Développement Psychoaffectif de l’Enfant et de l’Adolescent
Dr Olivier Bonnot, PH
Définition
• une évolution interne résultant d'un programme de développement caractéristique de l'espèce et inscrit dans le patrimoine génétique ;
• une interaction avec le milieu. L'expression des processus maturationnels apparaît donc étroitement imbriquée dans l'interaction de l'organisme avec le milieu.
Définition
• Le point de vue dynamique
• La notion de conflit
• Le point de vue économique
• Le point de vue topique
• Les pulsions sexuelles : la “ libido ”.
• Les pulsions agressives
Première enfance
• le sourire au visage humain (vers 2 à 3 mois)
• l'angoisse de l'étranger du 8e mois
• l'apparition du non vers le 18e mois
• la position schizoparanoïde
• la position dépressive
De la quatrième à la sixième année
• les mécanismes de défense du moi contre l'angoisse se
mettent en place ;
• le développement des identifications aux parents du
même sexe permet de sortir du conflit œdipien ;
• le petit garçon va être amené à abandonner son projet de
séduire sa mère et à s'identifier à certains aspects de son
père. La petite fille sera amenée à se rapprocher de sa
mère et à s'identifier à certaines de ses conduites ;
• l’enfant se reconnaît comme un être sexué ;
• le surmoi, produit de l'intériorisation des interdits
parentaux, se développe et va devenir source de
culpabilité. Il assume l'héritage du complexe d'Œdipe,
en assurant une intériorisation de l'interdit de l'inceste ;
• enfin, l'idéal du moi se forge et va devenir un modèle
intérieur auquel le sujet tentera de se conformer.
De 6 ans à la puberté ou la période de latence
• le refoulement
• la sublimation
• la relation précoce mère-enfant
Un modèle de compréhension
de la relation mère-enfant :
D. W. Winnicott
À partir des observations sur le lien de dépendance du nouveau-né, Winnicott considère qu'au
début de la vie, un nouveau-né ne peut pas exister sans sa mère et sans les soins qu'elle lui
apporte. Le potentiel inné de l'enfant ne peut s'exprimer que grâce aux soins de la mère.
Durant les premières semaines de la vie de l'enfant, la mère centre tous ses investissements sur
le bébé, auquel elle s'identifie complètement. Cette condition psychique, que Winnicott appelle
préoccupation maternelle primaire, et qui ressemble à une véritable maladie normale, permet
à la mère de répondre et de s'adapter à tous les besoins de son enfant avec une sensibilité
extrême. Cette attitude de la mère qui se développe pendant la grossesse permet à l'enfant de
faire l'expérience d'une continuité rassurante qui lui permet également d'investir son soi sans
danger. À travers la fonction de miroir que la mère offre à son enfant dans les échanges
relationnels, une amorce de distinction soi/non-soi s'effectue. Seulement plus tard, la mère sort
de cette condition psychique et accepte progressivement de ne pas être totalement gratifiante
pour devenir une mère suffisamment bonne (good enough mother), c'est-à-dire une mère qui
présente des manques occasionnels qui ne sont jamais plus grands que ceux que l'enfant est en
mesure de supporter. Winnicott différencie dans la fonction maternelle trois rôles, qu'il définit
en anglais comme holding, handling et object presenting. Le terme holding fait référence au
soutien et au maintien de l'enfant, non seulement sur le plan physique, mais également sur le
plan psychique, du moment que l'enfant au début apparaît inclus dans le fonctionnement
psychique de la mère. Il s'agit d'une contenance psychique qui permet l'établissement d'un
sentiment d'unité de soi.
Le terme handling fait référence aux manipulations du corps et aux différents soins
apportés par la mère (le changer, le laver, le toucher). Cette fonction a pour effet de
permettre à l'enfant de lier son vécu corporel à son vécu psychique et elle participe
ainsi à la structuration du fonctionnement mental. L'object presenting fait référence à la capacité
de la mère de mettre à disposition de l'enfant les objets au moment opportun, ni trop tôt ni trop tard. L'enfant peut
ainsi éprouver un sentiment de toute-puissance en ayant l'impression d'avoir lui-même créé l'objet de son désir.
Une présentation trop précoce de l'objet enlève à l'enfant la possibilité de faire l'expérience du besoin et puis du
désir et représente une irruption de laquelle il devra se protéger, développant un faux self. Au contraire, une
présentation tardive de l'objet conduit l'enfant à supprimer son désir et à se soumettre passivement à
l'environnement pour se protéger du besoin et de la colère. Si la mère est suffisamment bonne, c'est-
à-dire ajustée dans son altérité, l'enfant développe un sentiment de toute-puissance qui
transforme un environnement suffisamment bon en un environnement parfait. Cela
permet à la psyché de l'enfant de s'intégrer à son corps dans une unité
somatopsychique, base d'un soi authentique. Parallèlement, devant les frustrations
inévitables dues aux carences de la mère, l'enfant éprouve une désillusion limitée qui
lui est nécessaire et à laquelle il s'adapte à travers le développement des phénomènes
transitionnels.
Le choix d'un objet transitionnel par l'enfant entre 4 mois et 1 an est très
important. À cette période, les enfants choisissent un objet type peluche,
mouchoir, pour sa douceur et pour les liens à la mère, dans la mesure où
l'objet renvoie à des souvenirs affectifs et sensoriels avec elle. Cet objet, qui
n'est ni totalement interne ni totalement externe, appartient au monde de la
réalité mais également à l'univers personnel de l'enfant. Il accompagne le
développement de l'enfant, lui permettant de gérer les séparations et de
renforcer son sentiment de soi. Plus globalement, une aire transitionnelle se
construit progressivement comme un lieu où l'imaginaire de l'enfant peut se
développer autour d'un sentiment de toute-puissance nécessaire. Le jeu
participera de cette dynamique. Pour Winnicott, le jeu est un moteur
irremplaçable du développement de l'enfant car il lui apporte à la fois un
espace pour assouvir sa curiosité dans une dimension sublimatoire, un lieu
d'autonomisation progressive valorisé par ses parents où la socialisation
intervient rapidement.
Développement psychomoteur
• loi de la différenciation : elle implique que la motricité est faite de décharges
généralisées à tout le corps qui, progressivement, vont se différencier en
activités plus localisées ;
• loi de la stabilité : elle implique que les progressions ne sont pas uniformes,
elles peuvent être rapides ou lentes, il peut exister des stagnations, voire des
régressions ;
• loi céphalocaudale : elle précise que les muscles de l’axe du corps sont
d’autant plus tôt sous le contrôle volontaire qu’ils sont plus proche de
l’extrémité céphalique.
• loi proximodistale : elle précise une distribution identique à la loi
céphalocaudale mais concerne les muscles des membres.
Nouveau-né
• hypertonie physiologique cédant par
saccade
• la motricité spontanée est diffuse,
désordonnée et sans caractère de symétrie.
• Il existe une motilité de la face dès la
première semaine ;
• on retrouve les réflexes archaïques
• la vision, on sait qu’il n’existe pas
d’accommodation visuelle avant la
4e semaine. La vision au sens strict est plus
immature, davantage en raison d’un défaut
d’oculomotricité que d’une incompétence
réceptive.
• l’audition, rappelons que le nouveau-né
réagit nettement plus aux sonorités proches
de la voix humaine…
Avant deux ans
• sensorialité :
–maturité de la poursuite oculaire à la 6e semaine ;
– fixité oculaire prolongée à 3 mois ;
– accommodation à 3 mois et demi ;
– augmentation progressive des capacités d’attention de l’enfant ;
• tonus musculaire :
– attitude générale en flexion, puis au 4e-
5e mois on observe une attitude
générale en extension ;
– l’hypertonie néonatale cède au 8e-
9e mois pour être plus proche d’une
hypotonie. Ce n’est que vers le 18e mois
que le tonus sera proche de celui d’un
adulte ;
• développement postural :
–maintien de la tête à 5 mois ;
– position assise entre 6 et 8 mois ;
– station debout entre 8-9 mois et 10-
12 mois ;
• marche :– l’enfant lâche la main vers 13-14 mois
– entre 14 et 18 mois la marche est acquise ;
• communication/sourires :
– le sourire simple est précoce ; on le
retrouve entre la 2e et la 8e semaine ;
– le sourire-réponse apparaît à 2 mois ;
– l’angoisse du 8e mois traduit la
distinction que l’enfant fait entre les
visages familiers et les autres.
Après deux ans
• la qualité tonique : tonicité et syncinésies (mouvements parasites disparaissant avant
5 ans) ;
• la qualité gestuelle : la motricité fine est optimale vers 6-7 ans ;
• la latéralisation : il n’existe pas de prévalence manuelle avant 6-7 mois et celle-ci
n’est acquise définitivement qu’entre 3 et 5 ans ;
• le schéma corporel (dessin, dénomination) : les éléments de base sont présents à
l’âge de 3 ans ;
• la représentation spatiale (latéralisation, dessin de plan d'appartement…). Elle est
mature à 6-7 ans ;
• l’organisation temporelle (rythme) ;
• le contrôle physique (posture) ;
• l’appréciation globale de l'activité.
Développement cognitif selon J. Piaget
• Intelligence Sensori-motrice (0-2 ans)
• La période préopératoire (2 ans- 6 ½ / 7 ans)
• Stade des opérations concrètes (61/2 / 7 – 11 /
12 ans)
• La période des opérations formelles (11 / 12
ans – 16 ans)