Le portfolio numeriqueUn atout pour le citoyen appre n a n t
Cette publication a été produite par la Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec (SOFAD) et le Cégep@distance
MMeemmbbrreess dduu ccoommiittéé ddee ttrraavvaaiill
MMaarrttiinnee CClloouuttiieerr,, CCééggeepp@@ddiissttaanncceeGGuuyy FFoorrttiieerr,, DDiirreeccttiioonn ddee llaa ffoorrmmaattiioonn ggéénnéérraallee ddeess aadduulltteess
SSaammaanntthhaa SSllaaddee,, SSOOFFAADD
Cette publication a été rendue possible grâce au soutien financier de la Direction de la formation générale des adultes
du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport
Le comité de travail tient à remercier Michel Laurendeau de laCommission scolaire de la Vallée-des-Tisserands et
Joanne Moreau du Cégep de l’Outaouaispour leurs commentaires.
Révision du style : Sophie Massé
Révision linguistique : Lise Dolbec
Correction d'épreuve : Gabriel Kabis
Édition et page couverture : Reina Pearce
Dépôt légal - Mars 2006Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives CanadaISBN : 978-2-89493-336-7
TABLE DES MAT I È R E S
1 CONTEXTE ET MANDAT DE TRAVA I L 51.1 Contexte général 51.2 Mandat de travail du comité 6
2 DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUE ET DESCRIPTION DE SON UTILITÉ 92.1 Concept traditionnel du portfolio 92.2 Définition du portfolio numérique 112.3 Contribution de la dimension numérique au portfolio 122.4 Portfolios numériques et divers processus 14Résumé de la section 2 : Définition du portfolio numérique et description de son utilité 1 6
3 S U RVOL DES INITIATIVES EXISTA N T E S 173.1 Secteur des jeunes 173.2 Formation postsecondaire 203.3 Formation continue et reconnaissance des acquis 233.4 Emploi et ressources humaines 273.5 Formation en ligne 293.6 Développement organisationnel ou économique 313.7 Un portfolio pour chaque individu, tout au long de sa vie 31Résumé de la section 3 : Survol des initiatives existantes 38
4 ENJEUX ET DÉFIS 394.1 Enjeux technologiques 394.2 Standards : état de la situation 414.3 Outils : état de la situation 434.4 Protection des données privées 444.5 Préoccupations d’exclusion sociale 464.6 Transformation des pratiques 46Résumé de la section 4 : Enjeux et défis 48
5 UNE VISION ET QUELQUES RECOMMANDAT I O N S 495.1 Quelques constats 495.2 Urgence de se donner une vision 505.3 Recommandations 51
RÉFÉRENCES 53
AVANT-PROPOS
Le présent document aborde le rôle, l’utilité et la pertinence du portfolio numérique dans leprocessus d’apprentissage tout au long de la vie. Il a été commandé par la Direction de la formationgénérale des adultes du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Ce document n’a pas la prétention d’être exhaustif; il s’agissait pour le comité de travail deprésenter ses recherches et d’illustrer à travers ses réflexions ce qu’est devenu au cours desdernières années le concept de portfolio. Le comité de travail avait également comme mandat deproposer quelques pistes ou orientations afin de faire avancer la réflexion sur ce sujet.
Le travail a été organisé de façon à illustrer, dans un premier temps, le contexte général quijustifie l’intérêt qu’accordent au portfolio numérique de plus en plus d’organisations au Québecet partout dans le monde. Ensuite, le comité a établi une définition moderne du portfolionumérique de même qu’une description générale de ses diverses utilités. La section la plusvolumineuse de ce rapport présente un portrait de certaines initiatives en cours dans le monde.Le choix de ces initiatives a été motivé par leur potentiel d’illustration des différentes utilités duportfolio numérique et des principaux courants actuels de recherche et développement dans ledomaine. Par la suite, le comité a défini certains enjeux fondamentaux et analysé les défis que lesdéveloppeurs et les utilisateurs du portfolio numérique doivent affronter. La dernière étape dutravail a permis d’établir, pour le Québec, une vision des possibilités de développement de cetoutil et de proposer quelques recommandations d’ordre général afin d’assurer la poursuite de cedéveloppement.
5
A vant d’entrer dans le vif du sujet, prenons le temps de mettre en contexte l’émergence
du portfolio numérique, puis attardons-nous aux paramètres et aux objectifs du
présent rapport.
CONTEXTE GÉNÉRAL
L e besoin de valoriser et de faire évoluer les compétences de la population québécoise donne
lieu depuis quelques années à un nombre impressionnant de projets et d’initiatives afin que
se matérialise ce qu’on annonce comme la société du savoir, fondée sur l’économie de la
connaissance. Au Québec, le développement d’une « culture de formation » se poursuit et
s’appuie sur la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue.
Cela fournit l’occasion de travailler sur des chantiers importants, dont la révision de la formation
générale des adultes au secondaire, la reconnaissance des acquis et des compétences, la mise en
œuvre de nouveaux Services d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagnement (SARCA)
et le bilan des acquis. Nous assistons aussi à des efforts considérables afin qu’une culture de for-
mation continue s’impose chez les employeurs par le développement des systèmes de qualifica-
tion et d’apprentissage reconnus largement, d’une province à l’autre.
Les réformes scolaires et les approches qui souhaitent faire fructifier le « capital humain » font de
la compétence un objectif en soi. La compétence devient alors un objet dont il faut prendre soin
et répertorier les manques et les forces; ainsi, elle doit être développée, actualisée, mise en valeur
et reconnue. Cet objectif se transformera, après autoévaluations, analyses et transactions avec
plusieurs organisations, en besoin d’apprentissage ou de formation, qui nécessitera une attention
soutenue tout au long de la vie de chaque individu.
Un enjeu fondamental de la mise en œuvre de la Politique gouvernementale d’éducation des
adultes et de formation continue du Québec est d’apporter des solutions au besoin de plus en
plus pressant de formation, en créant une plus grande synergie entre les différents systèmes
d’apprentissage et les moyens déjà en place pour aider les individus à poursuivre leur développe-
ment personnel et professionnel. Du point de vue de l’individu, jamais le besoin n’aura été aussi
pressant que les institutions, censées être à son service, communiquent entre elles et lui évitent
de recommencer les mêmes démarches. Avec une diversification des lieux et des modes
d ’ a p p r e n t i s s a g e , la préoccupation de voir l’information circuler de manière fluide et convergente
est d’autant plus importante. Il faut fournir des outils afin de faciliter le cheminement des indi-
vidus tout au long de leur vie et dans tous ses aspects.
CONTEXTE ET MANDAT DE TRAVA I L
1
1.1
6
Comme le Conseil supérieur de l’éducation l’a recommandé, il faut se préparer à « une plus
grande transparence des systèmes et à un changement de paradigme en se centrant sur les
personnes et non sur les institutions »1. Le portfolio numérique pourrait être un moyen de se
centrer sur l’individu, son cheminement et son parcours tout au long de la vie. Il faut se servir
des technologies de l'information et de la communication pour améliorer l'accès aux services
pour des adultes et pour accroître leur autonomie.
Le portfolio numérique est un moyen qui mérite d’être exploré puisque le Québec fait partie
des régions du monde où plus de la moitié de la population est constituée d’internautes2. Les
habiletés liées à l’usage des technologies de l’information et des communications sont considérées
comme des compétences de base et font même partie d’une nouvelle définition de l’alphabétisation.
Les individus qui avancent sur la voie technologique s’attendent à accéder à tout ce qu’il leur
faut, en tout temps. C’est la culture de l’instantanéité (cellulaire, Internet, clavardage) et du
just in time ou sur mesure. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement du Québec, dans une
perspective de modernisation de l’État, développe le concept d’un gouvernement en ligne et
souhaite s’imposer comme un des leaders mondiaux en matière de démocratie en ligne et de
services électroniques aux citoyens. Le changement d’adresse en ligne ou la planification en
ligne d’un congé parental sont des exemples actuels de l’utilisation des services électroniques
aux citoyens. Ce type de service est en plein essor et pourrait, dans certains secteurs, s’imposer
comme une nouvelle norme.
M A N D AT DE TRAVAIL DU COMITÉ
C ’est pour réfléchir à ces questions qu’un groupe de travail, composé de spécialistes de la
formation à distance du réseau des commissions scolaires et des cégeps a été formé. En
plus de participer à quelques événements internationaux nord-américains ou canadiens
sur le sujet, le comité a enrichi sa réflexion de plusieurs lectures et visites de sites Internet afin
de dresser un état des différentes utilisations du portfolio numérique dans le monde. Le comité
de travail avait d’abord comme mandat d’établir la pertinence du portfolio numérique dans le
virage vers l’apprentissage tout au long de la vie, puis d’évaluer dans quelle mesure il pourrait
s’avérer utile dans la mise en œuvre des différents volets du plan d’action gouvernemental en
matière d’éducation des adultes et de formation continue.
Les réflexions du comité de travail se sont concentrées sur les divers usages de soutien à l’apprentissage
qui ont cours en ce moment de même que sur l’évaluation, la reconnaissance, la validation ou la
valorisation des acquis et des compétences, sur la planification du développement personnel ou
professionnel et, finalement, sur l’ensemble des services aux citoyens que la mise en œuvre d’un
tel système peut fournir, et ce, dans tous les domaines de vie.
Le comité de travail s’est également employé à identifier quelques enjeux qui méritent d’être
approfondis afin de concevoir un portfolio numérique qui pourra rendre compte de l’apprentissage
tout au long de la vie.
1 MINISTÈRE DE L’EDUCATION, Plan d’action en matière d’éducation des adultes et de formation continue, Montréal, Conseil
supérieur de l’éducation, 2002, 40 p. : www.meq.gouv.qc.ca/REFORME/formation_con/annexe2.htm2 Christian B O U D R E A U, « À l’aube de la transformation profonde de l’État », T é l e s c o p e, vol. 10, no 5, novembre 2003, p. 2-3. :
w w w. e n a p . u q u e b e c . c a / d o c u m e n t s - p d f / o b s e r v a t o i r e / t e l e s c o p e / Te l v 1 0 n 5 e g o u v e r n e m e n t . p d f
1.2
7
En rendant ce document de recherche accessible, la Direction de la formation générale desadultes souhaite contribuer à la réflexion sur les liens à établir entre, d’une part, les multiples par-cours de vie des adultes et, d’autre part, les moyens à mettre en place afin, d’abord, de maximiserles complémentarités entre les divers types d’apprentissage, puis de faciliter les transitions entreles différentes étapes de celui-ci.
L’usage du portfolio numérique par un nombre grandissant de Québécois et de Québécoises aura unimpact important sur les échanges entre les individus et les services gouvernementaux d’éducation,d’emploi ou d’immigration autant qu’entre les individus et les employeurs dans les lieux de travail. Bref, ilinfluera sur tous les processus liant les personnes et les institutions d’enseignement, les ordres profession-nels, les organismes de soutien ou d’accompagnement, que ce soit au moment de poursuivre des études,de chercher un emploi, au cours de la vie professionnelle ou à tout autre moment de la vie personnelle.
Bonne lecture!
3 Multidictionnaire de la langue française, 1997 et Le Petit Robert, 1993.4 Helen BARRET, Ph.D., International Society for Technology in Education a u ePortfolio Forum qui a eu lieu à Montréal, 13-14 novembre 2004. 9
D ans cette section, nous vous présenterons le concept du portfolio. Dans un premier temps,
vous verrez la définition du portfolio traditionnel, puis celle du portfolio numérique. Vo u s
découvrirez ensuite l’apport de la technologie aux portfolios. Enfin, vous apprendrez les dif-
férentes utilités du portfolio numérique dans la réalité québécoise.
CONCEPT TRADITIONNEL DU PORT F O L I O
D ans les dictionnaires d’usage courant, le portfolio est décrit comme « un porte-document dans
lequel on retrouve des productions ou des œuvres produites à des fins spécifiques »3. Ce porte-
document a longtemps pris la forme d’une enveloppe rigide, d’un coffret ou d’une pochette dans
laquelle les artistes et les professionnels du milieu des arts et de l’architecture rassemblent leurs travaux
pour démontrer leur talent et rendre compte de leur démarche. Dans le domaine de l’éducation, le port-
folio a souvent servi, et sert encore, à des fins d’évaluation, par exemple lors des stages pratiques en milieu
de travail. Il s’est également imposé, au début des années 80, comme un outil pertinent de reconnaissance
des acquis, au moment où il était mis en place dans le système d’éducation québécois. Selon Barrett4, le
portfolio se distingue des autres outils puisqu’il permet à son auteur/propriétaire de réfléchir, de se ques-
tionner et de se situer par rapport à l’évolution du contenu, donc sur un laps de temps. Cette particular-
ité permet de se servir du portfolio de plusieurs manières auxquelles nous allons maintenant nous arrêter.
P O RTFOLIO À DES FINS DE PLANIFICATION OU DE DÉVELOPPEMENT PERSONNELPour être motivante, une démarche d’apprentissage doit être doublée d’un objectif personnel. En
ce sens, l’apprenant peut se servir du portfolio pour prendre conscience de ses acquis et mesurer
ses forces et ses faiblesses. Monter un portfolio peut l’aider à cerner ses intérêts, à identifier ses
besoins de développement personnel ou professionnel, et lui permettre de les reformuler en
objectifs clairs et réalistes. Cet aspect du portfolio améliore la connaissance de soi et peut nourrir l a
motivation d’apprendre.
P O RTFOLIO À DES FINS D’APPRENTISSAGE Utiliser le portfolio à des fins d’apprentissage fournit à tout apprenant, qu’il soit au primaire, au
secondaire, en formation professionnelle ou technique, ou sur le marché du travail, l’occasion de s’en-
gager activement dans son processus d’apprentissage. Le fait de choisir des « p i è c e s » qui témoignent
des travaux en cours (ébauches de projets, croquis, textes de toutes sortes, etc.) et de les insérer
DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUEET DESCRIPTION DE SON UTILITÉ2
2.1
2.1.1
2.1.2
10
dans son portfolio lui donne la possibilité de réfléchir à son processus d’apprentissage et de tracer un
portrait du développement de ses habiletés, de ses connaissances et de ses compétences. Ainsi, il peut
revoir et améliorer le contenu de son portfolio au fur et à mesure de ses apprentissages. Cet outil lui
permet de rassembler et d’organiser des documents ou des sources d’information, de les interpréter
et d’y réfléchir de façon à faire le point sur ses forces et ses faiblesses, de suivre l’évolution de
son cheminement d’apprentissage et de déterminer ses lacunes pour y remédier.5
P O RTFOLIO À DES FINS D’ÉVA L U ATION En ce qui concerne l’évaluation, le portfolio permet à un individu qui a développé des habiletés
et des compétences d’y rassembler les éléments requis pour le prouver. L’avantage du portfolio à
des fins d’évaluation est qu’il permet à l’apprenant de s’investir autant dans la réflexion et
l ’ a u t o é v a l u a t i o n de ses apprentissages que dans la rétroaction et l’interaction avec d’autres per-
sonnes. D’ailleurs, les responsables de la réforme scolaire québécoise en cours dans les écoles
primaires et secondaires ont découvert les possibilités qu’offre le portfolio pour l’évaluation des
apprentissages. C’est pourquoi, dans le cadre de cette réforme, la nouvelle Politique d’évaluation
des a p p r e n t i s s a g e s prévoit que l’évaluation doit être mieux intégrée dans la démarche d’apprentis-
sage de manière à aider l’élève dans son cheminement et permettre au personnel enseignant
d’ajuster ses interventions pédagogiques en fonction de son développement tout au long du
processus. Le tableau suivant6 indique les avantages de l’utilisation du portfolio dans l’évaluation.
AIDE À
L’ A P P R E N T I S S A G E
Est intégrée à la dynamique
même des apprentissages de
l'élève.
Implique l'élève dans ses apprentissages
(à titre d'outil de réflexion).
ÉVALUATION PORTFOLIO
Favorise le rôle actif de l'élève
dans ses activités d'évaluation p o u r
ainsi augmenter sa responsabilisation.
S'effectue dans le respect de la
diversité et des différences et
oriente ainsi les actions vers la
réussite des élèves.
S'effectue dans un contexte de
collaboration entre divers
partenaires en tenant compte des
responsabilités légales respectives.
Constitue une démarche qui permet
de porter un jugement sur le
développement des compétences
et l'acquisition des connaissances.
Encourage les démarches interactives
entre l'élève, l'enseignant et les parents.
• Favorise la rétroaction en cours d'apprentis-
sage, particulièrement à l'occasion des
rencontres individuelles d'apprentissage.
• Contribue à faire réfléchir l'élève sur ses
forces, ses besoins, ses erreurs, ses centres
d'intérêt, ses défis, ses objectifs, etc.
• Permet à l'élève d'accroître sa capacité à
s ' a u t o é v a l u e r.
• Apprend à l'élève à faire des choix.
• Encourage l'élève à mieux se connaître et à
miser sur ses forces.
• Permet à l'élève de réfléchir sur ses
démarches, ses stratégies et ses réalisations
pour s'améliorer, se corriger et réussir.
FONCTION
• Témoigne du progrès des élèves par son
caractère évolutif.
• Sert à apprécier les compétences développées
par les élèves.
5 EIFEL, Europortfolio : w w w. e i f e - l . o r g / p u b l i c a t i o n s / e p o r t f o l i o6 MINISTÈRE DE L’ É D U C ATION, L’évaluation des apprentissages à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire :
Cadre de référence, MEQ, 2002, p. 32. (Téléchargeable à l’adresse : w w w. m e l s . g o u v. q c . c a / D G F J / d e / p d f / c a d r e p r e s c o l p r i m . p d f)
2.1.3
117 EIFEL, Europortfolio : www.eife-l.org/publications/eportfolio
PORTFOLIO À DES FINS DE PRÉSENTATION
Le portfolio est depuis longtemps utilisé dans différents secteurs d’activité comme ceux des arts,de la photographie, de l’architecture et de l’ingénierie où des professionnels sont appelés à met-tre en valeur leurs réalisations les plus significatives. Dans le domaine de l’éducation, le portfoliopeut également servir à des fins de communication et de présentation. À partir d’une même basedocumentaire, le portfolio employé à des fins de présentation permet à l’apprenant d’établir dessynthèses, de communiquer le fruit de ses réalisations et de faire différentes démonstrations deses savoirs ou de ses réussites. De plus, son auteur peut s’en servir pour soumettre sa candida-ture à des concours, à des programmes de formation ou à des entrevues de sélection. En fonctionde l’auditoire concerné, il peut choisir de monter son portfolio de diverses manières.
DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUE
L e concept de portfolio a beaucoup évolué avec les derniers développements tech-nologiques : on le retrouve maintenant en version numérique, et ses dimensions multiplesen font un outil intéressant à plusieurs égards. Dans le contexte d’une formation qui se
poursuit la vie durant, un individu peut y avoir recours pour suivre les différentes étapes de soncheminement personnel, scolaire et professionnel. À l’instar du portfolio traditionnel, la versionnumérique sert alors à poursuivre différents objectifs d’apprentissage et d’évaluation. Ellepermet de dresser un plan de développement personnel et d’en planifier les différentes étapes.Elle peut aussi être utilisée à des fins de présentation. Cependant, elle remplit les mêmes fonc-tions avec plus d’effet et d’envergure. Loin d’être limité à l’usage exclusif des individus, leportfolio numérique est un outil puissant pour les institutions, les organisations et tous lestypes de communautés sociales. Dans la prochaine section, vous verrez plus en détail ce quidistingue le portfolio numérique de sa version traditionnelle. Commençons d’abord par le définir.
Le consortium Europortfolio7 propose une définition du portfolio numérique qui nous servira toutau long de ce rapport :
« Un eportfolio est une collection d’informations numériques décrivant et illus-trant l’apprentissage ou la carrière d’une personne, son expérience et ses réussites.Un eportfolio est un espace privé et son propriétaire a le contrôle complet de quiy a accès, comment et quand. Le contenu des eportfolios et les services associés peu-vent être partagés avec d’autres pour :
• accompagner les validations des acquis de l’expérience ;
• compléter ou remplacer des examens ;
• réfléchir sur son apprentissage ou sa carrière;
• accompagner le développement professionnel continu, la planification del’apprentissage ou la recherche du travail. »
2.1.4
2.2
12
Cette définition met en lumière cinq caractéristiques du portfolio numérique, à savoir :
• qu’il regroupe des informations n u m é r i q u e s, c’est-à-dire produites à partir d’outils
multimédias, comme des photos numériques, des documents électroniques, des
vidéos ou des enregistrements sonores;
• que son contenu permet d’illustrer les apprentissages d’une personne, son chemine-
ment professionnel, ses expériences et ses réussites;
• qu’il est un espace p r i v é, en ce sens qu’il appartient à son propriétaire, qui est souvent
un individu, mais qui peut aussi être un organisme, une institution ou une communauté;
• que l’accès à son contenu est géré par son propriétaire;
• que ses contenus peuvent être partagés.
CONTRIBUTION DE LA DIMENSION NUMÉRIQUE AU PORTFOLIO
Q ue le portfolio soit utilisé à des fins d’apprentissage, d’évaluation, de présentation, de
planification ou de développement personnel, il est important de noter que sa dimension
numérique exerce une influence significative sur les éléments qui suivent.
CONTENU DU PORT F O L I OLa dimension numérique du portfolio permet d’enrichir son contenu avec des documents multi-
médias. Dans certains cas, de tels documents fournissent beaucoup plus de données qualitatives
et quantitatives sur un objet ou une situation que des documents écrits. Par ailleurs, ils peuvent
être modifiés, mis à jour et réorganisés au besoin, en fonction des données disponibles.
ACCESSIBILITÉ ET MOBILITÉ DU CONTENULe propriétaire d’un portfolio numérique pourrait accéder à tout son contenu en tout temps et de
n’importe où. Un système informatique fait un excellent travail quand il s’agit de gérer
l ’ a c c u m u l a t i o n de nombreux éléments pendant des années et d’en faciliter l’accès. De plus, avec
un portfolio numérique, le propriétaire peut autoriser l’accès aux contenus choisis.
POSSIBILITÉ D’INTERCONNECTER LES PORTFOLIOS ET LES PERSONNESLe portfolio numérique permet non seulement le partage de l’information, mais il étend les
possibilités d’interconnexion entre les personnes. Il offre à un individu la possibilité d’être
en contact avec plusieurs intervenants à la fois. Un apprenant peut ainsi recevoir rapide-
ment un appui ou une rétroaction d’amis, de membres de sa famille, de pairs, de collègues
ou de son formateur. En plus de faire gagner du temps, cette particularité du portfolio
numérique favorise la synergie avec d’autres.
2.3.1
2.3.2
2.3.3
2.3
13
GESTION DE PROCESSUS D’ÉVALUATION
En ce qui concerne l’apprentissage et la formation, le portfolio numérique permet à unapprenant d’avoir des échanges plus fréquents et de meilleure qualité avec son formateur ouévaluateur (de l’institution d’enseignement qu’il fréquente, de son centre d’emploi, de son milieude travail ou d’ailleurs). Cela assure, même à distance, un suivi continu de l’apprentissage.
POSSIBILITÉ DE LIER L’INFORMATION DE DIVERS SYSTÈMES
Plusieurs organismes et institutions produisent des banques de données, des référentielsde compétences et des renseignements utiles sur le marché du travail pour aider l'individulors de sa démarche de planification et d’apprentissage. Le portfolio numérique lui permetde relier ces différents systèmes à l’intérieur de son espace personnel. De telles possibilitésplacent l’utilisateur au centre des services et du transit des renseignements de sorte qu’ila l’impression que l’information vient vers lui, et non l’inverse.
PORTFOLIOS ORGANISATIONNELS, INSTITUTIONNELS OU PUBLICSLe portfolio n’est pas seulement au service des individus. De plus en plus d’institutions scolaires,d’entreprises, d’organismes gouvernementaux et même certaines communautés développentleur propre portfolio pour mieux remplir leur mission économique et sociale.
Le format numérique facilite l’utilisation d’un portfolio par une collectivité. Les organismespeuvent ainsi gérer collectivement leurs forces et leurs faiblesses, et se projeter ensemblevers l’avenir.
ENCOURAGEMENT À UTILISER LE PORTFOLIO TOUT AU LONG DE LA VIEL’apprentissage tout au long de la vie implique que l’individu prenne en charge le suivi deses compétences. Ainsi, il doit non seulement répertorier celles qu’il a déjà acquises, maisaussi celles qu’il est en train ou qu’il projette d’acquérir. En s’arrêtant à cette idée uninstant, il est intéressant d’imaginer le défi posé par une telle tâche avec, comme outil, unportfolio traditionnel, surtout si on souhaite garder celui-ci à jour. Pour qu’un tel projet seréalise, il faudrait gérer tous les artefacts du portfolio traditionnel, les emporter avec soid’un déménagement à l’autre, les entreposer durant des séjours prolongés. Avec lesannées, le portfolio deviendrait une boîte ou une filière de plus en plus grosse, suffisam-ment en tout cas pour donner une vue d’ensemble de son projet de vie. À l’évidence, lesuivi du parcours et la gestion des différentes pièces qui composeraient ce « portfolio »constitueraient une mission quasi impossible. On voit donc ici comment l’apprentissagetout au long de la vie peut être favorisé par le portfolio numérique. Celui-ci permet de conserverun imposant contenu sur ordinateur et de profiter de toutes les possibilités de gestion dedonnées et de l’accessibilité de cet outil.
2.3.4
2.3.5
2.3.6
2.3.7
14
8 Hilary GRAYSON, E-learning and Assessing Vocational Competence, National Energy Services & Ben Elder, The College of Estate
Management, document présenté à la Conférence Eden 2005, juin 2005.
P O RTFOLIOS NUMÉRIQUES ET DIVERS PROCESSUS
C omme nous l’avons vu, un portfolio numérique peut soutenir des processus de planification,
d’apprentissage, d’évaluation et de présentation, ce qui en fait un outil polyvalent capable
de jouer plusieurs rôles différents.
P O RTFOLIO ET DÉVELOPPEMENT PERSONNEL ET PROFESSIONNELQue ce soit pour la planification de nouveaux apprentissages, la recherche d’un emploi ou
la reconnaissance d’acquis et de compétences, le portfolio prend, dans un contexte de for-
mation continue, une place de plus en plus importante dans les différentes démarches de
développement personnel et professionnel. Parce qu’il permet de rassembler et d’orga-
n i s e r, tout le long du cheminement d’une personne, les documents servant à préparer le
bilan de ses acquis, il facilite la validation de ceux-ci en plus d’encourager les apprenants
à assumer plus de responsabilités dans leur parcours de formation et dans la gestion de
ces documents. En contrepartie, il est nécessaire que les institutions et organismes qui
peuvent aider l’individu dans son cheminement et qui interviennent à un moment ou à un
autre de celui-ci, par exemple le Service d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagne-
ment (SARCA), les institutions d’enseignement, les centres d’emploi, les lieux de stages
et les employeurs, soient mis en réseau et intègrent leurs activités en fonction des besoins
de l’individu.
P O RTFOLIO ET ACCRÉDITATION DES COMPÉTENCES Dans certains secteurs d’emploi comme celui des métiers réglementés, la mise à jour des
compétences et des expériences est intimement liée, pour de nombreux travailleurs, à
l’employabilité et, pour plusieurs entreprises, à la productivité. Pour répondre rapidement
et efficacement aux exigences du marché du travail, les organismes responsables des
processus d’accréditation des compétences doivent être au diapason des modifications à
la réglementation, répondre aux exigences en matière de formation continue et pouvoir
joindre, au moment opportun et en tout lieu, les travailleurs concernés. En Grande-
Bretagne, à la suite de l’adoption d’une nouvelle loi du secteur de l’habitation, le portfolio
numérique s’est avéré l’outil désigné pour trouver les personnes répondant aux exigences
et, en deux ans, en accréditer 7000 réparties partout au pays8.
P O RTFOLIO ET PROCESSUS D’ÉVA L U ATION Le portfolio numérique représente un atout important dans une perspective d’évaluation
continue des apprentissages et du développement des compétences. Cet outil plus perfor-
mant permet à l’évaluateur de mieux suivre la progression d’un apprenant, en conservant,
par exemple, un historique des documents que celui-ci a produits, ou en lui donnant la possibilité
2.4.1
2.4.2
2.4.3
2.4
15
d ’ i n t e r v e n i r, au besoin, en stimulant les échanges et la réflexion. L’apprenant, de son côté, peut
s’en servir pour compiler les résultats et les commentaires liés à ses apprentissages formels et
informels. De plus, il peut partager ses travaux en cours avec d’autres étudiants, collègues ou
formateurs. Le portfolio numérique permet aussi de diriger et de mener à terme des processus
d’évaluation qu’il était impensable de conclure à distance il y a à peine quelques années; il
fournit, par exemple, la possibilité de superviser le stage d’une personne qui se trouve à l’étranger
ou de valider à distance les habiletés personnelles et les savoir-faire liés à l’acquisition de
c o mpétences spécifiques.
UTILITÉ DU PORTFOLIO POUR LE DÉVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAINDans le contexte d’une société comme la nôtre, fondée en grande partie sur le savoir, il est
important de reconnaître l’apport du capital humain dans le développement social et
économique. Il devient alors indispensable de bien utiliser les habiletés, les connaissances
et les compétences des gens qui la composent et, surtout, d’assurer leur plein épanouissement.
Le portfolio s’avère, ici aussi, un outil utile et pertinent puisqu’il permet de produire des
répertoires de compétences et de mettre en place des processus qui facilitent l’évaluation
et la reconnaissance des compétences des immigrants et immigrantes formés à l’étranger,
des personnes formées en milieu de travail, et de celles qui constituent une main-d’œuvre
mobile et dont il faut aussi assurer le perfectionnement constant.
UTILITÉ DU PORTFOLIO DANS L’APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIELa dimension numérique du portfolio permet d’en faire un outil qui, à la manière d’un
m i r o i r, dresse un portrait à jour du profil, des intérêts, des habiletés, des compétences, des
réalisations et des objectifs personnels et professionnels d’un individu. Le portfolio évolue
avec son auteur et l’accompagne dans chacune des étapes de son cheminement professionnel.
À différents moments, que ce soit lors de la poursuite d’études, dans le contexte d’expériences
de travail, lors de la recherche d’un nouvel emploi ou au moment de faire reconnaître des
acquis sur le plan de l’expérience ou de la formation, l’individu peut consulter son portfolio
pour faire le point sur sa situation, réfléchir à ce qu’il veut faire, partager le fruit de ses
réflexions avec des intervenants qui peuvent l’aider, présenter ses réalisations ou bien
planifier les actions nécessaires pour atteindre ses objectifs.
2.4.4
2.4.5
16
Comme vous l’avez vu, un portfolio est un outil qui peut soutenir
des processus de planification, d’apprentissage, d’évaluation et
de présentation des compétences. Dans son format numérique,
ses possibilités sont encore plus grandes. Le portfolio
numérique peut faciliter ou appuyer différentes démarches
qu’un individu va entreprendre dans notre société : c’est un
moyen de valoriser ce qu’il sait déjà, de faciliter l’apprentissage
en cours et de l’aider à se propulser vers l’avenir. De plus, le
portfolio numérique peut soutenir l’individu dans les différentes
dimensions de sa vie : personnelle, professionnelle et scolaire.
La figure suivante illustre cette synergie des possibilités offertes
par le portfolio :
RÉSUMÉ DE LA SECTION 2DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUE ET DESCRIPTION DE SON UTILITÉ
Fi g. 1 Le portfolio numérique en soutien aux activités en lien avec l'apprentissage
dans diverses sphères de vie d'un individu.
9 MINISTÈRE DE L’ É D U C ATION, Portfolio sur support numérique, 2002, p. 9 : w w w. m e q . g o u v. q c . c a / d r d / t i c / p o r t f o l i o . h t m l1 0 M I N I S T RY OF EDUCATION, Graduation Portfolio for Education Community : w w w. b c e d . g o v. b c . c a / g r a d u a t i o n / p o r t f o l i o / w e l c o m e . h t m
L e portfolio numérique n’est plus une projection futuriste. En effet, on s’en sert dans diverses
initiatives déjà en cours, instaurées par des organismes et institutions variés, pour des
besoins multiples. Nous allons parcourir différents projets au Québec et ailleurs dans le
monde pour mieux voir comment le portfolio numérique s’est déjà imposé comme un outil vrai-
ment utile pour soutenir des activités liées aux secteurs de l’éducation, de la formation et de l’em-
ploi. Voici les différentes sections autour desquelles nous avons organisé ce tour d’horizon, qui se
veut plus exemplaire qu’exhaustif :
• secteur des jeunes;
• formation postsecondaire ;
• formation continue et reconnaissance des acquis ;
• emploi et ressources humaines ;
• formation en ligne;
• développement organisationnel ou économique ;
• un portfolio pour chaque individu, tout au long de sa vie.
SECTEUR DES JEUNES
L ’utilisation des portfolios traditionnels (ou portfolio papier) est une pratique de plus en
plus répandue dans des écoles primaires et secondaires au Québec, au Canada anglais et
dans de nombreux pays. Elle fait écho à une réforme scolaire qui vise, entre autres, à
responsabiliser l’apprenant et à le faire participer davantage à ses apprentissages et évaluations.
Au Québec, la réforme du primaire et du secondaire a amené les enseignants, les écoles, les commis-
s i o n s scolaires et le ministère de l’Éducation à s’intéresser au portfolio. Dans le cadre de cette
réforme, « le portfolio constitue un instrument très approprié. Il tire sa force du fait qu’il garantit
la prise en considération de l’évolution de l’élève, de sa trajectoire par rapport au développement
de ses compétences et de la construction de ses connaissances 9. »
L’emploi du portfolio est particulièrement répandu à certains endroits. C’est le cas au Canada
anglais et aux États-Unis où les pédagogues s’en servent depuis plus d’une décennie. Certaines
actions plus officielles expliquent parfois son usage plus fréquent; en Colombie-Britannique, par
exemple, le ministère de l’Éducation a adopté une politique obligeant chaque élève à compléter
ses études secondaires avec un portfolio.1 0
S U RVOL DES INITIATIVES EXISTA N T E S
3
3.1
17
18
Les enseignants anglophones ont été les premiers à s’y intéresser et, depuis peu, on voit des port-folios numériques francophones. Dans la francophonie (France, Suisse, Belgique), de plus en plusd’enseignants les intègrent à leurs pratiques pédagogiques11.
C’est en prenant exemple sur des pratiques développées et éprouvées avec des portfolios traditionnelsque les enseignants du secteur des jeunes ont commencé à utiliser le portfolio numérique. Cefaisant, ils ont aussi tiré avantage des possibilités additionnelles que celui-ci offre par rapport à laversion traditionnelle. L’usage du portfolio numérique est le plus souvent l’initiative d’enseignantsqui voient dans cet outil un moyen de donner à l’élève un rôle plus actif dans ses apprentissages. AuQuébec, quelques commissions scolaires, comme la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, laCommission scolaire Cœur-des-Vallées et la Commission scolaire des Chênes développent ellesaussi une pratique d’enseignement qui inclut le portfolio numérique. La forme et l’orientation qui luisont données peuvent être très différentes d’un milieu à un autre. Voici, par exemple, le démo dusystème portfolio utilisé par la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe :
On voit comment le contenu (ou artefact) sert ici à démontrer la maîtrise d’une compétence : c’estl’élève qui sélectionne les compétences qui seront sollicitées par le travail. La structure duportfolio stimule également la réflexion de l’élève et encourage la rétroaction des parents, des pairsou de l’enseignant.
Fig. 2 Démo du système de portfolio numérique utilisé à la Commission scolaire deSaint-Hyacinthe (document public, juin 2005, collaba.cssh.qc.ca/portfolio avec accès : elevedemo/demo)
11 MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, Portfolio sur support numérique, mai 2002, p. 9 : www.meq.gouv.qc.ca/drd/tic/portfolio.html
19
À l ’Institut St-Joseph, cependant, on utilise les portfolios autrement : c’est le partage public qui a
priorité et les élèves n’ont pas de cases à remplir ni de compétences à démontrer. Ce portfolio-ci e s t
plutôt un espace personnel de production, de partage, d’archivage et de réflexion.
Il arrive que ce ne soit pas l’enseignant lui-même qui souhaite travailler avec le portfolio numérique. La
décision peut venir de la direction de l’école, et toute une école peut prendre ce virage. Aux États-Unis,
c’est le cas par exemple de l’école Mt. Edgecumbe High School en Alaska ou du district scolaire B r i s t o l -
Wa r r e n au Rhode Island. Dans ce dernier cas, ce n’est pas tant une école mais plutôt un ensemble
d’établissements d’enseignement qui ont choisi de normaliser l’utilisation du portfolio numérique.
En France, l’approche est différente : l’implantation du portfolio numérique suit un mouve-
ment né avant tout de l’utilisation pédagogique de l’ordinateur. C’est pourquoi on a abordé le
travail avec le portfolio numérique sous l’angle non pas de l’évaluation mais de la création
d’environnements de travail personnels, qu’on a appelés « cartables électroniques » jusqu’en
2002, puis « espaces numériques de travail » (ENT) par la suite. Cette évolution a été nourrie
de projets pilotes soutenus par le ministère de l’Éducation nationale.
En Europe, on peut constater l’intérêt grandissant que témoignent les différents pays au développement
d’une politique nationale sur l’utilisation des portfolios numériques dans les écoles. Ce sujet a d’ailleurs
déjà fait l’objet d’une conférence à laquelle ont participé une trentaine de personnes responsables de
Fi g. 3 Espace public du portfolio numérique d’un élève de l’Institut St-Joseph
(document public, juin 2 0 0 5 : c y b e r p o r t f o l i o . s t - j o s e p h . q c . c a / p u b l i c / p r i n i c)
20
l’élaboration de politiques dans différents ministères de l’éducation de l’European Schoolnet.
A u Québec, afin d’encourager l’usage du portfolio numérique, le ministère de l’Éducation a pris
quelques mesures concrètes. Dans un premier temps, il a publié en mai 2002 un document
d’information intitulé Portfolio sur support numérique qui avait comme objectif de fournir des ren-
seignements et des références utiles à l’ensemble du milieu scolaire sur ce sujet. Il a aussi contribué
financièrement au moyen d’une subvention – le Pedagogical Development and Innovation Grant
(PDIG) – à des projets visant à mieux connaître les diverses utilisations des portfolios numériques et à
en déterminer le support technologique nécessaire, les stratégies organisationnelles, etc. Même si, à ce
j o u r, le recours au portfolio numérique n’est pas formalisé au Québec, divers organismes du réseau de
l’éducation collaborent à faire avancer cette pratique, dont le Quebec English Schools Network
(QESN) et le Réseau de personnes ressources pour le développement des compétences des élèves par
l’intégration des technologies (RÉCITS), le Centre d’études sur l’apprentissage et la performance
(CLSP) de même que la Société pour l’apprentissage à vie ( S AVIE).
Ainsi, dans le secteur des jeunes, la pertinence d’utiliser des portfolios n’est plus à questionner.
Petit à petit, des pratiques de travail avec le portfolio numérique se développent. Même si elles
sont pour la plupart dispersées, l’intérêt de les formaliser va en augmentant.
F O R M ATION POSTSECONDAIRE
D epuis plusieurs années, on peut constater que le portfolio traditionnel est utilisé dans
le milieu postsecondaire, dans les départements et facultés où les étudiants sont
appelés à faire des travaux pratiques ou à démontrer des apprentissages réalisés lors
de stages à l’extérieur. C’est principalement le cas dans des programmes d’éducation, de
médecine, de soins infirmiers et d’architecture.
C’est la nécessité d’adapter les pratiques d’évaluation et de suivi à des exigences de plus en plus
élevées (autoréflexion, feedback rapide, uniformisation des pratiques de supervision), et la volonté
de continuer à profiter des avantages du portfolio en matière d’évaluation qui ont encouragé les col-
lèges et les universités à se tourner vers le portfolio numérique. Dans diverses institutions, le port-
folio est en voie de devenir un outil dont on se sert, non seulement dans les salles de classe ou les
milieux de stage, mais aussi pour offrir des services pédagogiques et administratifs. On y a aussi
recours pour créer des liens entre les facultés et les départements et entre les institutions. Il est
devenu un outil privilégié dans tous les systèmes de reconnaissance des acquis. En Alberta,
l ’Athabasca University offre jusqu’à un an d’accréditation pour des acquis dans certains secteurs
de formation, et son jugement est basé sur le contenu du portfolio, qui sert en quelque sorte
d’équivalence de cours.
Attardons-nous maintenant à des exemples d’établissements d’enseignement postsecondaires du
Québec et du Canada qui explorent en ce moment les possibilités d’application du portfolio numérique.
La plupart de ces projets font l’objet d’un suivi et de recherches dont les résultats devraient permettre
de mieux connaître l’incidence de l’utilisation du portfolio dans différents contextes.
3.2
21
Collège de Rimouski
Projet intitulé Un portfolio électronique pour chaque constituante du Collège de Rimouski.
Université de la Colombie-Britannique ou UBC
Projet intitulé C a m p u s - Wide Online Environment for e-Portfolios : Community Building and Pilot
Projects. Ce projet pilote sert à explorer l’utilisation intensive des portfolios dans les services d’inscrip-
tion à différents cours ou programmes complets et dans la pratique professionnelle.
Nova Scotia Community College
Ce collège se définit comme un « portfolio college »; les portfolios numériques sont intégrés dans les dif-
férents programmes et services de l’établissement.
Université de Wa t e r l o o
Cette université a plusieurs projets pilotes concernant ce qu’on appelle des « portfolios de
compétences » et qui servent à soutenir l’apprentissage, à démontrer l’expertise de l’institution et à
documenter les apprentissages lors des stages dans la communauté.
Université de Montréal
Depuis janvier 2005, un groupe d’intérêt, créé par le Centre d’études et de formation en enseignement
supérieur (CEFES), se rencontre pour réfléchir sur le portfolio en milieu universitaire et accompagner
les unités qui souhaitent adopter le portfolio en tant qu’outil d’apprentissage et d’évaluation.
Université McGill
La Faculté de médecine gériatrique de cette université utilise depuis plus de trois ans des portfolios
numériques pour faciliter le suivi des progrès des étudiants lors de leurs stages. Ainsi, pour chacune des
compétences qu’il cherche à maîtriser, un étudiant peut consulter l’évaluation de ses pairs (Te a m
Member Evaluation), de son superviseur (Tutor Evaluation) et faire son autoévaluation (S t u d e n t
E v a l u a t i o n). Ce système est en train de s’étendre à d’autres facultés de l’université, et sa version
française est en cours de production.
Fi g. 4 Démo du portfolio numérique de l’Université McGill
(w w w. m c g i l l . c a / i m s / c o u r s e w a r e / e v a l u a t i o n /)
22
Ailleurs dans le monde, les projets d’implantation du portfolio numérique vont bon train, que ce soit
à la Queensland University of Te c h n o l o g y en Australie, à la National University of Singapour o u
à la Zayed University des Émirats arabes unis.
Aux États-Unis, où nous assistons depuis les dernières années à une véritable éclosion d'expériences et
de recherches sur le sujet. La base de données Portfolio Clearing House fournit de l'information sur
les programmes offerts par les institutions postsecondaires aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
E n consultant cette base de données, on peut relever quelques projets d’envergure, par exemple celui
de la PennState University qui illustre l’utilisation du portfolio numérique comme suit :
L e Consortium du Connecticut, quant à lui, rassemble 14 institutions postsecondaires de l’État autour d’un
même système portfolio. À l’Université du Minnesota, plus de 24 000 étudiants se servent des portfolios
numériques. De plus, l’administration des données qui concernent les étudiants et les services aux
étudiants est intégrée aux portfolios numériques. Cet outil est si répandu que, pour en soutenir la concep-
tion, la production et la distribution, l’Université d’Hawaii à Manoa a développé des capsules d’apprentis-
sage sur CD-ROM, intulées On ePortfolios. L'association américaine E d u c a u s e a le mandat d'améliorer
l'apprentissage en milieu post-secondaire via la technologie. Le portfolio numérique est un de ses champs
d'intérêt. A partir de sa page E - P o r t f o l i o s, on trouve une multitude d'informations sur les portfolios
numérique en milieu universitaire, des articles scientifiques aux exemples de portfolio numérique.
Le portfolio n’est pas utilisé seulement en anglais. Des universités françaises, dont l’Université de Poitiers,
l’Université de Lille ou le Conservatoire national des arts et des métiers (CNAM), par exemple, ont commencé
à s’en servir. D’ailleurs, l’intérêt que les institutions françaises lui portent est évident et on le constate
q u a n d on s’attarde au thème de l’Université européenne d’été 2005 à Poitiers, « Le portfolio numérique :
d e s concepts aux usages ». D’autres institutions s’y intéressent aussi : des universités allemandes, danoises,
Fi g. 5 Schéma des portfolios de Penn State University
(p o r t f o l i o . p s u . e d u / a b o u t / i n d e x . h t m l)
23
1 2 SURF : Electronic portfolios in the Netherlands : w w w. s u r f . n l / e n / p u b l i c a t i e s / i n d e x 2 . p h p ? o i d = 3 81 3 E U R O PA S S : w w w. e u r o p a s s - f r a n c e . o r g1 4 SUPPLÉMENT AU DIPLÔME : e u r o p a . e u . i n t / c o m m / e d u c a t i o n / p o l i c i e s / r e c _ q u a l / r e c o g n i t i o n / d i p l o m a _ f r. h t m l1 5 Traduction libre de la Quality Assurance of Higher Education (Royaume Uni) Definition of Personal Development Plan ( P D P ) :
w w w. q a a . a c . u k / a c a d e m i c i n f r a s t r u c t u r e / p r o g r e s s F i l e s / g u i d e l i n e s / p r o g f i l e 2 0 0 1 . a s p
finlandaises ou espagnoles. Aux Pays-Bas, la phase d’expérimentation avec le portfolio numérique
est considérée comme terminée, et on passe maintenant à son implantation dans les institutions1 2.
L’Europe dans son ensemble est préoccupée par la mobilité des étudiants entre les pays, et développe
des outils novateurs pour faciliter et reconnaître les études qui se font dans différentes institutions,
voire dans différents pays. Les outils européens empruntent leur forme aux portfolios; l’E u r o p a s s, par
exemple, est un livret qui sert à « attester l’accomplissement d’un ou plusieurs parcours européens de
f o r m a t i o n1 3 » et le Supplément au diplôme (SD) est un autre exemple d’« un document joint à un
diplôme d’études supérieures qui vise à améliorer la “transparence” internationale et à faciliter la
reconnaissance académique et professionnelle des qualifications1 4. »
Cela dit, c’est le Royaume-Uni qui est le plus avancé dans les réflexions sur le portfolio numérique.
Dans ce pays, l’intérêt d’utiliser les portfolios numériques est lié au fait qu’on incite les étudiants
à se doter d’un Personal Development Plan (PDP). Ce plan personnel de développement est
élaboré par un individu et se rattache à un processus structuré qui lui permet de réfléchir à ses
apprentissages, à sa performance, à ses réussites, et qui lui sert aussi à planifier son développe-
ment personnel, éducatif et professionnel1 5. Une telle orientation multiplie le nombre d ’ u n i v e r s i t é s
qui mettent le portfolio numérique à l’essai. Divers projets font avancer leur réflexion; un consor-
tium créé en 1998, le Managed Environments for Portfolio-based Reflective L e a r n i n g e x p l o r e
les types d’usage des portfolios numériques. L’une des activités du consortium est le projet EPICS qui
regroupe cinq universités afin qu’elles explorent ensemble le design du portfolio numérique, son
développement, sa mise en place et qu’elles puissent évaluer différentes approches pratiques pour
l’implantation d’une infrastructure régionale. Un autre projet est celui de l’Université de Nottingham
qui, en collaboration avec sa municipalité, a mis au service de l’ensemble de la communauté l e
portfolio de l’université, qu’on nomme désormais le City of Nottingham Passport.
En somme, si les institutions postsecondaires se tournent d’abord vers les portfolios traditionnels, puis
numériques pour soutenir et évaluer le travail pratique des étudiants en dehors de leur institution
d’enseignement, dès que le portfolio numérique a fait ses preuves, son utilisation s’étend à d’autres
facultés ou départements, et même aux services administratifs de l’institution ou de la communauté
qui accueille celle-ci. On assiste déjà à la formation d’alliances entre différentes institutions.
F O R M ATION CONTINUE ET RECONNAISSANCE DES ACQUIS
L es organisations telles que EIFEL, LIFIA et Campus Canada, qui travaillent au développement
du portfolio, s’entendent sur le bien-fondé de son utilisation dans le processus de formation
continue et de développement des compétences tout au long de la vie. Dans ce cas-ci, le prin-
cipal défi est d’arriver à développer un type de portfolio permettant à un individu de conserver des
preuves crédibles de ses apprentissages, que ceux-ci aient été faits en milieu scolaire ou pas, et de
suivre le développement de ses propres compétences. L’individu et son parcours deviennent en
quelque sorte la raison d’être de ce portfolio.
3.3
24
Différentes initiatives de développement de portfolios numériques dans une perspective de for-
m a t i o n continue ont cours sur tous les continents. Certaines de ces initiatives sont plus ambitieuses
que d’autres, mais toutes trouvent leur origine dans la nécessité de réagir au fait que les étudiants
et les travailleurs sont de plus en plus mobiles. Pour faire face à cette réalité, des outils novateurs
doivent être mis au point afin de reconnaître non seulement les études poursuivies dans différentes
institutions mais aussi les diverses expériences professionnelles.
Au Québec, l ’Inforoute de la formation professionnelle et technique a développé, pour quelques
programmes professionnels, un outil pour faciliter la reconnaissance des acquis. Cet outil, qui
accompagne les adultes dans la préparation de leurs dossiers d’inscription, s’apparente, tout
compte fait, à un portfolio.
Campus Canada, une alliance pancanadienne de collèges, d’instituts polytechniques et d’universités,
s’apprête à offrir un espace et des outils pour que des Canadiens puissent créer leur portfolio et que
celui-ci puisse être adapté à différents besoins : démontrer ses compétences à un employeur, évaluer
des équivalences de cours reçus dans différentes institutions éducatives canadiennes ou étrangères,
ou des formations reçues en milieu de travail. Les institutions membres de ce consortium se partagent
l’évaluation du contenu de cours élaborés en milieu de travail et développent ensuite un système
d’équivalence des formations. Cette initiative vise notamment l’augmentation du nombre de
Canadiens capables de poursuivre une carrière et des objectifs personnels d’apprentissage.
Fi g. 6 Fenêtre du portfolio de reconnaissance des acquis et des compétences de l’Inforoute
de la formation professionnelle et technique (w w w 2 . i n f o r o u t e f p t . o r g / r a c /)
25
1 6 Le nom Osmosys renvoie à un vocabulaire anglais : les trois premières lettres renvoient aux lettres SMO (Small and Medium
O r g a n i s a t i o n s ou Petites et moyennes entreprises, en français); les trois dernières, aux trois premières lettres du mot s y s t è m e.La définition anglaise de ce projet se lit comme suit : « Organising SMO’s employees approaches to lifelong learning at SYStem level ».
1 7 Pellea -Research and Inventory of present Portfolio use in Education especially in the IT sector – A Survey Report 2004, 134 pages : w w w. p e l l e a . o r g1 8 CONSEIL DE L’ E U R O P E, Le portfolio européen des langues : c u l t u r e 2 . c o e . i n t / p o r t f o l i o1 9 E A Q U A L S - A LTE, Le portfolio européen des langues : w w w. e a q u a l s . o r g / p o r t f o l i o / f r. a s p
Dans plusieurs pays d’Europe, de nombreuses initiatives de recherche et différents prototypes
t e n t e n t de faciliter la formation continue via le portfolio numérique. L’Union européenne travaille
actuellement à un projet pilote, le European Certificate of Basic Skills (EUCEBS), qui regroupe
neuf organismes et institutions de huit pays. Une fois en vigueur, ce certificat européen de compé-
tences pourra être délivré pour attester des compétences de base dans les domaines suivants : les
communications, les techniques d’information et de communication, les mathématiques, apprendre à
apprendre, les compétences interpersonnelles et la citoyenneté. À l’intérieur de ce projet, le travail
avec le portfolio numérique adopte une approche centrée sur les apprenants plutôt que sur les insti-
tutions; les apprenants se servent ici du portfolio pour y consigner des artefacts qui servent à démon-
trer la maîtrise d’un élément d’une des compétences de base. Les tuteurs, rattachés à un employeur
ou à un centre d’apprentissage, interviennent à même le portfolio et déterminent si effectivement l’ap-
prenant a prouvé qu’il maîtrise l’élément de compétence nommé. Ainsi, le portfolio numérique assure
le maximum d’échanges et d’interactions de qualité entre les apprenants et les tuteurs.
Toujours en Europe, le projet K E Y PA L est une autre initiative qui concerne plusieurs pays et a
pour objectif « de vérifier et de confirmer la pertinence et l’impact potentiel du portfolio
é l e c t r o n i q u e (ePortfolio) pour le développement et l’évaluation des compétences-clés, qu’on
appelle aussi compétences essentielles » .
Le projet O S M O S Y S1 6, quant à lui, a comme objectif d’abolir les barrières entre l’apprentissage dans
le lieu de travail, et les apprentissages formels et informels. Il propose une nouvelle approche, qui
repose sur le contexte d’apprentissage et une manière intégrée de constater et de communiquer les
résultats. C’est dans cette perspective que les possibilités du portfolio numérique y sont explorées.
D’autre part, le projet Portfolio Evaluation in Life long Learning improving Employability of
Adult learners (PELLEA) concerne six pays. Son but est de faire avancer la réflexion sur les
moyens de procéder à des évaluations plus authentiques et moins fondées sur des questions à choix
m u l t i p l e s pour faciliter l’apprentissage et l’évaluation selon une approche par compétences. Le
projet cible des formateurs, des développeurs de programmes de formation ainsi que les organisations
en charge de la qualification et des certifications. Le premier volet du projet, P e l l e a – R e s e a r c h
and Inventory of Present Portfolio Use in Education Especially in the IT Sector–A Survey
Report17, s’attarde à dresser un bilan de l’utilisation du portfolio numérique (surtout pour les
programmes de tutoriels intelligents). Le deuxième volet vise à fournir des outils pratiques,
tels que des procédures et des activités pour les portfolios numériques.
Le Conseil de l’Europe cherche à encourager davantage et par des moyens plus concrets les
gens de tous âges et de toutes conditions à s’ouvrir à d’autres cultures, notamment par
l ’ a pprentissage des langues.18 À cet effet, un Portfolio européen des langues (PEL) a été
développé en version papier il y a quelques années. Le PEL est « un moyen de présenter des
compétences et attestations de langues, de façon claire et compréhensible, dans toutes les
langues et à tous les niveaux, quel qu’en soit le mode d’acquisition, en utilisant une échelle
commune européenne standardisée, composée de six niveaux de compétences linguistiques :
le Cadre commun européen de référence pour les langues. »19. Ce portfolio papier a évolué
26 2 0 Centre for international portfolio development : w w w. n o t t i n g h a m . a c . u k / e p o r t f o l i o / e P o r t f o l i o s . h t m l
vers une version numérique produite par The Association of Language Testers in Europe
(ALTE) et l’Association européenne pour les services de qualité en langue EAQUALS, nom-
mée le portfolio électronique européen des langues ou Epel. De la même manière que pour le
projet EUCEBS, mentionné plus tôt, le portfolio, et c’est ce qui en fait l’intérêt, donne ici à
l’apprenant le contrôle de ses apprentissages. L’apprenant établit lui-même son profil de com-
pétences linguistiques pour chacune des langues qu’il apprend et développe sa capacité de
réflexion sur ses objectifs, ses méthodes et ses réussites. Il peut aussi se servir de son portfo-
lio pour y stocker des fichiers sous différentes formes, par exemple des fichiers audio et vidéo.
Dans la section 3.2 sur la formation postsecondaire, nous avons abordé le travail qui se fait
à Nottingham, au Royaume-Uni. Revenons-y du point de vue de la formation continue,
q u i fait aussi partie des avenues explorées par ce projet. Ici, on considère que les
apprenants seront mieux accompagnés dans l’atteinte de leurs objectifs d’apprentissage si
les tutoriels intelligents qui leur sont proposés dans leur école ou leur organisation les
aident à opérer la transition entre l’école secondaire, le collège, l’université, le marché du
travail et, éventuellement, vers l’apprentissage tout au long de la vie2 0. Le City of
Nottingham Passport dont nous avons parlé plus tôt permet à l’utilisateur de conserver la
trace des données qui le concernent quand il passe à une autre étape de sa vie; par exemple, l e s
données de l’école secondaire ou du collège peuvent être directement transmises au système
d’admission de l’université. La logique d’un tel système tient compte de la possibilité que,
Fi g. 7 Version Pilote 1.1 téléchargeable à w w w. e a q u a l s . o r g / p o r t f o l i o / f r. a s p
27
depuis son jeune âge, un individu puisse voir des rapports entre ce qu’il est en train d’apprendre
maintenant et ce qu’il apprendra dans l’avenir de façon à atteindre ses buts dans la vie2 1.
Dans tous les exemples cités dans cette section, nous constatons que la formation tout au
long de la vie doit nécessairement aider les individus à gérer leurs apprentissages et à les
mettre en valeur afin de poursuivre le développement de leurs compétences.
EMPLOI ET RESSOURCES HUMAINES
L ’évaluation du capital humain permet d’identifier et d’interpréter les renseignements qui
concernent les ressources humaines au sein d’une organisation. Notre société du savoir a
comme défis de bien utiliser les ressources humaines, et de soutenir les employés dans
leur développement et l’amélioration de leur performance. « La reconnaissance des acquis et
des compétences (RAC) est l’amorce de ce processus, le portfolio numérique est le moyen pour
y parvenir, et l’évaluation du capital humain est le résultat2 2. »
C’est donc dire que les portfolios numériques peuvent jouer un rôle intéressant dans différents
aspects de l’emploi et des ressources humaines. Les services de placement mettent en fonction
des systèmes de portfolios numériques pour mieux répertorier les compétences acquises, l’édu-
cation et les expériences de travail ou de vie. Le portfolio numérique devient alors un moyen
d’obtenir un portrait plus juste des compétences réelles des personnes, ce qui devrait idéale-
ment réduire le « g a s p i l l a g e » des gens sous-employés ou sans emploi. Les services d’emploi de
certaines universités, telles que la Florida State University ou la Dalhousie University,
offrent un portfolio numérique à leurs étudiants pour les aider à mieux démontrer toutes leurs
compétences professionnelles. Certains centres d’emplois adoptent la même pratique. Au
Québec, Emploi Québec a vu le potentiel des portfolios et s’en est inspiré pour monter des
« a c t i v i t é s », comme celle intitulée Bilan des compétences et de portfolio. Pour l’instant, les
portfolios utilisés sont des outils papier, mais l’intérêt pour le portfolio numérique est réel. Selon
le CLE (Centre local d’emploi) de Terrebonne, « les personnes qui participent [à ces activités]
découvrent leurs points forts, apprennent à mettre en valeur leurs réalisations et à reconnaître
leurs succès. Nombreux sont ceux et celles qui reprennent ainsi confiance en eux et se trou-
vent un emploi. La preuve en est que plus de 80 % des personnes ayant participé à cette acti-
vité ont réintégré le marché du travail2 3. »
En Indiana, le système de portfolios numériques de l’État, I n d i a n a @ w o r k, va plus loin puisqu’il sert à
jumeler les compétences d’un individu avec celles requises dans une situation de travail. Il soutient
également la production des portfolios numériques des individus et des entreprises. Ainsi, la mise à
profit de la main-d’œuvre peut être plus efficace et équitable. Dans ce cas, le portfolio numérique de
l’individu gagne en richesse puisqu’il est lié aux bases de données des centres d’emploi.
Le plus grand ordre professionnel européen, The Royal College of Nurses du Royaume-Uni, qui
regroupe plus de 350 000 membres, a annoncé qu’il utilisera des portfolios numériques pour soutenir la
3.4
2 1 D a v i d FORD et autres, Integrating an ePortfolio Within a University and the Wider Community, 2004, 9 pages. Téléchargeable
à l’adresse : w w w. n o t t i n g h a m . a c . u k / e - p o r t f o l i o / k e y d o c u m e n t s / L a R o c h e l l e P a p e r. d o c2 2 Kathryn CHANG BARKER, présentation Human Capital Accounting - Managing Learning in the Workplace donné au LIFIA
ePortfolio Working Forum, du 13-14 novembre 2004 à Montréal.2 3 JOBBOOM FORMATION, Le portfolio, un passeport vers l’emploi : f o r m a t i o n . j o b b o o m . c o m / c o n s e i l s / j o b b o o m _ f o r m a t i o n / t h e m e 0 9 _ m a i 0 4 F. h t m l
28
mise à jour des compétences des infirmiers et infirmières et leur réaccréditation. Les portfolios vont
aussi permettre à cette école d’ajuster la durée de formation aux besoins réels d’un individu.
Préoccupé par une pénurie d’enseignants, le Royaume-Uni cherche à encourager le person-
nel enseignant à développer une identité professionnelle pour qu’il reste dans le métier
choisi. Un vaste site Web, Te a c h e r N e t, a été lancé à cette fin. On y trouve tout ce dont un
enseignant pourrait avoir besoin dans la pratique de son métier, autant sur le plan des
ressources pédagogiques que des services de soutien, des renseignements d’ordre j u r i d i q u e
ou professionnel, des démarches et des méthodes concernant les nouvelles pratiques ainsi que
des outils de recherche d’emploi. L’outil clé demeure néanmoins le portfolio numérique, nommé
le Professional and career development - teachers online support tool. L’enseignant commence
par vérifier ses habiletés et compétences à partir des standards nationaux, qui sont
expliqués et démontrés, et de ses buts personnels et professionnels qu’on l’aide à établir.
L’enseignant est ensuite dirigé vers des programmes ou des formations pour lui donner l’occasion
de combler l’écart entre le point où il se trouve et là où il voudrait éventuellement être.
Toujours au Royaume-Uni, les portfolios numériques commencent aussi à s’imposer comme
outil de gestion des connaissances dans les organismes ou les entreprises, et ils servent à bien
cerner et utiliser les compétences individuelles ou collectives des employés. Le projet R e t a i l
D e t a i l, par exemple, se présente comme un guichet unique de soutien pour les PME dans la
vente au détail. Le site offre toutes sortes de renseignements, de guides et d’outils, dont un
portfolio numérique. Dans ce cas-ci, c’est le patron de la PME qui dresse le bilan des compé-
tences et des besoins de ses employés afin que ceux-ci puissent se servir de leur portfolio
numérique pour documenter leurs compétences et en poursuivre le développement.
Fi g. 8 Fenêtre du portfolio Retail Detail (sept. 2005,
www.retailacademy.org/retaildetail/demo_msm.htm)
29
En outre, les portfolios peuvent servir à aider les immigrants formés à l’étranger à faire reconnaître leurs
compétences réelles et à trouver ainsi un emploi à leur mesure. Les services de Campus Canada v i s e n t
ce but. Le projet PLAR du Manitoba a le même objectif. Du côté de l’Union européenne, un r é f é r e n t i e l
commun de compétences pour la formation professionnelle sert la même cause. Malgré l’énorme poten-
tiel de développement des portfolios dans ce domaine, nous y avons trouvé peu de projets en cours.
Même si le portfolio est utilisé depuis peu dans le domaine de la formation continue, on constate
tout de même les avantages qu’il présente pour clarifier et valoriser les compétences des
employés ou des individus à la recherche d’un emploi. Comme il peut aider à déceler les compé-
t e n c e s manquantes, il est le proche parent et souvent l’initiateur de la formation continue.
F O R M ATION EN LIGNE
L ’apprentissage en ligne se déroule dans un environnement numérisé qui met à la disposition
de l’apprenant tout ce qu’il lui faut pour étudier sur le Web en tout temps et en tout lieu.
Avec des millions de personnes inscrites partout dans le monde, l’apprentissage en ligne
s’est imposé comme un des nombreux choix de mode d’apprentissage possibles2 4. Celui-ci diffère
cependant de l’apprentissage avec des outils papier où les traces des apprentissages se trouvent
dans un document physique. Dans l’univers de l’apprentissage en ligne, où les concepteurs se
préoccupent de prévoir des dispositifs pour faciliter l’accès aux données ainsi que leur archivage
et leur partage, le portfolio numérique se présente comme un outil dont les fonctions s’intègrent
naturellement au concept. Lors de l’apprentissage en ligne, il est nécessaire de penser à des
moyens de garder des traces de sa formation une fois le cours fini. C’est pour tenir compte de cet
aspect que les applications qui soutiennent la production et la diffusion des environnements
virtuels d’apprentissage ou les plateformes intégrées d’apprentissage en ligne ajoutent ou intè-
grent un portfolio numérique dans leurs systèmes. Et les approches sont diverses. Des sites d’ap-
prentissage en ligne tels que B l a c k b o a rd fournissent des gabarits et des assistants pour produire
des portfolios numériques. Le d o t F o l i o de la plateforme .L R N présente, quant à lui, un portfolio
numérique intégré aux fonctions et aux données de la plateforme. D’autres fournisseurs sont
aussi en train de développer des portfolios numériques; c’est le cas de We b C t qui annonce la sor-
tie de son volet WebCt Learner Portfolio pour 20062 5. Il en va de même au Québec, où des sys-
tèmes comme C o l l a b a, un serveur de communication et de collaboration multimédia, et le S A M I E -
D P S (Système d'aide multimédia interactif de diagnostic, de planification et de suivi de S AV I E)
se sont dotés d'un module de portfolios numériques.
Les organisations qui offrent de la formation en ligne souhaitent mettre en place des moyens de
consigner les productions significatives d’un apprenant dans un portfolio personnel qui aura une
durée plus longue que le cours. De tels moyens pourraient, par exemple, permettre à un apprenant
qui vient de passer un test de classement et qui obtient son résultat de le garder dans son espace
personnel pour ensuite l’acheminer à l’autorité éducative de son choix.
3.5
2 4 I. ELAINE ALLEN, PH.D ET AUTRES, Entering the Mainstream : The Quality and Extent of Online Education in the United
S t a t e s, 2003 et 2004, p. 9. Téléchargeable à l ’ a d r e s s e : w w w. s l o a n - c . o r g / r e s o u r c e s / s u r v e y 0 4 a . a s p25 W E B C T, WebcT announces portfolio design partner initiatives : w w w. w e b c t . c o m / s e r v i c e / Vi e w C o n t e n t ? c o n t e n t I D = 2 6 5 4 9 7 9 8
2 6 John STEPHENSON, Learner Managed Learning : an emerging pedagogy for online learning, présentation à la conférence BECTA, novembre 2001.2 7 D E PARTMENT FOR EDUCATION AND SKILLS, E- Strategy (UK). Harnessing Technology Transforming Learning and Childrens’
S e r v i c e s, p. 23-23, 2005. (Téléchargeable à : w w w. d f e s . g o v. u k / p u b l i c a t i o n s / e - s t r a t e g y)2 8 EUROPEAN ODL LIAISON COMMITTEE, Distance Learning and eLearning in European Policy and Practice : The Vision and the
R e a l i t y, Policy Paper approved by the Member Networks, 17 novembre 2004 : w w w. o d l - l i a i s o n . o r g / p a g e s . p h p ? P N = p o l i c y - p a p e r _ 2 0 0 430
Cependant, ce ne sont pas seulement les fonctions techniques du portfolio numérique qui
p e rmettent son intégration naturelle dans l’apprentissage en ligne, mais aussi les objectifs péda-
gogiques des cours en ligne, qui donnent à l’apprenant le contrôle de ses apprentissages et
encouragent sa responsabilisation2 6. Le E - S t r a t e g y du Royaume-Uni encourage les écoles, col-
lèges et universités à fournir aux apprenants des espaces personnels d’apprentissage en ligne et
prévoit que ces espaces vont devenir des portfolios numériques où les apprenants pourront entre-
poser leurs travaux, enregistrer leurs réussites et, en même temps, accéder à leurs horaires de
cours et à un ensemble de ressources numériques, en plus d’être liés à d’autres apprenants.
Éventuellement, les ePortfolios pourront même suivre le parcours professionnel de ces
a p p r e n a n t s2 7.
Selon le Policy Paper du European Open and Distance Learning Liaison Committee2 8, paru
en 2004, la formation en ligne doit être directement liée aux objectifs et orientations que sous-
tend l’apprentissage tout au long de la vie. Les portfolios numériques sont un excellent moyen
d’atteindre cet objectif.
Dans le milieu de la formation en ligne, les portfolios numériques sont une extension naturelle
intégrée des systèmes d’apprentissage. Plusieurs expériences démontrent la pertinence péda-
gogique du portfolio numérique qui répond de plus à la nécessité technique de conserver un
relevé du travail accompli dans le monde virtuel. L’expérience déjà acquise dans le milieu de la
formation en ligne a démontré aux autres secteurs d’enseignement que l’utilisation des port-
folios n’est pas limitée à la salle de classe et que ceux-ci peuvent être mis à contribution dans
toutes les matières.
Fi g. 9 Exemple du résultat du test de classement de la SOFAD (Société de formation
à distance des commissions scolaires du Québec : eduSOFAD.com)
31
DÉVELOPPEMENT ORGANISATIONNEL OU ÉCONOMIQUE
T raditionnellement, quand il est question de portfolios, on pense aux domaines dudesign graphique ou de l’architecture, des domaines où communiquer clairement sescompétences se fait mieux avec des artefacts concrets à l’appui. Cet exemple
démontre comment les portfolios numériques peuvent mettre en valeur les compétencesd’une collectivité. Depuis l’avènement du Web, des entreprises de graphisme et d’autrestypes d’entreprises ont naturellement mis leur portfolio en ligne, le rendant ainsi accessibleà tous, en tout temps. Cependant, la volonté de démontrer ses compétences dépasse aujourd’huiles domaines dits « créatifs » : bien des employés contractuels, des compagnies et desorganismes y voient un intérêt.
Des structures encore plus imposantes qu’une entreprise partagent aussi cet intérêt; le site Webde la ville de Bromont est un véritable portfolio en ligne qui vise à attirer des visiteurs et denouveaux citoyens. Selon Richard Florida, « à l’ère du capitalisme généralisé du savoir, lesrégions représentent des épicentres de création du savoir à mesure qu’elles deviennent desrégions d’apprentissage. Les régions d’apprentissage colligent les connaissances et deviennent desdépôts de renseignements et d’idées. Ceux-ci fournissent aux infrastructures ou à l’environnementsous-jacents un ensemble de connaissances et d’idées, qui circulent ainsi plus librement, etfavorisent l’apprentissage29. »
Les portfolios peuvent donc aussi servir au développement territorial, et certains projetsvont déjà dans cette voie. Le Pays de Galles propose un portfolio numérique à ses trois mil-lions d’habitants. Le ministre de l’Éducation italienne a décidé que tous les écoliers du paysauraient un portfolio numérique. Et la ville de Parthenay, en France, envisage de l’offrir àtous ses citoyens30. L’organisation « Europortfolio » nous rappelle que le portfolio numériquen’est pas qu’un outil individuel : des organisations professionnelles et des territoires peuvents’en servir. Il nous incite à imaginer le poids d’une ville dont les compétences des habitantsseraient toutes répertoriées dans un portfolio numérique. On voit ainsi le moyen d’attirerdes investisseurs et de nouveaux résidents.
UN PORTFOLIO POUR CHAQUE INDIVIDU, TOUT AU LONG DE SA VIE
D ans cette section, vous avez vu comment différents secteurs se sont tournés vers leportfolio numérique pour différentes raisons :
• Dans le secteur des jeunes, on l’utilise en salle de classe et il est le produit d’uneréforme scolaire.
• Dans les études postsecondaires, il sert à faire des évaluations plus fiables dans lescas où les étudiants sont en stage hors campus.
3.6
3.7
29 EIFEL, eLearning Regions and Cities 2005 : www.eife-l.org/publications/lt30 Pour les détails sur ces exemples, voir le site Europortfolio.org.
32
• En formation continue, il aide les individus à faire état de leurs apprentissages et
à se propulser vers l’avenir.
• Dans le secteur de l’emploi et des ressources humaines, on l’utilise pour clarifier
et valider des compétences qui ont été maîtrisées ou qui devront l’être.
• En formation en ligne, il permet aux apprenants de documenter leur progrès sur
une période prolongée et leur donne la liberté de travailler à distance.
• Il encourage le développement économique et territorial, puisqu’il aide des
organisations ou mêmes des régions à mettre leurs forces en valeur et à faire état
de leurs faiblesses pour pouvoir ensuite mieux y faire face.
L’intérêt accordé aux portfolios qui servent à responsabiliser, à soutenir et à valoriser les
individus dans leur processus d’apprentissage semble aller en grandissant. On peut
imaginer un avenir où de plus en plus d’individus seront appelés à développer un port-
folio numérique. Par contre, de la façon dont les choses sont menées actuellement, un
individu pourrait devoir gérer toutes sortes de portfolios étanches et non liés, des port-
folios partiels et ponctuels. C’est pour contrer ce risque que des initiatives d’envergure
sont en marche.
Aux États-Unis, l’État du Minnesota vient de lancer son offre de portfolio numérique gra-
tuit pour tous ses résidents. Ce portfolio permet aux apprenants, aux éducateurs et aux
individus à la recherche d’un emploi de démontrer leurs réussites scolaires et professionn e l l e s ,
Fi g. 10 La convergence d'intérêt pour les portfolios numériques
33
de rendre compte de leurs intérêts, de leurs expériences diverses et de leur développe-
ment professionnel, de faire valoir leurs champs d’expertise, etc.
Fig. 12 Démo du portfolio du Minnesota pour les apprenants au secteur jeunes, adultes
ou postsecondaire (s a m p l e 1 9 . e f o l i o m n . c o m)
Fi g. 11 Démo du portfolio du Minnesota pour les éducateurs. (s a m p l e 1 9 . e f o l i o m n 2 . c o m)
34
Plus encore, l’idée d’offrir un portfolio numérique unique, c’est-à-dire un portfolio qui suit l’ap-
prenant tout au long de sa vie dans ses relations avec les différents employeurs et institutions,
est en plein essor. En 2000, l’Organisation de coopération et de développement économique
(OCDE) a fait état du défi qu’ont à relever les différents pays s’ils veulent lier un ensemble de
services à un système d’apprentissage tout au long de la vie. Les différents services déjà
offerts, même s’ils sont de qualité, ne sont pas encore intégrés les uns aux autres31.
Le Pays de Galles a décidé de relever le défi : depuis 2004, il offre un portfolio numérique à
chacun de ses trois millions de citoyens, et ce, en deux langues, l’anglais et le gallois. Peu
importe son âge ou son lieu de résidence, peu importe qu’il soit aux études ou qu’il travaille,
un Gallois a droit à son portfolio numérique. Ce portfolio novateur contient différents types
d’éléments, notamment une section personnelle qui trace le profil de l’utilisateur, mais ce sys-
tème est plus réfléchi, plus exhaustif que d’autres : il aide l’utilisateur à identifier ses intérêts,
ses habiletés, ses qualités personnelles, ses forces, à prendre conscience de certaines de ses
attitudes et à documenter ses réussites, ses compétences et ses expériences32.
Fi g. 13 Démo du portfolio du Minnesota pour les individus à la recherche d’un emploi
(s a m p l e 1 9 . e f o l i o m n 1 . c o m)
3 1 OCDE, « De la formation initiale à la vie active : Faciliter les transitions », Éditions OCDE, 2000, 216 p.3 2 Careers Wa l e s : w w w. c a r e e r s w a l e s . c o m
35
Fort de ce portrait personnel, il poursuit ensuite sa démarche en précisant ce qu’il voudrait
a m é l i o r e r, en se fixant des objectifs et en planifiant des moyens de les atteindre.
Fi g. 15 Démo du portfolio Careers Wa l e s (w w w. c a r e e r s w a l e s . c o m)
Fi g. 14 Démo du portfolio Careers Wa l e s (w w w. c a r e e r s w a l e s . c o m)
36
En fonction de « l’étape de vie » où se trouve l’utilisateur – par exemple, un jeune de 16 à 19 ans
ne recevra pas la même information qu’une personne de 19 ans et plus –, le système lui fournit
un résumé des services et règlements qui pourraient lui être utiles en matière de formation, et
renvoie directement l’utilisateur aux organisations sources. L’utilisateur peut aussi, à même son
espace personnel, effectuer des recherches d’emploi ou de formation dans une banque de don-
nées complète et à jour, puisque les services du pays sont interreliés et permettent la circulation
fluide de l’information entre les portfolios.
Le Pays de Galles n’est pas le seul à adopter une telle approche. Tôt ou tard, l’utilisation du portfolio
numérique soulève cette question de l’efficacité des systèmes. Bien sûr, une offre de portfolios
intégrée évite avant tout la redondance, mais, et c’est un élément encore plus important, un
système simple apporte plusieurs bénéfices aux utilisateurs : tous les renseignements qui le
concernent, et toutes les preuves de ses différents apprentissages formels et informels peuvent
être rassemblés et conservés dans un espace unique, et ce, sur une longue période. Cet espace,
qui appartient à l’utilisateur et pour lequel il n’a qu’un seul accès à gérer, est accessible en tout
temps et en tout lieu, et renforce le lien entre ses apprentissages scolaires et son travail. Cohn
et Hibbits3 3 parlent de cet espace comme d’un Lifetime Personal Web Space (LPWS) ou, si l’on
en fait une traduction libre, d’un « espace Internet personnel à vie ».
La nouvelle e-strategy du Royaume-Uni témoigne aussi de cette préoccupation de mettre s u r
pied des structures interreliées; cette stratégie a comme objectif prioritaire de « c o o r d o n n e r le
développement d’identifiants uniques pour les individus, et ce, à travers tous les secteurs, de
façon à adopter une approche commune de gestion des acquis. [Elle sert à développer] à
l’heure actuelle une approche similaire dans le secteur public pour le soutien des familles et
des enfants. [Elle s’attardera plus tard] à la possibilité d’intégrer au portfolio numérique le
Fi g. 16 Démo du portfolio Careers Wa l e s (w w w. c a r e e r s w a l e s . c o m)
3 3 Ellen R. COHN et Bernard J. HIBBITTS, « Beyond the Electronic Portfolio : A Lifetime Personal Web Space», E d u c a u s e, no. 4, 2004,
www.educause.edu/apps/eq/eqm04/eqm0441.asp
3 4 EUROPEAN ODL LIAISON COMMITTEE, Distance Learning and eLearning in European Policy and Practice : The Vision and the
R e a l i t y, Policy Paper approved by the Member Networks : w w w. o d l - l i a i s o n . o r g / p a g e s . p h p ? P N = p o l i c y - p a p e r _ 2 0 0 43 5 Distance Learning and eLearning in European Policy and Practice : The Vision and the Reality, [En ligne], 17 November
2 0 0 4 : p e l l e a . a t r i u m b v. n l / t i k i / t i k i - i n d e x . p h p 37
suivi des étudiants et la reconnaissance de leurs acquis en s’appuyant sur le travail qui a été
entamé dans le secteur public34. »
Le Policy Paper35 du Comité européen de liaison (The European Open and Distance
Learning Liaison Committee) note comment la formation en ligne et l’apprentissage tout
au long de la vie sont des éléments trop importants dans notre société du savoir pour relever exclu-
s i v e m e n t des autorités éducatives. Ce rapport recommande de chercher à atteindre une plus
grande cohésion des différentes actions, ce qui sous-tend encore ici la circulation fluide de
l’information entre les systèmes.
On remarque donc que l’idée d’un portfolio numérique par citoyen a pris son envol. Le consortium
européen pour le développement du portfolio numérique, le E u r o p o r t f o l i o, vise à atteindre l’objectif d’« u n
portfolio par citoyen européen pour 2010 ». En Amérique, l’organisme L I f I A (Learning Innovations o u
Forum d’Innovation d’Apprentissage ou Foro de las Innovaciones que Aprende) appuie aussi le principe
d’un portfolio par citoyen pour 2010. Ces deux organismes ont créé un mémoire sur le portfolio numérique,
le Memorandum of Understanding, et invitent à le signer tout organisme intéressé à appuyer le mouve-
ment d’intégration des portfolios numériques.
38
Malgré la nature embryonnaire ou marginale des différents
projets, on peut constater que :
• les initiatives en cours sont de plus en plus nombreuses
et de plus en plus variées et imposantes;
• dans une perspective d’apprentissage tout au long
de la vie, le portfolio numérique facilite la respon-
sa b i l isation de l’individu dans la gestion de ses appren-
t i s s a g e s formels et informels;
• les initiatives commencent à converger vers des
outils plus intégrés, parfois « u n i q u e s », et ont une
durée de vie plus longue; les portfolios numé-
riques durent même, dans certains cas, toute la vie
d’un individu.
RÉSUMÉ DE LA SECTION 3S U RVOL DES INITIATIVES EXISTA N T E S
39
C omme vous l’avez vu plus tôt, le portfolio numérique présente un intérêt certain dans uncontexte de formation tout au long de la vie. Son emploi fait cependant ressortir certainespréoccupations sur les plans technologique, social et humain. Ces préoccupations ont
trait notamment aux moyens techniques requis pour mettre en place des systèmes de portfoliosnumériques, à la fluidité dans la transmission des données et à la protection des données confi-dentielles. Elles concernent aussi la question de l’exclusion sociale, que nous examinerons plusloin et, enfin, le changement des paradigmes en lien avec les pratiques actuelles d’accompagnementdes individus dans leur processus de développement personnel et professionnel. Même si noussavons que chacune des sections du présent chapitre mériterait une investigation plus approfondie,nous allons tout de même donner un aperçu de ces différents défis et enjeux.
ENJEUX TECHNOLOGIQUES
L a fonction de base d’un portfolio numérique est de donner la possibilité à une personne deramasser des artefacts, de les organiser et de les présenter. Il s’agit donc de permettre à desdonnées choisies de circuler de manière fluide.
Les enjeux technologiques rattachés à l’usage des portfolios numériques sont variés et directementliés à l’utilisation qu’on souhaite en faire de même qu’à son contexte d’utilisation. Voici quelquesexemples de questions qui servent à mesurer ces enjeux :
• NIVEAU D’OUVERTURE DU SYSTÈME
Qui contrôle l’accès et à qui le donner ? Doit-on prouver son identité ou sa qualificationpour s’en servir (par exemple, doit-on s’identifier comme étudiant inscrit dans un cer-tain établissement ou comme professionnel membre d’un ordre donné) ?
• NIVEAU DE CENTRALISATION DES DONNÉES
Comment le système ePortfolio est-il est bâti ? Comme iTunes, où tout ce quiapparaît sur le poste est la propriété de l’utilisateur, ou bien comme Hotmail où toutest géré par le serveur centralisé, et où les données sont, en quelque sorte,« empruntées » par l’utilisateur ?
• NIVEAU DE MOBILITÉ DE DONNÉES
S’agit-il de données portables et échangeables, ou sont-elles « prisonnières » du système ?
Pour mieux saisir ces enjeux technologiques, nous allons regarder en détail les différentséléments qui les composent, puis faire un bilan de ce qu’ils impliquent.
ENJEUX ET DÉFIS
4
4.1
40
ACCESSIBILITÉ Un portfolio numérique doit être accessible en tout temps et tout au long de la vie. Cette réa-
lité, malgré son apparente simplicité, sous-tend plusieurs exigences. D’abord, l’utilisateur doit
pouvoir accéder à son portfolio numérique peu importe le contexte : type de matériel infor-
matique dont il dispose, nature du système d’exploitation, du fureteur ou de la connexion
réseau, etc. De plus, il doit pouvoir changer son contexte d’utilisation (par ex. se servir de dif-
férents ordinateurs) sans compromettre son accessibilité. Par ailleurs, ce système doit être
accessible à un grand nombre de citoyens différents, et même à des citoyens qui ont un handi-
cap, visuel, moteur, auditif, etc.
A R C H I VAGE ET L’ E N T R E P O S A G EL’architecture du système doit être robuste et fiable pour permettre aux utilisateurs de
réaliser des expériences simples et conviviales. Pour ce faire, il faut prévoir assez d’espace
pour toutes les données emmagasinées dans les différents portfolios et faire en sorte que
le système puisse connaître une croissance sans que les utilisateurs soient pénalisés.
Cette façon de faire convient à des systèmes institutionnels, mais qu’en est-il pour un
portfolio numérique appartenant à un individu? Se pose alors la question de savoir où les
données seront stockées. De plus, si un portfolio a une durée de vie plus longue que celle
d’un projet, ou d’une année scolaire, par exemple, la durée de vie des données deviendra
préoccupante. Dans ce cas, il faudra trouver une manière de distinguer ce qui est « a c t i f »
dans un portfolio de ce qui est « i n a c t i f », c’est-à-dire ce qui peut être archivé. Il faudra
aussi trouver une façon de procéder pour passer des données d’une catégorie à l’autre au
moment approprié.
FIABILITÉ ET SÉCURITÉPour que le portfolio numérique s’impose comme un outil-clé de la gestion et de la prise en
charge des apprentissages d’un citoyen apprenant, ce dernier, ainsi que tous ceux qui vont
avoir accès à ce qui s’y trouve, doivent faire confiance au système. Du point de vue des insti-
tutions et des employeurs, la question de l’authenticité des données entre en ligne de compte.
À titre d’exemple, ceux-ci doivent pouvoir être certains que les données provenant d’un
« auteur » sont effectivement les siennes. Le propriétaire du portfolio numérique se demande,
quant à lui, comment il peut être assuré que ses données resteront confidentielles et il
s’attend à les gérer en toute sécurité, en décidant qui y aura accès. Pour répondre de manière
satisfaisante à de telles préoccupations, un système de gestion des privilèges d’accès doit être
mis au point. Cependant, des systèmes qui permettent la création et le partage des données
sont plus susceptibles d’être attaqués. La question de la sécurité en général est inhérente à
l’utilisation des portfolios numériques puisqu’elle repose notamment sur l’archivage et le
partage des données.
4.1.1
4.1.2
4.1.3
413 6 Brochure de IMS accessible à l’adresse : w w w. i m s g l o b a l . o r g / e p / e p o r t f o l i o b r o c h u r e . p d f
4.1.5
4.1.6
4.2
4.1.4 P O RTABILITÉ DES DONNÉES ET L’INTEROPÉRABILITÉ DES SYSTÈMESPour qu’un portfolio numérique soutienne l’apprentissage tout au long de la vie, il faut pouvoir
déplacer aisément d’un système informatique à un autre les données qui y sont consignées, pro-
duites ou référencées. Prenons comme exemple des éléments d’un portfolio numérique dont on
veut se servir soit pour faire une demande d’admission à une institution, soit pour les intégrer dans
un environnement d’apprentissage en ligne ou encore pour utiliser les outils de recherche d’emploi
d’un autre portfolio. Dans tous les cas mentionnés, si pour une raison ou pour une autre,l’utilisa-
teur veut changer de système de portfolio, ses données doivent être facilement transférables et leur
intégrité doit être préservée. Sans ces propriétés, le portfolio numérique sera condamné à devenir
un outil aux utilisations ponctuelles, partielles et disparates.
I N T É G R ATION AVEC LES SYSTÈMES EXISTA N T SEn ce moment, la plupart des systèmes tendent vers la convergence, c’est-à-dire qu’ils essaient
d’utiliser un même code d’accès pour un utilisateur donné afin que celui-ci n’ait pas à en gérer
plusieurs. Les contenus des portfolios numériques présentent un intérêt pour d’autres systèmes
tels Learning Management System (LMS), Content Management S y s t e m (CMS), référentiels
numériques (par ex. banques d’objets d’apprentissage), Human Resource Management System
(HRMS) ou Recruitment Management System (RMS). Idéalement, ces contenus doivent être
transférables d’un portfolio numérique vers ces autres systèmes.
CHOIX DES OUTILSLe choix des outils pour un système donné est donc intimement lié à l’usage que l’on souhaite
en faire et aux enjeux que cette utilisation sous-tend. Dans ce domaine, il faut donc se poser
la question s u i v a n t e : compte tenu des enjeux, existe-t-il un outil qui pourrait mieux remplir qu’un
autre l’objectif souhaité?
S TA N D A R D S : ÉTAT DE LA SITUAT I O N
D e plus en plus d’outils de portfolios numériques commencent à intégrer des standards pour
faciliter l’interopérabilité des systèmes ainsi que l’accessibilité et l’archivage des données. Des
standards dans le monde du numérique sont utiles pour les portfolios numériques, que ce soit
des standards tels x - h t m l, h r- x m l ou autres. IMS Global Learning, un consortium international qui
« développe et promeut l'adoption des spécifications techniques ouvertes pour l'interopérabilité des
technologies d'apprentissage »3 6 a produit des spécification propres aux portfolios numériques,
disponibles depuis juillet 2005. Ces spécifications, nommées IMS ePortfolio, ont été établies dans un
cadre international et Industrie Canada a participé au processus.
Ces spécifications classent les données d’un portfolio numérique selon deux catégories : celles qui sont
créées par le propriétaire (l’utilisateur ou le sujet du portfolio) et les données formelles, qui font état de
423 7 Anciennement National Learning Infrastructure Initiative ( N L I I )3 8 La communauté était soutenue par ELI et AAHE, mais AAHE n’existe plus et le site web est en repositionnement.
ses réussites. Ces spécifications se divisent en quelques volets, dont IMS rubrics, qui normalisent la struc-
ture des informations relatives à l’évaluation des activités des apprenants dans le but de savoir à quel
niveau se situe la maîtrise d’une compétence.
Les spécifications ePortfolio sont liées aux autres spécifications IMS existantes, comme la IMS Reuseable
Definition of Competency or Educational Objective (RDCEO). Le RDCEO et le UK Lifelong Learner
Information Profile, le standard britannique 8788, mieux connus sous le nom de L I P, jouent, d’une cer-
taine façon, le rôle d’un babillard où les différentes communautés peuvent accrocher leur définition des
compétences ou des objectifs d’apprentissage. Cette définition est aussi en lien avec le Quantum LIP, les
spécifications ePortfolio y ajoutant d’autres éléments de réflexion (ou a s s e r t i o n s) tels que les buts, les
intérêts, la qualification, les champs d’activités ou les productions d’un individu.
Malgré la toute récente intégration des normes IMS dans les systèmes de portfolios numériques,
le premier e P p l u g f e s t a déjà eu lieu en octobre 2005 lors de la troisième conférence internationale
des portfolios numériques à Cambridge, en Angleterre, organisée par le Portfolio Coord i n a t i o n
C o m m i t t e e (EPICC). Un tel événement permet de faire avancer le travail vers un cadre de
référence en matière d’interopérabilité des portfolios numériques, un cadre pouvant intégrer toutes
les méthodes de conformité des systèmes existants.
Au Royaume-Uni, le Centre for Educational Technology Interoperability Standard s (CETIS) et le J o i n t
Information Systems Committee (JISC) collaborent avec IMS. JISC a d’ailleurs un projet en cours qui vise
à faire évoluer, selon les spécifications IMS, un portfolio générique qui a déjà été développé. Ce projet
cherche aussi à rendre ce portfolio disponible dans un code source libre. Selon les divers besoins et les dif-
férents contextes d’utilisation, des services Web pourraient aussi s’y greffer. Un autre projet de JISC, le
Managed Learning Environments (MLEs) for Lifelong Learning, soutient la mise en commun de
d i f f é r e n t e s phases de l’apprentissage tout au long de la vie. Il cherche des moyens de déplacer d’un endroit
à l’autre les données concernant un individu qui change d’institution, donc d’architecture technique.
Aux États-Unis, le Educause Learning Initiative3 7 ( E L I ) – par le biais du Electronic Portfolio Action
C o m m i t t e e ( E - PA C )38 – et du ElectronicPortfolio Consortium (ePortConsortium) participent aussi
au développement des standards de diverses façons. Le ePortConsortium met notamment au point des
prototypes qui servent à tester des scénarios et des environnements conceptuels.
Au Canada, le International Research on Permanent Authentic Records in Electronic Systems
( I n t e r PA R E S ) développe les connaissances théoriques et pratiques nécessaires à la conservation à long terme
des données authentiques qui touchent les portfolios numériques.
Si le développement et l’intégration de ces spécifications en est à ses débuts et se fait surtout en anglais,
le travail est bien amorcé. Et comme il s’agit d’un processus international régi par une entente entre
l’Europe et l’Amérique du Nord, les bénéfices de ces standards ne sont pas à négliger : elles vont aider les
portfolios numériques à atteindre leur plein potentiel. De plus, il y a un projet en cours pour développer
des outils génériques afin que des producteurs d’outils de portfolios numériques puissent tester
la conformité de leurs applications ePortfolios selon les spécifications IMS-eP. Le projet est mené par
Technology Enhanced Learning Conformance – European Requirements and Te s t i n g ( T E L C E R T ) ,
un consortium européen de fournisseurs de « e L e a r n i n g », de chercheurs et d’organisations de l’industrie.
43
3 9 C ATAALLIANCE, Cyber Security at the Top of CATA’s Business Agenda : w w w. c a t a . c a / R e s o u r c e _ C e n t r e s / C y b e r S e c u r i t y / (juin 2005)4 0 P. LOUGHEED ET AUTRES, Securing Electronic Portfolios, ePortfolio 2004 Conference paper.4 1 C O M M I S S A R I AT À LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE DU CANADA, Centre des ressources,
octobre 2005 : w w w. p r i v c o m . g c . c a / i n f o r m a t i o n / a r / 2 0 0 4 0 5 / 2 0 0 4 _ p i p e d a _ f . a s p # 0 0 8
Présentation au ePlugFest 2005 à Cambridge, Royaume-Uni, le 26 octobre 2005 : w w w. f r a m e w o r k . i e / pour plus d’information.
Par ailleurs, on constate que la sécurité a été jusqu’ici un peu négligée en ce qui concerne les portfolios
numériques, même si cette préoccupation est de première importance dans le monde d’Internet. Selon
un récent sondage de la CATA, l’Alliance canadienne des technologies avancées, la sécurité en ligne est
une source d’inquiétude, et tout particulièrement la sécurité des informations et la protection contre
tout accès non autorisé aux données3 9. Différentes initiatives sont en cours pour proposer des solutions
à cette double question, par exemple la public key infrastructure qui utilise ce qu’elle appelle une « c l é
p u b l i q u e » pour encrypter des données et une « clé privée » pour décrypter ces mêmes données4 0. Une
procédure est mise en place pour que ces clés puissent être échangées. Un autre exemple est l’utilisa-
tion d’une signature électronique légale par des institutions. C’est l’étudiant qui peut accorder des
« billets d ’ a c c è s » aux organisations qui auraient besoin de consulter un document légal le concernant4 1.
Le développement de ce type de solution est partie intégrante de la mise au point des standards.
OUTILS : ÉTAT DE LA SITUAT I O N
L e défi qui se pose dans le choix d’un outil n’est pas tant de le trouver mais d’opter pour le
plus approprié, selon ses besoins. Pour y arriver, il faut avoir une idée précise de l’utilisation
qu’on souhaite en faire. Attardons-nous maintenant aux types d’outils de portfolios
numériques offerts sur le marché : leur variété et leur nombre surprennent. Le tableau qui suit
vous aidera à les distinguer.
• Nuventive
• ePortaro
• Task Stream
• Avenet
• SAMI (SAVIE)
• Cyberfolio (CS Coeur-des-Vallées)
• APOM (CS Saint-Hyacinthe)
• ePortfolio (du Centre de la
performance de l'Université
Concordia)
• Open Source Portfolio Initiative
(OSPI)
• PLONE
• ELGG
• Wiki
• Blogue
• Excel, etc.
• Coûteux
• Environnement structuré parfois
contraignant
• Soutien technique offert
• Simples à utiliser
• Peu coûteux
• Développement tributaire des
subventions de recherche
• Faible niveau de soutien technique
• Code accessible à tous et possibilité
de le faire évoluer à ses frais
• Documentation de qualité inégale
• Longue période d'apprentissage et
d'implantation possible
• Liés à d'autres communautés dont on
peut obtenir le soutien
• Outils gratuits ou populaires
• Simples à utiliser
TYPES CARACTÉRISTIQUES EXEMPLES DE PRODUITS
Produits
commerciaux
Produits d'une
i n s t i t u t i o n
é d u c a t i v e
P r o d u i t s
encodés en source
libre (open source)
Logiciels qui n'ont
pas à priori de
vocation
portfolio
4.3
44
4 2 Helen C. RICHARDSON et Rob WARD, The Centre for Recording Achievement, Royaume-Uni, 30 m a r s 2005, 63 p .
(Téléchargeable à l’adresse : w w w. j i s c . a c . u k / / u p l o a d e d _ d o c u m e n t s / e p f r. d o c)4 3 Helen BARRETT, My “Online Portfolio Adventure” : e l e c t r o n i c p o r t f o l i o s . o r g / m y p o r t f o l i o / v e r s i o n s . h t m l4 4 FutureEd, Consumer Guide to ePortfolio Tools and Services, 2004, 4 p. : w w w. l i f i a . c a / C o n s u m e r G u i d e _ 0 4 0 5 1 1 . p d f4 5 Modèles de référence de l’apprentissage en ligne (e-Learning Framework) : w w w. e l f r a m e w o r k . o r g
Nous pouvons enrichir les renseignements de ce tableau en précisant que des plateformes
d’apprentissage en ligne, telles que WebCT ou B l a c k B o a rd, commencent à intégrer un volet
portfolio numérique dans leurs systèmes.
Pour faciliter le choix d’un produit plutôt que d’un autre, plusieurs études fournissent une aide pré-
cieuse.
• Le rapport Developing and Implementing a Methodology for Reviewing E-portfolio
P r o d u c t s4 2 du Centre for Recording Achievement, pour le Joint Information
Systems Committee (JISC), évalue les applications utilisées pour les portfolios
numériques au Royaume-Uni. Ce rapport se penche notamment sur des sujets comme
la convivialité des systèmes, la protection des données et le niveau du contrôle
accordé aux apprenants. Il établit aussi une synthèse des revues et de la documentation
sur le sujet.
• Dans My “Online Portfolio Adventure”4 3, la spécialiste américaine des portfolios
numériques, Helen Barrett, dresse un compte-rendu d’une de ses expériences qui
consistait à produire son portfolio à l’aide de 17 outils différents. En plus de trouver
dans ce rapport des détails comparatifs sur chacun des produits qui font l’objet d e
son étude, on peut également les consulter.
• Le document Consumer Guide to ePortfolio Tools and Services4 4 de l’organisme
canadien FuturEd s’attarde à formuler les bonnes questions qui facilitent le choix d’un
outil, sans pour autant faire de recommandations.
Une autre initiative qui mérite un suivi est le e-Learning Framework4 5 (ELF) de JISC avec le D e p a r t m e n t
of Education, Science and Tr a i n i n g (DEST) de l’Australie. C’est un effort international de développe-
ment d’une approche service pour l’amélioration et l’intégration de systèmes informatiques dans les sphères
de l’apprentissage, de la recherche et de l’administration de l’éducation. Cette approche veut faciliter la
mise en place de services Web légers et flexibles au lieu de grands systèmes monolithiques. Le portfolio
numérique fait partie de ces travaux de modèles de référence avec des projets tels que P e r s o n a l
Development Planning for Lifelong Learning (PDP4Life), Manchester Self-directed Learning and
e P o r t f o l i o s, Facilitating Independent Learning using E-Portfolio and Associated Support Systems
(File Pass), etc.
PROTECTION DES DONNÉES PRIVÉES
T ous les éléments présentés jusqu’à maintenant ont servi à faire ressortir les avantages de
la dimension numérique du portfolio : son accessibilité, d’abord, mais aussi le fait qu’il permet
de consulter, de modifier et de réorganiser des contenus, et ce, presque à volonté. Ces
avantages sous-tendent cependant plusieurs questions concernant la propriété et la protection
des données p r i v é e s : à qui appartiennent les données contenues dans un portfolio numérique?
Quelle quantité et quel type d’informations un portfolio révèle-t-il sur son auteur? Qui peut
4.4
45
4 6 C O M M I S S A R I AT À LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE DU CANADA, Centre des ressources, octobre 2005 : w w w. p r i v c o m . g c . c a / i n f o r-
m a t i o n / a r / 2 0 0 4 0 5 / 2 0 0 4 _ p i p e d a _ f . a s p # 0 0 84 7 COMMISSION NATIONALE DE L'INFORMATIQUE ET DES LIBERTÉS (CNIL) : w w w. c n i l . f r4 8 France ABRAN et autres, Le guide des droits sur Internet : w w w. d r o i t s u r i n t e r n e t . c a
obtenir un droit d’accès, un droit de regard, voire un droit d’utilisation ou de transmission sur les
données du portfolio? Pour l’heure, il n’existe que des amorces de réponses à ces questions.
Il est entendu que le portfolio numérique appartient à son auteur qui, dans le contexte de la
formation continue, se présente comme un apprenant, jeune ou adulte. À titre de propriétaire,
cet individu est responsable du contenu de ce portfolio. Les intervenants qui l’accompagnent
dans son cheminement scolaire et professionnel, qu’ils soient enseignants, superviseurs de
stage, conseillers en emploi ou employeurs, peuvent avoir un droit de regard sur le contenu
du portfolio, mais son auteur doit toujours donner son accord avant que celui-ci soit présenté
à d’autres personnes.
La Loi sur la protection de la vie privée couvre principalement deux domaines : la vie privée,
bien sûr, et les droits d’auteur4 6.
PROTECTION DE LA VIE PRIVÉELe portfolio permet de traiter et de présenter des données personnelles sur son auteur. On y
trouve notamment des renseignements permettant d’identifier celui-ci et, dans certains cas, son
entourage. On y trouve également de l’information, des notes personnelles et des commentaires
sur son cheminement scolaire et professionnel. À l’évidence, le portfolio contient des données qui
doivent être protégées afin de ne pas compromettre l’intimité des personnes. Ce qui importe, à
cet effet, est de bien déterminer la finalité de l’information. C’est ce que la Commission Na t i o n a l e
de l’Informatique et des Libertés (CNIL) décrit de la manière suivante : « [Le principe de la fina-
lité suppose que] tout traitement d’informations nominatives est créé pour atteindre un certain
but auquel il doit être adapté et donc [qu’il ne doit] pas servir à d’autres fins4 7. » En vertu de ce
p r i n c i p e , le traitement de données sur l’auteur d’un portfolio ne peut se faire que dans le cadre
d’utilisation prévu du portfolio.
DROITS D’AUTEUR Le portfolio est un document personnel dont le caractère numérique soulève la question des
droits d’auteur. Le Guide des droits sur Internet précise « [qu’]au plan du droit d’auteur, pro-
duire un portfolio numérique est essentiellement équivalent à la création d’une page ou un site
WEB. Dès lors qu’il est diffusé ou mis à la disposition d’une pluralité de personnes, il est considéré
comme une publication4 8. »
La portée de la Loi sur les droits d’auteur dépend donc du cadre de diffusion du portfolio.
Lorsque celui-ci se limite à un nombre restreint de personnes, nous parlons d’une communication
privée; l’accès au portfolio est alors souvent protégé par un mot de passe et les risques d’atteinte
aux droits d’auteurs sont minimisés. Cependant, lorsque le portfolio est plus largement diffusé sur
un réseau, nous parlons d’une communication publique dont les droits d’auteurs sont beaucoup
moins à l’abri. Dans un tel cas, l’auteur du portfolio doit autoriser la mise en ligne de son contenu.
À l’inverse, lorsque le contenu du portfolio d’un individu renvoie à des documents produits par
d’autres auteurs (textes, photos, bandes vidéo ou audio), c’est lui qui doit obtenir l’autorisation
des personnes concernées.
4.4.1
4.4.2
464 9 CEFRIO, N E Tendances 2004 : Utilisation d’Internet au Québec (version abrégée), février 2005, p. 11.
(Téléchargeable à l’adresse : w w w. c e f r i o . q c . c a / r a p p o r t s / r a p p o r t _ a b r e g e _ n e t e n d a n c e s 2 0 0 4 . p d f
CONDITIONS D’ACCÈS AU PORT F O L I OLes conditions d’accès au portfolio sont au centre de l’évaluation des risques de porter atteinte à
la vie privée et aux droits d’auteur. L’accès au portfolio d’un individu peut être donné par un
réseau local (celui d’un établissement scolaire ou d’une entreprise, par exemple) à partir d’un
ordinateur personnel, ou il peut être donné par un réseau intranet ou Internet, et ce, à partir de
n’importe quel ordinateur. Lorsqu’un portfolio est hébergé dans un réseau local fermé, les données
privées et les droits d’auteur sont mieux protégés. En matière d’accès, la question est de bien
réfléchir à la nature des données à diffuser.
P R É O C C U PATIONS D’EXCLUSION SOCIALE
L es habiletés concernant l’usage des Technologies de l’information et de la communication
(TICs) sont considérées par plusieurs sociétés comme des compétences de base que
c h a q u e individu doit développer pour pouvoir exercer ses droits et responsabilités
d ’ a p p r e n a n t , de travailleur et de citoyen. C’est le cas au Québec. Que ce soit pendant une formation,
dans l’exercice d’un travail ou lors de démarches auprès d’institutions, les Québécois doivent de
plus en plus souvent se servir des nouveaux outils technologiques. De façon générale, ces outils
sollicitent la capacité de saisir rapidement un grand nombre de données très variées. Ils demandent
également aux individus d’être plus actifs dans le processus de communication, de d é v e l o p p e r
une pensée créatrice et de mettre celle-ci à profit dans l’organisation et la présentation
d’un contenu donné.
L’usage du portfolio s’inscrit dans un mouvement où les apprenants, jeunes et adultes, qui
voudront se prévaloir de cet outil, devront non seulement posséder un ordinateur et une connexion
Internet, mais aussi développer les habiletés cognitives qui vont leur servir à jouer un rôle actif
dans de nombreuses interactions avec différents systèmes. Pour le moment, les Québécois n’ont
pas tous accès aux conditions nécessaires pour profiter des avantages de l’utilisation du portfolio
numérique. Même si le Québec fait partie des régions du monde où plus de la moitié de la
population est internaute4 9, certaines barrières ne peuvent qu’élargir le fossé entre les groupes
des initiés et des non-initiés. Un tel fossé éloignera encore plus de leurs objectifs les personnes
déjà exclues du marché de la formation et du travail.
T R A N S F O R M ATION DES PRATIQUES
L ’utilisation du portfolio sur une grande échelle implique nécessairement une transformation
importante des pratiques retenues dans les différents systèmes pour répondre aux besoins
des individus. Ces pratiques concernent des activités d’enseignement, de reconnaissances
des acquis, de soutien à l’emploi ou de services-conseils. Elles ont toujours évolué en fonction des
différentes approches et des ressources mises à la disposition des intervenants pour aider les
4.5
4.6
4.4.3
47
personnes. Dans un contexte de formation tout au long de la vie, le portfolio numérique, avec toutle potentiel d’exploitation qu’il représente, s’impose aujourd’hui comme un outil qui peuttransformer grandement la nature et l’envergure des services offerts à la population. Il estmaintenant possible de concevoir des services aux individus simplifiés, personnalisés, mieuxintégrés les uns aux autres et au sein des différents systèmes. On peut les imaginer davantageorientés vers les besoins des personnes et offerts en permanence. Cette transformation des pra-tiques repose cependant sur un changement de paradigme qui doit faire passer l’intérêt del’individu avant tout et encourager la poursuite d’un objectif commun afin de favoriser ledéveloppement personnel et professionnel des personnes.
C’est ici que les institutions du Québec se trouvent devant des choix qui auront un effet direct surles conditions d’implantation du portfolio numérique. Ces institutions pourraient décider de :
• s’engager formellement dans la promotion et le développement du portfolio numériqueau sein de leurs instances de manière à favoriser l’utilisation de cet outil et à mieux lefaire connaître auprès de leur public cible;
• développer les habiletés et les compétences des intervenants (enseignants, aidespédagogiques, conseillers en employabilité, conseillers en reconnaisance des acquis)pour l’utilisation optimale du portfolio numérique dans leur secteur d’activité afind’éviter que de mauvaises pratiques le confinent à un rôle d’outil de collecte etd’archivage de données ;
• favoriser une plus grande transparence des systèmes d’information : il s’agit ici dedécloisonner les systèmes gérés par différentes instances, d’éviter les dédoublementset de faciliter l’accès à des banques de données, des répertoires, etc. ;
• reconnaître la qualité de l’information fournie de façon virtuelle : l’utilisation duportfolio numérique va nécessairement engendrer une plus grande production et uneplus intense circulation de données numériques; l’actuelle façon de faire soulève desquestionnements et des préoccupations quant à la valeur et à l’authenticité desdocuments produits, ainsi qu’aux exigences auxquelles devraient répondre ces documents ;
• accepter que l’individu puisse détenir toute l’information à son sujet, dans la mesureoù cette information est utile et nécessaire pour mener à terme ses démarches de for-mation et d’employabilité. En ce moment, ce sont les institutions qui disposent desrenseignements sur les individus; avec l’implantation du portfolio numérique, il seraitenvisageable que ce soit les individus qui détiennent ceux qui les concernent.
48
La conception, la mise en place et l’implantation réussie d’unsystème de portfolios numériques représentent de nombreuxdéfis et enjeux. Dans différents pays, on effectue un travail variéet rigoureux sur les divers défis technologiques qu’ils posent. Etplus ce travail progressera, plus il sera facile de mettre en placedes systèmes de portfolios. Par contre, cette tâche demande unpositionnement clair par rapport aux enjeux technologiques debase : le niveau d’ouverture ou de fermeture des systèmes, leurdegré de centralisation ou de décentralisation, ainsi que lamobilité des données en fonction des besoins.
La circulation des données n’est cependant pas seulement liée àdes considérations techniques; des aspects sociaux et humainsentrent aussi en ligne de compte. Parmi eux, on note les questionsd’exclusion et le changement de paradigme que l’usage desportfolios numériques implique. Les réponses viendront avec letemps. Après tout, on ne fait que commencer à s’en servir !
RÉSUMÉ DE LA SECTION 4ENJEUX ET DÉFIS
49
QUELQUES CONSTAT S
L ’utilisation du portfolio numérique à des fins de développement et de gestion des
connaissances et des compétences est en plein essor. Aujourd’hui, nous avons pris le
virage vers une société du savoir et une culture numérique. L’apparition des portfolios
numériques est tout à fait cohérente avec ce virage. Nous avons recours aux technologies à
notre disposition pour mieux servir les citoyens – c’est le cas avec le gouvernement en ligne –
et, pour offrir un meilleur service aux citoyens apprenants, nous devrons nous servir des port-
folios numériques.
Dans son format traditionnel, le portfolio était déjà un outil apprécié et utile. Dans sa version
numérique, il est encore plus en mesure de satisfaire les besoins des individus dans une
société qui voit l’apprentissage comme un processus continu. Dans un contexte de développement
et de mise en valeur des connaissances et des compétences, de mobilité de la main-d’œuvre
et de responsabilisation des individus par rapport à leur développement personnel et professionnel,
le portfolio numérique est un outil appelé à être de plus en plus intégré dans notre système.
Nous avons vu que les initiatives ayant trait à des portfolios numériques se répandent dans les
divers milieux d’apprentissage et font de plus en plus partie des pratiques. Conséquemment,
il se dégage un besoin et un intérêt grandissants pour une approche plus concertée de laquelle
l’individu sortira grand gagnant.
Pour le comité, il est clair que le portfolio numérique s’affirme comme un outil pertinent
qui peut soutenir le citoyen apprenant dans son périple de vie. Il est particulièrement utile
afin de :
• mettre en valeur les réalisations de ce citoyen;
• faciliter ses apprentissages actuels;
• l’aider à se propulser vers l’avenir.
Les aspects technologiques et pédagogiques de l’utilisation des portfolios font l’objet de
recherches partout dans le monde pour mieux en connaître les impacts et en améliorer
l’usage. L’implantation de pratiques d’utilisation fluides des portfolios numériques n’est
pas sans défi. De multiples enjeux technologiques tournent autour des portfolios numé-
riques : de la mobilité et de l’archivage des données aux questions d’accès, de contrôle et
de confiance concernant la circulation de ces données. Les avancées de la communauté
internationale sur ces questions sont grandes, mais c’est à chacun ou à chaque système de se
les approprier et de les appliquer. Il ne faut pas oublier non plus que tous les utilisateurs de
UNE VISION ET QUELQUES RECOMMANDAT I O N S
55.1
50
portfolios numériques auront besoin d’un accès à l’équipement et de compétences pour se servir de
leur environnement numérique. Le défi du changement où l’apprenant prendra son processus
d’apprentissage en charge, et ce, en permanence, est un défi de société qui touche les pratiques
d’utilisation du portfolio numérique. Le meilleur système pour l’utilisateur devra être intégré et
synergique; dans ce sens, les institutions des différents milieux devront coopérer et collaborer.
URGENCE DE SE DONNER UNE VISION
C es différents enjeux et défis associés aux portfolios numériques justifient qu’une
société se donne une vision à partir de laquelle des actions pourront être définies afin
d’accompagner leur implantation. EIFEL et Europortfio, en Europe, se sont fixé
comme objectif que chaque citoyen européen ait son portfolio numérique pour 2010, et son
organisme cousin, LIFIA, a un but similaire pour les Amériques. Plus concrètement, certaines
sociétés, comme le Royaume-Uni et la Colombie Britannique, se sont dotées de politiques officielles
visant à encourager fortement l’utilisation du portfolio selon un échéancier déterminé. Outre
les politiques, il existe d’autres approches : mettre en place des services communs à partir des
analyses systématiques des organisations qui ont un intérêt dans les portfolios numériques ou
bien documenter l’usage qui en est fait à partir des individus qui les utilisent.
Au Québec, aucune politique ou orientation de ce type n’a encore été prise pour favoriser
l’usage du portfolio numérique. Pourtant, les initiatives se multiplient dans différents milieux,
mais d’une manière non concertée.
En même temps, notre société est en train de réaliser le plan d’action de sa Politique gouverne -
mentale d’éducation des adultes et de formation continue et encourage des approches
d’apprentissage qui responsabilisent les apprenants dans tous les apprentissages qu’ils font et
qu’ils voudront faire dans leur vie. La table est déjà mise pour qu’un outil comme le portfolio
numérique occupe un rôle clé dans la synergie nécessaire à la réalisation des objectifs que nous
nous sommes réellement fixés. Nous pensons qu’il est primordial que toutes les instances
intéressées à ce domaine mettent l’épaule à la roue pour définir une vision et l’adopter afin que
les portfolios numériques puissent mieux répondre aux besoins de tous au Québec.
Sans intervention de la part du gouvernement, les initiatives décupleront, indépendantes les
unes des autres. Le citoyen apprenant aura sans doute un portfolio numérique d’ici quelques
années. Il est même fort probable qu’il en ait plus d’un, c’est-à-dire qu’il pourrait en détenir u n
pour chacun des organismes avec lesquels il transige, voire pour différentes activités à l’int é r i e u r
d’un même organisme.
Le portfolio numérique offre un plus grand potentiel de valorisation et d’organisation des
apprentissages s’il est abordé comme un projet de société et, en ce sens, il importe de se donner
une vision. Nous affirmons que cette vision doit être fondée sur le principe d’un portfolio
numérique pour chaque citoyen pour la vie.
5.2
51
RECOMMANDATIONS
V oici quelques recommandations afin que le Québec s’oriente vers une utilisation plusefficace des portfolios numériques :
• Autoriser et soutenir les expérimentations ou les projets pilotes dans différentschamps d’intérêt.
• Mettre sur pied un groupe-conseil pour soutenir une réflexion prospective etfavoriser le développement du portfolio numérique dans une perspective d’appren-tissage tout au long de la vie. La composition de ce groupe-conseil devrait être mul-tidisciplinaire et représentative de tous les milieux concernés.
• Encourager des études plus en profondeur des projets qui semblent prometteurs,comme le portfolio pour chaque citoyen du Pays de Galles.
• Encourager le partage des expériences et des avancées, de même que le développe-ment d’un vocabulaire commun.
• Répertorier les initiatives en cours au Québec et les partager dans un site public.
• Assurer la participation et la collaboration aux activités et événements d’ici etd’ailleurs.
• Établir une vision pour le Québec.
Le portfolio numérique est un projet de société qui, comme tout projet de société, mérite col-laboration et leadership.
5.3
53
RÉFÉRENCES
CHAPITRE 1 CONTEXTE ET MANDAT DE TRAVAILSites consultés le 17 juin 2005
Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue du Québec :www.meq.gouv.qc.ca/REFORME/formation_con/index.htmMédiagraphie
BOUDREAU, Christian. « À l’aube de la transformation profonde de l’État », Télescope, vol. 10, no 5,novembre 2001, p. 2. Disponible aussi par Internet à l’adresse :www.enap.uquebec.ca/documents-pdf/observatoire/telescope/Telv10n5egouvernement.pdf (Consultéle 17 juin 2005).
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC. Plan d’action en matière d’éducation des adultes et de for-mation continue, Montréal, Conseil supérieur de l’éducation, 2002, 40 p. Disponible aussi par Internetà l’adresse : www.meq.gouv.qc.ca/REFORME/formation_con/annexe2.htm (Consulté le 17 juin 2005).
CHAPITRE 2 DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUE ET DESCRIPTION DE SON UTILITÉSites consultés le 17 juin 2005
Politique d’évaluation des apprentissages : www.mels.gouv.qc.ca/lancement/PEA
2.1 CONCEPT TRADITIONNEL DU PORTFOLIO
Médiagraphie
BARRET, Hellen, Ph.D. International Society for Technology in Education au ePortfolio Forum qui a eu lieu àMontreal, 13-14 novembre, 2004.
EUROPEAN INSTITUTE FOR E-LEARNING (EIFEL). Europortfolio, [En ligne], 4 mars 2004. [www.eife-l.org/publica-tions/eportfolio] (Consulté le 17 juin 2005).
Le Petit Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert,1993, 2841 p.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. L’évaluation des apprentissages à l’éducation préscolaire et à l’enseignementprimaire : Cadre de référence, MEQ, 2002, 59 p. Disponible aussi par Internet à l’adresse :www.mels.gouv.qc.ca/DGFJ/de/pdf/cadreprescolprim.pdf (Consulté le 17 juin 2005).
VILLERS, Marie-Eva de. Multidictionnaire de la langue française, Montréal, Éditions Québec Amérique,1997, 1533 p. (Collection Langue et culture).
2.2 DÉFINITION DU PORTFOLIO NUMÉRIQUE
Médiagraphie
EUROPEAN INSTITUTE FOR E-LEARNING (EIFEL). Europortfolio, [En ligne], 4 mars 2004 [europortfolio.org](Consulté le 17 juin 2005).
2.4 PORTFOLIOS NUMÉRIQUES ET DIVERS PROCESSUS
Médiagraphie
BÉRUBÉ, Bernard, et Bruno POELLHUBER. Un référentiel de compétences techno pédagogiques, Regroupement des CollègesPERFORMA, 2005, 136 p. Disponible aussi par Internet à l’adresse : www.ntic.org/guider/referentiel.pdf (Consulté le 17 juin 2005).
54
GRAYSON, Hilary. E-learning and Assessing Vocational Competence, National Energy Services & Ben Elder, TheCollege of Estate Management, document présenté à la Conférence Eden 2005, juin 2005.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION. Politique d’évaluation des apprentissages, [En ligne], 2003.[www.mels.gouv.qc.ca/lancement/PEA] (Consulté le17 juin 2005).
CHAPITRE 3 SURVOL DES INITIATIVES EXISTANTES
3.1 SECTEUR DES JEUNES
Sites consultés le 17 juin 2005
Centre d’études sur l’apprentissage et la performance (CLSP) : doe.concordia.ca/cslp/ICT-ePortfolio.php
Commission scolaire de Saint-Hyacinthe : recit.cssh.qc.ca/portfolio/index.html
Commission scolaire Cœur-des-Vallées : www.cscv.qc.ca/pf
Commission scolaire des Chênes : www.csdeschenes.qc.ca/snaps/portfoliopresco.htm
Commission scolaire des Premières-Seigneuries : recit.csdps.qc.ca/portfolio/portfolio.htm
District scolaire Bristol-Warren (Rhode Island) : www2.bw.k12.ri.us/education/components/scrapbook
Espaces numériques de travail (ENT) :www.fing.org/jsp/fiche_actualite.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=1120206141147&LANGUE=0&RH=ENT#01
European Schoolnet : www.eun.org/eun.org2/eun/en/Insight_SchoolPractice/content.cfm?ov=34015&lang=en
Institut St-Joseph : cyberportfolio.st-joseph.qc.ca
Institut St-Joseph : Portfolio numérique d’un élève : cyberportfolio.st-joseph.qc.ca/public/prinic
Mt. Edgecumbe High School (Alaska) : www.mehs.educ.state.ak.us/portfolios/portfolio.html
Pedagogical Development and Innovation Grant (PDIG) : www.qesnrecit.qc.ca/sca-dpp
QESN (Quebec English Schools Network). Le portfolio dans l’apprentissage www.qesnrecit.qc.ca/portfolio/index.html
QESN RÉCIT : www.qesnrecit.qc.ca/index.php
Société pour l’apprentissage à vie (SAVIE) : www.savie.qc.ca/savie2005
Médiagraphie
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC. Plan d’action en matière d’éducation des adultes et de formationcontinue, Montréal, Conseil supérieur de l’éducation, 2002. 40 p. Disponible aussi par Internet à l’adresse :www.meq.gouv.qc.ca/REFORME/formation_con/annexe2.htm (Consulté le 17 juin 2005).
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC, DIRECTION DES RESSOURCES DIDACTIQUES. Portfolio sursupport numérique, [En ligne], mai 2002. www.meq.gouv.qc.ca/drd/tic/pdf/portfolio.pdf (Consulté le 17 juin2005).
MINISTRY OF EDUCATION, Graduation Portfolio for Education Community, [En ligne], 2001.[www.bced.gov.bc.ca/graduation/portfolio/welcome.htm] (Consulté le 17 juin 2005).
3.2 FORMATION POSTSECONDAIRE
Sites consultés le 17 juin 2005
AAHE : www.aahe.org/electronicportfolios
American Association of Higher Education (AAHE), Portfolio Clearing House : ctl.du.edu/portfolioclearinghouse
Athabasca University (Alaska) : prior-learning.athabascau.ca/PLA/html/portfolio.html
55
City of Nottingham Passport : www.cityofnottinghampassport.com
Collège de Rimouski : www.portfolio.imq.qc.ca/projet.html
Consortium de Connecticut : www.eportfolio.org/
Educause : www.educause.edu
e-Portfolios : www.educause.edu/E%2DPortfolios/5524
Europass : europass.cedefop.eu.int/
Managed Environments for Portfolio-based Reflective Learning : www.eportfolios.ac.uk
National University (Singapour) : self.nus.edu.sg
Nova Scotia Community College : www.nscc.ns.ca
PennState University : www.eportfolio.org/index.cfm?e=5
Queensland University of Technology (Australie) : www.studentportfolio.qut.edu.au
Schéma des portfolios de Penn State University : portfolio.psu.edu/about/index.html
Supplément au diplôme (SD) : www.europa.eu.int/comm/education/policies/rec_qual/recognition/diploma_fr.html
Université de la Colombie-Britannique :www.elearning.ubc.ca/home/index.cfm?menuClicked=4%2F&p=main/dsp_eport_index.cfm
Université d’Hawaii (Manoa), ePortfolios : etec.hawaii.edu/modules/eport
Université McGill : www.mcgill.ca/ims/courseware/evaluation
Université du Minnesota : portfolio.umn.edu/portfolio/index.jsp
Université de Montréal : www.cefes.umontreal.ca
Université de Waterloo : eportfolio.uwaterloo.ca
Zayed University (Émirats arabes unis) :www.planning.iupui.edu/conferences/national/National/2005/Handouts/HamiltonS/HamiltonS1.doc
Médiagraphie
EUROPA – ÉDUCATION ET FORMATION. General Information, Supplément au diplôme, [En ligne], mis à jour le 3 mai 2005.[europa.eu.int/comm/education/policies/rec_qual/recognition/diploma_fr.html] (Consulté le 17 juin 2005).
EUROPASS. Europass-Mobilité France, [En ligne], mis à jour le 30 juin 2005. [www.europass-france.org] (Consulté le 26 février 2006).
Quality Assurance Agency of Higher Education (Royaume-Uni). Guidelines for HE Progress Files, [En ligne], 2001.[www.qaa.ac.uk/academicinfrastructure/progressFiles/guidelines/progfile2001.asp] (Consulté le 17 juin 2005).
SURF. Electronic portfolios in the Netherlands, [En ligne], décembre 2004.[www.surf.nl/en/download/Electronic_Portfolio_Netherlands.pdf] (Consulté le17 juin 2005).
3.3 FORMATION CONTINUE ET RECONNAISSANCE DES ACQUIS
Sites consultés le 17 juin 2005
(The) Association of Language Testers in Europe (ALTE) : www.alte.org
Campus Canada : campuscanada.ca/new/index.php?t=7&lang=f
Centre for international portfolio development : www.nottingham.ac.uk/eportfolio/ePortfolios.html
56
EAQUALS : www.eaquals.org
European Certificate of Basic Skills (EUCEBS) : www.eucebs.org
Inforoute de la formation professionnelle et technique, portfolio de reconnaissance des acquis et des compétences :www2.inforoutefpt.org/rda
Portfolio Evaluation in Life long Learning improving Employability of Adult learners (PELLEA) www.pellea.org
Portfolio européen des langues ou Epel : culture2.coe.int/portfolio/inc.asp?L=F&M=$t/208-1-0-1/main_pages/welcomef.html
Projet KEYPAL : new.eife-l.org/activities/projects/keypal
Projet OSMOSYS : new.eife-l.org/activities/projects/osmosys
Médiagraphie
CONSEIL DE L’EUROPE. Le portfolio européen des langues – Bienvenue, [En ligne], s. d. [culture2.coe.int/portfolio](Consulté le 17 juin 2005).
EAQUALS. Le portfolio électronique de Eaquals-Alte, [En ligne], 2006. [www.eaquals.org/portfolio/fr.asp](Consulté le 27 février 2006.)
PELLEA. Survey and Inventory of Present Portfolio Use in Education Especially in the IT Sector, A SurveyReport, CSCS Publishing, 2004, 134 p. Peut être téléchargé à l’adresse : www.pellea.org (Consulté le 17 juin2005).
3.4 EMPLOI ET RESSOURCES HUMAINES
Sites consultés le 17 juin 2005
Campus Canada : campusconnection.ca
Dalhousie University : writingcentre.dal.ca/writec_6241.html
Emploi Québec : emploiquebec.net/francais/index.htm
Florida State University : www.carrer.fsu.edu
Indiana@work : www.in.gov/dwd/inatwork/index.htm
Professional and career development - teachers' online support tool : www.teachernet.gov.uk/professionaldevelopment
Référentiel commun de compétences pour la formation professionnelle : peco.francophoniefpt.org/nou-velle_detail.asp?nouvelle_id=198
Retail Detail : www.retailacademy.org
(The) Royal College of Nurses : www.rcn.org.uk
TeacherNet : www.teachernet.gov.uk
Médiagraphie
FORD, David, et autres. Integrating an ePortfolio Within a University and the Wider Community, 2004, 9 p.Peut être téléchargé à l’adresse : www.nottingham.ac.uk/e-portfolio/keydocuments/LaRochellePaper.doc.(Consulté le 17 juin 2005).
Kathryn CHANG BARKER, présentation Human Capital Accounting - Managing Learning in the Workplace livréau LIFIA ePortfolio Working Forum, du 13-14 novembre 2004 à Montréal.
JOBBOOM FORMATION. « Le portfolio : un passeport vers l’emploi », Jobboom Formation - Info Formation, [En ligne],1996. [formation.jobboom.com/conseils/jobboom_formation/theme09_mai04F.html] (Consulté le 17 juin 2005).
57
3.5 FORMATION EN LIGNE
Sites consultés le 17 juin 2005
Blackboard : www.blackboard.com/corp/objects/images/quicktutorials/eportfolios.swf
Collaba : www.collaba.ca
dotFolio : dotfolio.org
Plate-forme .LRN : dotlrn.org
SAMIE-DPS : www.savie.qc.ca/Savie2005
SOFAD (Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec) : eduSOFAD.com
WebCt : www.webct.com
Médiagraphie
ALLEN, I. Elain, PH.D, et autres. Entering the Mainstream: The Quality and Extent of Online Education in the United States,2003 et 2004, 9 p. Peut être téléchargé à l’adresse : www.sloan-c.org/resources/survey04a.asp (Consulté le 15 juin 2006).
Department for Education and Skills. E- Strategy (UK). Harnessing Technology Transforming Learning andChildrens’ Services, p. 23-23, 2005. Peut être téléchargé à l’adresse : www.dfes.gov.uk/publications/e-strategy(Consulté le 17 juin 2005).
European ODL Liaison Committee. Distance Learning and eLearning in European Policy and Practice : TheVision and the Reality, Policy Paper approved by the Member Networks, 17 Novembre 2004. Disponible aussipar Internet à l’adresse : www.odl-liaison.org/pages.php?PN=policy-paper_2004 (Consulté le 17 juin 2005).
STEPHENSON, John. Learner Managed Learning: An Emerging Pedagogy for Online Learning, Article deprésentation à la conférence BECTA, novembre 2001.
WEBCT. WebcT Announces Portfolio Design Partner Initiatives, [En ligne], s. d.[www.webct.com/service/ViewContent?contentID=26549798] (Consulté le 17 juin 2005).
3.6 DÉVELOPPEMENT ORGANISATIONNEL OU ÉCONOMIQUE
Sites consultés le 17 juin 2005
Europortfolio : www.europortfolio.org/
LIFIA : www.lifia.ca/
Ville de Bromont : www.bromont.net
Médiagraphie
EIFEL. eLearning Regions and Cities 2005, [En ligne], mis à jour le 15 mars 2005.[www.eife-l.org/publications/lt] (Consulté le 17 juin 2005).
EIFEL. Europortfolio, [En ligne], 4 mars 2004. [www.eife-l.org/publications/eportfolio] (Consulté le 17 juin 2005).
3.7 UN PORTFOLIO POUR CHAQUE INDIVIDU TOUT AU LONG DE SA VIE
Sites consultés le 17 juin 2005Careers Wales : www.careerswales.comMinnesota, U.S.A, eFolio : www.efoliominnesota.com
58
Médiagraphie
ALT-SURF. ePorfolio and Digital Repositories, ALT-SURF Seminar, 22-23 avril 2004, Edinburgh, UK. Peut êtretéléchargé à l’adresse : www.surf.nl/en/publicaties/index2.php?oid=30 (Consulté le 17 juin 2005).
CAREERS WALES ASSOCIATION. Careers Wales Online, [En ligne] 2004, [www.careerswales.com] (Consulté le 17 juin 2005).
COHN Ellen R., et Bernard J. HIBBITTS. « Beyond the Electronic Portfolio : A Lifetime Personal Web Space»,Educause Quarterly, no 4, [En ligne], 2004. [www.educause.edu/apps/eq/eqm04/eqm0441.asp?bhcp=1](Consulté le 17 juin 2005).
EUROPEAN ODL LIAISON COMMITTEE. Distance Learning and eLearning in European Policy andPractice : The Vision and the Reality, Policy Paper approved by the Member Networks, [En ligne], 17november 2004. [www.odl-liaison.org/pages.php?PN=policy-paper_2004] (Consulté le 17 juin 2005).
OCDE. De la formation initiale à la vie active : faciliter les transitions, Éditions OCDE, 2000, 216 pages.
CHAPITRE 4 ENJEUX ET DÉFIS
4.2 STANDARDS : ÉTAT DE LA SITUATION
Sites consultés le 17 juin 2005
Centre for Educational Technology Interoperability Standards (CETIS) : www.cetis.ac.uk
ePplugfest : www.eife-l.org/portfolio/ep2005/plugfest
IMS ePortfolio : www.imsglobal.org/ep
IMS Rubrics : www.imsglobal.org/ep/epv1p0/imsrubric_specv1p0.html
IMS Reuseable Definition of Competency or Educational Objective (RDCEO) : www.imsglobal.org/competencies
Educause Learning Initiative (ELI) : www.educause.edu/nlii
Electronic Portfolio Consortium : www.eportconsortium.org
hr-xml : www.hr-xml.org
International Research on Permanent Authentic Records in Electronic Systems : (InterPARES) www.interpares.org
Joint Information Systems Committee : www.jisc.ac.uk
Managed Learning Environments (MLEs) for Lifelong Learning : www.jisc.ac.uk/index.cfm?name=mle_overview
Standards ISO : jtc1sc36.org/doc/N1001-N1050.html
Technology Enhanced Learning Conformance – European Requirements and Testing (TELCERT) : www.opengroup.org/telcert
UK Lifelong Learner Information Profile : www.imsglobal.org/pressreleases/pr031006.cfm
x-html : www.w3.org
Médiagraphie
CATAALLIANCE. Cyber Security At the Top of CATA’s Business Agenda, [En ligne], s. d.[www.cata.ca/Resource_Centres/CyberSecurity] (Consulté le 17 juin 2005).
COMMISSARIAT À LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE DU CANADA. Centre des ressources, [En ligne], octo-bre 2005 [www.privcom.gc.ca/information/ar/200405/2004_pipeda_f.asp#008] (Consulté le 20 février2006).
EIFEL. ePlugFest Programme 2005, [En ligne], 3 mai 2005. [www.eife-l.org/publications/eportfolio/proceed-ings/ep2005/] (Consulté 17 juin 2005).
59
FRAMEWORK SOLUTION. What is the Europa Diploma Supplement? [En ligne], septembre 2005.[www.framework.ie] (Consulté le 27 février 2006).
IMS GLOBAL LEARNING CONSORTIUM, INC. The Portfolio Advantage, [En ligne], s. d.[www.imsglobal.org/ep/eportfoliobrochure.pdf] (Consulté le 17 juin 2005).
IMS GLOBAL LEARNING CONSORTIUM, INC. IMS Portfolio Specification, [En ligne], s. d.[www.imsglobal.org/ep] (Consulté le 17 juin 2005).
LOUGHEED, P., et autres. Securing Electronic Portfolios, ePortfolio, Conference Paper, 2004.
4.3 OUTILS : ÉTAT DE LA SITUATION
Sites consultés le 17 juin 2005
File Pass : www.jisc.ac.uk/index.cfm?name=filepass
Manchester Self-directed Learning and ePortfolios, : www.jisc.ac.uk/index.cfm?name=mansle
Personal Development Planning for Lifelong Learning : www.jisc.ac.uk/index.cfm?name=pdp4lifeMédiagraphie
RICHARDSON, Helen. C., et Rob WARD. The Centre for Recording Achievement, Royaume-Uni, 30 mars2005, 63 p. Peut être téléchargé à l’adresse : www.jisc.ac.uk//uploaded_documents/epfr.doc
Helen BARRETT. My “Online Portfolio Adventure” [En ligne], 2004 [electronicportfolios.org/myportfolio/ver-sions.html] (Consulté le 17 juin 2005).
FutureEd. Consumer Guide to ePortfolio Tools and Services, [En ligne], 2004.[www.lifia.ca/ConsumerGuide_040511.pdf] (Consulté le 17 juin 2005].
E-LEARNING FRAMEWORK. Welcome to the e-Learning Framework Site. [En ligne] 2004. [www.elframe-work.org] (Consulté le 17 juin 2005).
4.4 PROTECTION DES DONNÉES PRIVÉES
Médiagraphie
ABRAN, France, et autres. Le guide des droits sur Internet, [En ligne] 2004. [www.droitsurinternet.ca](Consulté le 17 juin 2005).
MINISTÈRE DE L’ÉDUCTION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE(France). Éducnet : nouvelles technologies de l’information et de la communication pour l’éducation,[En ligne], 2005. [www.educnet.education.fr] (Consulté le 15 juin 2005).
TRUDEL, Pierre, et France ABRAN. Guides pour gérer les aspects juridiques d’Internet (en milieu scolaire),Université de Montréal, 2004 [En ligne], 2004. [www.crdp.umontreal.ca/guides] (Consulté le 17 juin 2005).
4.5 PRÉOCCUPATIONS D’EXCLUSION SOCIALE
Médiagraphie
Centre francophone d’information des organisations (CEFRIO). NETendances 2004 : Utilisation d’Internet
au Québec, février 2005, 59 p. Peut être téléchargé à l’adresse : www.cefrio.qc.ca/rapports/rapport_abrege_netendances2004.pdf