Code na-tional du bâtiment en 2015.

De grands changements s'annoncent par contreavec la nouvelle norme harmonisée NAFS-08. Lesmêmes protocoles de test seront maintenant envigueur au Canada et aux États-Unis et la normetouchera à tous les produits, portes, fenêtres etlanterneaux (voir l’encadré ci-dessous).

Malgré tous ces changements, Caroline St-Onge,évaluatrice au Centre canadien des matériaux de cons-truction constate que l'on n’a pas révolutionné lesecteur de la construction. « On ne fait que changer lesmatériaux, pas vraiment les méthodes de construction.Un produit en remplace un autre. Pour construire desmurs, on parle encore structure - isolation - revêtement. »L'innovation cherche à faire plus vite et à couper lescoûts; elle change rarement le monde.

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L’utilisation d’une mousse giclée de polyuréthane se répand de plus enplus dans toutes les parties du bâtiment d’habitation.

« Nous pouvons maintenant utiliser les forces des divers matériaux et les

combiner pour concevoir des produits trèssophistiqués qui offrent une meilleure

performance énergétique et structurale. »

UNE NOUVELLE NORME DE FENESTRATIONLes fabricants de portes et de fenêtres du Canada et des États-Unis travaillent depuis plusieurs années à l'harmo-

nisation des normes en vigueur dans leur secteur. C'est maintenant chose faite avec la norme NAFS-08. « La nouvellenorme introduit une nouvelle façon de catégoriser les fenêtres. On ne parlera plus d'A, B, C, mais plutôt d'une catégoriede performance allant de 15 à 100 par incréments de 5 qui reflète à la fois la résistance à l'eau et la surcharge de vent.Un supplément canadien (la norme A440SI-09) s'ajoute, comportant un test d'exfiltration de l'air et de résistance desmoustiquaires », explique Jean Marois. Le supplément canadien établit la catégorie de performance requise selon lahauteur du bâtiment, le terrain et la localité en se basant sur des données météorologiques accumulées depuis 50 ansainsi que sur des projections et des tendances climatiques. Jean Marois croit que ces nouvelles normes devraient êtreen vigueur dès l'automne 2013, une fois le Code national du bâtiment adopté au Québec.

Le bois se décline maintenant en une panoplie de produits, tels lespoutrelles ajourées ou composites en I, les panneaux en contreplaquélaminé ou stratifié, en fibres orientées, les éléments de structure enbois croisé collé laminé, y compris en pans de mur entiers pré-isolés.

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Par Roberpierre Monnier et Jean Garon

Plusieurs ouvrages de référence guident les en-trepreneurs dans leurs choix en fonction desnormes de salubrité, de sécurité, de compa-tibilité, de durabilité, de résistance aux intem-

péries, d’efficacité énergétique, etc. Il y a bien sûr leCode de construction du Québec (CCQ), dont lesnormes peuvent varier en fonction des changementsclimatiques, des nouveaux produits de remplacement,des modifications d’assemblages, du vieillissement etde la fatigue des matériaux, etc.

Il y a aussi les fabricants, qui publient des fichestechniques et des modes d’emplois avec leurs produits,lesquels tiennent généralement compte des normes lo-cales en vigueur. La Société canadienne d’hypothèques

et de logement (SCHL) a pour sa part publié un rap-port sur les incompatibilités de plusieurs matériaux misen contact les uns avec les autres et qui est disponiblegratuitement à l’adresse suivante : cmhc-schl.gc.ca.Enfin, il y a le Devis directeur national (DDN) auquelle présent article se réfère, principalement la versionqui a guidé l’industrie ces dernières années avec ses 16divisions (la nouvelle version en contient 50). Voici unsurvol des principales divisions du DDN concernantles matériaux et assemblages utilisés dans la construc-tion d’une maison unifamiliale.

La division 3Cette division traite des matériaux des fondations quidoivent répondre à certaines exigences pour assurer lastabilité et la résistance de l’habitation. Il y est men-tionné, par exemple, que le béton doit offrir une résis-tance à la compression de 25 MPa après une cure de28 jours. Il est spécifié que de l’acier d’armature y seraajouté dans les parties sous tension pour contrer lesfissurations, que cette armature peut être constituéede barres lisses ou cannelées, en treillis, en fer, galva-nisée ou non, en fibres composites, etc. Il recommandéd’éviter leur oxydation lors de leur mise en place, carla rouille peut créer un gonflement et être la sourced’éventuels problèmes d’effritement.

Comme les murs de fondation en béton se retrou-vent souvent exposés à l’humidité et qu’ils ont des pro-priétés conductrices, ils peuvent être enduits debitume, enveloppés d’une membrane imperméabili-sante et d’une membrane pare-vapeur, puis isolés dufroid et du chaud, par l’extérieur ou l’intérieur, aumoyen de divers types d’isolants. Des recommanda-tions sont également fournies et détaillées sur la na-ture, l’usage et le traitement des coffrages, y comprisla mise en place des coffrages isolants permanents, demême que la cure du béton avant le remblayage et lafinition des murs de fondation et de la dalle sur sol.

La division 4La division 4 concerne la maçonnerie avec ou sansmortier. On y retrouve les normes depuis la briqued’argile et la pierre naturelle jusqu’à la brique et lapierre de béton, la brique vissée, les murs de blocs debéton porteurs, armés ou non. Les températures depose ainsi que les types de mortiers à utiliser y sontnormés à leur tour.

La division 5La division 5 réfère aux matériaux en métal (acier,cuivre, aluminium, fer ouvré ou structural, etc.). On ytraite des élongations, des contractions, de la rouille,

Spécifications techniques

Des exigencesnormatives qui dictent certains choixde matériaux etd’assemblages Les entrepreneurs doivent tenir compted’une foule de critères et d’exigencesnormatives dans le choix des matériauxet des assemblages pour la constructiond’un bâtiment. Le dossier qui suit s’attarde sur ceux entrant dans la construction d’une maison unifamilialeà ossature de bois.

Une foule de critères et d’exigences dictent maintenant les choix de matériaux et d’assemblages dans la construction d’une maison à ossature de bois.De plus en plus d’éléments préfabriqués en usine y sont incorporés.

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de la résistance aux chocs, de la préparation pour lapeinture, du galvanisé et des multiples réactions in-compatibles avec divers autres matériaux. Elle couvreégalement les sujets des revêtements extérieurs, des attaches, des ponts thermiques, de la formation degivre, de la conductivité électrique, etc.

La division 6La division 6 touche les aspects du bois et du plastiqueet certaines de leurs propriétés communes comme laplasticité, la combustibilité et la portance. On y établitaussi des différences entre les deux types de matériauxqui évoluent dans des univers écologiques distincts.C’est le cas, par exemple, de la putrescibilité du bois na-turel, des poisons admissibles avec lesquels il peut êtretraité pour en prolonger la durabilité, des toxines et desparticules toxiques générées lors de sa combustion.

Du côté des plastiques, qui englobent tous lessous-produits issus des hydrocarbures (membranes,isolants, revêtements, vernis, peintures, rubans, mas-tics, adhésifs…), on parle de leurs propriétés hy-drofuges et de leur faible perméance, tout en mettant

en garde contre leur toxicité lors de leur combustionà faible température et la nocivité de leurs composésorganiques volatils (COV).

La division 7La division 7 décrit tous les produits qui séparent lesmilieux différents, tels les isolants thermiques et acous-tiques, les membranes et matériaux contre l’humidité,les éléments et les intempéries qui pourraient altérerle confort des occupants. La sous-division 7-1 traiteplus spécifiquement des isolants thermiques sous dif-férentes formes (rigides, semi-rigides, filamentaires etmous), appliqués en panneaux, en matelas, en vrac ouen mousse giclée. Les appellations de type 1, 2, 3 indiquent le degré de perméance des produits.

Il est aussi question de plusieurs isolants acous-tiques servant à atténuer les effets de la résonnance-caisson des structures à claire-voie. On y indique, parexemple, que leur présence engendre des modifica-tions à la résistance au feu de certains assemblages.

La sous-division 7-2 aborde les membranes d’étanchéité, dont les coupe-vapeur, pare-pluie et pare-air qui présentent des degrés différents de per-méabilité à la vapeur d’eau. La plus connue est celle de polyéthylène accréditée de 6 millièmes de pouce(0,15 mm), dont la très faible perméance permet demaintenir au sec l’isolant et la charpente. Posée du côtéchaud et étanche, elle retient l’air chaud et humide quicherche à fuir vers l’extérieur, de là, l’exigence d’unéchangeur d’air.

Il est également spécifié que le pare-pluie, installéconjointement avec les solins derrière le parement,permet à l’eau infiltrée de s’évacuer par des chan-tepleures. Le pare-pluie est posé en écailles de poissondu bas vers le haut. C’est un matériau hydrofuge et sou-ple. Il laisse s’échapper la vapeur d’eau, mais bloquel’eau de l’extérieur.

Les membranes pare-air, elles, sont microperfo-rées et couvrent de très grandes surfaces. Elles doiventtoujours être installées comme un pare-pluie. Cesmembranes ont maintenant deux fonctions. Ellesdoivent aussi être stabilisées pour éviter les rupturessous le va-et-vient des variations de pressions desbourrasques, être à l’abri du rayonnement UV derrièrele parement, et laisser le libre passage de l’eau infiltréevers des sorties.

La sous-division 7-3 souligne que l’efficacité et ladurabilité des mastics, dont tous les parements exté-rieurs dépendent, sont souvent réduites en raison deleur exposition aux agressions extérieures. Il est à noterque les mastics ne sont pas toujours adéquats pour assurer le scellement d’un matériau avec un autre,comme le démontre le tableau des incompatibilitésd’un rapport de la SCHL.

La sous-division 7-4 s’attarde sur les matériaux etl’assemblage des toitures. Les toits en pente prévalenten raison de leur coût moindre et de leur facilité d’en-tretien et de remplacement. Plus la pente est forte, plusl’écoulement de l’eau se fait bien et plus les charges deneige et de glace sont réduites. Plus les pentes sontfaibles, plus les infiltrations par refoulement, par accu-mulation de la charge, par des barrages de glace, s’addi-tionnent. Les faibles pentes requièrent des attentionset des soins de pose qui sont souvent déficients. Il fautprévoir des solins plus relevés, des membranes auto-collantes le long des débords de toit, etc.

Au chapitre des revêtements, le bardeau asphaltéa encore la cote. Le marché offre aussi des ardoises, duterra cota, du zinc et autres, mais leur poids et leurpose les rendent plus onéreux. Le métal et l’aluminiumsont bruyants sous la pluie. Ceux en plastique recyclésont souvent des imitations. Quels qu’ils soient, lesrevêtements de toiture doivent tous être conformes auxexigences et reconnus par les plans de garantie.

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Le béton livré au chantier ne pose généralement pas de problème dequalité, mais celle-ci peut cependant être affectée si de l’eau y estajoutée pour faciliter sa mise en place.

Les matériaux isolants ont beaucoup évolué ces dernières décennies,tout comme leur installation. Ils occupent une place importante dansles habitations d’aujourd’hui afin de mieux répondre aux exigencesd’efficacité énergétique.

« Le pare-pluie est posé en écailles de poisson du bas vers le haut. C’est unmatériau hydrofuge et souple. Il laisse

s’échapper la vapeur d’eau, maisbloque l’eau de l’extérieur. »

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En ce qui concerne le toit plat, sa constructionexige une main d’œuvre, des matériaux et des équi-pements plus spécialisés. Les systèmes multicouchesen papier goudronné saturé à la serpillère et lestés degravier ont encore la cote. Les membranes mono-couches, tissées, en bitume élastomère modifié, envinyle ou en EPDM comportent leurs spécifications.

La division 8La division 8 traite des ouvertures dans l’enveloppe,dont les portes et fenêtres, les lanterneaux et autresouvertures dynamiques. C’est l'Association canadiennede normalisation qui a établi la norme CSA-A440. Elleétablit les exigences minimales devant être appliquéesà tous les composants et matériaux entrant dans leurfabrication, depuis la quincaillerie, les moustiquaireset les coupe-bise jusqu’aux produits de finition et auxadhésifs. Dépendant de l’orientation solaire, on yajoutera ou non un gaz inerte, des pellicules à faibleémissivité, des sélectives, réfléchissantes, miroirs, etc.On ira jusqu’à tripler le nombre de lames de verre.

Tous les percements, les tuyaux d’évacuation etd’alimentation en air, les conduits à volets ou à clapets,les cheminées, bref, tout ce qui peut conduire à des effets de condensation, de pont thermique et d’infiltra-tions sont également inclus dans cette division.

La division 9La division 9 aborde les finis, intérieurs et extérieurs,des murs, des planchers, des plafonds, des dalles ausol, de la peinture, de la céramique, des tapis, deslinoléums, du bois franc vernis, des revêtements debrique, des similis de toute nature, des matériaux com-bustibles, toxiques, etc.

La division 10La division 10 répertorie les rangements modulaires etleurs matériaux. Les adhésifs polluants à l’urée formal-déhyde ne sont plus utilisés lors de la fabrication.

La division 15La division 15 se concentre sur la plomberie, la venti-lation mécanique, etc. Il y est indiqué, par exemple,que la présence du plomb est maintenant interdite, quela pose de conduits isolés est exigée lorsqu’ils tra-versent l’enveloppe, et que l’installation des conduitesd’eau (chaude et froide) en tuyau de plastique PEX(polyéthylène de haute densité) est autorisée.

La division 16La division 16 traite de l’électricité et tout ce qui toucheà l’électronique, les électromagnétiques, les micro-ondes

et les communications sans fil. Une maison enveloppéed’un coupe-vapeur d’aluminium peut donc devenirune cage de Faraday.

Rester à l’affûtMalgré le savoir-faire des entrepreneurs, l’évolution desmatériaux et des exigences normatives les oblige à setenir constamment à l’affût des nouveaux matériaux etassemblages proposés dans le marché de la constructionrésidentielle. D’où la grande utilité des codes et devisauxquels ils doivent se référer pour faire les bons choix.

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Les membranes d’étanchéité présentent des degrés différents de perméabilité à la vapeur d’eau. Celle de polyéthylène de 6 millièmesde pouce (0,15 mm), par exemple, a une très faible perméance qui permet de maintenir au sec l’isolant et la charpente.

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Par Roberpierre Monnier et Jean Garon

L’aspect esthétique des matériaux a un impactsur les perceptions aléatoires et subjectives dela vue, du toucher, de l’odorat et de l’ouïe. Lesrèglements et les codes en tiennent compte

lorsque cela affecte la fonctionnalité et la performancedes matériaux et des assemblages à des endroits précis.On sait, par exemple, que la couleur peut moduler l’efficacité des matériaux si exposée à la chaleur radiée,que les odeurs peuvent trahir une exposition à des élé-ments toxiques nocifs pour la santé, que les formes

peuvent devenir un facteur d’ergonomie et de fonc-tionnalité, que les textures peuvent absorber ouréfléchir les sons.

Pour l’extérieur, une municipalité peut régle-menter plusieurs aspects esthétiques des bâtiments.Les règlements de zonage et de construction sontparmi les plus contraignants. Le règlement de zonage,par exemple, définit les endroits où l’implantation del’habitation est permise. Il comporte généralement desdirectives précises sur la hauteur des bâtiments, lepourcentage de la surface constructible, la densité,ainsi que la façon dont les maisons peuvent être détachées ou jumelées.

Le règlement de construction établit pour sa partquels seront les matériaux obligatoires pour le pare-ment de la façade, les ajouts, les parties visibles dela rue, ainsi que ceux pouvant causer un risque d’in-cendie, si les constructions combustibles doivents’éloigner ou non des limites du lot. Il va sans dire quetoutes ces obligations peuvent moduler l’esthétismedes habitations.

De plus, une municipalité peut se prévaloir d’unprogramme d’intégration et d’insertion architecturale(PIIA) d’un bâtiment ou d’un programme de mise en valeur du patrimoine. Elle peut aussi définir un arrondissement à caractère historique et obliger les

entrepreneurs à respecter les règles d’un monumenthistorique ou d’un bien culturel classé.

Les facteurs écologiquesMises à part toutes ces obligations réelles à respecter,tout le reste dépend des tendances, des goûts person-nels et de la sensibilité esthétique de l’acheteur ou duconstructeur. Les autres aspects qui concernent les qua-lités écologiques des matériaux ne sont soumis à aucuneexigence auprès du consommateur. Tous les fabricantsconnus ou en émergence font la promotion, sous unangle ou un autre, des bienfaits écologiques, énergé-tiques ou environnementaux de leurs matériaux.

En vérité, ces aspects sont souvent mis en vedettede façon exagérée. L’impact environnemental desmatériaux est parfois mal compris, mal expliqué,puisque les facteurs qui en déterminent réellementleur trace environnementale sont très complexes etpeuvent engendrer des analyses qui dépendent deplusieurs facteurs croisés, comme le démontre le do-cument de la Société canadienne d’hypothèques etde logement (SCHL) intitulé Sélection des matériauxdes bâtiments écologiques. Au bout du compte, le

Les critères esthétiques etécologiquesconsidérés dansles choix dematériaux deconstruction

Environnement

Les règlements de zonage et de construction des municipalités peuvent être contraignants quant à l’implantation des habitations etaux critères esthétiques à considérer dans le choix de matériaux.

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Les choix de matériaux et d’assem-blages pour la construction d’unemaison unifamiliale à ossature debois ne reposent pas uniquement surle respect des exigences techniquesnormatives. Les aspects esthétiqueset les propriétés écologiques et envi-ronnementales entrent aussi en lignede compte. En voici un aperçu.

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consommateur ou l’entrepreneur se retrouve sou-vent dépassé par ces aspects et opte finalement pourles produits disponibles le plus rapidement et aumeilleur coût.

À titre d’exemple, les aspects énergétiques des par-ties vitrées d’une maison sont souvent mis en marchéen promettant de générer des bénéfices miraculeux.On néglige encore trop souvent qu’une bonne planifi-cation architecturale en fonction du rayonnement solaire pourrait freiner les ardeurs des marchands defenêtres soi-disant énergétiques. Les défaillances sur-viennent souvent au périmètre de la fenêtre, au momentde la pose, et n’ont rien à voir avec le produit lui-même,ou si peu. Il demeure qu’une fenêtre bien installée,étanche et bien drainée au sud du bâtiment se com-portera de façon très différente d’une autre installéeau nord, en procurant un gain solaire sur les plans duchauffage et de l’éclairage. Elle atteindrait ses objectifsmieux qu’une fenêtre « miracle » installée sans ces pré-cautions de base.

De plus en plus, les grands centres de distributionoffrent des matériaux soi-disant écologiques provenantbien souvent de pays qui les produisent et les commer-cialisent dans les pires conditions sociales et environ-nementales qui soient. Par ailleurs, deux matériauxprésentant des fiches techniques rassurantes peuventparfois réagir et devenir dangereux pour la santélorsque mis ensemble par des fixations, un adhésif, unscellant ou dans des conditions particulières.

D’autres facteurs en jeuPour ce qui est de l’intérieur, une fois toutes les obli-gations respectées, tout le reste est laissé à l’apprécia-tion du propriétaire. Dès lors, des organismes commeSanté Canada, l'Institut national de santé publique duQuébec, la Société d’habitation du Québec ou la SCHLaviseront formellement la population des risques quipourraient avoir un effet néfaste sur la santé.

Quelques citoyens se disent aussi victimes de leursensibilité ou hypersensibilité à la présence d’un polluantde l’air, de l’eau, des équipements, des taux d’humi-dité, d’un composant volatile, et ce, même à des dosesinfinitésimales. Certains matériaux peuvent en être responsables et pourraient engendrer des réactions siimportantes que certains produits seraient conséquem-ment boudés par une partie de la population.

Lors d’un incendie, d’une démolition ou d’unerénovation majeure, la très grande majorité de tous cesmatériaux se retrouveront en fumée ou en vrac, pêle-mêle, dans un conteneur pour finalement aboutir dansdes sites d’enfouissement, baignant dans un lixiviatcomplexe et extrêmement dangereux pour l’environ-nement actuel et futur. Qu’il s’agisse de matériaux na-turels ou issus d’hydrocarbures ou de produits chlorés,ils sont tous en interaction polluante dynamique et imprévisible dans un site d’enfouissement.

À ce propos, une nouvelle loi québécoise interdiradès 2014 d’acheminer les produits de bois vers les sitesd’enfouissement, ce qui signifie qu’au moins le tiersdes déchets d’un conteneur serait recyclé. L’obligationde trier les déchets à la source pourrait ainsi réduirede plus de 80 % ce qui est destiné actuellement à l’en-fouissement.

Tout cela ne signifie pas pour autant que la cons-truction de maisons neuves avec des matériaux recycléssoit appelée à devenir une option recherchée. Lesclients continueront toujours d’exiger des maisonsneuves construites avec des beaux matériaux neufsmais sains et écologiques, ce qui implique pour les en-trepreneurs de considérer également ces critères sub-jectifs dans le choix de leurs matériaux et assemblages.

Tout comme le consommateur, l’entrepreneur ne s’y retrouve pas toujours facilement quant au choix des matériaux écologiques et opteencore bien souvent pour les produits disponibles le plus rapidementet au meilleur coût.

La très grande majorité des matériaux se retrouvent en fumée ou en vrac dans un conteneur pour finalement aboutir dans des sites d’enfouissement.

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« On néglige encore trop souvent qu’une bonne planification architecturale enfonction du rayonnement solaire pourrait

freiner les ardeurs des marchands defenêtres soi-disant énergétiques. »

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AVRIL-MAI 2013

Efficacitéénergétique

Par Bruno Nantel et Jean Garon

I l est d’abord important de retenir que les nou-velles règles d’efficacité énergétique s’appliquentà l’ensemble du Québec et font référence à denombreux articles du Code du bâtiment de 2005.

Peu importe si la municipalité ou le village a adopté uncode de construction ou non, ce sont les exigences duCode de construction de 2005 qui s’appliquent.

Puisqu’il existe une multitude de matériaux destinésà l’isolation thermique d’une habitation, les nouvellesexigences en matière d’isolation peuvent avoir une inci-dence sur le choix de ces matériaux et de leurs assem-blages pour une habitation. Comme le montre le schémaqui résume les exigences ci-dessous, la valeur totale desrésistances thermiques des différentes composantes del’habitation inclut également (en jaune) le recouvrementdes ponts thermiques aux endroits exigés.

Des nouvelles exigences enmatière d’isolation thermique

EXIGENCES - ISOLATION

SOLSCONTIGUS

SOLSCONTIGUS REMBLAI SOUS DALLE

REMBLAI SOUS DALLE

GARAGE(ESPACE CHAUFFÉ)

REZ-DE-CHAUSSÉE(ESPACE CHAUFFÉ)

SOUS-SOL(ESPACE CHAUFFÉ)

ÉTAGE(ESPACE CHAUFFÉ)

VIDE SOUS TOIT

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R-24,5

ÉTAGE(ESPACE CHAUFFÉ)

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VALEUR R TOTALE

VALEUR R TOTALE INCLUANT LERECOUVREMENT DES PONTSTHERMIQUES

SUR 600 MM (2 PIEDS) SOUSLE NIVEAU DU SOLFINI

SUR 1200MM (4 PIEDS)

VENTILATION ÉQUILIBRÉETAUX DE RÉCUPÉRATION DECHALEUR DE 54% À -25oC

R-24,5

BRIS THERMIQUE R-4 BRIS THERMIQUE R-4

R-17R-17

En vigueur depuis le 30 août 2012, le Règlement modifiant le Code de construction du Québec pour favoriser l’efficacité énergétique change ladonne en ce qui concerne les méthodes usuelles de construction, et ce, tanten construction neuve qu’en rénovation lorsqu’il s’agit d’un agrandissementou de l’ajout d’un étage. Afin d’y voir clair, voici un rappel des nouvelles exigences à respecter, tel que recommandées et illustrées par le Service technique et inspection de chantiers de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ).

RÉSUMÉ DES EXIGENCES

Cette illustration est valide pour les bâtimentssitués dans une municipalité dont le nombrede degrés-jour est de moins de 6 000. Pour leslocalités ayant un nombre de degrés-joursupérieur à 6 000, il faut se référer aux valeursindiquées dans l’annexe C de la division B duCode national du bâtiment.

Même si elle n’apparaît pas sur ce schéma, lavaleur R de la dalle du sous-sol doit être de 5,0. Il est à noter que celle-ci peut aussi être atteinte en installant un produit isolant de R-7,5 sur 1,2 m (4 pi) au périmètre de la dalle.Pour une dalle au sol sur remblai comme celled’un garage, aucune isolation n’est requise.

Il faut également retenir que ces exigencesd’isolation impliquent obligatoirement l’installation d’un système d’étanchéité à l’air,tel qu’indiqué à la section 9.25 du Code, ainsiqu’un système de ventilation équilibré.

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Illustrations de coupes de mur respectant les nouvelles exigencesde la Partie 11 du Code

INT-1Film d’air extérieur (R-0,17)Revêtement extérieur – Maçonnerie (R-0,40) Lame d’air 3/4 po (R-1,02)Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)Panneaux de copeaux (OSB) 7/16 po (R-0,70)Ossature en 2 x 6, isolant en fibre de verre (R-19,08)Polyisocyanurate (THERMAX) 3/4 po (R-4,50)Fourrure horizontale - lame d’air 3/4 po (R-1.02)Gypse (R-0,44) Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-5,20)R totale (R-28,01)

INT-2Film d’air extérieur (R-0,17)Revêtement extérieur – Bardage léger (R-0,11)Fourrure verticale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)Panneaux de copeaux (OSB) 7/16 po (R-0,70)Ossature en 2 x 6, isolant en fibre de verre (R-19,08)Polystyrène expansé, type II de 1 po (R-4,00)Pare-vapeur, scellé au ruban (R-0,00)Fourrure horizontale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Gypse (R-0,44)Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-4,70)R totale (R-27,22)

Attention! Dans le cas où des matériaux à faible perméabilité sont utilisés du côté extérieur, il faut appliquer les exigences du tableau 9.25.1.2 du Code de construction du Québec (ratio RT extérieur / RT intérieur).Pour toute information supplémentaire, il suffit de communiquer avec le Service technique et inspection de chantiers de l’APCHQ au 514 353-9960 ou au 1 800 363-6843, poste 324, ou à [email protected].

EXT-1Film d’air extérieur (R-0,17)

• Revêtement extérieur – Maçonnerie (R-0,40)• Lame d’air 3/4 po (R-1,02)• Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)• Polystyrène expansé, type II de 1 po (R-4,00)• Ossature en 2 x 6 avec contreventement,

isolant en fibre de verre (R-19,08)• Pare-vapeur, scellé au ruban (R-0,00)• Fourrure horizontale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)• Gypse (R-0,44)• Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-4,00)R totale (R-26,81)

EXT-2Film d’air extérieur (R-0,17)Revêtement extérieur – Bardage léger (R-0,11)Fourrure verticale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)Panneau R4 de BP (R-4,00)Ossature en 2 x 6, isolant en fibre de verre (R-19,08)Coupe-vapeur, scellé au ruban (R-0,00)Fourrure horizontale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Gypse (R-0,44)Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-4,00) R totale (R-26,25)

COMB-1Film d’air extérieur (R-0,17)Revêtement extérieur – Maçonnerie (R-0,40)Lame d’air 3/4 po (R-1,02)Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)Carton fibre goudronné HP 1/2 po (R-1,50)Ossature en 2 x 6, isolant en fibre de verre (R-19,08)Polyisocyanurate (THERMAX) 1/2 po (R-3,00)Fourrure horizontale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Gypse (R-0,44)Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-4,50)R totale (R-27,31)

COMB-2Film d’air extérieur (R-0,17)Revêtement extérieur – Bardage léger (R-0,11)Fourrure verticale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Papier pare-intempérie, scellé au ruban (R-0,00)Carton fibre goudronné 7/16 po (R-1,30)Ossature en 2 x 6, isolant en fibre de verre (R-19,08)Polyisocyanurate (THERMAX) 1/2 po (R-3,00)Fourrure horizontale – lame d’air 3/4 po (R-1,02)Gypse (R-0,44)Film d’air intérieur (R-0,68)

Recouvrement des ponts thermiques (R-4,30) R totale (R-26,82)

INT : Couverture des ponts thermiques réalisée par l’intérieur.EXT : Couverture des ponts thermiques réalisée par l’extérieur.COMB : Couverture des ponts thermiques réalisée en partie par l’intérieur, en partie par l’extérieur.VALEURS EN GRAS : Valeurs de recouvrement des ponts thermiques.

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Efficacitéénergétique

Par Bruno Nantel et Jean Garon

I À titre d’exemple, le schéma ci-dessous illustrecomment est calculée la valeur de résistance thermique totale (R Totale) d’un assemblage-typede mur (vu du dessus). Elle est obtenue par

l’addition de la résistance thermique de chacune de sescomposantes, incluant l’isolation, le revêtement inter-médiaire, les matériaux de finition, les films d’air à l’intérieur et à l’extérieur. Cependant, elle ne tient pascompte ici des ponts thermiques des montants de

2 X 6 installés à 16 pouces c/c, la valeur « R » étant calculée vis-à-vis de l’isolant.

Il est important de noter que chaque élément dubâtiment comporte des exigences différentes pour lacouverture des ponts thermiques. Pour un mur au-dessus du niveau du sol, par exemple, un matériauisolant en continu d’une résistance de R-4,0 doit recou-vrir les montants espacés de moins de 600 mm c/c (24 po c/c) et de R-3,0 dans les autres cas, et ce, sanstenir compte des matériaux de finition ni des lames

d’air. Ce recouvrement peut être fait soit par l’extérieur,par l’intérieur ou par une combinaison des deux.

Voici maintenant les indications à observer quantaux exigences requises pour chacune des étapes deconstruction du bâtiment.

Les dalles de sous-solUn isolant d’une valeur minimale de R-5 doit être ins-tallé sur toute la surface sous la dalle de béton ou de R-7,5 sur une surface de 1 200 mm (4 pi) tout le tourdu périmètre. Cette valeur minimale doit être obtenue,peu importe le type d’isolant (panneaux rigides oumousse giclée).

Les murs de fondationLes nouvelles exigences sont de R-17. Cette valeur doitcouvrir toute la fondation sur la pleine hauteur, y com-pris un mur de fondation mitoyen à un garage attaché.Plusieurs types de matériaux peuvent être utilisés. Cepeut être, par exemple, 3 po d’isolant rigide extrudé,ou 3 ¾ po d’isolant rigide expansé, ou un isolant encontinu de R-4, pour une ossature à 16 po c/c avec unelaine de R-12, un pare-vapeur, des fourrures et des pan-neaux de gypse. Il ne faut pas oublier d’inclure un bristhermique de R-4 à la jonction des murs de fondationet de la dalle (voir schéma à la page suivante).

Représentations schématisées des nouvelles exigences en matièred’isolationVoici un résumé des nouvelles exigences en matière d’isolation desmurs, plafonds, fondations et dallessur sol avec leur valeur de résistancethermique totale respective.

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* Lorsque la pente ne permet pas d’avoir un dégagement suffisant pour obtenir une isolation totalisant R-41, la résistance thermique exigée pour les plafonds peut être réduite à proximitéde l’avant-toit mais sans être inférieure à celle exigée pour les murs extérieurs, soit R-24,5.

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Les murs extérieursLa résistance thermique totale minimum passe à R-24,5,incluant un matériau isolant d’une valeur minimale deR-4 recouvrant les ponts thermiques.

Lorsqu’un mur mitoyen séparant deux espaceschauffés crée un pont thermique, celui-ci doit être re-couvert de matériaux isolants donnant une résistancethermique totale d’au moins R-12,5 de chaque côté dumur, et ce, sur une distance minimale de 1,2 m (4 pi)à partir de la face extérieur du mur extérieur.

Les planchers en porte-à-fauxLes nouvelles exigences portent la résistance ther-mique totale à R-29,5.Il est important ici de couvrir lesponts thermiques d’un isolant rigide d’une valeur d’aumoins R-7,5, sans oublier d’installer des garnitures d’étanchéité entre le pare-air et le mur de fondation,ainsi que sous la lisse basse mais par-dessus le pare-airdu plancher en porte-à-faux. Il faut également retenirque le pare-air utilisé dans cette configuration ne doitpas être un pare-vapeur.

Les toits et plafondsLes nouvelles exigences portent la résistance thermiquetotale minimum à R-41,0. Elles peuvent être obtenues avecde la laine en nattes, ou de la cellulose en vrac sur uneépaisseur de 11 po après tassement, ou de la fibre de verreen vrac sur une épaisseur de 14 po après tassement. Aucunrecouvrement des ponts thermiques n’est exigé (voirschéma à la page précédente).

Les surfaces vitréesDes limites ont été introduites en cequi concerne le pourcentage des ou-vertures permises en fonction de lasurface des murs extérieurs, incluant

dans le calcul la surface de la solive de rive et la portionhors sol des murs de fondation. Le pourcentage maxi-mum permis est de 30 % de la surface totale des mursextérieurs, incluant ceux du garage, s’il est chauffé.

Il faudra donc être vigilant lors de la signature d’uncontrat pour la construction d’un ajout dont les sur-faces vitrées sont généralement très importantes.

Ventilation mécaniqueEn ce qui concerne la ventilation, les nouvelles exi-gences font référence à la section 9.32 du CNB 2005.En plus d’être certifié HVI, l’échangeur d’air doit êtreéquilibré (en pression d’air) et fournir une performancede récupération de chaleur de 54 % à une températureminimale de -25o C.

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Mur extérieur- Brique 89 mm (3 1/2 po)- Espace d'air 25 mm (1 po)- Panneaux de polystyrène expansé à perméance moyenne laminés d'un pare-intempéries servant de pare-air 25 mm (1 po) RSI 0,82 (R-4,66)- Montants 38 x 140 mm à 400 mm c/c (2 x 6 po à 16 po c/c)- Isolant en natte 140 mm (5 1/2 po) RSI 3,36 (R-19,1)- Pare-vapeur- Fourrure 19 x 64 mm (1 x 3 po)- Gypse 13 mm (1/2 po)

L'isolant en panneau en surface des montantscoupe lesponts thermiques

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1. Solive de rive : elle doit être isolée de manière à posséder une valeur de résistance thermique totale équivalente à celle exigée pour un mur au-dessus du niveau du sol, soit R-24,5. La couverture des ponts thermiques en rive n’est pas exigée.

Il est recommandé de conserver un espace d’air au-dessus del’isolant afin de permettre une circulation de l’air chaud dans lacavité, ce qui aura pour effet d’augmenter le confort des occupants.

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Coup de sonde révélateursur l’état du marché del’habitation au Québec

Analyse demarché

Par Jean Garon

Les constructeurs d’habitations du Québec s'attendent à ce que le nombre totalde mises en chantier plafonne à environ 40 000 unités en 2013, un fléchissementcomparativement aux 47 366 unités mises en chantier en 2012. C’est ce quiressort de la dernière Enquête Pulse réalisée en décembre 2012 et en janvier

2013 par l’Association canadienne des constructeurs d’habitations (ACCH) et l’Associationprovinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ).

Pour appuyer leurs dires, les constructeurs québécois signalent, en moyenne, un acha-landage plus faible aux points de vente de maisons neuves. Ils disent constater une baissed’achalandage dans tous les segments de marché, mais plus particulièrement dans le segmentdes acheteurs de maisons personnalisées du marché des acheteurs à un cran supérieur.

Les constructeurs qui ontrépondu à l’enquête prévoientun glissement du segment desacheteurs accédant à la pro-priété vers le segment des ache-teurs de maisons partiellementpersonnalisées sur le marchédes acheteurs à un cran supé-rieur au cours de la prochaineannée.

Les pénuries de terrains ainsique les coûts croissants des lotsviabilisés constituent les deux principaux problèmes appréhendés par les constructeursd’habitations québécois pour l’année 2013.

Par ailleurs, quelque 56 % d’entre eux s’attendent à ce que les prix des maisonsneuves individuelles augmentent au cours de la prochaine année, alors que seulement7 % d’entre eux anticipent une baisse des prix.

La rénovation en hausseDu côté du marché de la rénovation, l’Enquête Pulse révèlent une activité accrue com-parativement à ce qu’elle était il y a un an. Ce sont quelque 34 % des entrepreneurs enrénovation du Québec qui estiment leur volume d’activité de rénovation supérieur à cequ'il était il y a douze mois, comparativement à 24 % d’entre eux indiquant une plusfaible activité. En moyenne, ils prévoient un accroissement de leur activité de rénovationau cours des douze prochains mois.

Les rénovateurs du Québec s’attendent à ce que leur principale préoccupation pour2013 soit l’accroissement de la responsabilité des constructeurs, suivie par l’économiesouterraine « au comptant ».

Rappelons que cette Enquête Pulse a été réalisée avec l’aide de la Société d’hypo-thèques et de logement (SCHL) et de Ressources naturelles Canada (RNCan). Les donnéesde l’enquête ont été dépouillées et analysées par le Groupe Altus, Services-conseils en économie. Pour obtenir les résultats détaillés du sondage, consultez le siteapchq.com/economie dans la section Documents d’intérêt. Pour plus d’information,adressez-vous à l’ACCH au [email protected] ou écrivez à franç[email protected].

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Par Bruno Nantel et Jean Garon

Contrairement à la croyance populaire, leradon est un gaz souterrain qui se trouvepartout ou presque sur le territoire québé-cois, mais dont la concentration à des

niveaux jugés nocifs pour la santé humaine doit êtrecontrôlée dans les habitations. Une récente étude pancanadienne de Santé Canada révélait en effet qu’ily avait au moins un bâtiment qui excédait la limite denocivité dans toutes les municipalités où des testsavaient été effectués. Au Québec, 9 % des bâtimentstestés montraient des taux de radon qui excédaient lanorme fédérale de 200 becquerels par mètre cube(Bq/m3) fixée par Santé Canada.

Le Code national du bâtiment (CNB) aborde laquestion des gaz souterrains depuis au moins 1995mais avec des recommandations d’interventions légè-rement différentes. La version 1995 du Code suggèred’apporter des correctifs seulement lorsque les gaz

souterrains constituent un danger pour la santé. Poursa part, le Code de construction du Québec (CCQ) de2005 suggère d’intervenir là où le problème est re-connu. La version 2010 du Code est plus stricte et pres-crit d’agir partout et en toutes circonstances, donc danstoutes les nouvelles constructions.

Quel que soit le libellé de ces trois versions duCode, les mesures à prendre demeurent les mêmes.Voici les éléments à retenir pour la mise en place dechacune de ces mesures.

1. Contrôler l’entrée des gaz souterrainsLe contrôle de l’entrée des gaz souterrains se fait parla création d’une barrière physique étanche au niveaude la dalle de béton du sous-sol. La mesure la plus sim-ple consiste à poser une membrane de polyéthylèned’une épaisseur de 6 millième de pouce (0,15 mm)SOUS la dalle, avant la coulée du béton, en faisantchevaucher les bordures de la membrane sur unelargeur d’au moins 12 pouces (30 cm).

Une autre façon de faire consiste à poser la mem-brane de polyéthylène directement SUR la dalle finieen superposant les bordures de la membrane commeindiqué précédemment, puis à calfeutrer les jointsafin de les rendre étanches. Cette méthode pourraêtre retenue dans le cas où l’entrepreneur doit cons-truire un faux-plancher ou poser un revêtement desol, par exemple.

Subséquemment à la mise en place de l’une oul’autre de ces deux méthodes, l’entrepreneur doit col-mater avec du mastic (calfeutrant) toutes les ouvertureset fissures entre l’espace habité et le sol. Cela inclutévidemment le scellement des puisards et des drains deplancher à l’aide de membranes antigaz. Selon les spé-cialistes, la surface totale des fissures, joints, ouvertureset crevasses ne doit pas excéder un centimètre carré.

D’autres méthodes sont également possiblescomme la mise en place d’un isolant à base depolyuréthane giclé avant le coulage du béton de la dallesur sol. Dans ce cas, le produit est giclé directement

Maintenant mieux connus et contrôlés, les gaz souterrainscomme le radon font dorénavantpartie de la réalité avec laquelle les constructeurs et rénovateursdoivent composer dans leur pratiqueprofessionnelle. Ce dossier présenteles éléments réglementaires et techniques à considérer dans la conception et la construction d’unedalle de béton antiradon efficacedans les sous-sols des habitations.

Dossier technique

La conception et la construction d’une dalle antiradon efficace

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sur la couche de matériau granulaire en une seule application. Cette méthode ne requiert pas la posed’une membrane de polyéthylène au préalable, carl’isolant agit à la fois comme pare-air et pare-vapeur.Elle procure du même coup une isolation d’uneétanchéité parfaite, puisqu’il n’y a aucun joint, en plusde sceller tous les conduits, évents de plomberie,puisard et drains dans la dalle.

2. Installer les éléments de base d’un système de dépressurisation

Cette mesure est mise en place avant le coulage de ladalle. L’idée est de créer un dispositif qui permetted’aspirer l’air (et le radon) contenu sous la dalle de solet de l’envoyer dehors sans qu’il ne nuise aux occupants.

Tout d’abord, il faut installer à la verticale un tuyaud’au moins 4 pouces de diamètre, dont l’ouverture in-férieure est enfoncée dans la couche de matériau granu-laire sous la dalle. L’ouverture inférieure doit se trouverau centre ou près du centre du plancher. L’ouverturesupérieure doit déboucher à 12 po au-dessus du niveaude la dalle, ce qui permettra le raccordement ultérieurde l’équipement de dépressurisation (ventilateur), si né-cessaire. L’épaisseur du granulat à l’ouverture inférieure

doit être de 6 po (15 cm), pour un rayon d’au moins12 po (30 cm) autour du tuyau. L’épaisseur du granulatailleurs sous la dalle doit être de 4 po (10 cm), tel queprévu par le Code, afin de permettre le mouvement desgaz (l’usage de sable est évidemment à proscrire). Si lapartie inférieure du tuyau est placée ailleurs qu’au cen-tre du plancher, il faut lui raccorder un tuyau perforécomme ceux utilisés dans un champ d’épuration dontles perforations sont orientées à 4 h et 8 h, lequel seraacheminé dans la couche de granulat jusqu’au centredu plancher. La partie supérieure du tuyau doit êtrepourvue d’un bouchon étanche et étiqueté clairementcomme tuyau de captage des gaz souterrains.

Comme il s’agit de l’installation des éléments debase d’un système de dépressurisation pour le captagedes gaz souterrains, il est donc recommandé de prévoirà l’avance la trajectoire d’un éventuel tuyau d’extrac-tion menant à l’extérieur, une prise électrique pour ali-menter un ventilateur d’extraction et un espace suffisantet étanche pour installer ce dernier.

Plusieurs variantes de ce système de base peuventêtre explorées (voir schémas ci-dessous), certaines per-mettent de diriger le tuyau sous la dalle vers une cloi-son intérieure pour ensuite le mener à l’extérieur.L’annexe A-9,13 des Codes de construction expliquecomment s’y prendre.

Des discussions ont encore lieu avec la Régie dubâtiment du Québec (RBQ) en vue de permettre quele tuyau d’évacuation puisse mener à l’extérieur nonseulement à travers le toit (exigence du Code de 2005),mais aussi en traversant la solive de rive du plancher

du rez-de-chaussée. Évidemment, ces conditions devronts’appliquer en ce qui concerne les distances minimalesentre la sortie d’évacuation et les fenêtres, portes etprises d’air extérieures. L’APCHQ souhaite être enmesure de donner plus de détails sur cette façon defaire avant la fin de 2013.

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La pose d’un isolant de polyuréthane giclé sous la dalle, sur les murs de fondation et dans les solives de rive offre une coquille complètement étanche et continue de la dalle du sous-sol au plancher du rez-de-chaussée.

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TROIS FAÇONS D’INSTALLER LES ÉLÉMENTS DE BASE D’UN SYSTÈME DE DÉPRESSURISATION

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* Minimum requis par la nouvelle partie 11 du Code de constructiondu Québec portant sur l’efficacité énergétique.

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3. Tester pour détecter le radonUne fois les éléments de base installés, il est essentield’effectuer d’abord un test pour détecter ou non laprésence de radon au sous-sol de l’habitation à l’aided’un dosimètre – au coût de 35 $ à 45 $ –, vendu chezles centres de matériaux. La période de mesure doit êtred’au moins trois mois et doit se faire en période dechauffage alors que les portes et les fenêtres sont fer-mées et à un endroit où les appareils d’extraction d’air(ventilateurs de salle de bains, hotte de cuisinière)permettront d’extraire les gaz souterrains.

Une fois la période minimale de trois moisécoulée, le dispositif de mesure doit être posté à unlaboratoire spécialisé pour qu’il fasse l’analyse desdonnées recueillies et transmettre au demandeur lesrésultats (prévoir des frais de 35 $ à 45 $). Les résultatsdoivent être aussi transmis à l’autorité compétente, lamunicipalité, par exemple.

Comme les Codes ne précisent pas qui doit pren-dre en charge l’installation du dispositif et la prise demesure (l’entrepreneur ou le propriétaire), l’APCHQsuggère aux entrepreneurs de prévoir l’ajout d’une an-nexe au contrat portant sur le radon qui précise quecette responsabilité revient au propriétaire.

4. Compléter l’installation du système de dépressurisation

Si le test de détection révèle la présence de radon, ilfaudra alors compléter l’installation du système de dé-pressurisation. Il s’agit ici de mettre en place les élé-ments du système qui manquent pour qu’il soitfonctionnel, à savoir :

le tuyau d’extraction;

le ventilateur d’extraction étanche;

la sortie extérieure pourvue d’une grille mais non limitée par un clapet (pas de sortie du type hotte ou sécheuse).

Les documents de Santé Canada et de la Sociétécanadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)publiés sur leur site Internet respectif (hc-sc.gc.ca etcmhc-schl.gc.ca) fournissent plus d’information surces travaux et sur le calcul de la capacité du ventilateur.

5. Vérifier l’efficacité des mesures de contrôle

Après cette installation, il est important de tester à nou-veau le sous-sol avec un dosimètre pour s’assurer queles mesures de contrôle sont efficaces et, au besoin, ap-porter des correctifs pour réduire le niveau de radonde façon à ce qu’il se situe sous le seuil de nocivité.

Il va de soi que les travaux ne peuvent être consi-dérés efficaces sans qu’un nouveau test ne soit effectué.

D’ailleurs, l’APCHQ et Santé Canada recommandentque les propriétaires effectuent périodiquement destests pour savoir si les niveaux de radon sont sous leseuil de nocivité. Le niveau de radon peut changer aufil du temps et rien ne doit être pris pour acquis.

Voilà l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur la con-ception et la construction d’une dalle antiradon effi-cace dans les habitations. Somme toute, la mise enœuvre de ces nouvelles exigences de contrôle du radondans les habitations s’avère non seulement importanteau plan de la santé publique, mais beaucoup moinscoûteuse lorsqu’elle est réalisée au moment de laconstruction plutôt qu’après, d’où sa pertinence pourtoutes les nouvelles constructions.

Pour toute information supplémentaire, commu-niquez avec le Service technique et inspection dechantiers de l’APCHQ au 514 353-9960 ou au 1 800363-6843, poste 207.

PROGRAMME NATIONAL DE COMPÉTENCE SUR LE RADONEn avril 2012, Santé Canada a lancé le programme canadien de certification relatif au radon, le Programme

national de compétence sur le radon au Canada (PNCR-C). L’organisme a travaillé en collaboration avec laNational Environmental Health Association – National Radon Proficiency Program (NEHA-NRPP) et l’AmericanAssociation of Radon Scientists and Technologists (AARST) pour établir une composante canadienne du NRPP.Le nouveau programme mettra en place un mécanisme d’évaluation et de certification de la compétencedes professionnels et des laboratoires d’analyse visant à offrir des services de mesure ou d’atténuation duradon au Canada.

À l’heure actuelle, les renseignements concernant le programme canadien de certification sont plutôtlimités sur le site Internet de la NEHA (neha-nrpp.org/cnrpp.shtml). Ils seront mis à jour au fil dutemps. Des cours de certification ont été déjà offerts en Nouvelle-Écosse et d’autres sur la mesure etl’atténuation sont prévus ailleurs au Canada. Voici deux liens Internet concernant ces cours de formation :

hrai.ca/pdfs/radonmeasurementproficiency.pdf

cte.dal.ca/cte/course_detail.php?id=6396

DEUX MÉTHODES D’ÉVACUATION DES GAZ SOUTERRAINS

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28 AVRIL-MAI 2013

Rénovation

Par Pierre Vaillancourt

Au fil des ans, particulièrement depuis ledébut des années 1980 où le phénomène acommencé à attirer l’attention, les entre-prises spécialisées en rénovation des fonda-

tions ont créé des bases de données des sitesgéographiques qui ont nécessité de tels travaux. Cesdonnées valent de l’or. Elles les conservent jalouse-ment comme des secrets industriels.

Ces données leur permettent de diagnostiquer lescas de fondations instables, de pouvoir identifier rapide-ment la solution appropriée et d’estimer le coût qui yest associé. Depuis le temps qu’elles le font, ces entre-prises ont appris à faire efficacement des reprises ensous-œuvre au moyen de micros pieux enfoncés méca-niquement dans le sol au moyen d’un puissant systèmehydraulique conçu exprès pour le faire en douceur.

Les phénomènes en causeL’assèchement des sols en période de grande sèche-resse, le développement de l’urbanisation, la présencede grands arbres à proximité des bâtiments, les vibra-tions provoquées par la circulation et d’autres circons-tances de la sorte peuvent entraîner l’affaissement ou le tassement du sol et l’instabilité des constructions àleur surface. Résultat : les fondations s’inclinent ou tra-vaillent en cisaillement au point de se fissurer et delaisser l’eau de la nappe phréatique s’infiltrer dans lessous-sols avec les conséquences que cela entraîne surla qualité du bâtiment, sur sa valeur de revente et sur lasanté des occupants. Il faut y remédier sans tarder encolmatant les fissures par l’injection d’une résine syn-thétique aquaréactive et en consolidant les fondations.

Il n’est pas rare qu’au moment de renouveler sonemprunt hypothécaire, un propriétaire se voit imposerune inspection de stabilité de son immeuble par l’ins-titution financière qui possède des dossiers similairesavec d’autres propriétés du quartier. Un expert seraalors délégué par l’institution pour déterminer si la fon-dation de cette propriété doit être consolidée demanière curative ou même préventive.

L’âge du bâtiment et la qualité du béton de la fon-dation sont des facteurs qui entrent aussi en ligne de

compte dans cette évaluation. Si le client est solvable,l’institution financière prendra en charge le finance-ment des travaux à même l’emprunt hypothécaire dupropriétaire de l’immeuble.

Qui fait quoi et comment?L’ingénieur géotechnicien est responsable de faire descalculs et de signer un devis. Deux critères déterminentla quantité de pieux qu’il prescrira : la hauteur des fondations non armées, les charges mortes (type demurs-bois d’ossature-revêtement-fondation) et lescharges vives (occupation-meubles-neige). Ils prévoienthabituellement des pieux calibrés pour supporter unecharge qui varie de 20 000 à 40 000 lb par micro pieuxespacés de 5 à 8 pieds pour une habitation convention-nelle de deux ou trois étages.

La rouille des micro pieux pourrait réduire leurdurée de vie. C’est pourquoi l’épaisseur de l’acier et saqualité inhérente à développer une couche de protec-tion contre l’oxydation sont des facteurs qui peuventinfluencer le prix d’une installation. Il en va de mêmedes étriers à talon et des boulons employés dans la con-solidation. Ils doivent êtres certifiés selon la charge àsoutenir qui aura été déterminée.

Les travaux nécessaires seront réalisés au pourtourextérieur du bâtiment, s’il est dégagé de toute attacheavec d’autres constructions, ou à l’intérieur des fonda-tions jusqu’au mur mitoyen si c’est un immeuble semi-détaché. L’entrepreneur choisi débutera les travauxquelques jours après le dégel.

Les stratégies àadopter pour laconsolidationdes fondationsLa nature des sols argileux duQuébec, qui se gorgent d’eau ets’assèchent tour à tour, ou la piètrequalité des sols remaniés au remplissage d’une carrière ou d’unedécharge publique, par exemple,sont responsables de la fissurationdes fondations dans plusieurs arrondissements de la ville de Montréal et tout au long de la valléedu Saint-Laurent. Le présent dossierrappelle les stratégies à adopter pourla consolidation des fondationsd’habitations en sol instable.

L’affaissement du sol et l’instabilité des constructions à leur surfacepeuvent causer de sérieux dommages au bâtiment.

Des pieux sont foncés hydrauliquement à tous les six pieds et aux deuxcoins du bâtiment au plus près de la fondation.

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Les plaques d’acier sont boulonnées à la fondation existante etsoudées à la tête des micro pieux d’acier.

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AVRIL-MAI 2013

Les ouvriers spécialisés impliqués dans le proces-sus sont les opérateurs de mini excavatrices capablesde creuser le long des fondations dans des espaces restreints, des foreurs d’expérience, un soudeur qualifiéet certifié et des ouvriers capables de scier, casser etplacer du béton professionnellement. Ce personnel estencadré par un contremaître d’expérience qui a acquisses connaissances par compagnonnage. Cette techni-que n’est pas enseignée dans les écoles de métier. Toussont responsables de la sécurité du chantier pour eux-mêmes et pour les occupants qui resteront à la maisonpendant les travaux la plupart du temps.

Les experts se servent du bâtiment comme contre-poids pour foncer profondément les micros pieux d’acieret pour les ancrer solidement sous l’argile ou les sols remaniés très instables. Les pieux « vérinés », comme onles appelle, sont principalement utilisés pour stabiliserou renforcer la fondation d’une structure existante.

Dans les coins des fondations et aux endroits où ily a des fissures, l’entrepreneur vissera aussi des ancragesservant surtout à solidariser les parois contiguës. Cescoins et ces plaques ne sont pas conçus pour prendrela charge en cisaillement, ce sont les pieux situés de partet d’autre du coin de la fondation qui joueront ce rôle.

Il est possible de redresser complètement un im-meuble qui a subi des dommages causés par l’instabilitédu sol. Un des interlocuteurs au dossier a déjà réaliséle redressement d’une maison qui présentait un déni-vellement de 17 pouces. La réparation des fissures, leremplacement du drain français et l’imperméabilisationdes fondations à l’aide d’une membrane hydrofugegoudronnée ou d’une membrane en PVC de type Platonou Delta MS si le béton est poreux, font partie destravaux conventionnels de réhabilitation. Le remblayagedoit être conforme aux normes du Code du bâtiment.

Des techniques éprouvéesAu fil du temps, les entrepreneurs spécialisés en re-dressement de fondations ont essayé puis délaisséd’autres techniques comme celle du radier, une espècede bateau dans lequel on installait la fondation. L’af-faissement des sols étant inégal, cette technique a étéabandonnée parce qu’elle ne donne pas les résultatsobtenus par le fonçage de micro pieux.

Selon les entrepreneurs spécialisés consultés, il n’ya pas cinquante solutions pour consolider une fonda-tion. La technique du fonçage de pieux et de reprise ensous-œuvre est celle qui donne les résultats les plus sûrset les moins coûteux. Pour celle-ci, l’entreprise doit offrirune garantie minimum de quinze ans sur la stabilité despieux et de la structure, et une garantie de cinq ans surl’imperméabilisation des murs de fondation.

DES TRAVAUX VALABLES POUR LES CONSTRUCTIONS NEUVESPour les constructions neuves, une inspection du sol peut épargner bien des soucis en présence

d’un sol instable. Pour 2 500 $ environ, un laboratoire pourra poser un diagnostic sûr. Les ingénieurs

pourront alors suggérer d’autres techniques d’installation de micro pieux : les pieux vissés et les pieux

insérés dans des trous forés. Ces techniques d’installation sont employées pour prévenir l’affaissement

des fondations sous les constructions neuves.

Dans ce contexte, les pieux battus ou à percussion sont les plus fiables, car ils atteignent le « refus ».

La partie la plus importante dans l’installation de pieux, c’est l’ancrage. Un essai de chargement

permet de valider l’ancrage au-delà des croûtes très denses jusqu’au vrai « refus ».

En Europe, des techniques utilisant des terrières d’injection de coulis de ciment ou de polyuréthane

permettent de stabiliser des fondations ou des structures sur des sols granulaires. Les polyuréthanes

injectés sous les structures, par exemple, se gonflent et forment une colonne qui comprime, densifie

et stabilise le sol alentour. Ces techniques ne peuvent pas être utilisées ici de manière satisfaisante

en raison de la nature particulière de l’argile.

Il est à noter que les entreprises spécialisées dans le domaine font de la recherche et de la veille

technologique pour découvrir des nouvelles façons de faire. Pour elles, la seule méthode reconnue

pour la consolidation des fondations sur des sols d’argile comme ceux de la vallée du Saint-Laurent

demeure l’utilisation de micro pieux.

La semelle est cassée vis-à-vis des pieux et de l’étrier à talon. Les micros pieux sont laissés vides. La qualité de l’acier utilisé empêchera la rouille de lesattaquer en profondeur.

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30 AVRIL-MAI 2013

Par Louise A. Legault

Comment définir un écoquartier ? « C'est unquartier qui limite l'impact des habitants surla planète », commente Emmanuel Cosgrove,président de l'organisme Écohabitation. Un

concept englobant qui touche aussi bien au transport,à l'énergie et à l'habitation qu'à la gestion de l'eau etdes déchets. Les espaces verts sont de mise, de mêmeque la mixité sociale et la présence de commerces etd'emplois. D'emblée, il ne s'agit donc pas d'un absolu.Il y a plusieurs moyens d'y arriver, comme on peut leconstater en analysant divers projets.

La Ville de Québec bat la marche avec deux projets,ceux de la Pointe-aux-Lièvres et de la Pointe d'Esti-mauville. « L'idée a été lancée par le maire Labeaumelors d'un colloque sur l'innovation en 2009 », expliquela porte-parole Marie-Christine Magnan. Un appel depropositions a permis de définir le concept, puis la Villeest allée en appel d'offres en 2011 en retenant sixcritères : la qualité architecturale et environnementale,

le respect du concept, le prix, la capacité financière, l’expérience immobilière et l’échéancier de livraison.

« Nous avons reçu deux propositions pour la Pointed'Estimauville et cinq pour la Pointe-aux-Lièvres », notela porte-parole. Deux jurys indépendants annonçaient,en juin 2012, que Leboeuf Société immobilière avait étéretenu dans les deux cas. « Nous sommes maintenanten pourparlers avec le promoteur, mais nous main-tenons toujours l'horizon de 2013 pour le début destravaux », confirme Marie-Christine Magnan.

Le président de Leboeuf Société immobilière,Sébastien Leboeuf, avoue d'emblée que chacun a sadéfinition du mot écoquartier. « Au-delà des bâtimentset des technologies, c'est avant tout une qualité de vieque nous voulons offrir. Nous voulons recréer desquartiers animés comme celui de la rue Cartier àQuébec. La présence de commerces est essentielle,mais aussi celle d'espaces publics, le cœur des projets.Ce qui allume le client, c'est l'ambiance, l'énergie d'unprojet. Dans la réalisation d'un écoquartier, il ne fautpas oublier l'importance de l'emplacement. Il fautchoisir des secteurs qui s'y prêtent bien, d'assez grandesuperficie, bien desservis par le transport en communet les grands axes routiers. »

Une nouvelle ville complèteLa Ville de Terrebonne est allée de l’avant avec le projetUrbanova, qui a mérité les honneurs des Prix des col-lectivités durables de la Fédération canadienne des mu-nicipalités en février 2012. Après six ans de gestation,le projet mettra en valeur l'une des dernières grandes

zones à développer de la municipalité, la Côte de Terre-bonne. On compte y accueillir jusqu'à 35 000 nouveauxrésidents sur un horizon de 15 à 20 ans.

« Il s'agit du plus grand projet de développementdurable au Canada », affirme le directeur de l'aménage-ment du territoire, Daniel Sauriol. La zone se divise endeux sections, la haute et la basse terrasse, de part etd'autre du coteau. « Il y a eu de tout dans la haute ter-rasse : sablières abandonnées où plus rien ne pousse,dépôts de matériaux secs, étangs aérés, dépôt de neigeusée, jusqu'à un circuit de go kart ! Il s'agit donc d'unprojet de requalification urbaine. »

La basse terrasse, quant à elle, présente des ensem-bles de maisons unifamiliales construites dans les années1990-2000 aux deux extrémités, deux terrains de golfet une immense zone humide au sud. « Le réseau hydri-que a littéralement explosé avec l'activité humaine etformé une foule de petits ruisseaux. En fait, nous allonsrecréer les anciens cours d'eau. »

Les espaces boisés de la haute terrasse de mêmeque ceux du Coteau seront protégés et des corridorsde biodiversité de 100 et 150 mètres de largeur serontaménagés. « Nous avons évalué qu'une grille de ruehabituelle permettait de construire 12 000 logements.L'idée, c'est de construire le même nombre de loge-ments, mais sur un peu plus de la moitié de la super-ficie. On se retrouve avec sept pôles autosuffisants enmatière de services. »

Les écoquartiers :une approcheprometteuse qui comporteaussi des risquesde dérapage

Construirevert

Ils sont de toutes les tailles et de tousles genres; les écoquartiers ont la coteces temps-ci et poussent dans tous lestons de vert aux quatre coins de laprovince. Regard sur un nouveauphénomène qui promet beaucoup,mais qui risque aussi le dérapage.

Pour l’écoquartier D’Estimauville, la Société Leboeuf mise sur l'orientation, la fenestration et l'enveloppe des bâtiments, ainsi que sur la gestion de l'eau.

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La firme de comptables Raymond, Chabot, Grant,Thornton a réalisé une étude financière qui planifie lesacquisitions de terrain (on compte 39 propriétairesdans la zone) et la réalisation des infrastructures, de façonà ce qu'il n'y ait jamais d'année déficitaire. Premièrepelletée de terre : le 15 mars 2013 avec une premièrephase de 1 300 à 1 600 logements.

« Nous voulons rendre la circulation automobileun peu plus difficile à l'intérieur et l'aménagement pié-tonnier assez intéressant pour que les gens n'aient plusle réflexe de prendre leur voiture. » Un peu à l'instarde Victoriaville, la Ville a créé ses propres normes dedurabilité allant de U1 à U4 qui seront appelées àévoluer dans le temps. Il s'agit à la fois d'un outil desensibilisation pour les résidents et d'une façon de fairesortir les constructeurs de leur zone de confort.

De l'aide pour les écoquartiersPour mener à bien de tels projets, les municipalités ontaccès à plusieurs ressources. Le Plan d'action 2013-2020sur les changements climatiques du gouvernementquébécois prévoit une enveloppe de 100 millions $pour l'aménagement durable. Par le biais de son Fondsmunicipal vert, la Fédération canadienne des munici-palités appuie aussi de tels projets. Hydro-Québec etGaz Métro sont également de la partie : Hydro-Québecoffre un soutien financier à l'optimisation de la consom-mation énergétique des bâtiments, ainsi qu'à l'implan-tation d'un système de chauffe communautaire, jusqu'àconcurrence de 8 millions $. Le programme se termi-nera le 31 décembre 2015 et n'aurait pas encore verséun sou, selon Emmanuel Cosgrove.

Des organismes comme Écohabitation, Vivre en villeet l'Association québécoise pour la maitrise de l'énergie(AQME) accompagnent les municipalités dans ces dé-marches, souvent longues. Il n'y a pas de recette toutefaite, selon le directeur général de Vivre en ville, Chris-tian Savard. Le contexte politique et réglementairevarie du tout au tout d'un endroit à l'autre. Pour sapart, l'AQME propose aux municipalités des servicestechniques en efficacité énergétique et en réductiondes émissions de gaz à effet de serre (GES), notammentdans la mise sur pied de systèmes collectifs.

Écohabitation a étudié la certification LEED-ND,mais aussi One Planet, HQ-E (France), Quartier BREEAM(G.-B.) et EQuilibrium pour créer un outil qui sert àson service Quartiers Écohabitation. « Nous travaillonssurtout sur de petites initiatives, précise EmmanuelCosgrove. Dans certains cas, ce peut être la formulationd'un règlement sur l'aménagement paysager, ou encorela rédaction d'une charte qui établit l'engagement desdifférentes parties. » Écohabitation peut aussi aider à laréalisation d'une charrette.

Le directeur général de Vivre en ville, ChristianSavard, n'est pas très tendre envers les projets d'éco-quartiers, une formule qui devient « de plus en plusvendeuse» et donc galvaudée. « Il ne faut pas oublier queles écoquartiers d'aujourd'hui deviendront la norme dedemain ». Selon lui, l'écoquartier doit minimiser la con-sommation des ressources, tant naturelles, qu'énergé-tiques et financières, et offrir un milieu de vie complet.Or, le transport en commun et les services sont souventabsents de ces projets et la mixité sociale semble difficileà réaliser. « Prévoir une coopérative d'habitation dans un

coin, ça ne suffit pas. Il faut pouvoir répondre à différentsbesoins en offrant différentes types d'habitations,préconise-t-il. Quand on y pense, les quartiers anciensaffichent ces caractéristiques, mais ils sont quelque peuà la traîne en matière d'efficacité énergétique. » On neparle pas non plus de « l'éléphant dans la pièce » : ladépendance à la voiture. « Les déplacements représen-tent la moitié des ressources consommées pendant toutela vie d'un bâtiment », termine-t-il.

Pointe-aux-Lièvres, QuébecSuperficie : 11 617,6 m2 (phase 1)Nombre d'habitations : 275 Types d'habitations : plusieurs types de logements

de 1, 2, 3 ou 4 chambres (ex. : unités transversales superposées,unités de type condo)

Densité : un peu plus de 200 logements / hectareConstructeur : Société Immobilière LebœufValeur : environ 60 M $ (phase 1)

Pointe D'Estimauville, QuébecSuperficie : 62 492,9 m2

Nombre d'habitations : 705 logements Types d'habitations : maison de ville, condo,

logement locatif, résidence pour personnes âgées

Densité : un peu plus de 100 logements / hectareConstructeur : Société Immobilière LebœufValeur : près de 800 millions $ (phase 1)

Faubourg Connaught, GatineauSuperficie : 42 haNombre d'habitations : 800Types d'habitations : maison jumelée unifamiliale, maison

en rangée, multilogementDensité : 60 logements / haPourcentage d'espaces verts : 40 %Constructeur : Habitations Bouladier

Urbanova, TerrebonneSuperficie : 1 220 haNombre d'habitations : 12 387Types d'habitations : tous les typesDensité : 40 logements / haPourcentage d'espaces verts : 38 % (462 ha)Valeur du projet : 480 millions (phase 1) Premières livraisons : été 2013

Faubourg Cousineau, LongueuilSuperficie : 640 737 m2

Nombre d'habitations : 200Types d'habitations : condo, maison jumelée,

maison unifamilialeDensité : 30 logements / haPourcentage d'espaces verts : 17,8 %Constructeur : Habitations Lussier;

Habitations Mont-RoyalCertification : LEED-NDPremières livraisons : juin 2013

ChâteauguaySuperficie : 22 haNombre d'habitations : 700Types d'habitations : à déterminerPourcentage d'espaces verts : 38,6 % (8,5 ha)Valeur du projet : indéterminée Constructeur : Construction De CastelCertification : LEED-ND, LEED pour les maisons

FICHES DE QUELQUES PROJETS D'ÉCOQUARTIERS

Transport durable et actif : transport public,pistes cyclables et sentiers piétonniers.

Espaces verts : naturels ou de main d'homme; la dernière tendance, l'agriculture urbaine.

Gestion de l'eau : zéro rejet, récupération del'eau de pluie, appareils économes en eau.

Gestion de l'énergie : efficacité énergétique desbâtiments, appareils peu énergivores, énergiesrenouvelables (géothermie, solaire, biomasse) et systèmes collectifs.

Gestion des déchets : pendant la construction etune fois le projet terminé.

Mixité des fonctions : présence de commerceset de bureaux pour magasiner et travailler sur place.

Mixité sociale : éventail de types d'habitationspour tous les budgets.

Lutte contre les îlots de chaleur : toits verts,toits blancs, surfaces perméables.

CARACTÉRISTIQUES D'UNÉCOQUARTIER

Le projet Urbanova serait le plus grand projet de développementdurable au Canada.

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32 AVRIL-MAI 2013

Par Marie Gagnon

Par son seul poids, un mètre de cube de sol suffitpour écraser à mort un travailleur. Pas étonnantque les dangers d’effondrement reliés auxtravaux d’excavation, de creusement et de

tranchées figurent au nombre des dangers de tolérancezéro identifiés par la Commission de la santé et de lasécurité du travail (CSST).

On comprend pourquoi le Code de sécurité pourles travaux de construction ne fait pas de quartierslorsqu’il est question de creuser. Par exemple, le Code

exige de l’employeur qu’il prenne certaines disposi-tions si des canalisations souterraines se trouvent dansle périmètre du chantier (CS 3.15.1.).

Et si le creusement menace la stabilité des cons-tructions voisines, il lui faudra en soutenir les fonda-tions en sous-œuvre (CS 3.15.2), sans oublier d’enétançonner les parois solidement et conformément auxplans et devis d’un ingénieur (CS 3.15.3.).

« On va étançonner, entre autres, quand l’espaceest trop restreint pour respecter les pentes exigées parla réglementation, signale Pierre Abran, conseiller enprévention à l’ASP Construction, ou encore, même siles pentes sont conformes, quand il y a danger deglissement de terrain en raison de la nature du sol oude la présence d’eau souterraine. »

Il précise que l’étançonnement n’est pas requislorsqu’un ingénieur atteste que cela n’est pas néces-saire, que les parois de la tranchée sont en roc sain ouqu’elles ne présentent pas de danger de glissement deterrain et que leur pente est inférieure à 45 degrés àmoins de 1,2 mètre du fond. Il faudra néanmoins s’assurer que cette attestation de l’ingénieur soitdisponible sur place, au chantier, afin de pouvoir lefournir à la demande d’un inspecteur de la CSST.

Dans tout autre cas de figure, il faudra consoliderla tranchée. Comment ? Selon Pierre Abran, desétançonnements en bois, fabriqués de pièces saines etnon fissurées, peuvent très bien faire l’affaire. Les systèmes de panneaux – bois, acier, aluminium – entre

lesquels on insère des vérins hydrauliques poursoutenir les parois de la tranchée sont également unbon choix.

Enfin, les boîtes de tranchées, qui gagnent en po-pularité, protègent les travailleurs tout en étant facilesà mettre en place, puis à retirer une fois les travaux ter-minés. Si la tranchée doit rester ouverte sur une longuepériode, il est préférable d’opter pour les palplanches,de loin les plus résistantes.

Les obligations à respecter« De plus, il faudra voir à ce que l’étançonnement dé-passe de 30 centimètres la rive supérieure de l’excava-tion. Sauf si l’excavation se trouve sur une voie publiqueet qu’elle doit être recouverte afin de rétablir tempo-rairement la circulation, rappelle Pierre Abran. Aussi,peu importe la méthode, si la tranchée a plus de sixmètres de profondeur, les plans et devis de l’ingénieurdoivent être transmis à la CSST. »

Il ajoute qu’à moins d’utiliser des palplanches,l’étançonnement devra être effectué à mesure de l’avancement des travaux d’excavation et, bien sûr, ilfaudra interdire aux travailleurs l’accès de la partiede la tranchée qui n’aura pas encore été consolidée.Il faudra également prévoir un nombre suffisantd’échelles à l’intérieur de la zone de creusement.Elles seront déposées aux 15 mètres et prendrontsolidement appui au fond de la tranchée. Ellesdoivent dépasser la paroi d’au moins un mètre.

La marche àsuivre pour creuser sansdanger

Santé et sécurité au chantier

Tranchées et excavations dissimulentde nombreux dangers. Voici la marcheà suivre pour creuser sans danger.

LE CONSEIL DU BEAU-FRÈREPayez à temps pour le maintien de votre licence !

Vous prévoyez partir en voyage avec votre beau-frère en mai et n’en revenir qu’au début de juin. Lors de la préparation de cevoyage, vous mentionnez à votre beau-frère que vous devez transmettre sans faute votre paiement pour le maintien de votre licenced’entrepreneur à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) avant votre départ, puisque l’échéance annuelle de paiement est le 23 mai.Votre beau-frère vous dit de ne pas vous inquiéter en vous assurant que la RBQ envoie un dernier avis avant d’annuler une licence.

Un bon conseil : n’écoutez pas votre beau-frère. Assurez-vous de toujours respecter les délais relatifs au paiement de votre licence.En effet, la Loi sur le bâtiment prévoit que la licence cesse d'avoir effet dès que son titulaire n'a pas payé à l'échéance les droits et lesfrais exigibles pour le maintien de celle-ci.

En défaut de paiement, vous risqueriez donc de perdre votre licence. Peu importe le nombre de jours de retard, vous seriez alorsobligé de faire une nouvelle demande de licence et d’acquitter les frais relatifs à celle-ci, en plus de devoir attendre l’émission de cettenouvelle licence avant de reprendre vos activités d’entrepreneur.

Me Marc Bergeron

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(Intertitre)

Planifier, c’est la clé

La Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST),

faut-il le rappeler, a pour objet l’élimination à la sourcemême des dangers pour la santé, la sécurité et l’in-tégrité physique des travailleurs. Pour ce faire, rien detel que l’élaboration d’un programme de prévention etla planification rigoureuse des travaux.

Dans le cas des tranchées et des excavations, laplanification sécuritaire des travaux doit inclure lespoints suivants :

Les canalisations souterraines : A-t-on toute l’informationconcernant la localisation des canalisations souterraines, quece soit pour l’eau, le gaz, l’électricité ? Les fournisseurs de services publics ont-ils tous été contactés ? Que doit-on faire de ces canalisations ?

Le type de sol : Quel est le type de sol dans lequel on s’apprête à creuser ? Y a-t-il lieu de procéder à une analyse desol ? A-t-on suffisamment d’espace pour donner aux paroisune pente conforme à la réglementation ? Des constructionsvoisines nécessitent-elles des précautions particulières ?

L’équipement : Quelle est la capacité requise pour les enginsservant à la manutention des charges ? Comme s’y prendre

pour s’assurer qu’aucune charge ne soit déplacée au-dessusdes travailleurs ? Que faire en présence de lignes électriques ?La présence d’un signaleur est-elle nécessaire ? L’espace est-ilsuffisant pour que le dépôt de matériaux, la circulation et lestationnement de véhicules à proximité de la tranchée sefassent à des distances qui respectent les normes ?

L’eau : Y a-t-il des risques que de l’eau s’infiltre dans latranchée ? Faut-il prévoir l’installation de pompes ? A-t-on l’espace nécessaire pour évacuer l’eau? Quelle est la capacité des pompes requises ?

La surveillance : Qui assurera la surveillance des travaux ?Que doit surveiller cette personne et comment peut-elle détecter les anomalies ? A-t-on un nombre suffisantd’échelles en fonction des dimensions de la tranchée ? Sont-elles assez longues ? En bon état ? Les moyens à mettre enplace pour assurer la protection du public sont-ils établis ?Peut-il y avoir accumulation de gaz ? Y a-t-il lieu de prévoirl’installation d’un système de ventilation ?

« Tout programme de prévention comprend troisétapes, à savoir : identifier, corriger et contrôler, résumele conseiller de l’ASP Construction. Pour identifier lesdangers, il faut connaître les conditions du milieu detravail. Pour corriger, il faut faire une surveillance dumilieu de travail. Enfin, pour contrôler les dangers, ilfaut établir une procédure de travail, fournir deséquipements de protection et former ses travailleurs,conclut Pierre Abran. »

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Pour diverses raisons, il est possible qu’un ingénieurjuge l’étançonnement inutile et suggère plutôt la cons-truction de pentes pour soutenir l’ouvrage. Cette solu-tion, efficace pour des travaux allant de quelques heuresà quelques jours, prend en compte le type de sol et l’an-gle de repos des matériaux, c’est-à-dire l’angle auquelils resteront stables et ne s’effondreront pas.

Plus la résistance d’un sol est élevée, plus il pourrarésister aux forces qui lui sont appliquées. La résistancevariera en fonction des matériaux qui le composent ouen présence d’eau souterraine. Cette dernière variablen’étant pas constante, elle peut modifier rapidement larésistance d’un sol.

Pierre Abran conseille d’ailleurs de se méfier parti-culièrement des cycles de gel et de dégel : la pente quiest sécuritaire un jour peut ne plus l’être le lendemain.Le sol peut également être sensible aux vibrationsémises par la circulation d’un véhicule lourd et aux sur-charges exercées par un véhicule en stationnement oupar le poids de matériaux de déblai ou de construction.

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Par Benoit Bissonnette

L e monde des génératrices se divise en plu-sieurs catégories, allant du modèle compactet silencieux pour le camping jusqu'auxgros appareils fixés en permanence servant

à alimenter un bâtiment lors d'une panne d'électri-cité. Le présent article se concentre sur les modèlesportatifs pouvant être transportés par une ou deuxpersonnes sur les chantiers de construction et offrantdes performances suffisantes pour alimenter des tra-vailleurs opérant quelques outils électriques simul-tanément.

L'alimentation en carburant pour une génératricene se limite plus qu'à l'essence; plusieurs autres optionssont maintenant offertes. Bien que certains modèlespeuvent fonctionner avec du gaz propane, du gaz na-turel ou encore du mazout (diesel), il n'en demeurepas moins que les modèles utilisant de l'essence con-ventionnelle demeurent beaucoup plus pratiques surles chantiers de construction.

De façon générale, les génératrices qui utilisent uncombustible autre que l'essence sont habituellement des-tinées à une installation permanente servant à alimenterune résidence en cas de pannes d'électricité. Toutefois,certains modèles portatifs convenant très bien à une uti-lisation en chantier peuvent aussi utiliser du gaz propane,un avantage significatif puisque ce gaz peut s'entreposerdurant de nombreuses années sans se détériorer et qu'ilne favorise pas l'encrassement du carburateur.

Autre détail à noter, les génératrices équipées d'unmoteur à essence affichent habituellement huit heuresd'autonomie ou plus, alors qu'avec un réservoir depropane, il pourra fonctionner pendant une plusgrande période selon la taille du réservoir.

Le fabricant PowerLand propose quelques modèlesde génératrices acceptant trois types de carburant sansaltération mécanique, soit l'essence, le gaz propaneet le gaz naturel. L'alternance entre ces trois sourcesd'énergie ne prend que quelques minutes.

Estimation de la puissance nécessaireLa puissance d'une génératrice est exprimée en watts,et à cet égard, il faut attribuer une valeur à la puissancenominale et une autre à la puissance de démarrage. Lapuissance nominale désigne la puissance en watts quela génératrice est capable de maintenir de façon constantepour un usage continu. La puissance de démarrage, tou-jours plus élevée, indique la puissance maximale que lagénératrice peut offrir durant deux ou trois secondesafin de contenir la surtension lors de la mise en marched'un moteur.

La façon d'estimer la capacité maximale d'unegénératrice pour alimenter plusieurs outils en mêmetemps consiste à relever les informations se trouvantsur la plaque signalétique des outils et de les addi-tionner. Le total ne doit pas dépasser la puissancenominale de la génératrice.

Une autre approche consiste à additionner la con-sommation d'électricité des outils en ampères et à lamultiplier par le voltage, ce qui donne une valeur enwatts. Par exemple, un outil exigeant 15 ampères pourson fonctionnement sur le courant de 120 volts con-sommera 1 800 watts (15 x 120 = 1 800).

Format et mobilitéEn ce qui concerne le format de la génératrice, il existedes modèles plus petits et légers dotés de poignées detransport. Dès que le poids de la génératrice devienttrop important, elle sera alors montée sur des roues etéquipée de robustes poignées pour en faciliter son dé-placement. Les roues pleines en caoutchouc souple(sans chambre à air) sont à favoriser puisqu'elles ne sontpas sensibles aux crevaisons. Enfin, si la génératrice doitêtre déplacée sur le chantier à l'aide d'une grue, il con-vient aussi de choisir un modèle équipé d'un crochetsitué dans l'axe du centre de gravité.

La génératrice modèle nºDXGN7200 de DeWalt estéquipée d'une cage de protection et possède un cro-chet de levage permettant de la hisser facilement àl'aide d'un treuil sur les étages supérieurs d'un édificeen construction.

Les caractéristiques importantesLes fabricants de génératrices offrent plusieurs carac-téristiques de série (ou en option) sur leurs produits. Ilest important d'y apporter une attention particulièrepuisque certaines d'entres elles peuvent s'avérer fortutiles sur un chantier. En voici un aperçu parmi les pluscommunes :

Un démarreur alimenté par une batterie

Un démarreur à distance (filaire ou sans fil)

Un indicateur de la quantité d'électricité utilisée

Un dispositif d'avertissement lorsque le niveau d'huile est bas

Un ensemble optionnel de roues et poignées pour déplacer la génératrice

Des prises électriques protégées (GFCI)

L’indispensable génératriceportative de chantier

Outillage

Dans les premières phases d'un projet de construction, il n'est pas rare que l'électricité ne soit pas encore disponible à proximité du chantier et qu’il faille faire appel à une source d'énergie fiable et constante pour le début des travaux. Lagénératrice de chantier comble justement ce besoin et il importe de bien connaîtreses caractéristiques afin de faire un choix avisé. Voici un survol de ces machines indispensables aux premières heures d'un chantier.

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Un dispositif d'arrêt du moteur lorsqu'une défaillanceest détectée (pression d'huile basse, niveau de liquidede refroidissement trop bas, température du moteurtrop élevée, etc.)

Un réglage automatique de la tension pour permettre l'alimentation d'appareils électroniques sans les endommager

La génératrice Ridgid modèle noRDCA7000 possèdeun panneau de contrôle détachable qui permet dedémarrer ou d'éteindre le moteur à distance tout enoffrant deux prises de 120 volts. Un écran ACL présenteégalement un compteur d'heures ainsi qu'un indica-teur de charge.

Les moteursPlusieurs fabricants de génératrices sous-traitent la fa-brication de leurs moteurs à des manufacturierscomme Honda, Yamaha ou Briggs & Stratton pouréquiper leurs appareils. Or, comme ces fabricants ontdepuis longtemps maîtrisé l'art de la fabrication d'unmoteur à essence, ils représentent souvent un gage defiabilité et de durabilité aux yeux de la clientèle.

De plus, la grande disponibilité des pièces derechange ainsi que l'accès à de nombreux ateliers deréparation à proximité sont d'autant de facteurs quiincitent les acheteurs à choisir ces produits.

Configuration électriqueDe façon générale, toutes les génératrices possèdent unpanneau sur lequel se trouvent plusieurs prises decourant. La configuration la plus fréquente consiste àoffrir deux ou quatre prises de 120 volts sur un circuitde 20 ampères et une prise de 240 volts de 30 ampèressur une fiche verrouillable (Twist Lock).

En fonction du modèle choisi, il faudra valider l'am-pérage de chaque prise et s'assurer qu'elles conviennentbien au besoin des appareils qu'il faut y brancher. Deplus, une caractéristique non négligeable puisqu'ellen'est pas offerte de série sur toutes les génératrices, estla présence intégrée d'un disjoncteur de fuite à la terreou communément appelé GFCI en anglais sur chaqueprise. Dans un contexte où les travaux peuvent sedérouler dans un environnement humide, détrempé oumême sous une pluie légère, la présence de cette pro-tection sur la génératrice devrait être une condition nonnégociable, qu'elle soit intégrée ou rajoutée à l'extérieur.

Enfin, il faudra veiller à ne pas surcharger inutile-ment la génératrice en dépassant ses limites, une con-séquence qui provoquerait une usure prématurée del'appareil tout en affamant les outils qui ne recevrontpas tout le courant qu'ils ont besoin pour leur bonfonctionnement. À cet égard, il est recommandé de seprocurer une génératrice légèrement plus grosse afinde répondre aux périodes de pointe sans problème.

CONSEILS D'ENTRETIEN

Lorsque l'utilisation d'une génératrice est occasionnelle et qu'elle peut demeurer inutiliséedurant de longues périodes, il est très important de vider le réservoir d'essence et d'éliminerle carburant se trouvant dans le carburateur. Cette opération permet d'empêcher l'essencepérimée de former un dépôt qui encrasse les composantes internes du carburateur, cequi dégrade le fonctionnement de la génératrice.

TABLEAU COMPARATIF DE QUELQUES MODÈLES DE GÉNÉRATRICES PORTATIVES DE CHANTIER

Modèles

Puissance de

démarrage (watts)6 500 7 200 8 750 8 500 6 600 9 000 8 750 7 000

Puissance

nominale (watts)5 500 6 100 7 000 6 800 6 000 7 000 7 000 6 500

Ampérage maximal

mesuré 120v/240v45,8A / 22,9A 50,8A / 25,4A 58,3A / 29,1A 56,7A / 28,3A 55,0A / 27,5A ND 58,2A / 29,2A 54,1A / 27,1A

Diamètre des roues NA NA 12 po 12 po NA 10 po 9,5 po 11 po

Réservoir d'essence 24 litres 30,2 litres 26,5 litres 30,2 litres 25 litres 22,4 litres 34,1 litres 21 litres

Autonomie avec

charge à 50 % (heures)

10 h 13 h 9 h 12 h 7,4 h 8 h 10 h 12 h

Moteur Honda GX390 Honda GX390Briggs & Stratton2100 Series OHV

YamahaMZ 360 OHV

YamahaMZ 360 OHV

Champion Generac OHVIHonda GX

13 ch

Cylindrée (cc) 389 cc 389 cc 420 cc 357 cc 357 cc 439 cc 407 cc 389 cc

Poids (kg / lb) 176,4 lb 195 lb 248 lb 228 lb 198,4 lb 232,8 lb 245 lb 208 lb

Niveau de bruit (dB) 74 dB 79 dB ND ND 74 dB 74 dB ND ND

Honda

EG 6500 CL

DeWalt

DXGN7200

Briggs & Stratton

030470-0

Ridgid

RD6800

Yamaha

EF6600DE

Champion

41532

Generac XG Series

XG7000E

Surge-Master

SM 7000LHAE

Com

pila

tion

: Qué

bec

habi

tati

on

Légendes : ND (Non disponible) - NA (Non applicable)

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36 AVRIL-MAI 2013

Équipement

Par Pierre Vaillancourt

La stratégie des constructeurs en 2013 sembleaxée sur le positionnement de leur marque entête de l’innovation et sur la segmentation dumarché. Pour paraphraser Kevin Williams de

GM Canada, la popularité des modèles auprès desacheteurs individuels pèse plus lourd que les ventes auxgrandes flottes commerciales et locatives dont lescritères de choix sont basés sur d’autres valeurs.

La révolution aérodynamique n’est toujours pasréalisée, mais elle est certainement en marche. Les sys-tèmes économiseurs d’essence efficaces se font aussi at-tendre à cause d’une mécanique poussée aux limites oud’une programmation capricieuse sur l’EcoBoost. Lesattentes restent grandes pour les camionnettes et four-gonnettes, et ce, malgré les nombreuses améliorationsmécaniques apportées par l’industrie ces dernières années. Le meilleur reste à venir comme en témoignent

plusieurs nouveautés promises pour 2014, notammentpour les modèles Silverado de Chevrolet, Sierra deGMC, Transit de Ford ou le F -150 (concept Atlas), plustard en 2015.

Entre-temps, voici un aperçu des nouveaux mo-dèles des principales marques qui ont été rafraîchis ourenouvelés en 2013 et un avant-goût de leurs promessespour 2014 et 2015.

Dodge ChryslerLe RAM 1500 a remporté le prix Camion de l’année2013 de Motor Trend pour sa capacité de remorquagede 6 500 lb, le confort de sa conduite et son aérody-namisme. Selon Chrysler, ce camion a beaucoupchangé : un nouveau châssis, une nouvelle suspensionà air (dégagement 8,7 po à 10,7 po), un nouveau mo-teur Pentastar V-6 de 3,6 litres 42 % plus puissant, unsystème « Marche-arrêt », une consommation de 6,8 L/100- 9,5 L/100, une nouvelle transmission TorqueFlite

8 vitesses à température contrôlée (avec le 5,7 L HEMIV8). Il est à noter qu’un modèle Ram 1500 EcoDiesel6 cylindres de 3.0 L sera en vente dès septembre 2013.

Le système Uconnect Access est maintenant installésur les RAM 1500 et HD. Il s’agit d’un centre de com-munication à écran tactile et sans-fil qui comporte desapplications dédiées, dont la reconnaissance vocale etla borne Wi-Fi (avec Sprint). Ils offrent aussi une porteà rabattement arrière qui se bloque en même tempsque les autres portes du véhicule, un système KeylessEnter’n Go et des détecteurs de pluie et de lumière. Laréduction de la friction dans l’air et sur la chaussée faitpartie des raffinements de la nouvelle génération.

Le RAM HD présente plusieurs nouvelles caractéris-tiques de série et optionnelles. Le RAM 3500 table surune grande capacité de remorquage (remorque de 30 000 lb), un châssis haute résistance et un moteurCummins turbo diésel de 6,7 L amélioré offrant un cou-ple inégalé de 850 lb. Ses injecteurs peuvent être ali-mentés au combustible organique B-20.

Comme à chaque année, les utilisateursde camionnettes et de fourgonnettes dechantier attendent fébrilement les nou-veautés ou innovations proposées par lesfabricants. En voici un aperçu pour lesprincipaux modèles qui, somme toute,n’annonce aucune révolution pour cetteannée mais promet pour l’an prochain.

Camionnettes et fourgonnettes de chantier

Pas de révolution dansles modèlesproposés en 2013

Le RAM 2500

Le Sierra 2013

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AVRIL-MAI 2013 37

ChevroletChez Chevrolet, le Silverado 2013 présente une nou-velle caractéristique, celle du frein moteur en pente(en mode remorquage-tractage ou non) maintenantcompris avec toutes les boîtes automatiques à sixvitesses. L’application mobile Télé-Accès OnStar offreun nouveau service facultatif FamilyLink donnant lapossibilité de vérifier l’emplacement du véhicule.

Il est à noter que 2013 sera la dernière année pourle modèle Avalanche, une camionnette légère polyvalenteoffrant une capacité de transport de chargement passantde 5 pi 3 po à 8 pi grâce à la cloison Midgate. L’AvalancheBlack Diamond se décline en versions LS, LT et LTZ à 2RMet à 4RM. L’édition commémorative 2013 compte en plusun ensemble de sièges chauffants et un frein moteur enpente en mode normal.

GMCLe Sierra 2013 est le seul camion à offrir le système bi-carburant au gaz naturel comprimé et un moteur V8de 6,0 L bicarburant LC8 en option sur le 2500 HD àcabine allongée. Il offre en équipement standard uncontrôle de stabilité et un contrôle anti-louvoiementde la remorque. Le V8 6,2 L de 403 ch peut remorquer10 700 lb.

Une copie presque conforme du Silverado se trou-vera sous les lignes du GMC Sierra 2014. Ce modèle sepositionne dans la catégorie des camions pleinegrandeur avec une conception et des technologies depointe, dont des moteurs en aluminium V6 EcoTec3 de4,3 L, V8 de 5,3 L et V8 de 6,2 L à injection directe, unedistribution à calage variable avec gestion active du car-burant et une boîte automatique à six vitesses.

Le Sierra 2014 aura un cadre en caisson et une ca-bine en acier hydroformé à haute résistance, plus léger,plus rigide, et un capot en aluminium. Certaines com-posantes de la suspension seront en aluminium. Lesroues et les pneus à faible résistance au roulement ainsi

que les nouveaux supports de cabine hydrauliques contribueront à la réduction du poids et du bruit. Laconnectivité IntelliLink, disponible en option, pro-posera l’écran tactile en couleur haute résolution dehuit pouces, l’application Pandora, le main-libre Blue-tooth et un système de navigation au nouveau formatd’affichage des cartes, ainsi que la commande vocale.

FordEn 2013, le Ford F-150 affiche une capacité de remor-quage maximum de 11 300 lb, avec un moteur Eco-Boost de 3,5 L, V8 de 6,2 L à 16 soupapes (411 ch), V6EcoBoost de 3,5 L ou V8 Ti-VCT de 5,0 L, un mode detransmission 2RM ou 4RM, une charge utile de 3 100lb. Ford a rapidement réglé en rappel le problème desurchauffe du moteur EcoBoost. À part ce détail impor-tant, la motorisation demeure inchangée.

À l’avant-scène de la technologie, le F-150 ConceptAtlas sera lancé en 2015. Plus léger de 750 livres, il seraéquipé d’un moteur EcoBoost 2e version et d’une trans-mission automatique à huit rapports en option. LeConcept Atlas est truffé de nouveautés, qui ne verrontpeut-être pas le jour, et de promesses de performancesqui, elles, n’auront pas d’autre choix que de se réaliseren raison des normes d’émissions polluantes qui se resserrent.

En ce qui concerne les fourgonnettes, c’est l’arrivéede l’EcoBoost V6 de 3,5 L qui marquera le changementsur le Transit 2013, avec une importante économied’essence comparé au modèle E Series. D’inspirationeuropéenne dans ses fonctions de rangement et d’ou-verture à l’arrière et sur les côtés, le Transit 2013ressemble encore à un E Series, mais s’en éloignera davantage en 2014, en combinant l’apparence d’unSprinter à calandre d’Escape.

Mercedes-Benz Chez Mercedes-Benz, le Sprinter seconde génération aétabli de nouvelles références dans cette catégorie devéhicule qui influencent maintenant toute l’industrie,comme on peut le voir avec les Nissan NV, Ford Transitou RAM ProMaster.

Le Sprinter est disponible en configurations d’em-pattements de 144,3 po et 170,3 po, de longueur decaisse de 128,5 po, 169,3 po et 185 po et en trois hau-teurs de toit de 96,3 po, 111 po et 120,3 po. Un moteurV6 BlueTEC diésel de 3,0 L de 188 ch et 325 lb-pi decouple permet de transporter une charge de 8 550 lb(modèle 2500) de 9 900 lb ou 11 030 lb (modèle 3500).De plus, le Sprinter peut remorquer une charge de 7 500 lb en sécurité grâce à l’Adaptive ESP avec systèmede stabilisation de la remorque livré en option pourempêcher le louvoiement de la remorque.

NissanChez Nissan, la fourgonnette NV200 S/SV a fait son entrée sur le marché nord-américain en 2012. Avec ses123 pi cu et ses 186,2 po, le NV200 offre une alternativeaux fourgonnettes pleine grandeur (224 po et plus)moins économes d’essence. Sa petite taille est un avan-tage dans la circulation. Les parois sont dotées depoints de montage intégrés pour faciliter l’installationde tablettes.

L’intérieur du NV200 présente de nombreuses ca-ractéristiques de série qui plairont aux entrepreneurs,dont un porte-document entre les deux sièges, unsiège rabattable permettant de poser un ordinateur etun rangement sous le siège. Les rétroviseurs chauffantset la commande de croisière sont offerts de série.

En attendant 2014 et 2015…Comme on le constate, les fabricants consolidentsurtout leur position en 2013 en corrigeant quelquesbogues et en apportant quelques petites améliorationsça et là. Ils s’avancent un peu plus avec des promessesde changements majeurs ou d’innovations pour 2014et 2015. Sauront-ils les tenir? Ça reste à voir. Quoi qu’ilen soit, les manufacturiers auront fort à faire pour con-cilier performance et consommation. Une révolution sefait toujours attendre à ce chapitre.

Le Chevrolet Avalanche

Le Ford Transit 2013

Le Sprinter Mercedes

Le Nissan NV200

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AVRIL-MAI 201338

Par Me Jacinthe Savoie

La Loi reconnaît la légitimité du lobbyisme commemoyen d’accès aux institutions parlementaires,gouvernementales et municipales. En échange,la Loi oblige les personnes qui font des commu-

nications en vue d’influencer une prise de décision à fairepreuve de transparence, et ce, en s’inscrivant au Registredes lobbyistes.

Pour que la Loi s’applique, trois éléments sont requis :il faut que des activités de lobbyisme soient exercées parun lobbyiste auprès d’un titulaire d’une charge publique.

1er élément : Les activités de lobbyismeTrois conditions sont nécessaires afin d’établir qu’il s’agitd’activités de lobbyisme, à savoir :

1) qu’il y ait une communication orale ou écrite avec

un titulaire d’une charge publique;

2) que celle-ci soit faite en vue d’influencer ou est

susceptible d’influencer une décision;

3) qu’une telle décision porte notamment sur l’un des

objets suivants :

• l’attribution d’un permis, d’une licence, d’un certificat ou d’une autre autorisation;

• l’attribution d’un contrat, autrement que dans le cadre d’un appel d’offres public, d’une subvention oud’un autre avantage pécuniaire, ou à l’attribution d’uneautre forme de prestation déterminée par règlement du gouvernement.

Il est à noter que le simple fait de remplir un formu-laire de demande ou de fournir des documents ou desrenseignements requis pour le traitement d’une demandede permis, de licence, de certificat ou d’autorisation, neconstitue pas des activités de lobbyisme.

De plus, le fait de s’enquérir de la nature ou de laportée des droits et obligations d’une entreprise et lesreprésentations faites en réponse à une demande écrite

d’un titulaire d’une charge publique ne constituent pasdes activités de lobbyisme.

2e élément : Les lobbyistesAu sens de la Loi, les lobbyistes sont des personnes qui,pour le compte d’une entreprise, par exemple, commu-niquent verbalement ou par écrit avec des titulaires decharges publiques en vue d’influencer leurs prises de dé-cisions.

Il y a trois catégories de lobbyistes : le lobbyiste-conseil,le lobbyiste d’entreprise et le lobbyiste d’organisation. LaLoi définit le lobbyiste d’entreprise comme suit : « toutepersonne dont l’emploi ou la fonction au sein d’une en-treprise à but lucratif consiste, pour une partie impor-tante, à exercer des activités de lobbyisme pour le comptede l’entreprise ».

L’appréciation de la « partie importante » doit se fairepour l’ensemble des activités de lobbyisme exercées pourle compte de l’entreprise auprès de toutes les institutionsvisées. Les activités seront considérées comme une partieimportante dès que l’une des conditions suivantes estremplie :

Condition qualitative : lorsque l’activité de lobbyisme revêtpour l’entreprise une grande importance, ou encore lorsque lacommunication rendra possible un projet majeur ou permettrad’assurer le développement de l’entreprise.

Condition quantitative : lorsque l’ensemble des activités delobbyisme, comprenant les communications, la préparation etle suivi, représente plus de douze jours dans l’année.

Dans la mesure où les conditions prévues à la Loi sontrespectées, les promoteurs immobiliers et les entrepre-neurs seront considérés majoritairement comme des lob-byistes d’entreprise.

3e élément : Les titulaires de charges publiquesLe commissaire au lobbyisme du Québec résume ainsi quisont les titulaires de charges publiques :

Au niveau parlementaire : les députés et les ministres ainsi que les membres de leur personnel respectif.

Au niveau gouvernemental : les employés du gouvernementet des entreprises gouvernementales.

Au niveau municipal : les maires, les préfets, les conseillersmunicipaux, le personnel du cabinet ainsi que les employés des municipalités, des organismes municipaux et supramunicipaux.

Obligation de s’inscrireLa Loi prescrit que tout lobbyiste visé doit être inscrit auRegistre des lobbyistes. Cette déclaration doit comprendreles renseignements relatifs au lobbyiste ou au plus hautdirigeant dans le cas d’un lobbyiste d’entreprise, à l’en-treprise elle-même, à l’objet des activités et aux titulairesde charges publiques.

Types de déclarations et d’avisLa première inscription au Registre constitue la déclara-tion initiale. Elle doit être présentée au plus tard 60 jourssuivant le début des activités dans le cas d’un lobbyisted’entreprise.

Un avis de modification est nécessaire pour toutchangement apporté au contenu de la déclaration. L’avisdoit être présenté dans les 30 jours suivant le changement.

Un renouvellement annuel est requis uniquement sides mandats déjà déclarés sont toujours actifs ou si denouveaux mandats sont à déclarer. Le renouvellementdoit être effectué au plus tard 60 jours suivant la date dela fin de l’année financière de l’entreprise.

Modalités d’inscriptionLe mode le plus fréquemment utilisé est l’inscriptionélectronique. Toutefois, l’inscription papier est égale-ment possible. Au préalable, il faut obligatoirementobtenir un code client. Pour obtenir plus de détails, ilsuffit de consulter le site Internet du Registre des lob-byistes à l’adresse suivante : lobby.qc.gouv.ca.

De bonnes raisons de s’inscrireDe plus en plus, les titulaires de charges publiques de-mandent aux lobbyistes qui communiquent avec eux s’ilssont inscrits au Registre. À défaut, ils refuseront de traiteravec ces lobbyistes.

Il est important de retenir qu’en cas de non respectde la Loi, les lobbyistes s’exposent notamment à des sanc-tions pénales pouvant aller jusqu’à 25 000 $ pour une pre-mière offense.

Droit au chantier

Ce qu’un entrepreneur doit savoir sur le lobbyismeEn 2002, la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme entrait en vigueur. Il est important de savoir que, dans certaines circonstances, cette loi s’applique aux entrepreneurs. Ce texte traite particulièrement de ces circonstances.

SERVICES D’ACCOMPAGNEMENT OFFERTS PAR LE GOUVERNEMENT

Service d’examen de projets de déclarations ou d’avis avantleur présentation au Registre

Accompagnement juridique, technologique et opérationnellors de la préparation d’une déclaration ou d’un avis

Aide en ligne accessible à même le formulaire d’inscription

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