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Wissembourg Q VENDREDI 28 NOVEMBRE 2014 [email protected] F08-LWI 05 WISSEMBOURG Rencontres internationales du cinéma d’animation Un tourbillon d’émotions L a grande famille des Rica s’est retrouvée mardi soir à la Nef pour la soi- rée de clôture de la 10 e édition du festival wissem- bourgeois bisannuel consacré au cinéma d’animation. Une grande famille, parce que cette année, les spectateurs ont été encore plus nombreux qu’il y a deux ans, alors même que la programmation, jusqu’alors trop dense, a été allégée d’une séance quotidienne. Près de 7 000 entrées ont été comptabi- lisées dans les quatre lieux (la Nef, la Saline de Soultz-sous- Forêts, la salle polyvalente de Lauterbourg et le Ceram de Soufflenheim) où ont été proje- tés en l’espace de neuf jours près de 200 courts et longs-mé- trages. Une belle fréquentation, qui confirme la jolie renommée que s’est taillée le festival créé il y a bientôt vingt ans par Ed- mond Grandgeorge, président du Ciné-club de Wissembourg (DNA de mardi). Une grande famille, parce qu’aux côtés d’Edmond et Ma- rie-Odile Grandgeorge s’active une formidable équipe de béné- voles, et que les professionnels de haut niveau invités sont pour beaucoup des fidèles du rendez- vous, pour d’autres recomman- dés par leurs prédécesseurs sé- duits. Et, surtout, parce que le festival prend soin d’ouvrir les jeunes générations aux riches- ses de la création dans le domai- ne de l’animation. Notamment en invitant depuis quelques édi- tions des classes à mettre la main à la pâte (à modeler) en réalisant elles-mêmes un petit film avec le réalisateur Jean- Christophe Houde. Près de 7 000 spectateurs La soirée de clôture a ainsi été ouverte par la projection du très joli court-métrage Pumpernickel des CP et CE1 de l’école Louis- Cazeaux de Soufflenheim de Mélanie Chast, Mélanie Iliev — toutes deux anciennes élèves d’Edmond Grandgeorge lors- qu’il enseignait le cinéma au lycée Stanislas de Wissem- bourg— et Pauline Walter. Puis de ceux d’une école primaire et du club cinéma et audiovisuel du collège Fontenelle de Rouen animé par Didier Grandgeorge — fils de. D’autres enfants ont quant à eux eu l’honneur de constituer l’un des jurys du festival : com- me des grands, les élèves de CP et CE 1 bilingue de l’école Went- zel de Wissembourg ont dépar- tagé les quatorze courtes créa- tions qui leur ont été proposées en deux matinées. L’expérience leur a permis d’apprendre bien des choses : « Le temps et le travail nécessaires à la réalisa- tion d’un film, l’importance de la musique… Et la recette de la confiture de carottes », qui figu- re dans Le Parfum de la carotte, auxquels ils ont décerné le prix du Jury des jeunes « pour ses jolies couleurs et son message : “chacun devrait goûter au gâ- teau de l’amabilité”. » Bref, a résumé leur enseignante Tania Hummel, le festival « leur a ap- pris à grandir ». « Le plus grand des petits festivals » Les membres du jury suivant, justement, étaient un peu plus grands, et leur regard est déjà bien aiguisé : les élèves de 1 re littéraire spécialité Cinéma et audiovisuel (CAV) ont, aux côtés du recteur Jacques-Pierre Gougeon présent pour l’occa- sion, soigneusement détaillé les raisons qui les ont conduits à distinguer parmi les 17 films qu’ils devaient départager La Maison de poussière : cette histoire très touchante d’une femme dépossédée de ses sou- venirs par la destruction de l’immeuble dans lequel elle avait toujours vécu a été leur coup de cœur unanime. Le jury international non plus n’a pas eu trop de mal à s’accor- der : il était composé cette an- née de trois professionnels — la réalisatrice suisse Marina Ros- set, la directrice de la photogra- phie française Sara Sponga et le producteur québécois Marc Ber- trand de l’Office national du film du Canada. Après avoir mis en exergue « l’ambiance extra- ordinairement sympathique » des Rica et « la grande qualité de la sélection », ce dernier a indiqué que leurs critères avient été « la qualité technique du travail, bien sûr, mais sur- tout l’émotion que les films ont su nous transmettre ». Ils ont d’abord décerné un Prix spécial à Man on the chair de Dahee Jeong (2013, France – Corée du Sud), une variation très poéti- que sur l’éternelle question « Être ou ne pas être », et une mention spéciale à Obida (« Ressentiment ») d’Anna Bul- danova (2013, Russie), « un film qui parle du secret et de la blessure intime dans lequel chacun peut se retrouver ». Le Prix du meilleur scénario est revenu à un invité du précédent festival, le Canadien Théodore Ushev : son impressionnant court-métrage sans paroles Glo- ria Victoria, à l’esthétique inspi- rée du surréalisme et du cubis- me, « démontre que l’écriture par les images est souvent suffi- sante » pour raconter une his- toire : c’est « un tourbillon vi- suel et sonore » rythmé par la Symphonie Leningrad de Chos- takovitch, qui dénonce les atro- cités des guerres du XX e siècle. Enfin, le Grand prix des Rencon- tres a été décerné au court-mé- trage britannique Through the Hawthorn (« À travers l’aubépi- ne ») d’Anna Benner, Pia Borg et Gemma Burditt. Trois réalisa- teurs pour trois personnages et trois perspectives : une séance entre un psychiatre, un adoles- cent schizophrène et sa mère, intelligemment mise en scène en split-screen — « une tempête émotionnelle », a résumé le ju- ry international. Rendez-vous en 2015 « On espère que vous serez d’ac- cord avec certains de nos choix, et si vous ne l’êtes pas on espère que vous ferez partie d’un jury un jour ! », a plaisanté Marc Bertrand. En fait, c’était le cas : les spectateurs des Rica étaient invités à voter pour leur long- métrage préféré. Sur les cinq en compétition, ils ont plébiscité Loulou, l’incroyable secret, la suite des aventures du petit loup créé par Grégoire Solota- reff, déjà consacré Meilleur film d’animation aux Césars au dé- but de l’année. « Le plus grand des petits festi- vals », comme l’a surnommé Marcel Jean, autre producteur québécois compagnon de route des Rica et aujourd’hui délégué artistique du principal rendez- vous français du genre, le Festi- val d’Annecy, sera de retour en 2015 pour neuf nouvelles jour- nées de marathon cinématogra- phique et d’aventures ani- mées. R FLORIAN HABY Les choix du jury international ont été guidés par « la qualité technique du travail, mais surtout l’émotion que les films ont su transmettre. » PHOTO DNA – F. H. ET DROITS RÉSERVÉS Le rideau est tombé sur les 10 es Rencontres internationales du cinéma d’animation de Wissembourg. Les différents jurys ont distingué 9 films parmi les 74 en compétition, le Grand prix revenant au court-métrage britannique Through the Hawthorn. LES PRINCIPAUX PRIX Q Grand prix des Rencontres – Jury international Through the Hawthorn d’Anna Benner, Pia Borg et Gemma Burditt (2013, Royaume-Uni) : « L’émotion nous a gagnés lors de la projection de ce huis clos entre une mère, un garçon et son médecin, qui évoque avec justesse les difficultés qui entourent la maladie mentale », a résumé le jury pro, qui a apprécié « l’intelligence de la mise en scène, la tension dans les illustrations et la précision du jeu des personnages ». Q Prix du Jury des jeunes Le Parfum de la carotte d’Arnaud Demuynck et Rémi Durin (2014, France-Belgique-Suisse) : un très joli film plein de couleurs et de valeurs, rythmé de musiques et chansons originales, destiné aux tout petits mais aux grands aussi. Les CP et CE 1 de l’école Wentzel de Wissembourg ont également attribué une mention spéciale à Tulkou de Sami Guellaï et Mohamed Fadera (2013, France) : Quand Papou, un vieux pêcheur des îles, attrape dans ses filets un Tulkou, une drôle de créature aqueuse à la silhouette humaine, il l’amène chez lui pour tenter de s’en faire un ami. Q Prix du Jury classe CAV La Maison de poussière de Jean-Claude Rozec (2013, France) : Lentement, les mâchoires d’acier dévorent une vieille tour HLM. Une ancienne occupante s’engouffre dans les décombres : commence alors un drôle de voyage au cœur de cette « maison » qui abrite tant de souvenirs… Les élèves de 1 re littéraire spécialité cinéma et audiovisuel du lycée Stanislas de Wissembourg ont également décerné une mention spéciale à Marcel, King of Tervuren de Tom Schroeder (États-Unis, 2013), une « tragédie grecque » campée par des coqs belges en peinture animée. Q Prix du Public – Meilleur long-métrage Loulou, l’incroyable secret, d’Éric Omond et Grégoire Solotareff (2013, France) : L’amitié indéfectible entre Loulou le loup et Tom le lapin va être mise à rude épreuve : une bohémienne déclare à Loulou que sa mère, qu’il pensait morte, est toujours vivante. Les deux compères partent à sa recherche au Pays des loups, mais arrivent en plein Festival de Carne, réunion annuelle des plus sauvages carnivores du monde…

WISSEMBOURG Rencontresinternationalesducinémad’animation

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Wissembourg

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Sarre-Union

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Sélestat

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Saverne

Colmar

Mulhouse

Q VENDREDI 28 NOVEMBRE 2014

[email protected]

F08-LWI 05

WISSEMBOURG Rencontres internationales du cinéma d’animation

Untourbillond’émotions

La grande famille des Ricas’est retrouvée mardisoir à la Nef pour la soi-rée de clôture de la

10e édition du festival wissem-bourgeois bisannuel consacréau cinéma d’animation.Une grande famille, parce quecette année, les spectateurs ontété encore plus nombreux qu’ily a deux ans, alors même que laprogrammation, jusqu’alorstrop dense, a été allégée d’uneséance quotidienne. Près de7 000 entrées ont été comptabi-lisées dans les quatre lieux(la Nef, la Saline de Soultz-sous-Forêts, la salle polyvalente deLauterbourg et le Ceram deSoufflenheim) où ont été proje-tés en l’espace de neuf joursprès de 200 courts et longs-mé-trages. Une belle fréquentation,qui confirme la jolie renomméeque s’est taillée le festival créé ily a bientôt vingt ans par Ed-mond Grandgeorge, présidentdu Ciné-club de Wissembourg(DNA de mardi).Une grande famille, parcequ’aux côtés d’Edmond et Ma-rie-Odile Grandgeorge s’activeune formidable équipe de béné-voles, et que les professionnelsde haut niveau invités sont pourbeaucoup des fidèles du rendez-vous, pour d’autres recomman-dés par leurs prédécesseurs sé-duits. Et, surtout, parce que lefestival prend soin d’ouvrir lesjeunes générations aux riches-

ses de la création dans le domai-ne de l’animation. Notammenten invitant depuis quelques édi-tions des classes à mettre lamain à la pâte (à modeler) enréalisant elles-mêmes un petitfilm avec le réalisateur Jean-Christophe Houde.

Près de 7 000 spectateursLa soirée de clôture a ainsi étéouverte par la projection du trèsjoli court-métrage Pumpernickeldes CP et CE1 de l’école Louis-Cazeaux de Soufflenheim deMélanie Chast, Mélanie Iliev—toutes deux anciennes élèvesd’Edmond Grandgeorge lors-qu’il enseignait le cinéma aulycée Stanislas de Wissem-bourg— et Pauline Walter. Puisde ceux d’une école primaire etdu club cinéma et audiovisueldu collège Fontenelle de Rouenanimé par Didier Grandgeorge—fils de.D’autres enfants ont quant àeux eu l’honneur de constituerl’un des jurys du festival : com-me des grands, les élèves de CPet CE 1 bilingue de l’école Went-zel de Wissembourg ont dépar-tagé les quatorze courtes créa-tions qui leur ont été proposéesen deux matinées. L’expérienceleur a permis d’apprendre biendes choses : « Le temps et letravail nécessaires à la réalisa-tion d’un film, l’importance dela musique… Et la recette de laconfiture de carottes », qui figu-

re dans Le Parfum de la carotte,auxquels ils ont décerné le prixdu Jury des jeunes « pour sesjolies couleurs et son message :“chacun devrait goûter au gâ-teau de l’amabilité”. » Bref, arésumé leur enseignante Tania

Hummel, le festival « leur a ap-pris à grandir ».

« Le plus granddes petits festivals »

Les membres du jury suivant,justement, étaient un peu plusgrands, et leur regard est déjàbien aiguisé : les élèves de1re littéraire spécialité Cinémaet audiovisuel (CAV) ont, auxcôtés du recteur Jacques-PierreGougeon présent pour l’occa-sion, soigneusement détaillé lesraisons qui les ont conduits àdistinguer parmi les 17 filmsqu’ils devaient départagerLa Maison de poussière : cettehistoire très touchante d’unefemme dépossédée de ses sou-venirs par la destruction del’immeuble dans lequel elleavait toujours vécu a été leurcoup de cœur unanime.Le jury international non plusn’a pas eu trop de mal à s’accor-der : il était composé cette an-née de trois professionnels —laréalisatrice suisse Marina Ros-set, la directrice de la photogra-phie française Sara Sponga et leproducteur québécois Marc Ber-trand de l’Office national dufilm du Canada. Après avoir misen exergue « l’ambiance extra-

ordinairement sympathique »des Rica et « la grande qualitéde la sélection », ce dernier aindiqué que leurs critèresavient été « la qualité techniquedu travail, bien sûr, mais sur-tout l’émotion que les films ontsu nous transmettre ». Ils ontd’abord décerné un Prix spécialà Man on the chair de DaheeJeong (2013, France – Corée duSud), une variation très poéti-que sur l’éternelle question« Être ou ne pas être », et unemention spéciale à Obida(« Ressentiment ») d’Anna Bul-danova (2013, Russie), « unfilm qui parle du secret et de lablessure intime dans lequelchacun peut se retrouver ».Le Prix du meilleur scénario estrevenu à un invité du précédentfestival, le Canadien ThéodoreUshev : son impressionnantcourt-métrage sans paroles Glo-ria Victoria, à l’esthétique inspi-rée du surréalisme et du cubis-me, « démontre que l’écriturepar les images est souvent suffi-sante » pour raconter une his-toire : c’est « un tourbillon vi-suel et sonore » rythmé par laSymphonie Leningrad de Chos-takovitch, qui dénonce les atro-cités des guerres du XXe siècle.Enfin, le Grand prix des Rencon-tres a été décerné au court-mé-trage britannique Through theHawthorn (« À travers l’aubépi-ne ») d’Anna Benner, Pia Borg et

Gemma Burditt. Trois réalisa-teurs pour trois personnages ettrois perspectives : une séanceentre un psychiatre, un adoles-cent schizophrène et sa mère,intelligemment mise en scèneen split-screen — « une tempêteémotionnelle », a résumé le ju-ry international.

Rendez-vous en 2015« On espère que vous serez d’ac-cord avec certains de nos choix,et si vous ne l’êtes pas on espèreque vous ferez partie d’un juryun jour ! », a plaisanté MarcBertrand. En fait, c’était le cas :les spectateurs des Rica étaientinvités à voter pour leur long-métrage préféré. Sur les cinq encompétition, ils ont plébiscitéLoulou, l’incroyable secret, lasuite des aventures du petitloup créé par Grégoire Solota-reff, déjà consacré Meilleur filmd’animation aux Césars au dé-but de l’année.« Le plus grand des petits festi-vals », comme l’a surnomméMarcel Jean, autre producteurquébécois compagnon de routedes Rica et aujourd’hui déléguéartistique du principal rendez-vous français du genre, le Festi-val d’Annecy, sera de retour en2015 pour neuf nouvelles jour-nées de marathon cinématogra-phique et d’aventures ani-mées. R

FLORIAN HABY

Les choix du jury international ont été guidés par « la qualitétechnique du travail, mais surtout l’émotion que les filmsont su transmettre. » PHOTO DNA–F.H. ET DROITS RÉSERVÉS

Le rideauest tombésur les10esRencontres internationalesducinémad’animationdeWissembourg. Lesdifférents jurysontdistingué9 filmsparmi les74encompétition, leGrandprix revenantaucourt-métragebritanniqueThrough theHawthorn.

LES PRINCIPAUX PRIX

QGrand prix des Rencontres–Jury internationalThrough the Hawthorn d’Anna Benner, Pia Borg et GemmaBurditt (2013, Royaume-Uni) : « L’émotion nous a gagnés lorsde la projection de ce huis clos entre une mère, un garçon etson médecin, qui évoque avec justesse les difficultés quientourent la maladie mentale », a résumé le jury pro, qui aapprécié « l’intelligence de la mise en scène, la tension dansles illustrations et la précision du jeu des personnages ».

Q Prix du Jury des jeunesLe Parfum de la carotte d’Arnaud Demuynck et Rémi Durin(2014, France-Belgique-Suisse) : un très joli film plein decouleurs et de valeurs, rythmé de musiques et chansonsoriginales, destiné aux tout petits mais aux grands aussi.Les CP et CE1 de l’école Wentzel de Wissembourg ontégalement attribué une mention spéciale à Tulkou de SamiGuellaï et Mohamed Fadera (2013, France) : Quand Papou, unvieux pêcheur des îles, attrape dans ses filets un Tulkou, unedrôle de créature aqueuse à la silhouette humaine, il l’amènechez lui pour tenter de s’en faire un ami.

Q Prix du Jury classe CAVLa Maison de poussière de Jean-Claude Rozec (2013, France) :Lentement, les mâchoires d’acier dévorent une vieille tourHLM. Une ancienne occupante s’engouffre dans lesdécombres : commence alors un drôle de voyage au cœur decette « maison » qui abrite tant de souvenirs…Les élèves de 1re littéraire spécialité cinéma et audiovisuel dulycée Stanislas de Wissembourg ont également décerné unemention spéciale à Marcel, King of Tervuren de Tom Schroeder(États-Unis, 2013), une « tragédie grecque » campée par descoqs belges en peinture animée.

Q Prix du Public–Meilleur long-métrageLoulou, l’incroyable secret, d’Éric Omond et Grégoire Solotareff(2013, France) : L’amitié indéfectible entre Loulou le loup etTom le lapin va être mise à rude épreuve : une bohémiennedéclare à Loulou que sa mère, qu’il pensait morte, est toujoursvivante. Les deux compères partent à sa recherche au Pays desloups, mais arrivent en plein Festival de Carne, réunionannuelle des plus sauvages carnivores du monde…