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Page 1: ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALE di* soir donnant ...archivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/... · Carlo. Golf de Monte-Carlo au Mont-Agel. — Tou le jour voiture

3oe Année. — N° 12.090. —

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AdafcfetnUu ; 4 .8SORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

IQUE, LITTERAIRE ET MONDAIN DE CANNES ET OE L'ARRONDISSEMENT BE OHASSEABONNEMENTS

Cannei, Alpes-Maritimes et Baiael-Alpo». Fa.Aatnn Départements iEtranger et Union Postale i

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Fortuné ROBAUDY, FondateurRédacteur en Chef : PIERRE-JAN

âBBmilSTBATIOH ET RÉDACTION : Rua Hoche. 24, CANNES

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ANNONCESla llgu

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Annonces {3» page) Ol . 5OChionique locale., t 1. 1Echos 3 f. 1

di* soir donnant les dernière» dépêches

A Nos Lecteursiïous aoons annoncé que le Littoral

paraîtrait è MIDI à partir du l" Juil-let et nous laissions entrevoir à nos lec-teurs différentes • modifications appor-tées dans le corps même du journal.

Nous avons cru être agréable à noslecteurs en leur donnant chaque jour,— autant que les exigences de l'actuali-té nous le permettront — un feuilletontraitant de sujets divers.

Voici les rubriques qu'ils trouveronten. rez-de-chaussée de la troisième page,dès le 1" Juillet prochain :

Les Samedis agricoles.Les Lundis du Docteur.Les Mardis scientifiques.Les Mercredis judiciaires.Les Jeudis littéraires.Les Vendredis de la Mode.

Nous espérons que nos lecteurs fe-ront bon accueil à ces modificationsapportées au Littoral.

CANNESBains de Mer

mDans mes deux articles précédents

je yne suis efforcé de dire l'utilité etl'opportunité d'un Etablissement Ther-mal situé en bordure de la mer et s'of-frant à tous ceux qui, bien portants ousouffrants, veulent suivre des traite-ments par l'Héliothérapie et la Thalas-sothérapie, ou simplement se livrer àune hygiène bien comprise.

La cause de cet Etablissement Ther-mal est donc aujourd'hui entendue, —et classée. C'est un bien pour cette ai-mable et jolie ville de Cannes. D'ail-leurs, maintenant que nous pouvons es-compter le succès, le prédire sans crain-te de nous tromper, félicitons les Can-nois d'avoir si bien compris leurs inté-rêts. On peut dire (me la création àCannes du bel établissement dont jevais vous entretenir, est doublementsympathique en ce qu'il a trouvé surplace tous les éléments qui lui permet-tront de naître, de vivre et de prospé-rer.

-M. Henri Stœcklin, — je me le suislaissé dire par des personnes qui ontsuivi de près et encouragé ses effortspersévérants, — a longtemps batailléavant de remporter une victoire donttant de Cannois et d'étrangers bénéfi-cieront. C'est que l'on craignait, enhaut lieu, que la construction projetéene vint détruire le grandiose .paysagedont l'Esterai et la mer sont les deuxfacteurs harmonieux.

J'ai tenu à me rendre compte par. moi-imiême des raisons d'une résistance

que je n'étais que tout disposé à oppo-ser aux meilleurs arguments. On a, surla iRiviera, d'une façon générale, uneirop igrande facilité pour construire desbâtisses dont l'aspect donne l'impres-sion d'un provisoire qui, malheureuse-ment, dure plus longtemps que nous !Les exemples ne manquent pas, que jeipourrais citer.

Est-ce que l'Etablissement Thermaldu boulevard Jean Hibert allait désho-norer ce coin idéalement beau du litto-ral méditerranéen ? Je me suis livré àune enquête sur place, après avoir prisconnaissance des plans du futur édifi-

k ce, chez M. Henri Stœcklin. Et j 'ai puV constater que, du port, l'ensemble du^.paysage ne sera nullement défloré par

> la construction nouvelle. La même ob-servation est exacte, si le, promeneur

' vient de La Napoule. Il est évident qu'ilarrivera un moment où ce promeneurse trouvera en face d'un édifice qui luibouchera un instant la vue de la mer.Mais à ce léger inconvénient il trouve-ra une large compensation puisque l'E-tablissement Thermal répond à un be-soin, à une nécessité, même.

D'ailleurs, je dois ajouter que l'ar-chitecte, M. Stœcklin a voulu que sonœuvre soit digne des Cannois et desétrangers qui le fréquenteront. Et il apleinement réussi, il a été très heureu-sement inspiré. Dans un rapport offi-ciel, il en donnait cette description quinous rassure ;ur les proportions de l'E-tablissement Thermal. 11 ne s'agissaitpsa de faire colossal,mais bien de cons-truire un Palais, petit, coquet, ayantun visage aimable et comportant uneinstallation luxueuse et pratique.

« Le corps général de 1 'Etablisse-ment, écrivait M. H. Stœcklin, '..irait6 m. 50 de hauteur au-dessus du boule-vard avec pavillon central de 10 mè-tres de haut, flanqué de deux tourellesde 15 mètres au sommet, nécessaire àla pression de l'eau. Situé en face leSquare Brougham, il ne peut gêner enaucune façon les voisins les "plus pro-ches qui ne pourront, au contraire quebénéficier du mouvement que nousamènerons là. » :

Je vous ai laissé entrevoir, hier, ladisposition intérieure de l'Etablisse-ment en donnant une énumération desservices médicaux qu'il comprendra.

Toute l'installation intérieure seraconçue selon les lois les plus strictesde l'hygiène. On emploiera exeJusive-ment ia b.rique émaillée, la mosaïquede marbres, des revêtements de grès etde céramique.

Les aquarelles que je connais des pis-cines, des salles de bains particulières,de toutes les salles grandes et petitesdu futur Etablissement Thermal nouspromettent un ensemble .parfaitementhomogène et d'une tenue artistique quifait grand honneur à M. Henri Stœc-klin.

La piscine, dans laquelle l'eau demer se renouvellera sans cesse, auratrois mètres de profondeur et mesurera20 mètres dans sa longueur pour 9 mè-tres de largeur. D'élégantes colonnesl'entoureront et son plafond sera lumi-neux le soir. Le jour, la piscine seraéclairée par S. M. le Soleil, en person-ne.

S'il nie fallait vous promener à tra-vers toutes les salles de cet Etablisse-ment, vous initier aux mille détails del'installation intérieure (on descendradans les baignoires) le cadre de cet ar-ticle n'y suffirait pas. Je dois m'en te-nir à ces descriptions sommaires. Maisnous aurons l'occasion, quand le mo-ment sera venu, de visiter plus longue-ment l'Etablissement Thermal.

Nos félicitations vont à tous ceux quiont réussi à doter Cannes d'un établis-sement que n'ont cessé de réclamer,pour leurs malades, les plus célèbresprofesseurs du inonde médical.

PIERRE-JAN.

ECHOSM. Stephen Liégeard, le Chantre incom-

parable de la Côte d'Azur, notre hôte fidè-le de la villa des Violettes, a fait hommageau> Président de la République, d'une édi-tion unique, sur papier du Japon, de sonadmirable livre : Aimer !

Celui qui sut si magiquement célébrerles merveilles de Cannes, la ville aimée,fait vibrer dans, cette œuvre un hymne àla Beauté, en vers tour à tour harmonieuxou sensibles.

Ce livre, magistralement édité, est, aupoint de vue typographique, une puremerveille.

M. Poincairé, extrêmement touché parl'attention du poète, a uni dans ses re-merciements, le Président de la SociétéNationale d'Encouragement au bien et ledernier député français de Thion ville quefut. Stephen Liégeard.

La v f eance du blackboulé. *Dans une Faculté de France, un étu-

diant en médecine vit sa thèse de docto-rat deux fois refusée pour insuffisance.Cependant, à la troisième reprise, il futadmis. Tant de persévérance méritait d'ê-tre récompensée à défaut de la science dufutur docteur.

Le président ajouta :— Et maintenant, permettez-moi de

vous donner un bon conseil. Croyez-moi,avant de soigner vos concitoyens, com-plétez vos études.

L'étudiant répondit :— Soyez tranquille, Monsieur le Prési-

dent. Je ne compte pas exercer la médeci-ne, .l'ai l'intention de me consacrer auxquestions sociales.

Ce médecin insuffisant fut, en effet,peu après élu. député.

Et le Cri de Paris, qui raconte la chose,ajoute :

« Mais les électeurs viennent de le ren-dre à ses chères études... Pourvu que,pour se venger, il ne se mette pas à les)soigner.

Le blackboulé en est bien capable.

La Chambre à Versailles ?Ira-t-on, n'ira-t-on pas à Versailles ?

Les députés se posent cette question. Ilne s'agit pas de réunir le Congrès, mê-me pour reviser la Constitution.

Les députés sont trop à l'étroit au Pa-lais-Bourbon ; la salle des séances eslpleine à craquer et les services, qti.' devraient être augmentés, ne trouvent plusà se loger.

Alors, en attendant' que l'on puisseconstruire une nouvelle salle, les députésseraient autorisés, par une loi, à siéger SVersailles.

Le bureau de la Chambre a examinécette éventualité ; il n'a pris d'aîlleuirs au.cune décision à ce sujet.

C'est toujours dangereux d'aller à Ver-sailles. On fait le voyage à l'aller, gais etcontents, mais le retour est parfois trèstriste. M. Clemenceau en sait quelquechose I

S. M. le Khédive à ParisC'est un incognito bien respecté. On

parle peu du séjour de S. M. le Khédive àParis. On peut le regretter car ce princeest un des esprits les plus distingués quenous sachions. Il est gîrand ami de laFrance et ne manque jamais une occassionde témoigner ses. sympathies à nos com-patriotes d'Egypte.

S. M. le Khédive ee promène au Bois,visite les Salles du Louvre, ne dédaignepas d'entrer dans les plus luxueux maga-sins de la Capitale. Au contraire il y faitde nombreux achats.

Rares sont les Parisiens qui, croisantsur leur chemin S. M. le Khédive, recon-naissent en lui le prince qui règne sur laterre des Pharaons.

Une minute d'arrêt.Le 29 avril dernier, tous Les Irains cir-

culant sur le réseau des Ci es Philadelphiaet Roading, en Amérique, s'arrêtèrent uneminute, de 2 h. à 2 h. r'. Le présidentdes Conseils d'Administration de ces deuxpuissants organismes était mort et cetarrêt, que bien des voyageurs ne durentpas s'expliquer, était le suprême homma-ge qu'on lui rendait.

MONTE-CARLODemain, Dimanche 28 Juin 1914 :

A 9 heures ; Concert sur les Terrases duCasino, sous la direction de M. L. Vialet.

A 3 h. J : Concert sur les Terrasses duCasino, sous la direction de M. L. Vialet.

Poterie de Monaco. — Tous les jours,de 8 heures du matin & 5 heures du soir,visite des ateliers et du salon d'exposition.Entrée libre. Magasin de vente : jardinsdu Casino, boulevard du Moulin, Monte-Carlo.

Golf de Monte-Carlo au Mont-Agel. —Tous les jours les voitures automobilespartent à 9 heures et à 9 heures J du ma-tin, de la place du Casino et a&surent lestransports entre le chemin de fer à cré-maillère de la Turbie et le Golf-Hou«e.

HOTEL DES ANGLAISMaison de premier ordre. Appartements

complète avec salle de bain. Chauffage cen-tral. Ouvert du 1 " octobre au 30 juin. 8412

Lire en Deuxième Page :POUR LA RIVIERA

La Circulaire de M. A. de Joly

On Drame EconomiqueLes Délimitations

M. Etienne Clémentel vient de faire pa-raître un Uvre très documenté sur laquestion des délimitations, sous ce titre« Un drame économique ».

Il nous a paru intéressant d'en repro-duire la page qu'on va lire, cette questiondes délimitations intéressant le pays toutentier :

J'ai pu, sans être mêlé aux intérêts enlutte, prendre part aux événements et re-chercher la solutipn du problème dansune volonté de justice, avec l'espoir depacifier les frères ennemis.

Suivant Montaigne,les seules ((certaines»histoires sont celles qui ont été écrites parceux mêmes « qui commandoient aux af-faires ou qui estoient particicipants à lesconduire ».

En réalité, nul ne peut jamais se flatterde « conduire » les grands événementsde la vie économique, de « commanderaux affaires ».

Maie, dans la mesure ou il est possibleà l'homme politique d'intervenir en uneauk: délicate mal.iè.e,- de préparer unesolution, d'apaiser des haines, il m'a étédonné de le faire.

Président de la Commission de l'Agri-culture, puis ministre de ce département,j'ai pu entendre toutes les dépositions,recueillir l'expression de toutes les misè-res, saisir les causes profondes de ces an-tagonismes dont l'opinion n-e se souciaitpas tout d'abord.

Pour elle, le mot délimitation évoquaità l'origine quelque chose de vague etd'obscur : l'idée d'un problème très ardutrès spécial, qui ne semblait susceptibleà aucun égard d'exciter les passions, d'é-mouvoir le pays tout entier. Mais bientôt,cette question des délimitations apparutcomme un nuage à l'horizon social, nua-ge inoffensif, en apparence, importun ce-pendant. Toutes les fois qu'on le chassait,on le voyait se reformer.

A intervalles à peu près fixes, lors dela réunion des conseils généraux, au mo-ment de la discussion du budjet de l'A-griculture, l'écho des revendications, desluttes auxquelles donnait lieu ce problè-me, parvenait aux oreilles du public sur-pris et lassé. Telle une monotone chanson-qui avec le temps se transforme en uninsupportable refrain.

Un jour, ce refrain prit des accents fa-rouches. Aux heures de l'incendie, lesplus indifférents entrevirent la realité. Ilscomprirent que, sous un débat d'aspectaride et froid, à travers la trame subtiledes textes réglementaires, quelque chosede vivant s'agitait : l'existence même depopulations laborieuses.

Lorsqu'à la fin du- dix-septième siècle,un certain Dom Pérignon. prieur de l'Ab-baye des Rénédictins d'Hautvillers, enChampagne, en remontant d'une caveune vieille bouteille de vin blanc,constata,non sans surprise, que le vin était restésucré et avait une mousse blanche, le bonmoine ne se doutait guère que ce vin pré-cieux qui venait de naître, et dont les ver-tus devaient conquérir le monde, susci-terait dans sa contrée tant d'efforts opi-niâtres, tant de rivalités et de combats.

Un peu plus tard, sous* le règne deLouis XIV, et sous la Régence, le vinmousseux déjà très en vogue se heurta àun redoutable ennemi dont !a nature et lacouleur ne prêtaient du moins avec les,siennes à aucune confusion : le vin deRourgogne.

La tradition rapporte qu'entre les deuxrégions concurrentes, une lutte curieuses'institua : « A Beaune, on prétendaitque le vin de Reims engendrait tous lesmaux, tandis que dans ks écoles deReims et de Paris, on répliquait avecnon moins de véhémence que seul le vinde Champagne était salutaire, qu'il gué-rissait les fièvres putrides et que le vinde Rourgogne donnait la goutte ».

Ce grand conflit d'autrefois nous faitaujourd'hui sourire ; nous savons qu'a-près un siècle de guerre les deux partisdésarmèrent sur la déclaration que « sile vin de Beaune inspirait plus de cou-plets d'amour, celui de Reims faisaitchanter en meilleure musique ; que pourse bien porter et demeurer dispos et jo-yeux, il fallait à un homme les deux vinscomme il lui était indispensable d'avoirses deux jambes».

Ah ! dans le nouveau duel auquel nousvenons d'assister, comme nous étions loinde cette solution plaisante 1

« Justice et pain !» tel était le cri denos vignerons, des deux cotés de la barri-cade.

Devant les cuves défoncées, les bouteil-les brisées, les millions répandus, alorsque des travailleurs ordinairement si cal-mes, proféraient les pires menaces, oùtrouver la formule qui pacifie les âmes ?,

L'opinion publique s'irrita. Etait-il pos-sible qu'à propos de délimitation, le gou-vernement, avec l'approbation des Cham-bres, nous eut fait remonter, selon l'ex-pression d'un sénateur, à plusieurs sièclesen arrière, qu'on eut voulu « diviser laFrance comme un damier, un échiquier,en pelits casiers jaloux les uns des autres»

A tous ceux qui ne connaissaient1 pas lescauses profondes, qui n'avaient pas suivile développements des faits, une pareilleconception parut absurde. Ils ne compri-rent pas certaines angoisses.

Pourquoi l'Etat s'était-il mêlé de régle-menter aujourd'hui Ja provenance de nosvins et de nos eaux-de-vie, demain cellede la moutarde, des anchois, des froma-ges ? ».

Puisqu'une erreur avait été commise,pourquoi ne pas se hâter de l'effacer ; deremettre simplement les choses en l'étatoù elles se trouvaient auparavant ?

La vérité était ailleurs.Se borner à supprimer d'un trait de

plume, le régime des délimitations admi-nistratives sans le remplacer par un régi-me nouveau, revenir tout bonnement aupassé en pronocant un mea culpa, c'étaitrejeter une foule de braves gens à leurmisère, nous désarmer devant des con*currents étrangers, en même temps queméconnaître la loi fondamentale du pro-grés.

Il fallait dépasser un point de vue éphé-mère afin de pouvoir, par des voies1 direntes, arriver à un résultat meilleur.

Mais que de fluctations à subir, qued'obstacles à franchir avant l'établisse-ment d'un texte juridique susceptibled'apporter avec la justice, la paix défini-tive aux régions si cruellement éprouvées!.

Etienne CLËMENTEL,député, ancien ministre.

SUR LES ROUTES DE LA VIE-

La DépopulationSi cela continue nous n'aurons plus à êlre

fiers d'être français. Les naissances diminuentde plus en plus par rapport aux autres nations.

En 1913, disent de désolantes statistiques, laFrance a présenté un excédent de 41.901 nais-sances coyitre 839.887 pour VAllemagne ;309.764 pour l'Autriche ; 274.169 pour laHongrie ; 498. 197 pour l'Italie.

Et,pour nous consoler,les mêmes statistiquesnous annoncent que la mortalité est chez nousplus grande que jamais, alors que dans lesautres pays, elle a diminué.

Lisez ce rapport du Journal Officiel sur lemouvement de la population en France et àl'étranger. Il est très instructif, si instructifmême qu'il devrait être placardé sur les mursde toutes les communes de France. On y voitque la France était de 39.602.258 habitants en1911 au dernier recensement officiel. Or en1913, il y a eu 745.539 naissances contre703.638 décès, soit un excédent de naissancesde 41.901. Il y a eu en outre 34.119 enfantsmort nés. Cela représente 188 naissances pout10.000 habitants et 178 décès pour le mêmenombre.

Passons aux départements. La proportionla plus faible d'enfants vivants pour 10.000habitants appartient au département du Gers(129) ; la plus forte se rencontre dans le Pas-de-Calais (266). Les décès les plus nombreuxse remarquent dans le Calvados (230) pour10.000 ; les moins nombreux dans la Creuse(141).

Ces chiffres sont tristes dans leur éloquenteprécision. Ils doivent engager le Parlement àprendre enfin les mesures les plus sérieusescontre l'alcoolisme. Il faut que des lois sévèresobligent les parents à soumettre leurs enfantsaux lois les plus élémentaires de l'hygiène.Il est de toute justice que l'on se décide enfin âfrapper d'un impôt les célibataires et les famillessans enfants. Et ce serait fort bien si les som-mes provenant de cet impôt étaient affectéesau soulagement de la misère qui atteint lesfamilles nombreuses et nécessiteuses. Tous lesmoyens doivent être bons au législateur. Sil'on tie réagit pas dès maintenant, la race fran-çaise risque d'être absorbée peu à peu par l'é~l'étranger ; et çà n'est vraiment pas la peinede se prétendre la première nation du monde,de se recommander de son passé historique,pour parvenir à un si piètre résultat.

LE PASSANT.

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