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Page 1: Courrier de l'Ouest

Samedi 13 novembre 2010

LE SAINT DU JOUR

LE DICTON

Sa!edi 13 no"e!#re - 317e jour de l’année

Saint Brice

D’AUTRES 13 NOvEmbRE1907 : premier décollage d’un hélicoptère piloté par Paul Cornu dans les environs de Lisieux1947 : André Gide obtient le Prix Nobel de littérature1985 : l’éruption du volcan Nevado del Ruiz, en Colombie, provoque la mort de près de 27.000 personnes

1986 : mort de Thierry Le Luron, comédien, imitateur et fan-taisiste2000 : naissance en France du premier bébé sélectionné gé-nétiquement afin de lui éviter une maladie incurable2002 : naufrage en Espagne du pétrolier «Prestige».

Mort en 444, évêque de Tours. Les Brice sont fidèles et forts. Couleur : le rouge, chiffre : le 1.Demain : Saint-Sidoine

« De la neige sur la #oue, de la gelée a"ant trois jours »

Yves DURAND

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Cet après-midi-là, Marine Tondelier é-trenne ses cartes de visite de porte-pa-role des Jeunes Verts. Dans le sac à dos,

les bristols vont rejoindre son ordinateur et ses cours. Et la brosse à dent, au cas où elle raterait son train. Et en route pour le défilé contre les retraites ! Les manifs, elle les a toutes faites ou presque. Soit à Lille, où elle habite, soit à Paris où elle passe trois jours chaque semaine pour son Master 2 et ses responsa-bilités nationales au sein du mouvement des jeunes écologistes.La jeune femme avoue que, dans la capi-tale, elle se sent « un peu malheureuse ». Sonimplantation, ses racines, c’est le Nord-Pas

de Calais. Ses parentssont toujours à Hénin-Beaumont, où elle a vule jour. La ville, avecses 27 000 habitants,sert de base avancéeau Front National et à

Marine Le Pen. Alors, s’amuse la jeune porte-parole, ses camarades à elle lui ont inventé unslogan : « Une autre Marine est possible ! » Avecla fraîcheur de ses 24 ans, Marine Tondelierse reconnaît volontiers débutante ; mais sonprénom et les circonstances lui ont permis uneentrée en politique originale, contribuant à lapropulser un peu sur la scène.Côté famille, rien ne la prédisposait, après unpassage éclair et décevant au PS, à rentrerchez les Verts. Sa famille est « plutôt de droite ». L’un de ses arrière-grands-pères, un gaulliste,a été autrefois maire d’un village, Esquerchin.Surtout, avec les embrouilles qui ont mar-qué la vie municipale ces dernières annéesà Hénin-Beaumont, « les politiques font plutôtpeur. Ils suscitent même de la haine ». Alors, ba-chelière à 16 ans, elle met un peu de temps àprendre une carte de parti. Et même avant des’engager, Marine Tondelier appelle « toute lafamille. Je ne voulais mettre personne en difficul-té à cause de mes choix ».D’emblée, la diplômée de Sciences Po se plaîtau sein des Verts. Un détail : « Mon père estmédecin homéopathe. Au lycée, je prenais pleinde remarques là-dessus. Chez les Verts, je mesuis soudain trouvée en connivence avec pleinde gens ». Sur le plan politique, évidemment,elle se trouve en adéquation, sensible « à lacréativité et à l’imagination qui règnent, à cette

nouvelle façon de faire de la politique ». C’est deCécile Duflot, secrétaire nationale des Verts,qu’elle se sent la plus proche : « Elle au moins,elle n’est pas un robot. Sa manière d’être, son na-turel, sa sincérité, je trouve ça touchant ». Quant àla fusion avec Europe Écologie, elle applaudit :« La question du rapport de force est réglée, onne se la pose plus ». La jeune militante espèreque cette démarche de rassemblement ferafranchir le pas « à beaucoup de gens qui votentpour nous. On les croise dans la rue mais ils hé-sitaient jusqu’à présent à s’encarter. Il y a là unénorme potentiel ».Marine Tondelier, par deux fois déjà - auxmunicipales puis aux régionales - s’est inves-tie dans des campagnes électorales. Elle as-sure qu’elle n’est pas pressée cependant dedécrocher un mandat. Après avoir manquéde peu le concours de directeur d’hôpital, ellecontinue à se spécialiser dans les questionsde santé. « Je veux d’abord finir mes études. Êtreélu trop jeune, ça peut même être dangereux, onperd tout recul ».Une sagesse qui n’empêche pas la jeune Lilloised’être hyperactive. À l’entendre, on comprendqu’avec elle, ça doit déménager. Elle consacredu temps à facebook et à twitter, elle essaie delire tous les jours. Et réserve un créneau à ladanse qu’elle a commencée à l’âge de 6 ans.Sa fonction de porte-parole des Jeunes Vertslui vaut pas mal d’invitations avec ses homo-logues des autres partis. Comme eux, elle doitcourir partout. Préparer ses interventions etses dossiers. Une chance, elle aime les débatscontradictoires et mesure plutôt lucidement,au retour, si elle a été bonne ou non. Avecson style, libre et spontané, elle renvoie s’il lefaut l’autre dans ses filets.L’autre jour, elle a débattu avec le présidentdes jeunes UMP. Chiffonnée par un « dérapagehistorique » commis la veille sur son blog, ellelui a offert… un livre d’Histoire de France.

Une autre Marine est possiblePOLITIQUE. Porte-parole des Jeunes Verts, Marine Tondelier attend beaucoup du rassemblement écologiste.

Paris, le 28 octobre. Marine Tondelier, au siège des Verts. La porte-parole des jeunes écologistes applaudit la fusion entre les Verts et Europe Écologie, rassemblement qui sera entériné aujourd’hui même après le référendum interne auprès des adhérents Verts. Photo CO - Philippe DOBROWOLSKA.

« Les politiquesfont plutôt peur.Ils suscitentde la haine »

1986 : naissance à Hénin-Beaumont(Pas-de-Calais).2005 : entre à Sciences Po Lille.2008 : soutient son mémoire sur lagouvernance hospitalière.2009 : adhère aux Verts.2010 : élue porte-parole nationale desJeunes Verts.

ItInéraIre