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la Lettre de la SFMC Société Française de Médecine de Catastrophe 86 - janvier 2016 - 18 e année La vie de la SFMC. ...................................................................................2 Janvier, mois des bilans ..........................................................................7 L’actualité des principaux événements..............................................11 Bibliographie ..........................................................................................18 Rétrospectives .......................................................................................20 Lexique et origine des mots.................................................................21 L’hôpital agressé, incendie à l’hôpital................................................24 38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 • (33) 06 43 26 81 51 • [email protected] www.sfmc.eu 86 La lettre de la SFMC n°86 - 1 -

Lettre sfmc n°86-fev2016

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la Lettre de la SFMC

Société Française deMédecine de Catastrophe

N ° 8 6 - j a n v i e r 2 0 1 6 - 1 8 e a n n é e

La vie de la SFMC. ...................................................................................2

Janvier, mois des bilans..........................................................................7

L’actualité des principaux événements..............................................11

Bibliographie..........................................................................................18

Rétrospectives .......................................................................................20

Lexique et origine des mots.................................................................21

L’hôpital agressé, incendie à l’hôpital................................................24

38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 • (33) 06 43 26 81 51 • [email protected] w w . s f m c . e u

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La lettre de la SFMC n°86 - 1 -

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La vie de la SFMC

Le mot du président

Variation à quatre mains sur le thème du Plan

Plan avec un P majuscule sacralisant, quatre mains car c'est ainsi que cet édito un peu spécial a été rédigé.Celles de Patrick Lagadec1 et les miennes qui ont pianoté sur un clavier d’ordinateur pour vous offrir ce récitalà deux voix.Patrick Lagadec, membre ancien n° 0896, nous est revenu à l’occasion d’un colloque commun en Guyane etnous lui avons proposé d’écrire quelques lignes sur un sujet qu’il connaît bien pour l’avoir souvent vilipendé : lePlan.Rédacteur passager du plan rouge comme porte-plume d’un groupe de travail ad hoc2 et fier de l’avoir été, je por-terai un angle d’attaque différent mais amical.

1. Sur notre demande, écrit par Patrick Lagadec : Le Plan, l’appui et le piège

Le Plan est assurément une ligne de vie décisive quand les tempêtes font rage. Ses vertus opérationnellessont indubitables. Sous le coup de l’accélération du temps, de la complication infinie des circonstances,du foisonnement des missions, du fatal désordre des choses comme des esprits, se référer à une logiqued’action, à une architecture déjà pensée, à des séquences opérationnelles prédéfinies, apporte de sérieuxappuis. Cela permet de remettre de la cohérence, de l’efficacité, et de la lisibilité. Cela réduit d’autant lesrisques de sidération, de gesticulation aggravante. Mais, comme n’importe quel outil, le plan a ses limites,que connaissent et savent maîtriser les grands opérationnels3.

Les risques connusLa planification est un exercice de questionnement opérationnel dynamique permettant de préparer desprincipes et modalités d’intervention. Le risque est de dévitaliser ce processus et de transformer l’exer-cice en simple consécration de réponses figées. On cite avec constance le mot d’Eisenhower : Plan is no-thing, planning is everything, mais il faut bien voir qu’il appelle une vigilance et un engagement toujoursdifficiles à maintenir tant il est tentant de se replier sur le réconfort que procure l’existence d’un docu-ment papier. Si tel est le cas, la confrontation au réel aura vite raison du tigre de papier. Comme me le di-sait le Docteur James Young, stratège de la pneumonie atypique à Toronto (2003) reprenant la formulede von Moltke, « La première victime du SRAS fut le plan lui-même4 ».Davantage pour que l’exercice soit vraiment porteur de dynamique positive, il faut que le plan soit régu-lièrement pratiqué, testé, ajusté. Comme le souligne le Pr. Pierre Carli : « Les plans ont le vécu de leur uti-lisation. Ils sont bons quand on s’en est servi5 ».C’est donc bien moins le « Plan » qui est cause que son utilisateur. Que l’opérateur soit trop déstabilisé partoute situation non conforme, et la planification laissera place à la pétrification. Ainsi avec la grippe H5N1.Aucune question véritable n’était tolérée lors des innombrables préparations organisées. Et lorsque, lagrippe venue, en réunion de crise, je fis remarquer que l’on était face à du H1N1, et non au H5N1 plani-fié, on s’écria : « Mais, vous nous cassez tout notre plan! 6». Je retrouvai un des dangers soulignés par l’his-torienne Barbara Tuchman analysant les déboires en août 1914 : « Des plans qui existent l’emportenttoujours sur le désir de les modifier ».

Les risques nouveauxNous voici aux prises désormais avec des mégas crises, marquées par des chocs hors échelle, des ébran-lements systémiques globaux, la plongée dans des univers à la fois chaotiques et inconnus. Cela exigeune intelligence bien plus grande encore dans la conception et l’utilisation des plans. Un plan est en effetconstruit à partir d’hypothèses fondamentales sur les défis à traiter, le champ opératoire, le contexte gé-néral. Aussi longtemps que ces hypothèses fonctionnent, le plan conserve sa portance. Dès l’instant oùces conventions ne tiennent plus, le plan s’expose au décrochage. L’opérateur risque de psalmodier la for-mule bien connue : « Il vaut mieux un mauvais plan que pas de plan du tout ». Alors que, précisément,il lui faudrait reconstruire à haute vitesse d’autres visions, logiques d’actions et combinaisons d’impul-sions.

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Invention. Quand les repères fondamentaux se sont évanouis, ou ont été brutalement pulvérisés, il fautreprendre tout le pilotage. Il s’agit de construire de nouvelles perspectives et nouveaux principes d’or-ganisation dans des systèmes intrinsèquement bousculés. Cela suppose la capacité à engager des ques-tionnements primordiaux dans le cours même de l’action d’urgence, et sans que cette réflexionultra-rapide ne vienne contrecarrer le nécessaire engagement immédiat sur le terrain. Cela exige l’aptitudeà opérer sur « feuille blanche », en déployant une intelligence opérationnelle hors convention. La dé-marche de Force de Réflexion Rapide peut ici aider grandement les pilotes des navigations les plus ex-trêmes7.Pareils défis appellent de nouvelles préparations, le plus souvent très éloignées des exercices actuels, l’es-sentiel étant désormais de « se préparer à être surpris » et à forger des combinaisons d’action particuliè-rement bien pensées et adaptées aux circonstances inconnues et mutantes que l’on doit traiter8.En un mot, le plan est un outil, un excellent outil pour l’excellent opérateur, qui sait rester pilote intelli-gent et efficace quand il est confronté aux défis les plus difficiles qui combinent désormais méga choc,inconnu, et contexte illisible. Il ne s’agit pas de le condamner, il est urgent de le repenser, pour n’en êtrejamais le prisonnier mais bien l’architecte et le chef d’orchestre éclairé.

2. Pour justifier la planification : Le plan, outil nécessaire mais pas suffisant

C’est le plus souvent un injuste procès qui est fait au plan. Ce qui lui est généralement reproché n’est pas de sa responsa-bilité. Nous allons essayer de le faire comprendre.

Un outil de communication irremplaçableL’action de secours collectifs est nécessairement une action pluridisciplinaire à laquelle concourent des services publics,des associatifs et de simples citoyens n’ayant pas la même culture, le même vocabulaire, des missions différentes. Per-sonnels de santé, procureurs, french doctors, secouristes associatifs, sapeurs-pompiers, ingénieurs, policiers, ambulan-ciers… doivent s’entendre (dans tous les sens du terme) pour pouvoir travailler efficacement ensemble.Chacun a son jargon de spécialiste. Réunir ces acteurs lors des réunions de préparation et de rédaction du plan est un fac-teur essentiel de la découverte des spécificités et obligations de chacun.C’est un premier pas indispensable. Comme il a été rappelé plus haut (Président Eisenhower), le planning, c'est-à-dire letravail de conception du plan est une étape essentielle qui doit d’être partagée avec l’ensemble des futurs acteurs.

Un outil d’anticipation nécessaireRien n’est pire que l’improvisation. Redondance, gaspillage, retards, inadéquation des compétences sont le fruit du chaosqui se poursuit dans l’improvisation et qui a pour prix, puisque nous nous occupons de victimes, de douleurs inutiles, deséquelles et de morts évitables.L’anticipation nécessaire repose généralement sur les trois aspects opérationnels de la gestion d’une catastrophe :- L’organisation: l’action de chaque spécialiste doit s’intégrer dans un schéma général d’organisation. Le secours pour catas-trophe est la mise en commun des savoirs et des pouvoirs dans un schéma harmonieux qui leur donne leur pleine efficacité.- La technique : quel matériel de protection individuel ou tenue dois-je revêtir, quelle technique de sauvetage, quelle domi-nante lésionnelle et donc de soins?…- La logistique : quels hommes, combien ; quels matériels en quelle quantité? Qui peuvent intervenir en combien de temps?Sur le terrain d’une catastrophe, même au sein d’un hôpital, on ne dispose que du matériel que l’on amène avec soi. Et ilfaut en disposer vite, en quantité suffisante et en qualité adaptée.

Le plan doit se limiter au nécessaire opérationnelLe plan ne peut pas tout prévoir, partout, toujours. Il faut donc qu’il souligne des fondamentaux indispensables. Le plan rougeou NoVi limite la planification aux fonctions essentielles toujours rencontrées dans toute catastrophe, plus ou moins déve-loppées et plus ou moins complexes : ramasser et regrouper ceux qui ne peuvent pas le faire seuls, les trier pour recon-naître les urgences et les mettre en condition d’évacuation dans une filière de soin adaptée.Il faut organiser, diriger l’ensemble pour le meilleur rendu. Pas plus pas moins, en prévoyant les techniques et les moyenshumains et matériels adaptés.Pour répondre des risques ou des menaces particulières des plans adaptés doivent être prévus : émergence de viroses,risques technologiques, NRBC-e, menaces terroristes, etc. mais conçus sur le même principe.C’est bien ce que le nouveau plan ORSEC a essayé de développer : des fondamentaux simples et nécessaires ; un dispo-sitif9 opérationnel.

3. Pour conclure, la nécessaire direction des secoursDes lignes sur un papier ne suffisent pas. Le plan n’est pas un "gri-gri" protecteur revêtu de pouvoirs magiques. Le risqueMaginot bien décrit par P. Lagadec existe.

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La mise en œuvre réussie d’un plan nécessite plusieurs préalables ; conditions toutes nécessaires :- Les acteurs doivent connaître le plan et l’accepter. Cela paraît une Lapalissade mais il faut que le plan soit connu et quetous ses aspects soient acceptés par tous les futurs acteurs ;- Ils doivent apprendre à travailler ensemble : lors d’exercices, sur le terrain pour le mieux. Or les exercices coûtent cher,demandent du temps, les acteurs changent…- Il appartient au directeur des secours10 d’adapter le plan à la situation réelle : dans l’idéal un seul concepteur tactique, quis’appelle COS en France, décide de la meilleure adaptation du plan. S’agissant de victimes, il doit avoir un adjoint santé,c’est le DSM. Ce couple est indispensable et doit travailler à l’amble, animé d’une confiance mutuelle.La direction opérationnelle a manqué lors de l’application de plans trop rigides qui n’ont pas été adaptés à la situation réellequ’a cité P. Lagadec. Foch11 disait : « Quand les talons claquent les esprits se ferment ».Ce grand stratège avait compris que la limite des plans était leur application aveugle : il réclamait de ses grands subordon-nés de l’adaptabilité, de l’imagination, de l’initiative. C’est ainsi qu’on peut gagner la guerre à la souffrance, à la blessure, àl’intoxication collective.Il faut que ces initiatives soient le fait de personnes préparées à cet exercice. L’effort DDT écriture des plans ne s’est pasaccompagné suffisamment d’un outil de formation à la direction des secours médicaux dans le domaine qui est le nôtre.Combien de médecins chefs de SAMU, de SDIS ou de responsables associatifs, futurs responsables opérationnels ont–ils reçu cette formation?Il faut former ceux que l’on va retrouver sur le terrain. C’est la condition première du succès opérationnel.Il ne faut pas reprocher au plan d’être un texte écrit, fixé sur du papier. Pour réparer la rupture que constitue la catastrophe,il faut une caisse à outil, le plan, mais également un ouvrier compétent qui sache rapidement et intelligemment s’en servir.

P. Lagadec - H. Julien

Henri JulienPrésident de la SFMC

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1. Patrick Lagadec, Directeur de recherche à l’École polytechnique, vient de publier : « Le Continent des imprévus, Journal de bord des temps chaotiques »,Les Belles Lettres, 2105.2. Jean-Jacques Aymé, Henri Julien, Jacques Junière, Christian Lambert, René Noto, Joseph Paradis, Port Royal 1979.3. On pourra aussi se reporter à :– "La Question des Plans nécessité tactique, risques stratégiques", Préventique-Sécurité, Mars-Avril 2010, n°110, pages 25-28.http://www.patricklagadec.net/fr/pdf/PS110_p25_Lagadec-p.pdf– "La Question des plans - Entre points d'appui et pièges stratégiques", Cahier n°2009-40, Département d'Economie, Ecole polytechnique, octobre 2009.http://www.patricklagadec.net/fr/pdf/2009-40.pdf4. PL films pédagogiques, www.patricklagadec.net : "Leadership in the age of unconventional crises and chaotic environment", Dr. James Young, O. Ont.,M.D, Special Advisor to the Deputy Minister, Public Safety Canada talking to Patrick Lagadec, October 2007. Montage, sous-titrage, Vidéo-Adapt, Immédiares,Décembre 2007.5. PL films pédagogiques, www.patricklagadec.net : "Médecine de catastrophe: nouveaux défis, nouvelles logiques d'action", à l'écoute du Pr. Pierre Carli,chef de service du SAMU de Paris , Hôpital Necker CHU Paris V (Professor and Chairman, SAMU de Paris, Anesthesiology and Critical Care Dept, HopitalNecker, Paris, France), montage Aurélien Goulet, mars 2005.6. Voir Le Continent des imprévus, op. cit. pages 181-183.7. Patrick Lagadec : "La Force de réflexion rapide – Aide au pilotage des crises", Préventique-Sécurité, n° 112, Juillet-Août 2010, p. 31-35.http://www.patricklagadec.net/fr/pdf/PS112_p31_Lagadec-p.pdf8. PL films pédagogiques, www.patricklagadec.net :– "Pilotage en milieu chaotique - La catastrophe d'AZF, Toulouse, 21 septembre 2001", à l'écoute du Colonel Christian Pizzocaro, Commandant desopérations de secours AZF le 21/09/2001, entretien avec Patrick Lagadec, 2014.– "Toulouse, 21 septembre 2001", Entretien avec le Docteur Marie-Cécile Barthet, Responsable de l'unité de médecine de Catastrophe du Samu-31,Directeur des Secours Médicaux, 2003.9. Loi de modernisation de la sécurité civile, loi 2004-811 du 13 août 2004.http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00000080461210. Article 25 de la loi 2004-811 qui reprend l’article L. 1424-4, du code général des collectivités territoriales alinéa 3.11. Généralissime français à qui l’engagement de l’ensemble des forces alliées victorieuses a été confié a la fin de la guerre 14-18.

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La vie de la SFMCLe mot du Secrétaire GénéralN’eut été le thème, tragique, avec cent trente morts et de nombreux blessés plus ou moins graves, nous aurions pulégitimement dire « Quelle belle journée scientifique ! ».Le respect de la douleur des familles et la compassion vis-à-vis des blessés justifient les guillemets, donc. Il n’en de-meure pas moins que nous n’avions jamais connu pareille affluence, et qu’il a fallu non seulement annexer la salle Levy,mais également l’amphi Baudens, en plus de l’amphi Rouvillois notre lieu habituel de réunion.De nombreux témoignages de participants soulignent l’intérêt de cette journée, avec les retours d’expérience le matin,et l’après-midi des aspects techniques remettant à leur place des notions qui pouvaient parfois sembler un peu théo-riques, ou du moins assez loin de la pratique. Être prêt, s’être préparé, ces notions étaient très probablement la mo-tivation principale de tous les participants.Le site web de la SFMC est en pleine mue, et que la mue n’ait pas attendu le printemps n’a rien à voir avec le ré-chauffement climatique. Quelques petits insectes piqueurs, des punaises (« bugs » in english), persistent de ci delà, mais le site devrait très rapidement se stabiliser et, dans un deuxième temps, offrir des fonctionnalités supplé-mentaires. À suivre attentivement, bien sûr.Les élections pour le renouvellement partiel du conseil d’administration se sont tenues à la date prévue. Les résultatsen sont les suivants : Ont été élus pour un mandat de 6 ans : Auffray Jean Pierre, D’Andigné Eric, Fuilla Claude, Jean-teur Magali, Julien Henri.Leur élection a été validée par l’assemblée générale du 27 janvier. Pensée pour les candidats malheureux.Le nouveau Bureau de la SFMC, élu par le CA le 26 janvier 2016 et validé par l’Assemblée générale le 27, est le sui-vant : Président : H. Julien, Secrétaire général : L. Ronchi, Trésorier général : C. Renaudeau, 1ère Vice-présidente :C. Desfemmes, Vice-présidents : L-M. Fabre, M. Orcel, Secrétaire général adjoint : Magali Jeanteur, Trésorier ad-joint : S .Ségovia-Kueny.Signalons que D. Augu et M. Guire se sont proposés pour continuer leur aide précieuse aux travaux du bureau.Depuis lors le Dr Bodenan ayant démissionné et l’enregistrement du poste de président émérite ayant été enregistrépar la Préfecture de Police, deux administrateurs ont été cooptés par le CA de la SFMC et validés pour une durée dedeux ans jusqu’aux prochaines élections fin 2017 : Hansen Jan-Cédric et Tourtier Jean-Pierre.Réservez sur vos agendas la date du 10 juin 2016, prochaine journée scientifique de la SFMC, consacrée à une ac-tualité sur les risques biologiques et chimiques.

Dr Luc Ronchi, secrétaire général

Le mot du Trésorier GénéralComme en chaque début d’année, c’est le moment de renouvellement des cotisations.Sur proposition du Bureau et décision de l’Assemblée générale du 27 janvier les tarifs d’adhésion sont restées les mêmes :- Membres titulaires : 60 €- Infirmiers (sauf cadres de santé, IADE et IBOD) : 40 €- Retraités et étudiants, confrères africains : 30 €.Quelques consignes afin de faciliter le travail d’enregistrement de votre adhésion ou de votre renouvellement d’adhésion :- Autant que possible s’inscrire par internet et Paypal,- Vérifier deux fois plutôt qu’une l’adresse mail. Cette dernière est essentielle puisqu’elle va constituer votre identifiant et vouspermettre d’accéder au site de la SFMC: www.sfmc.eu,- Bien indiquer vos numéros de téléphone fixe et surtout mobile afin que l’on puisse vous joindre si problème,- Donner votre adresse postale complète.En cas de règlement par virement, indiquez votre nom afin que l’on puisse savoir qui a fait le virement. S’il s’agit d’un paie-ment par un tiers, une administration, bien faire indiquer votre nom comme bénéficiaire du règlement.Pour ceux qui résident à l’étranger, le meilleur système d’adhésion et de paiement est l’adhésion par internet, sinon effec-tuer un virement.Les N° du compte bancaire SFMC:- IBAN FR76 3000 4018 6600 0001 7613 260- BIC (Bank Identification Code) : BNPAFRPPPGBEn restant à votre écoute pour tout renseignement ou problème: [email protected]

Claude RENAUDEAULe trésorier

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Président fondateurPierre HUGUENARD †

Secrétaire généralLuc RONCHI

Sec. Général AdjointMagali JEANTEUR

PrésidentHenri JULIEN

1er Vice-présidentCatherine DESFEMMES

Vice-présidentLouis-Michel FABRE

Vice-présidentMichel ORCEL

Président émériteRené NOTO

TrésorierClaude RENAUDEAU

Trésorier AdjointSandrine SEGOVIA-KUENY

La vie de la SFMC

Bienvenue aux nouveaux membres au 20 janvier 2016

Monsieur BOIS Loïc 11480 LA PALME FranceDocteur CHIALE Eric 85430 LES CLOUZEAUX FranceMme Docteur CHOLLET-XEMARD Charlotte 94100 ST-MAUR-DES-FOSSES FranceMademoiselle DESGEORGES Frédérique 74400 CHAMONIX MONT-BLANC FranceDocteur FOURNEL Jérôme 75007 PARIS FranceDocteur HADIJI Hassen 97320 ST-LAURENT DU MARONI Guyane FrançaiseMadame JEGU Gwenaëlle 94450 LIMEIL BREVANNES FranceMme Docteur LACROIX Brigitte 67700 SAVERNE FranceMonsieur MANRY Arnaud 03110 SAINT-PONT FranceMadame MATHIEU-MUSSATE Laurence 33400 TALENCE FranceMonsieur MOLLICA Giovanni 91310 LOGPONT SUR ORGE FranceMme Docteur OLIVE-COTTON de BENNETOT Stéphanie 33200 BORDEAUX FranceDocteur TAMINIAU Didier 01460 ITTRE BelgiqueDocteur THOMAS Gilles 03340 NEUILLY-Le--REAL FranceMr le Préfet WACHTEL Claude 75010 PARIS France

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Pr Jean-PierreAUFFRAY

Dr Jan-CédricHANSEN

Inf RomainMARTIN

Dr EricD’ANDIGNÉ

Dr FrancisHUOT-MAR-CHANDDr MichelORCEL

Dr CatherineDESFEMMES

Dr MagaliJEANTEUR

Pr ClaudeRENAUDEAU

Dr Louis-MichelFABRE

Dr HenriJULIEN

Dr LucRONCHI

Dr ClaudeFUILLA

Dr LionelLACHENAUD

Dr SandrineSEGOVIA-KUENY

Dr PhilippeGARRY

René NOTOMbre de droit

Dr EricTENTILLIER

Pr Jean PierreTOURTIER

CONSEIL SCIENTIFIQUEAUFFRAY JP., RENAUDEAU C.RONCHI L., TOURTIER JP.

COMMISSARIAT AUX COMPTESEric LABOURDETTECab. Compex Gestion

ORGANIGRAMME DE LA SFMC2016 - 2017

Le Bureau

Le Conseil d’Administration

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Janvier… mois des bilans par RenéNoto

En janvier 2009, il y a donc 7 ans, dans la lettre SFMCn° 55, à propos de ces bilans était indiqué:Dans la plupart des activités, en début d’année il est habi-tuel de présenter le bilan de l’année écoulée et parfoisaussi d’essayer une présentation prospective de l’année àvenir.Dans le domaine des catastrophes et autres événementsdommageables pour les collectivités humaines, le bilan estrelativement aisé dans la mesure où tous les faits à carac-tères collectifs sont assez bien répertoriés, mais pour au-tant ce bilan est seulement quantitatif et généralementsans beaucoup d’indications sur les détails des consé-quences humaines et pourtant il serait simple d’envisagerle recueil de ces données.Dans le domaine de la prospective on peut avancer à par-tir de plusieurs constats.Pour les catastrophes naturelles, si les changements cli-matiques se confirment, il est probable que cyclones, ou-ragans, tempêtes, inondations seront au rendez-vous etleurs conséquences globales seront toujours importantesdans la mesure où les actions de protection n’auront pasété menées à terme: construction de digues fluviales etmaritimes, « durcissement » de tous les bâtiments, aban-don des projets d’urbanisation dans les zones inonda-bles…, ensemble de mesures « amont » que tous lesexperts en protection estiment être indispensables.Mais en amont de l’événement il y a aussi la sensibilisa-tion, l’information voire la formation des populations pourque, l’événement produit, leurs réactions et leurs compor-tements soient à la hauteur des niveaux de sécurité aux-quels elles aspirent.Dans ce domaine le constat est souvent alarmant.L’exemple de la tempête qui a traversé une partie du Sud-Ouest de la France au mois de janvier est révélateur. Unphénomènemétéorologique annoncé à la fois dans sa lo-calisation spatiale et aussi dans un espace de temps…Des morts et des blessés lors de chutes d’arbres ou detuiles, des traumatismes par chute de toit alors que lesvents sont violents.Des coupures d’électricité en raison des destructions deslignes électriques… Et des morts par intoxication au mo-noxyde de carbone liées au fonctionnement de groupesélectrogènes installés directement dans des locaux d’ha-bitation.Et des medias, surtout télévisés, qui se complaisent à re-layer les plaintes et les geignements d’une partie de la po-pulation, y compris des élus locaux, devant la désolationdes arbres qui obstruent les routes et l’absence d’électri-cité.Pratiquement jamais entendu les termes de « plan com-munal de sauvegarde », « de réserve communale ».Comment peut-on envisager que les risques majeurssoient pris en compte quand les risques quotidiens sontignorés?Et il ne s’agit que d’un aspect de la situation, car il est pro-

bable que pour les accidents industriels il en sera demême: Confinement? Évacuation? Signal d’alerte?On constatera alors encore que nombreux sont les travaux,les études, les réflexions sur la gestion des risques sanspour autant que « la dimension sanitaire » soit systémati-quement associée mais alors comment se préparer pourfaire face sans savoir :- Quels dangers, quelles menaces faudra-t-il demain affron-ter?- Quel territoire, quelle population victime?- Pathologies à combattre?- Quels traitements à mettre enœuvre…Autant de questions pour envisager la nécessité d’une for-mation des personnels, la préparation des équipementsmatériels, lamise en place d’une stratégie globale d’action.Les enjeux de lamédecine de catastrophe sont doncmul-tiples, car elle apparaîtra alors comme le dernier recoursparce qu’on n’aura pas su prévenir, pas su éviter, pas su in-former, pas su protéger.Le dernier recours pour soigner, traiter, essayer de fairevivre.Alors la médecine de catastrophe devra œuvrer dans unetriple dimension:- Une dimension spatiale : la catastrophe évolutive dansl’espace à l’image d’une pandémie.- Une dimension temporelle, la gestion du temps quipasse… De la phase aiguë à la réhabilitation.- Et enfin une dimension socio-économique autant que so-cioculturelle, voire géopolitique, qui puisse tenir comptede la réalité du terrain.Les événements survenus en France au cours de cetteannée objectivent ainsi la faiblesse de la culture de sécu-rité parmi la population;- Desmorts au cours d’inondations dans des parkings sou-terrains,- Des morts sur des digues as au cours de tempêtes mari-times,- Desmorts dans des avalanches alors que les alertes mé-téos étaient diffusées.Donc 7 ans après en France, comme dans beaucoup depays, on retrouve la tentation sinon l’habitude de refaire desbilans » et dans le cadre de nos préoccupations de catas-trophes et d’organisation des secours, ces bilans sont multi-ples et concernent de nombreux événements et activités.Quels sont les intérêts de ces bilans?Ils vont permettre:- De mesurer l’intensité comme la fréquence des événe-ments naturels calamiteux liés à l’activité de la terre, del’eau, de l’air, du feu tels que séismes, glissements de ter-rains inondations, tempêtes, éruptions volcaniques, feuxde forêts, vagues de chaleur ou de froid.- De rendre compte, dans cette même perspective, desévénements d’origine technologique et industrielle commede ceux d’origine sociétale.- De dresser l’inventaire des conséquences négatives deces événements en termes de nombre de victimes, de dé-gâts matériels, de pertes économiques, d’impact psycho-social.

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- De juger de l’efficacité, commede l’opportunité de lamiseen place, des mesures de protection et de l’organisationdes secours.- De tirer les enseignements de cette efficacité ou del’échec de ces mesures pour apporter les corrections né-cessaires.Bien sûr un tri est nécessaire pour toutes ces informations etpour cette année il a été privilégié quelques points.

• Le coût des catastrophes naturelles en 2015 selonMunich RéSelon une première estimation de la société de réassuranceMunich Re, le montant des catastrophes naturelles à l’échellemondiale en 2015 (90 milliards de dollars) serait en baissed’environ 18 % par rapport à l’année 2014 (110 milliards dedollars) et il devrait être le plus bas jamais observé depuis 2009.Une hypothèse a été avancée pour expliquer cette situation:le phénomène climatique El Nino très puissant cette année amodifié les zones d’impact des ouragans dans l’AtlantiqueNord, ceux-ci atteignant des zones peu peuplées.http://sciencepost.fr/2016/01/le-cout-astronomique-des-catastrophes-naturelles-en-2015/

AnalyseDes incidences économiques importantes puisque lesdégâts et destructions matériels sont moins importants,mais aussi un impact humain avec des populations si-nistrées en diminution.

• Bilan des catastrophes naturelles en France de2001 à 2015Depuis 2001 plus de 1300 événements (exactement 1391)naturels destructeurs se sont déroulés en France et dans lesDOM avec 25000 morts et 27 milliards d’euros de perteséconomiques.Dans les différentes causes on relève 47 % d’événementsd’origine météorologique.Dans le domaine des pertes humaines, ce sont les vaguesde canicule qui arrivent en premier avec plus de 87 % desmorts.http://www.catnat.net/donneesstats/dernieres-actualites/20726-bilan-statistiques-des-catastrophes-naturelles-survenues-en-france-entre-2001-2015

• Bilan climatique de l’année 2015L'année 2015 a été caractérisée par des températuresélevées, des précipitations déficitaires et un ensoleille-ment généreux.Avec un excédent de température proche de 1 °C par rap-port à la normale 1981-2010, l'année 2015 vient en 3e

position des années les plus chaudes depuis le début duXXe siècle, après 2014 (+1,2 °C) et 2011 (+1,1 °C).Suite des informations :http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2016-01-14-06h10/bilan-de-l-annee-2015-en-france---3e

• Bilan de l’OMS, la sécurité routière dans le mondeL’OMS a publié un rapport de situation sur la sécurité rou-tière en 2015 d’où il ressort que le nombre de décès dusà des accidents de la circulation–1,25million en 2013–stagne en dépit de la croissance mondiale de la population

et du nombre de véhicules à moteur, ainsi que des prévi-sions à la hausse.Cette stabilisation des décès dus à des accidents de lacirculation, qui est intervenue alors que la population mon-diale a augmenté de 4 % et que le nombre de véhicules àmoteur a augmenté de 16 %, laisse entendre que les ac-tions en faveur de la sécurité routière menées lors des 3dernières années ont été efficaces.http://www.who.int/violence_injury_prevention/road_safety_status/2015/fr/

AnalyseCertes, une stabilisation de la mortalité compte tenudes deux paramètres en progression : la population et letrafic routier, il n’en demeure pas moins que les perteshumaines restent toujours de plus de un million demorts liés au trafic routier.Dans le domaine de la sécurité la question est la sui-vante : doit-on se contenter de la stabilité de la mortalitéliée à tels ou tels modes d’activités humaines?Est-il envisageable d’espérer non une baisse relativemais une baisse absolue?

• Bilan de sécurité des compagnies aériennes suivantle « JACDEC »Le JACDEC (Jet Airliner Crash Data Evaluation Centre)dans son dernier rapport a publié son classement 2016des 20 compagnies aériennes les plus sûres.Chaque année est publiée la fiabilité d'une soixantaine decompagnies selon différents critères comme l'âge de laflotte, le nombre de destinations desservies, les incidentsgraves ou légers relevés les années précédentes, maisaussi la transparence des compagnies aériennes…Si le trio de tête ne bouge pas en 2016, plusieurs com-pagnies aériennes connaissent de nettes progressions.Un audit a été effectué en 2015 après des compagniesaériennes et le critère sécurité a permis de dresser la listedes 10 meilleures compagnies.Lire également les autres informations sur la sécurité aé-rienne en 2016 :http://www.linternaute.com/voyage/transports/1247314-les-compagnies-aeriennes-les-plus-sures-et-les-pires/www.airlineratings.comhttp://journalmetro.com/monde/899223/les-accidents-davions-surtout-dus-aux-crimes/https://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-catastrophes-aeriennes-moins-meurtrieres-en-2015?id=9177

AnalyseToutes les études actuelles confirment que le transport aé-rien est le mode de transport le plus sûr et dans ce do-maine on assiste à une diminution importante de lamortalité alors que le trafic aérien augmente.

• Bilan de l’OMS, la santé en Europe en 2015Le Rapport sur la santé en Europe est un ouvrage publiétous les trois ans. Le rapport de 2012 définit les valeurs deréférence pour le suivi des progrès accomplis en vue de réa-liser les six cibles du cadre politique européen Santé 2020.Rapport pdf téléchargeable :http://www.euro.who.int/fr/data-and-evidence/european-health-report/european-health-report-2015/eur

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• Le paludisme dans le monde, vers un recul?L’OMS publie les dernières données concernant le palu-disme dans le monde avec 214 millions cas de recensésen 2015.Ce dernier rapport montre que dans plus de la moitié (57)des 106 pays où le paludisme était présent en 2000, lesdonnées statistiques font état de baisses d’au moins 75 %du nombre des nouveaux cas en 2015.http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/world-malaria-day-2015/fr/

AnalyseLa Journée mondiale du paludisme qui s’est tenue le25 avril 2015 a permis de dresser la liste des lacunes àcombler dans le domaine de la prévention et du traite-ment.

• La santé animale en 2014La situation sanitaire du cheptel français est stable et fa-vorable.Le bilan 2014 des maladies réglementées a été publiédans le numéro spécial du Bulletin épidémiologique, santéanimale, alimentation édité par l'Anses.En 2014, aucun cas n’a été détecté pour :- La brucellose bovine et caprine- La brucellose bovine- Le varron- La maladie d’Aujeszky chez le porc- La tremblante classique chez les ovins et les caprins- La fièvre catarrhale ovine sur le territoire continental (et enCorse depuis mai 2014)http://www.lepointveterinaire.fr/actualites/actualites-professionnelles/151127-maladies-infectieuses-reglementees-un-bilan-sanitaire-positif-en-2014.html

AnalyseLa santé humaine est en partie sous la dépendance dela santé animale à la fois par le biais des zoonoses, del’apport alimentaire, du rôle vecteur de certains ani-maux. La gestion des risques humains doit donc pren-dre en compte tous les aspects de la santé animale.

• La radioactivité en France de 2011 à 2014, bilan del’IRNSCe bilan rassemble et analyse l’ensemble des mesures ef-fectuées entre juin 2011 et décembre 2014 par l’IRSN etles autres organismes membres du Réseau National deMesures de la radioactivité de l’environnement (RNM) quiparticipent à la surveillance radiologique de l’environne-ment français (exploitants d’installations nucléaires, ser-vices de l’État et instituts publics, collectivités locales,associations et organismes privés).Le bilan est complété par des évaluations de l’expositionde la population française aux rayonnements ionisants surla base des mesures environnementales. Cet objectif fixédans le Code la santé publique permet une mise en pers-pective la plus complète possible des mesures, allant dela source des radionucléides à leur impact sur l’homme.L’IRSN publie son analyse des événements significatifs re-latifs aux 82 installations nucléaires de base civiles, hors

centrales nucléaires, survenus en 2013 et 2014.Réalisé tous les deux ans depuis 2009, ce rapportconcerne les 73 installations de type « laboratoires,usines, installations de traitement, d’entreposage ou destockage de déchets et installations en démantèlement »et les 9 réacteurs de recherche, exploités par près d’unevingtaine d’exploitants en France.En 2013 et en 2014, 210 et 227 événements significatifsont respectivement été déclarés à l’Autorité de sûreté nu-cléaire.Ce nombre reste similaire à celui des années précédenteset tend à se « stabiliser ».Aucun de ces événements n’a eu de conséquence signi-ficative pour les travailleurs ou pour l’environnement ni n’aconduit à des défaillances importantes des dispositionsde maîtrise des risques dans les installations.En 2013 et en 2014, il n’y a pas eu d’événement classéau niveau 2 ou plus sur l’échelle internationale INE.Rapport complet à télécharger sur le site IRNS dans la rubrique « Actualités ».http://www.irsn.fr

• Les attaques de requins dans le mondeLes attaques de requins d’après les médias ne feraientqu’augmenter depuis 2004 dans le monde entier aussi bienaux USA, en Australie et en Afrique du Sud, à la Réunion.Ces statistiques prennent en compte seulement les « at-taques non provoquées ». Elles sont définies comme desattaques sur un homme en vie par un requin se produisantdans son habitat naturel, sans provocation de l’homme surle requin.La totalité des attaques sur les surfeurs sont en généralnon provoquées puisqu’ils ne cherchent pas le contactavec le requin, bien au contraire.Les « attaques provoquées », quand un homme initie uncontact physique avec un requin, sont d'habitude un peumoins nombreuses. Il peut s’agir d’un plongeur ayant pourbut d’attraper un requin ou encore des pêcheurs qui coin-cent des requins dans leurs filets.Voici le bilan des « attaques non provoquées » depuiscette date.

Année Nombre attaque totale Mortelles Non mortelles2010 82 6 762011 79 13 662012 82 7 742013 72 10 62Statistiques de l'ISAF (International Shark Attack Filehttps://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/isaf/graphs.htm

AnalyseCet exemple de statistiques concernant les attaques derequins a été choisi pour montrer combien les annoncesdes médias peuvent créer une distorsion dans l’infor-mation des populations sur l’origine et la gestion desrisques quotidiens comme des risques exceptionnels.Dans cet exemple il faut rappeler que le requin est loind'être l'animal faisant le plus de victimes dans le monde,au contraire.

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• Les catastrophes minières dans le mondeL’Europe a vu diminuer aux cours des dernières décennies toutes ses exploitations minières aussi actuellement lesaccidents de mine se concentrent en Chine et en Afrique.Dans ces régions la sécurité des exploitations est souvent insuffisante voire quasi inexistante quand il s’agit d’exploi-tations illégales.Dans ces conditions le nombre de morts et de disparus est souvent important.Ainsi en 2015 pour les bilans officiels il y a eu 931 morts l'an dernier, selon un bilan officiel la Chine qui se « félicitede constater une baisse de 11 % sur un an ».http://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/subjects/m/mines_and_minin

AnalyseIl y a quelques années, une lettre de la SFMC donnait les indications suivantes : la Chine produit 20 % du char-bon mondial et 80 % des morts dans les mines.

• La sécurité maritime en AfriqueLa conférence de Lomé sur la sécurité maritime en Afrique se déroulera au Togo en 2016.Elle « entend faire de l’espace maritime le levier principal du développement économique et social de l’Afrique. »Cette conférence tiendra compte des données des études antérieures de 2011 et 2013.http://www.african-union-togo2015.com/fr/accueil

AnalyseLe souvenir de la catastrophe maritime du Joola, survenue au large du Sénégal le 26 septembre 2002 et qui fitplus de victimes que le naufrage du Titanic, s’impose quand on envisage la sécurité maritime dans cette partiedu monde (cf. Lettre de la SFMC n° 21 novembre 2001).Ce naufrage, comme toutes les autres catastrophes maritimes en Afrique et dans le monde, s’inscrit dans lecontexte des « catastrophes évitables ».

• L’eau dans le monde en 2015À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars, l’UNICEF rappelle que l’accès à l’eau est l’une desplus grandes réussites en matière de développement. Mais près de 750 millions de personnes en sont encore pri-vées, soit environ 11 % de la population mondiale.L’accès à l’eau potable fait partie des plus grandes réussites des Objectifs du Millénaire pour le développement, maispour 748 millions de personnes dans le monde, l’accès à ce service essentiel demeure un véritable défi.

Environ 2,3 milliards de personnes ont pu obtenir un accès à des sources améliorées d’eau potable depuis 1990. Lacible de l’Objectif du Millénaire pour le développement de faire baisser de moitié le pourcentage de la population glo-bale privé d’accès à l’eau potable à cette date a donc été atteinte cinq ans avant la date butoir de 2015. Il n’y a dés-ormais plus que trois pays – le Mozambique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la République démocratique du Congo– où plus de la moitié de la population n’a pas accès à des sources améliorées d’eau potable.https://www.unicef.fr/article/acces-l-eau-potable-une-grande-reussite-inachevee-travers-le-monde

• Les inondations dans le mondeLes inondations et les tempêtes qui les accompagnent souvent restent les catastrophes les plus fréquentes ces der-nières années. En effet, elles représentent plus de 60 % des catastrophes naturelles dans le monde.Ces catastrophes hydrométéorologiques sont à la fois prépondérantes et en forte augmentation.http://www.notre-planete.info/terre/risques_naturels/catastrophes_naturelles.php

AnalyseCes deux informations illustrent les deux caractéristiques de l’eau , la dualité de cet élément naturel : d’une part ;« L’eau positive », celle qui est nécessaire à la vie, au confort et à la sécurité des populations et d’autre part« l’eau négative », destructrice, celle des inondations.

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Évènements et risques naturels - René Noto

Au cours du mois de janvier quelques évènements naturels méritent d’être signalés, pas pour leur gra-vité dans leur conséquences humaines, matérielles et environnementales, mais souvent parce qu’ellesont pu représenter d’original dans leur conditions de survenue.

· Feux de végétaux en Australie, 7 janvier 2016« L’Australie est en proie à d’importants feux de bushnotamment dans le sud-ouest, où le village de Yarloop,à 120 kilomètres de Perth, a été ravagé par les flammes.Environ un tiers des habitations sont détruites. Desécoles, musées ou des bâtiments historiques sont par-tis en fumée. Et les flammes menacent désormais deslocalités voisines. »http://fr.euronews.com/2016/01/08/australie-un-feu-de-bush-devaste-un-village-et-en-menace-d-autres-pres-de-perth/

AnalyseDepuis le début du mois de décembre l’Australie est lethéâtre d’importants incendies de végétaux, forêts etbroussailles qu’il apparaît très difficile de combattre etd’éteindre en raison des conditionsmétéorologiques, sé-cheresse, vent important… Certes les pertes humainessont limitées mais il s’agit de situations très particulièresd’agressions collectives avec un retentissement psy-chologique et économique important.

• Les catastrophes naturelles en Californie, début jan-vier 2016En ce début de l’année 2016 la Californie a fait face unévénement naturel régulier mais cette année très impor-tant.« La première grosse tempête de la saison due au phé-nomène climatique El Niño a frappé le sud de la Cali-fornie. De fortes pluies se sont abattues sur la régiontouchée par la sécheresse. Résultat : inondations, cou-lées de boue, alertes aux crues éclair, coupures de cou-rant et fermeture de plusieurs routes.3,6 cm de pluies sont tombés sur l’aéroport de Los An-geles, dépassant le précédent record datant de 1979.Les tempêtes encore annoncées ici les prochaines se-maines ne seront pourtant pas suffisantes pour com-battre la sécheresse historique qui y sévit ».http://fr.euronews.com/2016/01/06/el-nino-derriere-la-premiere-grosse-tempete-de-la-saison-en-californie/

• France, les avalanches, janvier 2016En France comme dans les Alpes suisses, le mois de janviera été marqué par la survenue de nombreuses avalanchesdans plusieurs stations de sport d’hiver.Toutes ces avalanches sont survenues lors de passage deskieurs dans des domaines du hors-piste.Le bilan actuel est de plus de 20morts et autant de blessés.AnalyseCes accidents, certes limités en termes de pertes hu-maines, montrent à l’évidence l’incapacité actuelle à ins-taurer une perception du risque dans cette population depratiquants de « sports d’hiver ».Il semblerait même que la multiplication des systèmes

d’alerte (balise de signalement) multiplie les conduitesdangereuses chez certaines personnes dans la mesureoù elles sont persuadées que les secours seront plus ra-pides.

• Avalanches: nouvelle approche du risquePhilippe Moret, Olivier Descamps, Éditions Guérin2015Un guide à l'intention de tous les pratiquants de sport deneige, inspiré des connaissances du nivologue suisse Wer-ner Munter et proposant des outils et uneméthode pour ap-prendre à analyser le risque d'avalanche, faire des choixjudicieux et éviter les situations dangereuses.https://www.exlibris.ch/fr/livres/livres-francais/philippe-moret-olivier-descamps/avalanches-nouvelle-approc

• Arménie, mise en place de stations anti-grêle en 2015Installations de 70 nouvelles stations anti-grêle en 2015 ve-nant compléter les412 stations déjà existantes et un millierde stations sont jugées nécessaires pour une protection ef-ficace contre ces catastrophes naturelles que représententles orages de grêle.http://armenews.com/article.php3?id_article=118293

AnalyseChaque année de nombreux vergers sont détruits par desorages de grêle et la mise en place de ces stations (do-tées de canons anti-grêle) a pour objectif de protégerl’agriculture du pays contre les effets destructeurs de lagrêle très fréquente dans cette région. Il s’agit donc d’unemesure de protection environnementale donc les consé-quences économiques ont un retentissement secondairesur le » bien-être » de la population locale.

• Atlantique Nord, archipel des Açores et ouragan Alex,le 15 janvierL’ouragan Alex, a été rétrogradé, vendredi 15 janvier, entempête tropicale en passant sur les Açores , des mesuresde protection avaient été prises.http://actu.club/video/l-ouragan-alex-s-est-transforme-en-tempete-tropicale-en-balayant-l-archipel-des-acores

AnalyseAlex est le premier ouragan à se former au cours d'unmois de janvier dans l'océan Atlantique depuis près de80 ans car habituellement la saison des ouragans danscette région du monde s’étend de mai à septembre.

• Colombie, vague de sécheresse au mois de janvierDepuis le début du mois ce pays connaît une vague de sé-cheresse importante, pratiquement tous les cours d’eau sontà leur niveau le plus bas.http://www.catnat.net/veille-catastrophes/veille-des-catastrophes-naturelles/veille-catastrophes-monde/230-secheresses-monde/20665-la-colombie-en-proie-a-une-forte-secheresse

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AnalyseLes conséquences de cette sécheresse sont nom-breuses sur l’agriculture, les feux de broussailles et de fo-rêts se sontmultipliés et la population souffre dumanqued’eau alors que d’ans d’autres régions de l’Amérique dusud ce sont les inondations qui sévissent.

• Nouvelle-Calédonie, plan Orsec pour feux de forêts, le13 janvier 2016Depuis plusieurs jours, les communes de Poum et d’Oué-goa font face à d’importants feux de forêt. Le plan ORSEC« feux de forêt » de niveau 2 a été déclenché par le gouver-nement de Nouvelle-Calédonie.http://nouvellecaledonie.la1ere.fr/2016/01/13/incendies-poum-et-ouegoa-plan-orsec-feux-de-foret-de-niveau-2-declenche-321659.html

AnalyseLe plan Orsec dispose de plusieurs « variantes « suivantl’événement dont l’Orsec » feux de forêts ».

• Les séismes en Asie au mois de janvier 2016Plusieurs séismes sont survenus en Asie durant le mois dejanvier:- Dans le Nord du Japon, le 11 janvier et de magnitude 6,9,- Dans l’Est de l’Indonésie, également le 11 janvier et demagnitude 6,9,- Encore dans le Nord du Japon, le 14 janvier de magnitude6,4.Aucuns dégâts n’ont été constatés ni de victime.AnalyseLa survenue de ces trois séismes illustre bien le conceptde « zone d’endémie « de séisme et l’absence de dégâtsconfirme l’importance donnée aux règles de constructionparasismique.

• Belgique, intempéries et pannes d’électricité, le15 janvier 2016« Vingt-trois communes liégeoises sont touchées ven-dredi soir par des pannes de courant provoquées par deschutes d'arbres sur les lignes de courant, liées aux in-tempéries, annonce la Province de Liège. La phase d'ur-gence a été déclenchée au niveau provincial en vue decoordonner les interventions, »..« L’aéroport de Liège n’est plus opérationnel depuis05h30 du matin vendredi, à la suite des importanteschutes de neige survenues dans la région, indiquait à la

mi-journée le, responsable communication de Liège Air-port.»https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_coupures-de-courant-en-province-de-liege?idhttp://www.lesoir.be/1094535/article/actualite/fil-info/fil-info-economie/2016-01-15/19-avions-n-ont-pu-decoller-

AnalyseLes tempêtes survenant dans les régions rurales de fortedensité humaine ont toujours les mêmes conséquencesqu’il est facile d’anticiper et de prévoir : dégradations etdestructions des toitures, chutes d’arbres avec leur co-rollaire de destruction des lignes électriques et télépho-niques.Si actuellement l’augmentation des téléphones mobilespermet de pallier les destructions des lignes de téléphonetraditionnelles, il n’en est pas de même pour la fournitured’électricité.En milieu urbain il en est autrement car les lignes élec-triques ne sont pas aériennes mais c’est alors le mobilierurbain relativement vulnérable qui peut se transformer enprojectile dangereux.

• Sauvetages «maritimes », Boulogne-sur-Mer, le 7 jan-vier 2016« Le Cross (Centre opérationnel régional de surveillanceet de sauvetage) Gris-Nez a coordonné une opération desecours de trois personnes isolées par les vagues dans lasoirée des 7 et 8 janvier 2016 ».http://www.nordlittoral.fr/accueil/boulogne-sur-mer-trois-personnes-encore-secourues-digue-carnot-ia0b0n27345

AnalyseOn pourrait considérer qu’il s’agit sinon d’une « banale» in-tervention de secours dumoins d’une intervention de se-cours habituelle par mauvais temps fréquent en cettepériode de l’année.Cependant lesmêmes sources d’informations permettentde savoir que deux opérations identiques avaient été réa-lisées les jours précédents pour des personnes en diffi-culté sur la même digue alors que les alertes météoavaient été formelles sur les dangers présentés par lesvagues et les vents.Se pose alors toujours lemême problème des sujets dontle comportement à risques est évident.De lamer à la neige et il est probable que lamortalité dansles avalanches déclenchées par le hors-piste sera d’ac-tualité durant toute la période d’enneigement.

Les villes face au changement climatiquehttp://www.meteofrance.fr/activites-recherche/decrypter-le-climat-de-nos-villes/les-villes-face-au-changement-climatique

Les projections climatiques prévoient à la fois une augmentation de la température en France métropolitaine, unehausse du niveau de la mer et une augmentation de la fréquence et de l'intensité d'événements extrêmes (pluies in-

tenses, vagues de chaleur…). Autant de phénomènes qui pourront avoir des impacts sur les villes.Dans ce contexte, de nombreuses questions se posent. Quels seront les effets locaux, sur une ville particulière, duchangement climatique global? Comment évolue le microclimat urbain lorsqu'une ville se développe? Quelle seral'énergie nécessaire pour assurer le confort thermique des habitants? Comment évolueront les émissions de

CO2? Comment adapter la structure urbaine au changement climatique?

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• Belgique et protection nucléaire, le 15 janvier 2015Un rapport du Conseil scientifique de l’Agence de contrôlenucléaire publié ce vendredi propose de revoir le plan d’ur-gence en cas d’accident nucléaire et parmi les propositionsdeux sont signalées : Élargir les zones demise à l’abri et dis-tribution de comprimés d’iode pour toute la population et nonplus seulement aux populations demeurant un certain péri-mètre autour de la centrale.http://www.lesoir.be/1094941/article/economie/2016-01-15/l-agence-nucleaire-prone-distribution-pilules-d-iode-sur-tout-territoire-carte

AnalyseCette proposition met en relief le concept de risque évo-lutif à cinétique rapide, cette cinétique est rapide dans ladouble dimension temporo-spatiale.Il semble donc préférable dans toutes ces situations d’an-ticiper les risques et demettre en place les procédures deprotection des populations.

• Espagne, accidents de cars françaisDix-neuf blessés légers, tel est le bilan de la collision entredeux autocars français qui a lieu au début dumois de janvieren Espagne.http://www.20minutes.fr/monde/1758391-20160102-espagne-deux-autocars-francais-entrent-collision

• Mexique, accident de car, le 11 janvier 2016« Un autocar transportant des footballeurs amateurs etleurs supporters a chuté d’un pont pour s‘écraser dansune rivière, faisant au moins 21 morts, Trente autres per-sonnes ont été blessées dans l’accident, survenu àAtoyac dans l’État de Veracruz (est), près du Golfe duMexique.Une enquête préliminaire a permis de déterminer qu’unevitesse excessive était à l’origine de l’accident, le chauf-feur ayant perdu le contrôle du véhicule et percuté la bar-rière du pont, Un premier bilan des victimes donné par lesautorités faisait état de 16morts, mais de nouveaux corpsont été découverts sous la carcasse du bus ».http://fr.euronews.com/depeches/3124249-mexique-21-morts-dans-laccident-dun-car-transportant-des-footballeurs/

AnalyseAccident produit dans des circonstances habituelles avecdes facteurs aggravants, chute dans une rivière ?En ce qui concerne les secours : incertitude sur le nom-bre exact de victimes, recherches difficiles du fait de lasituation de l’accident.

• Accident de car de Puisseguin, vers une explicationplausible.de cet incendie très rapide ?(information récente décembre 2015)Depuis le 1er janvier 2012, la Commission européenne amisen place une législation imposant aux constructeurs d’équi-per leurs véhicules neufs d’un nouveau système de climati-

sation basé sur un réfrigérant plus écologique (notammenten ce qui concerne la contribution à l’effet de serre).Actuellement, un seul réfrigérant satisfait aux nouvellesnormes imposées par la Commission. Il s’agit du HFO-1234yf, le sigle HFO signifiant HydroFluorOléfine et 1234yfétant le code type pour ce réfrigérant particulier. Il est éga-lement connu sous les noms de R1234yf (R pour réfrigé-rant), Opteon yf (nom déposé par DuPont) ou Solstice yf(nom déposé par Honeywell). DuPont et Honeywell sont lesseuls fournisseurs à produire ce gaz…En septembre, Daimler a annoncé avoir mené ses propresessais sur le réfrigérant R1234yf. Selon le constructeur, leréfrigérant de nouvelle génération serait potentiellement dan-gereux pour les passagers, occasionnant un risque d’in-cendie. Malgré des autorisations de commercialisation dece produit délivrées tant par la Commission européenne quepar les Etats-Unis, Daimler a donc indiqué qu’il refusait d’uti-liser le R1234yf, lui préférant son prédécesseur, pourtantplus polluant.Deux mois après, Volkswagen a à son tour signalé qu’il re-fusait d’équiper ses véhicules de systèmes de climatisationfonctionnant avec le réfrigérant R1234yf, au vu du risqued’incendie souligné par Daimler.http://www.ccfa.fr/Le-point-sur-la-polemique-autourUne étude du journal Autoplushttp://forum.autoplus.fr/autoplus/Actualite-auto/scandale-refrigerant-r1234yf-sujet_1229_1.htm

Remarque : Le système de climatisation de ce car était-iléquipé de ce gaz ?

• Drones ou feux d’artifices ?«C'est donc avec 100 drones qu'Intel a réalisé cette per-formance sur la cinquième symphonie de Beethoven.Tous ces engins étaient contrôlés par quatre personnesrestées au sol, ce qui constitue le record du plus grandnombre de drones dans les airs simultanément ».« Je vois un futur où les feux d'artifice et leurs risques, entermes de fumée et de déchets, appartiendraient aupassé, et où ils seraient remplacés par des performancessans limite de créativité et de potentiel grâce à desdrones »…Pas de fumée ni de bruit, est-ce l'avenir du 14 juillet ?http://www.mac4ever.com/actu/107404_les-drones-remplaceront-les-feux-d-artifice-dans-le-futur-selon-intel

AnalyseOn connait parfaitement les risques et les dangers desfeux d’artifices, les Lettres de la SFMC rapportent régu-lièrement les conséquences désastreuses de leur emploi,de leur transport de leur fabrication et stockage maiscette connaissance parfaite est aussi une aide à la pré-vention des accidents.Quels risques potentiels méconnus lors de la mise enplace des ballets de drones au-dessus d’une population

La lettre de la SFMC n°86 - 13 -

Évènements et risques technologiques et industriels - René Noto

Au travers de ces événements il faut signaler les mesures de protection des populations et de préven-tion prises dans plusieurs domaines.

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statique ou dynamique ?Dans le domaine de la prévention des accidents collectifsle principe d’anticipation ne serait-il pas utile ?

• Santé animale et feux d’artifices, fin d’année 2015Les feux d’artifices tirés en fin d’année sont de nature à trèsagressifs pour la santé animale.Une semaine après les festivités de Nouvel An, plusieurs as-sociations de protection des animaux dressent leur bilan deseffets des feux d’artifices sur les bêtes. Chiens, chats, mou-tons, chevaux, oiseaux des prairies ou même perroquets,ils sont nombreux, cette année encore, à avoir été pris depanique au moment de l’euphorie de minuit.http://www.rtl.be/info/vous/temoignages/chiens-et-chevaux-morts-de-crise-cardiaque-milliers-d-oiseaux-en-panique-les-feux-d-artifices-cauchemar-des-animaux-784144.aspx

AnalyseDans des « Actualités » récentes il avait été rapporté leseffets négatifs des feux d’artifices, par leurs effets sonoressur des populations « fragilisées » par le souvenir des tue-ries de masse.De même il avait également été signalé ces effets agres-sifs sur des anciens combattants (États Unis).Certes il s’agit d’animaux mais leur fuite et leurs divaga-tions brutales peut représenter un risque …En Belgique : Ces dernières années, l’Institut Royal Mé-téorologique a fourni des données éloquentes sur ce phé-nomène. Des images radars donnent à voir l’envol massifdes oiseaux durant lors des feux d’artifices de l’an neuf."On observe que le ciel est comblé d’oiseaux. À 23h58,on voit qu’ils s’envolent tous".

• Les explosions industrielles en ChineLes accidents de sites industriels sont fréquents en Chine.Selon une ONG de Hong Kong depuis le au mois d’aout oncomptait déjà morts et plusieurs centaines de blessés à lasuite d'explosions de sites industriels.Ces deux accidents illustrent de fait la vulnérabilité de l'in-dustrie chinoise qui enregistre chaque année des centainesd'accidents qui, le plus souvent ne dépassent pas les infor-mations locales chinoises.L'ONGChina Labour Bulletin , créée en 1994 àHong Kong,tente de les comptabiliser, depuis décembre dernier, en re-tenant ceux qui ont fait au moins une victime ou blessé troispersonnes.Sur la base des informations publiées par la presse localechinoise, elle dresse une cartographie de ces accidents.Sur les 12 premiers jours d'aôut elle a ainsi recensé 20 ac-cidents.http://www.lesechos.fr/14/08/2015/lesechos.fr/021262137088_tianjin---27-sites-industriels-chinois-victimes-d-explosions-depuis-debut-2015.htm#JP04mVjvpYgBZF0B.99

• Irak, les menaces de rupture d’un barrage ?Les Etats-Unis effectuent des examens du barrage de Mos-soul, le plus grand d’Irak, car il présente des signes de dé-térioration qui pourraient mener à une rupture aux «conséquences désastreuses » ont indiqué jeudi des res-ponsables américains.L’état du barrage, déjà fragile, a empiré en 2014 lorsque le

groupe djihadiste État islamique (EI) s’en est brièvement em-paré, mettant un terme à la maintenance nécessaire.http://armenews.com/article.php3?id_article=121492

AnalyseLes ruptures de barrages peuvent avoir différentes ori-gines : vice de construction , mouvements de terrain, dé-faut d’entretient également destruction volontaire àprendre en compte dans le risque de terrorisme (cf. ca-tastrophe de Malpasset).

• Bretagne, incendie d’hôpitalUn important dispositif de secours a été déployé ce mardi àl'hôpital Bon-Sauveur de Bégard (Côtes-d'Armor). L’incendiea pris dans une chambre de l'hôpital Bon-Sauveur deBégard.Le feu a été rapidement maîtrisé. Légèrement blessé, le lo-cataire de la chambre a été pris en charge par les secours.AnalyseLes feux d’hôpitaux sont rares en France du moins dansleur forme grave mais les événements susceptibles d’at-teindre le fonctionnement d’un hôpital doivent êtreconnus pour assurer une prévention de ces accidents.À cette occasion il est utile de rappeler la circulaire OMSde 2009.

Circulaire de l’OMS, 2009« Des hôpitaux à l’abri des catastrophes; réduire lesrisques, protéger des installations, sauver des vies ».« Quand une catastrophe survient, les organismesd’aide, les médias et les pouvoirs publics portent immé-diatement leur attention sur les victimes. Mais si notrepréoccupation pour ces derniers doit avoir un impactréel, il nous faut alors mieux comprendre le sens de laprise en chargemédicale et y accorder une très grandepriorité.Les blessés nécessitent des soins médicaux urgents,mais il n’est pas dit que les survivants n’auront pas be-soin eux aussi de soins médicaux à long terme. On ou-blie souvent l’importance de la santé publique après unecatastrophe. Lorsque les servicesmédicaux et les hôpi-taux ne fonctionnent pas adéquatement du fait des ca-tastrophes, davantage de personnes meurent ousouffrent, non seulement de l’impact immédiat du sinis-tremais également de ses conséquences à long terme.L’effondrement du secteur de la santé peut être la caused’une catastrophe secondaire aux conséquences sansprécédent. Par exemple, le tsunami en Asie en décem-bre 2004 a détruit l’ensemble des infrastructures sani-taires nationales et affecté desmillions de bénéficiaires,notamment les pauvres, sans parler des coûts afférentsimportants. 61%des structures sanitaires de la provincedu nord d’Aceh étaient détruites, 7% du personnel mé-dical et 30%des sages-femmes tués. Une crise véritablea frappé le système de soins de santé primaire d’Acehainsi que ses services de santé maternelle et infantile.La réhabilitation de l’ensemble du système de santé pu-blique a requis un investissement colossal. »

http://www.who.int/world-health-day/2009/WHD%202009%20Brochure%20FR.pdf

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La lettre de la SFMC n°86 - 15 -

• Belgique, vers des feux d’artifices silencieux ?Une proposition pour l’utilisation systématique de feux d’artifices silencieux.http://www.dhnet.be/regions/bruxelles/vers-des-feux-d-artifices-silencieux-56902c0f3570b38a5809f330

AnalyseDans les précédentes Actualités il a été présenté les inconvénients majeurs des systèmes pyrotechniques dontl’agression sonore est une réalité autant pour les animaux que pour les hommes.

• Allemagne, agressions sexuelles de masse de fin d’année 2015La crise liée aux agressions sexuelles de masse en fin d’année dans plusieurs villes d’Allemagne et en particulier à Co-logne perdure.http://fr.euronews.com/2016/01/05/agressions-sexuelles-de-masse-en-allemagne-inquietudes-et-polemique/

AnalyseLes agressions sexuelles de masse sont très rares en Europe et elles représentent donc une nouvelle forme deviolences sociétales.Ce sont des violences à la fois physiques et psychiques.

Évènements et risques sociétaux - René Noto

• États Unis, gestion « aventureuse « du bacille du charbonAu printemps 2015, le laboratoire militaire Dugway, situé dans l’Utah (Etats-Unis), s’est fait remarquer par une erreurmajeure : il exportait le bacille responsable de la maladie du charbon, hautement pathogène, officiellement inactivé.Mais en effet le bacille était toujours actif.C’est ce que vient de révéler le rapport édité par le Pentagone.http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/13734-Anthrax-actif-expedie-par-erreur-le-Pentagone-denonce-du-laxisme

« États Unis, risque de contamination par le bacille du charbonPlusieurs membres du personnel des centres de contrôle des maladies (CDC) auraient été exposés par accidentau bacille de l’anthrax (bacillus anthracis) le 13 juin dernier, ont annoncé les CDC dans un communiqué. Ils sontactuellement sous antibiotiques en prévention, et restent sous surveillance.L’accident est intervenu dans 3 laboratoires du campus Roybal des CDC, de niveau de sécurité 3. Une enquêteinterne a déterminé que 2 des laboratoires « n’étaient pas équipés pour conserver le bacillus anthracis vivant. »Le troisième a préparé les échantillons pour ces laboratoires à moindre niveau de sécurité. Censé désactiver lebacille, il n’a pas respecté la procédure. Le personnel des deux autres sections, pensant manipuler un anthraxnon vivant, n’a pas porté les équipements de protection appropriés.»http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/6955-Anthrax-75-scientifiques-americains-exposes-en-lab

• Ébola en Afrique, la fin de l’épidémie le 14 janvier?« L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, jeudi 14 janvier, l'épilogue de l'épidémie d'Ébola danscette région. Il s'agit, avec plus de 11 000 morts, de la plus grave épidémie depuis l'identification du virus il y a40 ans. Partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, elle s'était propagée au Liberia et à la Sierra Leone voi-sins, les trois pays les plus touchés, puis au Nigeria et au Mali.En deux ans, le virus aura atteint dix pays, dont l'Espagne et les Etats-Unis, et officiellement fait 11 315morts pour28 637 cas recensés. Un bilan sous-évalué, de l'aveu même de l'OMS, mais supérieur à toutes les épidémiesd'Ébola cumulées depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976. »

• Sierra Léone, reprise de l’épidémie d’Ébola, le 17 janvier 2016 ?« Cent-neuf personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le nouveau cas d’Ébola en Sierra Leone, une étu-diante décédée mardi, ont été placées en quarantaine, ont annoncé samedi les autorités sierra-léonaises quitentent d’empêcher une propagation du virus. »http://fr.euronews.com/depeches/3128588-ebola-en-sierra-leone-109-personnes-en-quarantaine/

AnalyseSeulement quelques jours après l’annonce de la foin de l’épidémie par l’OMS apparition d’in nouveau en SierraLéone ce pays était sortie de l‘épidémie le 7 novembre, puis la Guinée le 29 décembre. Jeudi, le Liberia a atteintson 42e jour–deux fois la durée maximale d’incubation du virus – sans nouveau cas depuis le second test né-gatif sur le dernier patient, d’après l’OMS.Le risque permanent de nouvelles flambées en 2016 s’explique en raison de la persistance du virus chez les

Évènements, risques et menaces infectieuses et toxiques - René Noto

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survivants, dans leurs liquides corporels, notamment le sperme où il peut rester jusqu‘à neuf mois, voire un an.La fièvre Ébola peut apparaitre donc comme une nouvelle forme de MST.• La Martinique épidémie de Zika, le 15 janvier 2106L'Agence Régionale de Santé et le ministère de la santé ont confirmé hier (15 janvier) la progression épidémique duzika en Martinique. 47 cas ont été recensés et 610 cas évocateurs ont été dénombrés. Les collectivités sont en étatd'alerte. L’épidémie s’est également étendue en Guyane et le Brésil connait une épidémie très importantehttp://martinique.la1ere.fr/2016/01/16/47-cas-de-zika-en-martinique-confirmation-de-l-epidemie-322637.htmlhttp://www.la1ere.fr/2016/01/18/epidemie-de-zika-en-guyane-et-aux-antilles-le-virus-en-10-questions-323123.html

Principales données du ZikaLe virus zika est un arbovirus découvert en 1947 en Afrique son nom est celui d’une forêt proche de Kampala en Ou-ganda. Il a été identifié chez des singes dans le cadre d’un réseau de surveillance de la fièvre jaune et les premiers da-tent de 1952 en Ouganda et en Tanzanie.La transmission du virus se fait par une piqûre de moustiques de type Aèdes, , Aèdes Aegypti et Aèdes Albopictus, («moustique tigre ».) et cette espèce très invasive est désormais présente dans le sud de la France.Par ailleurs, il a été signalé (Institut Pasteur de Guyane) que le zika est "le seul arbovirus pour lequel une transmissionsexuelle a été mise en évidence, c’est donc aussi une MST.Depuis moins de 10 ans le virus zika a provoqué des épidémies dans toute la région du Pacifique. Fin 2013, La Poly-nésie a connu une épidémie de zika impressionnante qui a fait 55 000 malades. Entre 2007 et 2013, il y eu plusieurscas de zika à travers le monde notamment au Gabon, en Thaïlande ou encore en Nouvelle-Calédonie, sur les îles Cooket l’île de Pâques.Depuis le printemps 2015, c’est au Brésil que se développe la maladie avec entre 440 000 à 1 300 000 cas suspectsqui ont été rapportés par les autorités de santé brésiliennes.Le virus Zika s’est également propagé, dans 10 pays de la zone tropicale du continent américain ainsi que dans les Ca-raïbes.L’arrivée d’un virus est liée à l’entrée dans un pays de voyageurs infectés.Après une incubation de 3 à 12 jours, le tableau clinique est peu significatif : fièvre, céphalées, courbatures, éruptionscutanées. et plus rarement conjonctivites, douleurs oculaires et un œdème des mains ou des pieds.Deux complications sont à prendre en compte :- Pour tous les patients il y a également le risque de survenue de syndrome de Guillain-Barré.- Pour les femmes enceintes il a été signalé «une augmentation inhabituelle des cas de microcéphalie chez lesfœtus et des malformations du système nerveux».Il n’y a pas de traitement spécifique et pas de vaccin mais la maladie confère ensuite une immunité.Les seuls moyens de lutte et de protection consistent d’une part dans l’éradication des gîtes où les larves de moustiquespeuvent se développer et ensuite assurer une protection physique contre les piqures de moustiques.

• Les vaccinations en FranceUn projet serait actuellement à l’étude pour supprimer en France cette obligation vaccinale comme cela existe dansnombre de pays européens, projet « discutable » selon l’académie nationale de médecine. Dans son avis du 27 oc-tobre 2015, elle estimait même que: «L'exemple des pays européens qui ont supprimé l'obligation vaccinale…»http://www.jim.fr/medecine/actualites/edocs/vaccinations_le_ministere_de_la_sante_lance_une_grande_consultation

AnalyseL’exemple de l’Italie est à ce titre utile à connaitre en effet, dans l’Italie du nord, la Vénétie en particulier, les au-torités sanitaires ont en 2008 supprimé l’obligation vaccinale pour la remplacer par des « recommandations ».Après trois d’années de stabilité on assiste actuellement à une nette diminution de la population vaccinée.https://fr.news.yahoo.com/vaccination-lexemple-nord-litalie-appelle-%C3%A0-prudence-181400192.html

• Arménie, épidémie de grippeH1N1Depuis le début du mois de janvier apparition de nombreux cas de grippe H1N1 avec un taux d’hospitalisation importanten raison des complications respiratoires, on note 3 décès en une dizaine de jours.Cependant les autorités sanitaires ont déclaré qu’il s’agit du début d’une épidémie.http://www.armenews.com/article.php3?id_article=120821

AnalyseActuellement en France, et dans de nombreux pays européens, le vaccin en cours pour la campagne 2015 -2016 est de deux de type A (H1N1 et H3N2) et deux de type B (Yamagata et Victoria), (exactement les souchesA/California/7/2009 (H1N1) ;A/Switzerland/9715293/2013 (H3N2)).En Russie depuis le début de l’hiver la grippe H1N1 a fait 17 morts et les cas survenus en Arménie seraient liésà des personnes venant de Russie.

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• Espagne, épidémie de légionelloseUne troisième personne est décédée à la suite d'une l'épidémie de légionellose dans une petite ville espagnole.Il a été confirmé qu'un homme de 94 ans, qui avait été hospitalisé depuis le 26 décembre, est la troisième victime del'épidémie qui a frappé la ville de Manzanares, dans la région de Castille-La Mancha, au sud de Madrid.L'épidémie, qui a débuté en décembre, a jusqu'ici touché 235 personnes au total, dont 10 sont encore hospitali-sées.« Les autorités de santé se disent convaincues qu'elle a été maîtrisée, avec seulement un nouveau cas décou-vert au cours des dernières 48 heures. »http://french.xinhuanet.com/2016-01/05/c_134978930.htm

• Nigeria, épidémie de fièvre de LassaDepuis plusieurs semaines le Nigeria fait face à une nouvelle épidémie de fièvre Lassa.Communiqué de l’OMS : «C’est une fièvre hémorragique qui est causée par un arénavirus, le virus Lassa. Ce virus,se transmet à l’homme par contact avec un réservoir naturel qui est un rongeur qui vit dans les habitations trèsproches des populations humaines. Il a donc des contacts fréquents avec l’homme, et ensuite il peut y avoir unepropagation interhumaine »http://www.rfi.fr/afrique/20160109-nigeria-fievre-lassa-deces-epidemie-

AnalyseLe bilan actuel fait état de 40 morts sur 90 cas récencés soit une mortalité actuelle de 44 %.En Afrique de l’Ouest, il y a entre 100 000 et 300 000 cas par an dont 5 000 décès, selon le Centre américainde contrôle et de prévention des maladies.

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BibliographieHémorragies et hémostase• Advanced methods of prehospital bleeding management based on the experience and standards of tacticalmedicine. Kluj P1, Aleksandrowicz D2, Machała W3, Gaszy ski T1. Pol Merkur Lekarski. 2015 Sep;39(231):186-90.

Ce travail précise les conditions d’emploi des agents hémostatiques sous la forme de granulés spéciaux ou gaze im-bibée. Leur utilisation est particulièrement avantageuse dans un endroit du corps difficile (par exemple sur le cou, desaisselles ou de l'aine), où d'autres méthodes de contrôle des saignements sont impossibles à utiliser ou échouer.Ces produits qui commencent à être utilisés dans l’armée américaine pour les hémorragies graves pourraient trouverune indication dans les amputations traumatiques, les plaies pénétrantes du thorax et de l’abdomen . Méthode mo-derne de contrôler le saignement en état de combat sont pinces de. Le but de ces dispositifs est de comprimer unvaisseau sanguin par des tampons de pression externe, en particulier dans les artères difficiles d'accès et les grossesveines dans le bassin ou dans l'aorte abdominale distale.Actuellement lors des grandes tueries de masse, les hémorragies externes et internes apparaissent comme les causesde morts les plus fréquentes, ces procédés simples méritent donc mieux connus.

Brulés en masse• Experience in managing an urban massive burn incident : The Hangzhou bus attack on 5 July 2014.Hang, Jianan, Chunmao. Burns. 2015 Oct 30. pii: S0305-4179(15)00288-0. doi: 10.1016/j.burns.2015.09.015.

Retour d’expérience dans la gestion d'un accident avec brulés en masse en milieu urbain: Juillet 2014.Exposé de l’organisation des secours et des soins préhospitaliers lors d’un incendie volontaire d’un bus en milieu ur-bain avec 33 brulés graves.Les brulés en masse représentent un scénario plausible d’urgences collectives qu’il faut prendre en compte dans lecontexte des agressions sociétales liées au terrorisme .

Vaccinations et histoire• Tuberculosis in Newborns: The Lessons of the "Lübeck Disaster" (1929-1933).Fox GJ, Orlova M, Schurr E. PLoS Pathog. 2016 Jan 21;12(1):e1005271. doi: 10.1371/journal.ppat.1005271. eCol-lection 2016 Jan. Review2016 Jan 21;12(1):e1005271. doi: 10.1371/journal.ppat.1005271. eCollection 2016.

Rappel d’un accident de vaccination connu plus tard sous le nom « catastrophe de Lübeck », au cours duquel sur 251nouveau-nés vaccinés par voie orale avec la nouvelle forme du Bacille Calmette-Guérin (BCG), 72 sont morts en rai-son des « imperfections dans la fabrication du vaccin », voire de l’incompétence scientifique des laboratoires.Accident qui jeta un discrédit injustifié sur ce vaccin.Dans le contexte actuel de suspicion généralisée et infondée des vaccinations il semble souhaitable de rappeler lescirconstances de cet accident.

La radiologie dans les catastrophes• Emergency Imaging after a Mass Casualty Incident: role of the radiology department during training for and ac-tivation of a Disaster Management Plan. Berger FH1, Körner M2, Bernstein MP3, Br J Radiol. 2016 Jan19:20150984. [Epub ahead of print]

En raison de l’importance des examens radiologiques dans la prise en charge de nombreux blessé, ce travail préco-nise l’inclusion des services de radiologie dans les plans de secours « catastrophe » des hôpitaux.

Formations des médecins aux situations de catastrophes (Belgique , Pays Bas ,Etats-Unis)• Are Belgian military students in medical sciences better educated in disaster medicine than their civilian col-leagues? Mortelmans LJ, Lievers J, Dieltiens G, Sabbe MB. J R Army Med Corps. 2016 Jan 11. pii: jramc-2015-000563. doi: 10.1136/jramc-2015-000563.

Les étudiants en médecine ont été formés pour soigner les victimes de la catastrophe, mais cette formation peut s’avé-rer insuffisante. Une précédente évaluation des étudiants en médecine civils supérieurs en Belgique a révélé qu'ilsétaient mal préparés. Sur la base de la nature de leur formation militaire, nous avons émis l'hypothèse que les étudiantsen médecine militaires étaient mieux éduqués et préparés que leurs homologues civils en cas de catastrophe. Nousavons évalué l'impact de la formation sur l'éducation militaire en cas de catastrophe dans les étudiants en médecine

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La conclusion est évidente : la formation militaire et la formation de ces étudiants qui les rend mieux préparés pour lessituations de catastrophe que leurs homologues civils.

• Dutch senior medical students and disaster medicine: a national survey.Mortelmans LJ, Bouman SJ, Gaakeer MI, Dieltiens G, Anseeuw K, Sabbe MB.Int J Emerg Med. 2015 Dec;8(1):77. doi: 10.1186/s12245-015-0077-0

Évaluation des connaissances sur la médecine des catastrophes dans le cursus médical néerlandais. Notre hypo-thèse est que les étudiants en médecine supérieurs néerlandais ne sont pas préparés du tout.Conclusions :en dépit d'une forte volonté de répondre ç cette demande , nos étudiants ne sont pas éduqués pour lessituations de catastrophe.

• Terrorist Event Training in US Medical Schools. A Survey of Chemical, Biologic, Radiologic, Nuclear,and High-Yield Explosives Training in US Medical Schools.Feeney JM, Ziegler K, Armstrong JM, Shapiro D . Conn Med. 2015 Nov-Dec;79(10):581-5.

Évaluation dans les facultés de médecine américaines sur le niveau de formation pour la gestion médicale des actesde terroristes et en particulier des attentats NRBC.( CBRNE en anglais).Conclusions,la plupart des facultés pensent que cette formation en CBRNE est importante, mais l’assertion n’est passuive d’une large acceptation d'un programme CBRNE dans le cursus de formation.

• A Course on Terror Medicine: Content and Evaluations.Cole LA1, Natal B1, Fox A2, Cooper A3, Kennedy CA4, Connell ND5, Sugalski G1, Kulkarni M1, FeravoloM6, Lamba S1.Prehosp Disaster Med. 2016 Feb;31(1):98-101. doi: 10.1017/S1049023X15005579. Epub 2016 Jan 11

Les auteurs ont analysé la possibilité de mettre en place un cours facultatif sur la gestion médicale des attentats ter-roristes, apparait réalisable et efficace. Les étudiants participants ont trouvé le contenu pertinent à leur formation. Cecours peut servir de modèle pour d'autres facultés de médecine.

• Disaster nursing: Self-reported competence of nursing students and registered nurses, with focus on their rea-diness to manage violence, serious events and disasters.Nilsson J1, Johansson E2, Carlsson M3, Florin J4, Leksell J5, Lepp M6, Lindholm C7, Nordström G8, TheanderK9, Wilde-Larsson B10, Gardulf A11.Nurse Educ Pract. 2015 Oct 28. pii: S1471-5953(15)00177-8. doi: 10.1016/j.nepr.2015.09.012.

Les auteurs analysent la formation des personnels paramédicaux et leur capacité à intervenir efficacement en situa-tion de catastrophe.Les personnels affectés dans des services d’urgence sont plus aptes à s’intégrer dans ces actions en situation de criseque ceux affectés dans des services de médecine »traditionnels »

• Italian medical students and disaster medicine: awareness and formative needs.Ragazzoni L1, Ingrassia PL2, Gugliotta G3, Tengattini M3, Franc JM4, Corte FD5.Am J Disaster Med. 2013 Spring;8(2):127-36. doi: 10.5055/ajdm.2013.0119.

Les auteurs, par un sondage en ligne diffusé à tous les étudiants inscrits auprès d’une l'association d’étudiants en mé-decine (Segretariato Italiano Medicinales)ont cherché à évaluer les connaissances de ces étudiants en médecine decatastrophe.

ConclusionsLa plupart des étudiants n’avaient jamais assisté à des cours sur la médecine de catastrophe au cours de leurprogramme de formation. Toutefois, ils ont exprimé leur désir de voir augmenter leurs connaissances dans cedomaine et seraient favorables à l'introduction de cours spécifiques dans le programme des études médicales.

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Il y a 100 ans, 1916• Paris, bombardement de la ville par deux zeppelinsDans la soirée du samedi 29 janvier 1916 un zeppelin al-lemand largue 18 bombes sur les quartiers de Ménilmon-tant et Belleville.Bilan : 26 morts et 32 blessés. Les victimes auront des fu-nérailles nationales.• Pays-Bas, inondations, 13 au 13 janvier 1916La mer du Nord envahit les terres basses de la Hollande(Zuiderzeevloed) faisant 10000 morts.

Il y a 90 ans, 1926• L’institut Pasteur annonce la mise au point d’unsérum antitétanique, le janvier 1926• Londres, naissance de la télévision, le 27 janvier1926La Royal Institution de Londres présente première trans-mission de l'image d'une figure humaine d'une pièce à uneautre. La télévision est née (le mot quant à lui a été créé en1900 à l'occasion de l'exposition universelle de Paris).Cette même année, l'inventeur crée la 1re société de té-lévision : la Baird Television . Le 3 juin 1931, Baird réalisele premier reportage en plein air.• Europe, inondationsDes inondations importantes se produisent sur une grandepartie de la France, notamment dans le nord-ouest - Laville de Caen est dévastée par la crue de l’Orne - La Bel-gique, la Hollande et une partie de l’Allemagne sont éga-lement très touchées.Après la pluie une vague de froid intense s’étend sur unegrande partie du pays.

Il y a 70 ans, 1946• Tremblement de terre en Suisse, le 25 janvier 1946Ce séisme qui s'est produit à 18h32 dans le canton duValais avec une magnitude de 6,1 sur l’échelle de Richterreste le séisme le plus fort ayant touché les Alpes pendantle XXe siècle.

Il y a 60 ans, 1956• Europe, début de la vague de froid, le 31 janvier1956Ce sera la vague de froid la plus importante depuis 1879et qui persistera jusqu’au 28 février.• Le monde 1er juin 1956: apparition de la grippeasiatique.Un nouveau virus grippal apparaît au Japon et se répanden Asie. Cette pandémie, qui a frappé en deux vagues vi-rulentes, est à l’origine de la mort d’environ 4 millions depersonnes. Le virus (H2N2) est d'abord apparu dans une

province méridionale de la Chine, en février 1957. Il a falluplusieurs mois avant qu'il n'atteigne l’Amérique (70000morts aux États-Unis) et l'Europe.

Il y a 50 ans, 1966• France, explosion d’une raffinerie, le 4 janvier 1966À Feyzin, une fuite sur des cuves de gaz de la raffinerieest suivie d’une explosion, bilan de 18 morts dont 11 sa-peurs-pompiers.

Il y a 40 ans, 1976• Belgique, incendie dans un café, le 1er janvier 1976Incendie pendant le réveillon dans un café de Louvière(près de Charleroi), le bilan est 15 morts.et plusieurs bles-sés.• Koweït, accident d’avion le 1° janvier 1976Un Boeing libanais s'écrase près de Haffar, le bilan est de82 morts.• Bangladesh, inondations et raz de marée, le 19 janvierDes inondations côtières et un raz de marée provoquentd’importants dégâts, il y a plus de 800 disparus.

Il y a 30 ans, 1986• France, l’année 1986 a été marquée par la fin de lavague d’attentats terroristes qui ont atteint Paris à partirde 1978 (attentats rue de Rennes septembre 1986), etc’est à cette occasion que le plan Rouge, simple règle-ment de manœuvre à l’usage opérationnel de la brigadedes sapeurs-pompiers de Paris sera officialisé à l’éche-lon national.• États-Unis, explosion de la navette spatiale challen-ger, le 28 janvier 1986La navette américaine Challenger explose peu après sondécollage et les sept astronautes sont tués.

Il y a 20 ans, 1996• Kinshasa, accident d’avion, le 8 janvier 1996Un avion-cargo ratant son décollage de l'aéroport deNdolo, termine sa course dans un marché proche Le bilandes morts varie selon les sources : 237 morts suivant lessources officielles; pour d’autres sources entre 350 à400. Il y a eu également plus de 500 blessés.

Il y a 10 ans, 2006• La Mecque, Arabie Saoudite, bousculade le 12 jan-vier 2006Lors du pèlerinage annuel à La Mecque, une bousculadeparmi les pèlerins se révèle très meurtrière avec plus de300 morts.

La lettre de la SFMC n°86 - 20 -

Rétrospective - René NotoLes catastrophes «arrivent». Puis elles sont «arrivées». Et on passe à autre chose.

Hubert Reeves (L’espace prend la forme de mon regard)Et pourtant….

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Lexiques et origine des mots - René Noto

Le vocabulaire employé dans l’organisation des secours en situation de catastrophe s’est construit aufil des ans et des expériences.Les mots-concepts sont nombreux et bien souvent on ignore ou on a oublié ses origines et ses racines.Ce travail a pour but de rappeler pour certains mots, pour certains concepts à la fois leur origine tem-porelle (quand?), comme leur origine spatiale et circonstancielle (où et pourquoi?).À côté des mots et des concepts « habituels » apparaissent régulièrement d’autres vocables qui sontfonction des circonstances d’apparition et dont certains vont se pérenniser.Ce texte présente quelques exemples puisés autant dans les nouveautés que dans les pratiques déjàanciennes.

• PMA: poste médical avancéTerme et concept créé dans les conclusions des groupes de travail qui avaient été constitués après les manœuvresde sécurité civile dénommées Vosges 83 (décembre 1983).L’objectif était alors de trouver un mot pour remplacer celui utilisé dans la mise en place de la chaîne de secours quiétait le Poste de Secours jugé trop restrictif dans le concept nouveau de médicalisation des secours.Le mot Centre de tri utilisé dans le plan rouge fut également récusé pour les mêmes raisons.C’est alors que les expériences du service de santé des armées furent utilisées : PMA, Poste Médical Avancé, à l’imagede ce qui avait été créé au cours de la guerre 1914-1918 par le chirurgien des armées Robert Picqué : le Poste Chi-rurgical Avancé.Ce terme fut ensuite autant oublié qu’abandonné pour créer celui d’antenne chirurgicale.

• Coefficient multiplicateurCoefficient de 2 à n par lequel il convient de multiplier le nombre initial de victimes découvertes dans les premiers ins-tants après une catastrophe ou d’un accident grave. Il permet d’anticiper et d’envisager le nombre total de victimes qu’ilfaudra prendre en charge.Ce coefficient fut employé d’une façon empirique dans la première mise en œuvre des plans rouges créés par la bri-gade des sapeurs-pompiers de Paris à partir de 1975.À cette époque l’emprise du quantitatif était très importante et ce plan de secours à victime se déclinait en trois phases,plan bleu, plan blanc, plan rouge suivant le nombre de victimes à prendre en charge.Le vécu de terrain avait montré initialement que lors des incendies en milieu urbain, dans les immeubles d’habitationet suivant l’heure de survenue du sinistre, le nombre de victimes pouvait varier considérablement suivant l’heure de sur-venue (coefficient faible pour les incendies survenant dans la journée et coefficient élevé la nuit).Ce calcul peut s’applique à toutes les situations où un grand nombre de personnes sont soumises simultanément àla même agression, telles qu’accidents de transport collectif, (train, cars), attentats dans un ERP ou sur la voie publique,explosions et effondrement d’immeuble.La prise en compte de coefficient permet d’anticiper et de prévoir les renforts nécessaires.

• Le DSMCe terme et cette fonction dans la chaîne des secours sont actuellement parfaitement connus de tous les acteurs etintervenants lors d’une situation de catastrophe ou d’urgences collectives.Son origine date de 1975 avec la création du plan Rouge dans sa version initiale (Plan Bleu, Blanc, Rouge suivant lenombre de victime à prendre en charge) car il était apparu, et ce fut là un des objectifs essentiels de ce plan, qu’ensituation d’urgence collective, les stratégies médicales individuelles n’avaient pas de place et qu’il fallait une coordi-nation voire même une direction des secours médicaux unique qui puisse « imposer » une stratégie unique et homo-gène à l’ensemble des intervenants médicaux.Le mot fut d’autant plus facile à créer qu’il existait déjà la fonction de Directeur des secours et c’est ainsi qu’il est ap-paru que les secours médicaux devaient eux aussi disposer de leur « Directeur ».Ce concept de DSM fut renforcé à deux moments dans l’histoire de l’évolution l’organisation des secours :- En 1981, quand la brigade de sapeurs-pompiers de Paris créa le premier stage de directeur des secours pour ho-mogénéiser la doctrine, voire les stratégies, à mettre en œuvre pour combattre les grands sinistres en milieu urbain.- Après 1983 (manœuvre Vosges 83), lors des synthèses des groupes de travail qui élaborèrent la chaîne médicalede secours à mettre en œuvre lors des grands accidents.

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• Dominante lésionnelleConcept et vocable mal connu mais souvent implicitement utilisé dans les premières évaluations d’une catastrophe.Ce concept correspond au type de lésions les plus fréquentes chez les victimes d’une catastrophe naturelle, tech-nologique, industrielle ou sociétale.Cette dominante lésionnelle dépend de la typologie de l’événement et de la nature de l’agent agressif initial.À titre d’exemples :- Dans les incendies, la dominante lésionnelle est double : intoxication et brûlure ,- Dans les catastrophes du trafic, ce sont les lésions traumatiques ,- Dans les nuages toxiques, ce sont les intoxications par inhalation,- Lors des naufrages, on trouvera noyades et hypothermie.La prise en compte de ce concept de dominante lésionnelle permet d’anticiper les stratégies de prise en charge desvictimes sur le terrain en envisageant les pathologies dominantes et aussi bien prévoir la nature et la quantité demoyens de renforts que préparer les structures de soins spécifiques.Ce concept semble avoir été évoqué la première fois en 19871.

• Méthode de raisonnement tactique (MRT)La méthode de raisonnement tactique (MRT) est un processus de prise de décision dans les armées pour la forma-tion des officiers au combat. Elle permet d’étudier une mission et d’intégrer l’ensemble des paramètres essentiels àla préparation de l’action à mener afin qu’elle soit cohérente avec l’objectif à atteindre.Sa création est attribuée à un officier prussien, Carl Von Clausewitz (1780,1831), elle fut ensuite reprise par les états-majors français au cours de la deuxième guerre mondiale et enseignée régulièrement dans toutes les écoles mili-taires pour la formation des officiers d’État-major.Elle est apparue dans le domaine des services de secours des sapeurs-pompiers en 1981, quand la brigade de sa-peurs-pompiers de Paris créa le premier stage de directeur des secours pour homogénéiser la doctrine, voire lesstratégies, à mettre en œuvre pour combattre les grands sinistres en milieu urbain.

• Populations avoisinantesCe terme est plus souvent employé que celui de populations environnantes envisagé dans l’ensemble des mesuresdes différentes versions de la directive Seveso.On peut distinguer deux types de « population avoisinante» :- Celle dont les directives Seveso ont pour objectif d’assurer la sécurité parce qu’implantée, demeurant à proximité d’unsite industriel présentant un certain nombre de risques.Cette population a des caractéristiques à la fois quantitatives (nombre d’habitants), qualitative (enfants, personnesâgées, adultes), une localisation spatiale (habitat individuel collectif, dispersé).Elle dispose de moyens d’information (radio, télévision, téléphone fixe et portable etc.).Théoriquement, cette population doit être informée des risques et entrainée pour prendre les mesures adéquates àsa sécurité en cas d’accident (confinement par exemple).- Celle qui peut se trouver concernée par un accident industriel ou technologique bien que ne résidant pas près d’unsite industriel.Les situations sont très diverses et à titre d’exemple il suffit de présenter quelques accidents survenus dans le modeau cours de ces dernières années :- Accidents de train transportant des matières dangereuses (TMD).- Accidents routiers concernant également des matières dangereuses.Dans ces circonstances il est difficile de pouvoir en anticipation, évaluer et connaître les caractéristiques de ces po-pulations avoisinantes tant sa localisation spatiale et ses aspects quantitatifs et qualitatifs.

• Risque évolutifConcept qui est pris en compte dans la gestion d’un événement comportant la possibilité de la persistance d’un dan-ger (d’un risque).Ce terme est préférable au terme de sur accident souvent employé dans l’accidentologie routière.Habituellement il s’agit d’un risque thermique, toxique (dans les incendies), mécanique, physique dans les effondre-ments, radioactifs dans le centre nucléaire etc.Ce risque évolue dans trois dimensions : une dimension spatiale, il s’étend dans l’espace, une dimension temporelle,il persiste dans le temps et une dimension quantitative, il peut croître ou diminuer à la fois dans l’espace et dans letemps.En situation de catastrophe, ce sont surtout les risques évolutifs à cinétique rapide qui sont à considérer.

(1) Abrégé de Médecine catastrophe, Masson Editeur 1987

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La prise en compte de ce paramètre est essentielle pour assurer la sécurité des éléments de la chaîne médicale desecours (exemple installation d’un PMA).

• InsularisationQui prend les caractéristiques de l’insularité c’est-à-dire de l’isolement spatial.Ce concept tire son origine des spécificités des îles dans leur isolement géographique.De ce fait les îles doivent dans tous les domaines de la vie des populations qui y résident mettre en place et dévelop-per une certaine autonomie pour toutes les actions de la vie courante.Cette autonomie doit exister aussi pour les situations d’exception que peuvent engendrer les catastrophes, qu’ellessoient naturelles, technologiques, industrielles ou sociétales, autonomie dans les secours immédiats au plan de la lo-gistique et des personnels.Au-delà même de l’organisation des secours les territoires insulaires doivent anticiper, se projeter en amont de l’évé-nement et développer une importante culture de sécurité dans tous les domaines de la prévision, de la prévention etde la protection des populations.Ce concept d’autonomie engendré par l’insularité doit également exister dans tous les territoires même non isolés, etdonc l’Insularisation consisterait à développer cette autonomie locale, cette gestion locale de la prévision de la pré-vention et de la protection.Les réserves communales de sécurité comme le plan communal de sauvegarde quand ils existent sont des outils decette Insularisation.

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L’hôpital agressé,l’incendie à l’hôpitalEn France, les incendies d’hôpitaux et d’une façongénérale des établissements sanitaires, sont raresdans leur forme grave.Le plus souvent, il s’agit de sinistre vite maîtrisé parles services de secours-incendie et les consé-quences se limitent à quelques évacuations ouquelques mises à l’abri.Cependant la chronique de ces dernières annéesa révélé la survenue d’événements plus importantsavec des conséquences humaines graves.Paris et la région parisienne, concentrant un trèsgrand nombre d’établissements hospitaliers, ontdonc été le théâtre d’événements majeurs et si lesissues ont été le plus souvent favorables cela fut lefait autant d’une parfaite organisation des secoursextérieurs que demesures initiales rapides et adap-tées des personnels hospitaliers.A contrario, les accidents graves en termes de vic-times furent le plus souvent liés à défaut dans ledomaine de la sécurité, à des alertes tardives etsurtout à des réactions inadaptées des premierstémoins constitués par les personnels des établis-sements en cause.« Feux d’hôpitaux », c’est sous cette appellationque fut réalisée en région parisienne.la premièreprise compte de ce type d’accident dans une pros-pective rationnelle d’organisation des secours.Ce fut à l’occasion de la mise en place du stage de« directeur des secours » par la brigade de sapeurs-pompiers de Paris en 1981, s’appuyant sur l’utili-sation de la MRT.Cette étude présente les différents paramètres quivont permettre de « comprendre » les consé-quences immédiates d’un incendie en fonction deses lieux et circonstances de survenue et de dé-terminer ainsi la stratégie de secours à mettre enœuvre.

Le type architecturalOn peut distinguer actuellement plusieurs types architec-turaux pour les établissements sanitaires dont les carac-téristiques sont importantes pour :- L’origine du feu et les possibilités de propagation,- L’accessibilité de secours extérieurs,- Le nombre de patients par site concerné,- Les possibilités de protection des occupants par éva-cuation ou mise à l’abri.

A/Hôpitaux à « structure pavillonnaire »Ce sont des hôpitaux anciens, construits au plus tard aumilieu du XXe s. (exemple, hôpital Édouard Herriot Lyon),certains sont même très anciens (Hôpital Saint Anne, hô-pital la Pitié-Salpêtrière, Hôpital Cochin Paris).- Chaque pavillon, avec le plus souvent un seul étage, peutabriter un ou plusieurs services et pour une même originede feu, la propagation maximale se limitera à l’ensembledu bâtiment.- L’accessibilité des secours extérieurs est facile, le bâti-ment pouvant être abordé pratiquement sur toutes sesfaces.- Ces pavillons ont une population relativement réduite depatients, ce qui peut faciliter leur mise à l’abri ou leur éva-cuation.

B/Hôpitaux « structure verticale »Ce sont des hôpitaux construits le plus souvent à partirdes années 1950 et ils comportent en général de nom-breux étages jusqu’à 10 ou 12 niveaux.- Les règles de sécurité exigées dans la construction (cesont des IGH particuliers) rendent théoriquement impos-sible la propagation du feu dans les étages sus et sous-ja-cent au lieu du sinistre du feu.Mais les faits ont montré à plusieurs reprises que dans cesIGH la propagation verticale était toujours possible (In-cendie d’Hôtel à Dubaï le 31 décembre 2015).- Ces hôpitaux en structure verticale comprennent de trèsnombreux services à chaque étage et en règle généraleles locaux techniques se trouvent au sous-sol.- Leur capacité en patients et personnels est importanteet peut atteindre plusieurs milliers de personnes.- La communication entre chaque étage se fait par des es-caliers et des ascenseurs.- Les secours extérieurs ne peuvent avoir accès au lieu dusinistre que par les escaliers, les secours en façade sontimpossibles du fait de la hauteur.- La protection des patients peut se faire suivant le type deconstruction soit par niveau dans des locaux protégés soitpar évacuation verticale.

C/Hôpitaux « structure horizontale »Ce sont des structures d’apparition plus récente vers1970, ils comportent plusieurs étages et leur longueur estimportante.- Les règles de sécurité exigées dans leur constructionsont pratiquement de même nature que dans celle des hô-pitaux à structure verticale. Ils sont compartimentés ren-dant théoriquement la propagation du feu impossible aussibien sur le plan vertical qu’horizontal.- Ils comprennent également de très nombreux services àchaque étage et en règle générale les locaux techniquesse trouvent au sous-sol.- Leur capacité en patients et personnels est importanteet peut atteindre aussi plusieurs milliers de personnes.- Comme pour les hôpitaux à structure verticale, les se-

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cours extérieurs ne peuvent accès au lieu du sinistre quepar les escaliers, les secours en façade sont impossiblesdu fait de la hauteur.- La protection initiale des patients est facilitée par les pos-sibilités de mise à l’abri horizontale ou d’évacuation se-condaire également horizontale.

D/Les hôpitaux à « structure historique »Ce sont des bâtiments très anciens, souvent de plusieurssiècles et toujours situés au centre-ville.Depuis plusieurs décennies, ces établissements ont étéprogressivement fermés et les bâtiments abritent des mu-sées, mais certains sont encore en service (Hôpital del’Hôtel-dieu à Paris).- Leur architecture est caractérisée pour l’essentiel par lacomplexité des bâtiments et leur aménagement interne(couloir, escaliers etc..).- Ne disposant pas toujours de sous-sol, les locaux tech-niques peuvent se trouver en des endroits très variables.- Ils abritent plusieurs services mais leur capacité en pa-tients est toujours plus réduite que celle des hôpitaux ver-ticaux ou horizontaux- Les secours extérieurs doivent dans un premier tempsaccéder au bâtiment situé dans une enceinte close avantde pouvoir atteindre le lieu du sinistre.La protection initiale et la mise à l’abri des patients sonttrès aléatoires suivant chaque type d’hôpital et consistentle plus souvent en une extraction rapide du service encause.

E/Hôpitaux à structure mixte et complexeIls sont le plus souvent situés sur des terrains qui abritaientou qui abritent encore des hôpitaux pavillonnaires.La disparition d’espaces verts et/ou la démolition de vieuxbâtiments a permis la construction de bâtiments beaucoupplus grands comportant plusieurs étages sans atteindretoutefois la taille des structures horizontales ou verticales.(exemple à Paris : hôpital Pitié Salpêtrière, hôpital Lariboi-sière, Hôpital Saint Louis, Hôpital Cochin.)Dans ces ensembles hospitaliers chaque type de bâtimentconserve donc, dans la gestion de l’incendie, les spécifi-cités liées à son type architectural.

Intérêt de la connaissance du type archi-tectural dans la gestion d’un incendieLe type architectural d’un hôpital est (en dehors destransformations importantes) une donnée « immua-ble » que les services de secours-incendie d’une villedonnée connaissent bien et qui permettra d’antici-per aussi bien la probabilité d’origine des incendies,leur mode de propagation et surtout les conditionsd’accessibilité pour assurer l’extinction du sinistre etla protection des patients.Cela est surtout valable dans les hôpitaux à structurearchitecturale homogène, verticale ou horizontale.

Dans les ensembles hospitaliers complexes ils doi-vent connaître au moment de l’alerte quel est letype de bâtiment en cause.

L’origine spatiale du sinistreThéoriquement, elle devrait être connue avec précisiondès l’alerte, ainsi on peut distinguer plusieurs scénariosde gravité et d’évolutivité variable :

Les sinistres survenant dans des locaux techniques éloi-gnés des lieux de séjours des patientsCe sont les incendies survenant dans les cuisines, buan-deries, ateliers, salles de chaufferie et de climatisation, ar-chives, salle informatique, parkings…Souvent situés dans les sous-sols ou aux extrémités debâtiments, ces sinistres ont peu de possibilités de se pro-pager rapidement aux locaux d’hospitalisation mais leurdanger réside alors :- Dans la propagation rapide des fumées vers les locauxd’hospitalisation,- Dans l’interruption de la distribution de fluides vitaux del’hôpital (électricité, chauffage, gaz médicaux, etc.).Ces incendies ont pratiquement toujours une origine ac-cidentelle, mais leur propagation extérieure, comme l’ex-tension des fumées, résultent le plus souvent demauvaises réactions des personnels en place au momentde la découverte ou de l’apparition du sinistre.

Les sinistres survenant directement dans une chambre depatientCe type de sinistre met en cause directement et immé-diatement la sécurité du patient ou des patients (et du per-sonnel qui peut s’y trouver).Ces incendies ont leurs origines dans l’implosion de télé-viseurs, dans l’incendie de literie par des cigarettes ou pardes actes délibérés de patients (service psychiatrique).En l’absence de réaction appropriée du personnel, ce si-nistre peut s’étendre rapidement à plusieurs chambres voi-sines, mais en règle générale le personnel en place leconfine le plus souvent au local en cause.

Les sinistres apparaissant dans des locaux d’hospitalisationmais en dehors des chambresCe sont le plus souvent des incendies accidentels surve-nant dans les salles de soins, les salles de réunion in-cluses dans le service.Le danger de ces incendies réside :- D’une part, dans la rapide propagation des fumées versles chambres des malades et les circulations intérieuresrendant toute activité impossible,- D’autre part, dans la propagation des flammes vers lescirculations intérieures puis les chambres des malades.

Les incendies apparaissant dans des locaux d’examens etde soinsCe sont le plus souvent des incendies accidentels pouvantapparaître dans un grand nombre de locaux et de situations.

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Parmi les plus importantes :- Salles d’interventions chirurgicales.- Salles d’examen radiologiques et d’explorations diverses.- Salle d’accouchement.Dans ces locaux le nombre de patient est plus réduit et serésume souvent à un seul malade.Le danger est maximal pour le patient en grande situationde vulnérabilité.- Autres localisations :Parmi les autres localisations de sinistre plus rares :- Armoires électriques dans des couloirs de circulation, as-censeurs et monte-charge.- Salle de consultations externes.Ces sinistres représentent un risque pour les occupants etsurtout une propagation rapide des fumées, voire une ex-tension de l’incendie aux locaux annexes.

Sinistres extérieurs se propageant à l’intérieur des bâti-mentsCe type de situations a été observé quelquefois, il s’agitle plus souvent :- De feux de véhicules automobiles situés très près desmurs de l’hôpital, dans les parkings et zones de station-nement,- Des feux de toiture lors d’orages avec foudroiement, detravaux de rénovation se propageant aux structures.

Les patientsAu cours d’un incendie d’hôpital l’objectif essentiel des se-cours est d’assurer toute à la fois la protection des patientscontre les flammes et les fumées de combustion et enmême temps permettre la poursuite des soins et de la sur-veillance en cours.La rapidité et la facilité de cette double mission pour unpatient donné et dans un service donné dépendront deplusieurs paramètres et parmi ceux-ci :- La gravité clinique donc la dépendance du système desoins et de surveillance,- L’autonomie pour le déplacement.En principe les deux paramètres sont liés : les patientsdont l’état clinique est le plus grave et la survie dépendanttotalement du système de soins sont aussi les patients in-capables de se déplacer seuls.Mais il y a également des patients incapables de se dé-placer seuls mais dont l’état clinique est pourtant satisfai-sant permettant ainsi une rupture de la poursuite des soinset de la surveillance.Pour assurer une meilleure prise en compte la classifica-tion suivante est proposée comportant 6 catégories de pa-tients :1) Patients dépendant totalement du système de soins etde surveillance et incapables de déplacement autonome:- Patients des services de réanimation, de soins intensifs.- Patients en cours d’intervention chirurgicale ou d’explo-ration « lourde».- Patients au sortir d’une intervention chirurgicale majeure,

thoraco-abdominale, crânienne, membres inférieurs.

2) Patients dépendant partiellement du système de soins etde surveillance et incapables de déplacement autonome:- Patients des services de réanimation, de soins intensifsau-delà de la phase aiguë.- Patients au cours d’intervention chirurgicale ou d’explo-ration également au-delà de la phase aiguë.- Patients au sortir d’une d’intervention chirurgicale simpleau-delà de la phase post opératoire immédiate.

3) Patients dépendant partiellement du système de soins etde surveillance et incapables de déplacement autonome:- Patients des services de réanimation, de soins intensifsau-delà de la phase aiguë- Patients au cours d’intervention chirurgicale ou d’explo-ration également au-delà de la phase aiguë.- Patients au sortir d’une d’intervention chirurgicale simpleau-delà de la phase postopératoire immédiate.- Patients des services de médecine, de spécialités di-verses, cardiologie, pneumologie, cancérologie, gas-troentérologie etc. en cours de traitement pour uneaffection à la phase aiguë.- Patients des services d’orthopédie et de chirurgie os-seuse essentiellement chirurgie des membres inférieurs.

4) Patients dépendant partiellement du système de soins etde surveillance et capables de déplacement avec assis-tance :- Ce sont les patients des services précédents (patients« c ») à une phase évoluée de leur affection qui est en voiede stabilisation et de guérison

5) Patients dépendant très faiblement du système de soinset de surveillance et capables de déplacement avec assis-tance :- Ce sont surtout les patients des services de chirurgiepour des actes opératoires simples et dont le déplacementest plus ou moins limité en raison de la douleur, des im-potences fonctionnelles etc. .

6) Patients ne dépendant pas du système de soins et desurveillance et capables de déplacement sans assistanceou avec une assistance modérée :- Ce sont surtout les patients des services de médecineet de spécialités diverses qui sont hospitalisés pour desbilans, des traitements divers et dont l’interruption provi-soire ne pose pas de problème en terme de survie.Dans cette catégorisation :- La dépendance du système de soins et de surveillance,pour assurer la stabilité de l’état physiologique du patient,se caractérise par la mise en place de « prothèses » oud’appareillages divers et concernant :- L’assistance ventilatoire sous toutes ses formes,- Les abords veineux et les systèmes de perfusion de li-quides et de drogues diverses,- Les diverses sondes de drainage, gastrique, urinaire etc.

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- Les systèmes d’abord vasculaire pour les épurations ex-trarénales,- Les divers capteurs chargés d’assurer la surveillance etle monitorage du patient. ( fréquence et rythme cardiaque,pression artérielle, température, etc.

Seuls les personnels du service en cause peuvent déter-miner plus ou moins rapidement quels sont « les prothèseset les appareillages » :- Absolument indispensables à la survie immédiate du pa-tient,- Qui peuvent être interrompues momentanément sans in-cidence notable,- Qui peuvent être interrompues pendant une durée pluslongue sans incidence notable.- L’autonomie totale pour le déplacement se mesure par lacapacité du patient à :

- Quitter son lit et sa chambre par ses propresmoyens et suivra un itinéraire de dégagement et/ou d’éva-cuation indiqué par le personnel du service,

- Quitter son lit et sa chambre par ses propresmoyens et suivra un itinéraire de dégagement et/ou d’éva-cuation indiqué par le personnel du service après que lepersonnel ait retiré les prothèses et appareillages qui l’im-mobilisaient provisoirement,

- Quitter son lit et sa chambre par avec une assis-tance modérée pour l’aider à se déplacer.- L’autonomie partielle pour le déplacement se mesure parla capacité du patient à :

- Pouvoir être déplacé sur un fauteuil roulant, unechaise portée par des brancardiers,

- Pouvoir être placé sur un brancard, une civière ettout système de portage improvisé sans que son état desanté (lié à l’affection justifiant la présence à l’hôpital) soitimmédiatement altéré.

Les divers scénarios de mise à l’abri etd’évacuationDans la mesure où le patient doit quitter sa chambre en-vahie ou menacée à court terme par les fumées, voires lesflammes plusieurs possibilités sont offertes dépendant àla fois de l’état du patient, du matériel disponible, de l’amé-nagement intérieur des locaux de circulation.

• Scénario 1 : Déplacement du patient qui reste dansson lit avec tout ou partie des appareillages portatifsqui auraient pu être installés.Ce scénario est possible pour les patients de la catégorie1 et éventuellement 2 à condition de pouvoir disposer :- d’un cheminement d’évacuation horizontal facile,- d’un lieu d’accueil peu éloigné pour assurer le relai dessoins et de la surveillance,- d’un nombre restreint de patients de cette catégorie,- de personnels suffisants et informés sur les soins et lasurveillance à poursuivre.

• Scénario 2 : Déplacement du patient sur chariot-brancardCe scénario est possible pour les patients de la catégorie2 et 3 à condition de pouvoir disposer également :- d’un cheminement d’évacuation horizontal facile,- d’un lieu d’accueil peu éloigné pour assurer le relai dessoins et de la surveillance,- de personnels suffisants et pour assurer ces transferts.

• Scénario 3: Déplacement du patient sur fauteuil roulantCe scénario est possible pour tous autres les patients dela catégorie 3,4, voire 5 et 3 à condition de pouvoir dis-poser également :- d’un cheminement d’évacuation horizontal facile,- d’un lieu d’accueil peu éloigné pour assurer le relai de laprise en charge,- de personnels suffisants et pour assurer ces transferts.

• Scénario 4 : Déplacement du patient à piedCe scénario est possible pour tous autres les patients descatégories 5, et 5 et 3 à condition de pouvoir disposerégalement :- d’un cheminement d’évacuation horizontale facile quisera suivie éventuellement d’une évacuation verticale,- d’un lieu d’accueil peu éloigné pour assurer le relai de laprise en charge.,-de personnels pour assurer l’accompagnement.

• Scénario 5 : scénario catastrophe déplacement lepatient étantdéposé sur une couverture ou drap quel’on tire au solCe scénario est possible pour toutes les situations d’ex-trêmes urgences pour les patients des catégories 1 et 2- d’un cheminement d’évacuation horizontal très court,- d’un lieu d’accueil peu éloigné pour assurer le relai de laprise en charge,- de personnels entrainés pour ce type de mise à l’abri .

Les différents types d’évacuationLe détail d’exécution des différents scénarios permettentde dégager deux modalités classiques d’évacuation de pa-tients dans un hôpital.

• Évacuations horizontales complètesCe sont à la fois les évacuations les plus rapides, les plussimples, celles qui « traumatisent » le moins les patientsdans son déplacement et la modification des soins et dela surveillance, également celles qui consomment le moinsde personnels.Elles sont réalisables surtout dans les structures architec-turales horizontales qui peuvent disposer de locaux de ré-ception plus ou moins éloignés du lieu à évacuer etdisposant des moyens logistiques nécessaires pour as-surer une prise en charge ( reprise des soins et de la sur-veillance). Ce sont des évacuations des locaux en causeet non du bâtiment .

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• Évacuations horizontales partiellesCe sont des mises à l’abri horizontales en attendant la réa-lisation d’une évacuation verticale.

• Évacuations verticalesCe sont les évacuations les plus difficiles, les pluslongues, celles qui sont susceptibles de traumatiser leplus les patients et qui nécessitent le plus de personnels.Elles se réalisent par les escaliers et ce sont le plus sou-vent une évacuation du bâtiment en cause.Elles nécessitent une très grande coordination pour queles patients puissent être pris en charge au sortir du bâti-ment pour être conduit ( le plus souvent par des véhiculesambulances) vers des structures d’accueil pour la pour-suite des soins et de la surveillance.

Les divers acteurs de secoursLors de la survenue d’un incendie d’établissement sani-taire plusieurs catégories »d’acteurs de secours » serontprésents sur les lieux.• Les acteurs internesIls comprennent plusieurs catégories de personnels dansl’ordre d’intervention :1- Les personnels hospitaliers du service en cause.Ce sont à la fois les premiers témoins comme les premiersacteurs et c’est d’eux que dépendra la qualité et la rapi-dité de l’alerte interne, les premières mesures de luttecontre le sinistre, les premières mesures de protection etde mise l’abri des patients.2- Les personnels de sécurité-incendie de l’établissementhospitalier.La plupart des grands centres hospitaliers disposent ac-tuellement d’un service de sécurité qui outre la préventionet l’entretien des matériels (dispositifs d’alarme automa-tique, d’extinctions automatiques ou semi automatiques)peuvent intervenir rapidement sur les lieux d’un sinistre.3- Les personnels hospitaliers des autres services qui sontappelés en renfort.• Les acteurs externesIls comprennent en règle générale trois services.1- Le service départemental d’incendie et de secours, sa-peurs–pompiers.Il est chargé de la lutte contre le sinistre initial et la pro-tection des personnes présentes sur les lieux ( patients etpersonnels hospitaliers).Il dispose de moyens médicaux propres qui peuvent, enliaison avec les personnels hospitaliers, assurer provisoi-rement la prise charge médicale des patients hors de leurstructure habituelle de soins et de surveillance.2- Le service d’aide médicale urgente.En liaison avec les personnels hospitaliers il est chargé detrouver les structures d’accueil en particulier lors d’éva-cuation complète du bâtiment.3- Les services de police et/ou de gendarmerie qui assu-rent la sécurité des lieux.

L’organisation des secoursLors des grands sinistres le plan ORSEC NOVI est mis enœuvre sous la direction du COS (préfet, commandant desopérations de secours).La coordination des secours médicaux est alors assuréepar le DSM désigné qui va coordonner l’ensemble des ac-tions avec les responsables hospitaliers.

Quelques problèmes particuliersEn dehors des problèmes généraux qui viennent d’êtreprésentés, il faut signaler dans la gestion des secours lorsd’un feu d’établissement sanitaire, quelques particularités.1- Les heures et les moments de survenueDans tous les incendies d’immeubles d’habitation il estadmis depuis longtemps que les incendies survenant lanuit sont plus meurtriers que ceux survenant dans la jour-née, la charge en occupants étant plus grande et la sur-venue d’un sinistre la nuit pendant le sommeil est plusperturbateur et entrainer des phénomènes de panique.Il en est de même pour tous les établissements sanitairesen raison des variations quantitatives des personnels degarde la nuit ce qui peut entrainer des retards dans l’alertela mise en place des premières mesures.Les incendies survenant en saison froide exposent da-vantage aux risques d’hypothermie surtout des évacua-tions verticales.il faut prendre en compte la survenue de sinistre au mo-ment des visites des familles et des proches, situations quipeut être à la fois un facteur favorable (aide à l’évacuation)mais aussi un facteur défavorable (réaction de panique).2- La nature des services hospitaliersLes informations communiquées dans cette étude s’appli-quent globalement à tous les types de services hospita-liers, cependant certains d’entre eux doivent l’étude d’uneanalyse spécifique.• Les maternitésLors des incendies survenant dans les maternités il fautprendre en compte la dualité de prise en charge pour lesparturientes qui ont déjà accouché:la mère et le nouveau-né ne peuvent être séparés.Par ailleurs les nouveau-nés sont particulièrement sensi-bles aux fumées d’incendies à l’hypothermie.• Les services de gériatrieLes patients sont très vulnérables aux fumées d’incendieset les handicaps locomoteur dont ils peuvent être porteursvont compliquer toutes les évacuations.• Les services de pédiatrieLa vulnérabilité des jeunes enfants aux fumées d’incendieà l’hypothermie et au « stress »est à prendre en compte.Leur poids est un facteur par contre favorable permettantdes évacuations plus faciles.• Les services de psychiatriePlusieurs patients peuvent être sous traitements «séda-tifs » qui, surtout la nuit, peuvent compliquer l’organisationdes évacuations.

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• Les services de maladies infectieusesIls ne posent pas en règle générale de problème particu-lier sauf dans l’hypothèse- rare- d’un patient hautementcontagieux qui est en isolement de protection.

3- La nature des établissements sanitairesCertains établissements sanitaires vont poser quelquesproblèmes très spécifiques liés à la nature des soins réa-lisés comme à l’état des patients• Les établissements de rééducationLes patients sont en règle générale dans un état de santésatisfaisant mais leur mobilité plus ou moins réduite né-cessite des mesures spécifiques pour les évacuations.Le plus souvent ces services ne sont pas disposés enétage mais au rez-de–chaussée des bâtiments ce qui fa-cilite les mises à l’abri et les évacuations.• Les maisons « de retraite»Tous les hôtes de ces maisons combinent et associent lesproblèmes rencontrés dans les services de gériatrie etdans les services de rééducation.L’ensemble des vulnérabilités physiologiques, cardio-vas-culaires, respiratoires, les déficits sensoriels et locomo-

teurs, voire les troubles de l’idéation rendent ces résidentstrès vulnérables lors des incendies, en particulier la nuitquand le personnel est très réduit.4-La protection des patients pendant les opérations de se-coursElle est incluse à priori dans les procédures de prise encharge et il faut rappeler sa double composante-une protection physique, somatique comprenant aussibien le risque de micro, voire de macro traumatisme dansles opérations d’évacuations, les hypothermies en cer-taines régions et à certaines saisons.- Une protection psychologique en raison des inquiétudesque peuvent ressentir certains patients totalementconscients mais le déplacement donc la survie éventuelle,sous la dépendance des personnels de secours

5- La protection, voire la sauvegarde de documents médi-cauxElle est incombe aux personnels hospitaliers et actuelle-ment l’existence de dossiers médicaux informatisés sim-plifie ces opérations et libère les personnels qui peuventainsi se consacrer à l’essentiel.

______________________________Une bibliographie succincte est fournie dans la Lettre SFMC n° 45 de mars 2007 (1ere et 2e partie) dans laquelle il était rappelé quelques notions sur leconcept de « l’hôpital agressé » qui intégre les incendies d’établissements sanitaires.Dès sa création en 1983, la Société française de médecine de catastrophe, inscrivit également dans ses réflexions les problèmes de la sécurité à l’hôpital etcréa le concept de « l’hôpital agressé » qui venait s’ajouter au concept de l’hôpital en crise par afflux massif de victimes abordé en France dès 1978 enprélude à la création du concept de médecine de catastrophe.Ces thèmes furent abordés lors de plusieurs congrès et colloques dont le dernier en partenariat avec le HCFDC il y a quelques années lors du colloque annuel« hôpital Expo.En plus de 25 ans les circonstances d’agression de l »hôpital se sont modifiées, bien que l’incendie reste malgré tout l’élément dominant.Des hôpitaux ont été détruits par des tremblements de terre, des cyclones ou des tornades, certains ont été partiellement envahis par les eaux lorsd’inondations.Des structures hospitalières ont vu leur fonctionnement partiellement interrompu par le manque d’électricité ou d’eau.Dans d’autres situations, des hôpitaux ont été isolés par les conditions météorologiques et ont dû fonctionner en autarcie pendant un certain temps.La survenue d’un nuage toxique ou radiologique est susceptible de compromettre son fonctionnement, voire même de devoir procéder à une évacuation totalede sa population.Des problèmes infectieux ont dû contraindre à la fermeture de services et l’évocation de problèmes toxiques ont été signalés également.Avec la fin de la deuxième guerre mondiale, la crainte d’un bombardement a disparu, jusqu’à présent aucun hôpital n’a été soumis à une contaminationchimique, radiologique ou biologique volontaire, mais l’évolution du terrorisme peut faire naître de nouvelles craintes.Même intact dans ses structures, l’hôpital peut voir son fonctionnement altéré par défaut de personnels atteints par une épidémie, contraints de rester chezeux par défaut de moyens de locomotion (état des routes, pénurie de carburants, mouvements sociaux de grande ampleur.Agressions externes, agressions internes, arrêt de fonctionnement, évacuation, protection, évacuation…... ces principaux aspects ont été repris sous formed’une présentation synthétique…..

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