SuisseDonner des chancesà de jeunes migrants
InternationalLe théâtre au servicedu changement social
Le magazine de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO • Août 3/2010www.oseo.ch
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dit
Or
iAL
25.06.2010 Les communes ont une responsabilité
sociale
La section du Parti ouvrier et populaire (POP) de
Val-de-Travers a déposé au Conseil général (législa-
tif) une motion pour des achats socialement équita-
bles. Elle veut que la Commune se dote d’outils
«visant à promouvoir l’acquisition de biens produits
dans des conditions décentes».
16.06.2010 Des milliers de cartons jaunes
L’OSEO a remis 13 715 cartons jaunes à la FIFA pour
que, lors du prochain Mondial au Brésil, les droits
des travailleurs soient pris en compte et respectés.
Ce qui n’a de loin pas été le cas en Afrique du Sud.
03.06.2010 Pourquoi ils sont sans travail
Des jeunes de 16 à 25 ans, en recherche de forma-
tion, vernissent ce soir un immense projet de
l’OSEO Genève. (…) Ce qui frappe, c’est la grande
motivation de ces jeunes, qui s’activent aux derniers
préparatifs de «Nainvisible». Ils ont tout fait: plâtre,
menuiserie, peinture, vidéo, flyers, relations publi-
ques, et le résultat est étonnant.
02.06.2010 Le chiffre du jour
L’OSEO a débloqué 58 000 francs pour venir en aide
aux victimes de l’ouragan «Agatha», au Salvador.
27.05.2010 Un Mondial sur le dos des Africains?
La FIFA préparerait un Mondial aseptisé et garderait
tous les bénéfices de la compétition. Ces critiques
trouvent un écho en Suisse. Appuyée par le PS,
l’OSEO mène une campagne intitulée «Hor$jeu». «La
FIFA n’a quasiment rien fait pour améliorer les con-
ditions de travail des ouvriers sud-africains», ex-
plique Alexandre Marié thoz, porte-parole de l’OSEO.
Revue de presse
Chère lectrice, cher lecteur,
En s’engageant à réaliser les objectifs du Millénaire, en
2000, la communauté internationale s’est mise d’accord
sur ce que le développement devait apporter: réduire la
pauvreté, garantir l’égalité des chances aux femmes et aux
filles, faire en sorte que chaque enfant puisse fréquenter
l’école primaire et améliorer l’accès aux soins.
Le bilan de cette campagne sera tiré lors du Sommet
2010 de l’ONU, à New York, en septembre. Il sera mitigé:
l’accès à la formation scolaire et aux soins de base s’est
certes amélioré. La pauvreté a quelque peu reculé à
l’échelle mondiale, mais pas partout, et pas suffisamment.
Aujourd’hui, 1,4 milliard de personnes continuent à vivre
dans un état de dénuement extrême et, dans beaucoup de
pays subsahariens, un enfant sur quatre est sous-alimenté.
Quant à l’égalité des chances, elle reste à l’état de vœu
pieux.
Et en Suisse? Malgré les promesses formulées au sommet
de 2005, le Conseil fédéral attend la session d’hiver pour
publier son message en faveur d’une augmentation de
0,5% du produit intérieur brut (PIB) dévolu à l’aide au
développement d’ici à 2015.
Par ailleurs, les intérêts économiques passent régulière-
ment avant le développement et les droits humains, en
matière fiscale ou de politique commerciale notamment.
L’ensemble de la politique suisse doit être axée sur le
développement, c’est une priorité absolue.
Et l’OSEO? Nous nous engageons, avec les organisations
qui nous appuient, pour un agenda suisse en faveur du
développement axé sur la lutte contre la pauvreté. Et cet
objectif, nous l’avons traduit dans nos programmes. Nous
accordons déjà une place particulière à l’égalité des
chances pour les femmes et les filles, et nous insisterons
encore là-dessus dans la perspective de 2015.
Ruth Daellenbach, directrice de l’OSEO
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Impressum
SUISSEMentorat pour la recherche d’apprentissage:stimuler l’égalité des chances 4
POINT DE VUEChristian Levrat: la Suisse a besoin d’une offensive sur le front de l’apprentissage 7
CONCOURS 10
INTERNATIONALLes jobs verts doivent être décents 9
Brésil 2014: la campagne contre l’exploitationlors du Mondial continue 11
Afrique du Sud: des travailleurs sociaux bénévoles font fonctionner le système de santé 12
Comment le théâtre contribueà des changements sociaux 16
DONSdes legs pour soutenirdes personnes défavorisées 15
PORTRAITFreddy Chipana utilise le théâtrepour encourager des jeunes à s’engager 18
Page de titre: Grâce au coaching de l’OSEO, des jeunes d’origine étrangère trouvent une place d’apprentissage. Photo: Sabine rockdernière page: travail théâtral avec des jeunes en Bolivie. Photo: Altoteatro
INTERNATIONAL et PORTRAIT Utiliser le théâtre pour aborder des thèmes sensibles et contribuer à des changements sociaux.
SUISSE L’OSEO Suisse centrale soutient des jeunes d’origine étrangère dans la recherche d’un apprentissage.
P. 4–6
POINT DE VUE La Suisse doit offrir da vantage de places d’apprentissage et de possibilités de formation. P. 7
Salvador P. 16
Mozambique P. 17
Bolivie P. 18
Editeur: Œuvre suisse d’entraide ouvrière,Quellenstrasse 31, 8031 Zurich, tél. 021 601 21 61, e-mail: [email protected] CP 10-14739-9 Lausanne. www.oseo.ch
Rédaction: rosanna Clarelli, Christian Engeli, Hans Fröhlich,Alexandre Mariéthoz, Cyrill rogger, Katja Schurter (resp.)
Layout: Atelier Binkert, www.atelierbinkert.ch
Traduction: irene Bisang, Ursula Gaillard, Milena Hrdina,Walter rosselli, Peter Schrembs
Correction: Angelo Ciampi, Marianne Enckell, Jeannine Horni
Impression et expédition: Unionsdruckerei/subito AG,Platz 8, 8201 SchaffhausenParaît quatre fois par an. tirage 37 000 ex. Le prix de l’abon- nement est compris dans la cotisation (membres individuels 50.– par an minimum, organisations 250.– minimum). imprimé sur papier recyclé
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La souplesse est de miseLes jeunes d’origine étrangère peinent à trouver une place d’apprentissage. Le système de mentorat mis en place par l’OSEO Suisse centrale les aide dans leurs recherches.Texte: Katja Schurter. Photos: Sabine Rock
Ali Azimi a trouvé un stage et une place d’apprentissage comme horticulteur.
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SU
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Il y a une semaine, Noor Hamzawi a ap-
pris qu’elle pourrait apprendre le métier
de boulangère chez Sidler, à Gisikon. Au
départ, la jeune femme au regard pétillant
et portant le foulard avait d’autres projets:
«Je voulais devenir fleuriste ou gardienne
d’animaux.» Les entreprises ne voulaient
toutefois pas imposer une apprentie avec
un foulard à leur clientèle. «A la campa-
gne, les gens ne sont pas encore prêts à
l’accepter», songe Karin Amrein, qui a ac-
compagné Noor dans sa quête d’une
place d’apprentissage. «Aux fourneaux, je
n’ai pas de contacts avec les clients. Le
foulard ne gêne donc personne.»
Enseignante du primaire, Karin Amrein
participe à titre bénévole au projet de
mentorat de l’OSEO Suisse centrale. C’est
ainsi qu’elle a pris en charge Noor, 17 ans,
élève de la section C, dont la famille a fui
l’Irak il y a neuf ans pour se réfugier en
Suisse. Depuis octobre dernier, Karin a
rencontré la jeune fille tous les quinze
jours. «Ma principale tâche a consisté à en-
courager Noor à mener des recherches
plus actives», se souvient Karin Amrein. A
chaque rencontre, elles convenaient de ce
Noor devait faire jusqu’à la prochaine fois:
rechercher des places d’apprentissage, ré-
diger des lettres de candidature, trouver
des stages. Après fleuriste et gardienne
d’animaux, Noor a visé opticienne et tech-
no-imprimeuse. Tout cela s’étant avéré ir-
réaliste, elle a opté pour boulangère. Une
décision pragmatique: «Des postes
d’apprentie boulangère étaient encore
libres. Et puis j’aide volontiers ma mère à
la cuisine.»
Taux de réussite supérieur à 50%Dans le cadre du projet de mentorat de
l’OSEO Suisse centrale, quatorze mentors
accompagnent autant de jeunes en quête
de places d’apprentissage. «Six d’entre
eux en ont trouvé une, deux jeunes com-
mencent un stage d’une année et une
jeune fille a réussi l’examen pour entrer
au gymnase», résume Silvia Caluori, qui a
lancé le projet avec Christine Spychiger en
octobre 2009. D’ici la fin de l’été, le taux
de réussite pourrait bien croître encore.
Ceux qui n’auront rien trouvé jusque-là
participeront à un programme passerelle
et continueront à bénéficier des conseils
de leurs mentors, afin de décrocher un
poste l’année prochaine. Leur collabora-
tion n’ayant pas fonctionné, quelques tan-
dems ont aussi arrêté de se rencontrer.
«Les formations avec attestation font
défaut pour les jeunes qui ne sont pas en
mesure de commencer un apprentissage.
Beaucoup renoncent, car le métier de
leurs rêves est hors de portée. Dans cer-
tains secteurs, comme la vente, les jeunes
d’origine étrangère n’ont guère de chan-
ces même s’ils ont de bonnes notes et ter-
minent la scolarité en section A.» Voilà,
selon Christine Spychiger, les principaux
obstacles rencontrés.
Ne pas se découragerUne odeur de pain frais s’échappe de
l’arrière-boutique de la boulangerie, là où
Le dessin de ANNA
Silvia Caluori et Christine Spychiger ont constaté, dans leur pratique professionnelle, que les jeunes d’origine étrangère ont moins de chances de trouver un apprentissage.
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se trouve le laboratoire. Après avoir fermé
le four, le maître d’apprentissage, M. Häf-
liger, explique pourquoi il a engagé Noor:
«Elle est honnête, propre, voit le travail à
faire, écoute ce qu’on lui dit et pose des
questions. De plus, elle est à son affaire et
n’a aucune peine à être là à 5h30 tous les
matins.»
Pendant le trajet qui nous emmène à
Lucerne, Karin Amrein raconte comment
elle a vécu ce mentorat. «Tout d’abord, j’ai
dû cerner mon rôle. Je n’avais pas affaire
à une adulte, mais à une adolescente qui
était passée par notre système éducatif:
alors qu’on lui avait toujours dit quoi fai-
re, elle devait soudain décider par elle-
même.» Il fallait aussi se montrer solide et
ne pas se laisser décourager par les refus:
«Une fois, Noor m’a rapporté qu’une de
ses amies, qui porte également le foulard,
lui avait dit qu’elles ne trouveraient de
toute façon jamais une place d’appren-
tissage. J’ai rétorqué que ce n’était pas
une raison suffisante pour mettre fin à
notre collaboration.»
«J’aime me salir les mains»Le bureau de Peter Bühler, mentor
d’Ali Azimi, se situe au centre de Lucerne.
L’agent fiduciaire n’a pas eu besoin de
motiver le jeune réfugié, 21 ans, à cher-
cher une place d’apprentissage. Parti
d’Afghanistan avec deux cousins à l’âge
de 12 ans, Ali a vécu illégalement en Iran
jusqu’en 2007, année où il est venu en
Suisse. Il voulait à tout prix y trouver un
apprentissage: «Il m’est arrivé d’écrire des
lettres de candidature jusqu’à deux heu-
res du matin», se souvient-il. Après des
stages d’installateur sanitaire et de jardi-
nier, il s’est tourné vers l’horti culture:
«J’aime bien travailler au grand air et me
salir les mains», déclare-t-il. La tâche de
Peter Bühler a donc consisté à faire jouer
ses relations. Par son entremise, Ali a pu
faire un essai dans une entreprise
d’horticulture. Et l’essai fut concluant: Ali
commencera cet automne un stage d’une
année à Malters, tout en allant un jour par
semaine à l’école. Il saura alors mieux
l’allemand et pourra se lancer dans
l’apprentissage d’horticulteur-paysagiste.
Un apprenti inespéréA l’entreprise de Christoph Winistörfer,
spécialiste des «jardins naturels et sauva-
ges», c’est le propriétaire qui nous accueil-
le. Il nous emmène sur le chantier où ses
ouvriers posent des dalles et des pavés
dans le jardin d’une villa. Alors que le pa-
tron s’enquiert des dégâts causés par
l’orage de la veille, Ali empoigne un mar-
teau et ajuste un pavé dans la couche de
gravier.
Christoph Winistörfer ne cherchait pas
d’apprenti, mais un de ses employés lui a
parlé d’Ali Azimi. Après un essai d’une se-
maine, l’horticulteur lui offre à présent un
stage et une place d’apprentissage. «C’est
son attitude qui m’a décidé. Il était évi-
dent qu’il ne travaillait pas pour la pre-
mière fois et que ce boulot lui plaît. Il y a
aussi son parcours de vie et le fait qu’un
autre Afghan travaille dans l’entreprise»,
explique le patron.
Ali a déjà acheté des livres sur les plan-
tes et commencé à apprendre leur nom en
latin. «Le plus difficile, c’est souvent de se
mettre tout ce latin en tête», souligne
Christoph Winistörfer. Voilà au moins un
domaine dans lequel Ali ne sera nulle-
ment désavantagé par rapport aux ap-
prentis germanophones.
Mentorat pour jeunes en quête d’apprentissage
L’offre de conseils et de forma-tion Co-Opera de l’OSEO Suisse centrale a pour tâche de promouvoir l’intégration linguistique, profession-nelle et culturelle de personnes au bénéfice du statut de réfugié ou d’une admis sion provisoire. Le projet de mentorat s’adresse aux jeunes qui ont consulté Co-Opera et cherchent une place d’apprentissage: pendant une année, un mentor bénévole accompa-gne un jeune dans ses recherches.
La collaboration entre Noor Hamzawi et Karin Amrein a été fructueuse: Noor commencera bientôt un apprentissage de boulangère.
Baromètre de la solidarité
Pensez-vous qu’il y a assez de places d’apprentissage en Suisse?
Que faut-il faire pour que chaque jeune trouve une place d’apprentissage?
Comment éviter que les jeunes d’origine étrangère soient discriminés lors de la recher-
che d’une place d’apprentissage?
répondez à notre sondage au moyen du talon-réponse joint à ce numéro.
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Le chômage recule à nouveau et c’est ré-
jouissant. Il n’en demeure pas moins que
plus de 150 000 personnes dans notre
pays restent sans emploi, une situation
qui touche nombre de jeunes: un chô-
meur sur six a entre 15 et 24 ans. En une
année, le chômage des jeunes s’est accru
de 5% et il y a fort à parier qu’il augmen-
tera encore cet été, avec l’arrivée sur le
marché du travail des jeunes qui achèvent
leur scolarité ou leur apprentissage. Notre
pays manque de toute évidence de places
de formation et d’ap prentissage. Or la
Suisse ne peut se permettre que cette
situation perdure.
On nie le besoin d’agirIl y a belle lurette que le PS appelle le
Conseil fédéral et le parlement à prendre
le problème au sérieux et à le combattre
avec les mesures qui s’imposent. Jusqu’ici,
nos propositions ont été rejetées, car on
sous-évalue les tensions sur le marché du
travail et nie le besoin d’agir. C’est extrê-
mement préoccupant!
N’y a-t-il pas lieu d’intervenir lorsque
plus de 20 000 jeunes sont privés de per -
spectives professionnelles? Les milieux
politiques doivent examiner les causes du
problème et rechercher des solutions en
collaboration avec l’économie. Car la tran-
sition entre l’école et l’apprentissage dé-
termine souvent le cours de toute une vie.
Nous devons lancer une offensive pour
des places d’apprentissage, avec plus de
moyens et de nouvelles approches. Il faut
faire comprendre aux entreprises forma-
trices potentielles que les apprentis sont
rentables. L’enjeu va d’ailleurs au-delà: né-
gliger la relève, c’est condamner à terme
des branches entières d’activité.
Appel aux multinationaleset aux pouvoirs publics
En matière d’apprentissage, les socié-
tés internationales et les entreprises diri-
gées depuis l’étranger recèlent un poten-
tiel énorme. La Confédération et les
cantons doivent redoubler d’efforts afin
d’expliquer notre système de formation
duale à leurs dirigeants, pour que des
places d’apprentissage voient le jour dans
des secteurs prometteurs.
Les autorités publiques ont aussi un
autre rôle à jouer: créer des places de for-
mation, en particulier pour les jeunes
rencontrant des difficultés scolaires. La
Confédération n’est jusqu’ici pas parve-
nue à appliquer en son sein la règle selon
laquelle on devrait compter cinq appren-
tis pour cent employés. Elle doit atteindre
ce quota dans les années qui viennent.
Des mesures s’imposent aussi pour re-
médier à la situation précaire des élèves
plus faibles: en étalant la matière de
l’année initiale d’apprentissage sur deux
ans, on leur donnera le temps de combler
leurs lacunes et d’acquérir de l’expérience.
La formation professionnelle avec attesta-
tion doit être développée, sans en accroî-
tre les exigences. Il convient par ailleurs
d’envisager l’introduction d’un apprentis-
sage «allégé», qui permettra même aux
jeunes en difficulté scolaire d’entrer dans
la vie professionnelle.
La Suisse ne doit pas mettre à la rue
des milliers de jeunes qualifiés et motivés.
Il nous incombe au contraire de leur ou-
vrir des perspectives. S’ils manquent cer-
tes d’expérience professionnelle, ils ont
avant tout besoin d’un marché du travail
qui leur donne la possibilité d’en acquérir.
Offrir des perspectives à nos jeunesLa Suisse doit créer davantage de places d’apprentissage et aménager des possibilités de formation pour les jeunes en proie à des difficultés scolaires. Texte: Christian Levrat
CHRiSTiAN LevRATConseiller national (FR),président du PS Suisse
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Exposition inédite autour du nain
Dans le cadre de son Semestre de motivation (Semo), l’OSEO Genève a lancé une exposition comportant des œuvres artistiques de jeunes en insertion. L’objectif du projet «Nainvisi-ble» a consisté à créer des œuvres d’art pour une exposition publique, en mobilisant tous les jeunes et formateurs du Semo. Une remise en question du nain de jardin a été le moteur de ce projet. Les jeunes ont pu aborder en toute liberté la personnalité du nain. Ils lui ont attribué un rôle inédit: d’ordinaire plutôt associé aux contes et légendes traditionnels, il est apparu multiculturel et branché.Les créations artistiques des jeunes (peintures, sculptures, nains en plâtre) ont été présentées à Carouge, du 4 au 13 juin. Plus de 1000 personnes, ainsi que vingt-cinq écoles et trois EMS, ont visité l’exposition.
Course contre le racisme à Zurich
Le 12 septembre aura lieu à la Bäckeranlage, à Zurich, la neuvième course sponsorisée contre le racisme. Cet événement est organisé par le cartel syndical zurichois et l’OSEO Zurich. Le temps fort de cette année: soutenir le centre zurichois d’aide aux sans-papiers, qui donne depuis plus de cinq ans des conseils de base aux personnes migran-tes sans autorisation de séjour. Comme ce fut le cas pour le centre de conseil aux sans emplois ImpulsTreffpunkt en 2008, un projet de l’OSEO Zurich sera financé avec une partie de l’argent versé par les sponsors: le centre MIRSAH, qui conseille les migrants sur leurs droits et leurs possibilités d’intégration. Celui-ci estime que, pour intégrer les personnes migrantes, il faut aussi les aider à défendre leurs droits plutôt que d’insister sur leurs seuls devoirs. Enfin, une partie de la recette ira à un réseau d’entraide pour personnes séropositives en Afrique.Nous avons besoin de personnes prêtes à courir ainsi que de sponsors désireux d’encourager par un don un coureur, une coureuse ou tout un projet.Pour plus d’information:www.laufgegenrassismus.ch
Nouveau directeur à l’OSEO Valais
Yves Ecœur a cédé la direction de l’OSEO Valais à Gérard Moulin. Sous sa conduite, l’OSEO Valais a connu un fort développement. Elle accueille désormais 540 personnes par an et dispose de programmes de réinsertion très efficaces. Yves Ecœur se consacrera désormais entièrement au secrétariat national des OSEO régionales.Auparavant responsable du programme «Atelier Bâtiment» de l’OSEO Valais, Gérard Moulin a succédé à Yves Ecœur le 1er juillet dernier. Dans le cadre de sa nouvelle fonction, il devra notamment faire face à l’augmentation du chômage chez les jeunes. Pour ce faire, l’OSEO Valais lancera, dès l’an prochain, un Semestre d’évaluation à Sion. Cette nouvelle mesure, qui existe déjà à Monthey et Martigny, complétera les Semestres de motivation existants.
L’OSEO Berne étend son offre en matière d’intégration
L’OSEO Berne absorbe le programme FOCUS et étend ainsi son offre en matière de formation professionnelle et d’intégration dans le domaine de la migration.Jusqu’ici, le programme FOCUS était assumé par le service integrationBE AG, réunissant les œuvres d’entraide suivantes: Caritas Berne, le service régional bernois de l’EPER, l’OSEO Berne et la section bernoise de la Croix-Rouge suisse pour l’intégration des réfugiés. L’OSEO Berne est seule responsable de ce programme depuis le 1er août 2010.FOCUS aide des réfugiés bénéficiant d’une admission temporaire à entrer sur le marché du travail. Il propose notamment des formations. Les participantes et participants peuvent suivre des cours d’auxiliaires spécialisés dans l’hôtellerie et la restauration, le nettoyage et les soins.
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Des emplois verts, mais aussi décentsL’OSEO soutient l’initiative Cleantech du Parti socialiste suisse. Mais il importe aussi de prévoir des mesures afin d’atténuer l’impact du réchauffement climatique sur l’emploi dans les pays en développement. Texte: Cyrill Rogger. Photo: OSeO
Tandis que d’aucuns en Suisse doutent à
nouveau de la réalité du réchauffement
climatique, beaucoup d’habitants de pays
en développement doivent lutter pour
survivre, parce qu’ils ont été touchés par
une catastrophe due au climat. C’est le cas
au Burkina Faso, au Mozambique et au
Salvador, où l’OSEO a récemment fourni
une aide d’urgence après des inondations
ou des cyclones. Dans ces pays, le chan-
gement climatique induit par les pays in-
dustrialisés a déjà fait nombre de morts et
de blessés et privé d’innombrables petits
paysans de leurs moyens de subsistance.
Avec la multiplication des catastrophes
d’origine climatique, l’aide humanitaire,
dont celle de l’OSEO, mise de plus en
plus sur des projets qui visent à préparer
les populations aux inondations, aux cy-
clones et aux sécheresses, afin d’atténuer
leur impact. Ces dix dernières années,
l’Union européenne a ainsi fait passer de
8 à 33 millions d’euros les dépenses
qu’elle consacre à de tels projets. Si l’on
considère les 160 milliards de dollars qu’il
faudrait chaque année pour financer les
mesures d’adaptation au changement cli-
matique dans les pays en développement,
il incombe toutefois aux responsables de
ce changement de mettre d’urgence des
fonds supplémentaires à disposition. Quant
à la Suisse, elle doit participer pleinement
à l’effort d’adaptation, mais pas au détri-
ment de son aide au développement.
100 000 emplois verts en SuisseL’initiative Cleantech (voir formulaire
de signatures en annexe) a été lancée le
22 mars par le PS. Elle vise à contraindre
la Confédéra tion et les cantons à promou-
voir les énergies renouvelables et les
technologies requises à cet effet, et à
créer ainsi 100 000 nouveaux emplois en
Suisse. L’OSEO soutient cette initiative,
car la lutte contre le changement clima-
tique constitue l’un des principaux enjeux
mondiaux des décennies à venir. La Suisse
doit réduire ses émissions de gaz à effet
de serre. Pourquoi ne pas le faire en
exploitant son potentiel économique?
Verts et équitablesL’Organisation internationale du travail
(OIT) pense aussi qu’il est possible de
créer de nombreux emplois «verts». Selon
les auteurs de l’initiative Emplois verts*, le
passage des énergies fossiles aux énergies
renouvelables au cours des vingt années à
venir pourrait générer quelque 20 millions
de nouveaux emplois à travers le monde,
principalement dans les pays en dévelop-
pement. Le commerce des certificats
d’émission (mécanisme de développe-
ment propre, MDP) prévu par le Proto-
cole de Kyoto devait déjà créer des em-
plois verts au Sud. Les projets lancés se
sont cependant souvent attachés à produi-
re des certificats d’émission aussi bon
marché que possible, en faisant fi des nor-
mes du travail. L’OSEO plaide dès lors
pour que les principales normes du travail
de l’OIT fassent partie intégrante de tous
les projets du MDP et de la création
d’emplois verts.
* Initiative conjointe de l’Organisation internationale du travail (OIT), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de l’Organisation interna-tionale des employeurs (OIE) et de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Les habitantes et les habitants de Los Marranitos apprennent à vérifier si l’eau est potable.
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Le sudoku de l’OSEO
Résultat du baromètre
oui 97,5 %non 1,0 %sans réponse 1,5 %
oui 40,4 %non 39,3 %oui & non 6,1 %sans réponse 14,3 %
La FIFA devrait-elle s’engager activement contre l’exploitation lors de la Coupe du monde de football?
Est-il souhaitable d’organiser de grands événements comme le Mondial dans les pays émergents ou en développement?
196 personnes, dont 149 en Suisse alémanique et 47 en Suisse romande, ont participé au dernier baromètre de la solidarité.
Voici le bilan de leurs réponses.
Un quart des personnes ont motivé leur oui aux grandes manifestations sportives dans des pays en développement par cette idée: ces pays obtiennent une plate-forme pour faire connaître leur situation, leur culture, leurs dysfonctionnements. Cela pourrait ainsi contribuer à briser des préjugés. de plus, des personnes sont d’avis que les investissements liés au déroulement de la Coupe du monde créent des emplois et améliorent l’infrastructure et les conditions de vie. Elles évoquent le droit des pays émergents et en développement à héberger une grande manifestation au lieu d’en rester exclus. Quelques personnes conditionnent explicitement leur approbation à des conditions de travail équitables et au fait que le Mondial encourage réellement un développement dont profite la population locale.Les réponses négatives soulignent que seuls la FiFA et les riches tirent profit de la Coupe du monde et qu’il ne reste rien pour la population. Les coûts élevés font augmenter le déficit de l’État et engendrent des coupes dans les programmes sociaux. d’autres sont d’avis que les investissements pour le Mondial ne produisent que des stades rarement utilisés: il serait mieux d’investir dans le développement durable. La corruption et la détérioration des droits de l’homme sont aussi évoquées. Commentaire de Marco Kistler, collaborateur de campagne à l’OSEOLes grandes manifestations sportives doivent-elles avoir lieu dans les pays émergents ou en développement? Une question qui divise les esprits – à juste titre. En fait, la question n’est pas «si», mais «comment» doivent se réaliser des manifestations comme la Coupe du monde de football. Pour l’OSEO, il est clair que le Mondial doit se dérouler d’une façon qui profite réellement à la population. Pour cela, il faut accorder plus d’importance à la responsabilité sociale qu’au profit. C’est justement ce que la FiFA ne fait pas. Nous luttons dès lors pour que le Mondial 2014, qui aura lieu au Brésil, se réalise dans des conditions équitables dès sa préparation.
PrixUn nain issu de l’exposition «Nainvisible» de l’OSEO Genève (voir compte-rendu en page 8). Ce prix est amicalement offert par le Semestre de motivation (Semo) de l’OSEO Genève.
La date limite d’envoi est le 4 octobre 2010. Les noms des gagnant-e-s seront publiés dans Solidarité 4/2010. Le concours ne donne lieu à aucune cor-respondance, ni à aucun recours. Le personnel de l’OSEO et de ses associations régionales n’a pas le droit d’y participer.
La solution de l’énigme de Solidarité 2/2010 était «Fair play». La gagnante a été tirée au sort: Marie-thérèse Leuzinger, du Petit-Lancy, a gagné une bouteille d’huile d’olive bio de Palestine, provenant du projet «Qualité plus» de l’OSEO. Nous remercions tous les participants d’avoir joué.
Règles du jeuComplétez les cases de la grille avec les chiffres de 1 à 9, afin qu’il n’y ait aucune répétition et aucun doublon dans chaque colonne, ligne et carré de 3x3.
La solution se trouve dans les cases grises lues horizontalement, selon l’équivalence ci-dessous: 1=M, 3=A, 4=N, 5=O, 6=r, 7=i, 8=F, 9=t.
Envoyez la solution à l’OSEO via le talon-réponse ci-joint, sur une carte postale, ou par e-mail à [email protected], sujet «sudoku». toutes les réponses correctes participent au tirage au sort.
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Solution:
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En mai dernier, les syndicats sud-africains ont transmis la campagne pour une Coupe du monde équitable à leurs collègues brésiliens. Texte et photos: Joachim Merz
Lors du coup d’envoi du Mondial de foot-
ball en Afrique du Sud, le match des syn-
dicats sud-africains de la construction
était terminé. Il n’a pas duré 90 minutes,
avec une pause à la mi-temps, mais plus
de trois ans, sans pause. Les ouvrières et
ouvriers du bâtiment ont mené 26 grèves
sur les chantiers de la Coupe du monde:
pour des salaires décents, pour le dédom-
magement des frais de transport, contre le
dumping salarial des entreprises de sous-
traitance, pour une meilleure sécurité au
travail et pour un libre accès des syndicats
aux chantiers des stades.
La campagne «Fair Games – Fair Play»,
soutenue par l’OSEO et Unia, a apporté
plus de 25 000 nouveaux membres aux
syndicats sud-africains, fait augmenter les
salaires minimaux dans le secteur de la
construction et renforcé le système de
surveillance des chantiers.
La FIFA doit agirLe 22 mai dernier, à Johannesburg, les
syndicats sud-africains ont remis symboli-
quement la campagne à leurs collègues
brésiliens. C’est dans leur pays que se
déroulera le prochain Mondial de football.
Environ 250 travailleuses et travailleurs
du bâtiment étaient présents, tous habillés
en maillots jaunes et verts avec l’inscription
«From South Africa to Brazil», certains
d’entre eux avec les fameuses vuvuzelas.
Une chaîne humaine sur le terrain de jeu
exprimait la solidarité syndicale.
Lors de son discours, le président de
l’OSEO, Hans-Jürg Fehr, a demandé à la
FIFA d’agir. Dans la préparation de la
Coupe du monde 2014 au Brésil, elle doit
mieux collaborer avec les syndicats qu’elle
ne l’a fait en Afrique du Sud. Elle doit im-
médiatement instaurer un dialogue avec
les villes organisatrices et les syndicats au
Brésil, afin que des critères sociaux et le
13 715 cartons jaunes pour Sepp BlatterLa campagne contre l’exploitation lors de la Coupe du monde de football a connu un grand succès. 13 715 personnes ont signé notre pétition et demandé ainsi un réel engagement de la FiFA pour le respect des droits humains et des normes élémentaires du travail. La pétition a été remise à la FiFA le 8 juin dernier, à Zurich.L’OSEO a tenu un stand, avec un ballon géant de 4,5 mètres de diamètre, dans une vingtaine de villes suisses. Les réactions ont presque toujours été positives, comme en témoigne le nombre élevé de signatures récoltées en peu de temps. de nombreu-ses personnes ont signé la pétition sur le site internet de la campagne www.horsjeu-afriquedusud.ch. Les groupes Facebook de soutien à la campagne ont réuni près de 7500 personnes dans toute la Suisse.
Rendez-vous dans quatre ans, au Brésil
Dépôt de la pétition auprès la FiFA à Zurich (à gauche) et transmission de la campagne aux syndicats brésiliens à Johannesburg (à droite)
respect du droit du travail soient intégrés
dans les procédures d’adjudication en vue
de la construction des stades et des infra-
structures. Les contrats souscrits avec les
entreprises du bâtiment doivent égale-
ment contenir ces exigences. La FIFA doit
cosigner les contrats et impliquer dès le
début les syndicats dans les inspections
des chantiers et des stades.
En Afrique du Sud, la FIFA n’a consenti
à de premières concessions que sous la
pression des grèves, mais elle ne s’y est
pas toujours tenue. Au Brésil, si elle ne
veut pas écoper d’un carton rouge dès le
coup d’envoi, elle doit en faire davantage.
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«Je suis moi-même orpheline. J’aide les
enfants et les personnes âgées qui souf-
frent, car je sais combien il est difficile de
grandir dans de telles conditions», ex-
plique Lebohang Molafe, «volunteer» à So-
weto. En Afrique du Sud, on appelle ainsi
les personnes qui travaillent comme as-
sistantes sociales, infirmières et policières
sans toucher un salaire régulier. Cette
femme de 40 ans rend tous les jours visite
à des grands-parents, des enfants et des
parents qui souffrent de la pauvreté, de la
faim et du sida.
La corruption et la violenceNous nous rendons chez une grand-
mère qui s’occupe de ses petits-enfants,
une situation très courante à Soweto.
Quarante pour-cent des adultes y sont sé-
ropositifs. Un enfant risque fort de perdre
ses parents avant l’âge adulte. Cette grand-
mère désespérée présente à Lebohang
Molafe un document disant que le minis-
tère de l’Intérieur ne veut pas lui verser
d’allocations pour enfants parce que le
certificat de décès de sa fille – la mère des
trois enfants – est mal daté. Visiblement,
c’est le ministère qui s’est trompé, mais
c’est la grand-mère qui doit payer 80 rands
(12 francs) pour obtenir un nouveau cer-
tificat. Or cette femme n’a pas d’argent;
elle aurait au contraire besoin de toute ur-
gence d’allocations pour nourrir ses
petits-enfants. C’est typique, dit Lebohang
Molafe, l’administration sud-africaine est
pléthorique, les compétences ne sont pas
clairement définies et il y a beaucoup de
corruption.
En Afrique du Sud, la richesse est très
inégalement répartie. Dans le quartier des
banques de Johannesburg, les rues regor-
gent de voitures coûteuses et de gens tirés
à quatre épingles, mais tout autour
s’étalent des townships comme Soweto ou
Tembisa, construits par le gouvernement
à l’époque de l’apartheid, où plusieurs
millions d’hommes et de femmes vivent
dans des conditions précaires. Soweto est
un endroit très dangereux. Le chômage
et la violence y sont endémiques: plus de
40 pour-cent des personnes n’ont pas de
travail et la plupart ont entre 18 et 30 ans;
une femme ou une jeune fille y est violée
toutes les neuf secondes.
Une assistance de basegrâce à des bénévoles
Pour passer du logement de la grand-
mère à celui d’une mère de deux enfants
gravement malades, Lebohang Molafe
doit traverser une prairie idyllique, à pre-
mière vue. Mais ses hautes herbes offrent
une cachette idéale aux violeurs, à l’affût
même durant la journée. Or c’est un pas-
sage obligé, jour après jour, si elle veut
continuer à faire son travail.
Près de 100 000 personnes travaillent
bénévolement dans l’ensemble du pays
comme assistants sociaux ou infirmiers.
«Nous savons ce qui se passe vraiment sur le terrain»Dans les townships autour de Johannesburg, des travailleurs sociaux et des infirmières bénévoles luttent pour leur survie et celle de leurs patients. Texte et photos: Christian Walther
La plupart sont des femmes. Le gouverne-
ment sud-africain leur octroie un dédom-
magement de 1000 rands (150 francs), une
somme dérisoire, qui n’est souvent pas
versée. «Sans nous, le système de santé
s’effon drerait», explique Lindiwe Dzingi-
rai, elle aussi infirmière bénévole. «C’est
nous qui rendons visite aux gens et qui
savons ce qui se passe vraiment sur le
terrain.» Il semble effectivement que le
système survive uniquement parce que
des personnes comme Lebohang et Lindi-
we assument les soins de base. Mais elles
se sentent souvent impuissantes: «Nous ne
pouvons pas distribuer des aliments ou
des médicaments aux gens, parce que
nous n’avons presque pas d’argent nous-
mêmes», dit Lebohang Molafe. «Et quand
je reçois les médicaments, je n’arrive pas à
les administrer aux gens, parce qu’ils n’ont
rien dans le ventre. Si l’on ne mange pas,
les médicaments n’ont aucun effet.» Tout
cela n’empêche pas Lebohang Molafe
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«Swissness»
Le mot magique anime le débat sur la
politique de développement. voici
comment Martin Dahinden, directeur de la
Direction du développement et de la
coopération (DDC), décrit ce qu’il faut
entendre par «swissness»: «Notre action et
nos résultats doivent être visibles – pour
les hommes et les femmes qui sont dans la
détresse comme pour les citoyennes et les
citoyens suisses.» Nous devons donc
hisser le drapeau suisse dans la coopéra
tion au développement et donner une
couleur nationale au travail fourni.
Cette insistance sur la suissitude appelle
quelques questions. Quel sera alors
l’objectif central de la coopération au
développement – lutter contre la pauvreté
ou hisser le drapeau? Faire la démonstra
tion de nos compétences ou renforcer nos
pays partenaires? S’agitil des intérêts de
la Suisse ou de ceux des pays en dévelop
pement? La «swissness» impliquetelle
que l’on se retire des partenariats multila
téraux, parce qu’ils reposent justement sur
le fait de travailler ensemble pardelà les
frontières nationales?
Nous ne refusons pas d’entrer en matière,
mais une chose est sûre: la coopération
suisse a pour but de diminuer la pauvreté,
et non de hisser glorieusement le drapeau.
Le moyen ne doit pas devenir le but.
L’OSeO ne se cache pas non plus quand
elle s’engage. elle ne nie pas son apparte
nance, c’est une caractéristique de son
travail, mais elle n’en constitue pas le
centre. L’OSeO se concentre sur les
conditions de vie misérables de plus d’un
milliard d’êtres humains, et son but
consiste à les améliorer.
HANSJüRg FeHRPrésident de l’OSeO et conseiller national PS
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Votre don est une aide réelle
Les travailleurs et travailleuses bé-névoles de la santé s’organisent pour faire face au manque de sécuri-té et à des salaires dérisoires. Khanya College, l’organisation partenaire de l’OSEO en Afrique du Sud, les encou-rage à revendiquer leurs droits auprès des autorités. Khanya College dispen-se aussi une formation continue aux bénévoles. Avec un don de 50 francs, cinq assistantes sociales peuvent sui-vre un séminaire de deux jours.découvrez un petit film sur le travail de Lebohang Molafe sous www.oseo.ch/soweto.
d’aimer son travail. Parce qu’elle sait
qu’elle est utile, qu’on l’estime et qu’elle
aime les gens.
A Soweto, Lebohang Molafe rend visite à une grandmère en charge de ses petitsenfants.
Participation à la politique communale au Salvador
Il y a deux ans, l’OSEO a initié une formation aboutissant à un diplôme pour l’élaboration participative de plans de développement communal, en collaboration avec ses organisations partenaires dans le département de Chalatenango. Le travail de diplôme consistait en une planification concrète qui a été mise en application dans huit communes, en 2009. La population était partie prenante de la discussion et a collaboré à définir les priorités. Un aspect central a été l’atténuation des effets des catas-trophes naturelles récurrentes. Dans ce territoire, il s’agit principalement de glissements de terrain.En août prochain débutera le troisième volet du cours, complété par des élé-ments de politique égalitaire. Celle-ci a déjà été élaborée dans trois communes de Chalatenango au cours des dernières années. Les communes doivent ainsi ins-tituer un bureau de l’égalité et mettre à disposition un budget pour des projets. Dans la commune de Las Vueltas, la mairesse a déjà demandé dix pour-cent de ce budget pour des projets concer-nant les femmes et 15 pour-cent pour des projets en faveur des jeunes. Début 2010, le Conseil communal a approuvé ces requêtes.
Percée historique à l’OIT
Lors de la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT), à Genève, les représentants des employeurs, des syndicats et des États se sont mis d’accord, après une pénible lutte, sur une nouvelle convention et des recommandations quant à la situation du personnel de maison.Ce texte a été approuvé lors de l’assemblée générale du 16 juin dernier. L’OSEO était présente en tant que membre de la délégation suisse des travailleurs. Le but de la convention est de veiller à ce que le personnel de maison dispose des mêmes droits que les autres salarié-e-s: par exemple, un contrat de travail et un temps de travail clairement défini. La convention sera finalisée et approuvée lors de la confé-rence 2011 de l’OIT.Dans le domaine du personnel de maison, les violations du droit du travail sont fréquentes. Elles frappent le plus souvent des femmes migrantes.
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Concours pour associations paysannes au Kosovo
Lors d’un concours de l’OSEO en faveur d’associations paysannes au Kosovo occidental, le 20 mars dernier, le jury local a retenu dix idées issues de 20 projets. Il s’agit d’idées très innovantes du point de vue social et économique. Ces dernières semaines, les associations ont appris le savoir-faire nécessaire pour concrétiser leurs idées. Les trois meil-leurs projets provenaient d’associations de femmes de Rahovec, Gjakova et Prizren. Deux associations sont actives dans le domaine laitier et l’autre dans la culture biologique du paprika. La plupart de leurs membres sont veuves suite à la guerre.En octobre prochain, les plans commer-ciaux seront évalués par un jury local. Les trois meilleurs seront récompensés par un soutien financier de l’OSEO.
Élimination des déchets dans les camps de réfugiés au Sri Lanka
Le retour de 280 000 réfugiés intérieurs, auparavant retenus dans des camps de réfugiés au nord du Sri Lanka, prend du temps. La lenteur du processus s’explique notamment par les nombreuses mines qui se trouvent sur leurs territoires d’origine. En mars 2010, il y avait encore 90 000 réfugiés dans les camps. L’OSEO a donc pro lon-gé le projet d’élimination des déchets, lancé en 2009, jusqu’à fin septembre 2010. L’élimination des déchets a con-sidérablement amélioré les conditions d’hygiène dans le camp et contribué à limiter la propagation des maladies. Les cas de dysenterie sont ainsi passés de 1101 pour 100 000 personnes à la mi-juin 2009, à 98 vers début décembre. Le projet a également contribué à une prise de conscience écologique.
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Un testament en faveurde personnes défavoriséesLes legs et les dons représentent un important soutien au travail de l’OSEO. Texte: Christof Hotz. Photo: Joachim Merz
L’année dernière, dix personnes ont fait
un legs en faveur de l’OSEO, d’un mon-
tant allant de 400 à plus de 100 000 francs.
Nous sommes toujours extrêmement
émus d’apprendre que quelqu’un a pensé
à l’OSEO dans son testament. Ce sont sou-
vent des donatrices et des donateurs qui
nous ont fidèlement soutenus au cours
des années et qui nous font ainsi parvenir
leur ultime don – confiants que nous utili-
serons cet argent pour venir en aide à des
personnes défavorisées dans les pays du
sud-est de l’Europe et du Sud.
L’OSEO est très reconnaissante de ces
versements, car ils permettent de pour-
suivre et même de développer ses projets,
alors que les pouvoirs publics tendent à
faire des économies en gelant ou en ré-
duisant leurs contributions.
Nous regrettons beaucoup de ne plus
pouvoir remercier personnellement ces
personnes généreuses et leur montrer de
quelle manière leur aide se concrétise
sur le terrain.
Rester solidairemême après sa mort
L’an passé, l’OSEO a reçu des legs d’un
montant de 240 000 francs, auxquels
s’ajoutent 60 000 francs de dons à la mé-
moire de défunts, ce qui représente envi-
ron 300 000 francs que ces donateurs et
donatrices nous ont confiés, au-delà de
leur décès.
Si vous nous annoncez que vous dési-
rez faire bénéficier l’OSEO de votre suc-
cession, nous pouvons, si vous le désirez,
prendre contact avec vous pour parler de
l’affectation de votre legs. Nous nous ré-
jouissons de vous rencontrer et de vous
remercier de votre solidarité.
D’autres manières de soutenir l’OSEO
Dons réguliersEn donnant une autorisation de débit direct sur votre compte postal ou ban-caire, vous soutiendrez l’OSEO sans frais pour vous ni pour nous.LegsNos notices vous renseignent au sujet du droit de succession et de l’établissement d’un testament. Voir aussi sous www.oseo.ch/testamentParrainage OSEOSouscrivez à un parrainage OSEO et engagez-vous pour des conditions de travail équitables dans le monde entier.
Commandez la documentation avec le talon-réponse ci-joint. Pour toute question: [email protected] ou 021 601 21 61.
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Un immeuble ordinaire appartenant au
groupement de femmes Las Mélidas, à
San Salvador, sert de local de répétition
aux six jeunes femmes du groupe de
théâtre Amorales (amoralité). Dès leur
arrivée, les lieux s’égaient et s’animent.
Pour «s’échauffer», les jeunes femmes
expriment avec leur corps les sentiments
qu’elles éprouvent au quotidien. Chacune
entre en relation avec le local et les autres
actrices. Leurs mouvements reflètent le
travail intérieur qu’elles accomplissent
pour changer la culpabilité en colère, le
doute en certitude.
Joie obligatoirePamela Jordan, professionnelle du
théâtre venue d’Andalousie, dirige le
groupe depuis deux mois. Elle construit la
future pièce avec ces jeunes femmes d’une
vingtaine d’années. Des exercices d’impro-
visation leur ont permis de définir un fil
rouge, et celui-ci évolue sur la base de
leurs histoires personnelles. Tout part
d’une fête traditionnelle, que les femmes
organisent pour la future mère peu avant
l’accouchement. «Toutes se montrent gaies
et gentilles, couvrant de cadeaux l’en fant
à naître. Il serait impensable de demander
à la principale concernée si elle se réjouit
vraiment», explique Abigail Reinosa.
«Même si elle est malheureuse, on fête son
ventre.» Les jeunes actrices interprètent
une de ces fêtes et, en déformant des visa-
ges de femmes, montrent à quel point la
joie est artificielle. En démolissant les
faux-semblants, elles soulignent les pré-
oc cupations des femmes: violence fami-
liale, absence des pères, curiosité de la vie
et de la sexua lité, amitiés féminines,
ag ressions sexuelles. Pour l’heure, aucune
ne sait comment finira la pièce.
Espace de création et de libertéDes représentations publiques sont
prévues en août et la pièce sera aussi
jouée en novembre au festival national de
la jeunesse. «Au théâtre, je peux tester des
rôles, briser des stéréotypes et montrer
ce qui ne va pas dans notre société.» Selon
Meztli Montalvo Matus, c’est ce qui pousse
les jeunes femmes à faire du théâtre. «Je
deviens créative et vis avec d’autres
femmes dans un espace de liberté. Dans
notre société machiste et violente, c’est
une véritable gageure.»
Si la répétition est finie, l’énergie et la
créativité des jeunes femmes vibrent en-
core dans l’air, tout comme le courage
d’évoquer leurs parcours et d’œuvrer en-
semble à l’évolution de la société.
Le théâtre pour induire un changement socialDans divers pays, le théâtre compte parmi les principaux instruments de travail de l’OSEO. Des exemples au Salvador et au Mozambique illustrent son efficacité.
Démolir les faux-semblants Texte: Karin de Fries. Photos: Frederic Meyer (en haut), Karin de Fries (en bas)
Abigail Reinosa (en bas) dirige la mise en scène pendant que son histoire est jouée.
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Comme presque toujours en fin de se-
maine, Luis Beans et Angel Antonio Man-
ge se tiennent sur la scène en plein air qui
se niche dans une arrière-cour de Chi-
moio (Mozambique). Tous deux comptent
parmi les acteurs de la troupe de théâtre
Serra Choa, fondée en 1994, après la
guerre civile. «A l’époque, nombre
d’enfants, arrachés à leur famille par la
guerre, vivaient dans la rue», raconte Luis,
membre fondateur du groupe. «Avec
l’appui de l’Unicef, nous avons sillonné la
campagne et fait du théâtre. En attirant les
habitants des hameaux voisins, nos repré-
sentations ont permis de retrouver les fa-
milles des enfants.»
Aujourd’hui, Serra Choa est une
associa tion culturelle officiellement re-
connue, comptant
vingt-cinq membres
permanents, tous
entièrement béné-
voles. La guerre ap-
partenant au passé,
les problèmes sont
ailleurs: sida, violence familiale, exploita-
tion sexuelle et prévention de maladies
après les inondations.
Remettre en question les traditions«Nous ne faisons pas que jouer une
pièce», explique Angel Antonio Mange.
«Nous débattons ensuite toujours avec les
spectateurs de ce qu’ils ont vu.» Le théâtre
peut-il donc modifier des comportements?
L’acteur en est convaincu: «Les gens sont
aujourd’hui plus nombreux à faire un test
du sida ou à dénoncer à la police un père
qui bat ses enfants. Ils ont pris conscience
de leurs droits. Mais nous remettons aussi
en question des traditions séculaires,
comme le remariage des veuves suivi de
rapports sexuels non protégés, qui tend à
propager le sida. Nos critiques suscitent
parfois de la colère; il nous est même ar-
rivé de devoir interrompre une représen-
tation. Si le chef du village, gardien de la
tradition, n’est pas d’accord, nous
n’arrivons à rien.» Serra Choa commence
donc par envoyer l’un de ses membres
dans le village, afin d’appréhender les tra-
ditions locales, d’identifier les sujets ta-
bous et de parler avec le chef. «La pièce
est jouée en langue locale, en shona, en
ndan ou en sena, pour que chacun puis-
se participer à la discussion», explique
Luis Beans.
En plus des représentations à la cam-
pagne, Serra Choa fait aussi du théâtre
proprement dit et écrit des pièces, sur des
sujets parfois très sensibles. Il y a quel-
ques mois, toute la troupe a été arrêtée,
après avoir interprété une pièce sur la
corruption au sein de la police.
L’accès à la scène de Chimoio est gra-
tuit. «A présent, nous voulons la doter
d’un toit et installer des toilettes décen-
tes», révèle Angel Antonio Mange. «Nous
avons encore beaucoup de projets.»
L’OSEO et le théâtre
Au Burkina Faso, où la culture ora-le est encore très présente, les or-ganisations partenaires de l’OSEO recourent au théâtre social afin de sensibiliser la population à des sujets tels que les droits de l’enfant, le sida, l’alphabétisation des femmes et la dé-mocratie. Au Nicaragua, l’OSEO utilise le théâtre pour dénoncer la violence envers les femmes et les enfants.Le travail théâtral constitue aussi un important outil de sensibilisation en Bolivie (voir article en page 18), ainsi qu’au Salvador et au Mozambique (voir articles ci-contre).
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Aborder des sujets difficilesTexte et photo: Joachim Merz
Luis Beans et Angel Antonio Mange sur la scène de la troupe de théâtre Serra Choa, dans une arrièrecour de Chimoio.
«Nous remettons aussi en question des traditions séculaires.»
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«Provoquer un déclic chez les gens»Freddy Chipana dirige la troupe Altoteatro, qui travaille avec des adolescents en Bolivie. Il vit pour un théâtre qui a un impact fort sur le plan social. Texte: Katja Schurter. Photo: Altoteatro
Freddy Chipana sait de quoi il en retourne
quand des jeunes lui parlent de manque
de soins, de pauvreté et de violence. Il a
lui-même grandi dans le dénuement, sans
père, et son enfance a été marquée par les
coups que lui assénait sa mère alcoolique.
«Je ne regrette rien. Sans ce passé, je ne
serais pas ce que je suis. Il me permet de
comprendre ce que les adolescents
d’aujourd’hui traversent.» Alors qu’il vivait
dans la rue, il a été soutenu par des gens
s’occupant des enfants mineurs livrés à
eux-mêmes, et qui lui ont fait découvrir le
théâtre.
Tous ont quelque chose à raconterAujourd’hui, Freddy Chipana est di-
recteur de la troupe «Altoteatro». Forte de
cinq comédiens, elle monte des créations
avec des adolescents. «Tous les jeunes ont
quelque chose à raconter, estime Freddy
Chipana. Les uns savent écrire ou danser,
les autres peuvent jouer. Il est possible de
s’exprimer de plusieurs manières, et nous
essayons de trouver celle qui correspond
à chacun.»
La troupe utilise le jeu de rôles pour
inciter les jeunes à exprimer ce qui les
préoccupe. Livrés à eux-mêmes, ils par-
lent de la violence au sein de leur famille,
d’exploitation sexuelle, de chômage et de
discrimination. «D’abord, ils parlent de
leur famille, puis, par la force du jeu, ils
commencent à s’intéresser aussi aux pro-
blèmes de leur école et de leur quartier»,
explique Freddy Chipana. «Ils doivent dé-
couvrir ce qui compte vraiment pour eux.
Nous leur proposons un espace pour dé-
velopper des idées.» Il ne s’agit pas de
briller sur scène, mais d’apprendre quel-
que chose en jouant.
Devenir actifGrâce au travail théâtral, Freddy Chipa-
na aimerait amener les jeunes à mieux
comprendre ce qui se passe autour d’eux,
et à agir. «J’ai toujours estimé qu’il fallait
dépasser le stade de la plainte, et faire
quelque chose. On ne doit jamais baisser
les bras parce qu’on a vécu des choses
difficiles.» Freddy Chipana est heureux
quand le jeu théâtral transforme les
acteurs et le public.
Les jeunes commencent par faire une
enquête dans leur quartier sur l’alcoolisme
par exemple, ils consignent ce qu’en di-
sent leurs frères et sœurs, leurs parents et
connaissances. «Ensuite, nous
discutons des effets de la con-
sommation abusive d’alcool.»
Toute cette matière prend-
consistance grâce à la mise en
forme et au jeu sur scène. Et si
les jeunes viennent dire qu’au
sein de leur famille, ils ont recommencé à
pouvoir parler avec leurs parents qui ont
vu le spectacle, Freddy Chipana estime
qu’un premier pas a été accompli.
Une école d’art pour tousLa troupe Altoteatro intervient souvent
dans les écoles, car la violence y est omni-
présente. Il n’est pas toujours évident
d’obtenir l’autorisation de la direction et
des parents, «mais une fois qu’ils ont vu le
résultat, les parents reviennent pour ins-
crire les frères et sœurs et les cousins au
cours de théâtre», relève Freddy Chipana
en souriant.
Pour survivre, la troupe doit jongler
entre activités rémunérées et bénévoles.
«Mon but est de provoquer un déclic chez
les gens, pas de faire du théâtre bour-
geois. Pour moi, le théâtre est une mission
qui donne un sens à ma vie tout me per-
mettant de la gagner», résume Chipana. Il
rêve d’une école d’art qui travaillerait en
interaction avec la population. «Non pas
avec les «meilleurs», mais avec celles et
ceux qui aimeraient exprimer quelque
chose. Je cherche un espace gratuit où
réaliser ce projet. Tôt ou tard, je finirai par
y arriver.»
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Le travailthéâtral de l’OSEOen Bolivie
L’OSEO soutient l’Altoteatro et d’autres troupes qui travaillent avec des jeunes pour favoriser la discus-sion et les encourager à prendre une part active dans la société. Elle finance partiellement les créations collectives réalisées avec les jeunes et les tour-nées, ainsi qu’une rencontre nationale annuelle où les adolescentes et ado-lescents qui font du théâtre peuvent partager leurs expériences.
«Les jeunes doivent découvrir ce qui compte
vraiment pour eux.»
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Freddy Chipana fait du théâtre avec des jeunes afin qu’ils puissent exprimer leur vécu et initier des changements dans la société.
«Nous donnons un espace à des jeunes pour développer des idées.» Le travail théâtral incite des hommes
et des femmes à s’engager, en Bolivie et ailleurs.
www.oseo.ch