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« Jacques le Fataliste » : Diderot Incipit : début, premiers mots Excipit : fin • Début déstabilisant, rien de classique Focalisation (narrateur tout puissant) – questions/réponses [pas de questions rhétoriques] Spectateurs : dialogue ? Scène ? Presque théâtral (répliques …) Diderot : 18 ème siècle, Lumières Ecrivain de l’Encyclopédie (D’Alembert, Rousseau, Montesquieu, Voltaire) Avant-goût d’écriture romanesque Extrait : Incipit, particulièrement original Narrateur : interlocuteur du héros et interlocuteur du lecteur [double énonciation] I. Enonciation et Modalisation Série de questions énoncées par le narrateur (il se fait porte- parole du lecteur) Quelques questions rhétoriques mais pas toutes • Entrée en matière vague et déstabilisant Le maître et Jacques dialoguent : (l.4) « … et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut » Pas d’indicateurs spatio-temporels Coexistence de plusieurs discours (extrêmement complexe) Marques des personnes ; utilisation du présent → Cette originalité se poursuit dans tout le roman Narrateur revient (l.34) questions sans réponses • Diderot remets en cause les procédés du roman, et la liberté de l’auteur.

Jacques le fataliste

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Page 1: Jacques le fataliste

« Jacques le Fataliste » :    Diderot

Incipit : début, premiers motsExcipit : fin

• Début déstabilisant, rien de classiqueFocalisation (narrateur tout puissant) – 

questions/réponses [pas de questions rhétoriques]Spectateurs : dialogue ? Scène ? Presque théâtral (répliques …)

Diderot :  18ème siècle, LumièresEcrivain de l’Encyclopédie (D’Alembert, Rousseau, Montesquieu, Voltaire)Avant-goût d’écriture romanesque

Extrait : Incipit, particulièrement originalNarrateur : interlocuteur du héros et interlocuteur du lecteur [double énonciation]

I. Enonciation et Modalisation

Série de questions énoncées par le narrateur (il se fait porte-parole du lecteur)Quelques questions rhétoriques mais pas toutes• Entrée en matière vague et déstabilisant

Le maître et Jacques dialoguent :(l.4) « … et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut »

Pas d’indicateurs spatio-temporelsCoexistence de plusieurs discours (extrêmement complexe)Marques des personnes ; utilisation du présent→ Cette originalité se poursuit dans tout le roman Narrateur revient (l.34) questions sans réponses

• Diderot remets en cause les procédés du roman, et la liberté de l’auteur. 

II. Originalité de l’incipit

- (l.12-13) Ce sont des petits tableaux qui donnent à voir (coup d’originalité)- Les personnages se révèlent par eux-mêmes, ce qui les rend réalistes.- [Bataille du 11 mai 1745] Vérité historique- (l.23) « amoureux » il s’agit d’un récit vivant

• Héros du roman : Jacques le FatalisteTitre complet : ‘Jacques le Fataliste et son maître’(Renversement de situation/des rôles)

Page 2: Jacques le fataliste

Héros est nommé en premier, puis deuxième personnage désigné par sa profession (Maître)

• Un maître qui recherche des informations, il s’exprime peu (pas d’individualité). Il écoute seulement- Il représente le lecteur [Il s’étonne du silence par rapport aux amours]

Serviteur ↗   Maître ↘ 

III. Circuit argumentatif du texte

-Invitation à se poser la question du romanRoman ? Ou plutôt exposé philosophique ?

Comment a fait Diderot pour créer cet incipit ?- Surprenant - Complexe - Cohérent

Le ‘hasard’ : le narrateur refuse de nous informer‘Ils’ : pas de référent exact - Il faut attendre (l.4) pour apprendre

• Le texte fonctionne sur le mode de la surprise et ruptureDiscours direct ; le lecteur se trouve désorienté

- pour faire passer un message !Organisation désorienté = surprise

C’est ce qui va faire l’union de ce roman

- Le lecteur a un rôle important

Conclusion

• La force de cet incipit réside en son originalité

• Jacques le Fataliste et son Maître- inversion des rôles : serviteur devient maître, le maître subit

• Notion du genre du roman bouleversé