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2742 - DIMANCHE 16 FEVRIER 2020 - PRIX : 10 DA - HTTP://WWW.LESDEBATS.COM Votre quotidien national Les DEBATS Balance commerciale Page 24 Mise en échec d'une tentative de ralliement à des groupes terroristes Page 2 Par Saâd Taferka L e plan d’action du gouvernement, adopté jeudi dernier par l’Assemblée populaire nationale, se veut une feuille de route pour ce que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé le «New deal», un concept emprunté à l’histoire de l’économie américaine, laquelle subira, une profonde réforme après la grande dépression de 1929. Les réformes qui attendent le gouverne- ment algérien dans les mois qui viennent occupent tous les fronts : politique, institu- tionnel, économique et social. Si sur le plan politique, le président Tebboune a commencé par les consultations afin de pouvoir cerner les grands changements que doit subir la Constitution, il s’engage, sur le front écono- mique sur un point focal à multiples enjeux : il s’agit du triptyque d’un «renouvellement éco- nomique basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numé- rique», selon les propos du président tenus lors du Conseil des ministres du 18 janvier dernier. Sur le plan des réformes institutionnelles et du mode de gouvernance, il dira : «Nous sommes, vous le savez, au début d’un proces- sus qui devra nous conduire à une refondation de l’Etat et de ses institutions, sur des bases saines, et à un redressement économique, social et culturel qui garantira une vie décente pour chaque algérien dans un climat de paix et de sérénité». C’est là un grand chapitre sur lequel le gouvernement est attendu. Les popu- lations cherchent à retrouver la confiance en les institutions de l’État, lesquelles se trou- vent submergés par des problèmes générés par la mal-gouvernance et sustentés par le mode de redistribution de la rente pétrolière. Dans ce contexte, Abdelmadjid Tebboune affirme, à la même occasion : «L’exercice des missions et attributions sera évalué et appré- cié à l’aune de la responsabilité et de la rede- vabilité qui s’y attachent, en tenant compte, essentiellement, du niveau de prise en charge réelle des besoins et préoccupations expri- mées par les citoyens, en général, et par les opérateurs économiques et sociaux, en parti- culier (...) En effet, il est essentiel, pour la cré- dibilité de l’Etat et des institutions publiques que les engagements pris soient honorés, car c’est la condition sine qua non du rétablisse- ment du lien de confiance entre l’Etat et le citoyen». Pages 4 et 5 Bureaucratie, corruption et déficit de compétence AS Monaco Page 18 Campagne électorale Depuis l'élection du président Tebboune Slimani brille encore Défaire les résistances Chassé-croisé diplomatique à Alger Alger suscite l'intérêt des capitales du monde depuis l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays. Les visites officielles de présidents et de diplomates renseignent sur un retour en force de l'Algérie sur la scène internationale afin de défendre ses intérêts, peser de son poids et protéger ses frontières. Page 3 Tlemcen Un déficit de plus de 6 milliards de dollars en 2019

Page 24 Chassé-croisé diplomatique

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Votre quotidien nationalLes DEBATS

Balance commerciale

Page 24

Mise en échec d'unetentative de ralliement àdes groupes terroristes

Page 2

Par Saâd Taferka

Le plan d’action du gouvernement,adopté jeudi dernier par l’Assembléepopulaire nationale, se veut unefeuille de route pour ce que le

Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé le«New deal», un concept emprunté à l’histoirede l’économie américaine, laquelle subira, uneprofonde réforme après la grande dépressionde 1929.

Les réformes qui attendent le gouverne-ment algérien dans les mois qui viennentoccupent tous les fronts : politique, institu-tionnel, économique et social. Si sur le planpolitique, le président Tebboune a commencépar les consultations afin de pouvoir cernerles grands changements que doit subir laConstitution, il s’engage, sur le front écono-mique sur un point focal à multiples enjeux : ils’agit du triptyque d’un «renouvellement éco-nomique basé sur la sécurité alimentaire, latransition énergétique et l’économie numé-rique», selon les propos du président tenuslors du Conseil des ministres du 18 janvierdernier.

Sur le plan des réformes institutionnelleset du mode de gouvernance, il dira : «Noussommes, vous le savez, au début d’un proces-sus qui devra nous conduire à une refondationde l’Etat et de ses institutions, sur des basessaines, et à un redressement économique,social et culturel qui garantira une vie décentepour chaque algérien dans un climat de paix etde sérénité». C’est là un grand chapitre surlequel le gouvernement est attendu. Les popu-lations cherchent à retrouver la confiance enles institutions de l’État, lesquelles se trou-vent submergés par des problèmes généréspar la mal-gouvernance et sustentés par lemode de redistribution de la rente pétrolière.Dans ce contexte, Abdelmadjid Tebbouneaffirme, à la même occasion : «L’exercice desmissions et attributions sera évalué et appré-cié à l’aune de la responsabilité et de la rede-vabilité qui s’y attachent, en tenant compte,essentiellement, du niveau de prise en chargeréelle des besoins et préoccupations expri-mées par les citoyens, en général, et par lesopérateurs économiques et sociaux, en parti-culier (...) En effet, il est essentiel, pour la cré-dibilité de l’Etat et des institutions publiquesque les engagements pris soient honorés, carc’est la condition sine qua non du rétablisse-ment du lien de confiance entre l’Etat et lecitoyen».

Pages 4 et 5

Bureaucratie, corruption et déficit de compétence

AS Monaco

Page 18

Campagne électorale Depuis l'élection du président Tebboune

Slimanibrille encore

Défaire les résistances

Chassé-croisédiplomatique

à AlgerAlger suscite l'intérêt des capitales du monde depuis l'élection deAbdelmadjid Tebboune à la tête du pays. Les visites officielles deprésidents et de diplomates renseignent sur un retour en force de

l'Algérie sur la scène internationale afin de défendre ses intérêts, peserde son poids et protéger ses frontières. Page 3

Tlemcen

Un déficit de plus de 6 milliards de dollars en 2019

Page 2: Page 24 Chassé-croisé diplomatique

2 Les DEBATS N° 2742 - Dimanche 16 février 2020

EVENEMENT

Par Rachid Chihab

Les exportations algé-riennes ont atteint 35,82milliards de dollars (mdsusd) en 2019, contre

41,79 mds usd en 2018, enregis-trant une baisse de 14,29%, pré-cisent les statistiques provisoiresde la direction des études et de laprospective des Douanes(Depd). Les importations ont,pour leur part, totalisé 41,93 mdsusd, contre 46,33 mds usd, enbaisse de 9,49%. En 2019, lesexportations ont ainsi assuré lacouverture des importations àhauteur de 85,43%, contre90,22% en 2018. Les hydrocar-bures ont représenté l'essentieldes exportations algériennesl'année dernière, soit 92,80% duvolume global des exportations,en s'établissant ainsi à 33,24mds usd, contre 38,87 mds usd,en 2018, enregistrant un recul de

14,48%. Pour les exportationshors hydrocarbures, elles restenttoujours marginales, avec 2,58mds usd, ce qui représente7,20% du volume global desexportations, contre 2,92 md usd,en baisse de 11,80%, durant lamême période de comparaison.Les exportations hors hydrocar-bures étaient composées desdemi-produits, avec 1,95 md usdcontre 2,33 md usd, en baisse de(6,21%), des biens alimentairesavec 407,86 millions usd contre373,77 millions usd (+9,12%) etdes biens d'équipement indus-triels avec 82,97 millions usdcontre 90,1 millions usd (-7,92%). Pour ce qui est desimportations, cinq groupes deproduits sur les sept que contientla structure des importationsalgériennes ont connu desbaisses l'année écoulée par rap-port à l'année d'avant. En effet,les biens d'équipements indus-

triels, qui ont représenté près de31,5% de la structure des impor-tations en 2019, ont totalisé13,20 mds usd contre 16,48 mdsusd à la même période de com-paraison, en baisse de 20%. Lafacture d'importation du groupedemi-produit a reculé de 6,09%,totalisant 10,29 mds usd contre10,96 mds usd. La même ten-dance a été enregistrée pour lesbiens alimentaires qui ont atteint8,07 mds usd contre 8,57 mdsusd (-5,85%), les biens deconsommation (non alimen-taires) avec 6,45 mds usd contre6,76 msd usd (-4,52%) et lesbiens d'équipement agricolesavec 457,70 millions usd contre564,76 millions usd (-18,92%).Concernant les partenaires com-merciaux de l'Algérie, la France amaintenu sa place de premierclient du pays alors que la Chineest restée son premier fournis-seur. En 2019, les cinq premiers

clients du pays ont représenté50,85% des exportations algé-riennes. La France, maintient saplace de principal client du paysavec 5,05 mds usd d'exporta-tions algériennes vers ce pays,(14,11% du montant global desexportations), en légère hausse(+0,52%), suivie de l'Italie avec4,62 ds usd (12,90%), l'Espagneavec 3,99 mds usd (11,15%), laGrande-Bretagne avec 2,29 mdusd (6,42%) et la Turquie avec2,24 mds usd (6,27%). En ce quiconcerne les principaux fournis-seurs de l'Algérie, les cinq pre-miers ont représenté 50,33%. Lescinq principaux fournisseurs del'Algérie en 2019 ont été la Chine,qui maintient toujours sa premièreplace avec 7,65 mds usd (18,25%des importations globales algé-riennes), en baisse de 2,60%, sui-vie de la France avec 4,27 mdsusd (10,20%).

R. C.

Les chiffres du commerce extérieur pour l'année 2019 ne sont pas bons. La balance com-merciale de l'Algérie a connu un nouveau déficit de 6,11 milliards de dollars, contre undéficit de 4,53 milliards de dollars en 2018, en hausse annuelle de 34,81%, indique l'APS encitant la direction générale des Douanes (DGD).

Par Karima Nacer

D e nouvelles perturbations dans le sec-teur de l'Education. L'Union nationale dupersonnel de l'éducation et de la forma-

tion (Unpef) annonce, dans un communiqué,plusieurs actions de protestations avec arrêt detravail et un rassemblement de protestationdevant le ministère de l'Education, le 26 févrierprochain.

L'Unpef explique ces actions de protestationpar le fait que le Plan d'action du gouvernementadopté par le Parlement a complètement ignoréles doléances des professionnels du secteur.L'Unpef déplore également la non-prise en char-ge par la tutelle des revendications des profes-sionnels de l'éducation en refusant de se lancerdans un dialogue «sérieux» pour concrétiser

l'engagement du chef de l'État en faveur du sec-teur. Ainsi, le syndicat appelle ses adhérents àparticiper massivement à cette grève nationaleprévue le 26 février prochain.

Le syndicat en question réclame la révisiondu statut particulier du personnel de l'Education,qui garantira l'indépendance du secteur par rap-port à la Fonction publique, la révision dessalaires et les primes octroyées aux ensei-gnants. Aussi, parmi ses revendications socio-professionnelles, l'Unpef demande le droit à uneretraite proportionnelle et sans condition d'âgeet demande à la tutelle de répondre aux reven-dications légitimes des enseignants du primaire.L'Unpef exige l'amélioration des conditionssociales des corps communs, la relance du dos-sier de la médecine du travail dans les établisse-ments scolaires et la révision des lois relatives à

la protection sociale. Le syndicat exige égale-ment de revoir la date d'entrée et de sortie desvacances d'été dans le Sud et la révision de laloi 14/90 concernant l'exercice du droit syndica-le.

Pour rappel, le cycle primaire est déjà pertur-bé depuis le premier trimestre et plus exacte-ment depuis le 6 octobre dernier. Le ministèrede l'Education n'a, jusqu'ici, pris aucune mesureconcrète pour mettre fin au débrayage desenseignants de ce palier.

Les enseignants de ce cycle observent desgrèves cycliques dans les différentes écoles dupays. Ils dénoncent «le mépris» et la non-priseen charge de leurs revendications. Ils sont deplus en plus déterminés à maintenir la pressionjusqu'à satisfaction de leurs revendications.

K. N.

Grogne dans le secteur de l'Education

L'UNPEF prévoit une grève le 26 février

Balance commerciale

Un déficit de plus de 6 milliardsde dollars en 2019

BBéécchhaarr

Un dispositifd'intervention contrele criquet pèlerin

Le dispositif mobile de sur-veillance et d'interventioncontre le criquet pèlerin estactuellement actif à travers larégion de Béchar, a-t-onappris hier des responsablesde l'inspection de protectiondes végétaux de la directiondes services agricole (DSA).

«Ce dispositif est composéd'une équipe terrestre deprospection et une autre d'in-tervention directe dans unezone de 800 ha qui renfermedes conditions écologiquesfavorables à l'apparition ducriquet pèlerin», a précisé àl'APS, M.Youcef Bencherifi.

«Mis en place depuis plusde deux mois par l'Institutnational de protection desvégétaux (Inpv), ce dispositifqui est aussi équipé d'un sys-tème de communication parradio, n'a détecté aucune pré-sence à ce jour de criquetpèlerin à travers la région» , a-t-il dit.

«Ce dispositif qui s'inscritau titre de la stratégie de sur-veillance et de lutte antiacri-dien de l'Algérie pourra a toutmoment être renforcé dans lecadre de cette stratégie», adéclaré M. Bencherfi, qui«déplore le peu de moyensmobiles dont dispose son ins-pection au titre de ses préro-gatives de protection desvégétaux à travers l'ensembledu territoire de la wilaya deBéchar».

De son côté, l'institut natio-nal de protection des végé-taux, à travers sa page officiel-le sur Internet , signale que lacampagne estivo-automnalede surveillance et d'interven-tion contre le criquet pèlerinqui a été clôturée le 20décembre 2019, a fonctionnéavec un dispositif de sur-veillance et de lutte composéde 12 équipes dont deuxéquipes aériennes déployéesau niveau des zones de repro-duction et du développementdes criquets.

Sur le plan écologique, lesprospections réalisées durantquatre mois au niveau dessecteurs du Hoggar, InGuezzam, Tin Zaouatine,Bordj Badji Mokhtar, Aoulef,Reggane, In Salah, Illizi etDjanet ont montré que lesconditions écologiques instal-lées dès les premières pluiesestivales persistent à ce jourfavorables au niveau de lamajorité des secteurs visités.

En effet, un tapis végétaldiversifié composé de plantesannuelles et pérennes est biendéveloppé, notamment auniveau des principaux ouedstouchés par les écoulementset aux périmètres agricoles,selon le même site de l'Inpv.

Les investigations réali-sées sur une superficie globa-le de 112 648 ha dont 68 600ha par voie aérienne, ont per-mis de signaler des présencesacridiennes sous forme d'ailéset de larves solitaires.

Les équipes opérant auniveau des wilayas fronta-lières de Tamanrasset, Adraront réalisé des interventionspréventives contre la présen-ce acridienne sur une superfi-cie globale de 856 ha, a-t-onexpliqué.

R. K.

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ÉVÈNEMENTN° 2742 - Dimanche 16 février 2020 Les DEBATS

DDeeppuuiiss ll''éélleeccttiioonn dduu pprrééssiiddeenntt TTeebbbboouunnee

Chassé-croisé diplomatique à Alger

L e président du Comité international dela Croix-Rouge (Cicr), Peter Maurer, aréitéré hier l'attachement de son orga-

nisation à faire face aux conséquenceshumanitaires de la crise en Libye, saluant lesefforts de l'Algérie pour le règlement duconflit sur la base du dialogue inter-libyen.

«J'ai réitéré notre engagement à jouer lerôle d'intermédiaire neutre entre les forcesarmées des deux côtés, l'armée libyenne(GNA) et l'armée nationale de Libye (LNA)pour faire face aux conséquences humani-taires de la situation actuelle», a déclaré M.Maurer dans une interview à l'APS, au termed'une visite achevée vendredi en Libye.

M. Maurer a, à la même occasion, saluéles efforts de l'Algérie pour une solutionpacifique de la crise libyenne ainsi que sonaction sur le plan humanitaire envers lespopulations libyennes.

«Tout effort visant à alléger les souf-frances engendrées par cette crise doit êtresalué. Ainsi l'action de la diplomatie algé-rienne et les efforts qu'elle entreprend pourun règlement du conflit basé sur le dialogueinclusif est une initiative importante», a affir-mé le président du Cicr.

Mettant en exergue l'importance de laréinstauration de la sécurité en Libye, M.Maurer a notamment indiqué qu' «aujour-d'hui je suis profondément préoccupé pourla sécurité et le bien-être des civils et deceux qui ne participent plus aux combats encours. Ma visite avait pour objectif de renfor-cer le dialogue avec toutes les parties enprésence et d'appeler au respect des prin-cipes fondamentaux du droit internationalhumanitaire. Cela veut dire veiller à ce queles civils soient épargnés des effets des hos-tilités en cours et qu'ils ne soient pas prispour cible».

«La confiance que les deux parties (GNAet LNA) ont manifestée jusqu'à présentenvers le Cicr est rassurante et nous vou-lons qu'elle perdure», s'est félicité le respon-sable du Cicr.

Soulignant que la guerre en Libye«attaque les civils sur tous les fronts», M.Maurer a ajouté que sous les coups de cettesituation, les quartiers sont bombardés,leurs hôpitaux et les écoles sont détruits,alors que l'économie s'effondre autour despopulations au moment où, a-t-il dit, la viequotidienne est marquée par la peur et l'in-

certitude». «Un libyen sur quatre est touché par la

violence. Des centaines de milliers de per-sonnes ont été forcées de fuir leur maison.Les familles ont de plus en plus de mal àjoindre les deux bouts. Les services publicset les infrastructures se détériorent s'ils nesont pas détruits. Le système de santélibyen est en proie à un déclin constant et detrop nombreux hôpitaux et cliniques ont étéendommagés lors des combats. Le cessez-le-feu récemment conclu ne parvient pas às'imposer, bien que les pourparlers conti-nuent afin de le rendre efficace», a résuméle président du Cicr.

«Il ne faut pas, a-t-il ajouté, oublier aussique la Libye est l'une des principales portesd'entrée des migrants vers l'Europe. Venusprincipalement d'Afrique, mais aussi d'Asieet du Moyen-Orient, migrants et réfugiésenregistrés représenteraient environ 10%de la population libyenne, mais leur nombreréel pourrait être plus élevé, car certainsd'entre eux sont retenus en captivité par despasseurs ou dans des centres de détentionnon officiels».

R. N.

Par Massi Salami

Jeudi, le président de la Républiquea reçu le ministre grec des Affairesétrangères, Nicos Dendias. «Audébut de l'audience, le président de

la République a reçu une invitation duPremier ministre grec, M. KyriakosMitsotakis, pour effectuer une visite officielleen Grèce, qu'il a acceptée. La date de cettevisite sera fixée ultérieurement avec l'accorddes deux parties».

Aussi, M. Tebboune, a reçu le ministredes Affaires étrangères, de la Coopération etdes Mauritaniens à l'extérieur, Ismaïl OuldCheikh Ahmed qui lui a remis un messageécrit de la part du président mauritanien,Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

«L'audience a donné lieu à un échangesur la nécessité de consolider la coordinationet la concertation concernant les questionsmaghrébines, d'élargir les domaines de lacoopération bilatérale, notamment la forma-tion professionnelle, l'énergie, les échangescommerciaux et de renforcer le transport ter-

restre, à la faveur du parachèvement de laroute reliant les villes de Zouérat et Tindouf».Lors de cette audience, le présidentTebboune a reçu une invitation officielle deson homologue mauritanien, Mohamed OuldCheikh El Ghazouani pour une visite enMauritanie.

«A son tour, le président Tebboune ainvité officiellement son homologue maurita-nien pour une visite en Algérie à une datequi sera convenue par voie diplomatique», aconclu un communiqué de la Présidence dela République.

Le président a également reçu, au débutdu mois en cours, le président tunisien poursa première visite à l'étranger, qu'il avaitpromis d'effectuer en Algérie.

Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed onteu des entretiens sur les voies et moyens decoopération entre les deux pays frères, etont évoqué les situations internationale etrégionale, particulièrement en Libye et enPalestine occupée. A l'occasion de cettevisite, les liens solides qui lient les deuxpays et la concordance des vues ont été

réaffirmés. Juste à son retour d'Allemagne, où il a

pris part à la Conférence internationale surla Libye, à l'invitation de la chancelièreAngela Merkel, le président de laRépublique a reçu à Alger, le présidentturque, Recep Tayyip Erdogan.

Cette visite d'amitié et de travail a vu lesdeux parties se pencher sur des sujets stra-tégiques, tel que le partenariat économiquemais surtout sécuritaire. Alger a expriméson refus de toute intervention étrangère enLibye, ce à quoi le président turc a adhéréouvertement.

En marge du sommet ordinaire del'Union africaine, la semaine dernière enEthiopie, le président Tebboune a eu uneforte activité. Il s'est entretenu, entre autres,avec ses homologues malien, zimbabwéen,sud-africain et égyptien.

L'Algérie qui veut bien se faire entendre,a organisé une réunion des pays voisins dela Libye. Une démarche à travers laquelle ladiplomatie algérienne voulait reprendre enmain le cours des choses et ne plus rester

en spectateur. A la fin de cette réunion, leprésident de la République a reçu lesministres des Affaires étrangères malien ettchadien ainsi que l'ambassadeur de laRépublique d'Egypte en Algérie, AymenMacharfa, et des représentants des minis-tères des Affaires étrangères du Niger et duSoudan qui avaient pris part à cette réunion.L'Algérie, qui est confrontée à une situationgéopolitique explosive, notamment à sesfrontières, a des arguments qu'elle veut fairevaloir.

M. S.

Alger suscite l'intérêt des capitales du monde depuis l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays. Lesvisites officielles de présidents et de diplomates renseignent sur un retour en force de l'Algérie sur la scèneinternationale afin de défendre ses intérêts, peser de son poids et protéger ses frontières.

Il indique être attaché à sa mission en Libye

Le CICR salue les efforts de l'Algérie

CCoonnsseeiill ddee llaa nnaattiioonn

Djerad présente le Plan d'action du gouvernement

Le Premier ministre, AbdelazizDjerad, a entamé, hier à Alger, laprésentation du Plan d'action dugouvernement devant les membresdu Conseil de la nation, lors d'uneséance plénière, présidée par sonprésident par intérim, M. SalahGoujil et ce, conformément à l'ar-ticle 94 de la Constitution.

A l'issue de l'exposé duPremier ministre, les membres duConseil de la nation procèderontau débat général du Plan d'actiondu gouvernement. La séance ded’aujourd’hui sera consacrée auxréponses du Premier ministre auxquestions soulevées par lesmembres du Conseil de la nation,qui sera suivie, par la suite, parl'adoption d'une motion.

Le projet de Plan d'action dugouvernement pour la mise enœuvre du programme du prési-dent de la République, qui a étéadopté à l'unanimité, jeudi, par lesmembres de l'Assemblée populai-re nationale, s'articule autour decinq chapitres dont le premier estaxé sur un nombre de lignes direc-trices, en l'occurrence la refontedu dispositif législatif d'organisa-tion des élections, la moralisationde la vie publique, la refonte del'organisation et des modes degestion de l'Etat et de ses démem-brements et un exercice «plein»des droits et libertés.

Le second chapitre traite de laréforme financière et du renou-veau économique. Il y est notam-ment question de la refonte dusystème fiscal, de l'instauration denouvelles règles de gouvernancebudgétaire, de modernisation dusystème bancaire et financier etde développement de l'informationstatistique économique et socialeet de la fonction prospective.

Le troisième chapitre estconsacré, quant à lui, au dévelop-pement humain et à la politiquesociale.

Le quatrième chapitre porte surla politique étrangère devant être«dynamique et proactive», alorsque le cinquième est dédié au ren-forcement de la sécurité et ladéfense nationale.

Dans le préambule, le gouver-nement souligne qu'il entend rele-ver les défis que traduit parfaite-ment la vision globale de M. le pré-sident de la République, «visionnourrie des réalités politiques,économiques et sociales et inspi-rée des attentes exprimées, demanière claire et déterminée, par lescitoyennes et citoyens».

R. M.

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ACTUELN° 2742 - Dimanche 16 février 2020Les DEBATS

Bureaucratie, corruption et déficit de compétence

Défaire les résistances

Par Saâd Taferka

Les réformes qui atten-dent le gouvernementalgérien dans les moisqui viennent occupent

tous les fronts : politique, institu-tionnel, économique et social. Sisur le plan politique, le présidentTebboune a commencé par lesconsultations afin de pouvoir cer-ner les grands changements quedoit subir la Constitution, il s'en-gage, sur le front économique surun point focal à multiples enjeux :il s'agit du triptyque d'un «renou-vellement économique basé surla sécurité alimentaire, la transi-tion énergétique et l'économienumérique», selon les propos duprésident tenus lors du Conseildes ministres du 18 janvier der-nier.

Sur le plan des réformes insti-tutionnelles et du mode de gou-vernance, il dira : «Nous sommes,vous le savez, au début d'un pro-cessus qui devra nous conduire àune refondation de l'Etat et de sesinstitutions, sur des bases saines,et à un redressement écono-mique, social et culturel quigarantira une vie décente pourchaque algérien dans un climatde paix et de sérénité». C'est làun grand chapitre sur lequel legouvernement est attendu. Lespopulations cherchent à retrouverla confiance en les institutions del'État, lesquelles se trouvent sub-mergés par des problèmes géné-rés par la mal-gouvernance etsustentés par le mode de redistri-bution de la rente pétrolière. Dansce contexte, AbdelmadjidTebboune affirme, à la mêmeoccasion : «L'exercice des mis-

sions et attributions sera évalué etapprécié à l'aune de la responsa-bilité et de la redevabilité qui s'yattachent, en tenant compte,essentiellement, du niveau deprise en charge réelle desbesoins et préoccupations expri-mées par les citoyens, en géné-ral, et par les opérateurs écono-miques et sociaux, en particulier(...) En effet, il est essentiel, pourla crédibilité de l'Etat et des insti-tutions publiques que les engage-ments pris soient honorés, carc'est la condition sine qua non durétablissement du lien de confian-ce entre l'Etat et le citoyen».

L'administration en«sous-culture»

L'on se souvient que, dans lesillage des réformes promises enavril 2011 par l'ancien chef del'Etat, en pleine ébullition du«Printemps arabe», des change-ments étaient attendus dans lamarche générale de l'administra-tion publique de façon à la rendremoins «hostile» à ceux-là mêmesqu'elle est supposée servir, àsavoir les citoyens, pris aussidans leur statut de contribuables-électeurs. C'est assurément làune relation que la sous-culture,régnant dans cette même admi-nistration et l'analphabétismeencore tenace dans plusieursrégions du pays n'arrivent pas àfaire ériger en un mode de servicepublic répondant à un impératif del'organisation en société. Ces pro-messes se sont vite diluées dansla pratique de la corruption et de larapine - qui était à l'œuvre depuisplusieurs années -, et dont onrécolte aujourd'hui les fruits

amers.Indubitablement, dans l'éven-

tail des handicaps qui obèrentl'évolution normale de la société etdes institutions vers plus dedémocratie, la bureaucratie prendune place prépondérante. Elle acontribué à stopper les élans lesplus déterminés et à pervertir lesvaleurs du travail les plus ancien-nement ancrées et partagées. Depar l'histoire féconde qui leur adonné leurs «lettres de noblesse»,aussi bien en Algérie, que dansd'autres pays où ils ont pris racine,les actes et les gestes qui fondentla pratique bureaucratique sontrarement «désintéressés» ou muspar une «innocente» incompéten-ce. Les heures les plus fastes dela bureaucratie sont évidemmentcelles qui se sont goulument nour-ries à la mamelle de la corruptionet de la concussion. Les diffé-rentes protestations des popula-tions - singulièrement la frange dela jeunesse sans travail et sansrepères - que connaît la rue algé-rienne depuis plusieurs annéesmaintenant, outre qu'elles mettenten évidence une patente impassesociale et économique, révèlentindéniablement au grand jour leterrible hiatus existant entre lasociété et l'Etat, entre gouver-nants et gouvernés.

Engagerimmédiatement unprocessus deredressement

Si le concept de «bureaucra-tie» est, de façon récurrente, utili-sé pour accabler les différentesstructures de l'État et les institu-tions administratives, il demeure

cependant entouré d'un halo bru-meux, empêchant son décrypta-ge clair. Il a fini par dire confusé-ment tout le mal de l'administra-tion, comme il donne peu depistes pour un vrai diagnostic,donc aussi, pour un traitementadéquat. C'est là une situationqui, fâcheusement, s'imbriqueavec les horizons socio-écono-miques peu prometteurs pourune jeunesse dont la promotionsociale n'a presque aucunegarantie de réalisation. C'estpourquoi, le plan d'action du pré-sident Tebboune insiste sur celien de confiance qu'il importeaujourd'hui de retisser. Pourcela, l'administration, les pou-voirs publics, les institutions del'Etat et toutes les instances quiont une parcelle d'autorité se doi-vent de donner des gages debonne foi et d'aller, d'ores etdéjà, vers les premiers actes quiconsacrent le début d'un proces-sus de redressement perceptiblesur le terrain.

Car tous les projets deréformes dont il a été questiondepuis plus de 20 ans en direc-tion de l'administration du paysse sont heurtés à de farouchesrésistances où les intérêts ren-tiers se mêlent allègrement à l'in-compétence. C'était dans la fou-lées des réformes générales sup-posées induites par le pluralismepolitique, syndical et associatifinitié depuis 1989. Si le secteuréconomique et la société poli-tique ont pu bénéficier dequelques «bribes» de réformes,qui restent cependant grande-ment lacunaires, le secteur del'administration publique estdemeuré figé dans ses «certi-

tudes» chevillées, à telleenseigne qu'elles ont joué unmauvais tour pour les institutionsde l'Etat et qu'elles sont deve-nues, en grande partie, respon-sables des retards et dysfonc-tionnements qui grèvent l'espritdes réformes économiques.

Il est établi que, presque danstous les pays où les appareils etles structures de l'Etat ont étéappelés à subir des mutationscommandées par l'histoire etl'évolution sociale, c'est, engénéral, le secteur économique,et particulièrement le volet del'activité commerciale qui donneles premiers signes d'adhésion etde dynamisme, et cela en raisond'une flexibilité et d'une souples-se intrinsèques de ces deuxdomaines d'activité.

Ici, il y a lieu, sans doute, derappeler la politique de la libérali-sation des prix, imposée audébut des années 1990 par lamenace de la cessation de paye-ment qui planait sur l'Algérie.Dans la foulée, le secteur com-mercial a été rapidement libérédu monopôle de l'Etat (importa-tion et distribution) pour êtreinvesti, d'une façon parfois anar-chique et incontrôlée, par des pri-vés à la recherche du gain rapideet facile. Les effets d'un tel dérè-glement sont vécus et subis jus-qu'à ce jour. Le secteur commer-cial, héritant déjà des pratiquesillicites permises par le phénomè-ne de pénurie - et de l'absurdeprogramme anti-pénurie de la findes années 1980 du siècle der-nier, mis en œuvre par le gouver-nement de l'époque -, dévierarapidement une grande partie deses activités vers l'informel; unphénomène dont l'Algérie seplaint depuis plus de 20 ans etqu'elle n'arrive pas à juguler,encore moins à neutraliser.

L'administrationencadre l'économie

C'est ainsi que, après les pre-mières phases d'évolution - léga-le, anarchique ou illicite - du sec-teur du commerce, lequel est his-toriquement la première locomoti-ve des changements, le mouve-ment est inexorablement appeléà s'essouffler en cours de route sil'administration - puissancepublique - n'arrive pas à prendrele train des réformes tendant à samodernisation. Le mouvementde réformes devant toucher labase économique - l'expérienceest vécue par plusieurs pays - nepeut s'enclencher et prendrevigoureusement son élan quedans un cadre social et adminis-tratif évolué, susceptible d'affron-ter les nouvelles réalités sur labase d'une vision claire et mar-quée par le sens de la prospecti-ve.

Il y a lieu de souligner que,depuis le début des années2000, une multitude de modes degestion, de méthodes de travail,de formes de contractualisation etde techniques industrielles ont vule jour dans la sphère écono-mique et commerciale, sans pourautant que le cadre administratifait pu subir des changementssubstantiels intégrant toutes cesnouvelles données.

Le plan d'action du gouvernement, adopté jeudi dernier par l'Assemblée populaire nationale, se veut une feuille deroute pour ce que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé le «New deal», un concept emprunté à l'histoirede l'économie américaine, laquelle subira, une profonde réforme après la grande dépression de 1929.

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ÉCONOMIEN° 2742 - Dimanche 16 février 2020 Les DEBATS

Pour répondre aux besoins du marché

La poudre de caroube, une alternativeà l'importation de cacao

S'exprimant lors d'uneconférence de pres-se animée à l'issued'une rencontre

consacrée au lancement de cenouveau produit sur le marchélocal, en présence d'opérateurséconomiques activant dans ledomaine de l'industrie agroali-mentaire, M. Boublenza a déclaré: «Le caroubier constitue une véri-table plus- value pour l'économienationale, s'il est valorisé, sachantque son exploitation économiquepermet d'économiser de 30 à 35millions de dollars par an, facturede l'importation de la poudre decacao, outre la création de postesd'emploi et le renflouement duTrésor public en devises, après lelancement de l'exportation de l'ex-cédent de caroube».

Les importations de l'Algériede cacao sont passées de 5 000tonnes en 2015 à 17 000 tonnesen 2019, alors qu'il était possibled'exploiter la poudre de caroube,reconnue mondialement par lesexperts de la santé et de la nutri-tion pour ses caractéristiquesnutritionnelles, comme matière

première dans la production duchocolat, a-t-il expliqué.

La Sarl Boublenza qui a réussià exporter la poudre de caroubevers 35 pays à travers cinq conti-nents durant la dernière décennie,aspire à percer davantage dans ledomaine à la faveur de la nouvel-le orientation du gouvernementsur la valorisation et l'exploitationdes produits forestiers, a faitsavoir M. Boublenza.

118 caroubiers peuvent êtreplantés par hectare, pouvant pro-duire, après trois ans, 8 tonnes depoudre de caroube dont lademande mondiale est en haus-se, d'année en année, étant clas-sée produit naturel bio, a-t-il expli-qué. La Sarl Boublenza a signéune convention de coopérationavec l'Institut national desrecherches forestières pour déter-miner les espèces connues pourleur résistance aux changementsclimatiques, a-t-il précisé.

A cet effet, la Sarl Boublenza alancé un grand atelier scientifiquepour le développement d'un com-plément alimentaire (solutionparapharmaceutique) extrait de la

caroube pour le traitement de ladiarrhée.

Selon les experts, ce type decomplément alimentaire contribueà limiter les exportations de pro-duits finis ou encore de sub-stances chimiques brutes utili-sées dans la fabrication des pré-parations pharmaceutiques anti-diarrhéiques et d'autres médica-ments destinés au traitement decertaines pathologies relevant dela médecine interne, qui pour-raient avoir de graves séquellessur la santé dont des maladieschroniques et des tumeursmalignes. Se référant à desétudes économiques prospec-tives, M. Boublenza a affirmé qu'àl'horizon 2050, la production ducacao (matière première essen-tielle pour la production du choco-lat) reculera de 50 à 60%, en rai-son de la rareté des ressourcesen eau qui marquera les zones deproduction en Afrique (Côted'Ivoire, Ghana, Sénégal,Ethiopie), induisant l'augmenta-tion des prix de cette matièrebrute, notamment au vu de lademande croissante.

Ainsi, l'investissement dans lapoudre de caroube apportera unegrande plus-value à l'économienationale.

Pour sa part, M. IsiakhemArezki, président d'Iso-9 interna-tional Sarl, spécialisée dans l'in-dustrie de la transformationagroalimentaire, a affirmé quel'Algérie serait capable de réduirele taux d'importation du cacao à50% dans les cinq prochainesannées, ce qui contribuera à laréalisation d'un sursaut écono-mique dans les régions d'activité.

Les grandes ressources natu-relles inexploitées que recèlel'Algérie pourraient, a-t-il relevé,constituer un levier important dedéveloppement pour la diversifica-tion de l'économie nationale àmême de réduire les exportations,notamment des huiles végétalesextraites d'arbres rares. Créneauporteur et créateur d'emplois et derichesses, M. Isiakhem a estiméqu'il était temps que «l'économieforestière» bénéficie d'un intérêtsoutenu et de l'accompagnementnécessaire.

Reda A.

La poudre de caroube produite localement se veut une alternative à la poudre de cacao àmême d'économiser des millions/an en devises à utiliser dans la mise en valeur desterres agricoles pour la plantation de caroubiers, a indiqué M. Chakib Boublenza,manager général de la Sarl Boublenza, spécialisée dans la transformation des graines decaroube en produits dérivés.

L'attention dont a bénéficiédepuis 2006 le corps de l'adminis-tration de l'Etat, lorsque fut adop-tée la nouvelle loi sur la Fonctionpublique, ne s'est malheureuse-ment focalisée que sur les nou-veaux avantages qu'offre le corpsde l'administration de l'Etat et surles grilles salariales en découlant(statuts particuliers des différentscorps de l'administration).Cependant, la surenchère salaria-le avait amené, à l'époque, legouvernement à se déjuger plu-

sieurs fois sur les grilles accor-dées à certains corps de métiers.L'une des plus grosses épinesétait sans doute celle des corpscommuns qui en sont arrivés àprendre en otage les structuresdans lesquelles ils exerçaientdans l'objectif de faire plier legouvernement à leur revendica-tion d'intégration dans les corpstechniques. Actuellement, lapression vient du demi-million dejeunes en position de préemploidans les différentes structuresde l'administration et à qui le pré-cédent gouvernement, celui de

Bedoui, avait promis l'intégrationpure et simple dans l'administra-tion. Le nouveau Premierministre, Abdelaziz Djerad, n'apas manqué, lors de son passa-ge devant l'APN de relever cer-taines incohérences de la Loi definances 2020 votée endécembre dernier, où, à despostes de dépense, il n'est pasprévu de sources de finance-ment.

Avec, actuellement, près dedeux millions de fonctionnairespayés sur le budget de fonction-nement de l'État, et avec des mil-

liards de dinars destinés chaqueannée à l'alimentation du budgetd'équipement piloté par cettemême administration, le «débat»semble se cantonner dans unevision purement salariale (sta-tuts, relèvement de salaires,déblocage de nouvelles indemni-tés, primes de rendement, derisques…), sans qu'une analyseapprofondie ait pu être initiéepour ce secteur de la vie nationa-le, de façon à redéfinir les véri-tables missions dévolues auxstructures de l'Etat dans l'étapehistorique qu'il traverse et la qua-

lité des prestation qu'elles sontcensées fournir aux citoyens etaux partenaires économiques.Le plan d'action du gouverne-ment se traduira par des pro-grammes sectoriels qui serontpilotés par les directions dewilaya. Sa réussite dépend étroi-tement des réformes de moderni-sation visant l'administrationdans ses aspects de ressourceshumaines - formation, recrute-ment et gestion -, d'infrastruc-tures, de parc matériel et d'accèsà la numérisation.

S. T.

Recommandé lors du Salon de l'électricité et desénergies renouvelables

Orienter la politiquedu secteur vers l'efficacitéénergétique

Orienter la politique généra-le de l'énergie vers l'efficacitéénergétique a constitué jeudi àAlger la principale recomman-dation des participants à la 3ème

édition du Salon de l'électricitéet des énergies renouvelablesSEER 2020, ont indiqué lesorganisateurs de cet événe-ment dans un communiqué.

A l'occasion de la clôturede la 3ème édition du SEER 2020,plusieurs recommandationsont été présentées aux partici-pants à cet événement, dont lethème était «L'économied'énergie».

Selon la même source, «lepoint essentiel sur lequel tousles participants ont convenudurant le SEER 2020 est laredéfinition des priorités parrapport à la politique généraleénergétique».

«Au lieu d'investir dans denouvelles sources d'énergie,il faut préconiser l'efficacitéénergétique. En résumé, lemot d'ordre de l'événementest un KW économisé coûtemoins cher qu'un KW pro-duit», affirment les auteurs deces recommandations.

Les participants à cettemanifestation ont égalementestimé que l'économie d'éner-gie n'est pas seulement l'affai-re de l'Etat ou des entre-prises, toutes les parties étantconcernées, notamment lesménages.

Par exemple, l'économied'énergie réalisée uniquementdans le bâtiment représente40% de l'énergie produite.

De plus, les universitaires,experts et responsables dusecteur énergétique nationalont plaidé en faveur de la sen-sibilisation et le renforcementdes moyens de sensibilisa-tion aux gestes simples pourréaliser des économiesd'énergies, en encourageantles partenariats, qu'ils soientprivés, publics, ou mixtes(algériens -étrangers), dans ledéveloppement de solutionspour l'économie d'énergie.

Par ailleurs, il a été recom-mandé de veiller à l'applica-tion des textes juridiquesexistants et en vigueur dansle domaine de l'économied'énergie, sans penser à encréer d'autres.

Les participants ont enfinappelé à valoriser les résul-tats des recherches des uni-versités et centres derecherche et tisser des liensentre ces acteurs et le mondedes affaires et des entre-prises.

F. R.

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DIVERSN° 2742 - Dimanche 16 février 2020Les DEBATS

Depuis 10 ans

Plus forte hausse pour les dépensesmilitaires mondiales

La progression a atteint au total 4%,selon le rapport annuel de l'institutIISS publié vendredi peu avant ledébut de la Conférence sur la sécu-

rité de Munich.En ouverture de cette grand-messe

annuelle internationale sur les questions dedéfense, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a planté le décor.

«Année après année, nous nous éloi-gnons de l'objectif d'une coopération interna-tionale visant à créer un monde pacifique»,a-t-il regretté.

La «compétition des grandes puis-sances» gagne «toute la planète», a dit leprésident allemand, en critiquant l'égoïsmenational répandu à ses yeux par les Etats-Unis de Donald Trump qui refusent «l'idéemême d'une communauté internationale».

«Le monde ne peut pas se permettre unecourse aux armements», lui a fait écho laprésidente démocrate de la Chambre desreprésentants, Nancy Pelosi, parlant d' «éro-sion préoccupante des cadres pour lecontrôle qui ont rendu le monde sûr pendantdes décennies». Les dépenses militaires«ont augmenté avec la sortie des économies

de la crise financière (de 2008) et sous l'ef-fet d'une perception accrue des menaces», arelevé le directeur général de l'Institut inter-national d'études stratégiques (IISS,International Institute for Strategic Studies).

La mort du traité FNI sur les forcesnucléaires intermédiaires (portée de 500 à 5500 km) en 2019 et l'extinction potentielle dutraité New Start sur les armes nucléairesintercontinentales en 2021 bouscule l'ordreinternational post-Guerre froide, tout commela montée en puissance de la Chine ainsiqu'une série de crises régionales, del'Ukraine à la Libye.

Dans un tel contexte, les deux plus grosbudgets militaires mondiaux, ceux des Etats-Unis (685 milliards de dollars) et de la Chine(181 milliards), poursuivent leur croissanceexponentielle, avec une hausse de 6,6%dans les deux pays en 2019 par rapport à2018.

Les dépenses américaines ont augmentéà elles seules de 53,4 milliards de dollarsl'an dernier, soit l'équivalent du septièmebudget mondial de la défense, après ceux del'Arabie saoudite (3e), de la Russie (4e), maisavant ceux de la France (8e).

En Europe, les interrogations grandissentdevant le risque de désengagement desEtats-Unis, de plus en plus centrés surl'Asie-Pacifique, même si ces derniers ontrenforcé pour l'heure leur présence militairedans l'est du continent, tout comme dans leGolfe.

Les pays membres de l'Otan, Allemagneen tête, sont aussi budgétairement sous lapression du président américain DonaldTrump qui leur réclame un effort plus massifpour arriver à l'objectif de dépenses égales à2% du PIB.

Après Donald Trump en 2018, le prési-dent français, Emmanuel Macron, a, enoutre, «semblé jeter le doute» à son tour surl'engagement de solidarité collective au seinde l'Alliance en cas d'agression de l'un deses membres, rappelle l'ISS.

Il a aussi ébranlé ses partenaires en esti-mant l'Otan en état de «mort cérébrale».«Deux des trois puissances nucléaires del'Alliance (la troisième étant le Royaume-uni)ont ainsi semé l'incertitude sur cette ques-tions clé de la sécurité collective», souligneJohn Chipman.

Reda A.

Les dépenses militaires mondiales ont connu, l'an dernier, leur hausse la plus élevéedepuis 10 ans, sur fond de rivalités croissantes et de ce que le chef de l'Etat allemanda qualifié de «dynamique destructrice» au plan mondial.

D es milliers de partisans deMoqtada Sadr ont défilévendredi à Baghdad et

dans le sud de l'Irak, affirmantdénoncer des "atteintes aux sym-boles religieux" après des critiquessans précédent contre le leaderchiite lors d'une manifestation etsur les réseaux sociaux.

«Nous sommes un seul clan etnotre chef est Moqtada Sadr»,scandait la foule d'hommes, cer-tains en habits traditionnels, qui adéferlé sur la place Tahrir deBaghdad au milieu des manifes-tants anti-pouvoir.

Depuis plusieurs jours, le lea-der chiite a retiré son soutien auxprotestataires qui dénoncentdepuis le 1er octobre la corruptionde la classe politique et réclamentson renouvellement.

Moqtada Sadr a notammentréclamé sur Twitter la fin desmanifestations mixtes et accuséles protestataires de consommeralcool et drogues.

Ses tweets ont provoqué lacolère des manifestants, qui l'ac-cusaient déjà de les avoir trahisen soutenant le Premier ministredésigné, Mohammed Allawi.

Les protestataires, eux, refu-sent celui qui a déjà été ministredeux fois au sein du systèmequ'ils veulent mettre à bas.

Vendredi, à Baghdad, maisaussi à Bassora ou Najaf (sud),les sadristes ont dit défiler pourdéfendre leur leader, ancien chefde milice, objet de quolibets surles réseaux sociaux et dénoncé laveille sur Tahrir par une manifes-tation de centaines d'Irakiennes.

«On refuse les saboteurs quise glissent parmi les manifes-tants, cassent le pacifisme dumouvement et insultent les pro-

phètes et les symboles religieux»,affirme ainsi l'un d'eux sur Tahrir.

Jeudi sur Twitter, Sadr avaitprévenu que son mouvement neresterait «pas les bras croisés etsilencieux face aux insultescontre la religion, la morale et lapatrie».

Des affrontements ont récem-ment opposé les manifestants etles partisans de Moqtada Sadr,les «casquettes bleues», faisanthuit morts dans les rangs des pro-testataires.

M. Allawi a jusqu'au 2 marspour soumettre la liste de ses

ministres à un vote de confiancedu Parlement, qui n'a pas jusqu'iciannoncé de session extraordinai-re avant la fin des vacances par-lementaires, devant officiellements'achever mi-mars.

De nombreuses sources poli-tiques assurent que les négocia-tions n'avancent pas, entre despartis décidés à conserver leurspostes au sein du cabinet et unerue intransigeante qui poursuit sonmouvement, pourtant déjà marquépar près de 550 morts et 30 000blessés selon un bilan officiel.

L. N.

Irak

Des milliers de partisans de Moqtada Sadr défilent

CCrriissee ppoolliittiiqquuee eennBBeellggiiqquuee

Le retour aux urnesse rapproche

La crise politique en Belgiques'enlise et la perspective d'unretour aux urnes se rapproche,estimait la presse samedi, au len-demain de l'échec d'une nouvelletentative de rapprochement dessocialistes et des nationalistes fla-mands pour former l'ossatured'une coalition.

«Les élections se rappro-chent», affirmait en une, le journalflamand Het Laatste Nieuws. Ellessont «de plus en plus inévitables»,titrait le quotidien francophone LaLibre Belgique. Ou «inéluctables»,selon l'Echo.

La Belgique est sans gouverne-ment de plein exercice depuis le 18décembre 2018, quand le Premierministre d'alors, le libéral CharlesMichel, a présenté sa démission auroi Philippe à la suite du départ dugouvernement des nationalistesflamands de la N-VA, sur fond dedésaccord sur la question migra-toire. Et depuis les élections du 26mai 2019, cinq «missions» se sontsuccédé pour tenter de rapprocherle PS francophone et la N-VA, quece scrutin a consacrés premièresforces politiques respectivementau sud et au nord du pays.

Aucune de ces missions n'estparvenue à l'étape d'envisager laformation d'une future coalition.Vendredi soir, c'est le ministre dela Justice, le chrétien-démocrateflamand Koen Geens, désigné le 31janvier, qui a jeté l'éponge.

Une décision précipitée par desdéclarations du chef du PS PaulMagnette comparant à «un vraisupplice» les négociations avec laN-VA, parti séparatiste souhaitantla poursuite du transfert de compé-tences de l'Etat fédéral vers lesrégions. «Conseil d'ami : n'essayezplus N-VA et PS», écrivait samedile quotidien Le Soir, jugeant qu' «ilfallait être Hibernatus ou moineces derniers mois pour ne pasavoir compris que le PS ne monte-rait pas dans un gouvernementavec la N-VA».

La Belgique est coutumière del'instabilité politique. En 2010-2011, ce royaume de 11 millionsd'habitants avait vécu sans gou-vernement pendant 541 jours, unrecord.

Cette absence de gouverne-ment fédéral de plein exercice pré-occupe la Commission européen-ne et la Banque nationale deBelgique (BNB), sur fond de déra-page des finances publiques et dela dette.

«Il faut absolument remettre leschoses en ordre. Si on ne fait rien,la Belgique va se retrouver avec ledéficit public le plus élevé despays européens, mis à part l'Italie»,a mis en garde vendredi, le gouver-neur de la BNB, Pierre Wunsch.

R. N.

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SOCIÉTÉN° 2742 - Dimanche 16 février 2020 Les DEBATS

Oran

L'escargot, caviar rampant inonde le marché

Par la force des choses, ce "caviarrampant" inonde les marchéspopulaires et de proximité à Oranet constitue le centre d'intérêt des

tables oranaises.La culture de consommation des escar-

gots chez les Oranais encourage son com-merce, qui n'est plus l'apanage des ven-deurs ambulants qui sillonnaient autrefoisles quartiers populaires. La vente de ce gas-téropode a conquis tous les marchés cou-verts et ouverts d'Oran et même les grandessurfaces, a-t-on constaté.

Tous les types d'escargots ramassésdans les montagnes, les forêts et leschamps des wilayas de Relizane, Saïda,Alger, Sig (Mascara), Tlemcen et Médéasont disponibles dans les marchés oranaisà des prix presque à la portée de tous, aindiqué à l'APS un commerçant, spécialisédans la vente d'escargots à hai "Oussama"(ex-Boulanger).

Un promeneur dans ces espaces com-merciaux sera étonné de voir la quantitéd'escargots proposée à la vente et leurs dif-férentes variétés, allant des plus petits auxplus grands, du bariolé au blanc, du marronfoncé au chatain, avec ou sans lignesjaunes, ainsi que le gris considéré comme lemeilleur et le plus cher, a affirmé

Kheddouma Hocine, qui fournit, quotidien-nement, les escargots aux commerçantsambulants disséminés dans les marchés.

Au sujet de la quantité d'escargots qu'ilreçoit, ce fournisseur a indiqué que "celadépend des régions, en l'occurrence selonle climat de chaque région, soulignant que"tous les escargots exposés dans les mar-chés sont sauvages, c'est-à-dire qu'ils sontde grande qualité et propres, ce qui lesrend, après cuisson, meilleurs que lesescargots d'élevage," explique-t-il en finconnaisseur.

Le marché des escargots à Oran fournis-sait, auparavant, un seul type de ce gasté-ropode, le fin, mais aujourd'hui, le consom-mateur oranais a plusieurs choix et peut ytrouver plusieurs espèces aux noms toutaussi différents comme "Beyad", "Naïdja" et'Boukrar" connu par son grand volume et sacouleur grise que les vendeurs appellent le"caviar algérien" ou "caviar rampant", selonKaddour, un vendeur en provenance deTafraoui, qui a une longue expérience dansle ramassage et la vente d'escargots.

La disponibilité de ce produit à longueurd'année a encouragé un investisseur ora-nais à exporter les escargots vers l'Espagneet l'Italie, mais cette initiative, qui a débutéen 2006, n'a pas duré très longtemps pour

des raisons non déterminées, selon desinformations recueillies à la Chambre decommerce et de l'industrie de l'Oranie(CCIO).

La vente D'escargots, uncommerce fructueux

L'escargot, très prisé par les consomma-teurs oranais, est devenu une source de reve-nu pour de nombreuses familles. Des jeuneset des vieux, en compagnie de leurs épouses,se dirigent aux premières heures de la mati-née vers les zones montagneuses pourramasser les escargots, a indiqué le présidentde l'association "Chafiallah" d'Oran, spéciali-sée dans l'élevage d'oiseaux et d'animaux etdans la protection de l'environnement. Leszones montagneuses de la région dont DjebelK'har (ex Montagne des lions), la "forêt deM'sila" et "Granine", à l'est et à l'ouest d'Oran,sont les zones privilégiées où l'escargot estextrêmement abondant, notamment avec lachute de pluies, qui encourage ces gastéro-podes à sortir de leurs cachettes, facilitant leramassage, ajouté Maamar Chafiallah.

Quant aux prix, ceux-ci varient entre 200et 300 dinars le kilo en hiver et passent à 400DA durant la saison sèche où les ventes stag-nent, indique un vendeur au marché de hai

"Medina Jdida" d'Oran, signalant qu'il s'appro-visionne auprès du fournisseur principal à unprix de référence ne dépassant pas 250 DA lekilogramme.

Le prix peut atteindre 560 DA le kilo en étéen raison de la forte demande, notammentpar la communauté algérienne établie àl'étranger en visite à Oran dont les membresachètent de grandes quantités d'escargots:"Boukrar" ou "Beyad", les plus demandés enraison de leur qualité, mais plus rares dansles marchés en comparaison avec les autresvariétés.

La cherté des escargots est due, selon unvendeur de la région de Sig (Mascara), propo-sant sa marchandise au marché de haiMahieddine (ex Eckhmül), à la chaleur où ildevient difficile de trouver les escargots dansles zones montagneuses, ainsi qu'à certainsoiseaux qui s'en nourrissent, ce qui nécessitede grands efforts dans le ramassage du

"bebbouche" qui reste caché parmi lesroches et qui est appelé le "jeuneur".

L'escargot.... soupe et autresbienfaits

Les Oranais étant connus pour leur pen-chant pour les escargots s'ingénient à prépa-rer des plats succulents, notamment la"soupe d'escargots" dont la préparationnécessite de nombreuses herbes médicinaleset aromatiques et d'épices et qui est préparéeen hiver pour traiter les affections dues aufroid.

Les escargots sont laissés, une nuit entiè-re, dans la semoule afin qu'ils se débarras-sent de tous leurs déchets. Ils sont, ensuite,lavés à l'eau vinaigrée, jusqu'à ce qu'ils sedébarrassent de tous leurs secrétions et sontalors placés dans une marmite pour la cuis-son après lecture de la sourate de la Fatiha etle "Tekbir", selon Mme Nacéra, qui est entrain d'élaborer un livret de recettes sur les dif-férentes façons de cuire les escargots, quifont partie de l'art culinaire populaire algérien,ainsi que sur ses bienfaits sur la santé.

Ce plat traditionnel n'est pas seulementpréparé par les familles oranaises, mais a pus'introduire dans les restaurants, voire dansles grands restaurants des établissementshôteliers et occupe même une place de choixdans les menus proposés aux clients, ce quinécessite le classement de la "soupe d'escar-gots" patrimoine national, selon Mme Nacéra.Ce qui a rendu les escargots très prisés parles Oranais c'est incontestablement leurvaleur nutritive et leurs bienfaits sur la santé,sachant que ces gastéropodes ne se nourris-sent que d'herbes de la nature, selon lamême source, soulignant que le mucus desescargots était utilisé par nos grands mèrespour leur vertu anti vieillissement, sachantque de nombreux laboratoires de cosmé-tiques dans le monde l'utilisent dans la pro-duction de préparations aux caractéristiquesnaturelles pour la forme et la beauté et pourtraiter les rides du visage.

La consommation des plats de "beb-bouche" va de pair avec les contes populaireset possède une symbolique particulière dansles oeuvres littéraires mondiales dont"L'escargot entêté" de Rachid Boudjedra,ainsi que sa grande présence dans les pro-verbes populaires du monde entier due à salenteur.

R. O.

La capitale de l'Ouest algérien s'est transformée avec le temps en véritable pôle de commercialisation de l'escargot,localement appelé "bebbouche" par les habitants de la région et provenant des quatre coins du pays.

U n recul de près de 40 %des effectifs des oiseauxmigrateurs a été enregistré

dans les zones humides de lawilaya de Jijel par rapport à lamême période de l'année précé-dente au terme de

l'opération de dénombrementhivernal des oiseaux migrateurs, aindiqué jeudi la directrice du parcnational de Taza, Lylia

Boudouhane. Le dénombrementhivernal, mené durant la secondemoitié du mois de janvier, a montréla présence de 6.678 oiseaux de 40espèces présentant un net recul deprès de 40 % par rapport aux10.728 oiseaux de 48 espècesdénombrés en janvier 2019, a pré-cisé à l'APS la même responsable.

Mme Boudouhane a considéréque "les changements climatiques

qui affectent toutes les parties duglobe pourraient expliquer ce reculobservé au niveau de 30 plansd'eau de la wilaya" au cours del'opération de dénombrementmenée par la Conservation desforêts de la wilaya de Jijel avec leconcours d'enseignants et d'étu-diants universitaires.

Parmi les espèces observées,a-t-elle indiqué, figurent notamment

le canard colvert, la nette brune, lanette grise, le canard pilet et l'éris-mature à tête blanche.

La zone humide Rejla de Tahera été cet hiver la plus prisée dans lawilaya accueillant 1.950 oiseaux de25 espèces, suivie de GhedirHamza avec 1.082 oiseaux de 25espèces et la zone humide BeniBelaïd, classée Ramsar, avec 547oiseaux de 19 espèces, selon la

même source. Outre leur rôle éco-logique, les zones humides de Jijelpeuvent, a affirmé MmeBoudouhane, constituer une sourcede richesses par l'encouragementde l'écotourisme et de ce qui estcommunément appelé tourisme dedécouverte au regard de leur richebiodiversité qui en fait unemosaïque vivante s'offrant à cielouvert. F. M.

Zones humides à Jijel

Recul de 40 % des effectifs des oiseaux migrateurs

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Le projet d’ériger El-Menea en wilayadevra incessamment passer à la phase

d’exécution, en vue de réaliser ses objectifsen matière de développement local, a affirméjeudi le wali de Ghardaïa, Boulem Amrani.S’exprimant en marge de la cérémonie d’ins-tallation du nouveau wali délégué d’El-Menea,Aissa Aissat, organisée au siège de la wilayadéléguée d’El-Menea, M.Amrani a indiquéque la réussite du projet de wilaya demeuretributaire de la participation efficiente etsérieuse des citoyens à ce chantier.

Afin d’asseoir les bases d’une véritablewilaya et contribuer au développementsocioéconomique de la région, six commis-sions ont été mises en place, conformémentà l’instruction interministérielle N-3004

du18/12/2019, pour déterminer les méca-nismes de transfert de moyens matériels ethumains pour garantir le bon fonctionnementdes institutions de l’Etat en général etconcrétiser un développement harmonieuxdurable et créateur de richesse.

«La priorité doit être ainsi accordée audéveloppement intégré, planifié sur la based’une concertation entre les citoyens et lesresponsables de la wilaya en vue de concré-tiser une meilleure prise en charge desattentes du citoyen et permettre une égalitédes chances et le désenclavement», a soute-nu le wali de Ghardaïa.

Les pouvoirs publics ont mis en place desmesures d’accompagnement dans le butd’augmenter l’attractivité de la région d’El-

Menea réputée pour ses potentialités agri-coles et touristiques et d’attirer les investisse-ments pour créer l’emploi et absorber le chô-mage, a-t-il souligné.

De son côté, le nouveau wali déléguéd’El-Menea a insisté sur la nécessité d’insuf-fler une dynamique de développement à El-Menea avant d’exhorter les citoyens de larégion à faire preuve de civisme par une par-ticipation citoyenne à la gestion des affairespubliques de la région tout en favorisant ledialogue constructif et la communication.

Ont pris part à cette cérémonie d’installa-tion, les autorités de la wilaya de Ghardaïaainsi que ceux d’El-Menea et les élus et lesreprésentants de la société civile.

T. K.

«Les habitants des communesde Ouenza, Aouinet,Boukhadra, Bir El Dhab,Morsott et El-Meridj seront

approvisionnés avant la fin du mois de juinprochain en eau potable à partir de ce barra-ge qui renferme actuellement 140 millions dem3 d’eau», a précisé le même responsablelors d’une conférence de presse tenue à lamaison de la presse Malek Benabi.

«Les travaux de réalisation d’un réseaude distribution d’eau sur une longueur de 18km à partir du barrage sont presque ache-vés», a ajouté le même responsable, souli-gnant que l’installation de la station monoblocde traitement des eaux a atteint 80% d’avan-cement.

La mise en service de ce nouvel ouvragehydraulique, dont la capacité de stockage est

estimée à environ de 160 millions m3, per-mettra de fournir de l’eau potable aux habi-tants des communes du nord à court terme,avant d’étendre les travaux pour atteindre lescommunes de Chréa et Bir Mokadem àmoyen terme.

De plus, la station d’épuration des eauxusées implantée dans la zone de AinZerrouk sera mise en service au cours del’année 2020, a fait savoir le directeur desressources en eau, qui a confirmé l’achève-ment de tous les travaux de réalisation etd’aménagement, dans l’attente du raccorde-ment aux réseaux d’assainissement descommunes de Tébessa, Hammamet,Bekkaria et Boulhaf Dir, avant l’extension duprojet pour inclure d’autres communes.

Cette station, première du genre dans lawilaya de Tébessa, permettra de traiter

48.000 m3 d’eaux usées par jour, a soulignéla même source, relevant que l’eau obtenueaprès le filtrage sera consacrée à l’irrigationen raison du caractère agro-pastoral de cettewilaya. Concernant la commune de Chréaqui souffre d’un grand déficit en matière d’ap-provisionnement en eau potable, le mêmeresponsable a précisé que plusieurs projetssont en cours de réalisation dans le butd’améliorer l’alimentation en eau de ses habi-tants.

Un projet urgent a été mis en place pourcette commune, dont la réalisation de 2 sta-tions de pompage d’une capacité de 60 litrespar seconde, 2 puits profonds, ainsi que larelance de l’étude technique du projet de réa-lisation du barrage de Ain Babouche, aconclu M. Bencheikh.

Reda A.

8 N° 2742 - Dimanche 16 février 2020Les DEBATS

RÉGIONSTébessa

Mise en exploitation prochainedu barrage de Ouldjet Mellegue

Ghardaïa

Projet d'ériger El-Menea au rang de wilaya

Souk Ahras

Distribution de 3 800 logementsavant la fin mars

Au total 3 827 logements de typepublics locatifs seront distribués à

leurs bénéficiaires «avant fin mars pro-chain», à travers plusieurs communesde la wilaya de Souk Ahras, a-t-onappris jeudi du wali, Lounes Bouzegza.

S’exprimant en marge d’une réuniondu conseil de l’exécutif local, consacréeau dossier du logement, ce responsablea indiqué à l’APS que cet «important»quota sera réparti sur le chef-lieu dewilaya (1 978 unités) et sur les com-munes de M’daourouch (790), Sédrata(500) Bir Bouhouche(100), Taoura (95),Henancha (90), Oum Laâdaim (56),Ouled Idriss (46), Ain Soltane (22) et 50unités pour chacune des communes deOuillane, Ain Zana, Safel et El Ouiden.

Lors de cette réunion à laquelle ontpris part les représentants des adminis-trations concernées, M. Bouzegza ainsisté sur la réalisation, parallèlement àces logements, d’infrastructurespubliques (écoles, salles de soins,siège de sûreté) et d’aires de jeux et deloisirs pour enfants.

Le wali a également souligné quel’Etat a mobilisé un budget considérablepour permettre aux citoyens de s’établirdans leurs régions d’origine à

travers la mise en place de la formu-le de l’habitat rural, indiquant à cet effet,que plus de 3 000 logements rurauxattendent d’être réalisés dans la wilayade Souk Ahras.

Il a également été signalé au coursde cette réunion que la wilaya de SoukAhras a bénéficié de 5 320 logementsde type location-vente (AADL) parmilesquels 1 200 sont en cours de réalisa-tion à la cité Berral Salah et 1 500autres au niveau du plan d’occupationdu sol n9 (POS n9) de Souk Ahras, enplus de 500 autres à M’daourouch.

M. S.

Tindouf

Des logementssociaux serontattribués avant le mois de Ramadhan

Au moins 1.402 logements sociauxlocatifs vont être attribués à leurs

bénéficiaires avant le mois deRamadhan prochain dans la wilaya deTindouf, a-t-on appris jeudi des servicesde la wilaya.

Dans un point de presse en margede l’inspection de certains chantiers encours, le wali de Tindouf, YoucefMahiout, a indiqué que l’opération detirage au sort pour la remise des clefsaux bénéficiaires, dont les listes nomi-natives ont été rendues publiques endécembre dernier, sera organisée à lafin du mois de février en cours.

Le wali a expliqué le retard accusédans la distribution de ces logementspar la lenteur des travaux de réalisationdes voies et réseaux divers (VRD), lesaménagements extérieurs et lesespaces verts, pour la réunion desconditions d’une vie décente.

Selon le même responsable, les tra-vaux d’aménagement de ces loge-ments, confiés à divers secteursconcernés, tirent à leur fin pour êtrelivrés dans les prochains jours.

Le wali de Tindouf a instruit les res-ponsables locaux afin d’hâter le rythmedes travaux pour la livraison de ceslogements dans les meilleurs délais.

Des suggestions seront soulevéesaux autorités centrales pour l’adapta-tion, à la demande de la populationlocale, du mode architectural et urbanis-tique des projets d’habitat aux spécifici-tés de la région aux conditions clima-tiques et naturelles spécifiques, a assu-ré M.Mahiout.

R. F.

La mise en exploitation du barrage de Ouldjet Mellegue (wilaya de Tébessa) permet-tant d'approvisionner les habitants des communes du nord de la wilaya est prévueavant la fin du premier semestre 2020, a indiqué jeudi le directeur des ressources eneau, Zaki Bencheikh El Hocine.

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CONFLITSN° 2742 - Dimanche 16 février 2020 Les DEBATS

Syrie

Un hélicoptère de l'armée abattupar les rebelles pro-Ankara

Depuis décembre, lepouvoir de Bachar al-Assad, appuyé par sonallié russe, a repris son

offensive dans le nord-ouestsyrien contre l'ultime grand bas-tion des jihadistes et des rebelles,malgré les avertissements du voi-sin turc.

Cette progression sur le terrains'accompagne de violents bom-bardements qui, selonl'Observatoire syrien des droits del'homme (Osdh), ont tué vendredihuit civils, dont trois enfants. Cinqdes victimes sont mortes lors defrappes russes sur le village deMaarata, près de la ville d'Atareb,dans la province d'Alep.

La Turquie et ses supplétifssyriens, déployés dans le nord-ouest, tentent d'entraver l'avancéedu régime, qui contrôle désormaisprès de la moitié de la provinced'Idleb.

Un hélicoptère de l'armée aainsi été touché vendredi «par unmissile ennemi près d'Orum al-Kobra», secteur «où sont

déployés des groupes terroristesarmés soutenus par la Turquie»,selon une source militaire citéepar l'agence officielle syrienneSana.

Le tir ayant causé le crash aété revendiqué par une alliancede groupes rebelles pro-Ankara,le Front national de la libération(FNL).

La source de l'agence Sanan'a pas donné de bilan précis,indiquant seulement que l'équipa-ge de l'hélicoptère avait été tué.L'Osdh a, pour sa part, fait état dedeux pilotes tués et imputé lecrash à un missile des forcesturques.

Les autorités turques n'ont pascommenté.

Ankara, qui soutient desgroupes rebelles, maintient destroupes dans le nord-ouest syrienet y a envoyé des renforts ces der-niers jours pour entraver l'avan-cée des forces gouvernemen-tales.

Mardi déjà, un autre hélicoptè-re de l'armée syrienne avait été

abattu par un tir également imputépar l'Osdh aux forces turquesdans la province d'Idleb, voisinede celle d'Alep.

Les médias turcs avaientimputé le crash aux groupesrebelles syriens pro-Ankara.

Base militairereconquise

Illustrant les tensions entreDamas et Ankara, des affronte-ments d'une violence inédite ontopposé début février les soldatsturcs aux forces syriennes dans leNord-Ouest.

Damas martèle son intentionde reprendre l'intégralité de la pro-vince d'Idleb, sa dernière grandebataille stratégique à l'heure où lepouvoir contrôle plus de 70% dupays.

Les jihadistes de Hayat Tahriral-Cham (HTS, ex-branche syrien-ne d'Al Qaîda) dominent plus de lamoitié de la province d'Idleb ainsique des secteurs attenants danscelles d'Alep, de Hama et de

Lattaquié. Des groupes rebelles etd'autres factions jihadistes moinsinfluents sont également présentsdans ces zones.

Vendredi, les forces du régimeont repris la localité d'Orum al-Kobra dans l'ouest d'Alep aprèsavoir reconquis la base 46, situéeà 12 kilomètres à l'ouest de la villed'Alep, au terme de «violentscombats» contre les jihadistes etdes rebelles, selon l'Osdh.

D'après l'Observatoire, lescombats ont fait dans ces sec-teurs au moins 14 morts dans lesrangs des forces du rgime, contre19 dans le camp adverse.

Des forces turques s'étaientretirées jeudi de cette base, selonla même source.Avant de tomberen novembre 2012 aux mains desrebelles, elle était l'une des der-nières places fortes du régimedans le nord-ouest. L'AFP avait vudes insurgés s'y installer après deviolents combats pendant lesquelsquelque 150 soldats avaient ététués ou exécutés.

AFP

Un hélicoptère de l'armée syrienne a été abattu vendredi dans le nord-ouest de la Syrie et sonéquipage tué, deuxième crash du genre cette semaine sur fond de tensions entre Ankara et Damas,qui poursuit sa progression meurtrière face aux jihadistes et rebelles.

A u moins huit civils, dont un enfant, ontété tués vendredi par une frappeaérienne dans l'est de l'Afghanistan

alors qu'ils se trouvaient dans un pick-up, ontannoncé hier des responsables et desproches des victimes.

«Une frappe aérienne a eu lieu dans ledistrict de Sorkhrod dans le Nangarhar», adéclaré Ataullah Khogyani, porte-parole dugouverneur de cette province, ajoutant que"l'attaque ciblait des militants talibans quivoulaient établir des checkpoints sur la route,mais malheureusement des civils ont étéatteints».

L'incident est survenu au lendemain del'annonce par le chef du Pentagone, Mark

Esper, d'une trêve partielle d'une semaine enAfghanistan, dans le cadre des négociationsmenées avec les talibans en vue d'un retraitdes forces américaines du pays. M. Esper n'acependant pas précisé quand cette périodede «réduction de la violence» débuterait.

L'identité de l'auteur de cette attaque n'estpas encore connue, mais les forces améri-caines et afghanes sont les seules capablesde procéder à des frappes aériennes dans lepays.

«Nous sommes au courant de l'accusationet nous renseignons sur l'incident», a dit unporte-parole des forces américaines. Leministère afghan de la Défense a lancé uneenquête selon l'un de ses porte-parole.

Selon Talib Khan, un proche des victimes,celles-ci rentraient chez elles après un pique-nique lorsque leur pick-up a été frappé, tuanttous ceux à bord.

Les civils afghans sont régulièrement vic-times d'opérations armées terrestres ouaériennes entre forces gouvernementales etinsurgés. Fin décembre, la mission de l'ONUen Afghanistan (Manua) a estimé que leconflit afghan avait fait plus de 100 000 vic-times civiles - tués et blessés - en 10 ans. Aupremier semestre 2019, les frappesaériennes ont, pour la première fois, tuédavantage de civils que les attaques desinsurgés, selon la mission onusienne.

R. M.

Afghanistan

Au moins huit civils tués dans une frappe aérienne

Malgré la guerre

Plus de 138 000migrants et réfugiés sontentrés au Yémen

Le voyage de l'Afriquevers le Yémen reste la voie demigration maritime la plus fré-quentée au monde, selonl'ONU qui fait état de 138 000migrants et réfugiés entrésdans ce pays en 2019, endépit de la guerre qui y sévit.

En moyenne, 11 500 per-sonnes ont embarqué chaquemois sur des navires reliant laCorne de l'Afrique au Yémenen 2019, selon l'Organisationinternationale pour les migra-tions (OIM) citée dans uncommuniqué du bureau duporte-parole de l'ONU.

En comparaison, ce sontplus de 110 000 migrants etréfugiés qui ont traversé laMéditerranée vers l'Europe aucours de la même période.C'est la deuxième annéeconsécutive que la route ditede l'Est enregistre plus de tra-versées que la Méditerranée.En 2018, environ 150 000 per-sonnes ont fait le voyage.

«Alors que les tragédies lelong des routes méditerra-néennes sont bien connues,notre personnel témoignequotidiennement des abussubis par les jeunes de laCorne de l'Afrique aux mainsdes passeurs et des trafi-quants qui exploitent leursespoirs d'une vie meilleure»,adéclaré le directeur régionalde l'OIM pour la Corne del'Afrique, MohammedAbdiker.

Selon l'Agence de l'ONUpour les migrations, près de90 % des personnes arrivéesau Yémen en 2019 avaientl'intention de poursuivre leurvoyage vers le Royaumed'Arabie saoudite. Souventoriginaires des régionsrurales d'Oromia, d'Amhara etdu Tigré, plus de 90 % despersonnes faisant le voyageétaient des ressortissantséthiopiens.

Non seulement la migra-tion sur la route de l'Est n'apas été réduite par cinqannées de conflit au Yémen,mais les migrants ne sem-blent pas être découragés parles politiques d'immigrationstrictes des pays du Golfepour les sans-papiers.

La plupart voyagent à larecherche d'opportunitéséconomiques inaccessibleschez eux, tandis que d'autresfuient l'insécurité, les viola-tions des droits de l'hommeet les conditions de vie diffi-ciles. Mais la plupart ne sontpas conscients de la situationsécuritaire au Yémen, où ilssont confrontés à de gravesproblèmes de protection,notamment des combatsactifs ou des abus tels quel'enlèvement, la torture contrerançon, l'exploitation et latraite.

Dans ces conditions, l'OIMrappelle que le mécanisme deprotection le plus efficacereste l'établissement de voieslégales de migration, plaisanten faveur de «la sécurité et ladignité des migrants».

D. L.

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10 N° 2742 - Dimanche 16 février 2020Les DEBATS

FRICA INESEthiopie

La Commission électorale repousse de deuxsemaines les législatives, au 29 août

Cette nouvelle datetombe toujours enplein coeur de lasaison des pluies,

ce qui avait été vivement criti-qué le mois dernier, l'opposi-tion rappelant notamment quebeaucoup de routes du paysseront alors impraticables.

"Conformément aux dis-positions légales, nous avonsdécidé de modifier la date desélections, au 29 août", adéclaré vendredi la présiden-te de la Commission électora-le, Birtukan Mideksa.

Ces élections sont per-çues comme une étape cru-ciale dans la transition poli-tique que tente de mener àbien le Premier ministre, AbiyAhmed, 43 ans, prix Nobel de

la paix 2019, dans un contex-te de violences communau-taires croissantes.

Entré en fonctions en avril2018 après plusieurs mois demanifestations antigouverne-mentales, M. Abiy espère queles Éthiopiens lui donneront lemandat pour mettre pleine-ment en oeuvre les réformespolitiques et économiquesqu'il envisage.

"Nous travaillerons avecl'agence météorologiquenationale pour minimiser l'im-pact de la saison des pluiessur le calendrier électoral", aajouté Mme Mideksa, citéepar la radio-télévision FanaBC, proche du pouvoir cen-tral.

La campagne officielle

démarrerait le 28 mai, avecune publication des résultatsdevant survenir avant le 8septembre.

Deux partis d'opposition,le Front de libération oromo(OLF) et Ezema, avaientnotamment demandé en jan-vier à ce que le scrutin soitrepoussé à fin août, en espé-rant que les pluies serontalors moins denses.

Lors des dernières législa-tives, en 2015, la coalition aupouvoir, le Front démocra-tique révolutionnaire dupeuple éthiopien (EPRDF)avait remporté les 547 siègesà pourvoir.

Mais depuis, Abiy Ahmeda décidé de transformerl'EPRDF en un parti politique

unifié, le Parti éthiopien de laprospérité.

Cette modification contro-versée a cependant été reje-tée par l'une des quatre com-posantes de l'EPRDF, leFront de libération despeuples du Tigré (TPLF), quijusqu'à 2018 dominait la coa-lition.

Par ailleurs, l'ouverturedécidée par M. Abiy a laissélibre cours aux vieilles ran-coeurs ethniques. Lors de ladernière éruption de violence,en octobre, des affrontementsethniques en Oromia ont pro-voqué la mort de 86 per-sonnes. Et en 2018, l'Éthiopiea été le pays comptant le plusde déplacés au monde.

AFP

La Commission électorale éthiopienne a annoncé vendredi qu'elle comptait désor-mais organiser les très attendues prochaines élections législatives le 29 août, prèsde deux semaines après la date initialement annoncé en janvier.

U n certain nombre de paysd'Afrique de l'Est souffrent d'unegrave infestation de criquets, qui

est pour le Kenya la plus grave depuis 70ans, et si rien n'est fait, l'ampleur de cephénomène pourrait encore être multipliépar 500 d'ici à juin, a déclaré vendredi unporte-parole de l'ONU.

Outre le Kenya, la Somalie etl'Ethiopie subissent également la plusgrave infestation de criquets qu'ils aientconnu depuis 25 ans, tandis que Djibouti,l'Erythrée, l'Ouganda et la Tanzanieconnaissent également une forte activitéd'essaims et de reproduction de criquets,et que le risque de propagation auSoudan du Sud est élevé, a déclaréStephane Dujarric, porte-parole du

secrétaire général de l'ONU. Si rien n'est fait pour endiguer ce phé-

nomène, et avec les pluies supplémen-taires prévues, l'ampleur de cette multipli-cation des criquets pourrait encore êtremultipliée par 500 d'ici à juin, a-t-il dit."Cela pourrait avoir un impact dévasta-teur sur la sécurité alimentaire et lesconditions de vie dans les pays affectés,avec des répercussions sur la santé, surla nutrition, sur l'éducation et sur la pro-tection".

Les besoins humanitaires sont élevésdans les pays affectés et ceux exposés àun risque élevé, et davantage de fondssont nécessaires de toute urgence afinde permettre une intensification massivedes opérations de contrôle, a déclaré M.

Dujarric, ajoutant que 20 millions de dol-lars seulement avaient été promis sur les76 millions de dollars dont a besoinl'Organisation pour l'alimentation et l'agri-culture.

"La fenêtre pour contenir la crise esten train de se refermer. Nous n'avonsque jusqu'à mars pour mettre souscontrôle cette infestation, et c'est à cettedate que commencera la saison despluies et des semailles", a mis en gardeM. Dujarric, ajoutant qu'une action rapidemaintenant coûterait à la communautéinternationale beaucoup moins que d'at-tendre et de devoir répondre dansquelques mois à une crise bien plus com-plexe et coûteuse.

D. K.

Selon l'ONU

Les pays d'Afrique de l'Est subissent la pire infestation de criquets

PPoouurr ll''eexxééccuuttiioonn dduu ppllaann ddee ccooooppéérraattiioonn aannnnuueell

L'ONU va fournir au Cap-Vert15 millions de dollars

Un accord de financement de 15 mil-lions de dollars va être signé entrel'ONU et le gouvernement du Cap-Vertpour l'exécution du plan de coopéra-tion annuel, a annoncé vendredi lacoordonnatrice résidente du Bureaucommun des Nations Unies au Cap-Vert,

Ana Graça."Nous estimons qu'il s'agira d'envi-

ron 15 millions de dollars dans une ten-dance qui se produit depuis trois ans",a-t-elle dit à l'ouverture d'un ateliernational chargé de définir les princi-pales activités ainsi que le cadre bud-gétaire.

Sur ce montant, la coordinatrice aexpliqué que la moitié sont des fondspropres de l'ONU et le reste le résultatd'autres engagements déjà signés avecdes partenaires au développement.

Les priorités restent les domainessociaux tels que la santé, l'éducation, laprotection sociale et l'égalité dessexes, ainsi que d'autres domaines cri-tiques tels que la croissance écono-mique inclusive, le renforcement desprogrammes liés à la jeunesse, à l'em-ploi des jeunes et à l'employabilité.

Mme Graça a souligné que la "gran-de importance" sera accordée cetteannée à l'économie bleue. "C'est unsecteur à fort potentiel au Cap-Vert etnous espérons pouvoir multiplier lesactions (...) en créant plus d'emplois eten soutenant les petites et moyennesentreprises travaillant dans ce secteur,que ce soit en matière de pêche, d'aqua-culture, mais aussi dans la protection,les études et la recherche des océans".

R. K.

EEbboollaa

Quatre pays africainshomologuent un vaccinpréqualifié par l'OMS

Un vaccin contre la maladie à virusEbola, préqualifié depuis trois mois parl'Organisation mondiale de la Santé(OMS), a été homologué par quatrepays africains, a annoncé vendredil'OMS, qui se réjouit d'un "étape impor-tante dans la prévention contre la mala-die". "La République démocratique duCongo, le Burundi, le Ghana et laZambie ont homologué un vaccincontre la maladie à virus Ebola, 90 joursaprès sa préqualification", précisel'agence spécialisée de l'ONU, notantque l'enregistrement du vaccin dansd'autres pays est attendu dans les pro-chaines semaines.

L'homologation du vaccin signifieque le fabricant peut constituer desstocks et distribuer largement ce vaccindans les pays africains exposés aurisque de flambées de maladie à virusEbola. Une fois que les doses du vaccinhomologué seront disponibles, l'utilisa-tion du vaccin ne sera plus soumise àdes essais cliniques ou à d'autres pro-tocoles de recherche, explique l'OMS."L'approbation du vaccin anti-Ebola parces pays marque une nouvelle étapedans la lutte contre cette maladieredoutable", a déclaré le directeur géné-ral de l'OMS, le Dr Tedros AdhanomGhebreyesus, cité par le communiqué."L'Afrique se joint aux efforts visant àconsolider des progrès gagnés dehaute lutte pour mettre ses populationsà l'abri d'Ebola", a-t-il enchainé. L'OMSa accéléré l'homologation et le déploie-ment du vaccin anti-Ebola en certifiantqu'il était conforme aux normes del'Organisation en matière de qualité,d'innocuité et d'efficacité, suivant leprocessus de préqualification le plusrapide jamais mené à bien, qui avait étéannoncé en novembre 2019.

Reda A.

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12 Les DEBATS

EN DEBATN° 2742 - Dimanche 16 février 2020

Par Pepe Escobar

Les États-Unis sont en voie d’effondre-ment : les protestations contre leurordre néolibéral se font plus furibardeset étendues dans le monde chaque

jour qui passe, leurs conflits internes les para-lysent politiquement, leurs initiatives internatio-nales sont de plus en plus brouillonnes et gra-tuitement destructrices ; il est impossible,même avec la meilleure volonté du monde, dene pas s’apercevoir du déclin de l’empire amé-ricain. Reste la désertification de la culturevia Hollywood, le culte de l’argent-roi et lamarchandisation tous azimuts qu’ils ontléguée à tout l’Occident (probablement unedes causes premières de la «crétinisation desmieux éduqués » signalée par EmmanuelTodd, soit dit au passage) : qu’en ferons-nousquand l’empire sera mort ? Retrouveronsnous notre « dolce vita » ?

Une grande partie de l’Occident libéralconsidère l’interprétation américaine de lacivilisation comme une sorte de loi immuablede la nature. Mais, et si cette interprétationétait au bord d’une rupture irréparable ?

Michael Vlahos a exposé que les États-Unis ne sont pas un simple État-nation maisun « leader de système » – « une puissan-ce civilisationnelle comme Rome, Byzance etl’Empire ottoman ». Et, faut-il ajouter, laChine – qu’il n’a pas mentionnée. Un leaderde système est « un cadre identitaire univer-saliste lié à un État. Cette position est utile carles États-Unis possèdent clairement ce cadreidentitaire aujourd’hui ».

Dans un essai virulent, Alastair Crooke,notre indéfectible allié issu du renseignement,

approfondit la manière dont cette « visioncivilisationnelle » a été « déployée avecforce à travers le monde » comme uneexpression inévitable de la Destinée manifes-te des Américains : non seulement politique-ment – avec tout l’attirail de l’individualisme etdu néo-libéralisme occidentaux, mais aussien combinaison avec « les valeurs du judéo-christianisme ».

Crooke note également à quel point l’élitedu pays croit dur comme fer que sa victoiredans la Guerre froide a « affirmé de façonspectaculaire » la supériorité de la vision civi-lisationnelle américaine.

Eh bien, la tragédie post-moderne – dupoint de vue des élites américaines – est quecela pourrait bientôt ne plus être le cas. Lasordide guerre civile qui fait rage àWashington depuis trois ans – avec le mondeentier comme spectateurs stupéfaits – aencore accéléré le malaise.

Souvenons-nous de la Pax MongolicaIl est inquiétant de constater que la Pax

Americana est peut-être condamnée à uneexistence historique plus courte que la PaxMongolica – créée après que Gengis Khan, lechef d’une nation nomade, eut entrepris deconquérir le monde.

Genghis a d’abord investi dans une offen-sive commerciale pour s’emparer des Routesde la Soie, écrasant les Kara-Kitais duTurkestan oriental, conquérant le Khorezmislamique et annexant Boukhara,Samarcande, la Bactriane, le Khorassan etl’Afghanistan. Les Mongols ont atteint la péri-phérie de Vienne en 1241 et l’Adriatique unan plus tard.

Cette superpuissance de l’époque s’éten-dait du Pacifique à l’Adriatique. Il est difficilede s’imaginer le choc pour la Chrétienté occi-dentale. Le pape Grégoire X n’avait qu’uneseule idée, qui étaient ces conquérants dumonde et pouvaient-ils être christianisés ?

Parallèlement, seule une victoire desMamelouks égyptiens en Galilée, en 1260, asauvé l’Islam d’une annexion à la PaxMongolica.

La Pax Mongolica – une puissanceunique, organisée, efficace et tolérante – acoïncidé historiquement avec l’âge d’or desRoutes de la soie. Kubilai Khan – le maître deMarco Polo – voulait être plus chinois que lesChinois. Il voulait prouver que les conqué-rants nomades, devenus sédentaires, pou-vaient apprendre les règles de l’administra-tion, du commerce, de la littérature et mêmede la navigation.

Pourtant, à la mort de Kubilai Khan, l’em-pire s’est fragmenté en khanats rivaux.L’Islam en a tiré profit. Tout a changé. Unsiècle plus tard, les Mongols de Chine, dePerse, de Russie et d’Asie centrale n’avaientdéjà plus rien à voir avec leurs ancêtres cava-liers. Un saut dans le jeune XXIe sièclemontre que l’initiative, historiquement, setrouve à nouveau du côté de la Chine, à tra-vers le Heartland et le Rimland. Les entre-prises qui changent le monde et les règles dujeu ne sont plus originaires d’Occident,comme ce fut le cas du XVIe siècle à la fin duXXe siècle.

Malgré tous les vœux pieux pour que lecoronavirus fasse dérailler le « siècle chinois», qui sera en fait le siècle eurasiatique, et aumilieu du tsunami myope de la diabolisationdes nouvelles Routes de la soie, il est tou-jours facile d’oublier que la mise en œuvred’une myriade de projets chinois n’a mêmepas encore commencé.

C’est en 2021 que tous ces corridors etaxes de développement continental devraients’accélérer à travers l’Asie du Sud-Est,l’océan Indien, l’Asie centrale, l’Asie du Sud-Ouest, la Russie et l’Europe, parallèlement àla Route maritime de la Soie, qui prépare unvéritable collier de perles eurasiennes, deDalian (en Chine, NdT) jusqu’au Pirée en

passant par Trieste, Venise, Gênes,Hambourg et Rotterdam.

Pour la première fois depuis deux millé-naires, la Chine est en mesure de combiner ledynamisme de l’expansion politique et écono-mique à la fois sur le plan continental et mari-time, ce que l’État n’avait pas connu depuis lecourt périple expéditionnaire mené par l’ami-ral Zheng He dans l’océan Indien, au débutdu XVe siècle. L’Eurasie, dans un passérécent, vivait sous le joug colonial occidentalet soviétique. Aujourd’hui, elle passe à la mul-tipolarité – dans une série de permutationscomplexes et évolutives emmenées par laRussie, la Chine, l’Iran, la Turquie, l’Inde, lePakistan et le Kazakhstan.

Aucun des acteurs ne se fait d’illusions surles obsessions du « leader du système » :empêcher l’Eurasie de s’unir sous une seulepuissance – ou une coalition telle que le par-tenariat stratégique Russie-Chine ; veiller àce que l’Europe reste sous l’hégémonie desÉtats-Unis ; empêcher l’Asie du Sud-Ouest –le « Grand Moyen-Orient », si vous préférez– d’être liée aux puissances eurasiennes ; etempêcher par tous les moyens la Russie-Chine d’avoir un accès facile aux voies mari-times et aux corridors commerciaux.

Le message de l’IranPendant ce temps, un soupçon s’installe :

le plan de l’Iran, en écho à la guerre duDonbass de 2014, pourrait consister à aspi-rer les néocons américains dans un chau-dron à la russe, au cas où leur obsession duchangement de régime deviendrait encoreplus hystérique.Il existe une possibilité sérieu-se pour que, sous pression maximale,Téhéran abandonne définitivement le JCPOAainsi que le TNP (Traité sur la non-proliférationdes armes nucléaires), invitant ainsi ouverte-ment une attaque américaine.

Le chant des sirènes d'un «leader de système»

Les Etats-Unis sontpeut-être condamnés àune existence historiqueencore plus courte quel'ère mongole instauréepar Gengis Khan.

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N° 2742 - Dimanche 16 février 2020 13Les DEBATS

En l’état actuel des choses, Téhéran aenvoyé deux messages très clairs. La préci-sion de l’attaque de missiles sur la base amé-ricaine d’Ayn Al-Asad en Irak, en réponse àl’assassinat ciblé du général de divisionQassem Soleimani, signifie qu’aucune basedu vaste réseau militaire américain n’estdésormais invulnérable. Et le brouillard desdénis de non-déni qui entoure la destructiondu Battlefield Airborne Communications Nodede la CIA (Bacn) – essentiellement un nid àespions volant – à Ghazni, en Afghanistan,est également porteur d’un message.

La star de la CIA Mike d’Andrea, connusous les noms « Ayatollah Mike », le «Croque-mort », le « Prince noir », ou tout cequi précède à la fois, peut ou non avoir fait par-tie des victimes. Indépendamment du faitqu’aucune source du gouvernement américainne confirmera ou ne niera jamais quel’Ayatollah Mike soit mort ou vivant, ou mêmequ’il existe, le message reste le même : vos sol-dats et vos espions sont également vulné-rables.

Depuis Pearl Harbor, aucune nationn’avait osé prendre de haut le leader du sys-tème de façon aussi flagrante que l’a faitl’Iran en Irak. Vlahos a mentionné une choseque j’ai pu constater par moi-même en 2003,à savoir que « les jeunes soldats américainsqualifiaient les Irakiens « d’Indiens »,comme si la Mésopotamie était le Far West». La Mésopotamie est l’un des principauxberceaux de la civilisation telle que nous laconnaissons. Eh bien, en fin de compte, les2 000 milliards de dollars dépensés pourbombarder l’Irak en vue d’y apporter ladémocratie n’ont pas joué en faveur de lavision civilisationnelle du « leader du systè-me ».

Les sirènes et La dolce vitaAjoutons maintenant de l’esthétique à

notre politique « civilisationnelle ». Chaquefois que je visite Venise – qui est en elle-même un reflet vivant de la fragilité des

empires et du déclin de l’Occident – je choi-sis certaines étapes des Cantos, le chef-d’œuvre d’Ezra Pound.

En décembre dernier, après de nom-breuses années, je suis retourné à l’égliseSanta Maria dei Miracoli, également connuesous le nom de « La boîte à bijoux », quijoue un rôle de premier plan dans lesCantos. En arrivant, j’ai dit à la signora gar-dienne que j’étais venu pour voir « Lessirènes ». Avec un sourire complice, elle aéclairé mon chemin le long de la nef jusqu’àl’escalier central. Et elles étaient là, sculptéessur des piliers des deux côtés d’un balcon : «des colonnes de cristal, des acanthes, dessirènes sur les chapiteaux », comme on peutle lire dans le Canto 20.

Ces sirènes ont été sculptées par Tullio etAntonio Lombardo, fils de Pietro Lombardo,maîtres vénitiens de la fin du XVe et du débutdu XVIe siècle – « et Tullio Romano a sculp-té les sirènes, comme le dit l’ancienne gar-dienne : de sorte que depuis lors, personnen’a pu en sculpter d’autres pour la boîte àbijoux, Santa Maria dei Miracoli », commeon peut le lire dans le Canto 76.

Pound s’est trompé sur les noms descréateurs des sirènes, mais là n’est pas laquestion. La question est la façon dontPound voyait les sirènes comme l’incarnationd’une culture forte – « la perception de toutun âge, d’une accumulation de savoirs etd’une séquence de causes, est entrée dansun assemblage de détails dont il serait impos-sible de parler en termes de portée »,comme l’écrit Pound dans Guide to Kulchur.

Autant que ses chefs-d’œuvre chéris deGiovanni Bellini et Piero della Francesca,Pound a bien compris que ces sirènes étaientl’antithèse de l’Usura – « l’art » de prêter del’argent à des taux d’intérêt exorbitants, quinon seulement prive une culture du meilleurde l’art, comme le décrit Pound, mais qui estaussi l’un des piliers de la financiarisation etde la marchandisation totales de la vie elle-même, un processus que Pound avaitbrillamment prévu lorsqu’il a écrit dans HughSelwyn Mauberley que, « toutes les choses

sont en perpétuel changement, a dit le SageHéraclite ; mais une vulgarité bon marchérégnera tout au long de nos jours ».

La dolce vita aura 60 ans en 2020.Tout comme les sirènes de Pound, le tourde force aujourd’hui légendaire de Fellini àRome est comme un palimpseste en cellu-loïd noir et blanc d’une époque révolue, lanaissance des Swingin’ Sixties. Marcello(Marcello Mastroianni) et Maddalena(Anouk Aimée), impossiblement cool etchic, apparaissent comme la dernièrefemme et le dernier homme avant le délu-ge de « vulgarité bon marché ». À la fin,Fellini nous montre Marcello désespérépar la laideur et, oui, la vulgarité qui s’im-misce dans son magnifique mini-univers –l’esquisse de la culture trash fabriquée etvendue par le « leader du système » quiallait rapidement nous engloutir tous.

Pound était un non-conformiste américainhumain, trop humain, au génie classiquedébridé. Le « leader du système » l’a malinterprété, l’a traité en traître, l’a mis en cageà Pise et l’a envoyé dans un hôpital psychia-trique aux États-Unis. Je me demande enco-re s’il a pu voir et apprécier La dolce vitadans les années 1960, avant de mourir àVenise en 1972. Après tout, il y avait un petitcinéma à quelques pas de la maison de la rueQuerini, où il vivait avec Olga Rudge.

« Marcello ! » Nous sommes encorehantés par le chant de sirène d’Anita Ekberg,debout dans la Fontana di Trevi. Aujourd’hui,toujours otages de la vision civilisationnelle du« leader du système » en déliquescence,nous réussissons à peine à jeter, comme l’amémorablement écrit TS Eliot, « un demi-regard en arrière, par-dessus notre épaule,vers la terreur primitive ». P. E.

Par Alan MacLeod

Contrairement à la débâcle de l’Iowa, lesrésultats des primaires du New Hampshire

d’hier ont été annoncés rapidement, montrantle sénateur du Vermont Bernie Sanders en pre-mière place avec 26 % du total des votes.L’ancien maire de South Bend, Pete Buttigieg,est arrivé tout près en deuxième position, avec24% des voix et le même nombre de déléguésque Sanders. La sénatrice du Minnesota AmyKlobuchar est arrivée en troisième position, laseule autre candidate à obtenir suffisamment desoutien pour obtenir des délégués.

Même si les résultats de ces primairesétaient relativement serrés, l’électorat des deuxprincipaux candidats provient de segments radi-calement différents de la population, ce qui meten évidence les profondes lignes de fracture dela société américaine. Sanders a été le grandvainqueur parmi la classe ouvrière du NewHampshire, recevant 38 % des votes de ceuxdont le revenu du ménage est inférieur à 50 000dollars. Cela représente une avance de 21points sur son plus proche adversaire. Mais sonsoutien est tombé à seulement 17 % parmi ceuxqui gagnent plus de 100 000 dollars. En

revanche, Buttigieg a doublé les votes deSanders parmi les riches, mais s’en est mal sortiparmi la classe ouvrière. C’est le cas aussi pourKlobuchar, qui s’en sort extrêmement bienparmi les super-riches, mais qui n’a obtenuqu’un résultat à un chiffre parmi ceux quigagnaient moins de 50 000 dollars. En effet,dans tous les sondages c’est elle et le mairePete qui ont obtenu les plus mauvais résultatsdans la classe pauvre. Sanders était égalementle favori parmi les ménages syndiqués.

Une histoire à deux finsLe public américain est confronté à un choix

difficile cette année : embrasser un avenir social-démocrate plus égalitaire avec Sanders, ou conti-nuer sur la voie du néolibéralisme avec Buttigieg(ou Klobuchar). Ce choix est mis en évidence parla nature de leurs campagnes. Bernie a pris letemps de se joindre à la grève des enseignantsde Chicago et refuse d’accepter l’argent des mil-liardaires, arguant qu’ils sont une force corrosivedans la politique américaine. Buttigieg, enrevanche, a reçu des soutiens financiers de la partde 40 milliardaires et a organisé une étincelantecollecte de fonds dans une cave à vin exclusivede la Napa Valley, où les invités se sont vu servir

des bouteilles de vin à 900$. Pendant ce temps,les médias d’entreprise vantaient Klobucharpour son opposition indéfectible à pratiquementtoutes les lois progressistes, y compris l’assuran-ce-maladie pour tous, le New Deal vert et la gra-tuité des frais de scolarité dans les collègespublics.

Des lignes de failleIl existe une corrélation de plus en plus étroi-

te entre l’âge et la classe sociale aux États-Unis,car de plus en plus de jeunes, nés du mauvaiscôté de la crise financière de 2008, sont exclusdu rêve américain. Ceux qui ont grandi dans desdécennies où l’université, les soins de santé etl’immobilier étaient bien moins chers ont pus’enrichir et éviter de s’endetter lourdementcomme la jeune génération. La dette totale desprêts étudiants s’élève actuellement à plus de 1600 milliards de dollars, un chiffre que M.Sanders prévoit d’annuler complètement. Lamoitié des jeunes pensent que le rêve améri-cain est mort, et la majorité d’entre euxembrassent le socialisme.

Dans le même temps, les pauvres meurentjeunes en Amérique ; un rapport duCongressional Research Service de 2017 a

révélé que les riches américains vivaient entre10 et 15 ans de plus que les pauvres, ce quisignifie que ceux qui ont survécu jusqu’à l’âgede la retraite sont disproportionnellement riches.Sanders a gagné plus d’électeurs de moins de30 ans que tous les autres candidats réunis,mais son soutien se réduit à seulement 14 %de la population âgée de plus de 65 ans.Klobuchar, quant à lui, était le candidat le pluspopulaire parmi les personnes âgées, mais nepeut compter que sur 4 % des jeunes.

Sanders a également été le choix le plusimportant des électeurs non blancs, dont 32 %ont voté pour le sénateur du Vermont, soit deuxfois plus que son plus proche adversaire (chezles non blancs, NdT), Joe Biden.

Une révolution politiqueSi les sondages de sortie des urnes montrent

que les classes moyennes professionnelles sonttrès volages – la grande majorité des partisans deKlobuchar et de Buttigieg sont indécis et peuventchanger d’allégeance jusqu’aux derniers jours – ilsemble que la classe ouvrière soit prête pour unerévolution politique. C’est précisément ce qu’ademandé la nouvelle députée Alexandria Ocasio-Cortez pour liquider l’ICE et mettre fin aux incarcé-rations de masse. Ocasio-Cortez s’exprimait lorsd’un rassemblement de Sanders à la veille des pri-maires. « Il va falloir que vous le fassiez, la poli-tique des mouvements de masse peut le faire.C’est la théorie du changement, c’est ce qu’est larévolution politique », a-t-elle déclaré à la foule.Près de la moitié de l’Amérique est fauchée, et 58% du pays vit au jour le jour, avec des économiesde moins de 1 000 dollars. 37 millionsd’Américains se couchent le ventre vide, plusd’un demi-million d’entre eux dorment dans la ruechaque nuit et plusieurs millions d’autres dans desvéhicules ou dépendent de leurs amis ou de leurfamille. En septembre, le Bureau américain durecensement a indiqué que l’inégalité desrichesses avait atteint les niveaux les plus élevésjamais enregistrés. Depuis des décennies, M.Sanders n’a cessé de critiquer les inégalités éco-nomiques et est devenu la figure de proue d’unmouvement national de lutte contre ces inégalités.De nombreuses prévisions le projettent comme lefavori dans les 50 États, mais même s’il perd ouse voit refuser la nomination comme en 2016, lesconditions de son ascension ne disparaîtront paspour autant, surtout si Donald Trump gagne à nou-veau en novembre.

A. M.

Les primaires du New Hampshire brossent un tableau de la guerre des classes contemporaine aux Etats-Unis

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Cette procédure rassemblant plus de400.000 personnes demandantréparation pour leurs voitures équi-pées de moteurs diesels truqués

s’était ouverte fin septembre. Le groupeautomobile est accusé d’avoir délibéré-ment nui à ses clients en installant à leurinsu un logiciel faisant paraître le véhiculemoins polluant qu’il ne l’est en réalité.

Vendredi, Volkswagen est venu romprele silence qui entourait la négociation, enta-mée en janvier, entre l’association deconsommateurs VZBV et le géant de l’au-tomobile: les deux parties sont «parvenuesà un accord sur une résolution à l’amiableà hauteur de près de 830 millions d’eurosau total», a expliqué un porte-parole dansun communiqué. Or, cette solution a«échoué» en raison de «revendicationsexagérées» concernant les honoraires desavocats de la VZBV, a-t-il ajouté. Moins dedeux heures plus tard côté VZBV, mêmeconstat «d’échec» des négociations maisavec une toute autre justification: «lemanque de bonne volonté de la part deVolkswagen de créer un système fiable ettransparent» pour la mise en place de l’ac-cord et des paiements auxclients.«Volkswagen a tout fait pour détrui-re à nouveau la confiance», a lancé KlausMüller, président de la VZBV, qui fait officede requérant unique. «Nous allons conti-nuer le procès de toutes nos forces.» Le

géant allemand, lui, persiste et signe: il pro-pose l’accord, et donc «jusqu’à 830 mil-lions d’euros», aux clients même «sanssoutien» de l’association de consomma-teurs.Sur un site internet mis en ligne ven-dredi, le constructeur promet «entre 1.350et 6.257 euros» par véhicule dépendant deson «type et âge». L’offre est valable pourles clients habitant en Allemagne aumoment de l’achat, enregistrés pour le pro-cès groupé et qui possédant encore actuel-lement leur voiture équipée d’un moteurEA189 achetée avant le 1er janvier 2016.

Il sera possible «dès fin mars» de«recevoir un devis individuel pour un paye-ment», affirme le groupe. «Nous sommesconvaincus qu’un accord à l’amiable estdans l’intérêt des clients», a expliquéHiltrud Wernder, directrice juridique deVolkswagen. «La pratique commercialedes avocats des requérants ne doit paspeser sur les clients.» Sans résolutionamiable, ce premier grand procès deconsommateurs en Allemagne devraitdurer au moins jusqu’en 2023. Le montantde 830 millions d’euros peut paraître relati-vement modeste comparé aux 30 milliardsd’euros qu’a déjà coûté le dieselgate auconstructeur allemand.

A la Bourse de Francfort, la réactiondes investisseurs était limitée: le titre per-dait 0,95% à 170,80 euros vers 14H50GMT dans un Dax à l’équilibre.

Le scandale remonte à septembre2015, quand le géant automobile allemanda avoué avoir équipé 11 millions de véhi-cules de logiciels truqueurs, et il hantedepuis l’industrie automobile allemande.

L’essentiel des frais juridiques,amendes et dédommagements a étédéboursé par Volkswagen aux Etats-Unis,notamment pour indemniser les clientspour la reprise de leurs véhicules. EnAllemagne, le constructeur n’a payé pourl’heure que trois amendes d’un total de 2,3milliards d’euros et conteste avoir causédes dommages aux automobilistes. Il restecependant sous la menace d’une cascadede procédures civiles et pénales: en paral-lèle de la procédure groupée, des dizainesde milliers de requêtes individuelles ont étédéposées, dont une partie ont abouti à desaccords extra-judiciaires.

Dans un procès engagé il y a un an, desinvestisseurs réclament un dédommage-ment pour la chute spectaculaire du coursen Bourse de l’action dans les jours qui ontsuivi les révélations.Au-delà du front judi-ciaire, le scandale a accéléré le déclin dudiesel et les voitures diesel risquent d’êtrebannies de plusieurs villes allemandes enraison de leur niveau de pollution en oxyded’azote (NOx). Volkswagen tente, lui, detourner la page en investissant plus de 30milliards d’euros dans la voiture électrique.

O. M.

14 N° 2742 - Dimanche 16 février 2020Les DEBATS

KIOSQUEProcès "dieselgate"

Volkswagen propose de payer 830 millions d'euros

Depuis le début du mois de février, les fluxtouristiques en Thaïlande ont chuté de

près de la moitié, entraînés par l'effondre-ment des arrivées de Chine, principal mar-ché émetteur pour ce pays d'Asie du Sud-Est.

Selon le ministre thaïlandais duTourisme, Phiphat Ratchakitprakarn, lesarrivées des touristes étrangers depuisdébut février a baissé de 43,47%, tandisque le nombre de touristes chinois a chutéde 86,55%. Compte tenu de ces chiffres, leministre du Tourisme s'attend désormais àune chute de 50% du tourisme au premiersemestre de cette année en raison du coro-navirus COVID-19.

M. Phiphat a déclaré que le marché chi-

nois devrait baisser de 90% à la fin du moisde février avant d'espérer une reprise à par-tir d'avril si le confinement du virus est effi-cace et que le gouvernement chinois lèveson interdiction des voyages en groupeavant la fin du mois de mars.

Don Nakornthab, directeur de la poli-tique économique de la Banque deThaïlande, a estimé hier que 1,5 point depourcentage de croissance pourrait êtreperdu cette année si l'épidémie se poursuit,avec des pertes estimées à 250 milliards debahts (8,33 milliards dollars US) de revenustouristiques.

Alors que l'épidémie de coronaviruscontinue de progresser en Chine, laThaïlande n'a pris aucune mesure de res-

triction concernant l'entrée des touristes chi-nois. Le royaume à même maintenu unedispense de visa à l'arrivée mise en placeavant le déclenchement de l'épidémie pourattirer davantage de touristes chinois.

Près de 11 millions de touristes chinois(sur un total de 39,8 millions de touristes)ont visité la Thaïlande en 2019, ce qui faitde la Chine le premier marché émetteurpour l'ancien Royaume de Siam. Les tou-ristes chinois, dont beaucoup voyagent engroupe, ont dépensé près de 552 milliardsde bahts (18 milliards de dollars) enThaïlande l'année dernière, soit plus du quartdu total des recettes du tourisme. Le touris-me représente globalement près de 20% duPIB du pays. R. M.

En raison du coronavirus

Le tourisme chute de 43% en Thaïlande

Etats-UUnis

Les taxes punitives sur les avions Airbuspassent de 10% à 15%

Les Etats-Unis ont annoncé vendrediqu’ils allaient relever à 15% les

taxes douanières imposées aux avionsAirbus importés d’Europe, à partir du18 mars, d’après un communiqué dureprésentant américain au commerce(USTR).

Ces taxes étaient de 10% depuisoctobre dernier, quand le gouverne-ment américain avait décidé de frapper7,5 milliards de dollars de produitseuropéens de tarifs douaniers punitifs.

A l’origine, Washington avait priscette mesure en représailles contre lessubventions reçues par le constructeuraéronautique européen, jugées induespar l’Organisation mondiale du com-merce (OMC). D’autres produits - dontle vin, le fromage, le café et les olives -sont taxés à hauteur de 25% depuisoctobre.

En Europe et aux Etats-Unis, les dif-férents secteurs concernés retiennentleur souffle à chaque nouvelle décision,dans l’espoir que leur catégorie soitretirée de la liste, et dans la crainte queles tarifs ne soient augmentés.

«L’industrie des boissons spiri-tueuses des deux côtés de l’Atlantiquea suffisamment souffert», a réagi ven-dredi le Distilled Spirits Council, uneassociation professionnelle américai-ne.

Elle appelle les autorités à retirer lestaxes de 25% sur les whiskys améri-cains côté UE, et celles de 25% sur lesliqueurs importées de 5 pays euro-péens, estimant qu’elles pénalisentl’économie des Etats-Unis et menacentdes emplois.

En octobre, Delta Air Lines, compa-gnie américaine cliente d’Airbus, avaitdéploré ces sanctions, estimant que lestarifs douaniers allaient causer de«graves préjudices aux compagniesaériennes américaines, aux millionsd’Américains qu’elles emploient et auxvoyageurs».

Mais le président américain DonaldTrump utilise aussi ces taxes commeinstrument de négociation.

Après des mois de guerre commer-ciale avec la Chine, à coups de tarifsdouaniers punitifs réciproques, il s’estexclamé «notre stratégie a payé!»,quand les deux pays ont signé unaccord mi-janvier.

Son attention porte maintenant surl’Europe. Donald Trump et la présiden-te de la Commission européenne,Ursula von der Leyen, ont en effetannoncé fin janvier, après une ren-contre à Davos (Suisse), leur volonté derelancer le chantier commercial trans-atlantique et de conclure un accorddans les prochaines semaines.

Mais pour l’heure, les négociationsn’ont pas abouti et les relations restenttendues alors que l’hôte de la MaisonBlanche brandit toujours la menace detaxer les importations de voitures euro-péennes, qui fait trembler en particulierles industriels allemands.

Lundi, il a déclaré qu’il était tempsde négocier «très sérieusement» unaccord commercial avec l’Union euro-péenne. Il souhaite que les paysmembres de l’UE ouvrent davantageleur marché aux produits américains,notamment agricoles.

Récemment, son administration amenacé de surtaxer «jusqu’à 100%»l’équivalent de 2,4 milliards de dollarsde produits français. De quoi faire fré-mir les viticulteurs, mais aussi lesimportateurs américains de vin fran-çais, qui, dans une lettre à l’USTR ontchiffré de 11.200 à 78.600 les pertesd’emplois aux Etats-Unis si cesmenaces étaient mises à exécution.

D. O.

Le constructeur automobile allemand Volkswagen a proposé vendredi, dans le cadredu scandale des moteurs diesels truqués de payer 830 millions d'euros à ses clientsen Allemagne, même si les négociations avec l'association regroupant les requérantsont pour l'heure échoué.

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CULTUREN° 2742 - Dimanche 16 février 2020 Les DEBATS

Industrie de l'impression

Les éditeurs veulent des partenairesétrangers plus impliqués

«Le marché localalgérien est trèsprometteur pourl'industrie des arts

graphiques compte tenu de sespotentialités. Pour s'y positionneravantageusement, il s'agit d'adop-ter une approche de partenaireimpliqué, plutôt que celle de four-nisseur occasionnel», a déclaré M.Salhi lors du Sommet de l'industriede l'impression 2020.

Pour lui, la relation des acteurslocaux avec leurs fournisseursétrangers représente l'un desmaillons faibles dans le secteur del'impression en Algérie.

«Les fournisseurs d'équipementdoivent s'impliquer d'une manièrefranche dans la formation des per-

sonnels chargés de l'exploitation,notamment les matériels de hautestechnologies. Ils doivent assurerleur présence en Algérie pourreprésenter leurs grandesmarques», a-t-il avancé.

Dans ce sens, M. Salhi a souli-gné que l'émergence de nouvellestechnologies d'impression nécessi-tent le renouvellement des équipe-ments du parc national, au vunotamment de la flexibilité qu'elleoffre en matière de nombre de tira-ge, d'augmentation de productivité,de connectivité et d'intégration declients.

«Ces mutations annoncentune» sélection naturelle «menaçantd'extinction ceux qui ne s'adaptentpas», a-t-il noté.

Evoquant les potentialités dumarché de l'impression local, levice-président de l'Onel a expliquéque les restrictions sur l'importationdes produits finis, l'encouragementde la production nationale, la muta-tion générale vers les tiragesréduits et ultra réduits pour le livrenon scolaire, constituaient des fac-teurs qui permettent d'améliorerl'attractivité de l'Algérie pour lespartenaires étrangers potentiels.

S'ajoute à cela, l'ouverture dumarché du livre scolaire sur le sec-teur privé, un marché à fort poten-tiel avec 9,2 millions d'élèves, 1,8million d'étudiants universitaires etplus de 800 000 stagiaires en for-mation professionnelle, ajoute M.Salhi.Selon les données présen-

tées lors du sommet, l'Algérie est letroisième pays consommateurd'équipements d'impression enAfrique avec des importations quiavoisinent les 116,13 millions dedollars en 2019, contre 122,64 mil-lions de dollars en 2018.

L'Algérie 1erconsommateurd'équipementsd'impression en Afrique

La Chine est le plus gros four-nisseur d'équipements d'imprimeriesur le marché national avec 35 mil-lions de dollars suivi du Vietnam, del'Allemagne et de l'Italie.

Concernant les matières pre-

mières et consommables, l'Algériea importé en 2017 près de 725 mil-lions de dollars de papier et carton,73,85 millions de dollars d'encresd'imprimerie et 57,51 millions dedollars de produits d'édition depresse.

Sur le marché local activent 3701 entreprises d'imprimerie indus-trielle,

515 entreprises de sérigraphie,2 163 entreprises d'importationd'équipements, fournitures d'impri-merie et de sérigraphie, 2 045entreprises d'importation de papierset dérivés du papier et 547 entre-prises de commerce de gros d'équi-pements, fournitures d'imprimerieet de sérigraphie, d'après leschiffres du Cnrc arrêtés à la fin sep-tembre 2019.

Ces activités sont concentréesprincipalement à Alger qui repré-sente 37% du nombre global desimprimeurs, 23% de sérigraphes,47% d'importateurs d'équipements,22% de grossistes d'équipementset 45% d'importateurs de papier.

Organisé par la Société alle-mande des industries du papier etde l'impression Print Promotion encollaboration avec MesseDusseldorf et l'AHK Algérie, le som-met de l'industrie de l'impression aété marqué par la présence de plu-sieurs chefs d'entreprises alle-mandes spécialisés dans le domai-ne de l'impression, afin de présen-ter leurs nouvelles solutions.

«Des nouvelles machines ontété conçues pour répondre auxdemandes des clients, avec un pro-cessus pratique de commandes enligne, une qualité supérieure, defaible coût et un délai de productionréduit», souligne le directeur de laVDMA Print promotion, MarkusHeering.

Selon lui, l'impression d'embal-lages est le segment qui connaît lacroissance la plus rapide.

Le chiffre d'affaires mondialdans ce segment est passé de 231milliards de dollars en 2011 à 244milliards en 2016 et devraitatteindre 286 mds usd en 2020,selon les organisateurs.

L. R.

La marché algérien de l'édition doit s'appuyer sur des partenariats efficaces et porteurs de développement technolo-giques avec des leaders internationaux de l'impression, pour faire face aux mutations industrielles dans ce domaine, aestimé, jeudi à Alger, le vice-président de l'Organisation nationale des éditeurs (Onel), Abdelhalim Salhi.

D es chanteuses et des chanteurs dedifférentes régions d'Algérie, ontanimé, jeudi soir à Alger, un concert

de musique prolifique, en célébration de laJournée mondiale de la Radio, devant unpublic nombreux.

Célébrée le 13 février de chaque année,la Journée mondiale de la Radio, proclaméeen 2011 par les Etats membres del'Organisation des Nations unies pour l'édu-cation, la science et la culture (Unesco) etadoptée une année plus tard parl'Assemblée générale des Nations unies, aété placée en 2020, sous le signe de ladiversité, à travers l'intitulé de «Radio andDiversity».

Le public de l'Auditorium AïssaMessaoudi de la Radio algérienne, a ainsipris part, deux heures et demie durant, à unvoyage onirique, à travers une vingtaine depièces de différents genres musicaux,brillamment rendues par une dizaine d'ar-tistes, dans une ambiance des grands soirs.

Retransmis en direct sur les ondes desRadios algériennes nationales et locales dedifférentes langues, ainsi que sur le petitécran de la télévision nationale, le concert,riche en couleur, a réuni de jeunes artistes,aux diverses expériences et aux parcoursdifférents, au plaisir d'un public conquis.

Les chanteurs, Zohir Mazari, AmiraDebbache, Fayçal Rayan, Djamila Mansouri,Bilal Annou, Djahida, Yahia El Khencheli etBrahim Chaoui, Ziane Ouissi ou KhelifiZiane ainsi que les grands, Boualem Chakeret Nardjess, se sont succédé sur scène, fai-sant montre, avec leurs voix présentes etétoffées, de leurs talents respectifs.

Interprétant des chansons, dans lesregistres, chaâbi, m'zabi, raï, tergui, chenoui(Tipasa), wahrani, chaoui, Bedoui, kabyle ethawzi algérois, les artistes ont mis en valeurla profondeur et la richesse d'une partie dupatrimoine musical algérien.

Soutenus par 12 instrumentistes vir-tuoses de l'Orchestre de la Radio algérien-

ne, dirigé par Sid Ahmed Fellah, les solistesont rendu, entre autres pièces, Sali trachqalbi yaâtik kh'barou, Nani medden, Anahali, Wa letkaline sellan sellan, Yellis net-mourth'inou, Wahran, Wahran, Akred anou-kir, Ma tebkich ya Djamila, Galbi t'fakkar âor-bane, Allah, Allah ideflawen et Ana qalbik'dha aâliya.

Les variations modales et rythmiques, larichesse mélodique, la densité des textesdans leur dimension poétique et esthétiqueque recèle le terroir de la chanson algérien-ne, ont permis à l'assistance plusieursescales artistiques organisées en «parfaiteadéquation avec le thème retenu pour lacélébration de cette journée», a expliqué ledirecteur de production de la Chaîne II, SmaïlKhechni.

En présence du ministre conseiller de lacommunication, porte-parole officiel de laprésidence de la République, Belaïd MohandOussaïd, du directeur général de la Radioalgérienne, Djamel Senhadri, et quelques

directeurs de Chaînes de la Radio nationale,le public, entre cadences binaire et ternairedes genres, kabyle, chaoui et Bedoui, et dou-ceur du mode mineur, raml el maya et lesgammes pentatoniques des registres m'zabet tergui, a savouré tous les instants de lasoirée dans l'allégresse et la volupté. «Ladiversité culturelle et la profondeur du champhistorique de l'Algérie doivent inspirer chez lagénération montante orgueil et fierté àl'égard de la Patrie», a déclaré BelaïdMohand Oussaïd, à l'issue de la célébration.

Sous l'égide du ministre conseiller de laCommunication, porte-parole officiel de laprésidence de la République, Belaïd MohandOussaïd, et du ministre de laCommunication, porte-parole du gouverne-ment, Ammar Belhimeur, le concert demusique, célébrant la Journée mondiale dela Radio a été organisé par la Radio algérien-ne, en collaboration avec l'Office national dela culture et de l'information (Onci).

R. C.

Ils sont venus de différentes régions

Une pléiade d'artistes célèbre la Journée mondiale de la Radio

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Quotidien national d’information

Edité par la SARLMAHMOUDI INFOLe fondateur

Abderrahmane Mahmoudi

N° 2742 - Dimanche 16 février 2020

Gérante Naïma MAHMOUDI • Directeur de la publication Nadjib STAMBOULI

•Direction-Administration 2, boulevard Mohamed V, Alger. Tél. : 021.78.14.16 -

Fax : 021.63.45.13 - Service Publicité : 021.63.42.65 •Email : [email protected]

Web : http://www.lesdebats.com • Impression SIA • Publicité ANEP 1, avenue Pasteur, Alger, Tél. : 021.73.30.43

Les DEBATS 17ILS ONT DIT :

«Adieu tristesse, bonjour tristesse. Tu n'es pas tout à fait lamisère, car les lèvres les plus pauvres te dénoncent par unsourire.» Paul Eluard

PAROLES DE FEMMES

«La tristesse est un pays. Quand on estdans la tristesse, on ne peut être ni à laplage ni à la campagne.» Christine Orban FEMMES

Actu-femmes

MMMM AAAA NNNN IIII FFFF EEEE SSSS TTTTAAAATTTT IIII OOOO NNNN SSSS ÀÀÀÀ MMMM EEEE XXXX IIII CCCC OOOO AAAA PPPP RRRR ÈÈÈÈ SSSS UUUU NNNN FFFF ÉÉÉÉ MMMM IIII NNNN IIII CCCC IIII DDDD EEEE PPPPAAAA RRRR TTTT IIII CCCC UUUU LLLL IIII ÈÈÈÈ RRRR EEEE MMMM EEEE NNNN TTTT BBBB RRRR UUUU TTTTAAAA LLLL

Page animée par Tinhinan

Beauté

BOIRE LA TASSE DE THÉÉCLAIRCIT LE TEINT !Vous rêvez d'un teint frais

et éclatant ? Faites du thé lepetit rituel de la pause ! Richeen tanins et en vitamine C, lethé est en effet un puissantantioxydant naturel : il limiteles effets des radicaux libres,véritables intrus respon-sables du vieillissement de lapeau.

Mieux encore, buvez duthé vert, 10 fois plus concen-tré en actif que le thé noir. Ungeste simple à renouvelerrégulièrement dans la journée

pour atteindre le fameuxquota «1,5 l d'eau par jour»,gage d'une peau souple etbien hydratée !

LE PETIT RAT, UN MODÈ-LE D'ÉLÉGANCE !

Révélez votre féminité envous inspirant du petit rat...de l'opéra ! Pour adopter laposture danseuse (et éviterles maux de dos), pensez,toutes les 2 heures parexemple, à redresser lesépaules, rentrer les fesses etétirer le cou. Les seins seredressent, vous vous tenez

droite et gagnez en confian-ce, vous êtes naturellementplus gracieuse.

FAIRE LA PEAU AUXRIDES, ÇA DÉTEND !En appliquant votre crème

de jour ou quand vous voussentez crispée, posez vosdoigts sur la partie supérieuredes sourcils, puis pressezavec les doigts vers le bastout en levant les sourcils.Restez ainsi pendant unedizaine de secondes puisrecommencez. Faites aussi lapeau au double menton entirant votre langue 20secondes le plus possiblevers l'avant tout en gardant labouche grande ouverte. Unexcellent rite contre les rides.

LE RIRE FAIT PÉTILLERLE REGARD ET LA SANTÉ

Votre prochaine cure debeauté ? Un bon fou rire !Réflexe qui augmente la cir-culation sanguine, irrigue lapeau, et lui donne un joli teintrosé. En plus, avec 400 mil-lions d'alvéoles pulmonairesdilatées par séance de rigola-de, c'est comme si vous sui-viez un cours de gym, lescourbatures en moins ! Etl'endorphine, hormone anti-blues et anti-douleur libéréepar votre cerveau au momentdu rire, vous garantit une sen-sation de bien-être et debonnes minutes d'euphorie.

Plusieurs manifestations d'associa-tions féministes ont eu lieu vendredià Mexico, notamment devant la pré-

sidence pour protester contre lemeurtre particulièrement brutal

d'une jeune femme qui a choqué leMexique.

Une centaine de femmes, dont beaucoup por-taient des vêtements sombres et avaient le visa-ge couvert de cagoules noires, ont scandédevant la présidence des slogans contre les

féminicides, nombreux au Mexique. Elles ont exigé que leprésident Andres Manuel Lopez Obrador agisse contre cefléau.

Certaines ont réalisé des peintures militantes sur lesmurs du palais présidentiel avec des inscriptions comme«Mexique féminicide !»

«Aujourd'hui, nous voulons dire que nous sommes au-delà de la colère. Nous sommes furieuses !», a déclaré àl'AFP, l'une des manifestantes, qui a requis l'anonymat.

Au cours de sa conférence de presse quotidienne, leprésident a été interpellé sur ce problème par l'activisteFrida Guerrera, qui lui a reproché de parler beaucoup plusdes problèmes de corruption que des meurtres récurrentsde femmes.

«Je ne fuis pas mes responsabilités», a assuré le prési-dent. En 2019, le Mexique a enregistré 1 006 féminicides,selon des chiffres officiels qui sont sans doute en-dessousde la réalité.

D'autres rassemblements ont eu lieu vendredi dans lacapitale et dans plusieurs autres villes du Mexique pour pro-tester contre le meurtre sauvage d'Ingrid Escamilla, 25 ans,survenu le week-end dernier à Mexico.

La jeune femme a été poignardée par son compagnonqui l'a ensuite dépecée et éventrée, puis lui avoir arrachédes organes qu'il a jetés dans les toilettes de l'appartementoù ils vivaient.

AFP

Les rituels beauté qui nous révèlent Les bienfaits du gommage

L e gommage permetd'éliminer les vieillescellules afin de nettoyer

la peau et lui donner unaspect satiné...POURQUOI VOTRE PEAU

A-T-ELLE BESOIN DEGOMMAGE ?

Le gommage est considé-ré de nos jours comme unsoin particulier de la peau. Ilapporte à la peau de multiplesbienfaits puisqu'il sert à la net-toyer de toutes ses vieillescellules qui s'accumulent à sasurface. En effet, les cellulesde la peau naissent en profon-deur (hypoderme) puismigrent petit à petit vers lasurface (la cornée) où ellesmeurent. Au fil des années,les cellules mortes s'accumu-lent et finissent par fermer lespores de l'épiderme tout enles asphyxiant et perturbanten plus ses mécanismes phy-siologiques.

QUEL EST LE RÔLE DUGOMMAGE ?

Le gommage permet defaire face à la pollution, lespoussières, les cellulesmortes, les excès de sébum...les impuretés auxquellesnotre peau est confrontée auquotidien doivent être net-toyées.

En effet, le gommage per-met d'éliminer les vieilles cel-lules afin de nettoyer la peauet lui donner un aspect satiné.Il stimule aussi la circulationsanguine à la surface de la

peau et facilite la pénétrationet augmente l'efficacité desproduits de soin du visage etdu corps.

QUEL GOMMAGE POURQUEL TYPE DE PEAU ?

Ceci dépend de votre peau :

Peaux normales : tous lessoins gommant conviennentdu moment qu'ils ne vousarrachent pas la peau !

Peaux sensibles : il estrecommandé d'être prudentavec ce genre de peauChoisissez des gommagesdoux qui n'abîment pas votrepeau, par exemple les gelsdouches exfoliants peuventêtre utilisés plus souvent.Utilisez des produits hypoal-lergéniques, les produits àbase d'argile sont bien tolérés.Le mieux est de demander

des conseils et une prescrip-tion à un dermatologue.

Peaux grasses : ce genrede peaux a particulièrementbesoin d'être gommée, sup-porte bien les textures trèscondensées en grains ou enparticules synthétiques. Ellesleur assurent un nettoyage enprofondeur.

QUELLE EST LA BONNETECHNIQUE ?

Sur le visage, il, faut pro-céder du bout des doigts, parpetits mouvement circulairesen évitant le contour des yeux.Il est préférable d'insister surles parties médianes : nez,front et menton. Pour le corps,on peut frotter plus vigoureu-sement avec la main plutôtqu'avec un gant en épongequi «absorberait» les petitsgrains gommant dans sesfibres.

Soins

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SPORTS18 N° 2742 - Dimanche 16 février 2020

Les DEBATS

La Fédération algérienne de footballsouhaite mettre fin à certaines pra-tiques qui se sont ancrées au niveau decertains de nos clubs et qui touchent la

crédibilité des championnats de la Ligue I et IIprofessionnelles. En effet, cela est devenumonnaie courante de voir des joueurs de cer-taines formations faire grève pour réclamerleur argent. Si le fait de demander à percevoirson dû est une chose légitime, par contre celafausse carrément le championnat si cesjoueurs venaient à boycotter leur équipe estqui sera contrainte de faire aligner des jeunesqui n’ont aucune expérience, ce qui facilitegénéralement la tâche de l’adversaire. C’est

justement pour mettre fin à ces pratiques quele président de la FAF a décidé d’intervenirpour mettre le holà sur ce genre de situationqui gangrène le championnat. Cela s’est véri-fié lors du championnat de Ligue II, lorsque leleader, l’O Médéa s’est présenté avec uneéquipe constitué de joueurs de la réservealors que ses joueurs seniors avaient refuséde jouer étant donné qu’ils n’étaient paspayés. La même chose s’est faite aussi avecl’ASMO. Tout cela montre que la pagaillerègne en maître dans notre championnat etc’est pour cela que cette intervention restesalutaire pour tenter de remettre de l’ordredans nos championnats. Ainsi, donc, les

joueurs ne sont pas autorisés à faire grèvecomme bon leur semble, surtout que leursdroits sont garantis en sollicitant la commis-sion de résolution des litiges d’où ils pourrontréclamer leur argent et même prendre leurlibération en cas de non-paiement de leur dû.Les joueurs seront sanctionnés donc en casde grève illégale, surtout que cela risque defausser les résultats du championnat et celan’est nullement autorisé. Par ailleurs, le pré-sident de la FAF, Kheiredine Zetchi, invite lesjoueurs en se constituer en syndicat pourdéfendre leurs intérêts et éviter qu’ils nesoient spoliés.

Imad M.

Elle instruit les clubs qu'elle n'accepte plus les grèves

La FAF intervient pour arrêter la combine

Natation/Championnatd'Algérie en eau libre(Jeunes et Open)

L'USMA domine la première édition

L’USM Alger a outrageusementdominé la première édition du

championnat national en eau libre(Jeunes et Open), en raflant trois desquatre titres mis en jeu vendredi à lapiscine olympique de Tizi Ouzou.Les Rouge et Noir ont commencépar survoler l’Open (messieurs etdames), puis le championnat dejeunes (14-17 ans), disputés l’uncomme l’autre sur une distance detrois kilomètres. En Open (mes-sieurs), la victoire est revenue à l’in-ternational Anis Djaballah, avec unchrono de 33 min 46 sec et 26 cent,devançant ainsi les deux nageurs del’ASPTT d’Alger, respectivementMohamed Bachir Mobarki (35 min 14sec 90 cent) et Redouane Bouali (35min 25 sec 80 cent). Chez lesdames, c’est Khensa Belkacemi quil’a emporté, en 36 min 25 sec et 84cent, devant Sarah Moualfi (ClubKoléa), deuxième en 38 min 37 sec72 cent, au moment où Lilia Chater,sociétaire du Club Ayoun Turk(Oran), a complété ce podium fémi-nin, en 40 min 14 sec et 67 cent. Unexcellent chrono, qui a permis à lajeune Belkacemi (15 ans) de rafler letitre même chez les jeunes, avec uneavance considérable sur Lilia Chater,au moment où une autre Usmiste,Imène Achroui, a complété cepodium de jeunes, en 42 min 26 secet 7 cent. Chez les garçons, c’est leBoufarikois Wassim Bentabghour quia remporté le titre, avec un chronode 35 min 36 sec et 85 cent, devantl’Usmiste Oussama Allam 36 min 21sec et 41 cent, au moment soncoéquipier Soheïb Aouina a complé-té le podium en 36 min 42 sec et 54cent. «Globalement, je suis satisfaitdu rendement de nos nageurs danscette compétition», a assuré le direc-teur des équipes nationales, LamineBenabderrahmane.

Tennis/Championnatsd'Afrique juniors

Ines Bekrar sacréechampionne

La jeune tenniswoman algérienneInes Bekrar, 17 ans, a remporté

vendredi, le Championnat d’Afriquedes juniors U18, en s’imposant enfinale à Pretoria (Afrique du Sud),devant l’Egyptienne Yasmin Ezzatpar deux sets à zéro (2-0). La jeunealgérienne, vice-championned’Algérie des seniors, a remporté lepremier set 6-4, avant de s’imposerau second, sur le même score 6-4. «En cette heureuse occasion, je tiensà féliciter la joueuse Ines Bekrar quia remporté le titre brillamment enprésence des meilleures joueusesdu Continent africain. Elle s’est don-née à fond depuis l’entame de lacompétition pour atteindre le som-met de l’Afrique. Je profite de l’occa-sion pour saluer le Centre internatio-nal ITF de Casablanca (Maroc, Ndlr)qui joue un grand rôle dans la forma-tion de Bekrar et son suivi. «C’estune grande satisfaction pour le ten-nis et le sport algérien en général »,a déclaré à l’APS, le Directeur tech-nique national (DTN) de laFédération algérienne de tennis(FAT), Mohamed Bouchabou.Bekrar, tête de série N7, a réalisé unparcours «sans faute» depuis lecoup d’envoi de ce rendez-vous afri-cain. Au premier tour, elle avaitdominé la Sud-Africaine, KellyArends, 6-3, 6-2, avant de s’imposerau second tour face à laCamerounaise, Anna LorieLemongo Toumbou, 7-5, 6-2. Lorsdes quarts de finale, l’Algérienne abattu la Marocaine, Aya El Aouni, 6-3, 7-5, puis l’autre Marocaine,Yasmine Kabbaj, tête de série n°1,en demi-finale (6-2, 6-3).

Dominateurs, les Monégasques sont parve-nus à l’emporter contre Montpellier grâce à

un but de leur attaquant algérien (1-0).De retour dans le XI de départ, Islam Slimani

a, une nouvelle fois, été décisif.Privé de Gelson Martins, suspendu à titre

conservatoire, l’entraîneur espagnol avait fait lechoix de titulariser ensemble Jovetic, BenYedder et Slimani à Louis II, alors qu’en faceMichel Der Zakarian était privé d’Andy Delort,suspendu.

Le trio offensif des joueurs de la Principauté,

bien soutenu par un Golovine tout proche demarquer mais qui envoyait le ballon au-dessus(27e) rythmait la première période. Slimani avaitauparavant sollicité Bertaud après une combi-naison avec Ben Yedder (17e).

Pas en reste, Stevan Jovetic tentait sa chan-ce à plusieurs reprises, mais ne cadrait pas d’unrien (38e) ou voyait le portier montpelliérain sor-tir sa tentative (45e+1). Si les deux équipes ren-traient aux vestiaires dos à dos, se sont lesMonégasques qui dominaient les débats, lesvisiteurs n’ayant été dangereux que quand

Florent Mollet butait sur un Benjamin Lecomtevigilant en tout début de match (6e).

Et c’est finalement Islam Slimani qui trouvaitla faille de la tête sur corner, comme le week-end passé à Amiens (1-2) pour offrir la victoireaux siens (52e). Montpellier peinait à réagir etTiémoué Bakayoko trouvait même la barre surune belle frappe de l’extérieur de la surface(70e). Keita Baldé manquait enfin un but toutfait sur un superbe décalage de Wissam BenYedder, lui-même lancé en profondeur parSlimani (90e).

AS Monaco

Slimani brille encore

Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) souhaiteune Coupe d’Afrique des nations tous les quatre ans comme préco-

nisé par le patron de l’instance internationale, Gianni Infantino. «Je suisd’avis d’organiser la CAN tous les 4 ans et je l’ai déjà dit avant à laRadio algérienne. On est pour une CAN tous les quatre ans à conditionque le cahier des charges soit plus exigeant que ce qu’il est aujourd’hui», a déclaré Zetchi pour FAF TV. Le président de la Fifa, GianniInfantino, avait préconisé récemment à Rabat d’organiser la CAN tousles quatre ans dans le but de «la rendre plus commercialement viableet attrayante à l’échelle mondiale». «La Coupe d’Afrique génère aujour-d’hui 20 fois moins que le Championnat d’Europe des nations et enmatière d’infrastructures, je n’ai jamais vu, lors de mes voyages, desstades modernes. Il ne faut pas attendre une CAN pour construire unstade, il faut le faire et on va aider l’Afrique sur ce point», avait soute-nu l’homme fort de la Fifa, lors d’un séminaire sur le développementdes infrastructures footballistiques dans le Continent africain organiséau Maroc. Pour l’ancien président du Paradou AC, une compétitiontous les deux ans constitue une sorte d’échec pour ce tournoi majeur».

La CAN tous les deux ans, pour moi, c’est une sorte d’échec pour cettecompétition. La véritable raison est que cette CAN est un gouffre finan-cier pour les pays organisateurs. On voit très souvent une compétitionsans public, mis à part les matches qui concernent le pays hôte, ou lesmatches à partir des quarts de finale. Sur le plan économique, c’est trèslimité », a t-il expliqué. Le premier responsable de l’instance fédéralesouhaite cependant, qu’en cas de changement de sa périodicité, le tour-noi soit organisé l’année où il n’est prévu aucune autre compétition majeu-re. «En cas de passage de cette compétition à une périodicité de tous lesquatre ans, je propose qu’elle ne se joue pas une année où se tient uneautre compétition majeure comme la Coupe du monde ou l’Euro. Commeça, la CAN deviendra le grand événement majeur de l’année en question,ce qui va rapporter beaucoup plus à la Confédération africaine de footballet donnera plus de temps au pays organisateur pour bien préparer sa com-pétition», argumente Kheïreddine Zetchi. La dernière CAN s’est dérouléel’été dernier en Egypte et avait été remportée par la sélection algérienneface au Sénégal (1-0). La prochaine CAN se déroulera au Cameroun du 9janvier au 6 février 2021.

Il rejoint les déclarations d'Infantino

Zetchi favorable à une CAN tous les 4 ans

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Mété

o AlgerEnsoleilléMin 6 °C

Max 18 °C

OranEnsoleilléMin 8 °C

Max 17 °C

AnnabaEnsoleilléMin 4 °C

Max 16 °C

Accidents de la circulation

Sept morts en deux jours Sept personnes ont trouvé la mort et 42autres ont été blessées dans 13accidents de la circulation enregistrésdurant les dernières 48 heures au niveaunational, selon un bilan rendu public hierpar la Protection civile. Le bilan le pluslourd a été enregistré dans la wilaya deOum El Bouaghi avec un mort et sixblessés suite à deux accidents de lacirculation, note la même source. Parailleurs, une personne est morte et troisautres ont été blessées dans un accidentde la route survenu dans la nuit devendredi à samedi dans la commune deMekmen Benamar (wilaya de Naâma), a-t-on appris auprès des services de laProtection civile. L'accident s'est produitau niveau de la RN 22 au tronçontraversant le tissu urbain de MekmenBenamar suite au renversement d'unvéhicule percutant un arbre puis un murd'une maison, selon la même source. Cetaccident a causé la mort d'unseptuagénaire (72 ans) après sonévacuation par les agents de laProtection civile vers les urgences del'hôpital les Frères Chenafa de la ville deMécheria où il a succombé à sesblessures et trois autres blesséstransférés vers la polyclinique deMekmen Benamar. Les services de laGendarmerie nationale ont ouvert uneenquête sur les circonstances de cetaccident. Par ailleurs, 19 personnesincommodées par le monoxyde decarbone émanant d'appareils dechauffage et chauffe-bains ont étésecourus par les éléments de laProtection à travers les wilayas deNaâma, Annaba, Médéa et Tlemcen,ajoute le bilan. T. K.

ACTU...

Les DEBATShttp://www.lesdebats.com

Une tentative de ral-liement auxgroupes terroristesa été mise en

échec vendredi à Tlemcen parun détachement de l'Arméenationale populaire (ANP) quia arrêté trois individus grâceà l'exploitation de renseigne-ments, indique, hier, le minis-tère de la Défense nationale(MDN) dans un communi-qué.

«Dans le cadre de la lutteantiterroriste et grâce à l'ex-ploitation de renseigne-ments, un détachement del'Armée nationale populaire amis en échec, le 14 février2020, une tentative de rallie-ment aux groupes terroristes,où il a été procédé à l'arres-tation de trois individus àTlemcen /2e RM», souligne leMDN.

A Souk Ahras, Tébessa etEl Tarf (5e RM), des tenta-tives de contrebande d'unegrande quantité de carbu-rants s'élevant à 12 903 litresont été mises en échec pardes garde-frontières, ajoutela même source.

En outre, 71 individus ontété arrêtés lors d'opérationsdistinctes à Djanet/4e RM,Tamanrasset et InGuezzam/6e RM par d'autresdétachements de l'ANP quiont saisi également six véhi-cules, 41 groupes électro-gènes, 26 marteaux-piqueurs et cinq détecteursde métaux. A Tamanrasset(6e RM), Tiaret (2e RM) etBatna (5e RM), les person-nels d'un détachement del'ANP et de la Gendarmerienationale ont saisi trois fusilsde chasse, un téléphone

satellitaire, deux paires dejumelles et une quantité demunitions, tandis qu'un autredétachement de l'ANP et deséléments de la Gendarmerienationale ont arrêté sept indi-vidus et saisi 558 comprimésde psychotropes, 552 unitésde différentes boissons, à InAménas, Biskra et Ouargla(4e RM). Par ailleurs, dans lecadre de la lutte contre l'im-migration clandestine, deséléments des garde-côtes etde la Gendarmerie nationaleont mis en échec, àMostaganem et AïnTémouchent (2e RM), destentatives d'émigration clan-destine de 16 personnes,alors que 27 immigrantsclandestins de différentesnationalités ont été appréhen-dés à Ouargla, El Oued,Tlemcen et Béchar. O. M.

L'inobservation du communiquérelatif à l'information officielle

«Une obstination à propager des informations

mensongères» affirme la Présidence

La Présidence de la République aaffirmé, hier, que l'inobservationde son communiqué du 28décembre dernier, sur la diffusionde l'information officielle émanantde la Présidence de la République,par des médias nationaux privéset différents supports et plates-formes de communication «estune obstination à propager desinformations fausses et menson-gères, qu'assumeront entièrementceux qui les diffusent». «LaPrésidence de la République rap-pelle, encore une fois, les médiasnationaux privés et les différentssupports et plates-formes de com-munication, qui n'ont pas observéson communiqué du 28 décembredernier, portant sur la diffusiondes informations officielles éma-nant de la Présidence de laRépublique, que toute informationà caractère protocolaire ou liéeaux relations internationales, dansle volet relatif à l'activité du prési-dent de la République, doit êtrerecueillie exclusivement de lasource officielle auprès de laPrésidence de République oureprise des communiqués renduspublics par le canal de l'agenceAlgérie Presse Service (APS)»,souligne la Présidence dans uncommuniqué. «L'inobservation ducommuniqué sus-cité constitueune transgression préméditée desrègles de déontologie est uneobstination à propager des infor-mations fausses et mensongères,qu'assumeront entièrement ceuxqui les diffusent», conclut le com-muniqué.

R. M.

Tébessa

Collision entre un camion et un bus, un mort

Une personne (41 ans) est décé-dée lors d'une collision entre uncamion de transport de marchan-dises et un bus de transport desvoyageurs qui s'est produit hierdans la commune de Chéria (45km à l’ouest de Tébessa), a-t-onappris auprès de la direction de laProtection civile (DPC). Les élé-ments de ce corps constitué del'unité secondaire de la communede Chéria sont intervenus pourcet accident survenu sur la RN 1plus exactement au lieudit FedjRedama, a précisé un communi-qué émanant de la cellule de l'in-formation et de la communicationde la DPC. L'accident est une col-lision entre un camion de trans-port de marchandises et un busde transport des voyageurs, assu-rant la liaison entre la région deBir Ater (Tébessa) et la wilaya deBatna, transportant 11 personnes,selon la même source. Ladépouille de la victime a été ache-minée vers la morgue de l'hôpital,implanté dans la même localité, aumoment où des premiers soinsont été prodigués à d'autres per-sonnes blessées, a-t-on signalédes services de la DPC. Uneenquête a été ouverte par les ser-vices de sécurité territorialementcompétents afin de déterminer lescirconstances exactes de cet acci-dent mortel, a-t-on rappelé.

L. M.

TTlleemmcceenn

Mise en échec d'une tentative de ralliement à des groupes terroristes

GHIR HAK [email protected]

U n touriste chinois de 80 ans infectépar le nouveau coronavirus et hospi-talisé à Paris depuis la fin janvier est

décédé vendredi soir, a annoncé hier laministre française de la Santé, Agnès Buzyn.Ce décès est le «premier hors d'Asie, le pre-mier en Europe», a-t-elle souligné lors d'uneconférence de presse.Seuls trois mortsavaient jusqu'ici été recensés hors de Chinecontinentale : aux Philippines, à Hong Konget au Japon.

«J'ai été informée hier soir de ce décès»,a précisé Agnès Buzyn. L'état de ce patient,hospitalisé à l'hôpital Bichat à Paris, «s'étaitrapidement dégradé et il était depuis plu-sieurs jours dans un état critique».

Six patients sur les 11 cas d'infectionconfirmés en France restent hospitaliséssans que leur état de santé n'inspire d'inquié-tude, dont les cinq Britanniques contaminésdans les Alpes, tandis que quatre sont gué-ris, a-t-elle ajouté.

L'épidémie de pneumonie virale baptiséeCovid19, détectée en Chine en décembredans la province de Hubei, a contaminé plusde 66 000 personnes et fait plus de 1 500morts dans le pays.

Hors de Chine continentale, près de 600cas de contamination ont été confirmés dansune trentaine de pays et territoires dont unpremier annoncé vendredi sur le continentafricain.

R. M.

Coronavirus

La France annonce le décès d'un patient

YYéémmeenn

Chute d'un avionde la coalition militaire

La coalit ion mil i taire souscommandement saoudien a fait part, hier,de la chute d'un de ses avions dans lenord du Yémen, où les éléments dumouvement Ansarullah (Houthis) ontindiqué avoir abattu dans la nuit unappareil de la coalition. «Un appareil detype Tornado, appartenant aux forcesaériennes saoudiennes, est tombé à23h45 locales vendredi (20h45 GMT)dans la province de Jawf», a indiqué leporte-parole de la coalition, le colonelsaoudien Turki al-Maliki, cité par l'agencede presse saoudienne SPA.L'avion menait, selon le communiqué deM. Maliki, une mission de soutien aérienaux forces gouvernementales yéménites.La coalition intervient depuis 2015 dansla guerre au Yémen pour soutenir lesforces gouvernementales contre lesHouthis. Ces derniers (Houthis) ontannoncé, dans la nuit de vendredi àsamedi, avoir «abattu un avion de typeTornado à l'aide d'un missile sol-airavancé». Selon diverses organisationshumanitaires, la guerre au Yémen a faitdes dizaines de mil l iers de morts,essentiellement des civils. Environ 3,3mill ions de personnes sont toujoursdéplacées et 24,1 millions, soit plus desdeux tiers de la population, ont besoind'assistance, selon l'ONU. R. M.