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AMÉNAGEMENT Ecologie et économie

Face au triptyque boulot-métro-dodoqui rythme notre vie quotidienne, lamaison doit être ce havre de paix et

ce sas de décompression indispensables ànotre équilibre. Et ce d’autant plus quenous y passons 60% de notre temps. Unélément de réponse à cette quête debien-être et à cette exigence de ruptureest probablement à rechercher dans lamaison écologique. Si le bonheur est dansle pré, il se trouve aussi pour une partentre les murs qui constituent notre chez-soi.

En harmonie avec son lieuArchitecte à Chézard-Saint-Martin (NE),

Stephan Bernauer considère que la mai-son écologique ne peut remplir cettefonction qu’à la condition d’être intégréeau sein d’un projet urbanistique respec-tueux de l’environnement ambiant: «Onne peut pas parachuter une maison n’im-porte où et n’importe comment puisaffirmer qu’elle est écologique sous pré-texte que son système constructif est àossature bois et que son chauffage estassuré par une pompe à chaleur.» En clair,Stephan Bernauer considère qu’une mai-son écologique digne de ce nom doit êtrepensé en harmonie avec son lieu d’im-plantation. «Il n’y a pas de maison écolo-gique sans exploitation économique de laressource. Elle passe de manière prioritairepar son environnement.»

Pour tendre vers cet objectif qualitatif,«il importe de construire dans le périmètredes habitations existantes afin d’économi-ser le territoire et de préserver l’unitévillageoise ou urbaine», souligne l’archi-tecte. Dans cette même optique de ratio-nalisation, Stephan Bernauer préconised’élaborer un plan de quartier consom-mant un minimum de surfaces pour l’em-

prise des villas et réservant un maximumd’espace vert au bénéfice des résidents.«Cette exigence impose, par exemple, quela construction s’adapte à la pente et nonl’inverse. Cela signifie aussi que l’onordonnance des villas en fonction desvoies de desserte à disposition plutôt quede créer une nouvelle route d’accès.»

Habitat modulableAprès le plan de quartier, le plan de la

maison proprement dite. «Il doit êtreétabli avec les futurs occupants, leurmanière de vivre et leurs projets. Unemaison doit pouvoir être évolutive auniveau des usages et intergénérationnelle.La modularité de l’habitat est un aspectimportant. Elle permet, par exemple,d’aménager en cours de route un atelierdans sa maison ou à une personne âgéede vendre une partie de sa villa à des tierstout en continuant à y vivre», expose

Laurence Bernauer, collaboratrice de sonmari.

Construire pour durerL’étape de la construction est évidem-

ment fondamentale pour satisfaire auxcritères de la maison écologique. «Ladurabilité de la construction est le fil rougequi doit guider les choix des bâtisseurs»,affirme avec force Stephan Bernauer.

L’architecte préconise logiquement unsystème constructif qui fait appel à desmatériaux à faible énergie grise mais àhaute performance. A l’extérieur, on pré-férera le béton cellulaire à la brique enciment. A l’intérieur, on fera appel aubois. La maison sera ainsi revêtue d’unedouble peau qu’une épaisseur de laine deroche rendra encore plus étanche. Cethabillage est déjà garant en soi d’uneisolation optimale qui réduira d’autant ladéperdition d’énergie et les frais de chauf-

fage. «Je suis partisan des énergies renou-velables pour la production d’eau chaudesanitaire, avec une préférence marquéepour les panneaux solaires thermiques. Lepoêle à bois me semble également unealternative intéressante pour le chauffage,alors que la pompe à chaleur, contraire-ment aux idées reçues, n’est pas écologi-que puisqu’elle nécessite de l’électricitépour son fonctionnement.» Et pour lacouverture du toit? Stephan répond sansune seconde d’hésitation: «La tuile. C’estle top pour son côté interchangeable trèsfacilement et ses possibilités de recyclagepour notamment empierrer des cheminsagricoles.»

La résidence écologique est ainsi soustoit pour un prix au mètre cube extrême-ment compétitif, de l’ordre de 540 francs.

Laboratoire grandeur nature«Nous ne sommes pas dans le registre

de la maison objet, vendue sur catalo-gue», relève Stephan Bernauer à proposdu quartier des Œuches, à Chézard-Saint-Martin. Ce lotissement de sept villas esten quelque sorte le laboratoire de saréflexion. La conception de ce quartier estnée de la volonté de créer des conditionsd’habitation optimales en conservant lecaractère paisible et campagnard de l’en-droit. Ce compromis équilibré a permis desauvegarder un superbe verger concou-rant à la qualité de vie du site et de seshabitants. «Il y a peu d’endroits où vouspouvez construire en disposant d’un jardinde 5000 m2», signale l’architecte.

La disposition des maisons côte à côte,séparées les unes des autres par unevenelle, recrée en quelque sorte uneambiance de place de village. Elle favorisela convivialité sans pour autant prétériterl’intimité de chacune des sept habitations

grâce à une façade entièrement close. Cepôle d’habitation n’a donc pas l’allureconcentrationnaire des lotissements tradi-tionnels. Il maintient la rencontre ville-campagne d’autant que le paysan exploi-tant le pied de la pente continue à y fairepaître son bétail. Ces maisons sur troisniveaux reposent sur une ossature boiscomposée à 100% de sapins neuchâte-lois.

Moderne et authentiqueTout est du cousu main et non pas du

prêt à habiter, y compris au niveau del’organisation de la maison proprementdite. «C’est à l’œil de Laurence, expliqueStephan, que l’on doit un aménagementintérieur fonctionnel, confortable et agréa-ble à vivre.»

«L’agrément vient de la simplicité»,professe Laurence Bernauer. Toutes lespièces de vie sont orientées plein sud.Chacun des trois niveaux est un apparte-ment en soi avec salle de bains à tous lesétages.»

Résidente de l’une de ces maisonsdepuis une année, Eloïse Gobeil est sousle charme: «Ce qui nous a séduits, c’est lecôté à la fois authentique, sobre etmoderne de cette construction. Nousavons l’impression d’être au milieu deschamps tout en bénéficiant d’une vie dequartier.»

A. Pe

La maison du futur sera-t-elle à la fois écologique

et économique? Architectes, urbanistes, chauffagistes

et constructeurs posent, dans ce numéro, les fondations

de la maison verte. Ils apportent la preuve que

confort et développement durable peuvent

cohabiter avec bonheur sous le même toit

Architecte à Chézard-Saint-MartinArchitecte à Chézard-Saint-Martin(NE), Stephan Bernauer place(NE), Stephan Bernauer place

l’environnement au cœur de sal’environnement au cœur de saréflexion urbanistique.réflexion urbanistique.

Photos Alain PrêtrePhotos Alain Prêtre

Spécial Maisons écologiques2 Jeudi 19 octobre 2006 RomandieLa semainedes 7 cantons

ALPAGAS SYMPAS. – A Forel, Emily Brown acréé le seul grand élevage suisse romand d’alpa-gas, souligne 24 heures. Pour la première fois, la

Londonienne d’origine présentait quatre de ses septante-cinq protégés au salon Animalia, à Lausanne. Succès assurépour les petits camélidés, cousins du lama. Si les Sud-Améri-cains les élèvent parfois pour consommer leur viande, sousnos latitudes ils constituent avant tout de sympathiquesanimaux de compagnie et servent également à fournir de lalaine. En pleine expansion, l’élevage de Forel envisaged’ailleurs de s’équiper pour le travail de celle-ci enacquérant des machines permettant le filage, le cardage etle lavage de la laine. – T&N

COURGE GÉANTE. – Marthe Purro a la mainverte. Une des courges de cette habitante deVuisternens-en-Ogoz a atteint le poids respectable

de 74,4 kilos, relève La Gruyère. Poussant sur le fumierd’environ quatre ans, la cucurbitacée a bénéficié d’unensoleillement et d’un arrosage particulièrement généreux.Quelques autres spécimens de 30 à 40 kg peuplentégalement le jardin de Marthe Purro, qui destine ceslégumes à sa famille ou à la vente. – T&N

RÉHABILITATION D’UN MARAIS. – La sectionneuchâteloise de Pro Natura a entrepris la réhabi-litation d’un bas marais situé sur la commune de

Villiers. Etouffée par la broussaille et des résidus d’exploita-tion forestière, cette zone humide a vu disparaître quelques-uns de ses plus prestigieux habitants tels que l’orchispunaise, l’orchis tacheté et la grassette, plante carnivore. Enlibérant ce marais de son étreinte végétale, les amis de lanature espèrent également favoriser le retour de la sala-mandre tachetée et du triton alpestre. Ce bas marais estl’un des rares du canton de Neuchâtel. – A. Pe

FOURCHETTE VERTE DES TOUT-PETITS. –Après les restaurants, 25 unités valaisannes d’ac-cueil pour l’enfance misent également sur l’ali-

mentation saine. Sept crèches du Valais romand ont ainsireçu le nouveau label Fourchette verte pour les Tout-Petits,indique Le Nouvelliste. Ce label s’adresse aux enfants demoins de 4 ans et leur garantit des collations et des menussains, variés et équilibrés dans un environnement salubrerespectant la législation sur l’hygiène et le tri des déchets.C’est sous l’impulsion de Nicole Varone, présidente del’ASLAE (Association sédunoise des lieux d’accueil del’enfance de la ville de Sion), et avec le soutien de laCommune de Sion que les labellisations Fourchette vertedes Tout-Petits et Fourchette verte Junior de la régionsédunoise se sont réalisées. – T&N

CHAUFFAGE ÉCOLOGIQUE. – Cartigny optepour la carte écologique. Le village est en train deconstruire un réseau de chauffage à distance qui

sera alimenté uniquement par une centrale au bois. Cesystème est une grande nouveauté dans la région genevoiseet propulse Cartigny dans le peloton de tête des communessuisses qui se sont lancées dans cette voie écologiqueinnovante. Les premières maisons pourront être ainsichauffées dès janvier, précise la Tribune de Genève. Le coûtglobal du projet est évalué à sept millions de francs, dont unmillion doit théoriquement venir sous forme de subventions.– T&N

OLYMPIADES FROMAGÈRES. – L’édition 2009des Olympiades des fromages de montagne sedéroulera dans le Jura et le Jura bernois. La

candidature posée par l’Interprofession tête-de-moine AOCa en effet été retenue par les instigateurs de cetteprestigieuse manifestation de portée mondiale dans laquellese mesureront près de 1000 spécialités fromagères venuesd’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australie. Lors de laprécédente édition, en Italie, la tête-de-moine produite parRoger Schwab, de Corgémont, avait obtenu le premier prixde sa catégorie, parmi 288 concurrents. Saignelégier sera lepoint central de ces Olympiades et certains événements quilui sont liés auront lieu notamment à Bellelay et Tramelan.Un comité d’organisation sera prochainement constitué. Lebudget est estimé à 700 000 francs. – P. N.

NOUVELLES ÉOLIENNES. – Sept nouvelleséoliennes pourraient être érigées sur les hauteursdu Jura bernois et du Jura. FMB Energie SA

prévoit en effet d’agrandir son parc éolien de Mont-Crosinet de Mont-Soleil en le dotant de mâts de 67 mètres dehaut, générant une puissance supérieure à celles quedégagent les 8 éoliennes déjà implantées dans la région. Leproducteur bernois d’électricité a retenu sept sites suscepti-bles d’accueillir ces implantations. Ils sont situés sur lescommunes de Courtelary, Saint-Imier, Villeret, toutes dansle Jura bernois, ainsi qu’au Peuchapatte, dans le Jura. Pourl’heure, aucun calendrier n’a encore été établi. Conçu pourrépondre à la croissance soutenue de la demande enénergie éolienne, le projet est au stade de la consultation.Une première séance d’information s’est déroulée la se-maine dernière à Mont-Crosin en présence de représentantsde plusieurs organisations et autorités concernées. – P. N.

3Spécial Maisons écologiquesJeudi 19 octobre 2006

U A quels critères doit satisfaireune maison labellisée Minergie?

Le standard Minergie est une normede construction qui se propose d’utiliserl’énergie de manière rationnelle etd’avoir recours aux énergies renouvela-bles tout en améliorant la qualité de vie,en demeurant compétitif et en dimi-nuant l’impact sur l’environnement. Leconfort des usagers est au cœur du

label. Il est assuré par une enveloppe debâtiment d’excellente qualité doubléed’un renouvellement systématique del’air.U Quels sont les arguments écono-miques qui plaident en faveur duchoix d’une maison Minergie plu-tôt que d’un logis traditionnel?

Le bâtiment Minergie est moins cherqu’une construction classique en coût

annuel moyen sur vingt ans. Il fautsavoir aussi que des subventions sontaccordées par les cantons aux proprié-taires de maisons Minergie et que cesderniers peuvent prétendre encore à desprêts hypothécaires à taux avantageuxauprès des banques. A la revente ou àla location, une résidence Minergie senégocie à une valeur plus élevée qu’unemaison traditionnelle.U Quel est le principal avantage àconstruire une maison Minergie?

Le propriétaire d’une maison Miner-gie a la garantie que son bâtiment seraoptimisé. Il est encadré par l’associationMinergie pour faire des choix capitauxen termes de confort, d’économie et dedurée de vie du bâtiment.U La maison Minergie revendique-t-elle la qualité d’habitat écologi-que?

Oui, si on opte pour Minergie-Eco,un label qui tient compte des matériauxentrant dans le bâtiment. On s’assureque leur provenance n’est pas éloignéedu site de construction. Minergie-Ecorejette, en outre, le recours à l’intérieurde l’habitation de matériaux du typemétaux lourds ou trop riches en collequi pourraient avoir une incidence sur lasanté des usagers.

Propos recueillispar A. Pe

Minergie: Une construction rationnelle

Bien se chauffer pour moins cherDouze degrés à l’extérieur, mais 22,6° C, sans chauffage, à

l’intérieur de la villa de la famille Mascarin, du Locle, en ce10 octobre. Nous sommes au cœur dusystème fondateur de la maison Mi-nergie dont la pierre angulaire estl’isolation. «C’est le pull quel’on met autour de la mai-son qui explique cette si-tuation de prime abordsurprenante», souligneMarc Tillmanns, respon-sable de l’Agence Mi-nergie Romandie.

Cette villa, labelliséeMinergie, bénéficie doncd’une enveloppe protec-trice composée de sapin, delaine de pierre et de plâtre.Ce dispositif complétéd’une aération à doubleflux et d’un chauffage àpellets renchérit de 10 à12% la facture de construc-tion, mais le surcoût estrapidement amorti. «Ici, à1000 mètres d’altitude, no-tre coût de chauffage nedépasse pas 600 francspour un hiver rigoureuxcomme le fut le dernier»,signale Hermès Mascarin.

Le couple, qui rêvaitd’un chalet canadien, dis-pose avec cette résidenceMinergie d’un logis qui «vabien au-delà de la simplemaison en bois». Les tein-tes chaudes rouge, jaune etbleue colorant la façadedonnent le ton du bien-êtreque cette maison distille à

l’intérieur. «C’est une autre vie», assure Cécile. Sur l’échelle duconfort, la surface habitable, de 176 m2, est évidemmentimportante mais pas déterminante. Les échanges thermiques

permis entre le dehors et le dedans grâce au système deventilation à double flux apportent une vraie qualité

de vie. «Nous évoluons dans une atmosphèresaine, rafraîchissante et tonique», complète

Hermès.L’enthousiasme de la famille Mascarin

pour le concept Minergie est contagieux aupoint d’être partagé par des gens à laformation très éloignée de ce type deconstruction. «Mon père, chauffagiste demétier, très sceptique au départ, est désor-

mais convaincu des vertus de notre maison»,témoigne Cécile Mascarin. A. Pe

Marc Tillmanns,responsable del’Agence Minergieromande.

+�d’infosCabinet d’architecture StephanBernauer, rue des Esserts 382054 Chézard-Saint-Martin (NE),tél. 032 853 20 89, e-mail:[email protected]

Alain Prêtre

La familleMascarin devantsa maisonlabellisée Miner-gie, sur les hautsdu Locle (NE).En médaillon:Mathieu Mascarinet son cousinArnaud jouentdans une atmos-phère rafraîchis-sante et tonique.

La dolce vita pour la famille GobeilLa dolce vita pour la famille Gobeiloccupant l’une des villas du quartieroccupant l’une des villas du quartierdes Œuches.des Œuches.

+�d’infosMinergie Agence Romandie,chemin de la Tour-Rouge 1,1707 Fribourg,tél. 026 481 38 19,e-mail [email protected]

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