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La gouvernance de l’Internet en RD Congo: Eléments de renforcement de sa mise en œuvre et implications des différents acteurs Intervenant : MBUTA IKOKO Dodi Alphonse Assistant de recherche et d’enseignement à l’Université Libre de Kinshasa / Conseiller TI de BSD Congo [email protected] http://www.bsdcongo.org Conférence scientifique du 23 août 2011 à l’Hôtel Memling Version détaillée de la présentation. Distribuable aux différents participants à la fin de la session 1

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La gouvernance de l’Internet en RD Congo: Eléments de renforcement de sa mise en œuvre et

implications des différents acteurs

Intervenant : MBUTA IKOKO Dodi Alphonse Assistant de recherche et d’enseignement à l’Université Libre de Kinshasa / Conseiller TI de BSD Congo [email protected] http://www.bsdcongo.org

Conférence scientifique du 23 août 2011 à l’Hôtel Memling

Version détaillée de la présentation. Distribuable aux différents participants à la fin de la session

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SOMMAIRE

§ INTRODUCTION

§ LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

§ L’INTERNET ET QUELQUES APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES PHARES

§ LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RDC ET ELEMENTS DE RENFORCEMENT DE SA MISE OEUVRE

§ CONCLUSION

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INTRODUCTION § Le besoin de traitement accru des informations dans le nouveau monde des affaires mais aussi l’organisation de celles-ci, suivant les besoins des différentes organisations ou structures existantes, ont apporté une nouvelle vision de l’informatique et des télécommunications mais aussi des communications et médias.

§ Cette nouvelle vision, qui se trouve « face à deux défis actuels: (1) la globalisation des marchés, des communications et des ressources et (2) l’accélération du changement technologique » (Van Den Hove Didier,1991, cité par Ivinza Lepapa, 2007), a même permis aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) de devenir un élément central au domaine des systèmes d’information. Elle serait même devenue aujourd’hui la base de l’émergence du concept des TIC et de la gouvernance de ses différentes capacités dans toute réflexion stratégique (lire davantage Orlikowski Wanda et Iacono Suzanne, 2001 ; Benbasat Izak et Zmud Robert, 2003 et Weber Ron, 2003). Parmi les capacités TIC et/ou les applications et/ou services TIC ou télématiques qui sont visibles actuellement, nous pouvons citer les ordinateurs, les téléphones, les radios, les télévisions, l’Internet, l’EDI, etc.

§ L’évolution et la révolution inattendues de ces différentes capacités TIC, dans ce nouveau monde des affaires, ne sont même plus à démontrer. Et celles, grâce à l’accompagnement économique, technologique, socioculturel et politique ou législatif des différents acteurs de son industrie mais aussi grâce à la puissance exponentielle de l’un des applications et/ou services TIC ou télématiques grand public, « l’Internet ». Au service d’une véritable société de …

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§ … l’information et de leurs enjeux, l’Internet constitue alors aujourd’hui ce puissant moteur de croissance et de développement de la planète dans tous les secteurs de la vie et des affaires.

§ Ayant ainsi fédéré ou fusionné avec certains applications et/ou services TIC de la téléphonie (mobile) et de l’informatique (ordinateur), qui transforment les organisations et changent voire les relations que ces dernières ont et/ou devraient avoir avec leurs partenaires, l’Internet « a aussi donné naissance à une nouvelle relation privilégiée, la relation numérique, qui est contraignante face aux consommateurs » (Valérie Poullard – Pellissa, 2000). Cette relation numérique pousse donc aujourd’hui, de manière plus générale, les individus, les organisations et les différentes nations à se réorganiser et à accompagner « les changements opérationnels, managériaux, stratégiques, technologiques et organisationnels impulsés par les différentes capacités TI » (Shang Shari et Seddon Peter, 2000).

§ Sa mise en oeuvre et/ou le développement de ses infrastructures (technologiques), dans plusieurs pays en voie de développement, attire actuellement beaucoup d’investisseurs et/ou d’investissements, surtout dans l’espoir de générer des recettes fiscales significatives et des nombreux débouchés sur le marché de l’emploi. Mais, elle exige aussi une gouvernance nationale conséquente afin de pouvoir permettre à tous les acteurs qui seront impliqués (gouvernements, opérateurs télécoms, opérateurs SRVA, entreprises, etc.) dans cette mise en oeuvre et/ou dans ce développement d’infrastructures de l’Internet mais aussi les acteurs utilisateurs de tous les TIC qu’il fédère de pouvoir bénéficier correctement de ses offres.

INTRODUCTION

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§ En RD Congo, l’Internet existe depuis plus d’une dizaine d’années mais l’ètat de préparation de sa mise en oeuvre et/ou de développement de ses infrastructures a èté disparate ou presqu’inexistante. Néanmoins, l’Internet et les différents outils, applications et services TIC qu’il fédère sont déjà adoptés, utilisés et sont même en phase d’appropriation par une certaine couche de la population sans un réel encadrement et un soutien de la part du gouvernement.

§ Pour pouvoir relever ce défi mais aussi celui de renforcement de l’état de sa mise en oeuvre et/ou du développement de ses infrastructures, un regard ou une analyse critique devra être réalisée sur l’industrie congolaise des TIC et ses acteurs et/ou sur l’ensemble de la société de l’information congolaise en phase de construction.

§ Les résultats qui seront dégagés vont devoir permettre de pouvoir faire des propositions concrètes aidant la RD Congo à disposer des organisations idoines et des ressources compétentes capables d’accompagner cette nouvelle dynamique mondiale sans précédent mais aussi sa gouvernance nationale transparente, responsable et coopérative, c.à.d. participative.

§ Les lignes qui suivent renseignent donc en détail les éléments de cette préocuppation et les quelques éléments de recommandations dégagés.

INTRODUCTION

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§ Les TIC sont considérées comme des nouvelles techniques qui « guident l’action des hommes par leurs possibilités à créer, à transformer et à diffuser des représentations ou des variables informationnels qui aident les organisations à atteindre leurs objectifs » (Wishler Thomas, 1970, cité par Ivinza Lepapa, 2007). Ce sont donc des outils, des applications et services achetés, développés et utilisées par les par les organisations pour faire fonctionner les systèmes d’information mis en place, c.à.d. particulièrement acquérir, traiter, stocker et diffuser ou échanger des informations, plus spécifiquement des données numérisées à travers une infrastructure technologique (Reix Robert et Rowe Frantz, 2002; OCDE, 2005 ; et Laudon Jaune et Kenneth Laudon, 2006). Dans ce cadre, les systèmes d’information seraient alors plus globalisants qu’elles (Laudon Jaune et Kenneth Laudon, 2006).

§ Les TIC sont aussi des capacités productives, dynamiques et organisationnelles « qui intègrent, créent et reconfigurent des compétences existant, en interne ou en externe des organisations, pour faire face à des environnements rapidement changeant » (Teece David et al, 1997, cité par Depeyre Colette et Mirc Nicola, 2007). Parmi celles qui sont visibles actuellement, nous pouvons citer les ordinateurs, les téléphones, les radios, les télés, l’Internet, l’EDI, etc. Ces derniers sont beaucoup plus différenciés et pertinents en fonction de leur acceptation, de leur utilisation, efficace et efficiente, et de leur appropriation par les organisations et/ou leurs parties prenantes. Elles introduisent donc, dans le prolongement de la bureautique et grâce à leur intégration et coopération (voir le tableau de la page suivante), des nouvelles techniques …

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DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (1) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

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Période Technologie Fonctions Culture Caractéristique A p p r o c h e s t r u c t u r o - fonctionnaliste

1960 - Tubes électroniques - Lampes à vide

Calcul scientifique

- Théorie de l’information - Cybernétique

Langages de bas niveau Informatique centralisée

1970 - Transistors - Circuits intégrés - Terminaux passifs

SGBD Universalité de la logique

- Langages structurés - Traitement batch - Gros volume

Informatique centralisée et informatique distribuée

1980 - Miniaturisation - Microprocesseur

Micro informatique et bureautique

Société de l’information

- Interface mode caractères - Applications mono tâches - Automatisation de bureau

Informatique répartie et délocalisation des traitements

1990 - Client / serveur - Coopération d’échelle : micro, mini et mainframe

Intégration et coopération

Société de l’information

- Interface mode graphique - Applications multi tâches

Intégration géographique (Réseaux LAN et WAN)

2000 et au délà

Machines multimédias, multiprocesseurs et multistandards

Fusion des médias et des distances

Société de l’information

- Domotique - Travail à domicile ou télétravail - Documents hypermédia

Groupeware et Web internationaux et sa gouvernance

Source: Ivinza Lepapa, 2007 7

DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (2) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

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§ … d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des informations et/ou des données (voir le tableau de la page suivante).

§ Dans la documentation française de 2003 (Gollac Michel comme président de l’atelier), il est souligné que ces TIC visibles et différenciées sont aussi devenues des principaux instruments « des marchés financiers dont elles stimulent le fonctionnement : la transmission des ordres, les cotations et les transmissions des cours y font largement appel. Par ailleurs, elles permettent de rendre les informations disponibles en temps réel d’un bout à l’autre de la planète ». Ici, « l’utilisateur final peut se tenir informé à chaque instant de l’évolution de l’environnement économique, trouver rapidement les informations qu’il juge pertinentes. Mieux informé, il est aussi plus incité à agir, d’autant que les TIC ont permis de réduire les coûts de transaction ».

§ Néanmoins, avec ces différentes alternatives d’impact et les prouesses présentées, les TIC n’arrivent toujours pas à déterminer « clairement quels vont être les changements effectifs dans les organisations » (Markus Lynne et Robey Daniel, 1988) mais elles indiquent toutefois comment les processus automatisés (qui sont en amélioration continue) et/ou à automatiser devraient accroître davantage la quantité et la qualité des informations aidant à la prise des décisions et à la création des valeurs dans nos organisations.

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DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (3) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

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§ Considérant alors le tableau précédant comme un cadre d’analyse historique et chronologique de l’évolution de l’informatique mais aussi des différentes TIC associées, le professeur le professeur Ivinza Lepapa (2007), qui en a ressorti deux variables importantes, à savoir l’« intégration » et la « coopération », parlent d’une nouvelle culture informationnelle qui fait actuellement des nouveaux adeptes. Il s’agit de « la société de l’information ». Notons toutefois que ces deux variables sont aussi voire à la base de la télématique actuelle (lire la note) mais aussi de la fabrication (analyse et développement), de la mise en œuvre et de la gouvernance de ces outils, applications et services TIC associés dans les organisations ou dans notre société des hommes.

« introduisent alors, dans le prolongement de la bureautique et grâce aux autoroutes de l’information, des nouvelles techniques d’acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion des informations et/ou des données ».

L’intégration et

la coopération

§  Note: la télématique actuelle, par définition, est le mariage entre l’informatique et les télécommunications, telle que sa mise en place se base principalement sur des infrastructures réseaux ou téléinformatiques, mais aussi sur d’autres investissements ou capacités TIC qui composent ces infrastructures, à savoir les ordinateurs, les téléphones, les télévisions, les radios, les logiciels, les routeurs, les switchs, l’Internet, etc.). 9

DEFINITIONS ET EVOLUTION CHRONOLOGIQUE DES TIC (4) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

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§ D’ailleurs, la littérature TIC nous fait noter que la société des hommes est devenue à l’information ce que la bouteille est au vin (enveloppe permettant à l’information d’être diffusée aux consommateurs suivant certains procédés acceptables et standardisés) (Shapiro Carl et Varian Hal, 1999).

§ Cette nouvelle approche sociétale de notre univers, connue sous le nom de « la société de l’information », semble être acceptée comme telle. Avec cette nouvelle approche sociétale, les informations (multimédias, c.à.d. voix, données et images) occupent alors la place d’un pouvoir discriminant qui, grâce à l’adoption, l’usage et l’appropriation des TIC mobilisées ou développées au sein de nos organisations via les différentes infrastructures technologiques implémentées, s’associe à la manière dont elles sont acquises, traitées, stockées et diffusées sans pour autant oublier les calculs qui y sont fait dessus.

§ Pour rappel, une infrastructure technologique ou télématique est définie de deux façons par Laudon Jane et Laudon Kenneth (2006). D’abord en tant que technologie et ensuite en tant qu’ensemble de potentiels de services. En tant qu’ensemble de potentiels de services, elle comprend alors des investissements en matériels, en logiciels et en services associés communs à l’ensemble d’une entreprise ou qui touche ses unités. C’est donc un ensemble d’outils, applications et services TIC « de traitements des processus intellectuels qui font appel à l’unification de différentes technologies basées sur l’électronique disponibles et accessibles soit au plan local ou au plan mondial » (Farbey Barbara et al, 1995). 10

… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (1) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

Page 11: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Cette forme d’organisations des outils, applications et services TIC s’apparenterait ainsi « à un système de plombérie ou au système électrique d’un bâtiment » (Laudon Jane et Laudon Kenneth, 2006). Connue sous le vocable « autoroute de l’information », elle est tout simplement un des supports de la société de l’information. Elle fait donc exploiter et gérer des informations ou des connaissances et des compétences qui « constituent la source du pouvoir ou des conflits dans les organisations » (Crozier Michel et Friedberg Erhard, 1981). Grâce à la pertinence, à la fiabilité, à l’intégrité et à la confidentialité des informations et/ou des connaissances et compétences à faire exploiter ou gérer par cette forme d’organisations, les TIC et les acteurs qui les exploitent vont alors être les responsables de la diffusion d’une image positive ou négative de l’ensemble de la société de l’information. D’ailleurs, déjà en 1978, Nora Simon et Minc Alin disaient que « les informations que ces infrastructures télématiques ou technologiques véhiculeront au sein de la société de l’information ne devront pas être confondues à un courant inerte mais plutôt à une force du pouvoir qui sera exploitée par les gouvernants ».

§ Cette logique ou conception de la société de l’information, qui est présentée aujourd’hui à travers la planète, se fait alors passer pour un écosystème informationnel renfermant les individus, les …

Autoroute de l’information = Infrastructure technologique Société de l’information

Usage et véhicule de l’information

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… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (2) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

Page 12: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ ... les entreprises et le pouvoir public. Elle est même matérialisée, selon Ivinza Lepapa (2007), « par des ordinateurs ultra rapides et reliés à des lignes téléphoniques terrestres ou hertziennes (téléphonies sans fils), à des liaisons satellites, à des liaisons câblées et à des fibres optiques ou lignes spécialisées, qui combinent les avantages de la télévision, de l’ordinateur et du téléphone sur lequel circulent des signaux numériques (sons, images et textes), pour le transfert ou le partage des données entre les individus » (Ivinza Lepapa, 2007).

§ Donc, la société de l’information fait situer le véritable rôle des TIC et les différents enjeux qui se jouent et/ou qui pourraient se jouer dans les différentes formes de nos organisations. Elle permettrait alors, selon l’évolution technologique et culturelle de chaque pays, la construction d’une réelle identité nationale voire conséquente de nos différentes nations.

§ Pour ce faire, la réussite de ce pari nécessite tout simplement une efficacité et une efficience mais aussi une collaboration participative des toutes les organisations et/ou de leurs parties prenantes. Des organisations qui, selon la volonté et le niveau de compétences et de connaissances de ses parties prenantes, devraient aussi accompagner la mise en place et/ou la mise en œuvre et l’impact des différents outils mais aussi des applications et/ou services TIC implémentées au sein d’une infrastructure technologique locale se connectant à l’écosystème informationnel ou à la société de l’information.

… ET FACE A LA SOCIETE DE L’INFORMATION (3) LES TIC ET QUELQUES ENJEUX DE L’ACTUELLE SOCIETE DE L’INFORMATION

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Page 13: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (1)

§ Le mot service, selon Fitzsimmons James et Fitzsimmons Mona (2006) est « un concept vaste et complexe » qui, depuis les années 1950, émerge dans la littérature économique. Aujourd’hui, il fait même l’objet de réflexions de plusieurs chercheurs, essentiellement dans les domaines du marketing, de l’économie, … et de management stratégique, et serait « une sorte de variation ou de mutation allant à l’encontre d’une sélection déterministe qui se trouve dans le principe stratégique de l’évolution et de l’innovation des entreprises » (idée empruntée à Schumpeter Joseph, 1935, cité par Marniesse Sarah, 2000).

§ Dans son sens général, un service serait aussi l’action ou la manière de servir un maître, un client, etc., c.à.d. de l’aider (ce que l’on fait pour l’être utile) (Larousse, 2007). Il paraît donc différent d’un bien ou d’un produit c.à.d. d’une application TIC ou télématique à livrer. D’ailleurs, comme l’indique Mbuta Ikoko (2011), « un produit logiciel ou une application informatique, c.à.d. un bien, serait ce moyen matériel conçu et mis au point pour satisfaire un besoin grâce aux différents services ou processus automatisés et/ou participer au processus de production dans une organisation ». Ainsi, un service désignerait, en informatique, l'ensemble des programmes œuvrant pour effectuer un …

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (6)

Définitions et quelques concepts clés

Page 14: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (2)

§  type de traitements particulier, manipulant un type de données particulier et/ou partageant un mode de communication donné. Et, tous les éléments de structuration de l'information, qui permettront de fournir un service, formeraient ce que l'on appelle des protocoles. Il s'agit donc des formats de données, de dialogue, de règles d'échange, etc. Un protocole n'est pas un programme ou une application informatique, mais une sorte de cahier des charges pour un ensemble de programmes ou d’applications.

§ Toutefois, ces deux concepts, c.à.d. un service et un produit (application ou programme), à mesure que s’accroît la compréhension de la notion de service, sont souvent associés ou interverties et leur distinction disparaissent de plus en plus (Levitt Theodore, 1976, cité par Boyer André et Nefzi Ayoub, 2009).

§ Notons aussi, comme mentionné précédemment, une infrastructure technologique comprend des ressources ou des investissements en matériels (outils), en logiciels (applications ou programmes) et en services associés. Ces investissements concernent presque l’ensemble des unités d’affaires d’une organisation et font de l’infrastructure technologique ou télématique « l’une des …

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (2)

Définitions et quelques concepts clés

Page 15: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Description d’un service et/ou d’une application TIC (3)

§ … composantes maitresses de la performance opérationnelle des organisations » (Laudon Jane et Laudon Kenneth, 2006) favorisant ainsi la capacité, la gestion financière, la disponibilité, la continuité et l’accord de niveau des services à fournir aux utilisateurs de l’ensemble des systèmes d’information mis en place au niveau des organisations.

§ Ensemble avec ses différentes ressources de l’infrastructure technologique ou télématique qui augmentent la valeur d’une organisations, les services mais aussi les applications et les outils TIC, à travers les informations qu’ils rendent disponibles confidentielles, pertinentes, fiables et intégrées, vont permettre de constituer ou de reconstituer « des ressources informationnelles stratégiques qui offriront des nouvelles occasions d’affaires » (Miles Raymond et Snow Charles, 1978, cité par O’Brien James, 1995) . Cette importance des services mais aussi des outils et des applications TIC, d’un point de vue de la globalisation des économies et de la mondialisation des échanges, a permis « de pénétrer tellement la vie quotidienne des individus, des acteurs et des organisations qu’il est aujourd’hui utile de les distinguer en deux catégories, à savoir : les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels et les applications et/ou services TIC ou télématiques pour le grand public » (Ivinza Lepapa et al, 2003). 15

L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (3)

Définitions et quelques concepts clés

Page 16: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (1)

Ceux exigeant le traitement transactionnel des informations § Dans cette sous catégorie, nous avons les systèmes informatiques de consultation en temps réel (GDS, bases de données, etc.), l’Intranet (plateforme d’échange d’informations, limitée seulement au réseau interne de l’Ese) et l’Extranet (un réseau privé d’entreprise mais externalisé. L’Extranet est vu par exemple comme le lieu où converge la collaboration sécurisée inter-entreprise, le partage d'information avec les partenaires (catalogues pour les distributeurs, relations compagnies d'assurances/courtiers, etc.).

§ Le Groupware (collecticiel), la Télé ou la vidéoconférence et le Call center (centre d’appels) sont aussi listés dans la catégorie. Tous ces applications et/ou services TIC ou télématiques concernent alors les opérations dont on a besoin des résultats de façon instantanée, c.à.d. en temps réel suivant le mode de communication dit connecté (connection oriented). Ici, chaque transaction engendrerait voire un certain nombre d'invocations et de mises à jour dans la base de données et la technologie qui sous entend fera garantir un échange équilibré et prévisible tout en exigerait un haut niveau de performance dans ses architectures.

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (4)

Catégorie des applications et services TIC ou télématiques

Page 17: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (2)

Ceux exigeant le traitement différé des informations

§ Il s’agit ici des applications et/ou services TIC ou télématiques qui concernent surtout l'échange électronique et automatique de données structurées, en général, le transfert de gros volume d’informations. Nous citons par exemple l’archivage et la gestion électronique des documents (GED), l’Envoi et la réception des données et l’EDI (Echange de données informatisées, en anglais Electronic Datas Interchange).

§ L’EDI, selon Hemmelhainz Margaret (1993), est une application et/ou service TIC professionnel qui a des effets attendus sur une plus grande productivité administrative de l'organisation (« saisie unique, réduction du pourcentage d'erreur, réduction des dépenses de papier, de téléphone, de courrier, de télécopie, réduction des dépenses salariales, gains de place, etc. ». D’un point de vue financier, il réduit aussi les délais dans la gestion de la trésorerie (réduction des délais, suppression des pénalités de retard) et/ou des stocks. Quant à la GED, il y a par exemple les promesses de gain de capacité de stockage, de partage, de recherche à travers de multiples aspects, et de localisation rapidement des informations.

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (5)

Catégorie des applications et services TIC ou télématiques

Page 18: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques pour utilisateurs professionnels (3)

§ En somme tous ces différents deux sous catégories d’applications et/ou services TIC ou télématiques cités sont « ceux utilisés par les gestionnaires avertis des organisations ou des entreprises, soit pour améliorer leurs positions concurrentielles, soit pour dominer les coûts suivant les nécessités de gestion » (Ivinza Lepapa, 2007). Ils sont alors déployés dans les organisations et/ou dans les entreprises pour des opérations de types financiers, administratifs, commerciaux, etc.

§ Ainsi, les systèmes des places boursières (CAC-Cotations Assistées en Continu, CATS-Computer Assisted Trading System, SEAQ-Stock Exchange Automated Quotation, etc.), le réseau mondial de transaction interbancaire (SwiftNet, Ebics-Electronic Banking Internet Communication Standard, etc.) ou encore les plates-formes de gestion de cartes de crédit/débit sont aussi comptés dans la même catégorie.

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (6)

Catégorie des applications et services TIC ou télématiques

Page 19: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Les applications et/ou services TIC ou télématiques grand public

§ Les applications et/ou services télématiques de cette catégorie sont fonction de l'intérêt que le public porte à leurs égards. De ce fait, l’Internet est donc connu aujourd’hui comme l’application et/ou service TIC ou télématique grand public de référence.

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

RAPPEL SUR LES OUTILS, APPLICATIONS ET SERVICES TIC OU TELEMATIQUES (7)

Catégorie des applications et services TIC ou télématiques

Page 20: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ L‘Internet est le réseau des réseaux. Son fonctionnement est bâti sur des standards réseaux et sur la pile des protocoles TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol) qui spécifient la façon dont les ordinateurs, mais aussi les autres équipements réseaux, les applications et les services TIC supportés communiquent entre eux. Il est aussi basé sur des conventions régissant l’interconnexion de ces réseaux et/ou la transmission des informations ou données que ces équipements réseaux mais aussi les applications et les services TIC échangent via ses utilisateurs.

§ Le regroupement de différents réseaux télématiques publics ou privés et le dialogue de différents TIC supportées se font avec l’aide des protocoles TCP/IP opérant aux niveaux 2 et 3 de son architecture à 4 couches (Accès réseau, Internet, Transport et application). L’Internet incarne alors actuellement la principale architecture des différents systèmes de communications des paquets existant sur les infrastructures technologiques ou réseaux. Sa naissance a été même évoquée comme un souhait qui conduisit les militaires et les universitaires américains à développer et à mettre en œuvre un système de contrôle de communication et de coopération ouvert à tous.

§ A l’origine, ses services c.à.d. ceux de la couche 2 (Internet) et ceux de la couche 3 (transport), à savoir les services de transmission de paquets ou datagrammes (fonction de routage) en mode …

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INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (1)

L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet

Page 21: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ … sans connexion (connection less-UDP) ou en mode connexion (connection oriented-TCP), et de transport de flux fiable, suite à une large possibilité d’interconnexion de machines, étaient implémentés directement sur les systèmes d’exploitation de type UNIX (Tanenbaum, 2008). Actuellement, ils tournent aussi même sur les autres types de systèmes d’exploitation tels que le Windows, le Mac OS, etc.

§ Quant à ses services de la couche 4 (application), dits « services génériques », nous pouvons citer ceux de transfert de fichiers ou d’appels de procédures sur un ordinateur distant (FTP, RPC), de connexion et de gestion des utilisateurs à distance (TELNET, rlogin, rsh, ssh, NIS, RPC, etc.), de configuration et d’annuaires distribués (DNS et DHCP), d’hébergement de sites web (le web hosting avec NFS et SMB), de navigation entre les pages en mode hypertexte (www ou http), de conception des sites web (Web design), de messagerie électronique (le Web mail avec SMTP/POP/IMAP), de news, etc.

« L’Internet est donc comparable au réseau téléphonique et appartient à tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de

propriétaire précis ».

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (2)

Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet

Page 22: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ Tous ces différents services et/ou applications génériques cités interagissent et s’intègrent avec les autres applications et services TIC offerts par les professionnels TIC tels que le Web EDI, la visioconférence, la télé ou la radio sur IP, les communications en ligne (skype, Asterisk, Messenger, etc.), la télécopie (fax sur Internet), la gestion documentaire et de contenus (Xambox, Wiki, slideshare, etc.), le réseautage social en ligne (Hi5, Facebook, Badoo, Twitter, Meetic, Netlog, LinkedIn, Myspace, Viadeo, etc.), l’informatique dans le nuage-cloud computing- (EC2 d’amazon, MobileMe d’Apple, etc.), etc. Ils font donc de l’Internet ce « vaste réseau d’applications et services TIC regroupant à l'échelle mondiale une multitude des infrastructures réseaux aux caractéristiques très variables. Il est donc comparable au réseau tèléphonique et appartient à tous ses utilisateurs. Il n’a donc pas de propriétaire précis » (Mbuta Ikoko, 2001).

§ Toutefois, la régulation de ses activités et services, à divers niveaux, est effectuée par certains organismes spécialisés (ISOC : Internet Society, IAB : Internet Architecture Board, IETF : Internet Engineering Task Force, IANA : Internet Assigned Numbers Authority, ICANN : Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, W3C : World Wide Web Consortium, etc.) qui font des recommanations techniques et qui publient des documents de demande de commentaires (connus sous l’appellation des « RFC : Requests For Comments). »

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (3)

Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet

Page 23: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

Internet comme application télématique ou TI fédératrice

et intégratrice de

Fax ou télécopie

Web EDI

Bases des données réparties et consultations en temps réels

Groupeware

Extranet

Intranet

Banking

E-commerce

Télé ou vidéo conférence

….

Mail

Gopher

News

www

FTP

Réseau social

E-communication

§ L’importance accrue de l’Internet a même poussé Laudon Janne et Laudon Kenneth (2006) à déclarer qu’il est devenu aujourd’hui cette application et/ou service TIC ou télématique grand public « le plus connu et le plus important dans le monde… et offre une vaste gamme de possibilités aux organisations pour échanger leurs informations à l’interne mais aussi les communiquer à traves le monde ». Il fédère alors tous les autres applications et/ou services TIC supportés (voir figure ci-contre).

§ Cette extra-territorialité obtenue par l’Internet mais aussi son imposition technique face aux autres outils, applications et services TIC font actuel lement nourr i r le concept de sa gouvernance mondiale, continentale, régionale ou nationale afin de pouvoir faire asseoir et matérialiser correctement son impact au sein de l’ensemble de la société de l’information.

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L’INTERNET ET LES DIFFERENTS APPLICATIONS ET/OU SERVICES TIC OU TELEMATIQUES FEDERES

INTERNET COMME APPLICATION ET/OU SERVICE TELEMATIQUE (TIC) GRAND PUBLIC DE REFERENCE (4)

Définitions, fonctionnement et applications et/ou services de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ Comme nous venons de le voir dans le précédent point, l’nternet regroupe aujourd’hui, à l'échelle mondiale, une multitude des réseaux mais aussi des outils, des applications et des services TIC aux caractéristiques très variables. C’est donc tout simplement un ensemble de ressources informationnelles ou multimédias auxquelles il est possible d’accéder via les différentes infrastructures technologiques ou tèlématiques implémentées et les différents outils, applications et services TIC qui les composent. Du fait de son important maillage, l’Internet offre aujourd’hui une très grande souplesse de fonctionnement et voire de développement des autres applications et services TIC. Il est aussi une architecture qui « définit les espaces où les politiques peuvent être développées et appliquées » (Kleinwächter Wolfgang, 2004, cité par Afonso Carlos, 2005) puis, exige une gouvernance responsable et participative de la part des tous ses acteurs, c.à.d, « des Gouvernements, des Opérateurs, des Entreprises utilisatrices et de la société civile (ONG, Individus ou ménages utilisateurs, etc.) » (AFNIC, 2003).

§ Cette gouvernance exigée de l’Internet, suivant la définition Afonso Carlos (2005), « est le développement puis l’application par les gouvernements, le secteur privé et la société civile -dans le cadre de leurs rôles respectifs- de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’utilisation de l’Internet ». C’est voire une définition qui renvoie à l’idée de diriger et/ou de gérer, grâce à un ensemble des mesures, des règles et des ressources, le développement et le bon fonctionnement de l’Intenet.

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (1) Définitions de la gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ Elle s’aligne donc au concept du mot « gouvernance ». C’est dans ce cadre que Dubus Nathalie Dubus, et al. (2010) vont la définir comme « un instrument au service de la libéralisation des sociétés, permettant de limiter le rôle des Etats et des élus, considérés souvent comme incompétents pour répondre aux problèmes posés ». Une logique évoquée en 2008 par l’« IT Governance Institute » lorsqu’il définissait la même gouvernance de l’Internet comme étant « un nouveau type de gouvernance qui oriente stratégiquement les objectifs définis, et s’assure que ces derniers sont atteints puis gérés comme il faut et que les ressources mis à disposition sont utilisés dans un esprit responsable par les acteurs concernés ». Pour cet organisme, la gouvernance de l’Internet englobe alors le pilotage, les structures organisationnelles et les processus grâce auxquels les outils, les applications et les services TIC soutiennent et prolongent les stratégies et les objectifs des organisations.

§ Suivant cette dernière définition, les activités de la gouvernance de l’Internet seront donc déclenchées à partir d’un « problème précis d’intérêt général dont la gestion devra dépendre des conceptions culturelles des sociétés » (Dubus Nathalie Dubus, et al., 2010). Ces activités ou processus feront donc situer cette gouvernance de l’Internet dans une démarche équilibrée qui combine le top down, où les décisions sont entre les mains des élus représentant les citoyens (démocratie représentative), et le bottom up, avec pour objectif d’obtenir dans les décisions un consensus entre les acteurs.

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (2) Définitions de la gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La logique évoquée de fonctionnement des activités ou des processus ramène la gouvernance de l’Internet comme une sous composante de la gouvernance institutionnelle. Koffi Annan (2003, cité par Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005), qui s’alignerait sur la même logique, lors du premier sommet de l’ONU sur la Société de l’Information à Genève, va dire que ce type de gouvernance n’est « pas un sujet simple ni une activité classique. Elle consiste à mettre sur pied des politiques et des normes pour un usage responsable, concertée et participative de l’Internet », mais aussi de l’ensemble des applications et services TIC qu’il fédère. Ce sont donc les différents acteurs concernés qui devraient définir, dans une sorte de discussions et de débats ouverts, les activités de cette gouvernance.

§ Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo (2005) iront plus loin et vont préciser davantage le propos de Koffi Annan en disant : « bien que la gouvernance de l’Internet traite une notion qui se veut être un symbole représentatif majeur du monde NUMERIQUE, c.à.d. de l’actuelle société de l’information, elle ne pourra toutefois être abordée que si l’on englobait aussi une suite d’options et de compromis dans une approche ANALOGIQUE, et cela suite à sa très grande subtilité et à ses innombrables nuances de sens et de perception ».

§ Pour eux, cette suite d’options et de compromis, à proposer pour la gouvernance de l’Internet, devrait être mise sur pied suivant une logique (1) d’infrastructure et de normalisation …

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (3) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ … (infrastructures technologiques, normes et services techniques, etc.), (2) juridique (droit réel et droit cybernétique), (3) économique (les affaires en ligne), (4) de développement (fracture numérique, appui des pays en voie de développement, etc.) et (5) socioculturelle (politique du contenu et du multilinguisme, liberté culturelle et d’expression, etc.). Ces cinq boites à outils, vont alors tenter de veiller en définitif aux intérêts de tous les acteurs ou parties prenantes concernées, en ayant pour missions celles de pouvoir :

Ø identifier de manière plus précise les principaux enjeux à négocier; Ø réduire le « bruit de fond » dans les négociations, provoqué par une interprétation disparate des principaux concepts; Ø éviter de dupliquer les efforts en s’attaquant aux mêmes questions dans de multiples enceintes; et Ø préserver un équilibre adéquat entre une perspective plus large et des questions spécifiques, en évitant ainsi le problème des « arbres qui cachent la forêt ».

§ Cette démarche, non unique, mais équilibrée et renforcée devrait donc répondre correctement aux questions techniques de la gouvernance de l’Internet, des questions qui sont actuellement pendantes et brulantes, à savoir :

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (4) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

Ø l’attribution ou allocation des adresses IP et des noms de domaine (au niveau des pays); Ø la gestion et accès aux ressources TI disponibles et grandissantes (textes, images et sons) ; Ø la sémantique (gestion des langues. Ici, lire davantage le document officiel sur le schéma de métadonnées générique-Dublin Core Metadata Initiative (DCMI) et les recommadations autour du Resource Description Framework (RDF)); et Ø la gestion des aspects environementaux et energétiques dûs à l’usage de l’Internet.

§ Ici, il est question de rappeler que la gouvernance de l’Internet a été induite, au tout début de son évolution, par la technologie. Ainsi, lorsqu’on parle de l’Internet et de sa gouvernance, l’on devrait tout d’abord faire allusion à la gestion d’une ressource technologique, bien sûr, qui n’a pas de propriétaire c.à.d. d’intérêt commun. Ce principe était même mis en place lors de la création de l’ICANN, et est bâti sur la stabilité, la concurrence, la prise commune des décisions et la représentativité. Il s’appuie et se fonde voire « sur la neutralité, la transparence et la technologie de l’Internet ».

§ Ainsi, aujourd’hui, toute nouvelle initiative dans le domaine de sa gouvernance, que ça soit au niveau mondial, continental ou national, devrait prendre comme point de départ ce principe ou les autres éléments citées précédemment, lesquels sont ainsi divisées par Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo (2005) en trois grands groupes de règles :

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (5) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

Ø les règles qui ont été inventées pour l’Internet (par ex. l’ICANN); Ø les règles qui nécessitent des amendements considérables pour s’attaquer aux enjeux liés l’Internet (par ex. la protection des marques de fabrique, la fiscalité du commerce électronique); et Ø les règles qui peuvent s’appliquer à l’Internet sans amendement significatif (par ex. la protection de la liberté d’expression, la sécurité des données, etc.).

§ Ces trois grands groupes de règles nous poussent alors à s’appuyer sur certains éléments de la littérature des organisations, en rapport avec la gouvernance des organisations, à savoir le modèle de « Shareholder » et le modèle de « Stakeholder ». Ces deux modèles font alors converger les quatre modèles structuraux de gouvernance de l’Internet (Pouvoirs publics, Secteur Privé, Société civile et Utilisateurs), définis par le groupe de travail sur la gouvernance de l’Internet -GTGI- en 2004 (lire davantage Afonso Carlos, 2005), vers un système unique et commun de gestion et de décision impliquant toutes les parties prenantes.

§ Ici, la participation de ces différentes parties prenantes concernées est capitale. Elle faciliterait réellement les partages et les prises des décisions et la gestion décentralisée des ressources implémentées (une sorte de bien commun géré par les opérateurs SRVA et les opérateurs télécoms). Pour le succès de cette participation globale, qui écarte le risque des conflits, la …

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (6) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ … démarche combinée renforcée devra s’appuyer aussi sur l’information et la formation des toutes ces parties prenantes, pour permettre la compréhension (par tous) des enjeux du problème et de l’ensemble de la société de l’information.

§ Ainsi, au niveau national, cette démarche de la gouvernance de l’Internet devrait être la même et s’intéresser « plus à la relation dans le processus de décision entre experts et citoyens, celui qui « sait » et le citoyen lambda qui, de fait, entre dans le processus de décision». Elle serait donc basé sur une certaine confiance entre les parties prenantes concernées, et l’usage de certains principes et règles énumérés et/ou à énumérer, qui feront augmenter « sensiblement la stabilité juridique et réduirait la complexité de l’élaboration du régime de gouvernance de l’Internet » (Kurbalija Jovan et Gelbstein Eduardo, 2005).

§ Cette approche compréhensive de la gouvernance nationale de l’Internet, selon Moscowitz Alain (2005), devrait alors encourager la notion d’éthique des TIC, au sens d’Edgar Morin, et faciliter leurs usages actuels et futurs, particulièrement ceux de l’Internet, mais aussi la reliance des connaissances pour permettre d’affronter les incertitudes de notre planète et de nos mondes. Elle consolidera ainsi, via la théorie de la complexité, les rôles de l’Etat (Gouvernement ou Pouvoirs publics) et des autres parties prenantes concernées (Secteur Privé, Société civile et Utilisateurs) comme il a été évoqué au sommet de Genève de 2003.

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (7) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ Les rôles qui insistent sur la participation de tous dans la redéfinition des politiques de contrôle et de gestion de l’Internet mais aussi des défis de son développement technique. Ceux qui poussent ainsi Weil Elie Bernard (2005) à conclure que la non existence de la gouvernance nationale de l’Internet « serait impossible sans le contrepoids de la société civile qui, (ensemble avec les autres parties prenantes), constitue le couple ago-antagoniste dont les inférences socio-politiques sont décisives ».

FONDAMENTAUX DE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET (8) Principes et quelques éléments d’orientation pour une bonne gouvernance de l’Internet

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ L’Internet est arrivé en RD Congo presque vingt-cinq ans après la mise en œuvre, aux Etats-Unis, du premier réseau par paquets, ARPANET. C’est-à-dire, qu’il est arrivé vers la fin des années 1990 et les différents services et/ou applications TIC que l’Internet avait amené avec lui était ceux de types génériques, à savoir la messagerie, le transfert des fichiers, la navigation entre les pages, etc. Mais, la problématique d’une bande passante, qui oscillait entre les 56 kbps et les 64 kbps, n’avait pas facilité les choses (mauvaise qualité des services) et, en plus, les coûts onéreux de sa connexion.

§ C’est plus avec l’arrivée des opérateurs télécoms mobiles, l’apparition des nouveaux opérateurs SRVA (Services Réseaux à Valeur Ajoutée) nationaux vers les années 2000 et l’accès par la population des certains outils TIC d’origine asiatique, à moindre coûts, que l’Internet commença à connaître un réel taux de pénétration au sein de la population congolaise. Ce taux de pénétration se situe encore dans les 500.000 personnes connectés soit moins de 1% de la population. Cette image de pénétration et d’accès dépendant montre même qu’en RD Congo, « l’industrie des TIC, qui englobe les activités de l’Internet mais aussi des outils, applications et services TIC qu’il fédère, c.à.d. de l’ensemble de la société de l’information, n’est pas aussi comprise dans l'industrie électronique comme sous d’autres cieux (Chine, Japon, USA, Canada, Corée, Suède, etc.). Elle est donc inexistante » (Mbuta Ikoko, 2009).

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (1) Contexte de l’état des lieux

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ Toutefois, en suivant la définition d’April Daniel (1999), nous dirons que l’industrie congolaise des TIC couvre seulement une partie de la catégorie d’outils, applications et services TIC (télécoms, informatique et de l’audiovisuel) répondant aux besoins génériques des utilisateurs.

§ En effet, concernant par exemple l’informatique, cette industrie couvrirait seulement, d’un point de vue hardware, l’installation (opérationnalisation), l’usage et la maintenance ou la réparation des ordinateurs, des lecteurs de disque, des imprimantes, des cartes mère, blocs d'alimentation, etc. et non leur fabrication. D’un point de vue software, le développement et l’utilisation des logiciels de gestion et des sites web (consistant à faire inter opérer les systèmes d’information mises et/ou à mettre en place dans les organisations) et les services gestion et de traitement de données (en vue de faire obtenir aux organisations une performance organisationnelle, etc.), sont comptés parmi les seuls acquis disponibles.

§ Donc, la RD Congo vit encore les TIC dans une approche des biens de consommation. La question à se poser est : « Pourquoi sommes-nous encore à ce niveau? ». Nous pensons qu’un état des lieux détaillé de cette jeune industrie congolaise des TIC peut nous éclairer. Il étayerait ainsi certains propos par des éléments critiques de la genèse, du développement (évolution) et du niveau actuel de ses secteurs clés mais aussi des organisations utilisatrices et/ou des utilisateurs des TIC et certains éléments de leur gestion actuelle dans le pays.

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (2) Contexte de l’état des lieux

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1)

§ Le secteur des télécommunications en RD Congo a déjà fait l’objet d’analyses et/ou d’évaluations par plusieurs auteurs. Par exemple, en rapport avec l’évolution technologique du secteur, une observation longitudinale et une analyse chronologique (de 1971 jusqu’au début des années 2000) est couverte par les travaux de Ivinza Lepapa (2007). Du point de vue législatif, politique et économique du secteur, en réponse aux demandes changeantes du marché, à la réforme et aux différentes recommandations des organismes internationaux en la matière, les lignes couchées par par Mokonzi Mo’Amba (2001) ; Bushabu Woto (2005) et Kiambu di Tuema (2008) semblent très pertinentes.

§ Dans leurs différentes analyses et/ou évaluations, chaque phase ou étape abordée reflète le changement dans la façon dont les différentes forces et/ou stratégies politiques ou pratiques économiques et technologiques ont influencées, par leur apparition ou leur existence, le développement ou pas du secteur des télécommunications dans le pays.

§ Ainsi, pour rappel, c’est depuis 1940 que le secteur des télécommunications est réglementé en RD Congo. Le premier document de base était l’Ordonnance législative n°254/Telec du 23 août 1940. Cette ordonnance législative dotait l’administration coloniale d’un statut juridique pour pouvoir s’occuper du secteur des PTT naissant. Quelques années plus tard, suite au contexte …

Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (3)

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2)

§ … politique d’un pays nouvellement affranchi et/ou sorti du colonialisme, il s’est avérée que ce document devrait être revu. En effet, les nouveaux cadres et techniciens congolais, qui avaient remplacés les colons au niveau des postes stratégiques, tactiques et opérationnelles, n’étaient pas préparés correctement par le colonisateur pour gérer et/ou étendre, au niveau national, le réseau public de télécommunications existant.

§ Pour palier à cette inertie, l’ordonnance loi n°68/475 du 13 décembre 1968 va renforcer la législation de 1940, et va créer un Office Congolais des Postes et Télécommunications, OCPT en sigle. Cette ordonnance permettra même de placer des jeunes universitaires et techniciens, formés après l’indépendance, aux différents postes clés de ce secteur. Toutefois, elle introduira dans la foulée le régime de monopole en chargeant cette nouvelle structure de l’exploitation exclusive des services postaux, télégraphiques, téléphoniques, de radiocommunication et de transmission des données.

§ Devenu ONPTZ (Office National des Postes et Télécommunications du Zaïre) en 1971, lors de la zaïrianisation, c’est donc l’OCPT, avec une autonomie financière, qui veillera aussi à la législation et à la réglementation de l’ensemble du secteur jusqu’en 1978 (cf. Ordonnance n°82-027 du 13 décembre 1982, qui rétablira cette fonction au Département des PTT, …

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (4) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3)

§ … anciennement Secrétariat général aux PTT). En 1997, suite à l’avènement de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération), le nouveau pouvoir qui chassa le Maréchal Mobutu et son MPR (Mouvement Populaire de la Révolution), l’ONPTZ sera renommé à nouveau « OCPT » et, en 2008, « SCPT: Société Congolaise des Postes et Télécommunications » (cf. ordonnance loi n°08/007 du 08 juillet 2008).

§ Qu’à cela ne tienne, vers la fin de la deuxième moitié des années 1970, l’infrastructure communicationnelle nationale existant ne disposait que d’un seul commutateur (c’était un RTCP : Reseau Téléphonique Commuté Public ou PSTN : Public Switched Telephone Network, en anglais). Cette dernière, suivant la politique révolutionnaire de l’époque, était renforcée par des segments satellitaires nationaux (16 au total en 1980). Ces segments devraient servir en priorité pour la communication audiovisuelle du véhicule de l’authenticité et de la propagande du pouvoir révolutionnaire (témoignage de Kipulu N’zafu en 2009). En 1978, la gestion technique et administrative de ces segments seraient confiées à une nouvelle structure, la REZATELSAT (Réseau Zaïrois des Télécommunications par Satellite), qui deviendra RENATELSAT en 1991. Cette structure était issue d’un projet institué en 1976 et géré au niveau de la Présidence de la république par le Bureau Technique de Liaison (BTL) pour mettre en place un Réseau National de distribution de la Télévision sur l’ensemble du territoire national.

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (5) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (4)

§ Le renforcement et/ou l’extension de cette infrastructure télématique ou technologique nationale avait donc constitué une avancée technologique majeure dans l'histoire des télécommunications en RDC et avait même démontré la maturité des jeunes cadres universitaires et techniciens, formés après l’indépendance et placés à l’OCPT, cette institution qui était nouvellement créée.

§ Entre 1980 et 1990, l’on pouvait alors noter la réception du signal télé et radio par une grande couche de la population qui se trouvait dans des villes politiquement stratégiques du pays. Aussi, au cours de la décennie 1990 et voire jusque vers 1995, l’OCPT offrait les services universels, à savoir le téléphonie fixe, le fax, le courrier postal, etc., à près de 40000 abonnés (entreprises et ménages). Ce nombre d’abonnés ou ce taux de pénétration des services universels, qui paraît faible aujourd’hui, représentait un chiffre significatif dans le contexte africain et/ou congolais de l’époque.

§ Toutefois, derrière cette première tentative de développement du secteur et son succès, une dimension importante avait échappé aux acteurs et décideurs congolais de l’époque. C’était l’oubli de la maîtrise, de l’adaptation, du suivi et de la maintenance des équipements investis, selon les règles métiers, mais aussi leur renouvellement.

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (6) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (1)

§ Suite à la constatation de cette faiblesse, le ministère congolais (zaïrois) en charge du secteur avait commencé, debut 1980 et de manière presqu’isolée, à réfléchir sur une possibilité d’étendre la prestation des différents services universels et/ou audiovisuels offerts par le réseau national filaire de l’OCPT et par le réseau national par satellite de la REZATELSAT. Les différentes réflexions, rencontrant le nouveau visage économique mondiale, lié à la globalisation des économies et à la mondialisation des échanges, mais aussi à l’avènement d’une nouvelle norme de téléphonie, « dite cellulaire ou mobile », vont alors pousser le gouvernement de l’époque à autoriser, à titre expérimental, la libéralisation de quelques services universels, à l’instar de la téléphonie mobile et des lignes louées. Cette libéralisation se fera sans une reforme officielle, c.à.d. sans l’existence réelle des nouveaux textes légaux et sans l’adaptation ou l’amélioration de l’infrastructure télématique nationale existante.

§ Ainsi, la dynamique enclenchée va faciliter, début 1985 et bien sûr avec l’accord des certains anciens dignitaires et lobbies puissants de l’époque, l’arrivée des réseaux privés et indépendants des télécommunications cellulaires, à l’instar de TELECEL (1985, qui deviendra STARCEL en 2000), de COMCELL (1993), d’AFRITEL (1995) et de SOGETEL (1998). Ici, seul l’Arrêté Ministériel n°CAB/MIN/PTT/0027/31/93 qui fixait les conditions d’exercice des activités dans le secteur.

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (7) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (2)

§ A l’exception de SOGETEL, ces premières entreprises congolaises de téléphonie cellulaire, privées et indépendantes, vont exploiter des segments et/ou des infrastructures réseaux différents (par exemple des stations terriennes standard de type B ou F-3 à Kinshasa et des stations terriennes USAT en provinces). Ces infrastructures vont être basées sur la technologie cellulaire analogique AMPS (Advanced Mobile Phone Service) et vont disposer des bandes de fréquence allant de 800 à 900 MHz. Leurs services de téléphonie seront interurbains et internationaux.

§ Quant à SOGETEL, son infrastructure va être basée sur la norme CT2 (Cordless Telephone Generation 2) et va offrir un service à mobilité réduite sur une bande de fréquence allant de 864 à 868 Mhz. Elle sera localisée, cette infrastructure, dans la ville de Katanga et de Kinshasa, et va se reposer sur une ancienne infrastructure téléphonique de la Gécamines, qui était devenue presque vétuste avec le temps.

§ Au fait, cette première tentative de libéralisation n’apparaîtra pas comme une perturbation radicale du secteur car les « monopoleurs » (OCPT et RENATELSAT), dans l’ensemble, ne vont pas totalement être secoués. Ils vont même continuer à bénéficier du protectionnisme étatique via les textes légaux existant.

ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (8) Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (3)

§ Plutôt, c’est entre 1998 et 2000, lorsque les deux premières sociétés privées et indépendantes de téléphonie dite « cellulaire de deuxième génération » ou GSM (Global System Mobile), vont faire leur entrée dans le secteur mais aussi plus tard, vers la fin des années 1990, lorsque l’Etat congolais autorisa les services universels de l’Internet, à l’instar du courrier électronique et de http, que les monopoleurs vont se sentir secoués.

§ Ces deux nouveaux opérateurs vont utiliser les bandes de fréquence de 900 MHz dans leurs infrastructures qu’ils vont plus tard étendre à 1800 MHz. Le premier opérateur GSM sera connu sous le nom de « Congo Wirelless Network », CWN-CELLNET en sigle, et aura comme base opérationnelle les villes de Kinshasa, de Lubumbashi et de Mbuji-Mayi. Le second opérateur, c’est CELTEL RDC dont la maison-mère se trouvait en Hollande. En 2005, CELTEL changea de nom et deviendra ZAIN RDC, suite à son rachat par la société koweitienne MTC (Mobile Telecommunications Company). Du côté de CWN-Cellnet, après un accord de partenariat signé en 1999 avec le groupe sud africain Vodacom (Voice Data Communication), il deviendra VODACOM RDC en 2001. « Ces deux sociétés ont donc dans leurs stratégies de développement ou de croissance une vision expansionniste au niveau de l’ensemble du pays » (Mbuta Ikoko, 2001).

LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (9)

Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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Page 41: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ La libéralisation du secteur et les phases effectives de son développement (4)

§ C’est donc lors de cette deuxième phase de libéralisation que le secteur congolais télécommunications va réellement s’ouvrir à la concurrence. D’ailleurs, au courant de la même année 2000, deux autres concurrents vont faire aussi leur entrée dans le secteur : au mois de juin 2000, Congo Chine Telecom (CCT), avec 49% d’actions de l’Etat congolais et 51% de l’équipementier en télécoms ZTE à travers le gouvernement chinois, va arriver avec la norme GSM 1800 MHz. Cette société aura pour particularité l’indépendance et la sécurité communicationnelle du pouvoir de l’AFDL face à une guerre d’agression rwando-ougandaise, imposée par certaines puissances mondiales, « car cette guerre se jouait aussi sur le terrain communicationnel avec le TELECEL de l’homme d’affaires tusti-rwandais Miko et le COMCELL de Jeannot Bemba, père de Jean Pierre Mbemba » (Kuediasala Faustin, 2008, cité par Mbuta Dodi, 2009). Au mois de décembre 2000, c’est l’arrivée de SAIT Telecom (membre du groupe belge SAIT Radio Holland), avec la norme Digital Cellular System (DCS) sur la bande de 1800. Cette société est devenue TIGO RDC depuis 2007 par son rachat par le groupe Millicom.

§ Toujours en 2000, une tentative de joint-venture va être essayée entre l’OCPT et la société coréenne KOMYUNG, qui créa l’entreprise Congo Korea Telecom (CKT), mais celle-ci va se solder à un échec.

LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES TIC EN RD CONGO (10)

Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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Page 42: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ La situation actuelle du secteur (1)

§ Avec la deuxième phase de libéralisation du secteur mais aussi les technologies innovantes apportées par toutes ces sociétés privées et indépendantes de téléphonie cellulaire, qui sont toujours en pleine croissance, nous pouvons alors dire qu’une concurrence sans sans précédent serait née dans le secteur. Elle aurait même marque une étape décisive qui a consistée à « une modification profonde des modalités d’intervention de l’Etat ou à une mise en place de nouvelles formes de régulation publique » (Bergougnoux Jean, 2000).

§ Ainsi, la gestion du secteur congolais des télécoms sera désormais couverte par une nouvelle législation (loi-cadre). Ces dernières ont été adoptées par le parlement, en 2001, puis entérinées par un décret présidentiel, en 2002. Elles tentent donc, par question de vide juridique ou de la non existence des lois spécifiques devant encadrer les secteurs de l’informatique et de l’électronique, de réglementer l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC. Elles ont été aussi à la base de la création d’une autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo, ARPTC en sigle, qui, comme dit, ne s’occupe pas que du développement dudit secteur mais aussi, de manière moins coordonnée, les autres secteurs de l’industrie congolaise des TIC.

§ Selon le rapport FEC de 2007, l’ARPTC et l’ensemble du secteur des télécoms souffrent des politiques sectorielles interventionnistes, qui proviennent des structures officielles s’appuyant, …

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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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§ La situation actuelle du secteur (2)

§ … selon Bushabu Woto (2005), du décret présidentiel n°03/027 du 16 septembre 2003 fixant les attributions des différents Ministères du Gouvernement de Transition.

§ En terme de signal, les différents opérateurs télécoms privés et indépendants couvrent aujourd’hui les ¾ de la République, avec près de 10.000.0000 d’abonnés (Vodacom : 4.042.000 ; Zain : 3.493.881 ; Tigo : 1.403.111 et Cct : 947.776), soit un taux de pénétration mobile de près de 13% sur une population estimée à 65 millions d’habitants alors qu’en décembre 2000 le pays n’en comptait que près de 200.000 dans l’ensemble soit un taux de pénétration mobile de 0,07% (source : Arptc, 2008).

§ Parmi les services qu’ils offrent actuellement à leur clientèle, nous pouvons citer le MMS, le transfert et restriction d’appels, le call waiting, le VMS, le transfert de crédits (Voda-e), l’e-banking (avec Celpay) et l’Internet mobile (Wap), mais aussi la sensibilisation agressive à leur usage. Ces différents services offerts par ces différents opérateurs télécoms sont des innovations technologiques des équipementiers en télécoms, des fabricants de téléphones et des structures TIC développeurs d’autres cieux, à l’instar d’Ericsson, Huawei, Alcatel-Lucent, Siemens, Zte, Nokia, Samsung, LG, Apple, Microsoft, Horde, Google, Facebook, etc. A leur niveau, ils assurent que l’opérationnalisation, la commercialisation et la diffusion de ces offres.

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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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§ La situation actuelle du secteur (3)

§ Aussi, au niveau des bénéfices à tirer par la clientèle et le gouvernement congolais (pouvoir), ces différents opérateurs télécoms privés et indépendants, qui sont structurés en réseau au niveau international, règnent en donneur d’ordre et représentent un problème d’interconnexion dont le gouvernement cherche à pallier. Ils appliquent aussi, au niveau national, par manque des véritables textes légaux adaptés (la plupart sont encore en cours d’élaboration) et par manque d’une infrastructure télématique nationale, les différentes politiques et stratégies d’affaires de leurs partenaires financiers qui ne sont pas toutes adaptées à notre pays et/ou à notre culture. Ici, l’autorité de régulation semblent ne pas faire le poids car la participation financière de l’Etat est encore faible et les textes comportent certains vides juridiques. Aussi, ils bénéficient de certaines interventions sectorielles de la part de certains gouvernants du pouvoir public.

§ Quant à la concurrence interne du secteur, ces opérateurs télécoms, qui profitent des avantages tirés auprès de la clientèle et du gouvernement, font supporter et appuyer leurs stratégies concurrentielles par des mises en place des systèmes d’information stratégiques de collaboration, de communication et de gestion tournant en réseaux avec des logiciels ou des applications tels que le MS Outlook, le MS Exchange, Sun system, Sage (comptabilité générale, comptabilité analytique, trésorerie, gestion commerciale, RH/Paie, reporting, …), etc.

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Les secteurs clés de l’industrie congolaise des TIC: le cas des opérateurs télécoms

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§ La situation actuelle du secteur (4)

§ Dans le cadre de leur développement ou de leur croissance, ils basculent actuellement, presque tous, sur les normes extensibles du GSM, à savoir le 2.75 G et le 3 G. Nous ne savons pas si cette situation serait toujours couverte, avec les différentes faiblesses constatées aujourd’hui, par le régime de concession, d’autorisation et de déclaration qui font l’objet de deux lois précitées.

§ En plus, dans leur approche marketing (Mix marketing), ces opérateurs, en dehors de la structuration des prix qui est déjà connue d’avance et de l’écoute des besoins évolutionnistes de la clientèle, se tournent vers les promotions (publicité, infos sur le site Internet, commandite, jeux concours et actions sociales), les revendeurs agréés (2XT com, Fuji Image, CSL/vsc, Beltexco, Monizi, etc.). Ces derniers s’occupent aussi de la vente et de la vulgarisation de leurs produits et services TIC offerts. Parfois, ils vont eux-mêmes, par contrat de communication (post-paid) ou sans contrat (pre-paid), directement vers des abonnés (particuliers ou entreprises locales). Aujourd’hui, il est même observé que ces différents opérateurs pratiquent une forme de publicité s’apparentant à une agressivité commerciale, car consistant à envoyer de façon abusive et sauvage, via les sms, des offres ou des choix de souscription aux gammes de produits et services sans l’accord préalable de l’abonné. Une publicité, comme aime bien le dire Ivinza Lepapa (2003), qui vous saute à la figure que vous la vouliez ou pas.

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§ La situation actuelle du secteur (5)

§ Quant à l’opérateur national de la téléphonie fixe, c.à.d. l’OCPT, dont l’importance est devenue presque marginale dans l’économie du pays (le nombre des lignes actives n’est même plus connu), il tente via la société STANDARD Telecom, née d’un joint-venture avec la société TAIHAN Global Holding en 2007, de fournir une forme alternative de service communicationnel (Internet et téléphonie via les lignes fixes à fibre optique) dans une couverture géographique très limitée. L’infrastructure de celle-ci est une sorte de mini Réseau Numérique à Intégration des Services (RNIS, en anglais ISDN : Integrated Services Digital Network) qui s’appuie sur des segments mobiles simples implémentés grâce à la technologie de transmission et d’accès CDMA (Code Division Multiple Acess) (ACP, 2007). Il attend donc, selon les personnes rencontrées et le rapport de l’ARPTC (2008), la rénovation, par le gouvernement congolais, de l’ensemble de l’infrastructure publique nationale et sa connexion au point d’ancrage du câble sous marin à fibres optiques WACS à Moanda (projet réseau métropolitain) pour pouvoir s’activer davantage.

§ Au niveau de la RENATELSAT, beaucoup des stratégies de développement sont encore sous projets mais les contacts avec certains partenaires étrangers sont déjà en cours.

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§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (1)

§ L’informatique, nouvelle science vers les années 1960-1970, a fait son entrée au pays au début des années 1970 avec IBM-Congo, filiale de IBM International. A ses débuts, cette nouvelle science était coordonnée au pays au niveau du Service Présidentiel de l’informatique (SPI). Ce service, vers la deuxième moitié des années 1970, va se transformer en Service Présidentiel de l’Informatique au Zaïre, en sigle SPIZ, pour s’adapter correctement à sa mission.

§ Le SPIZ regroupait presque tous les premiers informaticiens congolais (connus sous les pseudonymes des « Papybooms »). Ce nouveau service, se faisait alors passer, non seulement comme un organe de régulation du nouveau secteur mais aussi comme un centre d’études, de recherche et de vulgarisation de la nouvelle discipline dans le pays. « Plusieurs universitaires congolais, détenteurs des diplômes des autres disciplines, furent voire formés en informatique dans ce centre et étaient placés dans des entreprises congolaises » (Ivinza Lepapa et al, 2008).

§ Devenu COnseil Permanent de l’Informatique au Zaïre (COPIZ) en 1981, « l’équivalent d’un ministère de l’Informatique dans les pays européens » (Ivinza Lepapa et al, 2008), la structure publiait des séries d’articles de haute fracture dans la revue, « Zaïre Informatique » mais aussi des recommandations sous forme des « policies ». Vers la deuxième moitié des années 1980, …

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§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (2)

§ … toujours comme d’habitude dans le système politique du pays, cette structure va voir sa disparition effective par la simple volonté de certains anciens acteurs politiques influents et vicieux. Il est même dit aujourd’hui que la justification de la disparition ou la suppression de COPIZ s’appuyait tout simplement sur les différends existant entre ses acteurs mais aussi avec certaines directions ministérielles du pays, qui ne voyaient dans cette structure une sorte d’ingérence dans leurs affaires (Propos confrontés et synthétisés sur les différents témoignages, pendant les cours, de Mananga (1999), de Mvibidulu Kaluyit (2001), de Ivinza Lepapa (2001) et de Maphana Ma Nguma (2002)). Avec sa disparition, « le pays ne va donc plus disposer d’un organe qui va s’occuper correctement de la politique et de l’orientation technique claire en matière de l’informatique » (Ivinza Lepapa et al, 2008).

§ Les Papybooms vont donc jeter le tablier à cause de ces intérêts égoïstes. Ils laissent alors le secteur orphelin. Toutefois, certaines entreprises, qui disposaient des centres informatiques de taille modeste, le cas de la Banque du Zaïre, de la REGIDESO, de la SNEL, l’OFIDA, de la RVA, de la RVM, de la CMZ, de l’AMIZA, de l’Air-Zaïre, de la SONAS, de la GECAMINES, de Zaire Mobil Oil, de Siemens Zaire, etc., vont aider, par des stages professionnels, certains jeunes …

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§ La génèse du secteur et les premières tentatives de son développement (3)

§ … universitaires et/ou techniciens congolais à être en contact permanant avec l’informatique de gestion, dite « traditionnelle ». Aussi, quelques activités d’informatisation et/ou de réseautage d'ordinateurs des entreprises vont se poursuivre à travers ces structures.

§ D’autres institutions de formation ou d’enseignement supérieur, le cas de l’Ecole Informatique du Ministère des Finances (EIFI), Institut Supérieur d’Informatique, Programmation et Analyse (ISIPA), Ecole d’Informatique, d’Electronique et d’expertise comptable (EIECO), Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa (ISS), Institut Supérieur de Commerce (ISC/Gombe), etc., puis des structures spécialisées, tels que IBM Zaïre, ILIZ asbl, Microsystem software, etc., ont aussi continué, de manière moins coordonnée et isolée, à vulgariser et à enseigner cette nouvelle science au niveau de premier cycle universitaire.

§ Cette situation décrite mais aussi le non financement de la recherche dans le secteur par l’Etat congolais vont être donc à la base de la stagnation du secteur alors que vers la fin de la deuxième des années 70 et le début des années 80, l’informatique congolais se situait au même niveau que certains pays du monde technologiquement avancé aujourd’hui.

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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (1)

§ La renaissance de ce secteur de l’informatique va être possible avec la première phase de la libéralisation du secteur des télécoms, qui amena l’Internet et les NTIC au pays vers la fin des années 1990.

§ Ainsi, les nouvelles structures ou les entreprises comme Microcom RDC, Interconnect (Vodanet), Afrinet, Africanus RDC, Global Broadband Solutions, Celpay RDC Inc., Aton Congo, Setrema, Starnet, RagaNet, Sattel Kin, Speed Technologies Ltd, Solinfo, Comax RDC, CielPlus, CielPlus, CyberNet, Global Web Dimension, iBurstafrica DRC, etc., qui sont toutes privées et pour la plupart des FAI (Fournisseurs d’accès internet) et des opérateurs des SRVA (opérateurs ou intégrateurs des services réseaux à valeur ajoutée), vont commencer à offrir des services et/ou applications TIC tels que ceux de :

Ø Installation, implémentation et/ou interconnexion des plateformes technologiques ou réseaux, Ø accès au réseau Internet et/ou l’allocation des lignes de communication louées (dédiées) et partagées, Ø transfert des fichiers (envoi et réception de données) et de traitement de données (qui sont suivis des autres services connexes ou liés),

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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (2)

Ø téléphonie et/ou voix sur IP (ToIP ou VoIP) via les infrastructures implémentées, Ø conception et hébergement des sites web (Web design et Web hosting) et messagerie professionnelle (Web mail personnalisé), Ø développement ou intégration des applications de gestion (facturation, paie, ressources humaines, comptabilité, etc.), Ø gestion, optimisation et sécurisation des assets matériels et informationnels des parcs informatiques, et enfin Ø alimentation, distribution et protection électrique des parcs informatiques.

§ Aussi, le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, avec l’Université de Kinshasa, l’Université Libre de Kinshasa et l’Université de Lubumbashi, mais aussi d’autres institutions d’enseignement supérieur et universitaire du pays, va se ressaisir et va ouvrir des cycles universitaires complets en informatique, avec une approche axée sur la recherche et l’innovation. Actuellement, plusieurs promotions des jeunes universitaires sont sortis de rangs de ces institutions et sont sur le marché du travail. D’autres occupent déjà des postes informatiques clés au sein des entreprises et/ou organisations congolaises. Ils essaient alors, …

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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (3)

§ …, ces jeunes universitaires, de faire preuve d’une détermination sans précédent pour pouvoir relever le défi en récupérant le flambeau abandonné par les Papybooms.

§ Du point de vue régulation, le secteur semble encore dépendre totalement du secteur des télécoms. Cette logique de fonctionnement est présenté par l’ARPTC comme telle en s’appuyant sur le courant prôné par l’UIT lors du débat et des discussions, en 2003 à Genève, concernant la définition d’une gouvernance de l’Internet et des applications et services TIC qu’il fédère.

§ En plus, les ONG et/ou ASBL dites « de vulgarisation, de promotion et de sensibilisation sectorielle », à l’instar de CAFEC (Centre Africain d’Echange culturel dont l’axe principal est la promotion des TIC en RDC), d’ISOC/chapitre RDC, d’ACOULL (Association Congolaise des Utilisateurs des Logiciels Libres), de BSD Congo (association de vulgarisation des outils et produits TI libres en RDC) et d’ISPA-RDC (association des fournisseurs de services Internet de la RDC née au mois de juillet de cette année), s’activent et sont devenues des vrais partenaires de développement intégral du secteur et de l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC.

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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (4)

§ Ensemble avec les entreprises du secteur, les entreprises télécoms et les institutions d’enseignement supérieur et universitaire, ces ONG et/ou ASBL essaient d’amener l’Internet auprès de la population à économie insignifiante dans l’objectif de leur permettre de pouvoir manipuler ou d’entrer en contact avec les outils et les applications TIC basiques mais aussi de pouvoir s’imprégner des différents services TIC offerts. C’est donc à travers des cybers café qu’elles installent partout à travers les pays et les formations qu’elles donnent qu’elles arrivent à faciliter cet accès à l’Internet.

§ Toutefois, en dehors d’une moyenne des cybers, des réseaux locaux et des plateformes technologiques installées au sein des certaines institutions d’enseignement supérieur et universitaire, mais aussi des ONG et/ou ASBL, dans des grandes villes du pays, il nous est réellement difficile de pouvoir déterminer correctement le nombre exact des cybers cafés installés aujourd’hui et les ménages et/ou les individus en lien qui font usage de l’Internet et des autres applications et services TIC à travers la RD Congo.

§ Une autre catégorie des organisations ou structures TIC, non investiguée à fond par nous, est celle qui s’occupe des activités de « revente, installation et réparation des outils TIC …

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§ La renaissance du secteur et sa situation actuelle (5)

§ … actuellement disponibles sur le marché congolais, à l’instar de HP-Dell, Fujitsu-Siemens, Toshiba, Apc, Mge, Emerson Liebert, Lg, Cisco, D-Link, Alvarion, Tsunami, etc. Ces différentes organisations ou structures revendent et installent des progiciels et/ou des logiciels de gestion, antivirus, e-commerce et e-Banking aux organisations utilisatrices. Parmi les progiciels et/ou logiciels trouvés, nous citons les produits Sage, Accpac, Avg, McAffee et Symantec.

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (1)

§ Les deux vagues de libéralisation du secteur des télécoms en RD Congo ont aussi secoué le secteur des médias et communications. Toutefois, depuis 1945, date de la création de la première chaine audiovisuelle du pays (devenue OZRT-Office zaïrois de Radiodiffusion et de Télévision- en 1976 puis RTNC-Radio Télévision Nationale Congolaise en 1997 lors de l’avènement de l’AFDL), les congolais n’étaient pas habitués à une multitude de chaînes de télévision ou de radiodiffusion.

§ Cette logique coloniale a été renforcée durant la période mobutiènne avec « la réforme, dite de « mesure de restructuration », de juillet 1972, qui réduit sensiblement le nombre des titres afin de permettre au Parti-Etat (MPR) de mieux les orienter vers la propagande » (M’pereng Djeri, 2004). Aussi, l’ordonnance-loi n°70/057 du 28 octobre 1970, relative à la liberté de la presse ou l’instauration de la caution, punissait sévèrement les publications illégales et clandestines. Cette ordonnance-loi, qui a complété et renforcé la constitution de 1967, remplaçait donc un décret-loi du 9 décembre 1960 qui réglementait le régime de la presse nationale et étrangère.

§ Notons que durant cette période de reforme et, plus tard, vers le début des années 1990 (début de la démocratisation du pays) seul l’OZRT était autorisé à émettre sur les ondes hertziennes et les journalistes, achetés avec de l’argent, exerçaient un métier de contrainte et non des libertés.

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (2)

§ Aussi, il est important de faire souligner que durant presque toute cette période les journalistes travaillaient en RD Congo sans un statut juridique valable. C’est donc en Avril 1981, avec les ordonnances-loi n°81/011 et 012, portant sur la liberté de la presse et sur l’exercice du journalisme en en République du Zaïre, que les journalistes congolais vont bénéficier d’un statut juridique valable et reconnu. En 1996, la loi n°96/002 du 22 juin, qui va porter sur les modalités d’exercice de la liberté de la presse en République du Zaïre, fera alors de l’espace médiatique congolais l’image que nous avons aujourd’hui d’elle mais sans un encadrement concret.

§ Pour beaucoup des chercheurs dans le domaine des sciences de l’information et de la communication, cette loi de 1996 est « une loi appropriée » (M’pereng Djeri, 2004), « l’une des lois les plus libertaires du monde des médias d’Afrique » (Kibiswa Naupess, 2003), etc. Elle permettra, après la résistance du secteur, le retour en force de la presse écrite, comprimée ou restructurée au cours des années 1970, mais va aussi ouvrir la voie à la création d’une multitude des chaînes de télévision et de radiodiffusion moins professionnelles et sans encadrement.

§ Actuellement, le pays compte près de 80 chaines de télévision, dont 38 sont basées à Kinshasa (RTNC, Ratelesco, Antenne A, Raga Tv, CCTV, CKTV, RTKM, Digital Congo Tv, RTGA, …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (3)

§ … Numerica Tv, Mirador Tv, Africa Tv, Télé 7, Congo web télévision, Couleurs Tv, RTCE, RTAE, RTMV, RTSM, etc.), et près de 203 chaînes de radiodiffusion (lire la note). La majorité d’entre-elles sont nées durant les années 1990 (début de la démocratisation du pays).

§ Ces différentes chaînes congolaises de télévision et de radiodiffusion, qui émettent sur les ondes, sont toutes privées (et/ou indépendantes) et à caractère commerciales ou confessionnelles à l’exception de la RTNC, qui est une chaîne publique (à caractère commerciale floue). Elles sont encore toutes sur l’analogie (TNA) et, selon les déclarations des techniciens contactés mais aussi nos propres observations, certaines d’entre elles disposent des équipements essentiels et d’autres non car leurs équipements ne sont pas du tout conformes aux normes d’une chaîne de télévision et/ou de radiodiffusion professionnelle, c.à.d. n’obéissent pas à la logique universelle en matière de textes, de typologie et de spécialité.

§ D’ailleurs, les quelques spécifications techniques obtenues sur ces équipements TIC disponibles (outils, applications et services TIC), attestent voire les portées métropolitaines …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

§  Note: cette statistique a été obtenue en faisant la moyenne de données entre l’étude de Malu Kayembe et al. (2004), près de 106 radios, et les différentes données officielles, fournies par les services du ministère de l’information et médias et celles des PTT (Postes, Téléphones et Télécommunications). Pour les différents services de ces deux ministères, près de 300 chaînes de radiodiffusion sont identifiées mais la plupart n’émettraient pas car n’ayant pas encore reçu l’autorisation officielle. 57

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (4)

§ … réduites de la majorité de ces chaînes. Ces équipements n’arrivent donc pas à relayer le signal et le contenu informationnel vers les autres centres urbains du pays et/ou vers l’international. Certaines chaînes utilisent voire des équipements mais aussi des applications et/ou services TIC génériques ou basiques pour produire le contenu informationnel. Ce qui complique même davantage la matérialisation des fonctions telles que celle de mémoire, de pyramide, d’agora ou de partage. C’est l’Internet qui paraît être le seul véritable application et/ou service TIC le plus utilisé par les acteurs du secteur juste pour la consultation de leurs mails (privés et professionnels), des news et la recherche des infos et/ou des dépêches de grands organes de presse internationale pour ainsi les relayer ou les partager au niveau national.

§ En réalité, nous disons clairement que la majorité de ces chaînes congolaises de télévision et de radiodiffusion éprouvent des difficultés d’ordre financier et organisationnel. Cet aspect des choses ne permet pas aux acteurs du secteur de descendre, par exemple, sur le terrain et de faire des investigations dignes. Ces difficultés bloquent aussi en partie leurs expertises et l’expression de leurs compétences, mais aussi le développement et l’accélération d’une mise à disposition, pour le compte de la société de l’information congolaise, en construction, mais aussi mondiale, des contenus multimédias pertinents, fiables, intègres et confidentielles.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (5)

§ Nous avons aussi noté que la plupart de ces chaines ne possèdent presque pas des stratégies opérationnelles réelles, liées à des véritables chaînes de télé ou de radio professionnelles. D’ailleurs, elles commencent déjà à être secouées par des contenus et des services audio visuels sans frontière, offerts par des individus privés ou des chaines de télévision et de radio numérique étrangères, par satellite, comprimées dans des bouquets Canalsat, Dstv ou free sur Youtube.

§ Toutefois, de manière globale, pour leur développement, beaucoup espèrent s’accrocher aux résultats du projet que le gouvernement congolais tente de réaliser avec « Téléconsult », concernant la rénovation du réseau national de radiodiffusion ou de télévision par satellite. Au fait, elles envisagent, à partir des segments réseaux qui seront disponibles, étendre leur portée et sortir, via le satellite, à l’international mais aussi basculer à la TNT et, à fortiori, passer à la Radio-TV IP.

§ L’autre catégorie d’organes congolais des médias et communications analysées sont les structures ou les entreprises de la presse écrite. Ici, la plupart de ces structures sont des journaux ou des périodiques privés et/ou indépendants à caractère commerciale. Nous citons, …

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (6)

§ … par exemple, Le journal Elima, Le Forum des As, L’Avenir, Le Soft International, La Référence Plus, Le Palmarès, Le Phare, Le Potentiel et L’Observateur.

§ Il y a aussi L’ACP (Agence Congolaise de Presse, anciennement appelé AZAP), qui est un organe publique héritée, lors de l’indépendance du pays, des installations de l’agence belge « BELGA », et la revue mensuelle Congo-Afrique, qui entrent par défaut dans cette catégorie. Quant au Congo-Afrique était connue, lors de sa création par les Jésuites en 1961, sous le nom de « Document pour l’action » puis, lors de la zaïrianisation, sous le nom de Zaire-Afrique. Elle est gérée depuis 1965 par le CEPAS (Centre d’Etudes pour la Promotion et l’Action Sociale).

§ Ensemble avec les autres revues, à dimension politique, économique, sociale et culturelle, ces journaux, périodiques ou revues cités font l’image des organes congolais des médias et communications. Pour rappel, l’ACP, le journal Elima (Le Matin à l’époque coloniale), la revue Congo-Afrique et le journal Salongo (Le Progrès à l’époque coloniale), qui a disparu depuis un moment, étaient parmi les organes clés de la presse écrite à l’époque. Ils ont donc accompagné, d’un point de vue politique, didactique et culturel, la population congolaise durant toute la période mobutiènne.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (7)

§ Tous ces organes cités de la presse écrite mais aussi les organes de la presse audio visuelle connaissent aujourd’hui des difficultés d’ordre financier et organisationnel. D’ailleurs, à l’arrivée de l’AFDL, l’ACP s’était retrouvée sous un régime de stagnation de la subvention de l’Etat. Pour faire face à cette difficulté financière, elle s’était même résolue, pendant presque une décennie, à adopter la politique de faire louer ses locaux pour pouvoir financer une partie de ses activités. Actuellement, elle semble reprendre avec l’ensemble de ses activités de diffusion des dépêches (textes et photos) mais de manière lente.

§ Quant aux autres organes de la presse écrite, certains ont même réduit leur périodicité ou ont limité le nombre d’exemplaires de leur publication. Une situation qui demeure jusqu’à ce jour. Ici, il est aussi à noter qu’à part l’ACP, le journal Elima et la revue Congo-Afrique, les autres organes de la presse écrite sous-traitent voire certaines de leurs activités d’impression et de photogravure.

§ Mais, malgré les difficultés évoquées, ces organes de la presse écrite, qui sont des grands utilisateurs des outils, applications et services TIC (Ordinateurs fixe, téléphones, flashs disk, appareils photos numériques, PAO : Publication Assistée par Ordinateur, Bureautique, …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

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§ La genèse, le développement et la situation actuelle du secteur (8)

§ … Internet, etc.), envisagent et certains ont même déjà commencé les tentatives de la mise en ligne de leurs contenus numériques, sous une sorte d’adaptation à l’environnement actuel des médias et des affaires (la net-économie, e-medias, etc.) pour ainsi ne pas disparaître.

§ Néanmoins, dans une logique correcte et au vrai sens du mot, ces différents organes de la presse écrite mais aussi ceux de l’audio visuelle ne sont pas encore devenus des producteurs des véritables contenus, qui devraient assurer la fonction communicative ou informationnelle politique, didactique et culturelle souhaitée. Ils se situeraient donc à cheval entre les producteurs et les utilisateurs et/ou consommateurs avertis. Nous pensons qu’avec la vision de l’organe de régulation du secteur, la HAM (Haute Autorité des Médias), qui existe depuis 2003, et le concours de différentes corporations (UNPC : Union de la Presse Congolaise, OMEC : Observatoire des Médias Congolais, Journaliste en danger, etc.), l’ensemble des organes de médias et communications congolais sauront s’adapter le plus rapidement et suivre les deux secteurs clés des TIC, qui sont en pleine phase de leur révolution et évolution.

§ Sur ce, la HAM devra réellement jouir d’une certaine indépendance pour ne pas souffrir, comme disait le rapport FEC de 2007 concernant l’ARPTC et l’ensemble du secteur des télécoms, des politiques sectorielles interventionnistes.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des organes de médias et communications »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (1)

§ Les grandes entreprises congolaises sont à majorité publiques. Elles sont plus organisées soit autour d’une centralisation (Rvm, Rvf, Cmdc, Office des Routes, Sosider, Sonas et Cohydro) ou autour d’une décentralisation (Rva, Ami Congo, Gécamines, Okimo, Regideso, Ofida, Occ, Dgrad et Office des Routes). Néanmoins, malgré la protection et les aides supplémentaires octroyées de la part de l’Etat congolais (du trésor), ces entreprises sont des canards boiteux « à cause de la megestion et de la corruption qui ont élues domicile dans le pays » (Muzong Kodi, 2008).

§ Concernant l’utilisation des outils, applications et services TIC par cette catégorie d’entreprises, l’analyse chronologique d’Ivinza Lepapa (2007) fait situer certaines de ces entreprises sur une informatique traditionnelle et/ou quantitative rudimentaire. Ainsi, certains postes, avec des tâches de gestion très importantes, ne disposent même pas d’outils, applications ou services TIC. Toutefois, dans la mesure d’assurer leur survie dans l’environnement actuel des affaires mais aussi pour tirer parti des éloges de capacités TI, qui peuvent aider l’amélioration ou la fourniture de leurs services publics, ces entreprises, la plupart, « essaient de se mettre sur une informatique communicante ou de collaboration de base utilisant les outils TIC tels que les PCs et les serveurs compatibles IBM, qui tournent en réseaux sous Windows et sous Unix et disposant des …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (2)

§ … services de navigation et de messagerie Internet tels que Horde, Gmail, Yahoo et Hotmail. Certaines utilisent voire, dans une approche traditionnelle, les services TIC de bureautique, avec MS Office Word et Excel, et de gestion de données, avec Dbase et MS Access » (Mbuta Ikoko, 2009) ».

§ Certaines applications et/ou services de gestion des données trouvées, avec Dbase et MS Access) étaient développés maison, graduellement, selon les besoins et la volonté des acteurs dirigeants de l’époque. Actuellement, la plupart ne tourne presque pas ou semble ne plus s’aligner à la dimension (taille), aux stratégies, aux structures, aux activités, aux plateformes technologiques et à l’environnement d’affaires actuels de ces entreprises. Il est même honteux, de notre part, de les nommer.

§ A ce stade, les acteurs TIC contactés dans ces entreprises disent ne pas ignorer la situation et connaissent l’importance que peuvent apporter les TIC actuelles dans leurs organisations mais ne savent comment influencer leurs gestionnaires (acteurs dirigeants) à pouvoir engager des investissements massifs liés. Au fait, pour leurs acteurs dirigeants, les priorités immédiates seraient celles de pouvoir répondre aux besoins sociaux de ménages des leurs collaborateurs …

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (3)

§ … mais aussi leurs propres besoins : une sorte de pactes sociaux virtuels qu’ils ont signés avec les employés. Il a été même noté que la majorité de ces acteurs dirigeants ne procèdent pas ou plus à la planification des TIC et n’encouragent pas non plus les acteurs TIC qui souhaitent le changement organisationnel des organisations par les TIC. Lors de nos entretiens, un des acteurs dirigeants nous a déclaré que l’incorporation de la stratégie TIC dans la planification stratégique de l’entreprise qu’il a la direction et qui est en difficulté de reprise, était un gâchis car ce n’est pas une priorité pour le moment. Mais, il déclare par la suite que, dans le contexte environnemental actuel des affaires au pays, il travaille alors, tout à tout prix, pour une performance organisationnelle de l’organisation.

§ Ce contraste a été aussi noté auprès des certains acteurs TIC, qui évoquent la problématique de la transmission et de l’échange des informations comptables et financières dans le délai, avec leurs partenaires et leurs clients, sans savoir qu’ils existent aujourd’hui sur le marché TIC des offres et des services adaptés à leurs besoins et à moindre coûts. A vrai dire, ces acteurs n’arrivaient pas à cerner comment les nouveaux outils, applications et services TIC peuvent restructurer ou réadapter leurs structures ou peuvent optimiser les performances organisationnelles souhaitées par leurs acteurs dirigeants.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (4)

§ Notre inquiétude ce que ces genres d’attitudes, observées auprès de ces deux catégories d’acteurs, risquent de demeurer toujours sans explication. Déjà, dans des circonstances non encore élucidées à ce jour, ces attitudes sont à la base de l’écart TIC (fracture numérique) que la RD Congo connaît aujourd’hui et a même du mal à rattraper. Un écart qui reste surtout « très persistant au niveau des applications et services télématiques offerts par les entreprises congolaises du secteur des télécoms et celles du secteur publique de l’économie » (Mbuta Ikoko, 2009).

§ D’ailleurs, en procédant à une analyse comportementale, culturelle et identitaire de ces acteurs dirigeants et/ou TIC, un élément important était ressorti. C’est le manque d’intérêt manifesté à utiliser des outils, applications et services TIC dans leurs activités ou tâches. D’après les argumentations rassemblées, ce manque d’intérêt ne se résume qu’à l’anxiété et au niveau des compétences et des connaissances de ces différents acteurs sur les TIC. Emomo Mopamba et Mubobo André (2000) vont encore plus loin et parlent de « la situation socioéconomique actuelle du pays (qui) font situer ces acteurs congolaises sur les besoins primaires dans la pyramide de Maslow et/ou d’Herzberg ». Dans ces conditions, ces acteurs ne trouvent donc aucun intérêt ou avantage (leur perception) à utiliser et à tirer profit, par exemple, de l’usage interne des outils, …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (5)

§ … applications et services TIC dans leurs entreprises. Certains d’entre eux préfèrent voire travailler à la méthode ancienne et/ou sous-traiter les tâches spécifiques TIC à l’extérieur de leurs organisations, dans l’espoir de se procurer quelque chose en retour pour la survie de leurs ménages ou familles. Cette crise comportementale, culturelle et identitaire observée dans ces organisations analysées mais aussi la non existence ou la non mise à jour de leurs manuels des procédures administratives et financières, dont certains datent voire de l’époque de la république du Zaïre, ont aussi poussé la majorité de ces acteurs à ne plus communiquer ou à transmettre leurs expériences professionnelles à la nouvelle génération qui arrive, de peur de se retrouver sans un portefeuille laitier sûr.

§ Ce qui est encore malheureux ce que ces différents acteurs (dirigeants et TIC) ne se considèrent pas comme des responsables de la non performance actuelle de leurs entreprises. Ils rejettent voire cette responsabilité à la période mobutienne et au gouvernement actuel. Muzong Nkodi (2008) qui évoque clairement ce nouveau contexte des affaires, où les antivaleurs morales et éthiques prédominent, dira même qu’avec une faible performance ou compétence déplorée, certains acteurs dirigeants des entreprises publiques congolaises étaient ou sont à nouveau promus aux fonctions encore plus stratégiques ou avantageuses dans le pays.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (6)

§ Donc, les grandes entreprises congolaises se retrouvent alors, suivant la pensée de Ha-Joon Chang (2007), face aux problèmes du resquilleur et du principal agent qu’il faudra combattre. Aussi, les différentes échelles de situations technologiques et organisationnelles, qui ont été observées dans ces grandes entreprises publiques, ont reflété l’idée du concept de « dépendance de sentier », élaboré initialement par David Paul (1985) et évoquée par Teece David et al. (1997), dans le sens où elles ne peuvent être que des conséquences de résultats obtenus par ces entreprises sur leurs investissements TIC passés.

§ Ensuite, hormis les applications et/ou services TIC de collaboration et de communication basique, mis en œuvre par ces grandes entreprises analysées, nous avons noté que quatre entreprises d’entre elles tentent d’implémenter, avec la volonté de leurs acteurs dirigeants et le concours des certains fournisseurs TIC locaux, des applications et/ou services TIC métiers de croissance et de compétitivité. Deux des ces quatre grandes entreprises ont même déjà acquis des progiciels de gestion (comptable, commerciale, budgétaire, de la trésorerie, de la paie et des ressources humaines) mais sans une vision intégrationniste ou « data warehouse » de données des anciennes applications et/ou services TIC rudimentaires existantes. En paraphrasant Volle Michel (2006), c’est donc une rupture totale souhaitée mais sans un succès futur réel.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (7)

§ En effet, ces entreprises, selon la logique transformationnelle de Manon Guillemette et Paré Guy (2007), leurs fonctions TIC se maintiennent dans le profil des fournisseurs des services sans une mise à niveau conséquente.

§ Pour les acteurs dirigeants de ces quatre entreprises, les nouveaux applications et/ou services TIC implémentés ou en cours d’implémentation ne font que répondre aux grandes lignes de la politique de reforme amorcée par le COPIREP (Comité de Pilotage de la Reforme des Entreprises Publiques) depuis 2004. Au fait, ces entreprises publiques analysées sont devenues, depuis 2009, des établissements ou des services publics ou encore des sociétés commerciales (cf. loi n°08/007 Juillet 2008 et décret n°09/11 du 24 avril 2009). Mais, la difficulté qui est évoquée par les acteurs TIC de ces entreprises ce qu’une habitude s’était déjà installée depuis la période de 1+4 et voir même bien avant.

§ Ici, les différents acteurs dirigeants, qui impulsaient ou impulsent les nouvelles implémentations TIC dans leurs entreprises, ont souvent des mandats de gestion à la congolaise c.à.d. sans délai fixe ; surtout que la plupart d’entre eux étaient des membres de différents ex-groupes rebelles et/ou sont des politiques « d’abord redevables aux leaders de leurs groupes d’intérêts respectifs …

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (8)

§ … et seulement ensuite, le cas échéant, aux ministres de tutelle des secteurs dont ils relèvent » (Muzong Nkodi, 2008). « Par le passé, ces acteurs dirigeants ne pouvaient être remplacés ou révoqués qu’avec le consentement de leurs leaders mais actuellement nous ne savons pas car la donne politique est encore devenue incertaine ». Ils sont révoqués ou remplacés à tout moment.

§ Avec cette nouvelle donne politique, quelques projets TIC démarrés dans les entreprises publiques congolaises analysées connaissent des problèmes d’ordre financier et/ou d’arrêt et ne savent pas se poursuivre. Aussi, d’autres investissements en équipements (outils) TIC n’avaient même pas tenu compte des besoins réels de ces entreprises. Ainsi, lors de reprises par exemple de certains projets TIC arrêtés, les outils, applications et services TIC achetés ou qui étaient en cours de développement posent des problèmes d’alignement stratégique entre les stratégies métiers de ces entreprises, leurs structures et processus et les infrastructures et processus TIC à réimplémenter. Les problèmes de ces alignements stratégiques des TIC ne facilitent même plus « un management TIC qui suit les objectifs stratégiques fixés par les organisations » (Henderson John et Venkatraman Natarajan, 1993).

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§ Les grandes entreprises congolaises dites à économie mixte (9)

§ De même, les structurations non homogènes ou non intégrées de données des anciens et des nouveaux applications et services TIC opérationnels, restent évolutives en fonction des visions politiques de différents comités de gestion qui se succèdent. Cet aspect complique aussi davantage la continuité de ces implémentations. Il a été ainsi observé des absences de domaines communs du construit, dans certaines de ces capacités TIC analysés, qui sont à mesurer et à évaluer au sein des différents systèmes d’information existants. Ces structurations ont voire déjà créé des véritables problèmes de redondance et d’incohérence des données mais aussi de leur accès, qui sont devenus difficilement contrôlables et remettent même en cause la fiabilité, la pertinence, confidentialité et l’intégrité des chiffres ou des résultats financiers des différents exercices.

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§ Les moyennes, petites et micro entreprises à économie dite mixte (1)

§ Les moyennes, les petites et les micro entreprises congolaises, PME en sigle, sont relativement bien équipées en outils, applications et services TIC. La majorité des entreprises du secteur de l’informatique sont listées dans cette catégorie. D’ailleurs, l’adoption, l’usage et l’appropriation réelle des TIC au pays semblent passer par elles car, comme a dit Manzambi Ndombele d’Aton Congo, « ce sont des PME congolaises de TIC qui ont ouvert et continuent à ouvrir aux autres entreprises du pays la porte du monde des affaires sans frontières grâce aux applications et/ou services TIC qu’elles proposent ou offrent sur le marché local ». Laurent Ntumba de Microcom a même ajouté à son tour que « l’intelligentsia et le gouvernement congolais devraient se décomplexer et s’appuyer sur le génie et l’expertise technologique de nos entreprises TIC pour un développement durable, spécifique et honorable du pays ».

§ Comme dit, la grande majorité des PME congolaises sont alors relativement équipées des serveurs et clients compatibles IBM, qui fonctionnent, comme pour les grandes entreprises, sur des systèmes d'exploitation Microsoft Windows. C’est le cas par exemple de KPMG RDC, de Microcom RDC, de Cobil, de Peloustore, de Ledya Sprl et d’Africa Tavels. D’autres par contre, c.à.d. Celpay RDC, Microcom RDC, Interconnect (Vodanet), Africanus, Global Broadband Solutions et Aton Congo et Sattel Kin, utilisent, en dehors des produits Windows, les produits …

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§ Les moyennes, petites et micro entreprises à économie dite mixte (2)

§ … Linux (Ubuntu, Mandrake, Suse et Red Hat), Unix (FreeBSD et Sun OS) et Mac OS X.

§ Pour les acteurs TIC de ces PME congolaises, « le choix des logiciels Microsoft s’explique d’autant plus que la culture éducationnelle actuelle du pays ne se base pas beaucoup sur l’usage des logiciels libres alors que ces derniers sont très ouverts, très flexibles et implémentables à moindre coûts » (Mbuta Ikoko, 2009). Ils ont dit aussi que la préférence des produits Microsoft se justifie par leur facilité d’installation et d’utilisation (des modes documentés ou assistés).

§ Nous avons aussi noté, dans la majorité de ces PME congolaises, qu’au moins chaque acteur, avec des tâches de gestion très importantes, dispose d’un poste de travail avec des logiciels de collaboration et de messagerie requis (MS Outlook, MS Exchange, Horde, squirre Mail, Asterisk, MS Office ou Open Office, etc.). C’est le cas par exemple d’Africa Travels qui, en dehors du GDS Amadeus qu’elle utilise pour la réservation de place d’avions, a aussi un système de comptabilité, de facturation et de gestion informatisé pour sa clientèle. Ce dernier, ensemble avec les services Internet de recherche d’informations sur les destinations touristiques, de réservation et de paiement des chambres d’hôtels, de locations de voitures, etc., sont utilisés de manière intensive par les acteurs clés et formés pour la cause.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les moyennes, petites et micro entreprises à économie dite mixte (3)

§ En plus, dehors des logiciels de collaboration et de messagerie mais aussi des logiciels de gestion, tels que la ligne 100 ou 30 de Sage, les produits Accpac, les produits Sun ou les produits sur mesure gérant la comptabilité, les immobilisations, la trésorerie et la gestion commerciale, certaines entreprises tels que Celpay RDC, KPMG RDC, Cobil et Pyramide Hôtel et utilisent d’autres outils, applications et services TIC pour leurs cœurs de métiers, c.à.d. pour la qualité, le contrôle et la production des services stratégiques à rendre à leur clientèle. Ces TIC « améliorent donc leurs différents processus mis en place, le développement concurrentiel de leurs nouveaux produits, leur visibilité en ligne et la consolidation de leurs partenariats d’affaires au pays et en dehors du pays » (Mbuta Ikoko, 2009).

§ D’autres par contre, en fonction de leurs ambitions stratégiques ou de leurs moyens financiers, ne se retrouvent seulement sur une informatique de maintien de leurs cœurs de métiers (Jeffery Travels Sprl, Dispromalt et AGB Rdc et Peloustore) et d’autre, sur celle de facilitation de leurs fonctions financières et organisationnelles essentielles, à savoir la gestion comptable, la trésorerie et gestion du personnel et la facturation (Orgaman et Hasson & Frères sprl et Escokin).

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les moyennes, petites et micro entreprises à économie dite mixte (4)

§ En conclusion, les PME congolaises, découvrant l’informatique, essaient de les utiliser comme arme stratégique et cruciale pour leurs activités ou processus d’affaires. Toutefois, elles insistent et misent sur la mise à niveau de leurs acteurs TIC. Ces derniers mais aussi leurs fonctions TIC, étant des simples leaders technologiques ou des coordonnateurs de projets TIC de leurs entreprises, doivent donc chercher à s’approprier eux mêmes les systèmes d’information mis en place car ils restent à ce jour dépendant des sociétés ou des fournisseurs TIC étrangers et beaucoup moins encore des sociétés ou des fournisseurs TIC locaux.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des grandes, moyennes, petites et micro entreprises »

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§ Les banques et les institutions de micro finance (1)

§ Avec la reprise de la stabilité macroéconomique et la maîtrise de l’hyperinflation, les banques commerciales ont refait surface en RD Congo même si la population, âgée aujourd’hui entre 45 et 65 ans, garderait encore une mauvaise image d’elles lorsqu’elle doit se rappeler des tristes événements des années 1990. Quant au secteur, il est configuré actuellement par deux catégories de banques commerciales : les anciennes (Bcdc, Citigroup, Banque Congolaise : Ex-UZB puis UCB, Biac et Stanbic Bank Congo), qui ont survécues aux turbulences économiques du pays au cours des années 1980 et 1990, et les nouvelles (Rawbank, Ecobank, Afriland, Fibank, Bic, Solidaire Bank, Procredit Bank Congo, etc.), qui apportent une nouvelle dynamique depuis 2000.

§ Comme pour les secteurs TIC congolais des télécoms et de l’informatique, les banques commerciales congolaises sont aussi à majorité contrôlées par des capitaux étrangers (libanais, indo-pakistanais, belges, etc.), avec une participation faible des nationaux. C’est beaucoup plus dans les coopératives d’épargne et de crédit et/ou dans les institutions de micro finance (SOFIDE, COOPEC/ECC, LUYMAS, CECPKI et MECRE), qui étaient aussi fragilisées par les mêmes turbulences économiques des années 1980 et 1990, les messageries financières (Express Union, Kinservices Express, Kin Express Multi Services, Soficom,, ...

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des banques et des institutions de micro-finance »

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§ Les banques et les institutions de micro finance (2)

§ … Money Trans, Groupe Lambert de Paris, Amis fidèles et Western Union) et les bureaux de change (Bahati change, Malu change et Christel change) qu’on peut trouver quelques têtes des congolais mais se plaçant toujours derrière les étrangers.

§ Cette situation, qui n’est pas encore du tout réversible, est due au non encouragement des initiatives ou des investissements privés des nationaux par le gouvernement. D’ailleurs, la FEC, dans son rapport de 2007 sur l’état des lieux de l’économie congolaise, parle voire de 155 jours pour constituer une entreprise en RD Congo mais aussi des tracasseries qui s’en suivent. En plus, la réglementation du secteur bancaire et de l’ensemble du monde des affaires congolais, semblent se situer sur une politique économique d’ouverture et de développement floue qui, en réalité, continue voire à mettre les investisseurs nationaux ou étrangers dans une crise de confiance des institutions. Le même rapport FEC de 2007 précise aussi que le pays ne dispose à ce jour que de 50.000 comptes bancaires actifs sur une population estimée à 65.000.000 d’habitants.

§ Toutefois, les nouvelles banques commerciales et les anciennes, mais aussi certaines institutions de micro finance et consorts ont déjà pris le risque d’investir d’énormes sommes …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des banques et des institutions de micro-finance »

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§ Les banques et les institutions de micro finance (3)

§ … d’argent pour la mise en place et/ou le uppgrading de leurs systèmes d’information. Ils se sont activés et commencent voire à créer actuellement des relations de confiance avec leur clientèle, par des engagements environnementaux (responsabilité sociétale), des aides sociaux et des communications marketing permanentes.

§ Ainsi, par exemple, grâce aux différentes mises en place et/ou uppgrading de leurs systèmes d’information mais aussi des applications et services TIC de gestion liés tels que Delta-Bank, Navision, Flexcube, etc., qui tournent sur Internet, l’ensemble des banques commerciales congolaises tentent déjà de dématérialiser plusieurs de leurs opérations et/ou transactions classiques. La BCDC, en collaboration avec Celpay RDC et l’aide de Zain RDC, a déjà proposé à sa clientèle les services de comptes bancaires sur mobile (paiement, vérification, retrait, dépôt, etc.). La ProCredit Bank, par contre, en dehors d’usage de ces services via les cartes bancaires sur un DAB, qui sont aussi proposés par la RawBank et la BIAC, offre déjà les mêmes services sur Internet (e-banking), grâce à un lecteur sécurisé aidant à gérer son compte bancaire en ligne.

§ Toutefois, cette évolution des TIC dans le secteur bancaire congolais posent trois problèmes :

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des banques et des institutions de micro-finance »

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§ Les banques et les institutions de micro finance (4)

Ø Premièrement, les professionnels métiers de ces banques sont pour la plupart des acteurs actifs de la décennie 1980 et de la décennie 1990. Ils étaient donc habitués à travailler avec les systèmes bancaires non dématérialisés mais aussi avec l’assistance, par exemple, des secrétaires pour la recherche des dossiers de clients, etc. Recrutés actuellement par les banques qui sont en stratégie d’innovation opérationnelle, ils sont donc obligés d’utiliser les différents systèmes d’information implémentés pour pouvoir, par exemple, chercher eux-mêmes les informations sur les clients, procéder aux traitements des opérations y relatifs, etc. Ils éprouvent alors des difficultés et pensent qu’une mise à niveau sérieuse serait nécessaire ;

Ø Deuxièmement, les nouveaux clients, qui risquent d’être en grand nombre dans un avenir proche, font et/ou feront pour la première fois la découverte des opérations bancaires. Ces opérations bancaires sont déjà dématérialisées or ce n’est pas tout congolais qui est habitué ou formé sur l’usage des comptes bancaires dématérialisés et de l’informatique de base (bureautique et accès à Internet) liée ;

Ø Enfin, troisièmement, le problème des professionnels TIC de ces différentes structures bancaires. Ces professionnels TIC, pour la plupart, ont été formés dans une vision …

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§ Les banques et les institutions de micro finance (5)

Ø … traditionnelle de l’informatique et, peut-être, sans connaissance de l’éthique actuelle des TIC, alors qu’ils gouvernent et/ou doivent gouverner les différents systèmes d’information bancaires et les différents outils, applications et services implémentés, qui constituent voire le cœur de l’ensemble des activités fonctionnelles et opérationnelles de ces banques.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des banques et des institutions de micro-finance »

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§ Les structures bilatérales, les associations et les organisations non gouvernementales de développement socioéconomique et culturel (1)

§ Les associations sans but lucratif (ASBL) et les organisations non gouvernementales (ONG) congolaises analysées ici (Caritas Congo Développement, CEFORMAD, CRAFOD, CNONG-RDC, Espoir pour tous, ILIZ Asbl, BSD Congo, SADECO et SADC-YM) sont toutes des structures à économie sociale. En cherchant de répondre à la vision et à la stratégie sociale de réduction de la pauvreté en RD Congo (cf. DSRP, 2006), elles s’occupent donc principalement du développement socioéconomique et culturelle des acteurs et structures sociales cibles. Elles sont presque toutes organisées autour d’une centralisation, à l’exception de Caritas Congo Développement et de CNONG-RDC qui présentent un bicéphalisme organisationnel suite à leur configuration structurelle complexe (plusieurs entités indépendantes et/ou autonomes administrativement et financièrement au niveau provinciale tout comme au niveau nationale).

§ Ces ASBL ou ONG congolaises sont aussi, comme c’est le cas pour les grandes entreprises et les PME congolaises analysées, sur une informatique communicante et de collaboration mais « de base ». Certaines d’entre elles utilisent donc le MS Word, MS Excel ou MS Access avec des petites codifications propriétaires en VBA ou le Open Office (Espoir pour tous, ILIZ Asbl et BSD Congo) pour leur gestion organisationnelle, administrative et financière. Par contre, …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des structures à économie sociale »

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§ Les structures bilatérales, les associations et les organisations non gouvernementales de développement socioéconomique et culturel (2)

§ … d’autres, qui ont des financements extérieurs solides et datant (CEFORMAD, CRAFOD, CNONG-RDC et Caritas Congo Développement), utilisent, en dehors des logiciels bureautiques et de communication de base, le Sari, le Ciel compta et le Quick Books pour pouvoir se conformer correctement à certaines exigences de contrôle et d’audit de leurs partenaires.

§ D’autres encore, par difficulté d’ordre financier, n’ont même pas des Pcs pour gérer leurs activités financières ou administratives si ce n’est qu’un téléphone et un ordinateur portable de service, utilisés souvent par le Responsable de l’association (SADECO et SADC-YM, etc.). Ces trois structures n’utilisent donc pas du tout l’informatique dans leurs activités si ce n’est que recourir parfois à des cybers cafés de la place pour échanger avec leurs partenaires via Internet mais aussi pour faire saisir certains documents essentiels de leur gestion. Néanmoins, pour leur percée avec les TIC mais aussi pour atteindre leurs objectifs stratégiques assignés, elles se disent être à la recherche des partenaires financiers en vue de pouvoir se développer et faire développer les acteurs ou les secteurs cibles choisis d’un point de vue économique et socioculturel répondant ainsi convenablement et correctement à la vision et à la stratégie sociale de réduction de la pauvreté en RD Congo.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des structures à économie sociale »

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§ Les structures bilatérales, les associations et les organisations non gouvernementales de développement socioéconomique et culturel (3)

§ Nous avons aussi analysé dans cette catégorie les structures bilatérales de type « programmes ou projets gouvernementaux de développement socio économique ». Ces structures bilatérales ont des financements très importants de la part des partenaires étrangers (IDA, BAD, PNUD, etc.) et du gouvernement congolais mais pour des périodes courtes ou bien déterminées. Dans une observation horizontale, quatre de ces programmes ou projets ont été alors analysés. Il s’agit de l’Uepn-ddr, du Pnmls, du Fonds social et du Bceco.

§ Ici, il a été même noté « une très forte utilisation des applications et/ou services TIC de communication et de collaboration (MS Outlook, MS Exchange, squirre Mail, Skype, MS Office 2003, Open Office et MS SharePoint portail server) » (Mbuta Ikoko, 2009). Ces structures ont même mis en place, via leurs fonctions TIC, des systèmes d’information de gestion avec des ERP (Enterprise Ressource Planning) sur mesure (ASR, Ident-Congo, Payment Manager, etc.) ou propriétaires (TOMATE : Tec pro, Tom pro, Tom marché, etc.), qui tournent sur des plateformes technologiques en réseau sous Windows et/ou Linux. Certains de leurs fonctions TIC intègrent correctement, dans un tout cohérent, les grandes lignes des cinq profils idéaux TIC de Manon Guillemette et Paré Guy (2007), à savoir la conception d’infrastructures TIC, la …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des structures à économie sociale »

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§ Les structures bilatérales, les associations et les organisations non gouvernementales de développement socioéconomique et culturel (4)

§ … la fourniture de systèmes (d’information), le leadership technologique, le partenariat TIC et la coordination de projets TIC ».

§ Dans l’ensemble, toutes ces structures à « économie sociale » citées, semblent s’aligner aux objectifs du millénaire pour le développement prônés par le PNUD et la Banque Mondiale. Ainsi, grâce aux outils, applications et services TIC implémentées ou qu’elles essaient d’implémenter, elles réaliseraient alors avec succès les différentes activités de développement socio économico culturelle et politique ou législatif planifiées pour le pays.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des structures à économie sociale »

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§ Les institutions d’enseignement supérieur et universitaire et de recherche scientifique (1)

§ Les institutions d’enseignement et de recherche congolaises analysées sont les universités (UNIKIN, ULK et UPC), les instituts d’enseignement supérieurs (ISTA, ISTM et ISC) et les centres et/ou laboratoires de recherche scientifique (CRSAT, INRB, CELTA, CRGM, CEPAS, INS et CEDERSUK).

§ Dans notre analyse, il est constaté que ces institutions congolaises n’avaient pas pris part au décollage TIC du début des années 1990 suite au désengagement budgétaire de l’Etat dans le secteur mais aussi au manque d’intérêt manifesté par ses propres acteurs qui, pendant la fin de la période mobutienne, étaient paupérisés. Ces acteurs, qui devaient piloter le décollage des TIC au pays, certains ont préféré s’orienter dans les secteurs « donneur d’oxygène : la politique et les entreprises » au lieu de continuer avec leur mission noble de faire de la recherche, d’enseigner et transmettre le savoir à la jeunesse mais aussi d’offrir des services de qualité à la société congolaise. Dans l’ensemble, durant cette époque, toutes les activités scientifiques et de recherche du secteur étaient au ralenti et ne suivaient presque plus la donne internationale. Le secteur avait même perdu son essence et certains acteurs sont devenus déphasés actuellement.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des institutions d’enseignement et de recherche »

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§ Les institutions d’enseignement supérieur et universitaire et de recherche scientifique (2)

§ Toutefois, pour rattraper le retard évoqué, c’est vers le début des années 2000 que ces institutions et certains acteurs attitrés ou non attitrés vont entrer dans la danse en adoptant des nouveaux outils, applications et services TIC dans leurs domaines respectifs d’enseignement et de recherche. Avec une absence de vision claire au niveau du gouvernement, certaines de ces institutions vont se faire aider, depuis la fin de la première moitié des années 2000, par des acteurs TIC congolais du secteur des télécoms et de l’informatique (Airtel, Vodacom, Aton Congo, Microcom, Global Broadband Solutions, SattelKin, etc.) mais aussi par certaines agences internationales de développement (Usaid, Pnud, Coopération technique belge, etc.).

§ Ces entreprises congolaises du secteurs des télécoms et de l’informatique et ces différentes agences internationales de développement ont donc financé des installations et/ou des mises en place des infrastructures TIC de base et l’Internet dans ces différentes institutions congolaises et ont donc décidé de les accompagner dans une logique d’adoption, d’utilisation et d’appropriation des TIC dans leurs domaines respectifs. Beaucoup d’acteurs du secteur de l’éducation ont même bénéficié des stages pratiques conséquentes et de recherches poussées dans ces entreprises locales du pays et à l’étranger pour ainsi s’approprier davantage ces nouveaux outils, applications et services TIC implémentés.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des institutions d’enseignement et de recherche »

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§ Les institutions d’enseignement supérieur et universitaire et de recherche scientifique (3)

§ En 2008, le Ministère de la recherche scientifique et technologique, suivant l’ordonnance n°08/74 du 24/12/2008, va alors commencer à multiplier des négociations et à suivre certains accords de coopération scientifique, basés sur les TIC, afin de pouvoir restimuler et proposer une nouvelle éthique et une nouvelle culture de la recherche scientifique au pays via les TIC. Ces négociations vont faciliter encore d’autres accords de partenariats d’affaires et de transfert des compétences TIC aidant à renforcer le niveau de croissance et de développement TIC de nos institutions et de leurs acteurs. § Actuellement, selon les déclarations de certains acteurs contactés (enseignants, chercheurs et étudiants), les TIC, en général, et l’Internet, en particulier, sont devenus des variables stratégiques pour le développement, l’innovation, la recherche et la croissance de leurs institutions. Les TIC ont voire renforcé leurs savoirs et leurs compétences mais aussi leurs visions et perspectives d’aider la société congolaise dans ce 3ième millénaire commençant. Néanmoins, faute d’une statistique correcte de leur part, nous avons eu aussi du mal à connaître par exemple combien des facultés, départements, directions, puis combien d’enseignants, chercheurs, personnels administratifs ou étudiants sont réellement équipés et/ou utilisent les TIC et/ou l’Internet et combien les utilisent réellement de façon professionnelle ou …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des institutions d’enseignement et de recherche »

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§ Les institutions d’enseignement supérieur et universitaire et de recherche scientifique (4)

§ … pour des fins de recherche, d’enseignement ou de développement.

§ Toutefois, nous avons pu observé, au niveau de ces 13 institutions congolaises (UNIKIN, ULK, UPC, ISTA, ISTM, ISC, CRSAT, INRB, CELTA, CRGM, CEPAS, INS et CEDERSUK), la présence des TIC de base tels que les ordinateurs compatibles IBM sous Windows, Unix et Linux, les télévisions, les radios et les rétroprojecteurs mais aussi des applications et services TIC génériques ou spécifiques. Tous ces différents éléments observés, selon les déclarations des nos interlocuteurs, sont adoptés et utilisés dans le cadre de leurs activités clés, telles que :

Ø l’amélioration des technologies traditionnelles et la production des nouveaux outils et méthodes ou procédés aidant à répondre aux problèmes de l’urbanisme et habitat, de la santé et du développement industriel congolais; Ø les analyses bactériologiques, hématologiques, virologiques et/ou biologiques et moléculaires aidant à rechercher, à diagnostiquer et à soigner les maladies infectieuses et non infectieuses; Ø l’analyse, le développement et la proposition des autres outils, applications et services TIC adaptés aux différents environnements d’affaires des entreprises et/ou organisations congolaises;

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des institutions d’enseignement et de recherche »

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§ Les institutions d’enseignement supérieur et universitaire et de recherche scientifique (5)

Ø la recherche et l’enseignement des sciences économiques, sociales, agronomiques, environnementales, informatiques, juridiques, physiques, médicales, pharmaceutiques, théologiques, communicationnelles, etc. aux étudiants et/ou à la jeunesse congolaise; Ø le développement des compétences de congolais et leur alignement sur les besoins des industries de services en relation avec les TIC et l’économie du savoir; Ø l’enseignement des langues étrangères (français, anglais, espagnol, japonais, …) et congolaises (swahili, tshiluba, lingala, kikongo, …) suivant une dimension éthique et culturelle; Ø les publications et diffusions des cartes et/ou des informations minières, géologiques, gitologiques et géotechniques puis leur conservation à travers une banque des données; Ø l’organisation et l’encadrement des publications électroniques congolaises interuniversitaires; Ø les mises à niveau technologiques des autres acteurs du secteur et/ou leur apprentissage permanant et régulier;

Ø etc.

§ Néanmoins, notre seul élément inquiétant reste la non appropriation réelle de ces différents TIC investies par nos interlocuteurs car, dans certains établissements, nous avons observé leur non utilisation régulière en procédant sur certaines vérifications dans des fichiers logs.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des institutions d’enseignement et de recherche »

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§ Les ménages et/ou les individus (1)

§ Selon les statistiques 2011 de l’ARPTC, la RD Congo connaît un taux de pénétration mobile en augmentation (près de 15% face à 0,07% en 2000). Quant à l’accès à l’Internet, ce chiffre est encore vers les 500.000 soit moins de 1% de la population. Ce chiffre d’accès au réseau Internet s’explique car les ménages et/ou les individus congolais utilisateurs vont, pour la plupart des cas, dans des cybers cafés installés à travers les villes congolaises pour pouvoir utiliser les outils, les applications et les services TIC de base. Toutefois, presque 9 sur 10 ménages congolais ont un poste radio et/ou un poste de télévision. Ces deux catégories des utilisateurs c.à.d. les ménages et/ou les individus rentrent dans la catégorie de parties prenantes dite « société civile des utilisateurs » (cfr. SMSI, Contribution des acteurs de l’AFNIC, 2003).

§ En prenant, par exemple, le cas d’utilisation des ordinateurs et des téléphones mobiles, ces ménages et/ou individus analysés les utilisent pour passer des appels, envoyer et consulter des sms ou des mails, saisir, lire, corriger, partager et diffuser des fichiers, etc. via les connexions Internet ou les signaux téléphoniques offerts par les opérateurs télécoms ou les FAI. Ces connexions Internet et la disponibilité des signaux téléphonique créent une attractivité …

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des ménages et/ou individus »

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§ Les ménages et/ou les individus (2)

§ … d’adoption et d’usage en croissance continue des ces outils se créent auprès des kinois une dépendance sans précédant. D’ailleurs, ces ménages et/ou ces individus congolais vont plus loin et utilisent ces TIC pour rechercher des informations sur le web (météo, résultats ou pronostics sur le jeu loterie (PMU) et échanger ou télécharger des images, la musique, des vidéos et des logiciels informatiques free mais aussi pour communiquer ou chatter via Skype ou Messenger et pour être en contact avec leurs amis, collègues et membres des famille distants via les réseaux sociaux (Facebook, I5, Linkedln, Viadeo, Badoo et Meetic).

§ Cette tendance de dépendance aux TIC génériques est voire en cours de pénétration à travers l’ensemble de la RD Congo (analyse couplée avec les observations faites à Bukavu, Goma, Beni, Bunia, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Matadi, Boma, Kisangani, Kikwit, Mbandaka, etc. lors de nos missions de services avec la Conader et l’Uepn-ddr). C’est donc un tournant historique au pays car, en regardant l’engouement d’adoption et d’usage par la population au premier contact, nous confirmons même la nature « frimeuse » de l’individu congolais. Au fait, influencée par la culture belge lors de la colonisation et par le régime de l’authenticité de Mobutu, les congolais sont, suivant leur nature, « des êtres qui aiment paraître. Ils préfèrent même ne pas manger mais frimer avec un appareil téléphonique » (Ivinza Lepapa, 2007).

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des ménages et/ou individus »

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§ Les ménages et/ou les individus (3)

§ C’est attitude de la base est une opportunité qui impulserait voire l’implication ou la participation de tous au développement et à une gouvernance de l’Internet au niveau national. Aussi, en dehors de la téléphonie cellulaire et de l’ordinateur qui accompagnent ce phénomène d’adoption et d’utilisation des TIC, la télé par satellite (grâce au bouquet de canal+, DSTv, …), les PDA (Personal Digital Assistant), les tablettes électroniques, etc. constitueront un autre moyen de pénétration de l’Internet au pays.

§ En effet, cette approche de pénétration n’est actuellement possible que grâce à la loi technologique de Moore, où le prix des composants technologiques diminuent de moitié tous les 18 mois. Ainsi, les outils, applications et services TIC deviennent accessibles à tous les congolais, surtout avec l’offre des produits asiatiques à moindre coûts, et pénètrent alors les ménages et/ou les individus congolais même ceux à faible revenu, qui se trouvent dans des coins le plus reculés du pays. C’est donc une situation ou un phénomène qui serait en croissance continue et qui créerait une sorte de complexité de complexité de gouvernance nationale de l’Internet plus tard.

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Les organisations congolaises utilisatrices des outils, applications et services TIC : « Le cas des ménages et/ou individus »

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§ Concernant cet état des lieux effectué au sein de l’industrie congolaise des TIC, et qui se réfère aux réalités économiques, socioculturelles, technologiques et politiques ou législatives liées du pays, nous pouvons alors confirmer qu’elle est encore sur le point de se rechercher. C.à.d. elle est encore presqu’inexistante. Elle se situerait globalement dans un état embryonnaire d’adoption, d’utilisation et d’appropriation générale des TIC et de l’Internet.

§ Toutefois, lors de cet état des lieux, nous avons observé des tentatives isolées de sensibilisation et de vulgarisation pour pouvoir faire adopter, faire utiliser et se faire approprier massivement les différentes capacités TIC et l’Internet par et/ou à l’ensemble de la population congolaise. Ces tentatives isolées observées se font néanmoins sans une politique et une pratique opérationnelle claire en matière de gouvernance globale des TIC et particulière de l’Internet dans le pays. Par exemple, concernant la gouvernance des outils, applications et services TIC acquis, développés, opérationnalisés et/ou implémentés par les différentes parties prenantes, mais aussi celle de l’Internet qui les fédère, certains acteurs ou organisations ne savent même pas quels sont leurs responsabilités et/ou les rôles opérationnels qu’ils doivent jouer.

§ L’image décrite par cet état des lieux constitue voire un feedback de l’état réel des réformes urgentes mises sur pied par l’Etat congolais pour pouvoir faciliter la reprise de la croissance …

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

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§ … socioéconomique du pays mais aussi le rattrapage du retard de développement technologique accumulé face aux pays dits émergents et/ou développés.

§ Ces différents réformes semblent loin d’être un succès car, comme disent certains acteurs des organes régulateurs institués, il y a eu et il y a toujours l’existence des longues tergiversations avec certaines administrations du pays. C’est le cas de l’ARPTC, par exemple, avant le transfert de certains pouvoirs du contrôle de secteur des télécoms et de la gestion des fréquences. Elle évoque aussi le problème de fonctionnement de deux administrations parallèles en termes d’attribution de ressources et titres des télécoms (cacophonie et anarchie) et l’absence de la maîtrise des données du secteur tant sur les statistiques que sur les ressources activées réellement, etc.

§ Or, en perspective, la société de l’information congolaise en construction que toutes les parties prenantes souhaitent doit être basée sur une meilleure gestion (gouvernance) nationale de l’ensemble des outils, applications et services TIC et de l’Internet en particulier, mais aussi sur une nouvelle infrastructure technologique nationale à haut débit, qui serait collaborative, évolutive et sans frontière et qui protégerait la vie privée des citoyens et des utilisateurs TIC congolais. Notons que cet aspect sécuritaire des citoyens et des utilisateurs congolais paraît capital car, comme le précise Benhamou Bernard (2007), « le réseau Internet que nous …

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

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§ … connaissons aujourd’hui connecte à plus 95 % des ordinateurs (ainsi que leurs usagers). A l’avenir, en plus du téléphone et de l’automobile, tous les objets électroniques du quotidien seront connectés au réseau qu’il s’agisse des systèmes « mobiles » ou des accessoires domestiques. Mais, au-delà des accessoires électroniques, c’est aussi l’ensemble des objets et des marchandises qui seront bientôt reliés au réseau ».

§ Donc, la problématique de la gouvernance de l’Internet en RD Congo est réelle et effective. Elle est même imminente. Elle doit rentrer dans la logique internationale de sa gestion où en 2003, le journal « The Economist » écrivait qu’il était encourageant de voir les différents pays de la planète s’interroger sur les moyens de gérer l’Internet, dans la mesure où les problèmes qu’il pose exigent et/ou exigeraient des solutions globales mais aussi spécifiques ou précises tels que les libertés individuelles, la cyber sécurité, etc. Cette lecture du journal « The Economist », sur la gouvernance de l’Internet et des autres TIC est toujours soutenue puis vulgarisée par l’organisation des Nations-Unies.

§ Couplée avec le discours politique de Madame la Ministre des PTNTIC, Munga Louise, à la journée internationale des télécommunications et de la société de l’information de 2008, nous nous disons rassurés davantage de cette prise de conscience par les gouvernants de la RD Congo. Au fait, dans son discours, elle évoquait en partie les grandes lignes d’actions et de …

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

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Page 96: Dodi_MBUTA_La gouvernance de l’Internet en RD Congo

§ … stratégie nationale des TIC qui sont en cours de définition et de finalisation au niveau du gouvernement. Mais, avec la lenteur ou la léthargie que nous observons aujourd’hui de la part de ces gouvernants, en rapport avec l’accélération et la finalisation de ce document stratégique mais aussi du processus de développement réel de l’industrie congolaise des TIC, nous sommes inquiets.

§ Nous commençons même à se dire que l’Internet et les applications et/ou services TIC qu’il fédère, qui sont en cours des mutations et qui sont utilisés par les congolais avec beaucoup d’engouement, ne sont pas arrivés en RD Congo par la simple volonté des nos gouvernants. Car, c’est comme si ces TIC et leur gouvernance ne constituent pas une réelle priorité de leur part même si depuis la moitié de la décennie 2000, nous avons déjà assisté et observé des reformes urgentes qui nécessitent aujourd’hui des révisions ou des amendements adaptés pour permettre aux différentes parties prenantes de cette gouvernance mais aussi à l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC d’être en confiance et de pouvoir impulser de manière continue le développement sectoriel déjà amorcée dans le pays.

§ Aussi, le positionnement TIC de la RDC à la 147ième place, loin derrière la Corée du Sud et la Suède qui occupent la 1ière et la 2ième place dans le monde (Source: Rapport UIT 2010), est un autre exemple qui démontre ou qui dit tout sur l’intérêt qu’ont certains gouvernants mais …

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

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§ … aussi d’autres parties prenantes congolaises évoquées (les utilisateurs au niveau des entreprises, les universitaires et les chercheurs, etc.) dans le développement de l’industrie congolaise des TIC. Ces différentes attitudes que nous avons observées auprès de ces catégories des parties prenantes congolaises, à placer la donne TIC et Internet sur une priorité non urgente, risquent de faire situer notre pays, toujours, dans une situation ou une position délicate et complexe de renforcement de leur adoption, de leur utilisation et de leur appropriation (par l’ensemble de la population) mais aussi de leur gouvernance.

§ A notre avis, seule la volonté gouvernementale pourra impulser davantage ce renforcement souhaité de l’état de préparation de déploiement massif des TIC et de l’Internet dans l’ensemble du pays, qui a été disparate dès le départ ou presqu’inexistante, et de leur gouvernance nationale, qui devra être transparente, responsable et coopérative. En réalité, c’est cette impulsion qui attesterait que « l’ancienne utopie, selon laquelle l’Internet et les différentes capacités TIC qu’il fédère sapent les fondements mêmes de l’idée d’Etat-nation, et la reléguerait manifestement aux oubliettes de l’histoire » (The Economist, 2003).

§ Donc, si la RD Congo souhaite réellement renforcer l’état de préparation de l’Internet et sa gouvernance nationale, elle devra alors s’aligner sur certaines solutions technologiques dites globales et inclure des spécifiques nationales pour gérer l’Internet et les différentes capacités …

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§ … TIC qu’il fédère. Elle devrait aussi, via les autorités ou les structures publiques mises en place, s’engager totalement et directement, bien sûr sans conditions, sur les grandes lignes de la gouvernance mondiale de l’Internet et des applications et services TIC qu’il fédère pour permettre son développement réel, responsable et coordonné mais aussi leur adoption, leur utilisation et leur appropriation massive au niveau national.

§ C’est même devenu une question d’intérêt national en s’engageant totalement et directement, pour le compte des toutes les parties prenantes congolaises, sur cette lancée. Ainsi, au niveau national, en suivant la pensée de Burt Perrin (2002), le gouvernement congolais, qui a le mandat exécutif de régulation des toutes les parties prenantes congolaises, devra, dans une première étape de renforcement de cet état de préparation de l’Internet :

i.  proposer mais aussi instaurer une gouvernance nationale de l’Internet participative centralisée ou pas mais qui devra être basée sur une culture fondée sur les consensus et la mise en œuvre effective d’une approche de rendre des comptes de l’évolution et des différents résultats positifs ou négatifs de l’acquisition, du développement, de l’opérationnalisation et/ou de l’implémentation des capacités TIC fédérées par l’Internet;

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première pour la gouvernance nationale de l’Internet

APPROCHES DE LA MISE EN OEUVRE EN RD CONGO (6)

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ii.  constituer ou encourager financièrement les différentes structures locales ou provinciales des discussions et des débats mises en place et, avec l’aide des organes régulateurs des différents secteurs TIC, clarifier correctement leurs rôles et/ou responsabilités pour pouvoir continuer à réfléchir davantage sur la problématique de convergence des applications et/ou services TIC à offrir, de l’interconnexion et de la connectivité des infrastructures technologiques privées, déjà existantes, avec l’infrastructure technologique nationale en projet de rénovation, etc.; et

iii.  redéfinir et/ou amender certaines fonctions de régulation, pour l’ensemble de l’industrie congolaise des TIC en construction, afin de pouvoir soutenir correctement les structures locales ou provinciales à constituer ou à encourager financièrement et leurs activités opérationnelles (techniques, réflexions, sensibilisations et vulgarisations, …) toujours en rapport avec l’adoption, l’utilisation et l’appropriation des différentes capacités TIC mais aussi leur interconnexion.

§ Ici, suivant mêmes certaines réponses reçues, nous comprenons que les différentes activités ou points cités dans cette première étape, dit de renforcement de l’état de la préparation de l’Internet en RD Congo, seraient déjà devenus en partie le cheval de bataille de l’ARPTC et des quelques organes de coordination des secteurs analysées.

LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET EN RD CONGO

Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

APPROCHES DE LA MISE EN OEUVRE EN RD CONGO (7)

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Recadrage de la situation des TIC en RDC et étape première de la gouvernance nationale de l’Internet

APPROCHES DE LA MISE EN OEUVRE EN RD CONGO (8)

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§ Pour ce faire, l’ARPTC, qui a la primaire de cette activité, et les ONG actives sur le terrain devraient alors s’atteler davantage, via des sensibilisations, des communications et des discussions beaucoup plus visibles, transparentes et coopératives, pour faire améliorer et formaliser la qualité des relations qu’ils ont ou qu’ils doivent avoir avec les autres organes ou toutes les autres parties prenantes restantes (le Gouvernement, les Opérateurs télécoms, les Opérateurs SRVA, les Structures régulateurs des secteurs de communications et médias, de finances ou bancaires et de la sécurité et défense, -dont nous n’avons pas été autorisé d’aborder-, les Organisations ou Entreprises congolaises Utilisatrices, Les Institutions de l’enseignement supérieur et universitaire et de la recherche scientifique, les Individus et Ménages, etc.). Ici, en tenant beaucoup plus compte du sens innovatif, de l’éthique, des compétences, de l’expertise et du savoir-faire TIC de toutes ces parties prenantes afin d’arrimer la RD Congo à la révolution technologique de la modernité.

§ Cet espace de communications, d’échanges et d’évaluations devrait donc permettre d’éviter l’isolement des uns et amener toutes les parties prenantes vers la construction d’une véritable société de l’information congolaise, noble et respectueuse, qui doit être de nature à créer et à améliorer davantage un développement technologique, économique, socioculturelle et politique ou législatif.

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§ Une autre mission des structures à constituer ou encourager par le gouvernement mais aussi des organes régulateurs ou de coordination implique alors l’accompagnement technique et juridique permanent des organisations utilisatrices ou des utilisateurs TIC congolais. C’est une mission qui va aider toutes les parties prenantes impliquées dans la gouvernance nationale des TIC et de l’Internet à assurer et à développer la continuité cyclique des différentes activités définies ou à définir dans la première étape, et à définir dans les autres étapes dite de continuité de ce cycle de développement de l’Internet et des différentes capacités TIC qu’il fédère mais aussi sa gouvernance nationale.

§ Outre les éléments et les quelques séries d’activités, citées dans la première étape, les autres étapes, dites « de continuité » et non énumérées, auront des activités liées au pilotage et à la coordination des actions visibles, transparentes et coopératives retenues par les structures constituées, pour les compte des parties prenantes utilisatrices, à l’évaluation des dispositifs de cette gouvernance et à une réelle institutionnalisation des partenariats. Ces étapes futures, par l’approche pratique et consensuelle à adopter par toutes les parties prenantes concernées ou impliquées, vont aboutir :

Ø à une meilleure gestion nationale de l’Internet matérialisant précisément les rôles et les responsabilités de chaque partie prenante et les différents processus de leurs interventions dans ce cycle continue de gouvernance ;

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Ø au renforcement de la confiance et de la convergence des intérêts de chaque partie prenante ; et Ø à une maîtrise accrue des risques, gage de création et de préservation des valeurs à long terme, avec une attention portée sur la qualité des données et des informations publiées et/ou à publier par les organisations utilisatrices et utilisateurs TIC congolais qui alimentent le contenu de la société de l’information congolaise en construction.

§ Il faudra aussi, à part ces nouvelles étapes futures, la mise en place d’un véritable cadre institutionnel de gestion des TIC qui va renforcer officiellement l’accès et la sécurité aux différents applications et/ou services TIC et définir un plan d’informatisation et si possible informatiser les entreprises publiques et/ou des entités étatiques grâce à un financement ou un budget précis et clair du gouvernement.

§ Sachant ainsi qu’il n’existe pas encore, à ce jour, une approche ou une méthode unique et rigide pour la pratique et la mise en œuvre d’une gouvernance de l’Internet, ces nouvelles étapes futures devront rentrer dans cette démarche consensuelle, qui fonde sa légimité sur une vision d’auto-régulation, de développement et d’expansion continue des TIC et de l’Internet dans le pays mais aussi sur l’usage des solutions et des recommandations de différents organismes internationaux de développement intégré et de gouvernance mondiale de …

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§ … l’Internet; des solutions et des recommandations qui sont ou doivent être adaptées puis « validées par les autorités publiques qui sont destinées à régir des secteurs (congolais) qui ne peuvent engendrer des équilibres par eux-mêmes » (Timsit Gérard, 2004, cité par Delmas Richard, 2004). C’est donc une démarche concrète et réaliste face à la complexité même du développement de l’Internet dans le mode et en RD Congo en particulier.

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§ Les parties prenantes concernées par notre état des lieux constituent donc la voûte du succès de la gouvernance nationale de l’Internet en RD Congo mais aussi de celui du renforcement de l’état de sa mise en oeuvre et/ou du développement de ses infrastructures.

§ Sur la base des différents éléments dégagés, la logique ou le principe de gouvernance ainsi adopté et/ou présentée montre alors comment les différentes parties prenantes congolaises vont, avec une volonté à renouveler du gouvernement ou du pouvoir public, contribuer efficacement et avec clarté aux décisions futures de développement continue et responsable de l’Internet dans le pays et, comment les fonctions et les responsabilités que chaque partie prenante se verra être attribuées dans la société de l’information congolaise en construction, vont guider la gestion des activités définies et à définir. Cette logique permettra aussi à toutes ces parties prenantes, qui accompagnent ou pas cette société de l’information congolaise pour l’instant, de ne pas seulement s’appuyer les différentes infrastructures ou ressources TIC acquises (à acquérir), développées (à développer) et implémentées (à implémenter), c.à.d. renovées (à renover) avec l’aide de certains partenaires extérieurs, mais aussi sur leurs propres contributions qui doivent être responsables, concertantes et participantes.

§ Les utilisateurs TIC congolais, qui ont toujours été prêts pour adopter et utiliser des offres TIC personnelles et mises à leur disposition suivant une logique socioculturelle de « frimer », ont déjà convaincu en partie les opérateurs TIC congolais (télécoms, SRVA, etc.) et le pouvoir public du succès à venir de cette société de l’information congolaise en construction. Cette conviction devra même les pousser déjà, d’un point de vue technologique, économique et politique ou législatif, à penser aussi sur la question de leur éthique nationale.

CONCUSION

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REFERENCES

La bibliographie, pour cette contribution, se trouve dans une ètude détaillée de l’auteur intitulée : « Quels applications et services tèlématiques pour les entreprises congolaises », réalisée toujours dans le cadre des activités de BSD Congo.

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