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Rentrée enfanfare

Cette fois, c’est la rentrée! Mer-credi 31août, dès potron-minet, la radio annonce unscoop à la «une» de Libéra-tion : «Affaire Bettencourt : lajuge qui accuse Sarkozy ».

L’information vient d’un livre-choc, danslequel Isabelle Prévost-Desprez, la juge quia instruit l’affaire, « a confié à deux journa-listes un témoignage accablant pour le pré-sident», affirme le quotidien. Ça y est, sedit le médiateur, le «feuilleton Betten-court» reprend. C’est bien la rentrée. Saufque…

Sarko m’a tuer (Stock, 364p., 19 euros),le livre-choc dont parle notre confrère – etdont lesbonnes feuilles ont été confiées àL’Express par l’éditeur –, a été écrit pardeux journalistes… du Monde ! GérardDavet et Fabrice Lhomme, membres de lacellule d’investigation à la rédaction, sui-vent justement l’affaire Bettencourt…

Internet, ce mercredi, buzze déjà. Sur lefond et la forme de l’information du jour.«Pourquoi est-ce Libération qui sort un

scoop de deux journalistes du Monde? », sedemande @guybirenbaum sur Twitter.«Bizarre que deux journalistes du Mondepublient les extraits de leur bouquin dansL’Express», tweete de son côté@AudeBaron. « Vers une fusion des deuxtitres?» ironise @E_Dupin.

Le Monde, lui, semble n’accorderqu’une importance relative aux «révéla-tions» de ses journalistes. Il se contentera,dans son édition de mercredi (datée jeudi1er septembre), d’un petit article, signé «Ser-vice France», annonçant la sortie du livreen question. Aucun appel de «une» surl’affaire qui met pourtant en émoi tous lesmédias…

Le médiateur, perplexe, est interrogé,sur sa page Facebook, par un «webéditoria-liste» du site Atlantico : «Pourquoi deuxtypes du Monde donnent leur scoop àLibé? Et pourquoi pas une ligne dans lejournal de ce soir sur la nouvelle affaire Bet-tencourt? » Le médiateur le renvoie versle chat organisé le jour même sur Lemon-de.fr avec les deux journalistes. « Les per-

sonnes que nous avons interrogées, et quitoutes décrivent un système visant à affai-blir ou attaquer des personnes coupablesde menacer le président de la République,n’ont accepté de s’exprimer qu’à condi-tion que leurs témoignages soient regrou-pés dans un ouvrage, afin d’éviter une per-sonnalisation excessive et donc dangereu-se pour elles », expliquent-ils. Quant auxbonnes feuilles, « un choix qui relève del’éditeur», ils estiment « préférable que lesextraits d’un livre publié par des journalis-tes ne paraissent pas dans le journal quiles emploie».

L e webéditorialiste en conclura, dansson billet, que «si la presse écrite, quin’a plus depuis longtemps le monopo-

le de l’info brute, se laisse piquer l’investiga-tion au long cours par l’édition, et avec leconcours de ses propres journalistes par-dessus le marché, on n’attendra pas long-temps la fin du Monde…».

Entre-temps, nos lecteurs se sont euxaussi réveillés. Dans leurs courriels, ilssont partagés. Pour Luc Lagarde (profes-seur à Paris-VIII), « la juge fait le choix des’expliquer publiquement, le livre est unedécision politique qui lui incombe (…). L’évé-nement journalistique doit progresser parétapes.» L’absence d’extraits dans Le Mon-de? « Normal, c’est une question de déonto-logie.» Pas d’accord, dit Igor Deperraz :«Une des règles de base de la déontologiedu travail journalistique est la vérificationdes sources et surtout de leur crédibilité juri-dique. Tout et son contraire peut être dit

hors micro.» Jacques Guillemin approuve:«Deux journalistes rapportent les diresd’une juge, qui elle-même rapporte les diresde sa greffière, qui rapporte les dires d’uneinfirmière qui aurait vu, etc. Ca fait beau-coup d’intermédiaires. Je me demande sivos deux journalistes ont bien fait leur tra-vail d’enquête et de contre-vérifications,avant de lancer leur grenade dégoupilléedans les couloirs de l’Elysée! »

«Dans cet imbroglio, on s’explique malqu’un grand journal ait fait l’économie del’interroger [l’infirmière], note Christian deMaussion (Paris). Le Monde est-il désor-mais sous surveillance, craint-il des repré-sailles du pouvoir?» Réponse à la «une»du journal de jeudi: «Comment les servi-ces secrets ont espionné Le Monde»…

Christian Martin, le président de la Socié-té des lecteurs du Monde (SDL), témoignede «leur incompréhension face à la publica-tion dans d’autres journaux des interviews,extraits et commentaires relatifs au livreSarko m’a tuer», et trouve «regrettable cemanque de coordination, cohésion ouconfiance au sein de la rédaction».

Sur le principe, Erik Izraelewicz estimeque «le fait qu’un journaliste chargé du sui-vi d’un domaine publie un livre sur cemême domaine n’est pas condamnable ensoi». La Société des rédacteurs (SRM) estplus circonspecte: « Il sera nécessaire d’or-ganiser un comité de rédaction sur le sujet,mais à froid, une fois retombée l’émotion»,dit le président du conseil de gérance,Adrien de Tricornot.

En ce qui concerne le fond de l’affaire,

Luc Bronner, le rédacteur en chef qui étaità la manœuvre ce jour-là, reste circons-pect: «Il ne nous a pas semblé souhaitableque LeMonde soit associé, tout au moinsau début, à la sortie du livre, notammentparce que nous sommes en campagne élec-torale. En revanche, toutes les suites judi-ciaires et politiques du livre seront évidem-ment traitées dans le journal. »

«Ce livre n’est pas une enquête journalis-tique stricto sensu, c’est un livre de témoi-gnages informés, précise Erik Izraelewicz.Nous n’aurions pas publié tel quel dans LeMonde l’entretien de Mme Prévost-Desprez.»Concernant les déclarations de la juge surde supposées remises d’enveloppes à Nico-las Sarkozy, « elle n’aurait pas accepté deparler comme elle l’a fait dans le cadred’une enquête pour un journal. Pour unlivre de témoignages, c’est autre chose…»,argumentent Gérard Davet et FabriceLhomme. Pour eux, « la petite phrase qui aété reprise par Libé n’est pas la plus explosi-ve! Il y a d’autres révélations plus embar-rassantes pour l’Elysée, sur Julien Dray ouClearstream par exemple…».

Frédéric Rubio, dans un courriel, pensequ’« il serait opportun que Le Monde fasseune synthèse des éléments forts de l’ouvra-ge ainsi qu’un premier bilan desréactions/offensives de la partie adverseafin d’évaluer l’importance (et l’impact) decette histoire. Une enquête pourraitprésenter/appuyer/confirmer les éventuel-les conclusions…». Message transmis.p

[email protected]

Ledoubleéchec del’insécuritéLe discours tenu par Mme Aubry sur la sécurité dans la Cité phocéenne nepeut conduire qu’à un double échec. Il ne fera pas baisser l’insécurité. Ilaugmentera l’endettement.Cela a été malheureusement aussi la politique de la droite. Elle n’a cesséd’accroître le nombre des fonctionnaires, ce que M. Sarkozy ne peutplus faire aujourd’hui eu égard aux contraintes budgétaires qu’imposela situation économique.J’ai connu une époque où les banquiers, les percepteurs, les commer-çants, les pompistes (…) disposaient d’une arme (pas tous). Les policiersse déplaçaient seuls, ce qui favorisait leur présence sur le terrain, y com-pris dans les bistrots, sources utiles du renseignement. Les malfaiteursencouraient un risque immédiat en s’attaquant à autrui. (…)Même un policier est désormais considéré comme un dangereux cow-boy s’il dégaine son arme ! Il ne faut donc pas s’étonner de ce que la cri-minalité soit en progression constante. L’augmentation du nombre despoliciers n’a servi à rien : ils doivent se déplacer au minimum à trois, etil en faut presque une centaine pour procéder à une arrestation danscertaines banlieues dites sensibles. La police de proximité s’est multi-pliée avec les agents municipaux.Les droits de l’homme ne peuvent pas être à sens unique. Là se situe lenœud gordien qu’il faudra bien un jour trancher.

Jean-Marc Mercier, Paris

EconomieGestion financière etcogestion de la Grèce…Dans votre éditorial du 31août,vous déplorez que la Finlandeouvre la boîte de Pandore. Sonaccord bilatéral avec la Grèce abou-tirait pour Athènes à débourser àhauteur de l’aide qui lui a été pro-mise. Autant dire que le plan desauvetage serait mort-né.Vous avez raison sur le fond – si ondemande à la Grèce de bloquer ducash pour garantir un refinance-ment de sa dette souveraine –,vous n’avez pas tout à fait raisonsur le plan technique, si on deman-de à la Grèce de nantir des avoirsqui eux-mêmes ne sont pas encash. Ce pays possède des avoirsque beaucoup de financiersseraient prêts à accepter en hypo-thèque. En particulier son patri-moine immobilier que consti-tuent les Cyclades.En tant que financier, je m’étonneque les garanties hypothécairesappliquées aux entreprises pri-vées et aux individus ne le soientpas aux pays dans le cadre de leurendettement. Elles devraient l’être.Comment peut-on prêter des cen-taines de milliards d’euros à unpays sur la foi de sa seule signatu-re, connaissant la piètre valeur decette signature et ayant constatéque le pays pouvait aller jusqu’àmanipuler ses propres comptes?Les nouveaux prêts doivent êtreaccordés pour renouveler le déve-loppement du pays en défaut. LeFonds de stabilisation européendevrait se doter de vrais banquierspour encadrer le redéploiementdes pays auxquels il donne de nou-velles facilités.Des garanties hypothécaires sou-mettraient l’emprunteur à unepression internationale pour le fai-

re rentrer dans le droit chemin.Garantie et cogestion! Voilà unepartie d’une vraie solution euro-péenne.

Jacques Mecheri,

Bruxelles

InternetCommotion à la françaiseNous voulons attirer votre atten-tion sur le fait que, en France,nous avons une avance considéra-ble sur le projet américain Com-motion. Les travaux de recherchepour créer ce type de réseaux exis-tent dans les laboratoires françaisdepuis plus d’une dizaine d’an-nées. Depuis un an, les universi-tés de Paris-Sud-XI et de Pierre-et-Marie-Curie ont transféré ces tech-nologies vers l’industrie via lacréation de la start-up Green Com-munications. Les produits deGreen créent des réseaux à lavolée, avec des ordinateurs, desclefs USB ou d’autres types dematériel informatique.Ces réseaux n’offrent pas seule-ment la connexion comme dansCommotion mais introduisent dela qualité de service sur le trans-fert de l’information afin d’éviterles interférences Wi-Fi, tellementfréquentes de nos jours.Green a aussi inventé le start-and-stop où un équipement, lorsqu’iln’est pas utilisé, s’éteint de lui-même et sans la nécessité d’un élé-ment central. Cela permet d’éco-nomiser de l’énergie et de réduirela pollution des ondes.Une démonstration dans un lieuchoisi au hasard et avec des ordi-nateurs anonymes permettra unemeilleure compréhension de lapuissance de ces réseaux.

Khaldoun Al Agha, Guy Pujolle

Professeurs d’université

Orsay (Essonne)

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Le Diable par la queue © 1968 STUDIOCANAL. Mr. Klein © 1976 STUDIOCANAL - Titanus Distribution. Noblesse oblige © 1949 CANAL+ Image UK Ltd. Le Trou © 1960 STUDIOCANAL - Magic Film SPA. Une femme est une femme © 1961 STUDIOCANAL - Euro International

Films SPA. Le Crabe-Tambour © 1977 STUDIOCANAL - TF1 Film Production. Max et les ferrailleurs © 1971 STUDIOCANAL - Fida Cinematografica. L’Eclipse © 1962 STUDIOCANAL. La Bête humaine © 1938 STUDIOCANAL. Correspondant 17 © 1940 STUDIOCANAL

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2 - Plein soleil de René Clément3 - La Belle et la Bête de Jean Cocteau

4 - Coup de torchon de Bertrand Tavernier5 - Le Lauréat de Mike Nichols

6 - Le Diable par la queue de Philippe de Broca

7 -Mr Klein de Joseph Losey8 - Noblesse oblige de Robert Hamer

9 - Le Trou de Jacques Becker10 - Une femme est une femme

de Jean-Luc Godard

11 - Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer12 -Max et les ferrailleurs de Claude Sautet

13 - L’Eclipse deMichelangelo Antonioni14 - La Bête humaine de Jean Renoir

15 - Correspondant 17 d’Alfred Hitchcock

Les grands chefs-d’œuvre du cinéma en 15 DVD avec « Le Monde Magazine »

MédiateurPascal Galinier

16 0123Dimanche 4 - Lundi 5 septembre 2011

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