Approche non pharmacologique de la douleur
Edith Gatbois pédiatre
HAD APHP
unité douleur Trousseau
Prévalence de la douleur en fin de vie
• Elevée, quelle que soit la maladie en cause
• Bien connue chez l’enfant atteint de cancer (75%) Wolfe et coll. 2000
80 % des enfants douloureux, 56 % douleurs très intenses.
75 % traitements antalgiques, 27 % peu efficace
Baisse à 45 % lors de la mise en place d’une structure de soins palliatifs
• Moins connu pour les autres pathologies 55 % chez enfants HIV
20% réanimation
78 % chez IMC
Physiopathologie de la douleur en fin de vie
Douleur mixte
• Excès de nociception d’origine somatique cutanée, articulaire, musculaire
• Douleurs neuropathiques Si atteinte neurologiques centrales => état d’inconfort global permanent avec de brefs accès mal localisés de douleur intense
• Hyperalgésie viscérale liée à la diminution du seuil douloureux en réponse à un stimulus viscéral (augmentation de pression intraluminale
• dynamique familiale profondément altérée
• points de repère habituels de l’enfant bouleversés
• expériences de séparation o son lieu de vie, ses pairs (école, activités, centres d’intérêt …)
o son positionnement au sein de la fratrie
o le statut de ses parents ( êtres invincibles?)
o son apparence physique
• de plus en plus contraint et dépendant aspire à gagner en autonomie
• Témoin de la souffrance, de l’angoisse, de la culpabilité
en souffre et risque de se sentir coupable
Souffrance globale « total pain »
La douleur en fin de vie
• Multiplicité de ses étiologies, de ses mécanismes
• Importance des facteurs affectifs, émotionnels, cognitifs et comportementaux associés
• Retentissement, au-delà même de l’enfant, sur sa famille
complexe interdisciplinarité la prise en charge de l’enfant
Reconnaissance de la spécificité et de la complémentarité des savoirs
élaborer une compréhension commune et globale
de la situation de l’enfant, de sa famille
pour une intervention cohérente
Aspects multidimensionnels de la douleur
• La Composante sensorielle : identifie la douleur, sa localisation, son intensité (insula et cortex somato-sensoriel S1 et S2)
médicaments non pharmacologique
• La Composante émotionnelle/affective : signale l’inconfort
(cortex cingulaire antérieur) Non pharmacologique
médicaments
• La Composante cognitivo-comportementale : interprète la douleur et modifie le comportement : (cortex pré-frontal et pré-moteur)
non pharmacologique
Rassurer créer l’alliance thérapeutique
Evaluer
Approches Cognitivo comportementale
Organisation pertinence des soins
Méthodes physiques
Non pharmacologique
Rassurer, créer l’alliance thérapeutique
Promouvoir et organiser la présence des parents :
Soutien à l’instauration d’une relation de confiance avec les soignants
• Présence nécessaire, précieuse, essentielle : rassure l’enfant = première étape du soulagement
• Redonner leur place, leur permettre de reprendre possession de leur rôle = les soutenir, valoriser leur capacité
• circulaire DH/EO 3 n°98-688 du 23-11-98 : droit de l’enfant d’avoir ses parents auprès de lui
La fratrie
Les grands parents
ÉVALUATION DE LA DOULEUR EN FIN DE VIE
• « ta douleur est entendue, je m’en occupe » = 1ère étape du soulagement
• Anamnèse précise avec les parents, les soignants proches, l’enfant si possible, en instaurant un climat de confiance qui permettra à chacun de s’exprimer
• Observation attentive de l’enfant, dans ses activités spontanées et pendant l’examen clinique
• Recours si possible à des outils d’auto-évaluation ou
échelle d’hétéro-évaluation choisie en fonction de l’âge de l’enfant, de ses capacités cognitives et de communication, du caractère aigu ou chronique de la douleur
• S’assurer de l’efficacité des traitements
Difficultés de cette évaluation • Autoévaluation souvent inopérante
• Pas d’échelle validée spécifique à la fin de vie pour l’enfant
• Triangulation de la relation avec l’implication émotionnelle et la dimension affective exacerbées (risque de biais dans l’évaluation)
• Risque de sous évaluation : atonie psychomotrice, douleurs neuropathiques, déni par l’enfant, par ses parents, par les soignants
• Interprétation erronée : la plainte douloureuse peut faire écran à l’expression et à la perception, par l’enfant, de sa souffrance psychique
• Enfant en fin de vie indemne de douleur : ne pas induire une anxiété anticipatrice
• Intrication avec d’autres symptômes
L’organisation des soins Diminuer le stress associé aux situations algiques :
• Regroupement ou au contraire dispersion des soins
• Information de l’enfant et de ses parents sur le soin prévu, sa durée, ses modalités ou respect de l’éventuel souhait de non-information
• Travail en binôme à deux soignants
• choix d’un matériel adapté limitant autant que possible les douleurs (type de pansement, d’aiguille, antiseptique non irritant, sonde d’aspiration ORL non traumatique, lunettes à oxygène dont les embouts sont coupés …)
• mobilisation passive et activo-passive des différents segments de membre avant les déplacements de l’enfant, en lui faisant initier le mouvement autant que possible
• Prévention de la douleur liée aux soins
Quelques axes de réflexion
• la toilette quotidienne, si source d’inconfort, peut-elle être simplifiée et allégée ?
• Une sonde urinaire est-elle préférable à des changes répétés ?
• escarres : matelas adapté et/ou pansements de confort plutôt que des changements de position systématiques et douloureux ?
• quel est l’intérêt d’une prise de constantes répétée pluriquotidiennement ? d’une surveillance par monitoring cardio-respiratoire ?
• La perfusion sous-cutanée peut-elle remplacer les poses de perfusions intraveineuses itératives ?
• …
Organisation des soins
• l’articulation de la prise en charge entre l’hôpital/les hôpitaux et le domicile
• Importance de la transdisciplinarité o Libéraux
o HAD
o Réseaux
Importance de la cohérence de la PEC
Méthodes physiques
• améliore le confort de l’enfant et restaure, via une stimulation sensorielle nouvelle, une capacité de plaisir
• « petits moyens », source de détente, volontiers confiés aux parents :
o application d’une bouillotte ou vessie de glace au contact de la zone douloureuse
o toucher-massage de détente et soins de peau en dehors de la zone douloureuse
o utilisation de coussins de différentes tailles pour des modifications prudentes de l’installation de l’enfant
o immobilisation d’un membre douloureux pour limiter la douleur induite par le mouvement
o proposition de bain relaxant chaud…
Approches comportementales, cognitives
Le jeu, la distraction, les interventions créatives, artistiques, l’hypnose …
• Font partie intégrante du traitement de la douleur
• Ne se substituent pas aux traitements antalgiques
• En favorisent l’action en déconditionnant les attitudes et comportements automatisés contre la douleur
• Améliore l’antalgie lors d’un soin ou d’une mobilisation douloureuse
• d’autant plus efficaces si expérience acquise antérieurement par l’enfant et ses parents
Modulation de la douleur par l’attention
Modulation de la douleur par la réalité virtuelle
• État physiologique, phénomène humain universel
• État modifié de conscience, d’appréhension des choses
• Capacité de dissociation
• Permet d’accéder à l’élémentaire sensoriel
• Permet de « réinventer » son présent en ouvrant les frontières de l’imaginaire, libère des entraves de la maladie, de l’hôpital
Accessible aux hypnotiseurs
L’hypnose
L’hypnothérapie
• Modalité de traitement : de la suggestion simple à la psychanalyse
• Implique l’intervention thérapeutique du thérapeute ou du patient
• But thérapeutique spécifique dans une approche globale du diagnostic et du traitement de certain trouble
• Une invitation, domaine de la relation humaine
• Renforce l’alliance thérapeutique
Accessible aux hypnothérapeutes
« J’ai un problème »
Traduction : un problème m’a (rendu impuissant et passifs)
• But : enseigner au patient une attitude d’espoir dans le contexte de la maitrise
• Le patient apprend à participer activement
de son plein gré,
à se concentrer sur la création d’une solution plutôt que sur le fait d’endurer un problème et
à découvrir et utiliser autant que possible ses capacités de contrôle interne
Aspects développementaux
• Langage adapté au niveau et au centre d’intérêt de l’enfant
• Prise en compte des capacités perceptuelles et conceptuelles de l’enfant : laisser ce guider par l’enfant
• Faire évoluer les inductions avec l’enfant
Besoin d’expérimentation
Dès la naissance, l’enfance recherche la stimulation
Pour le nouveau-né, chaque « objet » devient à explorer
il utilise son développement sensori-moteur au maximum afin d’expérimenter le monde et de s’expérimenter lui-même
Il le fera grâce à sa bouche, ses yeux puis avec les mains puis avec son corps en entier
Si agréable = poursuite exploration de plus en plus complexe utilisant à son avantage les fonctions de l’ego tel que la motilité et la coordination, le langage, les facultés de perceptions, la mémoire, la capacité à faire la différence entre la réalité et le phantasme et les aptitudes sociales
Besoin de maitrise tant de soi même que de l’environnement
Besoin d’interaction sociale : l’enfant est une créature sociale
Le besoin du monde intérieur de l’imaginaire : faire semblant, rêver : plusieurs fonctions utiles :
• Exploration inconsciente dans ces phantasmes de plusieurs actions possibles avant de sélectionner le meilleur choix comportemental
• Modifier les situations désagréables, pouvoir à ses besoins non satisfait
• Se préparer à des activités créatives ou à de nouveaux accomplissements
Besoin de bien-être :
Un enfant aime se sentir bien
Quand il subit un stress physique, le corps s’adapte dans un effort pour restaurer son intégrité
Les enfants ont une grande facilité à trouver de l’aide, à intégrer de nouveau apprentissages et à s’autoriser un certain degré de régression adaptive inhérente à une relation d’aide réussie
Hypnothérapeute
ne traite pas des problèmes
aide et traite des enfants qui rencontrent un problème :
• nous nous adressons à leur besoin impératif d’expérimentation, de maitrise, d’interaction sociale, du monde intérieure de l’imaginaire et de bien-être
• relation sécurisante et agréable : l’enfant est invité à capitaliser sur ses aptitudes à l’imagerie pour promouvoir des sentiments de contrôle et de maitrise vers un état de bien-être
participation active et joyeuse
• enseignant, guide, entraineurs
les enfants se soignent eux-mêmes
Méthodes • Soutien et de renforcement de l’ego :
aider le patient à se sentir plus digne, capable d’affronter les problèmes et les défis efficacement
Etre plus apte à contribuer à son bien être et à garder le contrôle sur les circonstances tant interne qu’externe
• Orientées sur le symptôme :
Effort thérapeutique dirigé sur la suppression, la diminution ou le soulagement de symptômes spécifiques que ceux-ci soit de nature physique ou émotionnelle (phobie, douleur)
• Méthode dynamique orientées vers l’insight :
Soulagement du symptômes et renforcement de l’ego avec des méthodes particulières pour aider le patient à comprendre les raisons qui créent et maintiennent les problèmes, prendre conscience des conflits sous-jacents et les assumer et faire un plus grand pas en direction d’une maturation de la personnalité dans le domaine générale des sphères sociale, affective et cognitive.
•
Contre-indications
• Si met le patient en danger physique (en sport peur du danger)
• Si pourrait aggraver les problèmes émotionnels (oublier un épisode douloureux)
• Si le problème peut être traité plus efficacement par une autre méthode (phobie d’un enfant qui est en fait celui de la mère)
• Si le diagnostic n’est pas correct et le vrai problème traité d’une autre manière (trouble du comportement lié à perte audition, douleur abdo et appendicite
Étapes d’une séance d’hypnose
Phase 1 Phase 2 Phase 3
Stimuli extérieurs
Bruit
Lumière
Tact
Stimuli intérieurs
Pensées
dissociation
fascination
Réduction Isolation Amplification
Des stimuli sensorielle des ressources
Hypnose
thérapeutique
EVOLUTION DU PROCESSUS HYPNOTIQUE
EVEIL ORDINAIRE EVEIL PARADOXAL
Le Réel Le Réel est Virtuel Le Virtuel est Réel
ADULTE ENFANT NOUVEAU-NE Cognition Forte Sensorialité Forte
DISSOCIATION
INDUCTION PERCEPTUDE
Changer son point de vue
sa perspective
Attention toute particulière à l’autre
Aller dans le monde de l’enfant en s’appuyant sur ses compétences propres :
• connaître l’autre, ses goûts, ses dégouts, ses centres d’intérêt
• ses préférences sensorielles : se connecter avec ce qu’il sait faire
• Etablir une relation de confiance, écoute attentive et active
• Etre intuitif et créatif : notion d’accordage à l’enfant
• L’enfance est un état fluide, dynamique et évolutif : nécessaire adaptation aux différents changements
• Eviter « essayer » qui implique un échec possible
• Usage de l’humour, ne pas se prendre au sérieux
Se centrer pour se décentrer
La focalisation
L’induction
Les 5 sens : VAKOG
Techniques d’imagerie visuelles :
le lieu favori :
« imagine un de tes endroits préférés, ou tu es déjà allé et où tu aimes bien être. Il se peut que ce soit plus facile si tu fermes les yeux, mais tu peux les garder ouvert si tu le veux, ou les laisser ouvert jusqu’à ce que tu les ferme ou jusqu’à ce qu’ils se ferment d’eux-mêmes »
« Tu peux te voir, te sentir être en ce lieu favori que tu as choisi ou qui a jailli de ton imagination. Regarde autour de toi et vois les formes et les couleurs, entends les sons qui règnent là. Laisse-toi aller complètement maintenant … parce que tu y es vraiment en imagination. C’est bon pour tout le monde d’être dans un endroit favori, un endroit où tu aimes comment tu te sens.
Tu peux ressentir des bonnes sensations. Prends un instant pour en profiter »
Les animaux multiples le jardin fleuri TV : « Ton programme favori … télécommande programme favori avec couleur et son… se sentir très à l’aise, c’est très bien … le héros est content de prendre un médicament qui va guérir sa maladie. La télécommande permet de passer de la phase induction à résoudre le problème : « Maintenant passe sur ta chaine spécial canal …… où tu peux te voir dans ton esprit comme tu es maintenant OU comme tu veux être. C’est toi le patron de ton imagination »
Imagerie auditives
Chanson favorite : « tu as dit que tu aimes chanter. Où est ce que tu aimes le faire ? bien imagine que tu es en ce moment en train de chanter ta chanson préférée. Chante là dans ta tête. Prends plaisir à la chanter si bien, en faisant tous les sons que tu aimes. Quand tu seras arrivé à la fin de la chanson, fais le moi savoir en levant un doigt. Tu peux aussi la chanter à nouveau si tu veux et alors laisse ton doigt se lever »
jouer un instrument
écouter de la musique
Imagerie motrice
Tapis volant : « Tu peux t’assoir ou te coucher dessus. Couleur …douceur…c’est toi qui est aux commandes. Tu peux t’envoler juste à quelques centimètres du sol ou plus haut même au-dessus des arbres si tu veux ….
Dès que tu as atterrit prévient moi en levant un doigt. Dès que tu es prêt à en apprendre plus sur la manière dont ton esprit intérieur peut aider ton corps ou dont il peut t’aider pour ces problèmes qui
t’embêtent alors atterris »
Rouler à bicyclette ou monter à cheval, activité sportive
balançoire, toboggan
Technique du conte
Histoire familière ou non
où l’enfant peut y ajouter ses détails
vers une création humoristique (antidote de l’angoisse)
parsemer de suggestions pour le confort le calme
et l’analgésie
Techniques idéomotrices
• 1 : Attraction réciproques des mains
• 2 : lévitation de la main
• 3 : Rigidité du bras (super héros)
• 4 : le chêne puissant
Technique de relaxation :
Respiration
l’ours en peluche : « qu’est-ce que ton ours en peluche fait quand il a sommeil ? Prends le comme il aime être pris dans les bras. Laisse sa tête se détendre agréablement. Tu devrais peut être le caresser doucement, tout doucement. C’est bien. Est-ce qu’il est en train de s’endormir ? Laisse ses bras se mettre à l’aise bien douillettement. Son ventre aussi. Confortablement assoupi. Laisse ses pieds se détendre. Et très bientôt tout ton ours s’endort. Agréablement, détendu, assoupi, somnolent, et douillettement installé. Tu peux le bercer si tu veux. Et même peut être lui chanter une joli berceuse. Tellement bien à l’aise. Tellement agréable. Une si bonne sensation. Tellement facile. tellement
calme. C’est si gentil de ta part de l’aider ainsi »
Balance musculaire, Poupée de chiffon
Technique de fixation oculaire :
La pièce tenue entre le pouce et l’index
Fixation d’un point sur la main
atelier hypnoanalgésie 2011
Technique de distraction et
utilisationnelles :
+++ si peur et douleur aigüe :
Attire l’attention par un manque apparent de logique
déplacent la concentration d’un aspect négatif vers un aspect positif de la situation
Une fois l’attention de l’enfant obtenu, la transe peut souvent apparaitre de manière spontanée et les suggestions hypnotiques être facilement acceptées
« Ça fait mal et cela va faire mal encore quelque temps.
Cela va certainement continuer à faire mal jusqu’à que cela s’arrête. Je me demande si cela s’arrêter dans 5 minutes ou dans 7 minutes ou dans 30 secondes ou dès maintenant ? »
« ta main droite est blessée. Vérifions que la main gauche ne l’est pas elle non plus. Est-ce que cela fait mal ici … et ici … et ici ?
« Écoute-moi dons ce cri. Tu dois avoir de super poumons très puissants. Cris encore quelque fois de plus et puis on comptera en murmurant. 1 2 3 … tu es sacrement bon en murmure. Allez, on va compter pendant que tu cries et puis on va compter pendant que tu murmures … 4 … 5 … »
Techniques modernes assistées par la
technologie
• Vidéo
• audio
• 3 D ….
Induction adaptée à l’âge de l’enfant
Olness et Kohen
Âge préverbal de 0 à 2 ans :
une stimulation tactile, des caresses, des câlins
une stimulation kinesthésique : bercer, faire bouger un bras en faisant des aller/retour
une stimulation auditive : la musique ou un bruit continu, tel qu’un sèche cheveux, un aspirateur placés loin de l’enfant
une stimulation visuelle : des mobiles ou d’autres objets qui peuvent changer de taille, de position, de couleur
tenir une poupée ou un petit animal en peluche
Âge verbal de 2 à 4 ans :
Souffler des bulles
Raconter une histoire, livres avec des personnages animés
L’activité favorite
Parler à l’enfant à travers une poupée ou un petit animal en peluche
se regarder sur une vidéo
utiliser une poupée, un doudou …
âge scolaire débutant (4 à 6 ans) :
des boules qui se balancent
biofeedback thermique ou autre
les doigts qui s’abaissent
une activité dans une salle de jeu
souffler l’air
un endroit favori
des animaux multiples
un jardin avec des fleurs
raconter une histoire
fixer une pièce de monnaie
regarder une lettre de l’alphabet
des livres avec des personnages animés
une histoire télévisée fantasmagorique, la vidéo
7 à 11 ans :
rapprochement des mains
la rigidité du bras
souffler l’air à l’extérieur
l’activité favorite
l’endroit favori
regarder les nuages
La couverture volante
des jeux vidéo vrais ou imaginaires
monter sur une bicyclette
écouter de la musique
regarder les nuages
fixer une pièce de monnaie
12 à 18 ans :
écouter ou entendre de la musique
lévitation de la main
le rapprochement des mains
des jeux fantasmagoriques
l’endroit favori ou activité favorite
activité sportive
catalepsie du bras
la respiration
les jeux vidéo vrais ou imaginaires
des jeux informatiques vécus ou imaginés
la fixation des yeux sur une main
conduire une voiture
La douleur
• Comme toute stimulation sensorielle soumise aux influences de o l’attention o l’anticipation o l’imagerie mentale o de conditionnements antérieurs…
• Les zones fronto-cingulaires, activées par les antalgiques comme la morphine, ou par la stimulation corticale sont les mêmes que celles sollicitées par les techniques non médicamenteuses comme l’hypnose
Propositions d’inductions Suggestion directe • Engourdissement (bloc de glace)
• Anesthésique topique ou locale, en gant
• Interrupteur
Suggestions indirectes • Détacher la douleur de la personne
• Transférer la douleur à une autre parti du corps
• Eloignez la personne de la douleur
Suggestions de sensations allant à l’encontre de la douleur • Confort, rire, relaxation
Technique de distraction • Focalisation sur un sujet détournée
• Focalisation sur les procédures ou la blessure
• Focalisation sur le moindre des deux maux
•
En phase terminale
Objectifs :
1 : altération de la douleur et des symptômes pénibles de fin de vie
2 : altération du processus de la maladie
3 : augmentation de la capacité du patient à réagir avec maitrise au processus d’agonie
• accroitre leur sentiment de maitrise
• Familiarisé en amont
• Si possible à distance d’une prise d’un sédatif
• Renforcement par cassette audio
Antoine • Adolescent de 15 ans • Cancer du rein métastatique • Hospitalisation difficile
« Au début, après m’être concentré sur le point de veille de la TV, et m’être détendu, la pièce s’est brouillée autour de moi. Vos paroles m’ont soulagé et m’ont transporté dans un endroit que j’aime pour y faire le sport que j’aime avec un très bon ami, ce qui m’a soulagé de ma chambre d’hôpital. Cela m’a donné de très bonnes impressions et ça m’a rendu heureux à certains moments que j’imaginais particulièrement bien. Je trouve ce genre de séance particulièrement importante dans un hôpital car le moral est vite descendu et ces séances aident vraiment à penser à autre chose.»
« Il était difficile de se concentrer à cause de la chaleur, mais j'ai réussi au bout d'un moment à me laisser aller. Je n'avais pas de douleur pendant la séance mais j'ai trouvé intéressant d'associer une forme ou une couleur à une douleur afin de lui en faire changer pour la faire disparaître. Je pense que ce genre de méthode peut servir lorsque des douleurs surviennent pour les calmer voir les faire disparaître totalement. On a l'impression de remettre cette douleur à sa place dans le corps, en la transformant, en lui redonnant la forme, la couleur appropriée
Nous nous sommes ensuite concentrés sur de bons moments, ce que j'avais déjà fait auparavant. Cette technique permet de penser à une situation heureuse et agréable tout en étant dans un endroit pas apprécié (l'hôpital). Lors de ces séances je pense aux vacances, à mes ami(e)s aux sports que j'aimerais pratiquer…
Ce genre d'exercices peut aider un malade hospitalisé lors de séjours particulièrement longs. Je pense qu'après quelques séances, il est possible de faire ces séances seul et donc à volonté, quand on en ressent l’utilité »
Alberta • Adolescente • Synovialosarcome métastatique • Gène respiratoire, emphysème SC • Passage BEPC
« Quand j’ai fermé les yeux, j’étais loin, loin très loin, vers la mer, dans un endroit que je connais. Au début, j’étais toute seule, puis il y avait des gens que je connaissais et d’autre non. J’ai senti l’air frais, c’était très agréable. Je n’étais plus ici, j’étais dans un autre monde agréable, facile, plein de couleurs. Je me sentais mieux là-bas. Maintenant je suis plus détendue »
Quelques outils :
• Les liaisons et les suggestions composées :
« et- alors- ainsi- pendant que -alors que -tout en »
Relier chaque proposition ou affirmation à la suivante, qu’elles aient un lien logique ou non : favorise l’induction et son acceptation par le patient « tu respires calmement et ton corps commence à se détendre »
• Le truisme et le « yes set : consistent à créer une série d’acceptation : énoncés d’une évidence ou de descriptions visuelles, auditives, kinesthésiques et olfactives de l’ici et maintenant
« Tu es assis et tu regardes autour de toi, tu entends des sons autour de toi, tes pieds bougent et tu sens ta respiration qui est comme elle est… »
• La négation : consiste à suggérer quelque chose au patient pour obtenir le contraire :
« tu n’es pas obligé de te détendre maintenant » ou « je ne sais pas si (comment/à quel moment) tu vas te détendre maintenant ou un peu plus tard…»
• La dissociation lors de l’induction :
petit à petit il y a un changement de proposition
« ta main ou ta respiration » devient « cette main », « cette respiration »
• La ratification :
consiste à faire remarquer qu’il se passe quelque chose, que des phénomènes apparaissent spontanément, de façon à faciliter la suite de l’expérience
« t’es tu aperçu(e) que ta respiration est plus lente et plus régulière »
• Double lien ou choix illusoire :
« tu préfères installer ton gant magique sur la main gauche ou bien sur la main droite pour l’engourdir pendant le soin ? »
• Les présuppositions :
« Lorsque tu auras respiré trois fois, peut-être qu’à la quatrième fois ton corps se sentira plus léger. Et plus tu souffles loin et plus ta peur part à l’extérieur…»
• Le saupoudrage :
consiste à appuyer sur certains mots, phrases ou syllabes en changeant le ton, le volume, en laissant un silence avant et après, mais de façon discrète « calmement…tu peux être là et simplement penser à autre chose, confortablement … te rappeler d’un moment agréable»
• L’anticipation :
permet de décrire, de ratifier par avance un phénomène juste naissant dans le but de l’amplifier
« et comme ton doigt commence à se soulever, alors peut-être le pouce ou le reste de la main peuvent être plus léger… »
• La projection dans l’avenir :
« pense à comment tu es bien lorsque tu es à la maison et qu’est-ce que tu aimes y faire ? »
Bénéfices de l’hypnose
• Effets antalgiques
• Effets anxiolytiques
• L’enfant redevient acteur dans sa vie
• Reprise d’une confiance en lui et en l’équipe
• Facilite l’adhésion et le bon déroulement des soins
• Nouvelles stratégies de coping
Quelques propos d’Erickson
• « L’inconscient sait jouer sur les mots…
• L’inconscient plus intelligent que le conscient …
• Ex : être soulagé quand cela l’arrange : laisser toute latitude de choisir d’avoir mal ou non
= choix perso : donner l’occasion de se débarrasser de cette possibilité ou de la garder à sa propre convenance … »
En bref :
• Rencontre humanisante
• Invitation acceptée et appréciée
• l’enfant choisit son costume thérapeutique
• Apprentissage de l’auto-hypnose
• Rappel souvent nécessaire
• Outil à usage multiple écologique
• Bonne perception de l’entourage familial ou thérapeutique
• Bénéfice pour l’enfant et son entourage
Ouverture des frontières de l'imaginaire
« Le maître est à l'élève
ce que la pluie est à la graine »
« Hypnose et hypnothérapie chez l’enfant »
de Karen Olness et Daniel Kohen
Edition Satas
Merci pour votre attention