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Ingénierie de la sécurité incendie

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SOMMAIRE

Chapitre 1 : Les risques 3

Chapitre 2 : Le feu 25

Chapitre 3 : La prévention des risques incendie 32

Chapitre 4 : La détection du feu 36

Chapitre 5 : L’extinction du feu 47

Chapitre 6 : Alarme incendie 65

Chapitre 7 : L’éclairage de sécurité 67

Chapitre 8 : Signalisation de sécurité 76

Chapitre 9 : Luminaires sur source centralisée 78

Chapitre 10 : Le système de sécurité incendie 80

Chapitre 11 : Les établissements recevant du public (ERP) 83

Chapitre 12 : Les bâtiments d’habitation et les immeubles de grande hauteur 85

Bibliographie et webographie indicatives 101

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Chapitre 1 : LES RISQUES

o Patrimoine de l'entreprise

Le patrimoine de l'entreprise, est un ensemble composé : - des hommes- des biens matériels : bâtiments, machines, stocks, etc…- du savoir, des connaissances technologiques- de la clientèle, du "fond de commerce"- du capital d'image, de notoriété, de réputation de l'entreprise.

L'entreprise existe, fondamentalement, pour produire et vendre. A ces fins, elle utilise desterrains et des bâtiments, des machines, des équipements ou des outillages ; elle disposed'hommes et les moyens financiers organisés ; son savoir-faire est lié aux produits et auxservices dont elle est à l'origine et aux clients qui les lui achètent. Cependant, son fonctionnement peut être sans cesse perturbé dans la mesure où, différentesmanières, elle subit des pression extérieures : l'influence de la concurrence, de l'évolutiontechnologique et de la conjoncture économique est indéniable ; de plus, elle est soumise auxfluctuations sociales et politiques ; enfin, son équilibre dépend des organismes de crédit et desconditions qu'ils imposent. Condamnée à se développer, elle doit donc, pour vivre, faire face, c'est-à-dire s'adapter, seplier aux impératifs externes, si elle veut se maintenir à un niveau de compétitivité et assurerle renouvellement de ses marchés. Or, pour mener à bien cette tâche, il lui faut être saine etsûre d'elle-même ; elle doit dès lors dissiper d'autres inquiétudes……

Les motifs de crainte que nous venons d'évoquer sont nombreux et leur origine variée. Ils sont généralement nommés "risques".

o Les risques spéculatifs

Il s'agit des risques que nous éliminerons dans le cadre de l'étude de vulnérabilité del'entreprise.

Il s'agit en effet de risques qui peuvent être pris (et acceptés) dont la non réalisationentraînerait un profit pour l'entreprise. Le risque spéculatif est accepté en contrepartie d'une possibilité de gains.

Le risque spéculatif est le résultat d'un choix, d'une décision stratégique, il peut êtreassorti d'un budget lancement d'un produit, d'une campagne de publicité, achat d'une nouvellemachine, création d'une nouvelle activité, etc…

Le risque spéculatif survient rarement brutalement, sans signes précurseurs. Il peutdonc, à partir de ces signes, être contrôlable.

Le risque spéculatif est généralement considéré comme celui qui intéresses ladirection de l'entreprise. C'est le risque "que l'on prend", signe de dynamisme, d'ambition, debonne santé d'une entreprise qui se développe. Cette notion de risque spéculatif a souvent uneconnotation valorisante. A l'inverse, ne pas "prendre de risques" à une connotation négative.

Dans les risques spéculatifs , nous ajouterons les risques liés aux phénomènessuivants :- fluctuation des monnaies- achats, fusion d'entreprises- modification des marchés- d'évolution des techniques, découverte ou mise au point par un concurrent d'un procédé

ou d'un produit plus performant, etc…

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Nous éviterons de trop citer les risques liés au non-respect d'une loi, d'un code ou detoute forme de réglementation. Mais les conséquences d'une fraude fiscale, d'une infraction àune réglementation ou au code de la route sont à considérer comme des risques spéculatifs.

o Les risques aléatoires

Les risques "aléatoires" sont aussi appelés "risques purs". Il s'agit d'un risque qui ne fait pas l'objet d'une contrepartie, de possibilité de gain. Sa

réalisation ne peut qu'entraîner des pertes, sa non réalisation ne peut entraîner aucun profit. La réalisation d'un risque aléatoire est soudaine : incendie, explosion, vol par

effraction. L'événement, bien qu'aléatoire, est cependant possible dans sa réalisation, en

référence à la connaissance antérieure dans le domaine. Cela implique que l'on raisonne surdes évènements possibles. - soit du fait d'une réalisation antérieure- soit du fait de la prévision estimée d'un événement possible. C'est l'exemple des

évènements redoutés dans les installations mettant en œuvre des technologies nouvelles(nucléaire, espace…).

La réalisation d'un risque aléatoire est indépendante de la volonté de l'entreprise :l'incendie provoqué volontairement par l'exploitant d'une entreprise n'entre pas dans lesrisques aléatoires.

On constate que dans l'ensemble les risques aléatoires (ou risques purs)correspondent aux "risques assurables".

On considère souvent que les risques spéculatifs intéressent la direction d'uneentreprise et que les risques aléatoires sont le résultat du pur hasard, de la malchance, deconcours de circonstances totalement extérieurs à l'entreprise.

L'évolution de notre système économique tend de plus en plus à prouver le contraire. La volonté de regrouper des activités, par souci de rentabilité, conduit à effectuer de

fortes concentrations de valeurs. Les conséquences d'un sinistre en seraient très aggravées. L'évolution du métier de constructeur automobile fait qu'une voiture est composée

d'éléments provenant d'un grand nombre de fournisseurs, fournisseurs s'adressant eux-mêmesà des sous-traitants qui eux-mêmes…etc… La prise d'un risque spéculatif augmente lesrisques aléatoires.

Il en est de même lors de la mise en place de "flux tendus" ou de méthode du "juste àtemps" qui aggrave considérablement les effets probables de la réalisation d'un risquealéatoire.

La distinction entre risque spéculatif et risque aléatoire doit donc être effectuée avecprécaution. Dans le tableau ci-après nous avons recensé les risques les plus usuels.

Exemples de risques encourus par l'entreprise

Risques financiers

Restriction de crédit – perte financière – hausse des impositions – pression des débiteurs - etc

Risques liés à la production

Défaillance d'un fournisseur – rationnement des matières premières – reatrd de production –hausse des coûts de productions - etc

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Risques liés aux produits

Défauts de qualité – mauvaise utilisation des produits – contre façon – etc

Risques physiques ou techniques

Incendie, explosion – dégâts des eaux – accident, bris de machine – coupe de courant –cataclysme naturel : tempête, inondation, glissement de terrain, tremblement de terre – etc

Risques liés à la vente

Défaillance de clients – perte de marchés – concurrence – espionnage indsutriel – boycottagedes produits – impayés – etc

Risques liés à l'homme

Maladies, épidémies, accidents du travail – absentéisme – rotation du personnel – défaillancede dirigeants, mauvaise gestion – mésentente – disparition du chef d'entreprise – absence desuccession

Autres risques

Émanant des pouvoirs politiques ou des administrations :- réglementation des prix- restriction ou libération des échanges- évènements politiques perturbant les communications, les approvisionnements ou les

ventes- etc

Émanant de l'environnement :- pollution par des entreprises voisines- groupement de pression locaux- écologistes- etc

Pour citer un autre exemple, l'innovation de certaines techniques engendre desrisques inconnus jusqu'alors : c'est ce qui apparaît notamment dans le secteur del'informatique. Mais d'une manière générale, la survenance de ces évènements peut affecterl'entreprise à différents niveaux : dans ses bien matériels ou incorporels, dans sonfonctionnement et ses résultats, puis dans son développement et enfin dans son personnel. Ilest d'usage de distinguer les risques propres à l'activité de l'entreprise et les risquesaccidentels.

o Les menaces de l'entreprise

En ne considérant maintenant que les risques aléatoires, on distingue habituellementles risques ayant leurs origines à l'intérieur de l'entreprise, ceux ayant leurs origines àl'extérieur ou dans l'environnement de l'entreprise.

L'identification des risques passe souvent par une analyse préalable de menacesprovenant de l'extérieur de l'entreprise :

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- catastrophes naturelles : tempêtes, inondations, tremblements de terre …- vandalisme- vol par effraction- sabotage- incendies provenant du voisinage- rupture d'approvisionnement, défaut de fournisseurs, de sous-traitants- incendie provenant du voisinage- incendie détruisant un fournisseur- disparition d'un client important, etc

Provenant de l'intérieur de l'entreprise, on trouvera :- l'incendie, l'explosion- les bris de machines- les accidents électriques- les ruptures d'alimentation en énergie, en télécommunications- les risques sociaux- l'atteinte à l'environnement- les accidents du travail- les accidents de la route- les détournements de fonds, les fraudes, les indélicatesses de toutes sortes- les erreurs de conception, les défauts de fabrication (notion de responsabilité civile

produits), etc

Certains risques peuvent avoir des origines "mixtes" :- l'incendie peut être provoqué par les travaux par points chauds exécutés par une

entreprise extérieure. - le vandalisme, le vol, l'espionnage industriel peut provenir de l'extérieur comme de

l'intérieur de l'entreprise- le risque social peut-être "téléguidé" de l'extérieur- la "démarque inconnue" des sociétés de distribution peut aussi avoir des origines

"mixtes".

La distinction entre les origines inférieures ou extérieures à l'entreprise nous paraîtaujourd'hui insuffisante et nous préférons analyser les menaces susceptibles de provenir del'ensemble de l'entreprise et de son environnement, et cela de manière globale.

Les menaces seront alors analysées de préférence sous forme de nature de danger :- incendie- malveillance- atteinte à l'environnement- accident du travail- risque social- rupture des flux : approvisionnements, communications, énergie- erreurs entraînant des défauts dans la production, entraînant eux-mêmes - une atteinte à l'image et à la clientèle.

Dans l'analyse de la vulnérabilité de l'entreprise, il importe de passer en revue tousles risques aléatoires liés à tous les types de menaces. Cela implique une analyse approfondie de tous les fonctionnements de l'entreprise, de sesstructures, de ses flux internes et externes, de son environnement, etc.

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Cette analyse ne peut naturellement pas s'effectuer sans une participation importantedes principaux acteurs de l'entreprise.

Les risques propres à l'activité de l'entreprise

Ils sont dits non aléatoires. A ce propos, il convient, semble-t-il, de remarquer que ladéfinition pêche par son ambiguïté : le danger n'est-il pas, avant tout, incertain ? Quoi qu'il ensoit, on appelle ainsi les menaces qui sont inhérentes aux activités de l'entreprise. Lorsquecelle-ci lance un nouveau produit, crée un prototype, elle s'expose par la à des problèmes demises au point et, ultérieurement, aux contre-attaques de la concurrence. Toutefois, puisqu'elle est à l'origine de ses choix, elle doit être capable d'en mesurer et d'en contrôler leseffets.

Les risques accidentels

Ils sont de deux types :- les premiers présent directement sur l'entreprise et affectent son patrimoine : l'incendie

par exemple. Dans ce cas, la couverture totale ou partielle du risque peut être trouvée soità l'intérieur soit à l'extérieur de l'entreprise ;

- les seconds sont ceux que l'entreprise fait courir à des tiers : voisinage, fournisseurs, clients, etc. C'est le cas de la pollution accidentelle d'une rivière par des rejets ou bien dela mise en difficulté d'un client en raison d'un retard de livraison. Là, le transfert total surl'extérieur est pratiquement impossible.

L'entreprise doit subir les conséquences de l'événement, lesquelles peuvent, àl'extrême limite se révéler catastrophique.

Deux exemples réels :

" La société A… fabrique un produit alimentaire de consommation courante. Dirigée par leshéritiers du créateur, techniciens compétents et dynamiques, elle construit en 1975 une usineneuve, équipée du matériel le plus performant. Pour cela, elle s'est endettée dans desproportions qui paraissent raisonnables et qui permettent un remboursement en six ans, grâceà la réduction des prix de revient. Or, dès l'année suivante, une concurrence étrangère trèsactive provenant de la Communauté Européenne se manifeste, et on constate, dans le mêmetemps, un ralentissement de la consommation du produit sur le marché national. D'autre part, les clients, un petit nombre de centrales d'achats, profitent de cette concurrence pour exigerdes prix encore plus tirés et allonger leurs délais de paiement. L'entreprise ne peut plusmaintenir son rythme de production et doit faire face à des charges financières accrues. Sonexploitation devient déficitaire et sa trésorerie ne lui permet plus de tenir ses engagements. Condamnée à l'asphyxie et pour éviter un désastre total, elle se fait absorber par un groupeétranger, perdant ainsi son caractère familial et son indépendance sans que, pour autant, sonpersonnel retrouve les niveaux d'emploi antérieurs. Les dirigeants de l'entreprise n'avaient pasapprécié suffisamment les menaces d'une concurrence extérieure dynamique, d'un marché enstagnation et d'une clientèle en nombre trop restreint."

"Dans un autre ordre d'idées, la société B…… petite entreprise de 80 personnes, fabrique desvêtements de haut de gamme, vendus par l'intermédiaire de petits magasins spécialisés. Achaque saison, la mise en place de la collection accompagne de séries moyennes, produites enquelques dizaines d'unités. En cours de campagne, le réassortiment doit se faire dans des

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délais très courts et exige souvent des lancements de fabrication à l'unité. Pour régler lesproblèmes techniques d'approvisionnement, de lancement et de délais de fabrication, lasociété s'informatise et réussit à libérer tout renouvellement d'ordre en moins de deuxsemaines. Elle réussit ainsi à écarter le risque d'insatisfaction de la clientèle. Cetteorganisation technique, doublée d'un effort de créativité dans le domaine de la mode, luiassure un développement important de son chiffre d'affaires. Cependant, l'informatisation créeun nouveau risque : l'ordinateur devient un centre vital de l'entreprise car, en cas de panne oud'erreur dans un programme, il n'est plus possible de faire à la main le travail de l'ordinateur. Au bout d'une semaine, la production s'arrêterait faute d'approvisionnements et de préparationdu travail. De plus, dans une petite entreprise, une seule opératrice connaît la marche del'ordinateur : son absence, pour maladie ou accident, peut bloquer le fonctionnement de toutela production.

Ces exemples montrent la variété des risques encourus que seul un examen attentifpeut situer à leur juste valeur.

o La matérialisation des risques et des conséquences

La matérialisation des risques peut se traduire par des effets qui s'évaluent en pertesou en temps d'arrêt, leurs conséquences, souvent complémentaires, pouvant conduire à lacessation d'activité.

Les pertes matérielles directes

Affectent les machines, les stocks de marchandises

Les pertes matérielles indirectes

Elles sont de trois types : la perte d'exploitation, les frais supplémentaires engagéspour faire face aux conséquences de l'événement, les amendes et pénalités subies parl'entreprise et ses dirigeants.

La perte d'exploitation est la plus connue de pertes indirectes. Elle affecte l'entreprisedont l'outil de production est détruit ou neutralisé, et qui ne parvient plus à couvrir ses fraisfixes.

Les frais supplémentaires peuvent être de diverses natures : agios bancaires faisantsuite à l'emprunt destiné à faire face à un sinistre, achats de marchandises à un prix plus élevépour palier une défaillance de production, versement d'indemnités de licenciement dues à uneréduction d'activité. Certains évènements peuvent engager la responsabilité de l'entreprise ou de ses dirigeant etdonner lieu au paiement d'amendes ou de pénalités, par exemple :

- les accidents du travail- les dommages causés aux tiers du fait de l'exploitation (nous avons évoqué récemment la

pollution du domaine public) ;- le non respect de contrats commerciaux pouvant être sanctionné par des pénalités de retard

ou nécessiter la réfaction, pour défaut de qualité, d'un produit ou d'un service ;- la découverte de vices cachés ou le manque d'information sur certaines restrictions

d'usage…

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Ces pertes matérielles indirectes sont identifiables, mais leur preuve et leur mesuresont parfois incertaines.

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Les pertes incorporelles

Est appelé "incorporel" ce qui n'est pas "matériel" ; cet adjectif sous-entend, entre autres, lavaleur d'un fonds de commerce, le savoir-faire, la notoriété, l'image de marque, la capacitéd'innovation ou de management….

Toutes ces valeurs dites incorporelles peuvent être touchées de diverses manières : ladisparition d'un dirigeant, en modifiant la direction de l'entreprise, peut la conduire vers sondéclin ; le débauchage de spécialistes par la concurrence sera atteinte au savoir-faire ; l'arrêtde la production, au-delà d'une certaine durée, est susceptible d'entraîner une désaffection dela clientèle…

La crise de trésorerie

Elle est souvent l'une des conséquences des pertes matérielles ou incorporelles : mais unetrésorerie peut devenir insuffisante pour d'autres raisons et même dans le cas d'uneexploitation bénéficiaire. A l'origine de tels problèmes, on trouve souvent l'augmentation desstocks, des créances clients ou une croissance mal contrôlée.

La perte de contrôle

Elle concerne le chef d'entreprise en tout premier lieu. Elle survient à la suite de pertesmatérielles ou d'une crise de trésorerie, sous la pression, par exemple, de débiteurs, defournisseurs ou de banquiers ou tout simplement d'une majorité d'actionnaires. Il est difficilealors de préjuger de ses effets ou de ses conséquences pour l'entreprise.

Les temps d'arrêt

Les conséquences de la matérialisation des risques s'évaluent aussi en temps d'arrêt. On noteral'arrêt de la production dû à un incendie, à une grêve ou à la défaillance d'un fournisseur ;l'arrêt d'un service particulier ; l'arrêt de travail de dirigeants, cadres, ouvriers, etc… pourcause d'accidents de toutes natures (maladie, accident de travail…)

Les pertes financières

A la notion de "temps d'arrêt" est associée celle de "pertes financières". En effet, tout arrêt deproduction se traduit par une "non fabrication" donc un manque à gagner ; c'est-à-dire uneperte financière. Par contre, une perte financière n'est pas toujours consécutive à un arrêt de production maisreste dangereux pour l'entreprise.

Il convient donc, dans l'analyse de l'entreprise, de prendre en compte ces deux paramètres.

Nous retiendrons ultérieurement sur ces éléments extrêmement importants, car ce sont euxqui conditionnent la vulnérabilité réelle de toute entreprise. En tout état de cause, si ce temps d'arrêt était trop long ou (et) si les pertes financièress'avéraient être trop importantes cette (ou ces) situation pourrait conduire à l'extrême limite àla cessation pure et simple d'activité.

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MATERIALISATION DES RISQUES

Pertes matérielles directes

Destruction de bâtiments, de machines , d'installations, de marchandises – annulation demarchés, de livraisons – factures impayées – vol de marchandises, d'outillage, d'espèces…

Pertes matérielles indirectes

Perte d'exploitation – frais supplémentaires pour pallier les conséquences de l'événement –indemnités ou pénalités…

Pertes incorporelles

Perte de clientèle ou de marchandise – perte de savoir-faire – perte de notoriété, d'image demarque – perte de capacité d'innovation – perte de capacité de management…

Crise de trésorerie

Perte de contrôle sur le capital de l'entreprise

Temps d'arrêt

de la production ou des livraisons – d'un service, de l'inforamtique – de personnes ou degroupes de personnes…

Cessation d'activité

o La gestion des risques

Gérer les risques, c'est gérer un ensemble de postes de dépenses qui sont :- le coût des pertes, - le coût des mesures de prévention et de protection, - le coût de l'assurance.

A chacun de ces coûts , il y a lieu d'ajouter les coûts de gestion de chaque poste. Mais ce quatrième poste doit être extrait de notre raisonnement. Il est souvent, par ailleurs, sans aucune mesure avec le précédent. Nous préférerons donc nous en tenir à ces trois sortesde coûts.

Gérer les risques, c'est donc gérer cet ensemble de trois postes de dépenses en faisanten sorte d'en optimiser le total. C'est ce total que nous appellerons le "coût du risque".

les composantes du risque

On a l'habitude de caractériser un risque par la combinaison de deux facteurs :

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facteur F (Fréquence)facteur G (Gravité)

La Fréquence F se mesure en termes de probabilité d'occurrence ou de réalisation dela menace. Cette probabilité peut être déterminée :

par les statistiques et l'historique de l'activité concernée dans sonenvironnement, la profession de l'assurance dispose pour cela de précieuses statistiques.

par des méthodes plus élaborées lorsque le recul statistique ne permet pas defournir un outil suffisant : il s'agit surtout des activités technologie avancée : espace, nucléaire, etc. pour lesquelles il y a lieu de procéder à des analyses des modes de défaillance(AMDE, méthode AMDEC,etc.).

Cette probabilité s'exprime en 10. Elle est estimée par des spécialistes de laprévention.

La gravité G se mesure en termes d'impact ou conséquence des effets de laréalisation de la menace.

L'unité de mesure est généralement la monnaie. Le raisonnement va jusqu'à procéderà l'évaluation d'un individu dans un contexte donnée, ce qui permet de prendre enconsidération, de manière très brutale, le risque pour l'homme dans une analyse globale desrisques.

La valeur d'un risque s'exprime donc par le produit des deux facteurs :R = F x G

Produit dont l'unité sera simplement une unité monétaire.

L'analyse des risques

L'analyse des risques est une démarche qui consiste, face à toutes les menacessusceptibles d'atteindre le patrimoine de l'entreprise, à :

- Déterminer une probabilité d'occurrence (identification des risques)- Déterminer une gravité ou l'impact de réalisation de la menace sur toutes les composantes

de l'entreprise et en évaluer le coût (évaluation des risques)- Hiérarchiser les risques en fonction des résultats des différents valeurs de "R" obtenues

pour chaque type de risque.

Les catégories de risques

L'analyse de risque et donc la connaissance, pour chaque risque, des facteurs F et G, permet :

- La hiérarchisation des risques- Le classement des risques nécessitant des mesures de prévention et de protection, - Le classement des risques à transférer à l'assurance

Schématiquement, on peut utiliser une représentation graphique des frontièresséparant les trois secteurs de risques :

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F

G

Une première zone, celle des risques, dont le produit F x G est acceptable pour l'entreprise. Cette zone est constituée des "pertes".

Une deuxième zone, celle des risques vis-à-vis desquels les mesures de prévention et deprotection sont nécessaires, soit du fait d'une réglementation, soit du fait d'unerecommandation de l'assurance, soit du fait d'une politique de l'entreprise.

Une troisième zone est celle des risques qui "échappent" à la deuxième :soit parce que les mesures de prévention et de protection efficaces sont

disproportionnées aux possibilités de l'entreprise, soit parce que l'efficacité de ces mesures de prévention et de protection n'est pas

suffisante.

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L'ANALYSE DE VULNERABILITE

L'analyse de vulnérabilité permet de connaître les points forts mais surtout les points faiblesde l'entreprise, permet de prononcer, comme le fait le médecin, le diagnostic sur la santé del'entreprise vis-à-vis des risques aléatoires.

C'est à partir de son diagnostic que le médecin prescrit un traitement. C'est à partir del'analyse de vulnérabilité que le prévisionniste établira le plan de traitement ou le schémadirecteur de sécurité.

Sans analyse de vulnérabilité, les mesures de prévention et de protection seront : soit, dans le meilleur des cas, uniquement conformes à des prescriptions

réglementaires. On sait que ces prescriptions sont faites pour toutes les entreprisescomparables, uniquement pour les risques vis-à-vis des personnes ou vis-à-vis del'environnement. Notre approche du "patrimoine" défini plus haut nous interdit de nouscontenter de cette approche.

soit inadaptées, insuffisantes, parfois même excessives, par rapport à la réalitéde la situation de l'entreprise.

La démarche d'analyse de vulnérabilité constitue donc une étape essentielle dansl'optimisation de la gestion des risques, et donc de la gestion de l'entreprise.

o Notion de "point dangereux" et de "point névralgique"

Il faut rappeler les définitions de ces deux notions : par "point dangereux" il faut entendretoute activité, tout lieu, tout système, toute disposition pouvant, avec une probabilité nonnégligeable, constituer l'origine ou un élément primordial d'un début de sinistre ou d'accident.

Le point dangereux est donc le point de départ potentiel de la réalisation d'unemenace :

- vis-à-vis du risque d'incendie, il y aura point dangereux lorsque seront réunis, parexemple, les trois éléments du triangle du feu dans des conditions physiques propres àfaciliter la réaction de combustion : présence, par exemple, de liquide inflammable àproximité d'un appareil électrique, etc.

- vis-à-vis du risque d'intrusion, on notera une zone mal éclairée et difficilementsurveillable, les portes de sorties de secours d'une surface de vente, etc.

- vis-à-vis du risque d'atteinte à l'environnement, un procédé nécessitant le rejet de produitstoxiques constitue un point dangereux.

Par "point névralgique" il faut entendre toute activité, tout système dont l'arrêt, la mise horsservice, la destruction ou la disparition aurait, pour l'entreprise, difficilement ou trèsdifficilement supportables et pouvant, à l'extrême, entraîner la disparition de l'entreprise.

L'alimentation en énergie, la machine unique d'un process de fabrication, la formule de lacomposition d'un produit très connu, l'image de marque d'une entreprise ou d'un produitpeuvent constituer des exemples de points névralgiques.

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L'identification des points névralgiques et points dangereux L'identification des points dangereux nécessite une analyse méticuleuse de toutes les activitésde l'entreprise et surtout de toutes les conditions dan lesquelles s'effectuent ses activités.

Cette analyse nécessite une certaine expérience dans les risques et dangers liés aux produits, aux systèmes, aux dispositions des lieux, etc. Cette recherche et cette identification des points dangereux seront donc effectuées par unspécialiste de la prévention qui pourra très utilement être aidé dans sa démarche par unreprésentant de la profession de l'assurance. Identifier un point dangereux nécessite en effet d'associer à la démarche la notion deprobabilité ou de fréquence possible de réalisation du danger.

Dans cette démarche la connaissance statistique de l'assurance précieuses, on retrouve en effettous les points dangereux classiques signalés et pris en considération dans le traité detarification des risques d'entreprises. L'identification et l'analyse des points dangereux sont donc essentiellement du ressort desspécialistes de la prévention, qu'ils soient internes ou externes à l'entreprise.

L'identification des points névralgiques, par contre, ne peut pas réellement être effective sansles compétences internes à l'entreprise. C'est en effet les responsables de production, d'informatique, de développement, etc. qui peuvent connaître les points réellementnévralgiques de leur entreprise.

Mais cette démarche nécessite aussi une action importante d'arbitrage. En effet, il est normalet humain que chaque acteur, chaque rouage de l'entreprise considère que son rôle estparticulièrement névralgique…

C'est donc un travail de concertation entre le préventionniste et les différents responsables del'entreprise qui permettra de procéder à : - l'identification des points névralgiques- à la mesure de l'impact ou de la gravité des différents scénarios d'atteinte des points

névralgiques.

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POINTS NEVRALGIQUES LES PLUS USUELS

Liés à la structure fondamentaleContrôle du capital – postes ou fonctions-clés de direction…

Liés à la structure et à la gestion financièreIndépendance financière (fonds propres, endettement) – trésorerie – rentabilité, margebrute d'autofinancement…

Liés à la fonction commercialeSecteurs d'activité – produits (qualité, sources d'approvisionnement) – clients, marchés –structure de vente – prix de vente – règlement des factures – développement commercial

Liés à la fonction productionMachines de production – pièces de rechange spécifiques – stocks de matières premières –stocks de produits finis – bâtiments – servitudes (chaudières, transformateurs, compresseurs,…) – fichiers ou dossiers importants – service informatique – service demaintenance – développement technique…

Liés aux hommesPersonnages-clés de l'entreprise aux différents niveaux (production, administration, vente)

o Notions de Points Vulnérables Confirmés

Le point dangereux peut donc avoir un effet déterminant en précisant un danger ou en créantun événement lourd de conséquence. S'il n'atteint pas un point névralgique, ses effets, sansêtre totalement négligeables pour l'entreprise, peuvent, néanmoins, ne pas être dramatiques.

Ce sera, par exemple, le cas d'un court-circuit qui, mettant le feu à un atelier d'entretien, n'entraînerait pas d'arrête de la production mais provoquerait seulement des pertes matériellestrès supportables ; ou encore l'impayé d'un petit client qui n'aurait sur la situation financièrede l'entreprise que des répercussions minimes.

Par contre, si l'événement provoqué atteint un point névralgique, ses conséquences peuventrevêtir un caractère de gravité exceptionnelle. Il est également possible que plusieurs pointsnévralgiques soient touchés par l'événement : il est bien évident que, dans ce cas, lescontrecoups pourraient prendre une ampleur catastrophique.

Après avoir fait l'inventaire des points névralgiques et déterminé les points dangereux, ilfaudra donc s'attacher tout particulièrement à analyser la manière dont l'un atteindrait l'autreafin de proportionner les parades à l'importance des conséquences estimées.

L'action des évènements engendrés par un point dangereux sur un point névralgiqueperturbera le milieu dans lequel vit l'entreprise qui s'en trouvera affaiblie ; c'est un pointvulnérable. Cette vulnérabilité peut être réduite si l'on mesure la faculté de résistance del'entreprise aux évènements qui la frappent, par rapport au milieu dans lequel elle agit :réactions de la concurrence, de la clientèle, des banques, des fournisseurs, etc.

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Cette faculté de résistance s'illustrera par le temps d'arrêt que peut supporter l'entreprise sansque le milieu réagisse contre elle, ou par le montant des pertes qu'elle peut subir pendant unedurée à déterminer en fonction de l'importance estimée du préjudice.

Les relations qui existent entre l'entreprise et son environnement reposent sur les lois dumarché, qu'il s'agisse des services qu'elle offre, des biens qu'elle produit, ou des éléments quisont à l'origine de sa production. Sont donc dominants : les moyens de financement, lesapprovisionnements, la vente et la distribution.

Point vulnérable : point névralgique atteint par un ou plusieurs points dangereux

L'entreprise a la nécessité absolu de se développer ou tout au moins de maintenir son activité. Elle doit le faire qu'elles que soient les circonstances, faute de quoi elle risque de voir saposition enlevées par d'autres.

Dans ces conditions, il devient évident que toute rupture dans la liaison de l'entreprise avecson marché ne peut exister que si elle est contrôlée ou n'excède pas un temps qui aura étéidentifié comme supportable. Au-delà s'enclencherait le processus des conséquences dont il adéjà été question.

La notion de temps d'arrêt doit toujours être associée à la notion de pertes. Il est doncabsolument impératif ; pour tout gestionnaire, de déterminer aussi bien le temps d'arrêtmaximum supportable que le montant des pertes supportables. Quelques exemples illustrerontces différents points. - Le temps d'arrêt pour la production ou les livraisons : il s'agit de déterminer pendant

combien de temps une entreprise peut s'arrêter, partiellement ou totalement, sans que cetemps influe de manière catastrophique sur son existence et sur son développement. Eneffet, une suspension de livraisons provoque non seulement un affaiblissement financier, mais également un perte de marché de longue durée, sinon définitive.

- Le temps d'indisponibilité d'un dirigeant : dans nombre d'entreprises de dimensionsmoyennes, le dirigeant est seul à détenir l'ensemble des fonctions essentielles dont ilassume la responsabilité sans pouvoir la déléguer. Dans une certaine mesure, la situationest comparable dans les grandes entreprises lorsqu'il s'agit de fonctions ou de servicesspécialisés ou particuliers.

Ces dirigeants constituent les personnages-clés de l'entreprise. En cas d'absence, leurs collaborateurs ne pourraient prendre que des décisions mineures et laisseront en attentedes problèmes plus importants.

Afin d'éviter une telle entrave à la bonne marche de l'entreprise, il s'avèreindispensable de préciser le temps d'indisponibilité maximum d'un dirigeant ou d'unepersonne détenant de grandes responsabilités.

Page 23: Ingénierie de la sécurité incendie

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Estimer les pertes insupportables

Il est, en principe, possible de chiffrer assez exactement les pertes matériellesdirectes, soit en considérant les valeurs indiquées au bilan, soit en se basant sur des valeurs deremplacement. Dans la plupart des cas elles seront prises en compte par l'assurance.

Les pertes indirectes et incorporelles sont, en revanche, difficiles à estimer, et on a, de ce fait, trop tendance à en négliger l'importance. Or, ce sont des éléments de vulnérabilitéde l'entreprise. C'est pourquoi mieux vaut une estimation approximative qu'un refusd'examiner le problème sous prétexte qu'un chiffrage exact ne peut être fourni.

Il restera cependant à déterminer comment pallier les conséquences de ces pertes etquel mode de financement à adopter, sans affaiblir l'exploitation ni trop prélever sur lesréserves. Question délicate à laquelle il est toujours difficile de répondre mais qu'il estimportant de poser : l'expérience n'en finit pas de nous apprendre que nombre de petitesentreprises, familiales ou non, ont disparu faute de s'être interrogées à temps sur les causes deleurs maux ou sur l'opportunité des remèdes…

Schéma de la vulnérabilité de l'entreprise

POINT DANGEREUX

Survenance de l'Evènement

sans atteinte d'un avec atteinte d'unPOINT NEVRALGIQUE POINT NEVRALGIQUE

POINT VULNERABLE

Conséquences nonnégligeables mais pas

catastrophiques

Temps d'arrêt probable del'élément inférieur en Temps

d'Arrêt Maximum supportable

Temps d'arrêt probable del'élément supérieur en Tempsd'Arrêt Maximum supportable

POINT SENSIBLE POINT VULNERABLECONFIRME

à traiter en priorité

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o Hiérarchisation des Points Vulnérables Confirmés

La hiérarchisation des points névralgiques

C'est la hiérarchisation la plus objective possible des points névralgiques qui permettra deprocéder à la hiérarchisation des valeurs de "G" (gravité) associées à chaque risque.

Cette hiérarchisation s'effectue en fonction de deux critères :- délais de remise en service ou de restauration du point sinistré, - conséquences financières du sinistre.

Ces deux critères sont évidemment très liés.

Il est donc nécessaire d'examiner, point à point, toutes les conséquences d'un sinistre et celade manière exhaustive : conséquences directes (temps d'arrêt, répartition) et conséquencesindirectes (pertes immatérielles, coûts supplémentaires, perte de clientèle, altération d'image, temps de recherche ou de reconstitution de données, etc.).

Pour cela nous estimons indispensable que soit constitué, pendant la démarche d'analyse devulnérabilité, un "comité de pilotage" ou "comité d'application", etc. constitué.

d'un coordonnateur, interne ou externe à l'entreprise, responsable de l'étude, qui disposerade compétences certaines en matière de risque.

des responsables, si possible au plus haut niveau, des différentes fonctions de l'entreprise :- production- commercial, marketing- informatique- finances- ressources humaines- communication- études, développement- moyens généraux, etc.

Le coordinateur aura pour rôle, pour chaque point ou activité névralgique identifié, de réunirles responsables concernés et de mesurer avec eux toutes les conséquences des différentsscénarios de sinistres possibles.

Cette démarche permet : - d'obtenir une estimation des conséquences d'un sinistre, en temps ou en monnaie, avec la

plus grande vérité possible, - d'impliquer les responsables des différentes fonctions de l'entreprise dans l'étude et dans la

démarche concernant les risques dans l'entreprise.

Nous estimons que ce deuxième point est d'une importance capitale pour la suite de ladémarche, c'est-à-dire pour la mise en place de mesures de prévention et de protectionultérieures.

Il est recommandé pour chaque point névralgique identifié, d'établir une fiche regroupant :- nature du scénario possible de sinistre ou accident. - circonstances les plus défavorables dans le temps : période de l'année, du mois, de la

semaine, de la journée,…

Page 25: Ingénierie de la sécurité incendie

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- conséquences directes du sinistre : fonctions directement atteintes- conséquences indirectes du sinistre : fonctions indirectement atteintes et conséquences

immatérielles. - temps nécessaire au rétablissement de la fonction atteinte : dans les conditions initiales dans des conditions "dégradées " c'est-à-dire assurant l'essentiel du fonctionnement mais dans des conditions moins performantes. - coût direct du sinistre- coût indirect du sinistre

Sur cette fiche on fera apparaître les deux paramètres essentiels de chaque point névralgique :- les conséquences financières directes ou indirectes du sinistre- le temps nécessaire au rétablissement de la fonction atteinte.

L'analyse du temps nécessaire au rétablissement peut être traduit financièrement. Le paramètre essentiel sera alors estimé en monnaie et on pourra procéder ç un classement età une hiérarchisation par classe des points névralgiques identifiés. Par exemple :- classe 0 : G négligeable- classe 1 : G < MF- classe 2 : 5 MF < G < 10 MF- classe 3 : 10 MF < G < 50 MF- classe 4 : G > 50 MF

La hiérarchisation des points dangereux : l'audit des moyens desécurité

Hiérarchiser les points dangereux, c'est après les avoir identifiés, pouvoir mesurerl'efficacité réelle des moyens de prévention et de protection.

Ce n'est qu'en fonction de la réalité objective de cette efficacité que l'on pourra seprononcer sur un niveau de probabilité de réalisation du sinistre ou danger identifié.

En matière de sécurité, ou plutôt en matière de gestion des risques ou de vulnérabilitéde l'entreprise, la notion d'audit peut parfaitement entrer dans le cadre de la définition del'audit précisée, par exemple, par la Chambre de Commerce Internationale concernantl'environnement : "un examen méthodique des procédures d'un établissement industriel en vuede vérifier qu'elles s'accordent avec les règlements en vigueur ainsi qu'avec la politique del'entreprise en matière de santé, de sécurité, d'environnement". A cette définition nous ajouterons qu'il est nécessaire qu l'audit de sécurité comporte l'examendes performances réelles des différents équipements techniques contribuant directement ouindirectement à la sécurité.

L'audit, qu'il s'agisse de sécurité ou d'un autre élément de l'entreprise, nécessite quel'on se situe par rapport à un référentiel.

En matière de sécurité, le référentiel considéré est naturellement l'ensemble destextes réglementaires ou des recommandations techniques, par exemple : - réglementation incendie (ERP, IGH)- installations classées- code du travail- règles techniques, normes, DTU- règles techniques des assurances- règles de l'art, etc.

Page 26: Ingénierie de la sécurité incendie

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Mais il nous semble indispensable d'aller plus loin que la simple vérification durespect de telle ou telle réglementation.

Toute réglementation ou règle technique, en effet, est une prescription présumées'adressant à toutes les activités semblables ou comparables.

Toutes les usines, tous les établissements, même dans des activités semblables, présentent-ils objectivement les mêmes risques ? Nous pensons que non. Autrement dit, leréférentiel constitué uniquement par l'ensemble réglementaire ne nous paraît pas être le seul àprendre en considération dans une démarche d'analyse de vulnérabilité.

Au-delà de l'aspect réglementaire, il y a lieu d'examiner l'efficacité réelle, dans lesconditions réelles de fonctionnement de l'entreprise, des différents dispositifs, par exemple :- une porte coupe-feu sera-t-elle réellement fermée en cas d'incendie, et cette porte est-elle

réellement coupe-feu ?- le gardien a-t-il réellement les compétences nécessaires à l'application des consignes et

des procédures ?- l'installation de sprinklers est-elle encore adaptée aux risques, malgré l'évolution des

productions ?- le nettoyage, la maintenance sont-ils suffisants ? etc.

Par rapport à certains risques, non "réglementés" (démarque inconnue, sécurité desinformations, rupture d'approvisionnement…) les moyens de prévention et de protection sont-ils efficaces ? adaptés ? …

Afin de permettre une hiérarchisation des points dangereux, donc de permettre aupréventionniste d'assurer le niveau de probabilité du risque, nous estimons qu'il est nécessaireque l'audit porte sur les dix points essentiels suivants :

BâtimentsLes dispositions constructives, les implantations des activités, les séparations, les équipementsde chauffage, de ventilation, les équipements techniques divers, etc. sont à examiner

OrganigrammeQui décide quoi, en fonction de quelles analyses ? de quels types d'information ? Qui estresponsable de quoi ?Relations entre métiers de la sécurité et les exploitants, etc.

Mesures de préventionMoyens de sauvegarde, de non-exposition aux dangers

Moyens de protectionIl s'agit de l'ensemble des moyens dits "de sécurité" : moyens de secours, contrôle d'accès, moyens de détection et de surveillance, etc.

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Organisation, consignes et procéduresIl ne s'agit pas que des consignes "de sécurité", mais de l'ensemble des procédures defonctionnement de l'entreprise : horaires, conditions d'accès, procédures de qualité, etc.

Flux de personnes, des biens, des fluides, des documentsCette analyse permet d'identifier certains dangers, par exemple constitués par des"croisements" des points d'exposition aux dangers, etc.

Climat social, sensibilisation du personnel, des responsables de l'entrepriseCritère difficile à quantifier, mais très important en réalité. L'auditeur doit pouvoir estimer leniveau d'impact de ce critère sur la réalité des dangers.

MaintenanceLa qualité de la maintenance des équipements et des locaux est un facteur très important dansl'estimation du danger.

FormationL'homme est le principal facteur de risque. Son savoir faire, sa connaissance des risques àtravers la formation constitue un facteur à analyser impérativement.

AssuranceIl s'agit non pas d'un "audit d'assurance", mais de relever la nature de la relation entre ceux quiont en charge "l'assurance" et ceux qui ont en charge "la sécurité".

L'audit de l'ensemble des "moyens de sécurité" de l'entreprise permet alors dehiérarchiser les points dangereux identifiés en fonction de leur niveau de risque de réalisationle plus juste possible.

On pourra, pour rester homogène avec la hiérarchisation des points névralgiques, considérer les classes suivantes :- classe 0 : Risque quasi nul les "moyens de sécurité" sont suffisamment efficaces- classe 1 : Risque faible- classe 2 : Risque moyen- classe 3 : Risque élevé- classe 4 : Danger important Forte probabilité de réalisation d'un sinistre

La hiérarchisation des risques

Faire le produit mathématique des valeurs de F (hiérarchisation des points dangereux) par G(hiérarchisation des points névralgiques) pourrait conduire à des excès, soit dans un sens soitdans l'autre.

On utilisera donc un tableau du modèle ci-dessous à double entrée, permettant de déterminerle niveau de chaque risque

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GF

0 1 2 3 4

0 0 0 0 2 31 0 0 1 2 32 0 1 2 3 43 0 1 3 4 44 0 2 3 4 4

Le résultat permet donc de hiérarchiser les risques en 5 classes :

R = 0 Risque nulR = 1 Risque faible. Ne nécessite pas de mesures coûteuses ou contraignantes. Franchissable vis-à-vis de l'assuranceR = 2 Risque moyen Sa réalisation fragilise l'entreprise. Nécessite un traitement adapté. R = 3 Risque fort Sa réalisation compromet les prévisions de l'entrepriseR = 4 Risque catastrophique Sa réalisation entraînerait la disparition de l'entreprise. Traitement très adapté nécessaire, avec plan de survie.

Rechercher des solutions

Ainsi que nous l'avons évoqué, la vulnérabilité résulte de la rencontre ou de la confrontationde points dangereux et de points névralgiques. Aussi, la recherche des solutions visant àréduire les vulnérabilités pourra-t-elle s'effectuer dans quatre directions illustrées par letableau ci-après.

SOLUTIONS

1ère solution :Réduire l'importance des pointsnévralgique2ème solution :Supprimer les points dangereux3ème solution :Dresser une barrière entre lepoint dangereux et le pointnévralgique4ème solution :Pallier les conséquences

Réduire l'importance des points névralgiques

C'est la solution la plus logique et il conviendra de l'appliquer chaque fois que ce serapossible.

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En effet, un poste-clé, un secteur d'activité, un client, une machine, un magasin de stockage, présentent un caractère névralgique que l'on peut réduire en doublant l'homme-clé, en créantun deuxième secteur d'activité, en limitant la part du client dans le chiffre d'affaire, etc. Par contre, il sera plus difficile d'agir sur ceux qui sont liés à la structure fondamentale etfinancière de l'entreprise (tableau 4).

Supprimer les points dangereux

Dans la mesure où les points dangereux sont identifiés en permanence, c'est certainement lasolution la plus efficace. Il faut cependant souligner que nombre de ces points dangereuxpeuvent ne pas appartenir à l'entreprise : dans ce cas, certains vont disparaître pendant qued'autres vont apparaître. En renouveler constamment l'inventaire semble donc la conditionimpérative pour les maîtriser. Cette méthode peut s'appliquer aux dangers d'ordre physiquetels que l'incendie, l'explosion, le bris de machines ou d'origine structurelle, financière, commerciale, etc.

Dresser une barrière entre le point dangereux et le point névralgique

Tel est le but des actions de prévention et de protection, notamment dans le domaine desrisques industriels.

Prévenir les risques consistes à réduire leur probabilité et à limiter la gravité de leursconséquences? Protéger c'est prendre des mesures en vue de régler des problèmes que laprévention seule ne pourrait résoudre.

Pallier les conséquences

Plusieurs solutions se présentent dans ce cas, telles que le transfert du risque de pertesfinancières sur des tiers, par le biais des assurances par exemple, ou bien la conception desplans de dépannage ou de sauvetage, qui permettront d'assurer un relais des fabrications oudes livraisons lors d'un arrêt de production.

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Chapitre 2 : Le Feu

1) Définition :

Le feu est la production d'une flamme par une réaction chimique exothermique d'oxydationappelée combustion.

De manière générale, le terme « feu » désigne souvent un phénomène produisant de la lumièreet / ou de la chaleur, qu'il provienne d'une combustion ou non.

Feu de bois / Feu de cuivre

La combustion est une réaction chimique dégageant de la chaleur (exothermique) et de lalumière. Elle ne peut avoir lieu que si l'on réunit trois facteurs : deuxcomposés chimiques (un combustible et un comburant) et une sourced'énergie (énergie d'activation), ce que l'on appelle le triangle du feu.

Sous l'effet de l'énergie d'activation (notamment de la chaleur), lecombustible se décompose (pyrolyse), le produit de cettedécomposition est un gaz qui réagit avec le comburant (en général ledioxygène de l'air). Ainsi, nous pouvons résumer le processus suivant la formule suivante :

combustible + chaleur + oxygène = feu.

La lumière provient de deux sources :

• d'une part des échanges d'électrons entre les composés au cours de la réactionchimique ;

• d'autre part le rayonnement qu'émet tout corps porté à haute température (rayonnementdu corps noir, ici de 700nm à 800nm de longueur d’onde).

2) Risques :

Le feu produit de la chaleur et de la fumée, prélève du dioxygène, et a tendance à se répandresans contrôle en incendie.

Pour les humains, le risque est triple :

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• risque de brûlure, par la chaleur : brûlure de la peau au contact de la flamme ou d'unobjet chaud, mais aussi brûlure des voies aériennes par inhalation de gaz et fuméeschauds.

• asphyxie : comme indiqué ci-dessus, le feu prélève le dioxygène de l'air et empêchedonc la respiration ; il produit des gaz chauds qui chassent l'air (notamment dudioxyde de carbone CO2), ce qui accentue ce phénomène.

• empoisonnement : le feu peut produire des gaz toxiques, le plus courant est lemonoxyde de carbone (CO), en particulier en cas de manque d'oxygène (c'est-à-dire sila combustion n'est pas complète).

Le feu provoque également la destruction d'objets ou de végétaux, et peut donc mettre en pérille bien-être d'une population, sa capacité à se nourrir, se loger, le fonctionnement de sonéconomie. Il peut présenter un risque pour la biodiversité, en détruisant des espèces animaleset végétales.

Exemples d’incendies

3) Éteindre un feu :

Pour éteindre une réaction de combustion, il faut supprimer un de trois éléments du triangledu feu :

• suppression du combustible : fermeture d'une vanne ou d'un robinet qui alimente lacombustion, éloignement de combustibles à proximité du feu, exutoire pour chasser lafumée (qui contient des imbrûlés), …

• suppression du comburant (étouffement) : utilisation d'un extincteur à neigecarbonique, d'une couverture, aspersion d'eau sur un combustible solide (la vapeurd'eau formée chasse l'air) …

• suppression de l'énergie d'activation (refroidissement) : pulvérisation d'eau dans le casd'une atmosphère pré mélangée (mélange de gaz ou de particules combustibles et degaz comburant), grille absorbant la chaleur (lampe de mineur "Davy"), exutoire pourchasser la fumée (qui est chaude), …

L'eau peut avoir deux rôles différents :

• dans le cas d'un combustible solide, le facteur limitant est l'apport en comburant (air), le feu produisant sa propre chaleur ; l'eau étouffe donc le feu par dégagement devapeur qui entraîne l'air et empêche l'alimentation en oxygène;

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• dans le cas d'une atmosphère pré mélangée, on ne peut pas séparer le combustible ducomburant, la seule action possible consiste à refroidir l'atmosphère pour empêcher laflamme de se propager (la vapeur d'eau joue également un rôle de diluant).

Il existe cependant des cas où le facteur déclenchant la combustion n'est pas l'énergied'activation. Par exemple, l'explosion de fumées est une combustion très violente des gazimbrûlés présents dans les fumées provoquée par un apport soudain d'air, donc de comburant. L'intervalle dans lequel le mélange air/gaz pourra brûler est borné par les limites d'explosivitédans l'air. Cet intervalle peut mesurer de quelques pour cent (kérosène) à plusieurs dizaines depour cent (acétylène).

4) Idée :

Chaque idée est expliqué mais sera développée de manière plus approfondie plus loin dans ledossier.

A : Utiliser le rayonnement infrarouge que produit le feux :

Définition :

Il s'agit d'un mode de propagation à distance qui peut se faire dans le vide. C'est le phénomènequi fait que lorsque l'on est face à un feu, le côté exposé est chaud alors que le côté opposé estfroid.

La fréquence du rayonnement située est presque dans l'infrarouge (700nm à 800 nm). Lapuissance du rayonnement varie en fonction de :

• la température (le rayonnement augmente avec la puissance quatrième de latempérature)

• la distance (le rayonnement diminue avec le carré de la distance)• la nature des particules constituant les fumées, notamment les suies

Sachant que l’homme possède une longueur d’onde comprise entre 10-3 et 103m l’utilisationde cette méthode exclurait toute confusions avec l’être humain.

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5. Comportement au feu des matériaux

GENERALITES

Afin de réaliser les objectifs de la prévention, les matériaux ont été étudiés au niveau de leurcomportement au feu, sous deux aspects :

Réaction au feu

Sur l’aspect de leur contribution comme aliment du feu lors du développement du sinistre.

Résistance au feu

Sur l’aspect de leur frein à l’action de l’incendie dans le cadre d’éléments de constructionregroupant plusieurs matériaux. D’autres points particuliers ont été étudiés :- les façades vitrées- les couvertures- l’opacité et la toxicité des fumées d’incendie

REACTION AU FEU

Qualité des matériaux

Dans ce cadre, les matériaux sont jugés comme aliment du feu qui possèdent les qualitéssuivantes :

Combustibilité

La combustibilité d’un corps est la propriété qu’il a de pouvoir brûler, c’est-à-dire de seconsumer par le feu. Elle est favorisée par :

- la division de la matière- la teneur en oxygène- la faible hygrométricité- le pouvoir calorifique

Incombustibilité

L’incombustibilité est la propriété que possède un matériau de résister à l’ignition. Il ne brûlepas et ne dégage pas de vapeurs inflammables en quantité suffisante pour s’enflammer aucontact d’une source de chaleur quelconque.

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Inflammabilité

L’inflammabilité est la propriété d’un matériau qui s’enflamme. Elle dépend :

- de l’état des matériaux- de son emploi

L’ininflammabilité

L’ininflammabilité est la propriété d’un matériau dont la décomposition s’effectue sansproduction de gaz inflammables ou de flammes e celle dès que disparaît la source de chaleur.

L’ignifugation

Pour limiter la combustibilité et l’inflammabilité des matériaux, on peut ignifuger un produit. L’ignifugation est une opération qui consiste à modifier les caractéristiques d’inflammabilitédes matériaux. C’est un traitement qui agit essentiellement sur la facilité d’inflammation, surla vitesse de combustion et sur la vitesse de propagation du feu. Parmi les nombreux produits ignifugeants, les principaux sont :- les sels ammoniacaux (sulfate, phosphate, etc)- le tungstate de soude, le borax, le chlorure de magnésium- les peintures à base d’amiante ou de laque d’étherLes techniques employées pour l’ignifugation sont les suivantes :

- injection à cœur- trempage- brossage avec des sels en solution aqueuse- badigeonnage ou application de peinture ou de vernis ignifugé- traitement à l’aide de sels qui, pénétrant suffisamment dans le matériau, donne une

ignifugation acceptable

Classification

Les matériaux sont classés en six classes : M0 – M1 – M2 – M3 – M4 et matériaux nonclassés que l’on peut caractériser comme suit :- M0 : matériaux incombustibles dont le pouvoir calorifique supérieur (PCS) (*) est

inférieur à 2,5 MJ/Kg- M1 : autres matériaux incombustibles- M2 : matériaux inflammables dont la combustion cesse dès la suppression de la source de

chaleur- M3 : matériaux inflammables dont la combustion se poursuit après la suppression de la

source de chaleur, puis cesse- M4 : matériaux inflammables dont la combustion se poursuit jusqu’à la destruction totale

(PCS) (*) quantité de chaleur dégagée par la combustion totale du matériau

Non classés : matériaux dont la combustion est extrêmement vive.

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Chloration : L’adjonction d’atomes de chlore dans les matières plastiques améliore la réaction au

feu, mais les fumées des matériaux ainsi traités sont plus toxiques.

Tous les matériaux testés dans les laboratoires agréés reçoivent un procès-verbal valablecinq ans.

RESISTANCE AU FEU

Généralités

Elle concerne le temps pendant lequel les éléments de construction jouent leur rôle lors d’unincendie. Elle peut-être améliorée par l’isolation thermique des éléments soit par :- isolement par badigeonnage de peintures dites intumescentes ou de vernis ignifugé- enrobement par revêtement de plâtre, amiante, ciment, fibres naturelles ou végétales,

panneaux (vermiculite, pical, fibralith, etc)- refroidissement : structures irriguées, extinction automatique

Critères

La résistance au feu est déterminée par trois critères :

Stabilité au feu : SF

Propriété d’un élément qui conserve ses qualités mécaniques pendant un incendie.

Degré pare flamme : PF

Il s’agit d’un élément SF qui est étanche aux flammes et aux gaz chauds.

Degré coupe-feu : CF

Il s’agit d’un élément PF qui est également isolant thermique. Il est considéré comme valablepour un (<t : 180°C pour un point et de 140 °C de moyenne pour l’ensemble des points demesure).

Ces critères sont déterminés par des essais reproductibles suivant la courbe de températuretemps ci-après :

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Page 37: Ingénierie de la sécurité incendie

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Chapitre 3 : La prévention des risques d’incendie

Il y a moins d’incendies mais plus de dégâts

Prévention : limiter les risques d’éclosion d’un feuPrévision : les mesures à prendre pour limiter le sinistre

Qu’est-ce que la prévention?

La prévention est l’ensemble des mesures propres à éviter autant que possible lesmanifestations d’un risque et à limiter les effets. C’est une étape essentielle dans l’élaborationd’un projet.

Pourquoi : Son but est triple

Assurer la sécurité des personnes

Il s’agit d’assurer la sécurité des personnes, mais aussi celle du public extérieur, soumis à unrisque indirect, et celle des sapeurs-pompiers. Le risque de panique est particulièrementimportant dans les établissements recevant du public (ERP), du fait de la densité souventélevée du public dans un même local (par exemple dans les salles de spectacle) et de samauvaise connaissance des lieux. Les mesures de prévention visent donc à éviter l’éclosion etla propagation de l’incendie et à favoriser l’évacuation rapide du bâtiment.

Assurer la sauvegarde des biens

La prévention incendie permet indirectement de limiter les pertes en biens, pertes par l’actiondu feu, pertes indirectes par l’écroulement de bâtiments. Dans bien des cas, les biensmobiliers et immobiliers constituent un outil de travail, donc une capacité d'emploi et unpotentiel économique (en moyenne chaque année, 4500 entreprises commerciales ouindustrielles disparaissent à cause d’un incendie). L’expérience montre que lesinvestissements financiers préalables pour la réalisation des mesures de prévention sonttoujours largement inférieurs aux conséquences globales d’un sinistre.

Permettre et faciliter l’engagement des secours

L’action rapide et efficace des sapeurs-pompiers une priorité absolue.

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1.3. Comment ?

La prévention s’appuie sur des recherches techniques et sur l’analyse des sinistres antérieurespour élaborer des dispositions réglementaires concernant les modes de construction , l’utilisation des matériaux et les modalités d’exploitation.

La prévention est constituée de l’ensemble des mesures de nature à faire échec aux incendiesou à en diminuer la fréquence et l’importance, en s’attaquant à leurs causes et éventuellementà leurs circonstances aggravantes.

Limiter sa propagationEvacuer les personnes en dangerFaciliter l’intervention des secours

Aspects de la prévention :

Aspect humainAspect législatifAspect économiqueAspect technique

ASPECT LEGISLATIF

Qualification juridique :Police administratif : en droit, on ne peut dissocier prévention et secours qui ont un même but, maintenir ou rétablir la S2curité des personnes et des biens.

Police administrative généralePolice administrative Mesures : risques graves ou particuliers Police spéciale (Maire, Préfet,...)

Autorirés chargées de la prévention :

Maire : pouvoir Code des CommunesPréfet = représentant de l’Etat : peut se substituer au MairePremier Ministre : décrets

Autres Ministres : arrêtés

Le moyen juridique de la prévention : le RéglementL’acte administratif unilatéral de protée générale et impersonnelle, il édicte des règles deconduite décidée par les seuls pouvoirs publics.

Le règlement : ERPIGH (immeubles de grande hauteur)IC (pour l’environnement)RTMD (transport des matières premières)Incendies dans les forêts

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Responsabilités de l’exploitant et de l’administration :Connaissances nécessaires de l’exploitant

Constructeurs, installateurs, exploitantsAutorités

ASPECT TECHNIQUE

Mesures techniques de prévention :Protection des personnesProtection des biens

1) Protection des personnes : - dégagements suffisants- éclairage- désenfumage des personnes- alarme

2) Protection des biens :- mesures concernant construction : stabilité et séparation- mesures des installations techniques- moyens secours contre l’incedie- consignes de sécurité

Exemples :1938 Incendie « Nouvelle Galerie » à Marseille

20 morts et 60 disparusDécret-loi du 20 novembre 1938Article 5 : établit la nécessité d’une police spéciale pour la protection despopulation dans les ERPPremière pierre de l’édifice Prévention.

1947 : Incendie du cinéma « Le Sélect » à Ruell-MalmaisonDécret du 13 août 1954

CCDSA : Commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilitéDécret du 8 mars 1995

A QUI BENFECIE LA PREVENTION

ERP : enceinte fermée, public en plus du personnelMéthode du ClassementImplantation / IsolementConstructionDégagements (sorties)Ventilation / DésenfumageElectricité - éclairage (7 feux sur 10)ChauffageRisques particuliersMoyens de secours

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1) Classement :

- Destination- effectif public :

Premier groupe : établissement première catégorie : > 1500 personnes établissement deuxième catégorie : entre 750 et 1500 personnes établissement troisième catégorie : entre 301 et 705 personnes établissement quatrième catégorie : < 300 personnes

Deuxième groupe : établissement cinquième catégorie : > seuil en fonction du type

TYPES :

L : salles de spectacle, réunionM : magasins, centres commerciauxN : restaurants, débits de boissonsO : hôtels et pensions de familleP : salles de danse, salles de jeuxR : enseignement, coloniesS : bibliothèque, documentationT : salle d’expositionU : établissements sanitairesV : établissements de culteW : administration, banques, bureauxX : établissements sportifs couvertsY : musées

PA : établissements de plein airCTS : chapiteaux, tentes, structures itinérantesSTG : structures gonflablesPS : parcs de stationnement couvertsOA : hôtels-restaurants d’altitudeGA : gares accessibles au publicEF : établissements flottantsREF : refuge de montagne

Classement des groupements d’établissementsEn général : 50 en sous-sol ; 100 en étages, galeries, ouvrages surrélevés !!

2) Implantation :

Les établissements doivent être conçus de manière à permettre en cas de sinistre :- l’évacuation du public- l’intervention des secours- la limitation de la propagation de l’incendie

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Chapitre 4 : La détection du feu

Les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF)

En avertissant dès la détection d’une fumée, les DAAF permettent de maîtriser le départ dufeu à temps, ou de fuir sans être victimes des émanations. Les DAAF sont le seul moyen de nepas être victime des feux nocturnes, particulièrement meurtriers (responsables de 70% desdécès dans les incendies d’habitation).

Pour une protection de base, il est recommandé d’installer au moins un détecteur à chaqueétage de la maison, y compris au sous-sol et, si possible près de votre chambre pour que vouspuissiez l'entendre. Placez des détecteurs-avertisseurs de fumée supplémentaires poursurveiller les escaliers, ceux-ci se comportant comme des cheminées vis-à-vis de la fumée etde la chaleur. Pour une protection optimum, le mieux serait de placer un détecteur-avertisseurde fumée dans chaque chambre occupée, surtout dans celle d'un fumeur, dans chaque piècecontenant des appareils électriques (ex. chauffage portatif, ordinateur) voire dans les piècessuivantes : salon, salle à manger, rangement, dressing, sous-sol.

Certains endroits sont à éviter, notamment les salles de bain, à proximité des appareils dechauffage, près des fenêtres et des ventilateurs de plafond. Puisque la fumée s’élève dans lesairs, il est naturellement recommandé de fixer les détecteurs de fumée au plafond et sipossible au centre de la pièce, sinon à plus de 20cm de tout obstacle et à plus de 60cm d'unangle. Si ce n'est pas possible, placez le détecteur sur un mur à une distance de 15 à 20cm duplafond.

Cela dit, le principal inconvénient des DAAF – outre leur aspect inesthétique au milieu duplafond - est leur manque de discernement. Une sirène (elle atteint généralement les 85décibels) qui se déclenche trop souvent de façon intempestive et les occupants du logementsont tentés d'en enlever la pile. Trop près d'une cuisine, un DAAF peut se révéler exaspérant, trop loin, inefficace. De l'intérêt de se renseigner auprès d'un professionnel qui tentera avecvous de déterminer les meilleurs endroits de la maison en fonction de vos habitudes, de votreespace et, pourquoi pas, de l'esthétisme de votre décoration.

Ces détecteurs optiques autonomes fonctionnant à pile ou en 220Vcc, sont d’installation (trop?) facile et, comme leur nom l'indique, ne nécessitent d'être asservis à aucun autre appareil. Certains modèles ont un flash intégré à l'usage des personnes malentendantes. L'entretien selimite à s'assurer régulièrement que le détecteur de fumée fonctionne : Il suffit pour celad'appuyer chaque mois sur le bouton de test et de remplacer la pile à date fixe ou si le témoinde fin de vie de la pile se déclenche. A noter d'ailleurs que certaines piles ont désormais des

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durées de vie 'garanties' de 10 ans. Ces détecteurs optiques doivent être impérativement à lanorme NF S 61-966 qui devrait être substituée en juillet 2008 par la norme européenne EN 14604.

Les détecteurs de chaleur

Ils s'utilisent là où il y a des ambiances fumigènes : cuisines ou garages dans lesquels lesdétecteurs de fumée seraient inefficaces. Un thermistor déclenche l'alarme dès que latempérature atteint un certain seuil, aux environs de 50°. Il peut être muni d'un avertisseurintégré et d'un réarmement automatique dès que la température revient à son niveau normal. Le coût est d'environ 60 euros. Sachez que nombre d'incendies se déclenchent dans la cuisineà cause du simple oubli d'une cocotte qui mijote ou d'un(e) cuisinier(e) soudain passionné(e)par une émission de télé.

Les détecteurs de gaz et détecteurs de monoxyde de carbone

Ils ne peuvent pas se substituer à une révision de vos installations de chauffage et deproduction d'énergies par des personnels qualifiés. Néanmoins, pour assurer une bonneprévention, les détecteurs de gaz s'installent près du sol pour les gaz à densité plus grande quel'air (butane et propane) et près du plafond pour le gaz naturel ou méthane qui a une densitéinférieure à celle de l'air. Les détecteurs de monoxyde de carbone sont indispensables enprésence de poêles, chaudières ou cuisinière à gaz pour détecter le monoxyde de carbone, untueur silencieux qui fait chaque année des centaines de victimes. Ils s'installent au moins à 2mètres de l'appareil hors zone humide. Le coût est d'environ 60 euros.

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L'alarme incendie

L'installation classique s'articule autour de la centrale d'alarme qui va centraliser les donnéesenvoyées par les détecteurs et déclencher les moyens d'alerte. Elle se compose de :

• 1 centrale d'alarme ;• 1 ou plusieurs détecteur(s) de fumée, de chaleur, de monoxyde de carbone, etc. ;• 1 ou plusieurs sirène(s) ;• 1 transmetteur téléphonique.

La centrale d'alarme peut identifier précisément les lieux où sont placés les détecteurs pourpouvoir situer l'origine d'une alarme. Après avoir reçu les signaux d'alarme, elle déclenchel'alerte via sa sirène intégrée et/ou par téléphone grâce au transmetteur téléphonique, endiffusant le message spécifique 'Alarme Incendie' que vous aurez préenregistré. Selon lacentrale, il est possible d'asservir un certain nombre de détecteurs et d'équipements.

L'alarme incendie peut également intégrer un journal des derniers événements et unetélécommande marche/arrêt. Que l'installation soit en système filaire ou sans fil et suivant lacomplexité de l'installation, il est recommandé de faire appel à un installateur qui, en outre, vous délivrera un certificat d'agrément qui pourrait vous être réclamé par l'assureur.

Photodiode

1) Définition :

Une photodiode est un composant semi-conducteur ayant la capacité de détecter unrayonnement du domaine optique et de le transformer en signal électrique.

Schéma de la photodiode/Exemple de photodiode

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2) Fonctionnement :

Quand un semi-conducteur est exposé à un flux lumineux, les photons sont absorbés àcondition que l’énergie du photon (Eph = h ) soit supérieure à la largeur de la bande interdite(Eg). Ceci correspond à l'énergie nécessaire que doit absorber l'électron afin qu'il puissequitter la bande de valence (où il sert à assurer la cohésion de la structure) vers la bande deconduction, le rendant ainsi mobile et capable de générer un courant électrique. L’existencede la bande interdite entraîne l’existence d’un seuil d’absorption tel que h 0 = Eg. Lors del’absorption d’un photon, deux phénomènes peuvent se produire :

• La photoémission : c'est la sortie de l’électron hors du matériau photosensible. L’électron ne peut sortir que s'il est excité près de la surface.

• La photoconductivité : l’électron est libéré à l’intérieur du matériau. Les électronsainsi libérés contribuent à la conductivité électrique du matériau.

Lorsque les photons pénètrent dans le semi-conducteur munis d’une énergie suffisante, ilspeuvent créer des photoporteurs en excès dans le matériau. On observe alors uneaugmentation du courant. Deux mécanismes interviennent simultanément :

• Il y a création de porteurs minoritaires, c'est-à-dire des électrons dans la région P etdes trous dans la région N. Ceux-ci sont susceptibles d’atteindre la ZCE par diffusionet d’être ensuite propulsés vers des zones où ils sont majoritaires. En effet, une foisdans la ZCE, la polarisation étant inverse, on favorise le passage des minoritaires versleur zone de prédilection. Ces porteurs contribuent ainsi à créer le courant dediffusion.

• Il y a génération de paires électron trou dans la ZCE, qui se dissocient sous l’action duchamp électrique ; l’électron rejoignant la zone N, le trou la zone P. Ce courants’appelle le courant de transit ou photocourant de génération.

Ces deux contributions s’ajoutent pour créer le photocourant Iph qui s’additionne au courantinverse de la jonction. L’expression du courant traversant la jonction est alors :

3) Avantages :

• Leur coût moindre, de moins de 2€ jusqu’à 15€. • La facilité d’installation du fait qu’elles soient très compactes.

4) Inconvénients :

• Ont besoin d’être installé avec d’autres systèmes électronique(amplificateurs, microcontrôleurs…)

• Risque de confusion en cas d’utilisation à une lumière trop vive (àconfirmer lors de tests).

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Exemple d’une photodiode

Code commande : 654-8069

Fabricant : OSRAM Opto Semiconductors

Référence fabricant : SFH 205 FA

Caractéristiques :

Paramètre Valeur du paramètre

Type Infrarouge

Plage de longueurs d'onde 740 1120nm

Angle de réception 120°

Temps de montée/descente 20 / 20ns

Boîtier Filtre 5 mm SL

Sensibilité 0.63A/W

Courant d'obscurité 2nA

Température d'utilisation -40 +100°C

Puissance dissipée 150mW

Commentaire :

Phototransistors/Photodiodes radial Side-Looking

Phototransistors et photodiodes à cordon radial Side-Looking dans des boîtiers transparents, teintés et opaques à la lumière visible (noir). Tous ont une réponse de crête dans la gamme delongeur d'onde infrarouge, mais seuls les types à boîtier noir sont insensibles à lumièrevisible.

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Caméra thermique

1) Définition et fonctionnement:

Une caméra thermique enregistre les différents rayonnements infrarouge (ondes de chaleur)émis par les corps et qui varient en fonction de leur température. Contrairement à ce que l’onpourrait penser, une caméra thermique ne permet pas de voir derrière une paroi ou unobstacle. Elle reproduit la température emmagasinée par un corps, ou montre le fluxthermique d'une paroi en raison d’un foyer se trouvant à l’arrière.

2) Domaines d'utilisation d'une caméra thermique :

Une caméra thermique peut être utilisée dans différentes situations :

Pour les sapeurs-pompiers :

• Recherche de victimes lors de feux d’appartements et surtout dans de grandsvolumes tels que parkings souterrains, usines, halls de stockage, feu de forêt...

• Recherche de foyer : la caméra thermique permet de détecter très rapidementun foyer ou même un feu couvant. • Feu ou foyer résiduel dans un joint de dilatation suite à un feu de cave dans unimmeuble collectif type barre d’habitation. • Point chaud après extinction d’un feu de cheminée ou de comble. • Feu électrique : court-circuit, faux-contact entrainant une surchauffeponctuelle. • Lors du dépotage de wagons ou de citerne, le niveau dans la cuve de certainsproduits chimiques peut être observé à l'aide de la caméra thermique. • Lors d'une intervention pour un accident de la circulation de nuit en campagne, pour détecter un éventuel corps éjecté hors de la route. • En sauvetage déblaiement, pour localiser une victime dans un local accessiblepar une petite ouverture.

Pour l'armée et les services de police : • pour les opérations de nuit.

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Récemment, des exploitants de salles de cinéma aux États-Unis ont équipé leurspersonnels de caméras thermiques afin de détecter les personnes filmant lesprojections depuis la salle.

Pour le bâtiment: • Détection des points faibles de l'isolation d'un bâtiment. • Vérification des températures des canalisations et installations de chauffage,

notamment pour le contrôle des planchers chauffants. • Vérification des armoires électriques par visualisation des surchauffes des

connexions, ou de certains composants.

Pour les aéroports : • Vérifier les personnes ayant une fièvre suspecte, signe de maladie par exemple.

3) Avantages :

• portée (50m)• champ de vision• précision

4) Inconvénients :

• Prix (200e min)• volume

Détecteur de fumée ou de gaz

1) Définition et fonctionnement :

Un détecteur est un dispositif technique (instrument, substance, matière) qui change d'état enprésence de l'élément ou de la situation pour lequel il a été spécifiquement conçu. Desfonctions supplémentaires peuvent apporter des précisions qualitatives ou quantitatives sur lanature du phénomène observé.

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Une installation de détection incendie a pour but de signaler à un poste central ou aupersonnel en charge de la sécurité de l'établissement tout évènement pouvant être le signe d'undébut d'incendie.

Le principe de fonctionnement étant le même il ne sera traité que le cas du détecteur defumée.

Un détecteur de fumée est un organe de sécurité, il réagit à la présence de fumée ou de vapeurdans l'air : il existe des détecteurs optiques et/ou par ionisation. Les détecteurs ioniques sontinterdits en France car radioactifs.

2) Type de détecteurs :

Il existe de nombreux type de détecteurs comme par exemple :

• Détecteur ionique :

Ce détecteur possède une chambre, composée de deux électrodes, dans laquelle est placée unmatériau radioactif (généralement une pastille d'americium 241) émettant des rayons alpha. Une tension est appliquée aux bornes des électrodes; un faible courant apparaît, du fait de laionisation de l'air de la chambre. Lorsque des particules de fumée y pénètrent, celles-cicaptent une partie des rayons alpha, entraînant une diminution du courant, puis le passage enalarme du détecteur.

• Détecteur optique de fumées (ponctuel) ou Photo-électrique:

Ce détecteur met à profit l'effet Tyndall. Dans la chambre d'analyse, une DEL et unephotodiode sont placées de telle façon que cette dernière ne reçoive jamais la lumière de laDEL en l'absence de fumée. La pénétration de fumée dans la chambre d'analyse entraîne laréflexion de la lumière de la LED sur les particules de fumée, donc la sollicitation de laphotodiode. Ce détecteur est très efficace pour les fumées blanches; Il l'est un peu moins pourles fumées noires, à cause de leur faible réflectivité.

• Détecteur linéaire de fumée:

Contrairement aux détecteurs ponctuels de fumée, celui-ci fonctionne sur le principe del'absorption de la lumière. Le détecteur envoie des impulsions lumineuses (infra-rouges) qui

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sont traitées par la partie réceptrice du produit. Le détecteur mesure en permanence le niveaudu signal reçu. Une baisse du signal reçu est interprétée comme une présence de fumée. Laplupart des détecteurs linéaires ont une portée de 100m, leur permettant de couvrir de grandessurfaces. Ils sont particulièrement bien adaptés pour la surveillance des aéroports, centrescommerciaux, usines, entrepôts, musée, gymnases, églises... Il existe deux types de Détecteurslinéaire de fumée: par Projection (Emetteur et Récepteur sont installés à chaque extrémité dela zone à protéger) et par Réflexion (Emetteur et Récepteur sont combinés dans la mêmeunité, l'infrarouge est reflété au Récepteur par un catadioptre)

• Détecteur optique de flamme:

Ces détecteurs possèdent une cellule sensible aux rayonnements IR (Infra Rouge) ou UV(Ultra Violet). Les détecteurs IR travaillent généralement dans la bande lumineuse du carbonede manière à éviter les fausses alarmes.

• Détecteur de chaleur (thermostatique, thermo vélocimétrique):

Les détecteurs thermostatiques passent en alarme lorsqu'ils détectent une températuresupérieure à un seuil prédéterminé. Les détecteurs thermo vélocimétriques sont quant à euxsensibles à la vitesse d'élévation de la température, donnant généralement une informationplus précoce que les thermostatiques. Ils donnent en revanche beaucoup plus de faussesalarmes s'ils sont mal placés (ex : élévation rapide de la température due à l'ouverture d'unfour dans une cuisine industrielle, ou à la mise en route d'une chaudière...)

• Détecteur multi-capteurs:

Ceux-ci sont constitués d'un détecteur optique de fumée équipé d'un capteur de chaleur aidantà la prise de décision de l'alarme feu. En pratique, la sensibilité du détecteur augmente avec latempérature.

3) Utilisation dans notre cas :

Intégré à un système de sécurité, permettant la gestion des incendies et accidents dans leslocaux industriels, il sert uniquement de capteur transmettant l'information à une centrale dedétection et de gestion, qui elle lance des alarmes et commande un ou des systèmes annexesde lutte contre les incendies : comme un système d'extraction des fumées et des portes coupe-feu imposant un confinement en zones, permettant de ralentir la progression de l'incendie.

Il serait donc ici utilisé pour l’avertissement de la présence d’un incendie dans une zoneprécise. Le robot n’aura plus qu’à se diriger dans le secteur de l’alarme.

Thermomètre Infrarouge (IR)

1) Description

Un thermomètre infrarouge est un instrument permettant de mesurer la température d'un objetà partir de l'émission de lumière de type corps noir qu'il produit (lumière produite

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exclusivement par la température). Un tel thermomètre est parfois appelé à tort thermomètrelaser s'il est aidé d'un laser pour viser, ou encore thermomètre sans-contact pour illustrer sacapacité à mesurer la température à distance. On utilise également le terme de pyromètre demanière à exprimer la différence avec un thermomètre classique puisqu'il mesure lerayonnement thermique émis et non la température elle-même. En connaissant la quantitéd'énergie émise par un objet, et son émissivité (capacité d'un corps à absorber et à réémettrel'énergie rayonnée), sa température peut être déterminée.

2) Fonctionnement

Le procédé consiste à mesurer l'énergie lumineuse (située dans l'infrarouge) sur un détecteurpermettant de la convertir en un signal électrique. Cette méthode permet de mesurer latempérature à distance, contrairement aux autres types de thermomètres comme lesthermocouples. Ainsi il est possible de mesurer la température si l'objet est en mouvement, s'ilest entouré d'un champ électromagnétique, s'il est placé dans le vide, ...

Cette méthode de mesure peut être très précise à condition cependant d'être bien calibrée, lerayonnement mesuré étant dépendant de nombreux paramètres : émissivité de l'objet, uniformité de la source, géométrie du dispositif. Ces thermomètres peuvent être utilisés pourde nombreuses applications comme :

- La détection de nuages pour les télescopes, - La vérification d’équipements mécaniques ou de circuits électriques, - Le contrôle de la température d'un four ou d'autres équipements, - La détection de zones chaudes lors d'un incendie. - Le contrôle du réchauffement ou du refroidissement de matériaux avec précision.

3) Exemples d’applications :

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En AUTOMOBILE:

- Vérifier si un calorstat est ouvert ou fermé (delta T de 5 à 10°)- Vérifier si une Bougie de préchauffage est H.S ou bonne. - Vérifier la température un pot d'échappement- Vérifier la température d'une culasse moteur sans se brûler.

En INDUSTRIE:

- Vérifier le bon serrage de borniers (Test l'échauffement dû à un mauvais sérrage)- Vérifier la température d'un arbre moteur ou de roulements. (Un sur- échauffement est synonyme d'un roulement usé).

A la MAISON:

- Vérifier la température d'une bouteille de vin sans l'ouvrir. - D'un gâteau, d'une viande à la cuisson, du compartiment congélation. - De l'eau d'un lac à la pêche, etc.....

4) Avantages :

- Ces thermomètres ont une grande portée. - Permettent d’obtenir une mesure précise d’une température.

5) Inconvénients :

- Coût élevé de 40€ environ à plus de 100€. - Le thermomètre est beaucoup trop encombrant.

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Chapitre 5 : L’extinction du feu

I. Les extincteurs

1) Préface :

S’ils sont utilisés correctement, les extincteurs sont des moyens de lutte très efficacescontre un début d’incendie et permettent d’éviter bien des sinistres. Reste à savoir comments’en servir et surtout à les reconnaître car leur nombre est grand et leurs spécificités sontdifférentes.

Les extincteurs peuvent être classés en fonction de leur format, de leur fonctionnement oude l’agent extincteur qu’ils contiennent. Si l’on prend en compte le format de l’extincteur, etdonc la maniabilité qui en découle, il est possible de distinguer trois familles d’appareils :

• les extincteurs portatifs : ce sont les plus courants. On les rencontre par exemple àintervalles réguliers dans les établissements recevant du public (ERP) ou chez lesparticuliers. Le nom portatif leur a été attribué car ils sont conçus pour être portés etutilisés à la main et doivent par conséquent être d’un poids inférieur ou égal à 20 kg ;

• les extincteurs mobiles : normalement montés sur roues, ils sont conçus pour êtretractés et actionnés manuellement ou être remorqués par un véhicule. Ils sontgénéralement de forme sphérique ou cylindrique et ont une masse totale supérieure à20 kg ;

• les extincteurs fixes : comme leur nom l’indique, ces types d’extincteurs sont fixés àdemeure et ne peuvent pas être déplacés. Ils permettent de protéger une zonedéterminée où il existe un risque sensible d’incendie. Ces appareils peuvent êtredéclenchés manuellement ou de façon automatique. L’agent extincteur employé Outresa forme, un extincteur est surtout caractérisé par l’agent chimique qu’il contient.

L’appareil à utiliser sera fonction de la classe du feu à éteindre (A, B, C, D E ou F, voirencadré), car un agent extincteur n’est efficace que sur des foyers bien déterminés. L’usaged’un agent non adapté sera, dans le meilleur des cas, inefficace mais pourra parfois être trèsdangereux et aggraver le sinistre.

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2) Les classes de feux :

La norme NF EN 2 distingue 6 classes de feux :

• classe A : feux de matériaux solides, généralement de nature organique, dont lacombustion se fait normalement avec formation de braises (papier, bois…) ;

• classe B : feux de liquides ou de solides liquéfiables (essence, alcool…) ; • classe C : feux de gaz (gaz de ville, butane, propane…) ; • classe D : feux de métaux (sodium, magnésium, aluminium…). Cette classe de feux

n’est actuellement pas normalisée. • Classe E : feux « électriques ». • classe F : feux d'huiles et graisses végétales ou animales.

Adaptation des agents extincteurs aux différentes classes de feux (A, B, C ou D)

Agent extincteur A B C DEau en jet pulvérisé + + + - Eau + additif + + + + - Mousse + + + - Poudre BC - + + + + (*)Poudre ABC + + + + + + CO2 - + + + + Hydrocarbures halogénés + + + +

+ + : Bonne efficacité + : efficacité limitée - : mauvaise efficacité (*) : Sur les feux de classe D, n’employer que des extincteurs à poudres spéciales (à basede graphite, carbonate de sodium, chlorure de sodium, etc.) Sur les feux de gaz, l’alimentation doit être coupée avant de procéder à l’extinction.

Ce tableau ne traite pas les cas des classes E et F car celle-ci ont été instauré récemment et sonencore très peux développées.

L’icône normalisé des 6 classes

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3) Les cinq catégories principales d’agents extincteurs :

• L’eau en jet pulvérisé : l’eau pulvérisée reste l’agent prédominantpour lutter contre les feux de classe A. Elle agit par effet de refroidissement sur le foyer et parcréation de vapeur d’eau au contact des matériaux qui brûlent. Ces extincteurs agissent sur lesfeux de classe A, mais sont dangereux sur les feux de classe D. Sur la classe B, ils sontinefficaces, sauf pour les liquides inflammables dont le point éclair est supérieur à 100 °C.

• L’eau + additifs : des produits additifs (tensioactifs) peuvent êtreajoutés à l’eau pour accroître son pouvoir extincteur. L’une des familles les plus notablesd’additifs est celle des AFFF (agents formant un film flottant) qui ont la caractéristique deformer un film isolant flottant sur la surface du combustible. Ce dernier sépare physiquementle combustible du comburant et empêche le dégagement des vapeurs inflammables en évitantainsi les risques de réinflammation. L’effet de refroidissement demeure. Ces typesd’extincteurs sont efficaces sur feux de classe A et B. Ils peuvent être généralement utilisés enprésence de courant électrique, mais il convient de bien vérifier les indications portées surl’extincteur.

• La poudre : on distingue deux types d’extincteurs à poudre. Lesextincteurs à poudre BC et ceux à poudre ABC dite « polyvalente ». Les poudres BC sontgénéralement des sels qui agissent sur les feux de classes B et C par absorption de la chaleuret par inhibition via les cristaux de poudre. Les poudres polyvalentes agissent de façonidentique sur les foyers B et C mais également par étouffement sur les feux de classe A. Aucontact des braises, la poudre ABC se décompose et forme une couche imperméable vitreuse. Cette polyvalence représente un grand intérêt car elle permet d’éteindre des feux combinéscomprenant simultanément tous les types de combustibles. Généralement, les poudres nereprésentent que de faibles risques toxicologiques pour l’homme (irritation des muqueuses etdes voies respiratoires) mais, utilisées dans une pièce fermée, le nuage engendré réduitfortement la visibilité et peut contribuer à l’effet de panique.

• Le dioxyde de carbone (CO2) : il est contenu dans l’extincteur sousforme comprimée liquéfiée et gazeuse. La libération du gaz crée un froid intense (à la sortiedu diffuseur, le C02 est à – 52 ° C à l’état de gaz et à – 78 °C sous forme de neigecarbonique), ce qui, combiné à l’effet de souffle et d’étouffement, permet d’éteindre des feuxde classes B et C. Quand il est soumis à une forte élévation de température, le C02 gazeux a laparticularité de passer directement à l’état solide, d’où la formation de neige carbonique ; • lamousse : il s’agit d’une mousse « physique » fabriquée lors du contact d’un émulseur et del’eau sous l’effet de la pulvérisation avec l’air. Il ne s’agit plus d’une mousse chimiquecomme dans le passé qui nécessitait des manipulations contraignantes de l’appareil avantutilisation. La mousse agit par refroidissement et par isolement en formant une barrièremécanique étanche. Elle est principalement utilisée sur les feux de classe B ;

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• Les hydrocarbures halogénés (halons) : ils agissent par inhibition dela réaction de combustion. Mais les halons sont susceptibles de participer à la dégradation dela couche d’ozone, ce qui implique que leur fabrication est aujourd’hui interdite. Ils sontefficaces sur les feux de classes B et C.

4) La réglementation :

De leur fabrication à leur utilisation, les extincteurs sont soumis à de très nombreuses normes. Couleur, typographie, emplacement, efficacité répondent à une réglementation très stricteétablie par des autorités certifiées. Chaque constructeur se doit de respecter ces normes, rendues obligatoires par des arrêtés, sous peine de voir sa production stoppée. Des contrôlesinopinés sont régulièrement effectués pour s’assurer de la bonne application des règlesinstituées. Ainsi, pour être commercialisé, chaque extincteur doit impérativement êtreconforme à la réglementation française (NF) et européenne (CE). La marque NF certifiel’aptitude à la fonction et à l’emploi de l’extincteur, alors que le marquage CE certifie sarésistance à la pression. La norme NF EN 3 (transposition dans la réglementation française dela norme européenne EN 3), régie par l’AFNOR, garantit les performances d’extinction desextincteurs, selon un référentiel édicté par le CNPP (Centre national de prévention et deprotection). Les normes européennes relatives à la résistance à la pression des appareils a pourbut premier de protéger l’utilisateur. Ainsi, avant leur commercialisation, les extincteursdoivent subir une épreuve hydraulique et un examen technique. Ces tests sont réalisés par desorganismes notifiés indépendants qui vérifient la viabilité des matériaux, les procédés defabrication… Afin d’être identifiés rapidement par tout utilisateur potentiel, un extincteurrépond aussi à des normes visuelles. En premier lieu, le corps d’un extincteur doitobligatoirement être de couleur rouge. Afin d’éviter les différences offertes par la gamme decette couleur, le ton du rouge est également défini. Sur le corps de l’extincteur, doivent figurerimpérativement en blanc un certain nombre d’informations dont l’emplacement ne peutvarier.

Panonceau obligatoire

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II. Les Robinets d’Incendie Armés (RIA)

Le RIA (ou poste incendie) est une installation semi-fixe d’intervention immédiate contrel’incendie.

A) Description

L’installation comprend : • Un vanne d’arrêt, • Un tuyau semi-rigide (20 ou 30 mètres) de diamètre 19, 25 ou 33 mm, • Un dévidoir (souvent à l’alimentation axiale), • Une lance munie d’un robinet diffuseur, • D’accessoires facultatifs : seau, hache…

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Le robinet diffuseur est choisit en fonction du risque : • Diffuseur mixte avec levier trois position : arrêt, jet bâton, jet diffusé. • Diffuseur par installation électrique avec levier deux positions : arrêt et jet

diffusé.

B) Alimentation en eau.

Les RIA peuvent être alimentés soit par : • Le réseau d’eau public, • Des réservoirs à charge gravitaire (sur le toit), • Des réservoirs sous pression, • Le réseau d’une installation incendie (par exemple réseau alimentation

Sprinkler).

La pression du RIA le plus défavorisé ne doit pas être inférieure à 2,5 bars.

(1) Implantation des RIA

Les RIA sont installés : • A l’intérieur, à proximité des entrées des rez-de-chaussée ou des paliers

d’escaliers dans les étages, à proximité des circulations. • Chaque point de la surface protégée doit pouvoir être atteint par deux jets au

moins. • La distance à parcourir entre 2 RIA ne doit pas excéder la somme des

longueurs de leurs tuyaux. • Les RIA doivent être signalés et d’accès facile.

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III. Les sprikleurs

Un sprinkler (parfois francisé en sprinkleur) ou une tête d’extinction automatique àeau (parfois appelé aussi tête d’extinction automatique d’incendie, gicleurd’incendie, asperseur) est un appareil de détection de chaleur excessive et de dispersionautomatique d’eau (ou de produits dissous dans l’eau), lors d’un incendie1. Ce système est misen réseau au-dessus de la zone à protéger. Une augmentation anormale de la températureentraîne la rupture de l’ampoule ou la fonte du fusible qui maintient la tête fermée. Lacanalisation d’eau sous pression permanente, connectée à la tête, en alimente la tête pourarroser la zone enflammée. Son déclenchement ne nécessite aucune intervention humaine. Lacirculation d’eau dans les canalisations actionne ungong hydraulique donnant l’alarme auniveau du poste de contrôle.

Principes

Le système permet de protéger les biens et les personnes contre le risque incendie. Sa mise enœuvre automatique le rend opérant jour et nuit.

Les trois fonctions de base d’une installation sont de :

• Détecter un départ de feu (automatiquement, déclenchement manuel possible dans lecas du déluge) ;

• Alarme pour avertir les personnes à proximité et prévenir les moyens de lutteincendie ;

• Selon sa conception, il est possible d’éteindre l’incendie, de le contenir, ou de refroidirdes structures.

Le système de protection incendie par brouillard d’eau est un système particulier et consiste àdélivrer la quantité de brouillard (eau sous très haute pression au travers d’un diffuseur) apte àlutter contre le type d’incendie redouté sur une zone quand un incendie est détecté. Labrumisation est maintenue tant que l’extinction n’est pas réalisée ou jusqu’à l’interventiondes secours.

Lorsqu’un incendie survient, la chaleur dégagée s’élève et atteint une des têtes de gicleurréparties sur le plafond. Sous l’effet de la chaleur, l’ampouleou le fusible qui maintient la têtefermée est détruite (l’ampoule contient un liquide qui exerce une pression sur la paroi en verresous l’effet de la chaleur et qui rompt ainsi cette fine paroi de l’ampoule, mais les élémentsfusibles faits de matière plastique sont de plus en plus utilisés). La pression d’eau (pour uneinstallation sous eau) permanente dans la canalisation sur laquelle est posée la tête se libère autravers de la tête, arrosant ainsi la zone enflammée.

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La chute de pression provoquée par l’ouverture de la tête va conduire la ou les pompes àentrer en action pour maintenir la pression et l’alimentation en eau de la tête. Le passage del’eau au niveau du poste de contrôle actionne un gong hydraulique et un pressostat quidonnent l’alarme (avec un renvoi sur une centrale d’alarme incendie pour le pressostat). Sil’incendie n’est à ce stade pas maîtrisé, l’accroissement du dégagement de chaleur entraînel’ouverture de têtes supplémentaires. Aucune surveillance humaine n’est donc requise, si cen’est pour arrêter l’installation après extinction du feu (par le préposé ou par les secours avecaccord du responsable du site).

L’efficacité du système repose sur une adéquation parfaite entre, d’une part, le débit des têtes, leur densité d’implantation, la configuration du réseau et les ressources en eau disponibles, etd’autre part, la nature des biens protégés (potentiel calorifique et débit calorifique, vitesse depropagation, solide, liquide ou gazeux…) et leur mode d’entreposage. La majeure partie descas où l’installation de tels extincteurs a échoué ressort d’actes de malveillance (fermeture devanne ou mise hors service), d’un manque d’entretien, ou d’un dépassement des conditions(hauteur de stockage) prévues à la conception. Afin d’éviter les mauvaises conceptions oumauvaises mises en œuvre, il est fortement conseillé de faire appel à un installateurcompétent.

Prévus pour contenir l’incendie, les gicleurs parviennent, d’après le retour d’expérience, àéteindre le feu qui les a déclenchés. Un système d’extinction utilisant des têtes de type ESFR(Early Suppression Fast Reponse) sera conçu pour éteindre un feu, sa mise en œuvre délicatene pourra se faire que dans des bâtiments ayant une architecture adéquate, pour des hauteurs, configurations, et types de marchandises admissibles.

Statistiques

Les statistiques montrent que 80 % des incendies sont maîtrisés ou éteints avec moins de 5gicleurs ; 95 % des départs de feux sont maîtrisés par l’installation d’extincteurs automatiqueà eau. Vraisemblablement, l’efficacité du sprinkler est supérieure à ces données, lepourcentage d’échec pouvant être en partie expliqué par le fait que les départs de feu maîtrisésavant d’avoir occasionné de gros dégâts ne sont pas tous déclarés.

Des idées reçues existent sur ces systèmes. Certains films laissent penser qu’approcher unesource de chaleur d’une tête de gicleur déclencherait l’intégralité des têtes présentes dans lebâtiment de bureau qui les abrite. Or dans la réalité, en dehors d’installations industrielles trèsparticulières (systèmes « déluge »), chaque tête est indépendante et n’apporte de l’eau que surla zone enflammée.

Certains industriels redoutent aussi l’effet de l’eau sur leurs stockages ou leurs installationstechniques (machine-outil, informatique…). Or, le gicleur ne se déclenchant qu’en casd’incendie avéré et au-dessus de la zone en feu, on peut considérer qu’un appareil touché estdéjà une non-valeur du point de vue comptable. De plus, la décontamination des appareilsayant subi des dégâts des eaux est une opération connue et parfaitement maîtrisée si elle estordonnée rapidement. On peut toutefois mettre en place des paniers de protection au niveaudes têtes afin de les protéger contre le risque de choc.

Mise en œuvre

Les éléments qui participent au fonctionnement du système d’extincteur automatique à eausont les suivants.

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Sources d’eau

Suivant les normes appliquées, le nombre de sources d’eau peut changer. Une source d’eaupeut être de différentes sortes mais dans la plupart des cas elle est composée d’une pompe etd’une réserve. En norme APSAD on retrouvera dans la majorité des cas :

• 1 source A, dite à autonomie limitée (alimente 5 têtes au point le plus défavorisé, pendant 30 minutes) ;

• 1 source B dite "inépuisable", par abus de langage puisque la capacité est elle-mêmelimitée à la durée de fonctionnement (alimente le débit théorique pendant une duréedépendant du risque et du système, de 30 minutes à 2 heures) ;

Le réseau de gicleurs peut, dans certains cas, être raccordé au réseau d’eau de ville. Dans cecas, suivant l’APSAD R1, le principe est de s’assurer que ledit réseau peut alimenter :l’installation de gicleurs, les hydrants utilisables par les services de secours (P.I., RIA, rideauxd’eau…) et les besoins courants du secteur géographique desservi.

Les sources d’eau, dans certains cas, peuvent être communes à d’autres moyens d’extinction(PI, RIA, déluges…). Le principe, en règle APSAD R1, est de majorer en conséquence ledébit des pompes, le volume des réserves…

Pompes

En norme APSAD on retrouvera dans la majorité des cas :

• 1 pompe A électropompe doit pouvoir alimenter 5 têtes• 1 pompe B motopompe doit pouvoir alimenter la surface impliquée (surface de

déclenchement simultané de sprinkleurs) pour une densité (l/min/m²), ou un nombre desprinkleurs pour une pression minimale (cas ESFR et Grosses Gouttes), définis parconception.

• 1 pompe jockey qui maintient le réseau en pression (environ 8 à 10 bars).

Nota: la source A peut être équipée par une motopompe

Réserves

Dans le cas de réserves intégrales, leur volume est calculé pour assurer la durée defonctionnement définie. Suivant les référentiels, le débit de référence pour le calcul du volumede la réserve diffère. Celles-ci peuvent être maçonnées ou dans la plupart des cas métalliquesaériennes :

• Réserve principale : de 200 m3 à plus de 1 000 m3 ;• Réserve dite « limitée » (APSAD, règlement ERP) : 30 m3 à plus de 50 m3.

Postes de contrôle

Poste eau ;

• Poste glycol (eau) ;

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• Poste sous air ;• Poste sous vide2 ;• Poste alternatif (air/eau passage sous air lorsqu’il y a risque de gel, en hiver);

(abandonné : corrosion accélérée). • Poste à préaction type A, B ou C ; (l’envahissement d’eau est conditionné au niveau

du poste)• Poste déluge (c’est lui qui contrôle les têtes ouvertes).

Tuyauteries

Le collecteur d’alimentation (après le poste) ;Les antennes (tuyauterie où sont vissées les têtes de gicleurs).

• Les chandelles de la tête à l’antenne

La perte de charge dans les canalisation dépendant (entre autres) de leur diamètre et du débit, les tuyauteries doivent être dimensionnées afin que la source d’eau puisse couvrir en termesde pression et de débit le besoin hydraulique de conception.

Têtes de gicleurs

Types de têtes

• « Spray » debout seulement ;• « Spray » pendant seulement ;• Conventionnel debout/pendant (de moins en moins utilisée) ;• Têtes murales (side wall);• Têtes ESFR (entrepôt de logistique) ;• Têtes ELO ;• Têtes grosses gouttes (dont Ultra K17);• Têtes à couverture étendue ;• Gicleur à jet plat ;

Ces têtes peuvent-être déclinées en modèles sous vide (dry)

Températures de déclenchement

Tableau récapitulatif des températures de déclenchement en fonction de la couleur de l’ampoule

Couleur orange rouge jaune vert bleu violet noir

Température

(°C)

57 68 79 93 141 182 227 à 260

Température

(°F)

135 155 174 200 286 360 440 à 500

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Nota: Il y a énormément de types de têtes de gicleurs mais la plus courante étantde 68 °C (ampoule rouge)

Installations particulières

ESFR (entrepôts de stockage) ;

• Grosses gouttes (stockage de bobines de papiers entre autres) ;• Brouillard d’eau ;• Additifs : type AFFF (AFFF = agent formant un film flottant) (bas foisonnement) ou

« mouillants ».

Législation et norme

États Unis d’Amérique

Règles Factory Mutual: règle de l’assureur FM

• NFPA 13, 20, 30: sert souvent de standard pour les multinationales

France

• Norme NF EN 12845 : norme européenne. • Norme NFS 62-210 (remplacée par la norme NF EN 12845). • Règle APSAD R1 spécifiquement française (80 % du marché en France) ; elle s’inscrit

dans un système faisant intervenir des installateurs certifiés, une visite de conformité dechaque installation par le CNPP pour obtention d’un certificat de conformité N1, et unsuivi par un vérificateur semestriel certifié.

Toutes ces normes ou règles sont de caractère non obligatoire sauf dans certains cas (ERP, IGH, parkings…). En effet, dans le règlement ERP (établissements recevant du public), lesprinkleur est rendu obligatoire au-delà de 3 000 m2. La norme obligatoire est la NFEN12845, avec quelques aménagements acceptés dans le règlement ERP. Il est toutefois possibled’appliquer la règle R1 2008 qui intègre les exigences de la norme européenne. Par ailleurs, certaines normes ou référentiels peuvent être rendus obligatoires ponctuellement par arrêtésd’autorisation ou d’enregistrement dans le cas des ICPE (installations classées pour laprotection de l’environnement). Dans la majorité des cas, c’est l’assureur du site qui demandela mise en place d’un système sprinkleur. Il peut émettre sa préférence pour un référentiel enparticulier.

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IV. Le désenfumage

Le désenfumage remplit deux fonctions essentielles : • rendre praticable les locaux en contact avec le local en feu ; • empêcher la propagation du feu hors du volume sinistré.

Conserver les conditions de praticabilité implique de limiter à des seuils tolérables lesdifférents dangers qui menacent les personnes. Pour y parvenir, le désenfumage doit tendre à :

• maintenir une visibilité suffisante ; • diminuer la teneur des gaz toxiques ; • conserver un taux d'oxygène acceptable ; • évacuer la chaleur produite par le foyer.

Le contrôle de l'atmosphère des locaux sinistrés impose un processus de ventilation soitnaturel (issu du tirage thermique), soit mécanique (utilisant l'énergie d'un ventilateur). Le maintien de la praticabilité est la première tâche du désenfumage. L'évacuation despersonnes devant intervenir le plus tôt possible, la mise en route du désenfumage doit se fairedès la perception du sinistre, d'une manière automatique et/ou manuelle. La deuxième fonction du désenfumage est d'empêcher toute propagation des fumées hors duvolume sinistré. Cette action n'est indispensable que s'il existe des volumes à protéger attenantau local sinistré.

PRINCIPES DU DESENFUMAGE

On désigne habituellement sous le terme général de désenfumage deux grands types decontrôle des fumées correspondant aux deux objectifs définis. Le premier consiste à assurer un balayage de l'espace, à protéger par de l'air frais et à extraireles fumées, afin que, dans la zone d'occupation, la dilution des gaz de combustion soit tellequ'elle réduise au minimum leurs effets nocifs, et permette l'évacuation du public etl'intervention des services de secours. Le deuxième consiste à établir une hiérarchie des pressions entre le local sinistré et les locauxadjacents de manière à réaliser un équilibre s'opposant à la propagation des fumées. Ces systèmes seront d'autant plus efficaces qu'ils évacueront les gaz de combustion le plusprès possible du foyer et le plus tôt possible. Ainsi seront diminuées les quantités de fumées àextraire et les risques de propagation. Un système de désenfumage normalement conçu estgénéralement inefficace lorsque les volumes à protéger ont été totalement enfumés à caused'une mise en œuvre trop tardive.

CONTRAINTES DU DESENFUMAGE

Qu'il soit réalisé par ventilation naturelle ou par ventilation mécanique, le désenfumage nesera efficace que s'il respecte un certain nombre de contraintes. La première, et sans doute la plus importante, concerne le compartimentage. Les volumes àdésenfumer doivent rester de dimensions raisonnables. Il ne serait pas réaliste de vouloirdésenfumer l'ensemble d'un établissement, les débits nécessaires devenant vite prohibitifs. Ledésenfumage n'est possible que pour un compartiment ou un niveau ; le compartimentageétant réalisé par les cloisons, les portes et clapets à fermeture automatique et, dans les grandsvolumes par des retombées ou écrans de cantonnement.

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Enfin, le balayage satisfaisant des locaux à désenfumer sera obtenu par une répartition desamenées d'air et des extractions de fumées, qui évite toute zone morte où pourrait stagner unbouchon de fumées gênant. A ce sujet, il faut noter que même avec une extraction mécanique, il n'est pas possible d'effectuer un désenfumage correct sans amenées d'air.

BESOINS EN DESENFUMAGE

L'obligation de désenfumage et les solutions minimales préconisées découlent d'une analysepréalable du risque incendie. Dans un domaine aussi vaste et complexe, il n'est pas possiblede trouver une solution unique et répondant à tous les cas de figure. L'analyse des besoins dépend du bâtiment, de son équipement et de sa destination. Dans lemême type de bâtiment des mesures constructives (accessibilité, hauteur, compartimentage, nombre et disposition des issues), des équipements complémentaires (détection, alarme, extinction automatique, …) ou, des prescriptions concernant la combustibilité et le pouvoirfumigène des matériaux peuvent accélérer le processus d'émission de fumées et doncaugmenter les difficultés d'évacuation.

DIFFERENTS TYPES DE DESENFUMAGE

On distingue trois types de désenfumage : • le désenfumage des grands volumes et des locaux de dimensions moyennes, • le désenfumage des circulations horizontales, • le désenfumage des escaliers.

Ces trois types peuvent faire appel à trois techniques de désenfumage des locaux différentssuivant la nature des entrées d'air ou des extractions (naturelles ou mécaniques) :

le désenfumage naturel ; la mise à l'abri des fumées ; le désenfumage mécanique.

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V .Porte coupe-feu

Une porte coupe-feu est un élément de construction utilisé pour luter contre la propagationd'un incendie et protéger les personnes contre la propagation des fumées et des gaz toxiques1.

Réglementation

La réglementation impose à certains bâtiments, en particulier les ERP (établissement recevantdu public), IGH (immeuble de grande hauteur) de disposer de divers moyens passifs et actifspour protéger les utilisateurs en cas d'incendie. Les portes coupe-feu relèvent de la protectionpassive contre l'incendie en participant au cloisonnement des locaux, principe qui vise àlimiter la propagation du feu entre différentes parties du bâtiment. Ce cloisonnement aplusieurs objectifs, notamment donner un délai aux services d'intervention pour arriver sur lesite et maîtriser le feu.

Les textes règlementaires précisent le degré coupe-feu, exigé pour les parois et les portes, enfonction des dangers pris en compte.

Certifications

La porte coupe-feu correspond à un point de circulation dans une paroi coupe-feu. Il doit doncy avoir correspondance entre leur résistance au feu. Pour attester de leur résistance au feu, lesportes coupe-feu ont un marquage spécifique (étiquette) apposé sur le champ (tranche). Cemarquage certifie que l'ensemble porte et bâti a été construite selon des spécifications testéesen laboratoire certificateur, pour assurer une protection optimale et une résistance au feuhomogène pour une durée donnée (le degré de coupe-feu).

Fonctionnement

Une PCF (Porte coupe-feu) peut ressembler à une porte traditionnelle. Elle peut être à simpleou double battant, va-et-vient, ... Certaines portes peuvent être bloquées ouvertes par unmécanisme (le DAS : Dispositif Actionné de Sécurité). Lors d'une alarme incendie, lemécanisme (il s'agit la plupart du temps d'un électroaimant retenant la porte) libère la portepour que celle-ci se ferme. Il est toutefois possible d'ouvrir la porte qui se refermera aussitôtpour que le feu ne se propage pas. Les portes sont conçues pour qu'il ne faille que les pousserpour pouvoir sortir de la zone à évacuer et non pas les tirer. Certaines portes de recoupementsont donc battantes.

Différents types de portes coupe-feu

Les fermetures coupe-feu regroupent :

• Les portes coulissantes (à translation horizontale)• Les portes standards (s'ouvrant dans un seul sens)• Les portes battantes (s'ouvrant dans les 2 sens) à un ou deux vantaux• Les trappes de visites (verticales et horizontales)• Les trappes guillotines avec ou sans convoyeur (à translation verticale)• Les portes basculantes• Les rideaux tissus et métalliques irrigués ou non irrigués

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VI. les colonnes sèches et les colonnes humides

Colonne sèche

Une colonne sèche (ou colonne incendie) est un dispositif de lutte contre l'incendie installé

dans des immeubles comprenant des étages ou des sous-sols.

Il s'agit d'une conduite rigide parcourant le bâtiment. On peut y raccorder un tuyau d'incendie

à chaque extrémité : il s'agit en quelques sorte d'un tuyaufixe prépositionné. Une des

extrémités se trouve dans la zone à défendre ; l'autre se trouve à l'extérieur, dans un endroit

facilement accessible, et est identifiée par une plaquette indiquant le local défendu.

La colonne sèche évite d'avoir à dérouler des tuyaux à travers des cheminements longs ou peu

pratiques (escaliers, …) ; par ailleurs, ces conduites présentent moins de pertes de charge que

les tuyaux souples.

Lors d'un incendie concernant la zone défendue, l'équipe de sapeurs-pompiers chargée de

l'alimentation relie la colonne sèche au fourgon d'incendieavec un tuyau souple ; l'équipe

chargée d'attaquer le sinistre monte à l'étage concerné ou celui directement inférieur, déroule

son tuyau et le connecte à l'autre extrémité de la colonne sèche.

Réglementation française

En France, les bâtiments d'habitation de la 3e famille B et la 4e famille (comportant plus de 7étages sur rez-de-chaussée ou dont la distance entre l'appartement le plus éloigné de la caged'escalier et celle-ci est supérieure à 7 mètres) doivent être équipés de colonnes sèchesconformes à la norme française en vigueur (NF S 61-750). Elles doivent être vérifiées, aumoins, une fois par an. Elles sont constituées d'un tube de 65mm de diamètre par escalier de

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secours et comportent une prise de 40mm de diamètre par niveau ou une prise double 40mmde diamètre dans le cas d'un niveau desservant des logements en duplex.

Pour les établissements recevant du public, elles sont exigées dès lors que des locaux à risquesimportants sont aménagés dans des étages dont le plancher bas est à plus de 18 mètres duniveau de la voie accessible aux engins des sapeurs-pompiers. Leur diamètre est de 65mm(débit nominal de 500 l/m ou 30m³/h) ou 100mm (1000 l/m ou 60 m³/h) selon laréglementation applicable. Une prise incendie est placée à chaque niveau en DN40 ou DN65(selon réglementation applicable).

C'est également le cas pour les parcs de stationnement couverts comportant au moins troisniveaux immédiatement au-dessus ou au-dessous du niveau de référence, elles sont alorsplacées dans chaque cage d'escalier ou sas d'évacuation. Les colonnes de 65 millimètres dediamètre comportent à chaque niveau, dans les sas, une prise de 65 millimètres et deux prisesde 40 millimètres. Cette disposition impose souvent la mise en place d'un ou plusieurspoteaux ou bouches d'incendie de 100 millimètres de diamètre, branchés sur une canalisationd'un diamètre au moins égal et implantés à moins de 60 mètres des orifices d'alimentation descolonnes sèches.

Les prises d'alimentation extérieures doivent être accessible de l'extérieur du bâtiment, à unedistance maximale de 3 m de l'entrée du bâtiment où se situe la colonne et à moins de 60 md'une bouche ou d'un poteau d'incendie. Le niveau d'accès du raccord d'alimentation doit êtrele même que celui du niveau d‘accès des véhicules des services de lutte contre l'incendie, àl'exception des cas particuliers (exemple immeuble sur dalle).

Le raccord d'alimentation est nettement séparé de toute prise ou raccord similaire dont laproximité pourrait être source d'erreur.

Le raccord d'alimentation est placé à une hauteur au dessus de son niveau d'accès compriseentre 0,80 m et 1,50 m ; il est incliné vers le sol ; l'angle formé par son axe et la verticaledescendant est de 45°.

Colonne humide

Une colonne humide, ou colonne en charge, est un dispositif de lutte contrel'incendie installé dans des immeubles de grande hauteur ou des sous-sols. Elle est constituéed'une canalisation verticale desservant les étages du bâtiment ou les niveaux du sous-sol, engénéral à raison d'une colonne par cage d'escaliers, et munie de prises à chaque étage. Elle estpressurisée et alimentée en permanence par des pompes ou dispose d'une réserve à partir d'unchâteau d'eau ; ceci la distingue de la colonne sèche qui n'est pas alimentée en permanence. Une colonne humide peut s'assimiler à un poteau d'incendie (ou hydrant) situé en intérieur.

En cas d'incendie, l'équipe de sapeurs-pompiers chargée d'attaquer le sinistre raccordeses tuyaux à l'étage en question. La colonne évite un établissement à partir du rez-de-chausséeet réduit le temps de la manœuvre. Le principal problème est de suivre l'évolution des normeset techniques d'intervention : la colonne humide est prévue pour une pression et un débitdonnés, et ces valeurs peuvent devenir caduques, insuffisantes si de nouvelles lancesnécessitent des débits plus élevés.

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En France

Les réglementations associées aux immeubles de grande hauteur (IGH), aux établissementsrecevant du public (ERP), au code de la construction et de l'habitat, aux parcs destationnement couverts peuvent prescrire l'implantation de colonnes sèches ou humides.

La norme technique applicable pour les colonnes humides est la norme NF S 61-751. Sur lesIGH, les colonnes humides sont obligatoires dans les IGH de plus de 50 m de haut, la réserveminimum d'eau doit être de 120 m3 répartis sur deux cuves, pour un débit de 60 m3/h, unsurpresseur par réserve, une pompe de relevage pour alimenter les réserves. Le diamètre de lacolonne est de 100 mm en nominal et comporte à chaque étage 3 demi-raccords (1DN 65 mm et 2 DN 40 mm). Une prise d'alimentation de secours doit être positionnée àmoins de 60 m d'une bouche ou d'un poteau du réseau d'incendie de ville. Pression utilisablede 4,5 bars à 8,5 bars.

Deux fonctionnements possibles :

• colonne humide surpressée, qui utilise des surpresseurs pour atteindre la pressionvoulue aux étages supérieurs

• colonne humide gravitaire, qui utilise la force de gravité qui donne à l'eau 1 bar depression tous les 10 m de chute. À 45 m de chute, on obtient les 4,5 bars minimum

Définition des colonnes humides :

Ce sont des tuyauteries fixes et rigides, sous pression, destinées à faciliter l'intervention dessapeurs-pompiers. Elles sont alimentées en eau en permanence et sont reliées à des pompes, réservoirs, surpresseurs, ou tout autre dispositif permettant d'alimenter les lances à incendiedes sapeurs-pompiers. Elles peuvent être imposées dans certain E.R.P. par la commission desécurité. Elles sont obligatoires dans les I.G.H. de plus de 50 m (entre le niveau d'accès dessecours et le plancher bas du dernier niveau).

Composition :

• Une réserve d'eau de 60 m3 en permanence en E.R.P. (ex: 2 réservoirs de 60 m3 ou 3réservoirs de 30 m3)

• Une réserve d'eau de 120 m3 en permanence en I.G.H. (ex: 3 réservoirs de 60 m3 ou 4réservoirs de 40 m3)

• Une colonne de 100 mm alimentée en permanence en eau, sous une pression de 4,5 à8,5 bars.

• 2 Raccords de réalimentation de 65 mm dotés de vannes. • Des prises d'incendie : 2 prises de 40 mm et une de 65 mm à tous les niveaux, avec un

débit de 60 m3/h (1000 litres/min) pour une pression de 4,5 à 8,5 bars.

Positionnement :

• Raccords de réalimentation : 2 raccords de 65 mm placés au niveau d'accès dessecours et situés à 60 mètres maximum d'une bouche (B.I.) ou d'un poteau d'incendie(P.I.). Placés à une hauteur comprise entre 0,8 et 1,5 mètre et inclinés vers le sol de 45degrés. Signalés par un panneau en caractères rouges sur fond blanc.

• Prises d'incendie : 3 prises d'incendie à tous les étages (2 de 40 mm et 1 de 65 mm). Situées dans les escaliers ou leur dispositif d'accès (SAS). Placées à une hauteur compriseentre 0,80 à 1,50 mètre et inclinées vers le sol de 45 degrés.

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Entretien :

Lors des rondes, vérifier que le bouchon des prises est bien présent et n'est pas desserré. Détecter les fuites éventuelles. Elles doivent être vérifiées tous les ans par un organisme ou untechnicien agréés.

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Chapitre 6 : Alarme incendie

Une alarme incendie (parfois alarme à feu au Québec) est un dispositif électroniquepermettant de détecter un départ de feu dans un bâtiment, et de gérer la sécurisation despersonnes se trouvant dans celui-ci. Techniquement, l'ensemble du dispositif est appelé"Équipement d'Alarme". En France, la réglementation a fait adapter les SSI (Systèmes deSécurité Incendie) selon les établissements dans lesquels ils sont installés avec la création decatégories. La catégorie de SSI détermine le type d'alarme installé allant du type 4 à 1 (plus letype 1 est approché, plus le dispositif est développé).

Systèmes d'alarme

Les systèmes d'alarme type 4, pour les ERP (Établissement Recevant du Public) les moinsimportants, se composent d'une centrale autonome sur pile intégrant un diffuseur sonore etun déclencheur manuel (ou DM), ou d'une centrale pouvant gérer une à deux lignes dedéclencheurs manuels et une ligne de DS (Diffuseur Sonore). L'alarme de type 4 peutégalement être un sifflet, une corne de brume ou tout autre dispositif simple prévenant lesusagers d'un danger d'incendie.

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Les systèmes d'alarme type 3, se composent d'un ou plusieurs BAAS (Blocs Autonomesd'Alarme Sonore) reliés entre eux, et qui peuvent gérer chacun une boucle de déclencheursmanuels. Les BAAS comportent chacun un diffuseur sonore et une batterie pour pouvoirfonctionner en cas de coupure de l'alimentation "secteur". Ils sont reliés entre eux de façon àce que lorsqu'un BAAS passe en position d'alarme, tous les autres se déclenchent également.

Les systèmes d'alarme type 2 se différencient dans deux catégories:

• Systèmes d'alarme type 2a se composent d'un CMSI (Centralisateur de Mise enSécurité Incendie) relié à plusieurs boucles de déclencheurs manuels, et à des DAS(Dispositifs Actionnés de Sécurité) et des DS.

• Systèmes d'alarme type 2b est équipé avec un BAAS type Pr : c'est un BAAS quiintègre un panneau de commande qui gère jusqu'à huit boucles de déclencheurs manuels, et parfois un contact auxiliaire pour un DAS. Un BAAS Pr ne peut être raccordé qu'a desBAAS et non des DS.

Les systèmes d'alarme type 1 se composent d'un SDI (Système de Détection d'Incendie) quipeut être relié à un CMSI. C'est le seul type d'équipement d'alarme qui peut comporter desdétecteurs automatiques d'incendie (ou DAI). Le SDI peut se distinguer par des installationsdifférentes:

• SDI conventionnel : les détecteurs d'incendie et déclencheurs manuels sont reliés parboucles à la centrale (Équipement de Contrôle et de Signalisation ou ECS), donc en casd'alarme la visualisation du lieu du sinistre s'effectue par zone. Ce type d'installation estadapté à des ERP de petite ou moyenne taille et moins onéreux qu'un SDI adressable.

• le SDI adressable : les détecteurs d'incendie et déclencheurs manuels sont reliés àl'ECS sur une seule boucle par un système numérique appelé "bus". En cas d'alarme feu, l'élément de détection peut-être localisé individuellement et avec précision sur un écran. Un SDI adressable est beaucoup plus onéreux qu'un SDI conventionnel, mais beaucoupplus adapté à un ERP de grande taille.

Équipements

Tous les équipements d'alarme doivent être certifiés, homologués et répondre à des normesspécifiques de l'AFNOR. Les ECS et les CMSI doivent être estampillés. De nombreuxfabricants sont trouvés sur le marché français, mais leurs noms changent régulièrement. Ceux-ci incluent notamment Chubb Sécurité (anciennement Atse, Proteg et Sicli sous le groupeUTC), Siemens Cerberus (anciennement Cerberus-Guinard), Honeywell-Esser (anciennementUniversal DET et Novar), Neutronic, Schneider Merlin-Gérin, Ura (anciennement Saft-Ura, maintenant groupe Legrand), Legrand, Aviss Sécurité, Fare, DEF, Cooper-Nugelec(anciennement Luminox), Finsécur (anciennement Orwin) et Anelec (anciennementDataguard).

Un diffuseur de type 4 peut-être également un sifflet ou tout autre moyen d'alerte (mêmevocal). Les DS sont communément appelés DSNA par opposition au BAAS. Une alarmeincendie est un dispositif électronique permettant de détecter un départ de feu dans unbâtiment dans le cas ou il est équipé de détecteur d'incendie DI. Sa fonction première estplutôt de donner l'alerte.

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Chapitre 7 : L’éclairage de sécurité

Qu’est-ce que l’éclairage de sécurité ?

Une installation d’éclairage de sécurité est obligatoire dans tous les établissements recevantdu public (ERP) et/ou des travailleurs (ERT).

Réglementation : Articles EL 3, EC 1, 2, 3, 5§1, 8, 9, 10, 11§1 - §2 et 12

Composition de l’éclairage d’un bâtiment.

Il existe 3 types d’éclairage :

• L’éclairage normalPermet d’assurer l’exploitation du bâtiment enprésence du réseau d’alimentation électrique.

• L’éclairage de remplacementPermet de continuer l’exploitation en cas decoupure de l’éclairage normal.

• L’éclairage de sécuritéPermet :- d’assurer une circulation facile. - de faciliter l’évacuation du public en cas debesoin. - d’effectuer les manœuvres intéressant la sécurité.

Quelles sont les 2 fonctions assurées par l’éclairage de sécurité ?

• L’éclairage d’évacuation. Permet l’évacuation du public en assurantl’éclairage des cheminements, des sorties, desobstacles, des changements de direction et desindications de balisage.

• L’éclairage d’ambiance ou anti-panique. Permet de maintenir un éclairage uniforme pourgarantir la visibilité et éviter tout risque de panique.

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68

Quels sont les différents types d’éclairage de sécurité ?

Deux technologies sont possibles.

* État de veille : en présence de l’alimentation de l’éclairage normal.

Dans quel cas utiliser les BAES ou les LSC ?

Les BAES s'utilisent généralement dans tous les types d'établissement sauf casréglementaires. Lorsque l'effectif est supérieur à 700 personnes les installations sont plussouvent réalisées avec des LSC (Se référer à chaque type d'établissement – voir pages tableaupage X).

Règles d’implantation des BAES et des LSC.

Les BAES et LSC (Luminaires sur source centralisée) doivent être implantésconformément aux exigences réglementaires afin d'assurer une signalisation et unniveau d'éclairage de sécurité suffisants pour permettre l'évacuation des personnes encas de besoin.

Réglementation : Articles EC 8, 9, 10 & article EC 12 §3, 7 et 8

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Où implanter les blocs et les luminaires d’éclairage de sécurité ?

(1) Les cheminements peuvent être encloisonnés ou matérialisés à l'intérieur d'une salle ou d'un local(2) ERP : Etablissements recevant du public(3) ERT : Etablissements soumis au Code du travail, plus communément appelés Etablissement recevant destravailleurs

Comment réaliser le raccordement ?

La canalisation électrique alimentant les blocs autonomesdoit être issue d’une dérivation prise en aval du dispositifde protection et en amont du dispositif de commande del’éclairage normal du local ou du dégagement où sontinstallés ces blocs.

Lorsque les fonctions de commande et de protection sontassurées par un même dispositif, les blocs d’éclairage desécurité peuvent être alimentés en amont de ce dispositifsi celui-ci est équipé d’un accessoire qui coupel’alimentation des blocs en cas de coupure automatiquede la protection.

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Exemple d’implantation.

Exploitation des BAES.

Pour garantir la sécurité de l’établissement, les BAES doivent être mis à l’état de reposlorsque l’installation d’éclairage normal est mise intentionnellement hors tension, pendant lespériodes de fermeture.

Réglementation Articles EC 12 §6 ; EC 14 §1 et 2.

A quoi sert la mise à l’état de repos ?

Elle permet d’éteindre les blocs après une coupure volontaire de l’éclairage normal (find’exploitation du bâtiment). Les BAES reviennent automatiquement à l’état de veille aurétablissement de l’éclairage normal.

• La mise à l’état de repos :évite que les BAES ne se déchargent après une interruption volontairede l’éclairage normal. garantit que les BAES seront prêts à fonctionner à l’ouverture del’établissement (batterie chargée). évite l’usure prématurée des batteries en préservant la durée de vie dubloc.

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Des consignes d’exploitation doivent être données à la dernière personne qui quittel’établissement, elles peuvent aussi être affichées à proximité de l’interrupteur de coupuregénérale.

L’installation de blocs autonomes doit posséder un ou plusieurs dispositifs permettant unemise à l’état de repos centralisée (art. EC12§6).

Scénario d’application.

En période d’exploitation, l’éclairage de sécurité d’un établissement recevant du public doitêtre mis à l’état de veille (veilleuse allumée), afin d’être prêt à intervenir en cas d’interruptionde l’alimentation de l’éclairage normal.

1-Période d’exploitation de l’établissement (éclairagenormal allumé - BAES en veille).

2-Fin de l’exploitation de l’établissement. Absence dupublic (éclairage normal allumé - BAES en veille).

3-Coupure de l’éclairage normal, allumage des BAES(fonctionnement en sécurité).

4-Extinction manuelle des BAES (mise à l’état de repos àl’aide de la télécommande).

5-Ouverture de l’établissement, les BAES sont revenus enveille et prêts à fonctionner.

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CLAC !CLAC !Comment raccorder la télécommande ?

La télécommande est obligatoire dans tous lesétablissements. La ou les télécommande(s)doivent être disposées à proximité de l’organe decommande générale ou des organes decommande divisionnaires de l’éclairage normalde l’établissement.

A la fermeture de l’établissement, l’exploitantactionne la clé de l’interrupteur, généralementsitué dans un couloir de dégagement ou àproximité d’une entrée/sortie. Cette action coupe automatiquement l’éclairagenormal et met les BAES au repos. Avant l’ouverture de l’établissement, l’exploitantactionne la clé de l’interrupteur dans l’autre sensafin d’alimenter l’éclairage normal et de remettreles BAES à l’état de veille.

Maintenance des BAES.

La modification du Règlement de sécurité contre l'incendie dans les ERP publiée dans l'arrêtédu 22 novembre 2004 impose que la maintenance des BAES soit strictement réalisée dans lerespect de la norme NF C 71-830 (maintenance des blocs autonomes d'éclairage de sécuritéBAES/BAEH).

Réglementation Articles EL 18, EC 13, EC 14 §3, Normes NF C 71-820, NF C 71-830

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73

Quelle est la responsabilité du chef d'établissement ?

L’exploitant est responsable pénalement de la sécurité de son établissement. Il doit s'assurerque les blocs autonomes d'éclairage de sécurité sont vérifiés et entretenus périodiquement afinque l'installation d'éclairage de sécurité de son établissement soit maintenue en parfait état defonctionnement.

La maintenance des BAES : comment et à quelle fréquence ?

• Une maintenance périodique à effectuer par l'exploitant

Tous les mois :vérification du fonctionnement en secours des blocs et de l'allumagedes lampes de sécurité. vérification de la télécommande de mise à l'état de repos (ou d'arrêt)des blocs lorsque l'éclairage normal est mis hors tension et du retourautomatique des blocs à l'état de veille à la remise sous tension del'éclairage normal.

Tous les 6 mois :vérification de l'autonomie de fonctionnement en secours des blocs. Avec l'utilisation de BAES Sati, ces opérations sont effectuéesautomatiquement. Les vérifications se réduisent au simple contrôle del'allumage de la LED verte de bon état de marche des blocs, l'éclairagenormal étant sous tension.

• Une maintenance annuelle à effectuer par une personne qualifiée.

Elle comprend, outre la vérification semestrielle d'autonomie, d'autres opérations devérification, de nettoyage et d'entretien de chaque bloc autonome d'éclairage de sécurité.

Faut-il consigner les vérifications périodiques ?

Les interventions annuelles et leurs résultats doivent être consignés dans un rapport de visite àannexer au registre de sécurité de l'établissement.

Comment reconnaît-on un bloc vérifié ?

La personne qualifiée, à l'issue de chaque opération demaintenance annuelle, doit renseigner l’étiquette demaintenance de chaque bloc vérifié. Cette étiquette doit êtreapposée de manière visible sur chaque bloc autonomed'éclairage de sécurité.

Comment déterminer les périodes de test ?

Dans les établissements comportant des périodes de fermeture, les vérifications des blocsdoivent être effectuées de telle manière qu’au début de chaque période d’ouverture au public, l’installation d’éclairage de sécurité ait retrouvé son autonomie prescrite (une déchargeréglementaire d’une heure d’un BAES nécessite un temps de charge minimal de

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12 heures pour qu’il redevienne opérationnel).

ATTENTION !Pour les établissements sans période de fermeture, seule l’utilisation de BAES Sati permetd’assurer la sécurité tout au long de l’exploitation.

Quels types d’opérations de maintenance doit-on réaliser ?

La norme NF C 71-830 définit les règles relatives à la maintenance des BAES conformémentaux nouvelles dispositions du règlement de sécurité contre les risques d’incendie dans lesERP. Les opérations de maintenance périodiques doivent être réalisées conformément autableau ci-dessous :

(1) Personnes ouorganismes agréés parle Ministère del'Intérieur, outechniciens agréés parun organisme decontrôle. (2) Important : Cesopérations sonteffectuéesautomatiquement parles BAES comportantun système Sati(Système Automatiquede Test Intégré), conforme à la normeNF C 71-820 en

vigueur.

Les BAES répondant à ces exigences doivent être marqués du sigle

BAES Performance Sati

Toute anomalie constatée lors de ces opérations doit faire l'objet d'une intervention demaintenance exécutée par une personne qualifiée.

Comment fonctionnent les BAES Sati ?

Les BAES Sati effectuent automatiquement les tests réglementaires des lampes et desbatteries. Vous n’avez plus qu’à vérifier l’état des LEDs de signalisation. Le résultat des testsest directement mémorisé et signalé sur le bloc par 2 LEDs :

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⇐ Vert : bloc opérationnel

Jaune : bloc en défaut

Les BAES se testent à tour de rôle de façon aléatoire. Les contrôles automatiques des blocspeuvent ainsi être réalisés pendant les périodes d'exploitation des établissements, tout engarantissant à tout moment la sécurité d'évacuation du public et du personnel.

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Chapitre 8 : Signalisation de sécurité.

La signalisation de sécurité doit être visible en tout point du bâtiment et doit baliser lescheminements et issues de secours empruntés par le public pour l’évacuation del’établissement.

Réglementation Arrêté du 04/11/1993 & articles EC9-CO42

Que demande la réglementation ?

D’après l’article EC9 du règlement de sécurité “les étiquettes de balisage doivent êtreéclairées par l’éclairage d’évacuation :

• Soit par le bloc qui les porte si elles sonttransparentes.

• Soit par le bloc situé à proximité, si elles sontopaques.

Comment assurer la visibilité de l’étiquette ?

Le public doit pouvoir visualiser les étiquettes en cas d’évacuation, en tout point du bâtimentmême en cas d’affluence.

• Les étiquettes transparentes installées sur le blocoffrent une distance de visibilité de 200 fois lahauteur de l’étiquette. Les étiquettes transparentesinstallées sur le bloc offrent une visibilité 2 foissupérieure à une étiquette opaque posée àproximité d’un BAES.

Exemple :

Une étiquette de 10 cm de hauteur est visiblejusqu’à 20 mètres.

• Les étiquettes placées sous le bloc n’offrentqu’une distance de visibilité de 100 fois la hauteurde l’étiquette.

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Quelles étiquettes doit-on installer ?

Etiquettes réglementaires

Les pictogrammes réglementaires sont normalisés et doivent être blanc représentés sur unfond vert. Ils doivent répondre :

A l’article CO 42 du règlement de sécuritéAux normes NF X 08-003 et ISO 3864.

NOTALes étiquettes additionnelles “Sortie” et “Sortie de secours” ne peuvent êtreinstallées qu’en complément des étiquettes règlementaires.

Caractéristiques principales d’une signalisation réglementaire

Exemple : BAES Sati évolutif avec étiquette transparente installée en face avant.

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Chapitre 9 : Luminaires sur source centralisée.

Obligatoire dans certains grands établissements, ce type d’installation est constitué deluminaires (LSC), d’une source centralisée et de circuits de sécurité répondant auxexigences des nouvelles normes.

Réglementation Articles EC 11 & EL 5-8-11 et 12.

Luminaires d’éclairage d’évacuation. Ils doivent être alimentés en permanence par la source centralisée (mode de fonctionnementtype “permanent”).

Luminaires d’éclairage d’ambiance ou d’anti-panique. Ils peuvent être éteints en présence de l’alimentation normale (mode de fonctionnement type“permanent” ou “non permanent”). Si ils sont éteints à l’état de veille, leur allumageautomatique doit être assuré à partir d’un nombre suffisant de points de détection dedéfaillance de l’alimentation normal/remplacement.

Source centralisée.Source centralisée avec une autonomie d’une heure conforme à la norme NF C 71-815installée dans un local de service électrique coupe-feu 1 heure avec des portes coupe-feu 1/2heure.

Coffret anti-panique.Dans le cas où l’éclairage d’ambiance est éteint en présence de l’alimentation normale, lasource centralisée peut être complétée par un coffret anti-panique pour l’alimentation descircuits d’éclairage d’ambiance. Dans ce cas, la détection de l’alimentation de l’éclairagenormal doit être assurée par un nombre suffisant de points de détection (une détection parsalle).

Circuits d’éclairage de sécurité.L’éclairage d’ambiance de chaque local ainsi que l’éclairage d’évacuation de chaquedégagement d’une longueur > à 15 m doivent être réalisés en utilisant chacun au moins 2circuits distincts suivant des trajets aussi différents que possible et conçus de manière quel’éclairement reste suffisant en cas de défaillance de l’un des 2 circuits. Il est admis deregrouper les circuits d’éclairage d’ambiance ou d’anti-panique de plusieurs locaux et ceuxd’éclairage d’évacuation de plusieurs dégagements de façon à n’utiliser, au total, pour chaquetype d’éclairage, que 2 circuits tout en respectant, dans chaque local et chaque dégagementd’une longueur > à 15 m, la règle de l’alimentation par 2 circuits distincts, de l’éclairaged’ambiance, d’une part, et de l’éclairage d’évacuation, d’autre part.

Canalisations de sécurité.Aucun dispositif de protection ne doit être placé sur le parcours des canalisations desinstallations d’éclairage de sécurité. Les canalisations de sécurité reliant les LSC (luminairessur source centralisée) à la source centralisée doivent être de catégorie CR1.

Dispositifs de dérivation.Les dispositifs de dérivation ou de jonction correspondants et leurs enveloppes, à l’exceptiondes dispositifs d’étanchéité, doivent satisfaire à l’essai au fil incandescent à 960°C.

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Aération du local. Le local ainsi que l’enveloppe éventuelle contenant les batteries d’accumulateurs doivent êtreventilés dans les conditions définies par l’article 554-2 de la norme NF C 15-100.

Éclairage de sécurité du local. Le local doit disposer d’un éclairage de sécurité constitué d’un ou plusieurs BAES ou LSCalimentés par la source centralisée pour assurer l’évacuation.

BAPI. Bloc autonome portable d’intervention (BAPI), pour permettre la réalisation des manoeuvresde sécurité dans tout local de service électrique.

Tableau électrique. Tableau général de distribution électrique séparé du local où est installée la source centraliséepour l’éclairage de secours.

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Chapitre 10 : Le système de sécurité incendie

Il est obligatoire d’équiper un bâtiment de type ERP et/ou ERT d’un système de sécuritéincendie (SSI) pour assurer la fonction de détection incendie et de mise en sécurité despersonnes et des biens

QU’EST-CE QU’UN SSI ?

SSI de catégorie A

Un système de sécurité incendie se compose de l’ensemble des matériels servant à collecterles informations, les ordres liés à la seule sécurité incendie (ceci ne concerne pas les BAES).

Il permet de traiter et d’effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité des personneset du bâtiment.

COMMENT DETERMINER LES CATEGORIES DE SSI ?

Les catégories de SSI (A, B, C, D, E) sont déterminées en fonction du niveau de risquecalculé par rapport au type d’établissement et sa catégorie.

Une catégorie de SSI correspond à un ou plusieurs équipements d’alarme.

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DE QUOI SE COMPOSE UN SSI DE CATEGORIE A ?

Dispositif électomagéntique pour porte coupe-feu

Diffuseur sonore et Détecteur de chaleur

BAAS type et Déclencheur manquel adressable

Le SSI est composé de deux systèmes principaux : le SDI et le SMSI. SDI : le système de détection incendie est composé de détecteurs automatiques (DA), dedéclencheurs manuels (DM) et d’un équipement de contrôle et de signalisation (ECS) gérantles informations transmises par les détecteurs et les déclencheurs. - le DM émet une information à partir d'une action manuelle- le DA émet une information à partir d'une action automatique- l'ECS est utilisé pour :. recevoir les signaux des détecteurs qui lui sont reliés. déterminer si ces signaux correspondent à une condition d'Alarme Feu. signaler cette condition sous forme audible et visible. localiser le lieu du danger. enregistrer tout ou partie de cette information. surveiller le fonctionnement correct du système et signaler tout dérangement de façonaudible et visible.

SMSI : le système de mise en sécurité incendie est l’ensemble des équipements nécessaires aufonctionnement de la mise en sécurité des personnes et du bâtiment en cas d’incendie. Il estcomposé d'un CMSI et d'un DCT (Dispositif Commandé Terminal)- le CMSI (centralisateur de mise en sécurité incendie) est constitué d'un :

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82

. UGA (Unité de Gestion d'Alarme) NF S 61-936 qui gère et déclenche le processus d’alarme

. UCMC (Unité de Commandes Manuelles Centralisées) NF S 61-934 qui émet des ordres detélécommande à destination des DCT et/ou des DAS sur décision humaine. US (Unité de Signalisation) NF S 61-935 qui signale les états de veille, les dérangements desécurité et les anomalies du SMSI

- le DCT (Dispositif Commandé Terminal) est constitué de :. Diffuseur Sonore Non Autonome NF S 61-936, NF S 32-001 et NF EN 54-3. Bloc Autonome d'Alarme Sonore (BAAS) NF C 48-150 et NF S 32-001. Diffuseurs d'Alarme Générale Sélective (AGS) NF S 61-936- le DAS (Dispositif Actionné de Sécurité) NF S 61-937 est constitué de :. Dispositif de verrouillage pour issue de secours. Clapet, porte résistant au feu. Exutoire, volet, ouvrant, coffret de relayage pour ventilateur

Page 88: Ingénierie de la sécurité incendie

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Chapitre 11 : Les établissements recevant du public (ERP)

Les établissements recevant du public (ERP) sont définis par l'article R 123-2 du code dela construction et de l'habitat (CCH) :

« Constituent des établissements recevant du public, tous bâtiments, locaux et enceintes danslesquels des personnes sont admises, soit librement, soit moyennantune rétribution ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunionsouvertes à tout venant ou sur invitation, payantes ou non. Sont considérées comme faisant partie du public toutes les personnes admises dansl'établissement à quelque titre que ce soit en plus du personnel. »Les ERP font l'objet d'un double classement afin de proportionner les mesures de sécuritéincendie aux risques potentiellement encourus par le public. Ils sontclassés par type, en fonction de leur activité, et par catégorie en fonction de l'effectif de publicqu'il sont susceptibles de recevoir (effectif dont le calcul dépend dutype préalablement défini).

Les types d'ERP sont définis par l'article GN 1 de l'arrêté modifié du 25 juin 1980

portant approbation des dispositions générales du règlement de sécuritécontre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public :

« 1 - Les établissements sont classés en type, selon la nature de leur exploitation. a) Établissements installés dans un bâtiment :J - Structures d'accueil pour personnes âgées et personnes handicapées;L - Salles d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple ;M - Magasins de vente, centres commerciaux ;N - Restaurants et débits de boissons ;O - Hôtels et pensions de famille ;P - Salles de danse et salles de jeux ;R - Établissements d'enseignement, colonies de vacances ;S - Bibliothèques, centres de documentation ;T - Salles d'expositions ;U - Établissements sanitaires ;V - Établissements de culte ;W - Administrations, banques, bureaux ;X - Établissements sportifs couverts ;Y - Musées. b) Établissements spéciaux :PA - Établissements de plein air ;CTS - Chapiteaux, tentes et structures ;SG - Structures gonflables ;PS - Parcs de stationnement couverts ;GA - Gares ;OA - Hôtels, restaurants d'altitude ;EF - Établissements flottants ;REF - Refuges de montagne. »

Page 89: Ingénierie de la sécurité incendie

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Les catégories sont au nombre de 5 et sont définies par l'article R 123-19 du code de laconstruction et de l'habitat (CCH) :

« Les établissements sont, en outre, quel que soit leur type, classés en catégories, d'aprèsl'effectif du public et du personnel. L'effectif du public est déterminé, suivant le cas, d'après le nombre de places assises, la surface réservée au public, la déclarationcontrôlée du chef de l'établissement ou d'après l'ensemble de cesindications.

Les règles de calcul à appliquer sont précisées, suivant la nature de chaque établissement, parle règlement de sécurité. (...)Les catégories sont les suivantes :1re catégorie : au-dessus de 1500 personnes ;2e catégorie : de 701 à 1500 personnes ;3e catégorie : de 301 à 700 personnes ;4e catégorie : 300 personnes et au-dessous, à l'exception des établissements compris dans la5e catégorie ;5e catégorie : établissements faisant l'objet de l'article R. 123-14 dans lesquels l'effectif dupublic n'atteint pas le chiffre minimum fixé par le règlement de sécuritépour chaque type d'exploitation. »

On note que les établissements de la 1re à la 4e catégorie sont également appelésétablissements du 1er groupe et ceux de la 5e catégorie sont désignés commeappartenant au2e groupe.

Page 90: Ingénierie de la sécurité incendie

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Chapitre 12 : Les bâtiments d’habitation et les immeubles de grande hauteur

1. LES BATIMENTS D’HABITATION

1.1. Les principes de sécurité

La réglementation applicable aux bâtiments d’habitation vise à assurer prioritairement laprotection des personnes.

Pour ce qui concerne les habitation individuelles, l’évacuation des occupants serasystématique.

Pour les logements collectifs, si le logement sinistré doit être évacué, le maintien des tiers àdomicile permettra, la plupart du temps, de garantir la sécurité (hormis pour les logements-foyers dotés d’un équipement d’alarme).

Si toutefois l’évacuation du bâtiment s’avérait nécessaire (propagation des flammes ou desfumées, panique…), celle-ci sera réalisée par les communications existantes ou, le caséchéant, par l’extérieur.

Par ailleurs, la réglementation prévoit des : - mesures évitant la naissance du feu, sa transmission vers d’autres locaux, vers le tiers si le

foyer initial est intérieur, ou vers l’intérieur du bâtiment si le feu provient de l’extérieur, - disposition permettant l’accès aisé et l’intervention des secours.

1.2. Mesures spécifiques à l’habitation

- les occupants connaissant les lieux, cela atténue le risque de panique généralisée. Enrevanche, l’évacuation n’est pas organisée à priori,

- les nombreux cloisonnements existant dans le bâtiment limitent l’extension du foyer initial(toutefois la présence de gaines notamment dans les escaliers retes un vecteur depropagation),

- le risque est accru pendant le sommeil (la découverte du feu est tardive), - il n’existe pas de contrôle périodique (comme en ERP/IGH), ni de service de sécurité. Il y

a seulement « obligation » pour les propriétaires de ne pas diminuer le niveau de sécurité(aménagements), d’entretenir et de vérifier les équipements concourant de la sécurité.

1.3. Aspect administratif

La commission communale de sécurité n’est pas compétente en matière de bâtimentsd’habitation (cas des parties communes d’un logement-foyer). Aucun contrôle a priori n’est obligatoire dans le cadre de la procédure du permis deconstruire.

Il est toutefois vivement recommandé de consulter les services de prévention des SDIS.

Page 91: Ingénierie de la sécurité incendie

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1.4. Les bâtiments assujettis

Constituent des bâtiments d’habitation en matière de sécurité incendie

- les bâtiments ou parties de bâtiments abritant un ou plusieurs logements, - les logements-foyers, - l’habitat de loisirs à gestion collective, - les locaux destinés à la vie professionnelle (cabinets médicaux, dentaires,…), - les dépendances du domicile familial.

1.5. Le classement

Bâtiments d’habitation de :

1ère famille : principalement les habitations individuelles < r + 12ème famille : habitations individuelles > r + 1 ou en bande à structure non indépendantes ethabitations collectives < r + 33ème famille A : immeubles collectifs- h < 28m, - r + 7 maxi, - distance entre les logements et la cage d’escalier < 7m, - accès de l’escalier atteint par la voie échelle. 3ème famille B : immeubles collectifs- h < 28m et une des conditions suivantes :- bâtiment > r + 7 ou- distance entre les logements et la cage d’escalier < 7m ou- accès de l’escalier atteint par la voie échelle. 4ème famille : immeubles collectifs- 28m < h < 50m.

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1.6. Conception des accès aux bâtiments d’habitation

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1.7. Conception des escaliers

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2. LES IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR

2.1. Définition

Constitue un IGH, tout bâtiment dont le plancher bas du dernier niveau accessible par rapportau niveau d’accès des secours est situé :- à plus de 50m pour les immeubles d’habitation, - à plus de 28m pour les autres immeubles.

2.2. Les principes de sécurité

L’évacuation générale du bâtiment en cas de sinistre étant impossible, il est procédé à desévacuations partielles par niveau (niveau sinistré et les niveaux inférieurs ou supérieurs).

Pour ce faire, la réglementation IGH est basée sur plusieursprincipes :

- compartiments avec parois et planchers coupe-feu 2h, - limitation des matériaux combustibles, - évacuation par deux escaliers au moins, - présence d’une source électrique autonome, - présence d’un système d’alarme et de moyens d’extinctions, - fonctionnement des ascenseurs dans les niveaux non-sinistrés, - présence d’un système permettant l’évacuation de la fumée

directement sur l’extérieur, - communication entre compartiments assurée par des sas

étanches aux fumées et désenfumables, - création d’un volume de protection autour de l’immeuble, - présence d’une équipe de sécurité 24h/24, - construction à proximité d’une centre de secours principal.

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2.3. La classification des immeubles de grande hauteur

Les immeubles de grande hauteur sont classés comme suit :- GHA : immeubles à usage d’habitation, - GHO : immeubles à usage d’hôtel, - GRH : immeubles à usage d’enseignement, - GHS : immeubles à usage de dépôts d’archives, - GHU : immeubles à usage sanitaire, - GHW 1 : immeubles à usage de bureaux dont la hauteur du plancher bas du dernier

niveau est comprise entre 28 et 50m, - GHW 2 : immeubles à usage de bureaux dont la hauteur du plancher bas du dernier

niveau est supérieure à 50m, - GHZ : immeubles à usages mixtes.

Page 101: Ingénierie de la sécurité incendie

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2.4. Mesures prises à la construction

Règles d’implantation d’un IGH

- IGH situé à 3 km au plus d’un centre de secours principal. - Isolement du voisinage :- soit façade CF 2 heures, - soit volume de protection (limite latérale à 8m de tout obstacle aucun élément

combustible). - Sorites des immeubles situées à 30 mètres maxi d’une voie publique accessible aux engins

des sapeurs-pompiers. - Poste central de sécurité aménagé au niveau et à proximité de l’accès sapeurs-pompiers.

2.5. Dispositions favorisant l’évacuation

Les escaliers :

- minimum deux escaliers, - ces deux escaliers doivent être accessibles de tout local, - toute porte d’un local en cul de sac doit être à moins de 10 mètres d’un embranchement de

deux circulations menant à un escalier, - les deux escaliers doivent être à plus de 10 mètres l’un de l’autre et à moins de trente

mètres. - les dispositifs d’accès aux escaliers doivent se trouver sur deux façades opposées du

noyau, - escaliers extérieurs protégés des flammes, des fumées et des intempéries.

Les dégagements :

DEFINITION : les dégagements comprennent les escaliers et leurs dispositifs d’accès, lesascenseurs et leurs paliers, les circulations horizontales mettant en communication lesdifférents dégagements ou deux compartiments.

LARGEUR DE DEUX UNITES DE PASSAGE (1,40M)

CIRCULATIONS ENCLOISONNEES :- matériaux MO, - coupe-feu 1 heure, - pas de volume de rangement, - porte PF ½ heure + ferme-porte, - escaliers montants et descendants sans communication, - une sortie directe pour chaque escalier, - locaux de plus de 20 personnes : 2 issues.

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2.6. Le désenfumage

2.6.1 Le désenfumage normal

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2.6.2 Le désenfumage de secours

Circulations :- ouvrant en façade, - 4 par niveau, - surface unitaire 1 m², - situés sur façades opposées, - situés dans dégagements dans locaux proches des sas escaliers, - manœuvre uniquement par sapeurs-pompiers.

Escaliers :- exutoires d’1 m², - ouverture manuelle uniquement ou télécommandée du PCS, - manœuvre sapeurs-pompiers uniquement.

2.7. Les avertissements

- Alarme sonore du niveau sinistré, - Portes coupe-feu (fermeture), - Volets de désenfumage (ouverture), - Moteurs de désenfumage, - Arrêt de la ventilation confort (clapets coupe-feu), - Dispositifs « non stop » ascenseurs, - Alarme au PC de sécurité

Page 105: Ingénierie de la sécurité incendie

100

Page 106: Ingénierie de la sécurité incendie

101

Bibliographie et webographie indicatives

Christian Gaillac, IUT de Colmar, année 2000

Capitaine Alain Fariat : 03.89.22.68.75

Lieutenant Bruno Detappe : 03.89.22.68.78

P. Martin Lycée César BAGGIO de LILLE, BAC PRO, SEN

Alp security system website:

futura-sciences.com

joubert.marc.free.fr

Page 107: Ingénierie de la sécurité incendie
Page 108: Ingénierie de la sécurité incendie

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