L’Etat et les SES
C. Rodrigues Formation continue 2012 1
Point 1 // Les programmes de
SES et le thème de l’Etat
C. Rodrigues Formation continue 2012 2
Une évolution significative des nouveaux
programmes de SES //
① Une approche scientifique du monde social ;
② Une identification explicite des trois disciplines
savantes de référence : la science économique, la
sociologie, la science politique ;
③ Un croisement des disciplines scientifiques ;
C. Rodrigues Formation continue 2012 3
C. Rodrigues Formation continue 2012 4
Enseignement spécifique ("tronc
commun")
Première partie : science économique
1. Croissance, fluctuations et crises
2. Mondialisation, finance internationale
et intégration européenne
3. Economie du développement durable
Deuxième partie : sociologie
4. Classes, stratification et mobilité
sociale
5. Intégration, conflits et changement
social
Troisième partie : regards croisés
6. Justice sociale et inégalités
7. Travail, emploi, chômage
Economie
approfondie : 1) Economie et
démographie
2) Entreprises et
politiques de la
concurrence
3) Instabilité financière
et régulation
Sciences sociales et
politiques : 1) Le système politique
démocratique
2) La participation
politique
3) L'ordre politique
européen
L'organisation du programme 2012 de SES en Terminale
C. Rodrigues Formation continue 2012 5
La place de l’Etat dans le
programme de Terminale en
SES
ENSEIGNEMENT SPÉCIFIQUE
- Croissance potentielle, politiques macro-économiques (conjoncturelles, structurelles), Union économique et monétaire, Etat-membre, euro. - Politique climatique (réglementation, taxation, marchés de quotas et d’émission) - Etat et justice sociale (politiques sociales, Etat-Providence, politique éducative) - Politique de l’emploi
C. Rodrigues Formation continue 2012 6
L’Etat dans le
programme de
Terminale en SES
ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ 1
ECONOMIE APPROFONDIE -Les politiques de la concurrence ; -L’Etat face à la régulation financière
ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ 2
SCIENCES SOCIALES ET
POLITIQUES
-Le système politique démocratique ;
-La participation politique ;
-L’ordre politique européen (principe de
subsidiarité, gouvernance multi-niveau,
citoyenneté européenne)
Point 2 // L’Etat et l’Union
européenne
C. Rodrigues Formation continue 2012 7
Philippe Aghion Professeur d’Economie à
l’Université de Harvard
Bibliographie sélective :
Repenser l’Etat (avec A. Roulet)
Seuil, 2011
« Paradoxe : alors que la crise
financière a remis radicalement en
cause la toute puissance des
marchés, les citoyens n’ont jamais
eu aussi peu confiance en l’Etat. A
peine conjuré l’effondrement
bancaire de 2008, on a vu divers
gouvernements européens, ainsi
que le Congrés américain, prôner
un Etat minimal, seul moyen –
d’après eux – de retourner à
l’équilibre budgétaire ».
C. Rodrigues Formation continue 2012 8
Point 2 // L’Etat et l’Union
européenne
C. Rodrigues Formation continue 2012 9
1. Un « regard » des économistes sur l’Etat :
les politiques économiques
Qu’est ce que la politique économique ? //
• Une distinction initiale : science économique et politique
économique
• Un thème de recherche singulier : la politique économique
« Produire une analyse scientifique en se donnant pour objet d’étude
les processus de décision politique en matière économique dans les
régimes démocratiques » (A. Benassy-Quéré).
C. Rodrigues Formation continue 2012 10
« Politique keynésienne » / « politique
libérale » : une distinction contestable
• L’articulation entre la courte et la longue période est
ambiguë ;
• La distinction entre « politique de stabilisation » et
« politique d’allocation » implique de distinguer la
croissance économique effective de la croissance
économique potentielle.
C. Rodrigues Formation continue 2012 11
Croissance économique effective, croissance
économique potentielle
• Selon Sébastien Doisy (2002), La croissance potentielle peut être définie comme « la
croissance maximale compatible avec une inflation stable ».
• Reformulation élargie : elle correspond à la croissance économique non inflationniste
de long terme qui résulte d’une utilisation efficiente des facteurs de production (travail,
capital, savoir, etc.) compte tenu du contexte (institutions, système de valeurs, etc.).
• Le calcul de cette croissance potentielle est soumis à un vif débat méthodologique. La
croissance potentielle peut être surévaluée ou sous-évaluée en fonction des paramètres
retenus. Le plus souvent on prend en compte :
• Le taux de croissance de la population active ;
• Le taux d’emploi ;
• Le taux de chômage incompressible qui dépend du NAWRU et/ou du NAIRU ;
• Le taux de croissance de la productivité.
➠ NAWRU : non accelerating wage rate of unemployment
➠ NAIRU : non accelerating inflation rate of unemployment
C. Rodrigues Formation continue 2012 12
• A. Okun et W. Heller : de l’équilibre budgétaire à
l’équilibre économique global
• Comparer la croissance potentielle et la croissance
effective : le gap d’Okun
• Les politiques économiques conjoncturelles sont
efficaces en cas de gap d’Okun (politiques de
stabilisation conjoncturelles)
C. Rodrigues Formation continue 2012 13
Les origines de la distinction entre croissance
effective et potentielle : A. Okun et W. Heller
① Un cas d’école de politique de stabilisation :
l’arbitrage inflation / chômage et la courbe de
Phillips-Lipsey ;
C. Rodrigues Formation continue 2012 14
Les origines de la distinction entre croissance
effective et potentielle : A. Okun et W. Heller
C. Rodrigues Formation continue 2012 15
La courbe de Phillips-Lipsey Taux d’inflation
Taux de chômage 0
U0
① Un cas d’école de politique de stabilisation :
l’arbitrage inflation / chômage et la courbe de
Phillips-Lipsey ;
② Le débat Friedman / Heller : comment expliquer la
vivacité de la croissance américaine durant les
années 1960 ?
C. Rodrigues Formation continue 2012 16
Les origines de la distinction entre croissance
effective et potentielle : A. Okun et W. Heller
C. Rodrigues Formation continue 2012 17
Milton Friedman (1912-2006)
• Économiste américain. Il fut l’un des économistes les plus influents du XXème siècle. Prix Nobel en 1976. Représentant principal de l’École de Chicago en économie (connue aussi sous l’expression « école monétariste »).
• Bibliographie sélective :
• « A theory of the consumption function », 1957.
C. Rodrigues Formation continue 2012 18
L’interprétation de la courbe de Phillips-Lipsey par M.
Friedman Taux de variation de w ou
Taux d’inflation (%)
Taux de chômage 0
NAWRU ou
NAIRU
① Un cas d’école de politique de stabilisation :
l’arbitrage inflation / chômage et la courbe de
Phillips-Lipsey ;
② Le débat Friedman / Heller : comment expliquer la
vivacité de la croissance américaine durant les
années 1960 ?
③ Une radicalisation de la critique de Friedman : la
révolution des anticipations rationnelles
C. Rodrigues Formation continue 2012 19
Les origines de la distinction entre croissance
effective et potentielle : A. Okun et W. Heller
C. Rodrigues Formation continue 2012 20
Robert Barro (né en 1944)
• Économiste américain (Université de Harvard).
• Il est l’un des représentants (avec R. Lucas et D. Gordon notamment) de la Nouvelle École Classique (NEC).
• Bibliographie sélective :
• « Are government bonds net wealth ? » Journal of political economy, 1974.
La révolution des anticipations rationnelles :
quelle portée heuristique ?
a) L’Etat ne peut plus conduire des politiques économiques discrétionnaires. Dès lors que les agents adoptent des « comportements ricardiens », les politiques de stabilisation deviennent inefficaces ;
b) l’Etat garde sa légitimité et son efficacité à long terme pour stimuler la croissance potentielle ;
c) en cas de gap d’Okun, les monétaristes et les nouveaux classiques supposent que les ajustements de prix relatifs permettent un retour à l’équilibre (postulat de efficience du marché à court terme).
➠ « noyau dur » au sens de I. Lakatos de la théorie néolassique (heuristique négative !!).
C. Rodrigues Formation continue 2012 21
① Un cas d’école de politique de stabilisation : l’arbitrage inflation / chômage et la courbe de Phillips-Lipsey ;
② Le débat Friedman / Heller : comment expliquer la vivacité de la croissance américaine durant les années 1960 ?
③ Une radicalisation de la critique de Friedman : la révolution des anticipations rationnelles
④ L’efficacité des politiques conjoncturelles de stabilisation : quelle corroboration empirique ?
C. Rodrigues Formation continue 2012 22
Les origines de la distinction entre croissance
effective et potentielle : A. Okun et W. Heller
C. Rodrigues Formation continue 2012 23
Ecart du PIB effectif par rapport au PIB potentiel aux États-
Unis 1960-2004
Source : Benassy-Quéré, Politique économique. De Boeck, 2008
C. Rodrigues Formation continue 2012 24
Ecart du PIB effectif par rapport au PIB potentiel en France
1960-2004
Source : Benassy-Quéré, Politique économique. De Boeck, 2008
Point 2 // L’Etat et l’Union
européenne
C. Rodrigues Formation continue 2012 25
1. Un « regard » des économistes sur l’Etat : les politiques économiques
2. La crise de la dette publique en Europe : une remise en cause de l’intervention de l’Etat ?
Un préalable essentiel : de quoi parle-t-on ?
1. Agent en capacité de financement, agent en besoin de financement
2. Endettement public, endettement privé En 2007, la dette brute privée est de 196 % en France, 200
% en Allemagne (autour de 60 % pour les dettes brutes publiques) !
3. Dette publique et déficit public
4. Dette publique et service de la dette En France au 4ème trimestre 2011 la dette s’établit à 1700
milliards d’euros (plus de 85 % du PIB)
Formation continue 2012 26 C. Rodrigues
① La crise de la dette en Europe : quelles
manifestations ?
② Comment expliquer la crise de la dette publique ?
C. Rodrigues Formation continue 2012 27
Niveau de la dette publique et perte
d’efficacité de l’Etat : quelles relations ?
La crise de la dette : principales
manifestations // Documents 1a – 1d
Formation continue 2012 28
1a 1b
1c 1d
C. Rodrigues
Formation continue 2012 29
La crise de la dette : principales
manifestations // Documents 2a – 2c
2a
2b
2c
C. Rodrigues
Formation continue 2012 30
La crise de la dette : principales
manifestations // Documents 3a, 3b
3a 3b
Source : A. Benassy-Quéré et alii. Politique économique. De Boeck, 2008.
C. Rodrigues
Formation continue 2012 31
La crise de la dette : principales
manifestations // Documents 4a – 4d
4a 4b
4c 4d
C. Rodrigues
La crise de la dette : principales
manifestations // Document 5
Formation continue 2012 32 C. Rodrigues
Formation continue 2012 33
La crise de la dette : principales
manifestations // Documents 6a et 6b
Source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=60795
C. Rodrigues
6a 6b Taux d’intérêt apparent sur la dette publique
(France)
La crise de la dette : principales
manifestations // Document 7
Formation continue 2012 34 C. Rodrigues
Graphique 3aJapon : balance commerciale et balance
courante (en % du PIB)
-2
-1
0
1
2
3
4
5
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
-2
-1
0
1
2
3
4
5 Balance commerciale
Balance courante
Sources : Datastream, NATIXIS
Graphique 3bJapon : taux d'épargne et taux
d'investissement de la Nation (en % PIB valeur)
18
20
22
24
26
28
30
32
34
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
18
20
22
24
26
28
30
32
34
Tx d'épargne Nation
Tx d'investissement de la Nation
Sources : Datast ream, NATIXIS
Tableau 1
Pourcentage de la dette Publique détenue par les non-résidents (2011)
Etats-Unis 53,9Royaume-Uni 31Allemagne 65France 67Espagne 55Italie 50Grèce 79Portugal 86,5Japon 5,3
Sources : FoF, BOJ, NATIXIS
Comme les épargnants ont un « home bias » (une préférence pour les actifs
domestiques) et que de plus les non-résidents doivent supporter un risque de change s’ils investissent dans la dette publique du pays, le financement de la dette publique par les épargnants domestiques fait disparaître plusieurs primes de risque qui pourraient affecter le coût de cette dette.
(2) La seconde condition pour qu’une dette publique très élevée ne conduise pas à une crise est l’absence de besoin de financement du secteur privé. Elle s’est observée au Japon avec le désendettement des ménages depuis 2001 et le désendettement des entreprises depuis 1994 (graphiques 4 a/b).
Graphique 4aJapon : Crédits bancaires (GA en %)
-10
-5
0
5
10
15
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
-10
-5
0
5
10
15 aux ménages aux entreprises
Sources : Datastream, FoF, NATIXIS
Graphique 4bJapon : dette des ménages et des entreprises
80
90
100
110
120
130
140
150
160
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
80
90
100
110
120
130
140
150
160 Dette des ménages en % du RDB
Dette des entreprises en % du PIB
Sources : Datastream, FoF, NATIXIS
Flash 2012–222- 3
Source : P. Artus, 23 mars 2012 : cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63146
La crise de la dette : principales
manifestations // Document 8
➠ En ne considérant que les 4 grands marchés financiers (USA, zone euro, Japon et UK), le marché de la dette publique mondial pèse près de 21 900 milliards € mi-2011 (25900 milliards d’euros si on ajoute les emprunts de court terme). A titre de comparaison, la capitalisation boursière des 4 grandes zones économiques est proche de 22 200 milliards € mi-2011.
➠ Au niveau de ces marchés, il faut distinguer entre marché domestique et marché internationaux. Ainsi, seule 9 % de la dette japonaise est détenue par des étrangers tandis que 45 % de la dette publique des Etats-Unis et 30 % de celle de la zone euro sont en possession d’investisseurs étrangers.
Formation continue 2012 35
Source : www.gecodia.fr
C. Rodrigues
Comment expliquer la crise de la dette
publique ?
① Des facteurs macroéconomiques mondiaux
② Des facteurs macroéconomiques européens
C. Rodrigues Formation continue 2012 36
Des facteurs macroéconomiques
mondiaux //
① Une explosion de l’endettement privé consécutif à :
a. la globalisation financière et les carences de sa régulation mondiale ;
b. une hausse mondiale des liquidités du fait des politiques monétaires
accommodantes durant les années 1990 et 2000 et du fait de la faiblesse de la
croissance potentielle mondiale ;
c. des déséquilibres de plus en plus creusés dans les balances des paiements (Chine,
pays exportateurs de pétrole, Japon, Allemagne : excédents avec entrée de devises ;
Etats-Unis, autres pays de l’UE : déficits avec sorties de devises).
② La crise de la dette publique en Europe est une conséquence de la crise de 2008 :
a. l’endettement public s’est substitué à l’endettement privé (en 2007, le déficit
budgétaire de la moyenne des pays de l’OCDE était inférieur à 1,5 % de leur PIB).
b. Les finances publiques se dégradent à partir de 2008 en raison : 1) du soutien public
au secteur bancaire, 2) de la baisse des recettes fiscales induites par la chute de
l’activité ; 3) du fait des politiques de soutien à l’activité qui ont été mises en œuvre
dans tous les pays de l’OCDE.
C. Rodrigues Formation continue 2012 37
Des facteurs macroéconomiques
européens //
① les théories de l’économie géographique enseignent que les rendements d’échelle
externes s’amplifient lorsque des territoires sont mis en concurrence : creusement
des écarts dans les performances macroéconomiques des pays membres à partir
du début des années 2000 (moins du fait du passage à l’euro que du fait de
l’élargissement en 2004 au PECO). Le processus d’élargissement de l’Union a été
préféré à celui d’approfondissement dans l’intégration des économies ;
② La hausse de l’endettement privé (Espagne, Irlande, Italie,... plus que la Grèce)
découle de la politique monétaire trop accommodante pour les pays les moins
productifs (Espagne, Italie, Grèce) dès lors que l’inflation n’est pas homogène sur
la zone (choc asymétrique alors que la politique monétaire est une politique de
zone) ;
③ Une faiblesse chronique de la croissance potentielle en Europe qui a conduit à
une hausse structurelle de l’endettement public ;
④ Des politiques économiques non-coordonnées et pro-cycliques (point suivant)
conduisant à un dysfonctionnement important de la gouvernance de la zone
euro.
C. Rodrigues Formation continue 2012 38
Point 2 // L’Etat et l’Union
européenne
C. Rodrigues Formation continue 2012 39
1. Un « regard » des économistes sur l’Etat : les politiques économiques
2. La crise de la dette publique en Europe : une remise en cause de l’intervention de l’Etat ?
3. Les dysfonctionnements institutionnels de la zone euro
Les dysfonctionnements institutionnels
de la zone euro //
• La crise actuelle de l’Etat : un paradoxe entre légitimité et
efficacité
• Les évènements de l’année 2011 ont conduit à renforcer ce
paradoxe :
• Démission du gouvernement Papandréou en novembre 2011
(après l’annonce des « erreurs » dans les comptes publics grecs
à l’automne 2009) ;
• Démission du gouvernement S. Berlusconi (novembre 2011)
et constitution du gouvernement de M. Monti en Italie ;
• Elections anticipées et victoire du PP en Espagne en
novembre 2011 (M. Rajoy).
C. Rodrigues Formation continue 2012 40
1. Faut-il réduire le gap d’Okun puis le déficit public ou le déficit public puis le gap
d’Okun ?
a. Consensus sur l’existence d’un gap d’Okun
b. La hausse récente de l’endettement public n’est pas imputable à une politique
brusquement dépensière
c. le débat scientifique est ouvert s’agissant de l’ordre séquentiel dans lequel les
politiques économiques doivent être conduites
2. Comment expliquer que la gouvernance européenne ne retienne que l’objectif de
« discipline budgétaire » ?
a. Lorsque les politiques de stabilisation sont pro-cycliques, elles creusent le gap
d’Okun et affaiblissent la croissance potentielle
b. Les politiques économiques structurelles constituent un déterminant essentiel de
la croissance potentielle
➠ Comment expliquer que le « jeu institutionnel » au sein de la zone euro conduise
à adopter des règles de gouvernance contraires aux enseignements scientifiques ?
C. Rodrigues Formation continue 2012 41
Les dysfonctionnements institutionnels
de la zone euro //
Comment expliquer que la gouvernance européenne ne
retienne que l’objectif de « discipline budgétaire » ? //
• 2 axes de réflexion :
①Wallace Oates et John Nash : fédéralisme et théorie
des jeux
②Michel Aglietta et Patrick Artus : quelle place
accorder à la BCE ?
C. Rodrigues Formation continue 2012 42
Wallace Oates
• Professeur à l’Université du
Maryland (Etats-Unis)
• Bibliographie sélective :
• « An essay on fiscal
federalism », journal of
economics litterature, sept.
1999.
• Site Internet :
• http://econweb.umd.edu/~
oates/index.htm
C. Rodrigues Formation continue 2012 43
Le modèle de Oates : un « fédéralisme
tempéré » //
C. Rodrigues Formation continue 2012 44
Externalités positives /
économies d’échelle
Faibles Fortes
Homogénéité
des
préférences
Fortes ? Politique
centralisée
Faibles Politique
décentralisée
?
C. Rodrigues
John Nash (né en 1928), prix Nobel d’économie
en 1994 //
• Mathématicien américain qui a prolongé
la théorie des jeux en montrant que dans
certaines structures de jeux, il existe au
moins une solution à laquelle on peut
s’attendre rationnellement (que l’on
nomme aujourd’hui un équilibre de
Nash).
Il publie un article interne à l’université
de Princeton aux États-Unis en 1950
avant de remettre sa thèse de Doctorat la
même année sous le titre « Non
cooperatives games » (seulement 27 pages
!).
Formation continue 2012 45
Théorie des jeux et choix stratégiques : un cas
d’équilibre de « basse pression » (trappe de Nash) //
C. Rodrigues
Joueur B
Rouge Noir
Joueur A Rouge 2 ; 2 0 ; 3
Noir 3 ; 0 1 ; 1
Formation continue 2012 46
Equilibre de Nash : combinaison de stratégies telle que la stratégie de chaque
joueur correspond à un choix optimal (c'est-à-dire que le joueur ne peut obtenir un
gain supplémentaire en changeant unilatéralement de stratégie), étant donné les
stratégies choisies par les autres joueurs.
Formulation schématique : l’équilibre Nash correspond au principe d’absence de
regret. Il implique qu’aucun joueur ne regrette de jouer comme il l’a fait étant
donné la manière dont les autres joueurs ont joué.
Les rendements d’échelle externes creusent
les écarts entre les territoires //
C. Rodrigues Formation continue 2012 47
Source : P. Artus. Flash économie n°235, 28 mars 2012, Natixis
C. Rodrigues Formation continue 2012 48
Source : P. Artus, Flash Economie, Natixis, n°268, 12 avril 2012
Les rendements d’échelle externes creusent
les écarts entre les territoires //
Un retour à l’équilibre des comptes publics
des Etats… à marche forcée ! //
C. Rodrigues Formation continue 2012 49
Source : P. Artus. Flash économie n°274, 13 avril 2012, Natixis
C. Rodrigues Formation continue 2012 50
L’Allemagne : un « modèle »… à ne pas
suivre //
Source : P. Artus. Flash économie n°274, 13 avril 2012, Natixis
C. Rodrigues Formation continue 2012 51
L’Allemagne : un « modèle »… à ne pas
suivre //
Source : P. Artus. Flash économie n°274, 13 avril 2012, Natixis
C. Rodrigues Formation continue 2012 52
L’Allemagne : un « modèle »… à ne pas
suivre //
Source : P. Artus. Flash économie n°274, 13 avril 2012, Natixis
Michel Aglietta
Professeur d’Economie à
l’Université de Paris X, conseiller
scientifique du CEPII
Bibliographie sélective :
-La crise, les voies de sorties (2010)
-Les hedges funds : entrepreneurs ou
requis de la finance ? (2011)
- Zone euro : éclatement ou
fédération, Michalon 2012.
C. Rodrigues Formation continue 2012 53
M. Aglietta //
« Le lien entre l’Etat et la Banque centrale,
l’institution investie du pouvoir d’émettre
la monnaie, est donc intime. L’Etat déclare
la monnaie légale. L’Etat garantit le
capital de la Banque centrale.
En contrepartie, la Banque centrale est le
prêteur en dernier ressort de l’Etat. C’est
indispensable en raison de l’indépendance
intime entre risque souverain et risque
bancaire».
C. Rodrigues 54 Formation continue 2012
La BCE et la fonction de prêteur en
dernier ressort //
C. Rodrigues Formation continue 2012 55
56
Source : P. Artus, 02 mars 2012 : cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63146
C. Rodrigues Formation continue 2012
Patrick Artus
• Professeur à l’école Polytechnique,
professeur associé à l’Université de Paris I,
Sorbonne.
• Directeur de la Recherche et des études
économiques de Natixis
• Publications principales :
La France sans ses usines (avec Marie-Paule
Virard), Broché, 2011.
Globalisation, le pire est à venir (avec Marie-
Paule Virard), La Découverte, 2008.
Les incendiaires : les banques centrales dépassées
par la globalisation, Édition Perrin, 2007.
Politique économique de droite, politique
économique de gauche, Le cercle des
Économistes, Édition Perrin, 2006.
Le capitalisme est en train de s’autodétruire (avec
Marie-Paule Virard), La Découverte, 2005.
C. Rodrigues Formation continue 2012 57
• Le financement monétaire de la dette :
1. n’a pas d’impact sur l’inflation mais il peut en avoir sur la
hausse des prix d’actifs (réels tels que l’immobilier ou
financiers) en alimentant la spéculation ;
2. Peut créer un biais entre la baisse du taux d’intérêt à long
terme et la productivité marginale du capital conduisant à
financer des investissements peu efficaces ;
3. Peut générer un aléa moral majeur.
La fonction de PDR est un instrument de politique monétaire
essentiel pour la prévention et la gestion des crises systémiques,
mais elle n’est pas adaptée au financement public à long terme.
C. Rodrigues Formation continue 2012 58
P. Artus / Le financement monétaire de la
dette publique : une « fausse bonne idée » //
Le financement monétaire de la dette
publique : une « fausse bonne idée » //
C. Rodrigues Formation continue 2012 59
En guise de conclusion : l’Etat et la place
de l’Europe dans le monde //
C. Rodrigues Formation continue 2012 60
C. Rodrigues Formation continue 2012 61
Graphique 5aPIB volume (GA en %)
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
70 73 76 79 82 85 88 91 94 97 00 03 06 09 12
-15
-10
-5
0
5
10
15
20 Etats-Unis Royaume-Uni France Italie A llemagne
Sources : Datastream, NATIXIS
Graphique 5bPIB volume (100 en 1970:1)
50
100
150
200
250
300
350
70 73 76 79 82 85 88 91 94 97 00 03 06 09 12
50
100
150
200
250
300
350 Etats-Unis Royaume-Uni France Italie A llemagne
Sources : Datast ream, NATIXIS
Une dégradation qui peut être cachée
Ce qui précède montre les dégradations diverses de la situation économique structurelle : - aux Etats-Unis : dette publique depuis la fin des années 1970, déficit
extérieur depuis le début des années 1990, désindustrialisation depuis la fin des années 1970 ;
- au Royaume-Uni : dette publique depuis la fin des années 1970, déficit
extérieur depuis le début des années 1990, désindustrialisation depuis la fin des années 1970 ;
- en France, dette publique depuis la fin des années 1970, déficit extérieur
depuis le début des années 2000, désindustrialisation depuis la fin des années 1970, perte de croissance potentielle depuis le début des années 1990.
Mais cette dégradation de la situation économique, en particulier la perte de croissance, peut avoir été cachée : - par le soutien artificiel de la demande par la hausse de l’endettement du
secteur privé (graphiques 6a/b), qui s’arrête en Allemagne à la fin des années 1990 mais continue dans les autres pays ;
Graphique 6aDette des ménages + entreprises
(valeur, en % du PIB)
40
60
80
100
120
140
160
180
200
220
240
70 73 76 79 82 85 88 91 94 97 00 03 06 09 12
40
60
80
100
120
140
160
180
200
220
240
Etats-Unis
Royaume-Uni
France
Italie
A llemagne
Sources : Datastream, FoF, BoE, FM I, NATIXIS
Graphique 6b Crédit bancaire au secteur privé (GA en %)
-10
0
10
20
30
40
70 73 76 79 82 85 88 91 94 97 00 03 06 09 12
-10
0
10
20
30
40 Etats-Unis
Royaume-Uni
A llemagne
France
Italie
Sources : Datastream, FoF, FM I, BCE, BOE, Natixis
Flash 2012 –103- 4
Source : P. Artus, Natixis, Flash économie n°103, février 2012
Faiblesse de la croissance potentielle
de la zone euro
L’essentiel des problèmes de la zone euro vient de la faiblesse de la croissance potentielle. Quand on l’estime à partir des gains de productivité (graphique 1a) et de la démographique (graphique 1b), on parvient approximativement à : 1,2% par an dans la zone euro 2,7% par an aux Etats-Unis 1,8% par an au Canada 2,0% par an au Royaume-Uni 2,4% par an au Suède
Une croissance potentielle faible implique une difficulté à financer le vieillissement démographique, la hausse des prix des matières premières. Dans la zone euro, on voit que les gains de productivité moyens sont faibles (graphique 2, tableau 1), ce qui pose tous les problèmes mentionnés plus haut.
Graphique 1aProductivité par tête (GA en %)
-10
-5
0
5
10
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
-10
-5
0
5
10 Zone euro Etats-Unis
Canada Royaume-Uni
Suède
Sources : Datastream, NATIXIS
Graphique 1bPopulation de 20 à 60 ans (en % par an)
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
98 00 02 04 06 08 10 12 14 16 18 20
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5 Zone Euro Etats-Unis Canada Royaume-Uni Suède
Sources : Datast ream, Census, NATIXIS
Graphique 2Productivité par tête (100 en 1998:1)
100
110
120
130
140
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
100
110
120
130
140 Zone euro Etats-Unis Canada Royaume-Uni
Suède
Sources : Datastream, NATIXIS
Tableau 1
Productivité par tête - Croissance moyenne annuelle (GA en %)
Pays Zone euro Etats-Unis Canada Royaume-Uni Suède 1998 - 2011 0,67 2,38 0,90 1,45 1,58
Sources : Datastream, NATIXIS
Flash 2012 – 200 - 2
En guise de conclusion : l’Etat et la place
de l’Europe dans le monde //
C. Rodrigues Formation continue 2012 62
Source : P. Artus, Natixis, Flash économie n°181, mars 2012
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