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« Le tour du Cercle en 80 minutes » Spectacle de la Compagnie partisanale du Cercle Les pieds ici, les yeux ailleurs ( Documents )

Web viewde Georges Brassens ) Elle est à toi cette maison. Toi le migrant, le vagabond. Chassé là-bas, chassé ici. Traqué, bousculé sans merci

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« Le tour du Cercle en 80 minutes »

Spectacle de la Compagnie partisanale du Cercle

Les pieds ici, les yeux ailleurs

( Documents )

                        

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Ministère de la Culture PROJET DE RÉFORME

Etude de rentabilité.Aujourd'hui : la symphonie "inachevée" de Schubert.

1-  Les  quatre   joueurs  de  hautbois  demeurent   inactifs  pendant  des périodes considérables. Il convient donc de réduire leur nombre et de répartir   leur   travail   sur   l'ensemble  de   la   symphonie,  de  manière  à réduire les pointes d'inactivité.2-   Les   douze   violons   jouent   tous   des   notes   identiques.   Cette duplication excessive ne semblant pas revêtir un caractère nécessaire, il serait bon de réduire de manière drastique l'effectif de cette section de l'orchestre.3-   L'orchestre   consacre   un   effort   considérable   à   la   production   de triples croches. Il semble que cela constitue un raffinement excessif et il  est recommandé d'arrondir toutes les notes à la double-croche la plus proche.4- La répétition par les cors du passage déjà exécuté par les cordes ne présente aucune utilité véritable. Si tous les passages redondants de ce   type  étaient   éliminés,   il   serait   possible  de   réduire   la  durée  du concert de deux heures à vingt minutes.En   conclusion,     il   est   évident  que   si   Schubert   avait  prêté  quelque attention   à   ces   remarques,   il   aurait   été   en  mesure   d'achever   sa symphonie. Anonyme

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1- De l’air à France Inter ( sur l’air de La Carmagnole )

 

Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ) pour laisser parler Attali. ( bis )Gloire au tout libéral et viv’ le capital !

 Auditeurs en colère, donnons de l’air, donnons de l’air.Auditeurs en colère, donnons de l’air à France Inter.

 Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ) pour fair’ de la pédagogie. ( bis )

Oui, les banquiers s’inquiètent, il faut payer la dette. 

Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ) pour alerter tout le pays. ( bis )Les gauchist’s, les casseurs font régner la terreur !

Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ), on préfère embaucher Nagui. ( bis )Oui, du pain et des jeux ! Et nous serons heureux...

 Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ). L’actu, c’est le dernier Johnny. ( bis )

Lui, c’est un homme, un vrai ! C’est pas comm’ ce Mermet ! 

Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ), on veut du buzz, de la vraie vie ! ( bis )Que fait Julie Gayet ? On est tous au taquet !

Evincé Là-bas si j’y suis ( bis ), on comprenait rien à Chomsky. ( bis )Au moins, Marine est clair : « Les Sans Pap’ à la mer ! »

 

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2- Deux jeunes frères

( adaptation Graëme Allwright )

 

Deux jeunes frères sont partisDeux jeunes frères ont choisi.Deux jeunes frères sont partisVêtu de bleu, vêtu de gris.

Vêtu de bleu, vêtu de grisMarchant au pas, ils sont partis.Battez tambours, ils sont partis

Un beau matin d'été.

L'un est doux, l'autre gentil,L'un est doux, l'autre gentil.L'un n’ verra plus son pays,Un canon lui ôta la vie.Un canon lui ôta la vie

Un canon se passe de votre avisQue l'on soit doux ou bien gentil

Un beau matin d'été.

Deux jeunes filles sur le quai d'une gareDeux jeunes filles sur le quai d'une gare.

L'une en bleu et l'autre en noirL'une en bleu et l'autre en noir.L’une en bleu et l’autre en noirLeurs amoureux, elles vont revoir

Vêtue de bleu ,vêtue de noirUn beau matin d'été.

 

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3- Quand les hommes vivront d’amour( Raymond Lévesque )

Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misère

Et commenceront les beaux jours mais nous, nous serons morts, mon frère.

Dans la grande chaîne de la vie où il fallait que nous passionsOù il fallait que nous soyons, nous aurons eu la mauvaise partie.

Ekkiam regos am’ sur ter’, alvenos tagoj sen malsatoNe plu premegos la mizer’ , sed ni jam estos mortaj, frato.

Nous qui aurons aux mauvais jours, dans la haine et puis dans la guerre

Cherché la paix, cherché l'amour, qu'ils connaîtront alors, mon frère. 

Quand les hommes vivront d'amour, ce sera la paix sur la TerreLes soldats seront troubadours mais nous, nous serons morts, mon frère.

Ekkiam regos am’ sur ter’, alvenos tagoj sen malsatoNe plu premegos la mizer’ , sed ni jam estos mortaj, frato.

Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misèrePeut-être song’ront-ils un jour, à nous qui serons morts, mon frère...

 

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4- C’est à la baille qu’on met l’TAFTA !

( sur l’air du Port de Tacoma de Hughes Auffray )

C’est à la baille qu’on met l’TAFTA ! Houla la houla !

C’est à la baille qu’on met l’TAFTA ! Houla houla la !

Nouveau scandale ! Les multinationalesMontent à l’assaut des politiques, le Traité transatlantique…

Elles négocient sans quérir notre avisDans un secret tout stratégique, le Traité transatlantique.

Vision étrange qu’elles ont du libre-échange :A coup de magouille juridique, le Traité transatlantique.

« C’est tout bénef ! » se réjouit le MEDEF« Haro sur le service public, le Traité transatlantique ! »

« La bonne affaire ! » chant’ la sphère financière« Viv’ la croissance frénétique, le Traité transatlantique ! »

 « Mort au social ! Longue vie au libéral !Plus de réserve et plus d’éthique, le Traité transatlantique ! »

Elles ont en tête de pourrir la planèteAu nom du gain, au nom du fric, du Traité transatlantique.

Aux grands projets inutiles bien françaisSuccèderont ceux d’Amérique, du Traité transatlantique.

 Peuples d’Europe, tous en chœur, disons « Stop ! »A ce déni démocratique, au Traité transatlantique.

« Oui au partage ! Non au marché sauvage !A la violence économique, au Traité transatlantique ! »

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5- Résistons, mes amis( sur l’air de Donnez-nous des jardins de Pierre Perret )

Laissez-nous, laissez-nous des terrainsSans nitrate, sans clôture, sans bitumeLaissez-nous, laissez-nous des jardins

Pour qu’on puisse y planter nos légumesRefusons cette vie insipide

Gavés de béton, de pesticides. 

C’est pas qu’on s’entête contre les OGMMais notre planète dépérit d’un système

Qui s’écrie « Bravo ! » aux arbres qu’on coucheEt qui n’a que le seul mot  « profit » à la bouche.

Qui aid’ la police à jouer les gros bras ?Ce sont les milices de la FNSEA 

Ce sont les gredins qui souillent la TerreEt qui, à coups de gourdin, veulent nous faire taire.

 Méfions-nous, méfions-nous des marchands

De projets imposés inutilesMéfions-nous, méfions-nous de l’argent

Qui découl’ d’un’ croissance imbécileLevons-nous, ni mensonge, ni violence

Ne pourra nous réduire au silence.

A Sivens, à Bure, à Notre-Dame des LandesLa lutte perdure, chantons que l’on entendeL’espoir qui circule soufflant sur les ZAD

La barbarie qui recule, bats-toi camarade !Que jour après jour, aux quatre coins de FranceD’autres, tour à tour, entrent en résistanceEt lèvent leur verre à cet autre monde

A cette vie solidaire, humaine et féconde.

Résistons, résistons, mes amis. Résistons, résistons aujourd’hui...

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6- San Francisco ( Maxime Le forestier )

C'est une maison bleue adossée à la collineOn y vient à pied, on ne frappe pasCeux qui vivent là, ont jeté la clé.

On se retrouve ensemble après des années de routeEt l'on vient s'asseoir autour du repas

Tout le monde est là, à cinq heures du soirQuand San Francisco s'embrumeQuand San Francisco s'allumeSan Francisco, où êtes vous ?

Lizard et Luc, Psylvia, attendez-moi.

Nageant dans le brouillard, enlacés, roulant dans l'herbeOn écoutera Tom à la guitare

Phil à la quena, jusqu'à la nuit noire.Un autre arrivera pour nous dire des nouvelles

D'un qui reviendra dans un an ou deuxPuisqu'il est heureux, on s'endormira.

Quand San Francisco se lèveQuand San Francisco se lèveSan Francisco ! où êtes vous ?

Lizard et Luc, Psylvia, attendez-moi.

C'est une maison bleue accrochée à ma mémoireOn y vient à pied, on ne frappe pasCeux qui vivent là, ont jeté la clef.

Peuplée de cheveux longs, de grands lits et de musiquePeuplée de lumière, et peuplée de fousElle sera dernière à rester debout.

Si San Francisco s'effondreSi San Francisco s'effondre

San Francisco ! Où êtes vous ?Lizard et Luc, Psylvia, attendez-moi.

 

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7- Petit papa MEDEF 

Tous les banquiers, tous les magnatsTous les traders se mobilisent.

Le CAC 40 est làSoudé pour affronter la criseEt de la sphère financière

Monte une dernière prière… 

Petit papa MEDEFPour engranger des bénef’Fais donc bosser les salariés

Le dimanche et les jours fériés.Dis-leur : « La vie est dure,Faut se serrer la ceinture. »

Que deviendraient les prolétairesSans nous autres, les actionnaires ?

 Il nous tarde tant 

Que les commerces ouvrentLe dimanche, ainsi, plus besoin

D’aller en familleS’emmerder au Louvre.

Filons tous chez Leroy-Merlin ! 

Petit papa HollandePour booster nos dividendesFais donc bosser les salariés

Le dimanche et les jours fériés.Dis-leur : « Pour gagner plus,Il vous faut travailler plus. »

Et nous aurons la joie immenseDe gagner un point de croissance !

 

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9- Elle est à toi cette maison( sur l’air de L’Auvergnat de Georges Brassens )

Elle est à toi cette maisonToi le migrant, le vagabondChassé là-bas, chassé ici

Traqué, bousculé sans merci.Toi qui es venu de si loin

Dessous son toit, peut-être enfinRenoueras-tu le temps d’un soir

Le fil perdu de l’espoir...

Puisses-tu entre ces quatre mursRêver à des jours plus tranquilles

Oublier la faim, la froidureCalmer la douleur de l’exil.Toi le migrant, toi notre frèreBienvenue à la Pignonnière

Empêchons-les de nous reprendreCette Zone d’Asile à Défendre !

 

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10-  Imagine juste un instant ( Paroles de Yannis Youlountas  d’après  Imagine de  John Lennon )

 

Imagine juste un instant… ( 4 fois )

Passant qui, dans ce monde, a perdu l’essentiel, Cloué à ton destin par la superstition, Imagine un instant ni paradis au ciel 

Ni enfer sous nos pieds ni autre diversion.

Personne à remercier pour l’aube dans nos cils Quand, chaque jour nouveau, rien n’est aussi luisant. 

Essaie d’imaginer ce vœu simple et facile : L’entière humanité vivant libre au présent.

 Tu peux répondre en souriant Que je ne suis qu’un doux rêveur,

Mais l’espoir est si brillant Que luit partout sa ferveur. ( bis )

Imagine juste un instant… ( 4 fois )

Incrédule et conscient, écoutant ta raison, Peux-tu dès lors admettre entre nos différences 

Que soient dressés des murs comme autant de prisons, Cloisonnant nos tribus selon nos apparences ?

Imagine un pays unique et sans drapeau, Où seraient révolus les guerriers sacrifices, Sans clan ni religion ni marque sur la peau, 

Où pourraient vivre en paix nos filles et nos fils.

 Ce désir de changer les choses Pourrait bientôt gagner chacun,

Si tu nous rejoins, si tu oses, Et le monde ne fera qu’un. ( bis )

 

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11- Les centrales ( Casthélémis ) 

Un avion ça peut tomber par accidentUn train ça peut dérailler par accident

Un pétrolier peut s’échouer, ça peut arriver...Un pont ça peut s’effondrer par accidentUn barrage ça peut céder par accidentUn’ usin’ peut exploser, ça peut arriver...

Mais dans les centrales, c'est la sécurité optimale !Oui dans les centrales, c'est l'infaillibilité totale !

Puisqu'on vous l’ dit, puisqu'on vous l’ ditPuisqu'on vous l’ dit, puisqu'on vous l’ dit, puisqu’on vous l’ dit...

Toute la journée, c'est c’ qu'on se tue à répéterA la radio, à la télé, dans les journaux

Puisqu'on vous l’ dit ! 

Un pneu ça peut éclater par accidentUn cœur ça peut s’arrêter par accident

Un taureau peut vous charger, ça peut arriver...La foudre ça peut frapper par accidentLa terre ça peut trembler par accident

Un volcan peut s’éveiller, ça peut arriver... 

Un’ forêt ça peut brûler par accidentUn’ espèce ça peut crever par accidentLe climat peut s’affoler, ça peut arriver...Un’ mer ça peut s’assécher par accidentUn sol ça peut s’épuiser par accident 

L’air peut venir à manquer, ça peut arriver... 

Un chasseur ça peut vous tuer par accidentUn braquag’ ça peut foirer par accident

Un malad’ peut s’échapper, ça peut arriver...Un’ foul’ ça peut s’égarer par accidentUn tyran ça peut régner par accident

Une guerr’ peut se déclarer, ça peut arriver... 

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12- Lily ( Pierre Perret )

On la trouvait plutôt jolie, LilyElle arrivait des Somalies, LilyDans un bateau plein d'émigrés 

Qui venaient tous de leur plein gréVider les poubelles à Paris.

Elle croyait qu'on était égaux, Lily Au pays d’ Voltaire et d'Hugo, LilyMais pour Debussy en revanche,

Il faut deux noires pour une blanche,Ça fait un sacré distinguo.

Elle aimait tant la liberté, Lily Elle rêvait de fraternité, LilyUn hôtelier rue Secrétan Lui a précisé en arrivant

Qu'on ne recevait que des Blancs… 

Elle a déchargé des cageots, LilyElle s'est tapé les sales boulots, Lily

Elle crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue, ses frères de couleur

L'accompagnent au marteau-piqueur.Et quand on l'appelait Blanch’-Neige, Lily Elle se laissait plus prendre au piège, Lily

Elle trouvait ça très amusant Même s'il fallait serrer les dentsIls auraient été trop contents.

Elle aima un beau blond frisé, Lily Qui était tout prêt à l'épouser, LilyMais la belle-famille lui dit : « Nous 

N’ sommes pas racistes pour deux sousMais on veut pas de ça chez nous ! »

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Elle a essayé l'Amérique, Lily Ce grand pays démocratique, LilyElle aurait pas cru sans le voirQue la couleur du désespoirLà-bas aussi ce fût le noir.

Mais dans un meeting à Memphis, LilyElle a vu Angela Davis , Lily

Qui lui dit : « Viens ma petite sœur, En s'unissant on a moins peur

Des loups qui guettent le trappeur. »Et c'est pour conjurer sa peur, Lily 

Qu'elle lève aussi un poing rageur, LilyAu milieu de tous ces gugusses Qui foutent le feu aux autobusInterdits aux gens de couleur.

 

 

Mais dans ton combat quotidien, Lily Tu connaîtras un type bien, LilyEt l'enfant qui naîtra un jour Aura la couleur de l'amour

Contre laquelle on ne peut rien.On la trouvait plutôt jolie, LilyElle arrivait des Somalies, LilyDans un bateau plein d'émigrés 

Qui venaient tous de leur plein gréVider les poubelles à Paris...

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13- Tous ensemble, compagnons !( sur l’air du Roi des cons de Georges Brassens )

 

« Du social, faisons table rase ! » s’époumonn’  partout Pierre Gattaz.« La vie c’est la compétition ! » renchérit Emmanuel Macron.

Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons !

« Oui, le SMIC est dix fois trop haut ! » nous martèlent les libéraux.« Adieu la sécu, y’a plus d’thunes... » s’apitoient les grandes fortunes.

Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons ! 

« Bossez, consommez en cadence ! » nous impos’ sans fin la Croissance.« La bours’ monte, la bonne affaire ! » s’enthousiasment les actionnaires.Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons !

« Non, c’ n’est pas de l’austérité. ! » nous déclarent nos députés.

« Payez votre dett’, c’est la loi ! » nous menace la Troïka.Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons !

« Tout va bien, je suis aux commandes ! » nous rassure François Hollande.

« Valls va nous sortir de la crise.  La force est en lui : l’Entreprise ! »Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons !

 « Margerie est mort, c’est bien triste... » se lamentent les socialistes.« Rémi Fraisse est mort, c’est idiot... » se chagri’nt les mêm’s socialos.

Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons ! 

« Les jeun’s cassent tout, c’est honteux ! » nous informent les journaleux.« Pas d’alternative au système ! » lanc’ Thatcher sous ses chrysanthèmes.

Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons ! 

Et pendant ce temps, le FN  attis’ la bêtise et la haine...Et pendant ce temps, le FN  attis’ la bêtise et la haine...

Merde au pouvoir ! Merde au pognon ! Tous ensemble, compagnons ! ( bis ) 

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14- Le Zadiste d’Oléron ( sur l’air du Poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg )

Je suis l’ Zadiste d’OléronL’empêcheur d’exploiter la mer en rond.

J’écris NON ! sur la plageA ce saccage

A ce projet ostréicoleLa Charente est devenue folle !

  ZAD partout, Zad partout, y’a des ZAD partout ! ( bis )De Bure à Sivens, ça bouge, ça grince...

ZAD partout, Zad partout, y’a des ZAD partout ! ( bis )Des ZAD partout, des ZAD partout, des ZAD partout...

 

Je suis l’ Zadiste d’OléronL’empêcheur d’exploiter la mer en rond.

J’écris NON ! sur la plageA ce saccage

Fuyons l’agro-industrielLa dictature de ses cartels.

ZAD partout...

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15- Croissance, reviens ! ( Saynète de rue )

Déroulement : Le grand prêtre de la sainte Croissance est installé à son bureau ( table + tabouret + téléphone + paperboard avec le texte de la liturgie )

Devant lui, sont prosternés ses adeptes. Ils écoutent la parole sacréeen chantant à chaque bonne nouvelle : Croissance reviens !

 

« Mes très chers frères, nous voici à nouveau tous réunis comme chaque année, en ce jour sacré de la Fête des Mères,

jour de résurrection de la sainte Croissance. Rendons grâce ensemble à celle sans qui rien ne serait possible.

Allez l’achat ! Que la carte bleue soit avec vous ! Vive la Sainte-Croissance !Au nom du Pèze, du Fric et du Saint-Crédit ! » ( chorale )

Coup de fil 1 : « Mes très chers frères, le grand Serge Dassault vient d’appeler.Il vient de vendre encore 15 de ses magnifiques avions Rafales au Zimbabwe.

La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale ) 

Coup de fil 2 : « Mes très chers frères, les laboratoires Bachelot viennent d’appeler. Des aliments contaminés se sont retrouvés disséminés

dans les circuits de la grande distribution. On compte déjà plusieurs milliers de personnes gravement atteintes.

Les laboratoires Bachelot triplent leurs ventes de médicaments. La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

 Coup de fil 3 : « Mes très chers frères, la compagnie d’assurance Aksa vient d’appeler.

L’état se désengage de la protection sociale qui nous pourrit le libéralisme. Finies les caisses de retraite publiques qui ne rapportent rien !

Aksa croule sous les demandes de nouveaux clients.

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La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale ) 

Coup de fil 4 : « Mes très chers frères, Areva vient de signer un contrat avec le Boumistan pour la livraison de 10 nouveaux EPR !

( on attend toutefois le mode d’emploi pour faire fonctionner le premier ) mais la Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

 Coup de fil 5 : « Mes très chers frères, l’entreprise Vidlamer vient d’appeler.

Un nouveau procédé de pêche industrielle vient d’être breveté. La concurrence des petits pêcheurs est laminée !L’entreprise Vidlamer quadruple ses bénéfices.

La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

Coup de fil 6 : « Mes très chers frères, la Mafia russe vient d’appeler.Elle vient de blanchir 80 milliards de dollars en investissement immobilier

dans les îles Caïman. Les actions du BTP font un bond de géant. La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

 Coup de fil 7 : « Mes très chers frères, l'entreprise Onbrûltout vient d’appeler.

Elle vient d'acheter 5000 hectares de forêt tropicale pour y planter du bon soja transgénique à la place de tous ces arbres qui ne servent à rien…

Et elle va le revendre à prix d'or pour la fabrication d'agro carburants ! La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

 Coup de fil 8 : « Mes très chers frères, le Ministre de l’Intérieur vient d’appeler

Grâce à la nouvelle loi sur le Renseignement, le taux d'incarcération dans notre beau pays explose et la construction de prisons repart à la hausse !

La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

Coup de fil 9  : « Mes très chers frères, on vient de m’annoncer que dorénavanten Angleterre, les profits tirés de la prostitution ( ça c’est vrai en plus ! )

seront comptabilisés dans le calcul de la croissance !La Croissance repart, vive la Sainte-Croissance ! » ( chorale )

Chorale ( sur l’air de Jésus reviens ) : Croissance, croissance, croissance reviens !

Croissance reviens parmi les tiens !Donne-nous de l’or ! Donne-nous des emplois !

En toi, nous avons la foi !

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16- Les champs de Bure( sur l’air du Chant des partisans )

Ami, entends-tu s’élever de nos ruesLa colère ?

Aujourd’hui c’est « Non !  Pas de fûts, de bidons Sur nos terres ! »

Non, jamais de Bure, on ne f’ra un tas d’orduresNucléaire !

Gardez vos poisons ! C’est la vie qu’on détruit, qu’onDésespère.

 

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L’atome, tu sais qu’il a fait de TchernobylUn enfer.

Ses plaines, ses forêts changées à tout jamaisEn déserts.

Ce mal plonge au cœur de Fukushima qui pleureSes rivières.

De Mururoa aux sables du SaharaIl prospère.

 

Ces hommes, à quel prix suivra-t-on leur folieSuicidaire ?

Sacrifiant la vie à la loi du profit,Des affaires.

Ça n’a aucun sens cette course à la croissanceQu’ils vénèrent.

Pour seul horizon, l’outrance, la destructionEt la guerre.

 ( pour finir, plusieurs fois )

Ami, entends-tu monter des champs de BureLa colère ?

 

17- A six sous la douzaine ( Sur l’air des Petits binious d’Yvon Etienne )

J’vends du panneau lumineux à six sous la douzaine ( bis )C’est un peu volumineux mais on l’a bien sous les yeux ! ( bis ) J’vends du high-tech en série à six sous la douzaine ( bis )

« C’est l’avenir ! » dit la mairie. « Le progrès, ça n’a pas d’prix ! » ( bis )

J’vends d’la mann’ publicitaire à six sous la douzaine ( bis )Des écrans qui vous éclairent les jardins, les espaces verts ! ( bis )

  J’vends de l’espac’ commercial à six sous la douzaine ( bis )De quoi r’donner le moral au budget municipal ! ( bis )

 

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J’vends du support génial à six sous la douzaine ( bis )Du messag’ subliminal : « Allez faire un tour aux Halles ! » ( bis )

 J’vends du slogan mercantile à six sous la douzaine ( bis )De l’information utile : « C’est par là Buffalo Grill ! » ( bis )

J’vends du contrat chez Mac Do à six sous la douzaine ( bis )Et vous aurez en cadeau, un’ fontaine et un jet d’eau ! ( bis ) J’vends tout ça, c’est pas du vol à six sous la douzaine ( bis ) 

A chaqu’ pub pour l’Atoll, trois tablett’s pour vos écoles ! ( bis ) 

J’vends du rutilant poteau à six sous la douzaine ( bis )Immanquabl’ sur les photos du vieux-pont et du château ! ( bis ) J’vends mêm’ du panneau sonore à six sous la douzaine ( bis ) Qui répète « Angers, j’adore ! » très joli dans le décor ! ( bis )

J’vends demain, c’est merveilleux, à six sous la douzaine ( bis )L’annonc’ écrit’, quoi de mieux, directement dans les cieux ! ( bis )L’annonc’ écrit’, quoi de mieux, directement dans les cieux ! ( bis )

18- C’est la Grèce( sur l’air de Sans la nommer de Georges Moustaki )

Je voudrais lui dire bravo, lui rendre hommageFaire entendre sa colère et son courage

L’aider à reprendre espoir, chasser sa peineFaire cesser cette mascarade européenne.

 C'est la Grèce que l'on matraque,Que l'on poursuit, que l'on traque.

C'est la Grèce qui se soulève,Qui souffre et se met en grève.

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C'est la Grèce qu'on emprisonne,Que la troïka rançonne,

Qui nous donne envie de vivre,Qui donne envie de la suivreJusqu'au bout, jusqu'au bout.

 Non personne ne lui fera courber l’échine

Notre sœur, fière et rebelle, qu’on assassine.Suivons son exemple et relevons la tête

Chassons ces vautours qui se paient sur la bête. 

Oui demain, c’est le même sort qu’on nous réserveLa même soupe amère que les banquiers nous servent.

De Madrid à Paris, la même galèreUnissons nos forces, battons-nous, mes frères !

Soufflant du cœur d’Athènes, la révolte gronde

Tendue vers une vie solidaire et fécondeUn avenir sans pouvoir, sans arroganceDébarrassé des maîtres de la finance.

 

19- Quand tous les pauvres s’y mettront( sur l’air de La semaine sanglante , chant de la Commune )

 Nous serons bientôt quatre millions

Jetés dans les rues, squattant les garesN’ayant pour toit que l’arche d’un pontQu’un lit de carton sur un trottoir.

Quatre millions de sans-abriDans cette France cousue d’or

La foule immense d’un peuple mauditQue l’on méprise, que l’on ignore.

Oui mais ça branle dans le manche

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Les mauvais jours finiront.Et gare à la revanche

Quand tous les pauvres s’y mettront. ( bis ) 

 Nous serons bientôt douze millionsNous les « sans-dents », nous les naufragés

Salaire indigent, maigre pensionQuand tant de profits sont dégagés.Douze millions de vies précaires

Luttant pour se bâtir enfinJour après jour, contre la misère

Un avenir plus humain.Oui mais...

  Nous serons bientôt trente millionsQue l’on exploite, que l’on asservitQue l’on atèle au joug du pognon

Le grand marché se fout de nos vies !Trente millions de travailleursQue l’on enchaîne à la machineA qui l’on impose par la peurSans cesse de courber l’échine.

Oui mais... 

Les lendemains qui chantent ( Fred Vargas )

  

Nous y sommes.Nous y voilà, nous y sommes.Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à

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l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s'est marrés. Franchement on a bien profité.Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.Certes. Mais nous y  sommes. A la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières ( la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.Oui.On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : sauvez-moi, ou crevez avec moi ( à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse ). Sauvez-moi ou crevez avec moi.Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance. Peine perdue.Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, récupérer le crottin, pisser dans les champs ( pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés ).S'efforcer.

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Réfléchir, même.Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.Pas d'échappatoire, allons-y.Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l'homme - sa plus aboutie peut-être.A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. 

FIN