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Page 1: ÉDITION SPÉCIALE LE KIOSQUE

LA VIE DU SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MAYENNE

LE KIOSQUE

FASCINANT, IMPRÉVISIBLE, PARFOIS VITAL, SOURNOIS, TUEUR, L’ ÉNIGME DU FEU S’AMENUISE...

Les feux ont changé, « nous ne combattons plus les feux de nos ainés ». L’avènement des nouveaux matériaux synthétiques ou composites ainsi que l’évolution des normes de construction ont considérablement «modifié» le développement des incendies sur lesquels nous intervenons : vitesse de développement élevée, toxicité des fumées accrue, augmentation de la chaleur, etc.

La lutte contre les incendies demeure la mission «historique» des services d’incendie et de secours. Pourtant celle-ci ne représente aujourd’hui qu’environ 7 à 8 % du nombre des interventions. Elle implique cependant des enjeux importants en termes de vies

humaines, de protection des biens et de l’environnement. Bien sûr, beaucoup d’entre nous connaissent cette phrase « qui contrôle l’air contrôle le feu». Et pourtant cette variable qui est l’apport d’air ne fait partie que de l’une des multiples composantes du développement d’un incendie. Le constat est là, nous ne connaissons que trop peu les mécanismes et rouages du développement d’un feu. Pour parer à ce manque de connaissance et dans le but d’améliorer la sécurité de ces «soldats du feu», le SDIS de la Mayenne a mis en place, depuis 2012, des équipements spécifiques pour les former au plus près de la réalité recréant des mises en situation à feu réel. Ces équipements se déclinent en deux unités :• L’U.L.A.F (Unité de Lecture et

d’Analyse des Fumées) : livré fin 2018, ce container maritime de 40 pieds aménagé avec un foyer isolé est destiné à couvrir les différents niveaux de formations liées aux compétences opérationnelles allant de l’équipier jusqu’à celles de chef de groupe.

Ce simulateur à foyer fermé permet :• de reproduire toutes les phases de

développement d’un incendie en milieu clos ou semi-ouvert. C’est-à-dire dans un bâtiment (habitation, ERP, hangar, etc.) ;

• de créer à la demande les

phénomènes thermiques de types Fire Gaz Ignition-Flash Over-Backdraft auxquels les sapeurs-pompiers pourraient être confrontés en intervention ;

• d’analyser les fumées pour anticiper les risques d’inflammation rapides, voir spontanée de celles-ci et d’adapter les actions menées par les équipes d’intervention.

L’U.L.A.F permet aux stagiaires d’observer des situations à risques dans des conditions de sécurité maîtrisées, et ainsi obtenir une meilleure compréhension des situations d’incendie.

• L’U.A.O (Unité d’Attaque et d’Observation): conçue en 2016 et principalement destinée aux équipiers et chefs d’équipes incendie, est un container maritime de 20 pieds aménagé pour pouvoir réaliser des feux pleinement développés. Il permet aux sapeurs-pompiers :

• d’observer le développement d’un feu ;• d’observer l’évolution des fumées et

des flammes ;• de travailler les différentes techniques

de lance afin de se familiariser avec cet outil lance et d’analyser leurs effets.

Ces deux outils sont complémentaires. Ils couvrent les majeures parties des apports pédagogiques recherchées.

Le SDIS 53 travaille encore sur la conception d’un module d’entrainement à la «progression en fumées chaudes». Ce futur outil répondra aux besoins opérationnels des binômes d’attaque (BAT) des fourgons incendie. Il leur permettra de mettre en application les techniques de progression et d’extinction ainsi que celles de sécurité du personnel. L’ensemble de ces unités utilise, de manière calibrée, du bois non-traité : limitant ainsi le rejet de fumée dans l’environnement.

Chaque année, plusieurs sessions sont programmées dans le cadre des formations suivantes :• Equipier Incendie• Chef d’équipe• FMPA caissons à feux réelsCes formations doivent permettre d’éviter un accident tragique en situation opérationnelle.

CCH Luc CESBRON Formateur caisson à feu réel

ÉDITION SPÉCIALE

PRÉVENTION CONTRE LES RISQUES LIÉS AUX TOXICITÉS DES FUMÉES D’INCENDIE

Contexte et intégration opérationnelle : La protection des sapeurs-pompiers est un enjeu majeur au sein du SDIS de la Mayenne. Plusieurs rapports au niveau national nous alertent sur la nécessité de la prise en compte de la toxicité des fumées d’incendie dans le cadre des activités du SDIS. Par ailleurs, les constructeurs de nos EPI imposent des règles d’utilisation qu’il est important de rappeler et de faire respecter. Un groupe de travail constitué à cet effet a permis de définir plusieurs mesures préventives intégrant la marche générale des opérations, la gestion des EPI et la vie en centre de secours.

Ainsi, lors d’une intervention, le chef d’agrès du fourgon veillera à stationner en dehors de la zone exposée aux fumées. Les binômes devront respecter les règles liées au port des EPI jusqu’aux phases de déblai et de dégarnissage. Une zone de soutien

logistique et sanitaire devra être identifiée par le COS. Un kit de nettoyage sera mis à disposition dans chaque engin pompe afin de traiter les souillures superficielles et importantes. Dans le cadre d’une souillure dite « importante » une procédure de déshabillage devra être respectée afin d’éviter le contact de la peau avec celle-ci.Par ailleurs, les EPI souillés seront pris en compte dès les lieux de l’intervention. Conditionnés dans des sacs dédiés et identifiés individuellement. Ces EPI seront pris en charge par le groupement Logistique Infrastructure une fois de retour en centre de secours. Une réserve d’EPI dans chaque CSP sera donc créée pour remplacer temporairement les EPI souillés en attente de leur traitement par prestataire extérieur. Les matériels

souillés comme les chaussants devront être rincés avant le départ du lieu d’intervention. Enfin, le reconditionnement

du matériel après intervention, comme les vérifications quotidiennes nécessiteront le port de protection cutanée. Les règles d’hygiène comme le passage à la douche ou encore le port de vêtements propres devront être opérés avant de rejoindre les lieux de vie du centre.

Classification du degré de souillure, le chef d’agrès devra prendre en compte les critères suivants :• Les dépôts• Le nombre d’engagements• L’aspect des fumées• La durée de l’engagementUne grille de classification en fonction de ces critères permettra alors de définir la conduite à tenir.

Il est à noter que, en toute circonstance, les EPI et le matériel restent opérationnels et peuvent être utilisés pour une nouvelle intervention.

Formation :• CIS : un scénario pédagogique sera

élaboré et diffusé afin de permettre la mise en place d’actions de forma-

tion dans l’ensemble des centres du département. Son application sera sous la responsabilité de chaque chef de centre.

• Formateurs caissons : une attention particulière doit être portée sur les formateurs caissons à feux réels en raison de leur exposition régulière aux fumées. Ainsi les mesures suivantes doivent être mises en œuvre :

LTN Florian LHOSTIS Adjoint au chef du CSP Laval & Conseiller

technique Incendie

Réalisé par Mélanie LEPREVOST - Stagiaire en communication

- Mise en place d’un carnet de suivi des activités de brûlages ;- Etablir une liste de formateur ;- Employer systématiquement les protections respiratoires, cutanées et oculaires adaptées aux différentes phases de mise en œuvre de la formation ;- Réaliser les débriefings après avoir retiré les EPI, s’être nettoyé les parties de peau souillées et dans un espace tenu à distance de la zone de brûlage ;- Le passage des formateurs devant un ventilateur est désormais interdit.