L’enseignement supérieur en Afrique: problématique des réformes
Mamadou Ndoye, avril 2004
Le temps des réformes : 1980 - 2000
Royaume-Uni Pays-Bas Australie Afrique du Sud Chili
Les objectifs de la réforme :
Différenciation institutionnelleet / ou spécialisation
Diversification financière
Efficacité
1. Différenciation / Spécialisation
ÉTABLISSEMENTS PUBLICS universités de recherche universités d’enseignement instituts polytechniques instituts professionnels / techniques établissements post-secondaires enseignement à distance /
apprentissage libre
Différenciation (suite)
ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS
universités
instituts polytechniques
instituts techniques
enseignement à distance
Part des inscriptionsdans l’enseignement supérieur privé
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Phillipines
Corée
Japon
Indonésie
Inde
Brésil
Pays-Bas
Jordanie
Chili
Portugal
États-Unis
Thaïlande
Mexique
Venezuela
Malaisie
Italie
Kenya
Suède
Les établissements privésse développent rapidement...
Afrique subsaharienne :de 30 en 1990 à plus de 60 en 1999.
Indonésie :de 344 en 1980 à 1 035 en 1994.
2. Diversification financière (approches commerciales)
location des installations stages de courte durée formations sous-traitées publicité sur les campus parrainage par des entreprises enseignement à distance perception de droits de scolarité
complets pour les étudiants étrangers
Diversification financière (suite) droits de scolarité partiels pour les
étudiants du pays recherche ; transfert de technologie pépinière d’entreprises vente de biens et de services activités de conseil investissement des provisions ;
dotations gestion de conférences
Enseignement gratuitou payant...
Gratuité Norvège Allemagne Mexique Ghana Brésil Argentine Hongrie
Droits de scolarité Japon Australie Chine Chili Vietnam Afrique du Sud Portugal (minimes)
Recettes provenant des droits de scolarité, en % des dépenses de fonctionnement
de l’enseignement supérieur
Corée 46.2
Jordanie 41.0
Japon 30.1
États-Unis 25.3
Australie 20.2
Turquie 14.7
Indonésie 12.6
Chine 8.4
France 1.3
Nos étudiants ne peuvent pas acquitter des droits de scolarité…
VIETNAM : alors que le revenu par habitant est d’à peine 250 USD, le système d’enseignement supérieur fonctionne avec des droits de scolarité de 40 à 50 USD, ce qui lui permet de couvrir 19 % de ses dépenses.
CHINE : dans plusieurs grandes universités, les droits de scolarité représentent 40 % des revenus.
L’existence de droits de scolarité est davantage fonction de facteurs géographiques que de raisons économiques :
Les pays qui arrivent à couvrir au moins 10 % de leurs dépenses sont à part quasi égale des pays à faible revenu (13 %), à revenu moyen (17 %) et à revenu élevé (15 %).
L’Afrique, le Proche-Orient et l’Europe de l’Est sont les régions les moins efficaces en termes de couverture des dépenses, à l’inverse de l’Asie et de l’Amérique latine.
Les « bons élèves » ROYAUME-UNI
Université de Warwick :91.3 millions de livres de recettes en 1998, soit 61 % de ses ressources totales.
Université Cranfield :83 % de son budget de fonctionnement sont assurés par des activités génératrices de revenus.
Les « bons élèves »
AUSTRALIE
Université d’Australie méridionale :
« Dans chaque faculté, des ‘directeurs commerciaux’ jouent un rôle essentiel : ils instaurent des réseaux de clientèle, nouent des relations avec les industriels et collectent des ressources auprès du secteur privé. »
Les « bons élèves »
OUGANDA
Université de Makerere :
« Entre 1995 et 1999, la part des ressources générées par des activités lucratives est passée de 17 % à 31 %. »
« L’État ne peut pas espérer être l’unique, ni même la principale, source de financement de l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur. »
UNESCO, 1998
« Les établissements publics vont être amenés à couvrir une partie de leurs dépenses de fonctionnement avec des fonds non publics, à hauteur de 30 % (niveau indicatif). »
Banque mondiale, 1994
« …les établissements d’enseignement supérieur sont tenus de générer 10 % de leurs ressources avec des activités lucratives. »
Le gouvernement norvégien
« On constate que les établissements d’enseignement supérieur, dans les pays développés comme dans les pays en développement, prennent des dispositions pour faire évoluer leur culture institutionnelle et introduire les activités lucratives au cœur de leur mission. »
Association des universités du Commonwealth, 1999
Alors,c’est la révolution ?
3. Efficacité
Augmenter la quantité de ressources disponibles en réduisant les coûts unitaires.
Comment ?
Comment ?
Augmenter l’efficacité taux d’abandon taux de redoublement taux d’achèvement
Systèmes informatisés de gestion de l’information (SGI)
administration financière gestion du personnel dossiers étudiants bibliothèques achats impression / publications
Gestion des ressources
eau électricité exploitation de l’espace
Méthodes de financement / critères d’allocation
Recourir à des incitations explicites pour encourager les établissements à mieux utiliser leurs ressources.
Différents systèmes d’allocation
Budgets négociés Budgets basés sur les intrants Budgets basés sur les résultats Budgets basés sur la qualité
Systèmes budgétaires : quelques exemples
NÉGOCIATION INTRANTS RÉSULTATS QUALITÉ
Argentine Canada Danemark Chili
Grèce Chine Finlande
Inde France Israël
Italie Japon Pays-Bas
Jordanie Nigeria Australie
Pakistan Suède
Philippines Royaume-Uni
La budgétisation basée sur les intrants est financièrement risquée
SOLUTION : définir un niveau de coût unitaire pour une norme minimale acceptable et fixer un quota d’étudiants pouvant être pris en charge par le budget de l’État. Les autres étudiants devront acquitter des droits d’inscription.
EXEMPLES : Chine, Europe de l’Est, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Vietnam
Allocations par dotation forfaitaire
Encourager l’initiative, l’innovation, la réactivité et la responsabilité.
EXEMPLES :
Australie, Belgique, Chine, Danemark,
Espagne, Thaïlande, Pays-Bas,
Royaume-Uni, Suède
Autres mécanismes propices à une efficacité accrue :
fusions (Australie, Chine, Pays-Bas, Vietnam)
placement anticipé à partir des écoles secondaires, des établissements post-secondaires, etc.
conseils aux étudiants (informations sur le marché)
Perspectives...
Commentaire d’un entrepreneur :
« Vous travaillez dans un secteur qui pèse des centaines de milliards de dollars mais votre réputation est désastreuse : faible productivité, fortes charges, mauvaise gestion et retard technologique. Vous allez finir comme le secteur de la santé : mal géré et non lucratif, il a été absorbé par le secteur commercial. »
Quelles perspectives ? Un enseignement supérieur
à but lucratifuniversités d’entrepriseuniversités virtuellesservices d’apprentissage tout
au long de la vie
Quelles perspectives ?
Un marché international de l’enseignement supérieur.
Franchises Enseignement à distance
mondialisé Contrats pour le développement
des ressources humaines Didacticiels
Quelles perspectives ?
Des investissements éducatifs gérés.
droits de scolarité pré-payés affectation des retraites à
l’éducation crédits d’impôts pour l’éducation primes salariales à l’éducation
Quelles perspectives ?
Des partenariats éducatifs et commerciaux (edu-business)
activités ludo-éducatives information / éducation télématique classes virtuelles
CONTENU
CONCEPTION
DÉLIVRANCE
ASSISTANCE
ASSISTANCE
Quelles perspectives ?
Convergence accrue entre les organisations productrices de savoir
maisons d’édition réseaux de télévision universités bibliothèques et musées instituts de sondage
Quelles perspectives ?
Les fonds publics serviront de plus en plus à financer l’accès des étudiants pauvres :
cartes de crédit / de paiement offres de crédit à la
consommation
Quelques pistes de réflexion : il n’existe pas de solution unique à la
question du financement de l’enseignement supérieur, bien au contraire.
l’élaboration de politiques pour le financement de l’enseignement supérieur est une question autant politique que technique.
il faudra désormais compter avec l’enseignement supérieur à but lucratif, futur grand acteur du secteur.
Fin
Merci de votre attention !
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