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panorama de la notion de reconnaissance et de ses usages en management et dans le travail collaboratif
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LA RECONNAISSANCE
Voyage dans une notion complexe et pluridisciplinaire
Existe-t-il quelqu'un qui n'a pas envie d'être
reconnu pour son travail?
Quelques phrases glanées ici et là…● Avec tout ce que j’ai fait pour lui… Il n’a vraiment aucune
reconnaissance !● Elle a finalement reconnu son forfait devant l’auditoire.● Il paraît que les personnes atteintes de schizophrénie ne
se reconnaissent pas dans le miroir lorsqu’elle se regardent….
● Elle fut très heureuse d’apprendre qu’avant son décès son père avait désiré la reconnaître devant l’état civil…
● Après toutes ces années tu n’as pas changé ! Je t’ai reconnue tout de suite !
● Edgar Morin est un chercheur reconnu.● Je me reconnais des qualités.● J’ai l’impression qu’à mon travail, on ne se rend pas
compte de tout ce que je fais, j’ai le sentiment que mon travail n’est pas reconnu, comme si tout cela n’avait aucun sens, comme si je n’existais pas, ou comme si tout ce que je fais, c’était normal…
Mais aussi….
● Il m’a signé une reconnaissance de dettes
● Pierre a acheté un matelas à reconnaissance de formes
● Quelqu’un doit partir en reconnaissance pour préparer le terrain
● Reconnaissance sociale de mon handicap ou de ma qualité de victime (MDPH ou Tribunal)
● Reconnaissance au travail par une promotion, un statut, une prise en compte
Les sens communs
Sens 1 : Fait d'admettre la légitimité de quelqu'un ou de quelque chose. Synonyme : acceptation.
Sens 2 : Reconnaître une personne ou une chose.
Synonyme : identification
Sens 3 : Reconnaître par un écrit que l'on a une obligation envers quelqu'un. Synonyme : engagement.
Sens 4 : Exploration d'un lieu. Synonyme : découverte.
Champs théoriques …. La reconnaissance a essentiellement été étudiée dans le champ de la philosophie.
Des philosophes prônant la pluridisciplinarité on pu amener la notion jusqu'au champ sociologique et psychologique.
C'est par ce biais qu'à travers le véhicule théorique de la sociologie du travail que la reconnaissance a enfin pris toute son importance dans les sciences de l'éducation, notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
Avant la reconnaissance il y a la connaissance
PhénomèneConnaissan
ce du phénomène
Reproduction du même phénomène
Phénomène 1
= phénomène 2 = concept
d’identification
Re-connaissance
du phénomène
Action (Ricoeur)
Au centre, un processus : la relation à l’autre
Sujet Relation Reconnaissance du sujet
Entrée en relation avec● Moi● Les autres
Connaissance de l’autre
Reconnaissance de soi par le
regard de l’autre
Rec
onna
issa
nce
Ricoeur Le sujet au centre de l’action
Honneth Lutte pour la reconnaissance
Caillé Sociologie et reconnaissance
JorroReconnaissance
professionnelle en éducation
EneauReconnaissance de la validation des acquis
professionnels
Déjours Activité déontique
Paul RICOEUR Selon Ricoeur, la «reconnaissance» s'entend en de multiples sens. Il s'emploie à montrer que cette polysémie n'est pas pure homonymie et que le passage d'une signification à une autre s'opère par des écarts imperceptibles organisée autour de trois significations principales :
● l'identification, ● la reconnaissance de soi,● et la reconnaissance mutuelle.
«Reconnaître» c'est en effet d'abord identifier ou distinguer (lorsque je reconnais un objet, un lieu ou une personne perdue de vue depuis longtemps). La reconnaissance va ici de pair avec le risque de la méprise, qui consiste à prendre une chose ou une personne pour ce qu'elle n'est pas, autrement dit le risque de la «méconnaissance» et, dans l'ordre de ma relation à autrui, celui du malentendu.
Conjurer la méconnaissance de soi.
Mais «reconnaître» c'est aussi se reconnaître soi-même.
C'est-à-dire conjurer tout à la fois le risque de cette autre méprise
qu'est la méconnaissance de soi-même (ce qui consiste à se
tromper soi-même, à se prendre pour ce que l'on n'est pas) que le
risque de l'oubli et du parjure, tant il est vrai qu'on ne se trompe pas
sur soi sans se tromper aussi sur les autres et sur la nature des
relations que nous avons avec eux.
Paul RICOEUR (suite)
Trois études
1ère étude:
LA RECONNAISSANCE COMME IDENTIFICATION
I. Descartes: “distinguer le vrai du faux”II. Kant: relier sous la condition du temps
1. ...sous la condition du temps2. Relier
III. La ruine de la représentationIV. La reconnaissance à l’épreuve du
méconnaissable
2ème étude
SE RECONNAITRE SOI-MÊME
I. Le fonds grec: l’agir et son agent1.Ulysse se fait reconnaître2. A Colonne, Oedipe se désavoue3. Aristote: la décision
II. Une phénoménologie de l’homme capable1.Pouvoir dire2. Je peux faire3. Pouvoir raconter et se raconter4. L’imputabilité
III. La mémoire et la promesse1. De quoi je me souviens?2. L’anamnèse3. Le moment bergsonnien: la reconnaissance des images4. La promesse
IV. Capacité et pratiques sociales1. Pratiques sociales et représentations collectives2. Reconnaissance et identités collectives3. Capacités et capabilités
Paul RICOEUR (suite)
3ème étude
LA RECONNAISSANCE MUTUELLE
I. De la dissymétrie à la réciprocitéII. Le défi de HobbesII. Hegel à Iéna: Anerkennung
1. “L’esprit selon son concept”2. “L’esprit effectif”3. “Constitution”
IV. Réactualisation de l’argument de Hegel à Iéna1. La lutte pour la reconnaissance et l’amour2. La lutte pour la reconnaissance au plan juridique3. Le 3ème modèle de reconnaissance mutuelle: l’estime socialeLes ordres de la reconnaissanceLes économies de la grandeurMulticulturalisme et “politiques de reconnaissance”
V. La lutte pour la reconnaissance et les états de paix1. Un état de paix: agapè2. Les paradoxes du don et du contre-don et la logique de la réciprocité3. L’échange des dons et la reconnaissance mutuelle
Paul RICOEUR (suite)
Soit....
● Lutte pour être aimé● Lutte pour être reconnu en
tant que● Estime sociale
● Anamnèse : se souvenir de…● Capacité / capabilité● Imputabilité● Identité● Se reconnaître comme
semblable à l’autre● Répondre de / s’avouer / se
désavouer.
● Reconnaître le vrai du faux● Au sens de « distinguer » le vrai du
faux● Relier le connu au reconnu (temps et
action)● Approbabilité : reconnaître, approuverTrois
études de la reconnaissance
La reco
nn
aissance
com
me
iden
tification
Se reconnaître soi-même
La
reco
nn
aiss
ance
m
utu
elle
Bibliographie de Paul RICOEUR
● Mongin (Olivier), Paul Ricœur, Paris, Seuil, 1994; rééd. Poche Points, 1998.● Thomasset (Alain), Paul Ricœur: une poétique de la morale, Leuven, Peeters, BETL
124, 1996.● Greisch (Jean), Paul Ricœur : l'itinérance du sens, Grenoble, Jérôme Millon, 2001.● Fiasse (Gaëlle), Paul Ricœur, lecteur d'Aristote, dans: Éthique à Nicomaque VIII-IX,
éd. Guy Samama, Paris, Ellipses, p. 185-189, 2001● Fiasse (Gaëlle), L'autre et l'amitié chez Aristote et Paul Ricœur. Analyses éthiques et
ontologiques, Louvain, Peeters, Éditions de l'Institut supérieur de Philosophie (BPL, 69), 2006.
● Michel Johann, Paul Ricœur. Une philosophie de l'agir humain, éditions du Cerf, coll. Passages, avril 2006.
● Fiasse (Gaëlle), Paul Ricœur. De l'homme faillible à l'homme capable, Paris, Presses universitaires de France, 2007
● Dosse (François), Paul Ricœur, le sens d'une vie, Paris, La Découverte, 1997. Edition revue et actualisée : Paris, La Découverte, 2008.
● (éd.) Larisa Cercel, Übersetzung und Hermeneutik / Traduction et herméneutique, Bucarest, Zeta Books, 2009, (ISBN 978-973-1997-06-3).
● Paxton (Robert), Corpet (Olivier), Paulhan (Claire), "Archives de la vie littéraire sous l'occupation" [1], Paris, Tallandier, 2009.
● Abel (Olivier), Le Oui de Paul Ricœur, Paris, Les petits Platons, 2010.
Axel HONNETH
Les idées forces de son travail :● ÉGALITÉ● INJUSTICE SOCIALE● LUTTE SOCIALE● ALIÉNATION
Quelques citations :
Extrait d'une interview d'Axel HONNETH: naissance de sa philosophie de la reconnaissance
(...) C’était le point de départ. L’idée qu’on ne doit pas penser à la contestation ou à la critique sociale en termes de motivation utilitaire, maximisation de sa situation ou de ses ressources financières mais en termes de reconnaissance et de manque de respect. (...)
(...) je suis revenu au jeune Hegel chez lequel il y a l’idée que les sociétés s’établissent à travers les luttes pour la reconnaissance, entre des groupes en lutte pour le respect de leur propre conscience. (..)
(...) C’est l’idée originale de Hegel que j’ai développée pour forger un concept de société qui me permet de montrer que notre société, comme toutes les sociétés, est organisée autour de ce que j’appelle des sphères de reconnaissance, ce qui signifie qu’elles incluent leurs membres en établissant des sphères dans lesquelles les membres ont la possibilité d’accéder à une reconnaissance mutuelle. Ça ne veut pas dire nécessairement une reconnaissance symétrique ou égale. (...)
Axel HONNETH (suite)
Selon Honnet, il y a 3 modes de reconnaissance réciproque
La reconnaissance s'articule autour de trois focaux :● la reconnaissance amoureuse● la reconnaissance juridique● la reconnaissance culturelle
Cette articulation repose sur la tripartition théorique au sein de l'esprit de Hegel (famille, société civile et État).
Ces modes s'appuient sur des caractéristiques communes :● l'implication d'un vecteur de reconnaissance,● la représentation du rapport authentique à soi,● le déni de reconnaissance qui leur correspond,● le potentiel de luttes qu'ils contiennent (reconnaissance juridique et
culturelle).
Axel HONNETH (suite)
La reconnaissance amoureuse
Il s'agit d'une forme primaire de reconnaissance, elle se réfère à l'individu et à lui
seul.
Sur la base des travaux de D. Winnicott (lien mère/nourrisson),
Honneth caratérise cette forme de reconnaissance comme "un équilibre constitutif
de l'identité personnelle entre l'état de dépendance et l'autonomie de soi".
● Vecteur de reconnaissance : l'amour.
● Rapport authentique à soi : la confiance en soi.
● Aspect négatif : les atteintes à l'intégrité psychophysiologique de l'individu
(viol, torture...).
Axel HONNETH (suite)
La reconnaissance juridique Il s'agit d'une forme secondaire de reconnaissance, elle implique un tiers dans le
processus de reconnaissance juridico-morale d'une personne.
● Vecteur de reconnaissance : le droit (principe de réciprocité entre les
droits et les devoirs).
● Rapport authentique à soi : la dignité ou le "respect de soi".
● Potentiel de lutte : non respect des droits individuels, atteinte à la dignité
de la personne (souhait de généraliser et approfondir la sphère de la
reconnaissance juridique).
Axel HONNETH (suite)
La reconnaissance culturelle
Il s'agit d'une forme autre de reconnaissance, elle implique les individus en action
dans une communauté, une société.
● Vecteur de reconnaissance : le travail (apport par différents sujets d'une
contribution ou d'une prestation à la communauté).
● Rapport authentique à soi : "l'estime de soi".
● Potentiel de lutte : les blâmes sociaux et les stigmatisations (si les
conditions sociales sont réunies).
Axel HONNETH (suite)
Bibliographie de Axel HONNETH● « Reconnaissance », in Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale,
PUF, 1996.● La Dynamique sociale du mépris. D'où parle la théorie critique ?, in
Habermas, la raison, la critique, Cerf, 1996.● L'Autonomie décentrée, in La modernité en questions. De Richard Rorty à
Jürgen Habermas, Cerf, 1998.● « Intégrité et mépris : principes d'une morale de la reconnaissance »,
Recherches sociologiques n° 30, 1999.● La Lutte pour la reconnaissance, Cerf, 2000 (traduction française de
l’édition allemande de 1992, seconde édition allemande complétée en 2003).
● « Reconnaissance et justice », Le Passant ordinaire n° 38, 20021.● « La Théorie de la reconnaissance : une esquisse » et « Visibilité et
invisibilité : sur l’épistémologie de la "reconnaissance" », Revue du MAUSS n° 23, 2004.
● La Société du mépris, La Découverte, 2006.● La Réification : petit traité de théorie critique, Gallimard, 2007.● Les Pathologies de la liberté, La Découverte, 2008.
Alain CAILLEIdées fortes de son travail, notamment dans son ouvrage:la quête de reconnaissance, un fait social total, la découverte.
(…) De plus en plus, dans tous les secteurs de la société, au travail, dans les relations entre groupes sociaux ou entre traditions culturelles ou religieuses, entre les sexes ou les générations, dans les rapports à l’État et l’administration, ou même en famille, les individus se sentent mal ou guère reconnus. Ils aspirent à la « reconnaissance », nouveau maître mot. De même au plan collectif : durant les deux derniers siècles, les luttes sociales se sont massivement présentées comme des luttes pour la redistribution de la richesse ; elles apparaissent principalement aujourd’hui comme des luttes pour être reconnus. La thématique de la reconnaissance est ainsi devenue centrale en sociologie ou en philosophie politique, comme elle l’est dans la réalité même. Une société juste, pense-t-on maintenant souvent, est celle qui accorde à tous la reconnaissance sans laquelle nous ne saurions vivre. Mais pouvons-nous tous être reconnus, et reconnus à égalité dans nos singularités ? Qu’est-ce qui anime la demande de reconnaissance ? Et l’offre de reconnaissance, par les médias, les directions d’entreprise ou les appareils politiques, n’est-elle pas souvent illusoire et manipulatrice ? Qu’est-ce alors qu’une reconnaissance authentique ? Sur toutes ces questions brûlantes, cet ouvrage apporte le diagnostic et les réponses de sociologues connus (et reconnus) et soulève une question inédite : l’étude des luttes de reconnaissance n’est-elle pas l’objet par excellence non reconnu de la sociologie, celui qui fonde son identité disciplinaire ? (…)
Plusieurs "reconnaissances"
Selon Alain Caillé, on voit se manifester aujourd’hui dans l’espace public des sociétés démocratiques tout un ensemble d’attentes et de demandes de reconnaissance. Ces demandes de reconnaissance concernent:
● Les libertés civiles et politiques -, que des droits spécifiques que l’on cherche souvent à intégrer dans le groupe des droits fondamentaux ;
● Demandes de reconnaissance des spécificités culturelle ou ethnique, exigences de reconnaissance dans le cadre du travail ;
● Attente de reconnaissance des langues minoritaires ;
● Reconnaissance relevant du « genre » ;
● Reconnaissance de victimes soumises à des processus d’oppression non ou insuffisamment reconnus.
La diversité de ces concepts de reconnaissance, l'ont amené à rechercher une définition qui permette de décliner celle-ci selon ses différents contenus (civique, sociale, culturelle, interpersonnelle). Car l’intensité des débats sur ce thème dans la philosophie et la sociologie contemporaines témoigne de sa complexité. Quelques exemples de courants:
● « déontologiste »,
● certaines tendances du courant communautarien,
● marxisme ou du courant républicain,
● la sociologie critique l’individualisme méthodologique, c’est à chaque fois un nouveau paysage de la reconnaissance, une problématique différente qui apparaît.
Alain CAILLE (suite)
« Qui doit reconnaître qui ou quoi ? Au nom de quoi ? Sous quelles formes ?
Et, d’ailleurs, qu’est ce que reconnaître ? »
Caillé
Anne JORRO
Dimensions de la
reconnaissance
professionnelle
L’action prévue : Reconnaissance du genre professionnel
L’action mise en œuvre :
Reconnaissance du style professionnel
L’acteur impliqué : Reconnaissance de l’ethos professionnel
Référent
Action (buts, objectifs, capacités, gestes du
métier…)
Activité (initiative, négociations, innovations,
compétences…)
Identité ethos (valeurs, projets, postures)
Type de validation
Apprécier la conformité d’usage à un référentiel
métier
Interpréter la singularité de l’agir
Interpréter la réflexion sur l’expérience vévue
Les objets de la reconnaissance
Anne JORRO (suite)
Approche de la reconnaissance professionnelle
De la reconnaissance :● De Hegel à Honneth : l’idée de lutte ;● La sociologie critique : l’idée de réparation, de respect ;● L’apport de Paul Ricoeur : la place du sujet dans l’action.
… à la reconnaissance professionnelle :● Une approche socioconstructiviste : accompagnement
des acteurs dans l’évaluation professionnelle…● Une lecture différenciée de l’agir d’un novice, d’un
praticien confirmé, d’un expert.
Anne JORRO (suite)
Le lieu de la reconnaissance : l’entretien de développement professionnel.
Anne JORRO (suite)
La démarche :
● Partir de l’auto-analyse et de l’auto-évaluation du
professionnel ;
● Dialoguer autour des actes réussis, des obstacles rencontrés et
des perspectives d’amélioration ;
● Élargir l’échange à d’autres observables, au contexte de
travail ;
● Instituer le développement professionnel en finalisant le
document de synthèse de une co-écriture.
Jérôme ENEAU
Deux textes:
1. Les apports de Paul RICOEUR dans le champ des sciences de l'éducation
La reconnaissance se fait donc - c'est le troisième moment du parcours que nous propose Ricoeur - reconnaissance mutuelle, reconnaissance de l'autre dans son irréductible différence, le risque n'étant plus ici celui de la méprise, mais du mépris. A travers la lutte pour la reconnaissance, telle que la décrit la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave, c'est bien en effet notre identité, dans ce que nous avons de plus propre et qui nous fait être ce que nous sommes, qui demande à être reconnue. Mais seule toutefois, aux yeux de Ricoeur, la gratitude, forme ultime de la reconnaissance, permet, par l'échange des dons et au-delà de la lutte toujours inachevée pour la reconnaissance, de conjuguer mutualité et dissymétrie entre le donateur et le donataire, bref de trouver la juste distance à l'autre.
2. Reconnaissance professionnelle par la validation des acquis de l'Expérience
"le principe de reconnaissance dépasse de loin la revendication d'une légitimation de savoirs informels ou de savoirs pratiques issus de cette expérience"
Christophe DEJOURSApproche psychodynamique de la reconnaissance dans le contexte de la souffrance au travail et l'activité déontique (engagement et discussion collective) au travail.
(...) "Pourquoi consent-on à participer à la coopération quand on sait les risques que supposent l'engagement dans la discussion collective (activité déontique) et l'auto- limitation de la subjectivité ?
Pour une raison extrêmement précise : mobiliser son intelligence et sa subjectivité, s'engager dans le débat d'opinions, c'est bien-sûr, une contribution essentielle au service de la production. Si l'on offre ainsi cette contribution à l'entreprise, avec tous les risques qu'elle implique, c'est parce qu'en retour de cette contribution, on attend, ou l'on espère, une rétribution. Quelle rétribution?
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce qui mobilise l'intelligence n'est pas seulement la rétribution matérielle, le salaire, c'est une rétribution symbolique, ou encore " morale ". Et cette rétribution prend une forme extrêmement précise :c'est la reconnaissance.
Reconnaissance au double sens du mot : - Gratitude d'une part. - Reconnaissance de la réalité de ce qui a été apporté par le sujet qui travaille d'autre part, c'est-à-dire de la réalité de ce qui, dans le travail, n'est pas visible, mais est, finalement, ce dont aucune organisation ne peut se passer.
La reconnaissance n'est pas une simple gratification plus ou moins démagogique. Pour avoir son efficacité symbolique, la reconnaissance passe par des jugements." (...)
in Subjectivité, travail et action, mai 2001
Relecture de la théorie de la reconnaissance (Honneth) par C. DéjoursDimensions
psychologiquesde la théorie de la reconnaissance
La demande
Dimension de
l’implication de l’agent
Action de l’implication : la demande
Une attente sous-
tendue
Dimension
affective
Sujet souffran
t
La souffrance
Attente connotée
affectivement en tant
qu’insatisfaction et/ou
Souffrance
Sentiment d’inutilité
(dégâts des techniques de managements
et placardisation)
Identité déstabilisé
e
La vulnérabilité
Non comme conséquenc
e de l’injustice sociale
Dimension propre à la condition humaine
Pathologie de la
communication
Christophe DEJOURSId
en
tité
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l’e
nfa
nt ● Incomplète, peu
stable, encore malléable dans le positif (bien être et confiance en ses propres capacité) que le négatif
● Reconnaissance de et par Les parents (mère)
● Freud, Winnicott, Klein… (psychologie développementale)
Ide
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ad
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● Encore précaire soumise à fluctuation
● Reconnaissance de/par les pairs
● Essentiellement d’ordre affectif (place de la reconnaissance par l’amour
● (cf Pierre Mâle, adolescence, crise ou processus)
● 1ere sphère de la reconnaissance selon Déjours et Honneth: la relation amoureuse
Ide
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ulte
● Ossifiée mais encore modifiable, déstabilisable ou consolidable selon les événements liés au travail, à la vie personnelle
● Le travail● Sphère 2 et 3 selon
Honneth● Juridico-morale
(réciprocité droit et devoirs)
● Culturelle (indivus en action dans une collectivité et société)
La construction de l’identité à travers les âges
Processus de construction de l’identité sous l’angle de la reconnaissance« Je ne tiens pas mon identité que de moi-même »
Déjours entretien sur la reconnaissance (dailymotion)
La mécanique :
Apport d’une contribution = attente d’une rétribution
On travaille pour avoir de la reconnaissance. La reconnaissance implique une épreuve de jugement. Evaluation de la qualité de la contribution que le sujet
apporte par son travail.
Si évaluation positive : « promotion,
compliments sur une tâche réalisée »
→ augmentation de l’estime de soi →
évolution de la qualité de l’identité : prestige, crédibilité,
dignité, meilleur statut
Reconnaissance par le regard de l’autre.
Si évaluation négative :
1. Privation de l’accès au travail =
déni du droit d’apporter une
contribution à la société d’où
privation de la rétribution qui est la reconnaissance par
autrui.
Risques de pathologies cliniques,
morbidités, addictions, troubles
de l’identité…
2. Disqualification / Désaffiliation :
« vous êtes devenus inutile pour la société X »
Tout travail salarié a une valeur et est reconnu mais le
sentiment d’inutilité déstabilise le sujet
(dépression).
Quelles entrées pour Travailler en équipe?
● Estime de soi, confiance en soi, dignité
● VAE, VAP, Sécurisation des parcours professionnels
● Co-construction professionnelle (réciprocité/don-contre don)
● Certification, diplômes...
● Travail / salaire / Rétribution
● Ethique (contre "l'intuition pratique de l'évaluateur" ref Anne JORRO)
● Légitimité
● Du débutant à l'Expert....
Concepts voisins
● Individualité,
● Connaissance, Savoirs,
● Autrui, Groupe
● Travail, Co-construction professionnelle,
● Validation, Certification, Évaluation, Jugement
● Estime de soi, Respect, Identité
● Réciprocité
● Motivation
Quelques illustrations
On lui reconnaît la compétence de conduire un vaisseau spatial….
Ceci est-il un visage?
La reconnaissez-vous?
Mais la connaissiez-vous?
Reconnaissance et travail
Certains salariés estiment qu'ils préfèrent voir augmenter la reconnaissance de la leur travail à leur fiche de paie
Définir les besoins de reconnaissance
Selon ANACT, dans l'Industrie, ce repérage des besoins de reconnaissance des salariés est perçu comme une stratégie GRH
Le concept de reconnaissance dans la
formation…
Le statut de stagiaire
Les attentes de l'apprenant face au formateur/enseignant
La question de l'évaluation
Assymétrie des rapports
Reconnaissance et formation: l'apprenant stagiaire
La gratification est-elle une forme de reconnaissance?
Comment peut se formaliser la reconnaissance du travail du stagiaire?
La qualité de professionnel/apprenant mais professionnel quand même....
Etudiant et travailleur (exemple de l'apprentissage et contrat pro)