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Scénario

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Un scénario original de Thomas Robert

Bienvenue dans ce scénario pour Mousquetaires de l’OmbreSi l’envie vous séduit d’entreprendre de folles chevauchées sur fond de haute société et d’oeuvres artistiques, vous aveztourné la bonne page.Un long voyage vous attend, un périple aux trousses d’un Galérien intelligent et amateur d’art, un parcours qui vousmènera sous les lumières de grandes capitales.

L’aventure éditoriale de Phénix se poursuit avec déjà des suppléments disponibles gratuitement sur notre site(http://www.phenix-edition.org/mdo). Vous pourrez y découvrir de nouveaux aspects de l’univers du jeu : contrées exotiques, aides de jeu sur la France du XVIIe

siècle et bien sûr nouveaux scénarios (dont une mini campagne ?).

Et en attendant, Gni ! … heu… Bon jeu !L’équipe Phénix »

Direction Éditoriale : Sylvain « Roi Soleil » Plagne, Matthieu « M » CueninAuteurs : Thomas “Thom’“ Robert

Illustrateurs : Fred Boot, Gwenaël Houarno, Sébastien LamblinMise en page : Alexandre “Plantaxl” Labeille - Jean-Marc “Xain-Phax” DumartinRelectures : Jérôme “Brand” Larre, Samuel “Helkus” Bidal, Jean-Marc Dumartin

Remerciements : tous les Phénixiennes et Phénixiens, la Bibliothèque Nationale de France, . Et un grand merci à tous ceux qui font vivre Mousquetaires de l’Ombre

Sommaire :

Scénario “Erreur sur la Personne” page 3

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l’Europe de 1657

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Poursuivre un Galérien à travers l'Europe, des salons feu-trés d'Amsterdam aux routes cahoteuses de Bohème, cen'est déjà pas la panacée. Mais quand en plus ce Galérienprend l'apparence du futur Empereur du Saint-EmpireGermanique, les choses se corsent pour nos mousquetai-res !

SynopsisLes PJ sont envoyés cette fois-ci sur les traces d'unGalérien d'un genre particulier. Outre un don de mimé-tisme physique dont elle sait jouer à merveille, leur proieest dotée d'une mémoire photographique supérieure dontelle use à des fins peu recommandables : les T'mbiri (c'estleur nom) sont de fait les plus grands trafiquants d'objetsd'arts de la galaxie. Ils pillent sans relâche les réservoirsartistiques de toutes les planètes rencontrées, avant derevendre au prix fort les œuvres " volées " à des collec-tionneurs peu regardants. Et pour le T'mbiri qui a réussi àéchapper à la vigilance de ses gardes, l'Europe baroquepourrait bien être une source providentielle de revenus.Les PJ se mettent sur les traces du T'mbiri à Amsterdam,dans les salons d'un puissant mécène hollandais. Ils récol-tent là quelques indices auprès des artistes que le Galériena pu côtoyé dans sa fuite, tout en évitant de révéler lesévénements de Fontainebleau aux " mouches " du GrandPensionnaire de Hollande. La piste les mène à Prague puisdans le sud de la Bohème, chez un français ayant pris leparti des Habsbourg pendant la Guerre de Trente Ans. Là,sans le savoir, le T'mbiri prend l'apparence et la place dujeune héritier du trône d'Autriche. Pour les personnages, ilne reste plus alors qu'à enlever l'une des figures les plusimportantes du Saint Empire Germanique au nez et à labarbe de ses gardes, et à remplacer l'imposteur par le véri-table héritier.

Briefing

Leur supérieur convoque les personnages en urgence.Sans détour, il leur annonce la situation : un T'mbiri s'estéchappé il y a de cela une douzaine de jours (voir enannexes les informations qu'a bien voulu révéler le MajorAzkabbar sur cette race). Un premier groupe de mousque-taires a pu le suivre jusqu'à Calais, mais le Galérien les asemés en embarquant sur un navire marchand en partancepour Amsterdam, le Brederode. Vu les activités usuelles d'un T'mbiri, le Cardinal Mazarinest certain que celui-ci restera pour un temps à Amsterdamet se mêlera aux milieux artistiques et aristocratiques. Lepremier groupe de mousquetaires ne peut enquêter plusavant, leurs visages étant aisément reconnaissables parleur proie. C'est donc un nouveau groupe de mousquetai-res, composé des PJ, qui doit se rendre à Amsterdam ettenter de retrouver la trace du prisonnier.Les personnages se voient remettre un sauf-conduit pourpénétrer en Hollande et une lettre cachetée qui doit leurpermettre d'embarquer à bord du Phénix, un navire qui lesattend à Calais et les amènera en Hollande. Sur place, ilslogeront chez le Comte de Maurepas, descendant d'unnavigateur français anobli par Richelieu qui a choisi des'installer en Amsterdam. Son fils continue à gérer depuisles Provinces-Unies sa florissante entreprise de commercenaval et sert parfois d'intermédiaire à Mazarin.

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Ce scénario est prévu pour un groupe de mousquetairesexpérimentés, dotés à la fois de solides compétences desurvie et d'entregent. L'histoire se déroule en mai 1657 etles mènera d'Amsterdam à Prague, deux des cités les plusen vue de ce siècle, tant d'un point de vue politique qu'ar-tistique.

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Acte I : une toile de Maître

Dans le port d'Amsterdam…

Arrivés à Amsterdam, les PJ se présententau Comte de Maurepas. Celui-ci leur faitbon accueil mais se montre distant : il nesouhaite pas s'immiscer dans les affairesdes mousquetaires ou voir ces derniers semêler de ses propres affaires. De toutemanière, le groupe dispose de peu detemps et doit se consacrer à son enquête.Ils arrivent en effet à Amsterdam avecprès de huit jours de retard sur leBrederode. Heureusement pour eux, lenavire subit une opération de radoub etl'équipage se trouve dans les tavernes desdocks. Le capitaine Marten se montreraextrêmement coopératif après quelquespîntes de bière.

Ils apprennent, entre deux récits de marins, que le navirea effectivement embarqué un passager à Calais, un jeunehomme roux nommé " Bruno " (l'identité d'emprunt qui apermis au Galérien de semer ses poursuivants). Il a débar-qué à Amsterdam après avoir sympathisé avec un autrepassager d'une trentaine d'années venu de Douvres, uncertain Rombout, qui semblait être un artiste. Découvrirque ce Rombout est en fait Rombout Verhulst ne devraitpas être trop compliqué (voir la galerie de portraits). Lesculpteur participe en effet à l'un des projets majeurs quianime Amsterdam : la réfection complète de l'Hôtel deVille. " Bruno " s'est présenté à lui comme un peintrehuguenot persécuté en France qui a choisi l'exil, espéranttrouver un maître talentueux en Amsterdam. Rombout l'aaccueilli chez lui et l'a présenté à Jacob Jordaens, l'un deses amis peintres.Prendre contact avec Rombout n'est pas un problème : ilest pratiquement tous les jours sur le chantier de l'Hôtel deVille et tous les artisans et sculpteurs présents le connais-sent au moins de vue. Mais, à moins que les PJ ne soientd'une finesse extrême, le sculpteur les prendra pour lespoursuivants catholiques de " Bruno ", venus le persécu-ter jusqu'en Amsterdam : il refusera donc de leur révélerquoi que ce soit. Au cours de leurs pérégrinations, les per-sonnages apprennent toutefois qu'une soirée organisée parle baron Van Geer, mécène reconnu, doit se déroulerquelques jours plus tard, réunissant notamment de nomb-reux artistes. Au cours de cette soirée, la dernière toiled'un des artistes flamands les plus en vue doit être révélée: il s'agit du Jésus chassant les marchands du temple deJordaens.

Qu'ils usent de l'influence somme toute modeste duComte de Maurepas, qu'ils tentent de se faire inviter, ouqu'ils se dissimulent tout simplement parmi les nombreuxinvités de la réception, la soirée du baron apparaît rapide-ment comme le meilleur moyen de rencontrer " Bruno ".En effet, le T'mbiri ne saurait résister à l'attrait d'une soi-rée telle que celle-ci.

En Garde !Passagers clandestins

Le Phénix quitte Calais le lendemain de l'arrivée des PJ,ce qui laisse une nuit à passer dans une des nombreusesauberges du port. Là, à moins qu'ils se montrent particu-lièrement prudents, les PJ attirent l'attention d'un groupede chevaliers huguenots sans-le-sou, qui désespèrent dequitter enfin la France pour rejoindre les protestants desProvinces-Unies. Les nobliaux se présentent à eux et passent une soirée cor-diale à échanger leurs souvenirs de batailles autour dequelques pichets de vins. Dans la discussion, ils essayentdiscrètement de savoir quelle est la destination des PJ etpar quel moyen ils comptent se rendre sur place. La soiréebien avancée, ils font mine d'aller dormir. Lorsqu'enfin lesPJ vont à leur tour se coucher et alors qu'ils se laissentgagner par le sommeil, les chevaliers pénètrent dans leurchambre et tentent de leur dérober la lettre d'embarque-ment.À partir de là, les PJ peuvent les surprendre en plein for-fait, et les poursuivre de nuit dans les rues de Calais, oubien encore se rendre compte du vol le lendemain à l'aube,alors qu'ils sont attendus par le capitaine du Phénix. Leschevaliers huguenots sont désespérés, mais pas criminels.Ils cherchent par tous les moyens à éviter que ne coule lebon sang français. Si l'un des PJ au moins est un protes-tant avéré, les chevaliers pourraient même discuter direc-tement avec lui et demander à accompagner le groupeclandestinement : en effet, la lettre ne précise pas le nom-bre de passagers à embarquer.Si les PJ se tirent de cette situation sans employer la forceet permettent aux huguenots de les accompagner, ceux-cin'hésiteront pas à leur venir en aide une fois enAmsterdam, si le besoin s'en fait sentir.

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Le bal des Van Geer

La soirée n'est pas un bal à proprement parler, mais uneréception où le tout Amsterdam souhaite voir ou être vu,notamment les artistes qui espèrent un soutien financierdu baron ou de certains de ses invités. Ce que les person-nages ne savent pas, c'est que Jean de Witt a eu vent deleur présence par l'intermédiaire de ses espions. Éventuel-lement, le Grand Pensionnaire a même pu user de soninfluence afin de permettre aux PJ d'être présents. Parmi les invités se dissimulent quelques-unes de sesmouches, qui vont tenter de soutirer un maximum d'infor-mations aux personnages sur les événements deFontainebleau. Alcool ou tentatives de séduction sont desarmes parfaitement acceptables pour les espions du GrandPensionnaire, mais certainement pas des solutions plusbrutales. Après tout, nous sommes dans la haute sociétéamstellodamoise…La réception est la scène principale de ce premier acte. Aucours de la nuit, les PJ vont devoir louvoyer pour obtenirdes renseignements tout en dissimulant la nature de leurmission. C'est aussi l'occasion pour eux de nouer descontacts dans une des capitales de ce siècle. S'ils doiventrevenir un jour en Hollande, il y a fort à parier que leurattitude pendant la soirée sera déterminante." Bruno " ne se montre pas à la soirée : le T'mbiri a croisépar hasard le capitaine Marten, qui lui a annoncé que deshommes le cherchaient. Il se doute que d'autres agents deMazarin sont sur ses traces même s'il ne connaît pasencore les PJ. Il a lié connaissance avec le philosopheComenius par l'intermédiaire de Jordaens et a donc prisl'apparence d'Élizabeth Komensky, sa fille. Il a l'intentionde s'enfuir immédiatement après la réception. Un carrosseet des chevaux frais l'attendent non loin de la résidence dubaron Van Geer. Au cours de discussions, Comenius aparlé à " Bruno " de certains groupes protestants enBohème qu'il pourrait rejoindre pour se cacher. Le T'mbiria donc résolu de se rendre à Prague et, de là, rejoindre l'unde ces groupes.La soirée suit son cours normal jusqu'à la révélation de lanouvelle toile de Jordaens. Elle s'anime ensuite alors quechacun commente la toile de maître. " Élizabeth " analyseet enregistre la toile avant de s'éclipser et disparaître dansla nuit. Les PJ ont toutefois une chance de parvenir àdémasquer le Galérien avant la fin de la soirée et de lecontraindre à s'enfuir :

- L'absence de " Bruno " paraît suspecte à Jordaenset Verhulst, qui se sont tous les deux arrangés pour le faireinviter. À partir de là, alors que la soirée s'avance, les PJpourront parfaitement profiter de ce doute pour apprendreque " Bruno " a passé quelques temps avec Jordaens etComenius. Il semblait particulièrement apprécier les toilesdu premier et les écrits du dernier.

- Comenius ne partagera des informations qu'aprèsavoir sondé la tolérance des PJ par rapport à la religionréformée et leur position par rapport à l'occupation de sonpays (la Bohème-Moravie) par les troupes autrichiennes.Dans la mesure où les Habsbourg sont les ennemis intimesde la France et si le sujet religieux n'est pas sensible pour

tous les PJ, ils ne devraient pas avoir de mal à s'attirer lesfaveurs du philosophe. Il leur racontera alors la teneur despropos échangés avec Bruno : ils ont discuté notammentd'un groupe de protestants qui seraient sous la protectiond'un huguenot français rallié aux Habsbourg en Bohème.

- Si les PJ font une impression particulièrementfavorable à Comenius, celui-ci leur apprend que les seulscontacts conservés en Bohème depuis sa période de clan-destinité vivent à Prague, notamment une jeune femme dunom d'Antoinette Dandovà.

- Rembrandt, venu à la réception dans l'espoir d'é-chapper à la mise en tutelle dont le menace sa maîtresse,a remarqué que la fille de Comenius se conduisait demanière étrange. Comenius confirme éventuellement cesdires, mais il pense pour sa part que cela est du à un accèsde fièvre qui a touché Élizabeth le jour précédent.Une discussion un peu serrée avec " Élizabeth " peut suf-fire à faire perdre pied au T'mbiri, qui s'éclipse alors etéchappe aux PJ, éventuellement après une poursuite dansAmsterdam. Si les PJ n'ont pas découvert l'identité du contact deComenius à Prague pendant la soirée, ils reçoivent le len-demain matin une missive du philosophe, qui les invite àvenir le voir chez lui. Sa fille Élizabeth est toujours alitéeet prétend ne pas être sortie de la soirée, sur les conseilsde " Bruno ". Ce dernier est introuvable. À partir de là,Comenius donne volontiers le nom d'Antoinette Dandovàet son adresse : une petite maison non loin du PontCharles, dans le centre de Prague.

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En Garde !R+CLudwig Van Geer est un membre important de la Rose-Croix. C’est une des raisons qui font qu'il soutient finan-cièrement Comenius, dont les idées sont proches de cellesdes frères rosicruciens. De plus, Comenius est un amipersonnel de Johann Valentin Andreae, l'un des auteursdes premiers manifestes rosicruciens, au début du 17esiècle. Si vous le souhaitez, vous pouvez ajouter une tou-che d'ésotérisme et de difficulté en faisant agir les Rose-Croix pendant l'enquête à Amsterdam.Le T'mbiri, mis au courant de certaines pratiques alchi-miques de Van Geer, peut par exemple s'être attiré lesfaveurs du baron en révélant quelques formules "magiques " de son crû, issues tout simplement de sesconnaissances scientifiques plus avancées. Libre à vousde broder à partir de cette ébauche des liens entre VanGeer, Antoinette Dandovà, et même éventuellement Jean-Louis Raduit de Souches.À cette époque, le rosicrucianisme se fond dans l'ensem-ble de réformes réclamées par les peuples européens, quece soit d'un point de vue religieux, moral ou politique. Ladéfaite de la Bohème-Moravie lors de la bataille de laMontagne Blanche, qui marque le début de la Guerre deTrente Ans, et l'exil en Hollande de son roi Frédéric V ontdurement marqué les rosicruciens. Ceux-ci gravitaient eneffet autour de nombreux princes protestants d'EuropeCentrale. Depuis, le mouvement se dissimule enHollande, d'où il gagne peu à peu la France etl'Angleterre.

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Acte II : Prague la Magnifique

Un Galérien de perdu…

Malgré le désastre de la Guerre de Trente Ans, la capitalede Bohème reste l'une des plus grandes villes d'Europe.Lovée dans un creux de la rivière Vltava, la ville estvivante et animée. Son centre se trouve être le pontCharles, construit au 14e siècle sous le règne de CharlesIV, qui sépare la ville en deux. Sur une rive se trouve unensemble de petites maisons agglutinées les unes sur lesautres et de ruelles sinueuses, souvent victimes des inon-dations saisonnières. Sur l'autre rive, le château sur-plombe le quartier des nobles, des bourgeois et desartisans prospères. L'édifice est défendu par deux tours,situées de part et d'autre du pont, qui ferment à la nuittombée. La tour située du côté du château se nomme TourPoudrière et abrite les réserves de munitions et la garni-son. Une réfection du pont est en court, avec notammentl'ajout par les catholiques de nombreuses statues de saintslà où autrefois seul un crucifix ornait le pont. A la fin du17e siècle, ce sont 75 statues qui auront été fabriquées etajoutées au pont, statues dont des copies peuvent êtrecontemplées aujourd'hui encore sur le Pont Charles.Les PJ sont en territoire ennemi : la Bohème et la Moraviesont en effet sorties grandes perdantes de la Guerre deTrente Ans malgré leur alliance initiale avec la France, etont été complètement annexées par l'Autriche. Il leur fautdonc faire profil bas et éviter autant que possible lesheurts avec la milice locale ou les soldats autrichiens encasernement dans la ville. De plus, leur manque de pra-tique certain du tchèque ou même de l'allemand ne va pasles aider dans leur entreprise. Heureusement pour eux, ilsparviennent à communiquer en latin avec les catholiquesles plus lettrés, et en français avec les autres. Cependant,après la " trahison " de la France, ils ne doivent pas s'at-tendre à une grande aide de la part des habitants du crû.N'hésitez donc pas à les mener en bateau : quelqu'un quiprétend les aider les mène en fait à un véritable coupe-gorge de la ville basse, un autre les envoie du mauvaiscôté du pont alors que la nuit est sur le point de tomber,etc. Les voyages à l'étranger ne sont pas toujours de toutrepos.Le T'mbiri profite pendant ce temps de son avance, mêmeminime, sur les PJ. Il trouve Antoinette Dandovà, quiaccueille à bras ouverts la fille de Comenius (le T'mbiri aconservé l'apparence d'Elizabeth). Se déclarant poursui-vie, " Elizabeth " contacte par l'entremise d'Antoinette ungroupe de malandrins, qu'elle engage pour tendre uneembuscade aux PJ dans une taverne nommée žejdlík piva(Chope de bière, en français). De retour chez Antoinette," Elizabeth " obtient le nom du huguenot qui protège cer-tains partisans de la religion réformée : il s'agit bien évi-demment du général De Souches. Le T'mbiri passe alors àl'action : il assomme la jeune femme, prend son appa-rence, puis attend patiemment les PJ pour les mener dansson piège.

La jeune fille sur le pont

Finalement, les PJ parviennent à trouver la petite maisond'Antoinette Dandovà, située en bordure de la Vltava dansla ville basse, non loin de la porte fortifiée donnant sur lepont Charles. " Antoinette " les reçoit et répond à leursquestions sans rechigner, en français. Elle a effectivementvu Elizabeth et lui a donné le moyen de contacter d'autresréformés situés dans la campagne bohémienne, via sescontacts dans une taverne de la ville basse, la žejdlík piva.Pendant cette discussion, des PJ perspicaces peuventdémasquer le Galérien, s'ils tentent de parler tchèque à "Antoinette ", par exemple. Dans ce cas, s'ensuit une pour-suite dans la vieille ville de Prague. Le T'mbiri tente demener les PJ à la taverne où les attendent les malandrins.Il profite ensuite du combat pour s'échapper et prendre lafuite vers le sud. S'ils ne se méfient pas des conseils d'"Antoinette ", ils tombent dans le piège et doivent se débar-rasser du groupe de tire-laines avant de revenir à la petitemaison. Le Galérien s'est éclipsé et ils découvrent la jeuneAntoinette ligotée dans sa chambre. Elle leur raconte toutce qui s'est passé, et ils peuvent alors se mettre sur la pistedu T'mbiri, mais avec un temps supplémentaire de retard.Le combat dans la taverne est l'occasion d'une scène d'ac-tion digne des meilleurs films de cape et d'épée. Les PJdoivent avoir fort à faire, mais leurs compétences supé-rieures en escrime doivent leur sauver la mise. Au fur et àmesure du combat, jouez sur le nombre de brigands pourcorser la difficulté : si les PJ éliminent trop facilementleurs adversaires, faites entrer en scène quelques adversai-res supplémentaires ! A la fin, les mousquetaires blessésmais indemnes doivent laisser sur le carreau le plus grandnombre de malandrins possible, à la manière des mous-quetaires de Dumas face aux gardes du Cardinal.

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En Garde !Le voyage vers le sud

Là où " Antoinette " passe relativement inaperçue sur lesroutes chahuteuses de Bohème, un groupe de soldats par-lant français ne peut qu'attirer l'attention. Pendant le trajet, n'hésitez pas à faire que les PJ aientmaille à partir avec quelques soldats autrichiens outchèques. Ou bien encore avec des ivrognes ou desvoleurs de quelque relais où ils se seront arrêtés pourreposer les chevaux. Malgré tous leurs efforts, ils perdentdu terrain.Il faut trois jours de chevauchée par une météo peu favo-rable avant d'arriver au domaine de Jevisovice. Celui-ciest situé à près de 40 lieues au sud-ouest de Prague, nonloin des frontières autrichiennes et allemandes. Les deux premières journées suivent une grande routefréquentée jusqu'à la ville de Plzen. La dernière journée suit une route forestière cahoteusequi longe en partie un des affluents de la Vltava, sur lesrives duquel se trouve le château du général De Souches.

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Acte III : Un château en Bohème

Où les choses se compliquent…

Le T'mbiri, toujours sous l'apparence d'Antoinette, aquelques heures d'avance. En chemin, sous une pluie bat-tante, il tombe sur l'escorte du jeune prince Léopold qui,galant, lui propose de rejoindre l'abri de son carrosse pource qui reste de trajet. " Antoinette " se laisse alors séduirepar le prince et répond favorablement à la perspective d'unarrêt dans un des pavillons de chasse du domaine deJevisovice. Le T'mbiri profite des quelques heures de répitpour assommer le prince, l'immobiliser et prendre sonapparence. Il rejoint ensuite les gardes et leur ordonne depoursuivre la route en laissant sur place la monture de lajeune donzelle.Pendant ce temps, les PJ ont dépassé le carrosse du princeet sont arrivés au château de Jevisovice. Jean-LouisRaduit de Souches accepte d'accueillir les mousquetairesfrançais, spécialement si certains d'entre eux sont hugue-nots. Il leur demande, en plus du motif de leur venue, desnouvelles de la France. Ni lui ni aucun serviteur de sa mai-sonnée n'a vu Antoinette oumême tout simplement un cava-lier : la pluie a vraisembla-blement cloué tout lemonde chez soi. Il leurannonce la venue duprince Léopold et, enraison de cette visite,les loge dans unedes ailes du châ-teau, bien loin deschambres prévuespour le princehéritier.Quelques tempsaprès l'arrivée desPJ, le carrosse deLéopold et sonescorte pénètrentdans la cour duchâteau. Le princesalue longuementle général et safamille, s'assureque ses hommes sont bien installés, puis rejoint ses prop-res quartiers. À partir de là, le T'mbiri compte se faire toutpetit jusqu'à son départ pour Vienne, le surlendemain. Laspendant la soirée, alors que le général De Souches luimontre sa collection d'armes, " Léopold " remarque l'im-portante bibliothèque de son hôte et, dès lors, resteenfermé la majeure partie du temps dans cette pièce, ceque ne manque pas de remarquer sa suiteDe Souches ne présente pas les PJ au prince, mais ceux-cipeuvent parfaitement se renseigner auprès de certains ser-viteurs de sa suite ou des soldats qui l'accompagnent,notamment une troupe de gardes suisses. Ils apprennent larencontre fortuite avec une cavalière et l'arrêt au pavillon

de chasse, ainsi que la conduite étrange de " Léopold ". Leprince se faisait une joie d'admirer la collection d'armesdu général, mais a visiblement a opté pour les livres, alorsqu'il n'est guère connu pour son amour de la littérature.

L'enlèvementÀ partir de là, il doit être clair pour les PJ que le Galériena pris l'apparence du prince héritier autrichien. Commelors de la réception à Amsterdam, le problème n'est plusalors d'identifier le T'mbiri mais bien de l'enlever en dou-ceur sans éveiller les soupçons de ses gardes.Les PJ trouvent le véritable prince Léopold ligoté et nudans le pavillon de chasse. Celui-ci, en rage, ne comprendpas ce qui a pu arriver. Calmer ses ardeurs demanderabeaucoup de patience et une dose certaine de diplomatie.De plus, il semble naturel à Léopold de reprendre sa placeimmédiatement et il ne comprendra pas aisément que lesPJ l'empêchent de rejoindre son escorte au château, et cemême s'il leur est redevable de sa libération. La perspec-tive de se voir humilié devant l'ensemble de sa garde per-sonnelle est parfaitement à même de refroidir le prince etde lui faire accepter un plan plus " en douceur ".

Les PJ et le prince sont arrivés le soir àJevisovice. Le pro-gramme prévu est

que Léopold reste unejournée entière auchâteau, avant dereprendre la route le

surlendemain àl'aube vers le sudet l'Autriche. LesPJ doiventconcevoir unplan pour enle-

ver le T'mbiri etle remplacer parle véritableLéopold. Celapeut avoir lieupendant une nuit- il faut alors sedébarrasser desgardes ou agirdiscrètement -ou en pleine

journée lorsque " Léopold " passe son temps dans labibliothèque - il n'est alors pas aisé de faire pénétrer levéritable prince héritier dans le château. Des PJ particuliè-rement audacieux peuvent aussi envisager de remplacer lefaux prince par le vrai lors du départ ou même lors duvoyage.

À ce stade du scénario, laissez les joueurs concevoir lesplans les plus fous mais rappelez-leur bien une chose : letemps joue contre eux.

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ÉpilogueLe prince Léopold regagne sa place et, ne souhaitant pasébruiter sa mésaventure, garde le silence. Les mousquetai-res escortent le T'mbiri jusqu'à Amsterdam, où le Phénixles attend pour embarquer vers Calais. Cette escorte, etnotamment le passage par Amsterdam, peuvent donnerlieu à quelques situations cocasses supplémentaires. LeT'mbiri, ramené au Galérion, est enfermé dans une celluleindividuelle.Une conduite particulièrement remarquable à Amsterdamrapporte aux personnages 1 ou 2 points de prestige selonleur prestation lors de la réception chez le baron Van Geer.Le reste du scénario peut rapporter de 3 à 5 hauts-faits,que vous distribuerez notamment en fonction de l'audacedémontrée par les joueurs lors des situations critiquescomme l'enlèvement du faux Léopold ou le combat contreles brigands dans la taverne.

Annexes

Annexe 1 - Galerie de portraitsVoici un résumé des quelques figures marquantes de cescénario et les informations les concernant. La plupart deces personnages sont des figures historiques pour lesquel-les il ne sera pas très compliqué de trouver de plus amplesinformations, par exemple sur internet.

Ludwig Van Geer et ses invités

- Jan Amos Komensky, ou Comenius (1592-1670).Ministre réformé tchèque contraint à l'exil après une lon-gue période de dissidence en Bohème, Comenius est aussiun philosophe, un théologien et un philologue dont legrand œuvre est un travail colossal de synthèse panso-phique, ainsi que de nombreux travaux pédagogiques. Ilest installé en Amsterdam depuis 1656 à la demande deses mécènes, les Van Geer.

- Elizabeth Komensky (1615-1672). Fille de Comeniusqui l'a accompagné dans sa fuite. Le reste de sa famille,resté en Bohème, est mort de la peste en 1622.

- Ludwig Van Geer (1613-1695). Le baron Van Geer estle mécène de Comenius. Le baron a fait sa fortune dans lecommerce des canons et possède une quinzaine de naviresde ligne dans la flotte hollandaise.

- Comte Axel Osenstiern (1599-1692). Ministre suédoisami des Van Geer, avec qui la relation date de la Guerre deTrente Ans. Comenius a séjourné dans un de ses manoirsen bord de Baltique, en Prusse, de 1641 à 1648.

- Jacob Jordaens (1593-1678). Elève de Rubens, ce pein-tre de l'école flamande vient de terminer une de ses œuv-res majeures : Jésus chassant les marchands du temple (cf.annexes). Calviniste, il passe de longues heures en discus-sions théologiques avec Comenius.

- Artus Quellien (1609-1668). Sculpteur élève deDuquesnoy à Rome, il est actuellement en charge de laréfection de l'Hôtel de Ville d'Amsterdam.

- Rombout Verhulst (1624-1698). Sculpteur disciple deArtus Quellien et travaillant à ses côtés sur les travaux del'Hôtel de Ville d'Amsterdam.

- Pieter Jansz Post (1608-1669). Architecte et peintre, ilest en charge de la Salle de Réunion des États deHollande, qu'il est sur le point de terminer.

- Rembrandt van Rijn (1606-1669). Dessinateur, gra-veur et peintre habitant à Amsterdam, il entretient desrelations avec Comenius avec qui il partage certains dra-mes personnels. En 1657, Rembrandt sort d'une faillitequi l'a contraint à vendre l'ensemble de ses œuvres et samaison. Il est de plus sur le point d'être mis en tutelle parsa propre maîtresse, Hendrickje Stoffels.

Les mouches de De Witt

- Isabella Castellano (23 ans). Cette jeune femme origi-naire de Naples a quitté son pays pour échapper aux per-sécutions espagnoles contre les protestants. Dotée demaigres talents artistiques et ne parlant flamand qu'avecun accent à couper au couteau, De Witt l'a placée dans lamaisonnée des Van Geer comme une jeune artiste étran-gère. Depuis, elle surveille à son insu le baron tout en ser-vant de dame de compagnie à la baronne.

- Frans et Ingrid Vermeer (47 et 38 ans). Ce coupleespionne pour le compte des gouvernements hollandaisdepuis presque une vingtaine d'années. Sous l'apparencede bourgeois ayant fait fortune dans le commerce du bois,ils arpentent les soirées mondaines et rapportent les infor-mations glanées à De Witt, comme ils le faisaient autre-fois pour les Orange.

- Willem Coymans (34 ans). Cousin de l'une des famillesmarchandes les plus riches de Hollande, Willem a passé sajeunesse sur les navires marchands de sa famille. Devenucapitaine puis propriétaire de ses propres navires, il s'estinstallé à Amsterdam, d'où il supervise ses affaires.Membre de la bonne société hollandaise, il a immédiate-ment rallié la République contre les Orange, s'attirant parlà les faveurs du Grand Pensionnaire. De Witt n'hésite pasà se servir de cet homme loyal et expérimenté en échangede quelques arrangements commerciaux avantageux.

Au château de Jevisovice

- Léopold I (1640-1705). Le jeune Léopold sera couronnéle 31 juillet 1657. En attendant, il parcourt les terres deson futur royaume, adepte de la chasse, que la cible portepelage ou jupons. Au moment du scénario, il voyage à tra-vers la Bohème et la Moravie et compte séjourner avec sagarde personnelle au château de Jevisovice, dans le sud dela Bohème, chez le général De Souches.

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- Jean-Louis Raduit de Souches (1608-1682). Né à LaRochelle de famille huguenote, cet homme brillant setourne vers la carrière militaire, poussé par les persécu-tions dont sont victimes les siens. Joignant tout d'abordl'armée de Suède pendant la Guerre de Trente Ans, ilrejoint finalement les armées habsbourgeoises suite à undifférent avec son supérieur suédois. En 1645, il estnommé commandant de Brno, la capitale de la Moravie. Ala tête de moins de 2 000 hommes, il tient tête à une arméesuédoise de près de 40 000 hommes et brise le siège de laville, qui aura duré 112 jours.Élevé par l'Empereur lui-même à l'ordre des patriciens lib-res, nommé général, il achète le domaine de Jevisovice,qu'il rénove et fait prospérer. C'est là qu'il séjourne depuisla fin de la Guerre de Trente Ans, amassant une biblio-thèque de près de 3 000 ouvrages et une remarquable col-lection d'armes.

Un problème de langue

Dans un trajet tel que celui proposé par ce scénario, dur desavoir exactement quelles langues sont parlées et où. Poursimplifier votre travail en tant que meneur, voici une pro-position de simplification qui n'est pas pour autantdépourvue de véracité historique :

-Dans les cours royales de toute l'Europe, le français restela langue principale, y compris à la cour des Habsbourg,ennemis de la France. Il se trouvera donc toujours quel-qu'un pour comprendre ou parler cette langue et tous lesnobles le parleront au moins un peu.

-Dans les cours d'Europe Centrale, l'allemand est aussifréquemment utilisé, surtout lorsque aucun invité exté-rieur n'est présent.

-En Hollande, de nombreux immigrés protestants ontafflué de toute l'Europe. De France, d'Autriche oud'Espagne, les victimes de persécutions ont trouvé enHollande un refuge, et une étape éventuelle vers d'autresétats luthériens tels que la Suède. Ajoutez à cela un com-merce florissant et vous obtiendrez une des nations lesplus cosmopolites de l'époque. Dans Amsterdam, on peutdonc entendre du français, de l'anglais, de l'allemand oude l'italien presque aussi souvent que du flamand.

-Les lettrés - artistes et ecclésiastiques - en plus des lan-gues habituelles, connaissent et pratiquent généralementle latin. Mais dans le monde protestant, la pratique decette langue en public n'est pas forcément bien vue.

-Dans les villes d'Europe Centrale comme Prague, la plu-part des gens, en plus de leur langue natale, savent aumoins baragouiner quelques mots d'allemand. Au moinsceux qui leur permettent de comprendre ou se faire com-prendre des éventuelles garnisons autrichiennes qui occu-pent l'endroit et éviter les malentendus.

-Les Tchèques peuvent assez facilement se faire compren-dre des russes, et inversement.

-En dehors des villes, s'ajoute à la langue le problème del'accent et des patois, qui rendra souvent incompréhensi-bles les propos de tout interlocuteur. Avec un peu dechance, il reste possible de trouver quelques personnes quiont suivi un enseignement superficiel en latin au cours deleur jeunesse.

Une histoire de noms

Dans un scénario se déroulant à l'étranger, il est souventcompliqué d'inventer sur le pouce des noms ou des pré-noms dont la consonance paraît réaliste aux joueurs. Afind'aider les meneurs qui n'ont pas l'habitude, voici une listede quelques prénoms classés par nationalités :

-Hollandais : Maarten, Sander, Jens, Jarne, Ruben, Jonasou Stijn pour des hommes. Axelle, Ellen, Sofie, Femke,Hanne, Anke, Lotte ou Silke pour des femmes.

-Allemands ou Autrichiens : Albrecht, Andreas,Basilius, Clemens, Friedrich, Lorenz ou Manfred pour deshommes. Agnes (prononcé à l'allemande), Andrea, Trudi,Johanna, Magdalena ou Lotte pour des femmes.

-Tchèques : Alexandr, Piotr, Marek, Ludek, Jirí, Štepánou Zdenek pour des hommes. Anežka, Bronislava,Kristýna, Dana, Ester, Jirina ou Jindriška pour des fem-mes.

Annexe 2 - Les T'mbiri (Tim-bi-ri)Nul ne sait véritablement quelle est l'apparence physiqued'un T'mbiri. Ils ont été victimes d'un génocide il y a decela plusieurs milliers d'années, suite à leur interventionen tant qu'assassins infiltrés au cours de nombreuxconflits galactiques. Depuis, ils conservent à tout momentune identité d'emprunt, via un don de mimétisme physiqueétonnant. L'un de ces T'mbiri avait pris l'apparence d'unautre Galérien, puis s'est à nouveau servi de ce don pours'enfuir, se faisant passer pour un des gardes. Ce n'est quelorsque le Major et ses hommes ont retrouvé le gardeassommé qu'ils se sont doutés de la supercherie.Ce don a toutefois des limites : le T'mbiri doit rester encontact pendant de longues minutes avec l'humanoïdedont il veut prendre l'apparence. Et pendant l'heure quisuit la transformation, le Galérien peut être victime de "sauts de mimétisme " : sa forme physique passée fait alorsirruption de manière inopinée dans sa forme présente, cequi suffit généralement à démasquer l'infiltré. Cela peutprendre l'aspect d'un brusque changement de couleur desyeux ou des cheveux, d'un changement de forme desmembres supérieurs ou inférieurs, ou encore d'une modi-fication soudaine de pilosité.Outre le mimétisme, les T'mbiri disposent d'une mémoirephotographique infaillible, qui les rend capable d'enregis-trer parfaitement toute image ou texte qu'ils auraient leloisir d'observer pendant quelques secondes. Par le biaisde machines aussi sophistiquées qu'illégales, ils ontconverti cette capacité en outil idéal de contrebande d'ob-jets d'art.

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Enfin, dotés d'un esprit hors du commun, de quelquesdons de télépathie et rompus depuis des siècles à la discré-tion, ils sont capables d'appréhender une langue vivante àune vitesse surhumaine et de se conduire parfaitement ensociété, y compris lorsqu'ils adoptent une nouvelle iden-tité. Seuls les plus perspicaces sont alors capables de repérerces véritables caméléons. Le prisonnier échappé a profité du trajet jusqu'à LaRochelle pour apprendre le français, qu'il pratique avecseulement un léger accent. A Amsterdam, " Bruno " apprend le flamand, le tchèque etle latin au contact d'Elizabeth, de Comenius et deRombout. Enfin, pendant la poursuite, il lui suffit desquelques heures passées en compagnie du prince Leopoldpour se débrouiller en allemand.

Annexe 3 - Caractéristiques des PNJ

HuguenotsCorps 6 ; Esprit 6 ; Santé 12 ; Superbe 12 ; Encaissement1d8Toutes aptitudes intellectuelles 1d6 ; Escrime 1d8 ; Équi-tation 1d10 ; Tir / Jet 1d8

Capitaine MartenCorps 6 ; Esprit 6 ; Santé 12 ; Superbe 12 ; Encaissement1d8Bagarre 1d8 ; Navigation 1d10 ; Filoutage 1d8 ; Escrime1d8 ; Autres aptitudes 1d6

MarinsCorps 5 ; Esprit 4 ; Santé 10 ; Superbe 8 ; Encaissement1d6Bagarre 1d8 ; Navigation 1d8 ; Filoutage 1d12 ; Autresaptitudes 1d6

Tire-LainesCorps 6 ; Esprit 3 ; Santé 12 ; Superbe 6 ; Encaissement1d8Bagarre 1d10 ; Filoutage 1d12 ; Autres aptitudes 1d6

SoldatsCorps 5 ; Esprit 5 ; Santé 10 ; Superbe 10 ; Encaissement1d6Bagarre 1d10 ; Escrime 1d8 ; Tir / Jet 1d8 ; Autres aptitu-des 1d6

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Erreur sur la Personne

Caractéristiques des T'mbiri

Corps 4Esprit 8Santé 8Superbe 16Prestige n/aPanache n/aDé d'Encaissement 1d6

Aptitudes PhysiquesFiloutage 1d10Gymnastique 1d6Bagarre 1d4

Aptitudes MentalesComédie 1d12Savoir-vivre 1d10Vigilance 1d8Humanités & Science 1d6

Capacités Spéciales : mimétisme physique, mémoirephotographique, télépathie (langues vivantes)

Combat : l'affrontement physique est devenu tabou chezles T'mbiri, suite au génocide dont ils ont été victimes.Aucun T'mbiri ne prendra sciemment une vie. Confrontéà une menace physique mortelle (telle une rapière), sanséchappatoire, un T'mbiri se rend sans opposer de résis-tance. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne tentera pas de s'é-chapper par la suite, bien au contraire.

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Annexe 4 - Art et oeuvres

Jésus chassant les marchands du temple

À bien des égards, cette scène des évangiles a longtempslaissé perplexe toute la chrétienté. Expression de la colèredivine, preuve que le sacré ne doit pas se mêler aux affai-res (financières) des hommes, parallèle avec Salomon,ouverture et universalité de la maison de Dieu, sont autantd'interprétations possibles. De nombreux artistes ontreprésenté cette scène, sur des toiles ou, encore plus sou-vent, sur les bas reliefs et les frises des lieux de culte.Jordaens est un des nombreux artistes à s'être penché surla scène. Il en a fait une toile monumentale de 4,36 m par2,88 m. On y voit le christ, vêtu de gris et de rouge (lerouge caractéristique de nombreuses toiles hollandaisesde cette époque), brandissant quelques cordes en guise defouet, face à une bande hétéroclite d'hommes, de femmes,d'enfants et d'animaux (bœufs, poulet, brebis, chien etcolombe). Des pièces échangées, des feuilles de comptetraînant par terre et leur tenue suggèrent leur condition demarchands. Certains sont renversés par l'apparition duChrist, d'autres semblent surpris ou en colère. La scène sepasse à l'intérieur du temple, dont on distingue les colon-nes. Un âne est aussi présent, et on peut penser qu'il s'agitde l'âne qui servit à Jésus pour pénétrer dans Jérusalem,rappelant la fonction royale de cet animal sous les roisDavid et Salomon.

Où voir certaines œuvres ?

Au moment de la rédaction du scénario, il était possible devoir certaines œuvres des artistes évoqués au musée duLouvre, dans les salles suivantes :

- Jésus chassant les marchands du temple, dans l'aileRichelieu, au deuxième étage, section 19.

- Certains bustes de " Quellinus " dans l'aile Denon, aurez-de-chaussée, salle D.

- Des toiles de Rembrandt, enfin, dans les salles 31 et 32de l'aile Richelieu.

Erreur sur la Personne

Jean 2/13-25Comme la Pâque des juifs approchait, Jésus monta àJérusalem. Il trouva installés dans le Temple les mar-chands de bœufs, de brebis et de colombes et les chan-geurs II fit un fouet avec des cordes et les chassa tous duTemple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs. Il jeta parterre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirset dit aux marchands de colombes: " Enlevez cela d'ici.Ne faites pas de la maison de mon Père une maison detrafic.

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Jésus chassantles marchands

du temple

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