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Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
III.1 - Introduction :
Afin de mettre en évidence la méthode de stabilité aux petites variations, nous avons proposé
dans le chapitre III une courte étude d’un modèle mathématique donné par les équations
différentielles linéaires suivantes.
III.2 - Exemple de calcul :
On considère le système de trois différentielles linéaires d’ordre 1 :
{d ∆ x1
dt=0 ∆x1+1∆ x2+0∆ x3
d ∆ x2
dt=0 ∆x1+0∆ x2+1∆ x3
d ∆x3
dt=−6 ∆x1−11∆ x2−6∆ x3
(74)
[∆ x ]=[ Α ] .[∆ x ]
Avec : [Α ]=[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6] (75)
On cherche la solution Δ x (t ) de ce système.
Il faut d’abord déterminer le polynôme caractéristique de la matrice A :
ΡΑ ( λ )=det (Α−λ . Ι )
(Α−λ . Ι )=[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6 ]−[ λ 0 00 λ 00 0 λ]=[−λ 1 0
0 − λ 1−6 −11 −6−λ]
ΡΑ ( λ )=d et [−λ 1 00 −λ 1
−6 −11 −6− λ]ΡΑ ( λ )=(−λ ) [ (− λ ) (−6− λ )−(−11 )∗1 ]+(−1 )∗1 [0∗(−6−λ )−(−6 )∗1 ]
ΡΑ ( λ )=(−λ ) [6 λ+λ2+11 ]−1 [0+6 ]
ΡΑ ( λ )=−6 λ2−λ3−11 λ−6
48
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
ΡΑ ( λ )=λ3+6 λ2+11 λ+6
Ceci est le polynôme caractéristique de A. Il permet de déterminer les valeurs propres de A.
En effet, on a l’équivalence selon laquelle : lambda appartient au spectre de A, ensemble des
valeurs propres de A, si et seulement si le polynôme caractéristique de A est nul.
λ∈ sp ( Α )⟺ ΡΑ ( λ )=0
λ∈ sp ( Α )⟺ λ3+6 λ2+11 λ+6=0
λ∈ sp ( Α )⟺ ( λ+1 ) ( λ+2 ) ( λ+3 )=0
On en déduit les trois valeurs propres (racines) de la matrice A :
sp(Α)={λ1=−1; λ2=−2 ; λ3=−3 }
On obtient alors la matrice diagonale des valeurs propres qui a la forme suivante :
[ Λ ]=[ λ1 0 00 λ2 00 0 λ3
]=[−1 0 00 −2 00 0 −3] (76)
Les matrices des vecteurs propres :
Calcul des vecteurs propres de droite [U1], [U2], [U3] :
Calcul de [U1] :
Les composantes du vecteur propre de droite associé à la valeur propre λ1 sont obtenues à
partir de la relation :
[Α ] . [U 1 ]=λ1 . [U 1 ]
[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6] .[u11
u21
u31]=λ1 . [u11
u21
u31]
Or λ1=−1
49
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
⟹[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6] . [u11
u21
u31]=−1.[u11
u21
u31]
Il résulte les relations :
u11=u11
u21=−u11
u31=−u21=− (−u11)=u11
On choisit comme base 1 la composante ayant la plus grande valeur absolue. Ici, on peut
indifféremment choisir l’une des trois, car leurs valeurs absolues sont égales à 1. On obtient
alors le vecteur propre de droite [U1] :
[U 1 ]=[u11
u21
u31]=[ 1
−11 ]
On calcule de façon similaire les composantes des deux autres vecteurs propres de droite :
Calcul de [U2] :
[Α ] . [U 2 ]=λ2 . [U 2 ]
Or λ2=−2
⟹[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6] . [u12
u22
u32]=−2.[u12
u22
u32]
Il résulte les relations :
u12=u12
u22=−2u12
u32=−2u22=−2∗(−2u12 )=4u12
On choisit comme base 1 la composante ayant la plus grande valeur absolue. Ici, on choisit
donc u32 comme base 1 (4 > 2 > 1). On obtient alors le vecteur propre de droite [U2] :
50
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
[U2 ]=[u12
u22
u32]=[ 1/4
−1 /21 ]
Calcul de [U3] :
[Α ] . [U 3 ]=λ3 . [U 3 ]
Or λ3=−3
⟹[ 0 1 00 0 1
−6 −11 −6] . [u13
u23
u33]=−3.[u13
u23
u33]
Il résulte les relations :
u13=u13
u23=−3u13
u33=−3u23=−3∗(−3u13)=9u13
On choisit comme base 1 la composante ayant la plus grande valeur absolue. Ici, on choisit
donc u33 comme base 1 (9 > 3 > 1). On obtient alors le vecteur propre de droite [U3] :
[U3 ]=[u13
u23
u33]=[ 1 /9
−1/31 ]
Donc, la matrice des vecteurs propres de droite est :
[U ]=[u11 u12 u13
u21 u22 u23
u31 u32 u33]=[ 1 1/4 1/9
−1 −1/2 −1/31 1 1 ] (77)
Calcul des vecteurs propres de gauche [V1], [V2], [V3] :
Calcul de [V1] :
Les composantes du vecteur propre de gauche associé à la valeur propre λ1 sont obtenues à
partir de la relation :
51
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
[Α ]t [V 1 ]= λ1 [V 1 ]
[0 0 −61 0 −110 1 −6 ] .[v11
v21
v31]=λ1 .[ v11
v21
v31]
Or λ1=−1
⟹[0 0 −61 0 −110 1 −6 ] .[ v11
v21
v31]=−1.[v11
v21
v31]
Il résulte les relations :
v11=6 v31
v21=5 v31
v31=1 v31
Les composantes du vecteur propre de gauche sont choisies de telle manière que :
[V ]t [U ]=[ Ι ]
Avec : [ Ι ] matrice identité d’ordre 3
[v11 v21 v31
v12 v22 v32
v13 v23 v33][u11 u12 u13
u21 u22 u23
u31 u32 u33]=[1 0 0
0 1 00 0 1] (78)
Donc pour les composantes de [V1] :
v11u11+v21u21+v31u31=1 (79)
v11∗1+v21∗(−1 )+v31∗1=1
⟹v11−v21+v31=1
On obtient alors :
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Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
[V 1 ]=[v11
v21
v31]=[ 3
5 /21/2]
On calcule de façon similaire les composantes des deux autres vecteurs propres de gauche :
Calcul de [V2] :
[Α ]t [V 2 ]= λ2 [V 2 ]
Or λ2=−2
⟹[0 0 −61 0 −110 1 −6 ] .[v12
v22
v32]=−2. [v12
v22
v32]
Il résulte les relations :
v12=3 v32
v22=4 v32
v32=1 v32
⟹ v32=13v12et v22=
43v12
[V ]t [U ]=[ Ι ]
v12u12+v22u22+v32 u32=1 (80)
v12∗1/4+v22∗(−1/2 )+v32∗1=1
⟹1/4 v12−1/2v22+v32=1
On obtient alors :
[V 2 ]=[v12
v22
v32]=[−12
−16−4 ]
Calcul de [V3] :
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Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
[Α ]t [V 3 ]= λ3 [V 3 ]
Or λ3=−3
⟹[0 0 −61 0 −110 1 −6 ] .[v13
v23
v33]=−3.[v13
v23
v33]
Il résulte les relations :
v13=2v33
v23=3v33
v33=1v33
⟹v33=12v13et v23=
32v13
[V ]t [U ]=[ Ι ]
v13u13+v23u23+v33u33=1 (81)
v13∗1/9+v23∗(−1/3 )+v33∗1=1
⟹1/9v13−1/3 v23+v33=1
On obtient alors :
[V 3 ]=[v13
v23
v33]=[ 9
27/29/2 ]
Donc, la matrice des vecteurs propres de gauche est :
[V ]=[v11 v12 v13
v21 v22 v23
v31 v32 v33]=[ 3 −12 9
5 /2 −16 27/21 /2 −4 9/2 ] (82)
Les valeurs des composantes de ces vecteurs vérifient les relations :
[V ]t [U ]=[ Ι ] et [V ]t [Α ] [U ]= [Λ ]
On détermine la solution libre du système d’équations différentielles.
54
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
On effectue la substitution :
[U ] [Δ z ]=[Δ x ]
Et il résulte le système des équations découplées :
Δ z1= λ1. Δ z1
Δ z2= λ2 . Δ z2
Δ z3= λ3 . Δ z3
qui ont les solutions :
Δ z1 ( t )=Δ z1 (0 ) . e λ1 t
Δ z2 ( t )=Δ z2 ( 0 ) . e λ2 t
Δ z3 ( t )=Δ z3 (0 ) . eλ3 t
De la relation :
[U ]−1 [Δ x ]=[V ]t [Δ x ]=[Δ z ]
on obtient les conditions initiales [Δ z (0)] en fonction des conditions initiales de [Δ x (0)]:
[v11 v21 v31
v12 v22 v32
v13 v23 v33] .[Δ x1(0)Δ x2(0)Δ x3(0)]=[Δ z1(0)
Δ z2(0)Δ z3(0)]
Dans un premier cas, on considère les conditions initiales de Δ x i(0):
Δ x1 (0 )=1
Δ x2 (0 )=0
Δ x3 (0 )=0
[V ]t [Δ x ]=[Δ z]
[v11 v21 v31
v12 v22 v32
v13 v23 v33] .[100]=[Δ z1(0)
Δ z2(0)Δ z3(0)]
On obtient :
Δ z1 (0 )=v11=3
Δ z2 (0 )=v12=−12
55
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
Δ z3 (0 )=v13=9
On détermine la solution du système d’équations différentielles pour la variable d’état Δ x1(t)
[U ] [Δ z ]=[Δ x ]
[u11 u12 u13
u21 u22 u23
u31 u32 u33] .[Δ z1(t)Δ z2(t)Δ z3(t)]=[ Δ x1 ( t )
Δ x2 ( t )Δ x3 ( t )] (83)
Δ x1 ( t )=u11 . Δ z1 (t )+u12 . Δ z2 ( t )+u13 . Δ z3 (t ) (84)
Δ x1 ( t )=u11 . v11 . eλ1 t+u12 . v12 .e
λ2 t+u13 . v13 . eλ3 t
∆ x1 (t )=1∗3e−t+1 /4∗(−12 ) e−2t+1/9∗9e−3 t
La solution est :
∆ x1 (t )=3e−t−3e−2 t+e−3 t
Les grandeurs sont les coefficients de participation :
[ p1 ]=[ p11
p12
p13]=[u11 . v11
u12 . v12
u13 . v13]=[ 3
−31 ]
Ils donnent la contribution des modes e λ1 t , eλ2t , eλ3 t pour la formation de la grandeur d’état
Δ x1(t), dans des conditions initiales données (Δ x1 (0 )=1 ; Δ x2 (0 )=0 ; Δ x3 (0 )=0).
Dans le deuxième cas, on considère les conditions initiales de Δ x i(0):
Δ x1 (0 )=0
Δ x2 (0 )=1
Δ x3 (0 )=0
[V ]t [Δ x ]=[Δ z]
[v11 v21 v31
v12 v22 v32
v13 v23 v33] .[010]=[Δ z1(0)
Δ z2(0)Δ z3(0)]
56
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
On obtient :
Δ z1 (0 )=v21=5/2
Δ z2 (0 )=v22=−16
Δ z3 (0 )=v23=27 /2
On détermine la solution du système d’équations différentielles pour la variable d’état Δ x2(t)
[U ] [Δ z ]=[Δ x ]
Δ x2 ( t )=u21 . Δ z1 ( t )+u22 . Δ z2 ( t )+u23 . Δ z3 (t ) (85)
Δ x2 ( t )=u21 . v21 . eλ1 t+u22 . v22 . e
λ2 t+u23 . v23 . eλ3 t
Δ x2 ( t )=(−1 )∗5 /2e−t+ (−1/2 )∗(−16 )e−2 t+ (−1/3 )∗27 /2e−3 t
La solution est :
Δ x2 ( t )=−5/2e−t+8e−2 t−9/2e−3 t
Les grandeurs sont les coefficients de participation :
[ p2 ]=[ p21
p22
p23]=[u21 . v21
u22 . v22
u23 . v23]=[−5/2
8−9/2]
Dans le troisième cas, on considère les conditions initiales de Δ x i(0):
Δ x1 (0 )=0
Δ x2 (0 )=0
Δ x3 (0 )=1
[V ]t [Δ x ]=[Δ z]
[v11 v21 v31
v12 v22 v32
v13 v23 v33] .[001]=[Δ z1(0)
Δ z2(0)Δ z3(0)]
On obtient :
Δ z1 (0 )=v31=1/2
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Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
Δ z2 (0 )=v32=−4
Δ z3 (0 )=v33=9 /2
On détermine la solution du système d’équations différentielles pour la variable d’état Δ x3(t )
[U ] [Δ z ]=[Δ x ]
Δ x3 ( t )=u31 . Δ z1 ( t )+u32 . Δ z2 ( t )+u33 . Δ z3 (t ) (86)
Δ x3 ( t )=u31 . v31 . eλ1 t+u32 . v32 . e
λ 2 t+u33 . v33 . eλ3 t
Δ x3 (t )=1∗1/2e−t+1∗(−4 ) e−2t+1∗9/2e−3 t
La solution est :
Δ x3 ( t )=1/2e−t−4e−2 t+9 /2e−3 t
Les grandeurs sont les coefficients de participation :
[ p3 ]=[ p31
p32
p33]=[u31 . v31
u32 . v32
u33 . v33]=[1/2
−49/2]
La matrice des coefficients de participation, dans les trois cas des conditions initiales, a la
forme suivante :
[ p ]=[ p11 p12 p13
p21 p22 p23
p31 p32 p33]=[ 3 −3 1
−5 /2 8 −9/21/2 −4 9/2 ] PB
Le coefficient pij représente le degré de participation du mode j pour la formation de la
grandeur d’état i, quand on considère une condition initiale Δ x i(t ).
Pour pouvoir vérifier les résultats ci-dessus, on calcule la solution indépendante x1(t) du
système d’équations différentielles par l’application de la transformation de Laplace dans des
conditions initiales non-nulles (x1 (0 )=1 ; x2 (0 )=0 ;x3 (0 )=0).
58
Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
On obtient :
s . x1 (s )−x1 (0 )=x2 (s )
s . x2 (s )=x3 (s )
s . x3 (s )=−6x1 (s )−11 x2 (s )−6 x3 ( s )
Par des calculs algébriques, on élimine les variables x2(s ) et x3(s ). On obtient :
x1=s2+6 s+11
s3+6 s2+11s+6x1 (0 )= s2+6 s+11
(s−λ1)(s−λ2)(s−λ3)x1 (0 )
Avec :
λ1=−1
λ2=−2
λ3=−3
On applique la méthode de décomposition et on obtient :
x1 ( s )=[ As−λ1
+ Bs−λ2
+ Cs−λ3
] x1 (0 )
Par identification :
A=3
B=−3
C=1
L’original x1 ( t ) de la transformation de Laplace x1 ( s ) est de la forme suivante :
x1 (t )=[ Ae λ1 t+Beλ 2 t+Ce λ3 t ] x1 (0 )
Soit :
x1 ( t )=3e−t−3e−2 t+e−3 t
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Chapitre III : Application de la théorie à un exemple mathématique
III.3 - Conclusion :
Dans ce chapitre, nous avons appliqué la théorie des petits signaux à un exemple mathématique. Dans notre travail, le système de puissance est soumis à des petites perturbations : cela permet de linéariser le système.
Le calcul des valeurs propres nous permet d’étudier les propriétés dynamiques, car elles définissent le mouvement du système. Aussi, il nous permet de calculer l’amortissement.
Les solutions des équations décrivent l’évolution exponentielle au cours du temps de la perturbation.
Les valeurs propres sont réelles négatives. Le mode associé à cet exemple est donc non oscillatoire, avec une forme d’exponentielle décroissante.
Le facteur de participation découvre quelle variable d’état est responsable du mode indésirable.
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