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VOYAGE
DÉCOUVERTE
Lycée Blaise Pascal, Ambert
Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
2
Champ des questionnements plasticiens
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques : outils, moyens, techniques, médiums, matériaux, notions au service d’une création à visée artistique
Point générique du programme : La représentation, ses langages, moyens plastiques et enjeux artistiques
Œuvres
cycle 3 Cycle 4 seconde Cycle terminal option Le orange renvoie à la terminale
Cycle terminal spécialité
» L’autonomie du geste graphique, pictural, sculptural : ses incidences sur la
représentation
» Les différentes catégories
d’images, leurs procédés de
fabrication, leurs
transformation
Images, réalité et fiction
» La ressemblance :
- les images artistiques et
leur rapport à la fiction,
notamment
- la différence entre
ressemblance et
vraisemblance.
Représenter le monde, inventer des mondes Le dispositif de représentation : relations et différences entre l’espace littéral du support ou celui tangible du lieu et l’espace suggéré des représentations, entre espace représenté et construit…
La pratique artistique du dessin : depuis des modalités héritées de traditions jusqu’aux approches contemporaines (nouvelles possibilités à l’ère du numérique…). Autonomie et extension du dessin : affirmation ou mise à distance du geste, de l’instrument, de la trace, usages de machines ou de technologies
Rapport au réel– Représentation et création ; Moyens plastiques et registres de représentation.
ALMOND Darren (1971- )
Fullmoon Shan shui, 2008 - IQV - 126 x 126 cm
La question du temps est au cœur de la démarche artistique de Darren Almond. « Sa manière d’aborder la question du temps est toujours
fondée sur l’expérience, empruntant tout autant à l’entropie liée aux événements majeurs de l’Histoire (goulags staliniens, camps de
concentration nazis) qu’à des souvenirs personnels (évocation de la vie de son père, souvenirs de guerre de son grand-père…). Il s’attache aussi
bien à la représentation de temporalités courtes (le temps de pose nécessaire à la réalisation de photographies) qu’à la prise en compte de
durées longues (le temps de l’enfermement dans une cellule de prison, le temps extatique des moines du Mont Hiei au Japon…), usant tout
autant de points d’observation distants (le temps historique) que rapprochés (le temps présent, le temps réel). » (J.C. Vergne catalogue de
l’exposition).
3
COGNET Roland (1957- ) Tête de singe, 2014 - Bronze et cèdre - 165 x 47 x 40 cm
La sculpture animalière est une porte d’entrée pour identifier ce qui dans l’œuvre relève de la trace de l’outil et de son interaction sur la forme de l’œuvre. Roland Cognet est un sculpteur qui privilégie le travail du matériau. Le bois, l’arbre, est presque toujours présent dans son travail. Ici c’est le cèdre au veinage marqué qui sert de socle à l’œuvre, tout autant qu’il en fait partie. La figure de l’animal porte les traces de la main et donc du matériau ductile qu’il a fallu tout d’abord travailler avant d’obtenir ce moulage en bronze. Ces traces de la main ne sont pas à regarder comme des imperfections mais comme une affirmation de la place de l’artiste et de son implication dans l’œuvre. « Roland Cognet, qui a bien connu son aîné Etienne Martin, rappelle volontiers une de leurs discussions dans l’atelier parisien du sculpteur des Demeures (dont un exemplaire est sur la place du 1er Mai à Clermont Ferrand), au cours de laquelle celui-ci soulignait qu’à ses yeux, tous les bois, sans exclusion, sont intéressants à travailler, et c’est un principe qu’il devait à son tour adopter. Il n’est qu’à voir la variété des essences qui constituent aujourd’hui son oeuvre pour s’en convaincre. » Ecrit Colette Garraud à l’occasion d’une exposition de l’artiste en Bretagne (Eloge de l’arbre, in catalogue Souvent les arbres se déplacent, 2013 Manoir de Kernault (Finistère) ). Ici le bois sert de socle, mais loin de la neutralité des socles blancs, sa nature, sa texture, sa couleur, font qu’il fait partie intégrante de l’œuvre. Et c’est souvent ainsi que l’artiste procède.
LIQUOIS Dominique (1957- )
Bad stream, 2009 - Huile, acrylique sur toile, tissu, rembourrage, fil - 153 x 152 cm
La peinture de Dominique Liquois est abstraite. Elle trouve sa source dans la peinture américaine, mais depuis quelques années elle vient se
conjuguer avec des éléments dont les renflements vont recouvrir une partie de la surface de la toile. Cet effet de recouvrement est
démultiplié par les différentes formes peintes qui se superposent et que des fenêtres laissent entrevoir. Aucun effet illusionniste ne suggère
le volume la couleur est travaillée en aplat. A la géométrie de la peinture ou du motif imprimé répond l’organique de la forme protubérante.
Une peinture donc « inscrivant des motifs géométriques aux registres parfois contradictoires dans des asymétries et des basculements
constants et jouant d’une polychromie joyeuse et ludique faite d’aplats dissonants » écrit Éric Suchère (Journal de l’exposition).
Notons également, que les protubérances redéfinissent les limites du tableau par leurs débordements.
Exposition Roland Cognet Les Héros au
Domaine de Randan en 2014
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MAUBERT Alexandre (1981- )
De fils et d'aiguilles - 2014 - Tirage pigmentaire contrecollé sur Dibond - 102.5 x 82.5cm
On sera attentif avec les images photographiques d’Alexandre Maubert au processus de réalisation de l’œuvre. Comme il est précisé dans le journal
de l’exposition le « processus de destruction partielle visant à la fois à les rendre inopérantes en tant que témoignages authentiques et à les faire
basculer vers une forme allégorique d’un évènement historique majeur ». cet évènement est celui de la première explosion atomique à Hiroshima (cf.
histoire des arts). Les images « altérées révèlent un potentiel insoupçonné, tant dans la dimension picturale qu’elles font ainsi apparaître ». Ce
basculement de l’image photographique dans le domaine pictural, résulte du hasard et de sont potentiel expressif.
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le mardi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected]
Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire, et le sauvegarder, c’est sur l’ordinateur plutôt que le serveur !
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VOYAGE
DÉCOUVERTE
Lycée Blaise Pascal, Ambert
Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
2
Champ des questionnements plasticiens
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques : outils, moyens, techniques, médiums, matériaux, notions au
service d’une création à visée artistique
Point générique du programme : La figuration et l’image, la non figuration
Œuvres
cycle 3 Cycle 4 seconde Cycle terminal option Le orange renvoie à la terminale
Cycle terminal spécialité Le orange renvoie à la terminale
» La narration visuelle : l’organisation des images fixes et animées pour raconter.
» L’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation : - l’autonomie de l’œuvre
vis-à-vis du monde visible; - inclusion ou mise en
abyme de ses propres constituants;
- art abstrait, informel, concret…
- Temps et mouvement de la figuration
Mobiliser, citer, recréer, détourner des codes de l’image, de la narration figurée ou de la non-figuration
Passage à la non-figuration – Systèmes plastiques non-figuratifs ; Processus fondés sur les constituants de l’oeuvre ou des langages plastiques
- Détermination de l’abstraction : stylisation, symbolisation, autoréférentialité
ALMOND Darren (1971- )
Fullmoon Shan shui, 2008 - IQV - 126 x 126 cm
Alors que toutes les avancées techniques de la seconde moitié du XIXème siècle ont conduit à
l’instantané, Darren Almond inscrit son travail dans une lenteur de la réalisation rappelant les origines
de la photographie comme par exemple dans le daguerréotype Boulevard du temple à Paris, à 8h du
matin de l’auteur éponyme. Les longs temps de pose nécessaires à la sensibilisation de la plaque ont
pour conséquence l’effacement de tout ce qui est en mouvement ne laissant apparaître que le cireur de
chaussures et son matinal client.
Cette relation d’interdépendance entre ce qui est figuré et le temps de la réalisation.
Traditionnellement, dans les arts graphiques, la figuration du sujet n’avait aucun lien avec le temps de
réalisation. Charles Le Brun disait que « le peintre n’a qu’un instant », mais c’était celui de l’image, fruit
de la reconstruction intellectuelle et de la virtuosité de l’artiste. Ceci en dehors de toute considération de la durée d’exécution, que les temps
de pose des modèles aient duré des heures ou plusieurs jours, alors que ce qui est figuré est de l’ordre de l’instant. «La photographie impose de coordonner ces deux temporalités
jusqu’alors distinctes : celle de la réalisation technique de l’enregistrement et celle du sujet à reproduire. Pour la première fois, le temps du figuré devient nécessairement le temps de
l’image. Pour la première fois, la vitesse devient un opérateur de vérité. » (André Gunthert catalogue de l’exposition le temps vite, MNAM Paris, 2000)
Jacques DAGUERRE (1787-1851)
Boulevard du Temple à Paris, à 8h
du matin – 1838-1839 –
Daguerréotype pleine plaque,
inversé – 12.9x16.3 – Munich,
fotomuseum.
3
Jean-Charles EUSTACHE (1969 - )
It Blistered in my Dream – 2010 - Acrylique sur toile - 19 x 27 cm
Les trois petits tableaux de Jean-Charles Eustache sont, au premier abord, des représentations assez fidèles de la réalité. En s’approchant, ce
qu’invite à faire le format on remarquera les traces de mise au carreau. La peinture est faite à partir d’images réalisées par lui-même ou ses
proches. La représentation de l’arbre dans It blistered in my dream (Cela s’est déformé dans mes rêves) est minutieuse et précise tandis que
l’arrière plan est seulement suggéré par des zones colorées. Mais la surprise vient surtout du « sapin tronçonné brûlant d’une aura
rougeoyante qui, bien plus qu’elle ne consume l’arbre lui-même, consume l’image de l’arbre, le souvenir de l’arbre. » (Journal de l’exposition)
Ainsi en est-il également de This is the Way the World Ends (C’est ainsi que le monde se termine) dans laquelle le blanc - celui du tableau ? –
irisé de bleu vient « dégouliner » sur l’image soulignant le caractère pictural de cette image.
MAUBERT Alexandre (1981- )
Soleil Rouge - 2014 - Tirage pigmentaire contrecollé sur Dibond - 102.5 x 82.5cm
François Cheval, directeur du musée Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône analyse les œuvres et la démarche d’Alexandre Maubert en terme de
hasard. « L’accident est un jeu apprécié des photographes. Depuis le XIXème siècle, on s’amuse des imperfections, des surimpressions et des
disparitions. Les avant-gardes des années 1920 ont fait du contrôle de l’accident la matière première de la photographie. C’est dans cette continuité
que se situe le travail d’Alexandre Maubert. Une scannérisation fortuite à la douane a engendré la volonté de contrôler l’aléatoire.
Ce globe-trotter photographe ne voyage plus que pour ses passages aux frontières et les modifications apportées à ses films sous l’action des rayons-
X. A la fin, le hasard disposant des émulsions, ce n’est pas sans étonnement et réjouissance que ces images retrouvent les caractéristiques formelles
de la photographie des pionniers.” (source : site de l’artiste).
Par ailleurs le titre de l’œuvre reproduite ci-contre est lui aussi évocateur. On dit que le Japon est le pays du soleil rouge, et son drapeau en témoigne
mais c’est aussi le titre d’un film de Terence Young de 1971 interprété par Charles Bronson Alain Delon et Ursula Andress. C’est aussi le titre d’une
exposition que le FRAC Auvergne avait organisé en 2004 au Centre Pomel à Issoire.
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le mardi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected]
Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire, et le sauvegarder, c’est sur l’ordinateur plutôt que le serveur !
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VOYAGE
DÉCOUVERTE
Lycée Blaise Pascal, Ambert
Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
2
Champ des questionnements plasticiens
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques : outils, moyens, techniques, médiums, matériaux, notions au
service d’une création à visée artistique
Point générique du programme : la matière, les matériaux et la matérialité de l’oeuvre
Œuvres
cycle 3 Cycle 4 seconde Cycle terminal option Le orange renvoie à la terminale
Cycle terminal spécialité
» La réalité concrète d’une production ou d’une œuvre - identification de la part du
hasard, de celle de l’intention.
» La transformation de la
matière :
- les relations entre
matières, outils, gestes;
Donner forme à la matière, transformer la matière… - Propriétés de la matière, des matériaux et les dimensions techniques de leur transformation ;
Affirmer le potentiel plastique et artistique de la matérialité
-Valeur expressive des matériaux - Extension de la notion de matériau :
– Matières premières de
l’oeuvre ; Caractéristiques
physiques et sensibles de la
matière et des matériaux ;
Modalités et effets de la
transformation de la
matière en matériaux ;
Matériaux de la couleur et
couleur des matériaux.
Jean-Charles EUSTACHE (1969 - )
It Blistered in my Dream – 2010 - Acrylique sur toile - 19 x 27 cm
Cette œuvre fait partie d’un ensemble de trois petites peintures qui montrent des paysages. Ceux-ci sont faits à partir d’image comme en
témoignent les traces de mise au carreau qui apparaissent sous la peinture ou dans quelques zones non peintes de It blistered in my dream
(Cela s’est déformé dans mes rêves).
Les tableaux de Jean-Charles Eustache sont de petits formats qui invitent le spectateur à un rapprochement, à une intimité pour en apprécier
toutes les subtilités. « La cécité partielle de Jean-Charles Eustache est sans doute pour beaucoup dans sa manière d’appréhender la
représentation lui qui, lorsqu’il observe les œuvres des autres dans les expositions qu’il visite, est amené à s’approcher de très près des
surfaces pour les voir. La peinture de Jean-Charles Eustache est une expérience de la proximité, du détail, de la fragilité. » (Site du FRAC). Le
caractère énigmatique de ces œuvres résulte de « la mutation et l'hybridation des souvenirs que nous avons accumulés » (J.C. Eustache). L’hybridation se fait aussi entre l’image et ce qui
fait la peinture : sa matérialité. Alors que l’image est précise les flammes qui entourent l’arbre, sans véritablement l’atteindre, résultent de la fluidité du médium. Il met ainsi en tension
l’image et la peinture, la représentation et les moyens plastiques mis en œuvre.
3
LIQUOIS Dominique (1957- )
Bad stream, 2009 - Huile, acrylique sur toile, tissu, rembourrage, fil - 153 x 152 cm
Bad Stream est une œuvre bien plus grande, « elle traite de la surface et de ses extensions, organise une construction du plan du tableau par
emboîtement de formes et de fragments » écrit Marion Daniel ; et il ajoute : « L’artiste associe en effet un vocabulaire d’inspiration
moderniste de formes géométriques et biomorphiques aux couleurs très vives, à des tissus bariolés et motifs venus d’ailleurs ».
(http://dominiqueliquois.tumblr.com/). Le tissu gonflé de rembourrage permet à la forme de sortir du plan du tableau. Dans les œuvres de
Dominique Liquois on assiste à un basculement de la forme de l’espace illusionniste du tableau vers l’espace du spectateur. La forme avance
vers nous dans un déploiement qui n’est pas sans rappeler l’art baroque, ou celui des « grotesques ». « La peinture de Dominique Liquois crée
cette forme d’hybridité en agrégeant des éléments qui se « contrebalancent » les uns les autres selon sa propre formule ». (Marion Daniel
opus cité)
VYAKUL Achyara (1930-2000)
Sans titre - 1994 - Pigments naturels sur papier (oeuvre unique signée) - 42 x 52 cm
Des formes émergent de la couleur sans que l’on sache à quoi elles se réfèrent. C’est « l’idée d’une représentation de l’essence des choses
plutôt que de leur apparence » écrit Eric Suchère (Journal de l’exposition) qui motive la peinture de l’artiste indien. Ses teintes, il les fabrique
lui-même, broie dans ses mortiers les pierres, les plantes, les terres, l'urine de vache, le charbon, les colles, les fleurs et les poudres, utilise tout
ce qui lui tombe sous la main : du rouge à lèvre ou du café, et le plus souvent directement avec ses doigts.
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le mardi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected]
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Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
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Champ des questionnements plasticiens
Domaines de la présentation des pratiques, des productions plastiques et de la réception du fait artistique : les relations entre l’oeuvre, l’espace, l’auteur
et le spectateur
Point programme : - La présentation et la réception de l’œuvre
- L’idée, la réalisation et le travail de l’œuvre
Œuvres
cycle 3 Cycle 4 seconde Cycle terminal option Le orange renvoie à la terminale
Cycle terminal spécialité Le orange renvoie à la terminale
» Les métissages entre arts plastiques et
technologies numériques :
les croisements entre arts plastiques et les
sciences, les technologies, les environnements
numériques.
ALMOND Darren (1971- )
Fullmoon Shan shui, 2008 - IQV - 126 x 126 cm
Dans la série des Fullmoon, à laquelle appartient Fifteen Minute Moon, la question du temps est particulièrement
importante. Ces photographies sont faites de nuit avec un temps de pose long. Une anecdote, rapportée dans le
catalogue de l’exposition (FRAC Auvergne 2011), précise dans quelles circonstances Darren Almond a commencé
ce travail. « La première photographie de la série, Fifteen Minute Moon, est née presque par hasard, dans le sud
de la France, face à la Montagne Sainte-Victoire si chère à Cézanne. Comme l’explique Darren Almond, il s’agit
d’une photographie prise la nuit, en situation de pleine lune, déclenchée par l’artiste mais dont le temps de pose
fut celui « d’un baiser » longuement échangé avec celle qui l’accompagnait alors. » C’est donc un peu
accidentellement que la série voit le jour. C’est aussi le souvenir des photographies de chutes d’eau qu’il faisait avec son grand père qui a
engagé l’artiste dans cette démarche et le conduit à courir le monde pour trouver des points de vue propices. Un écart important va être
généré par cette posture de nyctalope. Mais c’est une acception qui l’éloigne de l’instant décisif tel que le définit Henri Cartier-Bresson, ou que
Doisneau nomme magique. Il s’agit de la « fabrication de l’image, puisque est prise en compte l’une des composantes de la prise de vue : la quantité de lumière nécessaire pour fixer une
image. Dans cette série Fullmoon le temps de pose agit comme un révélateur. Des lumières et des couleurs insoupçonnées apparaissent. L’artiste japonais Sugimoto a également recours à
de longs temps de pose dans ses prises de vue. En photographiant l’écran de salles de salles de cinéma c’est l’ensemble du film qui se trouve concentré dans une seule image. Ici la durée de
pose conduit à l’effacement. Il semble ainsi qu’à vouloir trop voir (ici capturer) on aboutisse à une absence totale d’image, une forme de cécité, d’aveuglement.
Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le mardi de 10h à 14h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire, et le sauvegarder, c’est sur l’ordinateur plutôt que le serveur !
Hiroshi SUGIMOTO (1948-
Cinema de Cabot street,
Massachussets - 1978 -
papier au gélatino-bromure
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DÉCOUVERTE
Lycée Blaise Pascal, Ambert
Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
2
Champ des questionnements plasticiens
Domaines de la formalisation des processus et des démarches de création : penser l’œuvre, faire œuvre
Point programme : - L’idée, la réalisation et le travail de l’œuvre
Œuvres
cycle 3 Cycle 4 seconde Cycle terminal option Le orange renvoie à la terminale
Cycle terminal spécialité Le orange renvoie à la terminale
Les processus allant de l’intention au projet : diversité des modalités du travail préparatoire
Projet de l’oeuvre : de l’idée au projet et à la réalisation de la production artistique, diversité des approches et des moyens sollicités. Temporalités du processus de création
Structuration d’une
intention et d’un projet en
vue de réaliser l’oeuvre
- Devenir du projet artistique - inachèvement, transformation, réemploi, accident, altération…
ALMOND Darren (1971- )
Fullmoon Shan shui, 2008 - IQV - 126 x 126 cm
Cette œuvre s’inscrit dans une série d’œuvre réalisée par Darren Almond et nommée Fullmoon. Il s’agit, pour ces œuvres, de réaliser des
photographies par des nuits de pleine lune. Ce processus à été fixé de façon un peu hasardeuse devant la Montagne Sainte Victoire, le temps
de pose ayant été fixé par la durée du baisé échangé avec sa compagne. Par la suite il va multiplier ces photographies dans un rapport au
paysage réel. «Il traverse le monde pour y trouver les points de vue de la série, les plus récents ayant été choisi en Ouganda, dans la luxuriance
étouffante des forêts les plus humides de la planète, en quête des sources du Nil situées sur les plus grands glaciers d’Afrique, dans les
montagnes du Ruwenzori culminant à plus de 5000 mètres d’altitude. » (J.C. Vergne catalogue de l’exposition p79).
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LIQUOIS Dominique (1957- )
Bad stream, 2009 - Huile, acrylique sur toile, tissu, rembourrage, fil - 153 x 152 cm
« Le tissu intègre des éléments d’autre part. Les motifs émanent de civilisations différentes, de cultures différentes et qui sont riches. J’y
trouve un rapport avec la chose peinte » déclare Dominique Liquois. Ces différents éléments importés « gardent leur origine, se lisent comme
les impuretés d’un monde trivial et vernaculaire faisant irruption dans le langage cultivé et raffiné de la grande peinture abstraite… Des
morceaux de tissus africains ou indiens ou sud-américains viennent, dans les peintures de Dominique Liquois, s’insérer dans cette histoire de
l’abstraction et la mettent en danger, viennent la contaminer, la rendre impure tout en nous amenant à voir leur force décorative. » (Eric
Suchère site du FRAC Auvergne)
« Mettre la peinture en volume c’est lui donner une vie, une troisième dimension qui sur ma peinture manquait peut-être. Il fallait que ça
sorte du cadre que ça bouge un peu. Ca permet de la voir autrement, c’est une autres façon de la regarder, de tourner autour, de profil, ce
n’est pas de la sculpture c’est de la peinture en volume » dit aussi Dominique Liquois.
VYAKUL Achyara (1930-2000)
Sans titre – 1999 - Pigments naturels sur papier (oeuvre unique signée) - 52x42 cm
Achyara VYAKUL était un artiste indien. Ses œuvres, il y en deux dans l’exposition, même si elles sont de dimensions réduites, ont un très fort pouvoir
d’attraction. « Comme si, surtout, la pure vibration du geste qui leur avait donné naissance était toujours inscrite en elles. Et continuait à irradier» dit Franck
André Jamme (Cinq notes , dans Vyakul, Paris, galerie du Jour Agnès B., cat. expo. 1993, n. p.). L’artiste définit sa peinture comme étant de base « indienne,
populaire et trantrique, mais j'ai enjambé cela il y a bien longtemps. Que suis-je, maintenant ? Juste un peintre moderne avec des racines, voilà tout. ». C’est
une sorte de pont qui s’établit avec un art emprunt de primitivisme et de modernité revendiquée par le peintre.
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Lycée Blaise Pascal, Ambert
Œuvre du Frac Auvergne
Du 12 mars au 16 avril 2020
Pistes pédagogiques
Histoire des arts
Cycle 4 : » Des objectifs d’ordre esthétique • se familiariser avec les lieux artistiques • développer des liens entre rationalité et émotion ; » Des objectifs d’ordre méthodologique • avoir conscience des interactions entre la forme artistique et les autres dimensions de l’œuvre (son format, son matériau, sa fonction, sa charge symbolique • distinguer des types d’expression artistique l’histoire des arts s’intéresse à l’ensemble des champs artistiques : » Des objectifs de connaissance : • posséder des repères culturels liés à l’histoire et à la géographie des civilisations. Lycée 1. CHAMP ANTHROPOLOGIQUE Thématique : « Arts, corps, expressions » Le corps, présentation et représentation 4. CHAMP ESTHETIQUE Thématique « Arts, goût, esthétiques » * L’art et ses classifications
Roland COGNET Tête de singe - 2014 - Bronze et cèdre - 166 x 45 x 56 cm
La sculpture de Roland Cognet évoque assez directement la littérature et le cinéma à travers La planète des singes. L’histoire du roman, écrit par le français Pierre Boulle (1912-1994) en 1963, relate l’aventure de trois astronautes et un singe qui découvrent un système planétaire dans lequel une planète présente d’étranges similitudes avec la terre. Ils atterrissent et s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls. Ils remarquent les traces d’une civilisation. La surprise est de taille lorsque les protagonistes comprennent que ce monde fonctionne à l’envers et que la société qui le compose est dirigée par des singes. Ce conte philosophique est un récit dystopique qui, à travers l'esthétique d'un monde renversé, livre une morale pessimiste sur notre devenir. Le livre fera l’objet d’adaptations cinématographiques, 5 dans les années 70. En 68 c’est Franklin J. Schaffner qui adapte le premier le roman avec Carton Eston. Puis suivront en entre 1970 et 1973 quatre suites : Le secret de la planète des singes de Ted Post ; Les évadés de la planète des singes de Don Taylor ; La conquête de la planète des singes de J. Lee Thomson, tout comme le dernier La bataille de la planète des singes. En 2001 Tim Burton en fera lui aussi une version avec le même titre. Dix ans plus tard une nouvelle trilogie commence : Les origines, l’affrontement. Reste à venir le troisième volet prévu pour 2017
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