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Des mots, oui mais ... des images et des chiffres C ’est bien mieux… Non ?

Cyclone

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Des mots, oui mais ...des images et des chiffres

C ’est bien mieux… Non ?

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Un graphe pour « bien » comprendre 

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Il est 13 heures le samedi 5 décembre 1998 : 7,9 millions de français sont devant leur poste de télévision. Ils regardent Reportages sur TF1. Le sujet diffusé s’intitule « Sur la piste de l’ecstasy », il a été tourné par Philippe Buffon. Le 27 janvier 1999, on apprend par « Le canard enchaîné » et « Libération » que ce reportage contient une reconstitution non signalée. Une filature et une interpellation de trafiquants de drogue ont été mises en scène par des gendarmes de Villeneuve-d’Ascq (Nord) à la demande de Philippe Buffon.

Cette reconstitution n’était pas signalée à l’écran lors de la diffusion. Philippe Buffon a eu recours à ce procédé parce que le juge d’instruction Sylvie Caras lui avait refusé l’autorisation de filmer les faits. Il avait néanmoins assisté aux scènes qu’il a ensuite reconstituées.

Le 30 janvier 1999, TF1 présente ses excuses à la fin de Reportages.. Henri Chambon, rédacteur en chef de l’émission, déclare qu’il était impossible de détecter la supercherie et affirme qu’il n’a pas diffusé d’autres sujets de Philippe Buffon.

Quand les gendarmes jouent

aux dealers 

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Cyclone en Amérique Latine : mobilisation

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Rectification

Mitch apparaît le 21 octobre 1998, à environ 500 kilomètres au sud de la Jamaïque, dans la mer des Caraïbes. Cette tempête dévaste l’Amérique centrale.

Les médias français se font l’écho de la catastrophe du siècle.

Nicolas Poincaré, envoyé spécial de France Info au Honduras, reprend d’abord les chiffres annoncés par les autorités : 5000 victimes le 3 novembre, 7000 le lendemain.

Pourtant, sur le terrain, il voit peu de victimes, peu de blessés à l’hôpital. De retour à Paris, il se rend compte de l’impact de cet événement en France.

Il décide alors de retourner enquêter au Honduras pour donner une vision plus conforme aux observations de son premier voyage.

Après son second passage, les chiffres sont revus à la baisse. Le bilan officiel pour tout le pays passe de 10000 initialement annoncés, à 5657. La démarche du journaliste de France Info de revenir au Honduras se justifiait-elle, au risque de retirer au pays une partie de l’aide internationale ?

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Philippe Chaffanjon, rédacteur en chef à RTL : « Je conteste le calcul, pas la démarche »

Sur place, vous étiez-vous rendu compte d’un décalage entre les statistiques officielles et vos observations sur le terrain ?

Oui, ce qui nous avait marqué, c’était l’absence de victimes, notamment de corps. Nicolas Poincaré a très rapidement douté. Je lui ai dit que l’absence de cadavres ne prouvait rien, que beaucoup de victimes avaient pu être ensevelies et charriées par le fleuve.

Comment jugez vous sa décision d’être revenu sur place un mois après les faits ?

C’est là qu’il y a eu débat entre nous. Il a pris un endroit donné, vérifié qu’il y avait moins de morts que supposé et ensuite fait une extrapolation au reste du pays. Or nous n’avions pas les moyens de pouvoir être aussi affirmatif sur le nombre de victimes.

Je conteste le calcul qu’il a fait. Mais pas sa démarche, son boulot qui sont inattaquables. A l’époque, je trouvais qu’il n’y avait pas d’enjeux à revenir au Honduras. Le pays était dans une situation très critique, et il était inutile d’aller lui chercher des poux sur la tête, pour voir s’il y avait eu 1000 ou 10000 morts. Dans ce cas-là, mieux vaut se mobiliser pour la Bosnie ou le Rwanda. Ici, le seul enjeu, c’est de savoir si les Honduriens étaient des tricheurs qui détournaient l’aide internationale à leur profit.

Pensez-vous qu’il ait eu manipulation venant des autorités honduriennes ?

Non, je pense que les estimations se sont faites, comme habituellement dans ce genre de catastrophe, à la louche. Même si les chiffres ont été truqués pour que l’aide se reporte davantage sur le Honduras que sur les pays voisins, comme le Nicaragua, ce n’est pas un crime contre l’humanité. Je pense que c’est facile de chercher des noises au Honduras, mais ça ne remet pas en cause la catastrophe elle-même.

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Propaganda ?•L ’avis d ’une association pro-israélienne

•1e étape : •Associated Press prend et diffuse une image sur le terrain

2e étape : a) les rédactions s'en emparent et écrivent et la présentent selon leur idéologie, leurs préjugés anti-israéliens, avec un axe de vision "éventuel, possible et plausible dans le contexte actuel dans les yeux des lecteurs. C'est la phase de journalistes qui donnent au public des fausses preuves. Rachi le disait déjà : la médisance est toujours basée sur une petite part de vérité sans laquelle on ne pourrait pas faire passer le mensonge.

b) les rédactions ajoutent le poids de leur crédibilité morale, technique, et le fait qu'ils n'oseraient pas diffuser de fausses nouvelles.

c) le lecteur alors a vu, entendu avec l'autorité morale reçue. En raison de ses propres valeurs morales, se fiant à ces soi-disant professeurs de morale, à juste titre et sincèrement il

réagit contre Israël.

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Re-cadrage !!

Libération fait sa couverture avec une photographie dont la légende est erronée. Le 6 octobre, Libération fait paraître un rectificatif titré : "Recadrage sur une photo". Cette image, légendée selon les informations d'Associated Press montre non pas un jeune palestinien, mais un étudiant américain; la scène ne s'est pas passée sur l'esplanade des Mosquées mais dans Jérusalem et le soldat demandait à la

foule de s'éloigner.

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Le cas Rami Jamal Al-Dourra

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Le cas Rami Jamal Al-Dourra ...On voit le père, Jamal, supplier des tireurs, apparemment des militaires israéliens (faux, il n'y a

aucune preuve tangible), de ne pas tirer. Il tente de se protéger derrière un abri précaire constitué d'un bloc de pierres au pied d'un muret. Puis éclate une rafale: l'enfant s'affaisse lentement sur son père, qui est lui grièvement blessé.

Le film ne montre pas qui a tiré, mais les tirs semblent provenir de la position israélienne (faux, il n'y a aucune preuve tangible). L'armée israélienne a publié dans la nuit de samedi à dimanche un communiqué dans lequel elle déplore la mort de l'enfant, mais "dénonce l'utilisation cynique des femmes et des enfants conduits sur des terrains de confrontations".

"Nous avons ouvert une enquête pour faire la lumière sur ce qui s'est passé. Nous ne sommes pas certains que l'enfant ait été tué par des militaires israéliens et il se peut qu'il ait été tué par erreur par des tirs palestiniens. Ce qui est certain, c'est que le père et le fils étaient dans une ligne de tir", a déclaré à l'AFP un porte-parole militaire israélien, le commandant Yarden Vatikaï. Il a catégoriquement exclu que l'enfant ait pu être tué intentionnellement, en dépit des supplications du père à cesser le feu.

La presse palestinienne a, pour sa part, accusé Israël dimanche d'avoir commis un "crime de sang froid", se félicitant que les images aient été montrées dans le monde entier, y compris en Israël.

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Comment les téléspectateurs ont-ils réagi aux images, et notamment celle du jeune garçon de 12

ans, mort devant les caméras ?

Pour la première émission, nous avons reçu beaucoup de courriers très franco-français : "L'image du petit Mohammed est très, très dure, ce n'est pas normal que vous montriez une telle violence au 20 heures, c'est l'heure où on dîne en famille, vous ne nous avez pas assez prévenus, les enfants étaient là…

J'ai bâti l'émission en expliquant que nous n'avions peut-être pas assez prévenu mais en rappelant que le journal de 20 heures, c'est de l'information. Un psychiatre, spécialiste des enfants, était présent sur le plateau et soulignait que journal télévisé et repas du soir n'étaient pas compatibles. L'actualité est forcément dure et pénible, elle ne se regarde pas de manière banale.

Lors de la deuxième émission, les lettres contenaient des critiques sur le thème :"vous êtes pro palestiniens, c'est scandaleux." Désormais, une partie du courrier dit : "vous ne parlez plus de ce qu'il se passe là-bas". Manifestement ce sont des gens très impliqués dans le conflit. Mais n'oublions pas que la majorité des français ne le sont pas.

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C'est une constante

C'est une des grandes constantes des conflits au Proche-Orient que de raviver des passions en France, notamment chez les auditeurs et téléspectateurs. Pour une raison bien simple : il s'agit d'une guerre dont les termes sont religieux.

Dès lors, il n'y a rien à faire. Vous pouvez véhiculer l'information de la façon la plus objective possible, en donnant plusieurs points de vue sur l'évènement, l'auditeur concerné ne retiendra que la partie qu'il trouvera agressive contre lui.

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Analyse psy

Si la photo de Mohamed mort et de son père est devenue l'image emblématique des affrontements de l'automne 2000, ce n'est pas à cause du cadavre de l'enfant. Selon Serge Tisseron, psychanalyste, la force de l'image provient paradoxalement des yeux ouverts du survivant.

Pourquoi cette image nous "parle" tant ? Qu'est ce qu'elle nous dit ? Lorsque l'on voit cette photo sans autre information, on a l'impression que cet

homme s'est interposé entre les balles et son enfant pour lui sauver la vie. Avec en plus cette fragile poubelle qui donne une idée de la précipitation et du désarroi. Un père et son fils pris dans une situation qui les dépassent. C'est seulement quand on connaît l'histoire, qu'on a vu la bande filmée que l'on découvre que l'enfant est mort et que le père n'est que blessé. Ici, le spectateur est immédiatement pris dans des repères identificatoires. L'homme qu'il voit, il pense que ce pourrait être lui-même, et l'enfant son fils. (…)

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Analyse psy (2)

(…) Cette image a d'autant plus de quoi émouvoir que l'homme a les yeux ouverts. On sait combien dans notre culture, le geste de fermer les yeux est un geste qui permet d'accompagner la mort. Je crois que cet homme qui paraît mort a d'autant plus bouleversé les spectateurs qu'il semble qu'on lui a refusé sa sépulture. Cette image a mobilisé chez le spectateur des choses qui lui ont échappé… et qui pourtant en font sa force. On pourrait dire face à cette image "mais il n'y a donc personne pour aller lui fermer les yeux ?" et cela rend cette mort absolument insupportable.