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Page 1: Tous au travail LE LITTORA F-OAMULE D'ARMISTJCL Earchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1942/Jx5_Littoral... · "Tous au travail dans l'ordre et la concorde" C'est ainsi

"Tous au travaildans l'ordreet la concorde"

C'est ainsi que se terminait le vibrantmessage du Maréchal Pétain aux Lé-gionnaires, à l'occasion de la réunionimposante qui avait lieu Dimanche àNice.

Le Chef de l'Etat Français ne pou-vait trouver une formule plus brève etplus significative.

L ordre et la concorde, voilà quiveut tout dire. Et les Légionnaires ontbien compris en entendant la voix deleur chef, que c'est sur ces deux vertusbien comprises et bien pratiquéesqu'était établie leur belle mission.

Samedi soir, devant le Monumentaux Morts somptueusement illuminéce fut la voix de M. Noël de Tissot,chargé de mission à la Direction Géné-rale de la Légion, qui enveloppa lesLégionnaires par une évocation desMorts de la Guerre, des Prisonniersde la Guerre et fit entendre ce conseil :

« Songez que vous appartenez à laFrance avant de vous appartenir àvous-même ! »

Le lendemain, dimanche, c'était auxArènes de Cimiez que nos Légion-naires allaient avoir à prêter serment.

Ils étaient là 2.000, quand M. Ri-bière, Préfet des Alpes-Maritimes,François Valentin, Directeur Généralde la Légion, Joseph Darnand etMalandn vinrent se ranger sur l'es-trade que surmontait l'effigie du Maré-chal et que les clairons par leur son-nerie "Au drapeau" figèrent tous ceschevaliers d'une nouvelle croisade.

François Valentin parla le premierpour dire à ces Légionnaires avec savoix, avec son cœur, qu'il fallait qu'ilssoient parmi les meilleurs « dans leurvie publique comme dans leur vie per-sonnelle », affirmant partout et tou-jours leur discipline et leur loyauté.Il leur dit que « la France avait besoinde toutes nos énergies individuelles etnationales pour mériter sa rédemptionet qu'avec.eux une nouvelle élite venaitde naître ».

Joseph Darnand, à son tour, avecson énergie magnifique, allait fairecourir un frisson de fierté dans cettemasse imposante, car c'est à lui querevenait la mission de préciser le ques-tionnaire de cette investiture, c'est lui,qui après avoir recueilli les "Oui" desS. 0 . L. allait formuler ce serment :

« Je m'engage sur l'honneur à servirla France et le Maréchal Pétain, Chefde la Légion, à consacrer toutes mesforces à faire triompher la RévolutionNationale et son idéal suivant les ordresde mes chefs et la discipline librementacceptée du S.O.L. »

Et deux mille voix, fondues en uneseule, répondirent : « Je le jure ».

C'était fait. Les S.O.L. venaient des'engager par une promesse solennelleà un mot d'ordre qui ne laisse pasd'équivoques.

Il y avait de l'émotion dans tous lesyeux quand s'éleva la voix du Maréchalretransmise par les haut-parleurs.

Et pendant le magnifique défilé quisuivit, les hommes répétaient ces motsdu grand et vénéré Chef :

« Tous au travail, dans l'ordreet la concorde. »

Jacques BUCHARD.

LA QUINZAINE DE VENTEDU COMITÉ DE PROPAGANDE

DU MARÉCHALElle a commencé dimanche. Les membres

de la J.F.O.M. l'ont assurée avec tact.Mais n'oublions pas qu'on a jusqu'au 2 Mars

pour offrir' son obole .à cette œuvre qui mérite lagénérosité de chacun.

F-OAMULE D'ARMISTJCE

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55" ANNÉE

SOUVENIRS ÉPARS ENTRE LES VIEUX MURS DE STANISLAS

UN ANCIEN DE STANNOUS PARLE...

par Joseph GUBERT

IV( Voir "Le Littoral" des 22 Janvier 5 et 12 Février)

La visite de Dom Pedro, Empereur du Brésil,fut un jour de grande liesse, qui nous valut desgâteries, l'amélioration de l'ordinaire et unepromenade supplémentaire.

Malgré le grand honneur que faisait Sa Majestéà de simples potaches et surtout à leur éminentDirecteur, M. l'Abbé Lalanne, nous aurions étéinjustes d'oublier les attentions vraiment prin-cières que nous devions à notre bon camaradeMathieu de La Rochefoucauld.Tous les mercredis,qui était le jour de sortie et non le jeudi, nousavions une visite qui faisait toujours sensation.

Tournée de Grand DucUn attelage de six poneys blancs

dans les allées de StanLe Duc de La Rochefoucauld-Bisaccia, père de

notre ami et ambassadeur à Londres et Chef desDroites au Parlement, arrivait dans sa petiteVictoria attelée de six poneys blancs, qu'il condui-sait lui-même. Derrière, le landau de la Duchesseet de ses dames de compagnie. Enfin, un valettenait en mains un pur-sang pour Mathieu.

Après une visite, le cortège faisait le tour dela grande terrasse dans le même ordre et Mathieucaracolait à côté de la portière. Ces visites régu-lières avaient toujours un lendemain gourmand.Sur nos tables nous trouvions un excellentgâteau de chez Servelle, pâtissier renommé(Joseph Nègre trônait comme confiseur et Rum-pelmayeur à la Croisette était le Tea Room sélect).

A certaines fêtes, h Duc, dans sa munificence,faisait ajouter un verre de Marsala exquis, dechez Coulom, le grand marchand de vins dubas Suquet et dont le fils était notre camarade.Le geste que renouvelait chaque semaine le Ducde La Rochefoucauld était naturel à ce vrai grandseigneur qui était adoré dans la Sarthe où ilavait son château.

Aussi aux élections, sans aucun effort- ilrecueillait toujours près de huit mille voix surneuf mille inscrits.

Ce qui n'empêchait pas Clemenceau, le grandinvalideur de demander et d'obtenir l'invalidationà chaque élection. Naturellement cela ne changeaitrien. Et le Duc restait chef des Droites. C'est luiqui prépara la formidable campagne de 1885,qui faillit se terminer par l'arrivée du Comtede Paris sur le trône. Une majorité de députésroyalistes et bonapartistes au premier tour etla chute au second après des invalidations scan-daleuses. On manqua de cran à ce moment-là.

Je n'étais plus à Stan, quand j'appris l'horribleaccident qui avait coûté la vie à notre charmantMathieu. Son cheval avait fait un écart et lepauvre garçon, parfait cavalier, avait été jeté etécrasé contre un platane de la route.

Souvenirs...à Monte-Carlo

C'est aussi d'un accident que mourut l'ami deLaire que j'avais retrouvé il y a quelques annéesà peine, au Tir aux Pigeons de Monte-Carlo.C'était un tirer de premier ordre et surtout unyachtman intrépide, trop sûr de lui, disaient sesamis du grand Club de Nice. Dédaignant tousles conseils de prudence qui lui furent prodigués,il quitta lé port de Nice, un jour, barrant sa finebarque à voile, malgré une mer déchaînée et unvent d'Est très frais. Vers les Bouches du Loup,il sombra en vue du Golfe-Juan, d'où partirenten vain des secours. Nous avions évoqué le passéet nos souvenirs de Stan et sa mort me futd'autant plus pénible qu'on ne retrouva soncorps que plusieurs jours après.

...à VenceJe ne puis arriver dans la jolie ville de Vence

dont les métamorphoses sont prodigieuses depuisquelques années, sans revivre les journées pleinesde charme que je passais chez mon camaradeAlbert Blanc. Ses parents étaient d'une gentillesseextrême et je revenais toujours porteur de flaconsde parfums et de savons de chez Dellettrez, le

grand parfumeur parisien chez qui Blanc, sonneveu, avait une place réservée après ses études.

J'allais aussi souvent au Golfe-Juan chez lesparents de mon camarade de première Communion Clément Nabonnand. Cette propriété a étévendue à Dental, le Lenôtre des jardins de laCôte d'Azur.

...à Golfe-Juanparmi les plus belles rosés

du mondeLa mère et le père de Nabonnand formaient

un couple superbe. Madame Nabonnand avaitpour le petit ami de son fils des attentions char-mantes. Le père Nabonnand, puissant travailleur,passionné pour son jardin qu'il embellissait pardes cultures variées et toujours nouvelles,s'adonnait aux croisements pour obtenir des rosés

1 nouvelles toujours plus belles et qu'on s'arrachaitlittéralement dans le monde entier. AlphonseKarr a créé à Nice l'art du bouquet et l'expéditiondes fleurs coupées, et on peut dire que l'auteurdes Guêpes, jardinier des Lettres comme l'a bap-tisé Lamartine et Nabonnand sont les grandsartisans d'un commerce qui a enrichi et continued'enrichir les horticulteurs de la Côte d'Azur.

Les fils Nabonnand ont été de parfaits élèvesde leur père. Clément a deviné l'excellence desterrains alors en friche près des Bouches du Loupdans la commune de Villeneuve-Loubet, quartierqui a séduit aussinotre grand Maréchal.

Le uMas des Rosés" de Nabonnand est unvrai jardin d'acclimatation. On y trouve les plan-tes les plus rares et les plus beaux spécimens demimosas et au premier rang le mimosa pleureur,d'où ruisselle une vraie coulée d'or à l'époquede sa floraison. Un cyprès bleu acier, plante degrand ornement, des pamplemousses, des oran-gers nains du Japon et surtout une collection derosés complètent ce véritable Eden. Au premierplan dans un massif de toute beauté, s'épanouitla rosé Nabonnand, une des créations de sonpère et qui perpétue ainsi son souvenir. Et je nepuis oublier la délicatesse de ce vieux camaradequi pour mon mariage créa la Rosé Gubert quiest naturellement pour moi la plus belle de sacollection.

Avec quelle joie j'ai retrouvé et je revois quel-ques fois ce bon ami au milieu de ses plantationsou dans ses serres. En vrai jardinier, toujours àl'affût d'un changement de temps ou d'une geléeprécoce, cet amoureux de la Nature me rappellemes promenades dans le jardin d'Alphonse Karr,à Maison Close, à Saint-Raphaêl.

(à suivre).

LE NUMERO : 75 CENT

A SAINT-RAPHAEL

AVEC L'ACADÉMIE PROVENÇALE

Quand l'Académieapporte la note provençale à la

"FÊTE DES ANCÊTRES"INOOCHINOISE

Voilà ce qui s'appelle travailler de belle ma-nière à l'Unité et au "Salut de l'Empire".

C'est pourquoi notre Académie Provençalegardera un joli souvenir du Dimanche 15 Février.

La Section de Cannes s'est rendue ce jour-làà St-Raphaêl pour participer, avec la Section del'A. P. de cette ville, excellement dirigée par M.Félix, à la Fête Indochinoise du "Thêt" (PremierJanvier et Fête des Ancêtres).

Manifestation pleine de couleur, de saveur etd une vitalité de bon augure pour l'avenir de laPlus Grande France.

Le matin : Visite au Camp de Valescure, sousla conduite d'un commandant de la Coloniale"un pur". Décoration particulièrement réussie ;nos soldats Indochinois sont des artistes — onle sait d'ailleurs...

Ils le sont aussi en chorégraphie ; leur ''Dansedu Dragon" exécutée en l'honneur de l'A. P. eutson succès.

Elle précédait un déjeuner... fameux, au Messdes Officiers —, déjeuner auquel assistaient : leSous-Préfet du Var, plusieurs Généraux etl'Evêque de Fréjus...

L'Empire, on le voit, sait recevoir.

L'après-midi, la Fête se déroula au terrain deFoot-Ball.

Sous la direction de Mlle Bertrand, la Sectionde Cannes exécuta son "programme No 1" deDanses provençales.

Puis il y eut des Danses par la troupe duDragon, des Danses de Guerre et Danses Folklo-riques, par les Malgaches.

Enfin, en final, on assista à des épreuves spor-tives et des mouvements de gymnastique par lesIndochinois et les Malgaches — dont on admiral'adresse et la souplesse.

Belle journée, répétons-le, qui prend un carac-tère plus fort et plus émouvant alors que notrePays, blessé, réclame l'affection de tous sesenfants.

L'Académie Provençale peut être heureused'avoir participé à son succès.

Le Joueur de Galoubet.

(Voir page 2 col. 1)

£e dwuvet

É C H O SLE GÉNÉRAL BERGERET

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'AVIATIONA PASSÉ LA JOURNÉE DE MARDI

A CANNESLe Général Bergeret était accompagné dans ce

voyage par M. Leroux, Chef de la DirectionTechnique Industrielle.

Le Secrétaire Général de l'Aviation fut reçupar M. Bevert, Ingénieur en chef des travauxaéronautiques de la Vile Division de Contrôle,par M. Hurel, Chef des Services technique de laSociété Nationale de Constructions Aéronautiquesdu Sud-Ouest et par M. Boixeta, Directeur del'Usine S.N.C.A.S.O. de Cannes, qui fit les hon-neurs des ateliers et des locaux installés à l'HôtelContinental., Le Général Bergexet reçut les mem-bres du Comité Social provisoire de l'Usine.

Le Général Bergeret et M. Leroux repartirentà 16 h. 45 pour Vichy, par la voie des airs.

***

FIANÇAILLESII nous est agréable d'apprendre les fiançailles

de M. Joseph Plauzoles, beau-fils du Docteur etde Madame Gimbert, avec Mademoiselle ThérèseToccanier.

Notre distingué concitoyen, M. ClaudeSaulnier, ancien élève de l'Institut Stanislas, vientde soutenir en Sorbonne sa thèse de Docteurès-Lettres, sur" le Dilettantisme". Il a été reçuavec la mention : très honorable, la plus, fortequi puisse être décernée.

Nous sommes heureux de féliciter M. ClaudeSaulnier, qui est le frère de notre ami et collabo-rateur Henri Saulnier, de ce très brillant succès.

***

LES DEUILSNous avons été douloureusement surpris par

la mort de M. Honoré Millot, Chevalier de laLégion d'Honneur, Inspecteur Départemental del'Assistance Publique en retraite, Administrateurde la Caisse d'Epargne d'Antibes, qui est décédéà l'âge de 66 ans.

Le défunt, qui avait lutté toute sa vie pour ladéfense de l'Enfance, était le père et le beau-pèrede Mme et M. André Merle, l'industriel bienconnu de notre ville, auxquels nous présentonsnos très sincères condoléances.

Les obsèques ont eu lieu jeudi à Juan-Ies-Pins,et ont donné lieu à une belle manifestation desympathie.

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