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© MASSON Compte rendu de congrès • Résumés de la réunion de la Société Française de Neuropathologie 1233

RÉSUMÉS DE LA RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NEUROPATHOLOGIE

tance du lactate. L’apoptose neuronale était plus élevéechez les souris CE, suggérant une action synergique del’éthanol combinée au blocage de transport de mono-carboxylates privant les neurones de toute ressource éner-gétique.

● Fev/Pet-1, un élément régulateur clé des neurones sérotoninergiques 5-HT.

P. Maurer

Laboratoire de Virologie Moléculaire CP 614, Faculté de Médecine, ULB, Bruxelles, Belgique.

Les protéines de la famille Ets sont des facteurs detranscription qui reconnaissent une séquence nucléo-tidique centrée sur un noyau consensus 5’-GGAA/T-3’par l’intermédiaire d’un domaine de liaison à l’ADN,appelé le domaine ETS. Ces séquences nucléotidiquessont localisées dans la région régulatrice des gènes d’inté-rêts. Le gène fev, membre de cette famille, a été isolé chezl’homme après avoir été identifié dans une tumeurd’Ewing chez l’enfant comme le résultat d’une transloca-tion chromosomique. Chez l’Homme, Fev possède uneexpression tissulaire restreinte à l’intestin grêle et à desadénocarcinomes prostatiques de différenciation variable.Parmi de nombreuses lignées cellulaires humaines testées,seule la lignée d’origine prostatique LNCaP et les lignéescellulaires d’origine hématopoïétiques Dami/HEL92.1.7,K-562, KU-812 F et U-937 expriment ce facteur. Ce pro-fil d’expression semble particulier. Quel est le pointcommun entre ces cellules ?

Chez le rat et la souris, l’homologue du gène fev humain(les gènes mpet-1/pet-1) est exprimé spécifiquement dansles noyaux du raphé contenant les neurones sérotoniner-giques. Différents travaux dont certains ont été réaliséschez l’Homme, ont montré qu’un déficit de production dela sérotonine (5-HT) est à l’origine de troubles ducomportement. Les souris dont l’expression de mpet-1 aété invalidée présentent un déficit de 80 p. 100 des neuro-nes 5-HT et de marqueurs spécifiques associés, commecelui du transporteur SERT/5-HTT et de l’enzyme TPH2.Dans une moindre mesure, des marqueurs moins spécifi-ques, comme le VMAT2 ou l’AADC sont également alté-rés. En accord avec l’implication de cette voie deneurotransmission dans la régulation de phénomènescomportementaux, ces souris présentent une augmentationde l’anxiété et de l’agressivité. Par ailleurs, lors du déve-loppement embryonnaire des rongeurs, l’expression del’ARNm des gènes mpet-1/pet-1 précède de 0,5 à 1 jourl’expression de la 5-HT.

Nous avons montré sur le cerveau humain quel’ARNm de Fev est, comme chez les rongeurs, exclusi-vement exprimé dans les noyaux du raphé. Il est co-exprimé avec les deux marqueurs spécifiques de ces neu-rones, la SERT/5-HTT et la TPH2. Enfin, des sites deréponses permettant la liaison à l’ADN des facteurs detranscription Fev/Pet-1 ont été identifiés dans la région

régulatrice de nombreux gènes (murins et humains)impliqués dans la voie de biosynthèse de la sérotonine.Fev est-il un élément régulateur clé dans la régulationdes gènes impliqués dans la voie de neurotransmissionde la sérotonine ?

● Topographie différentielle de l’expression de l’

α-synucléine humaine, normale ou mutée, chez la souris transgénique.

D. Langui, N. Girardot, V. Blanchard, L. Pradier, C. Duyckaerts

Laboratoire de Neuropathologie Raymond-Escourolle et INSERM U679, La Salpêtrière Paris et CNS/Alzheimer program, Aventis Pharma, Vitry ; Laboratoire de Neuropathologie R. Escourolle, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.

Deux lignées de souris transgéniques ont été examinées,l’une exprimant l’

α-synucléine humaine normale nonmutée, l’autre la même protéine porteuse de la mutationA53T responsable d’une maladie de Parkinson familiale,toutes les deux sous le contrôle d’un promoteur thy-1.Aucune inclusion de type corps de Lewy n’a été constatée.L’immunohistochimie a montré que la protéine normaleétait concentrée dans les prolongements axonaux, alors quela protéine mutée l’était, à de rares exceptions près, dans lecompartiment somato-dendritique. La protéine n’était pasubiquitinée. L’immunohistochimie de la parkine, de la pro-téine tau et des neurofilaments était normale.

● Maladie de Creutzfeldt-Jakob associée à une mutation R208H du gène de la protéine prion.

C. Basset-Leobon1, E. Uro-Coste1, K. Peoc’h2, S. Haïk5,V. Sazdovitch5, O. Andreotti3, Rigal4, J-J Hauw5,M.B. Delisle1

1 Service d’Anatomie Pathologique, CHU Rangueil, INSERM U466, Toulouse,2 Service de Biochimie, Hôpital Lariboisière, Paris,3 École Nationale Vétérinaire, Toulouse,4 Service de Neurologie, CHU Rangueil, Toulouse,5 Service de Neuropathologie, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris.

La mutation R208H est exceptionnellement trouvée dansles maladies héréditaires à prions. Nous rapportons l’obser-vation d’un patient de 61 ans qui a présenté des troubles ducomportement, une ataxie et une démence rapidement pro-gressive. L’examen neuropathologique révélait une spon-giose et une gliose prédominant dans la région putamino-caudée. L’immunohistochimie anti-PrPsc montrait desplaques frontales et cérébelleuses. Le Western blot mettaiten évidence un profil de migration de type 2 de Parchi. Leséquençage PRNP a révélé la mutation R208H avec homo-zygotie pour la valine au codon 129. Cette étude anatomo-clinique confirme le lien direct existant entre la mutationR208H et la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

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