La santé en France et en Europe : convergences et contrastes (rapport Haut Conseil de la santé publique 2012)
Text of Santé en france et en europe hcsp 2012
1. La sant en France eten Europe :convergences
etcontrastesCollectionAvis et Rapports
2. Ministre du Travail, de lEmploi et de la SantHaut Conseil de
la sant publiqueLa sant en Franceet en Europe :convergences
etcontrastesMars 2012
3. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Sommaire Editorial 5 I N T R O D U C T I O N Contexte 7 quipe
projet 8 Remerciements 9 S Y N T H S E Lintrt des comparaisons
internationales 11 Le systme dindicateurs ECHI, European Community
Health Indicators (liste courte) 13 Principes de la prsentation des
fiches 13 Les sources de donnes 14 Difficults rencontres et limites
14 Elments de synthse 15 Contexte dmographique et social 15 tat de
sant de la population 16 Sur lesprance de vie 17 Sur la mortalit
infantile 17 Pourquoi un taux de mortinatalit lev ? 17 Sur les
causes de dcs 18 Dterminants de la sant 19 Alcool, tabagisme et
drogues 20 Activits physiques, dterminants physiologiques 20 Fruits
et lgumes et dterminants environnementaux 21 Ressources et
utilisations du systme de sant 21 Equipement et personnels 21
Vaccinations et dpistages 22 Utilisation du systme de sant 22
Elments defficience 22 Dpenses de sant 23 Elments de discussion 23
FICHES PAR INDICATEURS I. Facteurs 1- Population 25 dmographiques
2- Taux de natalit 28 et socio- 3- Lge des mres la naissance 30 4-
Indicateur conjoncturel de fcondit 33 conomiques 5- Projections
dmographiques 35 6- Niveau dducation de la population 37 7- Niveau
de qualification de la population active 41 8- Chmage 43 9- Pauvret
et ingalits de revenus 45 II. tat de sant 10 - Esprance de vie 49
11 - Mortalit infantile 52 12 - Mortalit prinatale 542 Haut Conseil
de la sant publique
4. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
13 - Mortalit par pathologies spcifiques 57 14 - Dcs lis la drogue
65 15 - Dcs lis au tabac 67 16 - Dcs lis lalcool 69 17 -
Surmortalit lie la canicule 71 18 - Maladies transmissibles 73 19 -
Mortalit lie au sida 73 20 - Incidence des cancers 77 21 - Diabte
82 22 - Dmences 84 23 - Dpression 86 24 - Cardiopathies ischmiques
88 25 - Maladies crbro-vasculaires 92 26 - Asthme 95 27 -
Broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) 98 28 - Petits
poids de naissance 101 29 - Accidents de la vie courante 104 30 -
Traumatismes par accident de la route 106 31 - Accidents du travail
108 32 - Suicide 111 33 - Etat de sant peru 114 34 - Morbidit
chronique 117 35 - Restriction dactivit 120 36 - Limitations
fonctionnelles 123 37 - Douleurs musculo-squelettiques 130 38 -
Dtresse psychologique 130 39 - Bien-tre psychologique 132 40 -
Esprance de vie sans incapacit 134 41 - Autres indicateurs
desprance de sant 138III. Dterminants 42 - Surpoids et obsit 143 de
la sant 43 - Hypertension artrielle 145 44 - Tabagisme 148 45 -
Tabagisme des femmes enceintes 153 46 - Consommation dalcool 156 47
- Consommation dalcool risque 159 48 - Usage de drogues illicites
161 49 et 50 - Consommation de fruits et de lgumes 164 51 -
Allaitement 166 52 - Activit physique 168 53 - Travail et risques
pour la sant 172 54 - Soutien social 177 55 - Pollution
atmosphrique 179 IV. Systmes 56 - Vaccination des enfants 181 de
sant 57 - Vaccination antigrippale des seniors 184 58 - Dpistage du
cancer du sein 186 59 - Dpistage du cancer du col de lutrus 189 60
- Dpistage du cancer colorectal 192 61 - Premire visite prnatale
195 62 - Lits dhpitaux 198 63 - Mdecins en activit 201 64 -
Personnel infirmier en activit 204 65 - Mobilit des professionnels
206 Haut Conseil de la sant publique 3
5. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
66 - Equipement en imagerie mdicale 207 67 - Hospitalisation
complte 209 68 et 69 - Hospitalisation de jour 214 70 - Dure de
sjour lhpital 217 71 - Recours aux mdecins gnralistes 222 72 -
Autres recours des professionnels de sant 224 73 - Actes
chirurgicaux 224 74 - Consommation de mdicaments 228 75 - Mobilit
des patients en Europe 232 76 - Couverture des dpenses de sant 234
77 - Dpenses de sant 236 78 - Taux de survie au cancer 239 79 -
Mortalit trente jours, infarctus du myocarde et AVC 245 80 -
Besoins de soins mdicaux non satisfaits 248 81 - Dlai dattente pour
la chirurgie non urgente 251 82 - Infections du site opratoire
(ISO) 252 83 - Qualit de traitement du cancer 255 84 - Contrle de
la maladie diabtique 255 V. Interventions 85 - Politiques sur le
tabagisme passif 256 en sant : 86 - Politiques sur la nutrition 260
87 - Politiques et pratiques en matire de modes de vie sains 260
promotion de la 88 - Programmes intgrs dans des tablissements, dont
les lieux de travail, coles, hpitaux 260 sant C O N C L U S I O N
Vers de meilleures donnes europennes pour les comparaisons
internationales 261 Glossaire 2644 Haut Conseil de la sant
publique
6. La sant en France et en Europe : convergences et
contrastesEditorialPar Roger SalamonPrsident du Haut Conseil de la
sant publiqueCe rapport qui, partir des indicateurs de sant ECHI
(European Community HealthIndicators), permet de positionner la
France dans le concert europen est monsens dune trs grande
importance. Il doit tre peru comme une sorte de
boussoleindispensable pour ceux qui, en France, ont des
responsabilits en matire de santpublique.La clart de la
prsentation, lintrt des rsultats, lattirance quasi ludique que
nousavons tous pour les classements ne doivent pas, nanmoins, nous
conduire tropfacilement mconnatre les cueils dune lecture trop
simpliste de ce travail. Quelssont-ils ? Si lensemble des
indicateurs ECHI est clairement dfini au niveau de la Commu- naut
europenne, les systmes dinformation qui permettent de les
renseigner dans chacun des tats ne sont pas standardiss ni exempts
de biais. Il faut donc savoir lire les rsultats avec un minimum de
prudence, sans exagrer la significa- tion prcise dun classement.
Aujourdhui, grce ces repres, il est utile et crdible de savoir que
la France est en moyenne position en ce qui concerne le taux
dincidence du cancer du poumon et en trs bonne position sur les
traumatismes lis aux accidents de la route, plutt que de se
focaliser sur une place europenne de quatorzime et deuxime
respectivement. Sil semble trs pertinent, voire indispensable de se
comparer et de se positionner lchelle europenne, il serait en
revanche peu acceptable de se satisfaire dune bonne position, avec
le risque de ne pas chercher encore samliorer quand cela est
possible et soutenable. A mes yeux, ce palmars doit surtout nous
interpeller lorsque nous sommes parmi les derniers du classement.
Il faut galement faire attention aux erreurs possibles en matire
dinterprtation : ainsi une situation qui pourrait paratre
dfavorable au vu dune mauvaise Haut Conseil de la sant publique
5
7. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
position franaise fonde sur des chiffres levs dincidence du cancer
peut traduire en ralit lexcellente qualit dun dpistage. Enfin, il
ne faudrait pas que les dcideurs, volontiers attirs par des
rsultats globaux et nationaux, oublient lnorme variabilit
territoriale et les ingalits qui existent en France. Au moment de
linstallation des Agences rgionales de sant (ARS), il est
indispensa- ble de russir mettre en place un ensemble dindicateurs
de ce type au niveau des rgions de manire conduire entre rgions
franaises des analyses comparatives comme celles qui sont ici
ralises entre pays au niveau de lEurope. Ces quelques remarques qui
ne sont videmment pas des critiques ne doivent pas faire mconnatre
lintrt majeur de cette comparaison internationale et lnorme travail
qui a t ralis par une quipe que je souhaite chaleureusement
fliciter. Quil me soit permis de remercier particulirement Grard
Badyan, responsable technique de cette quipe. Un dernier mot encore
: la lecture passionnante de ce rapport favorise la ncessaire prise
de conscience que nous ne sommes ni seuls au monde ni les plus
privilgis. En matire de sant, la France est aujourdhui un pays
moyen , parfois meilleur que certains autres mais pas toujours.6
Haut Conseil de la sant publique
8. La sant en France et en Europe : convergences et contrastesI
N T R O D U C T I O NContexteDans le cadre du programme
communautaire de surveillance de la sant puis duvolet sur
linformation et la connaissance en sant des programmes
communautairessur la sant publique, il a t dvelopp un systme
europen dindicateurs sur lasant European Community Health
Indicators se donnant comme objectif de dcrirede faon homogne entre
les Etats membres de lUnion europenne ltat de santet ses principaux
dterminants, le systme de sant et son utilisation. Ceci corres-pond
au besoin sans cesse plus affirm de comparaisons internationales
dans lesprocessus de dfinition des politiques de sant au niveau
communautaire commede chaque Etat membre. Les Etats membres sont
incits prendre en compte cetinstrument communautaire dans leurs
travaux nationaux.Les collgues hollandais de lInstitut national
pour la sant publique et lenvironne-ment des Pays-Bas (RIVM),
fortement impliqus dans les projets ECHI successifs, ontconduit un
exercice de faisabilit sur la base du dernier rapport du projet
ECHI. LeHaut Conseil de la sant publique (HCSP), conformment ses
missions dexpertisedes politiques de sant mises en uvre ainsi qu
celles danalyse des problmes desant de la population et des
facteurs susceptibles de linfluencer, a estim utile de selivrer un
exercice comparable pour la France. Pour ce faire il a t mis en
place unequipe projet constitue dexperts du Haut Conseil et
dexperts extrieurs avec unresponsable technique, agent du
secrtariat gnral du HCSP. La responsabilit de laralisation des
fiches relatives chaque indicateur a t partage entre les membresde
lquipe projet, et la majorit dentre elles a t relue par un expert
extrieur dudomaine considr. Lextraction des donnes, les graphiques
et la premire versiondes textes ont t raliss par la socit
Metis-Partners. Haut Conseil de la sant publique 7
9. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
quipe projet Grard Badyan ( Responsable technique) Direction gnrale
de la sant Secrtariat gnral du HCSP Yves Charpak Directeur des
tudes et de la prospective Etablissement franais du sang Sandrine
Danet Charge de mission, sous-direction de lobservation de la sant
et de lassurance maladie Direction de la recherche, des tudes, de
lvaluation et des statistiques Michel Depinoy Dlgu gnral, charg de
la programmation et des partenariats Institut de veille sanitaire
(InVS) Alain Fontaine Direction gnrale de la sant Mission stratgie
et recherche Eric Jougla Directeur du centre dpidmiologie sur les
causes de dcs (Inserm - CpiDc) Membre du HCSP Catherine Sermet
Directrice adjointe Institut de recherche et de documentation en
conomie de la sant Membre du HCSP Anne-Catherine Viso Charge de
mission Europe Institut de veille sanitaire (InVS)8 Haut Conseil de
la sant publique
10. La sant en France et en Europe : convergences et
contrastesRemerciementsLquipe projet remercie les experts qui ont
relu et concouru lamlioration des fiches :Caisse nationale de
lassurance maladie des travailleurs salaris (Cnamts) Philippe
Ricordeau, Philippe Tuppin, Alain WeillDirection de lanimation de
la recherche, des tudes et des statistiques (Dares) Elisabeth
AlgavaDirection de la recherche, des tudes, de lvaluation et des
statistiques (Drees) Franois Guillaumat-Taillet, Malik Koubi,
Christelle Minodier, Marie-Claude Mouquet, Philippe Oberlin, Denis
Raynaud, Daniel SicartInstitut national du Cancer Philippe-Jean
Bousquet, Martine Le Quellec-Nathan, N. RassimimananaInstitut
national dtudes dmographiques (INED) Emmanuelle CamboisInstitut
national de recherche sur les transports et leur scurit Bernard
LaumonInstitut national de la statistique et des tudes conomiques
(Insee) Olivier Chardon, Anne Pla, Hlne ThlotInstitut national de
la sant et de la recherche mdicale Albertine Aouba, Jean-Marie
Robine, Grgoire Rey, Jennifer ZeitlinInstitut de veille sanitaire
(InVS) Aurlien Blot, Franoise Cazein, Christine Chan-Chee, Bruno
Coignard, Arlette Danzon, Carole Dufouil, Anne Fagot-Campagna,
Katia Castetbon, Daniel Lvy-Bruhl, Klervi Leuraud, Florence Lot,
Emmanuelle Salines, Christine Saura, Christine de Peretti, Caroline
Semaille, Bertrand Thlot , Jean-Michel ThiolletInstitut national de
la prvention et de lducation sanitaire (Inpes) Franois Beck Romain
GuignardInstitut de la recherche et documentation en conomie de la
sant (Irdes) Florence Jusot, Laure Com-Ruelle, Philippe Lefur, Marc
PeronninLigue nationale contre le cancer Albert HirschObservatoire
franais des drogues et des toxicomanies (OFDT) Jean-Michel Costes,
Hlne Martineau Haut Conseil de la sant publique 9
11. La sant en France et en Europe : convergences et
contrastesS Y N T H S ELintrt des comparaisonsinternationalesLintrt
et la ncessit des comparaisons internationales pour juger de la
situationde son propre pays, dfinir des priorits de sant publique
et plus gnralementdorganisation des systmes de sant font dsormais
consensus. En France, le HautComit de la sant publique, qui a donn
naissance avec le Conseil suprieur dhy-gine publique de France au
Haut Conseil de la sant publique (HCSP), a jou sonrle dans ce
cheminement puisque les objectifs proposs dans son premier
rapportsur ltat de sant en France de 1994 taient dj aussi souvent
que possible replacsdans le cadre de comparaisons europennes. La
situation compare de la Francepar rapport aux autres pays europens
a ensuite t systmatiquement utilise pourla dfinition des objectifs
de la loi de sant publique de 2004. Le groupe de travailsur la
dfinition des indicateurs de suivi de ces objectifs sest efforc de
prendre encompte les indicateurs dores et dj dfinis au niveau
international pour assurer lacomparabilit internationale la
meilleure dans la prsentation des donnes relatives ces objectifs.
Cest en particulier le cas pour lensemble des indicateurs
transversauxde contexte sociodmographique.Au niveau international,
lOrganisation mondiale de la sant (OMS) a ds le dpartintgr ses
missions un rle de collecte et de diffusion de linformation en sant
auniveau mondial comme celui de son bureau rgional pour lEurope. La
base dedonnes la sant pour tous dveloppe par ce bureau est
rapidement devenueune rfrence qui reste trs utilise. Ce fut
galement le cas de lOCDE pour les Etatsmembres de cette institution
travers la base Eco-Sant partir du milieu desannes 1980 avec un
accent particulier sur lorganisation et le financement des sys-tmes
de sant. Au niveau de lUnion europenne, ltablissement dune base
juridi-que pour lintervention communautaire dans le domaine de la
sant par larticle 152du trait de Maastricht a conduit lengagement
de travaux dans le domaine delinformation en sant par la direction
gnrale directement en charge de ce secteur :la Direction gnrale de
la sant et de la protection des consommateurs (DG Sanco)et par
Eurostat (Direction gnrale de la Commission europenne en charge
desstatistiques communautaires). Si lorganisation des systmes de
sant demeure de la Haut Conseil de la sant publique 11
12. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
responsabilit des Etats membres, dans la limite du respect des
principes gnraux de fonctionnement du march intrieur, avec en
particulier les consquences en termes de mobilit des patients et
des professionnels, ltablissement de statistiques comparables ne
peut tre ralis quau niveau communautaire, ce qui constitue un bon
exemple dapplication du principe de subsidiarit. Les dveloppements
europens dans le domaine de linformation en sant ont fait lobjet
dun dossier de la revue Actualit et dossier en sant publique du
Haut Conseil de la sant publique (n 42 mars 2003) qui demeure pour
lessentiel valable pour comprendre le fonctionnement institutionnel
complexe selon lequel les systmes dinformation se mettent en place
au niveau europen. De faon simplifie, on peut dire que, sur les
diffrents thmes, des projets sont financs dans le cadre des
programmes de sant publique successifs pour identifier et recenser
les sources de donnes existantes dans les Etats membres, proposer
des indicateurs sur le thme et raliser des collectes pilotes pour
tester ces propositions. De sorte tablir une coh- rence globale,
plusieurs projets centrs sur les indicateurs dans leur ensemble
(ECHI, soit European Community Health Indicators) ont t financs et
ont abouti, dans un premier temps, la prsentation dune liste longue
de 400 indicateurs correspon- dant aux propositions des diffrents
projets puis, dans un but plus oprationnel, une liste courte de 88
indicateurs slectionns par une procdure de type Delphi au sein dun
rseau dexperts impliqus dans ces travaux europens. Cette liste a t
formellement adopte par la Commission europenne comme prioritaire
pour ltablissement de statistiques comparatives, mais sans
contrainte de caractre rglementaire pour linstant. Eurostat pour sa
part travaille au dveloppe- ment de systmes de collecte de donnes
prennes en tenant compte des besoins exprims par les autres
directions gnrales donc particulirement la DG Sanco et veille ce
que les oprations mises en place concourent au renseignement des
indicateurs de la liste courte ECHI. Les collgues hollandais du
RIVM, fortement impliqus dans les projets ECHI succes- sifs, ont
conduit un exercice de faisabilit sur la base du dernier rapport du
projet ECHI. Le HCSP a estim utile de se livrer un exercice
comparable pour la France. Pour ce faire il a t mis en place une
quipe projet constitue dexperts du Haut Conseil et dexperts
extrieurs avec un responsable technique, agent du secrtariat gnral
du HCSP. La responsabilit de la ralisation des fiches relatives
chaque indicateur a t partage entre les membres de lquipe projet et
la majorit dentre elles a t relue par un expert extrieur du domaine
considr. Lextraction des donnes, les graphiques et la premire
version des textes ont t raliss par la socit Metis-Partners. Les
collgues hollandais nous ont donn toute latitude pour utiliser
lexprience de leur propre rapport. Lquipe projet les en remercie
chaleureusement.12 Haut Conseil de la sant publique
13. La sant en France et en Europe : convergences et
contrastesLe systme dindicateurs ECHI, EuropeanCommunity Health
Indicators (liste courte)La liste courte du systme dindicateurs
ECHI comprend dans sa version actuelle88 indicateurs rpartis selon
le modle conceptuel habituel entre diffrentessections : dmographie
et facteurs socio-conomiques (9 indicateurs), tat de sant(32
indicateurs), dterminants de la sant (14 indicateurs), ressources
et utilisation dusystme de sant (29 indicateurs), politiques de
sant (4 indicateurs).La liste a pour objet de couvrir un champ trs
vaste de la sant publique aidant ladfinition des politiques de sant
europennes et nationales par lanalyse des ten-dances et des
comparaisons internationales. Les indicateurs retenus sont de
naturediverse, depuis les indicateurs synthtiques classiques tels
que lesprance de vie oula mortalit infantile des indicateurs
permettant de suivre un thme entier tel quela mortalit ou la
morbidit hospitalire qui utilisent les listes de codes rsumes
uti-lises dans les bases internationales. Dans ce cas, dans le
cadre dun tel rapport, deschoix sont faire pour la prsentation et
lanalyse. Certains thmes sont abords pardes indicateurs traceurs.
Les indicateurs relatifs aux individus sont systmatiquementdclins
par sexe et, selon les cas, par ge. Lobjectif terme est de dsagrger
aussien fonction des variables socio-conomiques (niveau dducation
et de qualification)ce qui sera obtenu pour beaucoup dindicateurs
par lenqute sant europenne parinterview qui ntait pas encore notre
disposition dans le cadre de ce rapport (voirinfra). Enfin les
indicateurs sont ventils rgionalement si cela a du sens, mais
lana-lyse rgionale ntait pas lobjet de ce rapport.Dans le rapport,
chaque indicateur donne lieu une fiche.Principes de la prsentation
des chesPour chaque indicateur la prsentation est la suivante : Une
introduction initiale prsentant lindicateur et des lments succincts
sur les problmes mthodologiques et/ou de sources de donnes
existants et les solu- tions retenues. Un encadr rcapitulatif des
donnes relatives la France, si possible par sexe, avec le
classement relatif au sein de lUnion europenne, lordre retenu
croissant ou dcroissant dpendant de la nature du phnomne observ de
sorte classer en premier la situation la plus favorable (par
exemple la mortalit la plus basse ou au contraire la bonne sant
perue la plus leve). La description de la situation relative de la
France en Europe avec des graphiques dvolution prsentant les
courbes de la France, les moyennes de lUE27 et de lUE15 si
possible, ainsi que les valeurs extrmes releves pour les pays de
lUE27, sans se proccuper des dates dadhsion des Etats membres. Des
lments succincts sur la mthodologie, les sources et leur
comparabilit. Des lments succincts de bibliographie. Haut Conseil
de la sant publique 13
14. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Les sources de Le principe du systme dindicateurs ECHI est dtre
renseign terme en routine donnes travers les bases de donnes
internationales. Eurostat est par nature en premire ligne et est
troitement associ aux travaux de lquipe projet ECHIM (ECHI monito-
ring) qui assure le dveloppement et la mise en uvre concrte du
systme dindica- teurs. Certaines donnes sont recueillir dans les
bases de lOMS ou de lOCDE, sachant que les trois institutions
sefforcent dharmoniser leurs collectes de donnes pour allger la
charge reposant sur les Etats. Les donnes correspondant certains
thmes particuliers figurent dans les bases dagences spcialises de
lUnion europenne : Observatoire europen des drogues et des
toxicomanies, Centre euro- pen de prvention et contrle des
maladies), relevant de lOMS : Centre internatio- nal de recherche
sur le cancer (CIRC) ou dans les rapports ou bases de donnes ra-
liss par des projets spcifiques, par exemple le projet Peristat sur
la prinatalit. Difcults rencontres et limites Toute une srie
dindicateurs portant sur des pathologies particulires ont vocation
tre renseigns par lenqute sant europenne par interview dont le
volet franais est lenqute Handicap sant conduite par lInsee en
2008. Les rsultats ntaient pas disposition de lquipe projet lors de
la production de ce rapport. Dans ces conditions les fiches
correspondantes ont t renseignes au moyen de donnes issues dtudes
particulires (cas de la dmence, du diabte et de la dpres- sion) ou
par des indicateurs pouvant prsenter des biais importants de
signification. Ainsi, pour les fiches sur lasthme et les
broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), les seules
donnes comparatives exploitables taient les taux dhospitalisation.
Or pour ces pathologies cet indicateur est ambivalent puisque, si
une augmentation de la prvalence de la maladie a tendance induire
une augmen- tation des hospitalisations, une amlioration de la
prise en charge en soins primaires conduira au contraire les
diminuer. La loi de sant publique de 2004 comporte ainsi comme
objectif la rduction de la frquence des crises dasthme ncessitant
une hospitalisation. Pour dautres indicateurs (surcharge pondrale,
hypertension), lenqute sant par interview sera utilise dans cette
premire phase par dfaut en attendant la mise en place dune enqute
sant par examen qui existe dans cer- tains pays mais dont la
gnralisation au niveau europen se situe encore en phase pilote.
Lutilisation, dfaut des rsultats de lenqute sant europenne par
interview, dtudes anciennes (Monica pour lhypertension) ou de
sources disparates (base OMS pour la surcharge pondrale) a comme
contrepartie positive lutilisation de rsultats denqutes par examen
pour la France et certains autres pays. Une autre consquence
notable de la non disponibilit des rsultats de lenqute sant par
interview pour la confection de ce rapport est labsence dtude des
inga- lits sociales de sant dont on connat par ailleurs limportance
en France. De faon gnrale, le groupe projet ECHIM continue
travailler sur la dfinition concrte de certains indicateurs qui ont
t retenus pour leur intrt thmatique mais qui sont difficiles
oprationnaliser (tentatives de suicide, mobilit des profes-14 Haut
Conseil de la sant publique
15. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
sionnels). Pour certains indicateurs, lexprience conduit chercher
dautres so- lutions que celles prsentes dans le rapport final du
projet prcdent prsent en dcembre 2008 et qui a constitu notre base
de travail (dmence, allaitement mater- nel, consommation de fruits
et lgumes, consommation de mdicaments, mobilit des patients,
contrle du diabte). Pour dautres, la mise en place de collectes de
donnes en routine au niveau europen ne semble pas un objectif
accessible dans un avenir proche (tabagisme des femmes enceintes,
dlai pour la premire visite prnatale, dlai dattente pour la
chirurgie non urgente, dlais de traitement du cancer). Cest ainsi
que les fiches concernant la prinatalit ont t renseignes partir des
donnes collectes dans le cadre du projet Peristat qui a inspir ces
indica- teurs mais dont lactualisation nest pas assure dans
lavenir. Il pourra tre envisag de raliser, en fonction des
possibilits, des mises jour pre- nant en compte les dernires donnes
publies dans les bases internationales et en particulier les
rsultats de lenqute europenne sur la sant par interview. Elments de
synthse Contexte La fcondit leve assure pratiquement le
renouvellement des gnrations et le poids dmographique de la France
va saccrotre au sein de lUEdmographique Le taux de chmage est est
au niveau des moyennes europennes et social La France prsente une
situation moyenne concernant les niveaux dducation et de
qualification La principale considration concernant le contexte
dmographique est le bon niveau de la fcondit en France qui assure
pratiquement le renouvellement des gnrations avec un indicateur
conjoncturel de fcondit de 2,0 en 2009, en deuxi- me position juste
aprs lIrlande. Le taux de natalit se situe en troisime position
aprs lIrlande et le Royaume-Uni. Lge moyen la maternit slve comme
dans lensemble des pays de lUE et situe la France dans la moyenne
europenne avec lgrement plus de naissances pour les mres de 25 29
ans contrairement lensemble de lUE pour laquelle il sagit de la
tranche dge de 30 34 ans. Une consquence de cette fcondit leve est
que la France bnficie dun taux de croissance de sa population
suprieur la moyenne de lUnion europenne. Cette croissance se
distingue par un accroissement naturel lev, contrairement Chypre et
au Luxembourg qui prsentent une croissance globale plus importante
mais en raison des migrations. Les projections de population dans
la variante centrale prsen- tent les consquences terme de cette
situation avec le passage de la France devant lAllemagne, en termes
de taille de population, mais derrire le Royaume-Uni. La France se
situe lgrement au-dessus de la moyenne europenne en termes de
chmage en 2010 et lgrement en dessous en termes de risque de
pauvret. Elle vite les situations particulirement difficiles
quaffrontent lEspagne et les pays Bal- tes pour le chmage mais se
situe nettement au-dessus de lAutriche et des Pays-Bas et, un degr
moindre, de lAllemagne et du Royaume-Uni. De mme la France se Haut
Conseil de la sant publique 15
16. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
situe trs en dessous des taux trs levs mesurs dans les pays Baltes,
la Roumanie et la Bulgarie pour le risque de pauvret mais au-dessus
de celui de la Rpublique tchque, des Pays-Bas et de la Slovaquie,
ce rsultat tant li lingalit dans la distribution des revenus.
Concernant les niveaux dducation et de qualification, la France
prsente une situation moyenne en se situant au treizime rang par
ordre dcroissant pour la proportion de personnes dge actif
bnficiant dune ducation suprieure par- mi les 27 pays de lUE et se
situe par contre au 22e rang par ordre croissant pour la proportion
de personnes bnficiant dun niveau infrieur ou gal au premier degr
du secondaire. De mme, concernant le niveau de qualification de la
population dge actif, la France se situe au 12e rang par ordre
dcroissant pour la proportion de personnes dge actif classes comme
qualifies et au dixi- me par ordre dcroissant pour celle de
personnes classes semi-qualifies. Il est intressant de noter que,
concernant le niveau dducation, lexception de Malte, les nouveaux
Etats membres prsentent en moyenne une situation quivalente ou
meilleure celle des Etats de lUE 15. tat de sant lments positifs
lments ngatifs de la population Lesprance de vie la naissance des
La mortalit prmature est importante femmes est la plus leve de
lensemble surtout pour les hommes des pays de lUE27 de mme que
lesprance de vie 65 ans pour les hommes comme pour les femmes. La
France se caractrise par son excellen- La France se classe trs
dfavorablement te situation concernant la mortalit par en termes
dincidence des cancers en maladies cardio-vasculaires et une
particulier chez les hommes. situation galement favorable pour les
affections respiratoires chroniques. La situation est galement
favorable La France se classe trs dfavorablement pour la scurit
routire. pour les accidents de travail parmi lensemble des pays de
lUE15. Le taux de mortinatalit est extrmement lev. La mortalit par
suicide classe la France dans la moyenne haute europenne. Malgr les
progrs raliss la France demeure un pays fortement touch par
linfection VIH. Les donnes disponibles concernant la mortalit
infantile indiquent une dgradation de la situation relative de la
France dans les dernires annes mais il est possible que des
changements dans les pratiques de dclaration interfrent dans la
mesure.16 Haut Conseil de la sant publique
17. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Sur lesprance Si lon se rfre aux principaux indicateurs synthtiques
de ltat de sant, la situation de vie de la France apparat
contraste. Lesprance de vie la naissance des femmes est la plus
leve de lensemble des pays de lUE27 de mme que lesprance de vie 65
ans pour les deux sexes. Lesprance de vie la naissance des hommes
prsente galement un rang favorable mais moindre (sixime position),
lcart desprance de vie entre hommes et femmes tant suprieur la
moyenne europenne. Pour les hommes, le contraste entre la position
de lesprance de vie la naissance et celle 65 ans est d en grande
partie au poids des dcs prmaturs. Comme dans lensemble des pays
europens, les femmes vivent plus longtemps que les hommes mais avec
une part relative plus importante dannes vcues avec des incapacits.
Cette situation est particulirement marque en France, ce qui
conduit un classement analogue pour les deux sexes aux 7e et 8e
rangs en termes desp- rance de vie sans incapacits alors que les
femmes se situent au premier rang pour lesprance de vie totale.
Lorsque lon se base sur les autres indicateurs synthtiques
desprance de vie calculs sur la base des dclarations des individus,
la situation relative de la France devient par contre moyenne pour
les deux sexes, que ce soit pour lesprance de vie 16 ans dclare en
bonne sant perue ou dclare sans maladie chronique. Sur la mortalit
Si lon considre la mortalit infantile, autre indicateur
classiquement utilis dans infantile les comparaisons
internationales, le classement de la France sest dgrad dans les
dernires annes et la situe dsormais au 17e rang sur 27 en 2009, car
le taux sta- gne depuis 6 ans 3,9 dcs pour 1 000 naissances
vivantes, alors que de nombreux pays ont russi descendre aux
alentours de 3 pour 1 000. La France se situe ainsi dsormais prs de
la borne suprieure de la fourchette de taux correspondant aux pays
dvelopps mme si lcart reste important avec les pays les plus mal
classs (Roumanie : 10,1/1000, Bulgarie : 9,0/1000). Cependant, il
faut prendre en compte lhypothse que les changements de lgislation
concernant lenregistrement des mort-ns (voir ci-aprs) ont galement
pu avoir comme consquence une modifi- cation de pratique qui
conduise dclarer vivants des nouveau-ns qui dcderont dans la
journe.Pourquoi un taux Une grande difficult dinterprtation apparat
concernant la mortalit prinatale de mortinatalit pour laquelle la
France est la plus mal classe de tous les pays de lUnion europenne
lev ? en raison dun taux de mortinatalit extrmement lev alors que
lautre composan- te de la mortalit prinatale, le taux de mortalit
nonatale prcoce, est proche, voire plus bas que celui des autres
pays europens. Des changements successifs de rgle- mentation
concernant lenregistrement des mort-ns expliquent pour partie cette
situation et ont en particulier comme consquence limpossibilit
actuelle pour la France de mesurer de faon prcise le nombre de
mort-ns et de rpondre aux exi- gences du nouveau rglement
statistique dEurostat concernant les causes de dcs. Audel de cet
aspect rglementaire, les diverses sources disponibles (registres
des malformations congnitales, registre des interruptions mdicales
de grossesse) lais- sent penser que la plupart de lexcs sexplique
par une politique active de dpistage des anomalies congnitales et
une pratique dinterruptions mdicales de grossesse Haut Conseil de
la sant publique 17
18. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
relativement tardives. Cependant une partie de lexcs pourrait tre
due dautres facteurs. En tout tat de cause, il est urgent la fois
de solutionner le problme de lenregistrement pour pouvoir rpondre
aux exigences de donnes internationales et de mener les tudes
ncessaires pour claircir la question du taux trs lev de
mortinatalit. Sur les causes Les taux standardiss de mortalit
toutes maladies sont relativement favorables en de dcs France,
surtout pour les femmes. Par contre, la mortalit prmature est leve
en France, surtout pour les hommes et de faon plus gnrale la
surmortalit des hom- mes par rapport aux femmes est particulirement
leve en France. Lorsque lon en vient aux causes spcifiques de dcs,
la France se caractrise par une excellente situation relative pour
les maladies cardio-vasculaires pour lesquelles elle affiche les
taux les plus bas pour les deux sexes. La mortalit par affections
respiratoi- res chroniques est galement largement en dessous des
moyennes europennes et la France se situe parmi les pays de lUnion
europenne o la mortalit directement lie lusage de drogue est la
moins leve. Concernant le cancer, qui constitue la premire cause de
mortalit en France, la France prsente une situation relative qui
reste favorable pour les femmes mais dans la moyenne pour les
hommes. Les taux standardiss de mortalit par accident sont lgrement
infrieurs aux taux moyens europens. Par contre la mortalit par
suicide situe la France dans la moyenne haute europenne. Si lon
considre la mortalit induite par les deux importants facteurs de
risque que sont lalcool et le tabac, en suivant les indicateurs de
lOMS qui consistent en une simple agrgation de causes pour
lesquelles ces facteurs sont impliqus sans tenir compte des parts
attribuables, la situation de la France apparat moyenne pour les
deux sexes pour lalcool et bonne pour le tabac. Pour ce dernier
facteur de risque, lindicateur de lOMS est particulirement peu
spcifique puisquil inclut la mortalit lie aux maladies
cardio-vasculaires particulirement basse en France et en forte
diminution explique en grande partie par dautres facteurs tels que
lamlioration des traitements. De fait, des tudes cherchant prendre
en compte les risques attri- buables conduisent une situation
relative simplement moyenne pour les hommes et mme lgrement
suprieure la moyenne en termes de mortalit prmature. Par contre, la
situation des femmes en France reste favorable par rapport aux
autres pays. Ce mode de calcul sera seul utilis lavenir, par contre
les discussions mthodo- logiques ne sont pas acheves au sein du
groupe projet ECHIM concernant lalcool. Concernant la morbidit, la
France se classe trs dfavorablement en termes dincidence des
cancers en particulier chez les hommes pour lesquels elle prsente
les taux standardiss les plus levs de lensemble des 27 pays de lUE
et un degr moindre chez les femmes (21e rang sur 27 pour lensemble
des localisations mais le 25e sur 27 pour le cancer du sein). Comme
il est indiqu ci-dessus une srie de pathologies seront renseignes
au moyen de lenqute sant par interview. En labsence de ses
rsultats, lutilisation des taux dhospitalisation fournit les lments
suivants : les taux dhospitalisation franais sont faibles pour les
maladies crbro-vasculaires (6e rang sur 27) mettre18 Haut Conseil
de la sant publique
19. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
en relation avec la faiblesse de la mortalit ; ils sont dans la
moyenne pour lasthme et faibles pour les BPCO. Dans ce cas ils sont
plus mettre en relation avec lefficience du systme de soins puisque
la prvalence de la BPCO augmente alors que les taux
dhospitalisation diminuent. Concernant le diabte, les tudes
disponibles situent la France dans la moyenne haute des dix pays
compars. La France se classe trs dfavorablement pour les accidents
de travail parmi les pays de lUE15 (seules donnes disponibles). La
situation pour les accidents de la route est au contraire favorable
mme si le classement fourni par les bases internationales
concernant les blesss (2e rang sur 19 pays) est relativiser du fait
dun sous-enre- gistrement des blesss lgers. Les accidents
domestiques posent des difficults de mesure non rsolus pour
linstant pour les accidents non mortels. Malgr les progrs raliss,
la France demeure un pays fortement touch par linfec- tion VIH, que
ce soit en termes dincidence de nouveaux diagnostics dinfection VIH
et dincidence du sida que de mortalit. Les donnes sur la sant
mentale soulvent des questions mthodologiques com- plexes en termes
de mesure amplifies pour les comparaisons internationales.
Plusieurs indicateurs la concernant sont encore au stade du
dveloppement, notam- ment les tentatives de suicide. Plusieurs
projets europens ont cherch synthtiser les diverses estimations de
prvalence de la dmence en Europe. La France se situe dans la
moyenne haute sur la base de ces tudes. La dpression sera renseigne
lavenir par les donnes dclares par les individus dans lenqute sant
europenne. En attendant, un pro- jet conduit dans six pays de
lEurope de lOuest fait apparatre la France avec des prvalences
nettement plus leves. Deux indicateurs sur le bien-tre et la
dtresse psychologiques ont t renseigns au moyen dinstruments
classiques (modules de lchelle de qualit de vie du SF36). La France
y apparat globalement dans la moyenne europenne dans un contexte
dopposition entre pays du Nord (sauf les pays Baltes) aux rsultats
positifs et pays de lEst et du Sud aux rsultats parfois trs
ngatifs. Cependant, les donnes sont issues dchantillons de faible
taille et donc sujets des incertitudes dchantillonnage
importantes.Dterminants Elments positifs Elments ngatifs de la sant
La problmatique de la surcharge La consommation dalcool en France
reste pondrale, bien quen progression, leve. est moins proccupante
en France que dans la majorit des autres pays europens. Le
tabagisme augmente fortement chez les femmes avec en particulier
une situation ngative chez les femmes enceintes. La consommation de
drogues illicites est leve. Lactivit physique reste insuffisante
malgr des progrs rcents. Haut Conseil de la sant publique 19
20. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Alcool, tabagisme Pendant longtemps la France a affich la
consommation dalcool (en litre dalcool et drogues pur par habitant
de 15 ans et plus) la plus importante dEurope. Ce nest plus le cas
et dsormais la France se situe derrire lEstonie, la Rpublique
tchque et lIrlande. Pour autant, cette consommation reste leve. La
dangerosit de lalcool dpend galement des modes de consommation mais
la mise en place de lindicateur sur les consommations risque, qui
est complexe, na pas encore abouti. Concernant le tabagisme, la
situation est contraste avec un pourcentage de fu- meurs quotidiens
stabilis chez les hommes depuis 2005 un niveau relatif assez lev et
un pourcentage de fumeuses quotidiennes en hausse, contrairement
aux autres pays europens dont les donnes sont disponibles
lexception de la Grce. Une consquence particulirement ngative du
tabagisme fminin se retrouve chez les femmes enceintes, avec une
proportion de celles-ci qui continuent fumer au troisime trimestre
de leur grossesse qui a fortement augment jusquen 1995, est reste
stable jusquen 1998 puis a montr une tendance la baisse de 25% en
1998 17% en 2010, date de la dernire enqute prinatale disponible,
ce qui situe la France au plus haut des douze pays que le projet
Peristat a pu comparer. La France se caractrise par une
consommation parmi les plus leve de cannabis mme si elle a connu un
dclin marqu au cours des annes 1990 comme dans la plupart des pays
europens. Le classement de la France est galement lev, quoi- que un
niveau moindre, pour la cocane, deuxime substance illicite la plus
utilise aprs le cannabis. Activits physiques, La France se trouve
galement mal classe pour le dterminant comportemental dterminants
important que constitue lactivit physique selon une tude conduite
en dcembre physiologiques 2002 sur les 15 pays de lUnion europenne
prcdant llargissement. La France sy situe dans les derniers rangs
pour les diffrentes variables tudies (activit physique suffisante,
marche rgulire, temps pass assis) et mme au dernier pour la sdenta-
rit. Cependant cette enqute est ancienne et des tudes rcentes
conduisent une apprciation plus positive. Concernant les
dterminants physiologiques (surcharge pondrale, hypertension), il
na pu tre tabli de classement du fait de problmes mthodologiques
multiples (variabilit des priodes denqutes et des modes de recueil
des donnes, tudes localises et trop anciennes pour lhypertension).
On peut cependant estimer que la problmatique de la surcharge
pondrale, bien quen progression, est moins proccu- pante en France
que dans la majorit des autres pays europens. Pour lhypertension,
une diminution de la prvalence est note rcemment en France et dans
la majorit des autres pays europens la fin du sicle dernier.
Lenqute sant europenne par interview en cours dexploitation va
fournir prochainement des donnes compara- bles, mais sur une base
dclarative, donc avec des biais potentiels de connaissance pour
lhypertension et de sous-dclaration pour la surcharge pondrale.20
Haut Conseil de la sant publique
21. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Fruits et lgumes Lindicateur sur la consommation de fruits et
lgumes apprcie travers des statis- et dterminants tiques de
quantits disponibles montre des niveaux infrieurs en France aux
moyen-environnementaux nes europennes mais en rattrapage. Cette
consommation sera elle aussi lavenir estime travers les dclarations
des individus. Lexamen des dterminants environnementaux et sociaux
montre des situations contrastes : la France se situe un peu en
dessous du niveau dexposition moyen europen en ce qui concerne
lexposition la pollution de lair par les particules fines. La
France fait partie des pays o les travailleurs se dclarent le moins
menacs par leurs conditions de travail pour leur sant et leur
scurit mais cette donne dclarative est relativiser par celle des
accidents du travail dnombrs (voir ci- dessus) et par dautres
variables de la mme enqute qui fournissent dautres tendan- ces. Cet
indicateur donne encore lieu discussion au sein du groupe projet
ECHIM. Par contre, en termes denvironnement social, la France se
caractrise par un niveau de soutien social faible. Ressources et La
France se situe dans la moyenne haute de lUnion europenne en termes
de lits dhpitaux par habitants. utilisations Les effectifs de
mdecins en activit rapports au nombre dhabitants sont lgre- du
systme de ment au-dessus de la moyenne europenne. sant Le taux
dquipement en imagerie mdicale sest accru en France mais reste
relati- vement faible. La situation de la France est favorable en
termes de vaccination sauf pour le ROR. La situation est favorable
pour le dpistage des cancers fminins. Le ratio dhospitalisations de
jour sur les sjours en hospitalisation complte est un des plus levs
de lUnion europenne. La dure moyenne dun sjour hospitalier en
France est gnralement relativement faible. La consommation de
mdicaments est globalement la plus leve en France. La France fait
partie des pays forte pratique de chirurgie de la cataracte et de
pose de prothse de hanche. La France prsente de bons rsultats en
termes de survie cinq ans pour le cancer et de mortalit lhpital
dans les trente jours suite un infarctus du myocarde. Par contre la
mortalit lhpital dans les trente jours due un accident vasculaire
crbral est relativement leve. La France est le pays dont le poids
des dpenses de sant dans le PIB est le plus lev ; elle se situe au
sixime rang pour les dpenses de sant par habitant. Equipement La
France se situe dans la moyenne haute de lUnion europenne en termes
de lits et personnels dhpitaux par habitant tout en prsentant une
tendance marque la diminution au mme rythme que les moyennes de
lUE15 et de lUE27. Les effectifs de mdecins en activit rapports au
nombre dhabitants sont lgre- ment au-dessus de la moyenne europenne
et ont considrablement augment durant les trois dernires dcennies
comme dans la plupart des autres pays. On Haut Conseil de la sant
publique 21
22. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
constate toutefois que cette croissance a t moindre que celle de la
moyenne de lUE15 proche du taux franais ces dernires annes. Les
carts de taux entre pays sont plus importants pour le personnel
infirmier que pour les mdecins. La France se situe entre les
moyennes europennes, lgrement au-dessus de celle de lUE27 et en
dessous de celle de lUE15. Lindicateur retenu pour les technologies
mdicales concerne lquipement en scanners et IRM. Comme dans
lensemble des pays europens, le taux dquipement sest accru en
France mais reste relativement faible mme en tenant compte du fait
que les donnes transmises ne comprennent pas les quipements
installs en am- bulatoire. Vaccinations Concernant les indicateurs
retenus pour suivre la vaccination (vaccinations infantiles et
dpistages et vaccination antigrippale pour les seniors), la
situation de la France est favorable sauf pour la vaccination par
le ROR qui reste infrieure aux taux jugs ncessaires. La situation
est galement favorable pour le niveau du dpistage des cancers
fminins. Les programmes de dpistage du cancer colorectal sont en
phase de mise en place et les premires donnes comparatives sur leur
diffusion seront bientt disponibles au moyen de lenqute sant
europenne par interview. Utilisation du En termes de mode
dutilisation des services hospitaliers, le ratio dhospitalisation
systme de sant de jour sur les sjours en hospitalisation complte
est un des plus levs de lUnion europenne. La dure moyenne dun sjour
hospitalier en France est gnralement relativement faible,
lexception des hospitalisations lies un cancer du poumon ou une
com- plication de grossesse, un accouchement et une suite de
couche. La consommation de mdicaments est globalement la plus leve
en France mme si ce nest pas le cas pour toutes les classes
thrapeutiques. La France fait partie des pays forte pratique de
chirurgie de la cataracte et de pose de prothse de hanche. Elments
Parmi les indicateurs retenus comme marqueurs defficacit du systme
de sant, la decience France prsente les taux de survie au cancer
cinq ans les plus levs pour les fem- mes et se situe au huitime
rang pour les hommes pour les donnes standardises sur lge. Daprs
une tude conduite par lOCDE en 2005, la mortalit lhpital dans les
trente jours suivant une admission lie un infarctus du myocarde en
2005 est une des plus basses de celles de 15 pays de lUE analyss.
Par contre la mortalit lhpital dans les trente jours due un
accident vasculaire crbral est relativement leve. Concernant les
infections du site opratoire, la France apparat relativement bien
place en fonction des donnes diffuses par le Centre europen des
maladies transmissibles.22 Haut Conseil de la sant publique
23. La sant en France et en Europe : convergences et
contrastesDpenses de sant Avec 11,2 % de son PIB allous la sant en
2008, la France est le pays de lUnion europenne aux dpenses de sant
les plus leves depuis 2003, suivie de prs par lAllemagne et
lAutriche (10,5 %) ainsi que la Belgique (10,2 %). Le classement
des pays europens est modifi si on considre comme indicateur de
comparaison les dpenses de sant par habitant, exprimes en parit de
pouvoir dachat (PPA). La France avec 3 172 euros PPA dpenss par
habitant en 2008 narrive plus quen 6e position, le Luxembourg
tenant le premier rang. Elments de Quelques conclusions succinctes
peuvent tre tires de ce premier exercice de discussion comparaisons
europennes utilisant le systme dindicateurs ECHI. Au niveau
mthodologique, les indicateurs synthtiques bass sur les donnes de
mortalit devraient tre complts par le taux de mortalit prmature,
dont lim- portance est une spcificit de la France et qui pour cette
raison a t introduit dans ce rapport. Une observation de nature
plus gnrale porte sur labsence de vision synthtique des pathologies
induite par le regroupement sur un seul indicateur des causes de
dcs alors que les donnes dincidences et / ou prvalences sont prsen-
tes pathologie par pathologie. Les donnes concernant le cancer,
hors donnes sur le dpistage, sont ainsi rechercher dans trois
fiches distinctes (mortalit, incidence et taux de survie). Ceci
nous a conduit rintroduire certaines donnes de morta- lit titre de
complment dans certaines fiches, en particulier lorsque les donnes
de morbidit donnent une vision partielle (accidents du travail) ou
biaise pour des questions de recueil (accidents de la route). En
plus de la mortalit prmature les autres modifications ou complments
qui ont t introduits dans la dfinition des indicateurs et qui
seront soumis lquipe projet portent sur deux indicateurs :
lindicateur concernant le travail et les risques pour la sant (n53)
bas sur lenqute europenne sur les conditions de travail et pour
lequel les deux variables de lenqute retenues prsentent une
tendance contradic- toire avec dautres variables de lenqute ;
lindicateur concernant les dpenses de sant (n77) pour lequel il est
intressant de relativiser le pourcentage des dpen- ses de sant dans
le PIB par le montant des dpenses de sant par habitant. Il sera
aussi propos de ne pas limiter lindicateur sur les besoins non
satisfaits (n80) aux soins mdicaux mais de ltendre aux soins
dentaires car ces donnes sont prsentes galement en routine dans la
base et reprsentent la part la plus significative des besoins non
satisfaits Comme cela a t prcis prcdemment, il est prvu dintroduire
dans les fiches descriptives des indicateurs publis par le groupe
projet ECHIM des ventilations sys- tmatiques, lorsque cela est
pertinent, selon les variables sociodmographiques et les rgions.
Lorsque les bases de donnes internationales compltes par des
recueils directs auprs des Etats membres le permettront, les divers
indicateurs se prsente- ront comme des bases de donnes sur le thme
considr. Dans ces conditions, concernant les futurs rapports au
niveau europen ou dun tat membre bass sur ce systme dindicateurs,
il sera pertinent de choisir des angles danalyse particulier (par
sexe, par catgories dge, pour tudier les ingalits sociales ou
territoriales en fonction des volutions temporelles). Haut Conseil
de la sant publique 23
24. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
En ce qui concerne les rsultats, des points gnraux importants
peuvent tre mis en exergue en vue dactions conduire: La mortalit
prmature est importante en France particulirement pour les hom- mes
et ncessite une attention soutenue en vue dagir sur ses principales
causes, que ce soit en termes de comportements risque que de
facteurs sociaux et environnementaux. De faon plus gnrale la
surmortalit des hommes par rap- port aux femmes est particulirement
leve en France. Comme le montre leurs consquences en termes de
mortalit mais plus gn- ralement en termes de morbidit, les
questions daddiction lalcool, au tabac et aux drogues illicites
restent proccupantes en dpit de quelques progrs, comme lindique la
question du tabagisme chez les femmes enceintes. Il est urgent de
rsoudre les questions mthodologiques relatives au dnombre- ment des
mort-ns et sur cette base de mieux comprendre les causes du taux
trs lev de mortinatalit pour engager les actions ncessaires pour le
rduire.24 Haut Conseil de la sant publique
25. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
F I C H E S P A R I N D I C A T E U R I. Facteurs dmographiques et
socio-conomiques 1 - Population Cet indicateur correspond la
population totale par pays, cat- France : 64,7* (p)* gorise par
sexe et par ge selon les donnes du recensement. 2e rang sur 27 pays
europens Le taux de croissance annuel de la population est le
rapport de (ordre dcroissant) laccroissement de la population dune
anne sur lautre la po- Pays aux extrmes : pulation moyenne totale
de la premire anne. Allemagne : 81,8 / Malte : 0,4 Le rapport de
dpendance en fonction de lge mesure le nom- Donnes : Eurostat 2010
bre de personnes conomiquement dpendantes (par conven- * millions
dhabitants - (p) : provisoire tion personnes de moins de 15 ans et
de plus de 65 ans ou plus) par rapport la population dge actif (15-
64 ans). La population de la France reprsente 13 % des habitants de
lUE Les habitants de la France comptent pour 12,9 % de la
population de lUnion euro- penne, avec 64,7 millions dhabitants sur
les 501,1 millions dhabitants dcompts dans les 27 pays de lUE en
2010. Tableau 1 : Pays Population totale % de la population UE27
Taille de lapopulation (en million UE 27 501,1 100,0 %dhabitants)
et part de Allemagne 81,8 16,3 % la population France 64,7 (p) 12,9
% nationale dans la Royaume-Uni 62,0 12,4 % population de lUE27 (en
%), en 2010 Italie 60,3 12,0% p = valeur provisoire Espagne 46,0
9,2 % Pologne 38,2 7,6 % Roumanie 21,5 4,3 % Pays-Bas 16,6 3,3 %
Grce 11,3 2,3 % Belgique 10,8 2,2 % Portugal 10,6 2,1 % Rpublique
tchque 10,5 2,1 % Hongrie 10,0 2,0 % Source : Eurostat. Donnes
franaises : Insee Haut Conseil de la sant publique 25
26. La sant en France et en Europe : convergences et contrastes
Pays Population totale % de la population UE27 Sude 9,3 1,9 %
Autriche 8,4 1,7 % Bulgarie 7,6 1,5 % Danemark 5,5 1,1 % Slovaquie
5,4 1,1 % Finlande 5,3 1,1 % Irlande 4,5 0,9 % Lituanie 3,3 0,7 %
Lettonie 2,2 0,4 % Slovnie 2,0 0,4 % Estonie 1,3 0,3 % Chypre 0,8
0,2 % Luxembourg 0,5 0,1 % Malte 0,4 0,1 % Source : Eurostat.
Donnes franaises : Insee La France se situe au 2e rang des pays les
plus peupls, derrire lAllemagne et ses 81,8 millions de rsidents,
devant le Royaume-Uni, qui compte 62 millions dhabitants et
lItalie, lEspagne et la Pologne. Parmi les pays comptant le moins
dhabitants, se trouvent Malte, le Luxembourg et Chypre
(respectivement 0,4 ; 0,5 et 0,8 million dhabitants). Llargissement
de lUnion europenne sest traduit par une augmentation importante de
la part des Etats peu peupls qui a fait tomber la moyenne par pays
de 25 18 millions dhabitants. Figure 1 Evolution du taux de
croissance de la population en France, compar aux taux moyens de
lUE, entre 1980 et 2008 pour 1000 NB : Les donnes de la France 40
avant 1991 sont celles de la France mtropolitaine 30 uniquement, ce
qui conduit avant cette date une sous- 20 estimation de 0,02 0,03
du taux de croissance 10 Les pics positifs correspon- dent Malte
(1982,1985), 0 Chypre (1990-1992, 2004) 1980 198 1984 1988 1992
1996 2000 2004 20