PROJET DE FIN D’ETUDES
Spécialité Génie civil
DEVELOPPEMENT DURABLE :
ADOPTER UNE DEMARCHE ENVIRONNEMENTALE SUR UN
CHANTIER DE REHABILITATION
Du 28 janvier 2013 au 14 juin 2013
Auteur : CLERC Emma
INSA Strasbourg, Elève-Ingénieur 5ème Année, Spécialité Génie Civil
Tuteur Entreprise : SOUBBOTINSKY Mélanie
Ingénieur Travaux, GTM Bâtiment
Tuteur INSA Strasbourg : GHENAIM Abdellah
Professeur et Directeur de la spécialité Génie Civil
2 PFE 2013 CLERC Emma
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier, l’entreprise GTM Bâtiment et tout particulièrement Monsieur
Cédric De JONCKERE et Monsieur Arnaud COQUET qui m’ont permis de réaliser mon projet de fin
d’études au sein de cette entreprise. Je leur suis très reconnaissante pour m’avoir accueillie et de
m’avoir accordée leur confiance.
Je souhaite également remercier Madame Mélanie SOUBBOTINSKY, ma tutrice pendant ces vingt
semaines sur le chantier de réhabilitation Massé-Pigalle. Elle a pris sur son temps pour m’encadrer,
me guider, me conseiller et répondre à toutes mes interrogations tout au long de mon projet de fin
d’études.
Je désire aussi remercier l’ensemble de l’équipe travaux du chantier Massé-Pigalle avec qui j’ai
apprécié travailler pendant ces quelques mois.
Enfin, j’aimerai remercier l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’INSA de Strasbourg et
principalement mon tuteur, Monsieur Abdellah GHENAIM qui m’a apporté de précieux conseils et
remarques.
3 PFE 2013 CLERC Emma
RESUME & MOTS-CLES
Le projet de fin d’études (PFE) est la dernière étape de la formation d’ingénieur Génie Civil de l’INSA
de Strasbourg. Il s’agit d’un projet de vingt semaines réalisé au sein d’une entreprise, ici la société
GTM Bâtiment situé à Nanterre (92). L’objectif est de mette en pratique l’ensemble des
connaissances et méthodologies acquises tout au long du cursus.
Le projet, exposé dans le ce présent mémoire, porte sur la mise en place d’une démarche
environnementale sur un chantier de réhabilitation en site occupé. Il est accompli au sein du pôle
réhabilitation de l’entreprise GTM Bâtiment, leader en Ile-de-France dans ce domaine.
Cette étude est donc réalisée sur le chantier Massé-Pigalle, une réhabilitation de 140 logements,
située dans le 9ème arrondissement de Paris. Dans le but d’adopter une démarche environnementale
sur ce chantier, le projet s’axe principalement sur la gestion des déchets. Le rapport présente ainsi le
contexte, c'est-à-dire les différentes contraintes liées aux travaux réalisés, à l’environnement du
chantier et aussi à la réglementation en vigueur. Il explicite la démarche REVALO mise en place par
l’entreprise GTM Bâtiment, ses objectifs et ses apports. Ce mémoire rapporte enfin les différentes
actions mises en œuvre pour la gestion et l’évacuation des déchets générés par le chantier Massé-
Pigalle.
Développement durable Tri et valorisation
Chantier Gestion des déchets
Réhabilitation Phase de préparation
Site occupé Phase travaux
4 PFE 2013 CLERC Emma
SOMMAIRE
Remerciements ....................................................................................................................................... 2
Résumé & Mots-clés ................................................................................................................................ 3
Sommaire ................................................................................................................................................ 4
Introduction ............................................................................................................................................. 6
1 Présentation - Contexte .................................................................................................................. 7
1.1 L’entreprise GTM Bâtiment ..................................................................................................... 7
1.2 Le projet de Réhabilitation Massé - Pigalle ........................................................................... 11
1.3 Contexte ................................................................................................................................ 14
2 Gestion et valorisation des déchets de chantier - La démarche REVALO ..................................... 18
2.1 Principe et objectifs de la démarche : Economie et environnement .................................... 18
2.2 La classification des déchets de chantier pour leur évacuation ............................................ 21
3 La mise en place de la gestion des déchets sur le chantier Massé - Pigalle .................................. 26
3.1 Les déchets de chantier ......................................................................................................... 26
3.2 Un chantier « test » très contraint ........................................................................................ 30
3.3 Pistes de réflexion pour la gestion du tri sur le chantier Massé-Pigalle rejetées/retenues . 32
3.4 La gestion et l’évacuation des déchets ................................................................................. 44
4 Des retours d’expériences sur la démarche Revalo ...................................................................... 45
4.1 Rencontre .............................................................................................................................. 45
4.2 Enquête ................................................................................................................................. 47
Conclusion ............................................................................................................................................. 49
Lexique .................................................................................................................................................. 50
Tables des figures .................................................................................................................................. 51
Tables des tableaux ............................................................................................................................... 52
Bibliographie ......................................................................................................................................... 53
5 PFE 2013 CLERC Emma
Annexes ................................................................................................................................................. 54
Annexe 1 : Organigramme de l’entreprise GTM Bâtiment ................................................................... 55
Annexe 2 : Extrait du projet d’entreprise Excellence 2015 ................................................................... 56
Annexe 3 : Démarche REVALO - Plan d’action ..................................................................................... 57
Annexe 4 : Photos des prestations réalisées - Logement témoin ......................................................... 58
Annexe 5 : Diagrammes estimatifs de la répartition des déchets de chantier ..................................... 64
Annexe 6 : Tableaux comparatifs des tarifs des prestataires................................................................ 65
Annexe 7 : Extrait diagnostics plomb - Logement Témoin .................................................................... 66
Annexe 8 : Bordereau à remplir pour le test de lixiviation ................................................................... 69
Annexe 9 : Exemple de registre de suivi des déchets ........................................................................... 70
Annexe 10 : Résultats de l’enquête ....................................................................................................... 71
6 PFE 2013 CLERC Emma
INTRODUCTION
La formation d’ingénieur Génie Civil de l’INSA de Strasbourg s’achève par la réalisation d’un projet de
fin d’études au sein d’une entreprise et d’une durée de vingt semaines. Cette dernière étape du
cursus d’ingénieur a pour objectif de mettre à profit les connaissances acquises tout au long de la
formation dans un projet d’entreprise.
De nos jours, la problématique de gestion des déchets est encore trop souvent minimisée dans le
secteur du bâtiment que ce soit en construction, en déconstruction ou bien en réhabilitation. Une
majeure partie des déchets de chantier est encore enfouie aujourd’hui. Cependant, la raréfaction des
sites d’enfouissement, la prise de conscience environnementale et l’augmentation drastique des
coûts d’élimination des déchets rendent de plus en plus pressant le besoin d'inverser le schéma
actuel. Pour un chantier de réhabilitation, la gestion des déchets représente environ 0,6 % du chiffre
d’affaires.
Adopter une démarche environnementale sur un chantier de réhabilitation, voici l’objectif de ce
projet de fin d’étude. Cela passe principalement par la mise en place d’une gestion judicieuse et
efficace des déchets de chantier. Elle doit ainsi permettre au chantier de limiter son impact sur
l’environnement et de réduire ses coûts d’évacuation des déchets. Les diverses actions mises en
œuvre par l’entreprise GTM Bâtiment et en particulier la démarche REVALO visent à diminuer ces
coûts. Elles ont aussi pour ambition de réduire la quantité de déchets produits par les chantiers et
d’augmenter leur taux de valorisation. De plus, les exutoires finaux et les enfouisseurs tendent à être
de plus en plus regardants et exigeants vis-à-vis des déchets enfouis. De même, les plates-formes de
tri souhaitent un tri en amont plus important et rigoureux sinon celui-ci est facturé de plus en plus
cher.
Alors que les chantiers de construction neuve ou de réhabilitation lourde (en milieu non occupé) ont
déjà une démarche environnementale et une gestion du tri des déchets sur le chantier plutôt bien
avancées, pour les chantiers de réhabilitation légère en milieu occupé cela reste très rare et plus
difficile à mettre en œuvre. Ainsi, sur ce type de chantier, comme c’est le cas du chantier Massé-
Pigalle, il s’agit aujourd’hui d’un enjeu pour l’entreprise.
Ces chantiers de réhabilitation en milieu occupé font face à des contraintes particulières concernant
la gestion des déchets. En prenant appui sur l’exemple du chantier Massé-Pigalle, il s’agit donc de les
définir puis de déterminer les méthodes qui peuvent être mises en place sur ce chantier.
A travers le retour sur expérience d’autres chantiers de réhabilitation vis-à-vis de la démarche
REVALO, il s’agira de voir que les méthodes applicables à un chantier de réhabilitation sont peu
souvent applicables à un autre. Puis, il s’agira aussi de relever les avantages économiques et
environnementaux ainsi que les inconvénients de la mise en place de ces différentes actions pour
l’équipe travaux de GTM Bâtiment, en réhabilitation en milieu occupé, au travers d’une enquête et
en étant chaque jour sur le terrain.
7 PFE 2013 CLERC Emma
1 PRESENTATION - CONTEXTE
1.1 L’ENTREPRISE GTM BATIMENT
1.1.1 PRESENTATION
GTM Bâtiment, acteur majeur du bâtiment en Ile-de-France, est une filiale de VINCI Construction
France.
L’entreprise réalise ainsi en Ile-de-France, de nombreux projets même les plus complexes. Elle
anticipe et maîtrise en toute sécurité l’ensemble des métiers : construction neuve, restructuration
complexe, réhabilitation et développement immobilier.
Les six valeurs de GTM Bâtiment sont les suivantes :
Esprit d’équipe
Rigueur
Satisfaction du client
Autonomie et Responsabilité
Priorité aux hommes
Maîtrise des risques
Erigées en principe de management et relayées sur le terrain, elles font partie intégrante de la
culture de l’entreprise.
De plus, GTM Bâtiment est une des premières entreprises du secteur à avoir obtenu la triple
certification :
Sécurité : ILO-OSH 2001
Qualité : ISO 9001
Environnement : ISO 14 001
A cela, il faut ajouter le Label Diversité qui témoignage de l’engagement de GTM Bâtiment en
matière de prévention des discriminations, d'égalité des chances et de promotion de la diversité.
Ainsi, au sein de l’entreprise, il y a deux fois plus de femmes que dans la profession et vingt-six
nationalités différentes.
8 PFE 2013 CLERC Emma
1.1.2 ORGANISATION
GTM Bâtiment est une Société par Actions Simplifiée (SAS), dont le siège social est basé à Nanterre
(92). La direction de l’entreprise est assurée par M. Jean‐Yves COJEAN.
La société se décompose trois secteurs d’activités (Cf. Annexe 2 : Organigramme de l’entreprise) :
Figure 1-1 : Les secteurs d’activité de GTM Bâtiment
Avec son pôle réhabilitation, dirigé par M. Henri NEUVILLE, GTM Bâtiment est un acteur
incontournable de la rénovation de logements sociaux et d’équipements publics (crèches, piscines,
bâtiments scolaires…) en Ile-de-France. Il est ainsi le numéro un dans la rénovation de logements
sociaux dans la région.
En outre, avec son expérience dans le domaine, l’entreprise maîtrise toutes les compétences
nécessaires à la coordination et au pilotage des travaux en milieu occupé. Elle met tout en œuvre
pour assurer la sécurité, le confort et une bonne qualité de service aux habitants.
La construction neuve : logements,
complexes hôteliers, établissements
scolaires, établissements
hospitaliers, bureaux, bâtiments
industriels, ouvrages culturels et
sportifs.
La réhabilitation :
logements,
restructuration et
entretien de bâtiments.
La restructuration complexe :
bureaux, établissements
scolaires et centres
commerciaux.
9 PFE 2013 CLERC Emma
1.1.3 ECONOMIE – QUELQUES CHIFFRES
GTM Bâtiment c’est :
Plus de 760 professionnels répartis sur toute l’Ile-de-France
Plus de 80 chantiers par an
Un chiffre d’affaires de 415 millions d’euros en 2012.
1.1.4 POLITIQUE QUALITE ET DEVELOPPEMENT DURABLE - GTM BATIMENT
Afin de satisfaire au mieux ses clients, l’entreprise GTM Bâtiment a choisi de s'engager dans la voie
du management par la Qualité. De manière concrète, cela signifie que les ouvrages doivent être
réalisés conformément aux règles de l'art. Il est nécessaire d’identifier tout défaut éventuel pouvant
apparaître sur les travaux et en faire part à l'encadrement de chantier. Le service Qualité Sécurité et
Environnement (QSE) conseille et accompagne les équipes travaux dans cette démarche. L’équipe
travaux doit à son tour accompagner ses sous-traitants en les aidant par exemple dans la réalisation
de leur Plan Qualité Environnement.
263304
386415
2009 2010 2011 2012
Evolution du chiffre d'affaires
(en millions d'euros)
Figure 1-2 : Evolution du chiffre d’affaires (en millions d’euros)
10 PFE 2013 CLERC Emma
La problématique de développement durable consiste à concilier progrès économique et social tout
en préservant l’environnement pour les générations futures. En tant qu’entreprise de construction,
GTM Bâtiment prend sa part de responsabilité. Aujourd’hui, l’entreprise a à son actif plusieurs
références de bâtiments construits en Haute Qualité Environnementale (Tour Granite à la Défense,
Immeuble Le Cinétic à Paris, Immeuble Eureka à Nanterre…).
Sur le terrain, elle s’engage à réduire l’impact environnemental de ses chantiers et à les maintenir
propres, en misant sur la gestion des déchets, la réduction des nuisances ou encore la récupération
des fluides résiduels. Différents acteurs participent à la mise en place de cette démarche
environnementale sur le chantier.
Figure 1-3 : Les différents acteurs de la démarche environnementale sur le chantier
11 PFE 2013 CLERC Emma
1.2 LE PROJET DE REHABILITATION MASSE - PIGALLE
1.2.1 PRESENTATION DU PROJET – REHABILITATION D’IMMEUBLES DE LOGEMENTS
Il s’agit de la réhabilitation de 140 logements, répartis sur 5 adresses soit 7 bâtiments. Les travaux
sont réalisés en milieu occupé pour une durée totale de 14 mois, les locataires restent dans leur
logement pendant toute la durée des travaux.
Les travaux ont débuté en février 2013 par une phase de préparation de deux mois (février et mars).
Les travaux de réhabilitation à réaliser dans ces bâtiments sont les suivants :
Dans les parties communes :
La réfection de l’éclairage de sécurité
La mise en conformité des colonnes EDF et GDF
L’habillage des nouvelles colonnes
La mise en conformité pour la sécurité incendie :
La mise en place de châssis de désenfumage bâtiments
La création de colonnes sèches pour les pompiers
L’installation de portes Coupe Feu entre caves et circulations.
Figure 1-4 : Façade des bâtiments rue Victor
Massé
Figure 1-5 : Façade du bâtiment 54 rue J-B
Pigalle - Angle des rues Massé-Pigalle
12 PFE 2013 CLERC Emma
Dans les logements :
Le changement des WC et des baignoires ainsi que le remplacement des alimentations d’eau
froide en plomb
Le changement des dérivations gaz en plomb
Le changement de l’ensemble des chutes d’eaux
La mise en sécurité électrique des logements
La réfection de la peinture des WC, salles de bain et cuisines
La mise en place d’un sol souple dans les WC, salles de bain et cuisines
Le remplacement des menuiseries extérieures, mise en place de double vitrage
La mise en place d’une VMR (Ventilation Mécanique Répartie).
Les travaux font ainsi intervenir environ une dizaine de corps d’état différents.
1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE
Les travaux ont lieu dans le 9ème arrondissement de Paris aux :
35, 37, 39 et 41 Rue Victor MASSE
54 Rue Jean-Baptiste PIGALLE.
Figure 1-7 : Photo aérienne Figure 1-8 : Plan cadastre
Figure 1-6 : Vue aérienne des bâtiments
13 PFE 2013 CLERC Emma
1.2.3 INTERVENANTS
L’entreprise GTM Bâtiment intervient en tant qu’Entreprise Générale.
Elle est donc responsable de la réalisation des travaux en « tout corps d’état » (TCE). Avec son
savoir-faire en matière de proposition, de conseil et d’exécution, GTM Bâtiment coordonne et
organise l’ensemble des travaux. Sur le chantier Massé-Pigalle, l’entreprise GTM Bâtiment sous-
traite la totalité des travaux réalisés.
Pôle Réhabilitation 61, avenue Jules Quentin 92000 NANTERRE
Paris Habitat OPH (Office Public de l’Habitat) est le Maître d’Ouvrage de cette opération. Il s’agit du
client de cette opération.
Paris Habitat est un organisme d’habitations à loyer modéré (HLM). Il
s’agit d’un établissement public chargé de la gestion de logements
locatifs destinés à des personnes aux revenus modestes, dits
« logements sociaux ». Paris Habitat est le principal bailleur social de la
ville de Paris.
La maitrise d’œuvre est constituée :
D’un cabinet d’architecte, l’Agence Philipe Roux
D’un bureau d’études, BECT, Ingénierie Générale du Bâtiment.
Les différents organismes de contrôle et de sécurité intervenants sur l’opération Massé -Pigalle sont
les suivants :
Le bureau de contrôle ALPHA CONTROLE
Le coordonnateur SPS (Sécurité et Protection de la Santé) ACOR ETUDE.
14 PFE 2013 CLERC Emma
L’équipe de chantier de GTM Bâtiment est composée de :
Cédric DE JONCKERE : Directeur de Centre
Arnaud COQUET : Directeur de Travaux
Mélanie SOUBBOTINSKY : Ingénieur travaux
Luis GALINDO : Aide conducteur de travaux
Le bureau de chantier est situé au 35 rue Victor Massé, bâtiment sur cour, 1er étage, logement N°24.
Le téléphone du chantier est le : 01 44 63 28 39, de plus, un numéro spécifique est mis en place pour
les locataires, le : 01 44 63 28 37.
1.3 CONTEXTE
1.3.1 PARTICULARITES DU CHANTIER
Les particularités du chantier Massé-Pigalle vis-à-vis des enjeux environnementaux sont nombreuses.
En effet, il s’agit d’un chantier de réhabilitation en milieu occupé dans le quartier de Pigalle, dans le
9ème arrondissement de Paris.
La présence en continu des habitants sur le chantier implique une prise en compte d’autant plus
importante des enjeux environnementaux et complique les possibilités d’actions de l’entreprise et
de ses sous-traitants.
Les nombreuses contraintes spécifiques du chantier sont donc les suivantes :
Un passage et une présence permanents des habitants
Une gestion quotidienne des relations entreprises-locataires
Un chantier très propre et des nuisances sonores limitées
Peu de zones de travail et de stockage disponibles (Cf. Figure 1-9, Figure 1-10 et Figure 1-11 :
Plan d’Installation du Chantier (PIC))
Peu de place disponible sur la voirie pour les bennes de déchets.
1.3.2 PHASE DE PREPARATION
Le chantier débute par une phase de préparation de deux mois pendant lesquels sont réalisés :
La réalisation du plan d’installation du chantier (PIC)
La planification des travaux
Les états des lieux des parties communes (7 bâtiments)
15 PFE 2013 CLERC Emma
Les états des lieux des parties privatives (140 logements)
Les consultations des sous-traitants
L’organisation de la gestion du tri des déchets en phase travaux (Cf. 2. Gestion et valorisation
des déchets de chantier - La démarche REVALO).
Comme vu précédemment les contraintes singulières au chantier Massé-Pigalle sont nombreuses et
entrainent des difficultés pour la mise en place des installations de chantier.
Un premier plan d’installation de chantier est réalisé afin de positionner les diverses installations à
mettre en place (benne, cantonnements,…) et leur délimitation.
Dans ce premier plan, des cantonnements sont placés sur un seul niveau et à l’angle des rues Victor
Massé et Jean-Baptiste Pigalle, devant une crèche. Or, la police et la voirie imposent pour des raisons
de sécurité, plan Vigipirate et circulation des véhicules et des piétons, de limiter au maximum
l’emprise de ses installations (Cf. Figure 1-9 : Plan d’installation de chantier - Indice 1).
Légende :
Délimitation trottoir
Barrières agrées Ville de Paris
Zone de travail et de stockage GTM
Point de rencontre au 35 rue V. Massé
Figure 1-9 : Pan d’installation de chantier - Indice 1
16 PFE 2013 CLERC Emma
Ainsi, un second plan est réalisé, la zone comprenant les bungalows et la benne est déplacée aux
numéros 39 et 41 de la rue Victor Massé, afin de libérer l’espace devant la crèche. De plus, l’emprise
au sol est réduite en positionnant les cantonnements sur deux niveaux (Cf. Figure 1-10 : Plan
d’installation de chantier - Indice 2).
Cependant, il est aussi nécessaire de prendre en considération la présence de commerces au rez-de-
chaussée des bâtiments, d’où après discussion avec le gérant du commerce, le déplacement des
installations de chantier. Toute la zone comprenant les cantonnements et l’emplacement de la benne
est donc décalée au niveau des numéros 35 et 37 de la rue Victor Massé (Cf. Figure 1-11 : Plan
d’installation de chantier - Indice 3).
Légende :
Délimitation trottoir
Barrières agrées Ville de Paris
Zone de travail et de stockage GTM
Point de rencontre au 35 rue V. Massé
Figure 1-10 : Plan d’installation de chantier - Indice 2
17 PFE 2013 CLERC Emma
Lors de cette phase de préparation de chantier, certains documents relatifs à la qualité du chantier et
à son environnement doivent impérativement être réalisés comme le Plan Qualité et Plan
Environnement. Par la suite, chaque sous-traitant doit réaliser ses propres plans.
Le Plan Qualité est une application du système de qualité de GTM Bâtiment au chantier de
réhabilitation sociale. Il s’agit de l’adaptation particulière des dispositions générales adoptées par
GTM Bâtiment en matière de qualité. Ce document présente les dispositions spécifiques prises sur le
chantier pour répondre à l’ensemble des exigences de la norme ISO 9001.
Le Plan Environnement est quant à lui une application du système environnement de GTM Bâtiment.
Il s’agit de l’adaptation particulière des dispositions générales adoptées par GTM Bâtiment en
matière d’environnement. Ce document présente les dispositions spécifiques prises sur le chantier
pour répondre à l’ensemble des exigences de la norme ISO 14001.
Légende :
Délimitation trottoir
Barrières agrées Ville de Paris
Zone de travail et de stockage GTM
Point de rencontre au 35 rue V. Massé
Figure 1-11 : Plan d'installation de chantier - Indice 3
18 PFE 2013 CLERC Emma
2 GESTION ET VALORISATION DES DECHETS DE CHANTIER - LA DEMARCHE
REVALO
2.1 PRINCIPE ET OBJECTIFS DE LA DEMARCHE : ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT
La démarche REVALO est une action pour la réduction et la valorisation des déchets du BTP
(Bâtiment et Travaux Publics). La valorisation des déchets consiste au recyclage ou à la réutilisation
des déchets de matériaux utilisés sur le chantier.
La démarche REVALO a été mise en place par l’entreprise GTM Bâtiment en 2011, suite à plusieurs
constats :
Les coûts :
Une hausse générale des prix de traitement des déchets non triés
La gestion des déchets représente 0,5% à 1% du chiffre d’affaires de l’entreprise.
La réglementation :
Un durcissement réglementaire et une modification des marchés
Des infractions fortement pénalisées : amendes, assignations judiciaires
D’ici fin 2020, une valorisation obligatoire de 70% en poids des déchets de chantier.
Une prise de conscience générale :
Une prise de conscience environnementale des pouvoirs publics, du ministère, des
collectivités avec des exigences élevées et la subvention de projets de recherche
Un impact fort sur l’image de l’entreprise.
Cette démarche REVALO a donc non seulement un impact
environnemental mais aussi un impact économique. Elle constitue
donc une partie du Projet d’entreprise Excellence 2015, il s’agit de
l’amélioration de la gestion des déchets sur les chantiers (Cf. Annexe
2 : Extrait du projet d’entreprise Excellence 2015 et Cf. Annexe 3 :
Démarche REVALO - Plan d’action).
19 PFE 2013 CLERC Emma
En effet, « avec le renchérissement des coûts de traitement, la gestion des déchets devient
incontournable sur le chantier. À cette contrainte économique s’ajoute l’aspect écologique puisque
la valorisation des déchets préserve les ressources de la planète». De plus, d’après le Fédération
Française du Bâtiment (FFB) « l’évolution des réglementations telles que celle relatives à l’élimination
des déchets, tend à générer des augmentations des coûts sur les chantiers ». Elle a estimé que « la
profession pouvait à terme économiser 40% du prix de l’élimination finale en triant à la source
(système de tri ou de collecte sur le chantier) ».
Ainsi, une bonne gestion des déchets doit permettre de :
Réaliser des économies pour le chantier avec par exemple une réduction importante des
coûts d’évacuation des déchets
Réduire les nuisances du chantier (limiter les impacts visuels, les envols de déchets et
poussières…)
Améliorer les conditions de travail (limiter la manutention manuelle…).
Les principaux objectifs de la démarche REVALO sont :
D’atteindre un taux de recyclage des déchets non dangereux (Cf. 2.3. La classification des
déchets de chantier) de 50% en poids
De réduire de moitié le transport des déchets
Réduire de 25% le coût global de gestion des déchets.
Pour cela la démarche REVALO consiste à :
Connaitre : l’état des lieux de l’entreprise
Estimer : l’estimation des gisements de déchets par chantier
Sensibiliser : la sensibilisation et la signalétique
Prévenir : le Réemploi et la réduction à la source
Trier : le tri et la manutention des déchets sur le chantier
Recycler : le chargement, le transport et les filières de revalorisation
Déployer : la mise œuvre opérationnelle de la démarche.
La mise en place de cette démarche, qui a débuté sur les chantiers en fin d’année 2011, doit ainsi
permettre un gain financier pour le chantier.
20 PFE 2013 CLERC Emma
Lors de la phase de préparation, plusieurs étapes sont nécessaires :
Etape 1 : Diagnostic avant travaux : estimation du volume et de la typologie des déchets en
fonction des travaux à réaliser (quantification des déchets)
Etape 2 : Consultation des prestataires (critères de choix : taux de revalorisation, réactivité
face aux demandes, qualité de service et prix)
Etape 3 : Optimisation de la gestion des déchets : pour chaque prestataire, un chiffrage de
plusieurs organisations de chantier sont réalisés (scénarios) en considérant : le coût des
déchets, le taux de recyclage et l’impact du transport
Etape 4 : Lancement de la démarche avec un choix de scénario.
Ainsi, divers documents propres au chantier sont nécessaires pour la réalisation du diagnostic avant
travaux :
Le CCTP
Le descriptif des travaux
Le DPGF
Le DQE
Le plan d’installation de chantier
Le planning des travaux
Ces étapes s’appliquent beaucoup plus aisément à un chantier de construction neuve qu’aux
chantiers de réhabilitation, comme le chantier Massé-Pigalle. La problématique consiste donc à
adapter cette démarche à ce chantier. Ainsi, dans la suite du rapport, il sera évoqué les contraintes
importantes du chantier vis-à-vis de la gestion du tri des déchets, ainsi que les caractéristiques des
déchets. Puis, il sera abordé les solutions à envisager pour cette gestion et leur mise en œuvre.
Le chantier Massé-Pigalle constitue un chantier « test » pour la mise en place de la démarche
REVALO. En effet, c’est la première fois que l’entreprise tente d’appliquer cette démarche à un
chantier de réhabilitation légère de ce type.
21 PFE 2013 CLERC Emma
2.2 LA CLASSIFICATION DES DECHETS DE CHANTIER POUR LEUR EVACUATION
2.2.1 LES DIFFERENTS TYPES DE DECHETS DE CHANTIER
Avant toute réflexion sur la gestion des déchets et sa mise en place sur le chantier, il est
indispensable d’avoir des notions sur la classification des déchets et leurs niveaux de dangerosité.
Un déchet est par définition : « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou
d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné
ou que son détenteur destine à l’abandon" (Article L.541-1, Code de l’Environnement).
Il existe trois types de déchets de chantier :
Les déchets inertes (DI)
Les déchets industriels banals (DIB)
Les déchets industriels spéciaux (DIS)
Ces déchets sont évacués vers trois types de centres de stockage différents, communément appelés
décharges et aussi dénommés centre d’enfouissement technique (CET) :
Installation de stockage de déchets dangereux (ISDD ou CSDD), de classe 1
Installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND ou CSDU), de classe 2
Centre de stockage de classe 3
Le tableau suivant décrit les différents types de déchets, leur taux de dangerosité et donne des
exemples de matériaux.
22 PFE 2013 CLERC Emma
Tableau 2-1 : Les trois types de déchets de chantier
Désignation Caractéristiques Evacuation/Stockage Matériaux
Déchets
inertes (DI)
Ce sont des déchets qui ne se
décomposent pas, ne brûlent
pas et ne produisent aucune
réaction chimique, physique
ou biologique lors de leur
stockage. Globalement, ils ne
présentent pas de risque
d'impact négatif sur
l'environnement. Il s’agit de
la classe la moins
dangereuse.
Ces déchets sont en
général évacués vers des
décharges, vers des
carrières ou des centres
de tri (décharges de
classe 3, les moins
réglementées). Ainsi, leur
évacuation et leur
traitement sont très peu
chers (d'où l'intérêt de
les trier et/ou de ne pas
les mélanger pour ne pas
risquer de subir un sur
classement en DIB ou en
DIS).
Pierres, terres, briques,
carrelages, faïences,
ardoises, verres
ordinaires, laines
minérales, matériaux
minéraux de démolition
mélangés sans plâtre…
Déchets
industriels
banals (DIB)
Ce sont des déchets produits
par l’artisanat et l’industrie.
Ils sont considérés comme
non dangereux, pas toxiques
mais pas inertes. Ils ne
présentent pas de risque
pour la personne qui les
manipule mais ils sont
dangereux pour
l'environnement si leur
abandon ne se fait pas par
les filières d'évacuation
réglementaires.
Ces déchets sont donc
évacués en décharge de
classe 2 ou
éventuellement valorisés
par incinération et
récupération d'énergie.
Les décharges de classe 2
accueillent aussi les
déchets ménagers et
assimilés (DMA). Ces
décharges sont aussi
appelées : installation de
stockage de déchets non
dangereux (ISDND) et
centre de stockage de
déchets ultimes*(CSDU).
Placo-plâtre, métaux y
compris leurs alliages,
verres spéciaux (teintés,
armés,...), bois non traités
avec des sels ou oxydes,
plastiques, caoutchoucs,
PVC., polystyrènes,
moquettes, fers à béton,
quincailleries, serrureries,
fibres organiques,
produits en mélange ne
contenant pas de DIS,
colles et mastics à l'eau,
sans solvant…
Déchets
dangereux
(DD)
et
Ce sont des déchets qui
contiennent des substances
toxiques et nécessitent des
traitements spécifiques à
leur élimination. Ces déchets
sont donc considérés comme
Ils sont donc évacués en
décharge de classe 1,
également appelées :
installation de stockage
de déchets dangereux
(ISDD) centres de
Bois traités, amiantes
libres ou dans des
produits isolants,
peintures et vernis,
solvants, accessoires et
matériels
23 PFE 2013 CLERC Emma
Déchets
industriels
spéciaux
(DIS)
dangereux (ils présentent un
risque pour la personne qui
les manipule et pour
l'environnement).
stockage de déchets
dangereux (CSDD). Leur
évacuation et leur
traitement ont donc un
coût très élevé (environ
10 fois plus cher que
l’évacuation des DIB).
souillés (pinceaux,
brosses, filtres,
masques,...), agents
chimiques (ignifuges,
pesticides), huiles (de
vidange, de
décoffrage,...), suies,
produits chimiques
divers (certaines colles et
mastics), tubes fluos, piles
et accumulateurs au
plomb, Ni-cd, goudrons et
dérivés.
*Un déchet ultime est un déchet "qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions
techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par
réduction de son caractère polluant ou dangereux" (loi-cadre déchet de 1992).
2.2.2 LE CAS PARTICULIER DES DECHETS D’AMIANTE
L'amiante est un minéral fibreux et cristallin très utilisée dans l'industrie et le bâtiment pour ses
propriétés physiques, chimiques et son faible coût. Il se retrouve dans de nombreux produits
comme par exemple, dans :
des plaques ondulées,
des conduites ou canalisations en amiante-ciment,
des dalles ou revêtements de sols en matière plastique,
des faux plafonds,
des mortiers, colles, enduits, mastics, joints, peintures, bitumes,
des calorifugeages et flocages à base d'amiante qui servaient aussi à isoler des gaines,
conduits, canalisations, plafonds, cloisons.
L’amiante présente un grand danger pour la santé et particulièrement les poussières d’amiante
lorsqu’elles sont inhalées par l'organisme. Les particules d'amiante peuvent entrainer des troubles
graves dans l'organisme provoquant le décès des personnes.
Sur le chantier Massé - Pigalle, des prélèvements ont été réalisés pour déceler la présence d’amiante
dans les logements. Ces prélèvements sont effectués principalement sur les zones de travaux soient :
24 PFE 2013 CLERC Emma
les sols et les faïences des pièces humides (salles de bains, cuisines et WC). Les derniers diagnostics
amiante (datant du 22 mai 2013) révèlent que 14 logements sont amiantés.
Pour ces logements un désamiantage est nécessaire afin de pouvoir réaliser les travaux. Il y aura
donc des déchets d’amiante (friables et liés) produits lors du désamiantage des logements.
Cependant les différents prestataires consultés, nous ont informés qu’ils prenaient en charge
l’évacuation et le traitement des déchets amiantés générés. Ils nous ont uniquement demandé de
leur mettre à disposition une zone fermée à clé pour pouvoir y stocker temporairement les déchets
amiantés.
Ces déchets d’amiante sont donc soumis à la réglementation générale des déchets et aussi à une
réglementation spécifique amiante. Ils sont définis, conformément à l’arrêté du 12 mars 2012 relatif
au stockage des déchets d’amiante, de la manière décrite dans le tableau suivant.
Tableau 2-2 : Les différents déchets d’amiante
Désignation Caractéristiques Evacuation
Déchets d'amiante
libre ou friable
Il s’agit de déchets générés lors
des travaux de retrait, de dépose ou de
démontage de flocages, faux plafonds
ou calorifugeages contenant de
l'amiante. Il s’agit aussi des déchets de
matériels et d'équipement (sacs
d'aspirateurs, filtres, bâches, chiffons...)
utilisés lors de ces travaux
(désamiantage et nettoyage), ainsi que
du matériel de sécurité (masques,
gants, vêtements jetables...).
Un matériau d’amiante libre peut
devenir un déchet d’amiante libre dans
le cas où il est réduit en fin débris.
Ces déchets dangereux doivent
être obligatoirement conditionnés
dans des doubles sacs étanches et
étiquetés "amiante" (circulaire
ministérielle du 19 juillet 1996). Ils
doivent également être
accompagnés d'un bordereau de
suivi des déchets d’amiante
(BSDA). Ils sont ensuite éliminés en
installations de stockage des
déchets dangereux (ISDD), classe 1
ou dans une unité de vitrification.
25 PFE 2013 CLERC Emma
Déchets d'amiante
lié (non friable)
Déchets d’amiante lié à des matériaux
de construction inertes et les déchets
d’amiante lié à des matériaux de
construction ayant conservé leur
intégrité (cloisons, plaques
déconstruites, briques réfractaires
ayant conservées leur intégrité…).
Ces déchets peuvent être éliminés
dans des installations de classe 2,
installations de stockage des
déchets non dangereux (ISDND).
Les déchets d’amiante lié autres que les
déchets d’amiante lié à des matériaux
de construction inertes (dalles vinyles
amiantées, produits bitumineux
d’étanchéité amiantés…) et n’ayant pas
conservé leur intégrité.
Ces déchets doivent être éliminés
en installations de stockage des
déchets dangereux (ISDD), centres
de classe 1.
Déchets de terres
amiantifères
Il s’agit des déchets de matériaux
géologiques naturels excavés contenant
naturellement de l’amiante.
Ces déchets peuvent être éliminés
dans des installations de classe 2,
installations de stockage des
déchets non dangereux (ISDND).
Attention des précautions supplémentaires doivent obligatoirement prises concernant ces
déchets d’amiante :
Une vérification systématique des informations sur l’origine des déchets avec un bordereau
de suivi des déchets d’amiante (BSDA, établit par le producteur des déchets).
Un emballage étanche (double sac étanche pour les déchets d’amiante libre par exemple) et
étiquetage conforme à la réglementation.
Un scellé pour les déchets d’amiante éliminés en ISDD (classe 1).
Un déchargement et une manutention avec précaution.
Un stockage dans des alvéoles spécifiques (ISDND), couvertes quotidiennement et signalées
sur le site de stockage. Le contrôle de ces installations relève de la compétence de l’Etat.
26 PFE 2013 CLERC Emma
3 LA MISE EN PLACE DE LA GESTION DES DECHETS SUR LE CHANTIER MASSE -
PIGALLE
3.1 LES DECHETS DE CHANTIER
3.1.1 LES DECHETS PRODUITS PAR LE CHANTIER
La nature des travaux réalisés sur le chantier permet de déterminer les différents déchets produits
par chaque corps d’état (Cf. 1.2.1 Présentation du projet). Le tableau ci-dessous récapitule les
prestations de chaque corps de métiers, dans les parties communes et dans les logements.
Tableau 3-1 : Nature des travaux réalisés par corps d’état
Lot /Corps de métier Prestations / Nature des travaux
Lot 01 - Menuiseries
extérieures
Le remplacement des menuiseries extérieures, mise en place de double
vitrage.
La mise en place de châssis de désenfumage bâtiments
Lot 02 - Menuiseries
intérieures
L’habillage des nouvelles colonnes EDF et GDF (façades de gaines)
L’installation de portes CF entre caves et circulations
Lot 03 - Peinture -
Revêtement de sol
La réfection de la peinture des WC, salles de bains et cuisines
La mise en place d’un sol souple dans les WC, salles de bains et cuisines
Lot 04 - Plomberie / VMC
Le changement des WC et des baignoires ainsi que le remplacement
des alimentations d’eau froide en plomb
La mise en conformité des colonnes GDF et le changement des
dérivations gaz en plomb
Le changement de l’ensemble des chutes d’eaux
La mise en place d’une VMR (Ventilation Mécanique Répartie)
Lot 05 - Electricité
La mise en sécurité électrique des logements
La réfection de l’éclairage de sécurité des parties communes
La mise en conformité des colonnes EDF
La majeure partie des déchets provient des travaux réalisés dans les logements et en particuliers
dans les pièces « humides » : cuisine, salle de bain et WC. En prenant l’exemple de la réalisation du
27 PFE 2013 CLERC Emma
logement témoin (Cf. Annexe 4 : Photos des prestations réalisées - Logement témoin), il est plus aisé
de définir les différents déchets engendrés par le chantier.
Ainsi, le tableau ci-dessous présente les déchets et leur dangerosité en fonction des différents corps
d’état intervenants sur le chantier Massé-Pigalle et vis-à-vis des travaux réalisés.
Tableau 3-2 : Les déchets en fonction des différents corps de métier
Corps de métier /
Sous-traitant Déchets dangereux
Déchets non dangereux (ou
DIB : Déchets industriels
banals)
Déchets inertes
Menuiserie
intérieure/extérieure Peintures
Anciennes fenêtres (châssis bois
et verre), copeaux et sciure,
menuiseries bois (contreplaqué
et médium)
Serrurerie métallerie
Tout élément métallique (vis,
pointe…), menuiseries bois
(contreplaqué et médium)
Peinture et
revêtement de sol Peintures et solvants
Revêtement de sol souple,
moquette et plâtre
Maçonnerie et
carrelage Plâtre
Mortier, ciment,
carrelage
Plomberie et VMC
Amiante friable
(logements
amiantés)
Cartouches de
silicone
Quincaillerie métallique, plâtre,
meubles éviers, éviers,
baignoires, receveurs de
douche, robinetterie et chutes
en fonte.
Gravats, carrelage
Electricité Cartouches de
silicone
Fils, câbles électriques,
plastiques industriels
(goulotte/moulure), tableaux et
armoires électriques
Tous corps d’état Emballages souillés
de produits toxiques
Emballages propres (plastiques,
cartons…)
28 PFE 2013 CLERC Emma
Cependant, il est important de notifier que certains déchets sont directement gérer par les sous-
traitants comme par exemple les baignoires et chutes en fonte ou encore les chutes de cuivre pour la
plomberie.
3.1.2 L’ESTIMATION DES DECHETS : QUANTITE ET REPARTITION
Dans le « plan d’action REVALO » pour le chantier, le service Recherche et Développement Durable
réalise un estimatif des déchets qui seront générés par le chantier. En ce qui concerne la
construction neuve, le service possède des outils performants pour estimer ces déchets, ce qui
permet une estimation fiable et précise.
Pour la réhabilitation, il n’existe pas encore d’outils similaires à ceux utilisés pour l’estimation des
déchets en construction neuve. Il est donc très difficile d’estimer de façon exacte la quantité et le
type des déchets produits par le chantier.
Le service Recherche et Développement Durable a donc élaboré sa propre méthode pour estimer la
quantité de déchets produits pour un chantier de réhabilitation.
Actuellement, le service tente d’améliorer et d’affiner sa méthodologie grâce notamment aux
registres de suivi des déchets fournis par les chantiers de réhabilitation. Cette méthode est
confidentielle, il m’est donc impossible d’en savoir plus et d’en dire plus à son sujet. Pour le chantier,
j’ai fourni le descriptif des travaux ainsi que le DQE pour permettre la réalisation de cet estimatif.
De plus, le service Recherche et Développement Durable a pour l’instant très peu de retours
d’expériences sur la mise en place de la démarche REVALO sur les chantiers de réhabilitation (trois
chantiers sur la totalité de la durée des travaux). Ainsi, elle ne peut pas encore se rendre compte de
la fiabilité de ses estimations dans le cas des travaux de réhabilitation.
Concernant le chantier Massé-Pigalle, l’estimation de la quantité de déchets générés et leur
répartition sont explicitées dans le tableau suivant, en poids et en volume.
29 PFE 2013 CLERC Emma
Tableau 3-3 : L’estimatif des déchets émis par le chantier Massé-Pigalle
Estimation
Total
Poids (Tonne) Volume (m3)
Déchets mélangés 40 237
Verre 16 31
Bois des menuiseries 26 201
Total 82 469
Pour l'estimation des volumes de déchets, il est supposé que pour les anciennes menuiseries
extérieures, le verre est séparé de l'ouvrant. Si les menuiseries sont mises entières dans la benne en
mélange, le volume des déchets est alors plus important, soit 490 m3. De plus, d’après l’estimation
des quantités de déchets présentée ci-dessus, les menuiseries déposées représentent plus de 50% du
tonnage des déchets estimés (Cf. Annexe 5 : Diagrammes estimatifs de la répartition des déchets de
chantier).
En me basant sur la réalisation des travaux dans le logement témoin (Cf. Annexe 4 : Photos des
prestations réalisées dans le logement témoin), j’ai aussi réalisé un estimatif de la quantité de
déchets qui pourra être générée par le chantier Massé-Pigalle.
Cet estimatif est élaborer dans le but de se rendre mieux compte de la quantité de déchets qui sera
surement produite et aussi pour avoir matière à comparer l’estimatif fourni par le service Recherche
et Développement Durable de l’entreprise.
Ainsi, après réalisation de la prestation complète dans le logement témoin (à l’exception, du
changement de menuiseries extérieures) le volume de déchets produit est évalué. Il est aisé de
mesurer cette quantité car tous les déchets générés par la réalisation du logement témoin ont été
stocké dans le logement « stock ». En effet, nous avons fait le choix de stocker ces déchets pour
pouvoir en estimer la quantité. Le chantier dispose d’un logement au rez-de-chaussée destiné au
stockage du matériel et de la fourniture.
Ainsi, la quantité de déchets générés par la réalisation d’un logement est d’environ 1,9 m3.
Dans l’évaluation de ce volume, les menuiseries extérieures ne sont pas prises en compte. D’une part
car seulement deux fenêtres sont changées pour la réalisation du logement témoin et d’autre part
parce que dans l’estimatif réalisé par l’équipe REVALO les anciennes fenêtres sont comptabilisées
indépendamment des autres déchets « en mélange ». Les deux estimatifs seront ainsi plus facilement
comparables.
30 PFE 2013 CLERC Emma
Ces travaux sont réalisés dans 140 logements. Ainsi, en considérant uniquement les travaux dans les
logements, et pas ceux dans les parties communes, on peut estimer le volume de déchets à 266 m3.
Il faut donc rajouter à ces 266 m3, les déchets produits par les travaux dans les parties communes (Cf.
Tableau 3-1 : Nature des travaux réalisés par corps d’état). C'est-à-dire la quantité de déchets
générée par les travaux de désenfumage, d’électricité dans les caves, de changement des collecteurs
dans les caves, de réfection des colonnes de gaz, de réfection des colonnes EDF et de remplacement
des façades de gaines. Estimer la quantité de déchets générés par les travaux en parties communes
de la même manière que pour ceux dans les logements est impossible car ces travaux n’ont pas
encore commencé.
Il est tout de même intéressant de constater que sans considérer les travaux dans les parties
communes, la quantité de déchets estimée en considérant ceux produits par la réalisation du
logement témoin est déjà supérieure à celles estimée par le service Recherche et Développement
Durable.
3.2 UN CHANTIER « TEST » TRES CONTRAINT
Les particularités de la gestion du tri des déchets pour les chantiers de réhabilitation en milieux
occupés et donc du chantier Massé-Pigalle, c’est la multiplicité des contraintes dues à l’implantation
du chantier et à la nature des travaux.
En effet, le chantier Massé-Pigalle présente beaucoup de contraintes vis-à-vis de la mise en place de
la démarche REVALO :
Très peu de place à disposition pour le stockage des déchets et la mise en place de bennes
Pas de place de stationnement disponible (livraisons, stockage provisoire…)
Peu d’espace disponible sur la voirie pour les installations de chantier (Cf. 1.3.2. Phase de
préparation)
Des zones de travail, de stockage pour le matériel et la fourniture relativement petites (Cf.
Figure 1-10 : Plan d’installation de chantier Indice 3)
Des travaux générant des déchets très variés en petites quantités (Cf. 3.1.1 Les déchets
produits par le chantier).
La zone destinée aux cantonnements, à la benne et aux livraisons est assez réduite. Elle impacte sur
le trottoir et est très proche des commerces.
31 PFE 2013 CLERC Emma
Figure 3-2 : Installations de chantier - Rue Victor Massé vue depuis le
croisement des rues Victor Massé et Jean-Baptiste Pigalle
Figure 3-1 : Installations de chantier - 35, 37 et 39 Rue Victor Massé
32 PFE 2013 CLERC Emma
3.3 PISTES DE REFLEXION POUR LA GESTION DU TRI SUR LE CHANTIER MASSE-PIGALLE
REJETEES/RETENUES
Un travail en collaboration avec le service Recherche et Développement Durable s’est mis en place
avec des réunions sur le chantier et des échanges fréquents afin d’essayer de mettre en place la
démarche REVALO sur le chantier Massé-Pigalle.
Ainsi, de nombreuses idées pour organiser la gestion des déchets sur le chantier ont émergées, les
plus importantes sont les suivantes :
Des bennes de plus grande capacité, 15 m3 au lieu de 8 m3, pour une même emprise au sol
(réduction du nombre de rotation des bennes)
Une gestion différente des autres déchets en ce qui concerne les menuiseries extérieures
(1200 fenêtres à remplacer)
Des bennes bi-flux (Cf. Figure 3-1 : Principe de la benne bi-flux - benne à deux
compartiments), à adapter en fonction du planning, pour un tri des déchets à la source.
Au vue des différentes contraintes du chantier (milieu occupé, déchets variés et petites zones de
stockage), il s’avère très difficile de mettre en place un tri des déchets à la source Il est donc
préférable d'évacuer les déchets (hors menuiseries) dans une benne en mélange (DIB). Le tri à la
source des déchets, dans des bennes bi-flux (bennes à deux compartiments) est une solution écartée
pour la gestion des déchets sur le chantier Massé-Pigalle.
Cependant, il peut être envisagé, pour améliorer la gestion des déchets, d’augmenter la capacité des
bennes utilisées. Cette solution vise principalement à diminuer le coût de gestion et d’évacuation
des déchets de chantier (Cf. 3.3.1 L’augmentation de la capacité des bennes).
Figure 3-3 : Principe de la benne bi-flux - benne à deux compartiments
33 PFE 2013 CLERC Emma
En ce qui concerne les fenêtres, qui sont déposées pour être remplacées ensuite, d’un point de vue
du volume, elles représentent la majeure partie des déchets générés par le chantier (Cf. 3.2 Les
déchets de chantier). En effet, d’après l’estimatif réalisé, environ 50% du volume total des déchets
est généré par ces fenêtres (bois et verre) (Cf. Annexe 5 : Diagrammes estimatifs de la répartition des
déchets de chantier). L’évacuation des menuiseries extérieures plombées doit donc être
correctement étudiée pour des questions d’organisation du chantier et de coût (Cf. 3.3.2
L’évacuation des menuiseries plombées).
Une dernière piste pour améliorer la gestion des déchets de chantier et en diminuer les coûts, est la
réduction des déchets. Cela peut être une solution intéressante pour diminuer la quantité, le volume
et le tonnage de déchets. Les déchets produits sur le chantier sont issus des matériaux apportés
directement par les sous-traitants, ou bien de ceux commandés par GTM Bâtiment. Cette diminution
des déchets à la source peut être donc assez complexe. De plus, pour des raisons économiques dans
la gestion en fournitures du chantier, l’équipe réduit déjà au maximum la perte de matériaux en
diminuant les chutes ou bien en les réutilisant.
3.3.1 L’AUGMENTATION DE LA CAPACITE DES BENNES
Pour mettre en place l’évacuation des déchets, il est nécessaire d’être en phase avec les procédures
de l’entreprise prestataire responsable de l’évacuation des déchets vers les sites appropriés.
Le choix de l’entreprise prestataire du traitement des déchets est effectué grâce à des accords-
cadres entre GTM-Bâtiment et le prestataire de service. Afin de pouvoir négocier au mieux les prix, la
même société est responsable d’une grande partie des chantiers.
Le choix est réalisé suivant des critères précis, qui sont :
Le taux de revalorisation
La réactivité face aux demandes
La qualité de services
Le prix.
Ainsi au vue des consultations réalisées, la société ADS semble présenter l’offre la plus intéressante
pour le chantier Massé-Pigalle :
Un prix équivalent ou inférieur à ceux des autres prestataires (Cf. Annexe 6 : Tableaux
comparatifs des tarifs des prestataires).
Une rapidité d’intervention (la veille pour le lendemain) et une flexibilité.
Un taux de revalorisation de l’ordre de 60% (comme la plus plupart des autres prestataires).
34 PFE 2013 CLERC Emma
De plus, après discussion avec le commercial d’ADS, il s’avère qu’il est impossible pour le camion de
manœuvrer et d’effectuer la rotation de bennes de 15 m3 plate dans la zone définie. Ainsi,
uniquement trois types de bennes sont envisageables : 8 m3, 10 m3 et 15 m3-haute (bennes à chaîne).
Il est important de noter que l’emprise au sol d’une benne de 15 m3-haute est équivalente à celle
d’une benne de 8m3. Il n’est donc en aucun cas nécessaire de modifier le plan d’installation de
chantier déjà établi.
Le choix se porte donc sur l’utilisation de bennes de 15 m3 hautes afin de limiter le nombre de
rotation. Cette diminution des rotations de bennes est à la fois un avantage économique pour le
chantier mais aussi un avantage d’un point de vue de l’organisation, avec moins de pertes de temps
pour programmer et gérer cette rotation.
Economiquement l’utilisation systématique de benne de 15 m3 au lieu des bennes de 8 m3, pourrait
faire diminuer par deux environ le nombre de rotations et ainsi réduire le coût d’évacuation des
déchets mélangés produits.
Il est possible d’estimer ce gain économique pour le chantier en fonction du type de tarification.
En effet, le prestataire ADS IDF Nord applique deux types de tarification (facturation) :
Une tarification à la tonne
Une tarification au forfait.
Figure 3-5 : Benne de 8 m3 Figure 3-4: Benne 15 m3-haute
35 PFE 2013 CLERC Emma
J’ai donc réalisé plusieurs tableaux comparatifs afin de déterminer :
Le type de facturation le plus avantageux pour le chantier
Le gain économique engendré par l’utilisation de bennes de 15 m3.
Dans ces différents comparatifs, j’ai tout d’abord utilisé les quantités de déchets mélangés (DIB) en
tonnes, estimées par le service Recherche et Développement pour déterminer leur coût
d’évacuation.
Ainsi, les quantités de déchets mélangés considérées sont celles définies dans le tableau suivant.
Tableau 3-4 : Quantité de déchets mélangés (DIB) considérée
Volume 237 m3
Poids 40,3 T
Note : pour 1 T de déchets mélangés (DIB) le volume correspondant est d’environ 5,9 m3.
Tableau 3-5 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation à la
tonne
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/T) Prix transport (€) Coût total
8 30 82 85 5 855 €
15 16 82 85 4 665 €
Tableau 3-6 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation au
forfait
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/benne) Coût total
8 30 224 6 720 €
15 16 351 5 616 €
36 PFE 2013 CLERC Emma
La facturation à la tonne semble la plus avantageuse. Cependant pour réaliser ces comparatifs, j’ai
considéré que 1 tonne dé déchets représente environ 5,9 m3 (soit 2,55 tonnes la benne de 15 m3).
Or, en réalité, il est possible d’optimiser le remplissage des bennes (démembrement des palettes,
pliage des cartons d’emballage, rangement ordonné des déchets…). Ainsi, le poids de déchets reste le
même mais le volume diminue. ADS IDF Nord accepte un poids maximal de 3,5 tonnes pour une
benne de 15 m3.
Tableau 3-7 : Quantité de déchet mélangés considérée dans le cas d’une optimisation des bennes
Note : pour 1 T de déchets mélangés (DIB) le volume correspondant est d’environ 4,3 m3.
En considérant des bennes remplies de façon optimisée, c'est-à-dire avec un meilleur taux de
remplissage, j’obtiens les tableaux comparatifs suivants.
Tableau 3-8 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation à la
tonne et d’une optimisation du volume
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/T) Prix transport (€) Coût total
8 22 82 85 5 175 €
15 12 82 85 4 325 €
Tableau 3-9 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation au
forfait et d’une optimisation du volume
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/benne) Coût total
8 22 224 4 928 €
15 12 351 4 212 €
Volume 173 m3
Poids 40,3 T
37 PFE 2013 CLERC Emma
Avec un meilleur remplissage des bennes, la facturation au forfait devient plus intéressante. Le
choix du chantier Massé-Pigalle se porte donc sur une tarification au forfait. De plus, ce type de
facturation est plus sécurisant et aussi plus intéressant lorsque des gravats sont générés par les
travaux, c’est le cas ici pour le remplacement des chutes d’eaux qui sont très engravées.
De plus, d’après les résultats obtenus précédemment, la généralisation de l’utilisation de bennes de
15 m3 sur le chantier nous permettra de réduire nos coûts d’évacuation des déchets mélangés (DIB -
classe 2).
Les tableaux montrent que le prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB) diminue d’environ 700 à
1000 euros lorsque l’on utilise des bennes de plus grande capacité, des bennes de 15 m3. Cette
réduction peut sembler faible mais ramenée au coût total d’évacuation des déchets mélangés du
chantier, ce gain n’est pas négligeable. En effet, le pourcentage de réduction des coûts peut aller
jusqu’à 20% dans le cas de la tarification à la tonne.
Ainsi, sachant que le coût d’évacuation des déchets représente environ 0,6% du chiffre d’affaire d’un
chantier, une réduction de 20% de ce coût pourrait faire économiser beaucoup d’argent à
l’entreprise. Effectivement, le chiffre d’affaire du pôle réhabilitation étant de 186 millions d’euros
en 2012, cela représenterait une économie d’environ 223 200 euros.
Tableau 3-10 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation
Type de facturation Pourcentage de réduction du
coût total
A la tonne 20%
Au forfait 16%
Tableau 3-11 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation (bennes
optimisées)
Type de facturation Pourcentage de réduction du
coût total
A la tonne 16%
Au forfait 15%
38 PFE 2013 CLERC Emma
Au vue du type de tarification choisi, l’augmentation du volume des bennes pourrait permettre au
chantier de réduire de 15% le coût d’évacuation des déchets mélangés (DIB).
Cependant, dans ces calculs la quantité de déchets mélangés considérée est celle estimée par le
Service Développement Durable. Je réalise donc de nouveaux comparatifs en considérant cette fois
que la quantité de déchets mélangés produits est de l’ordre de 266 m3 (Cf. 3.1.2 L’estimation des
déchets de chantier), ce qui représente environ 45,1 tonnes. Je prends directement en compte, cette
fois, que les bennes seront remplies de manière optimisée, ce qui ramène le volume à considérer à
194 m3.
Tableau 3-12 : Nouvelle quantité de déchet mélangés considérée dans le cas d’une optimisation des
bennes
Note : pour 1 T de déchets mélangés (DIB) le volume correspondant est d’environ 4,3 m3.
Tableau 3-13 : Prix d’évacuation de 45,1 T de déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une
facturation à la tonne et d’une optimisation du volume
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/T) Prix transport (€) Coût total
8 25 82 85 5 822 €
15 13 82 85 4 802 €
Tableau 3-14 : Prix d’évacuation de 45,1 T de déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une
facturation au forfait et d’une optimisation du volume
Volume de la
benne (m3) Nbr de transport Prix traitement (€/benne) Coût total
8 25 224 5 600 €
15 13 351 4 563 €
Volume 194 m3
Poids 45,1 T
39 PFE 2013 CLERC Emma
Tableau 3-15 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation (50T et une
utilisation optimisée des bennes)
Type de facturation Pourcentage de réduction du
coût total
A la tonne 18%
Au forfait 19%
Ainsi, si l’on considère que le chantier produira 45,1 tonnes de déchets mélangés (DIB), l’utilisation
de bennes de 15 m3 permettra au chantier de réduire de 19% son coût d’évacuation de ces déchets.
Sur le chantier, en discussion avec notre prestataire, nous convenons tout de même que parfois
lorsque la quantité de déchets produits sera moins importante, nous utiliserons des bennes de 8 m3
afin de limiter l’impact visuel du chantier (riverains et commerces).
3.3.2 L’EVACUATION DES MENUISERIES PLOMBEES
Comme vu précédemment, le plus grand volume de déchets du chantier est engendré par le
remplacement des menuiseries extérieures, environ 50% du volume total de déchets. Il s’agit donc
de la principale problématique dans la gestion des déchets du chantier.
Il y a environ 1200 fenêtres anciennes à évacuer sur la totalité du chantier.
Mettre d’autres photos
Figure 3-6 : Exemples de menuiseries extérieures à remplacer et à évacuer
40 PFE 2013 CLERC Emma
Les nouvelles fenêtres sont posées « en rénovation », c'est-à-dire que les anciens dormants sont
conservés et les nouveaux châssis de fenêtres viennent se poser et se fixer sur ce cadre existant.
Les déchets de fenêtres sont donc constitués uniquement des vantaux (ou ouvrants).
Différentes solutions sont possibles pour l’évacuation de ces anciennes menuiseries extérieures :
Les fenêtres entières dans une benne.
Une séparation du vitrage et des châssis, puis une évacuation du verre (peu coûteuse) et du
bois dans des bennes séparées.
Le stockage des fenêtres sur des chevalets (ceux des fenêtres neuves) sur chantier avant
évacuation.
La deuxième solution a un intérêt économique en ce qui concerne le coût d’élimination des déchets
mais nécessite l’intervention de main d’œuvre pour séparer le vitrage du châssis.
De plus, après discussions, l’évacuation des anciennes fenêtres avec une séparation du vitrage et des
châssis sur le chantier semble peu envisageable pour le chantier Massé-Pigalle. En effet, cette
solution est écartée pour plusieurs raisons :
L’image de l’entreprise (bruit, main d’œuvre…)
La sécurité : la séparation du vitrage et des châssis est une manipulation assez délicate et
dangereuse (éclats de verre…)
Figure 3-7 : Principe de la pose en « rénovation » des fenêtres
Ancien
dormant
conservé
Nouvelle fenêtre
Tasseau de bois
(pièce d’appui rajouté)
Ancien dormant
conservé
Maçonnerie
Ouvrant (ou vantail)
41 PFE 2013 CLERC Emma
Les zones de travail disponibles : aucune zone de stockage ou de travail n’est assez spacieuse
et éloignée du passage des habitants pour permettre cette manipulation.
La dernière solution, qui vise à stocker les fenêtres sur les anciens chevalets sur le chantier, parait
impossible vue la place disponible en zone de stockage sur le chantier.
Une autre difficulté vis-à-vis de ces menuiseries extérieures a émergé, ces dernières sont recouvertes
de peinture plombée. Des prélèvements dans tous les logements ont été réalisés pour déterminer la
présence de plomb ainsi que son taux. Les résultats de ces diagnostics montrent qu’une grande
partie des menuiseries extérieures présentent du plomb (Cf. Annexe 7 : Extrait diagnostic plomb -
logement témoin).
Le plomb est un métal utilisé dans la construction et les bâtiments et notamment dans les peintures.
Ces diagnostics sont obligatoires (CREP : Constat des Risques d’Exposition au Plomb) avant le
démarrage des travaux car le plomb est toxique notamment en cas d’ingestion ou d’inhalation.
Pour pouvoir évacuer ces déchets contenant du plomb, il est donc nécessaire d’effectuer un test de
lixiviation. En effet, la composition des déchets est déterminante pour le choix des filières
d’élimination (classe 1, 2 ou 3).
La teneur en plomb (lixiviable) conditionne le type de filières de stockage ou de traitement adapté,
en fonction du type de déchet :
Matériaux inertes revêtus de peinture au plomb avec une teneur en plomb lixiviable
inférieure à 0,5 mg/kg : Déchets Inertes (classe 3)
Débris et poussières de plomb avec teneur en plomb lixiviable inférieure à 10 mg/kg :
Déchets Non Dangereux ou DIB (classe 2)
Pour une teneur en plomb lixiviable supérieure à 10 mg/kg : Déchets Dangereux (classe 1)
Lorsque la teneur en plomb lixiviable est supérieure à 50mg/kg, un traitement dans un centre
spécialisé est nécessaire afin de se ramener à une teneur inférieure à 50 mg/kg, avant
stockage en tant que Déchets Dangereux (classe 1).
Ce test de lixiviation permet de déterminer le taux de plomb des menuiseries en mg/kg de déchets
alors que les diagnostics réalisés auparavant présentent des résultats en mg/cm2. En effet, les
prélèvements de ces tests ont été faits avec une écaille de peinture alors que pour un test de
lixiviation il s’agit d’un kilo de fenêtre démembrée.
42 PFE 2013 CLERC Emma
Cet essai de lixiviation doit être réalisé suivant la norme NF EN 12457-2. Après broyage de
l’échantillon, une lixiviation a lieu pendant 24 heures. L’éluât obtenu est ensuite dosé pour le
paramètre plomb par spectrométrie.
Après consultation de différents laboratoires effectuant ce type de
test, en comparant les prix ainsi que les méthodes et contraintes de
prélèvement, il ressort que le laboratoire PROTEC présente la
meilleure offre pour le chantier (Cf. Annexe 8 : Bordereau à remplir
pour le test de lixiviation).
Afin de réaliser le test rapidement, les prélèvements sont effectués à partir des anciens ouvrants du
logement témoin. En effet, d’après le diagnostic plomb du logement témoin, la fenêtre de la cuisine
est recouverte d’une peinture au plomb (Cf. Figure ci-dessous).
Ainsi, lors du changement de la fenêtre de la cuisine dans le logement témoin, nous récupérons un
des anciens ouvrants pour qu’il constitue les prélèvements pour le test de lixiviation (Cf. Figure 3-7 et
Figure 3-8).
Le laboratoire est venu récupérer les prélèvements, le vendredi 31 mai 2013. Le chantier est donc
dans l’attente des résultats.
Figure 3-8 : Résultats des diagnostics plomb pour la fenêtre de la cuisine du logement témoin
Figure 3-10 : Ancien ouvrant de fenêtre plombée Figure 3-9 : Prélèvements transmis au
laboratoire
43 PFE 2013 CLERC Emma
Deux résultats sont principalement envisageables :
Les menuiseries plombées ont une teneur en plomb lixiviable inférieure à 10 mg/kg et sont
alors considérées comme des déchets de classe 2 (Non dangereux ou DIB)
Les menuiseries plombées ont un teneur en plomb lixiviable supérieure à 10mg/kg et sont
alors considérées comme des déchets dangereux (classe 1).
Dans le premier cas, les ouvrants des anciennes fenêtres de classe 2, pourront être évacués dans des
bennes à DIB du même type que celles utilisées pour les déchets mélangés. La problématique
consistera alors à optimiser le remplissage des bennes. Il s’agira donc de stocker les ouvrants sur le
chantier pour pouvoir ensuite remplir une benne avec uniquement des ouvrants. Ceci afin de
permettre un taux de remplissage maximal de la benne, en rangeant correctement les ouvrants dans
la benne. Le coût d’évacuation d’une benne sera alors le même que celui des déchets mélangés et
le type de facturation restera inchangé.
Dans le second cas, les ouvrants étant définis comme des déchets de classe 3, leur conditionnement
sera réglementé et leur coût d’évacuation beaucoup plus élevé. En effet, les ouvrants devront alors
être mis dans des sacs étanches (type « big bag ») et ensuite positionnés sur des palettes. Ils ne
peuvent pas être évacués dans des bennes comme les déchets de classe 2. De plus, le coût
d’évacuation de ces déchets est très élevé avec environ 500 euros de frais de transport et des frais de
traitement d’environ 320 euros par tonne de déchets. Il n’existe pas de tarification au forfait pour
l’évacuation de ce type de déchets plombés.
Le coût total d’évacuation de l’ensemble des déchets générés par le chantier dépend donc
entièrement du résultat du test de lixiviation réalisé sur les ouvrants des anciennes menuiseries
extérieures.
44 PFE 2013 CLERC Emma
3.4 LA GESTION ET L’EVACUATION DES DECHETS
Le suivi administratif des déchets est à présent indispensable. En effet, la tenue d'un registre de suivi
des déchets est obligatoire (juillet 2012). Cette demande doit être faite au près du prestataire de
déchets.
Sur le chantier Massé-Pigalle, le prestataire choisi, ADS IDF Nord, prend en compte dans sa prestation
la tenue de ce registre. Un exemple de registre de suivi des déchets réalisé par la société ADS IDF
Nord pour un autre chantier de GTM Bâtiment est présenté en Annexe 9.
Ce suivi, avec l’établissement de bordereaux de suivi des déchets (BSD), permet de connaître les
différentes caractéristiques des matériaux évacués par le chantier, comme :
La nature (DIB, déchets dangereux, …)
Le volume et le tonnage
La date de collecte des déchets sur le chantier
Le mode de traitement ou de recyclage final (taux de valorisation…)
Le coût lié au traitement des déchets.
Il permettra aussi, de constater la fiabilité des estimations réalisées à propos de la quantité (poids et
volume) de déchets produits et du coût d’évacuation de ces déchets.
Ce suivi est aussi à effectuer régulièrement sur le chantier par l’équipe travaux. Il permet, outre
l’aspect obligatoire, de connaître le prix global, pour la période de travaux, de l’évacuation des
déchets et de déterminer ainsi l’économie réalisée grâce à l’augmentation du volume des bennes par
exemple. La connaissance du taux de revalorisation est aussi un atout lorsqu’il s’agit de présenter au
client les moyens mis en place pour une meilleure gestion des déchets.
45 PFE 2013 CLERC Emma
4 DES RETOURS D’EXPERIENCES SUR LA DEMARCHE REVALO
4.1 RENCONTRE
Dans le cadre de mon projet de fin d’études, il m’a semblé intéressant de rencontrer les équipes
travaux d’autres chantiers de réhabilitation ayant mis en place la démarche REVALO. Cela m’a permis
non seulement de déterminer les difficultés engendrées par ces actions mais aussi d’observer les
méthodes mises en œuvre sur d’autres chantiers. Pour cela, j’ai recueilli le témoignage d’un
conducteur de travaux du chantier Solidarité.
Le contexte initial du chantier Solidarité :
Il s’agit d’un chantier de réhabilitation en opération « tiroir », situé dans le 19ème arrondissement de
Paris. Avant l’intervention de REVALO, le chantier procède de la manière suivante. Il évacue ses
déchets en mélange (DIB) au forfait dans des bennes de 8 m3 ou dans des bennes de 15 m3 avec une
tarification à la tonne.
Les actions mises en place dans le cadre de la démarche REVALO :
Il est fait le choix d’un nouveau prestataire (VEOLIA) avec une tarification à la tonne. Il est aussi
décidé d’augmenter le volume des bennes utilisées.
Le nombre de rotation de la benne est ainsi diminué avec la mise en place d’une benne de plus
grande capacité, une benne de 30 m3. Cette solution est possible car il y a suffisamment de place
disponible sur le chantier. De plus, une pose le lundi et une dépose le vendredi de la benne est
organisée au lieu d’un remplacement de la benne habituellement (dépose et pose en même temps).
Cette contrainte supplémentaire est imposée par la voirie.
En outre, une nouvelle gestion des déchets est mise en œuvre, un tri des déchets à la source est
organisé : une benne « bois », une benne « DIB » et une caisse-palette « déchets dangereux ». Ainsi,
il nécessaire d’expliquer aux sous-traitant ces nouveaux procédés vis-à-vis des déchets. En effet, les
ouvriers n’ont pas pour habitude de trier leurs déchets, il est indispensable de les sensibiliser à cette
nouvelle démarche.
Les résultats économiques et environnementaux pour le chantier Solidarité :
Ce nouveau mode de fonctionnement, inhabituel pour le chantier et le prestataire, est difficile à
mettre en place. En effet, beaucoup de temps est passé pour organiser cette nouvelle rotation des
bennes. En outre, une benne de 30 m3 possède un inconvénient majeur, les portes de la benne
doivent être ouvertes pour la remplir (du fond vers l’avant et non par empilement désordonné des
déchets). Le remplissage de la benne demande donc plus de temps et plus d’organisation. Il est
nécessaire de sensibiliser les sous-traitants à cette méthode de remplissage.
46 PFE 2013 CLERC Emma
Ce changement des habitudes nécessite une sensibilisation du personnel. Il s’agit alors de beaucoup
d’investissement, d’énergie et de temps à consacrer pour l’équipe travaux de l’entreprise afin de
sensibiliser et d’imposer la gestion du tri aux sous-traitants (1/4h sécurité et pénalités financières).
Pour réaliser le bilan de cette opération, le service Recherche et Développement Durable a collecté
toutes les informations nécessaires au près de l’équipe travaux du chantier : factures, temps passé
pour la gestion des déchets, bordereau de suivi des déchets… Elle tente ainsi d’intégrer les « coûts
cachés » pour essayer de se rapprocher le plus possible du bilan réel du chantier. Par exemple dans
le cas du bilan de l’expérience sur le chantier Solidarité, elle a ajouté :
Un surcoût de gestion par le conducteur de travaux du nouveau prestataire VEOLIA
Un surcoût du au remplissage de la benne le lundi après-midi pour cause d’absence
fréquente de benne les vendredis après-midi et lundis matin
Un surcoût lié au temps de présence de l’équipe travaux aux réunions REVALO
Un coût de main d’œuvre pour le déparclosage de 155 fenêtres (essais)
Cependant, ces « coûts cachés » sont évalués de façon assez approximative.
Le chantier Solidarité obtient grâce à ses différentes actions mises en place dans le cadre de la
démarche REVALO : un gain financier et tire un bilan positif de cette expérience.
Figure 4-1 : Bilan de l’opération sur le chantier Solidarité réalisé par le service Recherche
et Développement Durable
47 PFE 2013 CLERC Emma
4.2 ENQUETE
Afin de connaître la façon dont est perçue la démarche REVALO sur les chantiers de réhabilitation,
j’ai réalisé une enquête que j’ai transmise aux différents acteurs de la démarche environnementale
sur les chantiers de réhabilitation. J’ai ainsi demandé à des conducteurs de travaux, ingénieurs
travaux, directeur de travaux et directeur de centre de répondre à différentes questions portant
principalement sur les avantages et les inconvénients de la démarche REVALO.
Les réponses à cette enquête, « Perception de la démarche REVALO sur les chantiers de
réhabilitation », sont présentées en Annexe 10.
Il ressort de cette enquête que la majeure partie des personnes interrogées, ont eu une seule
expérience de la mise en place de cette démarche REVALO sur leur chantier. Cependant, ils pensent
tout de même que cette démarche est adaptable aux chantiers de réhabilitation, même si elle
nécessite de l’organisation et souvent de la place à disposition sur le chantier.
Le tableau ci-dessous reprend les avantages économiques et environnementaux ainsi que les points
d’amélioration soulevés par les personnes sondées.
Tableau 4-1 : Synthèse de l’enquête sur la perception de la démarche REVALO par les équipes travaux
Avantages
économiques
Avantages
environnementaux Inconvénients Points d’amélioration
Une optimisation des bennes (volume et
rotation)
Un meilleur choix du prestataire
d’évacuation et de traitement des déchets
Un meilleur contrôle
des factures des prestataires
Une réduction des déchets
Un meilleur tri à la source des déchets
produits
Un meilleur taux de valorisation des
déchets
Une meilleure image pour l’entreprise
Une perte de temps (organisation)
Difficultés de mise
en place
Nécessite de l’espace sur le
chantier
Un choix de prestataires d’évacuation et de
traitement des déchets plus important
Un couplage avec d’autres démarches de l’entreprise
Plus de sensibilisation et
de visibilité
Cibler d’avantage les chantiers sur lesquels appliquer la démarche
Les avantages qu’ils soient économiques ou environnementaux de cette démarche sont quand même
significatifs pour les chantiers de réhabilitations. De plus, les inconvénients mis en avant sont surtout
dus à un manque d’expérience vis-à-vis de la démarche REVALO.
48 PFE 2013 CLERC Emma
Petit à petit, cette dernière devrait s’insérer entièrement au mode de fonctionnement des chantiers.
Elle permettra ainsi un gain économique à l’entreprise grâce à la réduction des coûts d’évacuation et
de traitement des déchets et elle lui donnera une meilleure image auprès des clients concernant
l’environnement.
Adapter la démarche REVALO sur le chantier Massé-Pigalle, m’a également permis d’envisager aussi
des pistes d’améliorations. Ainsi, je pense désormais que la démarche REVALO devrait être mieux
intégrée au chantier, et non présentée comme quelque chose que l’on vient rajouter en plus une fois
que le chantier commence. Elle serait alors moins perçue comme une contrainte par les équipes
travaux, qui ont alors l’impression que l’on vient modifier l’organisation du chantier et leur faire
perdre du temps.
Je considère aussi que cette démarche devrait être comprise dans l’appel d’offre et donc être
vendue au client. En effet, en réhabilitation c’est principalement l’ouvrage du client, son bâtiment,
qui produit les déchets (remplacement de l’existant).
49 PFE 2013 CLERC Emma
CONCLUSION
Ce projet de fin d’études a été une expérience professionnelle très intéressante et surtout
enrichissante. Elle m’a permis de mettre en pratique les connaissances acquises tout au long de ma
formation à l’INSA de Strasbourg et aussi l’expérience obtenue lors de mes précédents stages.
Je suis ravie du travail que j´ai réalisé et des tâches auxquelles j’ai contribuées (la préparation du
chantier, les consultations, l’organisation avec les sous-traitants, la recherche de fournisseurs, le suivi
de chantier,...). J’ai beaucoup appris et surtout j’ai apprécié travailler au sein de l’entreprise GTM
Bâtiment et plus particulièrement sur le chantier Massé-Pigalle.
Mon projet a été difficile car le chantier Massé-Pigalle est un chantier « test » en matière de
démarche environnementale et plus particulièrement pour la mise en place de la démarche REVALO.
Sur ce chantier « test », les possibilités en matière de tri des déchets sont effectivement très limitées
mais des problématiques ont été soulevées et des solutions ont été trouvées pour améliorer la
gestion des déchets. La démarche REVALO fut compliquée à adapter mais la gestion des déchets est
une problématique actuelle sur laquelle toutes les entreprises du bâtiment vont être amenées à
réfléchir et aussi à innover. En effet, à l’avenir quelque soit la taille, le budget ou bien le type de
chantier, la mise en place d’une gestion efficace des déchets (réduction, tri et valorisation) sera
obligatoire pour des raisons économiques et environnementales. L’adoption d’une démarche
environnementale sera nécessaire sur tous les chantiers.
D´autre part, le chantier à pris du retard car la totalité des diagnostics amiante viennent juste de
nous être transmis. Je suis donc un peu frustrée d’avoir établi des dispositifs à mettre en place pour
la gestion des déchets et de ne pas avoir encore pu les appliquer de façon concrète. J’ai aussi réalisé
différents estimatifs et comparatifs concernant les quantités de déchets générés par le chantier et
leur coût d’évacuation. Ainsi, il serait intéressant d’avoir un retour et de voir, en fin de chantier,
quelle est la quantité de déchets évacuée par le chantier et quel est le coût global de la gestion des
déchets.
Enfin, je me suis passionnée et suis certaine de vouloir travailler sur le terrain. J’ai envie de débuter
ma carrière professionnelle en tant qu’ingénieur travaux au sein d’une équipe chantier dans le
domaine du bâtiment et plus particulièrement dans la réhabilitation.
50 PFE 2013 CLERC Emma
LEXIQUE
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
BSD : Bordereau de Suivi de Déchets
CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières
CSTB : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
DD : Déchets dangereux
DI : Déchets Inertes
DIB : Déchets Industriels Banals
DIS : Déchets Inertes Spéciaux
DND : Déchets Non Dangereux
DPGF : Décomposition du Prix Global et Forfaitaire
DQE : Détail Quantitatif et Estimatif
DTU : Documents Techniques Unifiés
FFB : Fédération Française du Bâtiment
HLM : Habitation à Loyer Modéré
INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité
ISDD : Installation de Stockage de Déchets Dangereux
ISDND : Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux
OPH : Office Public de l’Habitat
OPPBTP : Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics
PAQ : Plan d’Assurance Qualité
PPSPS : Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé
PIC : Plan d’Installation de Chantier
QSE : Qualité Sécurité et Environnement
REVALO : REduction et reVALOrisation des déchets
51 PFE 2013 CLERC Emma
TABLES DES FIGURES
Figure 1-1 : Les secteurs d’activité de GTM Bâtiment ............................................................................. 8
Figure 1-2 : Evolution du chiffre d’affaires (en millions d’euros) ............................................................ 9
Figure 1-3 : Les différents acteurs de la démarche environnementale sur le chantier ........................ 10
Figure 1-4 : Façade des bâtiments rue Victor Massé ............................................................................ 11
Figure 1-5 : Façade du bâtiment 54 rue J-B Pigalle - Angle des rues Massé-Pigalle ............................. 11
Figure 1-6 : Vue aérienne des bâtiments .............................................................................................. 12
Figure 1-7 : Photo aérienne ................................................................................................................... 12
Figure 1-8 : Plan cadastre ...................................................................................................................... 12
Figure 1-9 : Pan d’installation de chantier - Indice 1 ............................................................................. 15
Figure 1-10 : Plan d’installation de chantier - Indice 2 .......................................................................... 16
Figure 1-11 : Plan d'installation de chantier - Indice 3 .......................................................................... 17
Figure 3-1 : Installations de chantier - 35, 37 et 39 Rue Victor Massé .................................................. 31
Figure 3-2 : Installations de chantier - Rue Victor Massé vue depuis le croisement des rues Victor
Massé et Jean-Baptiste Pigalle .............................................................................................................. 31
Figure 3-3 : Principe de la benne bi-flux - benne à deux compartiments ............................................ 32
Figure 3-4: Benne 15 m3-haute ............................................................................................................. 34
Figure 3-5 : Benne de 8 m3 .................................................................................................................... 34
Figure 3-6 : Exemples de menuiseries extérieures à remplacer et à évacuer ...................................... 39
Figure 3-7 : Principe de la pose en « rénovation » des fenêtres ........................................................... 40
Figure 3-8 : Résultats des diagnostics plomb pour la fenêtre de la cuisine du logement témoin ........ 42
Figure 3-9 : Prélèvements transmis au laboratoire ............................................................................... 42
Figure 3-10 : Ancien ouvrant de fenêtre plombée ................................................................................ 42
Figure 4-1 : Bilan de l’opération sur le chantier Solidarité réalisé par le service Recherche et
Développement Durable ....................................................................................................................... 46
52 PFE 2013 CLERC Emma
TABLES DES TABLEAUX
Tableau 2-1 : Les trois types de déchets de chantier ............................................................................ 22
Tableau 2-2 : Les différents déchets d’amiante .................................................................................... 24
Tableau 3-1 : Nature des travaux réalisés par corps d’état .................................................................. 26
Tableau 3-2 : Les déchets en fonction des différents corps de métier ................................................. 27
Tableau 3-3 : L’estimatif des déchets émis par le chantier Massé-Pigalle ............................................ 29
Tableau 3-4 : Quantité de déchets mélangés (DIB) considérée ............................................................ 35
Tableau 3-5 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation à la
tonne ..................................................................................................................................................... 35
Tableau 3-6 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation au
forfait ..................................................................................................................................................... 35
Tableau 3-7 : Quantité de déchet mélangés considérée dans le cas d’une optimisation des bennes . 36
Tableau 3-8 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation à la
tonne et d’une optimisation du volume ............................................................................................... 36
Tableau 3-9 : Prix d’évacuation des déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une facturation au
forfait et d’une optimisation du volume ............................................................................................... 36
Tableau 3-10 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation ....................... 37
Tableau 3-11 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation (bennes
optimisées) ............................................................................................................................................ 37
Tableau 3-12 : Nouvelle quantité de déchet mélangés considérée dans le cas d’une optimisation des
bennes ................................................................................................................................................... 38
Tableau 3-13 : Prix d’évacuation de 45,1 T de déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une
facturation à la tonne et d’une optimisation du volume ...................................................................... 38
Tableau 3-14 : Prix d’évacuation de 45,1 T de déchets mélangés (DIB classe 2) dans le cas d’une
facturation au forfait et d’une optimisation du volume ....................................................................... 38
Tableau 3-15 : Gain économique pour le chantier en fonction du type de facturation (50T et une
utilisation optimisée des bennes) ......................................................................................................... 39
Tableau 4-1 : Synthèse de l’enquête sur la perception de la démarche REVALO par les équipes travaux
............................................................................................................................................................... 47
53 PFE 2013 CLERC Emma
BIBLIOGRAPHIE
Documentation spécifique au chantier Massé - Pigalle :
- CCTP
- DCE
- PPSPS
- PAQ
- Etc.…
Documentation interne à l’entreprise :
Intranet et documents du service Recherche et Développement Durable - Projet REVALO
Site Internet de l’entreprise GTM Bâtiment - http://www.gtm-batiment.fr/france/gtm-
batiment.nsf/web/index.htm
Site Internet de l’ADEME - www.ademe.fr
Site Internet de l’OPPBTP - http://www.oppbtp.com/
Site internet du CSTB - http://www.cstb.fr/
Sites internet de la FFB - http://www.ffbatiment.fr/ et http://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/
Site internet du CNIID : Centre National d’Information Indépendante sur les déchets -
http://www.cniid.org/index.php
Site internet d’Eurofins, laboratoire d’analyse - http://www.eurofins.fr/hygiene-du-batiment.aspx
Site internet des laboratoires PROTEC - http://www.laboratoiresprotec.com/
Site du Ministère de m’écologie, du développement durable et de l’énergie -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Plomb,13624.html
Site de l’INRS - http://www.inrs.fr/
Site d’ADS IDF Nord - http://ads-environnement.com/
ADEME & Le Moniteur – 2009, « Prévenir et gérer les déchets de chantier », Méthodologie et outils
pratiques opérationnels, Rubrique : A chaque déchet ses solutions /Déchets du Bâtiment
54 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXES
55 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 1 : ORGANIGRAMME DE L’ENTREPRISE GTM BATIMENT
56 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 2 : EXTRAIT DU PROJET D’ENTREPRISE EXCELLENCE 2015
57 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 3 : DEMARCHE REVALO - PLAN D’ACTION
58 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 4 : PHOTOS DES PRESTATIONS REALISEES - LOGEMENT TEMOIN
En cuisine :
ETAT INITIAL
PHASE TRAVAUX
59 PFE 2013 CLERC Emma
ETAT FINAL
60 PFE 2013 CLERC Emma
En salle de bains :
ETAT INITIAL
PHASE TRAVAUX
61 PFE 2013 CLERC Emma
ETAT FINAL
62 PFE 2013 CLERC Emma
En WC :
ETAT INITIAL
PHASE TRAVAUX
63 PFE 2013 CLERC Emma
ETAT FINAL
64 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 5 : DIAGRAMMES ESTIMATIFS DE LA REPARTITION DES DECHETS DE
CHANTIER
65 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 6 : TABLEAUX COMPARATIFS DES TARIFS DES PRESTATAIRES
66 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 7 : EXTRAIT DIAGNOSTICS PLOMB - LOGEMENT TEMOIN
67 PFE 2013 CLERC Emma
68 PFE 2013 CLERC Emma
69 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 8 : BORDEREAU A REMPLIR POUR LE TEST DE LIXIVIATION
70 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 9 : EXEMPLE DE REGISTRE DE SUIVI DES DECHETS
71 PFE 2013 CLERC Emma
ANNEXE 10 : RESULTATS DE L’ENQUETE
72 PFE 2013 CLERC Emma
73 PFE 2013 CLERC Emma
74 PFE 2013 CLERC Emma
75 PFE 2013 CLERC Emma