Jeu = média culturel. La culture ludique enfantine est axée sur la relation avec
l'environnement quotidien (de la poupée au jeu de société)
Jouer à des jeux en classe pour leur intérêt formateur propre impose de rompre un moment avec une forme d'évaluation classique
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Le second degré = faire semblant
La présence de décisions successives
La règle (univers du second degré)
La frivolité (critère relatif)
L'incertitude
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Ambiguïté possible entre les effets éducatifs du jeu et le fait de jouer pour des objectifs éducatifs
En faire un "outil" conduit à l'intégrer dans une progression pédagogique lui donner sens sans l'assimiler à un exercice ? (ni incertitude ni frivolité )
Jeu éducatif (ou pédagogique) = complexité du produit ou de l'activité
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Entre jeu et exercice
Activité ludique = le temps du jeu
une situation caractérisée par le fait que des individus jouent. Piaget parle de « comportement repérable » de l'enfant en situation de jeu
Contrat ludo-pédagogique : le même jeu peut être utilisé avec des objectifs éducatifs différents si l’enseignant et l’élève les connaissent
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Le jeu libre disparait progressivement à la maternelle au profit du jeu à règles qui a vocation à initier l’enfant aux premiers apprentissages
Le jeu dirigé accompagne les enfants à devenir des élèves cf. Viviane Bouysse
Intégration de consignes et inscription de l’enfant dans un groupe organisé autour d’un projet
Cf. Gilles Brougère prof de Sciences de l’éducation : « il ne s’agit pas de jeux mais d’activités complètement structurées par les adultes… »
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Peu de réflexion théorique sur le jeu comme outil d’apprentissage Sauf en rééducation : rôle du jeu de société pour entrer en relation
avec les autres ou accepter la contrainte de la règle
Les nombreux écrits sur le jeu en classe l'appréhendent plus avec des critères d'exercice....
Les raisons :
Définition du jeu (dictionnaire) : plaisir et gratuité = frivolité Définition du travail : pénibilité et résultat = utilité
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A l'école, on parle de jeu éducatif (ou d'activité ludique)
Freinet évoque le « travail-jeu »
L'école cherche à supprimer dans son discours les principales connotations du terme jeu.
Il est lié à la vie sociale et affective de l'enfant (hors temps scolaire)
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Jouer pour jouer ?
en marge de la vie scolaire : il prend alors une fonction libératoire pour introduire des activités non ludiques
le travail prend la forme du jeu : nous sommes dans une pédagogie de la ruse ou du détour
cf Pauline Kergomard « le jeu est le travail de l'enfant » poser un discours sérieux sur le jeu.
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Etre clair avec la situation choisie
Pas du jeu/ loisir mais une forme éducative qui
s’en inspire (contenus ou principes ou critères…)
Du vrai jeu avec toutes les caractéristiques qui le définissent et pour sa valeur éducative propre
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La coopération
la communication, la cohésion, la confiance : l’entraideL
’acceptation personne n’est rejeté par le groupe
L’engagement
contribution de chacun à la réussite communeL
e plaisir On joue pour s’amuser, facteur de motivationCDDP37 - 2010 12
Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d’un objectif commun pour tous les joueurs
Le jeu est introduit par un défi extérieur : émulation pour stimuler l’entraide et la solidarité entre les joueurs
Le jeu est sans gagnant ni perdant, sans exclus, sans équipes fixes ou permanentes. Il ne s'agit pas de gagner contre un adversaire mais de faire équipe pour gagner ou perdre ensemble
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Des situations-problèmes qui ne font pas appel à des compétences typiquement scolaires pour les résoudre = pas une activité ludique
le schéma est toujours identique : un défi est introduit par une histoire à raconter aux enfants pour stimuler leur imagination
ils peuvent s'identifier aux personnages et se sentir impliqués directement dans le défi à relever
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Protéger la planète Déjouer un cambriolage Approvisionner des villages en poissons en échappant aux
requins Terminer la fourmilière avant l’arrivée du fourmilier
Intérêt du jeu : poursuite d'un objectif de groupe pour éviter un phénomène naturel ou vaincre un ennemi (sorcière, pollution…)
Les joueurs trouvent un bénéfice réciproque à aider et à se faire aider.
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La coopération est apte à créer dans le groupe une sécurité, une atmosphère de confiance permettant à chacun de s'exprimer, de construire ensemble.
Mais le jeu reste un espace privilégié d'interactions conflictuelles que seule une organisation de la prise de parole permettra de rendre positive (ex : le joueur dont c'est le tour dit au groupe ce qu'il va faire avant l’intervention des autres joueurs...)
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Dans un climat compétitif, le joueur s'attache plus au résultat qu'au processus.
Le résultat est l'enjeu : je gagne ou je perds
Les séances de jeux coopératifs ou assimilés (jeux d'écoute et de confiance) visent à développer la capacité de l'enfant à collaborer dans un groupe
L’enjeu est dans les interactions entre les enfants au cours du jeu
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« s’entrainer »à poser un regard positif sur soi et sur les autres = démarche de confiance en soi pour oser prendre sa place dans un groupe
améliorer sa capacité à communiquer dans un groupe : expression personnelle (verbale ou avec son corps) et renforcer sa capacité d'écoute
approfondir une démarche de négociation
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une méthode de résolution de problèmes à partir de situations-problèmes imposées par la règle du jeu
Les jeux coopératifs permettent de travailler dans une même dynamique la sociabilité, des capacités intellectuelles et l’image que l’enfant a de lui-même :
Les compétences sociales et civiques L’autonomie, l’engagement
Compétences 6 et 7 du socle commun. Des domaines peu privilégiés par les outils pédagogiques classiques => la sociabilité et l’autonomie
Le développement du langage
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Compétences relationnelles (sociales)
et maîtrise de la langue
dialogue : donner son point de vue, argumenter et comprendre les autres. Accepter de prendre le risque de se tromper ou d'être en désaccord avec les autres.
Le climat de confiance valorisé par l'enseignant facilite l'affirmation de chacun.
Developpement du langage : se faire comprendre nécessite d'ajuster ses idées, de fournir des exemples,
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Jeux dont toutes les pièces sont communes
Niveau le plus simple : jouer c'est obéir au dé sans pouvoir résister. Sur le dé, les bonnes faces défendent le sort du joueur, les mauvaises contrarient leur fortune. Les enfants font l'expérience d'appartenir à un même groupe que menace un ennemi. Ils ne rivalisent pas entre eux, ils se réjouissent ensemble de la victoire ou, au contraire, assument ensemble la défaite. On découvre ainsi une des premières qualités des jeux
coopératifs : perdre ensemble est beaucoup moins dur que de perdre tout seul...
Hop, hop, hop, Le verger, La ronde des oies…CDDP37 - 2010 21
Jeux dans lesquels les joueurs ont la possibilité de s'entraider
On peut, selon le jeu, offrir à un autre enfant, le résultat de son dé, mettre en ressources que l'on possède, ou sa mémoire pour retrouver l’emplacement d’une carte, donner un avis pour faire changer de tactique un partenaire. On découvre alors la puissance d'une mémoire collective :
il y a plus d'efficacité à agir ensemble que d'agir de la même manière séparément....
Le bal masqué des coccinelles, La cité des lutins, Château du dragon, Dans la forêt des contes, Derrière la porte secrète
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Jeux dans lesquels il faut coordonner des mouvements de pions pour gagner
Les pions sont communautaires ou séparés : il faut observer ensemble la manœuvre la plus efficace ou la moins dangereuse. On gagne facilement si on coopère. Une vraie stratégie de groupe est indispensable à la
victoire ; on apprend à réfléchir ensemble, à écouter les autres et à trouver sa place au sein du groupe.
Chevaliers de la tour, T’chang, Archipel
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Ces jeux fonctionnent sur la coopération et la concertation mais le cadre est le même que dans les jeux de société classiques : chacun à son tour les joueurs vont avancer un bateau, déplacer un pion, choisir un chemin.
Les autres joueurs peuvent donner un avis différent, faire d'autres propositions.
Le joueur doit alors expliquer son jeu, chaque mouvement concernant tout le monde, chacun s'inscrit dans une démarche collective.
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Si la partie est abordée avec les réflexes habituels de chacun, elle a de grandes chances d’être perdue
L’adulte pose les règles de coopération. Elles visent à échapper aux comportements types :
Le leader qui explique aux autres comment ils doivent jouer La majorité silencieuse, plutôt soumise, qui n’élabore pas de
stratégie pour gagner Le rebelle, qui joue systématiquement le contraire de ce
qu’on lui conseille… Une juxtaposition de comportements individuels, qui ne font
pas émerger le bénéfice de la coopération
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Au cours des premières parties, il garantit le bon déroulement du jeu sans intervenir au niveau des décisions stratégiques
Après plusieurs parties, des rituels s’installent et, en général, l’attitude visant à valoriser son propre rôle dans le déroulement du jeu s’estompe
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Pourquoi y a-t-il une différence entre un ennemi à vaincre qui est notre voisin de jeu (compétition) ou la corneille, le gnome ou l’orage ?
Le défi est simplement une émulation. Ce n’est pas la conception des jeux coopératifs de
provoquer un fonctionnement en équipe uniquement pour vaincre la nature ou un animal.
Ce n’est pas le résultat qui est recherché mais le moment d ’échanges er de créativité qui favorise le développement de qualités telles la solidarité.
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Instaurer un débat réflexif après chaque jeu renforce le processus d’apprentissage
Différents niveaux d'échanges peuvent être instaurés (ritualisés) pour ne pas perdre le bénéfice du jeu en le réduisant à un seul défi à relever mais pour bien faire percevoir aux enfants que leur coopération, leur faire-ensemble est producteur de résultat, influence le déroulement du jeu.
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L'objectif du débat sera l'effacement progressif du descriptif au profit de l'analyse : de « Julien s'est trompé de coccinelle » vers « on a bien pris les bonnes coccinelles parce qu'on se souvenait… »
Le vécu de situations dans lesquelles les enfants partagent une expérience commune est source de prise de parole et tend vers une meilleure cohérence progressive des échanges.
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Le jeu coopératif, en favorisant l’autonomie, la confiance en soi et en l’autre, modifie en profondeur les relations interpersonnelles.
Il développe la communication, l’argumentation, les capacités de dialogue, la notion essentielle d’interdépendance.
Il participe de la mise en place d'une dynamique de désir dans l'organisation des apprentissages
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Les jeux coopératifs demandent à inscrire le jeu en tant que tel dans la classe
apprentissages propres au jeu
espace informel
Pas d’évaluation ni de maîtrise du « temps du jeu »
Phase structurante « d’après-jeu »
le jeu participe à l’envie d’être là… en état d’apprendre
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