Quelles fonctions pour l’apprentissage
dans l’enseignement supérieur ?
Alberto LOPEZ, CEREQColloque CPU 28-29 novembre 2013
Plan de la présentation
1. Le débat mérite un détour par une réflexion sur les fonctions de l’apprentissage
2. L’irrésistible ascension de l’apprentissage dans le supérieur
3. Des fonctions invoquées aux fonctions avérées : un regard par niveau de formation
4. En guise de conclusion : retour sur les enjeux de professionnalisation de l’université
3ème Biennale du Céreq | 19 septembre 2013 | Paris - Cité universitaire
L’irrésistible ascension de l’apprentissage dans le supérieur ET du supérieur dans
l’apprentissage
A la sortie de formation initialeÉvolution de la part des apprentis dans chaque niveau
de sortie
Génération 98 Génération 2001 Génération 2004 Génération 200705
1015202530354045
Part des apprentis de niveau CAP-BEP
Génération 98 Génération 2001 Génération 2004 Génération 200702468
101214161820
Part des apprentis de niveau Bac
Génération 98 Génération 2001 Génération 2004 Génération 20070
2
4
6
8
10
12
14
Part des apprentis de niveau BTS-DUT
Génération 98 Génération 2001 Génération 2004 Génération 20070123456789
Part des apprentis de niveau supérieur
de 8 à 13 %de 36 à 39 %
de 13 à 18 %
de 3 à 8 %
BTS
DUT
DEUG DEUST
Bac+2 Santé-social
Licence pro
Licence universitaire
M1 Universitaire
Ecole de commerce Bac +5
Master Pro & Autre Bac+5
Ecoles d'Ingénieur
Total ES (diplôme)
0% 5% 10% 15% 20% 25%
Part des sortants issus de l’apprentissage
Un développement inégal dans le « supérieur »
Source : Génération 2007
Fonction sociale : remédiation scolaire, lutte contre le décrochage allongement des scolarités de jeunes de milieux modestes
Facilitation de la transition école-emploi : accès au premier emploi accéléré, moins de chômage
prolongé, emploi de meilleure qualité
Une formation plus efficace conduisant : à un meilleur développement des compétences
professionnelles plus en rapport avec les besoins de qualification.
Amélioration de l’attractivité pour les formations ou les établissements
Fonctions invoquéesou les mille et une vertus de l’apprentissage…
Les probabilités d’être formé par apprentissage selon quelques caractéristiques sociales ou
scolairesDifférents modèles selon le niveau de formation atteint
Facteurs socio-économiques Diplôme préparé
CAP-BEP Bac BTS-DUT LicenceEtre un homme ns --- ns nsAvoir des parents ouvriers ou employés ns ns ns ---Etre d’origine étrangère --- --- -- nsHabiter en ZUS --- -- - nsAvoir un père en emploi (en 2004) ++ ns ns nsAvoir une mère au foyer (en 2004) --- -- - nsAvoir connu du retard en 6ème ++ ns ns nsAvoir suivi une formation tertiaire --- --- - +++Etre dans une région de fort apprentissage +++ +++ +++ ++Etre dans une région à fort taux de chômage + ++ ?? ??-
Etre formé par l’apprentissageEffet sur l’insertion à 3 ans selon le niveau de
formation
Diplôme préparé CAP-BEP Bac BTS-DUT LicenceProbit bivarié
Probabilité d’être en Emploi > 0 > 0 ns nsProbabilité d’être en EDI (durée indéterminée) > 0 > 0 ns ns
Méthode Heckman
Effet sur le salaire < 0 (ns)
+ 1,9 % (+)
+ 2,9 % (+++)
+ 5,0 %(+++)
Méthode évaluative
ATT Probabilité d’être en Emploi + 4,9 pts + 4,2 pts + 0,5 pts (ns)
- 6,8 pts (ns)
ATT Probabilité d’être en EDI (durée indéterminée) + 3,9 pts + 4,7 pts + 0,3 pts
(ns)- 6,7 pts
(ns)ATT : average treatment effect on the treated
Résumé des principaux résultats
1. Etre passé par l’apprentissage augmente d’environ5 points la probabilité d’être en emploi après 3 ans de vie active pour les sortants de niveau CAP-BEP, d’environ 4 points pour les sortants de niveau Bac.
2. Etre passé par l’apprentissage n’a aucun effet sur cette probabilité d’emploi pour les sortants de l’enseignement supérieur.
3. Etre passé par l’apprentissage apporte un gain salarial d’environ 5 % pour les sortants de licence,d’environ 3 % pour les sortants de BTS ou DUT.
4. Passer par l’apprentissage n’apporte aucun gain salarial significatif pour les sortants de l’enseignement secondaire.
Fonction sociale : remédiation scolaire, lutte contre le décrochage allongement des scolarités de jeunes de milieux modestes
Facilitation de la transition école-emploi : accès au premier emploi accéléré, moins de chômage
prolongé, emploi de meilleure qualité
Une formation plus efficace conduisant : à un meilleur développement des compétences
professionnelles plus en rapport avec les besoins de qualification.
Amélioration de l’attractivité pour les formations ou les établissements
Fonctions invoquéesQu’en est-il ?
Conclusions :
L’apprentissage se développe dans l’enseignement supérieur, mais prioritairement dans des filières déjà très « insérantes »
Les fonctions de promotion sociale et de facilitation d’accès à l’emploi semblent moins assurées dans le supérieur que dans le secondaire
La question d’affectation des moyens peut se poser en différenciant les segments du supérieur
Usages de l’apprentissage (ou contrat pro) pour les étudiants décrocheurs ?
Réflexions à approfondir sur les dynamiques de professionnalisation de l’université.