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WENDELIN EN PROVENCE
. iO^>g.
MARSEILLE — DIGNE — VALENSOLE
FORCALQUIER — CHATEAUNEUF-MIRAVAIL
L*OBSERVATOIRE DE LURE
Notre incomparable chercheur Tarnizey de Larroque ,
qui est en mème temps un
trouveur merveilleux, a publié,
dans le Joio,nal de Forcalquier et (le la HaWe-P^ ,o-
vence (1), un article sur c Wenflelin et Forcalquier », qui
a été., pour les lecteurs de cette feuille, même les plus fami-
liarisés avec les annales de leur pays., une intéressante
révélation. Le nom de Wendelin, confessons-le en toute
hu milité, était absolument effacé de la mémoire des Forcal-
quiens. J`U, certes, jamais oubli ne fut fflus iDgrat; c ar C6
belgre illustre, durant son court incolat parmi nous, fut
activement mêlé au mouvement d'esprit dont notre ville
était alors le centre. Il s'y livra, de plus, à des observations
scientifiques qui ne furent sans honneur ni pour lui, ni
(1) No du 24 juWet 1887.
Docunient
il Ili Ilu il il il 1 il Ili
0000005499410
— il —
pour nos Allies. Aussi va-t-on nous savoir quelque gré. ce
nous semble . de réveiller son soi.iveair endormi et (le
chercher, dans les livres des contemporains, les traces de
soli si^jc)"]I , en Il^iute-l>rovc,-iicc.
Godefroi-lKmée -^Vût)deliii él-ait néi
la-Ville, en Campine Possédé, (lès s ^L Pl'elnière,
jeiinesse.. de la double lia-ssion (les voyages et
(le la
sCienuC^
il visita (le bonne heure la
France et l'Italie, statiotinant
partout o^1une rencontre savante. Il fut un
instant. correcteur d'imprimerie a Lyon ; puis, i soli retour
(FItalie, il habita Marseille oà il se perfectionna
dans ses études. C'est (le là el'il fut aPPelé, el' 1601 , à
Digne, à titre (je m; titre de inatliCmiitiques, 1T,. Bien (Iti'àgé
(je vi ti gt- itil ^ t ns à 1); I iiie. il forina., au dire (les écrivaitis
(je so li te ll! ps,élèves. Qnelques biographes
veillent Mèllie (11111 ^Li1 été, l'Ulitiateur (le Gassendi., (Illi.
à cette époque_ (q.iidiait ait collè ge de L)igne ; mais cette
assertion trouve un démenti formel dans la
correspon-
dance mêmede Gassendi. Notre I)Il j losoPlle l'^tcol)tC, 011
effet, dans une lettre écrite. en
M22, à lIenry Diipuy,
(111 , É^t ant. enfa li t il Lvai^ Vu ' 1^Yendelin à Digne; mais il
avoue 11 5ètre connu ('.e, lui c ni de lion)., ni (le visage (3) » et
(1) Sur le séjour de Wenflelin à Digne, voir Bougtri,,], Vie de P. Gaundi,
1687, pp. 4-5; Titutizey de, Larroque, Imprmions el, royr'q' [le o,etieyidi daild
la Provence ilipeAti-o (extrait (lu Reilletin de la S,,ciété @,ientifique et littéraire
doeISSi, pli. 234A LewreA de 1 1cipwr atix A-tP.re* Duialy. par
ip inènie, pp. grmul ,biiateur par L^!i)Pold
Dolisle, suivi du Teatament inédit de Peireje, par Tamizey de Larroque, 1889,
pp. 28-29, et un article de ce dernier dans la Revue critique de juillet 1869,
(, ?j V&Ière kndr^ (B;IJioili eci Belgita, 1C43), Sorbièro et Coloiniez.
(^) P. Ga*,qctadi, Op,.ra ondnia. Lyon, 1658, VI, 12. — Weudelin ne
cou illi t pas davantage Gassendi à Forcalquior, S'il c-^,t vrai que Gassendi ait
j ,1u1 aiq pris possession de sa
prébende de chanoine-théologal en
notre conca-
t1 1^dralp; car sa nomination à cette chanoinie serait tic 1613, et, à cette
date, Wendelin avait quitté Forcalquier.
-5—il répète ljtt^raleinent
la mê^mc choso dans sa première
Icttre à Weiidelin, en 1629 (1). Ce détail semble donner
raison ïï ceux qui assurent que '%Voiffleliit enseigna à
Digne, lion commeLiu collège llllll)iGil)^il. mais à la
tii[e. il^u[lO école doqu'il aurai[. ouverte
à [Pi, ^- (le professeur libi'e
ii i joi qu , il eti soit^ Wendelin ensei gna quatre ans à
(3). Noils manquons (le détails sil' ceL i e Pl-elilière
période (te sa vie en Provence. Les ai ,cliives dinirnoiscs
semblent ii'i, ii avoir grardé awiile trac e, à e ll ill t(>te r Par le
inutisine absolu des écrivains locaux et., en
particulier, du
réce ll t Iiltl ^ l li>L (l (lu collège, M. Jules Arnoux (1). Tout ce
que , ()lisp^ir uiio. lot,Li ,e de-à Gas-
se ti cli. (jatêt^, (tu
-il. jiiiiiet (5), c'est qu'en 1003^ se
trouvant à Vttle.w^ole- salis doute durant les vacances
scolait,es, il y observa mie éclipse (le lune , ce fli t'ent les
déjitits (111 fatal , grand astrolitjltie.
La :jj^% rjje lettre ajoute que, le :j avril 1605, il en étudia,
'res lui cachèrentà Forcalquier, mie seconde, dont les nuagla
fin. Ainsi, c lest entre ces (Iùux dates que weildelili était
devenu notreIl avait été alwelé, à
par le de notreAndré
Arnaud, pour ètre le précepteur île ses lits. Nous PoUvolis..
salis lions hasarder tr(ip, 11-ier à la lik)à soli
a l-rivée 1) ^ tr ill i r.oit ,; ; cin, l'année classique commençait, en
ce temps-là.. le jour de saint Lue.
IS29. Î. WoidGliu.
( CI) 1, I^9.
(Q Cü IIî je .t Ly:ée de Pijn,, étudc historique. Digne. Cliaspoul, Constans
et vo ti ve B-,i rt)arotix, 18,39. — M. fisnard n'a rien tr^-iivé lion plus, ditii-3 les
nchercbes qu'il a bien voulti faire, à n- 'tru phàre, dans los çIt;liil^-
rations et, les comptes intiiticil)ii%ix de cette êi-que-
(5) Œuvres précitées de Gassendi, VI,
— 6—Tandis que le jeune professeur recueille (les observations
astronomiques sur le plateau de la citadelle. ou sur Ici
terrasse aérienne de la maison d'André. (I ! Artiail(l, il lie
sera pas hors de propos (le présenter au le(-teur le vieux
magistrat qui eul, l'heureuse inspiration de deviner et
d'attirer chez nous ce jeune homme de vingt-quatre ans,
alors simple travailleur et bientôt, savant célèbre.
André d'Arnaud, docteur ès droits ^I), était lié à liiez,
de MeIchior^ écuyer, cosseigneur de cette ville et
trésorier général (les États de Provence, marié, en .1536,
à. Honorade d'André Mirailliet Il avait un fi-t'-t ,c ainé^
Claude, reçu., en 1571, conseiller au parlement (l'Aix.
Lui-même devint lieutenant général (lu siè ge de For-
caliquier (3), par provisions du 23 janvier lÏM3. Deux
ans plus tard, par contrat du 21 février 15^"j5, notaire
Garcini, il épousait Louise de ]^ermoiid-.Nlarcel, d'une
(1) Ainsi qualifié dans les aucien g catalogues de docteurs de I*Universit6
d'Aix.
(2) Le père d'Houoriide se nommait André d'André. De là, deux raisons
pour une, de
donner le prénom d'André à notre Arnaud; car un usage généra-
lement adopté en
Proycnce, et qui n'est pas tout à fait perdu dé. nos jours,
transformait volontiers en
lir4noni pour le nouveau-né le nom patronymique de
la mère, lorsque celui-ci figurait au
calendrier et pouvait, par suite, étro conféré
au baptème. On sait qu'en Angleterre une règle, plus générale encore, ajoute
aux prénoms de tout individii le nom
de sa fiâmille maternelle. — Pour la
généaloKio des Arnawl, voir )e8 nobiliairos de Provence et k1s arriûts de
maintenue consf,-rvé q aux arrlbivos des
(3) Le lieutonaut-g^néral ou vice-sénêchal était ki chef efftetif du
siège, attendu que Je sénéchal ne rdsidait lias à Forcalquier. On se bornait
à rendr4à la justice au nom
de ce dernier et à inscrire son nom
en tète
des sentences. Il en fut ainsi môme après que nos rois eurent établi un
o6u6(;hal pour chaque siège. Co ne fut là qu'une qualificativri ]Lontrifitl%[L et
qui n'entraînait aucune obligation effective. Les sénéchaurL de Forcalquier
n'ont jamais, que nous sachiom, mis le pied dans notre ville (lue pour
leur installation ûfficielle.
— 7 —
famille du Sistero llais (1). il fit hommage au roi, en
1,57J, pour le fief (i l, Grand-Gubian. Bientôt après,
son oncle Geor f-res de Mêvolhon, a majeur seigneurD(je la p lace , terre et sei,^-iletil ,ie de Saiiit-Vincerisr>
ayant successivellIC nt perdu ses quatre enfants et se
voyant sans héritiers., lui f kiisa.it donation de tous les biens
et (je tous les (Iroits (le haute, lnoyenne et basse justice,
qu'il possédait, du elief de ses (Ievzlncici^s ou du chef d'An-
toinette Gurety, sa femme, sur ladite terre (le « Saint-
Vincens, Ge lisiac, Nialcor et Cl i itte.tiineuf-de-Ivlireval - et
sur l'abbé de Cruis et autres cosseigneurs dudit lieu (T.
en iGO3. les domainesArnaud adjoig-niL à ces Possessions,
et droits (je Marc-Alitoine de Gastellane sur les Inènles
iiefs. et notamment le château (le Chàteauneuf-Miravail
(1) claude Berniond de Marcelly, de Sist,,,roil, père de Louise, 6t%it, mort
lors du mariage do sa fille et hiîritière. Le grand et ainiable cherChOur
si gteron.w, M. Sitin t-Marcel EYsseric, ule communique, d'après l'ilruiorial
manne rit de d'Hozier, leq armes de Louis Berinond-Marcelli, avocat cIL la
cour en 16^6 d, c^rge-eli à une bœide de gueulee, à-r^<j(e ^Viin lion d'or, accurg-
I)ay,Lée en r»Jde deux étuilci eNaur et M Pui^LIe cl'" cro'aclllt (le laîme.
(,2) D,^IIation du 1 ,2 mars l^S4, aux insinuations de la sCn^chaussée do
Forcalquier, reg. do 1583-1584, ed. 44(j (archi v es des — L(-,g
Méinilion Uaient c<es^v.!gn,,urs de la valiéu dû Saint -Tiii vens-Miravail de tout-O
sLncicnnct^. U, comte Be rtrana de Forcalquier, par S oit testament eu date
de
IIGS, publié par Colonibi, légua, à titre éventuel, à son cousin ItaimOnd de
Mévolbon tout ce qui appartena it au domaine rOultal dans cette vaUée- Cette
di .qpositi,)u demeura sans C-frot, et la
MÙMc Part COuit,'le fut 'nréodée, en 1472,
par le roi lk-né, à Jean Cureti , qnc!ÛD avocat fiscal à lrL ('l'ambre (les ComPtO.9,
puis maltre, rational, qui devint Rinsi seigneur inijeur de Saint-Vineons et de
Miravail. Ce titre pasSa à OcOrges ilp, Mévoil lori, par son mariage avec Antoi-
nf,tte CuretY^ et à notre André Arnaud , par la donation de 1584.
(*.^) Acte (lu 30 janvier 1603^à Aix, riii.ir.iir(l^liui el,11-10
Mouravit. — En M)f), il acquit les ilroils de l'évêque de Si,4cron, U116 dû
Cruis, sur le mC^mo Chàteaiinouf-Iti ray ai], dont il se trouva ainsi 10 seigneur
,J& fofQ^ Du m^mo temps que cosseigneur de GeLisiar et de Malcor.
-41
-8—
Le lieutenant d'Arnaud demeura à la tête de notre cour
de justice pendant quarante-deux ans, jusqu'en
1615. Il se fit une grande réputation oie savoir et. rut. nousdit l'abbé de Piolle. j), l'un i, des li teilleups et, (les ) I tl s beaux
esprits (le soit temps ». Ait culte (lu droit, il ajout-,I celui (les
lettres. Nous 'le
Savons s^il faut lui attribuer certain
sonnet français, ou prétendit tel, que nous avons découvert
en tète (le Ptin des registres (le la sénéchaussée et qui
nous semble, en
tout (^a,s, un e ti rie l ^Ix spécolinieil eFétrange
langue poétiqueque l'édit de Villers-Goterets avait, sub-
stituée il. l'idiome des troubadoiirs.
Le voici, dans toute sa naïveté et son orthographe
SONNET.
Canibysez le Persan, mauvais de sa nature,
Entre ses cruaultez, fait un
acte excellant,
Quant il sceust qu'ung sien jugi^ un iiiesel l ,,I t j ji c luen tce
Par argent avoit faiet contre tnitte droicture.
Soudain faiel. qu'il est pris, puys ordone qn'il mure,
Puys le fist escourcher et uiectre justement
Sa peau dessus la eliere ou
avoit paravant
De sa maligne bouche advancù toile orilui.e.
Cella faict, establyt Pu
son estat son tilz,
Voulut que dans ce. siège Olanes feust assiz
Pour contempler souvent telle peait paternelle,
Ariii qu'il foust lionju ge et fit droiei, jugiunent,nDe lieur qn «ii iio rec-ï^ li st su lll l ) l l ble payenleut.
Ainsy Dieu faiet pugnir l'ij )justic6 cruelle (2).
(1) Lt4 Vie. de 8aint 3[,I ry, alibé di& Vul-Bo^lon, "Irmi elde 114 rille
de P^,,,eIqTder_ Pariq, 1665, page 29.
(2) Arellives de3 Basses-Alpés,do la sénécliaU"^e de Forcalquier,
année 1578, en t,^-te de la— Le solIllet n'estsigné que d'un double paraphe.
— 9 —Le rirneur de 1578 justiflait cette sagace assertion d'un
critique éminent. que le français est, en poésie, un instru-
nicnt ingrat entre les mains d'un provençai habitué a la
lancrue bien autrement iwisirale (le son pays (1). ffeureu-
senient, le XVI f, siècle cultivait encore avec ferveur les
lettres latines, et, si André d'Arnaud fut un piètre sonneur
J'viiiiç.ziis, il excella dans
le latin. On lui doit (la livre fort
re (,ùercbé I.Iijolil , (I'I iui (les curieux et (lui, sous le titre (le
Joci 1,2), contient de nombreuses fantaisies en prose et en
vers, épitres.. épi graranies. etc.. La plupart soiit, caractériséespar
un enjouement plein d'originalité, où
abondent Vanti-
thèse et le jeu de mots, ces deu ,. marques inévitables
d^une époque, où la France subissait la loi des concelti.
Qil(,Iquoq feuillets plus loin, on lit, de la main du greffier Dufour, lit devise:
El habent anfra aidu. eauner, dont lo SceptiÇisnic contrute avee la niorale austère
du quatorzain. Il sorait néinnioins possibli., que
te " Jean Dufour, greffier des
appellations et de preniièTe instance , fut le vrai coul^al)[o de notre sonnet;
car, en un registre du la
mCme année, il accompagne sa siguâturo d'un
dietique do m^mû stylo ;
Dufi'ur sort la flaram p en quey so nourrit
L'àmo qui onftamme et nourrit
Ne citons pw: la
préeicuqe source de nos archives d^;partementaleg, sans
rendre un
hominago dû gratituM, à leur con gervfttAlii-, M. 7. -X Isiiard,
qui nous a guffld aTec tant de compétence et de romplaisanco amicale à
travers les riclic qses classées par ses soiii ii. M^incs roiliertieinonts sincères
à M. Lénnce, Pontès, greffier en chef du tribunal d(^ Forcalquior, explorateur
infatigable des archives de nosBotairQs^
(1) Paul Mariéton, la To-rp 1890, p. 11 -j. — L'autour remarque, à
l'appui de snn assertion, que la Provence, qui a donné do grands prosateurs à
la littérature française, no lui a pas donnui un
seul grand poète, tout au moiii^5
dans le venre lyrique. D^jà cette pt)Ds ee avait été ddycIopl)ée avoe autorité,
an sein de l ' Acati6mie d'Aix, per M. la doyeu "Cabant^)us (séance publique de
l'Académie, 1863).
(2) Joci. 0. diz V., eewitue «q1m«^'N prin,ipi. Avignon, Brr.moreau, 1600,
218 pp. — L'approbation de l'inquisiteur généralest (lu 128 janvier
1600.
M
— Io —
Les Joci, dédiés à (lu Vair, obtitirent à Paris, un ait à
peine après leur publication, les honneurs, sinon d^uiic
contrefaçon, du moins d'une réédition qui semble avoir été
faite à l'insu (le Fauteur (1).
A ses mérites d'écrivain, un brin ri-tffitié peut-être, mais
par cela inèilje très versé dans les élégances et les nuances
du meilleur latin, notre vice-sénéchal unissait (les goùts
de, bibliophile. C'était, (lu reste, l'époque bien connue dans
notre histoire littéraire où tous les magistrats (le Pro-
velice étaient, peu ou prou, des collectionneurs et des
- curieux . Peiresc tenait la tète de cette plitlange de
chercheurs, et n'était pas un (le ses disciples les
moins passionn6s. Nous aurons à parler, un lieu plus
loin. (t'un pl^écieitx manuscrit d^astronüiiàie qu'il possédait
dans sa bibliothèque et qui, sous le nom
(le Codex A-rnal-
di2tus, fut l'objet d'un intéressant échange de comirillui-
cations entre Wendelili, Grassendi et Peiresc. Dès mainte-
liant. nous trouvuns (Jans les Joci plus (l*une trace de
Famour d'Arnaud pour les livres.
C^est ainsi que, dans une épitre à Jacques Gillot, le
célèbre conseiller-clerc au parlement (le Paris (2'
'
^-, il se
remémore avec délices les heures passées dans sa
biblio-
thèque, en la compa gnie d'un des Turnèbe (3). Plus loin,
il félicite le conseiller Garnier (le Montfuroil d'oublier., au
milieu de ses livres, les discordes civiles (4^. Ailleurs, son
(1) Chez Pilleliote (un 11OUL prédestiné pour un e(intrefactour), 1601, 278 pp.
(2) Gillot fut, Pendant lit ligne, Un des chefs le plus en vite du Parti
royal, et collabora à la Satire André d'Arnal id l'avait Connu
à Avignon, Saris doute sur les balles de I«Uuivers 'W-
Plus tard ' notre "euto-
Bant-général, desservi auprès d'lleuri IV Par (les envieux, afla réclamer à
pilri .4 l , itl) p tl i dû son condisciple et trouva en
lui le Plu s 9^néruux `1^fCnSe11r.
j . Guiot inourut en 1619, après avoir attaché son non, à dus Ouvrages
considérablos sur la Politique et lit di plomatie -
(3) Joci, 1600, P. 25.
(1) M., p, 45.
— il —
ami, l'avocat P. Guirand.. d'Mlos., lui envoie les dialogues
de Textor, puis une nouvelle édition de Ntrone, et il
invite l'érudit magistrat, qui avait fait, parait-il, une
multitude de restitutions dans le texte du vieux satirique,
à les conférer avec l'ouvrage qui vient de paraître (1).
_-'^jüutolis que ce commerce avec les livres se conciliait
à merveille , chez notre Peirese forcalquien, avec des
habitudes d'arlisle ^'2'; el. aile naLure aimable. Guirand ne
se contente. pas de le proclamer « Fornement de son
siècle » (3) 5 il le déclare, par surcroit, c le plus humain
des hommes - (1t).
Un événement, sur lequel nous n'avons que (les données
(1)1i1.^ pp. 86 et 89, — Les Joci contiennent en prose et an vers de
nombreuses piùces de Guirand et sont son œuvre presque autant que celle
d'Arnaud. Et pourtant aucun de nos biographes n'a encore houoré, méme
d'une simplc mention, cet auteur bas-alpiu. Espérons quo notre cher et
parfait archiviste Upartemeiital, M. Z.-M. Isiiard, qui a sous la main les
insinuations d'Allos, nous apprendra quelque chose sur le comptodocet
oublié, qui ^,einl)le avoir été, comme Gillot, le condisciple de notre André à
Avignon.
Autre révélation bas-alphie: une épitre d'Aruftiitl à son collègue Esprit
Parisy,lieutenant &s soumissions à la
sénéchaussée de Forcalquier, nous
appri^nd que ce magistrat avait pris la plume pour la défense de son chef,
et produit une pièce, do vers iii i vet-sipe2leiit. Publiés ou iuf'3dits.
les vors de Parisy seraient intérpssants à retrouver. Avis
à nos deux
maltres chercheurs, V. Ljüutaud et E, de Urozet.
on rencontre (^iiç()r(! dans les Joci un nom qui appartient lui aussi,
malgré ]o. mutisine des biographes, à l'histoire littéraire du Forcalquier ,
celui d'Antoine Bandoly, avocat, qui, sous le notu d^Aiitoitte du Bandole,
publia ley(le Cékir et de Henry 1111 (Paris, chez J. Rluher,
i ri-40, 1609 et 1625). Voir la Vie de saint Mary, précit Î e, p. 38.
Citons, pour fuir, un Trânowl, desqu'il faut identifier sans doute
avec le chanoine-écrivain Léon de Trimond.
(2) Il chantait et jouait du luth. — Juci, 1600, p. 1 7.
(3) Id., p. 141.
(4) Homin= ieee humanimimus. — Id., p. 76.
nq
— .12 ---
incomplètes et mystérieuses, vint jeter le deuil dans la
maison d'Arnaud. Un
des fils de, notre lieutenant fut
atteint Wui) cha grin profond. et tic Beri11onLI^ sa
mère, en fut elle-mérne si affectéc qii'elle en
mourut i
un àge prématuré (1). Andréne voulant lias.
après cet événement., se séparer de ses fils, résolut (J'appe
ler chez lui un précelileur.. et c*est ainsi qu'il fut awené à,
jeter les yeui sur Wendelin.
On imagine avec quel empressement Ic, jeune maitre
quitta ses 6coliers dignois. pour le milieu lettré et avenant
qui lui était offert. D^sorl11.q is, le voilà forc-alquien.
installé dans le plu q beail I(igis (le la
ville (2) et fouillant
à loisir dans la bibliothèqite, du
vice-sCtiéchal. Ses
nouveaux élèves ne sont pas (les enfants. L'ainé des fils
d'André d'Arnaud, Scipion, est déjà hors de page. Il est
avocat ou à la veille (le l'être. -\Vendelin a, eu lui un
r,oitipa lglioii et un ami. Les cadets nous sont moins, conniis.
L'un d'eiix. Pompée, filleul de Pompée (le Pontevès, gou.
(1) Lotilsa de
Enrntond a dcux épitaphes dans les Jori, Fune do, ïon "tari,
Pautre de Giiirand, pp. 1:39 et 140. Ello fut, dit Guirand, " la
1)faut^e
la r : e1ics^c niadcste,fidèle, Péconornic généreuse, le repos ItilIori,3ii\,
répousol'éloquence intiotte '.
(2) L(,. <.; d'.irt)atil possédaient la
gralide et belle maison contigIti^ au palais
de justire, qui a plus tard appartenu à lit famille. de T-inde. Elle ^t&iL alors
misquée en grande partie par nu pàté de maisons, qui fut dénioli un de pli-
siècle plus tard pour l'agrandissenmut de la plue,) Saint-Michel. Les il"Srnaiid
ne (itineuraiotit là que Phiver, 1l-^; habitaient, Vêté, soit leur 1inipri^t:^ de la
Louetto, aux portes de Fç)r(^alqiiicr, soit le château de Châteaillicur-Miravail,
.%IL nc)rd de la montagne de Lure. Leur maison de ville passa d^lloiLQ"^
d'Arnaud, capiscol du chapitre, à Marthe Borel, petite-fille , do Pç,tiiiiée,
d'ArnauC, mariée cri 176i à Indré Verdut-, re ,;lj am^;tt itu parlement d'Aix,
en 1740, ,;yii(lic. Il^ son ordre en
1 îG9, oncle de notre infortuné coitil,Rtriote
Verdet, n^ à Forcalqiiiur, avocal ait même parlement,
dépUt^- 511111)1-^Rlit -10 )IL d'Aix aux Étafi^ "élieralix, Pendu Par la
populace d'Aix, le 26 janvier 17.93.
OW
— U; -
verneur de Forcalquier, était né en 1.592 et avait par
conséquent treize ans environ à Parrivée de -\Ven(telin.
C'est sur lit! que (lut se conceliVer spécialement la sollici
tude du jeune précepteur.
Si vive, néanmoins, que fùt Cette sollicitude, elle
Wempêchait pas -Weiideliii d'être ati[ktiit le coliaboi,ateur
du père que le gouverneur des fils. Ott nous ilous 1.1,ollipol-is
fort. Ott c'est ILii qui prépara la
troisiètile édil.io ll, tl,ès
remafflée., (les ioci,.. qui p^^j l, ut e l, f
' 1)
. Nous ,,el,
voilloils pour preuve que les trois distiques si gnés (le ses
iiiitiales, placés parini les liminaires, à lade la
préface de l^atttctir,' ^. D'autres pièces de lui figure lit dans12,
le v0luIlIc. Ce s0li t deux él)itl'es il Audré, d'Arnaud (P?-o
Mu-n,ere ve^-ba coi,^I)e)isal) et quatre piéces le vers aumême, pour le reuwrcier (le gi-^itifi(taiioiis réitérées (3).
Ces vers. (loilt le distique est la fi,)t , i ll e ju^-a lqab]e. sont
d'une facture aisée et d'un ton spirituel. 11 est (l^'aLittntPlus i lltél'O S S a llt de les Si gnaler qUe c'est là, à n'en pasr,
clouter, la preniiére ceuvre que Wendelin ait livrée àl'impression.
Notons en passant que iio[re belge francisé laisse
de (, i)tÙ, dans * sa signature, le W flamand et le
Pi'énom gothique de GûdefrOy^ PO(ir signer I(réiiée)
(1) Jore' And. Arnawli, Ime. *eram editione mendœ SuVatœ, pitllta
adjecta,plui-a abjecta. Avignon, Bram preau, 160.5, 1 v^^j. in-12 de 180 pp., plus
5 feuillets eu tète e t 12 à lit fin. Bien que le frontispieu gravé soit de 1605,
Pachev^ d*imr)rinier n'est que du -2-1 mai 1606, ùt l'approbation, qui suit,
du 29.
(2) Ces distiques nous disent que Vomivre de d'Arnaud, éclose en 1594,
perdant les malheurs de la Fr imee, fut imprin) é.o pour la première fois en
1 1100, et l'Our la sceaude en 1606. Ainsi, non seulement J'édition de 1601 fut,
comme nous l'avons aMrm^ plus haut, subreptice, mais, cinq tins plus tard,
,auteur en ignorait encore l'existence.
(3)Joci, 160o, pp. 67, 68; 08, 99 et 100.
- 1 Il __
Vendelin (1). N'oublions pas, non plus, (le remarquer
que l'une des épitres (tu recueil lui est adressée. Elle
est intitulée - Irenceo Vendelino A-Mreas Trochœus (2).
Tout à côté, s'en trouve une autre, du même auteur, à
Scipion d'Arnaud, qualifié jurisconsulte. — SGipion
d'Arnaud. émule sinon élève de Wendelin, a apporté, lui
(1) Il signait plus tard (1635) Godefroy-TrénC-e, et plus tard encore (1643)
Godefroy seulement. — Œuvres de Gjis9ûndi^ t, VI, pp. 4" et 4b5. — Dans
une pré.cieuse et toute récente publication de M. Tamizey de Larroquo, los
petita mitnoires inéditir de Peirége (Anvors 1889), que M. Charles Ruclenq a
savoureusement annotée eu ce qui regardû ]es personnages des Pays-Bas,
péminent érudit belge fait remarquer (p. 46) que le prénom Irénée est la
gréc iaat ion du prénom Godofroy et semble en conclure que Wendolin les
aurait porWs, non pas cumulativement, mais alternativement. La signature
de 1685, que nous venons de rappeler, nous les muntre pourtant réunis.
— N'écrivons pas le nom do Charlos Ruelons sans saluer, en la personne du
savant conservateur des matili .3crits de la Bibliothèque royale do Belgique,
le chercheur le plus autorlsé et le plus avenant, un vrai Tamizey de
Larroque d'au delà la frontière. Pris d%ne partivuLière sympathie pour la
physionomie de W t,.ndelin, il a longtemps recueilli, à travers ses recherches de
chaque jour, tout ce qui se rapportait à tet illustre oublié. Nous espérions
qu'il nous donnerait à la fois la biographie définitive de son grand compa-
triote et les épaves de son œuvre. Les circonstances en ont autrement
décidé. Des travaux consid6rables, dans lesquels il ètait en gagé Utérieurement
et sur lesquels sont venus se greffer des ilnPédilnonts de
sant^é, l ' ont contraint,
àson cœur défendant d'abandonner cette entreprise, Ce 11% été toutefois
qu'après s'être assuré qu'un autre la reprendrait en toute COMPé tP'Ire et la
mènerait à bien. Le continuateur de M. Ruelens sera M. C. Le Paigo, le
célèbre professeur à l'université de Liège, qui déjà, de son C :Jté, avilit
beaucoup colligt5 sur Wcndelin. Charles Ruclanq lui a confraternellement
abandonné ses propres matériaux, et il nous écrit, avec sa noble modestie,
que " des mains plus dignes que les siennes , élèvero
nt à notre Irénée le
monument qu'il attend d@puis deux siècles,
(2) J^ci, 1605, p. 72. — Faut-il traduire Trochœw par le nom
éminemment bas-alpin de Trouche? La famille- Trouche de Sablières, qui
habitait Apt au dernier siècle, acquit de3 Saint-Jarques la terre de
SilTabellO
et la revendit àPalhier, ancien député aux Cinq-Cents-
Mm.- A
— 15 —
aussi.. son contingent -à l'œuvre paternelle. Son écot
consiste en une épitre en prose à son cousin Louis
d'Arnaud, fils du conseiller d'Aix; une étrenne à sonpère, en quelques distiques; une épigramme M pcelas-
rtfïeî;z; une autre (le 31edico (?) et un quatrainà messire Marin, protonotaire apostolique (1). Scipion
s'y montre le di gne fils d'André., habile à jouer avec
les syllabes et aux plaisantes rencontres d'idées.
Détail final, et qui est un vrai trait de caractère. Une
pièce de Guirand qui, dans l'édition précédente, célébrait
sur un ton lyrique les vertus de messire Antoine 'vlelve,
prévôt du chapitre. Saint-Mary de Forcalquier, a changé,
dans cette nouvelle édition. (le destinataire et s'adresse
maintenant à Jacques Fontaine, médecin d'Avignon (2).
Voilà qui diminue quelque peu notre estime pour le poète
d'Allos, mais qui ajoute un grain de sel à ces foci, déjà sipiquants.
La collaboration de notre Irénée semble avoir porté
bonheur au petit livre forcalquien. Dès 1(308, un
éditeurde Paris, J. Richer (3). obtenait, à l'exclusion de Bramereau,
un Privilège polir une nouvelle édition des Joci, et il lapubliait l'année suivante (11).
(1) Joci, 1605, pp. 63, 97, 100 et 101. Les Marin furent barons de St-Michel.
(21 ) Edition (le 1600, p. 129 ; édition de 1605, p. 92. — J. Fontaine a écrit
sur les eaux de Gréoulx.
(3) C'est ce méme Richer qui devait publier, bientôt après, les Parallèla
do Bandoly. La bibliographie forcalquieune doit relever avec gratitude 19
nom de
cet éditeur ami, qui init au jour, en une méme année, les œuvres dedoux de nos écrivains indigènes.
(1) Cette édition , RS90Z rare, se trouve à la bibliothèque de Carpentras.
Dix ans plus tar(l, Richer en donnait encore une, qui devait ^tre la dernière
Joci Alleit-ece Arnaudi, pleile et plane quartum edîti, in-12, de 226 pp . — on
remarquera que, par une continuation de l^erreu-r de 1606, cette édition est
donnée comme la 4^1 mais qu'elle est la 50 en réalité. Elle serait môme la 609
si un certain tirage daté de Paris, 1601, chez Coquerel, nlitait, comme nous
làla
— IG —
Laissons maintenant cette œtuvre légère aller à sa
destinée, et suivons 'VVendelin. dans de plus sérieux
travaux. Ce n'est pas seulement par quelques pages de
latin que le ;,précepteur des d'Arnaud devait Mar quer son
passîi,cYe à Forcalquier. il y préjuda aux études qui de-
vaient illustrer son noui comme physicien et astronome.
Le ciel de Provence, par sa limpidité, avait naturellement
pour lui un
attrait particulier. Déjîl, Dous Favoils vu
observer à Forcalquier l'éclipse de 1605. N-lais Cest surtout
sur la m (.)I) tig il e (le Lure qu'il lui fut donné (le recueillir
d'importantes constatations. Les hauteurs de Gen.siac et
de Malcor (1) étaient des dépendances de la terre de
Chàteauneuf-Miravail.. que les d'Arnaud habitaientchaque
année, durant les vacances (le la sénéc-likilissée.. (lu VrjuillOt
au l or octobre. C'est là que Wendelin établit une manière
d'observatoire sommaire, dont il serait aisé de dôterininer
l'emplacement probable. Et ici nous lie saurions mieux
pavons vérjfi^, celui de Pillehotte, avec un simple changement de
frOutisPice.
— Voici, (lu reste, la preul iùro fois q tie la bibliograph ie des Joci est quelque
peu débrouillée. Le Bulletin d u Billio»Ailc lui-mémO (1855, P- 289, art - d',AP -
Briquet) n%, des cinq éditions de cet ouvrage, soupçonné ni la Première, ni
les deux dernières.
Pour en finir avec ce livre, notons que c'est dans les JOci de
1605 quo nous
voyons, pour la première fois, Io nom de Forculquitr identiflô avec celui
yor-ei nt ÀV*ronig, p. 112. L'édition primitive appela it Plus simplement et Plus
exactement notre ville Forcalqileriu??&, P. 140. Wendolin serait-il pour quelque
chose dans la correction malheureuse de 1605 ? La responsabilité serait
grande ; car, depuis bientÔt troi s siècles, cette erreur a fait un chemin incrOya-
ble dans le monde des géographes.
(1) Ces deux fiefs, inhabités depuis des siècles, étaient situés Io premier
sur la versant nord, le second sur le versant sud de Dire. La W.tû de la
montagne foi-niait leur limite Séparative. Gelwine est a,^tueIlêment un quartier
de Chàteauneuf-miravail, et Milecr une section cadastrale de la commune de
Lardiers. voir pintéressant i Histf)ire de cette Jorniore commune, par M. Louis
Pelloux. et sa parfaite monographie du canton dû Saint-Etieunu.
— 17 —
faire que de donner la parole à M. Charles Ruelens. Dans
une conférence donnée en décembre P^82 a la Société belge
de Géographie, l'éminent érudit rendait compte de la pose
de la première pierre de l'Observatoire (lu Ventoux, à
laquelle il avait officiellement assisté, Io lo niai précédent,
et à ce propos il évoquait, avec toute l'éloquence de l ,élll o-
tion, le souvenir de son vieux compatriote :
a .... Je voudrais diro deux mots (Fu it e assez cupjeuse
c0h1cidence que j'ai eu 15occasion de signaler pendant
notre excursion. Je citais tantôt le mont Lure. Ce mont,
qui a 1,827 mètres de hauteur, fait partie des Alpes de
Provence., Or, vers l'an 160i, un belge, Godefroid Wendeleil, né a
Herk-la-Ville, connu depuis sous Io noni (le Vendclinus,
était à Forcalquier précepteur (les enfants (le M. d'Arnaud.
Vendelinus était un savait[ (le preinier ordre en sciences
mathématiques et physiques, comme nous (lit-ions aujour-
d'hui. Il fut à cette époque un ardent investigateur des
manifestations (le la nature et entretenait une correspon-
dance savante avec les hommes les plus iiiustpes . 01, le
regarde méme comme le niaÎtre (le Gassendi. Or,r> , pendantles cinq années qu'il passa
en Provence, ce ^'eiidelinus
avait fait (le la montagne de Lure une sorte d'observatoire.t De cotte cime élevée, il étudia divers phénomènes
météorologiques: la fol"" ,Iti0 11 des nuages, des brouillards,des exhalaisons de la plaine, les vents et surtout les
orages, qu'il voyait se produire quelquefois sous ses pieds.
D Dans un de ses ouvrages, il doline quelques curieux
détails : ainsi il ztftlriiie avoir vu l'éclair sortir do la terre
et frapper le nuage, et, sans avoir de l eélectricité aucunedes notions de la science moderne, il constate déjà ce faitde l'attraction produite par la terre sui , péti fi celle , et il
entrevoit la théorie du réservoir commun.
» Gest. là aussi qu'il fut témoin d'un phénomène très
rare, que l'on nommait en ce temps une pluie de sang,
phénomène dont il donna une explication naturelle dans
2
— 18 —
sa correspondance avec son ami Peiresc, le conseiller du
parlement de Provence, et dont il vit ensuite un
second
exemple à Bruxelles, en 16fiG.
, ici encore, il exposa une théorie toute physique de ce
fait extraordinaire., contrairement à Popinion générale,
qui n'y voyait qu'un prodige céleste venant laver la tête
des Bruxellois pour les forcer à devenir meilleurs.
, Me ressouvenant de ce Vendelillus, dont j'avais trouvé
des lettres dans la
bibliothèque (le Carpentrasje priai l'un
(les excursion [Listes de vouloir bien le mont
Lure, que l'on devait apercevoir du sommet du Ventoux.
Et, en
effet, on le voit à quelqnes lieues. Je fis connaître
les circonstances que je viens (le raconter, et je saluai la
illontagne lointaine où ce pauvre, cet humble compatriote
avait, il y a près do trois siècles, essayé de faire pour la
science cette tentative (lue l'on renouvelle aujourd'hui
dans d^aiitreS conditions (1). D
W-endelin trouvait, pour ses travaux de physique et
d'astronomie., d'abondantes ressources dans la bibliothèque
d'Arnaud. il nous suffira de mentionner le manuscrit ou
Co^1ex A^ ,».a1dinYs dont nous avons (lit, un
mot déjà. Ce
précieux olivrige était ce (lue l'un ,ppelait. alors un
(ib(l qize. Uancicns et nombreux relevés uran ogra pli iq tics
y avaie liL été consignés par une main inconnue. Des notes
assez récentes y avaient été ^kjO 1 itées, sans (1011tc Par
André (l^Auniiii(l Iiii-nièriie On trouve un court extrait
de ce manuscrit dans les Ast^*o^zO^ïîi(u (le Cl asse ll d i (3 '
Gr,'ice à ces secours heureux, notre précepteur rit.
'
du
haut de Lure, plus d^une observation cipitalc. C'est de
cette sorte «il arriva, comme l'a si bien remarqué
(1)Ch. Ruelens, la &ience de la tc)-re, Bruxelle, 1881, pp. 89 et suivantes.
(2) Ces u0tLS étaient sous la date de 1600. — V. les (Futyrc de Gamendi,
IV, P. 535.
(8) 14., p. 58-1. — L'extrait en question est intitulé : Loca Siellarum verip-
tata a-nuo Chrisfi 1864.
— i!) —
M. Ruelens, à soupçonner quelques-unes des lois de laphysique et de la météorologie, à une époque où ces deux
sciences étaient absolument dans les limbes. Ce n'est là unmince honneur ni polir I^ii. ni pour nos Alpes, qui peuvent
s'enorgueillir de l'observatoire einbryoiiiiaire^6 w05.
Ajoutons, puisque nous sommes en veine de fierté locale,
q'IC Si, (le nos jours.. Pobscrvatoire du
Ventoux ^t (,s té Créé,
c'est sur Pinitiative, de
PAthénée (le Forcalquier et à la
suite d'un vceu 6mané de cette modeste et laborieuse
Société (1).
A côté du Wendelin latinisant et du Wendelin observa-
torien, il nous faut signaler maintenant un troisième
Weildelin, assez inattendu celui-là. Croirait-on que ce
naturel de Ilerch-eil-C^,tilipine s'C^tait si fort attaché à
notre; ville qu'il en étudiait l'histoire avec, passion, au
point que, quarante ans plus tard, il (levait s^y intéresser
encore ? Nos traditions liagiologiques furent plus particu-
lièrement l'objet de ses recherches. Il copia, dans un
Légendaire local, la Vie de saint Mary, notre patron, par
Dynaiiie g^, et peut-être est-ce à lui que I^on doit la conser-
vation de ce texte.
^âlais., tandis qu'il employait si fructueusement ses jour-
nées et ses veilles, ses élèves avaient grandi, et l'heure
sonna de quitter la maison d'Arnaud.
Il voulut, après plusieiirs années dMoignement, revoir
sa famille et sa chère Gampine. Nous iÏétonnerons aucun
(le ceux qui connaissent les mœurs professorales d'alors,
en leur disant que notre précepteur, serrant avec soin ses
économies dans son escarcelle, fit pédestrement l'interiiii-
nable voyage de Forcalquier à Hepch. C ,est lui-mé lrie qui
le raconte dans une lettre de IGItô, où il nous apprend qu'il
passa par Grenoble et Besançon et mesura « assez curieu-
(1) Y. le Jourffll de Forcalquir du 8 d6cembre 1876.
(2)Œuvres de Gaamidil t. VI, P. 460^
— 20 --
sement, avec ses propres pieds, » les cent quarante longues
lieues d'Austrasie qui séparent notre v ille de la sienne. Il
remarque ensuite., comme il Favait fait déjà clans la lettre
de 16218., exhumée par M. Taniizey de Larroque, que les
deux localités sont, à peu (le chose près, sous le ulême
méridien (-I'!.
Après s'être retrempé dans les joies dit foyer, Wendelin
reprit son bilton de voyage et se rendit à Paris. Ce West
pas s^aventurer beaucoup que de l'imaginer frappant, une
lettre d^,\xnaud à laniain, à la porte du conseiller Gillot.
Quoi qu'il en
soit, à Paris.. comme à Forcalquier.. il fut
chargé (.[ lune éducation. Mais admirez la puissance de
travail de cet énergique esprit i A ses heures de loisir, il
suit les co li rs (je J^Uuiversité, si bien qu'au beau jour,
voilà ce géomètre, ce physicien, cet astronome qui soutient
ses thèses i?^ tet)'Oquejv^î'e et devient avocat au
Parle-
ment! peut-être lI , l c nouvelle cirriére allait-elle s'ouvrir
devant lui, lorsque la mort de son père le rappela dans son
pays natal.
Là, ses goûts indécis trouvèrent enfin à se fixer. Il se
fi t d'église, prit les ordres et ti lt ri onjulé curé à, Ilerch
nIè^ Ine. Mais. bien loin de délaisser pour c(^Ia ses vieux et
chers travaux, il ouvrit parmi ses compatriotes une école
de mathématiques et partagea désormais son zèle entre le
ministère pastoral et les leçons scolaires. C'est à travers
ces occupations multiples qWil trouva le temps de publier,
de 1626 à 16li6.. ses divers traités d'astronomie et, en 16119,
un commentaire sur les Lois Saliques. Très suivie aussi fut
sa correspondance avec les principaux ^,avants d'Europe,
(1) (Euvres de Gasseudi, t. 'VI, p. 510. — La Bioyraphie ititWr8tile damique
place le départ de Wenitelin sous la date de 1604. Il nùu.s semble qu'on doit
le fixer au plus tôt à 1606, puisque les distiques liminaires des Joci portent
cette dernière date. D'apra 31. Tamizty du L%rroque, Wendolin serait
demeuré à Forcalquier jusqu'en 1612. (1^tt;-ee de Rirc8c, loc. cit.) A M. Le
Paige, mieux renseigué que nous tous, de fixert à cet égnrd, nos Incertitudes.
— 21 —
int*- quos Poiresc et Gassendi. Par là, il continua jusqu'à
la fin à, nous appartenir et à tourner fréquemment les
yeux vers nous.
Les Petits illt; îî?.oi)-es (le Peiresc, dolit M. T. de Lar-
roque vient dienrichil, sa
bibliothèque peil-escienne, nous
ont conservé d'abondarites traces de cette correspondance
canipliio-provejiçale. De 1626 à 1629, c^est-à-dirc dans le
bref espace de trois ails, 011 y peut relever la mention de
neuf lettres de Peiresc à Wendeliii ou
à son élève Scipion
d'Arnaud, ces dernières transmettant, pour la plupart,
des envois du inaÎtre au ilisciffle (1). Le texte de
ces 'Dis
-sives est., par malheur, perdu, sauf pour une seule, (le
Wendelin, en date du 11 avril 1628, (lue M. T. (le Lar-
roque a intercalée dans son artiole du Jow,nal de
Forcalquie),.
Cette i laportante et curieuse lettre annonce un voyage
iiiiiiiiiient de Weadelin en
Provence, A en juger par les
termes forriiels et chaleureux (le la Promesse quUl fit -à
Peire.^.,c, le curé de Ilerch (]lit tenir parole. A coup sùr,
Forcalquier fut son étape favorite. Toutefois, il n'y re-
trouva point André L'auleur (les Joci était
mort, laissant ses biens et son office de judicature à son
fils ScipionCelui-ci partageait, on
ne Va pas oublié, les
(1) J'^iitx Méi)io,#rrA prtîcit^-,-s, pl). 46, 54, 55, 6J, 612, 63, 66, 72, 73 et 1)0. —
Voir rarticulet que nous avons consacré à cette publicatitin dans le Joiiriml
de F,^rcabp&icr dit 29 décombr4c 1889.
(2)Le
tûstanwiit d'-bidré en
faveur de Scipion d'Arnaud, siour de Lange,
est un date du 22 août 1615, rière Gassaud, notaire à Forcalquier. Ce, testil-
ment contient, entre autres dispositii)u q, im leg q de 600 livres en %vicur
(l ,lsubeftu d ,Arnau (l, fille naturelle du testatour et de Su7anne Saguiii,
Cctte Isabeau devait épouser, en 1634, Charles Mirailliet, fils du niyitaine
André.
Les pro-visiûris (le l'office de lieutenant K^nér&J, ait profit do &-ipion, sur la
déiRis^ii^II çkI,ùroï, Sint titi 12-11615-S,:il-ii^il, fiPr ,'^s livoir
pri^ h^ bmait!t tIt^-^II 1 1111^-t l'atitr..lTiJiVtrL-SiI^'I'Aix
— 2-2 —
goûts délicats de son père (1). Mais., marié dès 1611 à,
Diane d'Aiidiffret-S . , lvabelle., il en avait douze enfants,
et le fardeau de leur éducation semble l'avoir ariiené
et une résolution héroïque, celle de céder à Peiresc sa
riche bibliothèque. Il nous semble difficile d'interpréter
autrement l'allusion de la lettre de '\Vendeliii à cette
« bonne source de Forcalquier » qui.. mèlée à la ^, rivière
regorgeante » (le Peiresc, devait former un - ocléan de
savoir à
(2). Ce projet douloureux fut-il mis à exécution ?
La chose est vraisemblable. Le trésor, toutefois. n'alla
pas tout entier chez Peiresc , car, en IG36, nous retrou-
verons encore à Forcalquier le CodexSi Wendelin revit à Forcalquier,
en la personne (le
Scipion d'Arnaud. le compagnon et h,> collaborateur de sa
jeunesse. celui qu'il se plaisait à nommer * son Arnand » (3).
il eut, d'autre part, l'heur (le rencontrer à Aix deux de ses
plus vaillants émules en astroiioinie : Peirese, d'abord., puis
son insé.parable ami., l'abbé J. C^au]tiei, .
'
prieur de la
Va-
lette 14)-, celui-là même qui avait poussé Gassendi vers
fflaialoglee Doctarvm, 1622) et avant dZtre appelé à pr^îsider la
avait été élu premier consul de Forcalquier peur l'année 161 -L-1 fi 15 ^ il fut, à ce
titre, appelé à faire partie, comme procurenr-joiiit, du l'administration des
trois Etats du pays de Provence.
(1) Nous voyous, dans les Pktim M^?^2oirr8 (pp. 61-62 et 2). Peiresu lui
transmettre on
lui communiquer soit des livres d'érudition, soit des lettres de
Govartius et d'Henri Dupny.
(2)Les nièmes Petitg 31,'nzoirt* nous apprennent que, le
2 novembre précé-
dent, Poiresc avait écrit à Scipion " sur ". q nnanuserits , (p. 63). Cette
indication, rapprochée (le. la
lettre du Il avril, semble limiter à la partie
matinseritc de la eollection Arnaud les prc^jots (Vannexina (le Poîrrsc.
(3) Àr>tn.tiiuni necivii, Ca-tronorarium Toparcham. Œuvres de
Gassendi, t. VI, p. 428.
(4) M. Tamizey do Larroque a publié, dans les M^inoirr* d,-, I'À(Yvl6nie
un fort intéressant recueil (le lettres inédites du
prieur de la Valette, qui a
étéï, depuis, tir^î à part sous en titre - LC8 Corr(n)o?dfla?als (h. Peir"c. —
V. — Jo8eple Galdtier (Aix, ISSI).
M3^l'étude des phénomènes célestes. Wendeliii leur arrivait
pré.c^.ilé du grand renom qu'il s^é.tajl, fait depuis deux ans-,
en établissant le premier, (1,'ttis so i, livre de Lo.-.Pia. la
variation de l^obliqt1ité de On ima gine les
savants colloques de ces trois hommes. Leur amitié en fut
cimentée pour la, vie. Gassendi, par malheur, n'était pas
de lit fête : depuis quelques mois, il avait q uitté 2Ux Pour
Paris. Mais. dés le printemps s1Iivallt^ il 4--i lerc li ait à
rejoitidre wendelin en Flandre, et. n'y pouvant lmrveiiii,,
il entamait oor i^esl)on(la ni -e ave c, Dl i 'l ) . Bientôt aPrès^
tant lui (tue Peires c fo u l-nissaient à l^au[eur (le Lo^-vi ci
dix oit douze observations importantes, en vue d'une
réédition de son livre (2).
Tout à coup une- funèbre nouvelle arrive à Aix, celle de
]a. mort ino.pillée de \Vendelin. PA Gaultier d'écrire à
Peire-sc.janvier IG')-? . * J'ai esté très marri d'entendre
la mort (le ce. brave horaille INI. nostre boit ami
et familier quand il estoit en C(^ 1),LÏS, la précipitation de
laquelle attristera plusieurs braves hommes (le nostre
temps (13). » He(Il'CLIS(- lliellt cette, annonce était., ilWon flous
passe le mot, un canard, Loin d'être mort, Wendelin allait
obtenir d1sabelle d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas,
un canonicat dans la collégiale de
C^ündé en Hainaut W.
Nous ne savons sur quel fondement Firmin Guichard a
(1) Œuvres de Gassendi, t. VI, P.,15.
(2) Voir 1(,.q Correipondanti (h— MIL — 0aliriti Xaudé, Par
Tainizey de
Larroque (Paris, 188 -4), P. 8,1.
(3) Ce curieux extrait est (-.mpruntxi au
Jo8^I.Je Gvidtier (le M. de Larroque,
43.
(.t) ^Vcnë[eliu nous apprend (Œuvres de Gassendi, t. VI, p. 42-. 11 qite
ce fut Par un, acte d'initiative toute spontanée qu'j 'sabelle 10) gratilla do cet
honneur. Aussi, après la mort de
Ra bienfaitrice, ilAcora-t-il du titre de Table.8
A-11-r.11iTW4 Ses tablesDéjà, suivant tine légende bien connue, cette
v jjjjiantê priucesse avait donné son noui à la " couleur isabelle _
imiifflukh.^_"
— 24 —
supposé que fil., et, 16,36, un nouveau voyage en
Provence, au cours duquel il aurait pris ïï ^marseilJû. avec
Peiresc et Gassendi, l 'é lévation (lu pffle (1). C'est là uneerreur. Ce qui est vrai, «st qu'en IW5 -Wendelin, quidéjà, aux Solstices d'été (le 159D et de IM4. avail, Iiii-mèrtie
relevé la latitude (le -Marseille, écrivit à Gassendi pol ir leprier de renouveler le plus exacte llie li t quqI se poupl,ait,
du haut de ^ l'acropole ^. cette ol) sel,v ittio li , artIl (le la
comparer avec celle (le Pythéas ^2). Il lui demandait, en
outre, (le se rendre à Forcalquier, pour y copier d 1 impor-
tantes indications (tans Io failieux abaque de Scipion
d'Arnaud (3). Gassendi déféra de grand cœur à ce doublevœu. Il se trausporta d'Aix à Marseille, accompagné (le
Peiresc, le 21 juin IC^DC,. et tous deux. du sommet desnouveaux bâtinients de POratoire., constatèrent que lalatitude (le ce tlC vi lle, était, avec quelque variante, celleque Pythéas avait indiquée (1, ' . Quelques jours plus tard,
Gassendi se disposait et partir d'Aix polir Forcalquier, afind'y consulter le précieux manuscrit, lorsque Peiresc Jugea
plus simple (le l'envoyer prendre (5). Gassendi put à son
(1) sotir"ie-,i Aieinriqueb eler la ville de Digue et -ye e!livirwiA. — IV. — Vie de
Gautivli j Digiip, 184 ô), le. 63.
(2)Œuvres de Gassendi, t. VI, p. 427.
(8) M., p. 42S.
(4) Vie de P. Caiwendi, 173 Î, pl). 16C) et suivantes.
(5)Œuvres de Gassentu, t. IV, P. 534. — Ce détail indique ]c g rulatiolis
(Pintitaitd qui Peiresc et les d'Arnaud. Ajoutons que, depuis IL,
mois d'octobre pr6eédent, Sripion d'Arnaud était mort, laissant sa charge et
ses biens à Jean, Palnà de %os fils. Une déflUration du conseil de ville de
Forcalquier, en date du '21 octobre 1635, marque les
regrets que Scipion
laissa après lui. Les ayant fait quelque dépense à ]'occasion de ses
obsèques, le conseil approuve mi g ninwilient cette dépense, ', et quand elle
serait plus grande, puisque ledit feu sieur Lieutenant méritait cela et davan-
tage et que c'est la
dêmière honneur qu'ils lui ont pu ründre ,. — Ln t(,, S-
tament de Scipiun est en
date du 4 du w^nie tnois^ notairu Evinar. Il veut étre
— 25 —
aise transcrire l'extrait qui lui était demandé, et le joindre
au récit des expériences faites à Marseille. Le tout fat
consigné dans trois lettres qu'il adressa à Wendelin,
datées les deux premières d'Aix. et de 1636., la
troisième
de Paris et de 1M. La réunion de ces trois lettres forma
un opuscule qui fut publié à la Ilave en 1656, et réim-
primé deux ans plus tard dans l'édition définitive des
œuvres de notre philosoplie(t).
En cette, même année 1fl , -Wendelin caressa un
grand
projet : celui d^aller à Constantinople, pour éclaircir
certaine difficulté trouvée dans Hipparque, et qu'il
estimait (le grande importance. D'autre part, le cardinal
Bagni, un
'Mécène, voulait l'attirer à Rome, et, en
considération de l'estime que Peiresc professait pour
yillustre bel ge, il lui offrait (le linstaller dans soli propre
palais. Nfais la nature passablement fluctuante de Wen.
delin lui rendait fort difficile une détermination. Il
enseveli dans la (:oucath6drale; lègue 600 livres au chapitre pour une messe
quotidienne IL palitel de saint 'iliry ; 300 aux Cordeliers pour mie messe lielido-
madairc à l'autel de la Vierge; 150 n'lx Rccollots pour l'achat d *une biblin-
thèque qui ne pourra étre transportée hors de leur uinnilstère ; 150 à Péglise
de Cliàteauiieuf-Mii-avail, mis ,^itôt qu'elle sera construitu, pour rachat d'lui
retable ; plus une terre audit Chàtcauneuf, conti2ru(^ à Iléglif4o de Saint-Mary,
petit l'entretien du prétre qui la desservira. Il institue héritière Diano d'Au-
diffret, sa veuve, à charge de passer résignation à Jean d'Armaud, son fils, df^
seR deux offtet-s de lieutenant général et de commissaire examinateur au siège,
et de payer à chacun de ses douze enfants, savoir ; à André, ehaDoinc vicaire
général, 2,400 livres; à Jean, Honoré, Jean-Pierre, Étienne, Gaspar, Fompée,
Scipion, Lucrèco et Marguerite, 1,500 livres à chacun, de mC^me qu'à Claire,
femillu de Martial de Boniface-Astoin, ut à Isabeau, fomme de pierre-Antoine
de Silvestr8-Pierrousset. Il lègue enfin 4,00 liYres à Jean Arnaud, son frère
naturel.
t. IV, pp. 523-536. — L'opuscule est intituld : Propartiù griotiienii ad
Umbrani. Obscrmrec 31aeediœ, aiino MDCXXXVI. Pro 1fendcliai mtu,
Eiji«olcz tres, cunè ùweriig quibuedan& aliie.
- 26 —
délibéra longtemps et, en fIn de compte. il n^aJla ni à
Constantinople, ni à Ronie (1).
Ce. qui," au surplus, l'aurait particulièrement séduit dans
l'un ou Fautre (le ces deux voyages, c^est l'espoir de sta-
tionner en
Provence et d'y retrouver ses bons vieux amis.
Or., les meilleurs d'entre eux étaient en train de dispa-
raître. Déjà, l'année précédente,, Scipion d*Ai-naud était
mort dans toute la
vigueur de sa inaturité (2). L'an d^après,
c'est Peiresc lui-même qui., n'ayant pas 57 ans (il était né,
comme «^Vendelin, en 1580), fut enlevé A la Provence, ou
plutôt à' 1T,11rope. S011 testament léguait à Gassendi ce
qu 5il avait de plus cher., c*est-à-dire ses instruments et ses
livres de cQnt autres volumes à son choix,
et le portrait de notre Wendelin (3). Gassendi voulut payer
à la mémoiro de Pciresc la dette de Fainitié, et, dans ses
loisirs de Digne, il écrivit la vie de cet érudit universel. Le
211 jarivier 16il, il traversait Forcalquier (î), emportant à
Paris le manuscrit de cet ouvrage,arut en septembre,, qui p,
(1)Ces fflails sont tirés du Galrir.1 Xwi(M de 31. de Larroqup, que nous
avonq cité déjà, et où 4n trouvera d'autres indientions encore q ur Wondeliii.
T. pli. 8,3-84, 90 et 9 12. — Il e^t beaucoup question aussi, dans cet intéressant
recued, do notre compatriote Gaffarûl.
(2) P. Guiriiid était probiiblement mort, lui aussi, et depuis longtemps
Car VOUS lie rOn"ntl'^111-R, JAR-3é 1606, au(.^uiie trace do cet écrivain, si 4-'o nicqI.,
dans le Jard.ia de» ^lti^Aei (Paris, 1642), la reproduction d'une de ses pièces des
Joci. Encore son
nom défigure prouve-t-il que l *auteur ne fut pour rien dans
cette exhumation :de Guiraudim, p. 152.
(3)Le P. BouKf.r4,,I, dans la Vie de R précitée, fixe au 14 juin 16.17
la mort de Poiresc. Cette date est orroii^,c. Il faut la reporter au 21-1.
y. Gassendi, Viriq ill1e*1K^q X.-C. F. (le Iltii-C')C senaforiw aqu.--7kq is Vifct (paris,
1641), pli. 385-394, et Doci^i?u-nM in4dim utir Gafflewdi, par T. do Larroque
(Paris, 1877), p. 17. On lit dans coq deux ouvrages d'attatha^it q détails sur
la maladie de Peirerc, qui mourut dans lus bras dévoués du Gassendi, et sur
ses di ,,pisitions tnstanientaire.3.
(4) Son passage à Mane fut marqué par un
épisode etirici-Lx, que. lui-nième
raconte dam une lettre ait couite V. Œuvres de
Gassendi, t. VI,
p. 1012, et Vie de P. 9(mendi, p. 101.
11zl-
k- -
-27 —
chez Cramoisy. Le nom de Wendelin y figure avec lion-
neur (1).
Passons., sans nous y arrêter, sur la correspondance
purement astronomi que de Mendelin avec Gassendi, et
arrivons à l'année 16113., marquée par une lettre très for-
calquienne :
il vient de paraître ici.— écrit Wendelin d'Anvers, — le
mois de janvier de la Vie des Saints (g). il s^y trouve celle
de saint 1lary., abbé (le Bodane, aiijoiird^liui Boscodon, dont
les Foliques sont conservées à Forcalquier, et dont la vie.,
écrite en assez bon style par Dynanic, se trouve également
en cette ville., dans iiii Légendaire. J'en avais fitit une copie,
qui était demeurée là-bas, et j^avais pl-ié mon Arnaud, le
bienheureux défant. do nie l'envoyer. Sa mort survenant,
ma lettre s^est-clle , égarée ? je pignorc. Ce que je sais. c'estt^ZD
que la chose est digne de vos soins., car elle intéresse
i1iistoire de France, à la date (te Je suis Plus
incité à réclamer ce mantiscrit. que ma
signature s^Y
trouve pour me servir de caution et vous permettra de nie
tirer de peine (3). »
A quoi Gassendi répond en 16 11L, et un peu à côté de la
question, que le Lègendaire de Forcalquier est ent.re les
mains (je pévêque, de Sisteron.. lequel est absent I li) , et
qu'en attendant de pouvoir obtenir de ce prélat, par l'en-
tremise du baron (le Rians, neveu de Peirese, et de
M. Decormis, une copie de Dynanie, il envoie à Wendelin
(1) Dochia maganue Godefridun Irt-ndéliu"8, filincanOw't", et demi
jkimnÉutey)è in Pror^neia exigeret, Peireekio charw ( Viris fflustriw vita, p. 316.).
(1xassendi, àaw une lettre do 1643, semble S'^,tnulier (lu silence de
WOndclin
au sujot do cet Ouvra,-A. Y. le t. IV de m Œuvres, P. 536.
(2) C^e .qt le proinier volume des Àcta Saiictorum de Jean Bolland.
(3) Œuvres ao Gassendi, t. VI, 1). 460.
(4) il s'agit ici de Tous.,;itiuL di! Chindèves.
— ;.18 -_
un extrait d'un vieux. Bréviaire. (1). — Puis, soucieux desgloires (le son église, le prévôt de Digne annonce à son
am i qu'il se propose d'écrire tout ce qu'il a recueilli sur les
anciens évêques de cette ville, dont assurément «^%.,endeliI1
se rappelle avoir vu jadis les reliques. Il lui enverra cetravail, pour le communiquer à Bollandus, qui pourra
ainsi , S ' il le juge à propos, faire dans son œuvre A atlau-tienne » une place 'aux saints dignois (2).
Quelques llois Plus tard , Wendelin promet (Fécrire
bientôt à ses amis (le Provence, et tout d'abord à Jean
d'Arnaud, qu'en méwoire de Scipion son père il appelle
son 4 Posthume , (3).
Dans la lettre qui suit, il intercale, en effet, un pli pour
l'héritier des d^Arnaud (4). Puis il invite Gassendi à publier
(1)On trouvera cet û1trait, ainsi que le texte de Dynarne, dans Ililist,ei'rc
de Si-yieron, d'Ell. de Laplane, t. 1, p. 444. — V. également lu propre du diocèse
de Sisteron de .111gr Lafitau : Ojicia divitui in dicucelli Sielut-icenei recitanda
(Avignon, 1750), pp. 25-24.
(2)Œuvres de Gassendi, t. VI, pp^ 189 -190.
(3) Arwe4dulit ùlq)riJnl^ nimint, ut ita 10quar, î)OAMU»IU»I. — Id., 1, P. 484.
(4) S(41zitu Qui" iM Provi-i'n tllew, «c nolitinatim
Zircu- Vallid tOI)arc7utni , ad 9 ient litei-«m i«anfeci, sed ê% te le,,Ienelaft, prœbenda",
dMiiiand«e, ciint imeriptign.5 (tri Illuln tu acirc*. — M., p. 498.
Cette dernière recommandation prouve ([lie Wendolin ignorait si jean
d'Arnaud avait hérité ou 'Leu de-R fonctions paternelles. Extrayons, à ce sujet,
quelques ligues de l'ouvrage déjà cité de l'abbé de Piolle - — " Scipion
d'Arnaud a exercé longtemps sa charge. de lieutenant avec nue doctrint et
une probité singulière; Jean (PArnaud, digne siiocesseur de ce grand homiue,
cxcree cette cha rge à présent avec tant d*admiration que, sans flatterie, il a
yantaqs6 dans soi toutes les
vertus et ]O R bulles qualités de ses ancétres. , —
Vie dP saild MarY, P. 38. — Noua conipIétfrous les indications de Piolle, en
ajoutant que (; ft sPar d'Arnaud, fils (le Jean, continua cette ligriée de inagis-
trats. Docteur ès droits en 1661, il fut lieutenant général au siège de For-
calquier de 1661 à 1 îO6. Il fat, père d'Anne d 11rnalid. (1605-1748), qui épousa,
en IM5, André de GlLffarCI, j1lg(^ de Salon et du bailliage de Manosque.
Geneviève de
GaffarOI, né
e de ce mariage, porte, en 1705, chez les T"tani^re-
Miravail, l'héritage des d'Arnaud. L'lutour de ces ligues, petit-fils d'une
— 29 —
c les vies (le saint Mary, saint Donat et autres saints
provenç,aux, sur lesquels il existe de si précieux docu-
ments dans le manuscrit forcalquien (lui est aux mains
de, l'évêque (le Sisteron P. Et il conjure le grand alpin,
a qui a déjà tant fait pour sa patrie, (le faire encore cela,
car rien lie le mérite davantage * (1).
Il Y a, W6st-ce Pas ? quelque chose d'émouvant, à voir,après
un éloignement de quarante alinées, le bon curé de
Hewoli i rarder un si fidèle attachement zt Forcalquier et
déployer un zèle si jaloux pour la conservation de nos
vieux textes. Par contre, la vérité nous oblige à confesserque Gassendi., notre ancien théologal, tout à son clocher
de Digne (2), fit la
sourde oreille à l^apl)eI chaleureux de
Wendelin. Il n'en est pas mènie question dans sa réponse,
de février lffl.
Cette réponse n'en est pas moins intéressante. Le philo-
sophe raconte qu'en transmettant à Jean d'Arnaud la
Testanière-Miravail, posMe dans sa bibliothèque quelques épaves de la
collection amaldienne.
(1) Œuvres de Gassendi, t. VI, p. 496. Tandig que nous corrigeons les
épreuves de ce travail, nous recevons de M. lIenri Ouiotit de savantes
recherches sur le4 Manuerrit« ee lee Litire* annotée (te ^^ 'tebri de Prirege (Toulouse,
1889). Quel n'est pas notre joyeux étonneniont d'y voir (p. 8, no 6) (,ne 10
Legetèdc&rium E«.i^iœ. signalé par weifflulin à
Ga.^soudi, et sur lequel Gassendi né. pot muttre la main, avait éW sauvé par
Peirese et qu'il est conservé aujourd'hui A la
bibliothèque nationale, sous le
numéro 808 dos Araidu8crirg Wijw. Voilà, pour notre histoire locale, une sourcé
précieuse (lui réapparalt tout à coup. Pei rcsc^ et, après lu4 M. Ouiunt ont droit
à toute notre gratitude. — Le niCme travail nous révèle encore (p. 14, il , 100)
que le martyrologe d'Ailon, ou plutôt POI,*uaire forcalquien, publié par 31. J.
Roman et notre société, faisait également partie des manuscrits peire^ciens,
avant d'appartenir à la Nationale. Autre dotte de quo, nous
devon
s acquitter envers la mémoire de Poiresc, sans trop nous demander
comment ces deux précieux ouvrages avaient passé, des archives (Io notre
chapitre dans la librairi, du grand Collectionneur.
(2) Il préparait saVinieiwis, qui parut en 1654.
— 30 —
lettre, de Wendelin, il y a ajouté quelques vers., pour le
saluer et lui dire combien doit lui ètre précieuse l'affec
tion (lu vieil jjjji Lie soli père (1). Il est fite he kt.,^ (tue
Gassendi n'ait pas joi nt il sa
lettre une copie des vers
quiii av ilit envoyés it Forcalquier. Nous aurions d^autant
^té plus curieux de les posséder que, dans lus six
énormes tomes de ses œuvres, il n'y a pas, croyons-
nous. d'autres vers que ceux qu ,il écrivit sur la mort de
Schirckard (2).
Cest, en cette même année que M7e tidelin écrivit sa
dissertation sur la « PlU ie rouge »., OÙ il évoque ses sou-
venirs (le Lure 3). Gassendi en rit donner aussitôt une
detixièii -te édition et une traduction française (11).
Depuis plusieurs années, Wendelin liroje.tZeIlt de donner
une édition définitive de Loâ,, ia, et -, comme la plus
grande partie de sa dissertation reposait sur les obser-
vations faites à Marseille par Pythéas et Gassendi, il
voulait dédier son a-iivre aux magistrats et au peuple
marseillais. Gassendi avait demandé au comte d'Alais
d'intervenir à cet effet auprès (les consuls : « Wendeliii,
lui disait-il., n'a d'autre intention que (le faire lionnetir à
leur ville, et il leur demande ni qu'on l'indemnise (le sa
dépense., ni qu'on le récompense aucunenient. Je vais
Pencourager, sachant que vous êtes toujours porté à étre
de bien. et que Wen-agréable aux savants et aux gens
delin est sans conteste un des plus gens (le bien et (les
plus savants hommes de notre temps. » Sur quoi. deAlais
(1)pow illfÀs (iiitTas) aevejow, deati^iari statini pas per ni, voluieti (d îLo&ile7li
Arnatuium tramidi, con8cril^eie unà versilais pauc;&, qiL.ibu8 et dicerciii solutene, et
quanti deberet tuum illuni afferitiiib diieLre, fitecre?fi 1)crRpeclu»l... Ccctc?*Ill^e ex
Arnaitde quident nihil (fecelti li ttute""$- — (Euvres do Garsend', t- VI, P' 213- —
V. aus3 j, p. 14, un autre salut que Gassendi envOic de Paris à Jean d'irnaud-
(2) id., pp. 84-85.
(3) De Pluvin i^ttrjmrtâ brt4.cllen4i (Bruleiks, 1646).
(4) Œuvres de Gassendi, t. VI, P. 26C^.
MaMad
— 31 —
avait promis son patronage en faveur de notre Irénée (1).
Celui-ci se mit aussitôt à l'œuvre, et, tout d'abord, il
son(rea a illustrer son volume (lu portrait (les deux grands
astronomes provençaux., Ilythéas et
Gassendi. De là, (,il le
devine.
'
une lutte des plus touchantes entre la modestie de
ce dernier et Finsistance de son ami ( 2) . Gassendi se laissa
fl6chir ^-3) ; mais la victoire de Wendclin fut toute plato-
nique : l'édition qu'il projetait lie vit jamais le jour. ilfaut
le regretter pour la bibliographie provençale, et aussi
pour notre Belge, dont le nom
serait plus faillilier ^^j nos
collect iorilleurs.
Un vrai
deuil vint, sur ces entrefaites, attrister nos deux
amis. Le prieur Gaultier inourut en 161ê.. et c-^cst en termes
éloquents et désolés que Gassendi en
donna la nouvelle à
Wendelin 1,4).
Nous trouvons, dans une lettre de
1M.. une nouvelle et
dernière mention du manuscrit astronomique d'Arnaud. Il
fut (Yun grand secours à Wendelin., pour compléter les
indications de Jean de Liniers (5^.
Le 9 juin
16752, Gassendi écrit de Paris à Ilerch (G» sa
(1) M., pp. 213 et
(2) M., pp. 213-244 et P-2. Lm lettres d1gne.^ de mémoire échangLes à ce
propos ont été r q i-tic-1](I ment traduites dans les ouvrages prévité.q do
Firmin Colichard, p. 121, et de Bougerel, p. 90.
(3) lel. p. 1260 (lettre de décembre 1646). Ce dénouement a échappé à
BouKerel et à Guichard.
( .1) M., p. 2i7. — J. Gaultier ne mourut ni Io 5 décembre, comme l'a (^ru
Bougerel, p. 10-1, ni le
premier do ce mois, roinine on peut Io liro dans le
Dictionnaire d^Achard, mais bien le ^> septembre, ainsi qne G^assùj jdi nous
l'apprend dans sa lettre à Wendelin (lu 1 1, novembre. Oà ( 1 a.qsendi se trompe,
(-, *P^st quand. il donne au prieur th, la Valette moins de 80 ans. Né en 1,56j',
Gaultier t-iu,^hait à sa 83e année.
(à) 11, P. 512.
(6) Wendelin avait Kecmment échang6 son canonicat de Condé contre un
parc-il titre à la cathédrale de Tournay; mais ni Pun ni l'autre de ces bénéfices
ne l'obligeait à résidence, et il continuait à régir la paroisse de Horeb.
dernière lettre. Il apprend que )Nendelin a remis, depuis
quelques années, à jean Bollind les vies des * (toux oit
trois » saints évêques de Digne. qu'il l'avait prié (te lui
communiquer, et il l'en remercie (lu meilleur cœur (1).
Cette lettre semble avoir échappé à l'attention clos bio-
graphes de Gassendi : aucun n'a signalé sa collaboration à
l'œuvre des Bollandistes. La chose valait pourtant ID,
peine d'être relevée.
Deux ails plus tard, ou
le sait, Crassondi mourait à
61 ans ; et de ce groupe d'inséparables que nous venons
de suivre 1 travers un demi-siècle, U`endelin demeurait
l'unique survivant. Le travail consokt, ses derniers jours.
Il mourut octogénaire, en 1660, doyen du chapitre de
Rothriac. Cet « esprit universel D (2^ laissait de nombreux
rnanuscrits, dont oit devine l'importance. C'est au milieu
de ces richesses que M. C. Le Paige va
puiser les
éléments de la publication magistrale qu'il nous prépare.
Il trouvera sans doute encore un ample secours (laits les
dépôts publics de Belgique et de Provence, comme aussi
dans los cartons des Charles Ruelons, (les Tainizey (le
Larroque, (les Paul Arbaud et, autres princes de la
bibliophilie. Wendelin, gràce à lui, sera restitué tout
entier à ses compatriotes (8).
la., P. 325.
Bic,.qr^iAie univernelleDe son côté, M. Le Paige qualifie Weil-
dolinle savant le plus eneyelop^(U(ille qu'U Y OÙt en Belgique à cette
^p,1quc(puif8 ItéiloirE4, précims, pp. 61-62.)
(3) Notre excellent ami Hipp. f^uil1ibert nous signale, à titre de curiosité, Un
ouvrage de propagande biblique, intitulé lest,leliib, récit AiNtoriqiie en New prin-
cilmu.c iit,.icteitte, par César Malaii (Se édition, Toulot^ qe, 1870). Le héros de ce
r6dt appartient à une famille des bords de l'Arve, et l^on est tout d'aboril
tentd de se, demander s'il appartient à quelque branthe (les Wendelin de.
Campine, qui se serait ramifiée ju Rqu'en Savo ie. Mai s t-i l i t indique que Yauteur
a donuù aux personnages de smi rtitiftti pseudo-historique des nouis de
fantaisie.
-mum
qWUZM
^I
En attendant quo INI. Le Paige nous donne son Godep,oy,
on nous pardonnera ces notes incomplètes sur notre
iî,ént5e. Nous serions heureux si elles appelaient l'atten-
tion sur cette illustration presque forcalquienne et si
surtout elles pouvaient provoquer une plus durable com-
1-némorati,ai de son passage parmi nous. Une inscription
placée ait soiiiii)(,,t de Lure, et qui rappellerait que là fut
inauguré par un Belge^ hôte de la Provence, le premier
essai d'observatoire français J), serait, nous semble-t-il,
un hommage digne de la Belgique et (le lit France. deux
nations qui, (le par la race., n'en font
qu'une.
Porchères, MI).
(1) Mftleor adepuig le i ql^e^êmbrA 18 ,21, d^appartenir aux desceii-
dants des d'Arnaud, qui déjà, le 26 septembre 1729, avaient vendu Cilàt^3au-
iietif-Miravail et niais les propri^tiiireS actuels dit
terrain, désormais
historique, oit Wendolin posa les basus de la
suience observatüriûiiIIe^ seraient
heureux, noœî WeLL doutons pas, de se prêter à cettil wandestatiOn de
la science et du patriotisme.
Ajoutons que Théodore Aubanel a jeté, lui au^si, nu reflet de son génie
sur Malvor, qu'il a eliaiiW dans un
de ses plus magnifiques po^mûs, La Miozi-
yt-aj io enti.e4lubt>rtul XXIII. Ce souvoidr autoriserait à compléter Pinscription
latine ou frtwçai.,su proposée, par un dist[quo ou un quatrain en notre
vieille langue provençale, qui fut assurément familière à Wendefin,
3