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NO 19/2015, 15 MAI 2015 ÉDITION FRANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
AU PAYS DES ANCÊTRESLes footballeurs européens dans les sélections africaines
ÉRIC ABIDAL ENGAGEMENT
POUR LES MALADES
SEPP BLATTER LE FOOTBALL ET LA FIFA
SONT DES PACIFICATEURS
CANADA 2015 LE CHAMPION DU MONDE
JAPONAIS ENCORE PLUS FORT
L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L
Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
The FIFA Weekly Magazine AppLe FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette.http://www.fifa.com/mobile
6 L’appel du pays
Leurs parents viennent d’Algérie, du Ghana ou du Cameroun ; ils ont grandi en France, en Angleterre ou au Portugal. L’article de Mark Gleeson nous en dit plus sur le dilemme de ces footballeurs binationaux.
15 Jordanie Al Wehdat a défendu son titre de champion avec succès. L’entraîneur Abdullah Abu Zema est considéré comme le garant de cette réussite et l’instigateur d’un nouvel état d’esprit dans le football jordanien.
19 Sepp Blatter Avant sa rencontre avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas, le Président de la FIFA rappelle que “la paix doit être instituée, elle ne vient pas d’elle-même”.
37 “Le dieu du football s’est chargé du reste” Marco Etcheverry a inscrit contre le Brésil le but le plus important de sa carrière, qui a ouvert à la Bolivie les portes de la Coupe du Monde 1994.
2 2 Lily Parr L’Anglaise a découvert le football en 1919 et s’est rapidement imposée comme une figure symbolique du sport féminin.
Au pays des ancêtresL’illustration de la couverture met à l’honneur les joueurs Antar Yahia (Algérie), Eric Maxim Choupo-Moting (Cameroun) et Frédéric Kanouté (Mali).
Mario Wagner (illustration)
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Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
14 Ghana La phase retour débute, après deux semaines de trêve. (En image: Martin Antwi)
16 Éric Abidal Dans un entretien, le Français évoque Messi, sa famille et les qualités d’un latéral moderne.
30 Norio Sasaki Le sélectionneur japonais veut défendre le titre mondial conquis par ses joueuses en Allemagne.
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À D É C O U V E R T
Qu’est-ce que la nouveauté dans le football ? Ce sont par exemple de nouveaux styles et de nouveaux systèmes, que notre sport favori découvre régulièrement. Ces nouveautés ne sont toutefois pas déve-
loppées, apprivoisées et diffusées que sur le seul rectangle vert. Depuis longtemps déjà, elles ont trouvé le chemin des centres de formation, des stages d’entraînement, des championnats et des tournois en tous genres.
Chaque jour, la FIFA investit 600 000 dollars dans le football. Partout dans le monde, les 209 associations membres reçoivent ainsi le soutien nécessaire au développement de leurs infrastructures et de leur savoir-faire, pour le bien du beau jeu.
Les joueurs, eux aussi, recherchent souvent la nouveauté. Les raisons qui poussent un footballeur né et formé en Europe à partir à la recherche de ses racines et à défendre les couleurs du pays de ses ancêtres sont multiples. À partir de la page 6, notre collaborateur en Afrique du Sud, Mark Gleeson, retrace le parcours de plusieurs profes-sionnels de renom qui ont choisi de revêtir le maillot d’une sélection africaine plutôt que celui du pays de leur naissance. Å
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Nés en Europe, éligibles en Afrique : Nabil Fekir (France), Kevin-Prince Boateng (Ghana), Thievy Bifouma (Congo) et Sofiane Feghouli (Algérie, de g. à d.) ont fait leur choix.
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Retour aux
sourcesDe nombreux footballeurs
africains font admirer leur talent en Europe. Depuis quelques
années, des joueurs nés en Europe font le chemin inverse en
rejoignant des sélections africaines, comme nous l’explique Mark Gleeson.
Illustrations : Mario Wagner.
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C’était un but digne de van Basten. En frappant son extraor-dinaire reprise de volée dans un angle fermé, après avoir contourné la défense égyptienne, Antar Yahia ne s’est pas contenté de valider le billet de l’Algérie pour la Coupe du Monde 2010 ; il a aussi justifié les efforts consentis au plus haut niveau pour modifier les règles de sélection en équipes nationales.Au terme d’un barrage haletant à Khartoum, sur terrain neutre, les Fennecs ont fêté leur grand retour sur une scène mondiale qu’ils avaient désertée depuis 1986. En coulisse, les dirigeants algériens ont recueilli les fruits d’un travail entamé une décennie auparavant. En effet, l’Algérie a été
l’une des premières à réclamer une modification des statuts de la FIFA pour permettre à des joueurs capés dans les sélections de jeunes d’un pays d’en représenter un autre à l’âge adulte, sous réserve de posséder la double nationalité.
Cette évolution n’a pas seulement profité à l’équipe nationale algé-rienne. De nombreux autres pays africains ont également tiré parti de ce nouveau règlement pour renforcer leurs sélections.
L’Angola, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, le Congo, la Ré-publique Démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Togo et la Tunisie sont les 18 nations africaines qui, outre l’Algérie, ont déjà bénéficié des nouveaux statuts en appelant au moins un joueur qui n’aurait autrefois pas pu rejoindre leurs rangs.
Bifouma et Choupo-MotingLes exemples ne manquent pas. L’un des derniers en date n’est autre que l’ancien international français U-21 Thievy Bifouma, qui s’est engagé avec le Congo au mois d’août 2014. Né à Paris, l’attaquant n’a pas tardé à se faire remarquer au sein de sa nouvelle équipe, aus-si bien en raison de sa chevelure flamboyante que grâce à sa pointe de vitesse supersonique.
Il a ainsi notamment inscrit deux buts lors de la victoire (3:2) des Diables Rouges sur le terrain du Nigeria, champion d’Afrique en titre, dans les pré-liminaires de la Coupe d’Afrique des Nations. Sous son impulsion, les Congolais ont devancé à la sur-prise générale les Super Eagles dans la course à la qualification pour l’édition 2015.
Au mois de janvier en Guinée Équatoriale, Bifouma a encore trouvé le chemin des filets à trois reprises. Grâce à lui, le Congo a pu célébrer la deuxième accession de son histoire aux quarts de finale de l’épreuve continentale.
“Voilà un joueur qui a fait la différence pour nous, en apportant quelque chose de différent au sein de l’effectif”, constate Claude Le Roy, l’expérimenté sélectionneur français du Congo.
En quête d’un successeur à Samuel Eto’o, le Cameroun fonde désor-mais tous ses espoirs sur Eric Maxim Choupo-Moting. Vétéran de deux Coupes du Monde, le joueur natif de Hambourg a porté les couleurs de l’Allemagne chez les U-19 et les U-21.
Le buteur de Schalke 04 se sent prêt à assumer un rôle de premier plan en sélection à l’approche des qualifications pour Russie 2018.
“Après avoir représenté l’Allemagne en Espoirs, j’ai fait face à un gros changement en intégrant l’équipe du Cameroun.”
“J’ai découvert un autre état d’esprit. Heureusement, je parle aussi bien le français que l’allemand et la mentalité camerounaise ne m’était pas inconnue. Je dois dire en outre que mes nouveaux coéquipiers ont été très accueillants. Ils m’ont facilité la tâche. J’ai tout de suite eu le sentiment de faire partie de l’équipe. Encore une fois, j’avais la chance de bien connaître le Cameroun et ses habitants pour avoir visité le pays à plusieurs reprises avec mon père durant mon enfance.”
“Pour moi, le principal avantage était de me rapprocher du pays de mon père et de ma famille au Cameroun.”
“Sur le plan sportif, je suis évidemment fier d’avoir disputé deux Coupes du Monde et une Coupe d’Afrique avec les Lions Indomptables”, explique l’intéressé à FIFA Weekly.
Un autre pensionnaire de Bundesliga a fait le même choix. Pierre-Eme-rick Aubameyang (Borussia Dortmund) a disputé un match avec l’équipe de France U-21. À 26 ans, l’attaquant défend aujourd’hui les couleurs du Gabon, avec lequel il a disputé trois Coupes d’Afrique.
L’apport de ces joueurs issus de l’immigration profite toujours au football africain. Toutefois, celui-ci n’est pas le seul à bénéficier de cet afflux : l’Australie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l’Iran, la Jamaïque ou les États-Unis sont dans le même cas.
Avant 2003, les règles d’éligibilité étaient beaucoup plus rigides. Une fois qu’un joueur avait défendu les couleurs d’un pays en match officiel, même dans les catégories inférieures aux U-17, son destin était irrémédiablement lié à ce pays. Pour mesurer l’importance de ce règle-ment, il suffit de se souvenir du début de la carrière de Tim Cahill, né en Australie d’un père irlandais et d’une mère samoane.
En visite chez sa grand-mère sur le petit archi-pel du Pacifique, le jeune homme a reçu une invi-tation pour intégrer la sélection U-17 des Samoa à l’occasion d’un match de qualification pour la Coupe du Monde U-17. À 14 ans, le jeune Cahill n’avait sans nul doute pas conscience des consé-quences de sa décision.
Entré en jeu à huit minutes du terme, il était devenu sans le savoir Samoan à jamais. Quelques années plus tard, alors que sa carrière commen-çait à décoller, il lui a ainsi été impossible de répondre aux sollicitations de l’Australie, sa pa-
trie de naissance, ou de la République d’Irlande.Cahill n’avait plus le choix, du moins jusqu’à ce que les règles
changent. Cette décision malheureuse l’a privé d’une partie de sa car-rière internationale. Avant 2003, il n’existait aucun moyen de revenir sur un engagement pris.
La communauté algérienne en France avoisinerait aujourd’hui cinq millions d’individus. Ce groupe a longtemps été considéré comme un vaste réservoir de talents, dont le représentant le plus célèbre n’est autre que Zinedine Zidane.
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“J’ai fait face à un gros changement en intégrant l ’équipe
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Règlement d’application des Statuts III. Qualification en équipe représentative 8 Changement d’association
1.Si un joueur possède plusieurs nationalités, en reçoit une nouvelle ou est autorisé à jouer pour plusieurs équipes représentatives en raison desa nationalité, il peut, une seule fois, obtenir le droit de jouer en match international pour une autre association dont il a la nationalité, conformément aux conditions énumérées ci -après :
a) le joueur n’a pas encore disputé de match international “A” (intégralement ou partiellement) dans le cadre d’une compétition officielle pour l’association ont il relève jusqu’au moment de la demande, et il était déjà au bénéfice de la nationalité qu’il souhaite désormais représenter, au moment de sa première entrée en jeu (intégrale ou partielle) dans un match international d’une compétition officielle ;
b) il n’est pas autorisé à jouer pour sa nouvelle association dans toute compétition à laquelle il a déjà participé pour son ancienne association.
2. Si un joueur aligné par son association dans un match international conformément à l’art. 5, al. 2 perd définitive -ment la nationalité de ce pays sans son consentement ou contre sa volonté en raison d’une décision gouvernementale, il peut demander le droit de jouer pour une autre association dont il a ou a acquis la nationalité.
3. Un joueur ayant le droit de changer d’association confor-mément aux al. 1 et 2 ci -avant doit adresser une demande écrite et motivée au secrétariat général de la FIFA. La Commission du Statut du Joueur se prononcera sur la demande. La procédure se déroulera conformément au Règlement de la Commission du Statut du Joueur et de la Chambre de Résolution des Litiges. Dès l’instruction de la demande, le joueur n’est plus qualifié pour une équipe représentative jusqu’à ce que sa demande ait été traitée.
Le droit de choisirDe nombreux Français d’origine algérienne et détenteurs de la double nationalité ont eu l’occasion de fréquenter les sélections de jeunes des Bleus. Toutefois, rares sont ceux qui ont connu le succès de Zidane et qui ont eu la chance de représenter la France au plus haut niveau.
La plupart ont dû tirer un trait sur leur carrière internationale. Pour Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de foot-ball, la situation était devenue intolérable.
“Nous pensions qu’il était injuste que les joueurs d’origine africaine appelés au sein de sélections de jeunes européennes se voient définiti-vement fermer les portes du football international. Notre proposition visait à rendre leur liberté à ces footballeurs, en leur donnant le choix”, explique-t-il.
Souvent, les footballeurs d’origine étrangère étaient appelés très tôt par leurs pays de naissance. En France, les sélections de jeunes ont longtemps fait la part belle aux enfants de parents maghrébins ou, d’ordre général, africains. Les Néerlandais ont souvent puisé au sein des communautés marocaine ou cap-verdienne. Le Portugal a fait de
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Un champion, deux drapeaux La star de l’équipe de France Zinedine Zidane, lors d’un match amical en Algérie (2010).
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Au temps jadis Le derby de Yaoundé, au Cameroun, en 1971.
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même avec les footballeurs en provenance d’Angola ou du Mozambique.Raouraoua, membre du Comité Exécutif de la FIFA, a voulu mettre un
terme à cette situation. Sa proposition visant à permettre aux joueurs passés par les sélections de jeunes de représenter un autre pays, à condi-tion de posséder la double nationalité, d’en faire la demande officiellement à la FIFA et d’avoir moins de 21 ans a été acceptée au Congrès de Doha en 2003. La limite d’âge n’est entrée en vigueur que deux ans plus tard afin de permettre à de nombreux joueurs de bénéficier de la mesure. Depuis, celle-ci a été purement et simplement abandonnée (cf. case voisine).
Des joueurs comme Asmir Begović (Bosnie-Herzégovine), Thiago Motta (Italie), Jermaine Jones (États-Unis) ou Ashkan Dejagah (Iran) en ont depuis profité.
International français U-18, Antar Yahia est l’un des quatre pre-miers footballeurs à avoir obtenu la permission de changer de patrie, deux jours avant Noël.
Le 3 janvier 2004, le défenseur est devenu le tout premier joueur à bénéficier du nouveau règlement à l’occasion d’un match de l’équipe d’Al-gérie U-23 comptant pour les qualifications pour les Jeux Olympiques. Ce jour-là à Blida, il avait inscrit l’unique but du match contre le Ghana. Depuis, l’Algérie n’a jamais eu à regretter son choix.
Des centaines de bénéficiairesAu cours de la décennie écoulée, l’Algérie a ramené dans son giron 17 anciens internationaux français. Cet élargissement de son vivier s’est traduit par deux qualifications consécutives pour la Coupe du Monde.
Sans cette évolution des statuts, des footballeurs comme Yahia, Dja-mel Abdoun, Nadir Belhadj, Ryad Boudebouz ou Carl Medjani n’auraient pas pu participer à l’édition sud-africaine en 2010. Yacine Brahimi, So-fiane Feghouli, Faouzi Ghoulam et Saphir Taïder auraient quant à eux été privés de voyage au Brésil l’année dernière.
Des pays comme la France, le Portugal, les Pays-Bas ou la Grande-Bre-tagne, qui abritent tous d’importantes communautés africaines, sont désormais parcourus par des recruteurs en provenance de l’autre rive de la Méditerranée.
“Mes parents sont algériens, je suis né en banlieue parisienne mais la culture algérienne était très présente à la maison. C’est ce qui explique que la transition m’ait semblée si naturelle. Mais je suis aussi Français et j’ai profité des excellentes installations et de la formation qui existent en France”, reconnaît Feghouli, qui joue aujourd’hui à Valence.
“J’ai le sentiment de faire partie des deux sociétés. Mais le football m’a donné la possibilité de choisir… l’Algérie.”
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France U-18 (2003) Le capitaine Carl Medjani (en b. à g.) joue pour l’Algérie depuis 2010.
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Vingt centres pour l’AfriqueTout a commencé en 2005, avec un match de bienfaisance “Football for Hope” organisé au profit des victimes du tsunami qui avait frappé l’océan Indien. Depuis lors, le programme “Football for Hope” a grandi au point de devenir une ambi-tieuse initiative de développement social. Celle-ci est basée sur l’incroyable pou-voir du football et soutient un large éventail d’organisations communautaires du monde entier, qui travaillent avec le football pour générer un changement social.
La FIFA célèbre cette année le dixième anniversaire de sa principale initiative sociale. Depuis sa création, “Football for Hope” a financé quelque 450 programmes menés par 170 ONG dans 78 pays. En Afrique, 20 centres “Football for Hope” ont été construits en coopération avec des organisations locales pour leur offrir les infrastructures dont elles ont besoin afin de permettre aux jeunes de leurs com-munautés de bénéficier de leurs services. Au Brésil, la FIFA a sélectionné des ONG qui utilisent le football pour générer le changement social et fait passer de 5 à 27 le nombre d’organisations qu’elle soutient. Au cours des dix dernières années, la
FIFA a pu aider des centaines de communautés et des centaines de milliers de personnes dans le monde entier. Au total, 56 millions de dollars (US) ont été inves-tis par la FIFA dans ce programme qui s’attache à aider les jeunes – et ceux qui les entourent – à améliorer leurs conditions de vie et leurs perspectives d’avenir.
56 millions de dollars“Ces dix dernières années, “Football for Hope” a permis à la FIFA de collaborer à des projets concrets avec d’admirables organisations communautaires aux quatre coins du monde. Cela a montré à quel point le pouvoir et la popularité du football peuvent faire la différence lorsqu’il s’agit de traiter les maux dont notre société souffre le plus aujourd’hui”, s’est félicité Federico Addiechi, responsable du dépar-tement Développement durable de la FIFA.L’éducation sur la question du SIDA, la résolution de conflits, l’égalité des sexes, l’intégration sociale des personnes souffrant d’un handicap mental, la consolida-tion de la paix, le “leadership” des jeunes et les aptitudes à la vie quotidienne fi-gurent parmi les nombreux objectifs de développement social poursuivis.
En plus d’apporter des financements et des équipements aux projets, la FIFA
a utilisé la plateforme qu’est la Coupe du Monde pour organiser les festivals “Foot-ball for Hope”, qui réunissent les jeunes leaders de différentes communautés du monde entier afin qu’ils puissent échanger leurs meilleures pratiques, jouer au football et vivre ensemble la compétition.
116 projets pour 2015 et 2016Autre événement important de ce programme, le Forum “Football for Hope”, où les principaux professionnels du développement social discutent des questions liées à l’utilisation du football comme outil de développement. Le dernier forum a été organisé à Belo Horizonte, au Brésil, durant la Coupe des Confédérations 2013.
Pour 2015 et 2016, la FIFA s’est déjà engagée à soutenir 116 projets par le biais de “Football for Hope”, pour un total de 5,9 millions de dollars (US). Tous les
projets financés sont passés par un rigoureux processus de sélection dans lesquels les candidats devaient attester du caractère durable de leur initiative, garantissant ainsi que la FIFA ne soutiennent que des projets durables, fiables et bénéficiant véritablement aux communautés au sein desquelles ils sont menés. tfw
Il y a dix ans, la FIFA lançait ses premiers programmes “Football for Hope”. Ceux-ci ont rencontré un large succès partout dans le monde, et notamment en Afrique.
Regarder et appliquer Des enfants à Maseru (Lesotho).
En nocturne Entraînement au Mathare Football for Hope Centre de Nairobi (Kenya).
C’est parti ! Le Katutura Football for Hope Centre de Windhoek (Namibie).
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Parfois, la décision n’est pas facile à prendre. Les pressions sont importantes et de nombreux intérêts sont en jeu. Les hésitations du jeune prodige lyonnais Nabil Fekir ont récemment fait couler beaucoup d’encre en France. Mais dans la plupart des cas, un footballeur ne rechigne jamais à relancer sa carrière internationale quand l’occasion se présente.
Bien entendu, les sélectionneurs africains se frottent les mains. Kwesi Appiah, qui a dirigé le Ghana l’année dernière au Brésil, a parfois entretenu des relations difficiles avec Kevin-Prince Boateng ; avec le recul, il ne voit pourtant que des avantages à la pré-sence du milieu de terrain né en Allemagne.
“Il est toujours bon de pouvoir compter sur des joueurs d’expé-rience. Ils ont tout à fait leur place aux côtés des locaux car ils leur permettent de progresser.”
Entre fin 2003 et le mois de février de cette année, on recense 261 footballeurs et footballeuses qui ont ainsi changé de patrie, avec l’ac-cord de la FIFA.
Pour bon nombre d’entre eux, cette décision a été une plate-forme qui leur a permis d’accéder à un niveau qui se serait toujours refusé à eux autrement.
Renouer avec ses racinesFrédéric Kanouté a choisi de représenter le pays de son père, le Mali. Ce choix lui a valu de disputer trois Coupes d’Afrique des Nations. En 2007, il est devenu le premier (le seul à ce jour) Joueur Africain de l’Année né
en Europe. Son parcours remarquable lui vaut d’être considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands foot-balleurs de l’histoire du continent.
Compte tenu de son talent, l’ancien Lyonnais au-rait peut-être pu jouer pour la France. Il affirme pour-tant ne pas avoir de regrets, tant son périple sur les traces de ses racines s’est révélé riche en émotions et en expériences de toutes sortes.
Son bilan avec les Aigles s’établit à 23 buts en 39 matches. “En Afrique, le football de rue qui a pratiquement disparu en Europe est encore très présent. Le plaisir que l’on ressent à jouer m’a permis de prendre conscience de son potentiel. J’ai vécu de beaux moments avec le Mali.”
Ce qui était à l’origine une initiative purement africaine est devenu un phénomène mondial. En dehors de l’Afrique, 41 pays ont déjà eu re-cours à cette nouvelle règle pour se renforcer.
À cette liste, il faut évidemment ajouter Cahill. Si le règlement n’avait pas évolué, nous n’aurions jamais assisté au but d’anthologie inscrit par l’international australien face au Pays-Bas, l’été dernier à Porto Alegre. Å
Tout est bien qui finit bien Tim Cahill (à d.) marque pour l’Australie en Coupe du Monde 2014 (3:2 face aux Pays-Bas, le 18 juin à Porto Alegre).
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“J’ai vécu de beaux moments
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devait se voir retirer des points pour avoir réglé une amende en retard. Un tribunal a finalement annulé cette décision.
Mais ce retard de quatre mois n’a visiblement pas troublé le West African Football Acade-my (WAFA) Sporting Club, tout jeune promu. Dans un championnat très disputé, la WAFA occupe actuellement la deuxième place du classement avec 25 points récoltés en 15 matches. Après un démarrage en douceur, l’équipe a créé la sensation en enchaînant les succès à partir du mois de février.
Derrière la WAFA se cache l’équipe première d’une académie de football créée en 1999 par le Feyenoord Rotterdam. Cette structure propose une formation à la fois sportive et scolaire à de jeunes talents venus de toute l’Afrique occidentale. Avant cette saison, l’académie portait le nom de Feyenoord Academy et était basée à Gomoa-Fetteh. Depuis, elle a déménagé pour aller s’installer à Sogakope, plus près de la capitale Accra.
Uniques au Ghana, les nouveaux locaux, qui abritent pas moins de cinq terrains en
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Une académ ie v ient mettre son gra in de se l
Elio Stamm est journaliste indépendant et vit à Accra, au Ghana.
Après une trêve de deux semaines, la Premier League
ghanéenne entame ce week-end les matches retour. En jetant un œil au calendrier et au nombre de matches prévus en semaine, on pourra trouver le programme des cham-pionnats européens bien léger en comparai-son. À l’origine de cet emploi du temps très chargé pour les footballeurs, une affaire judiciaire qui a contraint la GFA, la fédéra-tion ghanéenne, à repousser à janvier le début du championnat prévu à l’origine en septembre. Reléguée, l’équipe de King Faisal Babes avait obtenu une injonction provi-soire, arguant que son concurrent direct
gazon synthétique, une salle de muscula-tion, une bibliothèque ainsi que des dor-toirs modernes pouvant accueillir 80 étu-diants, semblent avoir fait le plus grand bien à cette jeune équipe et à son capitaine Joseph Amoah. Mais pour l’entraîneur néer-landais John Killa, ce succès n’a rien de surprenant : “Mes gars sont très motivés car ils rêvent d’une sélection en équipe nationale.” Il se pourrait en effet que cer-tains d’entre eux réalisent ce rêve, comme le prouve le parcours de deux anciens pensionnaires : Christian Atsu (Everton) et Harrison Afful (Espérance Tunis) ont tous les deux eu la chance de porter les couleurs des Black Stars pendant la Coupe du Monde brésilienne de 2014 et la Coupe d’Afrique qui s’est déroulée cette année en Guinée Équatoriale. Å
L’équipe a créé la sensation
en enchaînant les succès en
février.
Unis dans un but commun Grâce à leurs performances, les joueurs de la WAFA espèrent attirer l’attention du sélectionneur national.
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Un 14e t it re pou r A l Wehdat
Mohammad Hussien rédige régulièrement des articles pour FIFA.com et vit à Amman, en Jordanie.
La 63e édition du champion-nat jordanien a connu un dénouement identique à celui de l’année dernière puisque le titre est encore une fois revenu à Al Weh-dat. Avec 14 sacres nationaux à son palmarès, le nouveau champion est ainsi devenu le deuxième club le plus titré du pays, encore loin cependant derrière Al Faysali, couronné à 32 reprises. “Ce fut une saison longue et difficile”, a déclaré l’entraîneur Abdullah Abu Zema. “Ce titre est dédié à tous les membres d’Al Wehdat et à nos nombreux supporters.”
Depuis quasiment le début de la saison, Al Wehdat a fait la course en tête sans jamais
se laisser détrôner de la première place du podium. En 22 rencontres, le tenant du titre a engrangé 48 points grâce à 14 victoires, six nuls et seulement deux défaites. Avec 39 buts inscrits et seulement dix buts encaissés, l’équipe possède à la fois la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat. Cette prestation lui a permis de pulvériser ses statistiques de l’année passée (46 points, 31 buts inscrits pour 12 buts encaissés, quatre défaites).
Ces chiffres éloquents sont la preuve que ce sacre est tout à fait mérité et que le hasard n’était pour rien dans les succès de la saison précédente. Ancienne star du club et ex- capitaine de la sélection jordanienne, l’en-traîneur Abdullah Abu Zema a réussi à communiquer à ses joueurs la combativité qui le caractérisait du temps où il jouait. Grâce à lui, une nouvelle mentalité a ainsi vu le jour dans le football local.
Lors des matches aller, Al Ramtha est apparu comme le concurrent le plus sérieux dans la course au titre mais le club n’a pas pu tenir le
rythme pendant la seconde moitié de la saison. Il s’est alors concentré sur la place de dauphin, synonyme de qualification pour la Coupe de l’AFC. Sauf qu’Al Jazira s’était fixé le même objectif.
Triple championne de Jordanie, cette forma-tion historique, dont le dernier grand succès national remonte toutefois à 1956, a finale-ment terminé sur la deuxième marche du podium après avoir dû l’année passée se contenter de la troisième place. Cette fois-ci, une victoire face Al Ramtha à trois journées de la fin du championnat lui a permis de décrocher le titre de vice-championne.
Mais la grande surprise de cette saison, c’est Al Ahli, l’un des quatre membres fondateurs du championnat jordanien créé en 1944 et troisième club le plus titré du pays avec huit couronnes domestiques. Après un séjour de trois ans en deuxième division, l’équipe a terminé à la cinquième place avec 30 points, un excellent résultat qui vient justifier les efforts entrepris pour relancer le club. Å
Attaque efficace Saleh Rateb (à d.), milieu de terrain d’Al Wehdat, conclut une action offensive face à Al Jazira.
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NomÉric-Sylvain Bilal AbidalDate et lieu de naissance11 septembre 1979, Lyon (France)PosteDéfenseurParcours de joueur1998–2000 Lyon Duchère A.S.2000–2002 AS Monaco2002–2004 Lille OSC2004–2006 Olympique Lyonnais2007–2013 FC Barcelone2013–2014 AS Monaco2014 OlympiakosPrincipaux succèsChampionnat de France 2005, 2006, 2007Championnat d’Espagne 2009, 2010, 2011, 2013Ligue des Champions 2009, 2011Coupe du Monde des Clubs 2009, 2011Équipe nationale67 sélections
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Éric Abidal, comment vivez-vous votre retraite ? Qu’avez-vous retrouvé ou redécouvert en arrêtant votre carrière ?
Éric Abidal : Au départ, j’étais quand même bien content de pouvoir jouer au foot et d’en faire mon métier. Maintenant que j’ai arrêté, je retrouve cette liberté que l’on n’a pas en étant joueur, cette tranquillité dans la vie quotidienne. Il y a moins de stress, moins d’énervement. Il y a plus de temps en famille, avec les enfants, des week-ends … bref, la vraie vie. C’est un avantage énorme d’avoir le choix de dire stop, et de ne pas arrêter par blessure ou autre chose. J’avais vraiment besoin d’arrêter pour me sentir épanoui.
Y a-t-il des choses qui vous manquent ?Oui et non. Mon métier était un sport
d’équipe, avec le partage au quotidien avec le staff et les joueurs. Ce côté me manque, parce qu’on crée des liens très forts et intenses pendant des années. Aujourd’hui, je le vis de manière différente quand je retourne dans les clubs pour revoir les uns et les autres. Il y a toujours autant de passion et d’amitié, même si on ne se voit plus au quotidien.
Vous avez créé une fondation de lutte contre le cancer. Quel est son objectif ?
Récolter de l’argent, financer les traite-ments, sensibiliser au don d’organes… Tout le monde n’a pas accès à la sécurité sociale et les médicaments coûtent cher. Nous voulons aider les enfants et les adolescents, et nous voulons aussi soutenir les familles en leur apportant un confort dans les hôpitaux avec un soutien psychologique et matériel.
Avec la retraite, on peut se retourner et faire un bilan de sa carrière. De quoi êtes-vous le plus fier ?
Ça ne concerne pas forcément ma carrière, mais ce que j’ai essayé de retranscrire sur le terrain, c’est l’éducation que j’ai reçue de mes parents. C’est ce qui m’a aidé à grandir et à m’adapter dans tous les clubs, dans des pays différents. Au final, c’est ça qui fait la
Éric Abidal, qui a raccroché les crampons en fin d’année dernière, est un miraculé. En 2011, alors qu’il était à l’apogée de sa carrière, il s’est en effet vu diagnostiquer une tumeur au foie
mais est néanmoins parvenu à retrouver les terrains après une greffe d’organe. Dans cet entretien, il se confie au sujet de sa famille, de Messi et du rôle du latéral moderne.
“Lahm est le meilleur défenseur”
personne, et rien d’autre. Mes parents m’ont appris le respect, la politesse, à être bon dans tous les sens du terme.
Vous faites partie des rares Français à avoir réussi au FC Barcelone. Êtes-vous surpris de ce qu’a réalisé Jérémy Mathieu cette saison ?
Non, je ne suis pas surpris, car c’est une bonne personne, très éduquée. Je le connais bien, et maintenant qu’il est à Barcelone, on se voit plus souvent. Il a eu un parcours normal et a franchi les étapes une par une. Il a passé un palier entre Valence et Barcelone. Son objectif était de jouer dans un grand club et de s’imposer en sélection. Je pense qu’il n’en est vraiment pas loin aujourd’hui.
Vous avez vu passer du beau monde au “Barça”. Comment jugez-vous le trio infernal Messi-Suárez-Neymar par rapport à ce que vous avez pu connaître ?
En six ans passés là-bas, j’ai vu que le club faisait toujours en sorte d’avoir un trident d’attaque de grande classe, où chaque joueur finissait très fort en termes de statistiques. La difficulté, c’est que trois joueurs de ce niveau puissent s’entendre. Aujourd’hui, je suis content parce qu’ils le font de belle manière et qu’ils font peur à toutes les défenses d’Europe. Ils sont tous les trois différents et font chacun leur boulot à leur manière pour le collectif.
Comment voyez-vous l’évolution de Messi ?Leo a une grande intelligence de jeu. Il a
commencé très jeune à Barcelone et franchit un palier chaque saison. Il reste un vrai buteur, tout en étant un joueur complet capable de venir au milieu de terrain pour faire la différence, ou faire un show de 40 mètres pour donner la dernière passe ou marquer lui-même. Pour moi, il reste et restera le phénomène numéro un.
Vous avez joué avec d’immenses attaquants durant votre carrière. Qui vous a le plus impressionné en tant que défenseur à l’entraî-nement ?
À l’entraînement, on a peu l’occasion de faire des vraies confrontations à 11 contre 11. C’est plus des petits jeux sur 30 mètres où ça frappe plus que ça ne dribble. Pour moi, Messi reste le top. Je me suis aussi entraîné avec des Zidane, Henry, Anelka… Chacun est différent avec ses qualités, mais tous étaient très durs à prendre et à marquer. C’est ce qui m’a aidé à grandir et à m’affirmer au poste de défenseur.
Le football moderne demande beaucoup aux défenseurs latéraux. Il faut à la fois ne rien laisser passer et apporter en attaque. Trou-vez-vous que c’est un poste ingrat ?
Ingrat, non, parce que si vous demandez à tous les latéraux s’ils sont contents de jouer à ce poste-là, ils vont vous répondre oui. Autrefois, un défenseur était là pour dé-fendre. Depuis quelques années, il doit être capable de monter et de faire des rushs pour être là aussi à la conclusion. C’est passionnant d’être défenseur et d’avoir des stats de milieu de terrain en fin de saison. Physiquement, il faut être prêt, et il ne faut pas perdre de vue que la défense reste la priorité.
Qui est à vos yeux le meilleur défenseur latéral du monde aujourd’hui ?
Je vais dire Philipp Lahm, du Bayern Munich. Il est multiposte, il peut jouer à droite, à gauche, au milieu de terrain… Après, en latéral gauche, David Alaba est très fort, Jordi Alba ou Kurzawa aussi … Mais pour moi, le plus complet reste Philipp Lahm. Å
Propos recueillis par Pascal de Miramon
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Inspirez sa passion. Utilisez votre carte Visa pour acheter des billets de la Coupe du Monde Féminine de la FIFAMC.
Chaque rêve commence par un coup d'envoi.
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Votre Sepp Blatter
Depuis le 1er avril, tous les nouveaux ballons de football officiellement certifiés peuvent porter un des trois nouveaux labels de qualité de la FIFA : FIFA Quality PRO, FIFA Quality, IMS – International Match Standard. Une période de transition
a été ménagée et c’est ainsi que les ballons portant les anciens labels (FIFA APPROVED, FIFA INSPECTED et International Matchball Standard) seront toujours disponibles à la vente jusqu’à la fin de l’année 2015. À compter du 1er janvier 2016, seuls les nouveaux labels seront reconnus.
Ces nouveaux labels de qualité permettent une standardisation des labels dans les différents domaines couverts par le Programme Qualité de la FIFA (gazon artificiel, technologie sur la ligne de but et ballons) tout en conférant une meilleure visibilité à l’engagement de la FIFA pour davantage de sûreté, de qualité et de fiabilité. Le Programme Qualité de la FIFA établit des critères internationalement reconnus dans les domaines les plus essentiels que sont l’équipement, les surfaces de jeu, la technologie et les services. Seuls les ballons qui ont passé avec succès une série de tests exigeants peuvent recevoir ces prestigieux labels.
Pour pouvoir porter un des nouveaux labels de qualité de la FIFA, les ballons doivent répondre aux toutes dernières exigences fixées par le Manuel de tests 2015 du Programme Qualité de la FIFA pour les ballons de football, impliquant notamment des tests encore plus stricts en matière d’absorption d’eau et de conservation de la forme et de la taille. Davantage d’informations sur le Programme Qualité de la FIFA – dont le détail des tests et la procédure pour obtenir une licence – sont disponibles sur le site suivant : quality.fifa.com/fr. Les Lois du Jeu seront amendées en conséquence en juin 2015. Å
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P R O G R A M M E Q U A L I T É D E L A F I F A
Nouveaux labels de qualité pour les ballons
Dans le cadre de son engagement continu pour garantir les meilleures conditions de jeu à tous les niveaux, la FIFA
a amélioré son Programme Qualité pour les ballons en introduisant de nouveaux labels.
Dimanche dernier, au siège de la FIFA à Zurich, Ofer Eini et Jibril Rajoub se sont serré la main. Les présidents des Fédéra
tions israélienne et palestinienne de football ont ainsi adressé un signal fort en faveur du dialogue et du rapprochement. Avec ses règles du jeu claires, le football offre également à deux parties en conflit la possibilité de se retrouver sur un pied d’égalité.
À Zurich, un nouveau pas a été effectué dans la bonne direction et les deux interlocuteurs ont promis de poursuivre leurs échanges. Cette rencontre a également permis de mettre en lumière l’importance des principes de solidarité et d’unité : une solution n’est en effet envisageable que lorsque les plus privilégiés sont prêts à concéder quelque chose et à favoriser l’égalité. Dans le contexte qui nous intéresse, c’est à Israël qu’incombe cette responsabilité en raison de ses formidables infrastructures, de son championnat professionnel bien établi et de sa situation économique.
Il existe cependant des problèmes qui sont exclusivement du ressort des hommes politiques, car le football ne doit jamais prendre parti sur le terrain de la politique. C’est la raison pour laquelle je vais rencontrer, la semaine prochaine, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas.
“La paix doit être instituée, elle ne vient pas d’ellemême”, aimait à expliquer le philosophe allemand Emmanuel Kant. Le football et la FIFA peuvent jouer le rôle de pacificateurs. Lorsque l’on touche 1,6 milliard de personnes à travers le monde, on dispose d’une énergie positive, bien audelà des seules limites d’un terrain. Sur celuici, on marque des buts, bien sûr, mais on peut également en atteindre. Or la paix n’est possible que lorsque l’on y aspire tous ensemble et que personne ne retire la main qu’il a tendue.
Signe de paix
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L i e u : N a p l e s , I t a l i e
Da t e : 3 n o v e m b r e 2 0 1 4
Heu r e : 1 5 h 2 9
Ph o t o g r a ph e : T o n K o e n e
First Love
Keystone
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Entraînement personnalisé Lily Parr à Preston, en 1938.
JEUNE IDOLE
“Ayant reçu plusieurs plaintes suite à l’exercice du football par des femmes, le conseil tient à faire exprimer sa profonde conviction : les femmes n’ont pas à se livrer à la pratique du football et cette activité ne devrait
pas être encouragée.” Cette déclaration, faite par la FA en 1921, s’accompagne d’une interdiction du football féminin en Angleterre et stoppe net l’essor d’une discipline qui connaît pourtant une popularité grandissante.
Lily Parr en est grande partie responsable. Elle mesure près d’1m80, fume un nombre im-pressionnant de cigarettes et arbore une cheve-lure d’un noir de jais. Elle possède en outre un pied gauche dévastateur. Elle débute sa carrière en 1919, à l’âge de 14 ans. Lors de son deuxième match sous les couleurs de St Helens Ladies, elle donne la réplique à Dick, Kerr’s Ladies. Alfred Frankland, le manager adverse, se montre si impressionné qu’il l’invite à rejoindre son équipe. Parr s’installe à Preston, où elle ne tarde pas à s’imposer comme l’une des meilleures bu-teuses de l’histoire du football féminin.
Fondé durant la Première Guerre mondiale, Dick, Kerr’s Ladies regroupe à l’origine des em-ployées de l’entreprise Dick, Kerr & Co. et dis-pute des rencontres caritatives. En 1921, Parr signe un quintuplé durant un match contre une sélection britannique, remporté 9:1. La même année, Kerr’s domine la France 5:1 et cette fois, elle marque tous les buts de son équipe.
La politique s’en mêleMais la popularité grandissante de Parr, de son équipe et du football féminin, ainsi que les vastes sommes générées à chacune de leurs sor-ties, vont être à l’origine d’une guerre menée sur le terrain de la politique. Kerr’s dispute ré-gulièrement des matches au profit des mineurs. L’équipe est donc considérée comme un soutien
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L’Anglaise Lily Parr a commencé à jouer au football à 14 ans, en 1919. L’attaquante de Dick, Kerr’s Ladies s’est rapidement imposée comme l’une des meilleures joueuses de son époque, comme le raconte Steve Feekins.
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de fait du Parti Travailliste. Cette situation décide la FA à faire interdire le football fémi-nin. Non contents d’affirmer que “les femmes n’ont pas à se livrer à la pratique du football”, les dirigeants anglais ajoutent : “De plus, le conseil est d’avis qu’une part excessive des recettes est absorbée par les dépenses et que le pourcentage consacré aux œuvres charitables est désormais inapproprié.”
Sans se soucier de l’avis du conseil, les joueuses de Kerr’s partent en tournée aux États-Unis. Elles y disputent neuf rencontres, dont certaines face à des équipes masculines. Une fois de plus, Parr se montre très à son avan-tage. Les journaux américains la présentent même comme “la footballeuse la plus talen-tueuse de la planète”.
À son retour en Angleterre, Kerr’s brave l’in-terdiction et organise plusieurs rencontres ca-ritatives. Mais privée de l’accès aux plus grandes enceintes du pays, l’équipe doit se contenter de recettes beaucoup moins importantes. Malgré la décision de la FA, Parr continue à jouer… et à marquer. Dick, Kerr & Co. est finalement rache-té par English Electric. Les nouveaux proprié-taires licencient dans la foulée plusieurs membres de l’équipe de football, dont Parr.
L’attaquante trouve du travail à l’hôpital et asile psychiatrique de Whittingham, un des nombreux établissements à avoir bénéficié de la générosité de Kerr’s. De son côté, Frankland ouvre une épicerie à Preston et poursuit son activité à la tête de l’équipe. À l’hôpital, Parr fait la connaissance de Mary, qui deviendra sa compagne. Les deux femmes achètent une mai-son à Preston et vivent leur homosexualité au grand jour, fait rare pour l’époque.
Le témoignage de Joan WhalleyMême sans le soutien financier de Dick, Kerr and Co., Preston Ladies reste la meilleure for-
mation du pays. En 1927, Parr et ses coéqui-pières écrasent Blackpool Ladies 11:2. Bien entendu, le nom de la géniale attaquante figure en bonne place au tableau d’affichage. Tandis que certaines de ses coéquipières se marient, émigrent vers d’autres cieux ou quittent tout simplement l’équipe, notre héroïne continue à terroriser les défenses adverses, au point d’être désormais connue dans tout le pays.
L’international écossais Bobby Walker déclare à son sujet : “Je n’ai jamais vu quelqu’un avoir un sens aussi inné du timing balle au pied”.
“Elle avait une frappe de mule”, se souvient son ancienne coéquipière Joan Whalley. “C’est la seule personne que je connaisse capable de jouer un coup de pied arrêté depuis l’aile gauche et de me servir côté droit tout en me faisant vaciller sous la violence de l’impact.”
En 1937, Preston Ladies corrige Edinburgh Ladies 5:1 et s’adjuge le titre de “champion de Grande-Bretagne et du monde”. Parr et Whalley, alors âgée de 15 ans, trouvent toutes les deux le chemin des filets. Le soir même, Frankland livre un discours enflammé durant le dîner organisé en l’honneur des gagnantes.
“Depuis la création de cette équipe, nous avons joué 437 matches, remporté 424 victoires, concédé sept défaites et six matches nuls. Nous avons marqué 2 863 buts et nous en avons en-caissé 207. Nous avons récolté plus de 100 000 livres dans ce pays et à l’étranger pour des œuvres de charité.”
Si ces chiffres sont corrects, Dick, Kerr’s, Preston Ladies et Parr ont distribué l’équiva-lent de plusieurs millions d’euros à des organi-sations caritatives. Après 26 ans de service, l’équipe a dû se contenter de quelques appari-tions durant la Deuxième Guerre mondiale en raison de rationnement d’essence et du poste occupé par Frankland au sein des Air Raid
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Wardens. En 1946, Parr est nommée capitaine. Elle dispute son dernier match le 12 août 1950, à 45 ans. Elle tire sa révérence lors d’un nouveau succès (11:1) sur l’Écosse, non sans avoir encore marqué. À l’issue de sa carrière, les estimations lui prêtent plus de 900 réalisations.
Elle quitte son travail à l’hôpital au début des années 60. En 1967, les médecins lui dia-gnostiquent un cancer. Elle succombe à la ma-ladie onze ans plus tard, en 1978. Elle a donc vécu suffisamment longtemps pour voir la FA revenir sur son interdiction de pratiquer le football féminin dans les stades affiliés, en 1971. À sa mort, Parr est devenue une icône pour les défenseurs du football féminin, mais aussi des droits des homosexuels. Elle est la seule femme à figurer parmi les premiers entrants dans le Temple de la Renommée au musée national du football, en 2002. Entre 2007 et 2009, le Lily Parr Exhibition Trophy a mis aux prises des équipes de football LGBT venues d’Angleterre, de France et des États-Unis, en hommage aux tournées de Dick, Kerr’s au début du vingtième siècle.
Plus d’un siècle après sa naissance, Parr au-rait certainement été heureuse de constater le développement du football féminin dans son pays. Les chiffres de l’affluence de la FAWSL sont en progrès constants et plus de 80 000 personnes ont assisté à la finale du Tournoi Olympique de Football Féminin des Jeux Olym-piques de Londres 2012. Il ne fait aucun doute qu’à notre époque, le talent de Parr aurait atti-ré des foules aussi nombreuses. Å
Meneuse Lily Parr initie ses coéquipières de Preston Ladies à la tactique.
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LES HOMMES VERTS DU GLOUCESTERSHIRE
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Espérons que l’attaquant vétéran Jon Parkin connaîtra cela ! Peu après Pâques, le meilleur buteur des Forest Green Rovers s’est surpris en réussis-sant, lors de la victoire (3:1) de son équipe contre le rival Macclesfield
Town, quelque chose que Pelé avait raté à la Coupe du Monde 1970 contre la Tchécoslo-vaquie. Il est parvenu à inscrire un but du milieu de terrain en lobant le gardien adverse qui s’était trop avancé. L’entraîneur des Ro-vers, Adrian Ady Pennock était si heureux qu’il a voulu faire passer le plus beau moment de la carrière de son joueur de 33 ans pour un événement national sur les ondes de la BBC du Gloucestershire : “Ce but devrait être mis
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à l’honneur dans tous les stades du pays !” Ce ne sont toutefois pas les tirs exceptionnels des Forest Green Rovers qui attirent l’atten-tion des Anglais, mais plutôt le côté écolo-gique du club. Il devient en effet de plus en plus vert, de son nom à son idéologie en pas-sant par la couleur des maillots et les pai-sibles collines de Cotswolds environnantes.
Cette formation evergreen vieille de 126 ans, qui se nomme elle-même “club de football le plus vert du monde”, prend sa mission très au sérieux. Elle pourrait même toucher de plus larges couches de la population.
Les Rovers se battent depuis une éternité dans les compétitions amateurs. La Football Conference, la cinquième division, semble
La tondeuse robot produit du paillis
organique qui stimule la fer tili sation de l ’herbe.
Ambitieux Les Forest Green Rovers veulent intégrer une division professionnelle.
Enthousiastes Les supporters soutiennent totalement leur club et sa philosophie.Prêts à l’emploi 170 panneaux solaires de 45 kW chacun fournissent le complexe en énergie.
Ingénieux En cas de problème, le “mowbot” envoie un SMS au gardien du stade.
Une tondeuse robot capable d’envoyer des SMS depuis le gazon bio, des panneaux photovoltaïques sur le toit, des “wraps” végétariens au lieu du traditionnel “fish and chips” bien gras aux stands d’alimentation : en Angleterre, les Forest Green Rovers veulent être le “club de football le plus vert du monde”. Un article d’Andreas Jaros illustré par Gareth Phillips.
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Les apports financiers de l’investisseur ont assuré la subsistance des Rovers, Vince est devenu actionnaire majoritaire, puis pré-sident. Il ne lui a ensuite pas fallu longtemps avant de lancer ses projets verts. Aujourd’hui, le “South Grandstand” est équipé de 170 pan-neaux solaires et d’un éclairage LED. L’eau de pluie collectée sur le toit sert à arroser la pe-louse “bio” du stade. Aucun produit chimique ou pesticide n’est répandu sur le gazon, qui est tondu de manière autonome par un mowbot. Il s’agit d’un véhicule solaire avec fonction GPS, qui fait non seulement gagner du temps aux jardiniers, mais qui leur envoie également un SMS en cas de problème. La technologie de cette première tondeuse robot utilisée dans le football britannique ne s’arrête pas là : l’engin produit aussi du paillis organique qui stimule la fertilisation de l’herbe.
Logements écologiquesAujourd’hui, tout le personnel s’est rallié à la cause environnementale. Des calculs ont révé-lé que les joueurs parcouraient en quelques semaines plus de 16 000 kilomètres. Le covoi-turage leur a alors été vivement recommandé. Certains employés du service administratif ont même décidé de troquer leur ancien véhicule
Foo t ba l l f o r t he P lane tFIFA estime que nous avons tous le devoir de protéger,
de chérir et de limiter notre impact sur l’environnement.
Nous sommes conscients que l’organisation de grands
événements sportifs peut avoir des conséquences
négatives. C’est la raison pour laquelle nous faisons
le maximum pour réduire les effets néfastes sur l’envi-
ronnement.
"Football for the Planet" représente notre engagement à
réduire notre impact sur l’environnement et à privilégier
la durabilité dans toutes nos entreprises. Grâce à ce pro-
gramme, nous avons compensé 75 % de notre empreinte
carbone depuis 2012, y compris un investissement de
500 000 dollars US par an pour nos déplacements en
avion. Nous avons également compensé toutes les émis-
sions sous le contrôle opérationnel de la FIFA et du
Comité organisateur local de la Coupe du Monde 2014
à travers des programmes de compensation certifiés.
Nous avons formé les responsables brésiliens au fonc-
tionnement durable des stades. Nous avons développé
un système de gestion et de recyclage des déchets dans
tous les stades de la Coupe du Monde.
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Rendez-vous sur FIFA.com/sustainability.
Stade Les fans se nourrissent à la Cuisine du Diable.
Cuisine Les joueurs sont, eux aussi, privés de viande rouge. Végétarien La salade et le tofu remplacent les frites et les “burgers”.
Pour la famille Les “snacks” gras, c’est de l’histoire ancienne.
constituer leur limite. Les fans, issus de Nailsworth et Stroud ou des communes et villages avoisinants, ont depuis longtemps fait une croix sur leurs rêves de montée.
À deux doigts de la failliteMalgré l’euphorie du succès actuel, personne n’a oublié qu’il y a cinq ans, le coup de sifflet final était proche. La survie des Rovers était en danger. Croulant sous les dettes, le club n’a pu éviter la relégation. Mais la chance lui a souri : Salisbury City s’est rendu coupable de fraude, ce qui lui a valu d’être exclu du cham-pionnat et a permis aux Rovers de conserver leur place. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’équipe a éveillé l’intérêt de l’entrepre-neur local Dale Vince. L’homme s’est fait un nom dans le domaine des énergies alterna-tives avec sa société Ecotricity. Invité par les Rovers, il a assisté à une rencontre à domicile et a été séduit. On peut même carrément par-ler de coup de foudre.
L’écologiste explique : “Il y avait d’une part l’histoire séculaire de l’équipe et d’autre part des idées très intéressantes pour notre région. Le football pouvait être le moyen idéal de transmettre notre message à une clientèle qui en sait très peu sur notre secteur.”
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choses les plus simples et les plus logiques : “Lorsque nous quittons nos chambres, nous éteignons la lumière.” L’exemple du défenseur James Jennings résume bien le nouvel état d’esprit. Il se murmure en outre qu’un autre changement d’habitude a été plus difficile à accepter : pour “des raisons de santé et de per-formances”, les Boys in Green ne peuvent plus manger de viande rouge. Une véritable torture pour l’estomac.
Falafels et houmous de potironLes supporters ont, eux aussi, été contraints de suivre le mouvement car les traditionnelles meat pies, les burgers et les saucisses ont dis-paru des stands d’alimentation du stade. Seuls ceux qui connaissent les traditions culinaires des fans de football en Grande-Bretagne peuvent mesurer l’ampleur de ce choc culturel. Pendant les rencontres, les visiteurs dégustent désormais des mets végétariens tels que les wraps au houmous de potiron, les betteraves et les carottes râpées, goûtent des falafels ou grignotent avec plaisir des chips de polenta au chili et au thym.
“Oui, au début une poignée de fans incon-ditionnels regrettaient le bovril (extrait de bœuf anglais) et les pains-saucisses”, confie
Phil Butterworth, fidèle aux Rovers depuis 18 ans. “Mais c’était il y a longtemps. Je pense que 95 % des supporters soutiennent totalement la philosophie du club.” Il faut dire aussi que de-puis le rachat, les résultats sportifs n’ont cessé de progresser.
Si, à la fin de la première année de l’ère Vince, les Rovers ont évité de peu la descente, ils ont ensuite fait preuve d’une stabilité hors du commun : ils ont terminé trois saisons de suite à la dixième place du classement.
“Plus nous grimperons les échelons, plus nous pourrons diffuser le message du club de football le plus vert du monde”, se réjouit Vince.
Comme s’il voulait appuyer ces propos, le New York Times a consacré un article aux Forest Green Rovers dans son édition inter-nationale. Après tout, la Big Apple prévoit, elle aussi, de devenir plus verte. Åcontre une voiture électrique. La direction des
Rovers a par ailleurs voulu agrandir ses instal-lations en édifiant The Hostel, un établissement dont le but est de réduire les émissions de mo-noxyde de carbone et où les joueurs peuvent profiter des bienfaits d’un logement écologique. Le complexe se compose d’une douzaine de chambres, d’une cuisine et d’une pièce com-mune. À présent, les foot balleurs sont beau-coup plus ouverts, y compris vis-à-vis des
FOREST GREEN ROVERS FCSurnoms : The Little Club On The Hill, The Green Devils, Green Army
Fondation : 1889, sous le nom de Forest Green
Stade : The New Lawn, à proximité de Nailsworth
Capacité : 5 000 places
Fréquentation moyenne : 1 000 spectateurs
Président : Dale Vince
Entraîneur : Adrian Pennock
Championnat actuel : Conference Premier (cinquième division)
Situation : Forest Green a finalement échoué à rejoindre le championnat professionnel suite à sa défaite 3:0 sur l’ensemble des deux matches face à Bristol Rovers en demi-finales des play-offs de Conference Premier.
“95 pour cent de nos suppor ters soutien-nent la philosophie du club.”Phil Butterworth, fan inconditionnel des Rovers
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La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
Pays :Nouvelle-Zélande
Trigramme FIFA :NZL
Continent :OcéanieCapitale :
Wellington
INFORMATIONS GÉOGRAPHIQUES
Superficie :269 652 km²
Point culminant :Aoraki / Mont Cook 3 724 m
Façade maritime :Océan Pacifique
FOOTBALL MASCULINClassement FIFA :144e position
Coupe du Monde :2 participations
1982, 2010Meilleure performance :
1er tour
FOOTBALL FÉMININClassement FIFA :
17e positionCoupe du monde :
4 participations 1991, 2007, 2011, 2015
Meilleure performance :1er tour
DERNIERS RÉSULTATSHommes :
République de Corée - Nouvelle-Zélande 1:0
31 mars 2015Femmes :
États-Unis - Nouvelle-Zélande 4:0
4 avril 2015
INVESTISSEMENTS DE LA FIFADepuis 2005 :
7 514 172 USD
Le rêve du petit garçon a des contours bien précis. Il faut dire qu’il l’a déjà rêvé plusieurs fois. Il est assis à la table du petit déjeuner,
les yeux encore pleins de sommeil devant son bol de céréales, lorsqu’il annonce la grande nou-velle : “Plus tard, je veux être comme Manuel Neuer. Je veux gagner de l’argent en jouant au foot.” Bon. Au moins, cela règle la sempiternelle question du qu’est-ce-que-tu-veux-faire-quand-tu-seras-grand.
Manuel Neuer, donc. Hmm. Après tout, pourquoi pas ? Le petit se débrouille déjà bien avec un ballon. Il n’a pas peur de plonger non plus. Son passeport allemand est en cours de traitement. Et à en juger par son robuste grand-père, qui doit systématiquement se baisser pour passer sous une porte, peut-être même qu’il fera un jour la taille requise. Au-jourd’hui, la norme veut qu’un gardien fasse plus d’un mètre 90.
Très bien. Lançons-nous donc dans cette aventure et commençons par acheter des gants. “Il faut qu’ils soient rouges à l’intérieur”, exige le bambin. “Comme ceux de Neuer.” Ah. Rouges, donc. Le vendeur explique qu’ils coûtent un peu plus cher, mais peu importe. Dans quelques années, le retour sur investissement vaudra le coup. “Tu veux aussi une jolie casquette ? Tu sais, comme Sepp Maier ? – “Qui ça ?”, répond l’intéressé. Nous quittons le magasin sans casquette.
Première étape franchie. Le reste de son équipement, le gardien en herbe le recevra de
son premier club. Mais quel club ? Celui du village ne se montre guère impressionné par le plan de carrière pourtant si finement élabo-ré. “S’il est né en 2009, il va falloir attendre encore un an. Nous avons trop d’enfants.” Nous tentons de négocier. Poliment, par e-mail : “Il faut que vous preniez le petit. Il aime le football par-dessus tout. Vous ne pouvez pas faire une exception ?” La réponse : “Nous sommes désolés.”
À une époque, les clubs s’arrachaient les jeunes pousses. Dorénavant, il semble qu’il faille employer la ruse pour gagner son billet d’entrée. Dans le club du village voisin, nous engageons donc la conversation avec le préposé au barbecue et lui expliquons la situation. Il se saisit nonchalamment d’une fourchette, retourne une saucisse et secoue la tête. “Désolé. Nous sommes complets.”
Après une troisième tentative, nous aban-donnons la partie.
Le rejeton pratique aujourd’hui le judo et découvre également le plongeon aquatique. On imagine déjà tous les journaux du pays s’empa-rer de ces croustillantes histoires et anecdotes : quand il était plus jeune, le nouveau portier international ne savait pas ce qu’il voulait ! Regardez donc ces photos ; il préférait les sports de combat et la natation ! Å
Alan Schweingruber
Fais donc ce que tu veux
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Norio Sasaki, avec votre sens de la retenue, de la discipline et de l’analyse, comment vous décririez-vous en tant qu’entraîneur et que personne ?
Norio Sasaki: Je suis un homme honnête et simple. Je ne suis pas dans le paraître et je manque de charisme. Je suis davantage un père qu’un entraîneur pour les joueuses.
Y a-t-il des situations sur un terrain de football ou dans les vestiaires qui vous rendent nerveux ou impulsif ?
À l’entraînement, je peux être très dur parfois. Mais dans les vestiaires, un jour de match, je reste maître de mes émotions car nous avons déjà bien préparé la rencontre. Je fais entièrement confiance aux joueuses pour s’occuper de 70 % de ce qui se passe sur le
“L’équipe du Japon m’enthousiasme”Depuis son triomphe en finale de la Coupe du Monde Féminine 2011, l’équipe du Japon et son sélectionneur se savent attendus au tournant. Norio Sasaki revient pour nous sur ses maximes et les chances de ses joueuses au Canada.
terrain, tandis que je me charge des 30 % restants en leur donnant des conseils ou des instructions. Je suis convaincu que l’essentiel de mon rôle consiste à bien préparer le match en amont. Dans la zone technique, je peux gesticuler pour encourager mes joueuses. Mais c’est juste un moyen de montrer qu’avec mes joueuses, nous sommes prêts à tout donner.
Les "Nadeshiko" sont championnes du monde en titre et finalistes du Tournoi Olympique de Londres 2012. Vous avez ensuite remporté pour la première fois la Coupe d’Asie. Qu’est-ce que ce sacre signifie pour vous ?
Nous n’avions jamais eu l’occasion de montrer que le Japon est la meilleure équipe d’Asie. Nous avions disputé la finale de cette
compétition, mais nous avions toujours péché dans le dernier effort. Mais cette fois-ci, nous avons su nous imposer et acquérir un nouveau statut. Cela nous donne beaucoup de confiance. Nous allons essayer de profiter des prochaines épreuves pour progresser aux échelles régionale et mondiale. Ce succès constitue sans aucun doute un moment décisif de notre évolution.
Le poste de sélectionneur du Japon vous offre-t-il un surcroît de plaisir ou de pression ?
C’est de la pression, mais de la pression positive ! J’aime beaucoup entraîner cette équipe, c’est très enthousiasmant. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de savoir comment les joueuses vont évoluer lors de la compéti-tion. En termes de résultats, nous allons A
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Champion du monde
Le sélectionneur Norio Sasaki après la victoire sur
les États-Unis en finale, le 17 juillet 2011 à
Francfort-sur-le-Main.
essayer de réussir le doublé.
Quelles sont les différences entre l’équipe que vous aviez à Allemagne 2011 et celle que vous allez emmener au Canada ?
Les joueuses ont acquis une expérience précieuse pendant la Coupe du Monde 2011 et les Jeux Olympiques 2012. J’estime donc qu’elles ont vraiment progressé sur un plan personnel. Le groupe est meilleur qu’en 2011. Mais les autres équipes auront pro-gressé elles aussi. Je pense que les Nadeshi-ko ont poursuivi leur développement et j’ai hâte de les voir affronter ces équipes-là. En 2011, on s’était fixé pour objectif de gagner la Coupe du Monde. Mais avec notre sacre de 2011, tout le Japon va nous suivre, ce qui va créer une pression supplémentaire. Ce
surcroît de motivation peut nous aider à aller encore plus loin.
Qui sera la prochaine Homare Sawa ?A vrai dire, elle continue de jouer au
foot et de se donner à fond. Je pense qu’il y a plusieurs joueuses capables de devenir la nouvelle Sawa et de jouer un rôle détermi-nant le moment venu.
Quels sont les adversaires principaux du Japon pour le titre ?
Il y a beaucoup de pays qui peuvent jouer le titre. Nous avons une chance de conserver notre bien, mais tout dépendra de notre préparation au cours des derniers mois. Si je parviens à bien comprendre ce que nous avons à faire, alors je pense que nous serons difficiles à battre.
Vous avez été nommé Entraîneur de l’année pour le football féminin en 2011. Que représente cette récompense à vos yeux ?
C’est extrêmement encourageant et ça me pousse à faire encore mieux à l’avenir. Mais ce titre ne récompense pas unique-ment mes propres performances. C’est tout l’encadrement qui a travaillé pour mettre en place le meilleur groupe possible. Je pense que ce titre revient à l’ensemble du staff et pas uniquement à moi.
Certains entraîneurs pensent que la tac-tique doit s’adapter aux joueurs disponibles et d’autres estiment que c’est aux joueurs
de s’adapter au système. Qu’en dites-vous ?Comme chacun aura pu le remarquer,
les Japonaises sont souvent plus petites que les joueuses des autres pays. Donc le point de départ de notre réflexion, ce sont ces attributs physiques et les qualités spéci-fiques des Japonaises. La tactique que nous décidons d’employer et notre style de jeu dépendent forcément de ces éléments. C’est essentiel au succès du football japonais.
Êtes-vous superstitieux ? Si oui, y a-t-il des choses que vous aviez faites avant Alle-magne 2011 que vous allez reproduire avant Canada 2015 ?
Il y a quelque chose que je vais forcé-ment faire : aller au lac Kawaguchi, qui m’aide à me ressourcer. La vue sur le mont Fuji est merveilleuse et le coin est très joli. J’aime bien y passer du temps et adresser une prière aux dieux du mont Fuji avant de disputer une compétition. Å
Propos recueillis par Andreas Alf
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La Paz, Bolivie
1935
Dans le quartier de Miraflores, le stade Hernando Siles, qui culmine à 3 637 mètres au-dessus du niveau de la mer, ...
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2013
… est l’enceinte la plus élevée du monde autorisée à accueillir des matches officiels.
La Paz, Bolivie
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FIFA PARTNER
N E T Z E R L’ E X P E R T L E S D É C L A R A T I O N S D E L A S E M A I N E
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : [email protected]
Quand Lionel Messi est dans un bon jour, comme c’était justement le cas l’autre soir face au Bayern Munich (3:0), je crains qu’il
n’y ait pas grand-chose à faire pour l’arrêter. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Dans les années 70, on a cherché à muse-ler le meneur de jeu ou le meilleur attaquant d’une équipe en mettant le défenseur adverse le plus agressif au marquage sur lui. Celui-ci était chargé de le suivre partout, même aux toilettes. La formule est un peu crue, mais elle était très en vogue à l’époque. Les deux hommes se livraient donc un duel sans merci pendant 90 minutes. Fort heureusement, l’avènement du marquage de zone a mis un terme à cette stratégie. L’idée de consacrer un joueur exclusivement à des tâches défensives et de se passer totalement de lui dans la construction du jeu apparaît aujourd’hui plu-tôt rudimentaire.
La défense en zone est très efficace… tant qu’elle fonctionne. Si ce n’est pas le cas, elle donne aux joueurs les plus adroits technique-ment de grosses opportunités. Lionel Messi est passé maître dans l’art de tirer profit des erreurs adverses. Une demi-seconde d’inat-
tention lui suffit. Messi est avant tout un joueur d’instinct. Comme vous pouvez l’ima-giner, une demi-seconde ne suffit pas pour élaborer une pensée structurée. Je suppose que, parfois, Messi lui-même ne sait pas exac-tement ce qu’il s’apprête à faire.
Il est également très intéressant d’obser-ver ses réactions lorsque deux ou trois adver-saires se précipitent sur lui. Il utilise immé-diatement les espaces ainsi libérés pour servir un partenaire. C’est ce sens du collectif qui fait de lui un grand joueur. Messi n’est pas seulement capable de réaliser des actions extraordinaires ; il sait aussi se mettre en retrait aux bons moments. Å
Comment arrêter Lionel Messi ?
Été argentin Günter Netzer au bord d’une piscine à Buenos Aires (1987).
“Il est spectaculaire et incroyable, c ’est une bête de compétit ion.
Il évolue maintenant plus loin du but, mais il a quand même marqué 40 fois
en championnat . S ’ il était gardien, il en marquerait encore 25 !”
Thiago Alcántara au sujet de Lionel Messi
“Je me considère toujours comme le meilleur entraîneur
de Premier League.”John Carver après la huitième défaite consécutive
de son équipe, Newcastle United
“Sur le terrain, il se compor te par fois comme un junior qui s’arrête de
jouer quand il perd un duel. C ’est le compor tement d’un adolescent .
Il serait temps pour lui de grandir.”Franz Beckenbauer au sujet de Mario Götze
“Je n’ai obtenu la reconnaissance qu’en 2008, alors que j’étais dans
l ’équipe depuis dix ans déjà. Quand je lis les rappor ts de matches datant d’ il
y a plusieurs années, je ne peux pas m’empêcher de r ire : on disait que j’étais obsolète, que je n’avais l ’air
bon que grâce à Edgar Davids, que je ne faisais que passer le ballon d’un côté à l ’autre.
On me surnommait ‘ l ’essuie -glace’.”Xavi, FC Barcelone
“Ç ’a été une insulte aux suppor ters et à toute la communauté du football
de Simit li. Ils n’ont absolument pas pris les derniers matches au sérieux.
Trop, c’est trop. C ’est moi qui coacherai l ’équipe pour le prochain match.”
Apostol Apostolov, maire de Simitli, a décidé de se nommer entraîneur du FC Septemvri,
club de deuxième division bulgareulls
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Dans la rubr ique “Le Tournant ”, de grands noms du footbal l rev iennent sur les moment s qui ont marqué leur v ie.
L E T O U R N A N T
NomMarco Antonio Etcheverry VargasDate et lieu de naissance26 septembre 1970, Santa Cruz de la Sierra (Bolivie)PosteMilieu de terrainParcours de joueur1986–1989 Club Destroyers1990–1991 Club Bolívar1992–1993 Albacete Balompié1994 CSD Colo-Colo1995 América de Cali1996–2003 D.C. United2004 Club BolívarÉquipe entraînée2009 SD AucasÉquipe de Bolivie71 sélections, 13 buts
Aucune équipe n’est imbattable ! C’est ce que mes coéquipiers et moi avons prou-vé le 25 juillet 1993. Le stade de La Paz était archicomble, le nombre de specta-teurs dépassait même de loin la capaci-té officielle des tribunes et l’adversaire
pour les qualifications de la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis n’était autre que le Brésil de Cafu, Taffarel, Leonardo et Bebeto.
Nous avons fait basculer la rencontre en notre faveur juste avant le coup de sifflet final en trouvant le chemin des filets à deux re-prises. C’est moi qui ai inscrit le premier but à la 88e minute. La victoire devenait tout à coup envisageable, alors que nous n’y croyions déjà plus. Paré de mon numéro dix dans le dos, presque dissimulé derrière ma longue cheve-lure, j’ai récupéré la balle dans mon camp et foncé jusqu’à la ligne de sortie de but. Je me suis débarrassé de mon adversaire avant de tirer en direction des cages. Taffarel et le dieu du football se sont chargés du reste.
Quelle joie infinie ! Tout joueur rêve d’af-fronter un jour de grandes nations du football au palmarès étoffé, et le Brésil en fait sans nul doute partie. À ce moment-là des qualifica-tions, la Seleção n’avait pas encore perdu une seule rencontre. D’ailleurs, lors de la phase fi-nale, elle est encore restée invaincue jusqu’au sacre obtenu à l’issue des tirs au but face à l’Ita-lie. Ma réalisation rendait l’impossible pos-sible, en dépit de toutes les polémiques liées à la haute altitude à laquelle se situe l’arène de La Paz. Lorsque j’ai fait trembler les filets, j’ai été pris d’un sentiment tout à fait particulier.
J’ai ressenti un amour profond pour mon pays. La possibilité de représenter La Verde dans la plus grande des compétitions de football devant le monde entier a incontestablement marqué le point culminant de ma carrière.
Aujourd’hui encore, la population se sou-vient qu’avec ce but, nous nous sommes fait une place dans l’histoire du football mondial. En effet, nous avons décroché dans la foulée notre billet pour l’épreuve suprême disputée aux États-Unis en 1994. Je suis fier de cette réussite et d’avoir été membre de cette magni-fique équipe.
Le tournoi a cependant tourné court pour moi car j’ai été exclu lors du match d’ouver-ture contre l’Allemagne, à peine quelques minutes après mon entrée au jeu. Même si tout le monde m’en parle encore, ce carton rouge n’a eu aucun impact sur ma carrière. À l’inverse, mon but contre le Brésil a changé ma vie. Depuis, je suis El Diablo (le diable) et je le resterai toujours. Å
Propos recueillis par Emanuele Giulianelli
Grâce à son but dans une rencontre décisive, Marco Etcheverry a largement contribué à la qualification de la Bolivie à la Coupe du Monde 1994 et ainsi atteint l’apogée de sa carrière.
“Le dieu du football s’est chargé du reste”
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1 Allemagne 0 1687
2 Argentine 0 1494
3 Belgique 0 1457
4 Colombie 0 1412
5 Brésil 0 1372
6 Pays-Bas 0 1301
7 Portugal 0 1221
8 Uruguay 0 1176
9 Suisse 0 1135
10 Espagne 0 1132
11 France 0 1127
12 Roumanie 0 1086
13 Italie 0 1085
14 Angleterre 0 1030
15 Costa Rica 0 1016
16 Chili 0 1002
17 Croatie 0 977
18 République tchèque 1 923
19 Slovaquie 1 920
20 Algérie 1 917
21 Pays de Galles 1 916
22 Mexique -4 908
23 Côte d’Ivoire 0 907
24 Grèce 0 900
25 Autriche 0 891
26 Ghana 0 833
27 Russie 5 828
28 États-Unis -1 825
29 Danemark -1 808
30 Écosse -1 796
31 Tunisie -1 793
32 Bosnie-et-Herzégovine -1 783
33 Ukraine 0 772
34 Équateur 0 762
35 Pologne 0 753
36 Sénégal 0 752
37 Cap-Vert 0 737
38 Islande 0 728
39 Suède 0 704
40 Iran 0 689
41 Guinée 0 678
42 Irlande du Nord 0 672
43 Hongrie 0 665
44 Serbie 0 664
45 Nigeria 0 659
46 Israël 0 649
47 Slovénie 0 648
48 Cameroun 0 627
49 Congo 0 624
50 Japon 0 614
51 Égypte 0 612
52 Turquie 0 603
53 Panamá 0 587
54 RD Congo 0 584
55 Gabon 0 583
56 Mali 0 578
57 Albanie 0 575
57 République de Corée 0 575
59 Afrique du Sud 1 553
60 Zambie -1 552
61 Guinée équatoriale 0 549
62 République d’Irlande 0 546
63 Pérou 1 532
64 Australie -1 531
65 Trinité-et-Tobago 0 519
66 Burkina Faso 0 517
67 Bulgarie 0 505
68 Émirats arabes unis 0 501
69 Venezuela 0 495
70 Norvège 0 491
71 Ouganda 1 485
72 Ouzbékistan 1 476
73 Rwanda 1 474
74 Jamaïque 1 466
75 Monténégro -5 457
76 Honduras 0 453
77 Arménie 0 449
78 Finlande 0 446
79 Haïti 0 442
80 Togo 0 435
81 Paraguay 0 415
82 RP Chine 0 408
83 Belarus 0 397
84 Salvador 0 388
85 Lettonie 0 387
86 Mozambique 0 383
86 Irak 0 383
88 Sierra Leone 0 382
89 Angola 0 381
90 Maroc 1 371
90 Guatemala 0 371
92 Bolivie 0 360
93 Estonie 0 358
94 Bénin 0 357
95 Arabie saoudite 0 349
96 Chypre 0 342
97 Oman 0 341
97 Malawi 0 341
99 Qatar 0 337
100 Lituanie 0 333
101 Éthiopie 0 321
102 Îles Féroé 0 318
103 Jordanie 0 316
104 Botswana 0 314
105 ARY Macédoine 0 312
106 Antigua-et-Barbuda 0 311
107 Tanzanie 0 304
108 Bahreïn 0 299
109 Cuba 0 298
110 St-Vincent-et-les-Grenadines 6 291
111 Soudan -1 288
112 Libye -1 281
112 Saint-Kitts-et-Nevis -1 281
114 Namibie -1 279
115 Canada -1 277
116 Azerbaïdjan -1 264
117 Kenya 0 258
118 République dominicaine 0 257
119 Niger 0 252
120 Moldavie 1 245
121 Lesotho 1 242
122 Burundi 1 237
123 Zimbabwe 0 235
124 Vietnam 1 229
125 Syrie 1 225
126 Koweït 1 224
127 Liechtenstein 1 219
128 Bermudes 1 217
129 Mauritanie -9 216
130 Barbade 0 215
131 Sainte-Lucie 5 214
132 Guinée-Bissau -1 212
132 Liberia -1 212
134 Kazakhstan -1 210
135 Afghanistan 0 208
136 Aruba -2 204
137 Philippines 2 200
137 Luxembourg 0 200
139 Géorgie -1 197
140 Maldives 1 191
141 Palestine -1 190
142 Thaïlande 0 183
143 Tadjikistan 0 173
144 République centrafricaine 0 163
144 Liban 0 163
144 Nouvelle-Zélande 0 163
147 Inde 0 161
148 Curaçao 0 159
149 Malte 0 158
150 Madagascar 0 156
151 Timor oriental 1 151
152 Tchad -1 150
153 Kirghizistan 0 148
154 Nicaragua 0 142
155 Suriname 14 141
156 RDP Corée 1 139
157 Gambie -1 138
158 Myanmar 0 133
159 Turkménistan 0 131
159 Indonésie 0 131
159 Belize 0 131
162 Singapour 0 130
C L A S S E M E N T M O N D I A L M A S C U L I N
Position Équipe +/- Points
163 Guyana -8 128
163 Bhoutan 0 128
165 Dominique 12 121
166 Malaisie -2 120
167 Porto Rico -1 119
168 Yémen 2 117
169 Hong Kong -2 116
169 Bangladesh -2 116
171 Grenade -6 113
172 Montserrat -1 107
173 Pakistan -1 106
174 Îles Vierges américaines -1 104
175 Nouvelle-Calédonie -1 101
176 Guam -1 97
176 Swaziland -1 97
178 Laos 0 88
179 Cambodge 0 86
179 Chinese Taipei 0 86
181 Népal 0 70
182 Brunei 1 69
183 Turks et Caicos 1 66
183 Macao 1 66
185 Tahiti 1 65
185 Maurice -4 65
185 Comores 1 65
188 Sri Lanka -2 64
189 Seychelles 0 60
190 São Tomé-et-Principe 0 58
191 Îles Caïmans 0 48
192 Îles Salomon 0 46
193 Soudan du Sud 0 43
194 Saint-Marin 0 40
195 Vanuatu 0 34
196 Fidji 0 30
196 Samoa 0 30
198 Bahamas 0 26
198 Îles Vierges britanniques 0 26
200 Mongolie 0 19
201 Tonga 0 17
202 Papouasie-Nouvelle-Guinée 0 13
203 Samoa américaines 0 12
204 Andorre 0 8
204 Érythrée 0 8
206 Somalie 0 6
207 Djibouti 0 4
207 Îles Cook 0 4
209 Anguilla 0 2
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points
LeaderEntrées dans le Top 10Sorties du Top 10Nombre total de matches disputésÉquipes avec le plus grand nombre de matchesPlus grande progression en termes de pointsPlus grande progression en termes de placesPlus grand recul en termes de pointsPlus grand recul en termes de places
Allemagne (inchangé)aucuneaucune3aucune équipe n’a disputé plus d’un matchRussie (+ 47 points)Suriname (+ 14 places)Monténégro (– 34 points)Mauritanie (– 9 places)
Dernière mise à jour :7 mai 2015
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1
2
3
FACILE
MOYEN
DIFFICILE
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
ÉditeurFIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich
Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878
PrésidentJoseph S. Blatter
Secrétaire GénéralJérôme Valcke
Directeur de la Communication et des Affaires publiques
Walter De Gregorio
Rédacteur en chefPerikles Monioudis
RédactionAlan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner
Conception artistiqueCatharina Clajus
Service photoPeggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)
Mise en pageRichie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
CorrectionNena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Collaborateurs réguliersRonald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros,
Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn
Ont contribué à ce numéroAndreas Alf, Steve Feekins,
Emmanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Mohammad Hussien, Christiane Ludena, Pascal de Miramon, Elio Stamm
Assistantes de rédactionAlissa Rosskopf
ProductionHans-Peter Frei
Responsables de projetBernd Fisa, Christian Schaub
Traductionwww.sportstranslations.com
ImpressionZofinger Tagblatt AG
Internetwww.fifa.com/theweekly
La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”.
La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques
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39T H E F I FA W E E K LY
18 10 22 L A S E M A I N E E N C H I F F R E S
buts ont été partagés par le Shakhtar Donetsk et Hoverla en Premier League ukrainienne. Huit joueurs différents ont inscrit leur nom au tableau d’affichage d’une rencontre rem-portée 7:3 par le Shakhtar. Aucun autre match disputé dans les premières divisions du monde entier la semaine dernière n’a été aussi prolifique. (En image: Alex Teixeira)
finales européennes figurent désormais au tableau de chasse du FC Barcelone. Sorti vainqueur de sa double confrontation avec le Bayern Munich en demi-finales de la Ligue des champions, le club catalan établit un nouveau record continental. De son côté, Xavi est devenu le premier joueur à atteindre la barre des 150 apparitions dans l’épreuve. (En image: Neymar)
buts en 29 sorties en Eredivisie ont fait de Memphis Depay le meilleur buteur du PSV Eindhoven depuis plus d’une décennie. À 21 ans, il est aussi le plus jeune joueur au sein des dix meilleurs championnats euro-péens à avoir franchi la barre des 15 réalisa-tions. (En image: Memphis Depay)
L A D É C L A R A T I O N D E L A S E M A I N E
“Nous sommes invaincus après 22 journées – c’est incroyable !”
Thomas Wörle, entraîneur de l’équipe féminine du Bayern Munich, sacrée à l’issue de la dernière journée de championnat.
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