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Thème 3 : Dynamique des grandes aires continentales : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissanceCe chapitre sur l’Asie du Sud et de l’Est amène à s’interroger sur deux phénomènes majeurs : la croissance démographique (augmentation de la population) et la croissance économique (augmentation du PIB).

Plan du cours :1. Les défis de la croissance démographique en Asie du Sud et de l’Est2. La croissance économique asiatique3. Principaux défis liés à la croissance en Asie du Sud et de l’Est

Problématique : quels défis sont posés par la croissance démographique et économique en Asie du Sud et de l’Est ?

I. Les défis de la croissance démographique en Asie du Sud et de l’Est

a. De grands foyers de peuplement :

Repère géographique : trois ensembles sont inclus dans l’appellation « Asie du Sud et de l’Est »

L’Asie du Sud : Inde, Pakistan, Bengladesh > 1,62 milliard d’habitants L’Asie du Sud-Est : Indonésie, Philippines, Vietnam, Thaïlande Birmanie, etc.

> 600 millions d’habitants L’Asie de l’Est : Chine, Japon, Corée du Sud > 1,590 habitants

Au total on y dénombre donc 3,8 milliards d’habitants soit 55% de la population mondiale. La Chine (1,3 milliards) et l’Inde (1,2 milliards) à elles seules représentent 35% de la population mondiale. Attention donc dans vos compositions, soyez toujours précis et évitez de dire l’ « Asie » en général car ceci comprendrait l’Asie du Nord et Centrale…

C’est également un espace marqué par une densité de population exceptionnelle (voir carte). Même les pays les plus grands sont très peuplés !

b. Les évolutions démographiques

La transition démographique :Tous les pays se sont engagés dans la transition démographique au XXe siècle. Ce concept géographique désigne le passage d’une situation démographique traditionnelle où la fécondité et la mortalité sont élevés et s’équilibrent à peu près, à une situation où la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également. 3 phases :

1. Chute du taux de mortalité mais la natalité reste forte => croissance de la population.

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2. La mortalité reste faible mais la natalité commence à décroitre => la population augmente de moins en moins

3. Taux de natalité et mortalité faibles => transition achevéeLe taux d’accroissement naturel (% par an) permet de voir quels sont les pays qui ont achevé leur transition et quels sont ceux qui sont toujours en phase 2. Les pays d’Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bengladesh) sont dans la phase 2 ainsi que quelques pays d’Asie du Sud-Est, tandis que les Etats d’Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée) ont terminé leur transition (taux d’accroissement naturel faible, voir négatif). Donc la population de l’Inde devrait continuer à croître alors que celle de la Chine devrait bientôt s’arrêter. Au Japon, la population est en train de diminuer.

La maîtrise de la fécondité : En général, il y a une corrélation entre niveau de développement et taux de

fécondité ; les familles des pays les moins développés font plus d’enfants (plus de 3 enfants par femme aux Philippines et au Pakistan), tandis que celles des pays développés en font moins (moins de 2 en Chine et au Japon).

Pour passer de la phase 2 à la phase 3, il faut réduire les natalités. En général, cette diminution peut être promue par l’Etat à travers des politiques de planning familial (contraception à la portée de tous, avortement). Celles-ci peuvent se limiter à l’éducation des femmes. Il existe un lien entre fécondité et taux d’alphabétisation : les femmes éduquées sont en mesure de connaître les principaux moyens de contraception (campagnes de sensibilisations compréhensibles), elles travaillent souvent (donc moins d’enfants) et peuvent offrir des meilleures conditions de vie à leurs enfants (meurent moins facilement). En Inde, on a par exemple affaire à une politique nataliste incitative avec peu d’effets (campagnes, éducation des femmes).

Les mesures entreprises par les Etats pour limiter les naissances peuvent être beaucoup plus drastiques : en 1979, la Chine impose la politique de l’enfant unique (un seul enfant autorité par famille). Cette politique a contribué à diminuer la croissance de population chinoise.

L’Asie du Sud et de l’Est connaît un phénomène appelé des « femmes manquantes », c’est le seul endroit du monde où il y a plus d’hommes que de femmes. En effet, les familles pratiquent d’avortement sélectif voire négligent/tuent leur nouveau né quand c’est une fille. En Chine : pas de système de retraites et ce sont les fils qui s’occupent des parents (les femmes passent dans la famille du mari) => mieux d’avoir un enfant unique masculin. En Inde : dots élevées pour les mariages des filles. Dès 1984, la Chine autorise les familles rurales à avoir un deuxième enfant si le premier est une fille…

Malgré cette variété de situations, l’accroissement de la population sur l’ensemble de l’Asie du Sud et de l’Est devrait donc continuer. Parallèlement, la population est de plus en plus urbaine.

Le phénomène de métropolisation est important partout : les métropoles connaissent une croissance continue (tous les ans 40 millions d’urbains en plus). 15 des 30 premières mégapoles du monde sont asiatiques. Nombreuses villes mondiales (Shanghai, Singapour, Hong Kong) et émergentes (Mumbai), une ville globale (Tokyo).

Phénomène important d’exode rural qui fait s’accroitre ces villes. Beaucoup des pays ont entrepris une « révolution verte » (modernisation de l’agriculture) ce qui fait qu’il y a moins de travail pour les paysans. Exemple de la Chine (cf/

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documentaire) : des millions de « mingongs » (travailleurs migrants) quittent les campagnes pour travailler dans les usines de la côte.

Donc croissance des villes = atout pour le développement mais suscite d’importants dysfonctionnements (transports) et de fortes disparités socio-spatiales (bidonvilles à côté des quartiers résidentiels riches)

Transition démographique et développement :Il y a deux thèses principales sur le lien entre croissance démographique et développement :

La thèse selon laquelle la croissance démographique est un moteur de développement :

o Abondance de la main-d’œuvre peu qualifiée, souvent peu exigeante en terme de salaires et conditions de travail => avantage comparatif pour les entreprises de main-d’œuvre.

o Abondance de main-d’œuvre qualifiée apte à développer des innovations (Chine forme 800'000 ingénieurs par an, l’Inde 350'000)

o La plupart des pays d’Asie ont d’abord fondé leu développement économique sur les exportations en devenant des pays ateliers. Mais la croissance économique amène le développement d’un marché de consommateurs intérieur qui bénéficie aussi aux entreprises.

o Autre problème avec la baisse de natalité, elle provoque un vieillissement de la population. Comme il y a de moins en moins de nouveau nés, il y a beaucoup plus de personnes âgées que de jeunes ce qui constitue un défi économique (retraites, manque d’actifs etc.) C’est déjà le cas au Japon tandis qu’en Chine, d’ici 2025, un couple sur 5 aura plus de 60 ans.

La thèse du malthusianisme : plus d’habitants = plus de bouches à nourrir, d’emplois à fournir, d’écoles à construire, de maitres à former => plus de dépenses.

Poids démographique à la fois un atout pour le développement mais suscite aussi des défis multiformes : sanitaires (mortalité infantile élevée), éducatifs (sous-scolarisation), sociaux (emplois, logements, inégalités) => on a d’un coté des pays qui en ont profité et sont devenues des grandes puissances (Inde, Chine) et d’au autre des pays comme le Bengladesh qui compte parmi les plus pauvres du monde.

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L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance (2e partie)

II. La croissance économique asiatiquea. Une croissance spectaculaire Les 30 dernières années, la part de l’Asie du Sud et de l’Est dans le PIB mondial

est passée de 10% à plus de 35% (donc 1/3 du PIB mondial !). Durant les 10 dernières années, taux de croissance moyen annuel supérieur à 7,5% ! La Chine est la 2e économie mondiale (15.5% du PIB mondial), l’Inde la 3e et le Japon la 4e (6% du PIB mondial chacun).

Nombreux 1e rangs mondiaux en terme d’industries : industries lourdes (acier, constructions navales), industrie des biens d’équipement et de consommation (automobile, électronique), industries de pointe (informatique, télécommunications, biotechnologies, espace)

Nombreuses FTN des pays de l’Asie du Sud et de l’Est qui aujourd’hui émettent des IDE de manière massive : par exemple en rachetant des entreprises occidentales (Geely une entreprise chinoise a racheté Volvo). D’autres exemples de groupes industriels connus : Toyota, Honda, Sony pour le Japon ; Samsung pour la Corée ; Reliance Industries et Tata pour l’Inde.

L’Asie est le 2e pôle commerçant de la Triade (31% du commerce mondial de marchandises et 26% de celui des services marchands) juste après l’Europe (37%) mais son commerce croit plus rapidement donc elle risque de dépasser l’UE. La Chine est le 1e exportateur mondial. L’Asie possède en outre un excédent commercial qui lui permet de financer le déficit budgétaire américain (elle endette les Etats-Unis).

Bourses de Tokyo, Shanghai, Hong Kong de 1e importance à l’échelle mondiale.

b. Des modèles de développement différents

L’Asie du Sud et de l’Est regroupe donc des grandes puissances très développées, des puissances émergentes et des pays pauvres en difficulté. C’est que tous n’ont pas suivi les mêmes étapes de développement.

Le développement en « vol d’oie sauvage » de l’Asie de l’Est Dans ce modèle de développement, un pays initie le processus

d’industrialisation sur un produit qui ne requière pas une trop grande technicité, l’exporte, devient plus riche et peut innover. Il abandonne alors le 1e produit pour un 2e produit plus technique qui a une plus forte valeur ajoutée. C’est donc un autre pays qui commence à produite le 1e produit et entame ainsi son processus d’industrialisation.

C’est le Japon qui est en tête du vol d’oies sauvages. o Il est le premier pays à se développer dès la 2e moitié du XIXe siècle sur

le modèle européen. o Son économie repose sur des grands conglomérats d’entreprises, les

Keiretsus : entreprises qui possèdent de nombreuses activités (Mitsubishi, Sony), sa propre banque, sa société de négoce et un système de production appelé le toyotisme : les salariés disposent de l’emploi à

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vie et leur salaire progresse avec l’ancienneté. En échange, ils ne font jamais grève et prennent peu de vacances.

o Il existe une alliance très forte entre les hommes politiques, les patrons et les hauts fonctionnaires (le « triangle de fer »).

o Les années de haute croissance commencent en 1955. Au début des années 1950, la production se concentre sur les

industries de main-d’œuvre déjà bien connues par les japonais (textile, horlogerie, cycles).

Années 1960-1970 on passe à l’industrie lourde et des biens d’équipement (sidérurgie, chantier navals, automobile, pétrochimie). Les industries de main-d’œuvre sont transférées à HK, Singapour, Taiwan ou en Corée du Sud.

Au moment des chocs pétroliers (1973-1980) le Japon donne la priorité aux industries de consommation à plus forte valeur ajoutée (électronique, photographie) et développe l’industrie automobile.

Depuis les années 1980-1990, l’effort de recherche est considérable (3% du PIB) et le Japon est devenu une grande puissance scientifique et se tournant vers les industries de pointe (robotique, nanotechnologies).

Le décollage des 4 dragons (Hong Kong, Singapour, Taiwan, Corée du Sud) découle donc de la délocalisation des industries de main-d’œuvre japonaises dans les années 1960. Ces pays passent aussi par la suite aux industries lourdes, puis aux produits à forte valeur ajoutée. Ces pays entament donc leur industrialisation dans les années 1960 et deviennent des pays développés en 40 ans.

Depuis les années 1970, les tigres asiatiques (Thaïlande, Indonésie, Malaisie) connaissent un développement similaire.

Le développement spectaculaire de la République Populaire de Chine (années 1980).

o En 1979, Deng Xiaoping ouvre la Chine au commerce extérieur. Il crée des Zones Economiques Spéciales (ZES) comme celle de Shenzhen qui accueillent des investissements étrangers, et elle la Chine devient l’atelier du monde. Depuis la Chine affiche des taux de croissance élevés (jusqu’à 13%) et est aujourd’hui la 2e puissance économique mondiale.

o Grace à ses excédents elle investit massivement en Afrique pour trouver des matières premières et cherche à acquérir des marques et des technologies des pays développés. Elle finance aussi le déficit des E-U.

Le développement de l’IndeSi la Chine s’est développée en étant l’ « atelier du monde », on dit de l’Inde qu’elle est devenue le « bureau du monde ».

Après la décolonisation (1947), elle tente d’adopter un modèle économique protectionniste (taxes de douanes élevées, développement de l’industrie nationale) et proche de celui de l’URSS qui se veut une « 3e voie entre socialisme et libéralisme ». Mais échec de cette politique.

Dès les années 1980, réformes économiques libérales accentuées en 1991 par le Premier ministre Rao suite à une grave crise économique => le pays s’ouvre à la mondialisation.

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L’Inde devient une puissance économique à travers des secteurs de pointe (l’informatique – plus du quart du marché mondial du logiciel, 1e fabricant de médicaments génériques) mais aussi dans les services aux entreprises (elle fourni des ingénieurs aux FTN avec des salaires attractifs). La région de Bangalore devient la « silicon valley » indienne (pôle économique, universitaire et scientifique d’importance majeure).

On est au début d’une montée en puissance : multiplication des délocalisations (donc des IDE) vers l’Inde, développement de FTN indiennes (Tata, Computer Services, Infosys) et une forme de soft power orienté surtout vers l’Afrique et le Moyen Orient (Bollywood).

Mais développement qui n’en est qu’à ses débuts => persistance de handicaps majeurs. Faiblesse des infrastructures (réseau électrique, routes) (donc peu attractif pour les FTN étrangères) + manque d’intégration régionale : le développement indien ne repose pas sur l’accroissement des échanges avec les pays d’Asie du Sud. Mais l’économie indienne se mondialise quand même à travers une diaspora (= dispersion d'une communauté ethnique ou d'un peuple à travers le monde) de commerçants indiens importante en Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour) et en Afrique (Mittal et Tata très présents en Afrique).

Echanges internes et intégration économique régionale Commerce infrarégional (dans la région) en Asie = 53% des exportations. Ce

chiffre a beaucoup augmenté récemment, ce qui démontre un rapprochement des économies. Les acteurs de l’intégration régionale sont les FTN qui délocalisent, échangent, sous-traitent… On parle de « Circuit intégré asiatique » : division régionale du travail en Asie orientale, impulsée par les firmes transnationales.

La Chine joue un rôle économique crucial pour le commerce régional : o Elle sert aux délocalisations des entreprises voisines (« atelier du

monde ») mais offre aussi un débouché avec sa population énorme qui représente autant de consommateurs potentiels. C’est donc la 1e direction des exportations japonaises et sud-coréennes.

o Comme pour l’Inde (et encore plus), il existe une importante diaspora chinoise dans le monde entier. Elle est très importante à Hong Kong, Taiwan et Singapour. Les commerçants chinois y forment des réseaux économiques très actifs. Par exemple, les firmes de Hong Kong et Taiwan (Foxconn voir l’étude de cas sur l’IPhone) emploient des salariés en Chine et sous-traitent une partie de leur production en Chine.

o Les Chinois sont aussi les banquiers des pays d’Asie du Sud-Est qui sont en train de s’industrialiser. La diaspora chinoise détiendrait par exemple plus des ¾ des actions en bourse de l’Indonésie.

Rappel : L’intégration régionale est un processus de rapprochement entre plusieurs Etats géographiquement proches à travers la mise en place d’organisations politico-économiques. Exemples : Union Européenne, ALENA en Amérique du Nord et MERCOSUR en Amérique du Sud.

Donc beaucoup de réseaux d’échanges mais assez informels, peu institutionnalisés. L’organisation de coopération la plus poussée est l’Asean où les droits de douanes ont beaucoup reculé et elle ne comprend que l’Asie du Sud-Est. Du coup, depuis 15 ans, on assiste à l’émergence de l’Asean plus Trois (Asean + Chine, Corée, Japon) afin d’établir des positions communes sur la scène mondiale.

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L’intégration régionale est encore plus compliquée en Asie du Sud. Il existe une Association Sud-asiatique pour la coopération régionale (SAARC) depuis 1985 (8 Etats de l’Afghanistan au Sri Lanka) mais elle est peu fonctionnelle. La preuve : taux d’échange infrarégional d’environ 3-5%. Ces pays ont de la peine à coopérer à cause de l’hostilité et de la méfiance qui augmente entre eux depuis 1947 (plusieurs guerres entre l’Inde et le Pakistan, indépendance du Bengladesh vis-à-vis du Pakistan en 1971).

Modèles de développement différents => inégalités de développement à l’échelle continentale (voir carte du PPT). Pays bien industrialisés et développés (Japon et 4 dragons) proches de pays avec des PIB très bas (Pakistan, Bengladesh). Pareil pour l’IDH : pays avec IDH très élevé (Japon, 4 dragons), la majorité des pays avec des IDH moyens et quelques pays avec des IDh très faibles (Pakistan, Bengladesh).

III. Principaux défis liés à la croissance en Asie du Sud et de l’Est

Deux défis majeurs liés à la croissance démographique et économique : la question des inégalités (répartition équitable des fruits de la croissance) et celle de l’environnement (pression sur les ressources liée aux deux types de croissance).

a. Les inégalités internes

Comme c’est généralement le cas, la croissance économique n’entraine pas forcément le développement (combinaison de croissance économique avec progression du niveau de vie des habitants (bien-être sociale) => économique et social). Un pays peut avoir un excellent PIB (indicateur de richesse) mais un IDH (indicateur de développement) très mauvais si la richesse n’est pas distribuée pour améliorer les conditions de vie de l’ensemble des habitants.

Comme on l’a vu, seuls 3 pays ont un IDH élevé en Asie du Sud et de l’Est => en général les fruits de la croissance sont mal distribués. C’est souvent une petite élite qui capte l’essentiel des richesses qu’elle place à l’étranger. On a affaire à des élites toujours plus riches et à la persistance de conditions de vie déplorables dans les bidonvilles. En Chine, les fils des compagnons de Mao sont appelés les « princes rouges » ou le « parti des princes » et ils sont régulièrement dénoncés sur l’internet chinois pour leur avidité et leur train de vie luxueux.

A part les déséquilibres dans les villes (quartiers riches bidonvilles), les déséquilibres entre littoraux et intérieurs sont aussi important. Les littoraux ont généralement été les seuls à être développés. L’exode rural s’accompagne donc généralement d’une littoralisation importante (les paysans se dirigent vers les grandes villes qui se trouvent sur les cotes). En Chine, les paysans qui vont travailler dans les grandes villes littorales sont appelés les « mingongs ». Ils y vivent comme des citoyens de second rang (pas de droits sociaux, pas de scolarisation publique pour leurs enfants). Pour freiner l’exode rural, la Chine entreprend de construire des infrastructures dans l’intérieur du pays (on appelle cette tendance le « Go West »). Cela permet de mieux maitriser la croissance des villes, de contrôler plus facilement les territoires de l’intérieur où il y a des

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minorités nationales dominantes (Tibet par exemple) mais aussi de proposer de la main-d’œuvre moins chère que dans le littoral déjà bien développé.

D’autres défis sont liés à la croissance démographique et au manque de répartition des richesses :

Alimentaire : au milieu du XXe siècle, dégradation de la situation alimentaire (famine fait 3 millions de morts au Bengale, difficultés alimentaires facilitent la prise du pouvoir par les communistes en 1949 en Chine, etc.) => tentatives de faire des Révolutions vertes (modernisation de l’agriculture pour un meilleur rendement) dès les années 1960, par exemple en Inde. Succès relatif : l’Asie abrite 64% des personnes atteintes de sous-nutrition de la planète (25% en Inde, 18% Asie du Sud-Est, 16% Chine).

Educatifs : taux d’alphabétisation et de scolarisation encore faible, beaucoup de travail des enfants, accès à l’enseignement supérieur (universités) encore très faible et réservé à une certaines élite.

Sociaux : comme on l’a déjà vu, riches toujours plus riches, développement de classes moyennes qui consomment beaucoup, mais persistance de la pauvreté. Mais cette pauvreté, si elle reste énorme, a quand-même reculé : le taux d’extrême pauvreté est passé de 79 à 18% entre 1981 et 2005.

b. La question de l’environnement

Double pression sur l’environnement : croissance démographique => plus de personnes pour consommer les matières premières (bois, eau) / croissance économique => plus d’industries (pollution et utilisation des matières premières) et de consommation (déchets). (PPT exemple de la Chine).

Les catastrophes naturelles sont fréquentes historiquement sur ce continent : cyclones, typhons, séismes, tsunamis, mousson… Mais aussi continent qui souffre des conséquences du réchauffement climatique et de la dégradation de la nature par l’homme :

Le Bangladesh pays surpeuplé mais aussi un des plus pauvres (donc peu de moyens de prévention et de secours). Altitude moyenne au dessus de la mer : 5m… Donc chaque année un tiers du pays se retrouve inondé pendant la mousson (pluies) => nombreuses victimes mais aussi nombreux déplacements de personnes (beaucoup de réfugiés climatiques au Bangladesh). Mais c’est aussi le pays le plus menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux. Une partie de l’Inde aussi est menacée mais ces pays peinent à prendre des mesures pour lutter contre la dégradation de l’environnement (rivalités entre eux et préfèrent développement économique).

Question de l’eau aussi problématique pour les grands fleuves (Indus, Gange, Mékong) utilisés pour l’irrigation des champs ou la production d’hydroélectricité (barrages) => pollués par les pesticides, barrages provoquent dégâts écologiques mais aussi débit plus faible en aval => rivalités entre les pays => de nouveau difficile coopération pour résoudre la question de la pollution de ces eaux.

Même les pays plus développés comme le Japon sujets à ce que l’on appelle les risques technologiques. Le séisme et surtout le tsunami du 11 mars 2011 au Japon ont été dévastateurs (15'000 morts et 9'000 disparus) et ont provoqué

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l’accident nucléaire du Fukushima lors duquel 600 km2 ont été gravement contaminés mais dont les conséquences sont encore difficilement mesurables.

Malheureusement, les pays asiatiques mettent la priorité sur la croissance économique et pas sur l’environnement, malgré cette exposition aux risques.

2 problèmes majeurs : pour croissance favorisent o l’industrialisation donc pollution par les usines o l’insertion dans la division internationale du travail => nombreuses

importations et exportations => pollution par les transports En général, gros problèmes de pollution atmosphérique lié à l’usage du

charbon et des hydrocarbures. Depuis 2006, la Chine est le 1e pays émetteur de gaz à effet de serre et la pollution rend l’air irrespirable dans certaines villes comme Beijing une partie de l’année.

La déforestation en Chine et en Asie du Sud est très importante à cause de l’expansion de la population (déforestation = nouvelles terres agricoles ou pour l’élevage). Mais graves conséquences écologiques notamment sur les contreforts de l’Himalaya (glissements de terrain, disparition de terres agricoles, désertification…)

Les autres activités non durables se multiplient (minier, bois) pour exporter des matières premières vers les pays du Nord, mais ces ressources sont épuisables => facteur de croissance mais aussi de fragilité (quand il n’y en aura plus, comment feront-ils ?).

Zones avec agriculture intensive pour l’exportation aussi nombreux problèmes : épuisement des sols lié à la déforestation, pollution des eaux, destruction des écosystèmes naturels, etc.

Donc croissance au détriment du milieu naturel. En 1997, les Etats d’Asie n’ont pas adhéré au protocole de Kyoto dont le but était la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La situation est gentiment en train de changer, une prise de conscience semble avoir lieu en particulier dans les pays les plus développés mais les mesures prises sont loin d’être à l’échelle du problème.

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