LANGUES ROMANES
Professeur: Dr. Rafael del Moral
Le latin Langue de la famille indo-européenne Souvent qualifié de «langue morte» Son usage écrit comme parlé s'est
perpétué jusqu'à aujourd'hui Dans le domaine religieux Dans des domaines scientifiques comme les
diagnoses en en biologie. • res inexplicata volans: ovni• vis atomica: puissance nucléaire.
Histoire du latin
Naissance
Le latin acquiert une importance croissante avec l'expansion de l'État romain du IIe
siècle av. J.-C. au IIe siècle.
Pourquoi le latin commence a disparaître
Empire romain d’Orient vers l’année 1000
Le grec
Chute de l'Empire d'Occident Les envahisseurs adoptent le mode de pensée romain et la
langue latine afin d'asseoir leur légitimité.
L’islam
MOYEN ÂGE
Le latin reste la langue des actes officiels de:La diplomatie La liturgieLa littérature savante
ThéologiePhilosophieSciences
Suite du Moyen Âge
Les langues locales s'affirment au plan littéraire et intérieur.
Le latin donne naissance à de nombreuses langues vernaculaires dérivées: les langues romanes.
Des langues non romanes lui empruntent du vocabulaire.
Le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique.
Renaissance
La fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique.
Mais: Érasme publie en latin. René Descartes (1596-1650) écrit volontiers en latin. Les ouvrages sont souvent imprimés en latin pour être mieux
diffusés. Dans la partie germanique le latin restera plus longtemps la
langue des publications importantes ou scientifiques, Du côté français, d'énormes efforts sont accomplis pour le
remplacer. Le latin reste toutefois la langue liturgique et officielle du
catholicisme.
XIXe siècle
Le latin est une langue privilégiée dans l'enseignement: Ouest-européen: heures de cours, rédaction
des thèses… Est: commentateurs et éditeurs de textes
antiques. En Belgique, on a "toléré" l'usage de la
langue vulgaire dans les universités vers 1835.
XXe siècle 1/2: Eglise catholique romaine
Langue de culture, bien que seuls quelques cardinaux et théologiens la parlent réellement.
L’une des quatre langues officielles de l'État du Vatican (latin, italien, français, allemand)
Partiellement langue d'enseignement dans les universités pontificales romaines.
XXe siècle 2/2: publications profanes
Les communistes russes publient tous leurs ouvrages de botanique en latin pendant la période de la guerre froide.
De nombreux mouvements prônent son maintien comme langue de communication européenne, et l'utilisent notamment lors de congrès.
Latin contemporain 1/3
Des revues et des sites Web sont édités en latin.
La radio finlandaise émet en latin trois fois par semaine depuis plus de vingt ans.
Latin contemporain: Congrès d’Avignon 2/3
Après la Seconde Guerre mondiale il reprit de la vigueur dans le contexte de la construction européenne (L'hébreu avec la création de l'État d'Israël).
L'idée du «latin vivant» fut à nouveau lancée en 1952 par le normalien et ingénieur français Jean Capelle, qui publia un article intitulé Le latin ou Babel.
Jean Capelle réunit en septembre 1956 le Premier Congrès International pour le latin (Avignon), où se rencontrèrent près de deux cents participants issus de vingt-deux nations.
Les pouvoirs publics français n’encouragèrent pas cette initiative.
Latin contemporain: Congrès de Rome
Italie: Congrès international de L’Accademia Viviarum Novum (1966, 500 participants).
Actuellement il reçoit des jeunes du monde entier pour des séjours d'un an et plus.
Ces jeunes n'y parlent que le latin et le grec
ancien.
Latin contemporain 3/3 : Revues
France: Vita Latina. Allemagne: Vox Latina. Belgique, Melissa (depuis 1984) et
Diarium Europa (2009)
Le latin classique
Comprend l'âge d'or de la littérature 1er siècle av. J.-C. au début du 1er siècle
(On l'a également étendu jusqu'au II siècle)
Forme du latin qui était utilisé dans la Rome antique, dans sa littérature habituellement considérée comme «classique».
Ce qui est de nos jours appelé le latin classique était, en fait, une forme très stylisée de langue littéraire.
PoésieLucrèce, le plus ancien, qui écrivit un long poème
épicurien intitulé De rerum natura.Catulle, parfois érotique, parfois joueuse.
Écrivit selon la métrique grecque. Virgile emprunte sa matière à Homère pour écrire
l’Énéide Horace: les odes et les satires sont écrites à la
manière grecque. Ovide écrit de longs et érudits poèmes à propos
de la mythologie grecque, ainsi que des pièces semisatiriques comme L'Art d'aimer.
ProseCésar, Commentaires sur la Guerre des Gaules,
style laconique, précis et militaire. Cicéron, Les Catilinaires, considérées pendant plusieurs
siècles comme les meilleurs extraits de prose en latin classique.
Salluste, Conjuration de Catilina et Guerre de Jugurtha, sont ses seules œuvres à avoir été complètement préservées.
Tite-Live, Ab Vrbe condita, histoire de Rome depuis sa fondation (seuls 35 des 142 livres ont survécu).
Vitruve, De Architectura de Vitruve, compilation de méthodes de construction, description des machines et d'engins de guerre, moulins à eau…
L'âge d'argent du latin classique 1er et le 2de siècle
Elle a été considérée comme inférieure à celle de l'âge d'or.
Phèdre (-15-50) Sénèque le Jeune (-4-65) Pétrone (v. 27-66) Quintilien (v. 35-v. 100) Martial (40-v. 103) Tacite (v. 56-v. 117) Pline le Jeune (63-v. 113) Suétone (v. 70-v. 130) Juvénal (fl. 127) Apulée (v. 125-v. 180)
Le latin vulgaire
Latin vulgaire
Le latin parlé par le commun des habitants de l'Empire romain, en particulier à partir du IIe siècle.
Se distingue du latin classique par le vocabulaire et la grammaire et, à mesure du temps, également par la prononciation.
La langue de tous les jours
N'était pas le latin classique (celui des textes littéraires ou sermo urbanus, « langue de la ville », c'est-à-dire une langue figée par la grammaire)
Mais une forme distincte bien que très proche, au développement plus libre: le sermo plebeius, «langue vulgaire»).
Le latin vulgaire nous est surtout connu par la linguistique historique
Le latin classique était couramment parlé par les catégories sociales élevées.
(bien que ces dernières aient trouvé plus raffiné encore de s'exprimer en grec)
Le sermo plebeius était la langue des soldats, des commerçants, du petit peuple...
De nombreuses inscriptions, des registres, comptes et autres textes courants sont du latin vulgaire.
Le Satyricon de Pétrone
Témoignage important (1er siècle) (milieux interlopes de la société romaine)
Selon leur catégorie sociale, les personnages s'y expriment dans une langue plus ou moins proche de l'archétype classique.
Appendix Probi 1/2
Sorte de compilation d'«erreurs» fréquentes relevées par un certain Probus.
Blâme les formes jugées décadentes et fautives.
Date du IIIe siècle.
Appendix Probi 2/2speculum non speclum
vetulus non vecluscolumna non colomna
frigida non fricdaturma non tormasolea non soliaauris non oricla
oculus non oclusviridis non virdiscalida non calda
ÉvolutionÉvolution
L‘amuïssement des voyelles post-toniques
Calida non calda, masculus non masclus, tabula non tabla, oculus non oclus…:
Ces exemples montrent l‘amuïssement des voyelles post-toniques (et aussi pré-toniques) brèves.
Cet amuïssement prouve aussi que l‘accent de hauteur du latin classique est devenu un accent d'intensité en latin vulgaire.
(en effet, un accent de hauteur n'a pas d'influence sur les voyelles atones environnantes).
Naissance d’une consonne
Auris non oricla La rencontre de c et l, /kl/, causée par la
chute de la voyelle les séparant, donne naissance à une nouvelle consonne
Cat. orella, devenu /j/ en français, mais /x/ en esp. dans oreja /ɔrexa/
Consonification Vinea non vinia
Passage en latin vulgaire de e bref devant voyelle, à /j/ qui, après consonne, la palatalise.
Cette transformation explique pourquoi l'on obtient vigne noté par:
- gn en français et italien - ñ en castillan - ny en catalan - nh en portugais et occitan,
Réduction des diphtongues
Auris non oricla Ici /au/ devenant /o/, soit o ouvert
L'on a aussi en • /ae/ donnant e ouvert, • ainsi que /oe/ passant à e fermé
L'utilisation d'une forme de diminutif au lieu de la forme simple
Auris non oricla Auris = oreille /// auricula = petite oreille
L'utilisation des diminutifs en latin vulgaire est fréquente :
• soleil vient de solic(u)lu(m) et non de sol • genou de genuc(u)lu(m) et non de genu.
Réductions de groupes de consonnes
Auctor non autor
- /kt/ passe à /t/: auteur, autor
- /pt/ donne /t/,comp(u)tare > comptare > puis compter et conter fr. /kõte/, esp. contar
Le son /w/ entre voyellesRivus non rius
Le son /w/ du latin:noté par la lettre u (ou v dans les éditions modernes) a évolué de manières diverses:
en s'amuïssant entre voyelles (ri(v)us > esp. Rio, pa(v)or > peur, (italien paura),
En devenant bilabiale sonore (b fricative en esp. et cat.
En se renforçant en /v/ dans la majorité des langues romanes.
p et b entre voyelles
sibilus > sifilusconnaissent le même sort
(sachant que /f/ n'est que la variante sourde de /v/)
ainsi explique-t-on siffler (sibilare > sifilare > siflare)
sapere > sabere > savere > savoirEsp. saber (resté au stade b frictive)
Le /m/ en fin de mots n'est plus prononcé
Pridem non pride Ce qui est déjà le cas en latin classique.
Cet amuïssement est, entre autres, à l'origine de la disparition du mécanisme des flexions.
Les langues romanes, en effet, n'utilisent
plus la déclinaison.
Système nominal: La chute du /m/ final
Crée une ambiguïté: Romam se prononçant comme Roma, l'on ne peut savoir si le mot est au nominatif, à l’acusatif ou à l’ablatif.
Ainsi, les langues romanes ont dû utiliser des prépositions pour lever l'ambiguïté.
Plutôt que dire Roma sum (classique Romæ sum avec un locatif que n'a pas gardé le latin vulgaire) pour «je suis à Rome» ou Roma(m) eo pour je vais à Rome, il a fallu exprimer ces deux phrases par «sum in Roma» et «eo ad Roma».
Adverbes et prépositions simples parfois renforcées
Ante, «avant», ne suffit plus; il faut remonter à ab + ante en vulgaire pour l’expliquer: fr. avant, esp. antes, oc. avans, ou bien in + ante pour le roum. Înainte.
Avec provient de apud + hoc, (le castillan et l'italien con, «avec», et le roumain cu viennent bien de cum).
Dans de de intus. Aujourd'hui se disait simplement hodie en latin
classique. Le terme français s'analyse en à + le + jour + de + hui (esp: hoy, it: oggi, roum. azi, occ, uèi, cat. avui, romanche hoz)
Ordre des mots fixe 1/3S'il est théoriquement possible de dire en
latin Petrus Paulum amatAmat Petrus PaulumPaulum Petrus amat
Amat Paulum Petrus pour signifier que «Pierre aime Paul»Ce n'est plus possible dans les langues
romanes.
Ordre des mots fixe 2/3 Les langues romanes ont abandonné les
déclinaisons:
Pedro ama a Pablo et
Pablo ama a Pedro
ont un sens opposé, seul l'ordre des mots indiquent qui est sujet et qui est objet.
L'ordre des mots fixe 3/3 Lorsque les langues romanes ont gardé
un système de déclinaisons, celui-ci est simplifié et se limite à quelques cas (à l'exception du roumain)
Les noms actuels hérités de l'ancien français sont donc presque tous d'anciens cas régime (il y a quelques exceptions, comme ancêtre, peintre, traître, anciens cas sujets, et chandeleur, provenant d'un génitif pluriel latin candelorum) et, partant, d'anciens accusatifs.
Système verbal 1/4Les conjugaisons sont profondément
modifiées Création de temps composés: j'ai chanté, (esp.
he cantado, cat. he cantat, oc. ai cantat, roum. am cântat) viennent d'un habeo cantatu(m) vulgaire, qui n'existe pas en latin classique.
Les verbes auxiliaires être et avoir ont généralisé leur emploi afin de créer un jeu complet de formes composées répondant aux formes simples.
Système verbal 2/4 Le conditionnel et le futur
Un mode nouveau apparaît, le conditionnel. (construit à partir de l'infinitif suivi des désinences d'imparfait : vivr(e) + -ais donne vivrais en français.)
Le futur classique est abandonné au profit d'une formation comparable à celle du conditionnel, c'est-à-dire l'infinitif suivi du verbe avoir: cantare habeo («j'ai à chanter») > chanterai
(Esp. cantaré, cat. cantaré, oc.cantarai)
Système verbal 3/4Le passif
Le passif est évacué au profit du système composé qui préexistait en latin:
cantatur, «il est chanté», classique
devient
le vulgaire «est cantatus» (qui, en classique signifiait «il a été chanté»).
Système verbal 4/4 Conjugaisons irrégulières
Enfin, certaines conjugaisons irrégulières (comme celle de velle, «vouloir») sont rectifiées.
Mais restent souvent irrégulières dans les
langues romanes.
LexiqueLexique
Le lexique du latin vulgaire: caballus
Certains termes latins ont disparu et ont été remplacés par leur équivalent populaire.
Cheval (equus en latin classique, mais caballus («canasson», le mot est peut-être d'origine gauloise) en latin vulgaire:
fr. cheval, esp. caballo, cat. cavall, oc. caval, roum. cal, it. cavallo, romanche chavagl.
Mais la jument, du latin equaEsp. yegua, port. égua, cat. Egua, oc. etèga ou cavala, roum. Iapa.
Le lexique du latin vulgaire: parler
Certains termes classiques disparus n'ont pas forcément été remplacés par le même mot vulgaire dans toute la Romania:
le terme soutenu pour «parler» est loqui en latin classique,
gardé en roumain (a locui mais avec le sens d'habiter)
parabolare (terme emprunté à la liturgie chrétienne et d'origine grecque; proprement: «parler par parabole») (fr. parler, it. parlare, cat. et oc. parlar)
fabulare (proprement: «affabuler») > esp. hablar, port. falar, sarde faedhàre
verba (verbe, parole): roumain a vorbi
Le lexique du latin vulgaire: manducare
Latin classique edere : se retrouve en: esp. et port. comer (de comedere) (sous une forme composée; cette forme est cependant sentie moins
« noble » que le classique puriste edere)
latin vulgaire manducare (proprement «mâcher»): fr. manger, It. mangiare, cat. menjar,
oc. manjar, roum. mânca
Des latins vulgaires L'évolution phonétique naturelle explique les
différences entre certaines des langues romanes.
La taille de l'Empire romain et l'absence d'une norme littéraire et grammaticale ont permis à cette langue vernaculaire de ne pas être figée.
Chaque zone de la Romania a utilisé une version particulière du latin vulgaire. Esp. Casa Fr. Mansio
Substrats
Langues parlées initialement dans une zone et recouvertes par une autre, laissent des traces phonologiques, lexicales ou grammaticales dans la langue d'arrivée. Le substrat gaulois en français lui laisse
quelque 180 mots: braies, char ou bec Le substrat basque: ibérico-romanes: sinistra
en latin classique, est remplacé par cat. esquerra, esp. izquierda, port. esquerdo, dérivés du basque ezker.
Superstrats Traces des langues de peuples s'étant
installés dans un territoire sans réussir à imposer leur langue.
Le francique pour le français
L’arabe pour l’espagnol et le portugais
Le slave pour le roumain
Francique pour le français
Le vocabulaire médiéval en est émaillé Surtout dans le domaine de la guerre et de
la vie rurale: heaume, adouber, flèche, hache framboise, blé, saule garder, guerre trop (plus surprenant)
Le français actuel compte plusieurs centaines de mots ainsi hérités du francique (germanique).
Arabe pour l’espagnol Plus de quatre mille termes, parmi
lesquels des toponymes. Maintien de l'article arabe dans le mot,
alors que les autres langues romanes ayant aussi emprunté le même terme s'en sont souvent débarrassées : Algodón (fr. coton) de al-quṭn Algarroba (fr.caroube), de al-harūbah Aduana (fr. ouane), de � ad-dīwān (quiَأ
donne aussi divan).
Slave pour le roumain
Le roumain devrait aux langues slaves 20% de termes du lexique.
Entre autres, l’adverbe oui est da (comme
en russe).
L'influence des langues romanes les unes sur les autres
Après remplacement des mots antiques sans postérité, modernisation de ses formes lexicales et phonétisation de son orthographe, l’intercompréhension peut atteindre 90%
L’influence du français sur l’espagnol a été importante à deux moments de l’histoire: Au moyen âge (pèlerins du chemin de Saint Jacques) Au XVIIIe siècle
Étude menée par Mario Pei en 1949 pour les voyelles toniquesComparant le degré d'évolution de diverses
langues par rapport à leur langue-mère: Français….44 % Portugais…31 % Occitan…...25 % Roumain….23 % Espagnol….20 % Italien……..12 % Sarde…….. 8 %
Les langues issues du latin
Langues romanes
Les langues romanes en Europe
Fragmentation en Italie
Fragmentation en France
Parlers occitans
Fragmentation en Espagne
Dialectisation du catalan
Fragmentation au
Portugal
Fragmentation en Roumanie
Romanche Ella clauda adina la fanestra avant ch'ella tschainia. Frioulan Jê e siare simpri la feneste prime di cenâ. Vénitien Ela la sera sempre la fenestra prima Lombard (Lee) la sara semper su la finestra primma de disnà. Piémontais Chila a sara sèmper la fnestra dnans ëd fé sin-a.
Italien (Lei) chiude sempre la finestra prima di cenare.
Romanesco (Quella) chiude sempre 'a finestra prima de magnà Napolitain Chella sempre chiud' 'a fenesta prima 'e mangià. Sarde Issa serrat semper sa bentana antes de chenare. Sicilien Idda chiudi sempri 'a finestra avanti ca pistìa.
Le latin en Italie-Suisse(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat
Langues d’oil: Français Elle ferme toujours la fenêtre avant de dîner/souper. Normand Ol froume tréjouos al crouésie dévaunt ké dînaer. Wallon Ele sere todi li finiesse divant di soper.
Langues d’oc: Occitan Barra totjorn la fenèstra abans de sopar. Valaisan (Suisse) (Ye) hlou totin a fenetre deant que de cena. Bourguignon All farme tôjor lai fenétre aivan de dîgnai. Franc-comtois Lèe çhioûe toûedge lai f'nétre d'vaïnt loù dénaie. Corse Ella chjudi sempre u purtellu primma di cenà.
Le latin en France-Suisse-Belgique(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat
Galicien Ela pecha sempre a xanela antes de cear. Portugais (Ela) fecha sempre a janela antes de jantar.
Asturien Ella pieslla siempre la ventana primero de cenar. Léonais Eilla pecha siempres la ventana primeiru de cenare. Mirandais Eilha cerra siempre la bentana/jinela atrás de jantar. Extreménien Ella afecha siempri la ventana endantis e recenal.
Espagnol Ella siempre cierra la ventana antes de cenar.
Aragonais Ella tranca siempre la finestra antes de cenar.
Catalan Ella tanca sempre la finestra abans de sopar.
Le latin en Espagne-Portugal(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat
Roumain Ea închide totdeauna fereastra înainte de cina.
Le latin en Roumanie(Illa) claudit semper fenestram antequam cenat
L’alphabet latin
Dérivé de l‘alphabet étrusque L'alphabet étrusque, lui-même, était inspiré d'un
alphabet grec différent de l'alphabet dit classique.
L'alphabet étrusque comportait quelques lettres inutiles (B, C, D et O), qui n'étaient jamais utilisées dans les inscriptions.
Elles seront en revanche utilisées par les latins, chez qui elles trouvent une pleine utilité.
L'alphabet latin archaïque (avec différentes varietés pour chaque lettre)
Graphèmes fondamentaux
L’alphabet latin de base 26 lettres sans les diacritiques et lettres
complémentaires Le seul utilisé pour noter de façon
sécurisée les adresses de sites Internet (URL Uniform Resource Locator) et des courriers électroniques
En attendant une généralisation effective de l’Unicode au moins pour les URL internationalisées (IRL).
Faits notables 1/5
On ne distingue pas U de V (s'écrivent V)
Faits notables 2/5
La lettre C notait à la fois /g/ et /k/ L'alphabet étrusque s'est servi du gamma grec Γ /g/ avec la
valeur /k/, /g/ étant absent du système phonologique étrusque. G (modification graphique de C) a cependant complété
l'alphabet rapidement.
La lettre K, redondante avec C, n'a été conservée que devant /a/ et dans très peu de mots: (kalendae, «calendes»).
Faits notables 3/5
La confusion C ~ G a persisté dans le prénom Caius prononcé Gaius
Faits notables 4/5
La lettre Q, utilisée comme variante de /k/ devant /u/,
n'a été conservée que pour former le digramme QV notant le phonème unique /kʷ/, distinct de la suite de consonnes /kw/:
on oppose ainsi QVI /kʷi/ «qui» et CVI /ku̯i/ (avec diphtongue) «à qui»
Le nom des lettres 1/2
Les lettres grecques portent des noms sans sens: (alpha, bêta, gamma, delta…) car hérités directement du phenitien
(aleph, beth, gimel, daleth) elles sont surtout polysyllabiques.
Le nom des lettres 2/2 Les Romains les désignaient comme elles se
prononçaient, ce qui ne pouvait bien fonctionner qu'avec les continues et les voyelles (qu'on prononçait vraisemblablement longues):
Celles prononçables sans support: les voyelles et les
continues /fː/, /lː/, /mː/, /nː/, /rː/ et /sː/ (on disait donc «la consonne /ffff/» en prolongeant le son autant que nécessaire)
Celles qu'on devait articuler avec une voyelle d'appui, /e/ chez les Romains : /beː/, /keː/ (lettre c), /deː/, /geː/, /kaː/
Invention tardive: les capitales
Les capitales ou majuscules sont la forme normale de cet alphabet.
Les minuscules étant d'invention médiévale (IXe siècle).
Au départ utilisées non pas en contraste avec des majuscules mais en tant que système graphique indépendant.
Alphabet bicaméral
On utilise deux graphies pour chaque graphème ou lettre, l'une dite minuscule, l'autre capitale ou majuscule.
Dans la majorité des cas, chaque lettre possède les deux variantes.
Alphabet médiéval et graphies
Au cours des siècles, les lettres de l'alphabet latin ont été tracées de diverses manières.
Ces types d'écritures ne constituent pas des alphabets en soi mais des versions différentes d'un même alphabet.
Après l'invention de l'imprimerie elles deviennent la police de caractères.
Chaque langue donnée utilise un jeu plus ou moins complet de
lettres fondamentales Les alphabets utilisés pour le français et pour
l’espagnol ne sont pas identiques: la lettre ç ne s'emploie pas en espagnol le français ne se sert pas de ñ
Bien que tous deux puissent être ramenés à l'alphabet latin, Il ne serait pas faux de parler d'un alphabet français et d'un alphabet castillan.
Mais il existe un alphabet latin figé et constant. Il est possible d'isoler les graphèmes
fondamentaux, ceux de l'alphabet des origines.
Des ajouts tardifs pour noter des mots d’emprunt
Utilisait 20 lettres dans sa variante archaïque : A, B, C, D, E, F, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, V, X
Passe à 23 lettres dans sa graphie classique : A, B, C, D, E, F, G, H, I, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T,
V, X, Y, Z «Y » et «Z » sont des ajouts tardifs à partir de
l'alphabet grec pour noter des mots d'emprunt.
Extension des graphèmes fondamentaux 1/2
Par exemple, l'alphabet latin des origines ne permet pas de noter le son [ʃ] de chat.
Les copistes médiévaux, puis les imprimeurs de la Renaissance ont trouvé plusieurs solutions :
utilisation de diacritiques: accent aigu, tilde, ogonek invention de lettres supplémentaires issues
de ligatures utilisation de digrammes (ch, sh, cz, etc.).
Extension des graphèmes fondamentaux: exemples 2/2
Jusqu'au XIXe siècle, on a utilisé le s long → ſ En allemand: scharfes s ou eszett → ß En esp. et port.: tilde indiquant nasalisation ou
la palatalisation → ã ou ñ en polonais, tilde inscrit:
→ ł, ogonek → ą, háček → ř, kroužek → ů En islandais: ash → æ, eth → ð, thorn → þ Langues d’Afrique:
(bambara, ouolof, peul, éwé, kpelle, mendé) : eng → ŋ (caractère de l'alphabet pan-nigérian)
Transcription ou translittération La transcription ou la translittération d'une
écriture non latine se fait au moyen des lettres latines.
Celles-ci donnent une grande partie des caractères de l‘API (Alphabet phonétique international)
De nombreuses langues restées sans écriture ont adopté l'alphabet latin.
Variante française Vingt-six lettres fondamentales
Des ligatures (comme æ et œ) et Des lettres munies de diacritiques (comme
dans é) Lettres diacritiques:
comme u ou e après g pour en préciser la valeur
Digrammes: ch, ai, an/am, au, ei, en/em, eu, gn,in/
im, ng, on/om, ou, un/um, ph, sh, ss… Trigrammes:
ain, eau, ein, oin, sch... Et diverses lettres muettes.
Diffusion mondiale des langues romanes
Distribution de l'alphabet latin
BIBLIOGRAPHIE
04/23/23 100
Rafael del MoralRafael del MoralLenguas del MundoLenguas del Mundo
Claude Thomasset et Michel Banniard
Du latin aux langues romanes
LANGUES ROMANES
FIN