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http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=fb&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=it&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=es&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=fr&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=de&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=co.uk&pibn=1200175309http://www.forgottenbooks.com/redirect.php?where=com&pibn=1200175309
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UVRES
COMPLTES
'
?
DE M LA
BARONNE
DE
STAL;
TOME
XVI.
XSSillS
DBAMATQUES.
-
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DE
L'IHP IMEMB
DE
PLASSAN,
KVX
DE
VADGIBARD,
H
l5,
DBBBliBlI
t'ODo.
-
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^ ^
OEUVRES
oomplAtbs
DE
M
LA
BARONNE
DE
STAL,
PUBLliBS
PAB
809
FILS;
PU ciDilS
D^ITHl
HOnCB
8VB
U
C^RAOrkU
BT
US
iCBin
?
M**
M
TB 9
PAR
MADAME
MECKEft
DE
SAUSSUHE.
TOME
SEIZIME.
A
PARIS,
Chez
TREUTTEL
bt
WGRTZ,
Libraires,
eve
de
bourbon,
n*
1
7;
A
Snusiumo
et
i
Ikhidus,
mme
liaison
de
Gommera.
M*
iSai.
-
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1*1
'
j
r
,.
.1-.
I
.
,.-:
'Ml
n
.
':)?Y
\
M\
.
-??
?*
/^
,1
y
'
^
#
-
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ESSAIS
DRAMATIQUES.
^
-
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)
\
AVERTISSEMENT
DEL'DITEUR.
Ls8
Essaiis
dramtttiqneft
cbntenufl
dans
ce
volume n
ont
jamais
t
destins
Timpression.
Les
trois
premiers,
Jgar,
Geneyis^e
deBrahant^
et
laSunamite^
ont
t
composs,
non
pas
seulement
pour
un
th^tre
de
socit,
mais
pour
un
thtre
de
famille,
et celte
raison
explique
l'ana-ogie
qui
etiste
entre
les
situations
qui
y
sont
reprsentes.
Elle
explique
aussi
pourquoi
ma
mre
n'a
pas
craint
de
choi-ir
des
sujets
dj
traits
par
d'autres
au-eurs,
et
de
profiter
de
leurs
conceptions.
Ainsi,
dans
son
^^ii/%ellea
emprunt
plu-ieurs
traits celle
de
madame
deGenlis,
et
surtout
celle
de M.
Lemercier
:
Ion
verra,
teNitefois,
qu'elle
eur
a
imprim
le
caractre
de
son
propre
talent.
Sans
doute
je
ne
puis
esprer
que
ces
dmmes
pro*
duisnt,
la
lectute;
le nime
effet
que
lorsqu'ils
tdient
teptsents
par
ma
mre
-
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Tj
ATERTISSBMENt
elle-mme
au
milieu
de
sa
famille
et
de
ses
amis
;
les
ropprochmens
iinvolontai-
res
que Ton
faisoit
entre
la situation des
acteurs
et
celle
des
personnages,
rappro-
chemens
qui
accroissoient
Fmotion
des
spectateurs,
paratront
peut-tre
des
im-
perfectipn^
i|^
yeii
j;
d,M,
critijqme
mais
on,
n^
:
pourra
nvsQonqiottf^
J^
sensibilit
religieuse
u^
^
inspira
^$
compositions
dramatiques.
. ,
v
^
.
-,:,
JLa
petite
tomdie
du
,
Capitaine
Ker^
nadec,
et
lesv.deux;
pr.oyi^r| e$^qui
^
sui-ent,
sont
des
plaisanterie
de
socit
aux-
queMspn
a^;doit
p2|s
atts^cber
plus
4'n-
portince
en^
les
lisant^
que
ipa
mre
ne
leur
en a
doi^n
en
les
crivant.
Genve
Une
persnne
du
caracllre
et
de
Tesprit
le
plus
aimables,
retenue
chez
ell
par
une
maladie;
de
langu^ur^^dsirpit
ueseaamis
tinssent
lui
jouer
des
proverbe^.
Ceux^e
armontel
toient
trop
rebatjtw;
on
pria
ma,
nire
den
composer
de
mmveaux
:
elle
consentit
es/sayer
son
esprit
dans
un
genre
si
trangerJladrl^op
abituelle
de
ss
penses
;.,ft,
,^Umt)ment
o
elle
tait
le
plus
m^alh^ur/^us^par
s
perscu-
-
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DE
l'DITCVK^
X
lions
de
Bonaparte,
le
dsir
d'offrir
quel-ue
distraction
une
personne
souffrante
lui
fit
retrouver
de
la
galt.
n
quelques
matines
elle
crivit
les
trois
petites
ices
que
Ton
va
lire,
laissant
chaque
acteur
la
libert
d
amplifier
on
rle.
Enfin,
le
drame
de
Saphoj
qui
termine
ce
volume,
n'a
t
ni
reprsent,
i
mme
entirement
achev. Cest
une
esquisse
que
ma
mre
se
proposoit
de
retoucher,
et
dont
il
est
facile
de
voir
que
la
pre-ire
ide
a
t
puise
dansConnne;
mais
comme
on
ne
peut
lire
cette
pice
sans
tre
frapp
de Tivation
du
style,
t
sur-out
du
caractre
antique
dont
il
est
em-reint
,
)
ai
cru
qu'il
'toit
permis
de
la
livrer
Timpression.
Xfl.
-
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-
I
..
-,
i
1
-il
?'
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U;'i;ii
i.f
.
t:.
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Vk[
j.'
itr
-lis
i
':
.
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..
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.
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;mj
-:''
.''
-
.
?'
'i'^il
.
\
-
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AGAR
DANS
LE
DSERT,
SCNE
LYRIQUE,
,
COMPOSE
BN
1806.
m.
-
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AGAR.
.
ISMAEL.
L'ANGE.
PERSONNAGES.
'
1
La
scne
est
dans
le
dsert
de
Bersabe.
-
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.Jtxm.
AGAR
3
DANS
LE
DSERT.
r
^
MAB
Et
ISKAI .
M
SKAEL
cher
enfant,
laisse-moi
t^
porter
daai
mes
brasj
je
t*en
prie
:
Je
sable
est
si brlant
et tes
piedsfatigus
peuTent
peine
te
soutenir.
t
Nmi^
MO,
inonr
m4ve^
)
|ii^Mrclief|
Mo
te
2S
cpeemlatM
itii^
fe
permet^,'
u^nou
rK
pbaoRmttotttle^d^iiii^Ulqdftiflian
'
AGAB.
:
Hlas
I
mon
fils,
i
nous
attendons
ici
la
nuit,
seta^
naN^iiMS4diir9ygttr^dini le'
ride,
-
ISKAJBL.
1
*
Nous
continuerons
noire route
aprs
tToir
.')
-
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4
A6AR
AGAR,
part,.
Quelque
nourrkuire
I
H^Iasl le
pauvre
enfant
ne
sait pas que
notre
provision
st
puise.
Gomment
le
liii
dire?
et
que
faire,
nadmoins,
s'il
ne
peut
plus
marcher?
'
.
...
ISMAJBL..
Ma
mre
vieos
t'asseoir ct
de moi
;
cela
me
rendra des
prqes.
{Agan*ckSBied
ur un
ro-her
cot
de
son
enfant,)
Dis-moi,
ma mre,
pourquoi
avons-nous.
quitt
a
maison de
mon
pre?
on
y
toit
si
bien,
Tar
y
loit
si
frais
sous
les
palmtei|sJ
'
'
.'
^^'
-'
'-
''
Ur.'
*''/^^
Ismal
,
ta
mre
n
toit
qu
lie
pauvre
es-lave
que
ton
pre;
Abfsiham
avoit
emmene
d)gypt(
Q;iiaQ
a
^pebe
Sur*
son
pouse,
obtint.
du
foifl
m.
filsc^
otret^pticaioe
ous
les
deu^
]^ i(})evBt.
mpo^tuliQ;
Ue
demoad^
notre
exil
,
et ton
pre
y
a
consenti.
.
.
,
ISUAEL.
i;i
^.
-,,,
;. '
'
sert
est
brt^nt^
^fmfl
Hi^lj-^9)^ifiki^smap
^
; on
y
souffre?
.^..^
'
AGAB.
V
Jl
croyit,
^ f^^
tp^u^t^f^
o^
^iwjoiy
-
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DiaS
t
DSERT.
*
5
force
de
le
traverser
plua
vite
car
il
est
bon
,
Abraham
:
je
ne
murmure
point
contre
lui
;
mais
Sara,
la barbare
Sara,
qoQ
d'outrages
*eQ
ai
reus
IS1IAL
Son
filsIsaac
aussi
m'a
cruellement
trait
:
je
le
chrssois
pourtant
depuis
qu'il
st
n.;
je
jouois
arec
lui,
tout
petit
qu'il
toit;
j'allois
chercher
ce
qui
\u
plaUot
pour
le
rjouir,
t
I
cruel,
quand
je
l'appeloison
frre,
m'ap-
pefoff
on
esclave.
Ma
te^MV') ourqu6i
bra,
pourquoi
soii
fils
ne
nous
aiment-ils
pas?
Toi
surtout
,
ma
mre
,
toi
,
qui pourroit
te
har
D'o vient
donc
que
nous
sommeaf
ici
?
r
t
AGAR.
Mon
enfant,
je
t'ai
dit
tout
ce
que
je
savob.
Supportons
notre
sort
avec
courage.
{Elle se
lve.)
Essaie
encore
de
faire
quelques
pas.
Petit-
tre
trouverons-nous
plus
loin
de
l'om-
bre,
quelques
^uits
,
une
source
rafrachis-ante.
ISMAEI,.
Ma
mre,
je
ne
vois rien que
du
sable,,
t
ce
soleil
est
si
ardent
I
Ah si
je
le
priois
e
se
voiler
pour
nous.
[Il
se
jette
genoux.)
So-eil
L....
-
Vi
-
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$
kGJOi
AA1.
Mon
enfant
que
fais-tu?
c*est
Dieu
qu'il
faut
prier;
c*est lui
qui
a
cr
le
soleil;
c^est
lui
qui
est
notre
pre.
ISMAEU
Notre
prel
t
nous
traitera-t-it
ieux
qu*A-
hrham
7^
GAB.
Oui
,
non
enfant.
Il
n*a
ni
Ibiblesse
,
ni
crainte
:
il
est
soui^r;aineaient
MMi,.parcaqm'il
est
tout-puissant*
I
a
piti
de
l'homme,
et
rbomme
souvent
n'a
p^s
piti
e
son
sembla-
Ble
;
la Divinit
s'attendrit
,
et
la
ccatore
e t
inflexible.
Dieu
,
qui
est
l-haut
,
nous
voit
et
nous
entend.
iSUArBl.
Nous
ne
sommes
donc
pas
seuls
ici
,
ma
m-e;
ahl
tant
mieux.
coute,
si
lu
veux
que
je
marche
encore,
donne-moi
quelques
outtes
d'eau.
AGAR.
Mon
enfant,
il
ne nous
en
reste
que
bien
peu
,
et
)e
te
la
rservois
pour
ce
soir.
I5MABI..
Et
toi
,
ma
mre
I
-
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-
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8
AGAH
peine;
mais
prsent^
je
sais
ce
que
c'est
que
soufTrir;
je
pleure
de
tout
:
la
voix
me
manque.
AGAR.
Mon
enfant
,
le
temps
de
nos
plaisirs
st
pass.
Tchons
seulement
de
continuer
notre
route.
ISHAfil,.
Et
cet
instrument
ce
stre
dont.
je
corn-
menois
bien
j^ouer,
'as-tu
apport
avec
toi?'
A6AR.
Mon
fils
je*
e
pouvois
porter
que
du
paia
et
de
l'eau.
{A
part.)
IllasI
et
je
n'en
ai
point
eu
assez.
IS IAL.
'
Tu
as
raison
,
ma
mre
;
pardon
:
mais
tout
iHste
que
je
suis
il
y
a
des
momens
o
je
vou-
dros
redevenir
gai
comme
autrefois;
je
l'es-aie,
et
je'
ne
puis.
Allons,
je
pars.
(Il
passe
le
premier.)
Suis-moi.
AGAB.
O
mon
Dieu
I
protgez
Ismal
Si
je
fus
trop
iire
de
vos
dons
dans
les
jours
de
ma
prosp-it
,
si
je
mprisail'ge
vanc
de
Sara
,
si
je
me
complus
avec
orgueil
ans
ma
force
et
dans
-
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25/374
DANS
I
DSERT.
9
ma
jeunesse,
punissezTinoi
jnais
pargnez
ce
pauvre
enfant
/le
plus
simple
le
plus
doux
le
plus
innocent
de
tous
les
tres
;
faites-lui
es-irer
cet
air
suave,
cet
air
bienfaisant
que
vous
accordez
,
en
Egypte.^
^ui:
abitans
de
ma
pa-rie.
Ce ciel
brlant,
ce
ciejl
'airain n'est
pas
l'image
de
votre
bont
paternelle.
isMAEL
,
revenant
sur
ses
pas^
Ah
l
ma
mre
,
qu'a-je
u?
AGAB.
Qu'ais-tu
donc,
mon
'nfanf?'
eiell
d'o
vient
que
tu
es
si
ple?
ISMAEL.
Ah
je
ne
peux
plus
m
s^itit^ir.
J'ai
peur
AaAB.
Mon
enfant,
parle
donc.
Gonpiment
puis-je
le
rassurer,
si
j'ignore
a
cause
de
ton
effroi?
ISXAEL.
Je
Viens
de voir
un
homme
tendu
sur
le
sa
We
:
il
tenoit
encore
dans
ses
dents
sa
main
demi dvore
par
lui-mme;
il
ne
remuoit
plus
,
et
cependant
il
ne
dornioit
pas
t
il
tot
comme
ce
tieiSa^d
que
je^vis/potter
ans
la
tombe
l'anne
dernire,
ilt)(rit;*..
X VI
.
1
.
I
-
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AGAB.
Mort^
moii
fils
:
eh
bien
isiiAL.
Mais,
ma
mre,
cela
tie
se
^ut
pas;
il
n'toit
pas
Tetix;
tiens
le
voir.
(
'
-
?
?
AGAR.
A
quorbn/moh
fils,
puisque
je
ne
peux
plus
le
secourir?
ISMAfiL.
.
Ma
inre^
iltoil
ide
Ikmi
gew
Gomment
donc
a-t-il
pu
mourir ?
AGAB.
Moti
fiU)
ott:
peut
succomber
tous
les
pas
du
voyag,
ISMABL.
:
x\'.-(}
'
.
,
'
.
.
Ainsi,
jlon
si,
comjme
cet
infortun
la
nourriture
nous
manquoit,
toi....
moi....
.
.
*
AGAB.
Oui
,
mon
fils.
ISMABL,
-
;
t
u
pleures
ta
crois
diinc.i'*
Aia
lDre
je
4ois
mouffifT,
mbruse-nupi
ert;
laisse-'
moi
dormir
sur
ton
jailQ.
-
-^
i
'
-
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27/374
BANS
IM
DSERT.
1
1
AGAR.
Cher
enfant
ta
ne
peux
d ^plus
marcher?
ISVABt..
Je
ne
le
puis
si
je
*ai
dormi
quelques,
eu-es
;
mes
paupires
s'apesantissent.
n)6n
r*
yeil tu
me
donneras
encore
de
cette
eau
:
nou
la
partagerons
ensetnble.
AGAK
Quel
s^muwiK
quelle
pleurl
O
mon
Dieu
I
ne^
souffrez
pas
que
sda
charmant
risage
sbit
dfigur
le
reconnoltrois-je
ans le
ciel a*i
'
n'ayoit
plus
ces
traits enchanteurs
que
j'ai
ooi
temples
tant
de
fois?
Il
se
fioit
si
bien
moi
I
il
est
parti
si
gai
de
la
miaison de
son
prel
Ma
mre,
disoU-}
all^s^ous
cueillir
ctulqiues
fruits
dans
les
hois?
aBona
nous
altraper
cetoii
seau
de
mille couleurs
que
tu
m'as
promis
l'au-re
jour?...
t
je
le
menois
dans
le
dsert.
Cher
enfant
pardonne
i
je
t[aicaoh4iotre
orti
e
n'trt
p^ini
pour
te
tromper^
o'tott
pcnfrw*
larder
rins^ani
de
k douIeur
Hlas
I
n'est^e
pas
ainsi
que
rhomme
lui-inBie
est
attir
pai^
la.destine?
Il
avanoe sans
crainte
,
il
croit
toitf
devant
lui
i'faoron
immense
et
riant
de
la
rie,
t
par
de^s
le
nuage
l'enTek fpent
esp-
ranceJ'abatideone,
et
quand
la
mort
Tutlint,
-
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28/374
12
GAR
il
a
dj
tant
soaffert,
qu'elle
st
presque
la
hien
venue.
Mais
toi,
mon
enfant,
faudra t il
que
tu
perdes
sillt
le
jour
Non,
je
te
retea-
drai;
non,
je
ferai
passer
ma
vie
dans
tes
vei-es.-
h
que
dis-je?impuissante
crature
que
je
suis,
je
puis
mourir
tes
pieds,
t
c'est
tout.
Sables
arides
qui
m^environnez
,
dsert
silen-ieux,
effroi
de
la
solitude,
ous
pntrez
jus-
qu'au
fond
*de
mon cur.
0
mon
fils
tu dprs
sans
crainte
auprs
de
moi
,
tu
crois
que
je
puis
(e
protger
toujours,
et
tu
ne
sais
pas
que
je
uis
sans
dfense
contre
la
nature,
enfant
com-
a
l oi
evant
elle,
et
moins
digne
que
toi
de
Tattetidrirw
isHiAEL,
rvant
i.
.
Ah
des
orangers,
des
fruits
dsaltrans,
de
l'ieau,
a
mre....
ce
soleil..*.^
agAb.
tlj.
ve,
etpndant
son
sommeil
l'ardeur
des
rayons
le
consume;
je
veux
essayer
de
1'^
ga-
ramliar
avec
mon
voile.
{Elle
dtahe
son
voile.)
Parure
des jours de
fte,
don que
me
fit
Abra-am
quand
il
m'aimoit,
quand
il
m'appeloit
soo
gar,
servirez'vous
encore
son
fils
{En
voulant
tendre
son
voile
sur
la
tte
d'Ismal
\
Ue
fait
un
faux
pas,
et
renverse
le
vase
qui
-
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(
'
DN
E
]SBT.
l3
wynXtnoit
sa
provision
d^eau.)
Dieu
puissant
ah
l'eau,
l'eaa
qui
de?oit
sauver
mon
fils,
lie
est
renrerse,
il
n'en
reste
plus
une
goutte.
C'est
moi
qui
ai
tu
mon
fils.
0 terre
impitoya*
ble,
entr'ouvre-loi.
ISMAEL.
Ma
mre....
j'entends
es
cris,
o
est-elle?
ah
ma
mre,
tu
es
couche
terre
comme
rinfortun
que
)e
\iens
de
voir.
s
AGAR
Jsmal
Ismal]
/
ISBfAEf.*
Ah
je
t'entends,
tu
parles;
iens
vers
moi,
je
n'ai
plus
de
force
pour
marcher,
jusqu'
e
que
tu
m'aies donn
un
peu
de
cette
eau.
DeTeau,
de
l'eau,
je
n'en
ai
plusl
ISMAEL.
-
'
'
'
T
as
donc
tout
bu
,
ma
mre?
eh
hin
..
AGAjR;
Cruel
I
n)oi,
j'en
aurois
pris
une
goutte
I
tu
n'as
pu
le
croira
Regarde,
'ai
oulu
attacher
ce
vile
p^our
garantir
ta'
tte
des
rayons
du
f
oleil,
t
dans
c
monSet
te
gnie
de
lit
pHi-
-
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l4
.GR
de
Sara,
celui
qd
nous
poumuit
dans
le
d-ert,
a
bris
ta
dernire
ressource;
il
n'en
est
plus.
-^
Ismal,
si
tu
me
crois
coupable^
ne
sois
point
arrt
par
le
respect
filial;
audis
ta
mre,
elle
est
tes
pieds
:
maudis-
la
,
puisque
son
inutile
amour
n'a
pu
ni
te
protger
,
ni
te
conserver
la
vie. Peut-tre
ainsi
tu
me
soula-
gerois
e
la
dvorante
pli
ue
je
ressens
pour
t.
ISUL.
Ma
mre,
que
dis-tu?
je
t'aime....
mais
une
goutte
d'eau
pourroit
seule
me
rendre
l
vie.
-Que
vois^je
l'horizon
I
ne
sommes
-nous
pas
prs
de
la
mer
?
.V
AGAB.
Hlas
mon
enfant,
ce
sont
les
vapeurs
qui
s'lvent
de la
terre
brlante,
et
que
tes
yeux
fascins
prennent
.de
loin
pour
des
ondes.
ISMA^L.
Oh
I
tu te
trompes,
j'en
suis,
sr
:
il y
a
de
l'eau
l-bas,
l-bas
:
conduis-
moi
vers
cette
image qui
m'attire,
elte
me
rafrachira.
AGAR.
I
Des
dserts
de
sable
noua
en.Sipar^t,
et
nos
pieds
s^eafoeeroni
dtna
l'aride
poussire.
-
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^.
l
6
GAK
que
j'endure?
Je
considre
ma
vie
:
sans
dou*
te
elle
fut
pleine
de
foiblesses.
L'amour
m'a-
reugla,
la vanit
me
sduisit.
Je
voulus
plaire
et
rgner;
mais
au
fond
de
mon
cur,
votre
image,
mon
Dieu
ne
fut
jamais
effa e.
Je
vous
adorai
dans
tout
ce
qui
est
beau
sur
la
terre,
dans
tout
ce
qui
est
inconnu
dans
le
ciel. Jamais
le
malheur
ne
m'a
trouve
insen-ible;
je
n'aurois
jatnais
refus
personne
la
piti
que
j'implore
n
ce
moment.
Dieu
tout-
puissant,
elle
que
j'tois
nfin,
vous
m'avez
trouve
digne
d'tre
mre,
vous
m'avez
accor-
cette
gloire
et
ce
bonheur. La
tendresse
que
j'prouve
pour
cet
enfant
ne
ressemble-
t-elle
pas
votre
amour
pour
la
crature^
et
les
cris
d'une
mre
ne
retentissent-ils
pjeis
dans
le
ciel
?
Rendez
mon
fils
la
vie,
que
j'enten-e
sa
voix,
que
ses
bras
innocens
me
pressent
encore,
que
ses
regards
si
doux
s'attachent
en-ore
sur
moi
0
Dieu
tout
ce
charge
de
l'en^
fance,
toute
cette
passion
de
rar
vient
de
vous.
Ah
I
que
le yentde la
tombe
ne
souffla
pas
sitt
sur
Ismal,
qu'il
e
me
soit
pas
si
tt
enlev.
Mon
Dieui
iaasez-le-moi
jusqu'il
ce
que
je
meure.
Ah
le
fils
ne
doit
pas
prc^
4er
la
mre
dans
le
crcueiL...
Rocher
dont
il
jaillisisoit
entttre
jadis
une
source
salnlai-
re,
que
ton
aspect
est
sauvage
1
Immobile
na
-
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DANS
tu
] SEftT.
l'y
ture,
je
suis
seule
avec
toi....
Ai
-je
entendu
quelque
bruit?
non,
non,
personne
ne
m'a
r-ondu.
II
y
a?oit, tout
l*tieure,
une
voix
d'enfant
qui
me'disoit
:
nia
mre Mais
cette
Toix-l,
je
ne
l'entendrai
plus.
Je
ne
suis
plus
mre.
Moq
s, mon
unique
ami
I
du
moinsr
je
te
suivrai
bientt,
je
souffre
aussi
comme
toi;
cette
soif
qui
t'a
dvor
me
consume
:
cette
mort
qui
plane
sur
ta
tte,
elle
tend
aussi
aur
moi
ses
ailes noires. Bienfaisante
mort,
tu
sais
qu'on
ne
peut
survivre
e^
q^on
aimel
O
terre/
mon
unique
asile;
poussire
des
morts,
tu
ne
frmis
pas
de
piti
our
les
vivans. N'im-orte,
il faut'
bien
que
tu
me reoives.
Oui,
mon
Dieu,
vous
m'exaucez-,
vous
ne me
rendez
pas
mon
fils,
mais
vqu^
me
rappelez
vous;
je
succombe,
le
terme
de.
mes
Jours
appro-he....
Orna
patrie
Egypte,
ertile
Egypte,,
est-ce
toi
que
je
vais
revoir? les
souvenirs
d
l'enfance
se
renouvellent seuls
pour
moi,
et
les
peines
de
la
vie
disparoissent.
'aperois
es
bords du
Nil;
Tair
est
rafrachi
par
ses
flots;
il
n'y
a
plus
de
chaleur
:
d'o vient
que
je
la
redoutois
tant,
la
chaleut?
G'toit
le
froid
qu'il
falloit
craindre,
c'est
le
froid
qui
est
mortel,
il
vient
glacer
mes
yeines.
Je
frissonne,
je
tremble;
c'en
est
fait.
{Elle
s'vanouit.)
{Une
n[iusique
leste
se
fait
entendre.)
-
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tb
GR
GIl.
Ah
quels
ons
enchaotours
I
Suis-je
dj
passe
dans
une
autre
yie? est-ce
ici le
Parai*
dis?
Non,
je
n'y
i^ois~point
on
fils.
{La
miitf
ae
caniiMs;
un
o^e
appara
dirrire^un
nuage,)
.
i'ahcb.
Agar
Agar
Quets
Qccens^
quelle
vohc
t
l'arge.
Agar,
pourquoi
t'affliges-tu
l'tjsmei
ea*^
tendu
les
pleurs
de
ton
enfant.
AgA.
Mon
enint
esi-il
dj
dans
le
ciel? Est-ce
lui
qui
m*appetle?
a-t-ilredemand
sa
mre,
et
le
Tout-Puissant
me
fait-il
ouvrir,
cause
de
lui,
les
parvis
lestes
?
l'angk.
(//
frappa
un
rocker
de
la
ptm
i/u'il
ienk
la
main
,4ten
fait
jaillir
ne
source,)
Agarl regarde.
AGAE.
De
l'eau,
de
i
eau
et
mon
fils
n'en
auroit
-
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pai^Don
f^n'ati
edx
poinl.
Non,
)*aime
iens
?lottrirl
Agar,
les
bienfaits
de
l'ternel
sont
sans
bornes;
il
jbit
natre
la
source
dam les
dserts
comme
Teaiirance
u
fond
des
otears
fltris
far
riafarioM.
Kemplis
ta
conpe
Agar,
et
va
k
porter
ton
fille
^
Dieu
seroit'S
poisible?
l'Alta
IsmaeU
Ismael
I
le
Tout^Poissant
te
rappelle
la
Tie.
ISM^EL.
Ab
ma
mre]
ACSAa.
Abyxntm
efifantl
ISMAEL.
Quel
bien
tu
me
fais
sans
toi
j'aUois
ou--
rr, et
)e
fte
li'aiiroi
plus
revue,
AGAR^
^
Mon
enfant,
ce
n'est
pas
mof,
c'estl'envoy
du
ciel
qui
a
fait
jaillir
ette source
du
rocher:
c'est lui
qui
a
ranim
ta
vie
dfaillante.
Ah,
di-
-
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36/374
A6AR
DANS
LE
BliSERT.
yq
messager
pardonne;
j'ai
'abord
serr
mon
iiis
contre
mon
cur; j'ai
joui
de
tes
bieD iU
avant
de
t'en
remerciecEHesemetgenoux
avec
son
enfant,
.
l'ange.
Agar,
l?ertoi,
prends,
on
fils
par
la
main^
et
suis-moi^
je,
serai
toii
guide^^Agar,
smal
sera
la
tige
d'un
grand
peuple,
ouverain
de.
ces
dserts
de
l'Arabie
U
tu
prissois
vec
lui.
Ce
peuple
n'habitera
point
les
villes,
il
ne
pos-dera
que
son arc
et
ses
flches,
il
se
dfen-ra
contre
les
homipes
et contre
les
btes
de
proie,
et
n'obira
qu'au
ciel
d'o
je
suis
des-endu
pour
te
sauver.
Reois,
femme,
la
le-
...
on
du
bonheur,
aprs
avoir
prouv
celle
de
l'infortune;
lve
ton
(ils
dans
la
crainte
et
dans
l'aniour
du
Trs-Haut;
et
quand
la
vieil-esse
puisera
es
forces,
Ismal
n'oubliera
pas
qu'il
oit
la
vie
tes
larmes;
et
sa
main
guer-ire
soutiendra
tes
pas
chanclans.
FIN
D
A^A
DAIHS
LS
DESUET.
I
.s
.*
-
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/'
GENEVIVE
DE
BRADANT,
DRAME
N TROIS ATES
ET
EN
PROSE,
1
COMPOS
Elf
lSo8.
-
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V.
PERSONNAGES.
SIGEFROI,
comte
de
Brabant.
ADOLPHE,
son
fils
ala
UN
ERMITE.
GENEVIYE.
Sa
Fillb*,
ge
de
dc^
ani.
Des
Chasseuas.
'
-
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24
6ENEVI1TE
M
BUABANT,
i
Comment
donc
ce
j.
ur
serot-l
diffrent
de
tous
nos
jours?
Le
soleil
doit-il
nous
clai-er
plus
tard
qu'
l'ordinaire?
me
raconte-
ras'tu
quelque
belle
histoire
merveilleuse
dont
je
rverai
toute
la
nuit,
ou
la
biche
qui
m*a
nourrie,
quand
tes
forces
toient
puises,
e
sereit-elle
loigne
e
nous? Ah
que
j'en
serois
triste
.
.
GENEVIVE^
Non,
mon
enfant.
Tiens,
regarde;
e
la rois-
tu
pas
ta
biche ?
elle
est
l'entre
de
notre
grotte;
mais
il
faut
la
quitter,
ette
grotte.
Nous
partons.
?
,
,
l'enfant.
Que
veuxrtu
dire,
nous
partons?
allons-nous
plus
loin
que
la
fort
qui
est
l-basr
et
que
tu
ne
m'as
jamais
permis
de
percourir?AhIuelle
joiel
...
p,
'
'
'
gbnbti^Ve.
'
Pauvre
enfantl
comme
tu
prononces
le
mot
de
joie
Ah
tu
ne
sais
pas
combien
de
fois
ces
prsages
de
l'esprance
i\t
t
tromps
Nous
4{uhtons
our
jamais
ette
demeure
v
la
seule
que
tu
connoisses
depuis
a
saifisanee.
'
-
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ACTE
I,
SCiffE
U
S
l'enfaht.
Pour
jamais
Que
yeux-tu
dire
ma
mre?
combien
de
temps
cela
fait-il,
amais?
GENEYI^TE.
Toute
la
vie.
l'enfant.
^
0
mon
Dieu
notre
grotte,
os
fleurs
,
je
ne
les
verrai
plus
t
les
arbresquenous
vons
plants^
comment
pourrons-nous
vivre
si
nous
n'avons
plus
leurs
fruits
GENEVIVE.
Mon
enfant
partout
les
productions
e
la
terre
nousDOLurriront.
La nature
image
de
la
Divinit,
est
partout
amie de
l'homme.
l'enfant.
Pourquoi
donc,
ma
mre
s'il
est
ainsi,
om-es-nous
toujours
ests
dans
le
mme
lieu?
Je
royois
qu'on
ne
pouvoit
vivre
qu'ici.
GENEVIVE.
Mp s
promis
de
n'en
pas
sortir
avant
dix
ans
accomplis;
ujourd'hui
e
terme
expire.
^
l'enfant.
Nem'as-tupas
it
qu'aujourd'hui
ussi
j'avois
dix
ans?
GENEVIVE.
Oui,
mon
enfant,
l'enfant
de
la
douleur,
toi
'^^
XVI.
a
^^
I
I
t'i
-
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A0
GENBTlttt
DE
BRABNT.
qui
es
n
avec
elle;
mon
exil
a
commenc
quand
tu
reus
le
jour.
^
l'enfant.
Je
t'aidonc
port
malheur,
ma
mre?
Ahl
prends
garde
de
m'emraener
avec
toi.
Ne
t'ai-je
4)as
entendu dire
une
fois,
quand
tume
croyois
endeilnie
et
que
j'coutois
a
prire,
ue
ton
poux,
que
mon
pre
ne
vouloit
pas
de
moi?
Se-
toit-il
possible
u^un
enfant
ft
coupable
sans
le
savoir?
i
cela
toit
ainsi
il
faudrolt
l'abandon*
ner,
il
faudroit
GENEVIVE.
Ah
I
finis,
a
fille
^
tu
me
dchires
le
cur.
Do-ais^
dix
ans
je
n'ai
vcu
que
pour
toi;
j'ai
rav
toutes
les^ouiFrances
pour
te
conserver
le
jour,
et tu
me
parles
de t'abandonnerl
Cher
ensint,
loi
qni
m^as
console
sans
connoltre
mes
peines;
toi
dont
le
regard
me
disoit
mille
fois
plus
que
les
plus
loquentesparoles,
omment
pourrois-j
me
sparer
de
toi
Nous allons
ensemble,
aprs
dix
ans,
chercher
sur
ta
terre
nos
ami4PhDos
ennemit* Hlasl
qui
peut
savoir
quel
choix
Ja
mort
aura
fait
parmi
eux?
J
l'enfant.
Je
n'ai
jamais
vu
que
toi,
ma
mre;
mais
dans
les
histoires
que
tu
m'as
racontes,
tu
91e
parlois
souvent
de
la
perfidie
t
de
ia
melMwict
des
-
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V
ACT
I,
SCBi
1.
WJ
homines.
Dis-moi
donc
vois-
ta
prouv
dans
le
monde
rien
de
semblable?
Ma
fille....
{
part.)
(Ahl
je
bnis
le
ciel
de
n'avoir
jamais
accus
son
pre
en
ta
prsence.)
Si
quelqu'un
'a
fait
touffrir,
obre
eo^t,
c'toit
un
tre
que
j'aimoi
l'enfant.
Tu
raimois
et
il
a
pu
t*affliger,
a
mrel
h
quoi
donc
distinguerai*je,
ans
le
monde
les
bons des
mcbans?
Si
Ton
peut
aimer
un
m-hant,
comment
lefuir?
Est-ce
qu'un
tre
cruel
a
jamais
u
des
yeuxay^s
eux
que
las
tiens^ Si
cela
tok
aiusi
oomiwent
pourros
je
m'^ii
dfier?
OBNSYlkVB.
Ma
fille,
e
t*ai
fait
voir
quelquefois
on
visage
dans
le
ruisseau
qui
coule
au
pied
de
cette
grotte.
h
bienl
il
ressemble
beaucoup
celui de
ton
preijPl^
*
*
%t
revois-
tu
dans
mes
traits
avec
plaisir
eux
dmon
pre?
Parle-iboi
donc
de
lui:
tu
le
nommes
LB
cesse,
6t)U ot
cottp
tu
t^arttes,
omme
si
quelque
^ratid
nkystvei'einpedok
e
ine
{Hur-er.
Ma
mre
I.*SNFAlfT*
.'*
-
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28
GENEVIVE
DE
BRABANT.
GENEVIVE.
Ma
fille,
'en
est
assez;
prparons-nous
partir.
l'enfaht.
Ah
si
je
pouvois
tout
emporter
avec
moil
D'abord
nous
emmnerons
notre
biche
fidle
,
n'est-il pas
vrai,
ma
mre?
je
ne
saiirois
la
quitter.
GENEVIVE.
J'y
consens.
Mais
pourra-
t-elle
aller
aussi
loin
que
nous?
l][pnfant.
Ahlmabiche
vapluvitequemoi.
vant
la
fin
du
jour
elle
arriveroit
au
bout
du monde.
GENEVIVE.
Ma
fille,
l
est
bien
grand
pour
qui
n'a
plus
d'asile.
,
,
l'enfant.
.*
Mais
n'est-ce
^s
la
fort
que
i%|^'i ^
que
nous
allons?
n'est-ce
pas
derrii^Pwtte
fc^
rt
qu'est
e
monde?
^
GENEVIVE.
Dis^moi,
mon
enfant,
quitteras-
u
sans
peine
cette
grotte
qui
nous
a
servi
d'abri si
long-emps?
-
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'
ACTE
I,
SCNE
f.
29
L^ENFANt,
Oh
oui,
je
la
regretlera.
'y
ai
t
si
heu-euse
Quelle
douce
parole
tu
viens
de
me
prono-
cer
heureuse dans
ce
dsert
Ainsi
donc
ma
vie
n'a
pas
t
inutile.
J'ai
souffert
mais
j'ai
prserv
mon
enfant
de
la
douleur
et
de
Taban*
don.
O
saint
amour
de
mre,
qui
soutenez
dans
les
revers,
qui
consolez
dans
l'iniuslice
qui
crez
au
fond
d|i
cur,
je
ne
sais
quel
sanc-uaire
o
l'on
ne
sent, o
l'on n'aime
que
son
enfant
et
on
Dieu,
prtez-moi
votre
appui;
il
m'est
plus
ncessaire
que
jamais.
ya,ma{ille,
va
donner
ta
biche
tes
soins
accoutums,
et
reviens ensuite
auprs
de moi.
J'ai
besoin
de
me
recueillir
quelques
instans
avant
notro
dpart*
^
SCNE
IL
GENEVIYJS
,
seule.
^
Hls
sans cet
enlant
je
resterois^ici
toute
ma
vie.
Quel
effroi
j'prouve
n
retournant
au
milieu
des
hommes
Ah
comme
l'amour
et
la
haine
se
sont arms
contre
moi
Barbare
G9-
lo,
devois-tu dshonorer
mon
nom,
pa*ce
que
je
ne
partagebis
pas
tes
indignes
sentimens.
-
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30
GENEVIEVE DE BEABANT.
parce
que
j'tois
idle
cet
DJusIe
poux
que
tu
as
su
tromper
avec
tant
de
perfidie?
t
toi,
Sigefroi,
oi
que
j^ai
ant
aim,
le
ciel
t*a-t^il
conserv
la
vie?
Ces
soij^venirs
i
tendres,
qui
me retracent
le
jour
de
notre
heureux
hymen,
*adres9ent-ils
ton
ombre irrite?
ou,
si
je
te
tevois
encore,
ta
fureur
sera-t-elle
apaise?
e
pardonneras-tu
de
vivre,
toi
qui
avois
com-and
ma
mort?
recevras^tu
ma
fille
que
tu
as
os
ne
pas
croire
la
tienne?
O
mon
Dieu
cette
honte,
vous
m'avez
command
de
la
sup-orter.
Celte
croix
ne
nous
apprend-elle
as
h
mettre
toute
notre
fiert
dans
I-innocencel
Di-in
Sauveur
des
hommes,
vous
n'avez'pasbraint
la
souflrance
et
rignominie;
ous
en avez
fait
votre
glorieuse
urole.
De
quoi
donc
se
plain-ront
la
crature?
Ils
ne
sont
pas
dlaisss,
es
infortuns
:
un
attendrissement
secret,
intime
et
pur,
les
met
en
relation
avec
la
Divinit,
et,
les
larmes
qui
couvrent
leur
visage
semblent,
comme
la
rose
du
ciel,
ranimer
leur
cur
fl-ri.
Et
toi,
mon
fils,
toi que
je
n'ai pas
revu
depuis-
ue
tu
n'a
vois
encore
que
quatre
an-es,
ton
pre
l'ura-t-it
appris
mpriser
oel-
.
le
qui
t'a
donn
le
jour?
Non,
il
ne
l'atira
pas
fait,
j'en
suis
sre;
il t'aura dit
seulement
que
j'a
ess
d
vivrej
c'est
tout
ce
que
je
souhai-e.
J'aspire
n
patrible
oovenir
que
les
mort
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32
GENETIVE
DE
BRABANT.
GENEVIVE.
Le ciel
qui
les
a
fait
clore.
-
l'enfant.
'^
Et
cette
pierre
sur
laquelle
u
reposois
a
t-e,
ma
mre,
je
voudrois
aussi
l'emporter.
GENEVIVE.
Mon
enfant,
nous
en
trouverons, des
pierres.
Celle
de
la
tombe
ne
manque
personne.
l'enfant.
Ma
mre,
d'oii
vient
que
lu
es
si
tremblante?
ce
dpart
t'agite.
*ii
alloit
te
rendre
malade
Restons.
GENEVIVE.
Mon
enfant,
si
je
mourois
ici,
qui
donc
au-
roit
soin de
toi?
l'enfant.
Ah
que
dis-tu?
Je
me
coucherois
les
pieds,
et
Dieu
ne
voudroit
pas
nous
sparer.
GENEVIVE.
Cher
enfant
beaucoup
d'annes
t'attendent,
et
moi,
je
sens
que
je
ne
vivrai
pas
long--temps.
l'enfant.
Ah
ma
mre,
comme
tu
pleures
e
t'ai
vue
si
courageuse
et
^si
calme
dans cette
retraite
pourquoi
sortir
d'ici?
-
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ACTE
1,
SCENE
III.
53
QENSTlTE.
Il
le
faut.
Adieu,
solitude
o
)*ai
pass
dix
annes
en
paix.
Il
me
semble que
ces
arbres,
que
ces
rochers
renferment
des
gnies
protec-eurs,
tmoins
et
confidens
de
mes
larmes.
Mais
vous,
mon
Dieu
tous
qui
remplissez
Tunivers,
je
pourrai
tous
prier
partout
sur
la
terre
et
sous
le
ciel;
tous
soutiendrez
mes
pas
chancelans
jusqu'
e
que
cet
enfant
ait
un
au^
ire
appui
que
moi dans
le
iponde.
Alors
tous
me
rappellerez
ans
rotre
sein, car
j*ai
trop
souffert
pour
recommencer
rivre,
et
mon
temps
d'preuve
st
fini.
Ma
fille,
pour
la
der-ire
fois,
sanctifie
ce
lieu
par
ta
prire.
{Genevive
et
son
enfant
se
prosternent
au
fiedde
la
croix.)
Dieu
des
opprims.
Dieu des
foibles.
Dieu
des
enfans,
regarde,
n
piti
celui-ci.
Jamais
un
sentiment
dur
ou
trompeur
n'est
approch
de
son
me;'
elle
est
encore,
cette me,
mon
Dieul
tell
que
vous
la
lui
avez
donne.
Ella
va
pour
la
premirefois
utter
avec
le
destin,
pro-gez-la;
protgez
la
mre
cause
de
l'enfant.
Alions,
ma
fille.
ieu
nous a
bnies.
Partons.
^
.
FIN
DU
PBKMIER
ACTE.
XVI.
2.
-
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1^4
ei^MfliVE
DE BRBAMT.
ACTE SECOND.
\
.a
scfte
repreeote
une
fortr
^mmi^^i
SCNE
I.
6NYIY
et son
ENFANT.
Mon
enfant,
aittos-tiDOS
ici.
le
me seirs
prle
tn'vatiour
de
fatigue.
a
tde
cueilKr
quelques
fruits
k
cet
afbre
que
nous
Tenons
de
voir.
Oui,
ma
mre.
J'y
ai
attacM
tta
biclve;
^)h
%e
repo^
smisvon
oaibrage.
hes^oeroi
e
retbur
dttM
un
ttiomeiit.
Je
me
croyos
phis
de
forces.
Ah
i'en
aarai-
je
pas du
moins
tant
que
ma
Bile
sera
seule
sur
la
lettre
1
Mais
que
ToU-)e?
in
tml^anf
t-ce
un
prsage?
tous
les
objets
qut
s^ifrent
ii
nous
ne
4ont*ils
pas
un
langage
mystrieux
que
les fi*
mes
pieuses
peurent
seules
entendre
Ap-
puyons-noui
ur
ce
tombeau.
Je
crois
la
pi-
-
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4i
des
moffts.
Jlffiis
qu*y
-t-U
d'crit
iur
celle
pierre?
kd
^m
cette
tombe
nemfdrtne,
ici
9
mrm
na
pu'
trouver
te
r^t^,
Ah,
Tifor-
tun
c'toit
sans
doute
tin
grand
crinne.
Le
remords
seul
poursnit
eaere
dans le
cercueil.
i'bivfjjit,
evenant.
Ahl
ma mre
fe
Tiens
de
voir
un
bomne^
MU
TeiHard,
je
erok,
csv son
mage
le res-
semble
foini
au
tien
ai
aa
mie*
Il
porte
iioe
longue
4arbe;
mais
fl
a
i'ar
si
^eaJ'
Il
i'apperte
kri
mme
des fniks
et
de
l'eau,
ftegande,
e^
gante.
H
leot.
^
'^
s ;ne
il
L'ERMITE,
GENEVIVE^
1^'ENFANT/
L'sBHltB.
Ma fille
9
prenez
t^e
ftSbIe
secours;
il
rtabli-a
Tos
forces. Vous
mndrec
apiAs
dans
mon
eiwtage
et
tow
-w^ms
j
repeserea
quelque
^mps*
'
Sainft
boibmel
je
vous
remercie.
Vous-
tiie
savez
pas
combien
wUre
^sence
me
touche.
Ali
je
craignes
e
cnourir
:siuis
des
secours
plus
ncemiaines
encore
que
ceux
que
tous
ib'Affeer
N'tes-^?ous
pas
un
ministie
du
Dieu
maai?
et
si
le
pftfVM
ai
l'iilfortiio
ient i^
-
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56
GENEVIVE
DE
BRABANT.
VOUS,
ti'tes-Tous
pas
l'interprte
e
cette
reli-*
gion
consolante
qui
seule
nous
offre
les
pro*
messes
infaillibles,
elles
que
la
mort
nous
tiendra?
l'ermite.
Oui,
ma
fille,
j'ai
ait
vu
de
consacrer
mes
jours
l'ternit.
Je
ne me
sentois
pas
assez
de
vertus
pour
rsister
aux
sductions
du
mon-e.
Je
suis
venu
dans
cette
solitude,
non
pour
fuir
mes
semblables,
mais
pour
me.
recueillir
en
moi-mme.
urois je
entendu
la
voix
de
Dieu;
au
milieu
du
tumulte
des
villes .
Cette
voix
n'est
pas
dans
le
bruits
n'est
pas
dans
la
tempte;
elle
parle
si doucement
au
cur,
qu'aisment
les
passions
peuvent
couvrir
ses
paisibles
ccens.
GNEVlkV
^
Vous
avez
choisi
le
genre
de vie
que
le
sort
m'a
impos.
Vos
sacrifices
sont
plus
touchans
que
mes
malheurs.
Mais,
dites-moi,
saint
hom-e,
connoissez-vous
l'infortun
qui
a
fait
gra-er
sur
cette
tombe.de
si
terribles
paroles?
l'ermite.
Oui,
je
l'ai
connu,
le
malheureux,
et
je
n'ai
pu
rendre
le
calme
h
ses
derniers
momens.
Sans
doute
il toit
bien
coupable;
il
avoit
caus
la
mort
d'uDe
mre
innocente
et
d
son
enfant
-
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iCTE
II,
SCiNE
II.
37
Mais*
qudque
criminel
que
soil
l'homme
Dieu
n'a-t-il
pas
voulu
que
la
toute-puissance
u
re
pentirpt
ranimer,
encore
une
tincelle
cleste
dans
le
cur
le
plus
pervers?
GElfBYI^VE.
Ah
I
mon
pre,
tous
ne
pouvez
pas
me
dire
le
nom
de
ce
coupable?
il
vous aura
pri
de
ne
pas
le
rvler.
l.*ERUITE.
Il
m'a demand de le
dire
tous
ceux
que
le
hasard
me
feroit
rencontrer.
Il
esproit
insi
rtablir
du
moins
la
rputation
e
celle
qu'il
avoit
calomnie.
GBNBVlkVE.
Il
se
nommoit?
l'ermite.
Golo.
-'
'
GENEVlkVB.
Ah,
ciel
bon
vieillard
dfendez-moi
de
ce
monstre.....
Qu'ai
-je
dit?
quoi/
je
harois
celui
qui
n'est
plus
O
mon
Dieu
pardonnez-
lui
comme, je
lui
pardonne.
Accordez
-lui
le
repos
qu'il
implore
Que
cette
tombe
qui
m'a
servi
d'appuf,
quand
j'ignorois
u'elle
enfer-
moit
les
restes
de
mon
fatal
ennemi;
que
cette
tombe,
loin
de
m'inspirer
es
sentimens
de
t
-
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58
GENfiTBS^
DX
BBABANT.
haine,
reoFe
encore
^def
plemrsd'inddgeDce
etdepitil
L*BllllirB.
Quoi
madame,
c'est vous
quoi,
vous
avez
pu
TOUS
drober
la
mcvt
Gomment
se
peut-ilf
Ma
filles*est
endormie
au
pied
de
cet
arbre^
Je
puis
TOUS
parler,
ans
craindre
qu'elle
n-ende
des
secrets;
que
je
ne
dois
pas
encore
lui
rfler.
coutez
-moi,
saint
homme,
?ou0
qui
saez
sans
doute
une
partie
de
mon
his-oire,
TOUS Terrez
si
Golo
tous
a
dit
k
vrit.
l'brmitb/
Je le
crois,madame^
car
il
m'a
pntr
de
respect
pour
tos
Tcrtus.
GENETlTE.
Vous
m'appelicE
a
fille;
pourquoi
donc,
mon
pre,
aTez^Tous
chang
de
langa^?
Xa
comtesse
de
Brabant
est
ma
saureraioe
:
bien
que
J'habite
epuis
loag-temps
cette
fo-t
solitaire
qui
ne
recoimoit
aucun
mattre
je
me
considre
encore
comme
TOtre
sujet.
Qeaenv
n'oBt
ten^''irae
panure
Stmam
-
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40
GENEVIVE
DE
BRABANT.
temps
De
nous
a
t
donn
que
pour
apprend
dre
souffrir
que
pour
choisir
la
route
du
ciel,
pendant
que
nous sommes
encore
sur
la
terre.
Tous
les
vnemens
de
la
vie
ne
sont
qu'aune
vaine
apparence
qui
peut
purer
ou
pervertir
otre
cur.
GENEVIJ^VE.
Hlas
j'y
lenois
trop
cette
ve
passagre,
quand
il
m'aimoit,
quand
j'tois
eureuse
et
fire
de
fixer
sur
moi
les
regards
de
Sigefroi.
Il
partit
pour
aller
combattre
les
Sarrasins,
sous
les
drapeaux
de
Charles
Martel;
mes
lar*
mes
ne
purent
le
retenir.
Il
me
confia
pendant
son
absence
au
chef de
sa
maison,
ce
Golo
quMl
croyoit
on
ami. Le
malheureux
ressentit
pour
moi
un amour
criminel.
Je
le
repoussai
avec
horreur,
et
pour
se
venger,
il
inventa
la
calomnie
la
plus
atroce;
il
partit
mon
insu
pour
rejoindre
on
poux,
et
l'art
perfide
qu^il
employa,
rem
pibsant
l'me
de
Sigefroi
e
fu-eur
et
de
jalousie,
l
en
obtint
l'ordre
cruel
de
me'faire
prir
avec
l'enfant
que
jeportois
dans
mon
sein.
l'ermite.
Ah,
Dieu
un
poux,
un
pre ....
GENEVIEVE.
Ydus
frmissez
mais
vous
ne
savez
pas
,
-
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/
AGT
II,
SCm
II.
4^
miis
'igi^reiiussi
oi-mme
de
quels
oyens
Golo
se
^rrit
oar
tromper
mon
poux.
Cet
homme
yi
fier
et
si
sensible
ue
ne
dui-il
pas
prouv/
uand
il
me
crut
coupable?
hl
jus-ue
dao^
sa
colre,
e
reconnoti
son amour.
l'ermite.
Ma
iitl^
uisque
ous
me
permettez
ce
nom,
TOUS
jug^
encore
selon le
monde;
mais de-
Tant
Diei4
il
est
bien
criminel,
celui
quisoTen-
ge
:
TofCse
jnme
qu'il
nroit
reue
ne
l'ex-
cuseroiVpas.
GNTIT.
Ah /na
Te
toit
lui
il
a
pu
s
W
croire
le
maUrc^
Enfin
grce
u
ciel
on
sang
ni
celui
de
mon
enfant
ne
retomberont
point
sur
la
tte
de
mon|
poux.
Dieu
qui
lui
a
pargn
ce
crime
Tou^it
ans
doute
un
jour
lui
pardon*
ner.
Un
b^jmme
de
confiance
de Golo
se
char*
gea de
m$
mort
il
me
conduisit
dans
cette
fort
t,
prt
me
poignarder
es
larmes
rattendfrent;
e
pteurois
our
mon^enfant
qui
Tenoit
d^
nattre;
il
eut
pit
e
nous;
mai^
en
me
laislant
la
Tie
il
me
fit
jurer
que
pen-^
dant
di^
annes
je
me
cacherois
tous
les
regards./
l'ebhitb.
Et
c'ist
our
accomplir
e Tu
que
tous
aTes
vcu dk
ans
dans le
dsert?
-
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4
GENBTS^TE
DI
I^RABiiNT.
BHBTlkVB.
Qu'y
-4*11
de
phis
saiat
que
la^roibeMei
elle
oumet
Tavenir
au
prsent
et
lei
dsira
k
la
coofcience.
Sans
mon
eBfant,
\e
n'aoroj
pas
demand
hi vie
:
elle
ne
vaut
pa,
cl^tle
ie,
les
souffrances
que
Ton
la'imposoif.
ais
je
pouYois
censenrer
les
jours
de
na
fille;
on
existence
toit
son
bien
toit
son
droit
tant
qu'elle
pouroit
lui
serrir; (Jne
bicht
s'attacha
constamment
nous
et
uqus
pirodigui
es
soins
muets
et
fidles;
toujt
dans
notre
soiitide
sem-
bloit
nous
favoriser
et
sans
qu'aucun
miracla
a'accoipht
our
nous
on
et
dit
qutes
v*-
nemens
naturels
se
ruBissoient
et
se
sncc^
doient
pour
nous
protger
d'une
faon
toute
merreilleiise.
es
dix
annes
qui
dvoient
par
leur
monotonie
ne
laisser
dans
mon ou*
venir
qu'une longue
^
pnible
tcaoe
^oot
remplies
par
une
foule
de
penses
de
prs*-
eotimens
de
prires
'oierois
ire
d'kispira-
taons
saintes
qui
toutes
ont
lev
juaque
vers
le
ciel
mon
foible
eur.
Mon
iiMgpnation
peupl
ma
solitude
et
le
dsert
par
moi
ce
sera
le
monde.
Mais
quand
les
dix
annes
de
mon
vu
toient
accomplies
je
dvots
chercher
un
protecteur
pour
ma
fille.
Voyez
mon
pre
Toyec
quelle
providence
axiale
a
conduit
mes
premiers
as
:
je
vous
trouiFe
et
ce
-
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tombeau
m'apprend
qiie
mon
ennemi
n'existe
plus.
j^'ebuute
Il
n'ioit
plus
voire
eoiiemi,
madame
Tia^
fortun
dont
j'ai
re^aeilK
es
derniers
soupirs.
I)
tralnof
partout
depuis
plusieurs
nues
les
remords
qui
le
dvoroient;
il
croyoit
que
de-uis
tong^temp^
ous
n'existiez
plus
et
que
json
crime
toii
irrparableGependapt
il
avott
r-olu
de
partir
pour
la
guerre
sainte
afin de
vous
justifie
auprs
de
votre
poux;
mais
il
ne
lui
a
pas
i
permis
d
expier
ses
for its.
La
mort
lui
en
a
ravi
les
moyens.
Ahi
s'il
avoit
pu
e
douter
^u'il
toit si
prs
de
vous
r.BNsvi]kvs*
Et
vous
#
t-il
dit
mon
pre
quel
toit le
sort
de
Sigefroi?
Il n'toit
point
encore
revenu
d
la
guerre
o
son
courage
l'a
voit
conduit.
GENVlikV.
Et
mon
fils?
II
a
suivi
son
pre.
GENEVive.
\
Ahl
si
je
retrouve
mon
poux
comment
pourrai-je
le
convaincre
de
mon
innocence?
-
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44
GENEVIVE
OE
BRABANT
l'ermite.
En
voici
le
moyen
assur.
Golo m'a
remis
une
confession
tout
entire
crite
de-sa
main.
Pour
remplir
es
dsirs,
je
la
porte
toujours
avec
moi.
II m'a
fait
promettre,
en
expirant,
de
la
remettre
moi-mme
Sigefroi
s
qu'il
seroit
revenu
de
la
guerre.
Votre
histoire
et
la
sienne,
es
artifices
et
votre
innocence,
tout
est
expliqu,.
otit est
prouv
par
cet
aveu.
{Il
e-et
un
papier
Genevive.
)
GENEVIVE.
^
Ciel
ah
comme
mon
poux
est
justifil
Quel
tissu
de
mensonges,
quelle
abilet
per-ide
mon
criture
imite
des
tmoins
subor-
ns;
tout,
tout
devoit
m'accuser.
l'ermite.
/
Ame
douce
et
gnreuse
st-ce
ainsi
que
vous
pardonnez?
GENEVIVE.
Mon
pre,
dites
plutt
ue
c'est-
ainsi
que
j'aime.
h,
mon
Dieu
faites
^ae
je
retrouve
Sigefroi;
u'il
erre
sa
fille
ans
ses
bras,
et
que
,
la
mort
vienne
ensuite
m'affranchir
des
amours
terrestres.
Le
plus
pur de
tous
trouble
encore
le
cur
o
Dieu
seul
doit
rgner.
{On
entend des
cors
de
chasse
dans
Vloi-
gnement,)
V
-
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ACTE
II,
SCJVE
II.
45
Mais
qu'est-ce
ue
j'entends?
'o
viennent
ces
sons
enchanteurs?
l'bnfant.
Ah
1
ma
mre,
quel
bruit
harmonieux
me
r
teille
comme
le
cur me
bat
I
cela
ne
ressem
ble
pas
au
chant
des
oiseaux.
Dis-inoi,
ces sons
annoncent-ils
l'approche
es
pays
od
nous
al-ons?
Ah,
qu'ils
oivent
tre
beaux
L^ERHITE.
C'est
sans
doute
ta
musique
d'une
chasse
qui
se
fait
entendre.
Janiais,
avant
ce
jour^
les
chasseurs
n'toien
t
arrivs
j
usqulci.
GENEVIVE.
Mon
pre,
souffrez
que
votre
ermitage
me
serve
d'asile.
Je
crains
de
m'ofinmauxTegards
des
honimes;
mon
humble vtement
attireroit
leur
ddaigneuse
piti.
i'bnfajst.
Ma
mre,
permets
que
je
demeure
encore
ici
quelques
instans.
GENEVIVE.
Daignez
rester
un
moment
avec
elle.
Quand
son
innocente
curiosit
sera
satisfaite
uand
elle
aura
vu
passer
la
chasse, vous
viendrez
me
rejoindre
ous
les
deux.
Jte
vais
vous
attendra
-
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46
GEMETIVS
DE
RlftABANT.
dans
votre
ediule
:
je l'aperois
'ici
j'y
puis
aller
sans
vous.
l'bkfakt.
D'o
Tient
que
ooia
biche
a
l'arr
si
craintif?
elle
voudrait
se
cacher
derrire
l'arbre.
D'o
nat
sa
frayeur
^.
Mais
que
voi^
je
?
^
SCNE
III.
ADOLPHE,
L'ENFANT^
bss
CBASsEvas,
L'ERMITE.
?nosrPHE
,
un.fif
U
main.
.
Cette
flche
va
ta
percer.
Vous
allez
la
voir
tomber
morte
l'instant.
l'bkpant,
s^
jetant
genoux.
Abj^el
I
%u'aUea-vous
aire
?
Tuer
ma
biche,
ma
pauvre
biche
que
)q
tonnojs
depuis
si
long-emps
? tuez-moi
plutot
Qui
que
vous
soyez
vous avez
l'air
tout
jeune;
on
diroit
que
vous
tes
peu
prs
de
noon
ge.
Gomment
se
it-
il
que
vous
n'ayezpdint
de
piti?
ADOLPHE.
Petite,
levez-vous.
Puisque
vous
aimez
cette
biche,
je
veut
bien
Tpargner.
Mais
que
dira
mon
pre,
quand
H
saura
que
je
suis
venu
tou*
jours
en
chassant
jusqu'ici,
ue
'di
parcouru
plus
de
vingt
lieues
sans
rien
tuer?
*
-
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48
GENEVIVE
DE
15RABANT;
vais
retrouver
mon
pre,
car
je
suis
sr
Ju'I
e$t
inc|uiet
e
inoo
absence.
Il
est
triste
il
a
besoin,
de
moi.
i'bnfant.
D'o
nat
sa
tristesse
?
Vit^il
aussi dans
le
dsert
?
Adolphe.
.
Non.
Il
est
entour
d'une
cour
nombreuse
mais
il
y
vit
plus
solitaire
que
vous
ne
l'tes
dans
vos
bois.
Moi
seul,
quelquefois,
e
le
fais
sourire;
mais
quelquefois
ussi
il
me
repousse
loin de
lui.
O
mon
Dieu
1
qu'il
est
malheu-eux
l'enfant.
Amenez-le
prs
de
ma
mre.
Toujours,
quand
je
plerois,
lle savoit
me
consoler.
Peut-tre
sa
douce voix
feroit-elle
du
bien
votre
pre.
Au
reste,
les
pres,
ils
ne
sont
pas
bons
com-e
les
mres;
ils
abandonnent
quelquefois
eurs
enfans.
ADOLPHE.
Mon
pre
est
bon
mais
il
souffre;
je
ne
sais
pourquoi.
l'enfant.
Je
voudrois
tant
le
soulager
Gela
se
peut
il?
Gonduisez^rmoi
vers
lui.
-
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ENFANT.
/
^as.
La
vue
d'uq
efifant
u^-
st
Il
hait
fcs
eofansl
ma
mre'
m'a
toujours
it
que
Dieu
l^s
imoit
Priez
pair
mon
pre,
chre
petite,
ckV
A
est
bieu-
plapdre.
l'bnfant.
Oh
J
je
jb
veux
bien.
Et
comment
Vous
ap-
pekz-vous/'
'
ADOLPHE.
Adblpte.
Je
demanderai donc
Dieu
qu'il
onsole
le
pre
d'Adolphe.
r
ADOLPHE.
Oui
sans
doute.
Et
vous,
quel
st
votre
nom?
l'enfant.
L'Enfant
de la
douleur
(i).
Ma
mre
m'a
dit
,
que
je
garderois
e
nom,
jusqu'
e
que
j'en
ie
reu
un autre
de
mon
pre.
(i)
DotoTosu
est
le
nom
de
Penfant
de
Genevive
dam
la
lgende.
XVI*
5
-
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50
GENEVITE
DE
BRAB^NT.
ADOLPH.
L'Enfant
de la
douleur
c'est
b'en
trisle.
Je
teux
TOUS
appeler
autrement.
^
:
V
l'ermite
9
derrire la
scne.
Ma
fille, votre
mre
vous
attend.
l'enfant.
J'y
vais.
Mas,
dites-moi,
vous
reierrai-je?
ADOLPHE.
i
\
Il
est
tard.
La
nuit
va
venir.
J'ai
laiss
mon
pre
quelques
lieues.
Je
tcherai
de
l'enga-er
Il
venir
jusqu'ici
demain
matin,
pour
chas-er
encore.
S'il
consent
vous
regarder,
il
l
vous
trouvera
bien
jolie.
Adieu.
Je reviendrai
bientt.
l'enfant.
Adieu,
adieu.
FIN DU
SECOND
ACTE.
-
^
-
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ACTE
UI9
SCNB
I.
5l
ACTE
TROISIME.
SCNE
I.
GENEVIVE,
L'BRMITE.
l'ebhite.
D*o
Tient,
madame,
que
vous
ne
pouvez
goter
un
instant
de
repos^
et
qu'avant
le
jour
vous
quittez
a
paisbfe
etraite
que
vous
aviez
daign
choisir
pour
abri?
GEKEVlIvE.
]V|on
pre,
vous
avez
entendu
ce
que
ma
fille
m'a
racont
hier
au
soir
de
son
entretien
avec
le
jeune
chasseur
qui
menaoit
de
tuer
sa
biche.
Eh
bien
ce
chasseur^
c'esl^n^on
ils. Celui
qui
va
venir,
c'est
Sigefroi,
'est
mon
poux.
Un
pressentiment
nfaillible
m'en
rpond.
l'brhite.
Comment?....
OBNXVikVE.
Pendant
le
rcit
de
ma
fille
un
trouble
nou-
veau
s
est
empar
de
moi.
J'ai senti
cette
mo-
-
7/25/2019 Yuvres CompleYtes de Mme La Baronne de StaeYl
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68/374
-53
GENEViaVE
DS'BRAENT.
tion
profonde
ui
jamais
ne
garle
n
vain
aux
oies
religieuses.
'ai
voulu
rester
seule,
et
pendant
la
nuit
ja
m^
suis
(i^sterne
devant
Dieu
pour
obtenir
que
mon
sort
me
ft
rvl.
Aussitt
un
songe
mystrieux
m'a
fait
revoir
m6n
poux.
Il
toit^irrit.
Mes
larmes
ne
le
touchoient
point
:
il
repoussoit
a
fille
loin
de
lui. Je
voulois
vous
app^^r^i
poM.pre,
pour
que
vous
puissiez
donner
mon
poux
le
t-oignage
du
malheureux:
Golo;
mais
un
in-
sjtinct
ecret
me
dit
que
le
cceur
seulde.
Sigefiroi
devoit
le^
amener
h
mo^,
et
qj^'il
^yoit-
en
croire
mes
sermons
avaat.dttre
cpnvanou
par
aucune
preuve.
Alors,
de
nouveau
j'essayai
i^
l'attendrir.
Je
rimploi:ois
our
ma
