79
UNE ACTION CHRÉTIENNE DANS UN MONDE EN DÉTRESSE SENSIBILISATION 157 rue des Blains 92220 BAGNEUX Tél. 01 45 36 41 51 [email protected] www.selfrance.org

Le Sud a besoin des femmes [Journée du SEL 2005]

  • Upload
    sel

  • View
    126

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

U N E A C T I O N C H R É T I E N N E D A N S U N M O N D E E N D É T R E S S E

S E N S I B I L I S A T I O N

157 rue des Blains 92220 BAGNEUXTél. 01 45 36 41 [email protected]

www.selfrance.org

F E M M E S

• Les femmes & le développement

• Le modèle

• Je suis une fille

• Journée typique d’une femme africaine

• Si tu étais un garçon...

• Mariage forcé

• L’excision

• Statistique

• Quiz sur les femmes

• Animation du culte

• Poème

• Les femmes de la Bible

• 30 jours - 30 femmes (calendrier africain)

• Jeu « qui suis-je ? »

• L’histoire de Ruth racontée aux enfants

• Deux nouvelles de science-fiction

• Le sketch « les femmes portent le monde »

• Un groupe de pré-ados se mobilise pour unprojet humanitaire avec le S.E.L.

• Animation autour de quelques recettespour un repas convivial

• Une affiche

• Un clip

REMERCIEMENTS :Le S.E.L. remercie chaleureusement tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce dossier à tous lesniveaux. Un grand merci également à tous les auteurs et les bénévoles associés à ce projet : FrédéricBaudin, Philippe Emirian, Sara Grondin, la famille Hillion, Elisabeth Rabeyrin, Lucie et RosetteVahanian, Christophe Varlet et Nicole.

SOMMAIRELe Sud a besoin des femmes

Page 1

Sur l’étendue de la terre crééepar Dieu et notamment labrousse africaine, la femme

est indispensable au développe-ment.

Dans de nombreux villages afri-cains, on constate un faible degréd’instruction chez les femmes,mais une parfaite division destâches et des responsabilités. Partradition, les femmes sont de faitles gestionnaires du foyer. Ellessont chargées des tâches domes-tiques, de la santé de la famille, del’alimentation et participent àdiverses activités extérieures : letravail dans les champs, la vente deleurs propres récoltes, l’approvi-sionnement en eau, le ramassagedu bois et les relations socialesmoins formelles.

Les femmes sont responsablesde toutes les activités vitales deleur foyer et pour cela ne reçoiventaucune rémunération et quasimentaucune considération. Selonl’Organisation des Nations Unis,les femmes produisent les deuxtiers du travail global fourni dansle monde, mais ne reçoivent que10 % des rémunérations et nedétiennent que 1% des richesses.

Que dit la Bible ?La femme a été créée par Dieu

et à son image.Chacun de nous, homme ou

femme, avons reçu de la part deDieu des dons pour les mettre à ladisposition des autres en vue del’avancement du royaume de Dieu.

Qu’est-ce que cela impliquepour les femmes ? Essentiellementqu’elles doivent être libres desuivre le chemin tracé par Dieupour elles. Au fil de l’Ecriture, n’a-t-on pas l’occasion de rencontrercertaines femmes avec des res-ponsabilités comme Priscille(enseignante), Esther (reine),Hulda (prophétesse) ou Débora(juge) ?

Comment aider lesfemmes ?

De nos jours, la sécheresse, lafamine, l’instabilité politique, lemanque d’assistance médicale etde scolarisation… tout contribue àaccentuer la paupérisation des paysen développement et il n’existepas de solution unique et globaleà ce problème. La seule chose cer-taine, c’est que ce sont les femmeset les enfants qui en souffrent leplus. Il faudra donc continuer à lessoutenir financièrement.

Mais, pour faire quoi ? Sachezque les femmes africaines ont denombreuses idées très intéres-santes à ce sujet :

• Scolarisation des filles• Alphabétisation des femmes• Formation professionnelle• Lutte contre le sida et l’ex-

cision• Microcrédit• Microentreprise féminine

Tous ces projets mis en placepar des femmes africaines sont,pour elles, de véritables opportu-nités de participer au développe-ment de leur pays et donner ainsiun espoir aux futures générations.

par Matthieu MaridatDESS Développement Afrique -

Asie - Amérique

I N T R O D U C T I O N

F E M M E S

Femmes & Développement

Page 1

M O D E L E

F E M M E S

Le modèle

JESUS ET LES FEMMEStraduit et adapté de Tear Fund

Jésus a eu besoin des femmes commedes hommes

Tout au long de l’Evangile, desfemmes furent appelées à servir avecleurs dons spécifiques.

• Marie, mère de Jésus, a été appeléepar Dieu pour être mère et donnernaissance à Emmanuel “Dieu avecnous”.

• La Samaritaine (Jean 4) a été choi-sie par Jésus comme la premièremissionnaire pour transformer lasociété dans laquelle elle vivait.

• Marie-Madeleine a été la premièrepersonne témoin de la résurrectionde Jésus et elle fut chargée de l’an-noncer aux disciples.

Jésus a fait fi de la tradition en hono-rant le ministère des femmes

• Jésus imposa le si lence auxPharisiens (Luc 7.36-50) qui contes-taient son attitude vis-à-vis de lafemme pécheresse. Jésus leur répon-dit que la femme, par ses actions,exprimait l’amour et l’assurance dupardon par la foi.

• Dans Jean 12.1-8, tandis que Martheservait à table, Marie répandait duparfum sur les pieds de Jésus. JudasIscariot s’éleva contre ce gaspillage.Mais Jésus honora son don commeun embaumement pour sa sépulture.

Les femmes et le but de DieuTout au long de la Bible, les initiatives

des femmes ont joué un rôle importantpour accomplir les buts de Dieu :

• Marie et sa mère servirent Dieu enconvaincant la fille de Pharaon deleur laisser élever Moïse ; ellespurent ainsi lui transmettre sa cul-ture et ses racines (Exode 2.8).

• Débora comprit que l’obéissance àDieu mènerait au succès. En réunis-sant deux des tribus d’Israël, elle lesconduisit à la victoire contre lesCananéens (Juges 4).

• Loïs et sa fille Eunice apportèrentà Timothée la flamme de la foi quia fait de lui un pilier de l’églised’Ephèse (2 Timothée 1).

Une perspective africainePour les femmes en Afrique, souvent

l’accès direct à la Bible n’est pas possiblepar manque d’instruction formelle, anal-phabétisme et inégalités véhiculées par lestraditions et parfois par l’église elle-même.

Parce que les femmes n’ont pas étévalorisées, elles ne reconnaissent pas leurappel, ou même ne sentent pas qu’elles enont un.

M O D E L E

Page 2

F E M M E S

L’EXEMPLE DE JESUS traduit et adapté de Cheryl Catford - Target Magazine

Toutes les fois que l’Evangile deChrist est implanté – et partout où il estenseigné –, des questions émergentconcernant les attitudes des chrétiensenvers les femmes et leur rôle dans lacommunauté de Dieu. Des traditions cul-turelles, des structures d’église et desinterprétations théologiques interagissentsouvent pour générer une image floue, quiempêche parfois les femmes de prendretoute leur place dans la société pour unemission efficace. Une réflexion surl’exemple de Jésus nous aide à avoir uneidée de ce que doit être l’atttitude chré-tienne envers les femmes.

Briser les barrières culturellesJésus est allé à l’encontre des normes

culturelles et religieuses de son tempsdans son attitude vis-à-vis des femmes. Lasociété gréco-romaine considérait lesfemmes comme un peu plus que la pro-priété et les confinait à la maison. Lesfemmes juives avaient un statut un peuplus élevé mais étaient considéréescomme inférieures, tentatrices et souventrituellement impures, peu intelligentes etindignes d’instruction religieuse.

Lire : Marc 5.24b-34 ; Luc 7.36-50 ;Luc 10.38-42.

• Comment Jésus contredisait-il lescoutumes de son temps dans sesinteractions avec les femmes ?

• Que nous montrent les réactionsdes participants et des spectateurs ?

• Comment décririez-vous l’attitudede Jésus envers ces femmes ?

RéflexionsImaginez-vous présent(e) à une de ces

scènes. Comment auriez-vous réagi ?Qu’est-ce que cela montre de votre propreattitude ? Quelles barrières existe-t-il àl’acceptation des femmes dans notre

société ? (Servez-vous de votre propreexpérience ou de l’expérience des autrespour illustrer). Etant donné la façon dontJésus a valorisé et soutenu les femmes,malgré le climat social négatif, quelles atti-tudes dominantes et quelles pratiques fau-drait-il remettre en question dans notresociété ? Comment pouvons-nous le faire ?

Les femmes, disciples de Jésus dansle Royaume

Jésus n’a pas fait de distinction entreles sexes dans son appel général à être dis-ciple ou serviteur. Il a écarté les prioritésd’ordre culturel, car tous devaient êtreimpliqués dans l’œuvre du royaume. Desfemmes ont prouvé qu’elles le suivaientfidèlement, et Jésus a opposé leur attitudeà celle des responsables religieux et desdisciples eux-mêmes. Les femmes furentcitées en exemple dans son enseigne-ment (ex. Marc 12.41-44). Beaucoup desdéclarations théologiques de Jésus furentfaites aux femmes (ex. Jean 11.25)Lire : Luc 11.27-28 ; Jean 20.10-18.

Réflexions• Identifiez les priorités d’ordre cul-

turel pour les femmes dans lasociété et discutez de la manièredont elles influencent le rôle desfemmes dans nos églises. Comptetenu de la façon dont Jésus a affirméla valeur de ses disciples femmes,que pouvons-nous faire en sorteque les femmes puissent en touteoccasion utiliser leurs dons et leurappel en tant que disciples deChrist ?

• Y a-t-il eu une différence entre lesintuitions et les conclusions desfemmes dans le groupe en compa-raison avec les hommes du groupe ?

Un exemple et un défiJésus considérait d’abord les femmes

comme des personnes : le sexe, la situa-tion maritale, l’âge et le statut socialétaient secondaires. Dans ses interactionsavec les femmes, Jésus les traitait avecdignité, compassion et considération.Jésus a mis au défi les femmes à être despartenaires dans le royaume, servantcomme disciples, témoins et messagèresde la grâce de Dieu.

L’attitude de Jésus est un exemple. Ilvoyait au-delà des barrières culturellesavec des yeux aimants et sans préjugés.Nous sommes confrontés à nos proprespréjugés et nous devons nous débarrasserde tout ce qui entraverait la participationdes femmes dans le royaume. Ce proces-sus commence par la reconnaissance desnormes élevées de Jésus et nos difficul-tés à les respecter.

La prière• Priez pour des occasions de soute-

nir et d’encourager les femmes dansleur marche chrétienne et leur ser-vice.

• Répertoriez les femmes qui ont dehautes responsabilités et priez pourelles.

Page 1

J E S U I S U N E F I L L E

F E M M E S

Pas question dans ces conditions de favo-riser son éducation. Tout ce que la famillepeut espérer, c’est qu’elle sera « bien »

mariée et que la dot sera bonne. Les croyancestraditionnelles disent que :

• La petite fille est moins intelligente que le petitgarçon. La conclusion logique est : ce n’estdonc pas la peine de l’envoyer à l’école carelle ne pourra pas suivre.

• Sa place est dans les tâches ménagères car elleest la gardienne du foyer.

• La petite fille doit être soumise au père etensuite au mari : l’envoyer à l’école, c’est luiapprendre à réfléchir par elle-même et à ana-lyser de façon critique, elle sera donc moinssoumise, etc.

L’éducation d’une fille signifie que l’on est prêtà rompre avec ces croyances.

Encore aujourd’hui, deux tiers des 876 millionsd’analphabètes dans le monde 1 sont desfemmes. Le plus tragique, c’est que « les deuxtiers des 110 millions d’enfants non scolarisésen âge de l’être sont des filles ». Elles viendrontencore augmenter les statistiques. La pauvretéest encore une des raisons pour lesquelles onpréfère envoyer le garçon à l’école. Mais, selonMadame Célestine Kaboré de l’associationFEMME EN ACTION « l’instruction permet-tra à la jeune fille d’être une meilleure mère, unemeilleure épouse à même de faire vivre sesenfants et son époux dans un environnement

plus sain et de leur apporter une alimentationplus équilibrée ; elle sera une agente agricoleou une agente de santé plus performante, un élé-ment plus productif pour l’économie nationaleet dont la participation active contribuera à accé-lérer le processus de développement. » Il suffitde rassurer les parents sur le fait que l’éduca-tion de leurs filles ne leur coûtera rien. Une foiscela acquis, les parents acceptent généralementd’envoyer leurs filles à l’école car ils estiment« qu’ils n’ont rien à perdre » raconte CélestineKaboré. Les femmes elles-mêmes alphabétiséessont toutes favorables à l’instruction de leursfilles.

Pour accélérer le mouvement, il est donc impor-tant non seulement de scolariser les filles maisaussi de lancer des programmes d’alphabétisa-tion des femmes.

Des analyses ont montré que l’instruction desfemmes profite à toute la société, amenant uneaugmentation de productivité économique, desaméliorations dans la santé et une moindrefécondité. La F.A.O. estime que la crise ali-mentaire dans le monde ne sera pas résolue tantque les femmes ne participeront pas pleinementet à égalité avec les hommes dans l’économie.Éduquer une fille, c’est éduquer une nation.

Marie-France Berton, responsable sensibilisation au S.E.L.

Je suis une fille

Au Burkina Faso, à peine née, la petite fille a déjà son avenir tout tracé. Elle sera la femme de…Elle va être l’étrangère dans la maison, qui sera nourrie pour un autre.

1. Selon le Centro deinformacion ydocumentacionafricanas

Page 1

J O U R N É E T Y P I Q U E

F E M M E S

Journée typique

4h45La femme selève, fait sa toilette, prend son petit-déjeuner.

21h30Elle se couche.

5h à 5h30Elle se rend aux champs.

5h30 à 15hElle travaille aux champs.

15h à 16hElle ramasse le bois sur le chemin du retour.

16h à 17h30Elle pile le grain.

20h30 à 21h30Elle fait la toilettedes enfants et lavela vaisselle.

17h30 à 18h30Elle va chercher l’eau.

18h30 à 20h30Elle fait la cuisinepour toute la famille et mange.

Sa tâche n’est jamais terminée.La femme n’a souvent aucune activité génératrice de revenus ce qui fait que 70 % des pauvres de la planète sontdes femmes ! La contribution des femmes au revenu et au bien-être de la famille dans les pays en développementest de 20 % supérieure à celle des hommes.Les femmes consacrent 2/3 de leur temps au travail mais perçoivent seulement 10 % du revenu du travail. Ellesdétiennent moins de 1 % des richesses.

Source : PNUD

d’une femme africaineen milieu rural (durant la saisondes pluies)

Page 1

S I T U É T A I S U N G A R Ç O N

F E M M E S

Si je me suis investie avec d’autres femmes àvouloir changer les attitudes négatives qu’on aenvers la femme, et lui donner la chance d’avoirla place qui lui revient dans la société, c’estparce que j’ai vécu beaucoup de problèmes simi-laires à ceux que rencontrent les filles et lesfemmes d’aujourd’hui.

D’abord, à l’âge de sept ans, qui est normale-ment l’âge d’aller à l’école primaire, je n’ai paseu la chance d’y aller à cause de ma conditionféminine. Je suis l’aînée de la famille et mavenue au monde en tant que fille n’était pas unebonne nouvelle pour mon père. Ma mère a dûsubir toutes les humiliations possibles parcequ’elle avait mis une fille au monde au lieu d’ungarçon, celui-ci devant être l’héritier de lafamille, le successeur, le garant de la postérité.Par la force des choses (pas de garçon dans lefoyer et ma position d’aînée), j’ai été scolari-sée, mais mon père n’a pas mis tout son coeurpour que je réussisse car je ne représentais pasun très grand espoir pour lui. Six ans après, j’aiété reçue au certificat d’études primaires quidevait me conduire normalement au collège.Mais je n’ai pas pu y aller, puisque mon pèren’approuvait pas la scolarisation des filles.Voilà ce qu’il disait « Une fille est faite pour lemariage. À qui profitera son éducation, si cen’est son mari ? » Donc il n’y avait aucun inté-rêt à investir de l’argent sur l’étrangère que j’al-lais devenir et qui allait quitter la famille pourrejoindre son futur mari. En plus de cela, onvoyait en moi une vaurienne, une personne

moins intelligente, car l’école est faitepour les hommes et non pour lesfemmes.

Après l’école primaire, je dus restertrois ans à la maison, aidant ma mère àfaire le ménage. Mes camarades garçons,eux, évoluaient à l’école. Mon père disaitsouvent ces mots qui sont restés au fondde moi jusqu’à ce jour : « Si tu étais ungarçon, je ferais tout pour que tu ailles au col-lège, mais hélas… » Après moi, il y eut deuxfilles qui ont subi le même sort. Le jour où lequatrième enfant est arrivé et que c’était un gar-çon, ce fut la fête dans la famille et on entouramon petit frère de tous les soins. Mon pèrevoyait enfin en lui un successeur valable. Aucours de ces années, je me rendis chez ma grand-mère maternelle qui n’avait pas eu la chanced’avoir des garçons. C’est alors que, en 1977,elle s’est engagée dans la vente de légumes etd’autres produits pour m’envoyer au collège duquartier où elle habitait. Ce jour fut comme unrêve car j’avais depuis longtemps abandonnél’idée d’aller un jour à l’école secondaire.

Par la suite, mon père mourut, nous laissantorphelins. Et comme le malheur ne vient passeul, mon frère sur qui mon père avait investibeaucoup d’argent mourut prématurément dansun accident. L’espoir s’en alla. Après ces évé-nements douloureux, on « distribua » mesautres soeurs et frères dans différentes famillescomme des arachides et ma mère a dû repartir

Si tu étais un garçon

« Si tu étais un garçon, je ferais tout pour que tu ailles au collège, mais hélas TU ES UNE FILLE…» Cette phrase d’un père burkinabé a donné des ailes à Célestine Kaboré (la fille en question), res-ponsable de l’association FEMME EN ACTION au Burkina Faso.

Témoignage d’une femme motivée

Témoignage de A. Célestine Kaboré

chez ses parents, car elle était sans soutien. Jepleurai et je me suis dit : « Pourquoi suis-je unefille, si j’étais un garçon j’aurais pu m’occuperde mes soeurs, de mes frères et de ma mère. »J’ai pris mon courage à deux mains pour étu-dier sans perdre espoir, me disant intérieurementqu’il fallait que je réussisse pour m’occuper dema famille. Le souci d’avoir un mari n’était pasune priorité pour moi, ma première préoccupa-tion était d’avoir un travail pour nourrir ma mère,mes frères et mes soeurs.

J’ai passé quatre ans au collège. J’ai obtenu monbrevet d’étude et, la même année, j’ai passé leconcours de maîtresse d’école et j’ai pu com-mencer à travailler. Tout le monde dans magrande famille était étonné que je réussisse à cepoint. Avec ce que je gagnais, j’ai pu construireune maison et j’ai ramené ma mère et mes frèresdans cette maison et j’ai commencé à payer lesétudes de tous mes frères et soeurs qui ont tousdu travail aujourd’hui. Les gens dans le quar-tier ne pouvaient pas comprendre qu’une fillepuisse faire ce que je fais.

J’avais toujours rêvé de faire quelque chose pourles filles et les femmes. Et, petit à petit, mesrêves se sont concrétisés. Nous avons créé l’as-sociation FEMME EN ACTION1 avec d’autresfemmes qui ont vécu presque les mêmes pro-blèmes que moi afin de permettre aux filles dedécouvrir leurs potentialités et réaliser quelquechose. Je voudrais à travers ces actions favori-ser l’égalité des sexes et permettre à ces fillesd’occuper la place qui leur revient dans lasociété.

Aujourd’hui, ma famille ne veut plus se rappe-ler la manière dont j’ai été traitée, mais tout lemonde veut que l’on sache que je suis leurenfant, quand bien même mon sexe n’a paschangé. La réussite des filles est un défi pourmoi. »

S I T U É T A I S U N G A R Ç O N

Page 2

F E M M E S

1. ONG chrétienne auBurkina Faso

Page 1

M A R I A G E F O R C É

F E M M E S

Carol Bellamy, directrice exécutive del’UNICEF de 1995 à 2005, a déclaré que« contraindre les enfants, en particulier

les filles, à se marier en bas âge peut être dom-mageable physiquement et sur le plan émo-tionnel ». Le passage de la vie d’enfant à la vied’adulte sans le passage par l’adolescence, lesrelations sexuelles forcées, le non-droit à laliberté et l’absence de développement de leurpersonnalité, laisseront de profondes séquellespsychologiques et émotionnelles aux jeunesfilles. La pauvreté dans les pays en développe-ment est l’une des principales causes desmariages forcés. Les parents en butte avec lapauvreté se laissent convaincre de se séparer deleurs filles en échange d’une dot qui servira aureste de la famille. Il s’agit aussi pour lesparents de se prémunir contre une grossesse illé-gitime. Un fait nouveau est apparu notammentdans les régions conflictuelles d’Afrique. Uneétude démontre une augmentation des mariagesprécoces afin d’éviter que les enfants dans unconflit civil soient enrôlés comme esclaves, seretrouvent dans la rue, se prostituent ou soientabandonnés à eux-mêmes. Mais ce faisant, ilsfont courir à leurs filles de plus grands risquesencore : violence conjugale, grossesse préma-turée et accouchement à risque sans suivi médi-cal, sida, etc. La crainte de la pandémie du sidaa fortement poussé les hommes dans certainspays d’Afrique à rechercher des épouses trèsjeunes et vierges. Une étude effectuée au

Rwanda a fait apparaître que 25 % des fillesenceintes avant l’âge de 17 ans sont séroposi-tives.

Les faits sont clairement établis concernantune grossesse précoce : forte mortalité de lafemme, travail de délivrance plus long et dou-loureux avec complications durant la déli-vrance, faible poids du nouveau-né et un risqueplus élevé de mort infantile. La grossesse pré-coce est une cause fréquente de mort chez lesjeunes femmes de 15 à 19 ans dans le monde.C’est pourtant cette catégorie d’âge qui faitnaître chaque année quinze millions d’enfants.Ces mères-enfants ne sont pas suffisammentinformées et formées pour apporter les soinsnécessaires aux nourrissons ; de même elles sontsouvent dans l’incapacité de les nourrir. Chaqueminute, dans le monde, une femme meurt pen-dant l’accouchement ou pendant la grossesse.« La tragédie de ces filles peut aller jusqu’à uncas extrême, rencontré au Nigéria, où une jeunefille mariée de force à 12 ans a essayé plusieursfois de fuir le domicile conjugal jusqu’à ce quele mari lui coupe les deux jambes. Elle en est« morte », rapporte une étude réalisée à Florence(Italie) par l’UNICEF.

Marie-France Berton, responsable sensibilisation au S.E.L.

Mariage forcé

Pour une jeune fille à peine nubile, une demande en mariagec’est comme un arrêt de mort… « Les mariages d’enfantsdoivent cesser », tel a été le cri de lancement de lacampagne globale de l’UNICEF (mars 2001) afin deprévenir l’amplification du phénomène.

Page 1

E X C I S I O N

F E M M E S

Pouvez-vous nous dire en quelqueschiffres ce que représente la pratiquede l’excision dans votre pays ?

Nous avons essayé d’obtenir des statistiques, àplusieurs reprises. Selon une étude en 1996,66 % des femmes sont excisées au BurkinaFaso. Il y a des zones où cette pratique est trèsélevée et où le taux frôle les 90 %. Celaconcerne 14 provinces situées au nord et au-delàde la région de Bobo-Dioulasso.

Pouvez-vous nous expliquer enquelques mots ce qu’est la pratique del’excision ?

L’excision consiste en l’ablation totale ou par-tielle des parties génitales externes de la femmeou de la jeune fille.

D’une manière générale, qui prendl’initiative ?

En général, ce sont les hommes. Depuis long-temps, les hommes se sont mis en tête que lesfemmes excisées étaient moins frivoles. Alorsles hommes, par égoïsme, demandent que leursfilles soient excisées, par souci de protéger lafille, disent-ils. En Afrique, l’enfant appartientau père et non à la mère. C’est le père qui prendles grandes décisions pour les enfants.Lorsqu’on arrive au mariage et que les hommesconstatent que leur femme n’est pas excisée, ilsle demandent car ils ne tiennent pas à ce queleur épouse soit frivole.

À quel âge pratique-t-on l’excision ?

Elle peut se pratiquer à l’âge du mariage surdemande du mari. Mais généralement, c’est

Excision« C’est certain, si mes parents n’avaient pas été chrétiens, j’aurais très certainement été excisée petite fille ».

FEMME EN ACTION en tournée de sensibilisation

entre 5 et 8 ans car c’est considéré comme uneinitiation du passage de l’âge de l’enfance àl’âge de l’adolescence.

Quelle est l’attitude des femmes, des mères et des grands-mères : est-cequ’elles essaient de protéger leur fille

ou est-ce qu’au contraire elles ysont favorables ?

Maintenant, il y a des femmes qui vontprotéger leur enfant. Dans le passé,puisque c’était une pratique tradi-tionnelle, elles s’opposaient peu àcette pratique et ont encouragé leurfille à le faire car, si elles ne le faisaientpas, elles ne pouvaient pas se marier.Les coutumes vont jusqu’à dire que sila fille n’est pas excisée, au momentde l’accouchement, les enfants meu-rent… Aucune mère, aucune grand-mère ne voudrait que sa fille connaissecette situation. Mais suite à toutes lessensibilisations sur le sujet, à l’heureactuelle, des femmes commencent às’élever contre la pratique de l’exci-

sion. D’ailleurs, au Burkina Faso, uncomité national de lutte contre l’excision s’estcréé et une ligne téléphonique est ouverte où onpeut faire appel si l’on est confronté à ce pro-blème. La loi est sévère contre cette pratique.

Quels sont les risques de l’excisionpour la fille ?

Les risques sont graves : cela peut aller jusqu’àl’hémorragie qui conduit à la mort. Si la fille ala chance de vivre, au moment des accouche-ments, la délivrance est rendue plus difficile. Ily a beaucoup de femmes qui meurent en accou-chant. Je n’ai pas connu l’excision personnel-lement, parce que mes parents sont chrétiens,mais c’est certainement traumatisant de voir« l’exciseuse » venir vers vous avec un couteau.Les petites filles crient. Elles vivent un vrai trau-matisme.

Quels sont les moyens de lutter contrecette pratique ?

Je vous ai parlé du comité national de luttecontre l’excision qui a une grande tâche de sen-sibilisation, d’information et de communication.Le comité organise également des séminairespour former des policiers, des gendarmes, deschefs coutumiers, des responsables religieuxpour les impliquer dans la sensibilisation de lapopulation. À côté de ce volet éducation/for-mation, il y a aussi la répression par l’applica-tion de la loi. Le comité national utilise abon-damment les médias. La radio est notammentun bon vecteur.

Est-ce que les églises ont une positiondifférente ?

Je pense que oui, à moins qu’il y ait des gensqui soient très plongés dans la tradition. Je saisqu’en principe cette pratique n’a pas coursdans les églises évangéliques… L’Évangile estune source de lumière.Par les émissions radiophoniques, JoannaIlboudo sensibilise les Burkinabés sur les risquesde la pratique de l’excision et de contaminationde ces filles par le virus du sida, si on utilise lamême lame pour toutes les filles.

Entretien avec Joanna Ilboudo,directrice de Radio Évangile Développement

à Ouagadougou

E X C I S I O N

Page 2

F E M M E S

« Aujourd’hui, la pra-tique de l’excision estinterdite dans 16 pays.Cette pratique toucheencore plus de100 millions defemmes à travers lemonde, essentielle-ment en Afrique, auProche-Orient et enAsie. »

Le Monde, vendredi 23 juin 2000

Page 3

E X C I S I O N

F E M M E S

L’excision vue par lapopulationMOOSE auBurkina Faso

Source: extrait de la revue Africana parle rédacteur en chef M. José M. CantalRivas, en mission au Burkina Fasodurant cinq ans..

ARGUMENTS EN FAVEUR DEL’EXCISION

ARGUMENTS CONTREL’EXCISION

C’est notre coutume. Cela n’a pas toujours été le cas.

Dieu le veut ainsi : c’est une pratique fré-quente dans les cultures traditionnelles.

Au Burkina Faso, ce n’est un commandementdans aucune religion (Islam 40 %, Catholi-cisme 15 %, Protestantisme 5 %)

Elle garantit la fidélité.Beaucoup de femmes excisées sont aussiinfidèles.

Elle garantit la fécondité.Beaucoup de femmes excisées n’ont pasd’enfant.

Elle préserve la virginité avant le mariage.Beaucoup de filles excisées ont perdu leurvirginité avant le mariage.

Si un homme a des relations avec une femme« entière », il mourra.

La majorité des prostituées viennent du paysvoisin, le Ghana, et leurs clients ne sontjamais morts.

Si, lors de l’accouchement, une partie de latête du bébé touche le clitoris de la mère, l’en-fant mourra.

Au moment de l’expulsion  ; le clitoris serétracte. Il est donc impossible qu’il touchela tête du bébé.

INSTRUCTION• Sur 776 millions d’adultes anal-

phabètes dans le monde, les deuxtiers sont des femmes.

• Les filles représentent 55 % des75 millions d’enfants en âge de fré-quenter l’école primaire qui ne sontpas scolarisés.

• Une étude menée dans 13 paysd’Afrique a démontré qu’en aug-mentant de 10% l’éducation desfilles, on réduit la mortalité infan-tile d’autant.

SANTE • Près de 500 000 femmes meurent

chaque année pendant l’accouche-ment ou pendant la grossesse, leplus souvent parce qu’elles n’ontpas le pouvoir de négocier la fré-quence des grossesses et le nombred’enfants qu’elles désirent ou parceque leurs droits à des soins médi-caux rapides et de qualité, à unebonne nutrition, à l’information etaux conseils, sont ignorés.

• La mortalité infantile illustre com-ment les droits des femmes et lesdroits des enfants sont solidaires.Un pourcentage notable des décèsinfantiles, en particulier ceux quisurviennent dans les 28 jours aprèsla naissance, sont imputables à lamauvaise santé et à la malnutritionde la mère durant la grossesse etaussitôt après l’accouchement. Lesfemmes qui ont elles-mêmes reçu lebienfait d’une éducation sont mieuxplacées pour prendre des décisionsconcernant l’éducation de leursenfants, notamment de leurs filles.

• Selon les démographes, entre 60 et100 millions de fillettes et de

femmes manquent à l’appel dans lemonde parce que leur famille pré-fère les garçons : ce sont les vic-times d’avortements volontaires,d’infanticide, de malnutrition, denégligence délibérée et d’autrescauses.

• D’après le Fonds des Nations Uniespour la population, environ 150 mil-lions de femmes et de fillettes, pourla plupart originaires d’Afrique, deMoyen-Orient et d’Asie, ont subides mutilations génitales ou exci-sion. Chaque année, près de troismillions de fillettes et de jeunesfemmes de par le monde sont vic-times à leur tour de l’excision.

• Les filles sont deux fois plus sus-ceptibles que les garçons de mou-rir de malnutrition et de maladiesinfantiles évitables.

• Les femmes adultes souffrent plusque les hommes de la malnutri-tion. Parmi les adultes souffrant dedéficience en fer, 524 millions sontdes femmes et 260 millions deshommes.

• Aujourd’hui, 90 % des victimesdans les conflits armés sont descivils, des femmes et des enfantsdans 75% des cas.

TRAVAIL• Les femmes consacrent deux tiers

de leur temps au travail mais per-çoivent seulement 10 % du revenudu travail ; elles détiennent moinsd’1 % des richesses.

• Bien que les femmes représentent41% des travailleurs dans les paysen développement, leurs salairessont de 20% inférieurs à ceux deshommes pour des emplois compa-rables.

• Les femmes passent deux tiers deleur temps de travail dans des acti-vités non rémunérées, les hommesseulement un quart.

DIVERS• Sur 1,4 milliard de personnes vivant

avec moins de 1,25 $ par jour, 70%sont des femmes ou des filles.

• La plupart des statistiques dispo-nibles aujourd’hui font état de laprésence de trois femmes sur cinqmissionnaires, tous pays confondus.

• Les contributions des femmes aurevenu et au bien-être de la familledans les pays en développementsont de 20 % supérieures à cellesdes hommes.

Sources : Rapport annuel de l’UNICEF, Le progrès des femmes à travers le monde2008/2009 – UNIFEM

F E M M E S

STATISTIQUES

F E M M E S

Page 1

Q U I Z

QUIZ SUR LES FEMMES

1. Combien de fillettes et de femmes manquent à l’appel pour diverses raisons ?a) entre 60 et 100 millionsb) moins d’un millionc) entre 3 et 5 millions

2. Combien de femmes meurent chaqueannée pendant la grossesse ou lors del’accouchement ?

a) trois millionsb) 500 000c) 20 000

3. 1,3 milliard de personnes vivent dans lapauvreté, combien sont des femmes ?

a) 52 %b) 70 %c) 56 %

4. En quoi consiste l’excision ?a) l’interdiction aux femmes de prendre la parole en assembléeb) une danse traditionnellec) la mutilation des parties génitales de la femme

5. Combien y a-t-il eu de femmes chefs d’Etat au XXe siècle ?a) 11b) 30c) 24

6. Les femmes fournissent les deux-tiers des heures de travail dans le monde mais elles neperçoivent pour leur travail qu’un faible pourcentage du revenu dans le monde. Est-ce ?

a) 10 %b) 16 %c) 25 %

7. 22,5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique subsaharienne. Quelle est lapart des femmes ?

a) on retrouve la paritéb) on compte presque deux femmes pour un hommec) on compte environ une femme pour trois hommes

8. En matière de remboursement de microcrédit, on constate que :a) les hommes remboursent mieux que les femmesb) les hommes et les femmes remboursent de la même manièrec) les femmes remboursent mieux que les hommes

Réponse:1a, 2b, 3b, 4c, 5c, 6a, 7b, 8c

Page 1

Accueil

Louange par le chant

Lecture de la ParoleProverbes 31.10-31, Portrait de lafemme de valeur

Chant des enfantsJokébed / Yehochéba (MédiaCommunication Evangile)

Ce chant raconte l’histoire d’unefemme Yehochéba (2 Rois 11.2-3) quipar son action a permis au plan deDieu de s’accomplir. Lors du meurtred’Ahazia et du massacre de la raceroyale, Yehochéba sauva Joas, le filsd’Ahazia encore en bas âge ; elle letint caché dans le Temple jusqu’à cequ’il devint roi.

AnimationSix femmes sont assises en face del’assemblée.La première se lève et dit : « chaquejour, je me lève à 4 h 45 ».La seconde se lève et dit : « chaquejour, je prépare le petit déjeuner pourla famille ».La troisième se lève et dit : « chaquejour, je vais travailler au champ de5 h 30 à 15 h ».La quatrième se lève et dit : « chaquejour, je vais ramasser le bois ».La cinquième se lève et dit : « chaquejour, je pile le grain ».La sixième se lève et dit : « chaquejour, je vais chercher de l’eau ».

La première (qui est restée debout)dit : « chaque jour, je fais la cuisinepour toute la famille ».La seconde dit : « chaque jour, je faisla toilette des enfants ».La troisième dit : « chaque jour, je faisla lessive à la main ».La quatrième dit : « chaque jour, je mecouche à 21 h 30 ».

Les enfants reviennent avec un pan-neau sur lequel on peut lire :

« Les femmes consacrent deux tiers deleur temps au travail mais perçoiventseulement 10 % du revenu du travail ;elles détiennent moins d’1 % desrichesses ».

A N I M A T I O N D U C U L T E

F E M M E S

Animationdu culte

Contexte :

Le portrait de cette femme idéale estprécédé par quelques « conseils » donnéspar la mère de Lémouel à son fils, le roi(Proverbes 31.1-9). Cette mère bien-veillante met en garde son fils contre lesfemmes de petite vertu, qui « mènent lesrois à leur perte », et contre les boissonsfortement alcoolisées qui conduiraient leroi à négliger ses devoirs. Il se doit en par-ticulier de faire respecter les lois et d’as-surer la justice sociale (« défendre lepauvre et le malheureux »).

Le poème (31.10-31), savammentconstruit en acrostiche (chaque versetdébute par une lettre de l’alphabet hébreu,dans l’ordre) est-il le prolongement desconseils donnés par sa mère au roiLémouel, ou un morceau indépendantrédigé par un autre auteur, éventuellementun homme ? Cette deuxième hypothèse estla plus souvent retenue par les commen-tateurs. Qu’importe ! Qu’une mère, unpère ou un mari, ait écrit ce poème à laportée universelle (Lémouel pourrait êtreun non-Juif), le portrait demeure d’ac-tualité, il traverse les siècles sans presqueprendre une ride, tant il conserve sa fraî-cheur et ses couleurs. Il demeure pournous une source précieuse d’enseigne-ment sur les femmes des temps bibliques…et d’aujourd’hui !]

Introduction

La femme décrite dans le dernier cha-pitre du livre des Proverbes est une femme« bien » sous tout rapport ! L’adjectif« ’haïl », que l’on traduit généralement par« vaillante » ou « de valeur » (ce qui estexact), contient aussi l’idée de force, decompétence, de réussite. Cette femmen’est pas l’image de toutes les femmes,qui ne possèdent pas forcément des donsaussi exceptionnels, ni des moyens finan-ciers suffisants pour se « vêtir de fin lin »ou investir de l’argent dans le commerce !Elle représente donc un idéal très élevé,propre à décourager toute femme en quêtede perfection ! Ce portrait ne manque tou-tefois pas de réalisme, c’est même unedescription fidèle de nombreuses femmesdans notre monde, en particulier en

Afrique où les tâches quotidiennes res-semblent aux travaux décrits dans cetexte.

Cela n’enlève rien au caractère remar-quable de cette femme vertueuse, en par-ticulier dans le contexte du Moyen-Orientancien. Les femmes juives étaient en effetprivilégiées, si on les compare auxfemmes des autres civilisations anciennes.Dans l’empire sumérien ou Babylonien,la femme était relativement protégée parles lois matrimoniales en vigueur, maiselle n’était pas un être créé par Dieu à sonimage. Sauf exception, son rôle social etreligieux restait limité. La femme grecqueou romaine avait un statut à mi-cheminentre l’homme et l’esclave, les philo-sophes la tenaient souvent pour un êtreinférieur. La femme juive, au contraire,secondait efficacement son mari, elletenait une place de premier rang dans lafamille, et son rôle ne se cantonnait pasà la cuisine et au ménage ! Il s’étendaitau domaine économique et social, lafemme devenait ainsi un véritable pilierde la maison.

1. La femme idéale et sa famille

Le portrait de la femme de valeurcommence par une phrase éloquente :« Son mari (du fond du cœur) a confianceen elle ». La suite semble donner uneexplication : elle ne dilapide pas les biensde la maison ! Econome, cette femmemérite en effet la confiance de sa famille,mais ses qualités s’étendent au-delà d’unesaine gestion. L’ensemble du poème donnebien des raisons à tous les siens d’être plei-nement satisfaits ! Ses enfants s’associentà la louange paternelle et la félicitent (lit-téralement : la disent bienheureuse). LaLoi de Moïse met la femme sur le mêmeplan que le mari au regard des enfants : ilslui doivent l’honneur, par amour.

Le poème chante le bonheur d’uncouple et d’une famille. Il contraste avecd’autres textes anciens, bibliques ou non,qui évoquent les discordes conjugales, leshaines familiales, les déboires et les riva-lités de la polygamie ou les trahisons adul-

tères. Nous retrouvons les accents des pre-miers chapitres de la Genèse, le projetidéal du Créateur pour l’homme et lafemme : former un couple uni (exclusi-vement monogame et hétérosexuel !) etavoir des enfants.

L’harmonie de cette famille découle dela « crainte du Seigneur », une piété sin-cère, un amour et un respect authentiquespour Dieu. Le livre des Proverbes abondeen recommandations adressées àl’homme, à la femme et aux enfants,pour vivre dans la communion avec Dieu.La famille doit beaucoup à cette mère cou-rage, qui « surpasse toutes les autresjeunes femmes » (v. 29), elles aussivaillantes. Sa foi en Dieu est la base detoute sa vie. La femme vertueuse nemanque pas d’observer le plus grand descommandements. Sa « crainte de Dieu »est jugée plus importante que sa beauté(v. 30) ! Cette femme pieuse est cependantvêtue d’habits en tissu de la meilleure qua-lité, du fin lin ou des étoffes teintes. Saparure ne masque pas quelque vice inté-rieur, elle est au contraire le reflet de sapersonnalité haute en couleurs les pluspures. Son dynamisme et son rayonne-ment sont ses véritables vêtements (v. 25,cf. 1 Pierre 3. 1-7). Sa piété est exem-plaire, et son travail quotidien est d’autantplus efficace.

Cette femme spirituelle et pratiqueordonne sa journée en fonction des prio-rités : toutes ses activités visent au bien-être de la famille, d’abord à l’intérieurmême de sa maison, puis en dehors. Ellese lève de bon matin, prépare le repas – unvéritable déjeuner, consistant, après lejeûne nocturne : ce repas devra fournirl’énergie nécessaire jusqu’au repas dusoir (ou au mieux en début d’après-midi).Elle donne ensuite ses ordres aux ser-vantes et distribue les tâches.

Cette famille occupe une positionsociale élevée (le mari est un notable dela ville), et la maîtresse de maison doitassurer la bonne marche de son foyercomme de ses affaires. Elle s’assure queses enfants ont de quoi se nourrir et sevêtir convenablement. Elle est prévoyanteet se prépare à l’avance pour affronter la

A N I M A T I O N D U C U L T E

Page 2

F E M M E S

Prédication : une femme « bien » !Par Frédéric Baudin

Page 3

mauvaise saison. Elle file elle-même lalaine et tisse les tuniques pour toute lafamille, chaudes pour l’hiver, plus légèrespour l’été. Mais l’activité de la femme devaleur ne se limite pas à la préparation desrepas et à la confection de vêtements !

2. La femme idéale et la gestion des biens

La femme idéale de l’antiquité ne secantonnait pas à la cuisine ou à son ate-lier de tissage, tout au moins quand elleen avait les moyens financiers. Elle se lan-çait également dans le monde desaffaires !

La première qualité de cette femme,nous l’avons vu, est d’être économe, ausens premier du terme : elle ne gaspille pasles biens dont elle est responsable. Ellen’est pas non plus avare, elle sait se mon-trer généreuse et ne refuse pas d’habillerconvenablement sa famille. Mais elle saitaussi gagner l’argent nécessaire pouraccroître le bien-être des siens comme desindigents qu’elle secourt. Comment s’yprend-elle ? Elle travaille ! Le poèmesouligne en effet, à plusieurs reprises, quecette femme vertueuse ne s’accorde, pourainsi dire, aucun repos. Infatigable, elle està l’ouvrage du matin au soir (sauf lesamedi, jour du sabbat, bien sûr !).

Quand elle ne prépare pas le repasfamilial, elle tisse des vêtements. Elle nese contente pas de vêtir la famille, maiselle confectionne d’autres habits qu’elleva vendre sur le marché. Avec le gain deson commerce, elle investit, achète de lalaine et du lin et accroît encore son béné-fice en vendant les « produits finis ». Elleest en mesure bientôt d’acheter un champ,elle négocie la transaction ; puis elledonne l’ordre à ses serviteurs de planterune vigne dans ce champ. Cette femmese montre entreprenante, confiante enl’avenir (que Dieu tient dans sa main), samaison prospère. La nuit même, ellecontinue de travailler à la lueur d’unelampe à huile (v. 18). Fait-elle sescomptes ? Le contexte de ce verset nousinvite à le penser : « Elle constate que sesaffaires vont bien… » !

L’auteur du poème ajoute que « sapeine est récompensée, son travail suscitele respect de la ville ». L’activité de lafemme vertueuse est donc reconnue au-

delà de sa famille, elle a une portéesociale.

3. La femme idéale et l’aide sociale

La femme chantée dans ce poèmene vit pas repliée sur elle-même.Elle se soucie en priorité de safamille, mais elle ne néglige paspour autant les implications sociales deson travail. L’apôtre Paul souligne cespriorités : « Si quelqu’un n’a pas soin dessiens, il est pire qu’un infidèle ! » (1Timothée 5. 8). Mais il vante aussi lesmérites de la femme qui met ses talents,ses dons matériels ou spirituels, au béné-fice des autres, dans l’Eglise en premierlieu, puis en dehors … (1 Timothée 5. 10)

La sagesse de la femme idéale nousest proposée comme un exemple à suivre :le fruit de son travail lui permet non seu-lement de participer aux dépenses dufoyer pour vivre, mais aussi de « tendrela main aux malheureux et d’être géné-reuse envers les pauvres ». Les échos dece texte dans le Nouveau Testament sontnombreux : la veuve pauvre donne de boncœur ses maigres ressources pour le ser-vice du Temple ; Tabitha-Dorcas tisse desvêtements appréciés par la communautéde Jaffa, elle assiste les pauvres ; Priscille,aux côtés de son mari Aquilas qui fabriquedes tentes (les vendait-elle ?), se montreattentive aux besoins de la petite « église »qui se réunit dans sa maison. Elle estvolontiers hospitalière, notamment enversl’apôtre Paul qui séjourne dans son foyer.

Le rôle social de la femme idéale nes’arrête pas aux « bonnes œuvres » : elles’exprime avec sagesse et donne volon-tiers des conseils (v. 26). Dans toutesociété, les femmes les plus âgées ontdonné des conseils à leurs cadettes, surtous les plans. On imagine sans peine cettebonne épouse dispenser de bons conseilsà la jeune mariée pour qu’elle lui emboîtele pas et travaille utilement, afin de nour-rir sa famille, élever ses enfants et com-bler son mari (cf. Tite 2. 3-5).

D’après la tradition juive, la femmejoue également un rôle religieux au seinde la famille : c’est elle qui instruit lesenfants dans la foi et leur transmet lesrègles de vie conformes à la volonté deDieu.

Enfin, cette femme n’est pas austère :on a le net sentiment qu’elle travaille entoute liberté, qu’elle sourit à la vie et rendheureux son mari (v. 12), ses enfants(v. 28) et les pauvres qu’elle secourt avecbienveillance. Avec tant de dons et devigueur, elle a toutes les raisons d’êtreoptimiste et d’affronter l’avenir avecconfiance !

Conclusion : La femme idéale… et la réalité !

Ce portrait de la femme de valeur,nous le rappelons, est l’idéal féminin(d’après la Bible), offert à notre médita-tion. La réalité est parfois très éloignée decette description exemplaire. Combiende femmes n’ont pas cette « chance » devivre dans un foyer harmonieux, ces capa-cités hors du commun, cette personnalitésans faille ? Comment ne pas penser, parexemple, à la situation des femmes afri-caines aujourd’hui ? Certaines d’entreelles mériteraient pourtant les mêmeséloges. Leur travail assidu, leur force decaractère, leur générosité et leur foi sonttout aussi remarquables. Mais, là encore,les femmes qui s’en sortent le mieuxsont plutôt l’exception que la règle. Lesmaris africains ne sont pas tous des

A N I M A T I O N D U C U L T E

F E M M E S

notables ou des sages, « conseillers(municipaux) écoutés aux portes de laville », comme dans ce poème ! Lesfemmes assument, souvent seules,presque toutes les charges du foyer : ellestravaillent du (petit) matin au soir, leurjournée se passe aux champs où elles tri-ment sans relâche, tout en chantant…Elles n’en préparent pas moins les repas,lavent les enfants, font la vaisselle, vontchercher l’eau au puits, ramassent lebois pour alimenter le feu…

Leur mari peut avoir confiance enleur épouse ! Elle se montre, hélas (ouheureusement), souvent plus fiable quelui… Que l’on prête de l’argent à cesfemmes africaines, elles savent l’inves-tir à bon escient, créer une « microentreprise », faire fructifier leur pécule,rembourser leur emprunt dans les délaisconvenus, épargner encore un petit restepour affronter les jours plus difficiles.L’éducation des jeunes filles, leur pro-tection contre les abus de toutes sortes,deviennent les véritables enjeux pour queles femmes des pays en développements’épanouissent sous le regard duSeigneur, et procurent à leur tour la joieà leur foyer.

La femme idéale est enfin l’image del’Eglise, épouse du Christ. Le portraitesquissé par l’auteur du livre desProverbes nous révèle ainsi l’exempled’une femme vertueuse entre toutes,qu’il faut suivre.

A N I M A T I O N D U C U L T E

Page 4

F E M M E S

Pour continuer votre journée 100 % Femmes, le S.E.L. vous invite à partager un repasfraternel avec les recettes jointes.Vous pouvez également animer ce moment par les divers jeux de votre dossier. C’est unbon moyen pour se familiariser avec les besoins des femmes dans le monde.

Chant

Temps de prière

PRIER pour :

Ë les dirigeants des Etats

• l’application des lois en faveur de la préservation de l’inté-grité des femmes

• l’abolition de la discrimination des sexes • la sagesse dans les décisions concernant le développement

de leur pays : priorité dans le choix des investissementspour les infrastructures, gestion des ressources nationales

Ë les femmes

• l’évolution des traditions, le rejet de celles qui ne sont pasconformes à la Bible

• une sensibilisation efficace sur l’excision, mais aussi lelévirat (la femme veuve obligée d’épouser un homme de lafamille), pour la liberté de choix de la femme dans lemariage

• la compréhension mutuelle entre hommes et femmes• un accès équitable à l’instruction, à la formation profession-

nelle• la responsabilisation de l’homme quant au nombre d’en-

fants à engendrer dans le couple et la participation de lafemme à cette décision.

• le respect de la femme (le virus du sida se répand auprèsdes très jeunes filles).

F E M M E S

Page 1

Les femmes de la Bible rayonnent de vie ;Elles luttent et enfantent entonnant des psalmodies ;En toutes circonstances, dans les bons et les mauvais jours,Elles répondent « présentes », sincères et sans détours.

Les femmes de la Bible sont bien courageuses,Quelquefois même un peu aventureuses.Jokebed cacha son fils pendant trois longs mois,Sans craindre le décret de mort du méchant roi.

Les femmes de la Bible aiment danser et chanter,Au son du tambourin, des chants antiphonés.Myriam, sœur de Moïse, entonna un beau cantique,Suivie de ses compagnes battant la rythmique.

Les femmes de la Bible, habiles et travailleuses,Filent de leurs mains des étoffes soyeuses ;Des tentures aux couleurs vives et variées,Pour orner la Tente, le tabernacle sacré.

Les femmes de la Bible, pionnières de la vraie foi ;Telle Rahab de Jéricho cachant les espions sur son toit.Elle demanda aux Israélites un geste de loyauté ;Ils lui donnèrent un gage en signe de fidélité.

Les femmes de la Bible sont de vraies guerrières ;Débora, la prophétesse, exerça son ministère,Yaël, femme d’Heber le Qénien, se distinguaEn tuant elle-même le chef vaincu, Sisera.

Les femmes de la Bible sont exemplaires :Ruth, la Moabite, s’attacha à sa belle-mère :« Où tu iras j’irai ; où tu demeureras je demeurerai ;Ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras je mourrai ».

Les femmes de la Bible sont des femmes de prière.Anne, stérile, fit un vœu extraordinaire :« Si tu me donnes un garçon, il te sera consacré ».Dieu lui donna Samuel, le prophète bien-aimé.

Les femmes de la Bible sont aussi des curieuses ;Avides de connaître les choses mystérieuses.La reine de Saba entendit parler du roi Salomon,Elle l’éprouva par des énigmes et confirma sa réputation.

Les femmes de la Bible sont bien souvent distinguées,Pas étonnant si certaines même ont été couronnées.Esther monta sur le trône en gagnant la faveur du roi.C’était prédestiné pour sauver son peuple aux abois.

P O E M E

LES FEMMES DE LA BIBLE

F E M M E S

Les femmes de la Bible font beaucoup parler d’ellesPour l’action, la prière, elles sont exceptionnelles.Une veuve, nommée Anne, d’un âge fort avancéProphétisa sur Jésus devant tous ceux qui l’entouraient.

Les femmes de la Bible sont persévérantes.Elles reviennent à la charge, incommodantes.La Syro-Phénicienne implora Jésus sans se gêner ;Elle s’en retourna rejoindre sa fille, enfin délivrée.

Les femmes de la Bible sont souvent reconnaissantes ;Elles n’ont pas peur de se montrer parfois exubérantes.La pécheresse pardonnée lava les pieds de JésusEn les mouillant de ses larmes elle témoigna de son salut.

Les femmes de la Bible sont spirituelles.Elles prient et jeûnent avec ardeur et zèle.Marie, sœur de Lazare, choisit la bonne partAssise aux pieds du Maître, avide de savoir.

Les femmes de la Bible sont généreuses ;Pour elles, l’œuvre de Dieu n’est jamais ruineuse.La veuve de l’Evangile offrit ses derniers sous,Jésus le remarqua et loua son geste fou.

Les femmes de la Bible sont des servantes fidèles ;Elles suivaient leur Maître sur les routes d’Israël.Marie-Madeleine, la dernière à Golgotha,Et la première à revoir Jésus vivant après la croix.

Les femmes de la Bible sont tout aussi pratiques.Elles aiment leur prochain d’un amour authentique.Dorcas cousait tuniques et manteaux,Et distribuait aux pauvres l’objet de ses travaux.

Les femmes de la Bible sont ouvertes à l’Evangile ;Elles écoutent volontiers le message subtil.Lydie, marchande de pourpre, de la ville de ThyatireL’accepta avec foi et sans le contredire.

Les femmes de la Bible ne sont pas ignorantes ;Elles sont douées et parfois même savantes.Priscille, de jour, fabriquait des tentesLe soir, à la veillée, elle était bien convaincante.

Les femmes de la Bible aident les apôtresRomains 16 les nomme les unes après les autres :Olympas, Junias, Prisca, Perside et Nérée,Thyphène, Tryphose, Marie, Julie et Phoebé.

Le rédacteur biblique a écrit en leur faveur ;Proverbes 31 décrit la femme de valeur.Elle fait du bien tous les jours de sa vie,Et aux portes de la ville elle est louée par son mari !

P. H. Emirian(Octobre 2001)

P O E M E

Page 2

Page 1

Juges 4 et 5Avant que Dieu désigne un roi, sur la demandeinsistante d’Israël (1 Samuel 8. 5-22), Dieu seulrégnait sur son peuple. Si des ennemis atta-quaient Israël, Dieu suscitait un juge pour le déli-vrer et diriger le pays (Juges 2.16). Sur les qua-torze juges de cette période de l’histoire d’Israël,Débora fut la seule femme à remplir cette fonc-tion.La Bible ne précise pas que Dieu n’avait trouvéaucun homme capable, compétent ou dispo-nible pour assumer cette charge. Il y avait unemission à remplir, alors Dieu a tout simplementdésigné Débora pour être juge en Israël (Juges4.4). Le Seigneur a accordé à Débora une auto-rité et une sagesse reconnues par tout le peupled’Israël. Débora siège sous l’arbre qui porte sonnom et les Juifs viennent de toutes les régionsdu pays pour la consulter.A cette époque, Israël subit depuis vingt ansl’oppression de Yabîn, roi de Canaan. Le peuplesupplie le Seigneur de le délivrer. Le Dieud’Israël désigne un juge, Débora. Pleinementconsciente de sa mission, Débora se donne lesmoyens de l’accomplir. Elle envoie chercherBaraq (Juges 4. 6) et l’encourage : « Le Seigneura dit qu’il livrerait Sisera, chef de l’armée du roide Canaan, entre les mains d’Israël ! »L’ennemi dispose de 900 chars de fer. En bonchef de guerre, Débora met tout en place pouratteindre son objectif. Elle donne l’ordre à Baraqde réunir 10 000 hommes (Juges 4. 6). MaisBaraq se montre réticent, il n’est pas animé dumême Esprit que Débora, il semble avoir peur.La prophétesse donne alors l’exemple en diri-geant elle-même l’expédition. Elle fait cependantremarquer à Baraq que la gloire de la victoireva lui échapper et revenir à une femme…Débora attend le bon moment avant de déclen-cher la bataille. Elle agit comme un général à latête de son armée et prend ses décisions autemps convenable. Les armées ennemies sontmaintenant mobilisées, Débora lance son armée

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

F E M M E S

Les femmes de la Bible

DEBORAQUI ? Nous savons peu de choses sur Débora.Son nom signifie « abeille ». Elle estmariée avec Lappidoth, elle est pro-phétesse et juge en Israël (Juges 4. 4).Sur quatorze juges en Israël, Débora estla seule femme à assumer cette fonc-tion. Elle siège sous un palmier pourarbitrer les conflits qui lui sont expo-sés et pour donner ses conseils inspi-rés par Dieu. Elle est connue : on vientde toutes les régions du pays pour laconsulter (Juges 4. 5). Son autorité estreconnue : elle commande à Baraq derassembler une armée pour vaincrel’oppresseur cananéen, qui les asservitdepuis vingt ans (Juges 4. 6). Elle estcourageuse, volontaire, confiante auDieu d’Israël et obéissante à sa voix.Devant la crainte de Baraq, Déboraprend la tête de l’expédition militaire(Juges 4.8-9). A l’issue du combat,Israël est vainqueur. Débora composealors un chant de triomphe (Juges 5)où elle exprime ses dons de poétesse.

QUAND ? Débora vit au temps des juges ; c’estune période sombre après l’entréed’Israël dans la Terre Promise. LesJuifs sont tombés dans l’idolâtrie ; ilsne servent plus le Seigneur, le Dieud’Israël, mais des statues de Baal,divinités cananéennes (Juges 3. 7,12 ;4. 1 ; 6. 1 ;10. 6). Ils se livrent à d’autres

pratiques païennes que la Loi deMoïse condamne et qualifie d’« abo-minables » (occultisme, immoralité,sacrifices humains). Le peuple estopprimé depuis vingt ans par Yabîn,roi de Canaan.

OÙ ? La prophétesse et juge Débora siègesous un palmier, entre Rama et Béthel,dans la montagne du territoired’Ephraïm (Juges 4. 5). Débora serend sur le mont Thabor au torrent deQichôn. C’est dans cette région queDieu va livrer l’armée du roi deCanaan au peuple d’Israël.

QUOI ?Opprimés depuis 20 ans par Yabîn, leroi de Canaan, les Juifs exprimentleurs souffrances et implorent le Dieud’Israël. Le Seigneur inspire et envoieDébora, juge en Israël, pour les déli-vrer de la main de leurs ennemis(Juges 2. 18). Débora obéit à l’ordrede Dieu : elle fait appeler Baraq et luicommande de réunir 10 000 hommesdes territoires de Nephthali etZabulon. Ces hommes iront com-battre Sisera, le chef de l’armée deYabîn, au torrent de Qichôn. Déborafait confiance à Dieu, elle sait qu’illivrera les ennemis aux mains desarmées d’Israël, malgré la dispropor-tion des forces en présence : les

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

Page 2

F E M M E S

Livre de Ruth chapitres 1 à 4Ruth habite le pays de Moab, etelle est très attachée à sa belle-mère juive, Naomi. Son mari estmort. Ruth est déterminée àsuivre Naomi qui veut retourneren Israël, car la famine qui sévis-sait dans ce pays est finie, c’estle temps de la moisson. Dès sonarrivée à Bethléhem, la premièrepréoccupation de Ruth est detravailler pour subvenir à sesbesoins et à ceux de sa belle-mère. Ruth peut glaner ce que lesmoissonneurs laissent dans leschamps. Elle travaille du matin ausoir, avec un zèle infatigable. Lesmoissonneurs le remarquent :« Elle s’est à peine reposéedepuis ce matin », rapportent-il àBoaz, le propriétaire des champs(Ruth 2. 7).Boaz se renseigne sur cette jeunefemme, il apprend tout ce qu’ellea fait pour Naomi et admire sadécision de venir habiter en Israël.Boaz l’invite à se joindre à sesserviteurs et servantes, à mangeret boire quand elle le désire. Cen’est plus le temps de la famine.Ruth peut manger à sa faim etavec l’orge qu’elle a récoltée engrande quantité, elle rentre chezNaomi avec joie et partage cettenourriture avec elle. Elle est impa-tiente de lui raconter les événe-ments de la journée !

Cananéens disposent de 900 chars defer avec leurs troupes, contre 10 000fantassins d’Israël. Devant le refus deBaraq de s’y rendre seul, Déboradécide de prendre la tête de l’expédi-tion. Quand les armées ennemiesprennent leurs positions, Déboradonne le signal du combat. L’arméede Sisera est décimée par les soldatsd’Israël. Le seul survivant de labataille est Sisera, il mourra peu après,assassiné par une femme (Juges4 :21).

REFLEXIONSDébora sert Dieu comme « juge »,elle occupe une fonction inhabi-tuelle pour une femme. Elle sesoumet à la volonté du Seigneur etmet en œuvre les dons qu’il luiaccorde. Elle croit que la Parole deDieu se réalisera, malgré les obs-tacles. Dieu l’honore en faisantd’elle un instrument de délivrancepour le peuple d’Israël.

QUI ?Ruth est une jeune Moabite. Elle est très atta-chée à sa belle-mère, comme l’est du resteOrpa, l’autre belle-fille. Toutes deux accom-pagnent Naomi jusqu’à la frontière où celle-ci s’apprête à faire ses adieux. Orpa selaisse convaincre de retourner vers sa familleet vers ses dieux, mais Ruth est déterminéeà suivre Naomi sans un regard en arrière età adopter son pays et son Dieu. Ruth est unefemme courageuse, elle témoigne de labonté envers Naomi ; elle croit au Dieud’Israël, elle est discrète et féminine (elle separfume ! Ruth 3. 3). Toutes ces qualitésplaisent à Boaz, un parent du mari de Naomiau point qu’elle devient sa femme et don-nera naissance à Obed, ancêtre du roi Davidet de Jésus.

QUAND ? Ruth vit « au temps des juges » (Ruth 1. 1),après la conquête, sous la conduite de Josué,de la Terre Promise par Dieu aux Juifs. C’estune période sombre. Les années ont passé,les Juifs ont déjà oublié les exploits deleurs ancêtres, ils négligent le culte du Dieud’Israël et pratiquent l’idolâtrie ; ils adorentles divinités cananéennes et imitent les pra-tiques abominables des pays voisins. Leurdésobéissance a pour conséquence la guerreavec les peuplades environnantes et l’as-servissement aux pays étrangers à l’Allianceavec Dieu. Lorsqu’ils se détournent de leurs

mauvaises voies et qu’ils crient leurs souf-frances à l’Eternel, Dieu suscite des jugespour les délivrer de leurs ennemis. Cetteinstabilité politique et religieuse a aussipour conséquence de fréquentes famines,comme au temps de Ruth.

OÙ ?L’histoire commence à Bethléhem, où sévitla famine. Quel paradoxe ! En hébreu,Bethléhem signifie : « La maison dupain »… Elimélek, sa femme Naomi etleurs deux fils, Mahlôn et Kyliôn, vont seréfugier dans le pays de Moab, à environ80 km au sud-est de Bethléhem. Là,Elimélek meurt ainsi que ses deux fils quiavaient épousé des Moabites. Naomi seretrouve seule avec ses deux belles-filles,Orpa et Ruth. Lorsqu’elle apprend que Dieu« est intervenu en faveur de son peuple enlui donnant du pain » (Ruth 1. 6), Naomidécide de retourner dans son pays, àBethléhem.

QUOI ?A Bethléhem, c’est le temps de la moisson.Dès son arrivée, la première préoccupationde Ruth est de travailler pour subvenir à sesbesoins et à ceux de sa belle-mère. Ruthglane ce que les moissonneurs laissent dansles champs. Elle travaille du matin au soir,avec un zèle infatigable. Les moissonneursla remarquent : « Elle s’est à peine reposée

à l’assaut : « Debout ! En avant ! Le Seigneurte livre l’armée de Sisera ! », dit-elle à Baraq(Juges 4.14).Débora a mis sa confiance en Dieu, elle suit sesordres. Elle est prophétesse, l’Esprit du Seigneurl’inspire. Dieu l’a appelée à remplir cette mis-sion, il va donc lui donner le succès, il l’équi-pera des dons nécessaires. Son obéissance etsa foi sont approuvées par le Seigneur : le chefde l’armée cananéenne meurt au combat et l’au-torité du roi de Canaan est rejetée. Débora seréjouit de la délivrance : elle écrit un cantiquequi célèbre la victoire du Seigneur. Baraq s’as-socie enfin à Débora pour chanter la gloire deDieu. Cette grande victoire inaugure une longuepériode de paix, quarante ans de liberté pourle pays d’Israël (Juges 5. 31).

2 RUTH

Page 3

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

F E M M E S

depuis ce matin », rapportent-il à Boaz, lepropriétaire des champs (Ruth 2. 7).Boaz se renseigne sur cette jeune femme, ilapprend tout ce qu’elle a fait pour Naomi etadmire sa décision de venir habiter en Israël.Boaz accueille Ruth avec bienveillance. Ilordonne même à ses serviteurs de ne pas latoucher (Ruth 2.9) et d’ôter des gerbesquelques épis pour la laisser glaner. Il l’in-vite à se joindre à ses serviteurs et servantes,à manger et boire quand elle le désire. Ruthpeut non seulement manger à sa faim, maisaussi emporter des vivres à sa belle-mère.Elle est impatiente de lui raconter les évé-nements de la journée !Ruth est reconnue par tout le village commeune femme vertueuse et pleine de courage.Boaz est un parent du premier mari deRuth, mort au pays de Moab. La Loi deMoïse lui prescrit de l’épouser pour redon-ner vie à cette branche de sa propre famille.Selon la coutume, un autre homme avait lapriorité du droit de rachat sur Ruth, mais cedernier ayant renoncé, Boaz accepte volon-tiers de l’épouser, car il a pu apprécier soncaractère et ses talents.Dieu fait concourir toutes choses au bien de

ses enfants. Elimélek et son épouse Naomiavaient vendu leur propriété, lorsqu’ils ontquitté Israël pour se rendre au pays deMoab. Mais en épousant Boaz, Ruth permetà la famille d’Elimélek de ne pas s’éteindreet d’avoir de nouveau une propriété enIsraël.

REFLEXIONS Dieu dans sa grâce accueille sans dis-tinction de race ni de sexe tous ceux quiviennent à Lui. La Providence bien-veillante du Seigneur peut transformer lespires situations et les plus douloureusesépreuves en bénédiction :• Ruth, la Moabite, se confie au Dieu

d’Israël.• Ruth, l’étrangère, vient habiter un nou-

veau pays où elle peut vivre de son tra-vail.

• Ruth, veuve et pauvre, obligée desuivre les servantes dans les champs,épouse un homme riche et devientl’ancêtre du roi David et du Messie.

QUI ? Esther est jeune, pure et d’une grandebeauté. Elle a perdu son père et sa mèreet a été adoptée par son oncle Mardochée(Esther 2. 7). Elle est de nature soumiseet raisonnable (Esther 2. 15). Elle aimeet respecte son oncle (Esther 4. 4).Esther devient reine de Perse, après ladisgrâce de la Reine Vasthi. Elle estjuive, mais elle cache ses origines à sonmari , se lon les ins t ruct ions deMardochée (Esther 2. 10). Elle s’armede courage quand il s’agit d’intervenirauprès du roi pour sauver son peuple del’extermination. C’est elle qui prendl’initiative de cette démarche (Esther8.3,5-6). Elle a toute confiance en Dieu(Esther 4.15-16).

QUAND ?L’histoire se déroule au temps d’Assuérus,le roi qui règne sur la Perse entre 486 et465 av. J.-C. D’après les historiens,Assuérus est aussi appelé Xerxès 1er. Ceroi a affronté plusieurs révoltes avant depouvoir régner sur son empire. Il a essuyéensuite de sévères défaites et s’est réfugiédans son palais pour s’adonner aux plai-sirs. Il a choisi alors Esther comme reine.

OÙ ?L’empire perse s’étend entre Hôdou etKouch (en hébreu), c’est-à-dire l’Inde etl’Ethiopie (Esther 1. 1). Les événementsse passent à Suse, la capitale où setrouve le trône royal.

Ruth est reconnue comme unefemme vertueuse et pleine decourage. Boaz est un parent dupremier mari de Ruth, mort aupays de Moab et apprécie soncaractère et ses talents. Selon lacoutume, un autre homme avaitla priorité du droit de rachat surRuth, mais ce dernier ayantrenoncé, Boaz put l’épouser etainsi redonner vie à cette branchede sa propre famille. Dieu fait concourir toutes chosesau bien de ses enfants. Eliméleket son épouse Naomi avaientvendu leur propriété, lorsqu’ilsont quitté Israël pour se rendre aupays de Moab. Mais en épousantBoaz, Ruth permet à la familled’Elimélek de ne pas s’éteindre etd’avoir de nouveau une propriétéen Israël.Le travail bien fait, même s’il esthumble, et l’attention portée auxautres, finissent toujours par êtrereconnus et appréciés par ceuxqui nous entourent. Dieu honoreces qualités, il manifeste sa bien-veillance dans toutes les cir-constances. Les hommes et lesf e m m e s q u i m e t t e n t l e u rconfiance en Dieu et qui le res-pectent sont assurés de recevoirson aide et sa grâce.

Livre d’Esther

Esther est une toute jeune femme, elleappartient au peuple juif déporté àBabylone, au temps de Néboucadnetsar.Orpheline, elle est attentive aux conseils deson oncle Mardochée qui l’a adoptée. Elleest très belle. Or, le nouveau roi perse,Assuérus, vient de se séparer de sa femmeVasthi et cherche une nouvelle épouse.Esther lui est présentée. Le roi la choisitparmi des dizaines d’autres jeunes femmestrès belles. Esther sera la nouvelle reine !Dans l’entourage du roi vit un homme cruelnommé Haman. Il en veut à Mardochée dene pas se prosterner devant lui, comme l’aordonné le roi. Haman s’est juré de faireexécuter Mardochée et de supprimer tousles Juifs de l’empire. Quand paraît le décretofficiel d’extermination, les Juifs sontconsternés. Mardochée fait alors appel à

3 ESTHER

QUOI ? Parce que Haman, proche du roi, veut sevenger de Mardochée, il fait promulguerun édit d’extermination des Juifs.Comment intervenir pour sauver sonpeuple ? Esther craint de paraître en pré-sence du souverain sans être invitée parlui à présenter sa requête (Esther 4.10-11).Elle pourrait perdre ainsi la vie, si le roirefuse de la recevoir. Esther est sage etprudente, elle attend le moment favorablepour s’adresser au roi (Esther 5. 4, 7-8).Manque-t-elle de courage ? Elle demandeà ses proches de prier et jeûner ; elle placetoute sa confiance en Dieu (Esther 4.15-16). Esther organise un repas pour rece-voir le roi et ses ministres. Elle s’enhar-dit et s’adresse enfin au roi sans détour.Elle lui avoue ses origines juives (Esther7. 3-4 ; 8. 13) et l’implore d’épargner lesJuifs de son empire, menacés de des-truction par le décret d’Haman (Esther 8.3, 5-6). Furieux d’apprendre le complotd’Haman contre les Juifs, le roi le fait exé-cuter ; Esther obtient aussi la faveur du

roi, qui autorise la promulgation d’un nou-veau décret pour permettre aux Juifs dese défendre. Les Juifs remportent la vic-toire sur leurs ennemis. Après ces évé-nements, ils instituent la fête de Pourim*pour commémorer cette victoire de géné-ration en génération (Esther 9. 32).

REFLEXIONSEsther demeure un bel exemple decourage. Elle n’a pas hésité à risquersa vie pour sauver son peuple. Ellene s’est pas vengée elle-même contreson ennemi, mais elle a eu confianceen Dieu pour s’adresser au roi et obte-nir ainsi la justice et la victoire.

*Pourim, en hébreu, signifie « sorts », en souve-nir du tirage au sort (divination) pratiqué parHaman pour choisir le jour le plus favorable(pensait-il) pour anéantir les Juifs de l’empireperse.

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

Page 4

F E M M E S

Esther : Dieu a permis qu’elle deviennel’épouse du roi, elle peut sûrement inter-venir en leur faveur.Esther n’avait pas fait connaître son originejuive au roi. Mais la situation est grave, ellese doit maintenant de tout mettre en œuvrepour sauver son peuple, au péril même de savie. Une loi punit en effet de mort quiconquese présente sans invitation devant le roi.Esther décide donc d’agir avec sagesse etprudence. Elle demande à tous les Juifs dejeûner et prier en sa faveur pendant troisjours. Elle trouve alors le courage dedemander audience au roi, sans y êtreconviée. Elle lui présente sa requête avechumilité et respect, et obtient sa faveur. Elleattend ensuite le moment favorable pourdénoncer le complot d’Haman. Le roi estfurieux d’apprendre que l’on cherche àtuer sa femme et son peuple. Esther le sup-plie de révoquer son décret. Assuérus luirépond que cela est impossible ; enrevanche, il promulgue un nouveau décretpour permettre aux Juifs de se défendre.Le jour prévu pour l’extermination desJuifs s’achève par une grande victoire desJuifs sur leurs ennemis ! Grâce à Esther et à son courage, les Juifspurent demeurer en vie dans l’empireperse.

QUI ?Comme son nom l’indique, elle vivait enSamarie. Nous ignorons son nom et sonâge, nous ne savons rien de sa parenté.Elle est mal considérée par les habitantsde son village, car elle mène une vie dis-solue. Elle a déjà été mariée à cinq repriseset elle vit maintenant avec un sixièmehomme, sans être mariée cette fois. Sesmaris précédents étaient-ils morts ? Oubien avaient-ils demandé le divorce ?Quand Jésus la rencontre, au puits deJacob, elle est réceptive, elle écoute, ellepose des questions, elle s’intéresse à ceque dit Jésus. Lorsque Jésus lui raconteson passé, elle est saisie et court partagerla bonne nouvelle à tout son village.

QUAND ? Le récit de la Samaritaine se situe pendantla vie terrestre de Jésus. La Samaritainerencontre Jésus pendant son ministère, à

l’occasion d’un voyage de Judée enGalilée avec ses disciples. A l’époque, laSamarie est habitée par un peuple mi-juifmi-païen, venu en plusieurs vagues pourremplacer les Juifs déportés en Assyrie etBabylonie. Ils ont adopté en partie les cou-tumes et les croyances des Juifs. Ils recon-naissent la Loi de Moïse. Ils adorent Dieusur une montagne de Samarie, et nondans le Temple de Jérusalem. Ils se dis-tinguent donc des Juifs et les deux peuplesse méprisent profondément. Jésus ren-contre la Samaritaine à la sixième heurec’est-à-dire en plein midi. C’est le momentle plus chaud de la journée.

OÙ ?L’histoire se déroule à Sychar (Sichem),près de la ville actuelle de Naplouse,dans les monts de Samarie. Pour aller deJudée en Galilée, le chemin le plus directpasse par la Samarie. Les Juifs évitentcependant ce chemin, à cause de leur

Jean 4

Une femme samaritaine rencontre leMessie juif, Jésus de Nazareth, prèsdu puits de Jacob. Elle est profondé-ment touchée par son attitude fermeet bienveillante. Pour les disciples deJésus et pour les Juifs en général àcette époque, il est étonnant queJésus s’adresse à une telle femme.Les Samaritains sont en effet mépri-sés par les Juifs, car c’est un peuplemélangé, mi-juif mi-païen, qui nereconnaît comme livre saint que laTorah de Moïse. Les Samaritains rejet-tent les autres livres inspirés et l’en-seignement des rabbins ; ils adorentDieu sur une montagne de Samarie etnon à Jérusalem. Les Juifs et lesSamaritains n’ont presque aucunerelation sociale ou religieuse. La ren-contre entre Jésus et la Samaritaine adonc de quoi surprendre. Cette femmeétrangère et immorale s’oppose entout point au Juif pieux qui lui parleavec bonté.Jésus est fatigué, souligne le texte de

4 LA SAMARITAINE

Page 5

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

F E M M E S

rivalité religieuse avec les Samaritains,qu’ils considèrent comme des païens.C’est au bord du puits de Jacob (Jean4. 6) que la Samaritaine rencontre Jésus.Elle n’ose probablement plus aller aupuits à l’heure habituelle, le matin ou lesoir, car elle est exclue des confidenceset des conversations des autres femmes.Elle s’y rend donc à midi, au plus chaudde la journée ; elle est presque certainede ne rencontrer personne.

QUOI ?La Samaritaine sort pour puiser de l’eauvers midi. En arrivant au puits, elle voitun homme assis sur la margelle. Ilsemble fatigué du voyage et luidemande à boire. Elle s’étonne de cequ’un homme Juif lui adresse la parole(Jean 4 .9). La rencontre entre Jésus etla Samaritaine a de quoi surprendre.Cette femme étrangère et immorales’oppose en tous points au Juif pieux quilui parle avec bonté. Jésus se présenteavec simplicité ; il demande à boire àcette femme qui vient puiser de l’eau.Il semble vulnérable, il avoue implici-t e m e n t s o n b e s o i n d ’ a i d e . L aSamaritaine est surprise, cette attitudehumble la met en confiance. Un dia-logue peut alors s’engager, une véritablediscussion théologique. Jésus se pré-sente comme celui qui donne l’eauvive. Quand Jésus lui révèle tout cequ’elle a fait dans son passé, elle recon-

naît qu’il est prophète. La conversationavec Jésus la convainc que Jésus est leChrist.Jésus a orienté la discussion sur ce quitouche le cœur de cette femme, sur sesblessures les plus intimes, ses échecsconjugaux. Malgré ses révélations sursa vie, cette femme ne se sent pas reje-tée, humiliée ou jugée. Elle est touchéepar son attitude bienveillante. Elle necherche pas à fuir, mais elle est émer-veillée par les paroles de Jésus et recon-naissante d’avoir rencontré le Messie detous les peuples, Juifs, Samaritains oupaïens ! L’amour de Jésus a triomphé deses échecs et des barrières culturelles oureligieuses. La Samaritaine retournedans son village et ameute toute lapopulation : « Cet homme est un pro-phète, il connaît toute ma vie ! C’estsûrement le Messie ! » La Samaritainedevient sans tarder une missionnaireefficace !

REFLEXIONJésus nous montre qu’il aime tous leshommes et femmes, quel que soitleur arrière-plan ethnique, religieuxou social.Il sait les écouter avec patience ettrouver le chemin de leur cœur pourles aider à reconnaître qu’il est leurSauveur et Seigneur.

Jean, quand il vient s’asseoir sur la mar-gelle du puits de Jacob. Il est midi, le soleilest à son zénith ; il fait chaud et Jésus n’aencore rien mangé ni bu. Il n’a d’ailleurspas de cruche pour puiser de l’eau et ilse trouve dans une région hostile auxJuifs. Jésus se présente avec simplicité :il demande à boire à cette femme qui vientpuiser de l’eau. Il semble vulnérable, ilavoue implicitement son besoin d’aide. LaSamaritaine est surprise, cette attitudehumble la met en confiance. Un dialoguevéritable peut alors s’engager. La femmene peut cacher à Jésus qu’elle a déjà étémariée à cinq reprises et que son com-pagnon actuel n’est pas son mari… C’estle début d’une véritable discussion théo-logique comparable au dialogue avecNicodème (Jean 3). Jésus a orienté la discussion sur ce quitouche le cœur de cette femme, sur sesblessures les plus intimes, ses échecsconjugaux. Comme dans le livre du pro-phète Osée, l’infidélité d’une épouse enversson mari peut être le symbole de l’infidé-lité religieuse d’un peuple envers Dieu.Malgré ces révélations sur sa vie, cettefemme ne se sent pas rejetée, humiliée oujugée. Elle ne cherche pas à fuir, mais elleest émerveillée par les paroles de Jésuset reconnaissante d’avoir rencontré leMessie de tous les peuples, Juifs,Samaritains ou Païens ! L’amour de Jésusa triomphé de ses échecs et des barrièresculturelles ou religieuses. La Samaritaineretourne dans son village et ameute toutela population : « Cet homme est un pro-phète, il connaît toute ma vie ! C’estsûrement le Messie ! » La Samaritainedevient sans tarder une missionnaire effi-cace ! (Extrait de Linda Oyer)

QUI ?Deux sœurs, très différentes l’une del’autre !

• MARTHE est sans doute l’aînée, carla maison lui appartient (Luc 10. 38). Elleest pleine de vie, énergique, hospitalièreet résolue. Les personnes très actives,comme Marthe, supportent souvent malles caractères plus contemplatifs, surtoutquand il y a du travail à faire, en particu-lier les tâches domestiques ! Elle est sou-cieuse de bien recevoir ses hôtes, selon ses

critères, mais elle est vite débordée par lesdétails et les exigences du service. Commeson frère et sa sœur, elle aime Jésus et croitqu’il est le Messie d’Israël (Jean 11. 27) ;elle met sa maison à sa disposition lors-qu’il est de passage à Béthanie.

• MARIE est sensible, réfléchie, dis-crète. Elle cherche à mieux connaîtreDieu : elle écoute Jésus avec plaisir et boitlittéralement ses paroles. Elle compte surMarthe pour assurer tous les détails du ser-vice !

Luc 10. 38-42 ;Jean 11.1-46 ; Jean 12.1-11Jésus est un ami intime de deuxsœurs, Marthe et Marie, et de leur frèreLazare. Ils se voient régulièrement.Marthe a le sens de l’hospitalité. Ellea souvent de nombreux invités à table.Un jour, elle accueille Jésus qui est depassage dans son village, à Béthanie.Marthe s’affaire à la cuisine, elle donnel’image d’une femme pratique qui sou-haite recevoir son hôte dans les

5 MARTHE ET MARIE

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

Page 6

F E M M E S

La famille est considérée dans la société deJérusalem : à l’occasion de la mort deLazare, « beaucoup de Juifs » viennentrendre visite aux deux sœurs (Jean 11. 19).Tout porte à croire que la famille vit dans unecertaine aisance, ils accueillent de nombreuxinvités. Marie achète du parfum d’une valeurégale au salaire annuel d’un ouvrier pouroindre les pieds de Jésus (Jean 12. 3).

QUAND ? Marthe et Marie vivent au temps de Jésus.Pour les Juifs, c’est une période difficile.Leur pays est occupé depuis plusieursdizaines d’années par les Romains, qui leurimposent non seulement leur présencearmée, mais aussi leur culte idolâtre enplein cœur de Jérusalem. La situation esttrès tendue. Jésus est de plus en plusinquiété par les autorités juives et romaines.

OÙ ?Marthe, Marie et leur frère Lazare viventà Béthanie, un village situé à environ troiskilomètres de Jérusalem, sur la route deJéricho, à quelques centaines de mètres dumont des Oliviers.

QUOI ? La Bible nous présente trois épisodes dela vie de Marthe et Marie.

● Marthe et Marie ont le sens de l’hos-pitalité. Un jour, elles accueillent Jésus quiest de passage dans leur village, àBéthanie. Marthe s’affaire à la cuisine, elledonne l’image d’une femme pratique quisouhaite recevoir son hôte dans lesmeilleures conditions. Marie, elle, est auxpieds de Jésus en dépit des coutumesjuives qui veulent que seuls les hommespuissent s’instruire. Elle écoute le pro-phète de Galilée qui parle de Dieu commepersonne avant lui. Marthe est dans tousses états. Elle voudrait que tout soit par-fait mais il semble que rien ne va commeelle veut. Elle s’agite, devient agressive etfait même des reproches à Jésus (Luc10.40), car Marthe n’a pas la langue danssa poche. Mais Jésus lui fait remarquerque Marie a tout simplement choisi labonne part ! Ce fut certainement uneleçon mémorable pour Marthe, dont le ser-vice était sûrement très apprécié par Jésuset ses autres convives !

● Peu après, Lazare tombe très malade. Ladouleur des deux sœurs est intense. Aussitôtelles appellent Jésus au secours. Ellesenvoient un messager pour l’informer :« Celui que tu aimes est malade ». Jésusaime particulièrement ces deux sœurs etleur frère, mais il tarde à venir.. Il n’arriveque quatre jours après le décès de Lazare.Lorsque son approche est signalée, Marthese précipite à sa rencontre. Elle s’adresseà Jésus, avec un regret dans la voix :« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère neserait pas mort… » Elle ose avouer sadéception, mais elle exprime en mêmetemps sa confiance : « Je sais toutefois queDieu t’accordera tout ce que tu lui deman-deras… ». C’est elle qui est allée au devantde Jésus, tandis que Marie est restée chezelle et pleure. Jésus met encore Marthe àl’épreuve : « Je suis la résurrection et la vie,celui qui croit en moi vivra quand bienmême il serait mort… Crois-tu cela ? – Oui,Seigneur, répond Marthe, je crois que tu esle Messie, le Fils de Dieu qui vient dans lemonde… ». Il faut croire que Marthe aappris quelques leçons dans la présence deJésus, car elle montre qu’elle a saisi qui Ilest (cf la déclaration similaire de Pierre enLuc 9.20). Jésus fait alors appeler Marie,qui est restée prostrée à pleurer dans sa mai-son avec de nombreux amis venus laconsoler. Marie exprime le même regretque Marthe, mais aussi la même foi en lagrâce qu’il peut leur apporter par sa puis-sance surnaturelle. Jésus ne discute pasavec Marie, Il l’accompagne : « tout ému »(Jean 11.33), Il pleure. Jésus confirme sesparoles, en ressuscitant Lazare devant tousceux qui avaient assisté à ses funérailles.Lazare est rendu à ses deux sœurs, quellevictoire sur la mort ! Marthe et Marie onteu raison de faire confiance à Jésus !

● Quelques jours plus tard, Marthe, Marieet Lazare sont de nouveau avec Jésus. Ilssont invités près de chez eux, chez Simon.Cet homme était lépreux. Certains invitéssont venus par curiosité, pour voir Jésus,mais aussi Lazare. Quel prodige ! Marthe,toujours infatigable, assure le service, cettefois-ci sans agitation apparente. Marie,elle, a compris que cette année à la Pâque,l’Agneau de Dieu va être immolé. Est-ellebien la seule personne dans l’entourage deJésus à avoir compris son enseignement ?Dans un geste d’amour, elle n’hésite pas àbriser un vase de parfum de grand prix surles pieds de Jésus et à les essuyer avec sescheveux. Le parfum embaume toute la

meilleures conditions. Mais Marieécoute Jésus, le prophète de Galiléequi parle de Dieu comme personneavant lui. Marthe se plaint auprès deJésus, mais il lui fait remarquer queMarie a tout simplement choisi labonne part : ses paroles valent beau-coup plus que le meilleur plat ou laplus belle des salles à manger ! Ce futcertainement une leçon mémorablepour Marthe, dont le service était sûre-ment très apprécié par Jésus et sesautres convives !Peu après, Lazare tombe très malade.Les deux sœurs se tournent aussitôtvers Jésus pour chercher du secours.Elles envoient un messager pour l’in-former : « Celui que tu aimes estmalade ». Jésus aime particulière-ment ces deux sœurs et leur frère,mais il tarde à venir. Il n’arrive quequatre jours après le décès de Lazare.Marthe s’adresse à Jésus, comme àregret : « Seigneur, si tu avais été ici,mon frère ne serait pas mort… » Elleose avouer sa déception, mais ellee x p r i m e e n m ê m e t e m p s s aconfiance : « Je sais toutefois queDieu t’accordera tout ce que tu luidemanderas… » La sœur de Lazarevient de vivre des événements d’unetension extrême. Mais c’est bien ellequi est allée au devant de Jésus, tan-dis que Marie est restée chez elle etpleure. Jésus met encore Marthe àl’épreuve : « Je suis la résurrection etla vie, celui qui croit en moi vivraquand bien même il serait mort…Crois-tu cela ? – Oui, Seigneur, répondMarthe, je crois que tu es le Messie,le Fils de Dieu qui vient dans lemonde… » Marthe fait ici une décla-ration similaire à celle de Pierre (Luc9.20). Jésus fit alors appeler Marie, quipleurait dans sa maison avec de nom-breux amis venus la consoler. Marieexprima aussitôt le même regret queMarthe, mais aussi la même foi en lagrâce qu’il pouvait leur apporter par sapuissance surnaturelle. Jésus confirmases paroles, en ressuscitant Lazaredevant tous ceux qui avaient assistéà ses funérailles. Lazare était rendu àses deux sœurs, quelle victoire sur lamort ! Marthe et Marie avaient eu rai-son de lui faire confiance !Quelques jours plus tard, Marthe,Marie et Lazare sont de nouveau avecJésus, qui est invité près de chezelles, chez Simon, un lépreux. Certainsinvités sont venus par curiosité, pourvoir Jésus, mais aussi Lazare. Quelprodige ! Marthe, toujours infatigable,assure le service, tandis que Marierépand un parfum de grand prix sur lespieds de Jésus. Le parfum embaumetoute la pièce ! Ce geste indignecependant certains hommes. Judas,

Page 7

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

F E M M E S

QUI ?Priscille, ou Prisca, est mariée à Aquilas.Originaires du Pont (Asie Mineure) ils ontbeaucoup voyagé. Ils exercent le métier defabricants de tentes (Actes 18.2). Priscille,est croyante, elle est hospitalière, dévouée(Romains 16.3-4). Elle est instruite dans« les voies du Seigneur », et avec son marielle enseigne Apollos. (Actes 18. 26).

QUAND ? Vers le milieu du premier siècle de notreère, Rome domine une partie du monde,impose son ordre, sa civilisation, sa paixcivile. Sous l’empereur Claude, un décretordonne aux Juifs de quitter Rome.Priscille et Aquilas vont s’établir àCorinthe, où ils rencontrent l’apôtre Paulqui effectue son second voyage mission-naire. Ce dernier prêche dans de nom-breuses villes, y établissant de jeuneséglises chrétiennes.

OÙ ? Priscille a vécu à Rome avant d’en êtreexpulsée avec les autres Juifs (49-50

après J.-C.). Elle s’est installée ensuite àCorinthe (Actes 18.2) où elle fit laconnaissance de Paul et l’accueillit danssa maison. Plus tard, le couple embarquapour la Syrie avec Paul jusqu’à Ephèse(Actes 18.18) où ils se séparèrent.

QUOI ?Priscille et Aquilas sont juifs et connais-sent bien la Loi de Moïse. Ils ont accueillila Bonne nouvelle, ils croient que Jésusest bien le Messie d’Israël et de tous lespeuples de la terre. A Corinthe, ils ren-contrent l’apôtre Paul, qu’ils accueillentchez eux, car tous trois exercent le mêmemétier, fabricants de tentes. Face à la cor-ruption des mœurs et au luxe généraliséà Corinthe, Priscille, Aquilas et Paul don-nent l’exemple en travaillant de leursmains. Puis ils décident d’accompagnerPaul lors de son voyage en Syrie, mais àEphèse, ils choisissent de s’installer, tan-dis que Paul poursuit son second voyagemissionnaire.A Ephèse, Priscille a l’occasion , avec sonmari, d’enseigner la Parole dans l’églisequi est dans leur maison (1 Corinthiens16.19). C’est la seule fois que le termeéglise est employé expressément pour

ACTES 18

Priscille (ou Prisca) est mariée àAquilas. Ils sont juifs et connaissentbien la Loi de Moïse. Ils ont vécu àRome, jusqu’à l’expulsion des Juifsordonnée par l’empereur Claude, versle milieu du premier siècle. Ils se sontétablis à Corinthe, où ils ont rencon-tré l’apôtre Paul. Ils exercent le mêmemétier que lui : ils fabriquent destentes. Priscille et Aquilas ont accueilliPaul dans leur maison. Ils écoutentson enseignement à la Synagogue, oùils se rendent chaque sabbat. Ils ontreconnu que Jésus était bien le Messied’Israël et de tous les peuples de laterre. Ils décident d’accompagner Paulen Syrie, mais à Ephèse, ils choisissentde s’installer, tandis que Paul poursuitson second voyage missionnaire.A Ephèse, Pr isci l le et Aqui lasaccueillent un groupe de chrétiensdans leur maison. Dans ses lettres,Paul mentionne cette « église ».Apollos, un Juif originaire d’Alexandrie,séjourne à Ephèse. Il est éloquent etversé dans les Ecritures, sa foi enJésus est fervente. Il dispense avecfidélité l’enseignement du Seigneur,mais il ne connaît que le baptême deJean. Priscille et Aquilas, qui l’ontentendu parler à la synagogue, luiprécisent alors l’enseignement de

pièce ! Ce geste indigne cependant certainshommes. Judas, l’un des disciples de Jésus,maugrée en disant que cet argent aurait puservir pour les pauvres. Le geste de cettefemme paraît même déplacé aux yeux dequelques convives. Mais Jésus voit leschoses autrement : il accepte l’humbleadoration de Marie. Ce parfum, ajouteJésus, annonce sa mort prochaine, il évoquedéjà la tombe et les aromates nécessairespour embaumer son corps, mais il est aussile signe de sa résurrection !Marthe et Marie, par leurs gestes et leurfoi, ont su reconnaître en Jésus le Messietant attendu par Israël depuis des siècles.On ne les oubliera pas, et on raconteralongtemps le geste de Marie, chaque foisque l’on annoncera la bonne nouvelle deJésus-Christ !

REFLEXIONS• Jésus aime les hommes et les femmes

quel que soit leur caractère ou leurtempérament (Jean 11. 5) ; il instruitchacun selon ses besoins.

• L’épreuve peut conduire à la révéla-tion de la gloire de Dieu. La mort deLazare, suivie de sa résurrection, apermis à beaucoup de témoins juifs decroire que Jésus est bien le Messiepromis à leur peuple (Jean. 11. 45).

l’un des disciples de Jésus, maugréeen disant que cet argent aurait pu ser-vir pour les pauvres. Le geste de cettefemme paraît même déplacé aux yeuxde quelques convives. Mais Jésusvoit les choses autrement : il acceptel’humble adoration de Marie. Ce par-fum, ajoute Jésus, annonce sa mortprochaine, il évoque déjà la tombe etles aromates nécessaires pour embau-mer son corps, mais il est aussi lesigne de sa résurrection !Marthe et Marie, par leurs gestes etleur foi, ont su reconnaître en Jésus leMessie tant attendu par Israël depuisdes siècles. On ne les oubliera pas, eton racontera longtemps le geste deMarie, chaque fois que l’on annoncerala bonne nouvelle de Jésus-Christ !

(Extrait de Linda Oyer)

6 PRISCILLE

E T U D E S B I B L I Q U E S D E G R O U P E

Page 8

F E M M E S

désigner un groupe de croyants. Apollos,un Juif originaire d’Alexandrie, séjourneà Ephèse. Il est éloquent et versé dans lesEcritures, sa foi en Jésus est fervente. Ildispense avec fidélité l’enseignement duSeigneur, mais il ne connaît que le bap-tême de Jean. Priscille et Aquilas, qui l’ontentendu parler à la synagogue, lui préci-sent alors l’enseignement de Jésus. Lorsde ses voyages missionnaires, l’apôtrePaul ne manque pas d’adresser, dans seslettres, ses salutations à ses amis, Priscilleet Aquilas. Il se souvient qu’ils ont risqué

un jour leur vie pour sauver la sienne(Romains 16. 3-5 ; I Corinthiens 16. 19 ;I Timothée 4. 19).

REFLEXIONSPriscille donne l’exemple d’une grandehospitalité et d’une utilisation efficacede ses dons humains et spirituels au ser-vice du Seigneur et de son Eglise.

Jésus. Lors de ses voyages mission-naires, l’apôtre Paul ne manque pasd’adresser ses salutations à ses amis,Priscille et Aquilas. Il rappelle mêmequ’ils ont risqué un jour leur vie poursauver la sienne.

C A L E N D R I E R 3 0 J O U R S - 3 0 F E M M E S

F E M M E S

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Bath-Chéba

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Samuel 11 et 12 ;

1 Rois 1

Tamar

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Samuel 13 et 14 ; 1 Chroniques 3. 9

Priscille

Retrouvez mon histoire

en lisant :Actes 18. 1-3

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Yehochabeath (Yéhoshéba)

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Chroniques 22 à 24 ;

2 Rois 11 et 12

Femme de Job

Retrouvez mon histoire

en lisant :Job 2. 9

Athalie

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Rois 8 ; 11. 1-16 ;

2 Chroniques 21 à 23

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Elisabeth

Retrouvez mon histoire

en lisant :Luc 1. 1-24, 57-63

Abigaïl

Retrouvez mon histoire

en lisant :1 Samuel 25. 27 ;

2 Samuel 2. 2

Dalila

Retrouvez mon histoire

en lisant :Juges 16. 4-20

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Houlda

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Rois 22. 12-20 ;

2 Chroniques 34. 20-28

Naomi

Retrouvez mon histoire

en lisant :Ruth 1. 1-22

Tabitha (Dorcas)

Retrouvez mon histoire

en lisant :Actes 9. 36

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Mikal

Retrouvez mon histoire

en lisant :1 Samuel 18. 20, 28 ;

2 Samuel 6. 14-23

Femme de Lot

Retrouvez mon histoire

en lisant :Genèse 19. 1-29

LaSamaritaine

Retrouvez mon histoire

en lisant :Jean 4. 5-18

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

La femme de Sunem

Retrouvez mon histoire

en lisant :2 Rois 4. 1-14

Hérodiade

Retrouvez mon histoire

en lisant :Marc 6. 17-28

Agar

Retrouvez mon histoire

en lisant :Genèse 16. 1-6

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Miriam ou Marie

Retrouvez mon histoire

en lisant :Exode 2. 1-4

La femme à la perte de sang

Retrouvez mon histoire

en lisant :Marc 5. 25-30

Rahab, laprostituée

Retrouvez mon histoire

en lisant :Josué 2. 2-24

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Anne

Retrouvez mon histoire

en lisant :1 Samuel 1. 1-20

Rebecca

Retrouvez mon histoire

en lisant :Genèse 24. 15-20

La fille de Jaïrus

Retrouvez mon histoire

en lisant :Luc 8. 41-42, 49-55

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

Yaël

Retrouvez mon histoire

en lisant :Juges 4. 17-21

La femmevertueuse

Retrouvez mon histoire

en lisant :Proverbes 31. 10-26

Marthe

Retrouvez mon histoire

en lisant :Luc 10. 38-40

Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes Le Sud a besoin des femmes

La veuve de Sarepta

Retrouvez mon histoire

en lisant :1 Rois 17. 8-16

Rachel

Retrouvez mon histoire

en lisant :Genèse 29. 15-31 ;

30. 22-24

LaCananéenne

Retrouvez mon histoire

en lisant :Marc 7. 24-30

1 2 3Mon nom signifie fille d’un ser-ment. J’étais mariée à un vaillantguerrier prénommé Urie qui fut tuéà cause d’un adultère : le mien. Jedevins alors l’épouse de David etmis au monde Salomon. J’ai déjouéle plan d’Adonija lorsqu’il voulutusurper la royauté. Je fus soutenuepar le prophète Nathan pour enappeler à mon mari, en faveur deSalomon.

Fille de David, je suis la demi-sœurd’Amnon, qui eut recours à la rusepour abuser de moi avec violence.Il éprouva ensuite une forte aver-sion envers moi et refusa dem’épouser. Quand mon frèreAbsalom apprit ce qui s’était passé,il me vengea en tuant Amnon et futexilé longtemps à cause de cemeurtre fratricide. Une femmehabile permit cependant qu’ilrevienne dans la maison de David,notre père.

J’ai dû fuir Rome avec mon mariAquilas, car l’Empereur a décidéde chasser tous les Juifs de lacapitale. Nous nous sommes ins-tallés à Corinthe. Un jour, unhomme nommé Paul est venudemeurer chez nous ; nous noussommes liés d’amitié. Nous exer-çons le même métier, fabricants detentes et nous partageons aussi lamême foi en Jésus.

4 5 6Je suis la sœur et la fille de deuxrois de Juda mais aussi l’épouse dusouverain sacrificateur Yehoyadasous le règne d’Athalie : l’usurpa-trice. Mon frère s’appelle Ahaziaet fut tué lorsqu’on a cherché à éli-miner la descendance royale. J’eusle courage de sauver son fils Joas,seul survivant de la descendance deDavid. Je l’ai confié avec sa nour-rice aux sacrificateurs et nousl’avons caché pendant six ans dansle temple, jusqu’au jour où il futenfin proclamé roi.

On connaît surtout mon mari. Jesuis à peine mentionnée dans laBible, mon prénom n’est même pasprécisé. Mon mari fut atteint partoutes sortes d’épreuves, il perditla santé, nos biens et nos enfants.Je ne lui fus pas d’un grand secoursdans ces circonstances. Aucontraire, je l’encourageais à aban-donner Dieu. Mais mon maridemeura intègre et droit, fidèle àDieu. Un livre de la Bible lui estconsacré, il sert d’exemple pourceux qui souffrent. Pour trouvermon nom, il faut trouver celui demon mari.

Je me suis emparée du trône deJuda en donnant l’ordre de mas-sacrer tous les enfants de monfils, Ahazia, tué lui-même par Jéhu.Seul Joas, son plus jeune fils, futcaché par sa tante Yéhochabeath(Yéhoshéba), à mon insu. J’airégné six ans (841-835 av. J.-C.)sur le royaume de Juda, jusqu’à ceque Joas prenne le pouvoir, avecl’aide du sacrificateur Yehoyada.J’ai hélas suivi le mauvais exemplede ma mère, Jézabel, une femmesanguinaire et sans scrupules.

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

7 8 9J’ai longtemps prié avec mon maripour avoir un enfant. Le temps apassé et nous avons vieilli. Monmari est sacrificateur et son tour estvenu d’entrer dans le temple pouroffrir le parfum à Dieu. Il s’estpassé quelque chose de curieux :il est resté longtemps dans letemple, et quand il est sorti, il étaitmuet ! Peu après cet incident,j’étais enceinte et nous avons euenfin un fils ! Nous l’avons appeléJean, sur l’ordre de mon mari quia écrit ce prénom avant de retrou-ver la parole !

Je suis la femme de Nabal, unhomme méchant. Nabal a rudoyéles serviteurs de David qui luidemandaient de leur fournir de lanourriture. David préparait sa ven-geance, mais je suis allée à sa ren-contre avec des provisions, dupain, du vin, du blé, des figues etdes raisins, pour le convaincre dene pas répandre le sang. Quandmon mari mourut quelques joursaprès, David me proposa de deve-nir sa femme.

Je suis une femme du peuple phi-listin, l’ennemi héréditaire d’Israël.J’ai séduit un jeune homme juif,Samson, qui manifestait une forcesurnaturelle. Mon peuple avaitpeur de lui, mais j’ai réussi, à forced’insistance, par lui soutirer sonsecret. Il finit par me dire d’où luivenait sa force.

10 11 12J’habite Jérusalem, je suis pro-phétesse. L’autre jour, le souverainsacrificateur Hilqiya est venu meconsulter, de la part du roi Josias.Hilqiya avait trouvé le livre de laLoi et son secrétaire l’avait lu auroi. Josias était bouleversé parcette lecture ; il craignait le juge-ment de Dieu sur son peuple quin’avait pas obéi à la Loi. J’aiconfirmé à Hilqiya que Jérusalemserait détruite, en signe de juge-ment, et je l’ai chargé d’annoncerau roi qu’il mourrait avant ces évé-nements, à cause de sa piété.

Alors qu’il y avait la famine enIsraël, je suis partie avec monmari Elimélek et mes deux fils pourséjourner au pays de Moab. Lemalheur m’a frappée dans ce paysétranger : mon mari et mes fils sontmorts. J’ai décidé alors de retour-ner dans mon village de Judée, àBethléhem. Ma belle-fille Orpa apréféré rester dans son pays, maismon autre belle-fille Ruth m’aaccompagnée. Dieu l’a bénie : ellea épousé Boaz, un proche parent,et ils ont eu un fils.

J’habite à Jaffa, où je tisse destuniques et des manteaux. L’autrejour, je suis tombée très malade etla mort m’a emportée. L’apôtrePierre se trouvait justement àLydda, tout près de Jaffa. Mesamis sont allés le chercher pourqu’il prie pour moi, et Dieu m’arendu la vie !

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

13 14 15Je suis la fille de Saül et je devinsla femme de David. Mon maridevint célèbre dans le pays. Monpère était jaloux de ses victoires etil le menaçait de mort. J’aimaisDavid et je l’ai protégé en l’inci-tant à s’enfuir. Mais je l’ai ensuiteméprisé, lorsque je l’ai vu danserpour louer Dieu devant tout lemonde dans la rue. Je n’ai jamaiseu d’enfant.

Je vivais avec mon mari dans laplaine du Jourdain, un pays bienarrosé et fertile où nous élevionsdes troupeaux. Un jour, des angesvinrent nous avertir de fuir, carDieu allait punir les hommesméchants qui habitaient près dechez nous, dans les villes deSodome et Gomorrhe. Ils nousdonnèrent l’ordre de ne pas nousretourner en chemin, mais macuriosité fut plus forte que ladéfense des anges et je fus aussi-tôt transformée en statue de sel.

Ma vie a été particulièrement agi-tée. Je croyais trouver le bonheuravec un mari, mais j’ai vécu avecsix hommes sans être vraimentheureuse. Un jour, je suis alléecomme d’habitude chercher del’eau au puits de Jacob. Un Juifétait assis sur la margelle. Il avaitl’air fatigué et m’a demandé del’eau. J’étais surprise qu’un Juif meparle. Il m’a dit ensuite qu’il pou-vait me donner de l’eau vive etmême la vie éternelle !

16 17 18Mon mari est vieux, nous sommesriches, mais nous n’avons pasd’enfant. Elisée, le prophète, passesouvent par notre ville. Je l’aiinvité un jour à manger et il vientmaintenant régulièrement cheznous. J’ai convaincu mon marid’ajouter une chambre à notre mai-son pour que le prophète puisse sereposer, prier et travailler quand ilest de passage. Il a demandé à Dieude m’accorder un fils et je suisenceinte !

Le roi Hérode, mon beau-frère, m’aépousée malgré l’opposition duprophète Jean-Baptiste. Notre liai-son incestueuse est illicite, dit-il.Je cherche le moyen de faire mou-rir ce prophète. Ce soir, ma fille adansé avec grâce devant Hérode,elle a ainsi obtenu sa faveur : le roilui a promis de lui accorder cequ’elle demanderait. Je lui ai dit deréclamer la tête de Jean-Baptiste.

Je suis d’origine égyptienne et jesuis servante chez un coupled’Hébreux. Il y a longtemps qu’ilssont mariés, mais ils n’ont toujourspas d’enfant. Je crois que celamanque terriblement à ma maî-tresse. Un jour, elle a incité sonmari à avoir une relation conjugaleavec moi. Elle s’est mise alors àme maltraiter et je me suis enfuieun première fois. Un ange m’aordonné de retourner vers ma mai-tresse et j’ai mis au monde un fils,Ismaël. Elle s’est mise à nouveauà me maltraiter et je me suis enfuieavec mon fils dans le désert.

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

19 20 21J’étais une petite fille quand monfrère est né. Nous vivions enEgypte et le pharaon avait décidéde tuer tous les petits garçons.Nous avons d’abord caché monfrère, mais ce fut bientôt impossiblede le garder à la maison sans qu’ilfût découvert. Ma mère eut l’idéede le déposer dans un berceau dejonc et de le laisser flotter sur leNil, avec l’espoir que quelqu’un lerecueille pour prendre soin de lui.

J’avais un grave problème de santéqui m’isolait de toute la société, card’après la Loi de Moïse, j’étaisimpure. J’ai consulté plusieursmédecins, cela m’a coûté très cher,mais je n’allais pas mieux. J’aientendu dire que Jésus guérissaitles malades. Je suis allée le voir,une foule nombreuse l’entourait,mais j’ai pu toucher le bord de sonvêtement et j’ai été instantané-ment guérie.

Deux espions envoyés par Josuésont venus frapper à ma porte. Ilsvoulaient passer la nuit chez moiaprès avoir exploré la ville deJéricho. Je les ai cachés parcequ’ils étaient poursuivis, puis je lesai fait descendre avec une corde parla fenêtre. Ils ont pu regagner sainset saufs le camp d’Israël. Enéchange de ce service, les Juifsm’ont épargnée avec ma famillequand ils ont conquis Jéricho.

22 23 24Je n’ai pas d’enfant et j’en souffre.Mon mari Elqana m’aime beau-coup et il essaie de me consoler,mais sa deuxième épouse ne ratepas une occasion de m’humilier. Jesais que le Seigneur peut opérer unmiracle en ma faveur, je suis alléel’implorer au temple. Le sacrifi-cateur m’a vue prier en pleurant,il a cru que j’étais ivre. Mais je luiai dit que j’étais simplement trèsmalheureuse. Il m’a répondu quele Seigneur avait entendu ma prièreet qu’il l’exaucerait. C’était vrai !J’ai eu un fils, Samuel, que j’aiconsacré au Seigneur.

Je gardais les troupeaux dans leschamps, j’allais puiser de l’eaupour remplir ma cruche, quand unétranger me demanda à boire. J’aipuisé de l’eau pour lui et pour seschameaux. Il m’a dit qu’il venaitde la part d’un parent de notrefamille, Abraham, et il m’a offertdes bijoux. Nous sommes allésaussitôt rejoindre Bétouel monpère, et mon frère Laban. Eliezer,le serviteur d’Abraham, leur ditqu’il était chargé de me demanderen mariage pour Isaac, le fils de sonmaître. J’ai accepté sa propositionet je l’ai suivi dès le lendemainpour épouser Isaac.

J’ai 12 ans. J’étais très malade etj’étais sur le point de mourir. Monpère, le chef de la synagogue,m’aime beaucoup. Aujourd’hui, ila enfin pu voir Jésus, il s’est jetéà ses pieds et l’a supplié de venirme guérir. D’après les serviteurs demon père, c’était déjà trop tard,mais Jésus est venu et il a fait sor-tir tout le monde de ma chambre,sauf mes parents et trois de ses dis-ciples. Il m’a dit alors de me leverde mon lit, et je suis revenue à lavie, j’étais guérie !

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

25 26 27Je suis la femme de Héber, j’ap-partiens au clan des Qéniens. Aprèsla victoire de Baraq contre le roide Canaan, Sisera, le chef de sonarmée était le seul survivant de labataille. Epuisé, il est venu seréfugier dans ma tente. Il ne crai-gnait rien, car ma famille était enpaix avec le roi de Canaan. Maisnous entretenions aussi des rela-tions amicales avec les Juifs depuisleur sortie d’Egypte. J’ai donné àboire du lait à Sisera et quand ils’est endormi, je lui ai transpercéla tête avec un pieu.

Je n’ai pas de nom, et c’est la mèrede Lemouel qui me présente dansla Bible : je suis travailleuse, pleined’initiatives, je suis aux petits soinspour mon mari qui a confiance enmoi. Je n’hésite pas à secourir lesmalheureux et je n’ai pas peur del’avenir. Mon mari et mes fils medisent heureuse !

J’habite avec ma sœur et monfrère. Nous avons une grande ami-tié et admiration pour Jésus.Lorsqu’il est de passage dans notrevillage, à Béthanie, il nous rendvisite et demeure chez nous. Masœur passe tout son temps à l’écou-ter, tandis que je reste seule àassurer le service pour bien l’ac-cueillir !

28 29 30Mon mari est mort, je vis seuleavec mon fils. Nous sommes trèspauvres, il ne nous reste qu’unepoignée de farine et un peu d’huile,nous allons mourir de faim.Aujourd’hui, je suis allée chercherdu bois pour faire cuire le repas.J’ai rencontré un prophète, Elie, quim’a demandé de lui apporter del’eau, puis du pain. Je lui ai expli-qué notre situation et je lui ai ditque nous n’avions presque plus rienà manger. Il m’a alors prédit quela farine ne s’épuiserait pas et quela cruche d’huile ne se viderait pas.

Mon mari travaille dur, il garde lestroupeaux de Laban, mon père. Jesuis très belle et il m’aime beau-coup. Il a dû attendre sept ans avantde m’épouser, car mon père avoulu qu’il se marie d’abord avecLéa, ma sœur aînée. Je suis restéelongtemps stérile, tandis que Léaavait déjà plusieurs fils. J’étaisjalouse, mais un jour, par la grâcedu Seigneur, j’ai eu un fils que j’aiappelé Joseph.

Je suis d’origine grecque, je vis àTyr avec ma famille. Ma fille avaitdes comportements bizarres, j’aipensé qu’elle était possédée d’undémon. L’autre jour, je suis alléevoir Jésus et je l’ai supplié de mevenir en aide, car j’avais entendudire qu’il faisait des miracles. Deretour à la maison, j’ai vu que mafille était guérie, elle était com-plètement délivrée.

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

F E M M E S

Page 1

J E U

Anne (1 Samuel 1:1-20)

1. Nous étions mariés depuis longtemps quandnotre fils est né. Je l’ai consacré à Dieu et il afait de grands miracles. Suis-je un homme ouune femme ?

2. Nous sommes de Ramathaïm-Tsophim, de lamontagne d’Ephraïm. Chaque année, nousmontons à Silo pour nous prosterner devantl’Eternel. Qui suis-je ?

3. Le sacrificateur s’appelle Eli. Il a formulé lesouhait que ma prière soit exaucée. Qui suis-je ?

4. Mon mari s’appelle Elkana, et j’ai une rivale,Peninna, son autre femme. Qui suis-je ?

Baraq (Juges 4:6-16)

1. Je descends d’Abinoam, de Kédesh-Nephthali. Après la mort d’Ehud, nous étionssous la domination de Jabin, roi de Canaan, etj’ai joué un second rôle dans la délivranced’Israël. Suis-je un homme ou une femme ?

2. Le juge en poste à cette époque-là me fitappeler pour aller sur le mont Thabor, au tor-rent de Kison. Qui suis-je ?

3. Le juge m’a donné l’ordre de réunir10 000 hommes de Nephthali et Zabulon. Qui suis-je ?

4. Le juge s’appelait Débora. Qui suis-je ?

La veuve de Sarepta (1 Rois 17:10-16)1. J’habite une ville qui appartient à Sidon, et

Dieu m’a accordé de grands miracles : alorsqu’il n’y avait plus rien à manger à cause dela famine j’ai pu survivre. Suis-je un hommeou une femme ?

2. Mon fils a été ressuscité par un prophète. Quisuis-je ?

3. La première parole que le prophète Elie m’aadressée, c’était pour me demander à boire.Qui suis-je ?

4. Je suis veuve, mais la farine n’a jamais man-qué dans le pot, ni l’huile dans la cruche. Quisuis-je ?

Athalie (2 Rois 11:1-16)

1. A la mort de mon fils, j’ai donné l’ordre defaire périr toute la race royale. De ce fait, j’aipu régner sur le pays de Juda. Suis-je unhomme ou une femme ?

2. Joas, mon petit-fils, échappa à la mort grâce àsa tante Joschéba. Le sacrificateur Jehojada lefit accéder à la royauté à l’âge de sept ans.Qui suis-je ?

3. A cette occasion, il y eut du bruit dans letemple et je suis allée voir, et on m’a faitpérir par l’épée sur le chemin de l’entrée deschevaux. Qui suis-je ?

4. Je suis la fille de Jézabel et je lui ressemblebeaucoup. Je suis aussi sanguinaire et mascu-line qu’elle. Qui suis-je ?

JEU FEMMES

QUI SUIS- JE ?Jeu collectif : Constituez des groupes de deux personnes ou plus selon le nombre de membres présents. Nommez une personne qui comptera les points de chaque équipe :

• On gagne 10 points en répondant à la 1re question : homme ou femme• On gagne 30 points en indiquant le nom du personnage biblique.• Une erreur à la première question, on perd 20 points. • Une erreur aux questions suivantes, on perd 10 points.

(Le jeu doit être amusant et une adaptation est possible pour les enfants.)

peut se fairependant le repas

fraternel

F E M M E S

Guéhazi (2 Rois 5:20-27 )

1. Un jour, le roi de Syrie nous attaqua et il yeut une grande famine en Samarie. Monmaître, qui est prophète, annonça que le len-demain, à la même heure, on aurait de quoimanger. Suis-je un homme ou une femme ?

2. J’ai vu de grands miracles : par exemple, larésurrection d’un petit garçon, fils uniqued’une dame distinguée qui l’hébergeaitquand il était de passage à Sunem. Qui suis-je ?

3. Un autre jour, un homme important de Syrieest venu voir mon maître, Elisée, pour êtreguéri de la lèpre. Qui suis-je ?

4. L’homme de Syrie s’appelait Naaman, ilétait riche et je lui ai demandé de me fairedes cadeaux. Mais la lèpre est tombée surmoi. Qui suis-je ?

Pierre

1. J’ai déclaré un jour que Jésus était le Fils deDieu. Suis-je un homme ou une femme ?(Luc 9:20) (note : Marthe et Pierre font tousles deux la même déclaration. Lisez dansJean 11:27. Souvent, on ne l’attribue qu’àPierre.)

2. Un jour que Jésus était de passage chez moi,un membre de ma famille a été instantané-ment guéri. Qui suis-je ?

3. Jésus m’a utilisé pour guérir un boiteux à laporte du temple. Suite à ce miracle, j’ai faitun discours qui a conduit 3 000 personnes àla conversion. Qui suis-je ? (Actes 3 et 4)

4. J’ai accompagné Jésus tout au long de sonministère, jusqu’à la croix. Quand il étaitdevant ses juges, j’ai eu honte d’être pris pourl’ami d’un condamné, et je l’ai renié trois foiscomme il l’avait prédit. Qui suis-je ?

Myriam ou Marie, sœur d’Aaron(Exode 2:1-4 ; 15:20,21)

1. Je suis de la tribu de Lévi et j’ai deux frèrescélèbres. Quand on était petits, on habitait enEgypte. Qui suis-je ?

2. Un jour, nous sommes retournés dans le payspromis par Dieu à Abraham. Cela n’a pas étéfacile car Pharaon ne voulait pas nous laisserpartir. En fait ce sont mes 2 frères qui sontallés plaider la cause de notre peuple auprèsde Pharaon. Qui suis-je ?

3. Je suis prophétesse. Lors du passage de lamer Rouge, j’ai pris un tambourin et toutesles femmes ont dansé à ma suite en chantantà l’Eternel. Qui suis-je ?

4. Quand mon frère est né, Maman l’a mis dansun berceau sur le Nil, et c’est moi qui aiconvaincu la fille de Pharaon de nous laisserl’élever. Qui suis-je ?

Ruth (Ruth 1:1-22; 4:10)

1. Je suis de Moab, et je fais aussi partie del’ascendance de David. Suis-je unhomme ou une femme ?

2. Après la mort de mon premier conjoint,j’ai quitté mon peuple et je suis partieavec ma belle-mère pour rejoindre sonpays, Bethléem. Qui suis-je ?

3. A Bethléem, pour subvenir à nosbesoins, je suis allée glaner dans leschamps. Le propriétaire du champ m’aprise en sympathie et m’a invitée à neglaner que dans son champ. Qui suis-je ?

4. Ma belle-mère s’appelle Naomi et monsecond mari Boaz. Un livre de la Bibleraconte mon histoire. Qui suis-je ?

Rachel (Genèse 29:16-31; 22-24)

1. Je gardais le petit bétail de mon père àCharan quand le fils de ma tante m’a rencon-trée près d’un puits. Suis-je un homme ouune femme ?

2. Il m’aima dès qu’il me vit et mon père l’en-gagea à travailler sept ans avant de m’épou-ser. Qui suis-je ?

3. Mon père le trompa en lui donnant ma sœurLéa pour femme. Qui suis-je ?

4. Mon père s’appelle Laban et mon mariJacob. Qui suis-je ?

Gédéon (Juges 6:11-40)

1. C’était à l’époque des juges. Nous étionssous la domination de Madian et l’Eternels’est servi de moi pour délivrer Israël. Suis-je un homme ou une femme ?

2. Pendant que j’offrais un sacrifice, un ange del’Eternel a avancé son bâton et un feu s’estélevé du rocher et a consumé l’offrande. Quisuis-je ?

3. Sur ordre de l’Eternel, j’ai renversé l’autel deBaal qui appartenait à mon père et j’ai dresséun autel à l’Eternel. Qui suis-je ?

4. Je n’étais toujours pas convaincu que Dieum’appelait à délivrer Israël. J’ai demandé undouble miracle : celui de la toison. Qui suis-je ?

J E U

Page 2

Page 1

C’était au temps des Juges(A cette époque-là, Israëln’avait pas de roi ; c’était Dieu

lui-même qui guidait son peuple). Ily avait la famine à Bethléhem deJuda : la sécheresse n’avait pas per-mis aux céréales de se développer.Le sol avait été brûlé par le soleil,et la moisson avait été peu abon-dante, en tout cas pas suffisantepour vivre (ou survivre) jusqu’à laprochaine moisson. Si on restait làon allait mourir de faim.Alors Elimélek décida de partir avecsa femme Naomi et ses deux fils,Mahlôn l’aîné et Kilyôn le cadet pourémigrer au pays de Moab. Là-bas aumoins les gens avaient de quoi senourrir.Puis Elimélek mourut. Les deux filsse marièrent, l’aîné épousa uneMoabite du nom de Ruth et le secondfils se maria avec Orpa. Puis, lesdeux fils moururent à leur tour lais-sant seules Naomi et ses deuxbelles-filles.

La situation était catastrophique :Naomi et ses belles-filles étaientseules, sans personne pour subvenirà leurs besoins. Mais l’Eternelveillait. Un jour, Naomi apprit quel’Eternel avait entendu les cris deson peuple, sa souffrance devant lapeur de mourir de faim, ses suppli-cations ardentes : maintenant il yavait de quoi manger dans sa patried’origine.Alors elle décida d’y retourner. Sesbelles-filles étaient Moabites, ellene voulait pas leur imposer de venirhabiter avec elle dans un pays étran-ger. C’est dur d’être déraciné dansun pays étranger, qui a des coutumesdifférentes qu’on ne comprend pasou avec lesquelles on n’adhère pas.Naomi leur suggéra donc de resterparmi leur peuple où elles pourraienttrouver un mari et de retournerchez leur mère. D’ailleurs, elle avait vieilli, et mêmesi elle se remariait et si elle enfan-tait des fils, ses belles-filles

E N F A N T S

F E M M E S

Note aux moniteurs :Nous vous présentonsdeux manières d’aborderl’histoire de Ruth avecvotre classe d’enfants.L’histoire « une amiefidèle » peut être intéres-sante pour les très jeunesenfants qui voudront trèscertainement connaîtrel’histoire des lapins et del’écureuil (Orpa) maisnous vous recommandonsbien évidemment de vousappuyer directement sur laBible pour les enfantsplus grands : peut-êtrefaudra-t-il prévoir plu-sieurs séances.

Si l’église organise unejournée « Tiers-monde » avec le repas,les enfants pourrontaussi s’occuper de lapréparation de l’injiradans le cadre de leurclasse du dimanche(vous trouverez larecette dans le dossier).

L’histoire de Ruth

racontée aux enfantspar Elisabeth Rabeyrin

devraient attendre longtemps avantde pouvoir épouser ces fils-là. Cen’était pas réaliste.

Les deux belles-filles avaient étémariées une dizaine d’années avantla mort de leur mari. Dans ce temps-là le lien familial était très fort : lesdeux belles-filles étaient très atta-chées à leur belle-mère.

Elles avaient un choix à faire : l’in-connu dans un pays étranger ou leretour à la maison. On sait ce qu’onquitte, mais on ne sait pas ce qu’onva trouver !

Naomi insistait pour que ses deuxbelles-filles retournent chacunechez sa mère. Orpa se laissaconvaincre, mais Ruth était déter-minée à accompagner sa belle-mère.

Alors elle DECIDA de rester avecsa belle-mère où qu’elle aille. Elle luifaisait entièrement confiance.

Naomi et sa belle-fille partirent.Elles arrivèrent au début de la mois-son, seules, sans famille pour sub-venir à leurs besoins. Dès son arrivée,Ruth décida de partir travailler : elletrouverait bien quelque chose à faire.C’était la moisson, alors elle pouvaitglaner derrière les moissonneurs.

Et voilà que justement il y avait là,dans un champ, des moissonneurs.Le propriétaire Boaz était très sym-pathique : il l’invita à manger et àboire avec ses ouvriers. Elle n’enrevenait pas : elle put même empor-ter le reste de son repas. Le casse-croûte était si abondant qu’ellen’avait pas tout mangé, et puis elleétait généreuse, elle pensait auxautres, elle se disait que sa belle-mère pourrait en profiter. Elle sen-tait aussi une protection de la partdu propriétaire : il avait défendu àses serviteurs de la toucher.Décidément, elle n’était pas habi-tuée à tant de sollicitude, de pré-venance, d’attention.Le soir arriva et Ruth était toute

contente de sa journée : son travailavait beaucoup rapporté. Elle rentraretrouver sa belle-mère à la maisonet elle lui raconta tout. Ruth se sen-tait bien avec elle, elle pouvait toutlui dire.

De son côté, Naomi lui apprit destas de choses que Ruth ne savaitpas : en fait le propriétaire duchamp était un membre de lafamille, il avait été plein de bontéenvers elle, son mari et ses fils, etaussi il avait droit de rachat : celavoulait dire qu’il pouvait épouserRuth.

Naomi ne voyait pas là seulement lehasard. Elle voyait dans ces événe-

ments une perche tendue. Alors elleagit, à son niveau : elle conseilla sabelle-fille sur les actions à mener.Et comme Ruth faisait confiance àsa belle-mère, elle suivit sesconseils : elle alla vers Boaz, dis-crètement. Bien lui en prit. Elletrouva en Boaz un homme désireuxde faire tout ce qu’il pouvait pourelle. Comme quelqu’un d’autre que luiavait priorité dans l’exercice dudroit de rachat, il lui laissa la pri-meur de la décision. Mais l’autrerefusa. Alors puisqu’il n’y avait plusd’obstacle, Boaz épousa Ruth etl’Eternel manifesta sa bonté en leurdonnant un fils prénommé Obed. EtNaomi se réjouit de la grâce queDieu avait manifestée envers elle.

E N F A N T S

Page 2

Sujet de discussion avec les enfants :

• la confiance de Ruth et notre confiance enDieu

• le droit de rachat ou lévirat

• la loi qui imposait l’obligation de laisserles pauvres glaner dans les champs aprèsles moissonneurs

• la situation plus que difficile des veuveset des femmes à l’époque de Ruth maisaussi aujourd’hui dans les pays en déve-loppement

F E M M E S

Page 3

E N F A N T S

F E M M E S

ACTIVITES

1Comme tu as pu l’apprendre dans l’his-toire de Ruth, elle va glaner dans leschamps d’orge après le passage desmoissonneurs. En général, on sépare lesdiverses plantations.

Dans l’image ci-dessous, le cultivateura mélangé les graines. Aide-le à lesregrouper par catégorie en utilisantdes feutres de couleurs et indique lenom de la céréale ou de la légumi-neuse.

Indique dans ces cases le nom de la céréale ou de la légumineuse

Si tu veux faire toi-même de laculture, voici la manière de procé-der : récupère une assiette creuse,dispose au fond de la terre, du ter-reau ou du coton et mouille bien.Ensuite, sème les graines de tonchoix de façon à ce que tout le réci-pient soit recouvert. Il ne te resteplus qu’à surveiller chaque jour quec’est suffisamment humide etattendre les premières pousses.

E N F A N T S

Page 4

2 Les femmes et les hommes dans les pays en développement n’ont pas les mêmes tâchesà accomplir. Parmi la liste des tâches ci-dessous, indique par une croix si tu penses

que c’est en principe une tâche accomplie par une femme ou par un homme. Situ penses qu’une tâche peut être accomplie indifféremment, mets une croix

dans chaque colonne.

Les femmes du Sud partici-pent plus que les hommes aubien-être de la famille et ontpeu accès aux travaux rému-nérés car elles n’ont souventpas eu la possibilité d’aller àl’école et d’apprendre à lire età écrire. Mais levées de bonmatin et couchées tard, elless’activent toute la journée.Toujours est-il que 70 % despauvres de la planète sont desfemmes.

Si tu le souhaites, tu peuxles aider en organisant unecollecte de fonds.

Tu peux aussi fabriquer depetits objets ou gâteaux.Dans le dossier, un groupede pré-ados témoigne de cequ’il a pu faire pour financerun projet humanitaire.Découvre ce groupe avectes moniteurs.

TÂCHES HOMME FEMME

Aller puiser de l’eau

Animer une réunion de village

Ramasser le bois

Aller à l’école

Elever le petit bétail

Labourer les champs avec les bœufs

Faire la lessive à la main

Piler le mil

Travailler aux champs

Diriger une entreprise avec du personnel

Prendre soin de la famille

Exercer une activité rémunérée

Exercer de multiples activités non rémunérées pour la plupart maisessentielles à la famille

Cuisiner et faire la vaisselle

Eduquer les enfants

F E M M E S

Page 5

E N F A N T S

F E M M E S

3 Travail manuelFabrication de la pâte à selIl te faut :

● un saladier

● 2 tasses de farine de blé

● 1 tasse de sel

● 3/4 de tasse d’eau

● 1 à 2 cuillères à café de colle à tapisserou 1 cuillère à soupe de glycérine (rendla pâte plus élastique et humide).

Si la pâte s’émiette, ajoute de l’eau ; si ellecolle sur les doigts, ajoute de la farine.

CONSEIL : pétris longuement lapâte jusqu’à ce qu’elle deviennebien souple. Tu pourras mieux lamodeler.

Temps de séchage des formes enpâte à sel pour 1/2 cm d’épais-seur :1 heure à 50° puis 1/2 heure à 100°,1/2 heure à 125° et 1 heure à 150°.La pâte peut aussi sécher à l’airlibre : prévoir un jour de séchagepour 1 mm d’épaisseur.

Création d’une horloge présen-tant le travail des femmes enmilieu rural africain

Prends un peu de pâte à sel et étalela pâte en une mince couche d’1/2 cm.A l’aide d’un compas, trace un cerclede 15 cm de diamètre. Réserve lapâte autour pour la décoration. A l’aide du programme de la journéed’une femme ci-après, divise le cercleen plusieurs zones pour répartir lesdifférentes tâches. Colle une finebandelette entre chaque zone pourindiquer la frontière. Pour bien faireressortir chaque tâche et le tempspour l’accomplir, remplis chaque zoneavec des céréales différentes.Fais sécher au four ou à l’air libre.

Modelage :4h45. La femmese lève, fait sa toilette, prend son petit-déjeuner.

21h30Elle se couche.

20h30 à 21h30Elle fait la toilettedes enfants et lavela vaisselle.

5h à 5h30Elle se rend aux champs.

5h30 à 15hElle travaille aux champs.

15h à 16hElle ramasse le bois sur le chemin du retour.

16h à 17h30Elle pile le grain.

17h30 à 18h30Elle va chercher l’eau.

18h30 à 20h30Elle fait la cuisinepour toute lafamille et mange.

E N F A N T S

Page 6

4 Arbre généalogiqueSelon le modèle d’arbre généalogique de la famille d’Elimélek et de Naomi, construiston propre arbre généalogique à partir de tes grands-parents.

Modèle :

Dessine ici ton arbre généalogique

ELIMELEK NAOMI

BOAZ

OBED

RUTH MAHLON KILYON ORPA

F E M M E S

TÂCH

ESHOM

ME

FE

MM

E

Alle

r pu

iser

de

l’eau

Ani

mer

une

réu

nion

de

villa

ge

Ram

asse

r le

boi

s

Alle

r à

l’éco

le

Elev

er le

pet

it b

étai

l

Labo

urer

les

cham

ps a

vec

les

bœuf

s

Fair

e la

less

ive

à la

mai

n

Pile

r le

mil

Trav

aille

r au

x ch

amps

Dir

iger

une

ent

repr

ise

avec

du

pers

onne

l

Pren

dre

soin

de

la f

amill

e

Exer

cer

une

acti

vité

rém

unér

ée

Exer

cer

de m

ulti

ples

act

ivit

és

non

rém

unér

ées

pour

la

plup

art

mai

s es

sent

ielle

s à

la f

amill

e

Cuis

iner

et

fair

e la

vai

ssel

le

Eduq

uer

les

enfa

nts

Solu

tion

s de

s ac

tivi

tés

1 et

2

pois

chich

esma

ïsblé

avoin

elen

tilles

haric

otbla

ncpo

isca

ssés

haric

otro

uge

riz

XX

XX

XX

X X XX X

XX

X X X

21

Il y a très longtemps, dans le pays où vivait unefamille de lapins régnait une famine. Commela maman du nom d’Elina n’avait plus rien àmanger, elle décida, avec son mari, de s’en allerpour quelque temps dans un autre pays. Elleespérait y trouver de la nourriture en suffisance.Ils partirent donc et arrivèrent au pays d’Anor, lepays des écureuils où ils s’installèrent avec leurs deuxfils. Ceux-ci se marièrent avec deux jeunes filles : Gaënne et Lorane.Malheureusement, le mari d’Elina mourut ainsi que ses deux fils. Quelle tristesse pour Elina ! Elle décida donc de rentrer dans son pays.

Elle dit à ses belles-filles :« Mes filles, je n’ai plus rien. Retournez

dans vos familles. Et soyez heureuses. »Toutes trois s’embrassèrent. Lorane etGaënne pleuraient car elles ne voulaientpas quitter leur belle-mère. Mais Elinainsista pour qu’elles s’en aillent chezleurs parents.Alors, Gaënne, le petit écureuilembrassa une dernière fois Elina et s’enretourna dans sa famille.Lorane, quant à elle, refusa de quit-

ter Elina à qui elle s’était attachée.« Non, lui répondit-elle. Là où tu

iras, j’irai. Je te suivrai. Ton payssera mon pays. Ton Dieu sera

mon Dieu. »Comme Lorane était vraiment déci-

dée, Elina lui permit de rester avec elle.Elina revint dans son pays. Elle était

remplie de chagrin car elle avait perduce qui lui était cher : son mari et ses fils.

Accompagnée de Lorane, elle arriva au tempsde la moisson : les habitants récoltaient l’orge.

Une amie fidèle

1 F E M M E S

Lorane, courageuse, proposa à sa belle-mère deglaner elle aussi de l’orge : elles auraient ainsi

de quoi manger. Elina accepta. Et Loranepartit ramasser les céréales dans unchamp. Or, ce champ appartenaità Marcus le lapin, un parentd’Elina, très riche et très puissant.

Lorane travaillait toute la jour-née et elle se reposait très peu. Marcus la remarqua et lui offrit de rester glanerdans son champ, de boire l’eau qui avait été pui-sée par ses serviteurs, de partager le repas avecles autres moissonneurs. Et même, il donna

l’ordre de laisser quelques épis d’orge pour queLorane puisse les ramasser et les ramener chez elle. La jeune lapine ne comprenait pas pourquoi le lapin étaitsi généreux à son égard.« J’ai appris tout ce que tu as fait pour Elina ; commenttu as quitté le pays d’Anor, pour suivre ta belle-mère jus-

qu’ici, dans un pays que tu ne connais pas » lui dit-il.

Le soir venu, Lorane apporta à Elina ce qu’elle avait ramassé et même lesrestes de son repas. Elle lui raconta tout ce qui lui était arrivé. Elina s’ex-clama :« Que Dieu bénisse Marcus pour sa bonté envers toi ! Cethomme fait partie de notre famille. Reste travailler chezlui et ne va pas dans un autre champ. »

Et sur les conseils d’Elina, la jeune fille resta glaner dansle champ de Marcus jusqu’à la fin de la moisson des orges.

2 F E M M E S

L’époque des récoltes s’achevait.Elina souhaitait que Lorane soit ànouveau heureuse car la jeunelapine avait perdu son mari. Or, il se trouvait que Marcus était

un proche parent d’Elina. Selon la coutume,il pouvait donc épouser Lorane. Dans cepays, on appelait cela le droit de rachat, c’est-

à-dire qu’un homme appartenant à la familletrès proche d’une femme pouvait se marier avec

elle afin qu’elle ait des enfants.Elina conseilla à Lorane de se faire belle, de se par-

fumer, et d’aller retrouver Marcus. Lorane obéit et,alors qu’il faisait nuit, elle se rendit auprès de lui. Il

dormait dans son champ, près d’un tas de gerbes pour gar-der les récoltes et les protéger des voleurs.Au milieu de son sommeil, Marcus se réveilla en sursaut : quelqu’un étaitallongé à ses pieds !- Qui es-tu ? demanda-t-il- C’est moi, Lorane. Je suis venue te dire que tu as droit de rachat et que tupeux m’épouser.- Tu es vraiment merveilleuse. Mais un autre quemoi est encore plus proche de toi. Demain, j’iraile voir et s’il ne veut pas utiliser son droit de rachat, alors,je t’épouserai.

Lorane resta toute la nuit auprès de Marcus et avant que le jour nesoit levé, elle rentra chez elle, chargée d’épis d’orge que Marcus luiavait donnés.

3 F E M M E S

Marcus décida de rencontrer cet autre parent qui avait le droitde rachat. Tous deux se réunirent en présence de dixhommes sages de la ville. Et ils discutèrent :« Veux-tu épouser Lorane ? demanda Marcus. Situ acceptes, tu obtiendras d’elle le champ quiappar tenai t au marid’Elina. Ce champ seral’héritage des enfantsque tu auras avecLorane. »

L’homme réfléchit :« Non, je ne peuxpas car j’ai déjàun hér i tageavec deschamps et jene veux pasque cet héri-tage soit dis-persé de touscôtés . Toi ,épouse-la. »

Marcus annonçaalors aux dix sages :« Vous avez entendu.Vous êtes témoins. Jevais donc utiliser ce droit de rachat et prendre Lorane pour épouse. »

Et Lorane et Marcus se marièrent. Ils eurent un petit garçon.Et dans la ville les femmes disaient à Elina :« Maintenant, tu es heureuse. Tu verras les enfants de Lorane. Ta familles’agrandira. Et tu ne manqueras de rien. »

Elina appela son petit-fils Martin. Chaque jour elle s’occupait de lui.Les années passèrent et Martin eut à son tour un fils… qui eut un fils… quieut un fils… qui eut lui-même un fils.Et l’un des fils devint le roi du pays des lapins.

Texte et illustrations : Sara GRONDIN

4 F E M M E S

1

par Christophe VARLET

Perchée sur son rocher, au sommet du plateau rocailleux,Ikko scrutait le ciel sans nuages avec attention. Elle savaitque les promesses du ciel et du patient travail de tous, en

bas au village, allaient porter leurs fruits. Mais elle avait aussiconfiance dans le champ de vieux vaporisateurs qui se décou-paient en contrebas, dans la vieille poussière ocre, et qui traquaientsans relâche la moindre trace d’humidité.

L’adolescente s’abrita un instant sous un arbuste rabougri et laissale soleil jouer sur sa peau noire. Elle sourit en repensant à la fêtequi avait eu lieu dix jours plus tôt, pour son quatorzième anniver-saire. Elle repensa aux clins d’œil malicieux de Riku, et quelquechose bondit dans son cœur. Le jeune garçon était si beau, et contrai-rement à d’autres il s’impliquait vraiment dans le travail du village…

Un bruit de cailloux qui roulaient retentit soudain derrière elle etla tira de ses pensées. Surprise, elle bondit et écarquilla les yeux endirection du petit talus qui bordait le sentier menant au village. Rienne bougeait mais la jeune fille était sûre qu’elle n’avait pas rêvé.

– Montre-toi ! fit-elle en direction du talus. Je sais que tu eslà !

Une touffe de cheveux noirs tressés apparut derrière le petitmonticule de terre et sembla hésiter.

« Allez Medhi, tu peux venir, je ne vais pas te manger ! » fitIkko avec un grand sourire.

Le petit garçon la rejoignit. Medhi avait dix ans. Il venait dela grande ville et était encore un peu désorienté par la vie du vil-lage. Sa mère avait été embauchée par le conseil pour une mis-sion temporaire. Elle devait traquer les nouveaux virus qui s’in-filtraient dans les ordinateurs des systèmes d’irrigation. « Mamanest une spécialiste des virus », lui avait affirmé Medhi la pre-mière fois qu’il l’avait rejointe en haut du plateau. « En tout cas,elle a réussi à en trouver un qui court terriblement vite ! » avait-elle répliqué, en lui faisant un clin d’œil à s’en décrocher lamâchoire. Ils avaient éclaté de rire et depuis, dès qu’il pouvait,le garçon la suivait partout.

– Tu n’es pas avec tes copains ? demanda la jeune fille.– On a fait un foot tout à l’heure, et Akkundo a marqué un

super but. Mais je voulais te voir. J’aime quand tu me racontestes histoires sur le village.

Ikko sourit. – C’est ma grand-mère qui me les a racontées. Elle eut une

pensée émue pour la vieille femme qui était morte l’an passé. Çame fait plaisir que quelqu’un veuille les entendre.

Medhi la dévisagea, puis montra le champ des vaporisateurs,dont la rumeur enflait avec les minutes :

EN ATTENDANT LA PLUIE

2

– Maman dit que Dieu finira bien par faire pleuvoir.– Elle a raison. Elle regarda les vaporisateurs. Tu entends

comme ils bourdonnent ?Le garçon opina de la tête. – Ça veut dire que c’est pour bientôt.– Pour aujourd’hui ?– Peut-être. Ou peut-être demain. Il serait temps. Ça va faire

six mois que la sécheresse est revenue. Bientôt les réserves desbassins d’irrigation ne suffiront plus et l’herbe va commencer àse dessécher. Bien sûr, ce ne sera pas aussi dur que lorsque lamère de ma grand-mère avait mon âge, quand la région étaitpresque un désert, mais ça va devenir préoccupant…

– S’il te plaît, raconte-moi encore ! Il la regardait avec unregard suppliant.

– Tu ne me laisseras jamais tranquille, hein ? fit Ikko en riant.« D’accord. » Elle s’assit sur une pierre plate et le garçon s’ins-talla en face d’elle. Il joua un instant avec une de ses longuestresses noires, enleva un caillou qui le gênait et le lança au loin.

« Où en étions-nous ? » demanda Ikko, un air amusé sur leslèvres.

– Quand ton arrière-grand-mère est allée voir les banquiers !déclara Medhi, un air de jubilation absolue dans les yeux. Tuvois que je me souviens !

Ikko chassa une mouche qui s’était posée sur son bras etacquiesça :

– Oui, mais elle n’est pas allée dans n’importe quelle banque.C’était une banque spéciale. Sa cousine, qui habitait un autre vil-lage, lui avait dit que cette banque faisait des prêts réservés auxfemmes. Rappelle-toi que les femmes du village faisaient les tra-vaux les plus difficiles, elles peinaient aux champs, elles allaientchercher du bois ou de l’eau, elles s’occupaient de leurs enfants

EN ATTENDANT LA PLUIE

3

et en plus il fallait qu’elles fassent la cuisine pour leur mari. Ellesétaient donc très concernées par la vie du village. Les gens dela banque avaient vu tout ça et s’étaient dit que s’ils prêtaientdes sommes d’argent aux femmes au lieu de le faire auxhommes, l’argent serait dépensé avec plus de sérieux, et que celaaméliorerait réellement la vie des familles. Ils prêtaient des petitessommes d’argent, avec très peu d’intérêts. Comme ça on pou-vait les rembourser très vite, en quelques mois.

– Mais les hommes du village, ils en pensaient quoi ? Ça nedevait pas leur plaire !

– Au début, ils ne le savaient pas. Les femmes avaient com-mencé à en parler entre elles, mais elles avaient peur de la réac-tion de leur homme. Elles ont donc demandé à la mère de magrand-mère, connue de tout le village pour sa forte personnalitéd’aller à la grande ville et de demander le prêt. C’est ce qu’ellea fait. Avec l’argent, elle a acheté une chèvre. La chèvre a donnédu lait et la mère de ma grand-mère a vendu le lait. Elle a rem-boursé le prêt et continué à vendre le lait. Ça a été un déclic pourles femmes du village. Elles ont toutes suivi l’exemple etdemandé un prêt à la banque. Elles ont ensuite commencé à fairedes projets pour le village.

– Et les hommes, comment ils ont réagi ?– Au début, ils étaient en colère ; puis ils ont montré du mépris

pour tout ce remue-ménage. Mais avec le temps, ils voyaient bienque la vie s’améliorait et leur mépris s’est changé en indifférence.Tout cela a duré des années, et finalement, l’indifférence s’estmué pour certains en intérêt. Avec le temps, les femmes prenaientde plus en plus d’importance dans la vie du village, elless’échangeaient des idées et des techniques, elles développaientdes systèmes d’irrigation…

– Tu veux dire comme celui sur lequel ma mère travaille ?

EN ATTENDANT LA PLUIE

4

– Non, des choses vraiment très rudimentaires. Mais c’étaitun début. Les femmes du village ont appris à lire, à écrire. Ellesont acquis un vrai pouvoir de décision. L’une d’elles a fini parsiéger au conseil du village, quelque chose d’impensable aupa-ravant ! Certaines sont allées à l’université. C’était du temps dema grand-mère. Ma grand-tante et ses amies sont parties se for-mer à la grande ville. Un jour, l’une d’elles est revenue avec dansses bagages un projet de terraformation.

– C’est quoi ça ? demanda Medhi, perplexe.– C’était un projet développé du temps où l’homme pensait

qu’il allait un jour s’installer sur la planète Mars. Un projet quivisait à doter la planète rouge d’une atmosphère terrestre, à tra-quer l’eau et à transformer ces régions hostiles à l’homme en prai-ries verdoyantes.

– Et elles ont fait la même chose pour le désert ?– Non, pas tout de suite. Il fallait adapter le projet, dévelop-

per des compétences, acheter du matériel, embaucher des experts.Tout ça a duré une génération. Le projet a abouti quand ma mèreétait toute petite.

Les hommes avaient commencé à s’impliquer dans le projet.Oh, pas tous, mais les choses avaient définitivement changé.Lorsque les villages des alentours ont commencé à être jalouxet à nous attaquer pour nous piller, ils se sont sentis tout à couptrès fiers du village. Ils l’ont défendu avec ferveur. De toutemanière, dans les autres villages, les femmes suivaient peu à peunotre exemple.

– Et ensuite ? Le garçon était concentré, ne perdant pas unemiette de l’histoire.

– Au fur et à mesure que ma mère grandissait, l’herbe a com-mencé à revenir. Le désert refleurissait. C’était un émerveille-ment pour tous de sentir la vie qui fourmillait, les cultures qui

EN ATTENDANT LA PLUIE

5

prospéraient. Le projet terraformation était entré en action.– Et les autres villages ?– Les habitants de notre village commençaient à leur apprendre

tout ce qu’ils savaient faire, pour que ceux-ci puissent le faire àleur tour. Les femmes disaient aux femmes : « ce que nous pou-vons faire, vous le pouvez aussi ! » et les hommes commençaientà dire : « écoutez-les ! »

« Tout n’était pas facile. Il fallait parfois réadapter des tech-niques qui avaient échoué. Des bandes de pillards venaient fairedes raids et des gens étaient tués. Il y avait des combats. Maisles choses évoluaient… »

Ikko s’interrompit un instant, huma l’air comme si elle vou-lait s’assurer de quelque chose puis termina : « Voilà l’histoirede mon village. »

Medhi sourit, mais son regard était triste : – C’est fini ? il n’y aura plus d’histoires ?Ikko le dévisagea avec tendresse : « Mais si, rassure-toi, j’en

ai d’autres. Il faut que je te raconte par exemple comment l’ânede mon oncle a… »

Un grondement l’interrompit. – C’était quoi ça ? cria Medhi, interloqué.– Les vaporisateurs ! Ils ont trouvé des nuages !– La pluie ! hurla Medhi, tout joyeux. La pluie !Un sourire éclatant fendit le visage de la jeune fille. Ikko sai-

sit la main du garçon et ils se ruèrent vers le sentier afin d’an-noncer à tous l’arrivée de la pluie. Ils n’avaient pas encore atteintle village qu’ils sentirent les premières gouttes.

EN ATTENDANT LA PLUIE

6

7

Christophe Varlet est né en novembre 1978, d’unemère américaine et d’un père français. Grand lecteur,c’est à l’adolescence qu’il commence à écrire. Aprèsavoir passé un bac littéraire, il débute des études de lettresà la Sorbonne, expérience qui ne durera qu’un an. Ils’engage pendant 17 mois comme objecteur deconscience dans le social (c’était à cette époque où leservice militaire existait encore !). En 1998, une de sesnouvelles est primée lors d’un concours organisé parla réunion des musées de France et les éditions Denoël,et publiée avec les quatorze autres lauréats dans la col-lection Présence du Futur (Musées, des mondes énig-matiques, N°600).

Grand amateur de rock, Christophe a passé près de7 heures sous la pluie pour participer au concert de songroupe préféré, U2. Amoureux de la nature, un de sesrêves est de s’installer un jour en province, près d’uneforêt de préférence.

8

9

par Sara GRONDIN

La peau brûlée par la boule de feu, la vieille femme fixaitl’horizon. S’aidant de son bâton trouvé jadis dans lesdécombres de l’église, elle regardait un point qui au loin,

semblait se mouvoir difficilement entre les rochers. Elle atten-dit encore puis fronça les sourcils. Ce qui n’était qu’une vagueforme avançant péniblement apparut encore plus effrayant de près.La vieille, soupira.

– Alors, ils t’ont quand même relâchée…Silence. L’autre, ou du moins ce qu’il en restait, se traîna vers

le village. La vieille lui emboîta le pas en murmurant des motsincompréhensibles, le corps raidi par la colère.

La nouvelle du retour de Jena se propagea très vite parmi lessurvivants du Grand Jour. Ils avaient appelé ainsi cette catastrophe

dont nul, sauf la vieille, ne se souvenait : ils étaient trop jeunes.Souvent, elle leur racontait comment ailleurs, par-delà les mon-tagnes, les étoiles étaient tombées du ciel, brûlant les forêts ici,provoquant des raz-de-marée là ; comment les Etres, ceux quivivaient après le désert, avaient asséché la région, pillé le vil-lage, tué les hommes, pris les femmes en laissant les plus faiblesd’entre elles. Mais beaucoup la disaient folle, surtout quand ilsla voyaient déambuler parmi les ruines. Pourtant, dans cesmoments-là, elle n’était pas ivre d’alcool ; elle n’était pas nonplus sous l’emprise d’une drogue quelconque. Non, c’étaitqu’une indicible douleur s’emparait de son âme devant tant dedésolation. Dans son errance, elle croisait la démence d’un Bradiqui s’essoufflait à gravir des monticules de gravats, à y rester uninstant accroupi, avant de sauter à terre. Il y restait quelquesminutes, allongé, les yeux fermés puis se relevait et recommen-çait inlassablement. Enfant, il avait vu son père se jeter d’unefenêtre pour fuir ses poursuivants durant la rébellion. Mais le pèrene s’était pas relevé.

Finalement, il n’y avait plus d’homme jeune, aucun pour per-mettre une descendance, pour assurer un avenir.

Parfois, au milieu du long monologue de la matriarche qui retra-çait l’histoire de cette communauté, une voix s’élevait, celle d’unrescapé mutilé, incapable de cultiver la moindre parcelle de cetteterre devenue trop dure, cette terre qui ne donnait plus que de lapoussière pour toute nourriture.

– Oh la vieille ! Arrête tes salades ! Tout ça c’est des histoires…des histoires de bonnes femmes ! Comment tu vas nous sortir delà ? Hein ? Dis voir la vieille ! Ah si j’pouvais encore m’servirde mes jambes… j’leur aurais montré moi à…

– Ferme-la Nico ! Des jambes, t’en as plus ! lançait alors uneautre voix.

LA MÉMOIRE

10

La vieille ne portait aucune attention à de tels détracteurs. Elleavait déjà essuyé de nombreux accès de fureur. Combien de foisavait-elle dû se battre, au sens figuré comme au sens propre, contredes survivants qui pris d’une soudaine angoisse de la mort, s’ap-prêtaient à sacrifier sur l’autel de leur folie l’un des leurs sur lepoint de rendre l’âme. Son lourd bâton s’était souvent abattu surle dos ou l’épaule de ces charognards. Parvenus au bout de leurhumanité, l’horreur d’avaler la chair de leurs congénères ne lestouchait même plus tant était grande leur détresse. Mais si cer-tains remettaient en cause le rôle de chef de la vieille, nul autren’aurait pu assumer une telle fonction. Tous le savaient. Elle étaitnon seulement la mémoire mais par-dessus tout, la force d’ungroupe sur le point de disparaître.

Perdue dans ses souvenirs, elle continuait, devant la minusculeassemblée réunie autour d’elle, à évoquer la lente destruction detoute une contrée suffisamment prospère pour faire vivre plusieursvillages dont le sien. Elle parlait avec un regard rempli de mélan-colie de ces fruits charnus et juteux qu’elle cueillait, se haussantsur la pointe des pieds car trop petite pour atteindre de lourdesbranches. Aujourd’hui, elle essayait de se rappeler l’odeur sucréequi montait de la bassine quand sa mère les faisait cuire. Elle disaitcombien elle aimait s’asseoir le soir venu près du gros arbre àmots comme l’appelaient les enfants pour écouter le Conseil desSages rendre les avis, prononcer les sentences et autres décisionsimportantes pour la vie de la communauté.. Elle utilisait des motscomme « technologie », « livre », « aéronef », « laser », « sys-tème solaire », « train ». Elle parlait d’une époque lointaine, troplointaine, qu’elle avait à peine connue, où les gens voyageaientsous la terre ; elle parlait de « métro ». Mais bien souvent, sonauditoire ne comprenait pas. Alors, elle tentait du mieux qu’ellepouvait de dessiner dans le sable tout ce qui pour elle était une

LA MÉMOIRE

11

réalité devenue trop ancienne. Elle ne pouvait même plus dire queljour, quel mois ni quelle année. Elle décrivait seulement les évé-nements comme s’ils s’étaient succédés dans un temps trèscourt : le bonheur de son enfance, un gigantesque cataclysme, ledésert partout… le Grand Jour… Et ce même soleil qui embra-sait de ses derniers feux cette contrée jadis si verdoyante n’éclai-rait plus que des corps flétris, des squelettes arborant pour toutmanteau des haillons, pour toute gloire la décrépitude.

Le visage de la vieille s’assombrissait. Elle évoquait les Etres,tout simplement des hommes qui avaient su en dominer d’autres,faisant régner la terreur et la misère ; des hommes dont la bru-talité, l’arrogance et la méchanceté avaient changé l’aspect com-mun de leur visage en une effroyable laideur. Ils étaient venusde l’autre côté du désert avec des colliers de verres colorés etdes tissus chatoyants pour attirer les femmes, des promesses derichesse et de vie facile pour attiser la convoitise des hommesqui, après ce fameux Grand Jour, erraient çà et là dans lesdécombres, affamés et n’ayant plus sur eux que des lambeauxde chemise, à peine de quoi se couvrir. Ces loques humaines semirent à suivre leurs prétendus sauveurs qui avaient aussi apportédes machines, d’énormes machines, puissantes et bruyantes qui,reliées à la seule source du village, engloutissaient l’eau dans unfracas gargantuesque pour l’amener à la ville. Et lorsque certainscomprirent que ceux et celles qui partaient pour la Cité des Etresdevenaient des esclaves n’ayant plus que leur corps et leur âmeà vendre pour une ration journalière ridicule et infecte dans cetteville imprenable, cernée de murailles et de tours, gardée par desguerriers lourdement armés, ils se révoltèrent… en vain. Ce quirestait du village après le cataclysme fut rasé.

Le regard de la vieille trahissait sa souffrance, ses mains déchar-nées et tremblantes, son impuissance. Car au lieu de l’abondance

LA MÉMOIRE

12

promise, la famine. Au lieu de bijoux scintillants, des chaînes.Au lieu d’une vie meilleure, la mort dans le sillage de ces cyniquesfaiseurs de rêves.

C’est de cette ville qu’est revenue Jena, pitoyable petit corps,brisé par la faim et les coups, méconnaissable et vidée d’elle-même.

Et c’est aussi ce jour-là que la vieille, après avoir suivi la jeunefille dans le village, rassembla les guenilles crasseuses qui luiservaient de vêtements, se dressa avec effort sur son bâton et secouala tête en signe d’approbation envers elle-même : elle avait prisune décision qui avait l’air de la satisfaire.

De nombreux jours avaient passé. Si Jena se remettait physi-quement de sa captivité, elle n’en restait pas moins silencieuse,repliée sur elle, parfois apeurée au moindre bruit, pleurant sou-vent. Mais la vieille veillait. Jena était encore bébé quand le vil-lage fut détruit après la rébellion ; elle aurait pu être son bébé.La vieille savait qu’avec de la patience, elle obtiendrait ce qu’elledésirait : des plans de la Cité. Jena en connaissait bien les lieux.Car la vieille avait son idée en tête, idée qu’elle mûrissait depuislongtemps.

Et les semaines suivantes, un étrange ballet s’institua : chaquesoir, des ombres se glissaient entre les rochers pour atteindre lesvillages les plus proches, villages où les rescapés, prisonniers deleur désarroi, ignoraient toute forme d’échange, de coopérationet encore moins d’union. Dès la nuit tombée, ces allers et venuesfantasmagoriques réunissaient des femmes vêtues de chiffons, leteint sale mais le regard décidé. La vieille recrutait ses futurs géné-raux : des femmes certes, car c’était tout ce qu’il restait de valide,déterminées néanmoins à prendre désormais leur avenir en main,à pleines mains. Se constituait ainsi un curieux état-major chargéde former des soldats.

LA MÉMOIRE

13

Nico qui observait de loin ce qui à ses yeux n’était qu’unegrotesque pantomime, riait de ces scènes nocturnes. Il s’amusaità voir cette armée hétéroclite, ce ramassis féminin bien incapableselon lui de manier une arme.

– Qui t’a dit qu’on se battrait avec des armes ? lui lança lavieille.

Perplexe, l’homme cessa de gratter ses croûtes. Il ne comprenait pas.Peu après, une formidable agitation emplit tout le village : hier

encore faibles et recroquevillés sur eux-mêmes, tous se pressaient,soudain ragaillardis. Une communauté entière renaissait.

Sur le sol, la vieille dessinait avec son bâton les contours dela forteresse : elle avait percé la faille du système de défense del’ennemi : le cloaque, un endroit jouxtant la Cité, séparée d’elleseulement par des grilles. C’était une immense fosse où se déver-saient les déjections de la ville par des conduits démesurés… laporte d’entrée de cette armée de novices.

Nico ne comprenait toujours pas. Aussi, l’air goguenardcomme à son habitude, il mimait par de grands gestes une luttevigoureuse.

– Prendre la Cité ! Pff ! Des femmes qui veulent prendre laCité !

A lui seul, Nico représentait bien le reste de la gent mascu-line dispersée dans les villages avoisinants, troupeau presque inertede mutilés dans leur corps et dans leur âme, en qui l’esclavageet la faim avaient rapidement épuisé tout espoir, étouffé toute com-bativité, tari toute imagination. Alors, se révolter contre les bour-reaux… reprendre l’eau… regagner la liberté…

– C’est bien une idée de bonne femme ! marmonna-t-il ensecouant la tête.

Cette insurrection était bien un défi : celui de la ruse contrela force. Mais la vieille demeurait inébranlable.

LA MÉMOIRE

14

Jena assise à quelques mètres du petit groupe d’enfants, don-nait le sein à un nouveau-né : son nouveau-né. Bien des annéess’étaient écoulées et elle écoutait comme les enfants le récit cap-tivant de la vieille qui rappelait chaque soir comment les femmess’étaient soulevées contre les tyrans ; comment elles avaient pro-fité d’une fête, une nuit, pour s’introduire dans la Cité par lesconduits du cloaque ; comment elles avaient réussi à en bloquerl’ouverture, permettant à des milliers de rats affamés de se ruerdans la ville, comment, dans la panique le feu s’était déclenché,dévorant tout jusqu’aux premières lueurs du jour, d’un jour quisemblait mettre du temps à venir, annonçant des années de labeuravant le bonheur tant attendu.

Lentement, les femmes avaient appris à forger des outils, àconstruire des habitations, à creuser et à entretenir des canaux,à veiller sur leur source, à garder leur précieux puits, à cultiver,à moissonner, à engranger sans plus se confier à des semeurs devent. Bien sûr les femmes n’avaient rien de forgerons, ni demaçons, ou de charpentiers. Bien sûr, elles s’essuyaient souventle front à déblayer le village des amas de pierre et de ferraille ;elles s’essoufflaient à marteler le fer sorti des braises rougeoyantes ;elles se couvraient de boue à fabriquer des briques de terre et depaille ; elles tremblaient en grimpant sur des échelles parfois brin-quebalantes pour achever les toitures ; elles s’acharnaient dansla poussière à labourer cette terre inculte ; elles s’épuisaient àsemer, planter, arroser ; elles s’impatientaient devant les premiersgermes en rêvant à des récoltes abondantes. Et au coucher dusoleil, lorsque le ciel déployait son rideau d’étoiles, elles s’écrou-laient de fatigue et s’endormaient les mains craquelées et les reinschargés de douleur … Elles avaient ainsi nettoyé les plaies de lacommunauté, pansé ses blessures en espérant que les cicatricess’estomperaient rapidement.

LA MÉMOIRE

15

Et la terre stérile s’était ornée d’arbres fruitiers. De longs sillonsfertiles la parcouraient. Chaque jour abreuvés de la sueur de cesfemmes, ils se paraient d’un tapis de blé aux lourds épis richesde la promesse d’un avenir paisible et heureux.

Et tandis que deux villageoises se pressaient portant des baquetsd’eau, une autre pilant des graines se mit à chanter. Les paroless’élevaient au-dessus des toits au rythme du mouvement de sesbras écrasant le grain :

Nos frères nous avaient délaissées pour courir aprèsle vent,Qui aura soin de nous ?Mais voilà qu’ils sont revenus De tous les villages en ruine, ils sont venus vers nousNous avons bâti nos maisons,Nous avons tissé nos couvertures,Nous avons cuit le pain Et préparé une cruche de lait,De notre meilleur laitPour accueillir nos enfants

La vieille écouta. Elle ignorait combien de jours, de mois oud’années elle pourrait encore fouiller dans sa mémoire pour dis-penser ses conseils, former les futurs piliers et surtout, rappeleraux générations naissantes leur passé. Mais elle avait la certitudeque son travail se poursuivrait, car parfois, au milieu de son his-toire, elle s’arrêtait et levait les yeux vers Jena.

– Voilà celle qui continuera…

LA MÉMOIRE

16

Page 1

UN et DEUX entrent. Ils sont debout,tenant leur parapluie

UN : Je suis un homme. Je porte lamoitié du monde.

DEUX : Je suis une femme. Je portela moitié du monde.

TROIS entre.

UN : Excuse-moi. Peux-tu nousaider ?

TROIS : Pardon ?

UN : Eh bien, on porte le mondeici, à nous deux. Je pensaisqu’on pourrait le partager unpeu.

TROIS : Oh, d’accord.

Elle prend un parapluie et l’ouvre.

UN : Bien. Je suis un homme. Jeporte, voyons, un tiers dumonde.

DEUX : Je suis une femme. Je porteun tiers du monde.

TROIS : Je suis une femme. Je porteaussi un tiers du monde.

Les femmes ont l’air un peu soucieuses.

UN : Attendez. J’ai une idée.

DEUX : C’est quoi ton idée ?

UN : Si vous me libérez un peu deporter le monde, je pourraissortir et gagner de l’argent !Alors nous pourrions acheterquelque chose de mieux pourporter le monde, n’est-cepas ? Je veux dire, vous pour-riez acheter de plus grandsparapluies. Ou même peut-être … un toit.

DEUX : (Enthousiaste) Bonne idée !

UN : Alors si tu prends ma place,je m’en irai.

Il replie son parapluie et sort.

DEUX : Je porte la moitié du monde.

TROIS : J’ai l’autre moitié. Et ce n’estpas lourd du tout.

UN revient, avec des billets de banque.

Il les tend aux femmes.

TROIS : Ce n’est pas beaucoup.

UN : Il y a beaucoup de charges,tu sais.

Il reprend son parapluie.

DEUX : Combien as-tu été payé ?

UN : 10 €.

TROIS : (Regardant son argent)Comment se fait-il qu’on aitseulement 1 € entre nous ?

UN : C’est moi qui fais le boulot,n’est-ce pas ? Je veux direque l’un d’entre nous doitaller travailler tandis que lesautres … euh … portent lemonde. Maintenant où ensommes-nous ? Je porte untiers du monde et je gagne90% de l’argent.

S k e t c h

F E M M E S

SketchLes femmes

portent le mondeDistribution :

UN : un hommeDEUX et TROIS : 2 femmes4 parapluies, dont lʼun est automatique et coloréDeux étiquettes avec lʼinscription : “à moi 99% des richesses ! “Des billets de banque

TROIS : Nous portons les 2 tiers dumonde.

DEUX : Pour 10 % des gains. Et cen’est pas lourd du tout.

TROIS : Ce n’est pas juste.

UN : Ecoutez, moi j’ai des res-ponsabilités.

DEUX : On ne demande pas tout l’ar-gent. On veut seulement unerépartition équitable.

UN : OK, vous pouvez avoir plusd’argent. Je vais préparer unaccord. Portez le monde uneminute.

Il pose son parapluie et va chercher dupapier.

UN : (écrivant). Bla bla bla plusd’argent, bla bla bla compa-gnie de portage du monde,bla bla bla propriété des capi-taux … Bien, signez ici.

DEUX : Qu’est-ce que tu as écrit ?

UN : Il est écrit : “Je vous donne-rai plus d’argent. Vraiment,je le ferai. Euh, promis.”

Les femmes signent le papier.

UN : Je suis de retour dans uneminute.

TROIS : Mais …

Il sort. Brève pause. UN revient. Il tendplus d’argent aux femmes.

UN : Voilà. Je crois que je vous aidonné plus d’argent cettefois.

Les femmes ont l’air reconnaissantes;puis surprises quand UN met une éti-quette “à moi à 99% ” sur leurs para-pluies.

DEUX : Que fais-tu ?

UN : Je vérifie simplement quetout est clairement étiqueté.

TROIS : Mais je croyais qu’ils étaientà nous.

UN : Non, non, je pense que voustrouverez qu’ils sont à moi.On a fait un accord (Il sort lepapier et lit) “Je soussignéeattribue tous mes capitaux àquelqu’un d’autre puisquec’est ainsi“

DEUX : Je ne comprends pas !

UN : Non. Eh bien, tu aurais dût’instruire !

DEUX : J’étais trop occupée à porterle monde.

UN ouvre son parapluie. Il a mainte-nant un parapluie automatique etbrillamment coloré.

UN : Vous l’aimez ?

DEUX : Où sont les nôtres ?

UN : Pardon ?

TROIS : Tu n o u s a p r o m i s d emeilleurs parapluies.

DEUX : Et un toit.

UN : Eh bien, ces choses prennentdu temps. Peut-être un jour…Regardez, vous devriez êtrefières de ce que vous faites.Porter le monde, c’est unrôle vital. Sans les femmes,on coulerait tous.

DEUX : Ca ressemble à du chantage !

UN : (Sérieusement) Non, c’estseulement comme cela queça se passe.

Il se tourne vers l’auditoire.

UN : Je suis un homme. Je porteun t iers du monde, engagnant 90% de l’argent eten étant propriétaire de 99%des richesses. Et mon para-pluie est grand et sûr.

DEUX : Nous sommes des femmes...

TROIS : Portant les deux tiers dumonde…

DEUX : Pour 10% des gains…

TROIS : Et 1% des richesses…

DEUX : Nos parapluies sont vieux…

TROIS : Et petits…

DEUX : Parfois la pluie tombe fort..

TROIS : Parfois le tonnerre ébranle lemonde…

DEUX : Parfois le soleil brûle laterre…

TROIS : Et nos bras se fatiguent…

DEUX : Malgré l’adversité et l’injus-tice de notre rôle, nous por-tons le monde…

TROIS : Nous porterons toujours lemonde…

DEUX : Mais ce n’est pas lourd dutout.

Traduit de Tear Fund (Nike Page)

S k e t c h

Page 2

F E M M E S

Page 1

J E U N E

F E M M E S

Le groupe de pré-ados de l’Eglise Evangélique Baptiste

de Villiers-le-Bel est un groupe comme les autres. Les

jeunes se réunissent régulièrement pour étudier la

Bible ensemble et approfondir leur foi et s’ils trouvent un

objectif pour le groupe, une sorte de défi, cela renforce

leurs liens et donne de l’enthousiasme à tout le groupe.

Le défi, ils l’ont trouvé : financer un projet humanitaire avec

le S.E.L.

Comme tous les jeunes, ils n’ont pas de tunes, mais beaucoup

d’idées… qu’ils ont accepté de dévoiler aux autres groupes de

pré-ados et jeunes.

Légende : de gauche à droite :Laura, Roxane,Franck, Céline,Martine, Danaë,Cassandra, Stéphy,Anne, Laura,Nicolas, Cécile,Dylan, Armelle,Sandra, Pierre-Luc,Venuncy, Loïc,Lionel, Karl, Nicolas et Jean.

le mot « tune » on ne connaît pas, alors on en cherche !

(La crise de l’Euro ne passera pas par nous…)

J E U N E

Page 2

F E M M E S

Un dimanche matin,

Céline, Roxane, Laura,

Cécile, Cassandre,

Martine, Stéphy, Anne,

Sandra, Gaëlle, Venuncy

(les filles)

Loïc, Cyrille, Dylan,

Pierre-Luc, Lionel,

Nicolas, Luis et Robin

(les garçons)

mais aussi Frank et Jean

(nos responsables)

pendant la réunion du

groupe de pré-ados, nous

avons regardé un clip du

S.E.L. (Service

d’Entraide et de Liaison).

Ce jour-là, nous avons

aussi lu Matthieu 25.31-

46. Nous avons été

interpellés, aussi avons-

nous décidé d’organiser

une journée afin de

récolter de l’argent pour

financer la construction

d’un puits dans les pays

où il y a des problèmes

d’eau potable. Cela a si

bien marché que nous

allons recommencer

l’année prochaine pour

financer un autre projet

humanitaire avec le

S.E.L. bien sûr.

ActionsLavage de voitures

Les personnes se sont inscrites sur une listeet nous ont confié leurs clés. Nous étions unedizaine et nous nous sommes amusés en tra-vaillant. On s’est arrosé, nous étions trem-pés, fatigués, mais heureux de pouvoir aider.

Après l’effort, le réconfort…Après le lavage des voitures, nous avonsmangé de bonnes choses comme des crêpes,des gâteaux, etc.

La brocante

Nous avons fait une annonce pour que les personnes ramènent des objets utiles oude fabrication artisanale. Nous avons vendu des livres, des bracelets, des jeux, deschaussures, etc. Notrevente s’est bien passée,nous avons vendu unegrande partie du stand.

Crêpes, gâteauxet boissons

Nous avons apporté les ingrédients et nous avons demandé la participation des genspour les ustensiles et le matériel de cuisson. Nous avons vendu beaucoup et à lafin, nous avons offert le reste à ceuxqui avaient participé. En tout, nousavons fait près de 150 crêpes.

Nous avions préparé cette jour-née d’action pour aider le tiers-monde en faisant des annoncesà l’église et en distribuant destracts. Finalement, c’est toutel’église de Villiers-le-Bel qui aparticipé et nous avons été heu-reux de pouvoir remettre en sonnom la somme récoltée lors decette opération.

Page 3

J E U N E

F E M M E S

● Créer une équipe pour ramasser les feuilles

mortes

● Avec l’autorisation des propriétaires, ramas-

ser les fruits. Cela peut aussi être des cham-

pignons ou des châtaignes, de la salade des

champs, du houx, de la mousse, etc.

● Composer des bouquets champêtres (de la

mousse synthétique, quelques branchages,

sapin, lierre et une bouture peuvent suffire)

● Aller chercher les plus jeunes enfants à la

sortie de l’école pour aider les mamans

● Faire du baby-sitting

● Aider les enfants en difficultés scolaires

● Inviter les membres de l’église à un repas

africain en utilisant notamment les recettes

suggérées par le S.E.L. et en demandant une

participation à chacun pour couvrir les frais

et pour financer le projet

● Couper du bois de chauffage pour les che-

minées

● Tondre les pelouses

● Selon les demandes, faire diverses courses

pour les familles de l’église. Ce pourrait être

l’achat du sapin de Noël et la décoration, etc.

Pour les « BOSS »* :

● Faire sponsoriser une course VTT ou une

course à pied par ta ville en présentant le

projet humanitaire (tu peux demander l’as-

sistance de ton pasteur ou du responsable de

ton groupe)

● Organiser un concert avec ton groupe de

jeunes et destiner le produit de la collecte

à un projet humanitaire.

* Ces deux activités demandent de l’organisation et

des déclarations administratives.

Encore plus d,idées... pour tes projets

à utiliser dans le cadre de ton assemblée, famille ou voisinage…

Page 1

R E P A S

F E M M E S

REPASPLAT ETHIOPIEN

Les femmes en Afrique consa-crent en moyenne 5 h 30 parjour pour ramasser le bois dechauffage, piler le grain, allerchercher l’eau et préparer lerepas pour toute la famille.

Principe : Disposez une double rangée de tables dans la salle.Mettez les couverts et les chaises sur la rangée exté-rieure. Demander ensuite aux personnes présentesde se mettre à table. Sur chaque table de la ran-gée intérieure, disposer un grand saladier remplid’eau, deux louches, une passoire, 250 g de farineet une terrine, une poêle à frire, un couvercle, unecuillère en bois, un camping-gaz ou une plaqueélectrique, de l’huile.

Organisation : Chaque table doit aller chercher de l’eau dans lesaladier et se servir de la louche pour remplir sonverre. Cela peut être fait par une équipe ou parchaque personne, au choix. Ensuite, chaque tabledoit avoir tamisé la farine avant de pouvoir com-mencer à faire frire les petits gâteaux dans lapoêle. L’Injira sera préparé sur cette table en utili-sant la pâte préparée d’avance qui auraeu le temps de lever.

R E P A S

Page 2

F E M M E S

330 g de farinede la levure de boulanger1 litre d’eau tièdede l’huile pour la cuisson

Ajouter la levure à la farine. Ajouterl’eau et mélanger jusqu’à avoir uneconsistance lisse. Laisser reposer unedemi-heure dans un endroit chaud.Huiler une épaisse poêle à frire et chauf-fer sur une plaque. Verser une finecouche de la préparation injira.Couvrir et faire cuire environ 2 minutes.

Retourner et faire cuire encore 2 minutes.Servir chaud ou froid avec miser wot(voir ci-dessous)

Injira

Miser wot(Suffisant pour 8 petits gâteaux injira)

2 louches de lentilles cassées1 oignon moyen (finement coupé entranches)1 gousse d’ail (écrasé ou finementcoupé)de la poudre de chili ou duchili frais (coupé)1 cuillerée d’huile (pourfrire)du cumin ou du gingembre(optionnel)du sel

Faire bouillir les lentilles avec de l’eau jusqu’àramolissement (suivre les intructions sur lepaquet)Faire frire les oignons dans l’huile jusqu’à cequ’ils brunissent, puis ajouter du chili et l’ail,et faire cuire quelques minutes de plus.Mélanger les lentilles cuites et remuer douce-ment au-dessus d’une source de chaleur

Ajouter le sel, le cumin et l’ail.Ajouter assez d’eau pour que le mélangedevienne une sauce et chauffer. Pour une consis-tance plus lisse, passer à travers un tamis. Servirchaud avec l’injira.

(Pour 8 petits gâteaux)

Le Miser Wot peut se préparer la veille et être

réchauffé.

Préparer l’Injiraplus tôt afin que lapâte ait le temps

de lever.

Page 3

R E P A S

F E M M E S

CROQUETTES DE POISSONAUX BANANES

Faire bouillir 1,5 litre d’eau avec du sel etdu poivre.Plonger le poisson dans l’eau bouillanteLaisser cuire 8 mn à feu douxEgoutter le poisson

Peler les bananes et les écraserAjouter une pincée de coriandre, decumin, de curcuma et le jus d’uncitron vert

Ecraser le poisson mélangéavec les bananesAjouter 4 cuillerées à soupede farine et un œuf

Obtenir une pâte homogèneFaire chauffer l’huile dans une

poêle, puis, à l’aide d’une petitecuillère, laisser tomber un peu de

pâte dans l’huile bouillante (on peutfaire cuire une douzaine de cro-

quettes à la fois)Egoutter et tenir au chaud. Les servir saupoudrées de persil.

1 kg de filet de cabillaud ou de daurade4 bananes plantain1 pincée de coriandre1 pincée de cumin1 pincée de curcumale jus d’un citron vert4 cuillères à soupe de farineun oeufdu persil

R E P A S

Page 4

F E M M E S

POTAGE AUX FLOCONS DE MILLET

Dans une casserole, faire dorer les oignons dans la mar-garine. Ajouter les flocons. Dès qu’ils commencent àgriller, mettre les tomates grossièrement hachées. Laissercuire quelques minutes.Mouiller avec le bouillon de légumes et ajouter le persil.Porter à ébullition et laisser cuire à feu moyen encore 5minutes.Ajouter l’ail pilé juste avant de servir.

Remarque : cette recetten’est pas une recette duSud. Mais les payspauvres sont les plusgrands consommateursde céréales dans lemonde. Les repas com-posés de céréales et/oude graines accompa-gnées de légumineusesont une excellente valeurnutritionnelle. Le blé, leriz, le millet, l’orge,l’avoine, le seigle, le sar-rasin et le maïs sont descéréales qui fournissentune très haute valeurnut r i t ionne l le . Cescéréales contiennent desprotéines, des vitamineset des fibres, excellentespour la santé, et consti-tuent une très bonnesource d’énergie.

Dessert : Ananas, mangues, bananes

Préparation : 15 minutesCuisson : 15 minutes

Pour 4 personnes :2 petits oignons émincés 15 g de margarine de tournesol4 cuillères à soupe de flocons2 tomates épluchées1,25 l de bouillon de légumes1 cuillère à soupe de persil finement hâché2 gousses d’ail pilées