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www.planetecampus.com Le magazine des années étudiantes CINéMA: LE NOUVEAU FILM CHOC DE MICHAEL MOORE Hiver Musique : ARCHIVE CARMEN MARIA VEGA JEAN-MICHEL JARRE Livre : JUSTINE LÉVY Mode: COMMENT AVOIR CHAUD PENDANT L’HIVER LE PEUPLE DE L’HERBE FAIT “TILT”

Campus Culture Hiver 09

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campus culture - hiver / �

www.planetecampus.com

Le magazine des années étudiantes

Cinéma: le nouveau film ChoC de miChael moore

Hiver

Musique : ArcHive

cArmen mAriA vegA

JeAn-micHeL JArre

Livre :Justine Lévy

Mode: comment Avoir cHAud pendAnt L’Hiver

Le PeuPLe de L’Herbe fAit “tiLt”

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ediTolevez le nez de votre pile de bouquins et regardez à l’horizon : les fêtes approchent ! « l’effet Noël » se fait sentir dans l’actu culturelle car la famille y est à l’honneur : Justine lévy écrit Mauvaise fille, ouvrage sélectionné pour le Goncourt cette année, qui évoque ses relations avec sa mère, la grossesse et la mort du grand réalisateur Francis Ford coppola sort tetro, film narrant les déchirements d’une famille dans une esthétique en noir et blanc propre à la mélancolie. mais parce qu’après Noël, commence à poindre le Nouvel an et que de la sphère familiale, on bascule à la sphère amicale, campus culture met à l’honneur deux groupes de musique pour faire la fête entre amis: le peuple de l’herbe et archive. alors passez de bonnes fêtes et n’oubliez pas de bosser un peu quand même. (Oui, c’est mon petit côté père Fouettard !)

cineMa p.04tetro le nouveau filme de copopola

Musique p.08le peuple de l’herbe

Musique p.18Jean michel Jarre

Mode p.22avoir chaud l’hiver

Livre p.24l’actualité littéraire de cet hiver

Manga p.28Découverte des nouveautés

Jeux eT horoscope p.30

la rédaction décline toute responsabilité du

contenu rédactionnel des magazines campus

culture, campus mag et campus lycée

soMMaire

56 rue gabriel péri - 92120 Montrouge Tél. 01 55 58 13 40 - Fax. 01 55 58 13 49 [email protected] directrice de la publication Johanna Naon editeur délégué Guillaume courchay secrétariat lydia Faribault [email protected] rédaction : ont participé à ce numéro: alexandre Dubois, céline escouteloup, mélissa idbazzi, Jonathan Guez, antoine Ginekis, Jonathan pretro, laurent simon, Diane leprince, marion Odot, Yass ajang

publicité [email protected] pôle culture : Guillaume courchay [email protected] pôle orientation : patrick assouline [email protected]

pôle grande consommation : amouyal Julia ; [email protected], Defrance laurent; [email protected] Maquette scOB [email protected] impression partenaire Graphique couverture © Gilles GarriGOs

Dépôt légal à parution. toute reprodution d’articles, d’annonces, publicités est formellement interdite et engage les contrevenants à des poursuites judiciaires.

campusmag est édité par 2NK meDias, s.a.r.l au capital de 90 000 euros. Gérante : Johanna Naon issN 1267-7876.

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TeTroUn film d’excepTion, le dernier bijoU venanT dU réalisaTeUr dU parrain

Après le décevant L’homme sans âge, francis ford coppola revient en force avec son dernier film, tetro. présenté au dernier festival de cannes à la Quinzaine des réalisateurs, le film revient sur un thème

cher au réalisateur, le déchirement familial.

le jeune bennie (alden ehrenreich) vient rendre visite à son frère, Tetro (vincent Gallo) à buenos aires. voulant résolument compren-dre pourquoi ce dernier a coupé tout lien avec sa famille depuis dix ans, bennie finit par tomber par hasard sur le dernier roman auto-biographique inachevé de Tetro. il va rouvrir des blessures et faire remonter à la surface des secrets de famille jusqu’ici bien enfouis.

Une plastique irréprochable avec son noir et blanc magnifiquement contrasté rappelant les films noirs des années soixante, le film révèle une histoire poignante entre deux frères qui se déchirent autant qu’ils s’aiment. l’aspect contrasté de l’image suscite à la fois le côté tourmenté de Tetro que la candeur du personnage de bennie. Une scène évoque particulièrement le déchirement des deux frères. après s’être disputé avec Tetro, bennie erre en plein milieu d’une avenue, ébloui par des phares. manquant à chaque seconde de mourir, son frère vient le rejoindre dans cette ivresse des nuits chaudes de buenos aires. malgré le manque de cou-leur, le film rend compte de la frénésie de buenos aires comme sa musicalité et ses petits théâtres ; d’ailleurs, par moments, la mise en scène de coppola fait écho avec les différentes pièces qui se jouent dans le film - notamment la scène de l’accident de scooter, avec les réverbères éclairant bennie et Tetro de la même manière que ce der-nier éclaire les comédiens avec la poursuite, durant les différentes représentations de la pièce de théâtre .

Un casting époustouflantvincent Gallo est saisissant dans le rôle de cet écrivain torturé, ca-chant les lourds secrets d’une famille déchirée. le reste du casting n’est pas pour autant laissé de côté. le jeune alden ehrenreich se voit propulsé sur le devant de la scène pour son premier rôle au cinéma, et nous rappelle un leonardo di caprio en début de carrière. on ne peut lui souhaiter plus belle comparaison. le casting féminin a aussi la part belle entre maribel verdu (la Zona, le labyrinthe de pan), femme tiraillée entre son amour pour Tetro et son amitié pour ben-nie, et carmen maura jouant une critique de théâtre influente qui a été le mentor de Tetro. même si le film n’a rien à voir avec l’univers de la mafia, on ne peut s’empêcher de trouver en la présence du père, un être tyrannique voulant tout contrôler et à qui l’on ne peut rien refuser, une ressemblance avec don vito corleone. d’ailleurs, même si on ne le voit que pendant les souvenirs de Tetro, sa présence est palpable dans tout le film à travers la mise en scène, les question-nements de bennie sur son enfance, les non-dits de Tetro et la pièce de théâtre. en nous livrant cette œuvre personnelle, francis ford coppola réalise son premier scénario, trente cinq ans après celui de conversation secrète.

portrait de vincent Gallodans le dernier film de francis ford coppola, vincent Gallo est en-voûtant et explose dans le rôle de Tetro, un écrivain névrosé fuyant son passé. le réalisateur dira de son acteur, « je l’ai trouvé incroyable-ment changeant : soit séduisant, soit intrigant et animé de l’intérieur ». né en 1961 à buffalo, il a tourné avec quelques grosses pointu-res du cinéma comme emir Kusturica, qui l’a révélé dans arizona dream, (où il se permet une imitation de de niro avec son célèbre « You’re talking to me ? »), abel ferrara (nos funérailles) et claire denis (Trouble every day). il passe également deux fois derrière la caméra avec buffalo’66 (1999) et brown bunny (2004) qui vont lui valoir un joli succès auprès de la critique. malgré son talent, il tourne peu et préfère rester à l’écart de la folie Hollywoodienne pour tra-vailler sur d’autres passions comme la musique et la peinture.

cinémA dvd jonathan guez cinémA dvd©

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THE PROPOSITION

16 déceMbre

Réalisé paR john hillcoat avec guy peaRce, eMily Watson, Ray Winstone

long-MétRage bRitannique, austRalien. genRe : WesteRn

Dans l’arrière-pays australien, fin du 19ème siècle. le capitai-ne stanley, qui tente de « civiliser » le pays, est à la recherche de son ennemi juré : le chef du gang « Burns ». aussi, lorsqu’il tombe sur son petit frère, il lui propose un marché : aller tuer son frère en échange de son pardon. il a neuf jours pour s’exécu-ter. Grâce à ses décors atypiques et son univers rarement filmé, the proposition surprend à plus d’un titre. Belle musique (signée Nick cave, tout comme le scénario), très bons acteurs, image à couper le souffle... seule la lenteur du film pourrait en lasser certains. a part cela, ce film restera dans les mémoires comme un bon western à l’ancienne !

MENSCH9 déceMbre

Réalisé paR steve suissa - avec nicolas cazalé, saRa MaRtins, anthony Delonlong-MétRage fRançais. genRe : policieR, coMéDie DRaMatique

sam, 35 ans, est un casseur pas comme les autres. alors qu’il avait tout pour mener une belle vie bien rangée, il est constamment at-tiré par l’argent facile et le vice des braquages. il n’a jamais pu re-joindre l’entreprise familiale et n’arrive pas à s’entendre avec ses frères et soeurs... seul un lourd secret familial pourra l’éclairer, et l’aider à enfin devenir un « mensch », un homme bien. retour de steeve suissa derrière la caméra, qui nous livre un film à la James Gray. Nicolas cazalé est formidable en premier rôle, et l’ambiance du film nous prend aux tripes jusqu’au dénouement final.

GAMINES16 deceMbre

Réalisé paR eléonoRe fau-cheR avec aMiRa casaR, sylvie testuD, jean-pieRRe MaRtinslong-MétRage fRançais. genRe : coMéDie DRaMatique adaptation réussie du roman éponyme et

non autobiographique de sylvie testud, Gamines raconte l’histoi-re de sybille, petite fille pleine de vie. issue d’une famille italien-ne, elle est la seule blonde des sœurs et est appelée « l’artiste » par son parrain. ce dernier lui sert d’ailleurs de référent, voire de père.les parents de sybille ont divorcé très tôt, et les enfants n’ont jamais connu leur père. lorsqu’un jour, en fouillant dans l’armoire de sa mère, sybille trouve une photo de lui, une quête nouvelle commence... emouvant, ce film nous plonge dans un univers d’enfants, au sein d’une famille monoparentale dans les années 70, puis dans celui d’une adulte cherchant toujours les traces de son père. l’absen-ce de l’homme de la maison pèse lourd

de Francis Ford Coppola avec Vincent Gallo, Alden Ehrenreich, Mirabel Verdu, Carmen Maura…

SortiE nAtionAlE lE 23 déCEMbrE 2009

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WHAtever Works, Woody allensorite le 12 novembreWoody allen est un grand optimiste et il le prouve une nouvelle fois avec cette fable faisant la part belle à l’amour. Boris Yelnikoff est un génie de la physique doté surtout d’un caractère invivable pour beaucoup. acariâtre, misanthrope, bourru, il va pourtant rencontrer la jolie melody qui ne sait où dormir. cette jeune fille de la campagne, à la joie de vivre débordante, s’installe rapidement. s’ensuit une relation aussi inconcevable que drôle entre deux personnages aux exacts opposés. puis l’histoire s’emballe. amis, famille viennent s’immiscer dans le quotidien de ce couple impromptu avec un point commun: la recherche de l’âme soeur. Woody allen s’amuse des dif

merkitextes de : elie semounmise en scène de : roger louretsixième spectacle d’elie semoun, dans lequel il reprend évidemment ses grandes figures issues principalement des petites annonces, ainsi qu’un panel impressionnant de personnages drôles et pathétiques. seul en scène, il s’en sort très bien et nous fait vivre son univers décalé avec passion. un régal.

dVd

AwAy wE GO

De saM MenDes avec john KRasinsKi, Maya RuDolph, Maggie gyllenhaal une bouffée d’air frais, pleine d’humour.Burt et verona, trentenaires, vont bientôt avoir un bébé alors qu’ils ont emménagé dans une petite ville des etats-unis pour être proches des parents de Burt. c’est à ce moment-là que ces derniers décident de partir pour la Belgique. plus rien ne les rat-tachant, Burt et verona décident eux aussi de déménager pour trouver l’endroit où fonder leur foyer, pourquoi pas près de leurs amis. mais où vivre quand on peut s‘installer partout ? phoenix, madison, montréal ?le film trace avec humour le problème, devenu commun à beau-coup : l’éloignement des gens que l’on aime. Dans notre monde où tout est censé devenir possible, comment trouver l’endroit idéal où vivre pour être proche de sa famille et de ses amis.

MICMAC à TIRE-lARIGOT De jean pieRRe jeunet avec Dany boon, anDRé DussollieR, jean- pieRRe MaRielle, DoMinique pinonun joli film où l’on découvre l’univers merveilleux de Jean pierre Jeunet. Bazil voit sa petite vie chamboulée quand, par accident, il se prend une balle dans la tête. Ne pouvant pas la retirer, il risque à tout moment de mourir. a peinesortit de l’hôpital, qu’il perd son emploi et son logement. il finit par vivre au jour le jour en faisant la manche dans le métro et devant les bistros. il ren-contre un petit groupe de laissés pour compte de la société qui vit avec leurs particularités, et de récupération d’objets. avec sa fine équipe, Bazil va mener à bien sa vengeance contre le directeur de la compagnie d’armements à qui appartient la balle restée dans sa tête.On découvre des personnages aussi intéressants les uns que les autres. un film amusant, qui évoque par moments l’époque du cinéma muet avec sa musique entraînante et ses séquences sans dialogue .même si le scénario est par moments tiré un peu par les cheveux, on adhère à ce film, 100 % jeunet.

lA lOI dE MuRPHyDe chRistophe caMpos avec pio MaRMai, DoMinique pinon, oMaR sy, fanny valette …une comédie déjantée sympathique mais sans être extraordi-naire. le film met en image cette loi selon laquelle une tartine tombe toujours du mauvais côté. elias, brancardier, est à quel-ques heures de finir sa conditionnelle, quand son ex-compagnon de cellule arrive comme patient à son hôpital et lui demande de l’aide pour retrouver des diamants volés. a cela s’ajoute une multitude de problèmes qui vont faire effet boule de neige et ris-quer de mettre en péril la fin de sa conditionnelle.cette comédie est un brin déjantée, tant sur le point scénaris-tique que sur la réalisation - split screen en veux-tu en voilà -, fait que l’on a un peu de mal à adhérer à l’histoire. mais grâce aux acteurs comme pio marmai (le premier jour du reste de ta vie) et Omar sy (tellement proches) on finit par être séduit par le côté décalé. le réalisateur, christophe campos, signe ici son premier long métrage et nous donne l’impression d’avoir voulu mettre toutes ses inspirations dans un même film, ce qui donne un aspect un peu fouillis.un film divertissant et décalé comme il s’en fait peu en France.

cinémA dvd DéboRah julhès

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formé depuis plus de dix ans, le peuple de l’Herbe reste inclassa-ble. virevoltant entre un son électro et hip-hop, ces Lyonnais ont tou-

jours autant de choses à dire. pour la sortie de leur dernier album tilt, le 16 novembre, le trompettiste n’Zeng revient sur leurs débuts, leurs cultures et leurs aspirations. sans langue de bois, le peuple de

l’Herbe se livre au naturel.

musiQue antoine gineKis

Le peupLe de L’Her-be

Au nAtureL

musiQue

n’Zeng, tu n’étais pas présent au départ du groupe, comment as-tu intégré le Peuple de l’herbe ?nous travaillions dans le même local de répétition. a l’époque, ils faisaient des soirées de mix dans un bar lyonnais. ils m’ont invité un coup et voyant que ça se passait bien, que c’était assez original, on a commencé à collaborer. puis, pour produire en live, ils se sont sentis un peu à l’étroit à ne faire que des machines donc ils m’ont proposé, ainsi qu’au batteur, d’intégrer le groupe, pour voir ce que ça donnerait.

Tu as apporté un côté plus musical à dj Pee et à dj Stani, les deux fondateurs du groupe...oui, c’est un peu ça. eux ont le côté machine avec beaucoup de bi-douillages, des samples..., moi j’ai apporté un petit truc plus musical et surprenant aussi car à l’époque, la trompette sur de l’électro c’était assez rare (rires). eux par contre, apportent une autre approche qu’on n’a pas forcément en tant que musicien. Tout ça fait une com-position plutôt intéressante.

Comment un trompettiste, un batteur, un bassiste et deux dj’s arri-vent-ils à trouver un style commun ? je crois que le fait que l’on touche tous aux machines a été le point commun qu’on avait. a l’époque, on mixait tous. comme ce n’était pas le solfège, le mix fut une sorte d’endroit où on pouvait se retrou-ver tous, un peu notre langage commun. ce qui nous a unis aussi, c’est notre discographie très large. on est tous très exhaustifs dans nos goûts et nos univers musicaux. on écoute beaucoup de choses diffé-rentes. naturellement, on s’est orienté vers un panorama musical as-sez large. ça a donné des choses pas forcément calculées mais au final, on a trouvé notre son, notre façon de faire des morceaux. je pense que c’est cet assemblage un peu inédit qui nous définit le mieux.

on s’acharne à vous coller une étiquette mais aucune ne convient vraiment au Peuple de l’herbe. inclassable, ça te va comme style ? bien sûr. je ne pense pas que le peuple de l’Herbe appartienne vrai-ment à un mouvement particulier. on a une façon de fonctionner plutôt électro mais sans être dancefloor. ça nous arrange plutôt d’être sans étiquette parce que ça nous évite d’être affiliés à un mouvement, et à une mode qui, de fait, est amenée à disparaître...

vous avez fait pas mal de bruit autour de votre nom, de la pochette de Cd avec un chien tenant une feuille de cannabis, est-ce un mes-sage à faire passer ?aujourd’hui, il y a pas mal de choses qui ont pris le pas sur le débat de la dépénalisation. on essaye de s’attacher à des choses d’ordre beau-coup plus social, et politique. la consommation de cannabis reste

de l’ordre de la vie privée. après, notre point de vue reste toujours le même.

mais, à l’époque, ce n’était que de la provoc ?il y avait bien sûr un côté provoc mais aussi une position qu’on tenait à affirmer. de toute façon, baser notre délire juste sur cette idée pour nos cinq albums, ça aurait été vraiment moyen (rires). dans le peu-ple de l’Herbe, il y a «peuple» aussi. donc on peut parler du peuple aussi, c’est sûrement plus intéressant...

Pourquoi avoir choisi «tilt» comme titre de l’album ?l’album précédent était vraiment un concept avec un ton un peu plus grave. là, c’est un message peut-être plus simple. ce n’est plus possible de laisser faire sans réagir. «Tilt», c’est un appel. on se bouge et on va se battre, tout en gardant le sourire. il y a aussi un côté ‘faire la fête’, faire «tilter» les gens quoi (rires).

vous sentez-vous un rôle de porte-parole de la jeunesse par rapport au monde d’aujourd’hui ?porte-parole, non. normalement, il y a des gens dont c’est le métier. ce sont les politiques, mais bon, a priori ils ne le font pas... ce serait démagogique de dire qu’on est porte-parole. simplement, on fait des constatations. ce qu’on dit nous, c’est que la jeunesse est fortement décalée par rapport aux équipes dirigeantes de ce pays. il y a un vrai manque de confiance, la jeunesse est oubliée. on se situe plus dans la position du commentateur. on se dit aussi qu’on peut un peu éveiller les consciences.

on se souvient de votre tribune publiée en 2006 dans l’humanité qui défendait le droit au téléchargement de la musique, quel est ton point de vue aujourd’hui ? c’est encore histoire de faire du populisme. pour nous, internet est un grand espace de liberté et d’échange. c’est un droit que chaque citoyen peut utiliser. bien sûr, on a perdu des ventes, mais en même temps, on a gagné en notoriété. c’est très hypocrite de taper sur les consommateurs lorsque les opérateurs proposent des abonnements haut-débit. Une connexion de 20 mega, ce n’est pas pour envoyer des mails. le petit bémol, c’est que ce sont surtout les petits artistes et les labels moins importants qui galèrent le plus, face à internet.

© G

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tHe AntLers : opérAtion à coeur

le prologue ouvre l’album Hospice et donne quelques éléments d’entrée dans l’univers, levant à moitié le voile pour un mystère poétique intact. l’idée ? Une liaison dangereuse entre le malade qui se consume et son proche qui se détruit à son contact. concept cau-chemardesque pour musique rêveuse...

« L’histoire se passe dans un hôpital. Les chansons en dégagent l’état mental et psychique, l’état émotif. L’hôpital est un lieu étrange et conduire quelqu’un dans la mort mais en veillant à son bien-être ne va pas de soi. Cette étrangeté est devenue ma structure de travail, et ça me touchait de façon très per-sonnelle pour l’avoir vécu... »

« Je parle de manipulation émotive et abusive. Je connais beaucoup de gens qui ont eu affaire à ce genre de situation et se rendaient compte à quel point cela peut affecter toute une vie et toutes les relations avec les autres. Comment cela se vit, comment on en sort aussi, si l’on en sort. D’une certaine façon c’est un album de rupture, non pas de la perte de quelqu’un, mais d’une relation saine et équilibrée, d’une harmonie. »

Sylvia chante : “I imagine somehow you’re going to hear me. Let me do my job, take the temperature »… l’aimant espère être entendu d’une quelconque manière par la malade, même enfoui dans toute cette incertitude et la musique est peut-être une façon d’accéder à une autre dimension d’entente que par les simples mots, la pensée, le verbe habituel. mais la relation est difficile, la malade ne laisse pas le médecin prendre la température. il y a refus bloquant de toute relation, mais nécessité et persistance à la poursuivre.

« Ce n’est peut-être pas très rigolo, mais la musique ici n’est pas seu-lement quelque chose de triste au sens commun. Elle est aussi agréa-ble, comme une mélancolie heureuse. Je pense qu’il y a un public aujourd’hui pour ce genre de chose un peu bizarre. C’est quelque chose de très personnel, mais jusqu’à un certain degré : quand l’album se crée

pour soi-même. Après c’est autre chose et en concert, mes chansons deviennent celles du public, ce qui facilite le travail pour moi dans ma relation à cette musique. »

Bear est un rattachement à la vie. Une harpe radieuse, des charades, du champagne dans le chelsea, un nounours dans le ventre, comme une peluche, un étouffement, l’enfance ou le cancer, cette chanson cherche la liaison perdue à la vie, comme un espoir impossible, un

joli souvenir ou une nécessité.

« La musique est indissociable des paroles. Je me suis rendu compte à quel point toute cette musique sonnait comme un rêve, j’appelle-rais ça un cauchemar pop, irréel, sombre et léger aussi. C’est toujours d’une jolie brillance, même noire et ça sonne comme le paradis. Mais les rêves sont déstabilisants autant que beaux parfois. Comme la vie, quand on la ressent étrangère à soi-même, comme irréelle. »

Two compte à deux mais annonce que le duo n’est plus possible et que la personne malade ne peut être sauvée. ‘enough is enough’, c’en est assez, de la vie ? d’atten-dre sans avoir le verdict définitif ?

atmosphère brumeuse et chaude, pour nous conter ce qui ressem-ble à un cauchemar, à un traumatisme, à un délire ou à la réalité : un viol dans lequel des cheveux sont arrachés, un corps mis dans une machine, un papa traité de ‘trou du cul’ et l’on n’en saura jamais plus, émerveillés par les notes délicates de la berceuse...’L’idée c’est de ne pas en dire trop, ni pas assez.

Hospice frenchkiss / pias

musiQue celine escouteloup

c’est ce que propose peter silberman pour son premier album avec the Antlers, quelque part où l’étrangeté des émotions se tra-

duit mieux par des sons électro-pop que par des mots. une livraison franche et sans pudeur d’affects : on parcourt le

voyage en quelques chansons, avec lui. ©

DR

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musiQue céline escouteloup

Aimer l’expérience du vide, de la perte et de la jouissance, d’un sol torturé où plus rien n’est clair : c’est rencontrer darius keeler, danny griffiths et tous leurs collaborateurs. Archive met un point

final à son projet gargantuesque, controlling crowds... eclairages.

ArcHive Libere Les fouLes

chanson étonnante pour nous, lumineuse, mais c’est aussi l’histoire d’un chagrin d’amour et son rétablissement. Elle est très simple et hon-nête.’ de cette tristesse émotive toujours perchée dans les différentes hauteurs de l’air vibratoire, come on Get High est une immense re-présentation : des notes qui finissent au fond de l’univers. les lignes mélodiques se multiplient entre basses et de synthés pour composer une toile d’araignée solide tissée à 300 mètres, au-dessus de laquelle évoluent les voix organiques des funambules (david penney, pollard berrier et maria Q). To the end poursuit l’accent romantique dans un duo d’une pureté paroxysmique.

Toute cette chaleur émotive fusionne systématiquement avec l’in-fini froid : pictures retourne à des hauteurs illimitées, tapissée de ses faux violons mugissant continuellement, de flots de mers et d’ échos spatiaux. de temps en temps, on croise même de drôles de bruits in-distincts et mouvementés. echos de la civilisation inquiétants, allez savoir... Un jeu entre la lumière électro vocale libre et le retour à la prison qui nous enferme ? ‘Nous sommes complètement dépendants d’un style de vie, et nous souhaitons parler de la tristesse de cette ob-servation. Et peut-être, l’art est-il une bonne aide pour contrer cette dépendance. Même en démocratie, il nous semble que nous sommes libres, mais ce n’est pas le cas.’

archive a quelques longueurs ambiantes peut-être, mais ce sont autant de moments où l’on se repose des envolées sidérales éprou-vantes pour revenir à l’état de foetus. Quand la matière n’était pas encore tout à fait assemblée pour former la vie... car archive se peint très facilement, évoquant tout de suite un ensemble d’images fortes, dans cet état psychique où tous les matériaux sont flottants. ‘Le tra-vail visuel du groupe est important pour nous. Associer la musique à d’autres formes d’art permet de gagner en étendue. C’est une ambiance que nous souhaitons créer pour que le spectateur soit intégré à cet uni-vers quasi-irréel. En concert, nous faisons des spectacles complets’.

le groupe vient présenter ses notes astronomiques à paris. ‘C’est extraordinaire pour nous. C’est ici que notre projet pour Controlling Crowds a commencé. Nous ne pensons pas que le public français est froid, même si chez nous, les gens boivent et bougent. Ce sont deux cultures extrêmement différentes, c’est tout. Les français écoutent vrai-ment et ont tout de suite adhéré à notre son. Ils s’intéressent à l’art et sont réceptifs à la profondeur de notre travail.’

ne pas avoir peur de perdre contact avec la vie, avec le réel, avec le quotidien, avec les évidences et les vérités... la tête dans les étoiles.

Un 6ème album en 4 parties, controlling crowds, dont le très at-tendu dernier volet nous a enfin été livré, et ce, directement depuis la lune. Une puissance saisissante, une obscurité abrutissante qui mènent droit aux cieux, loin du corps. ‘Sur scène, c’est sans doute l’al-bum pour lequel le travail en concert va être le plus difficile. Il faut que sa puissance soit restituée.’ si l’art a pour but d’être un rêve interstel-laire qui capture les émotions psychiques en les sublimant dans une projection qui se compte en années lumières, archive est vainqueur. ‘Les nouveaux Pink Floyd ? Les époques sont extrêmement différentes mais peut-être oui, c’est un compliment pour nous.’

Trip hop, hip hop, électro, rock progressif, archive est un peu de tout ça : un univers créatif très fort qui prévaut, et qui se traduit libre-ment sur la toile dans de multiples genres. ‘C’est ce qui est stimulant, de ne jamais vraiment savoir, nous cherchons toujours à surprendre. A nous surprendre nous-mêmes aussi. ‘

ici, il n’y a plus de règles venues de l’extérieur. les chansons peu-vent durer 10 minutes, les albums former des projets de 4 séquences, l’organique se confondre à la machine, la lenteur et l’hypnose faire l’amour à la surexcitation et aux envolées pleines de transpiration, les chanteurs se multiplier, les collaborations cesser ou émerger...ceux qui parlent du contrôle sur les foules sont aussi ceux qui pous-sent leur art dans une infinie liberté. ‘C’est ce qui rend le projet si excitant. Chacun a sa manière de travailler et ça nous permet de faire les choses différemment à chaque fois : un bout de mélodie, une pa-role, un riff, tout peut être un point de départ. Et parfois, tout se passe même en studio’.

Controlling Crowds, ce sont des froideurs brutales intégrées aux bulles enveloppantes de voix toutes chaudes. bouts de verre effrités contre peau sensible : il n’y a plus dedans et dehors, mais des émo-tions humaines vibrantes succombant dans un trou noir. d’une pe-tite tête physique bien arrêtée partent des projections sans limite qui gagnent des océans et des flottements aveugles. pour cette 4e partie, quelque chose de plus fragile s’ébrèche dans l’air. ‘Nous sommes sans arrêt en quête d’autre chose, nous faisons de la musique purement expérimentale... Nous cherchons à créer le meilleur album possible à chaque fois. Les différentes parties sont des sections, nous voulions créer comme plusieurs lieux différents. C’est un peu comme un film. Nous avions un projet très dense, il fallait créer des coupures. Cette 4e partie est plus atmosphérique, mais nous avions encore des choses à dire sur le thème du contrôle.’

les rythmes sont obsédants, les échos envahissent toutes les dimen-sions de l’espace. seuls les quelques sons hip hop font parfois retom-ber au sol où l’on perd quelques plumes... mais pour reprendre son envol céleste sans transition.

The Empty Bottle s’ouvre sur une ponctuation chaleureuse de synthé lancinant pour supporter la voix magistrale et sensible. ‘C’est une

musiQue

ArcHive Warner music france©

DR

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musiQue celine escouteloup

Les dodoZ bAttent des AiLes !

Une voix féminine sucrée, posée sur une armada de notes garage énergiques sans être lourdes. Un post-punk râpeux, aux atours précis et rigoureux dont les riffs souvent aigus mordent dans la chair rock avec dévotion mais en évitant l’overdose. et pour finir, un tempo revigorant qui n’hésite pas à mêler dynamisme juvénile et noirceur émotive mature. ‘Notre énergie vient du jeu entre guitare, basse et batterie. On a tou-jours tenu à cette structure de silences et de réponses. C’est une cabane solide depuis le départ. Et sur les derniers morceaux, on s’y attache en-core plus.’.

‘musiciens alors ? jules (guitariste) : on voulait jouer et créer de la musique, c’était comme ça. je pensais déjà à la musique à 11 ans. on savait que c’était

notre passion. le côté graphique des dodoz m’intéresse aussi. de toute façon, un artiste qui n’aime pas les autres arts que le sien, c’est rare. Géraldine (chanteuse) : on s’y intéresse mais sans que ce soit à la même échelle que la musique !j. : non, mais la pochette de l’album par exemple, on l’a faite avec un ami qui a fait les beaux-arts. G. : chaque dessin représente une chanson, suivant ce qu’elle nous évoquait, faisait imaginer, ressentir. c’était très fusionnel et spon-tané.

Géraldine, être une fille dans le milieu rock ?G. : on a des relations fraternelles, tout va bien. je suis là quand ils font des blagues moches, mais ça me fait découvrir le monde des

tHe dodoZmurrayfield music

Les dodoz, drôles d’oiseaux envolés de toulouse, livrent enfin leur 1er album, après des planches et des planches. Loin de craindre

la perte de plumes avec l’armada médiatique qui les secoue, ils se présentent sourire au bec.

garçons de l’intérieur... sinon je pense que c’est une sensibilité dans les compositions qu’ils n’auraient pas s’ils étaient seulement tous les trois.j. : elle nous permet de faire ressortir un côté un peu plus doux et mignon de nos personnalités... et de mieux vivre le quotidien, parce que toujours entre mecs...G. : vous êtes contents que je sois là alors, quand même ?

jules regarde mes gribouillis journalistiques. j. : pourquoi il y a 3 coeurs là ?moi : c’est pour Twice. Eloge à la spontanéité façon teenager ‘I never do anything twice’, la chanson est aussi sur une note de souffrance, pour une angoisse pro-fonde et mature de l’habitude.

Si la planète dodoz existait, il y aurait...j. : la nuit. G. : oh non ! un peu de nuit, un peu de jour ! et plein de couleurs mais pas quelque chose de flashy.j. : des instruments...G. : Une pâtisserie, je la tiendrais, je ferais des gâteaux pour tout le monde. j. : des pots de nutella et des bonbons.G. : mais pas trop ! et pas d’autres musiciens, non...les dodoz c’est exclusif et familial, nos amis. de la neige pour faire du snowboard, du surf aussi...

les chansons et autour...‘Do you like boys’ et son refrain ‘You’re an empty fire’ : Géraldine était dans le bus, devant trépigner 20 min en se répétant l’air sans pouvoir l’enregistrer. en yaourt, les paroles qui lui sont venues étaient celles-ci, elle les a conservées. c’est comme un feu d’artifice mais creux, quelqu’un de façade. ‘Boyfriend in Oxford’, jules était sur son vélo et même histoire (le bonheur des transports). mais Géraldine précise qu’il y a sans doute une fascination pour l’angleterre et qu’avoir vraiment un copain là-bas, elle trouverait ça très cool (campus fait aussi petites annonces à l’occas…).

‘Que redouteriez-vous aujourd’hui ? j. : peur de manquer des moyens matériels. nous n’avons pas les bud-gets pour les dates, les projets, les sorties... côté composition et inspi-ration, on ne se pose vraiment aucune question. on adore ça et tout va bien. mais on a un peu peur pour ce qui est autour de nous.

premier opus à dénicher en cd, sur internet, en vinyle chez les bons disquaires. le second connaît déjà une jolie croissance d’oeuf bizarre et devrait être enregistré d’ici fin mars. Quelques airs d’influences plus imprévisibles insufflés au corps de l’oiseau, et surtout une ‘ca-bane’ encore plus solide en perspective.

‘j. : mais...il y a une question que tu n’as pas posée là (jules regarde encore mes notes, amusé)moi : oui, le style ébouriffé ? si c’est le style dodoz ?j. : mais oui ! Totalement ! c’est ça les dodoz !’

© D

R

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musiQue celine escouteloup

cArmen mAriA vegAAZ / universAL music

avec max lavegie à la guitare, à l’écriture et à la composition, alain arnaudet à la contrebasse et Toma milteau à la batterie, la brunette entend bien coller aux planches pour de bon et offrir à son personnage caractériel, tout son espace d’expression. ‘Etre interprète, c’est défendre un texte. C’est comme si on me faisait un cadeau, je dois le faire vivre. Parfois, certains disent que j’en fais des caisses... Ce n’est pas grave. J’ai envie de vraiment servir un artiste, et c’est un vrai travail, l’interprétation.’

et que ce soit en théâtre ou en musique, il fallait que sa vie se passe sur des bouts de bois et sous les projecteurs...

agressivité, virulence et culot mordant, fragilité, peurs et pluie, le personnage qu’elle campe a une grande gueule mais aussi quelques fêlures : ‘Ce n’est pas contradictoire ! Les névrosés pleins de ressentis et grandes gueules sont aussi des écorchés. On n’est ni agressif ni triste pour rien. Mon personnage a les deux côtés, je ne sais pas si sur l’album ça s’entend, mais sur scène, c’est évident.’

les gueulantes et les vibrations fébriles, carmen les pousse à bout avec humour et sur tous les registres. jazz, punk rock ou manouche, ‘notre musique n’est pas vraiment de la variété traditionnelle. c’est de la chanson à textes, c’est vrai, mais tout ce qui est attitude scénique, c’est autre chose, et musicalement aussi. avec la batterie, quelques chansons se sont même rockisées’, précise carmen, amusée.

le personnage de l’album traverse des états différents à coups de scénettes. ‘Max et moi parlons de ce qui concerne tout le monde et des travers sociaux, mais sans moraliser ni se moquer. Enfin on essaie, je ne sais pas si on y arrive (rires). Les addictions en tout genre, l’alcool, les antidépresseurs, l’amour même... l’alcool, on veut en parler sérieusement et décrire le dégât physique et neurologique qu’il crée sur quelqu’un, même si je suis la première à prendre une bière pour une soupape. Les antidépresseurs, j’en ai vu beaucoup en prendre

un jour où ça n’allait pas et devenir accros. Et puis il y a la chanson ‘Finir mon Verre’ : c’est un état de vie. Ce que j’y vois, c’est ce moment où tu te sens un peu mal dans ta peau, un peu moche. Tu es avec tes potes en soirée et... tu n’es pas là, pourtant. Max voulait dire autre chose au départ, mais cette chanson peut exprimer différentes choses, elle est intelligente.’

carmen se dit très chanceuse. mais elle m’énonce aussi les broutilles dont on ne parle pas ‘parce que ça passe moins’, sur le ton de la confidence. Son métier a ses contraintes, même si elle le juge extraordinaire : ‘Le regard des autres est pesant, on a beau décider de s’en foutre... Même si je fais ce que j’aime, il y a toujours un mec sympa qui va dire « et sinon, tu fais quoi à côté ? C’est quoi ton vrai métier ? »’... La culpabilité de faire quelque chose qui m’éloigne de mes proches... L’attente interminable avant de monter sur scène, une fois les balances faites, quand tu te ronges les ongles... C’est du travail aussi, ce métier, les gens oublient...’ Entendu et noté, même si : ‘ça passe moins’.

elle conseille de croire en ses rêves et de croire qu’ils ne sont pas que des rêves, justement. ‘La chance se provoque, il ne faut pas avoir peur. Il faut y croire c’est tout !’ Ne surtout pas renoncer, mais ‘y aller’. On se joint à elle pour finir cet article sur une note de ‘jazz-manouche-pas-que-variété’ ultra positive. La voix mélodieuse de Carmen étouffe nerveusement derrière un bureau : ‘Je deviens ton amie, hiérarchie, ma chérie. Moi qui voulais faire le tour d’la terre, je suis ici... Et d’un coup, j’ai la flemme...’

http://www.carmenmariavega.com/http://www.myspace.com/carmenmariavega

Carmen maria Vega : un sAcré personnAge !

© S

ylva

in-G

ripoi

x.

cinq ans que ‘les carmen’ sillonnent les scènes de leur musique riante, y associant les maxis, les actus et les prix qui vont avec, sans jamais sortir une vraie galette à 13 morceaux : c’est chose faite, et la

jeune reine carmen maria vega orchestre théâtralement l’affaire.

musiQue

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musiQue alexanDRe Dubois

Comment vivez-vous cette grande tournée mondiale qui a déjà commencé ?c’était un rêve que j’avais depuis longtemps de transporter mon expérience et la magie des concerts en extérieur, dans des espaces un peu plus contrôlés. souvent, lorsqu’on est à l’extérieur, il y a les problèmes d’intempéries qui peuvent empêcher de contrôler les choses à 100 % sur le plan du son et de la scénographie même. il y a aussi des gens qui font des centaines, voire des milliers de kilo-mètres pour me voir sur certains concerts. je trouvais donc normal de leur « rendre la politesse » et de venir chez eux pour une fois. je vis cette tournée, itinérante par définition, dans des conditions de proximité assez différentes. j’essaye de plonger les gens dans une sorte d’immersion totale, et dans le son, et dans tout ce qui est visuel et scénographique. l’idée est de faire que chacun des concerts soit différent. c’est vrai que cette tournée a commencé en mai, quand j’ai fait tout le nord de l’europe - l’angleterre, la scandinavie, la Hollande - et la seconde partie sera en 2010. pour moi cette pre-mière partie en mai était un peu comme un tour de chauffe où j’ai pu ajuster certaines choses et aujourd’hui, je transforme encore le tracklisting des morceaux et la scénographie. le projet va s’étaler sur tout 2010 et progressera de parties en parties. je vais donc parcourir le reste de l’europeet la france en mars 2010, ensuite les états-Unis, puis l’amérique du sud en septembre, et enfin l’australie, la nouvelle-Zélande et l’asie fin 2010.

Qu’entendez-vous quand vous parlez d’espaces «plus contrôlés» ?pour la plupart, ce seront des salles couvertes, sauf quelques-unes mythiques, comme le Hollywood bowl aux états-Unis, qui seront à moitié ouvertes. mais dans tous les cas, la scène sera couverte afin de mieux contrôler ce que nous ferons. approcher les salles en fonc-tion de leur architecture est à la fois un challenge et quelque chose qui m’intéresse énormément. j’ai un système de son nouveau, qui le

Jean-miCHeL Jarre : universeL

sera d’ailleurs totalement pour 2010 car je ne l’avais pas tout à fait terminé pour le début de la tournée cette année. il s’agit d’un son qui donne vraiment une impression d’enveloppement total et qui a pour particularité d’être invisible car quand on rentre dans la salle, on ne le voit pas. il est en fait caché dans les fauteuils. c’est un son assez incroyable et je pense faire quelque chose d’assez particulier pour le rendez-vous à marseille.

Vous allez jouer dans pas moins de huit villes en France l’an pro-chain. Qu’est-ce que cela vous fait de revenir jouer ici, notamment à lyon ?c’est un peu comme revenir dans sa famille, que ce soit à lyon ou partout ailleurs en france. a la fois les gens vous aiment bien, mais les relations sont aussi toujours beaucoup plus compliquées avec sa famille qu’avec les autres. la famille est toujours plus exigeante et nous perçoit souvent différemment que l’extérieur. en france, il y a toujours ce décalage par rapport aux artistes qui ont une carrière internationale, c’est-à-dire que les gens ont l’impression, lorsqu’on part à l’extérieur, qu’on n’est pas là, qu’on n’existe pas, qu’on n’a plus d’actualité alors que ce n’est pas le cas. c’est typiquement français.

Qu’avez-vous prévu visuellement pour le reste de votre tournée mondiale baptisée «2010» ?le thème de la tournée est lié à plusieurs choses. c’est d’abord l’an-née pendant laquelle la tournée a lieu, mais indépendamment de

cela, c’est l’idée de l’écologie vue de l’espace. le contexte est tout à fait lié à la planète d’un point de vue environnemental et écologique, car je me suis toujours impliqué dans ces thèmes depuis Oxygène et cela m’a toujours inspiré, et à l’espace, car lorsque j’ai commencé ma carrière, il y avait un certain élan à la fois épique et romanesque vis-à-vis de ce thème. de nombreux films de science-fiction et des événements comme le premier pas de l’homme sur la lune entrete-naient une vision du futur et un espoir assez dynamiques à l’époque. j’ai l’impression que cette vision a été laissée derrière nous, qu’elle s’est considérablement rétrécie car aujourd’hui, lorsqu’on parle du futur, on se demande comment on va trier nos poubelles pour sur-vivre sur la planète. on place beaucoup moins la planète dans son contexte astronomique et spatial. c’est donc intéressant de replacer la planète dans ce contexte, musicalement et visuellement parlant. cela va se traduire par des effets lumineux et scénographiques en trois dimensions, totalement inédits, des lasers et des vidéos qui en-velopperont les spectateurs.

Sur les six mois qui viennent de s’écouler, avez-vous déjà un pire et un meilleur souvenir ?nous sommes quatre sur scène, entourés de soixante à soixante-dix claviers, certains très anciens et mythiques, d’autres très actuels et même des prototypes. les concerts de cette tournée font la part belle aux musiques live avec des instruments qui n’ont pas nécessai-rement été développés pour la scène. Toutes sortes d’accidents ou de problèmes peuvent donc arriver à n’importe quel moment. Un soir, en angleterre, à manchester, un de mes synthés s’est bloqué et est parti en vrille. je n’arrivais plus à l’arrêter, j’ai dû l’éteindre et le rallumer. les gens se sont mis à applaudir et à nous encourager.c’est cela mon pire souvenir, qui n’est pas forcément catastrophi-que, car même si cela donne des sueurs froides sur scène, cela crée aussi une complicité avec le public car cela ramène le processus créatif à ce qu’il est, c’est-à-dire à de l’inattendu et donc à de l’in-téressant. ce qui revient à dire que c’est également mon meilleur souvenir (rires).

L’homme aux 80 millions d’albums vendus dans le monde a entamé début 2009 sa toute première tournée mondiale, avec plus de cent

dates. occasion rare d’assister à une démonstration de son talent en live, Jean-michel Jarre sera de retour en france en mars 2010 pour

huit villes privilégiées : paris, Lyon, strasbourg, nantes, bordeaux, toulouse, nice et mar-

seille. rencontre avec l’un des pionniers de l’électro, un homme dont le

destin a révolutionné la musique.

musiQue

en tournée dAns toute LA frAnce du 17 Au 26 mArs

concert à pAris bercy Le 25/03 et strAsbourg Le 26

Tous Les Mois caMpus vous

propose sa pLayLisT Musique

du Mois pour Le pLaisir

de vos oreiLLes :

empire of the sun : walking on a

dream«empire state of mind» de jay-z

«cookie machine» de pacovolume

«glory Days» de just jack

«lisztomania» de phoenix

«We are your friends» de justice

«les champs de roses» de Danakil

ghinzu : cold love

Daft punk : touch it/technologic

jamie cullum : My yard

gwen stefani : What you Waiting

forthe chemical brother : galvanize

jamiroquai : canned heat

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mode Diane lepRince

echarpe bartsprix : 25euros

pull blancs Manteauxprix : 216 euros

timezoneprix : 129 euros

Robe pull copcopineprix : 115 euros

firetrapprix : 113 euros

bonnet Ripcurlprix : 25 euros

boots ugg australiaprix : 229 euros

bottes lollipopsprix : 129 euros

visuel o’neillGilet : 170euros,

chapeau : 26euros

Quand l’hiver pointe le bout de son nez, on ne rêve que d’une chose : sa couette ! alors voici une sélection de vêtements « doudou » tendance, que vous aurez plaisir à porter par grand froid !

Dans ma bulle !

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Le coMbaT uLTiMe !la fin de l’exclusivité sony avait sonné. voici venir tekken sur X360 (en même temps que sur ps3) et les cris de joie devraient commencer à s’entendre un peu partout. Furieux, nerveux, abouti, splendide et doté d’un gameplay superbe et inégalé, tekken 6 s’impose tout de suite comme la nouvelle référence des jeux de combats. Des détails ? vous aurez à disposition l’un des 40 personnages de la série, dont certains sont dotés de coups complètements dingues (une tête bionique transformée en bombe à retardement par exemple). les combos sont gonflés aux effets spéciaux hallucinants et la bande son est d’une nervosité à toute épreuve. le nouvel indispensable de Namco, le jeu qui défoule avec un plaisir inégalé !tekken � sur x3�0 et ps3, de namco, �� euros, � étoiles

coup de cœuralors que l’industrie du jeu pousse les blockbusters et les studios de développements de plus en plus gros, amanita surprend encore en offrant un jeu incroyable de beauté. toute vie sur terre a disparu et vous devez gérer un petit robot magnifiquement attachant dans un décor d’un régal absolu. votre robot doit résoudre de belles énigmes en collectant tout un tas d’objets (qu’il enfourne dans sa réserve), sur fond d’histoire féérique et succulente. si le jeu reste relativement court (trop court tant l’expérience est belle), sa beauté et son univers devrait vous ravir du début à la fin. Bizarreries et astuces décalées au programme ! Machinarium, �0$ (�� eurios) sur pc / via site web http://machinarium.net

muLtimédiA lauRent siMon antoine gineKis Zoom

JaMais assez d’assassinsle hit des hits de ubisoft est de retour. l’un des nouveaux personnages fétiches de ubisoft, cet

assassin qui surveille la ville de haut pour fondre sur ses victimes, revient enfin sur les écrans ! le premier jeu fut une véritable révolution.

Graphiquement incroyable, il s’est tout de suite imposé comme une nouvelle référence. voici donc le

second tome, toujours plus impitoyable, qui arrive. les combats ont été un peu revus, ils sont plus fouillés, plus grandioses.

vous pouvez aussi engager des petits bras pour faire diversion ou s’occuper des autres petits bras. De plus en plus libre, ce jeu va vous faire planer

dans une venise grande ouverte, en laissant parler la part impitoyable qui est en vous. a posséder absolument.

assassin’s creed ii, de ubisoft sur ps3, X360, pc et Ds/iphone (en version light), prix selon support, 4 étoiles.

Lapins de noëLvoici venir enfin la grosse aventure des lapins ! maintenant qu’ils ont fait leurs preuves dans toute une série de mini jeux crétins sur toutes les machines, ubisoft a décidé de leur laisser leur chance, dans une aventure où certains pourront survivre plus de quelques minutes. et comme on reconnaît les crétins au fait qu’ils

osent tout, les voici décidés à aller sur la lune. rien que cela. leur plan ? construire une montagne de détritus pour y monter. a vous. il vous faudra les aider dans toute une série de mini jeux crétins gonflés à l’humour lapin… parfois très corrosif. superbement drôle et vraiment déjanté de bout en bout, ce jeu vous procure de vrais moments de bonheur hilare. rare et indispensable. tu fais quoi comme boulot ? « Je suis comique chez un éditeur de jeux ».lapins crétins : la grosse aventure, sur Wii et Ds, �� euros (Ds).

La FooT TouchDans une version très proche de la Ds (puissance oblige), voici

FiFa estampillé 2010 qui débarque dans le téléphone à pomme. les concepteurs ont été contraint d’abandonner la particularité

de l’iphone (compas, détection spaciale) pour profiter de l’écran tactile en le transformant en boutons traditionnels.

vous vous retrouvez donc avec les pouces sur l’écran et le jeu s’en retrouve plus délicat (on se retrouve à vouloir pousser les pouces pour voir quelque chose). cependant FiFa10

reste profond et après quelques dizaines de minutes de pratique, on aperçoit le bout du tunnel. le jeu prend alors une certaine ampleur, assez réussis graphiquement, même si

l’on ne peut que regretter le manque de subtilité lors de la phase ultime du shoot dans les cages. le jeu permet un mode multijoueur en Wifi assez sympathique (et discret). sans

concurrents sérieux sur l’iphone.fifa�0 de ea sport, sur iphone (app store), �.�� euros, � étoiles

daLLoz sorT un siTe spéciaL éTudianT ! la plus grande maison d’édition française spécialisée dans le droit sort un site internet destiné aux étudiants ayant choisi la voie de la législation : www.dalloz-etudiant.fr. le principe étant d’offrir le maximum de documentations utiles aux études en droit. Dalloz etudiant a ainsi fait

appel à un équipe d’enseignants pour mettre en ligne tout un tas d’informations, utiles de la licence au master, pour bien préparer les travaux dirigés et bien sûr favoriser la réussite aux examens et autres partiels. près de 200 fiches de révision sont ainsi très utiles pour préparer les examens et les concours. De même, la bibliothèque en ligne propose 300 ouvrages directement sur le site. avec la richesse de sa collection, il est presque impossible de ne pas trouver la référence juridique souhaitée.

mAuvAise fiLLe de Justine Lévy

pour son troisième roman, Justine Lévy choisit un thème intemporel : le rapport mère/fille. un coup fille, puis mère. un coup indigne,

puis modèle ; la narratrice Louise fait le tour de la question, en pose un tas d’autres, et laisse le lecteur amusé entrer dans cette histoire

aussi romanesque qu’autobiographique.

Justine lévy est bel et bien une «fille de...» Une de plus, cer-tes. mais de cette famille un brin barrée - l’écrivain est née du premier mariage de son père bHl avec isabelle doutre-luigne, reine des podiums - elle a gardé beaucoup de souve-nirs, de la rancoeur et surtout une réelle admiration pour ses deux parents. déjà, son premier roman

levait le voile sur les rapports difficiles qu’elle en-tretint avec sa mère. là encore, dans «mauvaise fille», isabelle doutreluigne tient une place cen-trale. malade, cancéreuse, à l’agonie... la manne-quin qui faisait tourner toutes les têtes n’est plus. Une beauté évanouie qui la laisse seule, désarmée dans un monde d’apparences. alors que reste-t-il, si ce n’est la famille dans ces moments-là ? c’est toute la première partie du livre. louise en veut terriblement à cette femme qui ne savait pas être mère. dans un discours débridé à la ponctuation pressée, illustrant très justement le caractère né-vrosé de l’héroïne, louise lâche quelques bribes de cette enfance que nulle autre n’a connue. elle se souvient des trajets qu’elle effectuait seule à seulement deux ans, elle se remémore les après-midi à attendre sa mère qui l’avait oubliée, elle n’a pas omis non plus les fêtes et les soirées. les amis de maman qui lui firent goûter l’alcool dès ses pre-mières années, les amants qui défilaient, les médicaments et autres drogues qui traînaient dans le salon. non, louise n’a rien oublié, elle ne le pouvait pas. mais la rancoeur ne fait pas long feu face à celle qu’elle considère toujours comme la plus belle. elle l’aime bien plus qu’elle ne lui en veut, mais ne sait pas vraiment le lui montrer. sa mère, cet être idéalisé, à la fois terriblement futile et pourtant captivant, se meurt. Une agonie cancéreuse lente, atroce, faite seulement de souffrance que louise ne peut accepter. «si ma-man meurt, je me disais, alors c’est que les bateaux peuvent voler, les chats pleurer, les maisons chanter à tue-tête. pas possible.»

Une agonie lentepeu à peu, isabelle perd chacune de ses facultés. peu à peu elle accepte son sort. la finalité d’une vie brûlée par tous les bouts. louise, elle, assiste impuissante à cette évolution désastreuse, im-possible à ralentir. au coeur de ses pensées, de ses névroses et de toutes ses sautes d’humeur, le lecteur suit les atermoiements de la narratrice qui, très vite, est rattrapée par un autre dilemme moral.

comment annoncer à sa mère mourante qu’elle, sa fille, va met-tre au monde une nouvelle vie ? Un sentiment de gêne, de honte surtout qu’elle n’arrive pas à surmonter. la peur remplace alors la compassion. pas un jour ne passe sans qu’elle aille à l’hôpital. pas un jour ne passe non plus sans qu’elle en reparte avec une bonne

raison pour ne pas avoir abordé le sujet. cette grossesse donne d’ailleurs un deuxième visage à cette héroïne troublée et en conflit in-cessant avec elle-même. s’ensuit une réflexion, cette fois beaucoup plus classique, sur le besoin - réel ou imposé par la société ? - d’être mère. en a-t-elle envie ? et comment gérer une pério-de aussi heureuse qu’une grossesse alors qu’elle devrait être en deuil ? comment se résoudre à accepter sa chance ? et, est-ce véritablement une chance ?

la femme enceinte dans toute sa splendeurelle tente bien de se faire une raison. Une raison à base de médicaments ingurgités de manière compulsive. d’ailleurs, la compulsion devient un mode de vie. Un coup heureuse, un coup triste, un coup au bord du gouffre. pablo, son

amoureux, y passe aussi. lui qui fait tout pour que l’enfant ait le meilleur papa du monde. elle, le hait de cette perfection, de sa joie de vivre, de son sourire... puis l’aime, puis le hait... Une bipolarité totalement assumée - louise n’hésitant pas à reconnaître son affreux caractère - que seul son père, loin mais toujours présent, semble en mesure de calmer. et encore... la femme enceinte dans toute sa splendeur. rien ne va, rien n’est simple, les envies deviennent des besoins, les désirs sont des obli-gations... Tout y passe. certes, cette deuxième moitié du roman ne révolutionnera pas la littérature. la grossesse ayant déjà été étu-diée, racontée et décrite sous toutes les coutures, justine lévy n’y apporte pas un éclairage très innovant. mais cette narratrice a su captiver son lecteur, l’entraîner dans ses névroses, dans ses rêves, dans ses rancoeurs, dans ses souvenirs, dans cette enfance délu-rée qu’elle aurait tant aimé calme et tranquille. a elle dorénavant d’être mère. elle, la «mauvaise fille», doit maintenant devenir une bonne mère.

editeur : stocK / prix : ��,�0 euros

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andy WarHoLediteur : phaidonprix : ��,�� euros

voici une spectaculaire biographie visuelle à la hauteur de cette figure du XXème siècle. Dépassant très largement le ca-

dre de l’histoire de l’art, andy Warhol est une référence dans les domaines du cinéma, de la publicité, de la mode, de la

photographie et plus largement de toute la culture contem-poraine. en réunissant plus de 2000 images et documents,

cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur la personnalité et la carrière multiple de l’artiste en pénétrant son univers

fascinant. Dans les coulisses de la scène artistique new-yorkaise des années 1950-1980, découvrez la vie d’un homme

hors du commun.

nigHT WorLd - Le seCreT du VamPire - de Lisa J.smiTH, editeur : michel lafon, prix : ��,�� eurospoppy est une jeune femme pleine de vie, amoureuse en secret de son meilleur ami James, une créature de la nuit. victime d’une ma-ladie incurable, une seule chance lui reste encore : le « night world » : beau, mortel, irrésistible et inaccessible aux humains. ce monde de la nuit, où vampires et sorcières cohabitent, est symbolisé par une fleur, noire… pour sauver sa belle de la mort, James va violer les lois de son monde et lui en ouvrir les portes. l’auteur nous présente une histoire triste et touchante où jamais il n’a été aussi dangereux d’aimer…

TWiLigHT - WiLLiam irVin- les secrets d’une saga fascinante -Fascination, tentation, hésitation, révélation. Bella swan tombe amoureuse d’un vampire, edward cullen. cette relation sensuelle et dangereu-se a littéralement envoûté des millions de lecteurs à travers le monde.ce livre propose une sélection d’arrêts sur image, un retour dans cet univers passionnant autour des grandes notions philosophiques et humaines que soulève la saga. Notre peur et notre fascination face à la mort, l’amour sans limite, la passion, l’angoisse collective face à

l’anormal… Bref, quelques morceaux de philosophie à savourer, pour se faire les dents… !

François sagan : Toxique, des bLeus à L’âme, des yeux de soie.

editions stockl’une des plus grandes plumes françaises revient dans les librairies

avec trois oeuvres exceptionnelles. «Des bleus à l’âme» a une histoire plus banale: le destin d’un frère et sa soeur dans un paris frénétique.

mais la prise de parti de l’auteur - et l’utilisation du «je» pour juger les choix de ses personnages - donne un ton unique à cette histoire

cinglante. la dernière oeuvre de ce trio littéraire, «Des yeux de soie» est composée de 19 récits. avec légèreté, un recul amusant et un

regard perçant sur tous ces gens qui peuplent le quotidien, sur les petits hasards dont découlent de grandes conséquences, Françoise

sagan se régale dans un sourire. une douce note de charme qui cache forcément autre chose de plus profond...

LeTTresauteur : céline, par henri godard et jean-paul louisediteur : gallimardprix : �� eurosce livre propose un large choix de lettres écrites par louis-Ferdinand céline au début du XXème siècle. la pléiade

nous offre plus de mille cinq cents pages de lettres de céline, dont un grand nombre inédites. avec un classement chronologique,

ces écrits relatent la relation qu’entretient cet homme avec différents interlocuteurs tels que ses amis, ses maîtresses, ses éditeurs, ses avocats, aux journaux de gauche ou de droite, aux écrivains célèbres ou à de parfaits inconnus. rien de commun entre les lettres appliquées et gentillettes du jeune homme engagé à 18 ans dans la cavalerie à rambouillet, prévenant et discipliné, et celles du forcené cynique qu’il devient plus tard…

aTLas PHaidon de L’arCHiTeCTure mondiaLe du xxième sièCLeediteur : phaidonprix : ��0 euroscet atlas réunit dans un seul volume plus de mille ouvrages architecturaux remarquables, tous construits depuis l’an 2000 par 653 architectes à travers 89 pays dans le monde. il présente tous les types de bâtiments possibles, des plus petites maisons ou de l’abribus, jusqu’aux projets de construction à grande échelle tels que les musées, les usines ou encore des aéroports. illus-tré par de nombreux plans et photographies, chacun des bâtiments est décrit et analysé de manière à souligner les singularités de ces projets. On découvre ainsi les idées innovantes des plus grands noms de l’architecture mais aussi celles de la jeune génération dans un ouvrage splendide.

Livres MaRion oDot/ Melissa iDbazzi

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bd/mAngA jonathan pRetRo / yass ajang

LoVe PisToLsauteur : tarako KotobuKiediteur : taifuprix : �,�� eurosNorio croyait connaître le monde dans lequel il vivait. mais un accident lui fait découvrir des choses qu’il n’aurait jamais imaginées… ce garçon d’apparence plutôt ordinaire, obtient subitement des attentions aussi romantiques qu’indésirables d’hommes de tous genres. en effet, il découvre qu’il appar-tient à une « race mêlée » dont les membres sont classés par ordre de rareté et de désirabilité. Norio se trouve être un félidé de petit gabarit : une race très convoitée… une histoire originale et captivante qui dévoile les sombres instincts « animal » de la gent masculine.

PeTiTe morT en un aCTeDe Didier convard, éric adam et paul, chez glénat, �3 euros.Didier convard a l’art d’exceller là où l’on ne l’attend pas. aussi bien à l’aise sur des séries comme i.N.r.i., le triangle secret ou bien tanâtos, ce génial scénariste est cette fois-ci aux commandes d’une intrigue aux conno-tations « so british », parfaitement mise en dessin et en couleur par paul, dont chaque case ressemble à un tableau. convard est épaulé par Éric adam, déjà connu pour avoir travaillé sur des séries comme lucky luke et le marsupilami.

Le JournaL de Jo manix, mars 1994 – JuiLLeT 1995De joëlle guillevic, chez flblb, �� euros.Joëlle Guillevic pratique ce que l’on appelle l’autobiogra-phie dessinée. ayant choisi le pseudonyme masculin de Jo manix, celle qui fut l’une des pionnières dans ce domaine nous livre une première tranche de vie allant de mars 1994 à juillet 1995, autrement dit, la période où elle décide de se consacrer entièrement à la création. le récit fourmille de petites anecdotes croustillantes et dévoile un auteur attachant et digne de ce nom.

VamPyres, Tomes 1 eT 2collectif, chez Dupuis, �� euros le tome.

vampyres transperce les frontières de l’art comme le feraient aisément de fines canines acérées dans une

peau de nymphette toute fraîche. À l’origine, vampyres est composé de six histoires issues du génial imagi-

naire de six auteurs du roman noir et fantastique dont pierre pelot et caryl Férey. a la suite de quoi, six films

de ces mêmes chroniques ont été réalisés, puis six bandes dessinées ! le moins que l’on puisse dire est

que le sujet inspire nos artistes… Qui plus est, de forte belle manière puisque les deux tomes qui viennent de sortir chez Dupuis sont remarquables. chapeau bas à

toutes et tous !

VioLenCes eT Crimes du JaPon en guerre De : jean-louis Margolineditions : hachette littératuresprix : ��,�0 euros attention : catégorie poids lourd ! comme son nom l’indique, « violences et crimes du Japon en guerre » ne traite pas un

sujet des plus légers. son auteur, Jean-louis mar-golin, présente cet aspect de l’histoire que nos manuels scolaires ne couvrent que très

succinctement : la seconde guerre mondiale vue du pays du soleil levant. et le tableau qu’il dresse est pour le moins… sombre. edité une première fois en 2007, le livre avait enchanté les cercles critiques et créé la polémique parmi les historiens. margolin répond ici à ses détracteurs, à travers une postface « inédite ». « violences et crimes du Japon en guerre » est de ces ouvrages qui vous plongent dans les tréfonds de la nature humaine. Douche froide garantie !

suPeriorauteur : ichtysediteur : Ki-oonprix : �,�0 eurosDans ce monde, existe un être plus cruel : sheila, la reine des démons. elle a éradiqué de sang-froid plus de la moitié de l’humanité, et soumis tous les monstres jusqu’au dernier. Face à elle, les hommes se sont donnés un héros, exa. un homme convaincu que la coexistence est possible entre humains et démons refusant de tuer, avec une exception pour la reine des démons. lors d’un combat, exa sauve sheila sans savoir qui elle est réellement. intriguée par ces principes atypiques, elle décide de se joindre à lui dans ses voyages pour l’observer. voici une aventure pleine de rebondissements aux personnages touchants animés par un graphisme époustouflant.

L’ÉVangiLe seLon saTan, Tome 1 : Je Vous saLue marieD’antoine Maurel et David cerqueira, chez soleil, ��,�0 euros.sûrement recrutée pour ses dons de médium par le FBi, marie parks s’est spécialisée dans la poursuite de cross-killers, ces tueurs en série dont la particularité est de paraître gentillets à l’extérieur et sournois dans le privé… confrontée à l’horrible caleb le voyageur, la demoiselle débute une enquête où les premiers meurtres ont eu lieu il y a plus de 700 ans ! adaptation réussie du best-seller de patrick Graham. la série est prévue en trois tomes. Nul doute que nous sommes sur le qui-vive…

baCHDe silvestro nicolaci et giancarlo Dimaggio, chez bD Music, ��,�� euroscomme à son accoutumée, BD music met à l’honneur les plus grands musiciens de tous les temps. aujourd’hui, la lumière est faite sur Jean-sébastien Bach. en plus du double cD les interprétations légendaires, le coffret comprend une délicieuse bande dessinée qui conte la jeunesse du jeune compositeur, le tout magnifiquement orchestré par le duo silvestro Nicolaci et Giancarlo Dimaggio.

… à La FoLieDe sylvain Ricard et james, chez futuropolis, �0 euros.Ne jamais se laisser tromper par les apparences. tout avait si bien commencé pour ce jeune couple où épanouissement et bonheur étaient au goût du jour. mais il y a un « mais », énorme et violent même, tout juste à la hauteur des coups que porte le mari sur sa femme, sans parler des sévices sexuels. Brillam-ment scénarisée, cette histoire met en exergue les graves pro-blèmes que doit affronter un couple, malgré l’amour qui y subsiste.

Le PaViLLon des Hommes, VoLumes 1 eT 2De fumi yoshinaga, chez Kana, �,3� euros le tomeJapon, Xviie siècle. une épidémie provoque la mort des trois-quarts de la population mascu-line. les rôles s’en retrouvent alors inversés : les femmes sont en plus grand nombre, elle prennent donc le pouvoir. le palais impérial abrite désormais les « 800 plus beaux hommes du pays », plus communément appelé : le pavillon des hommes. l’histoire nous plonge dans l’antre de ce lieu si secret et discret vu de l’extérieur. passionnant.

Les CLÉs de La bande dessinÉe, Tome 1 : L’arT sÉquenTieLDe Will eisner, chez Del-court, ��,�0 euros.en vieux renard du « 9e art », Will eisner (the spirit, a contract with god) a concocté un petit bijou de guide, destiné à tous les auteurs de la BD en herbe. Dans la même veine que l’art invisible de scott mccloud et Bande dessinée, apprendre et comprendre de trondheim et Garcia, cette œuvre permettra, aux plus novices d’entre nous, de faire la lumière sur les sub-tilités « séquentielles » les plus infimes de cet art un tantinet cachottier.

La guiTare de bo diddLeyDe Marc villard et jean-christophe chauzy, chez cas-terman, �� euros« Bo Diddley, Blue hawaï n°1 ». tristement abandonnée sur la plage arrière d’une voiture, cette guitare légen-daire, appartenant à un bluesman tout aussi légendaire, va rapidement devenir l’objet de toutes les convoitises, qu’elles soient pécuniaires ou bien mélomanes. adapté de son propre roman, marc villard s’est entouré du talentueux chauzy (petite nature) pour redonner vie et couleurs (superbes) à une histoire originale joliment exposée.

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bd/mAngA Melissa iDbazzi / jonathan pRetRo

Le CHangemenT CLimaTique De shelley tanaka edition : actes sud Junior prix : 9,80 euros a six semaines de la conférence de copenhague, nous som-mes tous curieux de savoir quels efforts seront déployés par les Grands de ce monde pour empêcher l’apocalypse. D’ici là, un peu de révision sur le sujet avec le livre de shelley tanaka, qui fait le tour de la question comme personne. tout y est. Faits – le réchauffement climatique est bien réel -, causes – nous les hommes -, conséquences – la terre se réchauffe à un rythme bien plus rapide que ne peut le tolérer la vie animale et végétale. shelley tanaka rassemble dans ce livre tout le savoir sur la question, et rend ce savoir accessible à tout un chacun. a lire de toute urgence !

manueL du mangakaauteur : eurasiamediteur : pearsonprix : �� euros.Dans un style direct, pédagogique et bien illustrée, cette méthode de for-mation officielle séduira autant les amateurs de manga que les apprentis mangaka. laissez-vous guider par maru et saji, deux petits personnages qui vous accompagneront à travers toutes les étapes. conçu par eura-siam, premier organisme de formation au manga en europe, ce manuel est une véritable source d’apprentissage au dessin de manga. Doté d’un cD-rom avec des bonus de 2h de vidéos et de tutoriaux, vous disposerez maintenant de toutes les armes pour construire un manga dynamique et prenant quelque soit votre genre préféré. tous à vos crayons !

Les Larmes d’ÉZÉCHieLDe Matthias lehmann, chez acte sud bD, ��,�0 eurosalors qu’elle vient assister à l’incinération de son oncle, Bette, trentenaire et artiste-peintre, redécouvre le quartier dans lequel elle a grandi. De retour dans la maison familiale, elle tombe par hasard sur son journal intime. celui-ci n’a pas une mais plusieurs vérités à livrer… une bien belle fable, signée de la main d’un auteur d’exception.

La nuiT des yakuZasDe anne calmelseditions : tribal flammarionprix : �0 eurosles jours de grande déprime, on s’est tous rêvé le destin d’un héros. un destin à la Jack Bauer, où chaque heure concentre plus de péripéties que toute une vie. ce destin, toshi le rencontre alors qu’il rentre de vacances dans la banlieue de Kyoto. Banlieue dans laquelle une mercedes clinquante de Yakuza n’a absolument pas sa place. pourtant, elle est bien garée devant sa maison. rapide-ment, toshi comprend que ces Yakuzas en sont après lui. et quand on a la mafia japonaise à ses trousses, on ne se prend plus à rêver le destin d’un samouraï, mais on courrait volontiers pleurer dans les jupes de sa mère. mère qui a été kidnappée par ces mêmes Yakuzas soit dit en passant…

baTTLe CLubauteur : yuji shiozaKiediteur : asukaprix : �,�0 eurosmokichi est un loser, pur souf-fre-douleur de ses camarades de classe, et ce, depuis sa plus tendre enfance. Bien décidé à en finir avec cette vie difficile, il change de lycée et se met en tête de jouer les durs dès son arrivée sur place. mais au lieu de cela, le matin même de sa nouvelle vie, il se fait à nouveau racketter devant tout l’établissement par une bande de voyous. apparaît alors une fille nommée tamako qui va littéralement éclater ces racailles !! impressionné par la force de cette dernière, mokichi décide de rejoindre le club de lutte du lycée. plus jamais vous ne regarderez ce sport du même œil ! voici un manga bourré d’humour et de petites culottes qui va vous faire mal aux abdominaux…

Jeux de PisTe à Parisediteur hachette, prix : ��eurosparis est la plus belle ville du monde! mais il serait vraiment dommage de ne s’arrêter qu’aux monuments les plus célèbres et aux visites touristiques. avec ce guide amusant et bien fait, partez à la découverte de la capitale comme vous ne

l’avez jamais vue! rendre visite à Napoléon ou à chopin, admi-rer le coucher de soleil dans l’axe de l’arc de triomphe ou encore comprendre la signification des couleurs

des tuyaux de Beaubourg, c’est possible! Dessins, pho-tos, illustrations, explications historiques, jeux, énigmes, tout est expliqué de façon très ludique et plaisante! pour les amoureux de paris et pour tous ceux qui aiment voir les particularités cachées d’une ville riche en surprises. tout ça, en s’amusant!

iCeberg memoriesauteur : ophélie jaësanediteur : actes sudprix : ��euroslisa, luisa et mona… trois destins de femmes pris dans la tourmente d’un passé argentin trouble et violent. augusto et mona ont dû fuir l’argentine en pleine dictature militaire. c’est en France, terre d’asile et d’exil, qu’ils ont refait leur vie et donné naissance à deux filles. Katerina et lisa ignoraient les abominations vécues dans leur pays d’origine. et c’est à travers les différents récits qu’elles démêlent petit à petit les fils énigmatiques du passé. mais mona, en proie à une maladie qui attaque sa mémoire, fait le choix de révéler la vérité à ses filles sur ce qui s’est passé à Buenos aires en 1976, quelques jours avant son départ pour la France avec augusto…

deVenir CÉLine,lettres inédites de louis Destouches et de quelques autresediteur gallimard, prix : ��,�0 eurosa 18 ans, en 1912, il s’appelle encore louis Destouches lorsqu’il s’engage dans la cavalerie. De cette date jusqu’à 1919 où il s’ap-prête à débuter sa médecine, l’auteur a, comme beaucoup, vécu la guerre, les hôpitaux, une blessure. mais aussi bien d’autres choses comme son expérience en afrique, des rencontres féminines, la découverte d’une vocation littéraire, londres ou encore son retour en France. cet ouvrage lève le voile sur des documents inédits. conservées par sa mère puis son oncle, les lettres furent remises à céline à son retour d’exil, en 1951. la majorité sont écrites de sa plume, certaines lui sont directement adressées tandis que d’autres le concernent. a découvrir donc de nombreuses informations sur son périple camerounais ou sur son engagement au 12e cuirassier. cette correspondance exclusive réserve en particulier de réelles surprises aux lecteurs de casse-pipe et de voyage au bout de la nuit. pour tous ceux qui rêvent de comprendre comment louis Destouches est devenu céline, cet ouvrage est simplement indispensable.

L’immanenCe de L’ego ediTeur : PuFl’ego est immanent au langage. il le configure sans rien lui ajouter. christiane chauviré fait l’étude de l’ego, de l’emploi du «je» dans le discours. en fait, l’emploi de la première personne appa-raît comme un des «modes de présentation» les plus fourvoyants du langage. On pourrait donc s’en passer et le remplacer par un autre «sys-tème de notation.» l’auteur explique que dire «je» n’est pas vraiment parler de soi-même. Non, il s’agit plutôt d’instaurer un système de repérage égocentré, jouissant de l’autorité de la première personne. l’auteur livre donc une analyse pointue de cette habitude grammaticale. le «je» dans la langue française passé au crible.

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Entre 2 cours, Campus Mag

vous propose un moment

de détente mais aussi de

réflexion ! Ce mois-ci,

remplissez notre grille

de mots fléchés et retrouvez

toutes les réponses sont sur

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Cancer : vous êtes fatigués, faites vous une bonne cure de vitamine ce mois ci. Déconnectez vous du quotidien et pensez à vous !

Capricorne : vous êtes pleine de vie en ce moment, vous débordez d’énergie, donnez en un peu à votre entourage.

Sagittaire : vous avez envie de vous évader, partez au soleil si vous le pouvez pour vous faire bronzer, vous le méritez après tout

Lyon : ayez plus confiance en vous, arrêtez de douter de vos compétences, de grandes choses vont arriver pour vous très bientôt

Balance : vous vous posez beaucoup de questions, prenez le temps de vous poser un moment pour y réfléchir sérieusement et vous pourrez y trouver enfin une solution.

Scorpion : si vous êtes célibataire, vous allez faire une rencontre très bientôt. N ‘hésitez pas foncer !

Gémeaux : vous êtes bien en ce moment. vous communiquez votre zen attitude à votre entourage.

Taureau : vous allez connaître le succès au travail ou dans vos projets, une période d’accomplissement arrive.

Poisson : si vous êtes en couple, vous allez vivre de beaux moments avec votre amoureux (se) , sachez en profiter sans vous poser de questions.

Vierge : le climat est plutôt morose en ce moment pour vous, faites vous coucouner par votre amoureux, restez au chaud

Verseau : vous manquez de tonicité, faites un peu de sport. surveillez vous

Bélier : vous vous sentirez à l’aise partout, vous adaptant facilement à toute situation. profitez-en pour régler à l’amiable certains

litiges qui traînent.

Jeux

Horoscope

Planete Campus devient la voix des jeunes !

grâce à des articles renouvelés quotidiennement, toute l’actualité vous sera dévoilée, au travers d’un regard qui s’apparente à celui des jeunes. Mais, nous souhaitons également vous faire participer. chacun pourra ainsi tester ses talents d’écriture, en commentant les articles de nos journalistes,

mais aussi en nous proposant vos propres textes. planete campus deviendra ainsi le site créé pour et par les jeunes !

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