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autrementen Poitou-Charentes
Entreprendre
p o c h e
En partenariat avec
■ Une économie écologique, solidaire
et créatrice d’emplois■ Tout savoir pour créer son entreprise
et consommer autrement
Une économie écologique,
solidaire et créatrice d’emplois
Tout savoir pour créer
son entreprise
et consommer autrement
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes
Alternatives Economiques Poche
Fondateur, conseiller de la rédaction : Denis ClercEditorialiste : Philippe FrémeauxRédaction : 28 rue du Sentier 75002 Paris tél. : 01 44 88 28 90 [email protected] de la rédaction : Thierry Pech Rédacteur en chef : Guillaume DuvalSecrétaire général de la rédaction : Daniel SallesResponsable des Alternatives Economiques Poche : Camille DorivalCoordination de ce numéro : David BelliardOnt également participé à ce numéro : Gaëtan Briard, Pascal Mercat, Juliette RaynalSecrétariat de rédaction : Charlotte Chartan, Francis GimeletRédactrices graphistes : Isabelle Alexandre, Odile Al Daghistani et Marie-July BerthelierService de presse : Hélène Creix, Véronique OrlandiDirecteur du développement : David BelliardPartenariats : Camille DorivalDirectrice commerciale : Hélène ReithlerChargée de promotion diffusion : Aïssata Seck
Publicité : L’autre régie www.lautre-regie.frDirecteur de régie : Jérémy MartinetDirecteur de clientèle : Nicolas Chabret Chef de publicité : Anne Pichonnet
Service relations clients : 12, rue du Cap-Vert, 21800 Quétignytél. : 03 80 48 10 25 – fax : 03 80 48 10 [email protected] : 6 numéros, 38 � ; Institutions : 46,50 �Diffusion : en kiosque : Transports presse en librairie : Dif’pop, 81 rue Romain Rolland, 93260 Les Lilas, tél. : 01 43 62 08 07, fax : 01 43 62 07 42 Inspection des ventes : Sordiap : Delphine Pellan, tél. : 01 42 36 92 04, [email protected] : crédits A. Montaufier – F. Roch/Région Poitou-Charentes – MiaPhotogravure-impression : Imprimerie de Champagne, Langres (Haute-Marne)CPPAP 0314 I 84446 - ISSN 1291-1704ISBN 2-35240-056-2 Dépôt légal à parutionImprimé en France/Printed in Francesur papier certifié PEFC
Edité par la Scop-SA Alternatives Economiques,Directeur de la publication : Philippe Frémeaux© Alternatives Economiques. Toute reproduction, même partielle, des textes, infographies et documents parus dans le présent numéro est soumise à l’autorisation préalable de l’éditeur. Toute copie destinée à un usage collectif doit avoir l’accord du Centre français du droit de copie (CFC) : 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70, fax : 01 46 34 67 19.
www.alternatives-economiques.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - �
Avant-propos
Une autre économie est possible
Face à la crise que nous traversons, il existe une économie
sociale, solidaire et écologiquement responsable, dont la
finalité n’est pas que financière. Celle-ci tente de restaurer
les équilibres sociaux, territoriaux et environnementaux,
et contribue à l’élaboration d’un autre modèle pour vivre
autrement. En Poitou-Charentes, ce mouvement, incarné notamment par les
acteurs de l’économie sociale et solidaire (associations, coopératives, mutuelles
et fondations), est actif depuis très longtemps.
Elaboré en collaboration avec le conseil régional de Poitou-Charentes, ce
guide d’Alternatives Economiques a pour ambition d’illustrer une des formes que
peut emprunter cette « autre » économie, qui entend promouvoir une économie
soutenable. Vous y trouverez des informations pratiques et des portraits de celles
et ceux qui en sont les acteurs.
Economie pour vivre autrement, croissance verte, nouveau dialogue social… :
autant d’expressions que les trois premières parties de ce guide tentent d’illustrer
par des focus sur des initiatives aussi diverses que, par exemple, la production
de voitures électriques ou les groupements d’employeurs.
Si vous avez des projets pour créer une entreprise ou réorienter votre pro-
duction vers des biens plus écologiques, si vous souhaitez vous investir dans
l’économie sociale et solidaire, la quatrième partie, « Entreprendre autrement »,
vous aidera à choisir le statut le mieux adapté et vous donnera des pistes pour
créer et développer votre activité.
La cinquième partie de ce guide s’adresse plus particulièrement à celles et ceux
qui cherchent à consommer autrement. Alimentation, logement, santé, services
aux personnes, mais aussi biomatériaux, photovoltaïque… : les domaines sont
nombreux où chacun d’entre nous, par ses choix de consommation, peut par-
ticiper à une économie plus humaine. Dans tous les aspects de la vie courante,
des entreprises et des associations proposent des produits qui s’inscrivent dans
une démarche écologiquement et socialement responsable.
Enfin, ce guide se conclut sur les actions conduites au niveau international,
car l’élaboration de nouvelles solidarités entre les populations et les cultures sont
aussi l’une des expressions d’un nouveau modèle économique plus équilibré.
Ainsi, que vous soyez consommateurs, épargnants, élus locaux, créateurs
d’entreprise ou salariés, ce guide a pour vocation de vous accompagner dans la
recherche d’une économie ancrée dans son territoire régional ; une économie
qui tient compte des enjeux sociaux et environnementaux.
� David Belliard
Une économie pour vivre autrement
C’est en s’appuyant sur une économie sociale et solidaire depuis longtemps présente sur son territoire que la région Poitou-Charentes fait face aux défis sociaux et environnementaux actuels.
� - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i
Une économie pour vivre autrement
F. R
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Cha
rent
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Constructions basse consommation près de Niort, dans les Deux-Sèvres. Développer une économie pour vivre autrement, c’est notamment soutenir de nouvelles filières, comme celle de l’éco-construction.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - �
Une économie pour vivre autrement
Une économie sociale, solidaire et écologiqueLa région peut s’appuyer sur de nombreuses expériences, parfois an-
ciennes, pour développer une économie sociale, solidaire et écologique.
Le Poitou-Charentes est depuis très longtemps un lieu où s’inventent de
nouvelles formes d’économie et de solidarité entre les populations et
les territoires. Ainsi, pour répondre aux besoins ponctuels de main-d’œuvre
des exploitants agricoles et des artisans, tout en permettant aux salariés de
bénéficier d’un véritable contrat de travail, des groupements d’employeurs
se sont développés dès les années 1980. Ils représentent aujourd’hui un
modèle alternatif à celui du travail intérimaire, qui répond tout à la fois
aux besoins de flexibilité des entreprises et à ceux des salariés de voir leurs
parcours professionnels sécurisés (voir page 33).
Vers un nouveau modèleAutre exemple emblématique, plusieurs mutuelles d’assurance ont leur
siège dans les Deux-Sèvres, notamment à Niort. Plusieurs d’entre elles,
comme la Maif, la Macif ou la Maaf, sont des poids lourds dans le secteur
de l’assurance des biens et des personnes. Organismes à but non lucratif,
elles constituent une alternative aux assurances privées. Au départ, elles ne
regroupaient que quelques milliers de personnes. Aujourd’hui, elles comp-
tent plusieurs millions de sociétaires. Elles marquent la réussite, dans le
Née au XIXe siècle afin d’orienter la production
de biens et de services vers l’intérêt du plus grand
nombre, l’économie sociale applique une gouver-
nance fondée sur le principe « une personne = une
voix ». C’est dans les années 1970 que le concept
d’économie solidaire fait quant à lui son apparition,
mettant en avant des activités économiques alter-
natives pour les personnes en situation d’exclusion.
En 1981, l’économie sociale et solidaire (ESS) est
officiellement reconnue. Gestion démocratique,
mixité des ressources, non-lucrativité individuelle,
utilité collective ou sociale du projet constituent
les piliers de cette autre économie (voir également
encadré page 37).
Sur la base d’une exploitation de l’étude « Connais-
sance locale de l’appareil productif » de l’Insee (2008),
ce secteur représenterait 12,5 % de l’emploi salarié
en Poitou-Charentes. Une proportion qui place la
région en troisième position des régions françaises
dans ce domaine. L’économie sociale et solidaire y
compte autour de 70 000 emplois, répartis dans
près de 7 000 structures, dont plus de 5 500 asso-
ciations, 1 167 coopératives, 224 mutuelles et 14 fon-
dations. Le secteur est en pleine croissance. En
témoigne sa progression dans la région depuis
2004 : 30 % d’entreprises et 20 % de salariés en
plus. Cette économie représente désormais 1 sala-
rié sur 6 dans le secteur privé.
L’ESS en Poitou-Charentes voit une part importante
de ses activités consacrées à la finance et à l’assu-
rance. Cette spécificité vient de son histoire, la ville
de Niort étant connue pour être la capitale des
mutuelles. La préfecture des Deux-Sèvres abrite
ainsi les sièges nationaux de grandes mutuelles
d’assurance comme la Maif, la Macif ou la Maaf.
Gaëtan Briard
• Pour en savoir plus : le site de l’Observatoire natio-
nal de l’économie sociale et solidaire www.cncres.org/
accueil_cncres/observatoire_de_less
L’économie sociale et solidaire en Poitou-Charentes
10 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i
Une économie pour vivre autrement
secteur de l’assurance, d’un modèle mutualiste qui s’appuie sur des valeurs
de solidarité et de coopération.
Aujourd’hui, face à la crise économique et écologique et à l’accroisse-
ment des inégalités, ces valeurs constituent des ressources pour inventer
un nouveau modèle de développement qui intègre les contraintes envi-
ronnementales et participe à réduire les fractures sociales et territoriales.
Création de produits écologiques, mise en place de nouveaux modes de
production rejetant moins de gaz carbonique, développement d’une agri-
culture biologique…, cette croissance verte (voir pages 16 et suivantes) ouvre
de nouvelles perspectives pour l’amélioration de la qualité de vie et génère
des emplois d’un nouveau type.
Les pouvoirs publics en première ligneDans cette transformation de notre modèle de développement, les pouvoirs
publics ont un rôle important à jouer. Ainsi, la Région Poitou-Charentes a
engagé une politique qui se traduit par la création et la mise en place d’un
ensemble d’outils et de dispositifs. Ces derniers permettent à la fois d’ini-
tier de nouveaux projets et de les accompagner, et tentent aussi de garantir
leur pérennité. La Région constitue un interlocuteur essentiel pour les
entreprises qui souhaitent orienter une partie ou la totalité de leur activité
vers des productions écologiques et des modes d’organisation favorisant
la coopération et le respect des salariés. Financeur, mais aussi partenaire
dans le cas de certains projets, comme pour Mia Electric et la production
d’automobiles électriques (voir article ci-après), le conseil régional soutient
de nouvelles filières industrielles.
Soucieux de développer l’activité régionale, il encourage une économie
de proximité, qui bénéficie d’abord aux territoires sur lesquels elle est im-
plantée. Pour cela, il favorise les circuits courts, c’est-à-dire réduisant le
nombre d’intermédiaires et la distance géographique entre le producteur et
le consommateur, et a mis en place des outils de sécurisation des parcours
professionnels (voir pages 27 et suivantes).
Cette stratégie intègre les volets social, écologique et économique, et ce
d’autant plus que la collectivité régionale soutient le développement d’un
marché pour les produits issus de la croissance verte. En effet, afin de favo-
riser leur utilisation par les consommateurs, des aides sont proposées. Par
exemple, la Région a soutenu l’acquisition par les particuliers de panneaux
solaires. De la même manière, les investissements en matériels d’aménage-
ment, d’équipement et de stockage des eaux de récupération peuvent faire
l’objet de subventions.
Comment ce modèle économique, porteur d’un mieux-vivre ensemble,
se met-il en place dans la région ? Cette partie est là pour répondre à la
question.
David Belliard
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 11
Une économie pour vivre autrement
Une logique différenteGérard Andreck, président du groupe Macif, revient sur les principes
de fonctionnement des mutuelles et les valeurs qui les fondent.
Vous soulignez sur le site de la Macif que celle-ci n’est pas une entreprise d’assurances tout à fait comme les autres. Pouvez-vous préciser ?
La Macif est une entreprise d’économie sociale. A ce titre, elle n’est pas
dans la même logique économique qu’une société d’assurances tradition-
nelle. Cette dernière se situe dans une démarche de rentabilité à court terme
et défend des intérêts individuels, son bénéfice est reversé aux actionnaires
selon leur apport en capital. Alors que la Macif est une société de personnes
rassemblées autour d’un projet commun : se protéger mutuellement aux
meilleures conditions possibles. Ainsi, nos sociétaires sont collectivement
assureurs et individuellement assurés ; les fruits de la performance profitent
à tous de la même manière.
Pour quelles raisons les mutuelles se sont-elles créées et/ou installées en Poitou-Charentes ?
Deux raisons expliquent l’implantation historique des mutuelles dans le
bassin niortais. La première est qu’il existe en Poitou-Charentes une culture
d’économie sociale très ancienne, particulièrement en matière de coopéra-
tives agricoles. C’est de cette culture que se sont inspirés les instituteurs pour
créer leur mutuelle d’assurance en 1934 : la Maif. La seconde raison réside
dans le phénomène de « contagion » qui a eu lieu ensuite dans cette région.
Devant le succès rencontré par la Maif, les artisans ont repris l’idée, et c’est
ainsi qu’est née la Maaf en 1950. Dix ans plus tard, des petits commerçants
et des patrons de PME, soutenus par la Maif et la Maaf, ont à leur tour créé
leur propre mutuelle, la Macif, mutuelle d’assurance des commerçants et
industriels de France.
Comment expliquez-vous le succès des mutuelles depuis leur création ?Les mutuelles en général, qu’elles assurent des personnes ou des biens,
agissent en quelque sorte comme des groupements de consommateurs qui
tirent leur force de leur nombre. La finalité de ce collectif, une fois encore, est
de se protéger aux meilleures conditions possibles, selon le meilleur rapport
qualité/prix, en faisant jouer la solidarité. Si l’on y ajoute une gestion démo-
cratique et la recherche d’un développement durable, je pense que l’on a les
principales raisons qui font le succès des mutuelles, et plus globalement de
l’économie sociale.
Propos recueillis par D. B.
Gérard Andreck,président du groupe Macif
D. R
.
12 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i
Une économie pour vivre autrement
Des initiatives pour inventer une autre économieDeux initiatives illustrent l’évolution de l’économie régionale vers un
modèle favorisant la production de biens innovants, plus respectueux de
l’environnement, ou de nouveaux liens de solidarité entre les salariés.
Mia ou la voiture électrique comme défi régional« Nous avons atteint nos prévisions ! La production de nos voitures élec-
triques commencera avant l’été 2011, et plusieurs contrats de vente avec des
collectivités comme La Rochelle, Nice, Niort ou Caen ont été signés. Nous
devrions atteindre nos objectifs de vente. » Laurent Buffeteau, PDG de Mia
Electric, ne cache pas sa satisfaction de voir bientôt sortir des chaînes de
production ces véhicules électriques d’un nouveau
genre destinés en premier lieu aux entreprises
et aux collectivités, mais aussi aux particuliers,
comme voitures d’appoint non polluante. Il faut
dire que la société revient de loin. En 2009, le sous-
traitant automobile, qui s’appelait alors encore
Heuliez, a été menacé de liquidation judiciaire
et a essuyé le refus d’aide du Fonds stratégique
d’investissement (FSI), piloté par l’Etat, de lui
accorder une aide de 10 millions d’euros. Mais
la mobilisation de ses salariés et de sa direction
ainsi que celle des collectivités locales, comme le
conseil régional, ont permis à l’entreprise de ne
pas disparaître et de mettre au point un modèle
de véhicule électrique novateur.
La Région actionnaireDès janvier 2008, un appel à projets régional
a été lancé pour développer une filière de pro-
duction de véhicules électriques sur le territoire
picto-charentais. En investissant 5 millions d’euros
dans Mia Electric, la Région a ainsi permis à cette
entreprise d’assurer la phase de conception de ses
nouveaux produits. Les fonds débloqués ont en outre
favorisé sa recapitalisation dans le cadre d’un parte-
nariat avec Kohl, un industriel allemand, qui en est
aujourd’hui l’actionnaire principal. « L’investissement
de la Région était certes risqué, mais la collectivité
est devenue un partenaire stratégique majeur pour
Mia Electric », souligne Laurent Buffeteau. Loin de D. R
.
La Mia est une voiture d’appoint, destinée aux entreprises et aux collectivités, mais aussi aux particuliers..
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 13
Une économie pour vivre autrement
limiter ses financements à de simples subventions, la Région est aujourd’hui,
avec 30 % des parts, l’un des actionnaires de la PME. C’est la première fois
qu’une collectivité régionale participe au capital d’une entreprise privée. Elle
la soutient ainsi dans son développement. La garantie pour un prêt bancaire
de 8 millions d’euros que le conseil régional a apportée afin de permettre à
la société de poursuivre son activité en est une illustration.
En outre, le maintien de l’emploi et le renforcement des compétences
des salariés de Mia Electric ont aussi été une des priorités. Le programme
de sécurisation des parcours professionnels (voir encadré page 29) a ainsi
permis d’éviter des licenciements en proposant aux salariés, pendant la pé-
riode d’activité restreinte de l’entreprise, des formations tout en maintenant
une grande partie de leur rémunération. Mia Electric peut ainsi s’appuyer sur
ces personnels pour développer sa production. Et alors qu’elle ne comptait
que 35 salariés en 2010, elle en emploie actuellement près de 200, et devrait
atteindre les 250 dans la phase de production en série.
« Mais le soutien de la Région ne s’arrête pas à ses financements directs,
ajoute Laurent Buffeteau. La collectivité nous aide aussi en favorisant l’achat
de véhicules électriques et en participant activement à la communication de
l’entreprise sur ses produits. » En effet, outre les actions de communication
effectuées par les représentants du conseil régional, des aides à l’achat de
véhicules électriques permettent aux particuliers d’en acquérir un au prix
de 13 500 euros, tandis que la Région a déjà passé commande de véhicules
pour compléter sa flotte automobile.
La Région Poitou-Charentes a conçu de nombreuses
aides pour soutenir la formation et encourager
l’entrepreneuriat et la « consommation verte ». Le
site du conseil régional, www.poitou-charentes.fr,
présente dans sa rubrique « La Région vous aide »
l’ensemble des dispositifs disponibles.
Pour chaque dispositif, vous pouvez savoir qui
sont les bénéficiaires potentiels, quel est le mon-
tant de l’aide, quelles sont les conditions d’ob-
tention et les démarches administratives à ac-
complir. Le portail classe les aides soit par profil
de structures (association, entreprise, etc.), soit
par thème (croissance verte et emploi, éducation
et formation, culture et sport, etc.). Cette naviga-
tion, très simple, permet de connaître rapidement
les aides auxquelles vous pouvez prétendre, que
vous soyez salarié, entrepreneur, jeune diplômé,
ou que vous souhaitiez acheter un véhicule, même
un vélo, électrique !
La Région offre en effet un large éventail de
soutiens financiers. Le portail reprend ainsi en
détail le Pacte pour l’emploi des jeunes (voir aussi
page 30), mis en place depuis la fin 2010 à desti-
nation des 15-25 ans. Les porteurs de projets in-
novants y trouveront également les aides qui leur
sont consacrées. Les dispositifs en faveur d’une
économie sociale, solidaire et écologique y sont
eux aussi décrits (voir aussi page 55). De plus, les
personnes souhaitant développer une activité dans
les secteurs sanitaire, social ou culturel pourront
trouver des informations précieuses sur les soutiens
financiers créés par la Région.
Enfin, que vous ayez un projet de création ou de
reprise en Scop, d’entreprises innovantes ou d’as-
sociations, que vous cherchiez à consommer autre-
ment ou que vous souhaitiez obtenir des informa-
tions sur des initiatives innovantes en termes de
dialogue social, ce guide recense de nombreuses
aides et soutiens régionaux.
G. B.
• Retrouvez le détail de toutes ces aides sur le site du
conseil régional (www.poitou-charentes.fr/services-en-
ligne/guide-aides) et tout au long de ce guide.
Connaître les aides du conseil régional de Poitou-Charentes
14 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i
Une économie pour vivre autrement
Cepam : de la crise à la Scop« En 2008, nous étions comme un bateau sans capitaine, se souvient
Christabelle Chollet, PDG de Cepam, société industrielle spécialiste du lam-
bris décoratif. Mais nous n’avions pas envie de couler ! » De cette volonté des
cadres de l’entreprise et de ses salariés va naître le projet de reprise sous forme
de société coopérative de production (Scop). Alors qu’en septembre 2008,
Cepam est à vendre, les salariés se mobilisent pour continuer de livrer les
clients et se lancent dans la constitution d’un dossier de reprise de la société.
Ils s’appuient pour cela sur l’aide des responsables de l’union régionale des
Scop et sur la mobilisation des acteurs locaux (commune de Mauzé-sur-le-
Mignon, dans les Deux-Sèvres, la communauté d’agglomération de Niort
et le conseil régional). « C’était un très gros travail, souligne Christabelle
Chollet, mais nous savions que Cepam bénéficiait d’une compétence et d’un
savoir-faire reconnus en France comme en Europe. »
Après un plan social, le projet de reprise aboutit : 62 salariés sur 80
investissent en moyenne l’équivalent de deux mois de salaire dans la coo-
pérative (ils seront 70 quelques mois plus tard) et la société bénéficie d’un
capital de 360 000 euros (420 000 euros en 2011), suffisant pour répondre
aux engagements courants.
Des acteurs locaux mobilisésCette reprise s’accompagne d’un recentrage de l’entreprise, qui s’était
fortement diversifiée, sur ses activités historiques liées au lambris décoratif,
marché sur lequel elle est très compétitive. « Le rôle des acteurs locaux a été
« En France, le secteur du photovoltaïque
est en surchauffe », a estimé le gouver-
nement, qui craint une importation mas-
sive et polluante de panneaux chinois à
bas coût. Le 22 février 2010, le Premier
ministre a présenté
de nouvelles règles
du jeu pour cette
filière. Principales
mesures : une baisse
de 20 % du tarif de
rachat de l’électricité
solaire aux particu-
liers, la mise en place
d’appels d’offres
pour les installations
les plus puissantes et des exigences en-
vironnementales accrues.
Ces mesures sont vues par les acteurs
de la filière photovoltaïque de la région
Poitou-Charentes comme un coup dur. Ils
estiment que près de 25 000 emplois se-
raient ainsi menacés.
La Région, qui a développé un plan solaire
de près de 400 millions d’euros depuis
janvier 2008, a de ce fait décidé de créer
un « fonds de résistance photovoltaïque ».
Des financements seront alloués pour
aider les installateurs de panneaux à main-
tenir ou reprendre leur activité. Une société
d’économie mixte régionale gérera ce
dispositif qui sera doté d’un plan d’inves-
tissement pour développer la capacité de
production photovoltaïque d’énergie. Plan
d’investissement qui sera financé sur les
crédits du Plan énergie solaire régional,
en place depuis plusieurs années. L’objec-
tif de ces mesures est de favoriser la
production de panneaux solaires en France
et de créer les conditions économiques
favorables au développement de la filière.
Juliette Raynal
Un « fonds de résistance » régional pour le photovoltaïque
La France se situe en quatrième position sur le marché européen de la production d’énergie solaire d’origine photovoltaïque. Sa puissance photovoltaïque est loin derrière celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la République tchèque. Ainsi, sa production était en 2010 sept fois plus faible que celle de son voisin d’outre-Rhin.
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 15
Une économie pour vivre autrement
essentiel, estime Christabelle Chollet. Ainsi, la communauté d’agglomération
niortaise nous vend en crédit-bail les locaux que nous occupons et Cepam en
sera propriétaire en 2016. En outre, les salariés qui ont souhaité devenir asso-
ciés de la coopérative ont été aidés par le conseil régional qui a abondé leur
participation à hauteur de 160 000 euros au total », grâce au dispositif Bourse
tremplin pour l’emploi.
Toutefois, pour assurer sa pérennité, Cepam doit faire face à de nouveaux
défis. Si elle connaît une croissance régulière de son chiffre d’affaires, la
Scop souhaite se positionner auprès de nouveaux marchés et développer
son activité à l’international. Pour cela, elle investit massivement dans la
formation de toutes ses équipes, au travers d’un plan qui a reçu l’aide de
l’Etat et du conseil régional. L’entreprise, déjà leader sur son marché, semble
trouver dans sa transformation en Scop une nouvelle énergie.
D. B.• Pour en savoir plus :
– Sur Mia Electric : www.mia-electric.com
– Sur les aides régionales pour acquérir un véhicule électrique : www.poitou-charentes.fr Cliquez
sur « La région vous aide/Particulier », rubrique « Transports propres ».
– Sur Cepam : www.cepam.com
– Sur les aides pour financer une création ou une reprise d’activité en Scop : voir pages 41 et 55.
– Sur le statut de Scop : voir page 38.
D. R
.
Cepam a été reprise par ses salariés en coopérative en 2008. Au final, 70 d’entre eux, sur 80, ont investi dans son capital.
16 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Vivre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
A. M
onta
ufie
rPour une croissance verte
Répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et créer des emplois, tel est le double objectif de la croissance verte.
Entreprise SVO Eco-industrie, basée dans la Vienne. Cette société, comme 900 autres ainsi que de nombreux chercheurs, est membre du Pôle des éco-industries créé par la Région afin de soutenir l’innovation en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 17
Pour une croissance verte
Allier les exigences environnementales et socialesLes modes de production en Poitou-Charentes intègrent de plus en
plus les exigences environnementales tout en favorisant l’emploi. Une
transformation portée par de nombreuses initiatives locales et encou-
ragée par la Région.
La dégradation de notre environnement, marquée notamment par de graves
dérèglements climatiques, exige de profonds changements dans notre façon
de produire et de consommer. Et sur un autre front, les inégalités sociales ne
cessent de se creuser. Notre modèle de développement économique doit donc
évoluer pour favoriser l’égalité sociale et répondre aux enjeux environnemen-
taux, afin de sortir de la logique d’une production à court terme qui ne prend
pas en compte le caractère limité de nos ressources naturelles.
L’évolution des technologies et des pratiques, associée à la volonté de
nombreux acteurs économiques et porteurs de projets innovants, suscite
l’espoir de cette transformation et d’une croissance « verte ». Des politiques
publiques fortes et volontaristes soutiennent le développement d’une activité
économique dont l’objectif est d’allier excellence environnementale et sociale
et création d’emplois. Elles favorisent les projets centrés sur l’amélioration de
notre qualité de vie, la préservation de nos ressources naturelles, la réduction
de notre dépendance vis-à-vis de matières fossiles limitées, comme le pétrole,
ou du nucléaire, et une meilleure répartition des richesses produites.
Près de 900 millions d’euros investisLe Poitou-Charentes est engagé dans la conversion écologique de son
économie. Depuis 2004, l’excellence environnementale est une priorité de la
politique menée par la conseil régional. Cette orientation s’est traduite par
un investissement de plus de 870 millions d’euros dans des projets porteurs
d’une croissance « verte » et l’adoption, en juillet 2009, d’un Agenda régional
pour la conversion écologique de l’économie et de la croissance verte en
faveur de l’emploi. De nouvelles mesures, annoncées en 2010, concernant
la création de villages écologiques, des aides à l’isolation des logements et
le triplement de la production d’énergies renouvelables d’ici 2020, viennent
renforcer le panel de celles déjà existantes. Elles sont destinées à développer
des domaines aussi essentiels que l’éco-habitat, les énergies renouvelables
ou encore l’agriculture biologique.
Pour mener à bien cette politique, de nombreux outils ont été créés à la
demande des différents acteurs concernés. Ainsi, les pôles des éco-industries
ou de conversion bio sont devenus des interlocuteurs pour les entreprises
et exploitations agricoles (voir respectivement pages 21 et 25). En outre, en
participant financièrement à des fonds d’investissement ou encore à un centre
18 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
d’expertise et de transferts technologiques spécialisé dans la valorisation des
déchets (Valagro carbone renouvelable Poitou-Charentes), la Région propose
moyens technologiques et savoir-faire aux acteurs industriels qui souhaitent
réorienter leurs productions vers les secteurs de la croissance verte. Par
ailleurs, depuis plusieurs années, de nombreux appels à projets régionaux
concernant les éco-produits et éco-procédés ont été lancés. Ils ont permis le
développement de produits innovants à prix compétitifs et la diversification
de plus de 100 entreprises.
La région Poitou-Charentes affiche aujourd’hui un niveau de créations
d’entreprises très élevé, qui a doublé en 2009 par rapport à 2008, pour atteindre
plus de 14 000 créations. L’excellence environnementale, la priorité donnée
au lien social autour de la valorisation des savoir-faire et des compétences
présents sur le territoire, la production décentralisée d’énergies renouvelables
et le soutien à des filières industrielles vertes comme le photovoltaïque ou la
voiture électrique ouvrent des perspectives de créations d’emplois.
Dans ce chapitre, plusieurs éclairages et exemples vous sont donnés pour
mieux comprendre la croissance verte et ses enjeux, ainsi que les politiques
régionales menées dans ce domaine.
David Belliard
« La Région a un rôle essentiel d’entraînement »Le conseil régional de Poitou-Charentes mène une politique volonta-
riste en matière de mutation écologique, sociale et solidaire de son
économie. Explications avec Jean-François Macaire, conseiller régional
et président de la commission en charge de ce sujet.
En quoi consiste la mutation écologique, sociale et solidaire de l’économie ?
Il s’agit de faire évoluer les acteurs économiques vers des procédés de
fabrication et des produits plus respectueux de l’environnement. Par exemple,
l’automobile migre vers le véhicule propre ou l’agroalimentaire vers une
agriculture labellisée « biologique ». Plus largement, ce sont tous les secteurs
d’activité de la région, les transports, le bâtiment, l’énergie, qui peuvent
être réorientés vers ces nouveaux produits et marchés. Les perspectives de
croissance sont très importantes.
Cette réorientation de notre modèle économique appelle de nombreuses
activités complémentaires. En travaillant sur des procédés de production qui
consomment moins de ressources et génèrent moins de déchets, nous créons
de la valeur ajoutée. L’exemple des déchets est à ce titre révélateur. En utilisant
l’énergie qu’ils sont en capacité de produire dans des processus industriels, ce
Jean-François Macaire,président
de la Commission croissance verte
et mutation écologique, sociale et solidaire
de l’économie au sein du conseil régional
Poitou-Charentes
D. R
.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 19
Pour une croissance verte
qu’on considérait comme inutilisable prend de nouveau de la valeur. C’est le
principe de l’écologie industrielle qui, sur certaines zones d’activité, voit des
entreprises échanger qui l’énergie produite par de la vapeur, qui des matières
usagées. Ce qui est inutile pour les uns devient utile pour les autres.
Quelles sont les conséquences de cette transformation sur le travail ?Ce modèle a deux avantages pour les salariés. D’abord, il crée de l’emploi par
la multiplication de nouvelles activités liées à la mise en œuvre de la mutation
écologique de l’économie. Car les entreprises sont incitées à chercher au plus
près de leurs lieux de production leurs fournisseurs et leur main-d’œuvre. La
croissance verte s’appuie sur une logique de solidarité territoriale forte, et
limite les délocalisations de l’activité. Le second avantage pour les salariés
réside dans l’amélioration de leurs conditions de travail et un dialogue social
de qualité. La conversion de l’économie ne peut être obtenue sans l’adhésion
des salariés à ce nouveau modèle de production.
Le lycée Kyoto de Poitiers a accueilli ses premiers
élèves en septembre 2009. Nommé ainsi en référence
au traité international de réduction des émissions
de gaz à effet de serre signé en 1997, il a pour
particularité de fonctionner entièrement avec des
énergies propres.
Sous la direction de l’architecte François Gillard et
à l’initiative de la Région, le projet a débuté en 2004.
L’idée était de construire un complexe écologiquement
propre d’une superficie totale de 16 500 m², pouvant
accueillir 500 lycéens des branches hôtelières et
agricoles et un internat de 54 logements. L’économie
d’énergie a été placée au cœur des travaux de construc-
tion. L’été, ce sont les ouvertures situées au plafond
de la verrière qui assurent la ventilation naturelle.
L’hiver, une cuve de 1 000 m3 stocke l’eau qui est
chauffée grâce à un incinérateur d’ordures proche.
La conception architecturale a également été
optimisée via une enveloppe isolante qui entoure
les bâtiments. Les murs en béton conservent ainsi
la chaleur ou la fraîcheur ambiante selon les saisons.
De la sorte, l’inertie thermique est garantie.
Une installation de panneaux solaires photo-
voltaïques de 800 m2 permet quant à elle de chauf-
fer les lieux et assure une partie de la production
électrique. Celle-ci est agrémentée d’un système
de micro-cogénération [1] qui fonctionne à partir
d’huile de colza. Toutefois, la production énergétique
des panneaux solaires reste insuffisante pour cou-
vrir l’ensemble des besoins du lycée. Ainsi, la partie
cuisine est contrainte d’utiliser du gaz. La consom-
mation du bâtiment en chauffage reste cependant
12 fois moins importante que celle d’un lycée
conforme aux normes thermiques 2004 et celle en
électricité est 32 fois inférieure.
Depuis son inauguration, le lycée Kyoto s’efforce
d’ancrer son activité dans une démarche respectueuse
de l’environnement. Ainsi, de nombreuses manifes-
tations sont régulièrement organisées autour de ce
sujet : débats autour de la déforestation, projection
de documentaires ou encore expositions et animations
sur le thème de la réduction des déchets ménagers
réalisées par les élèves. Juliette Raynal
[1] La cogénération est un principe de production simultanée d’électricité et de chaleur, la chaleur étant issue de la produc-tion électrique ou le contraire. Le terme de micro-cogénération désigne un système de très petite puissance électrique fonc-tionnant selon ce principe.
• Pour en savoir plus : 26 av. de la Fraternité, 86000 Poi-tiers, www.lycee-kyoto.eu
ZOOM / VIENNE Objectif zéro énergie fossile pour le lycée Kyoto
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Le lycée Kyoto, à Poitiers, a une consommation en chauffage douze fois plus faible que celle d’un lycée bâti selon les normes thermiques 2004.
20 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
Quel est le rôle du conseil régional dans ce changement ?Ces changements ne se feront pas simplement par une évolution du
marché. La Région a un rôle essentiel d’entraînement. Elle initie, soutient
et accompagne cette transformation. Nous menons donc dans ce cadre une
politique très volontariste. Ainsi, par une série d’aides incitatives, la Région
accompagne les consommateurs et les acteurs économiques dans de nom-
breux domaines. Un fonds régional d’excellence environnementale, accessible
aux particuliers, mais aussi aux entreprises et aux collectivités, encourage les
achats plus respectueux de l’environnement et les entreprises à reconvertir
leur production vers ces nouveaux produits.
En outre, la Région impulse des projets et prend une part active dans
leur réalisation, comme pour la voiture électrique et le développement du
photovoltaïque [voir l’article page 12, traitant notamment de Mia Electric,
De nombreuses entreprises
montrent par leur activité et leur
développement la pertinence de
la conversion écologique de l’éco-
nomie. Il en est ainsi de la société
coopérative d’intérêt collec-
tif (Scic, voir page 42) Poitou-
Charentes énergies renouvela-
bles (PCER), créée début 2008.
Basée à Poitiers, elle fait figure
de projet pilote en matière de
développement du photovoltaïque
dans la région. Développeur et
exploitant de centrales de pro-
duction d’électricité renouvelable,
et dans un premier temps sur le
solaire, la Scic accompagne les
collectivités territoriales ou le
secteur privé dans leur projet
d’installation de tels équipements.
Son principe est de leur proposer
des montages clés en main.
La coopérative intervient à tou-
tes les étapes du projet : de la
pose des panneaux à leur main-
tenance, en passant par leur
exploitation. En effet, la Scic gère
également l’exploitation de l’élec-
tricité ainsi produite, celle-ci
pouvant être consommée sur
place ou acheminée vers un réseau
de distribution. A moyen terme,
la coopérative ambitionne d’in-
vestir sur plus de 22 000 m2 de
toitures dans la région. « Notre
objectif est d’être un dynamiseur
dans ce secteur, précise Guillaume
Girard, un des deux salariés de
la structure. Le but est de déve-
lopper des projets visibles pour
inciter d’autres personnes à in-
vestir le créneau de l’énergie
photovoltaïque. »
Après plus de deux ans d’acti-
vité, le bilan est globalement
positif : au premier trimestre 2011,
la production de l’ensemble des
installations s’élevait à plus de
324 000 kWh, ce qui équivaut à
la consommation de 129 foyers
composés chacun de quatre per-
sonnes.
A l’origine de ce projet, le conseil
régional, EDF et la Caisse des dé-
pôts et consignations ont fédéré
des partenaires régionaux comme
le Pôle des éco-industries. Cette
initiative rentre dans le cadre du
Plan énergie solaire régional lancé
en 2008. Mais l’objectif est de
développer à grande échelle l’en-
semble des énergies renouvelables
pour assurer une production et
une consommation d’électricité
plus responsables et respectueuses
de l’environnement. « Les recettes
générées par les premiers projets
doivent servir à en financer
d’autres », explique Guillaume
Girard. Pour la Scic, l’activité ne
devrait donc pas faiblir.
Gaëtan Briard
• Contact : Scic Poitou-Charentes
énergies renouvelables, 3 rue
Raoul-Follereau, 86000 Poitiers,
tél. : 05 49 50 77 25, site : www.pcer.fr
ZOOM La Scic Poitou-Charentes énergies renouvelables
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Lycée Paul-Guérin, à Niort. La Scic Poitou-Charentes énergies renouvelables exploite quatre centrales photovoltaïques comme celle installée sur le toit de ce lycée.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 21
Pour une croissance verte
ainsi que, sur le photovoltaïque, le « Zoom » page ci-contre et l’encadré
page 14, NDLR]. Pour cela, nous nous appuyons sur le réseau de petites
et moyennes entreprises de Poitou-Charentes en mettant à leur disposi-
tion des moyens afin de s’orienter vers les nouveaux marchés créés par la
croissance verte et en favorisant les collaborations, comme le fait le Pôle
des éco-industries, labellisé pôle régional de compétitivité. Par ailleurs, le
Fonds de co-investissement Poitou-Charentes (FCI) permet d’investir dans
des PME régionales (voir page 22).
Quels sont vos prochains chantiers ?Nous travaillons actuellement sur l’épargne salariale. Les épargnants sont
des acteurs économiques importants, qui peuvent participer au financement
d’une économie régionale. La création de fonds d’épargnants pourrait être
une piste à développer…
Propos recueillis par D. B.
« Notre pôle a pour priorité de réduire les émissions de gaz à effet de serre »Le Pôle des éco-industries a pour mission de réduire, par l’innovation,
les émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, cette structure ras-
semble et soutient des entreprises, des chercheurs et des formateurs,
impliqués dans les éco-industries et les éco-activités. Entretien avec
Jacques Barbier, son président.
Comment est né le Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes ?Celui-ci est né à la suite de plusieurs forums participatifs organisés en
Poitou-Charentes, à l’initiative du conseil régional, avec des industriels
autour de la question : peut-on créer de la richesse dans la région, et donc
Jacques Barbier,président du Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes
D. R
.
Le Pôle des éco-industries est un pôle de com-
pétitivité régionale dont la mission est de soute-
nir l’innovation et d’accompagner le développement
des entreprises de Poitou-Charentes qui contri-
buent à réduire les émissions de gaz à effet de
serre. Il regroupe 900 entreprises, qui représentent
environ 18 000 emplois, et anime un réseau de
700 chercheurs sur toute la région. Ces acteurs,
impliqués dans la lutte contre les dérèglements
climatiques et pour la préservation de l’environ-
nement, trouvent dans le pôle un soutien pour
développer des travaux de recherche, ainsi que
concevoir et mettre en œuvre de nouveaux pro-
cédés, produits et services innovants.
• Contact : http://eco-industries.poitou-charentes.fr,
tél. : 05 49 44 64 96.
Le Pôle des éco-industries
22 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
de l’emploi, en imaginant une industrie qui proposerait des produits plus
respectueux de l’environnement ? Cette démarche, qu’on appelle aujourd’hui
la « croissance verte », a donc été initiée dès le début avec les industriels.
Devant le succès de ces forums, il a été décidé de créer une association,
devenue l’actuel Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes. Centrée sur
le soutien à l’activité économique régionale, la structure est labellisée Pôle
de compétitivité régionale et regroupe aujourd’hui les industriels, les cher-
cheurs et les formateurs impliqués dans les domaines des éco-industries
et éco-activités.
Quel est l’objectif du pôle ?Notre priorité est de réduire les émissions de gaz à effet de serre en nous
appuyant sur l’innovation. Nous travaillons sur deux versants pour atteindre
cet objectif : la substitution du carbone fossile par du carbone renouvelable
et l’économie de carbone fossile.
Dans ce cadre, quelles sont vos principales missions ?Au-delà de la définition d’axes de développement stratégiques sur le
territoire, qui permettent d’impulser des projets et des actions dans ces
domaines, nos missions sont de fédérer les compétences régionales dans le
domaine des éco-industries, d’accompagner les programmes de recherche
et développement pouvant conduire à la création d’éco-industries dans
la région et, enfin, de développer des actions pour accompagner les dé-
marches initiées par les industriels vers l’éco-industrie, notamment par
de la formation.
Le pôle intervient donc sur toute la chaîne de création et de développe-ment des éco-industries…
Il faut se rappeler que l’essentiel des entreprises de la région sont de petite
ou moyenne taille. Elles n’ont donc pas les moyens humains, logistiques et
financiers de développer des projets d’envergure. Le pôle intervient donc
en soutien pour ce tissu d’entreprises très variées. Par exemple, nous les
mettons en relation les unes avec les autres ou nous les accompagnons
dans le montage de leur dossier pour des aides financières. En outre, nous
menons des actions d’accompagnement pour les entreprises qui souhaitent
obtenir des certifications reconnaissant leurs actions en faveur du respect
de l’environnement.
Notre action se traduit aussi par le soutien à des projets de recherche dans
les domaines de l’agro-industrie, du développement de nouveaux carburants
ou encore des plantes aromatiques… Le pôle assure parfois le portage et la
coordination de projets regroupant plusieurs entreprises et centres de re-
cherche, comme ce fut le cas pour le développement de contenants horticoles
biodégradables (pots, bacs...). Dans ce cadre, notre équipe accompagne les
porteurs de projet pour l’obtention d’aides financières auprès de partenaires
publics. Ainsi, certains d’entre eux ont pu bénéficier de financements, au
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 23
Pour une croissance verte
travers de la mise en place d’un appel d’offres intitulé « Eco-produits, éco-
procédés », avec le conseil régional, l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Etat et Oséo. De plus, le pôle soutient le
développement de pilotes industriels, qui sont des prototypes permettant
de s’assurer de la faisabilité industrielle des recherches menées.
Et qu’en est-il de la formation ?Des formations sont proposées pour accompagner la mise en œuvre de
nouvelles technologies. Un exemple : la vente de voitures électriques exige
que des mécaniciens aient le savoir-faire et les compétences pour effectuer
l’entretien de ces nouveaux produits. Les éco-industries appellent la création
de nouveaux métiers, et donc de formations spécifiques.
Le pôle a de ce fait pour mission d’identifier les nouveaux besoins en for-
mation de ses adhérents et de solliciter les universités et écoles pour adapter
les formations existantes aux évolutions technologiques. Des salariés ou
adhérents de l’association interviennent ainsi dans le cadre d’enseignements
universitaires pour sensibiliser et former les étudiants sur l’éco-conception
ou encore l’éco-habitat. En parallèle, le pôle propose avec ses partenaires des
formations ponctuelles, comme sur l’utilisation du logiciel « Bilan produit »
avec l’Ademe ou encore sur l’éco-communication.
Quels sont les axes d’intervention du Pôle des éco-industries ?Le réseau est aujourd’hui très bien structuré et travaille sur de nombreux
thèmes définis comme prioritaires : l’agro-industrie, l’éco-conception, la
mobilité durable ou encore les énergies renouvelables. Dans le domaine
des déchets, les perspectives de croissance sont très importantes : au regard
On a aujourd’hui oublié que les premiers plastiques
étaient réalisés à base de bois ou d’autres matières
que le pétrole. Depuis 2005, l’entreprise Futuramat,
installée à Vouneuil-sous-Biard, dans la Vienne, en
partenariat avec le centre de recherches spécialisé
Valagro carbone renouvelable, à Poitiers, et avec le
soutien du Pôle des éco-industries de la région,
fabrique et commercialise des agro-plastiques. Son
crédo : « La protection de l’environnement devient
un facteur de compétitivité. » Elle propose une
gamme de produits composites à base de matières
végétales (comme le blé ou la fibre de bois) qui sont
à la fois adaptés aux besoins de l’industrie plastur-
gique et partiellement ou totalement biodégradables.
Outre que les matériaux végétaux utilisés sont re-
nouvelables, les agro-plastiques émettent moins de
gaz à effet de serre tant au moment de leur fabri-
cation que de leur destruction.
G. B.• Contacts :– Futuramat, 7 allée des Fauvettes, 86580 Vouneuil-sous-
Biard, tél. : 05 49 89 04 50, site : www.futuramat.fr
– Valagro carbone renouvelable Poitou-Charentes,
40 av. du Recteur-Pineau, 86022 Poitiers Cedex, tél. :
05 49 45 40 28, site : www.valagro-rd.com, courriel :
ZOOM / VIENNE Futuramat, et le plastique devient « vert » !
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Futuramat produit des agro-plastiques à base de matières végétales qui sont tout ou partie biodégradables.
24 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
[1] Pour en savoir plus, allez sur www.coopdefrance. coop, le site de la Fédération des coopératives de France, qui regroupe les coopératives agricoles.
de la limitation de nos ressources naturelles, à l’instar de ce qui se passe
pour le cuivre, la réutilisation de nos déchets est un enjeu écologique et
économique de première importance. Pour y répondre, le pôle a lancé des
initiatives dans le domaine de la valorisation des déchets. Mais il va encore
plus loin, puisqu’il souhaite accompagner ses adhérents vers une démarche
de performance globale. Au-delà du recyclage ou de l’utilisation de maté-
riaux plus respectueux de l’environnement, il encourage les entreprises à
adopter une approche en termes de « cycle de vie » ou d’éco-conception,
une démarche d’écologie industrielle ou de responsabilité sociale et envi-
ronnementale.
Propos recueillis par D. B.
Pour une autre agricultureSi les coopératives agricoles restent très dynamiques dans la région, la
conversion des exploitations au bio n’en est encore qu’à ses débuts.
Avec plus de 22 000 exploitations, le secteur agricole en Poitou-Charentes
compte de nombreuses coopératives. Elles ont pour principe de re-
grouper des exploitants, les plus connues étant celles qui offrent des services
en amont et en aval de l’activité agricole [1]. On trouve ainsi des coopératives
d’approvisionnement, qui achètent du matériel, des engrais… Il peut aussi
s’agir de coopératives agroalimentaires, qui stockent et commercialisent les
produits sous une forme brute ou transformée, parfois sous un label valorisé.
Certaines peuvent proposer d’autres services, à l’instar des coopératives d’uti-
lisation de matériel agricole (Cuma), qui peuvent embaucher du personnel
qu’elles mettent à disposition de leurs membres : elles deviennent alors des
groupements d’employeurs.
Cependant, si la coopération est bien implantée dans la région, seulement
4 % des exploitations sont consacrées à des productions biologiques. Pourtant,
les consommateurs sont de plus en plus nombreux à être à la recherche de
denrées de qualité, produites selon des modalités respectueuses de l’envi-
ronnement et dans un souci de préservation de la santé. Les produits issus
de l’agriculture biologique répondent parfaitement à cette demande. Mais la
conversion des exploitations à ce type d’agriculture n’est pas simple, elle exige
notamment l’acquisition de compétences spécifiques et des investissements
importants. C’est la raison pour laquelle la Région Poitou-Charentes a mis en
place un plan agriculture biologique pour la période 2008-2012. Du dévelop-
pement de l’agriculture biologique à celui des circuits courts, en passant par
la promotion d’une alimentation de qualité, huit actions prioritaires ont ainsi
été développées. En outre, des outils ont été mis en place via la création en
2010 du Pôle conversion bio Poitou-Charentes (voir ci-après).
D. B.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 25
Pour une croissance verte
« Les conversions à l’agriculture bio : une démarche de longue haleine »Le Pôle conversion bio Poitou-Charentes est une plate-forme d’informa-
tion et d’échanges entre acteurs du monde agricole impliqués dans le dé-
veloppement du bio. Entretien avec son directeur, Jean-Pierre Gouraud.
Quel est le principe du Pôle conversion bio ?Si on veut que l’agriculture biologique se développe dans la région, il faut
mettre toutes les structures qui accompagnent le monde agricole autour de la
table : chambres d’agriculture, banques… Tous ces acteurs qui ne se côtoient
pas forcément peuvent, dans le cadre du pôle, travailler ensemble. En outre,
ils ont avec notre structure la possibilité de mutualiser leurs ressources et de
relayer des informations sur l’agriculture biologique, ses acteurs, ses débouchés
et les aides qui existent dans ce domaine.
38 millions d’euros de chiffre
d’affaires, 180 salariés et près
de 450 producteurs. Même si Guy
B o n n e a u , d i r e c t e u r d e
Sèvre & Belle, continue de parler
d’une « petite PME parmi les
grands groupes », la coopérative
laitière a fait sa place. Fondée
en 1893 par des producteurs de
lait du Poitou-Charentes, Sè-
vre & Belle a développé des pro-
duits de haute qualité dans le
beurre et les fromages, présents
dans tous les circuits de distri-
bution. « 20 % des ventes se font
à l’international », souligne
d’ailleurs Guy Bonneau.
Preuve qu’une coopérative
agricole peut tout à la fois se
développer et maintenir des rè-
gles de fonctionnement démo-
cratiques propres au statut coopé-
ratif, « les producteurs adhérents
continuent de se retrouver en
assemblée générale et votent à
bulletin secret pour leurs repré-
sentants en conseil d’adminis-
tration, explique Guy Bonneau.
Pour ma part, je suis nommé par
ce dernier et je lui rends des
comptes au moins une fois par
mois. » Pour le directeur, ce fonc-
tionnement « parfois un peu
lourd » permet toutefois de « met-
tre l’homme au cœur du projet
de l’entreprise et de garantir un
réel investissement des produc-
teurs ». La coopérative s’appuie
sur cette cohésion pour se dé-
velopper.
Et si elle affiche sur ses produits
leur origine « sans OGM », elle
cherche aussi à constituer une
offre issue de l’agriculture biolo-
gique. Toutefois, les producteurs
de lait bio sont très disséminés
sur le territoire, rendant la collecte
journalière de lait très onéreuse
et les produits finaux peu com-
pétitifs. Ces contraintes rendent
d’autant plus saillant le besoin
d’un accompagnement spécifique
pour le développement de ce type
de produits. D. B.
• Contact : Société coopérative agri-
cole Sèvre & Belle, 79370 Celles-sur-
Belle, tél. : 05 49 32 89 09, site : www.
coop-sevrebelle.fr
ZOOM / DEux-SèVRES Sèvre & Belle : une coopérative laitière pas comme les autres
Régi
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La coopérative laitière Sèvre & Belle, fondée en 1893, emploie aujourd’hui 180 sala-riés et regroupe quelque 450 producteurs.
Jean-Pierre Gouraud,directeur du Pôle conversion bio Poitou-Charentes
D. R
.
26 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii
Pour une croissance verte
Quelles sont les actions du pôle pour soutenir les producteurs souhaitant convertir leur exploitation à l’agriculture biologique ?
Des conseillers sont à disposition pour accompagner ces producteurs dans
leur projet de conversion. Ils définissent avec eux des objectifs en fonction de la
situation de l’exploitation, ils assurent une formation et
les assistent pour le montage des dossiers de demande
d’aides financières. C’est particulièrement important
pour les investissements nécessaires à la conversion,
comme l’achat de nouveaux matériels. Enfin, le pôle a
récemment mis en place un numéro Vert pour faciliter
l’accès à ces services.
Quels sont les premiers résultats de votre action ?Les conversions se sont multipliées en 2010. Nous
espérons que le pôle va amplifier les choses ! Notre
démarche est de longue haleine : il s’agit de diffuser
les principes de l’agriculture biologique auprès d’ac-
teurs et d’organisations plus « classiques » et d’offrir au plus grand nombre
d’exploitants la possibilité de faire le choix de l’agriculture biologique.
Propos recueillis par David Belliard et Pascal Mercat
• Contact : Pôle conversion bio Poitou-Charentes, numéro Vert : 0 800 510 620, site : www.
penser-bio.fr/-Passer-au-bio-
La Corab Centr’Atlantique est
une coopérative de 120 producteurs
biologiques de Poitou-Charentes
qui propose des graines et semences
brutes ou transformées à des réseaux
de distribution spécialisés, des huiliers,
des malteurs, etc.
• Contact : 40 F av. de Rochefort,
17400 Saint-Jean-d’Angély,
tél. : 05 46 32 00 20,
site : http://corab.pagesperso-orange.fr,
courriel : [email protected]
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 27
Inventer un autre dialogue social
F. R
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Cha
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Apprentissage, sécurisation des parcours professionnels, groupements d’employeurs… : de nombreux outils existent en région Poitou-Charentes pour favoriser l’emploi et améliorer le dialogue social.
Inventer un autre dialogue socialMettre en place un modèle économique basé sur les logiques de la croissance verte s’accompagne d’un renouvellement des formes du dialogue social et de la création d’outils de sécurisation des parcours professionnels.
28 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii
Inventer un autre dialogue social
Pour une implication de tousLes politiques en faveur de l’emploi, encore plus en période de crise,
doivent se bâtir en collaboration avec tous les acteurs du territoire, en
premier lieu les syndicats d’employeurs et de salariés, mais aussi les
collectivités, les représentants de l’Etat, la société civile, etc.
Un dialogue social de qualité est un des fondements d’une économie plus
respectueuse des hommes et des femmes qui y participent. Historique-
ment organisé autour de la relation entre les représentants des employeurs et
les syndicats de salariés, le dialogue social se transforme. Ce nouveau type de
dialogue regroupe l’ensemble des formes de négociation, de consultation ou
simplement d’échange d’informations entre tous les acteurs (économiques,
sociaux et politiques) du territoire. Il associe des représentants des services
déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales, des organisations profes-
sionnelles et de la société civile sur des questions d’intérêt commun.
Des outils relatifs à la sécurisation des parcours professionnels, à la for-
mation continue et à la valorisation de l’expérience ainsi que des structures
dont l’objectif est d’améliorer le dialogue social ont progressivement été mis
en place, avec tous les acteurs socio-économiques : les entreprises et leurs
organisations représentatives, les syndicats de salariés, les associations, les
structures d’insertion, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, les orga-
nismes de formation… Il s’agit d’enrichir le rôle traditionnel de représentation
des organisations syndicales et de répondre à une double exigence : de securité
professionnelle pour les salariés et de flexibilité pour les entreprises. Cela est
d’autant plus vrai dans un contexte de reconversion des modes de production
et de transformation des emplois que celle-ci implique.
Au-delà de son soutien en matière de veille économique, de santé au travail
et du handicap, ou encore de promotion de l’égalité professionnelle entre les
hommes et les femmes, la Région Poitou-Charentes prend activement part
à cette évolution.
Vous trouverez dans ce chapitre un descriptif des actions menées ainsi que
les informations pratiques qui vous permettront, que vous soyez employeurs
ou salariés, de prendre contact avec les acteurs impliqués dans l’élaboration
de ce nouveau dialogue social.
David Belliard
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 29
Inventer un autre dialogue social
Des outils de reconversionPour accompagner les salariés face aux mutations des modes de pro-
duction, des dispositifs spécifiques ont été mis en place.
Le contrat régional de sécurisation des parcours professionnels
Via ce dispositif, la région Poitou-Charentes garantit un revenu équivalent
à 90 % du salaire net antérieur, dans la limite de 18 mois, aux salariés qui
s’engagent rapidement dans une formation professionnelle qualifiante après
un licenciement économique. • Contact : Région Poitou-Charentes, Direction formation, apprentissage et enseignement
supérieur, service formation, 15 rue de l’Ancienne-Comédie, BP 575, 86021 Poitiers Cedex, tél. :
05 49 55 76 02.
Les plates-formes de reconversionSuite à des plans sociaux, les plates-formes de reconversion permettent,
dans certains bassins repérés par la Région, de mobiliser, en fonction des
« C’était difficile, surtout que
nous ne nous y attendions pas.
Nous avions l’impression que nous
étions solides, que nous pouvions
traverser toutes les turbulences »,
se souvient Bruno Diguet, 49 ans,
dont trente passés au sein du
carrossier Heuliez. Recruté à l’âge
de 17 ans pour un poste d’opéra-
teur de production, Bruno Diguet
a fait toute sa carrière au sein de
l’entreprise, comme son père
auparavant, montant les échelons
« petit à petit ».
Devenu ensuite conducteur de
ligne, il avait la responsabilité du
bon déroulement d’une ligne de
montage du constructeur, et était
ainsi l’un des garants de la qualité
des produits. Jusqu’au jour où il
apprend que la « grande maison »,
comme l’appellent les habitants
de Cerizay, la ville où le fabricant
automobile s’est installé et déve-
loppé, est en grande difficulté
financière et contrainte de se
séparer d’une partie de son per-
sonnel. Bruno Diguet bénéficie
alors du programme de sécurisa-
tion des parcours professionnels,
dispositif né d’un accord entre
l’Etat, l’organisme paritaire col-
lecteur agréé (Opca) de la métal-
lurgie et la Région. Cette dernière
finance le programme à hauteur
d’environ 2,5 millions d’euros.
Ce dispositif comportait une aide
exceptionnelle au plan de forma-
tion ainsi que diverses mesures
destinées à encourager des solu-
tions alternatives de reclassement.
L’un des objectifs étant d’éviter
de licencier des salariés expéri-
mentés dont l’entreprise aura
besoin pour mettre en œuvre son
projet de production de véhicules
électriques. Bruno Diguet entre
dans cette catégorie de salariés
et se voit proposer une offre de
reclassement au sein de la nouvelle
entité de production de véhicules
électriques baptisée Mia Electric
(voir également article page 12).
« Quand j’ai reçu cette proposition,
j’ai tout de suite accepté », raconte
le conducteur de ligne.
Mis pendant trois mois au chô-
mage technique, pendant lesquels
l’entreprise s’attache à développer
ses nouveaux produits, Bruno
Diguet continue de percevoir la
quasi-intégralité de son salaire. Il
a ensuite intégré Mia Electric pour
assurer la supervision d’une des
lignes de montage. « 50 de mes
collègues d’Heuliez ont été sauvés
du licenciement en recevant le
même type de proposition. Nous
sommes revenus travailler pro-
gressivement, en fonction de
l’avancement du projet et des
besoins en personnel. »
Aujourd’hui, les salariés ayant
bénéficié de ce dispositif sont de
nouveau en activité et mettent
leurs compétences et savoir-faire
au service du projet, tandis que
Mia Electric recrute de nouveau
du personnel pour assurer la pro-
duction en série de ses véhicules.
D. B.
Accompagner la reconversion en sécurisant les parcours professionnels : l’exemple d’Heuliez
30 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii
Inventer un autre dialogue social
besoins des salariés, un accompagnement individuel, ainsi que des actions de
formation et de conseil pour la validation des acquis de l’expérience (VAE).
En outre, elles intègrent le contrat régional de sécurisation des parcours
professionnels présenté ci-avant. Ainsi, lorsque le bassin d’emploi du
Châtelleraudais a dû faire face à la fermeture du site France Champignon
et de la société Amor (au total plus de 550 emplois concernés), une telle
plate-forme a été mise en place.• Contact : Région Poitou-Charentes, Direction de l’économie, service emploi, économie
de proximité et réseaux, 15 rue de l’Ancienne-Comédie, BP 575, 86021 Poitiers Cedex, tél. :
05 49 55 77 00.
Les comités de bassin d’emploiLes comités de bassin d’emploi sont des associations ayant pour objectif
de contribuer au développement local. Ces structures sont composées
d’élus, d’entreprises, de syndicats et de représentants du secteur associatif
intervenant sur l’emploi. Elles s’inscrivent dans une logique partenariale
et agissent sur un territoire donné. Ce sont des acteurs importants dans
la mise en œuvre des dispositifs de reconversion et de reclassement, ainsi
que dans la promotion de la formation et de la validation des acquis de
l’expérience (VAE). • Contacts :
– Maison de l’emploi du pays thouarsais, 7 rue Anne-Desrays, 79100 Thouars, tél. : 05 49 66 76 60.
– Maison de l’emploi du pays du bocage bressuirais, 27 bd du Colonel-Aubry, 79300 Bressuire,
tél. : 05 49 81 19 20.
– Comité de bassin d’emploi niortais, 3 rue Archimède, 79000 Niort, tél. : 05 49 77 11 60.
– Comité de bassin d’emploi mellois, 1 chemin du Simplot, 79500 Melle, tél. : 05 49 27 97 17.
– Maison de l’emploi et de l’entreprise Vals de Saintonge, rue Michel-Texier, 17400 Saint-Jean-
d’Angély, tél. : 05 46 33 39 72.
Les jeunes, une prioritéParticulièrement touchés par le chômage, les jeunes constituent une
priorité de la politique régionale, au travers notamment du Pacte régio-
nal pour l’emploi des jeunes.
Les 15-25 ans sont une catégorie particulièrement touchée par la crise et le
chômage. Grâce à la mobilisation de l’ensemble des acteurs (entreprises,
associations et collectivités), la région soutient un grand nombre d’initiatives
les concernant. Bourses pour entreprendre, aide au passage du permis de
conduire, aide
aux entreprises
pour le recru-
tement d’un
jeune diplômé
ou son tutorat
L’engagement Première chance est un dispositif pour les jeunes sans qualification qui souhaitent se former et acquérir une expérience professionnelle. 300 jeunes ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis sa création, et plus de 500 places supplémentaires vont être ouvertes. Pour en savoir plus, contactez la mission locale la plus proche de chez vous. Les adresses sont disponibles sur http://lannuaire.service-public.fr/navigation/poitou-charentes_mission_locale.htmlB
on
à s
avo
ir !
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 31
Inventer un autre dialogue social
sont autant de mesures proposées dans le cadre du Pacte pour l’emploi
des jeunes. Ce dernier prévoit aussi de soutenir l’apprentissage, de dé-
velopper l’alternance et de renforcer l’effort de formation par l’octroi de
bourses régionales afin d’effectuer un stage en milieu rural ou à l’étranger,
ou d’accéder à l’enseignement supérieur.
Enfin, le Pacte pour l’emploi des jeunes encourage l’engagement citoyen
en proposant 500 missions régionales de service civique pour 2011 au sein
d’associations agréées. • Pour en savoir plus : toutes les informations sur le Pacte pour l’emploi des jeunes sont dispo-
nibles sur le site www.poitou-charentes.fr Par ailleurs, il existe un site exclusivement dédié aux
jeunes en Poitou-Charentes : www.jeunes.poitou-charentes.fr
Valoriser les expériences professionnelles et bénévolesLa formation initiale ne constitue pas la seule voie d’obtention d’un
diplôme. Les expériences professionnelles et bénévoles peuvent être
valorisées via la validation des acquis de l’expérience. Une autre façon
de consolider son parcours professionnel.
Aujourd’hui, il est possible de faire reconnaître son expérience profes-
sionnelle et bénévole. Les compétences et les savoirs peuvent en effet
être validés et déboucher sur la délivrance d’un diplôme, d’un titre ou d’un
certificat de qualification complet ou d’une partie des unités d’enseignement
qui le compose. Ainsi, une personne qui effectue une activité bénévole
dans une association ou une ac-
tivité professionnelle depuis au
moins trois ans peut entamer une
démarche de validation des acquis
de l’expérience (VAE).
Pour s’informer et bénéficier
d’un conseil personnalisé, il est
possible de s’adresser à l’un des
points relais VAE animés par des conseillers spécialisés. Répartis sur tout le
territoire régional, ces points relais assurent un accueil de proximité en toute
confidentialité. Ils accompagnent notamment les salariés des plates-formes
de reconversion. • Contacts :– Une plate-forme téléphonique animée par l’Agence régionale de la formation tout au long de la vie (ARFTLV) est consacrée à la VAE : 0 810 899 100.– La carte des points relais VAE est accessible sur www.poitou-charentes.fr/content-alfresco-
portlet/document?uuid=5f224bb0-fecc-11de-9626-4907b9989723
Le conseil régional propose aux personnes désireuses d’entamer une démarche de validation des acquis de leur expérience un chèque d’accompagnement à la VAE d’un montant maximum de 500 euros. Ces chèques ont pour but d’aider à l’élaboration des dossiers de validation. Renseignez-vous auprès des points relais VAE.
Bo
n à
sav
oir
!
32 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii
Inventer un autre dialogue social
Améliorer le dialogue socialDes structures et des initiatives favorisent le développement de nou-
velles formes de relations sociales et impulsent de nouveaux projets
dans ce domaine.
Le Centre régional d’études et de documentations économiques et sociales (Credes)
Le Centre régional d’études et de documentations économiques et so-
ciales (Credes) est un centre de ressources au service des élus des comités
d’entreprise (CE) et des amicales de salariés. Il fédère 500 collectifs adhérents
qui représentent 55 000 salariés.
Cette association inter-comités d’entreprise ou « inter-CE » dispose d’un
agrément en tant qu’organisme de formation. Il dispense une cinquantaine
de formations à destination des élus des CE sur des sujets aussi variés que la
santé au travail, la maîtrise de la comptabilité ou la prise de parole en public.
En outre, le centre a développé un pôle de recherche et développement qui
travaille sur des thématiques liées au rôle des représentants du personnel dans
l’entreprise, telles que l’égalité hommes-femmes. Il propose de nombreuses
prestations à prix réduit dans le domaine des loisirs et de la culture (voyage,
spectacle, etc.). Il permet ainsi à de nombreuses entreprises de petite taille
de bénéficier des services d’un CE.
Enfin, il répond aux questions que peuvent se poser les élus dans l’exercice
de leur mandat. Le Credes est un outil unique en Poitou-Charentes pour les
comités d’entreprise, leur permettant le montage de projets innovants en lien
avec de nombreux partenaires locaux.• Contact : www.credes.asso.fr
Le Carrefour de l’innovation sociale, du travail et de l’emploi (Ciste)
Le Carrefour de l’innovation sociale, du travail et de l’emploi (Ciste) est une
association régionale créée en 2000 et destinée au développement du dialogue
social à l’échelle de la région. Il réunit les représentants des organisations patro-
nales et des syndicats de salariés, qui en assurent la présidence en alternance
tous les deux ans. « Le Ciste est le seul outil de ce type en France : il permet aux
partenaires sociaux de mieux se connaître et de travailler ensemble », souligne
Martine Pineau, sa directrice. Cette structure cherche à favoriser le dialogue
social, en s’impliquant sur des thématiques comme le travail journalier (il est
à l’origine d’une charte sur le sujet) ou la création de crèches interentreprises.
En 2010, il a participé activement à la création d’un institut du dialogue social
territorial, en partenariat avec l’université de Poitiers, qui dispense notamment
un diplôme universitaire intitulé « Dialogue social territorial ».
Très dynamique, le Ciste est aussi à l’origine de la création du tout nouvel
Observatoire régional sur le dialogue social, destiné à mieux comprendre la
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 33
Inventer un autre dialogue social
manière dont ce dialogue se déroule concrètement en Poitou-Charentes. Une
des premières missions de cet observatoire est le recensement de toutes les
structures et de tous les partenaires sociaux présents dans la région. • Contact : http://ciste-pc.com
« Les groupements d’employeurs mutualisent les besoins »
Les groupements d’employeurs ont pour mission de recruter du per-
sonnel pour le mettre à disposition de leurs membres. Une formule qui
répond à la fois à des demandes de main-d’œuvre ponctuelles et au
besoin de sécurité professionnelle des salariés. Entretien avec France
Joubert, président du Centre de ressources des groupements d’em-
ployeurs (CRGE) de la région.
Qu’est-ce qu’un groupement d’employeurs ?Un groupement d’employeurs est une association qui regroupe des em-
ployeurs de tous horizons. La mission de cette association est de recruter du
personnel pour le mettre à disposition de ses membres.
Pourquoi développer de telles associations ?Nous essayons de répondre à deux contraintes fortes. D’une part, les salariés,
y compris ceux qui sont qualifiés, doivent faire face à des emplois précaires
et sont trop souvent soumis à des contrats à durée déterminée. D’autre part,
le contexte des entreprises a profondément évolué. Ces dernières doivent
être très réactives et répondre à des demandes fluctuantes. Les groupements
d’employeurs mutualisent les besoins dispersés dans un réseau d’entreprises
et permettent aux salariés d’avoir un employeur unique, dans le cadre d’un
contrat à durée indéterminée.
Cela se rapproche du fonctionnement d’une agence d’intérim…Chaque groupement d’employeurs propose à ses adhérents une presta-
tion proche de celle assurée par les agences d’intérim, mais la comparaison
s’arrête là. La grande différence, c’est qu’elle n’est pas commerciale et qu’elle
est aussi sociale. Les groupements combinent une démarche économique et
sociale, et mêlent le marchand et le non-marchand en répondant aux besoins
des employeurs et en sécurisant les parcours professionnels des salariés. En
outre, ils leur proposent des formations et participent ainsi activement à dé-
France Joubert,président du Centre de ressources des groupements d’employeurs (CRGE) Poitou-Charentes
D. R
.
34 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii
Inventer un autre dialogue social
velopper leurs compétences. Tout le monde y trouve son compte. Enfin, ces
groupements instaurent de véritables relations de confiance entre les parties
prenantes. Les employeurs qui participent à la gestion du groupement, en
étant présents lors des assemblées générales et du conseil d’administration,
apprennent à mieux se connaître et développent de nouvelles solidarités. Quant
aux salariés, ils peuvent travailler dans des environnements de confiance, au
sein d’entreprises qui ont l’habitude de travailler avec eux. Le groupement
d’employeurs, c’est à la fois le « circuit court » de l’emploi et le « circuit long »
de la responsabilité sociale partagée.
Quel est le rôle du Centre de ressources des groupements d’em-ployeurs (CRGE) ?
Le Centre intervient en support des groupements d’employeurs, en ma-
tière organisationnelle, juridique ou encore de formation. Il vise à mutualiser
La « flexisécurité ». C’est ainsi
que Jean-Michel Banlier, président
de la chambre des métiers et de
l’artisanat du Poitou-Charentes,
résume le double objectif des
groupements d’employeurs. En
mettant des professionnels adap-
tés et compétents à disposition
des entreprises qui connaissent
des périodes de plus forte acti-
vité ou souhaitent remplacer
ponctuellement du personnel
absent, les groupements d’em-
ployeurs répondent aux exigen-
ces de flexibilité des entreprises
qui y adhèrent.
Le principe s’apparente à celui
d’une agence d’intérim, mais
avec une différence de taille : le
groupement d’employeurs sala-
rie l’ensemble des professionnels
qu’il met à disposition des en-
treprises. Ainsi, le groupement
offre une véritable sécurité pro-
fessionnelle à celles et ceux qui
y travaillent.
Jean-Michel Banlier, ébéniste
de profession, souligne le succès
de ce type de démarche. Et pour
cause ! Il a été l’initiateur, en 1997,
d’Adéquat Deux-Sèvres, un grou-
pement d’employeurs réunissant
des artisans dont il est toujours
le président. « En tant qu’artisan,
j’avais alors besoin de ce type de
services. C’est ainsi que l’idée
est venue de créer Adéquat Deux-
Sèvres qui, au départ, réunissait
une vingtaine de salariés. Le grou-
pement a très vite compté près
d’une centaine de salariés.
Aujourd’hui, nous émettons près
de 500 factures par mois et gé-
nérons 2,5 millions d’euros de
chiffre d’affaires par an », se
félicite-t-il. Adéquat Deux-Sèvres
regroupe 250 entreprises et a vu
transiter depuis sa création plus
de 2 500 salariés. Car les salariés
du groupement sont ensuite sou-
vent recrutés par les entreprises
où ils effectuent des missions.
« Ce qui est intéressant avec ce
type de structure, souligne Jean-
Michel Banlier, c’est qu’il consti-
tue souvent une passerelle vers
l’intégration dans une entreprise.
Le groupement est un facilitateur
d’emploi, notamment pour les
plus jeunes. »
Le succès d’Adéquat Deux-
Sèvres souligne tout autant l’im-
portance du besoin de main-
d’œuvre ponctuelle qu’ont les
artisans (sur les 30 000 que
compte le Poitou-Charentes,
15 000 n’ont aucun salarié) que
la pertinence du modèle écono-
mique des groupements d’em-
ployeurs. Et Jean-Michel Banlier
d’ajouter : « Le coût pour les en-
treprises n’est pas supérieur à
celui du recrutement d’un salarié.
La structure administrative du
groupement, qui compte quatre
personnes, est très légère. Les
entreprises y trouvent leur compte
en externalisant au groupement
la gestion de leur emploi. » Tou-
tefois, ces structures ne consti-
tuent pas une solution miracle
contre le chômage. « En dessous
du seuil de 20 salariés, estime
Jean-Michel Banlier, un groupe-
ment n’est pas rentable. » Le
succès de ces structures tient en
effet aussi selon lui au dynamisme
économique du bassin d’emploi
au sein duquel elles sont implan-
tées. D. B.
• C o n t a c t : A d é q u a t D e u x -
Sèvres, 18 rue Jean-François-Cail,
BP 11073, 79010 Niort Cedex 9,
tél. : 05 49 17 81 10, site : www.
adequatdeuxsevres.com
ZOOM / DEUx-SèVRES
Adéquat Deux-Sèvres, un groupement d’employeurs pour les artisans
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 35
Inventer un autre dialogue social
les expériences menées par les groupements d’employeurs tant en termes
d’élaboration de projets, de développement économique que de gestion des
ressources humaines. L’objectif est d’essaimer ces expériences dans d’autres
territoires. Ce travail peut s’effectuer grâce aux soutiens de nos partenaires
que sont l’Etat et la Région.
Quel bilan tirez-vous de ces expériences ?Très positif. Après dix ans d’existence du CRGE, la région Poitou-Charentes
compte 327 groupements d’employeurs qui emploient 1 850 salariés pour
2 300 adhérents. Leur chiffre d’affaires est d’environ 40 millions d’euros
par an. � Propos recueillis par D. B.
• Pour en savoir plus : www.crge.com
36 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Entreprendre autrementDes conseils pratiques pour créer une entreprise ou une association, pour bien choisir son statut et bénéficier au mieux des réseaux de financement et d’accompagnement qui soutiennent les porteurs de projets alternatifs.
F. R
och
- Ré
gion
Poi
tou-
Cha
rent
es
Couture Venise verte, située à Niort, est une Scop créée en 2009 par seize salariées d’une entreprise de confection en liquidation. Cette reprise en coopérative a été soutenue financièrement par la Région.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 37
Entreprendre autrement
Créer ou reprendre une activité
Activités viables délocalisées, parachutes dorés pour des dirigeants de
sociétés en difficulté, questionnement sur la responsabilité sociale et
environnementale des entreprises… : les grandes entreprises capitalistes n’ont
jamais autant attiré la critique sur leur mode de fonctionnement. Pourtant,
le désir d’entreprendre des Français est élevé : 2010 a été une année faste en
termes de créations d’entreprises qui, selon l’Insee, se sont élevées au nombre
de 622 000. Parmi ces créations, 163 600 l’ont été sous forme de sociétés et
458 400 sous forme d’entreprises individuelles (359 700 sous le régime de
l’auto-entrepreneur). Dans la région Poitou-Charentes, 14 000 entreprises ont
vu le jour en 2010, dont plus de 8 000 sous statut d’auto-entrepreneur.
Etre son propre « patron », faire fortune et se réaliser, voilà les principales
motivations des chefs d’entreprise, des porteurs et des porteuses de projet.
Mais un nombre croissant d’entre eux se définissent comme des « entrepre-
neurs sociaux ». Leur volonté ? Mettre leurs compétences professionnelles au
service d’un projet en cohérence avec leurs valeurs. Démontrer que l’on peut
développer une activité économique à la fois rentable et utile socialement.
Concilier économie, social et protection de l’environnement dans une logique
de développement durable.
Les structures de l’économie sociale et solidaire
se définissent par le respect de quelques grands
principes directeurs, dont les plus importants
sont :
• la gestion démocratique : les décisions stra-
tégiques se prennent en assemblée générale selon
le principe « une personne = une voix ». Chaque
membre a le même poids, quel que soit son apport
en capital (pour une coopérative) ou en temps (pour
une association) ;• l’utilité collective ou l’utilité sociale du
projet : une structure de l’économie sociale est
nécessairement au service d’un projet collectif et
non d’un projet conduit par une seule personne
dans son intérêt propre. Ce collectif peut être défini
par un territoire : les sociétés coopératives d’intérêt
collectif (Scic, voir page 42), par exemple, sont gé-
néralement des outils de développement local. Il
peut aussi représenter un groupe social : les mu-
tuelles et les banques coopératives se sont créées
pour répondre aux besoins spécifiques des artisans,
des commerçants, des instituteurs… Il peut égale-
ment s’agir d’un collectif de travail : les salariés des
sociétés coopératives de production (Scop) s’unissent
pour valoriser ensemble le fruit de leur travail. Ou
encore des associations se constituent pour pro-
mouvoir un projet, etc. ;
• la mixité des ressources : les ressources de
ce secteur sont soit privées (coopératives et mu-
tuelles), soit mixtes (associations). Les organismes
de l’économie sociale sont indépendants des pouvoirs
publics, mais ils peuvent être reconnus comme
interlocuteurs privilégiés dans la mise en œuvre de
politiques d’intérêt général (emploi, santé, dévelop-
pement local, citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.).
En conséquence, ils peuvent avoir droit à des sub-
ventions, à des aides spécifiques à l’emploi ou à
des avantages fiscaux ;• la non-lucrativité individuelle : ce principe
n’interdit pas de faire des profits, mais il en empêche
l’appropriation individuelle – par des actionnaires,
par exemple. Cette règle est absolue dans les as-
sociations, où aucun dividende ne peut être versé
aux adhérents. Elle est relative dans les coopéra-
tives, où les salariés peuvent recevoir individuelle-
ment jusqu’à la moitié du bénéfice réalisé.
Les grands principes de l’économie sociale et solidaire
38 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Quand on veut entreprendre autrement et en fonction de son projet, vaut-il
mieux créer une association, une entreprise d’insertion, une mutuelle ou une
coopérative ? A-t-on droit aux mêmes aides que lorsqu’on crée une entreprise
traditionnelle ? Vous trouverez dans ce chapitre des informations pour mieux
connaître les statuts, les réseaux de financement et d’accompagnement,
ainsi que les spécificités de la création d’entreprise dans l’économie sociale
et solidaire.
Les différents statutsSociété coopérative de production, société coopérative d’intérêt col-
lectif, association, entreprise d’insertion…, le choix du statut pour en-
treprendre est loin d’être anodin. Par ailleurs, des agréments publics
sont parfois nécessaires pour pouvoir monter une entreprise sociale,
notamment dans le champ de l’insertion. Tour d’horizon.
Les coopérativesUne coopérative est un groupement qui a pour but de rendre service
à chacun de ses membres. Ainsi, les coopératives agricoles peuvent offrir
des débouchés aux exploitations qui en font partie, les banques coopéra-
tives des services à leurs clients, qui en sont également sociétaires. Dans
les sociétés coopératives et participatives (Scop) [1], ce sont les salariés
qui s’unissent pour valoriser ensemble le fruit de leur travail ; ils sont
coopérateurs ou associés de leur entreprise et, à ce titre, participent à sa
gestion et aux décisions la concernant.
Les sociétés coopératives de production (Scop)On dénombre en France près de 2 000 Scop, regroupant un peu plus de
40 000 salariés. Leur chiffre d’affaires cumulé frise les 4 milliards d’euros. Si
elles sont présentes dans tous les secteurs d’activité, elles sont particuliè-
rement nombreuses dans les secteurs de la construction et de l’industrie.
Cependant, aujourd’hui, deux tiers des créations de Scop concernent le
secteur des services.
Outre sa gestion démocratique selon le principe « une personne = une
voix », et ce quel que soit le nombre de parts sociales détenues, une Scop se
distingue des autres entreprises par le fait qu’elle appartient à ses salariés.
De fait, juridiquement, une Scop est une société coopérative sous forme
de société anonyme (SA) ou de société à responsabilité limitée (SARL)
dont les salariés sont les associés majoritaires. Les salariés-associés doi-
vent représenter au minimum 51 % du capital social de l’entreprise. De
simples associés peuvent bien se joindre au projet, mais ceux-ci doivent
rester minoritaires. Si tous les salariés ne sont pas tenus d’être associés,
[1] L’appellation société coopérative et participative (Scop) englobe le statut de société coopérative de production (Scop) et celui de société coopérative d’intérêt collectif (Scic).
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 39
Entreprendre autrement
ils ont tous vocation à le devenir. Par ailleurs, les salariés-associés doivent
représenter au minimum 65 % des droits de vote. Quant aux réserves, qui
représentent en moyenne 40 à 45 % du résultat, elles sont impartageables
et servent en priorité à améliorer les fonds propres de l’entreprise pour
assurer sa pérennité.
Si l’esprit d’entrepreneuriat social est à la base du succès des Scop, les
incitations financières qui leur sont associées participent également de l’in-
térêt porté à ce statut. Au-delà des multiples dispositifs de financement (voir
page 41), les Scop bénéficient en effet d’un régime fiscal spécifique. Certes,
la taxe professionnelle, à laquelle elles n’étaient pas soumises, a disparu pour
toutes les entreprises au 1er janvier 2011, mais les Scop continueront d’être
exonérées de la nouvelle contribution économique territoriale (CET). Par
ailleurs, elles bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les
sociétés, le montant du bénéfice alloué aux participations étant déductible
de la part imposable.
La Camif a disparu, mais son
restaurant d’entreprise, lui, a sur-
vécu. Après la mise en liquidation
judiciaire du groupe de vente à
distance aux particuliers en oc-
tobre 2008, près d’un millier de
salariés travaillant au siège de
l’entreprise, à Niort, ont été li-
cenciés. Résultat : le restaurant
de la Camif, qui accueillait chaque
midi près de 1 300 employés, a
lui aussi été contraint de fermer
ses portes. Mais certains ne l’en-
tendaient pas ainsi.
« On avait senti la chose venir
plusieurs mois auparavant. On a
donc anticipé la fermeture du
restaurant pour le reprendre à
notre compte », explique Jacky
Ropiquet, aujourd’hui gérant de
cet établissement dénommé
Le Trévins. Cet ex-salarié de la
Camif a saisi l’opportunité de
reprendre le restaurant de son
ancien employeur sous forme de
Scop après plusieurs mois de né-
gociations en compagnie de deux
de ses collègues. Conseillé par la
chambre régionale de l’économie
sociale (Cres), il aura fallu convain-
cre la Maif, propriétaire des locaux,
mais aussi racheter l’ensemble
du matériel au commissaire-priseur.
Cela a été rendu possible grâce
aux 80 000 euros issus des indem-
nités de licenciement perçues par
les nouveaux salariés associés et
une aide régionale de 40 000 euros.
Résultat : 15 emplois sauvés ou
créés et un restaurant appartenant
désormais à l’ensemble de ses
salariés-associés. Rouvert depuis
novembre 2009, le lieu sert
aujourd’hui 400 à 500 couverts
tous les midi et s’adresse aux
salariés de la zone d’activité en-
vironnante. « Il fallait remettre le
restaurant à flot. C’est une belle
réussite, mais cela demande beau-
coup d’investissement », confie
Jacky Ropiquet.
Depuis peu, Le Trévins a diver-
sifié ses activités. Il livre désormais
des plateaux-repas, et va même
jusqu’à accueillir des séminaires.
De quoi assurer son développe-
ment ! G. B.
• Contact : Le Trévins, 276 rue du
Stade, Trévins, 79180 Chauray, tél. :
05 49 35 94 58, site : www.restaurant-
letrevins.fr
ZOOM / DEux-SèvRES Le Trévins assure de nouveau le service le midi !
Le trévins, ex-restaurant d’entreprise de la Camif, a rouvert en novembre 2009 et sert chaque midi entre 400 et 500 couverts.
Régi
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40 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Les Scop sont regroupées, avec les Scic (voir page 42), au sein de la
Confédération générale des Scop (CGScop). Ce réseau est lui-même constitué
d’unions régionales qui accompagnent les projets, dispensent des formations,
conseils et permettent d’avoir accès à un certain nombre d’outils financiers
spécifiques (voir aussi entretien avec Régis Tillay ci-dessous). En Poitou-
Charentes, il existe 98 Scop.
Transmettre ou reprendre une entreprise en ScopDepuis la crise de 2008, les fermetures d’entreprise se multiplient. Com-
ment éviter ces disparitions qui riment tant avec crises sociales et chômage ?
La reprise d’une entreprise en difficulté par ses propres salariés est une
solution qui peut être efficace, mais qui reste encore trop méconnue. Peu
utilisée, cette procédure de reprise en Scop peut pourtant permettre de
poursuivre l’activité et de maintenir les emplois. Avec un avantage : ce sont
les salariés devenus associés qui s’approprient le projet de leur entreprise
et en assurent la promotion.
Autre cas de figure fréquent : la transmission d’une entreprise à ses salariés
en cas de départ à la retraite du dirigeant. Connaissant déjà le marché et les
bons interlocuteurs, ils constituent souvent les successeurs les plus pertinents
après le départ de l’entrepreneur. Mais à condition de s’y préparer. Pour cela,
l’union régionale des Scop Poitou-Charentes organise l’accompagnement des
Quelles sont les missions d’une union régionale des Scop ?
Notre organisme sert d’appui à
la création et au développement
de coopératives, sous forme de
Scop ou de Scic. A travers la révi-
sion coopérative [1] et les suivis
de gestion, l’union régionale ef-
fectue un suivi au plus près des
coopératives créées. Notre orga-
nisme a également développé des
missions de formation de coopé-
rateurs, afin que les entrepreneurs
du secteur soient mieux armés
face aux nouveaux enjeux.
Les coopératives sont-elles suf-fisamment connues du grand public ?
C’est un secteur qui reste encore
trop méconnu du grand public,
même si le Poitou-Charentes bé-
néficie, avec une centaine de
structures, d’une bonne implan-
tation des coopératives sur son
territoire, plus importante que la
moyenne nationale. Dans les faits,
il y a très peu de créations d’en-
treprises qui se font de manière
collective, et encore moins en
coopérative. La grande majorité
des entreprises qui se créent le
sont de manière individuelle et
n’ont pas de salariés. C’est dire
la nécessité de communiquer sur
l’existence et l’intérêt des coopé-
ratives afin d’améliorer la visibilité
de ce statut ! C’est d’ailleurs l’un
des axes de développement du
conseil régional, qui apporte un
soutien significatif à l’URScop dans
son action de promotion et de
représentation des Scop. Ainsi,
nous avons lancé des actions
d’information sur le statut coopé-
ratif dans les lycées de la région,
en fournissant des mallettes pé-
dagogiques aux professeurs pour
leur faire connaître le secteur.
Selon vous, quels sont les principaux avantages d’un tel statut ?
Tout d’abord, ce statut permet
de partager les risques. Souvent,
le fait qu’une personne se lance
seule dans un projet est une cause
d’échec. Créer et développer un
projet à 10 ou 12 personnes est
beaucoup plus sécurisant. De plus,
les entreprises coopératives bé-
néficient du support d’un réseau
important et dynamique. Il est
essentiel de mettre en relation
EnTRETiEn « Appuyer la création et le développement des coopératives »
D. R
.
Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop (uRScop) de Poitou-Charentes
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 41
Entreprendre autrement
repreneurs d’entreprise sous forme de Scop, avec notamment des matinées
d’information sur le sujet. Le diagnostic du projet de reprise, la rédaction
des statuts, les formalités juridiques ou l’étude de faisabilité économique
sont autant de domaines dans lesquels l’union régionale intervient auprès
des repreneurs. Par ailleurs, cet organisme apporte une aide importante
dans la recherche de financements.
Des outils financiers spécifiquesIl existe des dispositifs d’aide financière spécifiques aux coopératives, qu’il
s’agisse de créations ou de reprises d’entreprise :
– La Socoden, ou Société coopérative d’entraide, accompagne les projets
de reprise en Scop grâce à deux outils financiers : des prêts personnels afin
d’anticiper la formation du capital des associés et des prêts participatifs
sans garantie pour financer des investissements immatériels et le fonds de
roulement. La durée de ces prêts est de trois ou cinq ans au taux de base
bancaire.
– Spot est une société de capital-risque qui se consacre au soutien financier
des coopératives. Allant de 30 000 à 150 000 euros, son aide peut prendre la
forme d’un capital ou de prêts participatifs.
– La Sofiscop, ou Société financière des Scop, apporte sa garantie aux em-
prunts obtenus par les repreneurs d’activité sous forme de Scop en finançant
« Appuyer la création et le développement des coopératives »
de jeunes dirigeants avec des
entrepreneurs plus expérimentés
pour que les premiers bénéficient
de l’expérience des seconds.
Notamment dans le but d’as-surer la pérennité des jeunes coopératives…
Au-delà du lancement de la
Scop, la phase de consolidation
et de stabilisation de l’entreprise
est en effet capitale. Les taux
de survie des Scop à cinq ans
sont en nette amélioration en
Poitou-Charentes, et sont supé-
rieurs à la moyenne nationale.
Au sein de l’union régionale, nous
travaillons beaucoup sur cette
phase de consolidation, et la
collaboration entre nouveaux
entrepreneurs et dirigeants plus
expérimentés est une des solu-
tions. C’est dans cette logique
que s’inscrit le système de men-
torat que nous avons récemment
mis en place.
La coopérative constitue éga-lement une possibilité pour transmettre ou reprendre son entreprise. Quel est l’intérêt de cette procédure ?
Le premier avantage, et ce n’est
pas le moindre, est que les sala-
riés qui reprennent leur entreprise
connaissent déjà parfaitement le
marché et les clients. Cela donne
davantage de chances à l’entre-
prise de survivre et de se déve-
lopper. Qu’il s’agisse de la trans-
mission d’une entreprise suite
au départ à la retraite de son
dirigeant ou de la reprise d’une
entreprise en difficulté, la reprise
par les salariés offre l’avantage
de bénéficier d’une équipe soli-
daire et structurée. Il y a beaucoup
d’exemples de réussites dans ce
domaine. Le rôle de l’union ré-
gionale est d’épauler ces projets
grâce à l’expérience des coopé-
ratives existantes.
Propos recueillis
par Gaëtan Briard
[1] Le mouvement coopératif s’assure du respect de ses principes, et notam-ment de la participation des associés à la gestion de l’entreprise, via une forme particulière d’audit appelée révision coo-pérative. Celle-ci doit également permet-tre de porter une appréciation critique sur la gestion technique, administrative, financière et sociale de la coopérative. Obligatoire tous les ans pour les Scop sans commissa i re aux comptes et tous les cinq ans pour les autres, elle est assurée par des « réviseurs » (consultants ou comptables) agréés par le ministère du Travail.
• Contact : union régionale des Scop Poi tou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. : 05 49 73 37 79, site : www.scop- poitoucharentes.coop
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
une partie de la caution. Cette société de caution mutuelle offre également son
expertise aux Scop dans la réalisation de leurs montages financiers.• Contacts :
– union régionale des Scop Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. :
05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop
– Confédération générale des Scop, 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 44 85 47 00, site :
www.les-scop.coop
– Pour tout savoir sur les transformations d’associations en coopératives : Chambre régionale
de l’économie solidaire (Cres) de Poitou-Charentes, 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :
05 49 50 71 53.
Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic)Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) fonctionnent selon les
mêmes principes juridiques que les Scop. C’est pourquoi elles font égale-
ment partie de ce que l’on appelle désormais les sociétés coopératives et
participatives. Mais, contrairement aux Scop, elles ne sont pas exonérées
de la contribution économique territoriale (CET). Selon la loi coopérative
de 1947, modifiée en 2001 pour porter création des Scic, elles ont pour
but de produire ou fournir « des biens ou des services d’intérêt collectif qui
présentent un caractère d’utilité sociale ». Au nombre de onze en Poitou-
Charentes, leur particularité par rapport aux Scop est d’associer autour du
même projet des acteurs venant d’horizons différents : salariés, bénévoles,
usagers, collectivités publiques…
Cette structure multisociétaire produit généralement des biens ou des
services répondant aux besoins collectifs d’un territoire. Ainsi, la Scic
Cinémas du bocage, basée à Cerizay (79), œuvre pour la promotion et la
diffusion du cinéma à des prix abordables en milieu rural. La coopérative
réalise également des actions auprès du grand public et des établissements
scolaires. Elle organise notamment des soirées à thème. A sa manière, elle
Située à Melle, dans les Deux-
Sèvres, La Ruche Oxalis est une
des deux coopératives d’activités
et d’emploi (CAE) que compte la
région Poitou-Charentes. Au dé-
part, il s’agissait d’une association,
créée en 2005, nommée La Ruche.
C’est en 2007 que cette structure
est devenue une CAE, en se rat-
tachant en tant qu’établissement
secondaire à la Scop et CAE Oxa-
lis, basée en Savoie et présente
dans plusieurs régions françaises
(Rhône-Alpes, Poitou-Charentes,
Limousin, Auvergne…). Aujourd’hui,
La Ruche Oxalis permet à 35 en-
trepreneurs picto-charentais de
tester leur activité dans des do-
maines aussi variés que l’art,
l’informatique ou le bâtiment. Le
principe est simple : chaque por-
teur de projet signe un contrat
d’appui au projet d’entrepri-
se (Cape) d’une durée maximale
de trois ans. Un cadre juridique
qui permet à chacun de se proté-
ger tout en conservant les droits
sociaux perçus auparavant (RMI,
allocations chômage, etc.). « En
moyenne, ce contrat dure onze
mois. Et si l’activité est rentable,
on fait signer un CDI à la per-
sonne », précise Marie-Pierre
Pallier, l’unique permanente de la
Ruche. Dans le cas contraire, le
cadre peu contraignant de la CAE
permet à l’individu de se retirer
en retrouvant sa situation préa-
lable. « Cela sécurise tous ceux
qui ont une idée et qui veulent
se lancer, explique Marie-Pierre
Pallier. C’est une gestion au cas
par cas, avec un suivi individuel,
qu’il faut faire. » G. B.
• Contact : La Ruche Oxalis, 12bis
rue Saint-Pierre, Centre Saint-Joseph,
79500 Melle, tél. : 05 49 27 23 55.
ZOOM / DEux-SèvRES La Ruche Oxalis, une CAE de 35 entrepreneurs
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 43
Entreprendre autrement
participe au développement d’une politique culturelle et éducative dans
la région Poitou-Charentes.• Contacts :
– union régionale des Scop Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. :
05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop
– Cinémas du bocage, place Jean-Monnet, 79140 Cerizay, tél. : 05 49 80 01 33.
Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE)Les coopératives d’activités et d’emploi doivent leur création à un rapport
de la Caisse des dépôts et consignations datant de 1993. Dans cette étude,
l’organisme financier public partait d’un constat : il y a peu d’entreprises
qui parviennent à être pérennes après leur création, la majorité ayant
disparu avant d’atteindre leur troisième année d’existence. Malgré les
dispositifs d’aide à la création d’entreprise, il fallait donc aller plus loin,
d’où les coopératives d’activités et d’emploi. La formule est la suivante :
ces coopératives, qui sont constituées en Scop ou en Scic, accueillent
des entrepreneurs individuels auxquels elles offrent un statut de salarié,
un encadrement et un échange avec d’autres porteurs de projet. Pour
les porteurs de projet, l’avantage est évident : ils bénéficient d’un statut
protecteur le temps de tester la viabilité de leur initiative. Par ailleurs,
appartenir à une CAE, c’est l’occasion de bénéficier des compétences des
autres associés dans différents domaines.
En Poitou-Charentes, il existe deux CAE : AceaScop et la Ruche Oxalis
(voir « Zoom » ci-contre). AceaScop étudie tous les projets dans les domaines
de l’artisanat, du commerce et des services. En tout, sur ses trois antennes
(Châtellerault, Poitiers et Niort), ce sont 160 entrepreneurs qui bénéficient
de son expertise et de son cadre juridique. « Individuellement, ils auraient eu
des difficultés à se lancer, ne serait-ce que par peur, assure Alain Bouchon, le
cogérant d’AceaScop. Ils recherchent avant tout un accompagnement individuel.
Et puis c’est un moyen de partager et d’échanger ses compétences. »• Contacts :
– il existe deux réseaux nationaux de coopératives d’activités et d’emploi : Copéa (www.copea.
fr) et Coopérer pour entreprendre (www.cooperer.coop).
– AceaScop, tél. : 05 49 23 50 81 ou 05 49 23 50 97, site : http://aceascop.com, courriel : contact@
aceascop.com
L’insertion par l’activité économique
Le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) regroupe de
nombreuses structures aux statuts différents. Mais ces entreprises, chantiers
ou encore associations ont un objectif commun : permettre aux personnes
en situation d’exclusion par rapport au marché du travail de retrouver un
emploi par le biais d’un parcours adapté. Pour bénéficier de ce type de
dispositif, un agrément délivré par Pôle emploi pour une durée maximale
de 24 mois est obligatoire, celui-ci étant réservé aux personnes rencontrant
de grandes difficultés sociales et professionnelles.
44 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Il existe plus de 150 structures d’insertion par l’activité économique en
Poitou-Charentes, dans la restauration, le BTP, les services à la personne,
l’environnement, etc. Ces structures ont permis à près de 15 000 personnes
de retrouver un emploi, soit 3 581 emplois d’insertion en équivalents temps
plein. Ainsi, le chantier d’insertion Toit du monde emploie cinq personnes en
insertion dans son restaurant social Au toit du monde. L’établissement, dont
le personnel est composé d’anciens demandeurs d’emploi, offre des repas à
des tarifs adaptés aux publics ayant de faibles revenus.• Contacts : pour consulter l’annuaire des structures d’insertion par l’activité économique de
Poitou-Charentes, aller sur le site de l’iris (www.iris.asso.fr), onglet « SiAE de Poitou-Charentes »,
puis « Annuaire ».
Les associations intermédiaires (AI)Nées dans les années 1980, les associations intermédiaires (AI) sont conven-
tionnées par l’Etat et sont exonérées de cotisations patronales et d’assurances
sociales. Depuis près de vingt-cinq ans, elles ont un objectif sur le territoire
français : créer des passerelles entre des personnes coupées du monde de
l’emploi et des particuliers, collectivités locales ou entreprises ayant besoin
de main-d’œuvre. Les associations intermédiaires peuvent intervenir dans
tous les secteurs de l’économie, mais elles concernent principalement des
activités d’entretien comme le repassage, le ménage ou encore l’entretien
d’espaces verts. Deux contrats sont signés : l’un avec le salarié en CDD et
l’autre avec le client concerné.
Pour prétendre à ce type de contrat, la personne doit obtenir une convention
de Pôle emploi, travailler un nombre d’heures limité (480 heures maximum sur
l’année) et exercer une activité qui ne comporte pas un caractère dangereux.
En développement jusqu’au début des années 2000, les AI marquent
quelque peu le pas depuis plusieurs années, du fait de l’arrivée d’entreprises
classiques sur le marché des services à la personne.
En Poitou-Charentes, on compte une trentaine d’associations intermédiaires.
La majeure partie de ces structures ont pour activité dominante les services aux
particuliers. Avec une particularité : à l’inverse des autres types de structures
Initiative régionale pour l’insertion
et la solidarité (Iris) est l’interlo-
cuteur principal des structures de
l’insertion par l’activité économi-
que (SIAE) en Poitou-Charentes.
Elle correspond en effet pour ces
dernières à une union régionale. Créée en 1992,
cette structure a pour but d’animer leur réseau au
niveau régional. Mais elle leur offre également un
accompagnement individuel sur les plans financier
et économique, en les conseillant et en les épaulant
dans leur lancement et leur professionnalisation.
Un atout non négligeable pour les porteurs de
projet qui souhaitent se lancer dans ce type
d’activité.
De quelles aides financières bénéficie-t-on ? Quelles
activités développer pour dynamiser sa structure ?
Quels personnels doit-on privilégier ? Autant de ques-
tions auxquelles Iris est en mesure de répondre.
• Contact : initiative régionale pour l’insertion et la soli-
darité en Poitou-Charentes (iris), Espace ServantES, 3 rue
Georges-Servant, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 07 29, site :
www.iris.asso.fr
Initiative régionale pour l’insertion et la solidarité en Poitou-Charentes
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 45
Entreprendre autrement
d’insertion par l’activité économique, les femmes sont largement majoritaires
(65,5 %) dans les effectifs des associations intermédiaires de la région.• Contact : www.iris.asso.fr
Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI)Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) constituent la première étape
vers le retour à l’emploi pour les personnes exclues du marché du travail. Ces
personnes doivent être obligatoirement inscrites à Pôle emploi et bénéficier
des minima sociaux. Les biens et les services qu’elles produisent dans le cadre
de ces structures peuvent être commercialisés, dans la mesure où cette com-
mercialisation contribue aux activités d’insertion sociale et professionnelle
des personnes embauchées. Sachant que les recettes ne doivent pas dépasser
30 % du budget total.
En Poitou-Charentes, les ateliers et chantiers d’insertion représentent une part
très importante des structures d’insertion par l’activité économique. Etablissements
à taille humaine, les trois quarts des ACI ont entre 1 et 20 salariés en équivalent
temps plein. En 2009, les 95 chantiers et ateliers d’insertion ont ainsi permis à
plus de 3 000 personnes (1 800 équivalents temps plein) de faire leurs premiers
pas vers un retour à l’emploi. En 2009, ils ont embauché 1 330 personnes.• Contact : www.iris.asso.fr
Les entreprises d’insertion (EI)Les anciennes « PME d’insertion », devenues entreprises d’insertion (EI)
depuis 1989, constituent généralement le bout de la chaîne du système
d’insertion par l’activité économique, avant le retour de la personne sur le
marché du travail classique. Leur forme juridique est libre, celles-ci pouvant
même se constituer en associations, et elles se situent obligatoirement sur
un marché concurrentiel. Si ces entreprises interviennent dans des secteurs
d’activité variés, tels le BTP, l’environnement ou encore le textile, leur cœur de
métier commun est d’accompagner des personnes en difficulté d’insertion.
Les personnes visées par ces emplois sont ainsi des demandeurs d’emploi de
longue durée, des jeunes en difficulté ou des anciens détenus qui signent un
contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI), renouvelable deux fois sur
une période maximale de 24 mois.
En Poitou-Charentes, on compte 29 entreprises d’insertion, majoritairement
spécialisées dans les secteurs de la restauration et du bâtiment. Elles sont
également présentes dans d’autres secteurs, tels que le recyclage. Créée sous
l’impulsion des groupes Emmaüs et d’entreprises d’insertion des Deux-Sèvres,
l’association Trio a par exemple pour objectif de créer des emplois d’insertion
pour des femmes du bassin niortais en traitant et en revalorisant du textile
collecté et non exploité par les associations membres. Le tout dans un but
social, l’argent récolté par les ventes de produits de l’entreprise d’insertion
servant pour partie à financer des projets humanitaires.• Contacts : – www.iris.asso.fr– Trio, 600 av. de Paris, 79000 niort, tél. : 05 49 04 19 10, site : www.trio-emmaus.net
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI)Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) sont les copies
conformes des agences d’intérim, à l’exception près qu’elles sont destinées
à des personnes en fin de parcours d’insertion. La personne en insertion est
ainsi salariée de l’ETTI qui la met à la disposition d’entreprises clientes. Si
le fonctionnement est le même que celui d’une agence de travail temporaire
dite classique, les missions des ETTI vont au-delà. En parallèle de l’offre de
travail, celles-ci proposent des aides à la formation et un accompagnement
spécifique des personnes en insertion.
Treize ETTI sont présentes en Poitou-Charentes. En 2009, 18 825 contrats de
mission d’une durée moyenne de 45 heures ont été signés dans la région.• Contact : www.iris.asso.fr
Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)
ont pour but de permettre à plusieurs entrepreneurs exerçant généralement
une activité dans le même secteur de mutualiser leurs moyens de recrutement
et de gestion du personnel. Par rapport aux groupements d’employeurs classi-
ques (voir page 33), la spécificité des Geiq réside dans le fait que ces derniers
doivent encourager des parcours de formation et d’insertion au bénéfice de
publics exclus de l’emploi. Adhérents à une charte nationale élaborée par
le Comité national de coordination et d’évaluation des Geiq (CNCE-Geiq),
ils ont souvent recours à des contrats de professionnalisation, des contrats
uniques d’insertion ou des contrats en alternance.
En Poitou-Charentes, il existe à l’heure actuelle un seul groupement, le Geiq
BTP Poitou-Charentes, qui dispose d’une antenne dans chaque département. Mais
un autre projet est à l’étude, le Geiq Ouest multisectoriel, qui pourrait voir le jour
d’ici l’été 2011 et devrait concerner, comme son nom l’indique, d’autres secteurs
d’activité que le BTP : sans doute la métallurgie, la logistique, les services…• Contacts :
– www.iris.asso.fr
– Geiq BTP Poitou-Charentes, 1 rue de la Broche, 79026 niort Cedex 09, tél. : 05 49 73 65 77, site :
http://geiqbtppc.blogspot.com
– Geiq Ouest multisectoriel, site : http://geiqmultisectoriel.blogspot.com/
– CnCE-Geiq, 5 rue d’Alsace, 75010 Paris, tél. : 01 46 07 33 33, site : www.geiq.net, courriel :
[email protected] Pour trouver les coordonnées des Geiq de la région Poitou-Charentes, voir
la rubrique « nous contacter ».
Les régies de quartierPermettre aux habitants de se réapproprier l’espace dans lequel ils vivent
et évoluent au quotidien : tel est l’objectif des régies de quartier, apparues
dans les années 1970. L’entretien des espaces verts et des immeubles, les
services rendus aux habitants ou encore l’animation du quartier sont les mis-
sions principales de ces structures : avec comme principe central de confier
ces tâches à des personnes en difficulté habitant ces quartiers. La mission
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 47
Entreprendre autrement
première de ces régies est donc de créer du lien social dans les zones où
elles interviennent. En Poitou-Charentes, quatre structures ont reçu le label
Régie de quartier : l’Association régie urbaine (ARU) à Angoulême, Insersud
à Poitiers, Diagonales à La Rochelle (voir « Zoom » ci-dessous) et la Régie
interquartiers de Rochefort.• Contact : www.iris.asso.fr
Les associations
Créé en 1901, le statut associatif recouvre des réalités bien différentes. En
effet, de nombreuses associations de loisirs ne regroupent pas plus de dix
personnes, alors que certaines structures nationales, en particulier dans le
domaine sanitaire et social, peuvent employer plusieurs centaines de salariés.
Une chose est certaine : le visage des associations a significativement évolué
après plus d’un siècle d’existence légale en France.
Depuis 1993, la régie de quartier
Diagonales intervient dans les
deux plus grandes zones urbaines
sensibles (ZUS) de La Rochelle. A
Villeneuve-les-Salines, au sud, et
à Mireuil, à l’ouest, la structure
locale contribue à l’embellissement
du cadre de vie tout en favorisant
les emplois d’insertion. Sur les
200 personnes en moyenne qui
travaillent pour la régie, 95 % sont
des habitants de l’un des deux
quartiers et étaient auparavant
en situation d’exclusion sur le
marché de l’emploi. Qu’ils évoluent
dans la maintenance des bâti-
ments, le tri et le ramassage des
déchets ou encore les services à
la personne, ces Rochelais œuvrent
chaque jour pour rendre leur en-
vironnement plus agréable.
En près de vingt ans, ce projet
territorial porté par les habitants
et soutenu par les collectivités et
les bailleurs sociaux s’est consi-
dérablement développé. A tel point
que Diagonales est devenue le
premier employeur de ce bassin
de vie de 25 000 habitants, avec
130 postes salariés composés de
temps complets et de temps par-
tiels (sur lesquels sont employées
200 personnes). « Je préférerais
qu’on soit devancé par des entre-
prises ordinaires dans ce domaine,
souligne Gaël Brouck, le directeur
de la régie de quartier. C’est la
preuve que notre rôle est avant
tout de lutter contre le chômage
de ces populations. Mais notre
objectif est plus large : assurer
un mieux-vivre ensemble. » Au-delà
de ses activités marchandes, qui
assurent 65 % de ses recettes, la
régie a développé un pôle d’utilité
sociale visant à sensibiliser les
habitants à des problématiques
telles que la santé ou l’environ-
nement. Pour mener des actions
pédagogiques, un jardin maraîcher
et un chantier espace urbain en-
vironnement ont vu le jour. « C’est
important de créer un cercle ver-
tueux, affirme Gaël Brouck. Plus
le cadre de vie est entretenu et
mis en avant, plus les gens s’ap-
pliquent à le respecter. »
G. B.
• Contact : Régie de quartier Diago-
nales, 41 av. Danton, 17000 La Ro-
chelle, tél. : 05 46 34 32 32.
ZOOM / ChAREnTE-MARiTiME Diagonales, une régie de quartier à La Rochelle
La régie de quartier Diagonales est implantée à villeneuve-les-Salines et à Mireuil, quartiers respectivement situés au sud et à l’ouest de La Rochelle.
D. R
.
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
La part de leur activité dans l’économie nationale est en constante aug-
mentation. Pour répondre à la baisse des subventions publiques, celles-ci ont
développé de nombreuses activités, comme la vente de produits et de services.
Certes, la vocation première des associations est d’exercer une activité à but
non lucratif. Mais la réalisation de bénéfices est autorisée, à condition qu’ils ne
soient pas redistribués aux adhérents. Par ce développement, les associations
s’engagent dans une véritable démarche entrepreneuriale et créent des emplois.
Aujourd’hui, 20 % des associations en France disposent de salariés.
Il y a environ 35 000 associations en Poitou-Charentes, dont près de 5 000
emploient au moins un salarié. Ces dernières représentent un peu plus de
10 % de l’emploi total privé dans la région (soit 47 500 emplois). Elles sont
en partie regroupées au sein de la Conférence permanente des coordinations
associatives Poitou-Charentes (voir encadré ci-dessous).
Bien rédiger ses statutsLa rédaction des statuts associatifs est libre, mais cette étape peut être
déterminante pour l’avenir de la structure. Il s’agit d’établir dès le départ des
règles claires de fonctionnement. Par exemple, faut-il émettre des conditions
d’adhésion à l’association ? Ou encore quelle gestion des finances adopter pour
la structure ? Autant de questions qu’il faut se poser au préalable pour assurer
le développement solide de l’association. Dans la rédaction des statuts, il est
par exemple primordial de définir un objet social suffisamment large pour
permettre à l’activité de l’association d’évoluer tout en restant en phase avec
l’ambition initiale. Vendre des biens et services est également une action à
renseigner explicitement dans les statuts dès la création de l’association.
Connaître son régime fiscalExiste-t-il un régime fiscal préférentiel pour les associations ? Oui, mais
à certaines conditions. En effet, pour que l’association bénéficie d’une fis-
calité allégée, ses dirigeants doivent être bénévoles ou ne pas percevoir une
Au niveau national, la Conférence permanente
des coordinations associatives (CPCA) fédère et
représente l’ensemble des coordinations associa-
tives. Il existe aussi des CPCA régionales, qui ont
pour vocation la promotion du fait associatif ré-
gional et la valorisation des réalisations des asso-
ciations. Celle de Poitou-Charentes représente
aujourd’hui plus de 16 000 associations réparties
sur tout le territoire.
« La CPCA a un rôle fondamental en termes de
formation des bénévoles, notamment en ce qui
concerne la valorisation des acquis professionnels
et la mutualisation des offres de formation des
réseaux associatifs. Au travers du fonds mutualisé
de formation des bénévoles, mis en place avec l’aide
de la Région, 800 d’entre eux ont été formés en
2010 », souligne Pierre Lefebvre, délégué régional
de la CPCA Poitou-Charentes.
En outre, le développement de l’activité des as-
sociations est facilité par l’attribution d’aide au
recrutement de salariés. Des emplois tremplins
associatifs sont ainsi attribués, dispositif qui permet
de financer en partie un poste salarié.
• Pour en savoir plus sur la CPCA Poitou-Charentes et
les emplois tremplin associatifs : CPCA, Maison des sports,
86240 iteuil, tél. : 05 49 88 03 61, site : www.cpca-poitou-
charentes.org, courriel : [email protected]
La Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) Poitou-Charentes
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 49
Entreprendre autrement
rémunération supérieure aux trois quarts du Smic sur
l’année. Si ce critère est respecté, l’administration utilise
la règle dite des « 4 P » pour exonérer l’association des
impôts commerciaux :
– le produit est « d’utilité sociale s’il tend à satisfaire
un besoin qui n’est pas pris en compte par le marché ou
qui l’est de façon peu satisfaisante faute d’être rentable »
(instruction fiscale du 15 septembre 1998) ;
– le public visé doit être formé de personnes que le
marché délaisse, car leurs revenus sont trop modestes, ou
de personnes dont la situation justifie l’octroi d’avantages
particuliers, comme les handicapés ;
– le prix pratiqué doit être attractif pour le public
concerné. En cas de prestation similaire à celles du secteur
privé, le prix doit ainsi être largement inférieur ;
– la publicité ne doit pas être confondue avec les opé-
rations de communication, ouvertes à toute association.
Celles-ci n’ont pas pour but de conquérir de nouvelles
parts de marché, mais bien de mettre en valeur l’action
de l’association.
Au final, une association est exonérée de tous les
impôts commerciaux (impôt sur les sociétés, TVA, etc.)
si sa gestion est désintéressée, si elle exerce son activité
sans concurrence directe pour le secteur commercial ou si elle le fait dans
des conditions différentes de celles des entreprises.
Toutefois, si l’association possède une activité lucrative, il est possible que
cette dernière soit imposée. Afin d’être exonérées totalement, les recettes des
activités lucratives ne doivent pas dépasser 60 000 euros au cours de l’année.
Optimiser son financementPlusieurs dispositifs financiers permettent aux associations en création
ou en développement de renforcer leurs fonds propres en début d’activité.
En Poitou-Charentes, il existe trois fonds territoriaux pour la mise en place
d’apports en fonds associatifs :
– le Contrat d’amorçage associatif bénéficie aux petites associations
ayant créé récemment leur premier emploi ou ayant un modèle économique
Chaque centre des impôts possède un correspondant associations qui envoie sur demande un questionnaire permettant de statuer sur la situation fiscale de l’association. La liste de ces correspondants est disponible sur www.impot.gouv.fr, rubrique « Contacts », puis « Professionnels : vos correspondants spécialisés » (choisissez votre département et la mention « Correspondants associations » dans le menu déroulant). Pour en savoir plus, l’instruction fiscale du 18 décembre 2006 sur la fiscalité des associations est accessible depuis www.associations.gouv.fr/article.php3?id_article=475A noter également que les sites internet des préfectures des quatre départements de la région Poitou-Charentes sont des ressources utiles pour trouver les contacts nécessaires à la déclaration de votre association ou si vous souhaitez organiser une manifestation.
Bo
n à
sav
oir
!
Dans les mutuelles, on distingue deux grandes
familles : les mutuelles de santé, qui ont pour
objet de couvrir les personnes en cas de maladie
ou d’accident en prenant en charge la partie de
dépenses de soins non remboursée par l’assurance
maladie de base, et les mutuelles d’assurance, qui
assurent la couverture de risques (automobile,
habitation, prévoyance, etc.). Il s’agit de grosses
structures, et de ce fait, on ne crée pas une mu-
tuelle tous les jours. Ainsi, la dernière-née des
mutuelles d’assurance, celle des motards, fêtera
ses 30 ans en 2013 ! Alors, si vous avez des idées,
mieux vaut se rapprocher des grandes mutuelles
déjà existantes.
Et du côté des mutuelles ?
50 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
encore fragile. Il s’agit d’une avance remboursable plafonnée à 10 000 euros,
renouvelable une fois et remboursable sans intérêt.
– le Contrat d’apport associatif permet aux associations employeurs de
financer leurs investissements ou leur besoin en fonds de roulement. Ce contrat
est également une avance remboursable sans intérêt pouvant aller de 5 000 à
30 000 euros et d’une durée comprise entre deux et cinq ans. Les associations
d’utilité sociale qui créent ou consolident des emplois et développent des
prestations sont visées par ce fonds.
– Poitou-Charentes investissement solidaire est un moyen de renforcer
les fonds propres des associations employeurs. L’outil proposé est un prêt
participatif de la Société d’investissement France active (Sifa) dont le mon-
tant peut atteindre 60 000 euros pour une durée maximale de cinq ans (taux
d’intérêt de 2 % par an). • Contacts :
– insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :
05 49 42 59 66.
– Région Poitou-Charentes, Pôle vivre ensemble, service vie associative et lien social, tél. :
05 49 55 68 73.
Se faire accompagnerPour entreprendre autrement, il est nécessaire de bien connaître son
statut, ses droits, ainsi que les démarches administratives à entrepren-
dre. Dans cette optique, de nombreux dispositifs d’accompagnement
ont été mis en place au niveau national et régional. L’objectif : épauler
les entrepreneurs de l’ESS dès le lancement de leur projet.
Les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA)Les dispositifs locaux d’accompagnement soutiennent les associations et
les entreprises solidaires. Sur demande, des consultants spécialisés offrent
notamment un diagnostic de la situation d’une entreprise, mettant en lumière
la façon dont elle peut se consolider et ses besoins éventuels. Cette exper-
tise gratuite permet aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de
bénéficier d’un plan d’accompagnement, proposé par un chargé de mission.
Le but : renforcer l’ancrage territorial et l’autonomie des établissements de
l’ESS. En Poitou-Charentes, les DLA sont départementalisés et pilotés par le
réseau Insertion Poitou-Charentes active (IPCA). En moyenne, les créateurs
d’entreprise y ont recours sur une durée de cinq jours. « Le but, c’est de réaliser
un diagnostic partagé avec les entreprises solidaires qui le souhaitent afin de
consolider leur projet de départ », explique la directrice de l’IPCA, Laurence
Fouin. Fournir des biens ou des services en adéquation avec les besoins de
la région, bien communiquer sur son activité, diversifier ses partenaires
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 51
Entreprendre autrement
financiers sont quelques-uns des objectifs que les entrepreneurs peuvent
atteindre plus facilement en ayant recours à un DLA.• Contact : insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :
05 49 42 59 66.
Les boutiques de gestionLes boutiques de gestion sont un réseau national et indépendant d’accom-
pagnement à la création d’entreprise. En Poitou-Charentes, deux boutiques
de gestion existent, à Angoulême et à Niort. En 2000, le réseau Oxygène a vu
le jour au sein de ces boutiques dans le but de créer du lien entre les entre-
preneurs qui le souhaitent. Il poursuit deux objectifs : rompre l’isolement des
chefs d’entreprise en organisant des rencontres et des échanges avec d’autres
créateurs de projet ; aider ces derniers à développer leur activité grâce à la
mise en place de relations partenariales avec leurs homologues. • Contacts :
– www.bg-poitou-charentes.com
– Boutique de gestion Charente, 39 rue de l’Arsenal, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 95 00 21.
– Boutique de gestion Deux-Sèvres, 4ter av. Léo-Lagrange, 79000 niort, tél. : 05 49 33 50 24.
Faire financer son projetDe nombreux dispositifs de financement existent en faveur des entre-
prises de l’économie sociale et solidaire. A ce titre, il faut distinguer les
soutiens publics des initiatives privées.
Le capital-risque solidaireLes organismes intervenant dans le secteur du capital-risque solidaire appor-
tent des fonds propres à une structure tout en restant minoritaires au capital.
– L’association France active est le premier financeur de l’économie solidaire
en France. Ses deux objectifs sont de faciliter l’accès au crédit bancaire pour les
créateurs d’entreprise et de financer le développement de l’emploi dans les entre-
prises solidaires. Pour cela, le réseau national a développé 40 fonds territoriaux. En
Poitou-Charentes, le réseau Insertion Poitou-Charentes (IPCA) est en charge de
gérer les demandes locales et d’assurer le suivi des entreprises aidées par France
active. Il offre un accompagnement en trois étapes : une expertise financière, puis
une proposition de financement avant le suivi du projet de l’entrepreneur.• Contact : insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :
05 49 42 59 66.
– Les clubs d’investisseurs locaux pour une gestion alternative et locale
de l’épargne solidaire (Cigales) mettent l’épargne de leurs membres au service
de la création et du développement de petites entreprises locales et solidaires.
52 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
La région Poitou-Charentes compte actuellement sept Cigales, « et une hui-
tième entité devrait voir le jour d’ici la fin de l’année » assure Jean-Yves Angst,
président du club La Cayenne, à La Rochelle.
A titre d’exemple, le club Pictasol de Poitiers est intervenu en apportant
2 000 euros de fonds propres au capital du Plan B, bar culturel et solidaire qui
a ouvert ses portes en décembre dernier. Le club La Cayenne a quant à lui
participé à la création de la Scop Tonnay Confection, fabricant de rideaux et
de voilages, en apportant 3 000 euros de fonds propres en septembre 2010.• Contacts :
– Association régionale des Cigales du Poitou-Charentes, 31 rue Amos-Barbot, 17000 La Rochelle,
tél. : 05 46 41 86 52, courriel : [email protected]
– Fédération des Cigales, 61 rue victor-hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 49 91 90 91, site : www.
cigales.asso.fr
– Garrigue est une société coopérative de capital-risque solidaire nationale
créée en 1985 pour prendre des participations minoritaires dans des sociétés
à forte plus-value sociale. La quarantaine d’entreprises soutenues en France
se situent majoritairement dans des secteurs comme le commerce équitable,
les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, etc. Le montant des inter-
ventions varie de 8 000 à 30 000 euros en fonds propres ou en compte courant
d’associés, pour une durée de cinq à dix ans. Ces soutiens sont obligatoirement
associés à des apports de Cigales. • Contact : Garrigue, 61 rue victor-hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 48 44 74 03, site : www.garrigue.
net, courriel : [email protected]
– Esfin-Ides est un groupe spécialisé dans le financement des PME, des entre-
prises de l’économie sociale et de celles à forte responsabilité sociale et environ-
nementale. Il comporte plusieurs structures, dont l’Institut de développement
de l’économie sociale (Ides), qui finance les entreprises de l’économie sociale
sous forme de capital-risque développement. Fontanot participations est pour
sa part un fonds commun de placement à risque (FCPR) géré par la structure
Esfin gestion. Dédié aux PME, il a pour vocation la prise de participation au ca-
pital d’entreprises en phase de développement ou de transmission. Par ailleurs,
Esfin participations s’adresse à des PME dont « le comportement éthique est un
des caractères fondateurs ». Les interventions en fonds propres (sous la forme
d’actions et d’obligations convertibles) varient de 150 000 à 450 000 euros, pour
une durée définie en fonction de la stratégie de l’entreprise.
En outre, Esfin-Ides propose des outils de financement spécifiques tel Spot,
pour les Scop, voir page 41.• Contacts : Esfin-ides, 2 place des vosges, immeuble La Fayette, 92400 Courbevoie, tél. :
01 55 23 07 05 (Esfin) et 01 55 23 07 02 (ides), site : www.esfin-ides.com
Les prêts bancaires
Les banques sont des interlocuteurs financiers incontournables pour les
créateurs d’entreprise ou d’association. Certaines sont davantage spécialisées
que d’autres dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 53
Entreprendre autrement
– La Nouvelle économie fraternelle (NEF) est une société coopérative
de finances solidaires créée en 1988. Elle collecte l’épargne de particuliers
pour octroyer ensuite des crédits à des porteurs d’initiatives économiques.
Le tout dans un but bien précis : soutenir la création et le développement
d’activités professionnelles et associatives à des fins d’utilité sociale et en-
vironnementale.• Contacts :
– Site national : www.lanef.com
– Prêts professionnels et associatifs : délégation de nantes, 2 rue Crucy, 44000 nantes, tél. :
02 40 48 52 44, courriel : [email protected]
– Le Crédit coopératif est une des banques les plus engagées dans l’éco-
nomie sociale et solidaire. Membre du réseau des Banques populaires depuis
2003, il a la possibilité d’accorder des crédits plus importants que la NEF. Et s’il
offre ses services à l’ensemble des entreprises de l’ESS, il se présente comme
la banque des associations. En témoignent les différents outils bancaires spé-
cifiques au monde associatif qu’il propose : le Dailly sur subvention (dispositif
permettant à une association qui s’est vu attribuer une subvention mais qui
ne l’a pas encore touchée de disposer de l’argent via une avance des fonds
par la banque qui les récupére ensuite directement auprès de la collectivité
concernée) ; le Fonds de garantie mutuelle des organismes sanitaires et sociaux
et le Fonds de garantie mutuelle du tourisme-loisirs, qui facilitent l’accès au
crédit des associations de ces deux secteurs…• Contact : www.credit-cooperatif.coop, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la
rubrique « nos agences ».
– La Caisse d’épargne finance des projets d’utilité sociale depuis 1999 à
travers ses projets d’économie locale et sociale (PELS). Elle est particulière-
ment présente auprès des associations, auxquelles elle propose notamment
un portail d’informations (www.associatis.com).• Contacts :
– Site national : www.caisse-epargne.fr, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la rubrique
« Agences ».
– Pour en savoir plus sur les PELS : www.federation.caisse-epargne.fr/pels1.htm
– Le Crédit mutuel permet notamment aux associations de placer leurs
excédents éventuels via le dispositif Eurocompte association.• Contact : www.creditmutuel.com, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la rubrique
« Trouver une caisse ».
Le microcrédit et les prêts d’honneur
– L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) est le prin-
cipal réseau de microcrédit professionnel en France. Via ces microcrédits,
elle soutient les personnes exclues du marché du travail et qui souhaitent se
réinsérer en créant leur entreprise. La quasi-totalité des bénéficiaires sont
en effet des demandeurs d’emploi. Seules les personnes n’ayant pas accès au
crédit bancaire traditionnel peuvent obtenir un prêt de l’Adie. Pour soutenir
54 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
les porteurs de projet, l’association prête un montant moyen de 3 000 euros
pour une durée de deux ans avec un taux d’intérêt d’environ 5 %. A noter que
le bénéficiaire doit apporter 50 % du montant du prêt en caution.• Contact : Direction régionale Poitou-Charentes de l’Adie, 1 rue Trousset, 16000 Angoulême,
tél. : 0 800 800 566. Site national : www.adie.org
– Les plates-formes d’initiatives locales (Pfil) fournissent des prêts d’honneur
à taux zéro et sans garantie. D’un montant variant entre 3 000 et 7 500 euros, ce
soutien financier est un moyen pour le créateur d’entreprise ou le jeune entre-
preneur de consolider ses fonds propres en début d’activité. Remboursable sur
une période de trois à cinq ans, il est accessible aux créateurs ou aux repreneurs
d’entreprise, ainsi qu’aux jeunes entrepreneurs (moins de trois ans) qui dévelop-
pent une activité dans les domaines de l’artisanat de production, du bâtiment,
des services aux entreprises, des services de proximité ou des commerces de
première nécessité. Les Pfil sont regroupées au niveau national au sein du
réseau France initiative. Elles travaillent chacune sur une zone géographique
déterminée. En Poitou-Charentes, il en existe une par département.• Contact : pour retrouver les coordonnées de la plate-forme de votre territoire, aller sur www.
france-initiative.fr, puis dans la rubrique « A qui s’adresser ? ».
Les fondations de l’économie sociale– La fondation Macif récompense chaque année quelque 150 projets
économiques, en privilégiant ceux qui entrent dans le champ de l’économie
sociale. Lorsque ces projets ont une portée locale, les demandes doivent être
adressées à la délégation régionale de la fondation.• Contacts :
– Site national : www.fondation-macif.org
– Fondation Macif Centre-Ouest Atlantique, 35 bd Jean-Moulin, 79079 niort, tél. : 05 49 09 42 52,
courriel : [email protected]
– La fondation Groupe Chèque déjeuner aide les entreprises et les asso-
ciations de l’économie sociale, qu’elles soient en création ou en dévelop-
pement, en particulier dans les domaines des emplois de proximité ou de
l’accès à la culture.• Contact : Fondation Groupe Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des Barbanniers,
92230 Gennevilliers, tél. : 01 41 85 37 10, site : www.fondation-groupe-cheque-dejeuner.com
– La fondation Crédit coopératif décerne chaque année depuis presque
trente ans les Prix et Trophée de l’initiative en économie sociale. A la clé :
plus de 150 000 euros de prix. En 2010, près de 50 organismes de l’économie
sociale, qu’il s’agisse de coopératives, de mutuelles ou d’associations, ont
été récompensés. A noter que ce concours est décentralisé en région. En
Poitou-Charentes, l’association CPA Lathus, qui agit dans les domaines de
l’environnement et de l’action sociale, et la structure d’insertion par l’activité
économique Adep, spécialisée dans la restauration du petit patrimoine, ont
retenu l’attention du Crédit coopératif en 2010.
• Contact : Fondation Crédit coopératif, www.credit-cooperatif.coop/fondation/
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 55
Entreprendre autrement
– Pour en savoir plus sur les autres fondations :– Fondation de France : 40 av. hoche, 75008 Paris, tél. : 01 44 21 31 00, site : www.
fondationdefrance.org, courriel : [email protected]
– Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical), 26ter rue
Ordener, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 20 01, site : www.admical.org
– institut du mécénat de solidarité-Entreprendre pour la cité, 141 av. de Clichy, 75017 Paris, tél. :
01 43 87 52 52, site : www.imsentreprendre.com, courriel : [email protected]
Les aides publiques– Le parcours d’accompagnement Nacre permet à des personnes sans
emploi ou rencontrant des difficultés d’insertion durables dans l’emploi de
créer ou de reprendre une entreprise en bénéficiant d’un accompagnement.
Cet accompagnement se fait en deux étapes :
• avant la création ou la reprise d’entreprise, pour concrétiser le montage
et le financement du projet, grâce notamment à l’obtention d’un prêt à taux
zéro Nacre allant jusqu’à 10 000 euros. Ce prêt devra être remboursé dans un
délai de cinq ans, et celui-ci ne pourra être accordé que si le porteur de projet
obtient également un prêt bancaire ou assimilé.
• après, pour être guidé dans le (re)démarrage et le développement de
l’entreprise pendant trois ans.• Contact : www.emploi.gouv.fr/nacre, pour la liste des contacts en Poitou-Charentes, cliquer sur la carte.
– Des aides régionales pour l’entrepreneuriat social,
solidaire et écologique. Les aides régionales visant à
soutenir la croissance verte et le secteur de l’économie
sociale et solidaire sont nombreuses : appel à projets d’éco-
labellisation, soutien au développement du tourisme social
et solidaire ou encore chèque TIC Agriculture pour aider
les exploitants transformateurs/vendeurs à développer
leurs activités via Internet.
Citons aussi les bourses régionales Désir d’entreprendre, déclinées en
trois dispositifs, chacun d’entre eux permettant d’obtenir une aide financière
comprise entre 1 000 et 10 000 euros :
• la bourse régionale « Désir d’entreprendre » est destinée à tout porteur de
projet ayant au minimum 18 ans et souhaitant créer son propre emploi.
• la bourse régionale « Désir d’entreprendre créateurs dans les métiers de
l’image » est spécifiquement destinée aux porteurs de projet souhaitant créer
leur propre emploi dans les domaines de l’audiovisuel, de la bande dessinée,
de l’animation, d’Internet, de l’édition ou encore de l’imprimerie.
• la Bourse régionale coopérative est quant à elle destinée aux Scop.
Ce dispositif a pour objectif de faciliter le processus de création/reprise
d’entreprise à statut coopératif. La bourse s’adresse à tout porteur de projet,
demandeur d’emploi, étudiant ou salarié, souhaitant opter pour un statut
d’associé d’une coopérative. Le dispositif Cordee (Convention régionale
de développement de l’emploi par l’économie) peut venir compléter cette
Le Fonds social européen (FSE), via sa disposition 4-2.3, aide les petits projets associatifs en lien avec l’emploi. Pour plus d’informations : www.fse.microprojets.frB
on
à s
avo
ir !
56 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
Bourse régionale coopérative. Destiné aux PME, il contribue à la reconversion
d’entreprises en Scop, avec une attention particulière portée à l’innovation
dans certaines filières (agroalimentaire, éco-industrie et transports prin-
cipalement). Le financement peut atteindre 500 000 euros, sous forme de
subventions ou d’avances remboursables à taux nul.
Pour bénéficier de ces bourses, le mieux est de s’adresser à un des Ateliers
de la création. Ces derniers instruisent en effet les demandes et vérifient
l’éligibilité du porteur de projet et celle de l’activité. Par la suite, ils assurent
un suivi postcréation.
Enfin, différents systèmes de levée de fonds destinés à favoriser l’innovation
ont été mis en place :
• le Fonds régional d’innovation, mis en œuvre avec Oséo, encourage la
levée de fonds pour les PME de moins de 2 000 salariés et permet d’obtenir
un prêt participatif d’amorçage de 50 000 à 150 000 euros.
• le Fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) est quant à
lui spécialement dédié à la croissance verte. Pour y avoir accès, les PME
appartenant au secteur de l’éco-industrie doivent recevoir la qualification
d’entreprise innovante dispensée par la plate-forme Oséo. Le groupe familial
Léa Nature a ainsi bénéficié de cet accompagnement. Spécialisé dans le
bio et les produits naturels (cosmétique, alimentation, textile…), il emploie
570 salariés à côté de La Rochelle et a reçu en 2009 le prix du business vert
décerné par Oséo.
– Le Fonds de co-investissement (FCI) s’adresse également aux PME spé-
cialisées dans l’éco-industrie. En revanche, il vise plus particulièrement les
entreprises en phase de démarrage ou d’amorçage. La vocation de ce fonds est
d’intervenir en fonds propres, avec un ou plusieurs investisseurs partenaires
préalablement agréés, au sein de PME éligibles et sélectionnées par le ou les
investisseurs partenaires. Le FCI a réalisé son premier investissement en no-
vembre 2010 en entrant dans le capital de la société S’Tile (basée à Poitiers),
concepteur de panneaux photovoltaïques. Un mois plus tard, il est intervenu
dans le capital de la PME Eco&mobilité (basée à Chauvigny, dans la Vienne),
constructeur de véhicules électriques.
• Pour en savoir plus :
– Sur les aides régionales : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides
– Coordonnées des animateurs des Ateliers de la création, site : www.poitou-charentes.fr/files/
reprise/pdf/eco-emploi/adresses_ateliers.pdf
– Sur Oséo : www.oseo.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 57
Entreprendre autrement
Recruter et managerDans l’économie sociale et solidaire, la gestion des ressources humaines
comporte certaines spécificités, liées par exemple au rôle important des
bénévoles dans les associations et les mutuelles, ou au fonctionnement
démocratique des Scop.
Le bénévolatSelon France bénévolat, organisme public chargé de la promotion du
bénévolat, 11 millions de Français sont actifs dans les associations, dont
5 millions peuvent être considérés comme des bénévoles réguliers. En 2010,
on en compte 300 000 en Poitou-Charentes. La Conférence permanente des
coordinations associatives (CPCA) a développé un programme de formations
à destination des salariés et des bénévoles associatifs.• Pour en savoir plus :
– www.cpca-poitou-charentes.org
– Quelques liens utiles : www.associationmodeemploi.fr et www.francebenevolat.org
– Sur la validation des acquis de l’expérience (vAE) pour les bénévoles, voir page 31.
Le service civiqueLe service civique permet à toute personne, et parti-
culièrement aux jeunes de 16 à 25 ans, de s’engager dans
des missions d’intérêt général se déroulant en France ou à
l’étranger. Il concerne plus particulièrement des domaines tels
que la solidarité, la santé, l’environnement, l’action humani-
taire ou encore la mémoire et la citoyenneté. Les volontaires
bénéficient d’une indemnité pouvant aller jusqu’à 540 euros
par mois. Le service civique ne peut excéder deux ans.
Il existe également un service civique régional qui permet à 500 jeunes
qui le souhaitent de s’engager dans la région sur des thématiques telles que
la solidarité, l’environnement et la biodiversité.• Pour en savoir plus :
– www.service-civique.gouv.fr : le site du ministère de l’Education consacré au service civique
(informations, législation, témoignages).
– www.civiweb.com, le centre d’information sur le volontariat international.
– Pour le service civique régional, voir sur www.poitou-charentes.fr, rubrique « Pacte emploi
jeunes ».
Les emplois tremplins et les contrats d’insertion
Les emplois tremplinsLes emplois tremplins sont des aides à l’emploi mises en place par la Région
qui permettent principalement aux associations et entreprises d’insertion
(dans la majorité des cas, et parfois aux Scop et aux Scic) de recevoir une aide
Le volontariat associatif, qui concernait les plus de 16 ans consacrant 26 heures par semaine à un projet d’intérêt général dans une association pour une période déterminée, a été remplacé par le service civique.Le
sav
iez-
vou
s ?
58 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
pour la rémunération et/ou la formation de personnel recruté en contrat à
durée indéterminée. Le dispositif a un double objectif : aider à la création
d’emplois pour les jeunes et pour les personnes handicapées et accompagner
les structures dans la conduite et le développement de leurs projets.• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr, rubrique « Toutes les aides », puis « Croissance
verte et emploi ».
Le contrat unique d’insertionDepuis le 1er janvier 2010, le contrat unique d’insertion (CUI) remplace l’ensemble
des contrats aidés existants. Il se divise en deux catégories : le contrat initiative
emploi (CUI-CIE) et le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE). Le
premier concerne des emplois dans le secteur privé industriel et commercial.
Le second concerne des emplois dans le secteur public ou associatif.
Via ce contrat, les associations bénéficient d’aides à l’emploi lorsqu’elles
accueillent des personnes en difficulté et des chômeurs de longue durée. • Pour en savoir plus : www.travail-emploi-sante.gouv.fr
Au Pin, dans les Deux-Sèvres,
l’entreprise d’insertion les Ate-
liers du bocage recycle les dé-
chets industriels depuis 1991.
Membre du mouvement Emmaüs,
elle s’est spécialisée dans le
recyclage d’équipements et ma-
tériels informatiques, ainsi que
de téléphones portables, auxquels
elle donne une seconde vie. 40
de ses 200 salariés bénéficient
de contrats d’insertion. Entreprise
adaptée, elle emploie par ailleurs
15 personnes en situation de
handicap.
Si l’entreprise se situe sur un
marché concurrentiel, elle s’at-
telle à développer les solidarités
locales. Ainsi, grâce à son activité
de recyclage qui s’adresse autant
aux entreprises qu’aux particu-
liers, elle propose du matériel
informatique et téléphonique à
moindre prix. Fournissant éta-
blissements scolaires et entre-
prises, elle a aussi travaillé avec
l’université de Niamey, au Niger.
Et elle développe également des
filières de recyclage et de dé-
pollution en Afrique : « Aider au
développement du continent
africain donne du sens à ce que
l’on fait, explique Bernard Arru,
directeur des Ateliers du bocage.
Avec des associations locales,
nous aidons à la création d’ate-
liers de dépollution. Ce qui per-
met de créer des emplois tout
en exportant le modèle écono-
mique solidaire et durable de
l’entreprise. »
La structure assure en outre
dans plusieurs pays la collecte de
déchets électroniques polluants :
quatre tonnes collectées au
Burkina Faso ont ainsi pu être
traitées en France.
Des actions et une démarche
qui ont reçu un soutien financier
et humain de la part de la Région,
notamment via le dispositif des
emplois tremplins destiné à favo-
riser le recrutement de jeunes
salariés et de personnes reconnues
travailleurs handicapés. G. B.
• Contact : Les Ateliers du bocage, 15 rue de la Chapelle, 79140 Le Pin, tél. : 05 49 81 09 72, site : www.ateliers-du-bocage.com
ZOOM / DEux-SèvRES Les Ateliers du bocage, entreprise d’insertion
Le recyclage des téléphones portables comme des équipements et matériels informatiques est le cœur d’activité des Ateliers du bocage.
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 59
Entreprendre autrement
Se faire représenterOutre les organismes d’accompagnement et de financement des en-
trepreneurs de l’économie sociale et solidaire, des structures chargées
de les promouvoir et de les représenter existent en Poitou-Charentes.
C’est un moyen pour les porteurs de projet de faire entendre leur voix
auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.
Les principaux réseaux représentatifs de l’économie sociale et solidaire en Poitou-Charentes
– La chambre régionale de l’économie sociale (Cres) est l’instance re-
présentative de l’ensemble des secteurs de l’économie sociale et solidaire
en Poitou-Charentes. Il s’agit de l’interlocuteur privilégié des pouvoirs
publics, en particulier du conseil régional et des services déconcentrés de
l’Etat, pour toutes les politiques publiques relatives à l’économie sociale et
solidaire. Son autre rôle est d’accompagner les structures de l’ESS dans les
Quelles sont les missions de la chambre régionale de l’éco-nomie sociale (Cres) ?
La Cres a trois missions princi-
pales : représenter ses adhérents
(associations, coopératives, mu-
tuelles) auprès des pouvoirs pu-
blics et des instances de concer-
tation, développer l’économie
sociale et solidaire (ESS) sur son
territoire et, enfin, favoriser les
coordinations et les synergies
entre ses adhérents.
Notre organisme joue un rôle
essentiel pour initier et accom-
pagner les actions en faveur de
l’économie sociale et solidaire et
la valoriser auprès du grand pu-
blic, chez qui elle est encore trop
méconnue, et des acteurs insti-
tutionnels. Enfin, dans certains
cas, la Cres porte auprès des
pouvoirs publics les revendica-
tions de ses adhérents.
Pour vous, que signifie « entre-prendre autrement » ?
Cette expression recouvre une
réalité forte dans le secteur de
l’économie sociale et solidaire.
En effet, la philosophie de l’ESS
veut que la création et le déve-
loppement d’une activité écono-
mique répondent, certes, à un
besoin économique, mais aussi
à des exigences démocratiques
dans la gestion de l’entreprise.
Elle sous-tend également que
celles et ceux qui participent à
l’activité sont rémunérés de ma-
nière juste. L’humain est placé
au centre du projet collectif. C’est
pour nous une des raisons du
dynamisme de ce secteur.
Comment agissez-vous concrè-tement pour favoriser le dé-
veloppement de l’économie sociale et solidaire ?
La Cres permet de mettre en
relation les acteurs entre eux.
Elle a ainsi été un moteur dans
l’organisation de manifestations
et de conférences autour de la
question du handicap en mettant
en contact de nombreuses struc-
tures, mutuelles, associations et
assurances. Autre exemple : lors
du dépôt de bilan d’une grande
société niortaise, nous avons
initié la création d’une associa-
tion nommée Elan coopératif
niortais pour favoriser la reprise
de l’activité et soutenir les pro-
jets de création d’entreprise.
Cette initiative a notamment
accompagné la reprise d’un res-
taurant d’entreprise, aujourd’hui
appelé Le Trévins et qui emploie
une quinzaine de personnes (voir
aussi « Zoom » page 39). Ce sont
deux illustrations du rôle moteur
que peut avoir la Cres dans la
dynamique du secteur.
Propos recueillis par G. B.
EnTRETiEn « Dans l’économie sociale et solidaire, l’humain est placé au centre du projet collectif »
D. R
.
Daniel Arsicot, président de la chambre régionale de l’économie sociale (Cres) Poitou-Charentes
60 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV
Entreprendre autrement
phases de création et de développement de leur activité (voir entretien avec
son président page précédente).• Contact : Chambre régionale de l’économie sociale Poitou-Charentes, 60-68 rue Carnot,
86000 Poitiers, tél. : 05 49 50 71 53, site : www.cres-poitoucharentes.fr
– L’union régionale des Scop de Poitou-Charentes est née en 1982 pour
représenter et promouvoir les coopératives auprès des acteurs locaux. Par
ailleurs, elle a vocation à encourager la création de coopératives dans la
région, et à les accompagner dans leur développement. Enfin, elle se veut un
lieu d’échanges entre les entrepreneurs du territoire. Au niveau national, le
réseau des coopératives est animé par la Confédération générale des Scop.
Celle-ci est présente sur tout le territoire grâce aux treize unions régionales
existantes, ainsi qu’à trois fédérations de métiers : le BTP, la communication
et l’industrie.• Contact : union régionale des Scop et des Scic de Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot,
79000 niort, tél. : 05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop
– La Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) de
Poitou-Charentes est le rassemblement volontaire des mouvements associatifs
de la région. Son objectif : être un porte-voix de la cause associative à l’échelle
régionale et nationale (voir aussi encadré page 48).• Contact : CPCA, Maison des sports, 86240 iteuil, tél. : 05 49 88 03 61, site : www.cpca-poitou-
charentes.org, courriel : [email protected]
– Initiative régionale pour l’insertion et la solidarité (Iris) en Poitou-
Charentes est l’organisme de soutien, d’accompagnement et de représentation
des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) dans la région (voir
aussi encadré page 44).• Contact : initiative régionale pour l’insertion et la solidarité en Poitou-Charentes (iris), Espace
ServantES, 3 rue Georges-Servant, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 07 29, site : www.iris.asso.fr
Lors des élections prud’homales de 2002, l’Union
des fédérations et syndicats nationaux d’employeurs
sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social
et social (Unifed), le Groupement des entreprises
mutuelles d’assurances (Gema), l’Union de syndicats
et de groupements d’employeurs représentatifs
dans l’économie sociale (Usgeres), ainsi que l’Union
nationale des associations de soins et services à
domicile (Unassad, qui depuis a rejoint l’Usgeres),
jusqu’alors représentés par le Medef, se sont asso-
ciés pour présenter plus de 120 listes « Employeurs
de l’économie sociale : associations, coopératives,
mutuelles, fondations ».
Cette initiative est couronnée de succès, puisque
ces syndicats, regroupés au sein de l’Association
des employeurs de l’économie sociale (AEES), ob-
tiennent alors 11,3 % du total des voix du collège
employeurs. Une percée qui sera confirmée en 2008,
lors des élections prud’homales suivantes : les
employeurs de l’économie sociale recueillent 19,05 %
des suffrages exprimés. En outre, avec 468 élus
(contre 279 en 2002), dont 13 en région Poitou-
Charentes, les listes de l’économie sociale atteignent
un bon niveau de représentation dans les structures
prud’homales. Juliette Raynal
• Pour en savoir plus : s’adresser à l’usgeres, Centre
Daumesnil, 4 place Félix-Eboué, 75583 Paris Cedex 12,
tél. : 01 43 41 71 72, site : www.usgeres.fr, courriel :
Les employeurs de l’économie sociale représentés aux prud’hommes
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 61
Entreprendre autrement
– Le Centre des jeunes, des dirigeants et des acteurs de l’économie
sociale (CJDES), créé en 1985, le CJDES est né de la volonté de dirigeants de
l’économie sociale de mettre en commun leurs expériences et leurs compé-
tences. Ses principales missions sont de favoriser l’échange d’informations,
d’être un lieu de rencontres, de promouvoir l’économie sociale et solidaire dans
sa diversité et, enfin, de faciliter des actions communes entre les différents
acteurs de l’économie sociale.• Contact : CJDES, 24 rue du Rocher, 75008 Paris, tél. : 01 42 93 55 65, site : www.cjdes.org,
courriel : [email protected]
– Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), créé au tout début
2010, entend rassembler des personnes dirigeant des entreprises à forte utilité
sociale, indépendamment de leur statut juridique. Il a vocation à rassembler
des structures qui ne sont pas nécessairement sous statut coopératif, associatif
ou mutualiste, mais qui se retrouvent autour d’une vision de l’intérêt général
pour laquelle le profit est un moyen et pas une fin en soi. En 2010, le Mouves
comptait plus de 250 adhérents. • Contact : site : www.mouves.org, courriel : [email protected]
62 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Consommer autrement
Agriculture biologique, commerce équitable, finances solidaires, centres mutualistes…, toutes les alternatives de consommation au service d’un mode de développement soutenable, pour les hommes comme pour la planète.
F. R
och
- Ré
gion
Poi
tou-
Cha
rent
es
Le magasin Plaisirs fermiers, à Niort, a été créé par plusieurs agriculteurs qui se sont associés afin de vendre leurs produits en direct.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 63
Consommer autrement
Notre consommation, un projet de société
Consommer autrement, c’est choisir des biens ou des services non seu-
lement en fonction de leur prix, de leur qualité technique ou de leur
marque, mais aussi pour la qualité sociale et environnementale de leur mode
de production. Il s’agit de se transformer en « consom’acteur » conscient du
modèle économique que ses choix de consommation favorisent.
Encore faut-il trouver des produits plus « éthiques » et savoir comment
les identifier. Aujourd’hui, des filières comme l’agriculture biologique,
le commerce équitable ou les finances solidaires disposent de labels
garantissant une plus-value sociale ou environnementale. Mais cela ne
concerne qu’un nombre limité de produits. Aucun label ne permet de dire
que tel contrat d’assurance ou tel service à la personne est plus éthique.
C’est pourquoi le statut ou la finalité de l’entreprise qui le conçoit est un
élément important à prendre en compte au moment de faire des choix de
consommation.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire offrent de nombreux
biens et services aux consommateurs, dans les domaines de l’alimentation, du
logement, de la santé, des transports, des services à la personne… Ce chapitre
les présente en mettant en avant leurs spécificités sociales ou environnemen-
tales. La plupart s’adressent à tous les consommateurs, mais certains sont
spécifiquement développés pour des personnes à faibles ressources, ce qui
est déjà en soi un engagement éthique.
David Belliard
Une alimentation de qualité et de proximitéPollution des eaux par les nitrates, assèchement des nappes phréa
tiques lié à l’irrigation massive en été, organismes génétiquement mo
difiés…, le modèle intensif de production agricole participe à la dégra
dation de notre environnement.
L’agriculture biologiqueDès les années 1960, certains agriculteurs ont préféré produire avec
des rendements moins élevés, mais sans pesticides ni engrais chimiques,
en respectant le rythme de vie des animaux et les contingences de la
production agricole. Ils suivent les règles de l’agriculture paysanne, et
notamment celles de l’agriculture biologique. En Poitou-Charentes, cette
64 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
dernière ne représente cependant que 1,4 % de la surface agricole utile,
avec 449 exploitations certifiées.
Comment reconnaître un produit « bio »Le label AB, propriété du ministère de l’Agriculture et de la Pêche depuis
1985, est le label bio le plus répandu. Sa présence sur un produit garantit
l’origine biologique d’au moins 95 % des ingrédients qui le composent.
D’autres labels, plus contraignants, existent, citons notamment Natu-
re & Progrès ainsi que Demeter. Ils sont surtout présents dans les circuits de
vente spécialisés, comme les magasins Biocoop (qui sont une quinzaine en
région Poitou-Charentes). Enfin, Ecocert, organisme de certification, a déve-
loppé plusieurs référentiels, notamment dans le domaine du bio (agriculture,
textile, cosmétique).• Pour en savoir plus :
– Sur l’agriculture biologique dans la région Poitou-Charentes : www.penser-bio.fr/
– Sur le label AB et le bio en France : www.agencebio.org
– Nature & Progrès : www.natureetprogres.org
– Demeter : www.bio-dynamie.org
– Ecocert : www.ecocert.fr
Cognac, pineau des Charentes
et vin de pays charentais : l’exploi-
tation viticole Brard Blanchard
fabrique des produits emblémati-
ques de la région. Sur 20 hectares,
elle pratique depuis près de trente
ans une agriculture biologique
rigoureuse, sans produits chimiques
de synthèse, désherbants ou pes-
ticides. « Nous traitons la vigne,
mais uniquement avec des produits
simples comme le soufre et le
cuivre, et nous nous aidons de
quelques plantes en purin pour
renforcer son autodéfense contre
les maladies », précise Jacques
Brard Blanchard. Une exigence qui
lui vaut la certification Ecocert et
Nature & Progrès.
Viticulteur depuis l’âge de
15 ans, Jacques Brard Blanchard
s’est lancé dans l’agriculture bio-
logique d’abord pour des raisons
de santé. « J’ai vite réalisé que
mes allergies n’avaient qu’une
cause : les produits de traitement
de la vigne. Pourtant, autrefois,
les paysans récoltaient sans toute
cette chimie », explique-t-il. Si
les débuts ont été difficiles, la
production a obtenu plusieurs
récompenses, dont deux médailles
d’or au concours général agricole
pour son cognac. Ce qui n’empê-
che pas le viticulteur d’être en
perpétuelle recherche pour amé-
liorer sa pratique de l’agriculture
biologique. « Je reste persuadé
que notre mode de travail reflète
l’agriculture de demain. »
Pascal Mercat
• Contact : SCEA Brard Blanchard,
1 chemin de Routreau, Boutiers,
16100 Cognac, tél. : 05 45 32 19 58,
site : www.brard-blanchard.fr, cour-
riel : [email protected]
• Pour en savoir plus sur la conver-
sion d’une exploitation à l’agricul-
ture biologique : www.penser-bio.
fr/-Passer-au-bio- et le numéro Vert :
0 800 510 620. Voir aussi l’entretien
avec Jean-Pierre Gouraud, du Pôle
conversion bio, page 25.
ZOOM / ChARENtE Chez Brard Blanchard, la vigne est biologique
Propriété de Brard Blanchard. L’exploitation commercialise du vin de pays charentais, du cognac, du pineau des Charentes et du simple jus de raisin garantis sans produits chimiques de synthèse, désherbants ou pesticides.
D. R
.
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 65
Consommer autrement
Où trouver des produits agricoles de qualité près de chez soi ?Dans un contexte de crise énergétique et de réchauffement climatique, com-
ment réduire les transports liés à l’alimentation ? Alors qu’un légume sur trois
consommé en France est produit à l’étranger, développer les circuits courts de
distribution peut être une solution. En effet, ces circuits courts se caractérisent
par la proximité géographique et humaine entre le producteur et le consomma-
teur : entre les deux, un nombre limité de kilomètres et d’intermédiaires. Les
attentes croisées de producteurs, à la recherche de plus d’autonomie et de valeur
ajoutée, et de consommateurs, soucieux de la qualité et de la sécurité alimen-
taire, s’y rencontrent. Deux sortes de circuits courts existent : la vente directe au
consommateur (cueillettes, vente à la ferme, sur les marchés et par les Amap) et
la vente directe au distributeur (un seul intermédiaire entre le producteur et le
consommateur).• Quelques adresses :
– Biocoop : pour retrouver le magasin le plus proche de chez vous, voir sur www.biocoop.
fr/carte-magasins.php
– Pour trouver les boutiques et restaurants ayant des produits bio les plus proches de chez vous :
www.pc.lemarchecitoyen.net
Les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap)Il existe 32 Amap en Poitou-Charentes. Elles sont destinées à favoriser
la distribution en circuit court d’une agriculture paysanne et biologique,
c’est-à-dire avec le moins d’intermédiaires possible entre le producteur et le
consommateur. Ainsi, elles lient contractuellement des consommateurs (entre
20 et 100) à un ou plusieurs agriculteurs qui leur vendent directement leur
production, le plus souvent sous la forme de paniers hebdomadaires.
• Contacts :
– Pour trouver les Amap de la région : www.reseau-amap.org/amap-poitou-charentes.htm
– Pour créer une Amap : www.reseau-amap.org/creer-AMAP.php
Les maraîchers d’insertionEmployant des personnes en situation précaire, ils permettent de s’ap-
provisionner en légumes dans le cadre d’une démarche solidaire. En Poitou-
Charentes, le réseau des Jardins de cocagne compte trois maraîchers biologi-
ques. Les adhérents consommateurs ont chaque semaine un panier de fruits
et légumes de saison, labellisés AB, qu’ils vont chercher directement dans les
exploitations ou dans des points relais. Le prix du panier (pour quatre per-
sonnes) est d’environ 12 euros.• Contacts :– Réseau national des Jardins de cocagne : www.reseaucocagne.asso.fr/adherer.php pour le détail des maraîchers par régions, et rubrique « Fonctionnement » pour en savoir plus.– Association Bio solidaire Senillé Les jardins du dolmen : 32 rue du Dolmen, 86100 Senillé, tél. : 05 49 90 09 43, site : http://biosolidairesenille.fr, courriel : [email protected]– Jardin de cocagne de hiersac, 12 rue de la Charente, Cedex 4, 16290 hiersac, tél. : 05 45 90 80 53.– Jard’Insolite, Association Job service, 1 rue Fontaine-des-Miracles, 86500 Montmorillon, tél. :
05 49 91 37 17, site : www.job86.fr
66 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Une alimentation de qualité par et pour tous
Les épiceries solidairesL’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes)
fédère sur tout le territoire des épiceries où les produits sont vendus pour 20 %
environ de leur prix classique. L’accès aux épiceries solidaires se fait par l’in-
termédiaire des services sociaux et des associations partenaires du réseau.• Contact : plus d’informations et liste des épiceries de la région sur www.epiceries-solidaires.
org, rubrique « Annuaire des épiceries solidaires ».
Les restaurants d’insertionLes restaurants d’insertion sont des établissements dont le personnel est
composé d’anciens demandeurs d’emploi exclus du marché du travail. Ils
offrent des repas dont les tarifs sont adaptés aux publics à faibles revenus. • Contact : la liste des restaurants d’insertion de la région est disponible sur www.iris.asso.fr,
rubrique « SIAE de Poitou-Charentes », « Annuaire », sélectionner « Restaurants, traiteurs » dans
l’onglet « Activité » et préciser affichage par activité.
Le commerce équitableLe commerce équitable souhaite mettre de l’éthique dans les échanges
internationaux, afin que les producteurs du Sud puissent vivre de leur
travail et en faire un outil de développement.
Né à la fin des années 1950, le commerce équitable a été initié au Nord
par des organisations non gouvernementales (ONG). Il garantit au
consommateur que les producteurs sont rémunérés selon un prix juste et
stable, fixé en fonction des coûts de production et non uniquement par les
marchés mondiaux. Il assure un partenariat commercial dans la durée, évite
la multiplication des intermédiaires et permet aux producteurs, organisés
collectivement, de bénéficier de prix rémunérateurs et de développer des
projets économiques et sociaux au bénéfice de la communauté. Enfin, il
garantit que l’achat du produit profite à des producteurs marginalisés et les
aide à acquérir leur indépendance économique.
Selon l’association Max Havelaar, plus de 1,5 million de petits producteurs
du Sud sont intégrés dans le système du commerce équitable. Et sa notoriété
croît d’année en année. Les deux tiers des ventes se font en grandes surfaces,
le reste ayant lieu dans des circuits spécialisés, notamment dans les boutiques
du réseau Artisans du monde, ainsi que dans des cafés, restaurants, etc.
Deux structures fédèrent au niveau national la plupart des acteurs du
commerce équitable : la Plate-forme pour le commerce équitable et Minga
(voir encadré ci-contre).
• Contacts : www.commercequitable.org et www.minga.net
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 67
Consommer autrement
Comment reconnaître un produit issu du commerce équitable ?
Max Havelaar est le label de commerce équitable le plus connu et le plus
répandu en France, notamment dans la grande distribution. L’association
Max Havelaar est née en 1988 en Hollande, et existe en France depuis 1992.
Elle labellise des filières de produits divers : café, thé, chocolat, banane, jus
d’orange, sucre de canne, miel, riz, mais aussi prêt-à-porter, produits d’hy-
giène et cosmétiques…
Plusieurs marques et enseignes membres de la Plate-forme pour le
commerce équitable (PFCE) proposent des produits qui peuvent porter
son logo. Cela signifie que l’association ou l’entreprise qui commercialise
le produit a fait l’objet d’une évaluation interne sur la base de la charte de
la PFCE. Celle-ci comporte des engagements impératifs, dont une juste
rémunération des producteurs.
On trouve également d’autres labels généralistes, moins répandus,
comme ESR-Ecocert équitable. A noter également, l’association Bio parte-
naire a développé deux marques, Bio équitable et Bio solidaire, destinées
à valoriser un commerce équitable, Nord-Sud pour la première et Nord-
Nord pour la seconde. Il existe aussi des labels spécialisés, à l’instar de
Step pour les tapis.• Pour en savoir plus : www.commercequitable.org (la PFCE vient de publier un Guide des
labels du commerce équitable 2011, disponible sur son site et proposant une analyse comparée
d’une dizaine de démarches, dont Max havelaar, Ecocert équitable), www.maxhavelaarfrance.
org, www.biopartenaire.com, www.ecocert.fr (voir rubrique « Secteurs d’activités »), www.
label-step.org
L’association Minga, qui re-
groupe d’autres associations, ainsi
que des particuliers et des en-
treprises, milite pour une écono-
mie équitable. Elle considère qu’il
est possible d’entreprendre sans
rechercher uniquement le profit,
et que le commerce équitable est
une solution valable autant pour
les producteurs, commerçants et
artisans du Nord que pour ceux
du Sud.
Implantée depuis deux ans dans
la région, Minga y fédère trois
acteurs : l’association de tourisme
solidaire Ekitour (voir aussi
page 75), l’Amap Les Jardins de
la paix, en pays châtelleraudais,
et La petite épicerie, une épicerie
rurale à Saint-Mard, en Charente-
Maritime. Cinq entrepreneurs
individuels en sont aussi membres,
dont deux cuisiniers ambulants
(l’un à Châtellerault, l’autre à Poi-
tiers), qui mènent une double
action de promotion et de péda-
gogie autour des produits régio-
naux issus d’un circuit court.
« Nous travaillons à développer
les filières du circuit court et du
commerce équitable, explique
Samuel Bonneau, chargé du dé-
veloppement de Minga en Poitou-
Charentes. Notre rôle est de faire
connaître, par des conférences,
du conseil et de la formation, le
commerce équitable, notamment
auprès de jeunes entrepreneurs
qui y sont sensibles. Nous les
aidons à agir concrètement. »
L’association coorganise ainsi
le Repas insolent, une animation
gustative et participative qui, sous
forme de jeu de rôles, sensibilise
aux inégalités et aux interdépen-
dances alimentaires Nord-Sud.
P. M.• Contact : Minga Poitou-Charentes,
Samuel Bonneau, chargé de dévelop-
pement, 6bis rue Albin-haller, ZI de
la République, 86000 Poitiers, tél. :
05 49 47 09 99, site : www.minga.
net, courriel : samuel.bonneau@
minga.net
Minga : un acteur du commerce équitable en PoitouCharentes
68 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Où trouver des produits issus du commerce équitable ?Si la majeure partie des achats de produits issus du commerce équi-
table sont réalisés dans les grandes surfaces, notamment les produits
des marques Ethiquable (www.ethiquable.coop) ou Alter Eco (entreprise
complétement indépendante de notre magazine, www.altereco.com), les
réseaux spécialisés comme Artisans du monde offrent des gammes très
complètes, et proposent des démarches de sensibilisation et de pédagogie
autour de la solidarité Nord-Sud. • Quelques adresses :
– Artisans du monde : liste et coordonnées des points de vente en Poitou-Charentes sur www.
artisansdumonde.org/boutiques-commerce-equitable.html
– Pour trouver les boutiques et restaurants des produits du commerce équitable les plus proches
de chez vous : www.pc.lemarchecitoyen.net
– Ekitrade, 23-25 rue Saint-Cyprien, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 46 64 25, site : www.ekitrade.com,
courriel : [email protected]
– Ekitabl, 86 rue de la Cathédrale, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 39 04 72, site : www.ekitabl.com
– Le Plan B est un bar convivial à Poitiers, où déguster des boissons régionales et équitables, 30-
32 bd du Grand-Cerf, 86000 Poitiers, tél. : 09 50 56 16 59, site : www.barleplanb.fr
– Boutique Ekyog, marque de prêt-à-porter bio et équitable, 51 rue Saint-Yon, 17000 La Rochelle,
tél. : 05 46 34 31 61, site : www.ekyog.com
– C’est pas ma faute, articles de puériculture bio et/ou équitables, 4 rue Amelot, 17000 La Ro-
chelle, tél. : 05 46 45 31 10, site : www.cestpasmafaute.fr
– Equinoxe propose de l’artisanat ainsi que de l’épicerie équitable, 64 rue Jean-Jaurès, 79200 Par-
thenay, tél. : 05 49 69 08 54.
Se déplacerLes transports routiers, et notamment la voiture, contribuent large
ment aux émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffe
ment climatique. Plusieurs alternatives permettent de se déplacer en
polluant moins.
Enjeu majeur du XXIe siècle, la lutte contre le réchauffement climatique
est tributaire de la modification de nos comportements de tous les jours.
C’est particulièrement vrai pour nos déplacements. Et il existe d’autres moyens
de se déplacer que la voiture individuelle. Bien sûr, il y a les transports en
commun, mais ce n’est pas tout ! Auto-partage, covoiturage, vélo électrique…
sont autant de moyens de bouger en polluant moins.
Le rail au quotidienLe Poitou-Charentes est doté d’un réseau TER important. Son extension
ainsi que la modernisation récente de son matériel roulant ont entraîné une
hausse de sa fréquentation, notamment pour des déplacements « domicile-
travail ».
• Pour en savoir plus : tER Poitou-Charentes : www.ter-sncf.com/regions/poitou_charentes/fr/
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 69
Consommer autrement
Partager une voitureL’auto-partage et le covoiturage sont deux manières distinctes de mutualiser
un véhicule. Deux systèmes complémentaires qui répondent à des besoins
différents.
– L’auto-partage correspond à l’utilisation successive d’une même voiture
par différents usagers inscrits auprès d’un opérateur, qui gère une flotte de
véhicules en libre-service disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce
système permet, avec une seule voiture, d’en remplacer cinq à huit. Il est
tout particulièrement adapté aux trajets urbains, variables et à intervalles
irréguliers. En Poitou-Charentes, les villes de Poitiers et de La Rochelle sont
dotées de tels services (voir « Zoom » ci-dessous).• Pour en savoir plus : www.annuaire-auto-partage.fr
– Le covoiturage est un système où plusieurs personnes utilisent la voiture
d’une d’entre elles pour effectuer le même trajet ou presque. Convivial, il permet
de partager les frais du déplacement (essence et péage). Il est mieux adapté
que l’auto-partage aux trajets longs ou effectués régulièrement, notamment les
trajets domicile-travail. Un service régional en ligne de covoiturage permet de
rechercher ou de proposer un trajet, en précisant coût, quantité de passagers,
de bagages, etc. Si vous effectuez régulièrement un trajet seul en automobile,
pensez à prendre des passagers en covoiturage !• Quelques contacts :
– Le service gratuit de covoiturage de la région : tél. : 0 820 820 138, site : http://covoiturage.
poitou-charentes.fr/
– www.covoiturage.fr
Otolis, jeune entreprise d’auto-partage desservant
l’agglomération de Poitiers, propose des voitures
citadines, familiales et utilitaires. Après paiement de
droits d’entrée (par exemple de 25 euros pour un
particulier) et d’un abonnement mensuel au service
(de 5 à 15 euros selon la formule, toujours pour un
particulier), les tarifs de location varient de 1,50 à
2 euros de l’heure, en fonction du type de véhicule
loué, et de 0,31 euros/km parcouru. Ce service est
aussi disponible à La Rochelle, avec Yélomobile (ex-
Liselec), qui propose des véhicules électriques.
Ces services ne sont pas accessibles aux titulaires
du permis de conduire depuis moins d’un an.
• Contacts :
– Yélomobile, av. du 123e RI, 17000 La Rochelle, tél. :
0820 20 10 49, site : www.yelomobile.fr
– Otolis, Régie des transports poitevins, 9 av. Northampton, BP 372, 86009 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 44 66 88, site : www.otolis.com, courriel : [email protected]
ZOOM La voiture se partage à Poitiers et à La Rochelle !
Yélomobile, à La Rochelle, propose des voitures électriques en libre-service.
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70 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Les deux rouesLe vélo demeure l’un des moyens de transport les moins polluants. La
plupart des grandes villes sont dotées d’un réseau de pistes cyclables. Le vélo
à assistance électrique, doté d’un petit moteur électrique complémentaire,
aide au pédalage et limite l’effort à fournir. Scooters et voitures électriques
sont eux aussi des moyens de transport qui limitent les émissions de gaz à
effet de serre. • Contacts :
– Routes cyclables en Poitou-Charentes : http://troisv.amis-nature.org/ (onglet « Le tourisme à
vélo », puis « Véloroutes et voies vertes », puis « Poitou-Charentes »). Voir aussi sur www.poitou-
charentes-vacances.com (dans la rubrique « Mes passions », puis « Mes vacances à vélo »).
– Vert-Event : vente et location de vélos à assistance électrique et de scooters électriques, site :
www.vert-event.fr trois implantations en Poitou-Charentes : à Niort, Coulon et La Rochelle.
– Cap’vélo : système de location de vélos, notamment électriques, proposé par la communauté
d’agglomération de Poitiers, Pôle d’échanges multimodal de la gare, Espace toumaï, 86000 Poi-
tiers, tél. : 05 49 52 36 36, courriel : [email protected]
– Ecologic services : location de vélos à assistance électrique à Rochefort, 23 av. Dassault
Résidence Atlantica, Bassin de Bougainville, 17300 Rochefort, tél. : 05 46 88 42 13, site : www.
ecologic-services.fr
La Région Poitou-Charentes, via son Fonds régional d’excellence environnementale, a subventionné pour les habitants de la région jusqu’à 40 % du coût de l’achat d’un vélo ou d’un scooter électrique. Les soutiens prévus pour les 500 vélos ont été atteints en 2011. Le dispositif reste cependant valable pour les scooters électriques. Plus d’informations et formulaire de demande sur www.poitou-charentes.fr/files/guide_aides/aed/2roues_electrique_particulier_2010.pdfB
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La Rochelle aime le vélo. Preuve
en est : ses 150 kilomètres de pistes
et bandes cyclables (notamment
sur le pont de l’île de Ré), ses
1 700 arceaux d’amarrage et ses
3 400 emplacements de station-
nement. La ville fut pionnière dans
la création d’un des premiers ser-
vices de vélos publics à disposition
de tous, les Vélos jaunes, en 1974.
Offre à caractère touristique, les
350 bicyclettes du parc d’origine
ont été complétées depuis par un
nouveau réseau de vélos en libre-
service (24 heures sur 24 et 7 jours
sur 7), ou en location longue durée
(de deux mois à un an), accessibles
à l’heure actuelle sur 26 stations
(et 50 à terme).
• Pour en savoir plus :
– www.agglo-larochelle.fr/services/
depl_velo.php et www.yelo-larochelle.
fr, tél. : 0 810 17 18 17.
– Il existe aussi un service de vélo-
taxi : Cycloville, contact et réserva-
tions au 06 22 73 31 36, plus d’infos
sur www.cyclovillelarochelle.forum-
pro.fr
ZOOM / ChARENtE-MARItIME La Rochelle, ville du vélo
Près du vieux port de La Rochelle. La ville dispose depuis 1974 d'un service de vélos publics.
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 71
Consommer autrement
Le logementConstruction et gestion de HLM, aide au logement, hébergement d’ur
gence, mais aussi logement écologique…, de nombreux services exis
tent en région.
Le logement social en PoitouCharentesLe logement social permet à des personnes aux revenus modestes de
trouver à se loger à un prix plus accessible que sur le marché libre. L’offre de
logements sociaux est proposée par différents types d’organismes, dont des
sociétés coopératives. L’Association régionale des organismes sociaux pour
l’habitat en Poitou-Charentes (Arosh-PC) fédère 22 organismes sociaux pour
l’habitat, pour un total de 75 000 logements.
Il est en effet communément admis que le logement locatif social vise
à répondre à des objectifs de quantités et de prix. Il permet en effet d’as-
surer la constitution d’un certain nombre d’offres de services de logement,
complémentaire à celle disponible sur le marché, dont une partie du prix
est prise en charge par la collectivité, dans le but de peser sur l’équilibre
global du marché locatif et de permettre à certains segments de la demande
de se loger.• Contact : Arosh-PC, site : www.aroshpc.org, pour la liste et les contacts des organismes adhé-
rents, voir rubrique « Nos adhérents »
Les comités interprofessionnels du logement (CIL) Les comités interprofessionnels du logement (CIL) sont des associations
paritaires (gérés par les syndicats d’employeurs et de salariés) qui concourent au
logement des salariés en collectant le « 1 % logement » versé par les entreprises
et en utilisant cet argent pour la construction et la rénovation d’un parc locatif,
ainsi que pour l’octroi de prêts aux salariés (accession, travaux). • Contact : www.bienseloger.com
La création du Fonds régional d’excellence envi-
ronnementale (Free) est une des réponses de la
Région Poitou-Charentes aux défis écologiques. En
partenariat avec l’Agence de l’environnement et de
la maîtrise de l’énergie (Ademe), il vise à aider les
particuliers, associations et entreprises à réduire
leur consommation d’énergie et à limiter leurs rejets
de gaz à effet de serre via un soutien financier à
l’installation ou à la construction d’équipements
écologiques. Acquisition d’un chauffe-eau solaire,
d’un système photovoltaïque, soutien aux éco-in-
dustries et aux éco-activités, réduction des déchets,
développement des énergies renouvelables : les
nombreuses aides incluent un microcrédit régional
« Energie verte à 0 % ».
• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr, rubri-
que « toutes les aides », puis dans « Accès par thèmes »,
« Energies renouvelables », puis « Maîtrise des consom-
mations d’énergie et développement des énergies et des
matières renouvelables ».
• Contact : Région Poitou-Charentes, service maîtrise de
l’énergie, énergies renouvelables, air, tél. : 05 49 38 47 55,
courriel : [email protected]
Pour le logement écologique et durable : le Fonds régional d’excellence environnementale
72 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Les organismes d’aide au logementCertains organismes proposent des aides financières et des informations
pour les locataires et propriétaires. Ainsi, l’Association nationale pour l’infor-
mation sur le logement (Anil) rassemble sur son site toutes les informations
sur le sujet, ou encore les caisses d’allocations familiales, pour ce qui est no-
tamment de l’allocation de logement sociale (ALS) et de l’aide personnalisée
de logement (APL).• Contacts :
– L’Association nationale pour l’information sur le logement (Anil) : www.anil.org
– La Caisse d’allocations familiales (CAF) : www.caf.fr
– Le service public d’information : http://service-public.fr/ (rubrique « Logement »).
Les associations pour les familles en difficulté– Habitat et humanisme est une fédération qui achète et rénove des
logements pour des personnes en difficulté dans un esprit d’insertion et de
mixité sociale. Les familles logées par une des associations locales d’Habitat
et humanisme sont accompagnées par un bénévole.• Contact : www.habitat-humanisme.org, rubrique « Découvrez les associations locales ».
– Le mouvement Pact pour l’amélioration de l’habitat est un réseau asso-
ciatif qui propose des logements à loyer modéré, avec pour mission d’aider
à l’insertion de familles défavorisées, ainsi que des services d’amélioration
de l’habitat.• Contact : Union régionale Pact Poitou-Charentes, 45 rue du Sauvage, 16000 Angoulême, tél. :
05 45 95 62 02, courriel : [email protected] Pour en savoir plus : www.pact-habitat.org
Après 140 autres villes dans le
monde, Segonzac est la première
commune de l’Hexagone à avoir
rejoint le réseau international
Cittàslow ou « Ville lente ». Inspiré
du mouvement Slow Food, ce
réseau est né en Italie en 1999 et
regroupe des municipalités qui se
recentrent sur la qualité de vie,
l’économie de proximité, le respect
des paysages, au détriment de
l’extension des zones commer-
ciales industrielles, de l’étalement
pavillonnaire et de la prédomi-
nance de la voiture.
Petit bourg de 2 300 habitants
environ situé près de Cognac,
Segonzac a donc reçu en mai 2010
le label Cittàslow. Illustrée par un
escargot, ce qui n’est pas sans
rappeler – heureux hasard – l’em-
blème de la Charente, la « ca-
gouille », cette certification ne
s’adresse qu’aux villes de moins
de 60 000 habitants.
Pour pouvoir prétendre à ce label,
près de 70 critères, couvrant no-
tamment les thèmes de la qualité
de vie, de l’alimentation et du dé-
veloppement durable, doivent être
réunis. A Segonzac, sont ainsi pré-
vues l’ouverture d’un parc, la pré-
servation du patrimoine historique,
la création de jardins partagés, la
réhabilitation d’un réseau de ruelles
piétonnes et cyclables…
Aujourd’hui, près de 70 villes
italiennes appliquent ces principes.
Les città slow ont également es-
saimé un peu partout en Europe,
mais aussi en Australie, en Corée
du Sud, en Turquie, au Canada…
Juliette Raynal
• Pour en savoir plus : www.
cittaslow.org
ZOOM / ChARENtE Bienvenue à Segonzac, « ville lente »
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 73
Consommer autrement
Le logement pour les jeunesIl existe de nombreux organismes conseillant ou
aidant financièrement les jeunes dans leur accès
à un logement. L’Union régionale pour l’habitat
des jeunes (Urhaj) œuvre pour l’insertion des
jeunes par l’habitat. Les comités locaux pour le
logement autonome des jeunes (Cllaj), présents
en région, soutiennent également l’accès au loge-
ment pour les jeunes. En outre, le Crous (centre
régional des œuvres universitaires et scolaires)
propose des logements universitaires.• Contacts :
– Urhaj Poitou-Charentes : 16 rue Saint-Pierre-Le-Puellier,
BP 228, 86006 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 88 48 05, site : www.urhajpoitoucharentes.fr, courriel :
– Liste et contacts des organismes membres et affiliés de l’Union nationale des Cllaj en Poitou-
Charentes : http://poitoucharentes.uncllaj.org/
– Le portail jeunesse de la Région, avec notamment des offres de logement : www.jeunes.poitou-
charentes.fr, rubrique « Je veux me loger ».
– Le Crous en Poitou-Charentes : www.crous-poitiers.fr
L’hébergement d’urgenceDestiné aux personnes notamment victimes de violences conjugales et
aux sans-abri, l’hébergement d’urgence permet pour une ou quelques nuits
de trouver un lit, un repas et un accompagnement.• Contacts :
– Croix-Rouge française : coordonnées des centres sur www.croix-rouge.fr/Annuaire
– Pour la liste des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (ChRS) en Poitou-Charentes,
qui ont pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement et l’insertion sociale
des personnes en difficulté, consulter le fichier national des établissements sanitaires et sociaux
sur http://finess.sante.gouv.fr
– La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) Poitou-
Charentes, rue du Docteur-Schweitzer, Bât. B 201, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 96 50 81, cour-
riel : [email protected]
Le logement écologiqueLutter contre le réchauffement climatique et réduire notre consommation
énergétique passe par l’amélioration de notre habitat. Avec les technologies liées
aux énergies renouvelables, une meilleure isolation ou encore l’éco-construction,
l’habitat écologique est un secteur dynamique en Poitou-Charentes.
• Quelques contacts :
– Le guide de l’éco-habitant Poitou-Charentes est un site Internet qui propose en particulier un
annuaire des professionnels régionaux de l’éco-habitat : www.ecohabitant.fr
– Pour en savoir plus sur les labels écologiques dans le domaine du logement : www.consoglobe.
com, rubriques « Annuaires écologiques », ainsi que « habitat écologique ».
– Le réseau Cluster Eco-habitat regroupe des acteurs de l’éco-construction en Poitou-Charentes :
Cluster Eco-habitat Poitou-Charentes, 3 rue Raoul-Follereau, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 45 95 69,
site : www.cluster-ecohabitat.fr
Pour les moins de 30 ans, la Région Poitou-Charentes peut se porter caution. Pendant une durée de trois ans à compter de l’entrée dans les lieux, elle s’engage auprès du propriétaire à assurer en cas de défaillances justifiées de votre part le paiement de vos loyers et charges locatives impayés. Il suffit pour cela au locataire et au propriétaire de cotiser au fonds de garantie de la Caution régionale pour le logement des jeunes en versant la somme de 2,50 euros par mois pendant la durée du bail.
• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.
fr/vivre-ensemble/logement/caution-regionale
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74 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
– Les espaces info énergie donnent des informations sur les pratiques, les équipements et les
comportements en matière d’énergie permettant de maîtriser les consommations, site : www.
infoenergie.org, tél. (numéro national) : 0 810 060 050.
– Les Conseils en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) proposent gratuitement des
conseils sur des questions administratives, juridiques ou techniques pour toute construction,
transformation, restauration ou agrandissement d’une habitation. Les coordonnées des trois
CAUE régionaux sont sur http://fncaue.fr
Le tourismeProposer une offre d’hébergement de qualité, respectueuse de l’envi
ronnement, et permettre au plus grand nombre de voyager : une vision
du tourisme portée en PoitouCharentes par de nombreux acteurs.
Le Poitou-Charentes est une importante destination touristique. Ce sec-
teur y représente près de 8 % du produit intérieur brut (PIB) de la région.
De nombreuses initiatives permettent de développer l’accès du plus grand
nombre aux vacances et aux voyages, tandis que d’autres s’inscrivent dans
des démarches basées sur le respect de l’environnement.• Contacts :
– Le portail Internet du tourisme en Poitou-Charentes : www.poitou-charentes-vacances.com
– Ethic étapes : www.ethic-etapes.fr
Des vacances pour tousChaque année, un Français sur trois ne part pas en vacances. Le tourisme
social permet de démocratiser l’accès aux vacances. De nombreuses associations
agissent dans ce sens. Elles sont pour la plupart regroupées au sein de l’Union
nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat). Les opérateurs
les plus connus sont VVF Villages, Renouveau vacances, VTF, Vacanciel, LVT,
l’UCPA ou encore la Fédération unie des auberges de jeunesse. Par ailleurs,
en partenariat avec les associations Vacances & familles, Vacances ouvertes
et Ekitour, la Région Poitou-Charentes a mis en place le dispositif « Tous en
vacances ». Grâce à lui, plus de 8 000 personnes ont ainsi pu partir pour la
première fois.• Contacts :
– Région Poitou-Charentes, Pôle environnement, agriculture, eau et tourisme, service tourisme,
15 rue de l’Ancienne-Comédie, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 55 77 00, courriel : v.ruault@cr-poitou-
charentes.fr
– Union nationale des associations de tourisme et de plein air Poitou-Charentes : Auberge de
jeunesse, av. des Minimes BP 3045, 17031 La Rochelle, tél. : 05 46 44 31 87, courriel : poitou-
[email protected], site national : www.unat.asso.fr
– En famille : l’association Vacances & familles, membre de l’Unat et membre
relais du dispositif régional « Tous en vacances », organise et développe des
projets de départ en vacances individualisés pour des familles aux revenus
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 75
Consommer autrement
modestes. Ainsi, des séjours d’une à deux semaines sont proposés, incluant
la prise en charge de la plupart des coûts.• Plus d’informations : www.vacancesetfamilles.asso.fr
– Pour les jeunes : l’association Vacances ouvertes, également membre
de l’Unat et membre relais de « Tous en vacances », propose, à destination
des 18-25 ans, des bourses individuelles de départ en vacances à hauteur de
180 euros sous forme de chèques vacances, ainsi que des conseils.• Plus d’informations : www.vacances-ouvertes.asso.fr
– Pour les seniors : pour les personnes de 60 ans et plus qui ne partent pas
en vacances pour des raisons économiques ou d’isolement social, l’association
Ekitour, également membre de l’Unat et membre relais de « Tous en vacances »,
organise des séjours en pension complète, avec des programmes d’animations
et d’excursions ainsi que le transport jusqu’au lieu de villégiature.• Plus d’informations : www.ekitour.fr
– Pour les personnes handicapées : les personnes handicapées peuvent,
avec l’association Vacances ouvertes, bénéficier d’un soutien financier sous
forme de chèques vacances. Par ailleurs, Ekitour, en partenariat avec l’as-
sociation Alepa 86, organise des séjours pour les personnes de 8 à 17 ans
souffrant d’autisme. Ces séjours permettent leur intégration dans un groupe.
L’association Roulottes et Nature, quant à elle, aide au départ des personnes
en situation de handicap mental léger.• Quelques contacts :
– www.ekitour.fr et http://alepa86.jimdo.com/
– Roulottes et nature : www.roulottesetnature.org
– Actis, voyagiste spécialiste pour sourds et malentendants : http://actis-voyages.fr
– tourisme et handicap est un label pour les établissements adaptés à l’accueil des personnes
handicapées : voir www.tourisme-handicaps.org
Différents labels permettent d’identifier des éta-
blissements et équipements touristiques respectueux
de l’environnement :
– L’écolabel européen : 25 % des établissements
de tourisme écolabellisés en France sont en Poitou-
Charentes, pour plus d’informations, voir sur www.
eco-label.com
– La clef verte garantit une gestion plus économe
des ressources naturelles dans les établissements
labellisés (notamment des campings), pour plus
d’informations, voir sur www.laclefverte.org
– Pavillon bleu garantit la bonne qualité environ-
nementale de communes du littoral ou possédant
un plan d’eau, ainsi que des ports de plaisance. Créé
en France en 1985, il est présent dans 41 pays, voir
sur www.pavillonbleu.org
Par ailleurs, en matière d’agrotourisme, citons
tout d’abord Accueil paysan, une fédération qui
regroupe plus de 800 adhérents en France. Tout
en continuant une activité agricole (souvent bio),
ces derniers accueillent toute l’année des touristes
en gîte, en camping ou pour partager un repas.
Pour en savoir plus, voir le site de la fédération :
www.accueil-paysan.com
Le réseau Bienvenue à la ferme, développé par
les chambres d’agriculture, regroupe quant à lui
plus de 5 500 agriculteurs qui proposent des for-
mules allant de la gastronomie à l’hébergement,
en passant par des activités de loisirs. Pour en
savoir plus, voir www.bienvenue-a-la-ferme.com
Des labels pour les équipement touristiques respectueux de l’environnement et des réseaux d’agrotourisme
76 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Le tourisme durablePartir en vacances avec le souci de réduire son impact sur l’environnement
est l’objectif du tourisme durable. L’offre touristique durable concerne tous
types de structures : campings, hôtellerie, résidences et gîtes. Le tourisme vert
ou écotourisme permettent quant à eux d’aller à la découverte de la faune et
de la flore, alors que l’agrotourisme, basé sur de l’accueil paysan, sensibilise
les visiteurs au monde agricole. • Pour en savoir plus : www.ecotourisme-poitou-charentes.com
Le tourisme solidaireDepuis plus de dix ans, des associations développent une autre forme de
tourisme : le tourisme solidaire ou équitable. Elles conçoivent des voyages en
petits groupes dans des pays du Sud, essentiellement en Afrique, selon trois
grands principes : l’offre touristique est élaborée avec les populations locales,
l’argent issu de l’activité reste au maximum dans le pays d’accueil et une partie
des bénéfices réalisés par l’association est reversée aux villages pour financer
des projets de développement de type puits, dispensaires, etc.
L’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), créée notamment
à l’initiative de l’Unat, réunit sur le plan national une vingtaine d’associations
de voyages s’inscrivant dans cette démarche. • Contact : www.tourismesolidaire.org, le site de l’Ates, où vous pouvez retrouver l’ensemble
des voyages proposés par les associations de tourisme équitable.
Implanté dans le centre-ville de La Rochelle depuis
quinze ans, le voyagiste Saïga propose des séjours
éco-solidaires, essentiellement à l’étranger. Ces
excursions sont élaborées par des guides natura-
listes, éthologues, géographes ou biologistes de
formation, qui accompagnent des petits groupes
de voyageurs, et s’inscrivent dans le cadre d’un
tourisme responsable, solidaire et respectueux de
la nature. Ainsi, respecter l’environnement, impliquer
les populations locales et garantir l’équité à travers
les échanges économiques figurent parmi les prin-
cipaux engagements de Saïga.
L’agence a en projet de proposer des excursions
dans le sud de la Charente-Maritime. « La démarche
sera similaire à celle que nous appliquons déjà à
travers nos voyages existants. Le but sera essen-
tiellement de privilégier des rencontres avec les
acteurs locaux », décrit Philippe Marais, cofondateur
de Saïga. J. R.• Contact : Saïga, 21 rue Saint-Yon, 17000 La Rochelle,
tél. : 05 46 41 34 42, site : www.saiga-voyage-nature.fr,
courriel : [email protected]
ZOOM / ChARENtE-MARItIME Saïga, un voyagiste pas comme les autres
Kenya. Saïga propose des séjours éco-solidaires élaborés par des guides naturalistes, géographes, biologistes…
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 77
Consommer autrement
La santéDes réseaux associatifs aux centres médicosociaux, les structures de
l’économie sociale et solidaire sont fortement présentes dans le sec
teur de la santé, particulièrement dans les domaines de la prévention
et de l’accès aux soins.
Les services de santé pour les plus démunisLes établissements de santé traditionnels, comme les hôpitaux, sont centrés
sur les soins médicaux lourds tels les interventions chirurgicales ou d’urgence.
Les centres Lits halte soins santé (LHSS), mis en place par le Samu social,
dispensent quant à eux des soins courants aux sans-abri et aux personnes
en situation de grande pauvreté. En outre, des appartements de coordination
thérapeutique (ACT), institutions médico-sociales financées par l’assurance
maladie, sont aménagés pour un hébergement temporaire et peuvent assurer
une prise en charge plus longue pour le suivi et le traitement de problèmes
plus graves mais non urgents.
Par ailleurs, Médecins du monde et la Croix-Rouge française mènent des
actions de prévention et de soins en direction des populations les plus vulné-
rables et les plus démunies, grâce à des centres de soins et des actions mobiles
(bus médicalisés, par exemple). Ainsi, en France, plus de 40 000 consultations
médicales annuelles sont réalisées dans les centres Médecins du monde.• Contacts :
– Les LhSS :
• Archipel Santé, rue Franck-Lapeyre, Ilot Joffre, 17000 La Rochelle, tél. : 05 46 27 18 19.
• Escale, 105 av. Saint-Jean-d’Angély, 79000 Niort, tél. : 05 49 32 26 85.
• Résidence Cécile et Marie-Anne, 16 rue Riffault, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 44 20.
– Les ACt :
• 35 rue théroigne-de-Méricourt, appartement 307, 17000 La Rochelle.
• 2 rue de la Milétrie, 86021 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 44 40 83.
– Croix-Rouge française : coordonnées des centres sur www.croix-rouge.fr/Annuaire
– Médecins du monde : site national : www.medecinsdumonde.org ;
• Action mobile à Angoulême : siège : 22 allée du Champ-Brun,16000 Angoulême, tél. :
05 45 65 11 82 ou 05 45 65 07 47, courriel : [email protected] (les mardis de
14 heures à 16 heures à la gare SNCF d’Angoulême, point écoute tous les jeudis soir).
• Action mobile à Poitiers : siège : 12 rue des Carmélites, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 01 77 77 ou
06 72 98 37 76, courriel : [email protected]
Les structures médicales et socialesContraception, drogues et addictions, maladies et infections sexuellement
transmissibles : dans la tradition des anciens dispensaires, les centres médico-
sociaux sont des structures où professionnels médicaux et sociaux sont à
l’écoute et proposent, à titre gratuit, un accueil adapté pour les personnes
en difficulté, des consultations de dépistage et de prévention, ainsi que de
l’information et des conseils.
• Contact : la liste des structures médico-sociales de la région est disponible sur www.locallife.
fr/poitou-charentes/soins-medicaux.asp
78 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Dépistage et prévention des maladies et des infections sexuellement transmissiblesPouvoirs publics et associations sont actifs dans la lutte contre les maladies
et infections sexuellement transmissibles en mettant en œuvre des campagnes
d’information et de sensibilisation, mais aussi via la distribution gratuite
de préservatifs. Les centres médico-sociaux et certains hôpitaux disposent
de centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), qui sont accessibles à
tous. Le réseau des centres régionaux d’information et de prévention sur le
sida (Crips) fournit par ailleurs une documentation étoffée sur ces maladies
et la prévention des conduites à risque.• Contacts :
– Pour trouver un CDAG près de chez vous, voir sur www.arcat-sante.org, rubrique « Annuaire et
liens », puis « Adresses des structures ».
– Le réseau Crips : www.lecrips.net
– Pour les jeunes : www.jeunes.poitou-charentes.fr, rubrique « Je veux me protéger ».
Lutte contre les addictionsLe réseau régional Icares-addictions fédère des structures d’aide et de
conseil pour lutter contre les addictions : toxicomanie, drogues douces, mais
aussi tabac et alcool.• Contact : Réseau Icares, 1 allée des tilleuls, 17430 Lussant, tél. : 05 46 84 52 95, site : http://
icares-addictions.org, courriel : [email protected]
Les centres de planning familialFédérés au sein du Mouvement français pour le planning
familial, les centres régionaux de planning familial proposent
une information confidentielle sur la contraception, orientent
vers des médecins, pratiquent des tests de grossesse, assurent
un suivi avant et après un avortement, distribuent la pilule du
lendemain et des préservatifs.• Contact : retrouvez les coordonnées des centres de planning familial sur
www.planning-familial.org
Les offres mutualistesLe réseau des mutuelles de santé, qui couvrent plus de 38 millions de per-
sonnes, gère plus de 2 000 centres de soins et d’accompagnement en France,
Les médecins sont inégalement
répartis en France, de sorte que
certaines parties du territoire
connaissent une réelle pénurie
de médecins. Frappée par la dé-
sertification médicale, c’est-à-dire
la pénurie de praticiens, la Région
Poitou-Charentes mène depuis
2004 une triple action pour l’en-
rayer. Elle incite les professionnels
volontaires de différentes disci-
plines à se regrouper, en soutenant
la création de maisons de santé
de proximité, notamment en milieu
rural (douze structures de ce type
ont ainsi vu le jour depuis 2004),
elle développe les stages des fu-
turs praticiens en milieu rural et
appuie l’installation de dispositifs
de télémédecine.
• Pour en savoir plus : www.poitou-
charentes.fr, rubrique « Famille, santé
et handicap ».
Lutter contre la désertification médicale
Le Pass’contraception permet aux jeunes mineurs de bénéficier du droit à une consultation médicale, anonyme et gratuite, et d’obtenir gratuitement, pour les filles, la pilule contraceptive. Il suffit d’en parler à son médecin. Plus d’informations sur www.jeunes.poitou-charentes.fr, rubrique « Je veux me protéger ».
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 79
Consommer autrement
dont une soixantaine en Poitou-Charentes. Les centres
spécialisés assurent des services divers : cabinets médicaux,
centres d’optique, de prothèse, centres d’audition, santé
dentaire… Ces établissements sont conventionnés et ne
pratiquent donc aucun dépassement d’honoraires. Ils sont
ouverts à tous, même à celles et ceux qui ne sont pas adhé-
rents mutualistes. Les bénéficiaires de la couverture maladie
universelle (CMU) peuvent également s’y rendre. • Contact : la liste des mutuelles de santé et des services qu’elles
proposent est disponible sur www.mutualite.fr, rubrique « trouver un
service de santé ».
L’éducation populaireDe nombreuses associations proposent aux jeunes des activités qui
viennent en complément de l’enseignement scolaire.
Les associations d’éducation populaire ont une conviction commune : il
n’y a pas de progrès possible sans une éducation à la citoyenneté et au
civisme. D’essence associative, l’éducation populaire concerne les enfants et
se veut complémentaire de l’enseignement délivré par le système scolaire.
Mais elle concerne aussi les adultes. Sport, activités de plein air et culturelles
sont autant de moyens d’éveiller la curiosité, de sensibiliser et de transmettre
des valeurs sociales et éthiques. On compte plusieurs milliers d’associations,
de centres sociaux, de maisons de la jeunesse et de la culture qui participent
à un véritable apprentissage citoyen.
Les mouvements généralistes– La ligue de l’enseignement Poitou-Charentes fédère des associations
d’éducation populaire et citoyenne, qu’elles soient sportives, comme l’Usep
et l’Ufolep (voir page 82), culturelles, comme le Centre régional de promotion
du cinéma, etc.• Contact : www.laligue-poitou-charentes.org
– L’Union régionale des centres sociaux (Urecso) : implanté dans un quartier
ou en milieu rural, le centre social est un lieu de proximité offrant activités et
services sociaux aux habitants, allant de la culture aux loisirs, en passant par
la garde d’enfants, etc. Il participe à la réduction des exclusions. Les centres
sociaux sont agréés par les caisses d’allocations familiales (CAF).• Contacts :– www.centres-sociaux.fr– Urecso Poitou-Charentes : Les Kalis n° 701, La Petite Garenne, 16000 Angoulême, tél. :
05 45 91 35 09, site : http://urecso.centres-sociaux.fr
Pour en savoir plus sur la santé en Poitou-Charentes, voici quelques sites qui pourront vous aider :– site de l’Agence régionale de santé Poitou-Charentes : www.ars.poitou-charentes.sante.fr– site de l’Observatoire régional de la santé Poitou-Charentes : www.ors-poitou-charentes.org
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80 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
– Les maisons des jeunes et de la culture (MJC) proposent des activités cultu-
relles et sportives dans une logique d’approfondissement du lien social.• Contact : Fédération régionale des MJC Poitou-Charentes, 1bis rue de Nimègue, 86000 Poitiers,
tél. : 05 49 60 25 30, site : www.frmjc-poitou-charentes.fr
– La fédération régionale Léo Lagrange mène au travers de ses neuf instituts
une action éducative et d’insertion pour tous les publics.• Contact : www.leolagrange-fnll.org
Les grands réseaux d’éducation populaire liés à l’Education nationale
– L’association régionale des œuvres éducatives et de vacances de
l’Education nationale (Aroéven) propose des séjours de vacances et de loisirs
éducatifs. Elle intervient aussi dans le milieu scolaire pour l’amélioration
des conditions de vie des élèves, la mise en place d’animations culturelles, la
formation des enseignants, l’organisation de voyages scolaires, etc.• Contact : Aroéven Poitou-Charentes, Ecole Charles-Perrault, 9 av. Georges-Pompidou,
86000 Poitiers, tél. : 05 49 45 24 34, site : http://aroeven.poitiers.free.fr
– L’office central de la coopération à l’école (OCCE) est un réseau qui
fédère les 50 000 coopératives scolaires de l’école primaire et foyers coopé-
ratifs de collèges et de lycées en France. Ils accueillent 4 millions d’enfants
de tous âges. • Contact : www.occe.coop
Les réseaux tournés vers le milieu rural– Le mouvement des foyers ruraux est axé sur la valorisation des territoires.
Expositions, protection de l’environnement, mise en valeur du patrimoine
local, gestion de structures d’hébergement touristique sont autant d’actions
menées par ce mouvement. En Poitou-Charentes, l’union régionale rassemble
les fédérations départementales de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres ;
elle réunit 130 foyers ruraux et 11 000 adhérents individuels.• Contact : Union régionale des foyers ruraux du Poitou-Charentes, 2 rue du Grand-Pré, BP 28,
79120 Lezay, tél. : 05 49 07 97 78, site : www.mouvementrural-poitoucharentes.org, courriel : urfr.
– Le mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC) a été créé en 1929
sous le nom de Jeunesse agricole catholique. C’est l’un des deux mouvements
chrétiens, avec les scouts, de l’éducation populaire. Il propose des actions
dans les domaines de l’éducation (formations, débats locaux), de l’emploi
(ateliers itinérants en milieu rural) et de l’agriculture (aides et réunions de
jeunes et futurs agriculteurs).
• Contact : L’Escale, 1 place Paul-Dezanneau, 86800 Sèvres-Anxaumont, tél. : 05 49 72 23 75,
site : www.mrjc.org, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 81
Consommer autrement
Les mouvements de jeunesseDu « centre aéré » aux « colos », en passant par les mouvements de scou-
tisme, les associations et réseaux dédiés à la jeunesse favorisent le droit aux
loisirs comme l’un des temps importants de la vie d’un enfant à côté de l’école
et de la vie de famille. • Contacts :
– Jeunesse au plein air (JPA), réseau laïque : www.jpa.asso.fr
– Les Francas, réseau d’éducation populaire : www.francas.asso.fr
– Les éclaireuses et éclaireurs de France (EEDF), mouvement de scoutisme laïque : www.eedf.fr
– Les éclaireuses et éclaireurs unionistes de France, mouvement protestant de scoutisme : site
www.eeudf.org
– Les scouts et guides de France, mouvement catholique de scoutisme : www.scoutsetguides.fr
– les scouts musulmans de France : www.scouts-musulmans.fr
– Les éclaireuses et éclaireurs israélites de France : www.eeif.org
Le sport La région compte 5 600 clubs sportifs qui offrent des activités à la fois
physiques et ludiques au plus grand nombre.
Alors que le sport professionnel a quitté le statut associatif, l’intégralité
du sport amateur relève toujours de l’économie sociale et solidaire. Le
bénévolat y est essentiel : en Poitou-Charentes, où l’on recense 461 500 licences
et 5 600 clubs, on compte plus de 70 000 bénévoles, contre 2 000 salariés. Le
comité régional olympique et sportif (Cros), qui est le représentant régional
du comité olympique et sportif français, regroupe et fédère les instances, les
structures et les acteurs sportifs, représente les ligues régionales et forme
les dirigeants sportifs. Par ailleurs, le centre régional d’éducation populaire
et de sport (Creps) a notamment pour missions de recevoir les sportifs de
haut niveau, de former des professionnels de l’animation sportive et socio-
éducative, et d’accueillir des particuliers et groupes venant des associations
sportives et socio-éducatives, des services de l’Etat, des institutions, des
comités d’entreprise, des écoles…• Contacts :
– Comité régional olympique et sportif Poitou-Charentes, Maison régionale des sports, place de
la Mairie, 86240 Iteuil, tél. : 05 49 47 53 64, site : http://poitoucharentes.franceolympique.com,
courriel : [email protected]
– Site de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) :
www.drdjs-poitou-charentes.jeunesse-sports.gouv.fr
– Centre régional d’éducation populaire et de sport (Creps) Poitou-Charentes, Château de Boivre,
86580 Vouneuil-sous-Biard, tél. : 05 49 36 06 00, site : www.cr086.fr
82 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
La jeunesse et le sport– L’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) s’adresse
exclusivement aux enfants du primaire, à qui elle propose de nombreuses
activités sportives.• Contact : www.usep.org, pour retrouver les contacts régionaux et départementaux, voir
rubrique « Nous contacter ».
– L’Union française pour les œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep)
fédère de nombreuses associations qui défendent le sport comme moyen
d’assurer la cohésion sociale et de formation à la citoyenneté.• Contact : www.ufolep.org, liste des contacts en région dans dans « Espace délégations ».
Le sport pour les personnes handicapées– Le handisport. Aviron, basket-ball, escrime, tir à l’arc, en Poitou-Charentes,
l’offre handisport porte sur une quarantaine de disciplines, avec ses associa-
tions, clubs et licenciés.• Contacts :
– Pour trouver un club ou une association handisport dans la région : www.ffhandisport.org,
rubrique « Où pratiquer ? ».
– Comité régional handisport, Maison régionale des sports, place de la Mairie, 86240 Iteuil, tél. :
05 49 41 00 89, courriel : [email protected]
– Le sport adapté. La région dispose d’un centre unique en Europe destiné
à l’accueil sportif des personnes handicapées mentales : le Centre régional
d’entraînement et de formation du sport adapté (Cref ). Ouvert en 2007, il
compte aujourd’hui une quarantaine d’athlètes, dont la plupart sont membres
des équipes de France sport adapté et qui ont remporté depuis l’ouverture du
centre 28 médailles internationales. • Contacts :
– Fédération française du sport adapté : www.ffsa.asso.fr
Le Ticket sport est une aide financière individuelle mise en place par la Région et dont le but est de favoriser les pratiques sportives. Destiné aux 15-18 ans scolarisés en établissement secondaire ou en apprentissage, il est distribué dans le cadre scolaire et s’utilise au moment de l’adhésion à une association sportive, dont il couvre une partie des frais. Plus de 13 000 jeunes en bénéficient. Pour en savoir plus, notamment sur les modalités : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides/-/aides/detail/195, tél. : 05 49 38 49 38, courriel : [email protected]
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Le Réseau des acteurs de l’in-
sertion par le sport (Réactiss) est
une plate-forme régionale déve-
loppant le sport comme outil
d’insertion sociale auprès de per-
sonnes en difficulté ou en situation
de handicap. Mixité, insertion so-
ciale et professionnelle, éducation
et réadaptation, Réactiss coor-
donne entre autres une formation
« sport en milieu carcéral » pour
les éducateurs sportifs intervenant
ou souhaitant intervenir en milieu
carcéral.
• Contact : Réseau des acteurs de
l’insertion par le sport (Réactiss),
tél. : 05 49 47 47 90, site : http://
reactiss.poitoucharentes.franceo-
lympique.com, courriel : reactiss.
poitoucharentes@franceolympique.
com
Le Réseau des acteurs de l’insertion par le sport (Réactiss)
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 83
Consommer autrement
– Cref sport adapté/Creps Poitou-Charentes, 86580 Vouneuil-sous-Biard, tél. : 05 49 36 06 43,
site : www.cref-sportadapte.org, courriel : [email protected]
La culture et les médiasLa région accueille de nombreuses manifestations réputées, à commen
cer par le Festival international de la bande dessinée, les Francofolies
ou encore Musiques métisses. Mais l’offre culturelle régionale va bien
audelà de ces festivals renommés.
La forte implication de l’économie sociale et solidaire dans le monde de la
culture est un phénomène logique, car celle-ci repose sur l’initiative indi-
viduelle ou collective, tout en étant une activité très largement non lucrative.
Dans un univers culturel qui tend à se rapprocher de la logique marchande,
la présence forte de ce type de structures est garante
du respect de principes tels que la démocratisation de
la culture ou du lien entre insertion professionnelle et
activité artistique. Plusieurs coordinations et fédérations
rassemblent des associations engagées dans ce domaine,
comme la Coordination des fédérations et associations de
culture et communication (Cofac) ainsi que l’Union fédérale
d’intervention des structures culturelles (Ufisc).
La Région dispose par ailleurs d’un Pôle des musiques
actuelles, dont la mission est de favoriser le dévelop-
pement des musiques actuelles en Poitou-Charentes.
Enfin, on notera que le Centre national des arts de la
rue en Poitou-Charentes, précédemment installé à Cognac, est en train de
prendre ses quartiers dans la friche des usines Boinot, à Niort.• Contacts :
– Ufisc : 221 rue de Belleville, 75019 Paris, site : www.ufisc.org, courriel : ufisc.coordination@gmail.
com Manifeste et adresses des associations membres disponibles sur le site.
– La Coordination des fédérations et associations de culture et communication (Cofac) :
www.cofac.asso.fr ; Cofac Poitou-Charentes, La Falourdière, 79380 Saint-Jouin-de-Milly, tél. :
05 49 65 34 63, courriel : [email protected]
– Pôle régional des musiques actuelles : www.pole-musiques.com
– Centre national des arts de la rue en Poitou-Charentes : 9 bd Main, 79000 Niort, site : www.
usines-boinot.fr
L’aide régionale à l’acquisition de matériel handisport permet à des associations et des collectivités qui proposent des activités handisport de bénéficier d’une participation financière régionale à l’équipement pouvant aller jusqu’à 50 % du montant du matériel. Pour en savoir plus, notamment sur les modalités, et télécharger le formulaire de demande : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides/-/aides/detail/40, tél. : 05 49 38 47 66, courriel : [email protected] Voir également le site www.handiguide.gouv.fr, rubrique « Dans votre région ».
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Afin de répondre à la demande exprimée par les lycéens lors des réunions du budget participatif des lycées, près d’une centaine de postes d’animateurs culturels ont été créés dans les lycées d’enseignement public et les établissements régionaux d’enseignement adapté. Ils ont pour mission principale de soutenir, d’initier et d’animer des projets culturels. Plus d’informations : www.poitou-charentes.fr, rubrique « Education et formation », puis « La Région et les lycées ».
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Les festivalsDes festivals de musique fleurissent partout en Poitou-Charentes. Et au-
delà des fameuses Francofolies, qui ont lieu chaque début d’été à La Rochelle,
d’autres événements méritent, par la qualité de leur programmation, d’être
évoqués. Le Cognac Blues Passions propose ainsi depuis près de vingt ans
une programmation d’artistes de blues et de variété.
Par ailleurs, Angoulême marque tous les ans son dynamisme culturel et
festif avec deux événements d’importance, le festival Musiques métisses, qui
offre en juin l’occasion de découvrir des artistes venus du Sud, et le Festival
international de la bande dessinée, qui regroupe chaque début d’année, depuis
trente-huit ans, de très nombreux auteurs, dessinateurs et amateurs.• Contacts :
– tous les festivals de la région : www.poitou-charentes.leguidedesfestivals.com
– Le guide des spectacles de la région : www.scenoscope.fr
– Les Francofolies de La Rochelle : www.francofolies.fr
– Cognac Blues Passions : www.bluespassions.com
– Musiques métisses : www.musiques-metisses.com
– Le Festival international de la bande dessinée : www.bdangouleme.com
Les équipementsLes lieux culturels alternatifs permettent souvent de découvrir,
de former et d’encadrer des artistes émergents. Le réseau G19
fédère ainsi 19 structures de diffusion de spectacles vivants sur
les quatre départements de la région. Citons également La Nef,
à Angoulême, qui propose à la fois une salle de concerts de mu-
La Région décerne chaque année un logo « éco-manifestation » aux festivals et aux associations respectueux de l’environnement. Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr/files/guide_aides/eco-manif-guide.pdf
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Cela fait maintenant plus de
trente ans que le festival Musiques
métisses d’Angoulême, organisé
par l’association éponyme, a vu
le jour. Au fil des années, son pro-
jet artistique a largement évolué.
Le festival a très vite accordé une
place de choix aux musiciens venus
du Sud : artistes populaires et
urbains, ils viennent d’Afrique,
des Caraïbes, d’Amérique latine
ou encore de l’océan Indien. De
nombreux musiciens aujourd’hui
reconnus ont fait leur première
scène française à Angoulême,
comme Cheb Mami, Celia Cruz ou
Salif Keita. En parallèle du festival
se tiendra l’Espace des solidarités,
où une quinzaine d’associations
de solidarité internationale cha-
rentaises sont présentes, tandis
que de gros efforts sont mis en
œuvre pour faire de cet événement
un festival « éco-responsable »,
en incitant par exemple au co-
voiturage. J. R.• Pour en savoir plus : www. musiques-metisses.com
ZOOM / ChARENtE Le festival Musiques métisses d’Angoulême
Le festival Musiques métisses, créé en 1976, a lieu cette année les 10, 11 et 12 juin.
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siques actuelles, un bar et des studios de répétition et d’enregistrement (voir
également le « Zoom » ci-dessous).• Contacts :
– G19 : Carré Amelot, 10bis rue Amelot, BP 309, 17013 La Rochelle Cedex 1, site : www.g19.fr
Coordonnées de structures membres disponibles sur le site.
– La Nef, rue Louis-Pergaud, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 25 97 00, site : www.dingo-lanef.com
Edition, radio, sites Internet : quelques références– Les éditions FLBLB : cette société coopérative, éditrice de bandes dessinées
et d’œuvres alliant textes et images, gère la librairie Le Feu rouge, à Poitiers, et
propose des animations en ateliers autour de la conception, la réalisation
et la publication d’œuvres graphiques. • Contacts :
– FLBLB, 1 rue Paul-Verlaine, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 00 40 96, site : www.flblb.com, courriel :
– Librairie Le Feu rouge, 144 Grand-Rue, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 37 85 33, courriel : lefeu
– Affiche Hebdo : créé grâce à un Cigales (voir page 51), Affiche Hebdo est
un site d’informations culturelles sur Poitiers et ses environs.• Contact : 3 rue Eugène-Chevreul, ZI République II, BP 81165, 86062 Poitiers Cedex 9, tél. :
05 49 60 21 60, site : www.affichehebdo.fr
– Radio Pulsar est une radio associative de Poitiers faite par et pour les
jeunes. Sa fréquence FM est 95.9Mhz. • Pour en savoir plus : www.radio-pulsar.org
The XX, John Butler Trio, Phoenix… Tous se sont
rendus en Poitou-Charentes. En effet, au-delà de
son Pôle régional des musiques actuelles, la région
fait la part belle à ces musiques à travers deux
salles de concerts : la Nef, à Angoulême, et la
toute nouvelle Sirène, à La Rochelle. La Nef, ins-
tallée dans une ancienne poudrière, a ouvert ses
portes au sud d’Angoulême en 1993 grâce à l’as-
sociation Dingo. Rénovée en 2005, elle a déjà
accueilli de grands noms de la scène française et
internationale.
Première vraie salle de concerts à La Rochelle,
La Sirène a quant à elle été inaugurée en avril 2010.
Ce nouvel espace prévoit une programmation ré-
gulière et variée. Du hip hop au funk, en passant
par le jazz, la folk et le reggae, la salle accueille
des artistes et groupes aux styles musicaux éclec-
tiques. A découvrir !
• Contacts :
– La Nef, rue Louis-Pergaud, 16000 Angoulême, tél. :
05 45 25 97 00, site : www.dingo-lanef.com Billetterie
ouverte au public du mardi au vendredi de 14 h à 19 h.
– La Sirène, 111 bd Emile-Delmas, 17000 La Rochelle, La
Pallice, site : www.la-sirene.fr
ZOOM La Nef et La Sirène au rythme des musiques actuelles
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La Sirène, à la Rochelle, est une salle de concerts qui a été inaugurée il y a un peu plus d’un an, en avril 2010.
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V
Consommer autrement
Assurer les biens et les personnes
C’est en Poitou-Charentes que de nombreuses mutuelles d’assurance
ont vu le jour à l’initiative de groupes socioprofessionnels. C’est le cas
des instituteurs, avec la Maif, qui souhaitaient garantir collectivement leurs
risques individuels et répondre à de nouveaux besoins, comme l’assurance
de leur véhicule, ou encore de la Macif.
Face aux mouvements de concentration des sociétés d’assurances capita-
listes, les trois principales mutuelles françaises (Macif, Maif, Matmut) se sont
alliées. Elles sont regroupées depuis 2009 au sein d’une société de groupe
d’assurance mutuelle (Sgam) ayant pour but de favoriser les synergies tout
en préservant les principes de gouvernance mutualiste. Le premier de ces
principes est une gouvernance démocratique, puisque ce sont les sociétaires
qui élisent parmi eux les administrateurs de la mutuelle.
Le groupe mutualiste représente plus de 10 millions de sociétaires et
réunit près de 20 000 salariés. La Macif, premier assureur automobile du
pays, est le poids lourd du groupe, avec un chiffre d’affaires de 4,7 mil-
liards d’euros en 2008. La Maif est devenue une mutuelle d’assurance
pour tout public après avoir été réservée aux seuls fonctionnaires de
l’Education nationale. La Matmut (Mutuelle des travailleurs mutualistes)
est la troisième grande mutuelle d’assurance. Toutes trois ont diversifié
leur gamme de produits, de l’assurance automobile à l’assurance-vie, en
passant par l’assurance habitation et le crédit automobile, mais aussi la
prévoyance, voire la santé. Dans ce domaine, les mutuelles de santé, qui
ont pour objet de couvrir les personnes en cas de maladie ou d’accident
en prenant en charge la partie de dépenses de soins non remboursée par
l’assurance maladie de base, sont pour la plupart regroupées au sein de
la Mutualité française.• Contacts :
– Macif : www.macif.fr
– Maif : www.maif.fr
– Matmut : www.matmut.fr
• Pour en savoir plus :
– Lire l’interview de Gérard Andreck, président du groupe Macif, page 11
– La liste des mutuelles de santé est disponible sur www.mutualite.fr, rubrique « trouver une
mutuelle ».
Les services à la personne
Le secteur des services à la personne emploie 2 millions de salariés en
France, même s’il s’agit le plus souvent d’emplois à temps partiel. Parmi
les acteurs de ce secteur, les associations intermédiaires sont des structures
d’insertion par l’activité économique (voir page 44) dont le service aux par-
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 87
Consommer autrement
ticuliers constitue le cœur de métier, notamment le bricolage, le jardinage,
le ménage et la blanchisserie.
Depuis 2006, des enseignes nationales, composées pour certaines d’entre
elles (telles que Séréna et Personia) d’associations spécialisées, de mutuelles
et de banques coopératives, proposent une prestation complète qui va de la
recherche de la personne qui interviendra chez le particulier à l’envoi des
justificatifs permettant à ce dernier de bénéficier des exonérations fiscales,
en passant par le paiement du salaire. • Pour en savoir plus : Agence nationale des services à la personne : www.servicealapersonne.
gouv.fr Liste des enseignes nationales dans la rubrique « Côté professionnels », puis « Qui sont
les pros du secteur ? ».
Les associationsLes associations proposent de nombreux services : garde à domicile, ménage
et repassage, portage de repas. Certaines de ces structures sont spécialement
destinées aux personnes vivant en milieu rural.• Contacts :
– L’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) : www.una.fr
– Aide à domicile en milieu rural (ADMR) : www.admr.org
– La fédération nationale A domicile : www.fede-adomicile.org
– Familles rurales : www.famillesrurales.org
– La Mutualité française : www.mutualite.fr et www.mutualite16.fr
– Union nationale des associations familiales : www.unaf.fr
– Union nationale des centres communaux d’action sociale : www.unccas.org
Le chèque emploi service universel (Cesu) permet
de payer l’ensemble des services à la personne, à
domicile comme à l’extérieur (crèches ou garderies,
par exemple).
Il est disponible dans la quasi-totalité des réseaux
bancaires ou directement auprès des entreprises
si ces dernières y contribuent financièrement. On
parle alors de Cesu préfinancés, dont Chèque do-
micile, filiale de la coopérative Chèque déjeuner,
est un des six émetteurs. Le Cesu est assorti d’aides
fiscales, il permet en effet de bénéficier d’une ré-
duction ou d’un crédit d’impôts.
• Pour en savoir plus : www.servicesalapersonne.gouv.
fr
Le chèque emploi service universel (Cesu)
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Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi
Un territoire solidaire
Solidarité internationale
La solidarité en Poitou-Charentes se décline aussi au niveau international, via des initiatives associatives et des partenariats de coopération décentralisée.
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Dans la région de Fatick, à l’ouest du Sénégal, la Région Poitou-Charentes est notamment très engagée dans un programme d’amélioration de l’élevage caprin.
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Un territoire solidaire
Un territoire solidaireLa Région Poitou-Charentes a noué des partenariats privilégiés avec
des régions de pays du Sud : en Inde, au Sénégal et au Vietnam. Elle
apporte aussi un soutien actif aux associations de solidarité interna-
tionale implantées sur son territoire.
De nombreux projets de solidarité internationale ont pour objectif de
permettre à des populations des pays du Sud de développer leur éco-
nomie et d’améliorer leur qualité de vie.
Les projets dans lesquels la Région Poitou-Charentes est engagée associent
populations et société civile locales, condition nécessaire de leur réussite. Des
liens particulièrement forts se sont tissés avec trois régions au Sud : le terri-
toire de Pondichéry et les districts côtiers du Tamil Nadu, au sud de l’Inde ;
la région de Fatick, à l’ouest du Sénégal ; et la province de Thua Thien-Huê,
au centre du Vietnam. Elles bénéficient dans le cadre de cette coopération
décentralisée d’un accompagnement et d’un soutien financier du conseil
régional pour mener à bien des projets précis.
Au sud de l’IndePeu de temps après le raz-de-marée qui a touché le sud de l’Inde le
26 décembre 2004, la Région Poitou-Charentes lance un appel à la mobi-
lisation pour venir en aide à la population de cette région en proie à une
grave crise humanitaire. Douze acteurs publics et privés picto-charentais
répondent à la demande du conseil régional et participent au programme
« Bâtir un partenariat pour une reconstruction durable et de proximité » du
territoire de Pondichéry et des districts côtiers du Tamil Nadu, zones en
grande partie détruites après le passage du tsunami. Satisfaire les besoins
de base des habitants, reconnaître les droits fondamentaux des popula-
tions marginalisées, augmenter les revenus et restaurer un environnement
dégradé sont les objectifs majeurs de cette initiative. L’éventail des actions
développées sur place est ainsi très large : des femmes ont accès au micro-
crédit pour développer un élevage bovin (voir « Zoom » page suivante) et
caprin, un approvisionnement en eau potable est assuré, des logements
sont fournis à une tribu ou encore des terres sont désalinisées pour les
remettre en culture.
A l’ouest du SénégalFrontalière avec la Gambie, à l’ouest du Sénégal, la région de Fatick
bénéficie de plusieurs programmes spécifiques dans le cadre d’un par-
tenariat avec la Région Poitou-Charentes. Lancé en 2006, le programme
d’amélioration de la filière caprine (PAFC) est à la base de l’initiative du
conseil régional. Le bilan de la première phase du projet, qui s’est déroulée
entre 2006 et 2008, est largement positif : la région est passée d’une seule
90 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi
Un territoire solidaire
chèvrerie villageoise en 2006 à seize en 2008. Par ailleurs, alors qu’il n’y
avait que 14 éleveurs formés à la conduite d’un élevage en 2006, ils étaient
au nombre de 100 en 2008.
En parallèle, le programme de développement des énergies renouve-
lables (Proder) a été lancé en août 2008 en vue de préparer l’après-pétrole.
L’objectif est double : promouvoir et développer les énergies alternatives res-
pectueuses de l’environnement et inciter la population à économiser l’énergie.
Ce programme englobe de nombreuses actions allant de l’électrification
rurale par les énergies renouvelables à l’équipement solaire des services du
conseil régional de Fatick, en passant par l’apprentissage des techniques de
production vertes.
Le VietnamIssu à l’origine d’une coopération technique et culturelle autour du
Festival international de Huê, le partenariat entre la province vietnamienne
de Thua Thien-Huê et la Région Poitou-Charentes est loin de se limiter
aujourd’hui au seul domaine culturel. Par exemple, la promotion et le
développement d’un tourisme durable et de qualité est également l’un
des objectifs de ce partenariat. Ainsi, la valorisation de l’écotourisme dans
Le raz-de-marée qui a touché le sud de l’Inde fin
décembre 2004 a eu des conséquences dramatiques
sur la situation économique de la région. En parti-
culier pour les femmes qui avaient une activité
agricole, et qui ont vu leur production et leur emploi
disparaître du jour au lendemain. Dès 2005, la Région
Poitou-Charentes a créé un réseau de microcrédit
original dans ce territoire. Plutôt que de l’argent,
c’est une vache qui est « avancée » à chaque femme
bénéficiaire du programme de développement de
l’élevage bovin. Ce cheptel est livré vacciné, assuré
et avec un mois de nourriture à disposition. Un
moyen, pour ces femmes, d’entamer une activité
économique génératrice de revenus. Celles-ci peu-
vent alors vendre le lait produit afin de rembourser
leur dette, puis dégager des revenus grâce à leur
activité. En 2010, 429 Indiennes profitaient de ce
programme. « Notre but, ce n’est pas de gagner de
l’argent sur le remboursement, souligne Estelle
Bouhraoua, chargée de mission à la Direction Europe
et coopérations du conseil régional. Le plus impor-
tant, c’est que les activités de ces femmes soient
pérennes, qu’elles puissent s’émanciper par leur
travail. » Et après six années d’existence, le pro-
gramme permet à de nombreuses femmes de conser-
ver une part de leurs revenus et même de se consti-
tuer une épargne.
Sur le terrain, c’est l’ONG Intercultural Network for
Developpement and Peace (INDP) qui gère la mise
en place du programme. Des groupes de 20 femmes
sont constitués selon le choix de l’ONG, qui assure
également leur formation et le suivi du projet et
garantit la vente du lait via des contrats auprès de
sociétés. Autre volet du programme : la consolidation
des savoirs de ces femmes au sujet de leurs droits
économiques et sociaux. G. B.
• Pour en savoir plus : www.partenariat-inde.poitou-charentes.fr
ZOOM L’élevage bovin se développe à nouveau dans le sud de l’Inde
429 Indiennes profitaient en 2010 d’un programme de développe-ment de l’élevage bovin via lequel, sur la base du fonctionnement des microcrédits, le prix d’une vache leur est avancé.
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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 91
Un territoire solidaire
les espaces naturels des deux zones figure dans le programme commun
qui a été élaboré.
Un soutien aux associationsOutre ses partenariats directs avec des territoires d’autres pays, le conseil
régional Poitou-Charentes soutient et finance de nombreux projets de solidarité
internationale à travers son appel à projets Solidarité internationale associa-
tive. Ce dispositif permet à toute association œuvrant sur cette thématique et
dont le siège est en Poitou-Charentes de bénéficier d’une aide financière. Le
soutien apporté est plafonné à 15 000 euros par an, l’aide étant versée en deux
fois (50 % de la subvention au début du projet et 50 % sur présentation d’un
bilan technique et financier final). En 2010, 16 projets regroupant 116 asso-
ciations ont été soutenus par le conseil régional. La Semaine de la solidarité
internationale ou la Quinzaine du commerce équitable en constituent deux
illustrations. � Gaëtan Briard• Pour en savoir plus :
– www.poitou-charentes.fr/vivre-ensemble/europe-international Par ailleurs, le partenariat avec
l’Inde dispose d’un site spécifique : www.partenariat-inde.poitou-charentes.fr
– Contact : Région Poitou-Charentes, Direction Europe et coopérations, tél. : 05 49 18 59 13,
courriel : [email protected]
En 2007, l’association Colortavie,
créée à l’initiative de quelques
étudiants picto-charentais, effec-
tue son premier voyage humani-
taire à Madagascar. Sur place, ses
membres rénovent un orphelinat
et fournissent du matériel sportif
à des clubs. « C’est quelque chose
que l’on avait envie de faire depuis
longtemps, raconte Vincent Delage,
le président de l’association. Cela
nous tenait à cœur et l’expérience
a été magnifique. » En 2010, l’as-
sociation décide de diversifier ses
activités et se rend au Mali grâce
à une aide financière de la Région
dans le cadre de l’appel à projets
Solidarité internationale associa-
tive. « Cela a été un soutien es-
sentiel, confie Vincent Delage.
C’est très difficile de trouver des
aides. » Sur le terrain, une quin-
zaine de volontaires de Colortavie
ont ainsi construit quatre lave-
mains pour des écoles de Djenné,
ville inscrite au patrimoine mon-
dial de l’Unesco, et continuent
aujourd’hui leur action. G. B.
• Contact : Colortavie, 63 rue
Anatole-France, 79400 Saint-Maixent-
L’Ecole, tél. : 06 03 27 71 99, site :
www.colortavie.fr
ZOOM Colortavie, avec des villages malgaches et maliens
A Djenné, au Mali, une quinzaine de volontaires de Colortavie ont construit des lave-mains dans des écoles. Dans ce pays, un enfant sur cinq meurt avant l’âge de 5 ans, des décès pour beaucoup dus au manque d’équipements sanitaires.
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92 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi
Un territoire solidaire
Les associations de solidarité internationale de la régionLes associations actives en matière de solidarité internationale sont
très nombreuses en Poitou-Charentes.
Certaines grandes associations solidaires présentes à l’échelon national
sont basées en Poitou-Charentes. C’est le cas d’Initiative développement
ou encore d’Entrepreneurs du monde (voir « Zoom » ci-dessous). Cependant,
tous les organismes de solidarité internationale ne sont pas des structures
aussi importantes et aussi professionnalisées. De nombreuses associations
regroupent des petits groupes de personnes désireuses de réaliser des actions
à travers des voyages humanitaires ponctuels. Dans la région, il existe ainsi
en tout quelque 500 associations de solidarité internationale.
La Coordination des associations de solidarité internationale (Casi) de
Poitou-Charentes a été créée pour accompagner ces associations solidaires
dans leur création ou dans leur développement. « Notre mission première,
c’est d’être un relais d’information pour ces associations ou ceux qui veulent se
lancer dans des actions de solidarité internationale », explique Cécile Chatuant,
salariée de la structure. Près de 90 associations en sont adhérentes. Un moyen
pour elles de se rencontrer et d’échanger sur leur activité. En outre, la Casi
propose des formations financées par le ministère des Affaires étrangères et le
conseil régional. « On forme les personnes qui veulent lancer une activité dans
ce domaine à la gestion de projet solidaire. C’est essentiel pour bien démarrer »,
constate Cécile Chatuant. � G. B.
• Contact : Coordination des associations de solidarité internationale (Casi) Poitou-Charentes,
64 rue Gambetta, 86004 Poitiers Cedex, tél. : 05 16 39 10 34, site : www.casi-poitou-charentes.
org, courriel : [email protected]
Basée à Poitiers, l’association
Entrepreneurs du monde est spé-
cialisée dans le microcrédit. Elle
permet ainsi à des porteurs de
projet dans les pays en dévelop-
pement de lancer leur activité.
En 2010, 75 000 familles ont été
accompagnées par l’association
à travers le monde. 98 000 prêts
d’un montant moyen de 149 euros
ont ainsi été accordés dans les
neuf pays où l’association est
présente (aux Philippines, au
Vietnam, au Cambodge, en Inde,
en Birmanie, au Bénin, au Ghana,
au Burkina Faso et à Haïti), per-
mettant aux bénéficiaires de
développer des activités généra-
trices de revenus. Et 97 % environ
des prêts sont remboursés. L’as-
sociation offre également aux
emprunteurs la possibilité d’ouvrir
un livret d’épargne. Et au-delà de
l’aspect financier, elle assure un
suivi des micro-entrepreneurs,
notamment via des formations,
grâce à ses 90 salariés présents
sur le terrain.
G. B.
• Contact : Entrepreneurs du monde, 29 rue Ladmirault, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 60 68 50, site : www.entrepreneursdumonde.org, courriel : [email protected]
ZOOM Un coup de pouce essentiel pour les Entrepreneurs du monde
Ressources
Les guides pratiques
• « Et si on changeait tout… », Alternatives Econo-miques Poche n° 49, avril 2011, 9,50 euros.• « Les placements solidaires », Alternatives Econo-miques Poche n° 45, septembre 2010, 9,50 euros.• « L’insertion par l’activité économique », Alternatives Economiques Poche n° 44, mai 2010, 9,50 euros.• « L’économie sociale de A à Z », Alternatives Economiques Pratique n° 38 bis, mars 2009, 9,50 euros.• « Le tourisme autrement », Alternatives Economi-ques Pratique n° 33, mars 2008, 9,50 euros.Les sommaires de ces numéros et les bons de commande sont en ligne sur www.alternatives- economiques.fr/poche
• Economie sociale, par Thierry Jeantet, Etudes de la Documentation française n° 5297/98, 2009.• « Commerce bio et équitable : enjeux et dérives », Politis, hors-série n° 47, mai-juin 2008, 4,50 euros.
Les ouvrages de réflexion sur l’économie sociale et solidaire
• Comprendre l’économie sociale. Fondements et enjeux, par Jean-François Draperi, Dunod, 2007, 26,50 euros.• Economie sociale et solidaire. S’associer pour entreprendre autrement, par Danièle Demoustier, La Découverte, 2003, 14 euros.• La nouvelle alternative ? Enquête sur l’économie sociale et solidaire, par Philippe Frémeaux, Les Petits matins, 2011, 13 euros.• La nouvelle philanthropie réinvente-t-elle un capitalisme solidaire ?, par Virginie Seghers, Autre-ment, 2009, 22 euros.• L’audace des entrepreneurs sociaux. Concilier efficacité économique et innovation sociale, par Sylvain Allemand et Virginie Seghers, Autrement, 2007, 20 euros.• L’économie sociale. Une alternative au capi-talisme, par Thierry Jeantet, Economica, 2008, 14 euros.• Les chantiers de l’économie sociale et soli-daire, par Alain Amintas, Annie Gouzien et Pascal
Perrot (dir.), Presses universitaires de Rennes, 2005, 20 euros.• Les dynamiques de l’économie sociale et soli-daire, par Jean-Noël Chopart, Guy Neyret et Daniel Rault (dir.), coll. Recherches, La Découverte, 2006, 28,50 euros.• Penser la participation en économie sociale et en action sociale, par Brigitte Bouquet, Jean-François Draperi et Marcel Jaeger, Dunod, 27 euros, 2009.
Les sites
• www.ademe.fr : le site de l’Agence de l’environne-ment et de la maîtrise de l’énergie.• www.apce.com : le site de l’Agence pour la créa-tion d’entreprises.• www.associationmodeemploi.fr : un site de réfé-rence pour les bénévoles et les salariés du secteur associatif.• www.avise.org : des publications en accès libre à destination des entrepreneurs sociaux.• www.cncres.org : le site du Conseil national des chambres régionale de l’économie sociale, avec de nombreuses données, notamment celles de l’Ob-servatoire national de l’économie sociale et solidaire.• www.coopdefrance.coop : le site de la fédéra-tion des coopératives agricoles et alimentaires de France.• www.cres-poitoucharentes.fr : le site de la chambre régionale de l’économie sociale de Poitou- Charentes.• http://eco-industries.poitou-charentes.fr : le site du Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes.• www.finansol.org : le portail des finances soli-daires.• www.lemarchecitoyen.net : un portail sur l’offre équitable, bio et solidaire organisé par régions.• www.minefe.gouv.fr et www.travailsolidarite.gouv.fr : les sites du ministère de l’Economie et de celui du Travail sont deux sources intéressantes pour connaître tous les dispositifs publics d’aide à la création d’entreprises. • www.poitou-charentes.fr : le site du conseil régio-nal de Poitou-Charentes, voir notamment sa rubrique « La Région vous aide ».• www.tourismesolidaire.org : le site pour choisir un voyage solidaire.
Annexes
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 93
Index
Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 95
Index
Accès à la culture ���������������������� 79, 80, 83-84
Accueil paysan ������������������������������������� 75-76
AceaScop ����������������������������������������������������42
Ademe ��������������������������������������������������23, 71
Adéquat Deux-Sèvres ����������������������������������34
Adie �����������������������������������������������������������53
Agriculture biologique �����10, 17, 24-26, 63-65
Agrotourisme ����������������������������������������������75
Amap ����������������������������������������������������65, 67
Artisans du monde ��������������������������������66, 68
Associations ������������������������ 28, 30-31, 47-50,
������������������������ 53, 57-58, 79-83, 89, 91-92
Associations intermédiaires ������������� 44-45, 86
Ateliers du bocage (Les) ������������������������������58
Auto-partage ����������������������������������������� 68-69
Banques coopératives ��������������������� 38, 53, 87
Bénévolat ����������������������������������������������������57
Bicyclette ����������������������������������������������������70
Bienvenue à la ferme ����������������������������������75
Biocoop ����������������������������������������������� 64-65
Boutiques de gestion �����������������������������������51
Brard Blanchard ������������������������������������������64
BTP ������������������������������������������������� 44-46, 60
Caisse d’épargne ����������������������������������������53
Caisse des dépôts et consignations �������20, 43
Capital-risque ��������������������������������� 41, 51-52
Carrefour de l’innovation sociale,
du travail et de l’emploi (Ciste) �������������������� 32
Chèque déjeuner �����������������������������������54, 87
Centres d’hébergement
et de réinsertion sociale (CHRS) ����������������73
Chèque emploi service universel �����������������87
Cepam ������������������������������������������������� 14-15
Cigales�������������������������������������������� 51-52, 85
Cinéma ������������������������������������������� 42-43, 79
Cittaslow �����������������������������������������������������72
Collectivités territoriales ����������������� 20, 28, 59
Colortavie ���������������������������������������������������91
Comité régional olympique et sportif (Cros) �� 81
Comités de bassin d’emploi �������������������������30
Commerce équitable �������52, 62-63, 66-68, 91
Concerts ����������������������������������������������� 84-85
Conférence permanente des coordinations
associatives (CPCA) ���������������������� 48, 57, 60
Conseil régional Poitou-Charentes ���10, 12-15,
�������������17-18, 20-21, 23, 31, 40, 59, 89-92
Contrat d’accompagnement dans l’emploi ���58
Contrats aidés ���������������������������������������������58
Coopératives agricoles ���������������������11, 24,38
Coopératives d’activités
et d’emploi (CAE)��������������������������������42, 43
Coopératives scolaires ��������������������������������80
Coopérer pour entreprendre ������������������������43
Coordinations des associations
de solidarité internationale (Casi) ��������������92
Couverture maladie universelle ��������������������79
Covoiturage������������������������������������� 68-69, 84
Crèches ������������������������������������������������32, 87
Credes ��������������������������������������������������������32
Crédit coopératif ����������������������������������� 53-54
Crédit mutuel ����������������������������������������������53
Croissance verte �������10, 13, 16-27, 55-56, 58
Culture ���������������������������������52, 79, 80-83, 84
Demeter������������������������������������������������������64
Diagonales ��������������������������������������������������47
Dialogue social ���������������������������13, 19, 27-35
Dispositif local d’accompagnement (DLA) ����50
Eclaireuses et éclaireurs de France ��������������81
Eclaireuses et éclaireurs israélites ���������������81
Eclaireuses et éclaireurs unionistes �������������81
Ecologique ������ 9-10, 13, 17-20, 24, 55, 71, 73
Education populaire ������������������������������� 79-81
Effet de serre ����������������������������������� 9, 21-23
Ekitour �������������������������������������������� 67, 74-75
Emmaüs �����������������������������������������������45, 58
Emploi ������������9-10, 13-19, 21, 28, 30-34, 39,
���� 43-45, 47-48, 50, 53, 55, 57-58, 80, 86-87
Energies renouvelables �������������������17-18, 20,
����������������������������������������������� 23, 52, 71, 73
Entreprises de travail temporaire
d’insertion (ETTI) ��������������������������������������46
Entreprises d’insertion���������������������������45, 57
Entreprise sociale ����������������������������������������38
Entrepreneurs sociaux ���������������������������37, 61
Environnement ��������������� 8, 10, 12, 14, 16-24,
��������37, 44, 52-54, 63, 70-71, 74-76, 80, 90
Epargne solidaire ����������������������������������������51
Epiceries solidaires �������������������������������������66
Index
96 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011
Entreprendre autrement en Poitou-Charentes
Esfin-Ides ���������������������������������������������������52
Festivals ����������������������������������������������� 83-84
Fiscalité ������������������������������������������������ 48-49
Fondations �������������������������������������������� 54-55
Fonds régional d’excellence
environnementale (Free) ���������������������������71
Formation ���������������� 13, 15, 23, 28-34, 46, 48
Foyers ruraux ����������������������������������������������80
France active ����������������������������������������50, 51
France initiative�������������������������������������������54
Futuramat ���������������������������������������������������23
Groupements d’employeurs ����������9, 24, 33-35
Groupements d’employeurs pour
l’insertion et la qualification����������������������46
Habitat et humanisme ���������������������������������72
Handicap ����������������������� 28, 49, 58-59, 75, 82
Heuliez��������������������������������������������������12, 29
Humanitaire �������������������������45, 57, 89, 91-92
Inde (partenariat) ����������������������������������������90
Initiative régionale pour l’insertion
et la solidarité (Iris) ����������������������������������44
Insertion par l’activité économique (IAE) ������43
Jeunesse au plein air ����������������������������������81
Labels touristiques ��������������������������������������75
Léo Lagrange ����������������������������������������51, 80
Ligue de l’enseignement �����������������������������79
Logement�����������������������������������17, 63, 71-73
Lycée Kyoto ����������������������������������������������� 19
Macif ������������������������������������������ 9, 11, 54, 86
Maif �������������������������������������������� 9, 11, 39, 86
Maraîchers d’insertion ���������������������������������65
Matmut �������������������������������������������������������86
Max Havelaar ���������������������������������������� 66-67
Mécénat ���������������������������������������������������� 55
Mia Electric �������������������������10, 12-13, 15, 20
Microcrédit ��������������������������53, 71, 89-90, 92
Minga ��������������������������������������������������� 66-67
MJC ������������������������������������������������������������80
Musique ������������������������������������������ 83, 84, 85
Mutualité française�������������������������������� 86-87
Mutuelles d’assurances �������������������������������60
Mutuelles de santé ��������������������49, 78-79, 86
Nef (La) ������������������������������������������������� 84-85
Nouvelle économie fraternelle (Nef) �������������53
Otolis ����������������������������������������������������������69
Photovoltaïque ���������������������������18-21, 56, 71
Planning familial �����������������������������������������78
Plate-forme pour le commerce
équitable �������������������������������������������� 66-67
Pôle conversion bio ������������������������������� 25-26
Pôle des éco-industries ������������������� 20, 21-24
Pouvoirs publics ������������������������ 10, 37, 59, 78
Première chance �����������������������������������������30
Radio associative ����������������������������������������85
Réactiss ������������������������������������������������������82
Reconversion ���������������������������������������� 28-31
Régies de quartier �������������������������������������� 46
Ruche Oxalis (La) ���������������������������������������42
Saïga ����������������������������������������������������������76
Samu social ������������������������������������������������77
Santé �����������������������������������32, 63, 77-79, 86
Scic ������������������������� 20, 37, 40, 42-43, 57, 60
Scop ������������������� 13-15, 37-43, 52, 55-57, 60
Scouts et guides de France �������������������������45
Scouts musulmans ��������������������������������������81
Secours catholique ��������������������������������������81
Sécurisation ���������������������������9, 10, 13, 27-30
Segonzac ����������������������������������������������������72
Services à la personne ����������44, 47,63, 86-87
Sèvre & Belle ����������������������������������������������25
Sirène (La) ��������������������������������������������������85
Sociétaire ���������������������������� 9, 11, 38, 42, 86
Solidarité internationale �������� 84, 88-89, 91-92
Sport����������������������������������������������� 79, 81-83
Tourisme ����������������������� 53, 55, 67, 74-76, 91
Tourisme durable ����������������������������������76, 91
Tourisme social �������������������������������������55, 74
Tourisme solidaire ��������������������������������67, 76
Trévins (Le) �������������������������������������������������39
Union française pour les œuvres laïques
d’éducation physique (Ufolep) �������������79, 82
Union nationale des associations
de tourisme et de plein air (Unat) �������� 74-76
Union sportive de l’enseignement
du premier degré (Usep) ���������������������79, 82
Usager ��������������������������������������������������42, 69
Utilité sociale ����������� 37, 42, 47, 49-50, 53, 61
Vacances �����������������������������������70, 74-76, 80
Validation des acquis
de l’expérience (VAE) ������������������� 30-31, 57
Vélo ������������������������������������������������������������70
Voitures électriques ������������������������������� 69-70
Volontariat ��������������������������������������������������57
Yélomobile ��������������������������������������������������69